Jump to content

1922_05_21 Beaucoup de fruit


Ani
 Share

Recommended Posts

Beaucoup de fruit

« En ceci mon Père est glorifié,

que vous portiez beaucoup de fruit ;

et vous serez alors mes disciples. »

Jean 15 :8

En quoi consiste la vie consciente de l’être humain ? La nature répond à ce problème par le fruit : là où il y a du fruit, il y a une vie consciente, et là où il n’y a pas de fruit, il n’y a pas de vie consciente. Ces fruits dans la nature se distinguent en qualité, en composition et par la force qu’ils recèlent. Nos contemporains ne méditent pas sur cette philosophie de la vie. La civilisation contemporaine est comme celle des joueurs de cartes, d’échecs ou de billard dont toute l’attention est concentrée sur la boule et sur la canne ; ils jouent toute la nuit comme si le monde ne se résumait qu’à ces boules, du début à la fin, et en les faisant tourner ils disent : « Nous avons joué et je l’ai emporté ». Qu’est-ce qu’il a emporté ? D’un bout à l’autre avec une boule. D’autres jouent avec des quilles : on les fait tomber puis on les redresse, on les refait tomber et on les redresse, et on dit : « J’ai vaincu ». Puis on dit : « J’ai gagné aux cartes contre lui ». Il a pris la dame, et d’autres cartes aussi ; ils ont échangé des morceaux de papier. « Il a combattu » et « il a vaincu ». Je ne vois aucune victoire, aucune civilisation, c’est un divertissement agréable, mais en aucune manière une science.

Nos contemporains cultivés et religieux jouent aussi aux cartes et au billard. Les théologiens ont des cannes si longues, et ils renvoient les balles d’un côté puis de l’autre tandis que des gens sont rassemblés autour d’eux et les écoutent ; ils débattent et disent qu’ils ont correctement interprété tel ou tel verset de l’Écriture. Je dis : l’avez-vous bien appliqué ? – « Non, nous ne l’avons pas appliqué, mais nous l’avons seulement interprété ». La nature ne tolère aucune interprétation, elle reconnaît seulement l’application, l’application ! Tous les malheurs dans le monde sont dus à l’inapplication de ses lois, tous les malheurs d’aujourd’hui, actuels, passés et futurs sont dus à l’inapplication. Que ce soit une inapplication dans la vie politique d’un État, ou dans la vie physique, ou dans la vie intérieure, la transgression de cette loi déclenche des conséquences néfastes, sans exception. Tous les savants modernes veulent nous convaincre qu’il y a des exceptions, qu’un jour, d’une certaine manière… Ils me disent qu’ils vont fabriquer de petites pilules pour nous nourrir sans avoir à travailler.

Les Turcs disent : « Guial, kouzoum, guial » tandis que les Bulgares disent : « Patiente, petit cheval, pour de verts pâturages » ; il y a des consolations qui sonnent juste et d’autres qui sonnent creux. Il serait risible de dire à un condamné à mort : « Ce n’est rien, le Seigneur est bon » ; ton Seigneur est bienveillant, mais la corde ne l’est pas. On nous persuadera de nouveau : « C’est écrit ainsi » ; non, ce n’est pas écrit ainsi, ce sont les humains qui ont écrit cette loi. Pourquoi faut-il constamment excuser nos fautes avec ce que le Seigneur a écrit ? Dans le grand livre divin que j’examine, je n’ai jamais vu le Seigneur écrire une chose pareille ; j’ai côtoyé nombre d’auteurs qui ont beaucoup écrit, mais dans Son livre il est écrit ainsi : « Celui qui suit Ma loi est béni, alors que celui qui ne l’a pas suivi est puni » : c’est ce qui est écrit dans le livre et c’est ce que la loi proclame.

Vous me comprenez de travers lorsque je parle de l’amour. L’amour absolu de Dieu entend la justice absolue ; là où il n’y a pas de justice, il n’y a pas d’amour, donc la justice est le côté physique de l’amour ; il faut nécessairement avoir la justice pour que l’amour puisse se manifester sur le plan physique. En l’absence de justice, vos paroles les plus douces, vos exhortations les plus insistantes : qu’il y ait un Ciel, qu’il y ait des Anges, une Église, que celui-ci ou celui-là aient raison, ce ne sont que de vains divertissements. Il nous faut ici la justice, une justice absolue et cette justice doit s’appliquer à tous sans exception : une même justice envers le bœuf et envers l’être humain. Et je lis ainsi dans le livre divin : « L’humain est supérieur au bœuf en intelligence, mais en justice ils ont les mêmes droits devant Dieu ». Et si vous ne reconnaissez pas ce droit au bœuf, c’est votre point de vue, mais Dieu vous appellera à la barre un jour pour vous dire que vous deviez être justes envers ce bœuf qui a labouré dix ou quinze ans dans les champs pour ne recevoir qu’un peu de foin en guise de salaire et être envoyé à l’abattoir à la fin. Et vous avez pris sa femme, la vache, et son enfant et vous dites : « Dieu l’a décidé ainsi » ; le Seigneur ne l’a pas décidé ainsi. Je m’adresse maintenant à ceux qui sont doués de raison comme vous, car je vous crois doués de raison ; les choses se posent ainsi à leurs yeux et autrement aux yeux des idiots.

Je peux maintenant m’arrêter et expliquer ce que j’entends par le mot bœuf. Dans le livre divin les bœufs ont une signification très différente de celle que vous connaissez. Si vous voyiez un bœuf, vous l’attèleriez au travail, n’est-ce pas ? Mais dans le monde divin ces créatures occupent un tout autre poste, et les bœufs au Ciel sont plus intelligents que le plus grand philosophe sur terre : le saviez-vous ? L’esprit d’un bœuf en haut dans le monde divin est dix fois plus intelligent que l’homme le plus génial ici sur terre, et grâce à ce génie ces bœufs endurent les coups d’aiguillon et l’abattoir, et disent : « Ce n’est rien, nous nous sacrifierons pour ces « intelligents » et « civilisés », faits à l’image et à la ressemblance divine ». Les bœufs par conséquent éprouvent l’intelligence des humains, mais ils se tiendront un jour devant Dieu et diront : « Nous avions des cornes, nous avons labouré les champs, que faisaient les humains sans cornes et avec de si beaux bras et jambes pendant ce temps-là ? » Et alors sur le côté, des machines, des canons, des jambes brisées et des humains seront alignés qui illustreront l’humain fait « à l’image et à la ressemblance divine ».

Quel est le fruit récolté du travail humain ? Les humains ont fabriqué les banques, les caisses, l’argent, les intérêts à dix, vingt, trente pour cent, et si on parcourt toute cette culture je ne sais pas quel fruit en ressortira. Et vous, les contemporains d’aujourd’hui et les religieux, vous parlez d’une seule voix comme les quatre cents prophètes du temps du roi d’Israël qui enjoignaient de faire la guerre ; ils l’exhortaient tous d’une seule voix. Le prophète Jérémie vint, mais on lui dit : « Tu mens, ce n’est pas le Seigneur qui t’a envoyé, c’est nous qui disons vrai ». Et nos contemporains disent : « Qui t’a envoyé ici pour nous parler ainsi et nous troubler ? » Je leur répondrai : ici, votre voiture s’enlisera et tombera en panne alors qu’il existe un autre chemin, plus commode ; je me manifeste pour vous protéger, et lorsque j’accomplirai ma mission, c’est tant mieux si vous m’écoutez, sinon vous apprendrez par vous-mêmes.

Je vais vous donner un petit exemple. Il y a des gens intelligents dans ce monde. Deux ennemis, un conte et un citoyen ordinaire – le conte s’appelait Königsberg et l’autre, Brugson, tous deux ennemis jurés – se provoquaient souvent en duel et ne pouvaient pas se réconcilier. Le conte Königsberg avait une fille ravissante. Brugson a une idée lumineuse pour se réconcilier. Il achète un ouvrier et lui donne quatre ou cinq mille levas pour pousser à l’eau la fille du conte lorsqu’elle se promène sur la berge, sans se préoccuper de la suite. Et l’ouvrier a pris ces quatre ou cinq mille levas, et un jour pendant que le conte se promenait avec sa fille, il a poussé celle-ci à l’eau. Le conte ne savait pas nager, Brugson se jette dans la rivière et la sauve. C’étaient des personnes qui s’étaient provoquées quatre ou cinq fois en duel, mais à cet instant le conte prend la main de son adversaire et dit : « Je te suis reconnaissant, j’ai compris à présent ta noblesse ». Je dis aussi à nos contemporains : quelqu’un doit venir pousser votre fille à l’eau pour que vous vous réconciliez.

Le deuxième exemple que je vais relater est d’une toute autre nature, je l’appelle le pont ouvert. C’est arrivé en Amérique. Monsieur Brown et Mel-Bee, une jeune fille, sont amoureux. Vous direz : « Qu’est-ce qu’il y a de mal à s’aimer ? » Il n’y a rien de mal, c’est très bien. Brown est préposé à un pont levis et il a pour mission d’ouvrir et de fermer le pont : il doit lever le pont lorsque des bateaux passent et le baisser après leur passage. Mais une fois, il lève le pont et sa bienaimée se présente, et il oublie de le refermer ; le train express vient pendant qu’ils roucoulent et rêvent de jours heureux, et il s’abîme dans le fleuve.

Je dis qu’en ce moment tous les religieux contemporains ont ouvert ce pont et s’amusent comme ces deux-là, Brown et Mel-Bee, et le train express tombera dans le fleuve. Vous n’avez pas commis ce crime avec préméditation, mais par amour. Ne pouviez-vous pas refermer le pont ? Cette Mel-Bee devait dire : « Ferme le pont et nous discuterons ensuite ». Mais à présent tout le monde résout les questions les plus ardues et les plus controversées pendant que le pont est ouvert ; je dis : ce pont doit se refermer. Quel est ce pont ouvert ? La haine. Fermer le pont, c’est se relier à l’amour. Insufflez cette justice.

Je suis prêt à aller parler dans n’importe quelle église, mais je veux une chose : parler sans tenues épiscopales, selon Dieu ; le Seigneur est blasé de nos chants élogieux pendant que les ponts sont ouverts. Nous allons d’abord nous poser la question : depuis tant de milliers d’années, qu’avons-nous fait pour l’amour ? Y a-t-il de l’amour, cet amour est-il reconnaissable comme un fait ? Et aucunes excuses ne sont admises ! « Et toi, que penses-tu ? » Je réponds : vous me reconnaitrez à mes actes ; que pensez-vous ? On vous reconnaîtra à vos actes. Cela ne souffre pas d’ambiguïté. Lorsque je suis parfois un peu incisif dans mes causeries, vous m’accusez d’agressivité ; non, je dis la vérité. J’aime parler un langage doux et je regrette d’être contraint de dire la vérité et en la disant, elle vient percuter les intérêts divergents des gens. Je suis face à un dilemme : plaire à Dieu ou plaire aux humains ; si je plais aux humains, Dieu me rejettera, mais si je plais à Dieu, les humains me rejetteront ; alors je dis : je préfère le moindre mal, être rejeté par les humains, car être rejeté par Dieu est un grand malheur. De surcroît, j’expose cet Enseignement sur le principe. Non seulement en théorie, mais je montrerais à tous les pères et toutes les mères des méthodes d’éducation à appliquer. Quand ? Lorsque vous enlèverez vos tenues. Je vous le dis à tous car vous êtes des prêtres richement vêtus, mais je ne vous confierai jamais toute la vérité car elle est sacrée et vous pouvez en abuser ; c’est seulement lorsque vous enlèverez vos chasubles, vos tenues et que vous appliquerez la justice, c’est seulement là que je vous indiquerai des règles dans la nature, et vous aurez en un an les résultats de mille ans d’étude.

Certains me demandent à présent : « Y a-t-il un Seigneur ou non ? » C’est une philosophie mensongère. Le Seigneur dans le monde a disparu à cause de notre injustice. Si j’arrache les yeux de quelqu’un et si je lui demande : « Y a-t-il de la lumière ? » Mais pour quelle raison ses yeux sont-ils arrachés ? Ceux qui ont les yeux arrachés, disent : « Il n’y a pas de Seigneur ». Quelle en est la raison, à qui la faute ? Je suis prêt néanmoins à remettre vos yeux à leur place. Vous dites : « Peux-tu comme le Christ nous ouvrir les yeux ? » Je le peux, je peux le faire pour tous. Non pas remettre vos yeux physiques, c’est le plus facile, je peux les ouvrir pour tous. Je le devine maintenant à vos visages : vous saisissez le côté matériel et vous dites : « Est-ce que cela se réalisera ? » Non, non, dans cet Enseignement que je prône, le chemin est très facile, mais les méthodes sont très ardues. Ces expériences, si je les conduisais, ne seraient pas très réussies. Vous vous créerez beaucoup de travail. Il faut étudier, étudier, étudier, étudier ! Cela ne se fera pas facilement. La plus grande imposture est de dire maintenant : « Le Seigneur l’enseignera en un instant » ; eh bien, montrez-moi quelqu’un qui soit né érudit ! Il naît avec certaines prédispositions, mais l’Esprit ne peut pas tout donner. Les individus les plus savants ont traversé de telles souffrances, tourments, épreuves pour acquérir ce savoir, et on veut maintenant nous persuader qu’il peut s’obtenir facilement ; c’est une philosophie trompeuse ; Dieu aime les êtres studieux, travailleurs, sincères et qui aiment travailler. Il faut travailler avec honnêteté et probité.

Le Christ dit à présent : « En ceci mon Père est glorifié, que vous portiez beaucoup de fruit ». Qui se glorifie en ceci ? C’est l’amour qui s’en glorifie. Quelle est cette force qui peut maintenant nous rapprocher, pourquoi nous ne nous entendons pas ? Nous pouvons pourtant nous entendre, le monde est si vaste, il y a tant de bienfaits placés en lui ! Vous pouvez être heureux, mais vous n’avez pas encore vécu, vous n’avez pas encore vécu. Et votre vie, votre vie actuelle, je trouve qu’elle n’est pas très heureuse : c’est une vie de tourments. On vous donnera un peu de miel…

Vous êtes presque dans cette situation : à Yambol[1] les Bulgares ont des cardeuses avec une plateforme mobile sur laquelle se déplace le cheval. On lui met un peu de foin et lui, en s’avançant vers le foin marche à longueur de journée, fait tourner la cardeuse, la laine est traitée et le cheval se dit : « Je finirai par y arriver » ; et lorsque le travail est terminé, on dit : « Donnons-lui un peu de foin ». Le diable aussi a mis un peu de foin devant vous et vous dites : « Nous avons un idéal », et enfin lorsque vous finirez son travail, le diable dira : « Donnons-lui un peu de foin » et vous dites : « J’ai beaucoup gagné ». Mais moi je dis : vous avez beaucoup perdu.

Je demande à présent : lorsque vous quitterez la terre, que ferez-vous ? Lorsque viendra l’heure d’aller au Ciel, quel fruit y aura-t-il dans votre pensée ? Le fruit n’est-il pas l’aboutissement de tout ? Celui qui a travaillé sera jugé selon ce fruit. Donc notre vie entière qui se terminera dans une école est le fruit que Dieu cueillera pour voir comment ce dernier s’est développé. Et s’il y a dix vers dans ce fruit, je pose la question : est-ce que votre vie a alors atteint son but ?

Maintenant, nous les contemporains, nous nous occupons seulement du côté négatif de la vie. Et quoi qu’on nous dise, nous sommes aussi sensibles car nous sommes souffrants : nous ne pouvons rien prendre du bon côté, ni les caresses ni les paroles. Vis-à-vis de la justice par exemple : si je parle sur la justice, certains diront : « Il est question de moi ». La justice est une grande loi dans le monde ; partout, dans la vie politique, spirituelle, dans les maisons, partout cette justice doit exister et elle donnera son fruit, ce qui est nécessaire. Si le fils est juste, si le père est juste, si la fille est juste, si la mère est juste, ils donneront leur fruit, il y aura la paix ; ils sauront s’acquitter de leurs devoirs. Si le père est injuste, le fils aussi sera injuste ; si la mère est injuste, la fille aussi sera injuste. Si la mère aime, la fille aussi aimera ; si le père aime, le fils aussi aimera. La loi dans la nature est comme ça : le semblable est engendré par le semblable. Mais nos contemporains veulent démontrer que l’amour engendre la haine : c’est impossible, l’amour ne peut pas engendrer de haine et la justice ne peut pas engendrer d’injustice ; si ces choses sont engendrées, cela est dû à de toutes autres raisons.

Quelqu’un d’extérieur peut facilement brouiller deux personnes parmi vous, et deux personnes parmi vous peuvent facilement se réconcilier, mais dans les deux cas il faut un sacrifice. Lorsque nous fâchons les gens, nous faisons un sacrifice, mais lorsque nous réconcilions les gens, nous faisons aussi un sacrifice. Pensez-vous que vous seriez heureux si vous brouilliez deux personnes ? Non, vous ressembleriez à cet écrivain dont voici l’histoire.

Quelqu’un est allé visiter l’autre monde. Il s’est rendu dans le Purgatoire et a aperçu une broche avec un peu de feu sous le corps d’un écrivain comme pour le réchauffer du froid ; pourquoi l’avoir mis sur cette broche ainsi ? Le feu est petit, mais dans cent ans ce feu sera grand. Quel était le fin mot de l’histoire ? Le livre qu’il avait écrit avait provoqué un petit feu au début, un maigre résultat, mais cent ans plus tard il produirait un grand malheur, ce qui explique le futur embrasement du feu.

Lorsqu’on présente ces exemples, on rétorque : « Ce sont des choses sans fondement, mangeons et buvons, tout est là » ; qu’est-ce que ce tout ? Je vous dirai : le plus terrible n’est pas l’au-delà, l’enfer, mais la tombe : l’âme du pécheur ne quitte pas le corps, mais il y reste, et lorsqu’on t’ensevelit, tu entends les pleurs, ton corps commence à pourrir et tu l’observes de très près jusqu’à ce que les dernières bribes de chair disparaissent, et tu commenceras à pleurer ta maison écroulée : voici ce qui vous attend tous à l’avenir. C’est un fait que vous constaterez tous sans exception. Quelqu’un dit : « Son âme est partie » ; seule l’âme du juste part, mais l’âme du pécheur ne part pas. Qui sort de prison ? Celui qui a purgé sa peine. Et tous les autres, peuvent-ils sortir ? Qui est libéré par ses créanciers ? Celui qui a remboursé sa dette, mais celui qui n’a pas remboursé n’est pas libéré. Vous pensez à présent que vous vous libérerez facilement de vos péchés sans avoir payé ; le Christ a dit ainsi : « Le Ciel et la Terre passeront mais mes paroles ne passeront point ».

Maintenant, je ne m’adresse pas à vous. Ce n’est pas vous qui m’écoutez qui êtes visés, je serai désolé si vous le croyez. Je ne fais que constater un fait que le monde contemporain verra aussi. C’est à l’adresse du monde et non pas à votre adresse ; vos âmes sortiront et vous serez libres. Mais je vous dis : si en vous, si un disciple de cet Enseignement est assailli par le moindre doute ou soupçon et s’il dit : « Allons, moi aussi je veux vivre comme les autres », alors vous aussi, vous resterez à l’intérieur du corps comme le pécheur. Soyez vigilants, car on pardonne difficilement au disciple ! Ne croyez pas que ce soit facile ; Dieu est miséricordieux, mais l’amour absolu exige une justice absolue. Si Dieu nous pardonne, c’est à cause de Son amour. L’amour ne tolère aucun pardon, non pas à cause de la haine, mais parce que l’amour exige toujours que justice soit faite. Que l’amour de Dieu soit accessible à tous !

Nous les érudits contemporains qui vivons dans l’organisme divin, nous causons les plus grandes souffrances à Dieu ; pensez-vous que Dieu ne nous rétribuera pas ? Il nous donnera une rétribution selon la loi de la justice. Il n’y a pas en vous maintenant de grands péchés, mais il y a autre chose : vous vous tenez par exemple là et vous critiquez quelqu’un, n'est-ce pas ? Mais vous ne le critiquez pas par amour, du point de vue de cette justice éternelle pour l’aider à se redresser, mais parce qu’il vous a vexé, vous le critiquez car il a péché. Vous le critiquerez selon cette grande loi de la manière suivante : lorsque vous aurez un point de vue divin, vous parlerez doucement et en toute conscience et sans déformer les faits, mais vous énoncerez la vérité comme elle est, sans l’exagérer et sans la rabaisser. Et je vois maintenant que beaucoup parmi vous ont les visages changés. Pourquoi ? Deux personnes se tiennent mécontentes l’une de l’autre. Quand tu es mécontent , tu fronces les sourcils. Sortez la fille de l’eau ! Il y a quelqu’un qui te hait ; il est pauvre, va l’aider, fais lui un bien et tu te réconcilieras ; le Seigneur t’a donné une occasion d’aider un misérable, sois-en reconnaissant !

À chaque fois que nous mettons en avant notre désir de faire le bien, nous attendons d’abord de devenir très bons et travailler ainsi pour le monde ; un tel enseignement n’existe pas. Dieu ne remplira jamais ta grange de la sorte, Il te donnera moins. L’agriculteur qui va semer ne prend pas tout son stock dans sa voiture, non, il ne prend que trois, quatre, cinq ou six boisseaux pour semer. Alors que nous voulons maintenant emporter toute la grange pour montrer que nous sommes très riches ; non, tu prendras deux, trois, quatre boisseaux, tu les sèmeras selon toutes les bonnes règles, puis tu rentreras chez toi faire le bilan.

Maintenant, ce Seigneur que vous cherchez depuis tant d’années est dans votre for intérieur et j’aimerais m’entretenir avec Lui, avec votre Seigneur. Avez-vous l’intention d’être d’honnêtes gens ? Vous direz : « Comment cela, nous sommes d’honnêtes gens ! » Avez-vous l’intention d’être absolument justes ? – « Oui. » Je m’en réjouis. Mais je viendrai vous rendre visite, je suis très intéressé de voir votre maison et de me réjouir de votre justice. Si je viens dans votre jardin et si j’entends une poule s’égosiller, si je viens dans votre maison et si je vois votre domestique pleurer, si je viens dans votre cour et si je vois vos débiteurs vous implorer alors que vous les violentez en leur imposant un taux d’intérêt de trente pour cent, alors vous feriez partie de tous ces gens honnêtes, de ces « justes ». Vous direz : « Ce sont les lois ». Ces lois sont les vôtres, il n’y a pas de tel taux d’intérêt dans la banque divine. Je le dis pour ceux qui en sont conscients.

Maintenant que nous étudions la vie, il y a d’autres facteurs à prendre en compte. La société actuelle est sur sa fin, ce cycle s’achève, et tous les humains sont mis à l’épreuve. Vous ne pouvez pas savoir qui est votre ami et qui est votre ennemi, mais je vais vous donner un critère avec lequel connaître tous vos amis et tous vos ennemis : celui qui est un ami commence par la rudesse, il vous vexera, mais dans son âme il cherche à vous faire du bien ; tandis que celui qui est malveillant procède ainsi : il commencera par de grandes effusions de sympathie, par vous offrir un festin, mais ses intentions sont mauvaises, il veut vous nuire. Dans la justice absolue nous commençons par le bien et nous finissons avec le bien.

Les fraternités blanche et noire utilisent deux procédés différents. Moi aussi je vous donnerai un tel exemple : à la campagne la paysanne sort avec un boisseau de blé et dit : kat, kat, kat et toutes les poules concluent : « Comme notre maîtresse est belle » ; puis encore kat, kat, kat jusqu’au moment où cela se termine dans la casserole. C’est un fait, c’est la même chose avec les jeunes : un jeune vient chez vous et vous faites : kat, kat, kat ; il arrive, distribue ses bienfaits et les beaux-parents disent : « Quel beau-fils nous a envoyé le Seigneur, qu’il soit béni, kat, kat, kat ». Mais voilà que trois ou quatre ans plus tard, il dépècera leur fille et elle changera : et n’en restera qu’un sac d’os ; c’est un beau-fils envoyé par la loge noire qui n’a rien à voir avec l’humanité. Un autre vient, plus pauvre et dit : « N’espérez pas beaucoup de moi, je suis pauvre » mais il s’avère remarquable en fin de compte : il est noble, il est envoyé par la Fraternité Blanche. Le fruit de tout travail témoignera de ce que nous sommes.

Nous devons tous être nobles dans nos intentions ; je crois que vous tous qui m’écoutez, vous êtes ainsi. Il faut séparer les chèvres des moutons, il faut les séparer maintenant. Mon désir n’est pas de vous parler de belles choses, non, ce n’est pas mon but ; mon désir est de vous mettre en contact avec Dieu maintenant et non dans mille ans. Non pas que vous ne soyez pas en contact avec Dieu, mais je veux amplifier votre lumière, vous aider concrètement ; si l’attelage de quelqu’un s’est enlisé et qu’il s’échine, et que le cheval est faible, je dis : « Attends, mon frère, je vais faire tous les efforts pour faire repartir l’attelage » ; j’en croise un autre, son attelage aussi est arrêté là. Lorsque votre carriole avance, il me sera agréable de parler avec vous ; maintenant aussi je vous parle car votre carriole est arrêtée.

Le Christ dit : « Que vous portiez du fruit ». En quoi consiste ce fruit ? C’est le fruit de l’amour. Sommes-nous prêts chaque heure, chaque minute à porter ce fruit à Dieu qui demeure en nous ? Disons : « Seigneur, travaille maintenant, nous sommes prêts, Tu nous guideras et nous pourrons travailler, et nous écouterons ce que tu diras ». Vous me rétorquerez : « Cet enseignement est très dangereux ». Oui, en effet, lorsque le Seigneur dira à l’instruit : « Quitte ta femme » ou « Quitte ton mari ». Vous direz : « Nous sommes dans le pétrin, que dira la société ? » Lorsque le Seigneur te dit quelque chose, quoi que ce soit, ne mets pas Sa parole en doute. Et si le Seigneur envoyait l’Archange Mickael prendre ton âme, quitterais-tu alors ta femme ? Si tu ne la quittes pas de ton plein gré, alors l’Archange Mickael viendra et tous verseront des larmes. Si tu quittes ta femme et tes enfants de ton plein gré, ils resteront en vie et vous vous bénirez. Et lorsque tu pars, que tes enfants ne disent point : « Où vas-tu papa ? », mais : « Papa, nous nous réjouissons que le Seigneur t’appelle » ; et le père s’étonnera et dira : « Je vous suis reconnaissant de m’avoir donné la liberté ». Mais on dit maintenant : « Comment, tu dois nous nourrir, nous installer dans la vie avant d’aller accomplir la volonté divine ! » Patiente, petit cheval, pour de verts pâturages ! Nos contemporains souffrent de cela : lorsqu’il faut partir sur le champ de bataille lors de la mobilisation générale, les femmes laissent leurs maris partir, mais lorsque le mari veut quitter sa maison pour Dieu, on dit alors : « Ce n’est pas intelligent » ! Est-ce intelligent de le faire pour aller au front ? Donc, vous devez tous obéir à cette mobilisation qui vous appelle à présent et vous demande d’aller combattre. On fera passer l’idiot par sept épreuves pour lui donner des preuves, mais pour celui qui est intelligent on fera un seul essai ; deux, trois, sept fois, tu accumuleras les preuves et tu commenceras à accomplir l’œuvre de Dieu. Si nous nous soumettions tous à cette grande loi intérieure, à l’amour divin, et si nous appliquions cette justice absolue, toute la société serait transformée.

Une sœur s’est plainte de quelque chose que je vais vous raconter. Une jeune sœur habite chez une autre sœur. Les deux sont du même enseignement et croient les mêmes choses, lisent les mêmes prières et œuvrent ensemble, mais l’ancienne sœur réprimande constamment la jeune dans la cuisine. « Que penser ? Que je suis une domestique ? Au lieu d’échanger la moindre parole bienveillante ou de parler du Seigneur, elle ne fait que me dire : « Tu es idiote, tu n’as pas fait ceci, tu n’as pas fait cela », tout en disant en même temps : « Seigneur que l’Esprit Divin vienne en moi », mais elle enchaîne de nouveau : « Tu n’as pas haché l’ail ! », etc. »

On doit faire preuve de noblesse. Il n’y a pas de chose plus répugnante pour un chrétien, pour un disciple s’il fait consciemment ce que je viens de décrire. S’il le fait consciemment, mais comme le maître, pour mettre à l’épreuve, c’est alors noble, mais si on en retire du plaisir car l’autre est soumis, ce n’est pas noble. Il y a des cas – j’en ai vu – où un grand chien se jette sur un plus petit qui s’enfuit et croise un autre chien, et se jette à son tour sur lui ; je dis : « Ils apprennent le métier ». Le chien qui est attaqué n’a pas encore appris le métier ; le plus grand lui dit : « Tu n’attaques pas comme moi » mais le petit comprend : « Tu dois attaquer comme moi ». Le Seigneur t’envoie des souffrances et te dit de ne pas causer d’injustices, mais tu dis : « On ne peut pas se passer de l’injustice ». Il y a alors deux possibilités ou deux procédés par lesquels redresser sa vie. L’un est celle du conte Königsberg et de Burgson, et l’autre est celle du chrétien pieux, mais surtout pas celle de Brown et Mel-Bee. Tous les occultistes modernes, même en Occident ont une faiblesse : ils montrent aux jeunes d’aujourd’hui comment développer leur force et s’élever au-dessus de la société contemporaine. Mais alors ce n’est pas quelque chose de neuf, c’est un ancien enseignement ; ce n’est pas un fruit, mais un acte. C’est pourquoi le Christ dit : « Que vous portiez du fruit » : le fruit de notre Père qui demeure en nous. Et quelque temps après, Il enverra Ses serviteurs nous appeler pour voir le fruit que nous avons cultivé dans Son champ.

Je vous donnerai à présent un autre problème à méditer : ne bouleversez pas votre vie, mais soyez attentifs aux petites choses de la vie. Ne vous évertuez pas à distribuer des milliers de levas aux pauvres, mais tâchez un jour, lorsque vous êtes dehors, de dire une parole bienveillante à quelqu’un ; donnez quelque chose à une mendiante, à une pauvre femme, mais dites-lui aussi une parole bienveillante : « Sœur, ce soir, lorsque tu auras fini, viens me rendre visite à la maison ». Ne donnez pas d’argent, c’est parfois un crime, mais dites : « J’aimerais te restaurer, discuter avec toi ». Rencontrez des pauvres, invitez-les un jour à déjeuner chez vous : l’un viendra lundi, un autre mardi et ainsi de suite. Voilà comment il faut commencer, et si nous appliquions tous cette règle, beaucoup de ces âmes seraient consolées. Nous nous tenons là maintenant en disant que le Christ a souffert sur la croix : « Le pauvre Christ, comme Il a souffert sur la croix ! » Et ils pleurent à chaudes larmes, mais lorsqu’ils croisent certains misérables, ils ne songent pas que le Christ demeure en eux, ils ne songent pas aux souffrances du Christ mais disent : « Leur karma est comme ça », et ensuite : « Oh, Seigneur, comme Tu as souffert sur la croix ! » C’est un artifice de la fraternité noire. C’est à l’image de nos théâtres contemporains : un auteur a écrit une tragédie, toutes les dames de la haute société versent des larmes pour le héros de la pièce ; c’est une fiction mais elles pleurent alors qu’une fois dehors où d’autres meurent vraiment, pas une larme ! Je dis : pleurez pour ceux-là et riez de ceux du théâtre.

J’ai décidé un jour la chose suivante : je vous dirai un mot, une remarque, je ferai un petit test psychologique et ce sera si puissant et cela provoquera une telle explosion que personne ne subsistera dans ce salon. « Ah, direz-vous, c’est curieux, qu’est-ce que ce sera comme mot pour avoir une telle puissance ? » Nous les contemporains, nous ressemblons à ce prédicateur évangéliste qui prêche à l’église sur les souffrances du Christ et tout le public est en pleurs. Une pauvre femme entre et dit : « Aidez-moi ! », on l’apostrophe: « Ne nous dérange pas ! » Maintenant les pauvres sont à l’intérieur et le Christ est dehors, Il souffre et Il n’est pas dedans. Donc prononcer ce mot doit produire un bouleversement ; dis : « Désormais je vivrai selon Dieu », mais non une vie de moine, non une vie de saint homme, non ! La vie de saint viendra lorsque tu auras passé toute ta vie à œuvrer pour le bien, tu deviendras un saint homme en accomplissant la volonté divine.

J’ai par exemple posé la question suivante à mes élèves : « Vous me donnerez l’un de vos plus grands défauts », mais je sais qu’ils me donneront le plus petit. Le plus grand défaut est la tête du serpent et le plus petit est la queue ; ils me donneront la queue, mais si je l’attrape la tête se retournera et me mordra. Ils ne comprennent pas la loi. Donnez-moi la tête du serpent, le plus grand mal est dans la tête ; si j’attrape le serpent par le cou, alors je peux facilement maîtriser la queue. Nous aussi, nous devons attraper le plus grand péché, le plus grand défaut par le cou et ensuite la queue se rendra.

Savez-vous de quel mot je veux vous parler ? Dois-je le prononcer ou bien vous laisser le prononcer vous-mêmes ? Je peux vous le dire, mais il y a une manière particulière de le prononcer ; par exemple quelqu’un peut chanter une chanson et un second peut aussi la chanter, et un troisième, mais lorsqu’un chanteur la chante vous direz : « Ah ! » L’un chante et l’autre chante. C’est la même situation maintenant si je vous dis ce mot ; vous direz : « Nous savons cela ». Ce mot doit être prononcé en pleine lumière, dans la clarté et non pas dans l’obscurité. Lorsque je vous le dirai, vous devez me connaître et je dois vous connaître ; lorsque je vous dirai ce mot, vous devez m’aimer et je dois vous aimer ; lorsque je vous le dirai, je dois tout sacrifier pour vous et vous devez tout sacrifier pour moi ; lorsque je vous le dirai, vous devez voir Dieu dans mon visage et je dois voir le visage de Dieu en vous. Si vous avez ces sensations, alors je vous le dirai. Les avez-vous ? Ce sont des conditions. Je vous le dirai maintenant et savez-vous l’effet que ce mot produira ? Vous n’avez jamais entendu ce mot. Vous entendrez un mot nouveau qui bouleversera votre âme. Le Seigneur qui est aujourd’hui dans le monde est vivant, le savez-vous ? Ne succombez pas à l’émotion, je ne veux pas que vous succombiez à l’émotion, mais que vous atteliez votre pensée, votre cœur et votre volonté à une réflexion intense. C’est une épreuve grandiose, une épreuve qui bouleversera la société. Ce mot peut remodeler toute la société, inciter les gens à vivre tous en frères et faire de la terre un paradis. Mais laissons maintenant ce débat.

J’ai dit dans la précédente causerie : il y a un autre moyen par lequel nous pouvons connaître la vérité. Nous ne sommes pas de ces papillons qui abandonnent la vie, non ; nous sommes de ceux qui veulent mettre à profit la vie actuelle pour le mieux, l’utiliser de façon à obtenir le meilleur résultat possible. J’aimerais que vos visages soient lumineux et que vos cœurs ne soient pas attristés ; que vous ayez une légère tristesse, mais sans vous énerver à la maison, en gardant une bonne disposition constante. Alors la vie aura du sens. Et je dis : si nous pouvons prononcer le mot amour assez bien, ce mot nous révélera tout ; mais la prononciation du mot amour sur terre a un effet ascendant et un effet descendant. Tu souhaites parfois le bien pour toi tout seul ; tu as raison, c’est ainsi. Les petites sources sont pour les petits et les grandes sources sont pour les grands. Lorsque la grande source vient, elle est pour tout le monde. Tu t’accroches à la petite gargouille une demi-heure et tu ne permets pas aux autres de boire, mais si je viens, si j’ouvre la vanne et je mets en route le grand déversoir, alors tu en profiteras.

J’ai décidé par conséquent de fabriquer de grands déversoirs, d’enclencher un tel courant que vous vous en rappellerez tous : de l’eau claire coulera. Je dis : le Seigneur m’a envoyé. Lorsque j’ouvrirai cette vanne et que ce courant traversera la société, tout sera nettoyé et lavé, et j’ai décidé de l’ouvrir ; de la boue s’écoulera d’abord, suivie de l’eau claire, cela ravira tout le monde et apportera l’abondance. Je veux que vous soyez prêts lorsque cette vague viendra ; ne craignez pas la noyade à cause d’une pluie soi-disant torrentielle et ne courez pas, mais restez droit sur vos jambes et dites : « Dieu soit loué ! Que cette vague vienne ». Alors que vous vous écriez maintenant : « Sauvons-nous, un déluge approche ! », et tous parlent contre moi : « Fuyiez pour ne pas l’écouter ». Ce n’est pas moi qu’il faut écouter, c’est Celui qui parle à travers moi que vous écouterez. Ce n’est pas une question personnelle, mais une question de principe. En tant que votre frère, je suis tenu de vous dire la vérité et je vous dis : vous êtes mes frères et sœurs, il n’est pas permis de vivre à l’ancienne ; nous sommes tenus au nom de cet amour de vivre en frères et nous le ferons. Et nous pouvons partager notre repas : quand l’un travaille un autre sera au repos, mais nous porterons tous le fardeau et ce sera léger pour tous ; en croisant quelqu’un, nous dirons : « Donne-moi un peu de ton fardeau ». Qu’une rivalité pour rendre la vie plus belle ait lieu ! Alors qu’on dit à présent : « Le Seigneur a ordonné ainsi, le Seigneur a écrit ainsi » ; non, le Seigneur n’a pas écrit ainsi, le Seigneur a écrit que tous soient intelligents et heureux sur terre, que tous aient à manger et à boire et qu’ils soient satisfaits et reconnaissants envers Dieu.

Lorsque je monte dans une cariole, c’est pour rentrer chez moi ; et lorsque j’arriverai, j’embrasserai la monture. Quelle est la prédestination du repas ? Ce repas est une force qui doit nous amener plus près de Dieu. Manger tous les jours est comme un train constamment alimenté avec du charbon : nous devons sans cesse insuffler de l’énergie. Certains disent : « Ne mangeons pas » ; non, tu mangeras pour pouvoir te rendre auprès de Dieu, il n’existe aucune autre façon d’aller auprès de Dieu. Mangez, buvez et œuvrez toujours pour la gloire de Dieu.

Ne pensez pas qu’un seul individu puisse redresser ce monde, nous allons le redresser tous ensemble, et nous dirons : « Nous savons que c’est Lui qui nous a créés, qu’Il est notre Père qui nous a engendrés, qui a créé la Terre et le Ciel pour nous ; nous savons qu’Il est, et nous accomplirons Sa volonté ». Et ce Seigneur n’est pas en haut au Ciel. Certains disent que le Seigneur est au Ciel. On nous ment, où est ce Ciel ? « Il est au Ciel », mais ce Ciel nous pénètre tous, ce Ciel pénètre tout. Et les Écritures disent qu’au commencement Dieu a créé le Ciel et la Terre. Le Ciel tient la terre, c’est l’œuvre de forces qui soutiennent tout le Cosmos ; elles ne sont pas au-dessus de nous, elles sont partout, dans notre for intérieur et au-dessous de nous, et au-dessus de nous. Nous sommes toujours au Ciel et le jour où nous prendrons conscience que là demeure notre Père de l’amour, ce Ciel nous sourira, toutes les fleurs nous souriront et les animaux nous adresseront la parole. Lorsque nous Le connaîtrons, en croisant le bœuf, il dira : « Frère, puisque tu as reconnu Dieu, je peux te parler ». Pourquoi les bœufs se taisent-ils jusqu’à maintenant ? « Que pourrait dire un bœuf ? » Il ne se plaint pas, c’est un bœuf, il marche en silence et nous lui disons : « Hue ! », mais lorsque nous appliquerons l’amour, nous enlèverons le licol et les aiguillons, nous irons travailler avec lui dans les champs et il dira : « Frère, je te reconnais ». Le bœuf reconnait ceux qui vivent dans l’amour ; et il sait travailler dans les champs. Alors il ne travaillera plus huit heures, mais seulement deux heures et ces deux heures produiront autant que les huit. Un poirier qui donne une centaine de poires en donnera alors des milliers, et ce seront de belles poires. Les champs donneront du fruit en abondance et la bénédiction viendra partout sur la face de la terre.

Maintenant, êtes-vous prêts à accueillir cet Enseignement et à l’appliquer ? Lorsque vous l’appliquerez, celui qui l’appliquera en premier, je l’embrasserai. Alors nous nous comprendrons. Mais savez-vous ce que signifie le baiser ? Lorsque le Seigneur a embrassé l’homme, il l’a créé : « Et Dieu a fait l’homme et a insufflé dans ses narines [2] ». Dieu a d’abord créé l’homme par un baiser. Il y a un conte : Dieu a fait l’homme, mais sans lui donner d’âme et celui-ci a longtemps crié : « Seigneur, tu m’as fait semblable à un animal, donne-moi une âme ! » Il L’a appelé, L’a appelé, il L’a cherché, et en fin de compte le Seigneur l’a embrassé et l’homme est devenu une âme vivante. Donc, lorsque le Seigneur nous embrassera, nous prendrons vie. Nous sommes maintenant dépourvus d’âme, il y a beaucoup d’êtres dépourvus d’âme. Un pauvre passe par là, quelqu’un le regarde et passe son chemin : il n’a pas d’âme ; s’il avait une âme, il dirait : « Frère, viens ici ». Ne parle pas uniquement au corps, mais prends conscience qu’il y a ici une âme vivante comme toi ; elle peut être haut placée dans la société, cela ne veut rien dire : l’âme communiera avec l’âme.

Je vous souhaite maintenant à tous, à mes disciples – je vous appelle maintenant disciples – que le Seigneur vous embrasse, mon Seigneur que je sers ; et lorsqu’Il vous embrassera, il y aura en vous une âme plus grande que celle d’aujourd’hui, vous vous emplirez de ce grand Esprit et vous serez alors libres. Alors la règle suivante s’accomplira : la vérité dans l’âme vous apportera la liberté, la lumière viendra dans votre esprit, et la pureté dans votre cœur ; la vérité vous donnera la liberté, la lumière vous donnera du savoir divin, la pureté vous donnera la force et par cette force nous accomplirons tout dans ce monde.

Je vous renvoie maintenant chez vous et non seulement je vous renvoie, mais je vais personnellement venir vous rendre visite. Vous dites avoir la justice. Je commencerai à venir chez vous, je ne laisserai personne sans visite, personne ne sera négligé ; et lorsque je vous rendrai visite, j’aurai un carnet où je noterai tout ce que je verrai. Ce sera un beau souvenir, tout sera beau.

Je finirai maintenant ma causerie avec un petit conte de la vie perse. Le fils d’un chah perse Sabousadin a été fait prisonnier par une tribu nomade ; le chef de la tribu n’a voulu considérer la proposition du père de payer une rançon qu’à une condition : lui donner autant d’yeux humains de son peuple que le poids du fils ; il devait peser des yeux humains sur une balance jusqu’à ce que cela couvre le poids de son fils. Savez-vous combien de milliers de personnes se sont sacrifiées pour ce Sabousadin ? C’est cela un sacrifice. Je vous demande : savez-vous combien d’yeux ont été donnés pour vous ? Si ses propres citoyens ont donné leurs yeux pour cet héritier perse, Sabousadin, comment croyez-vous qu’il ait vécu ensuite ? Il a vécu la vie la plus pieuse. À tous ceux qui ont donné leurs yeux pour lui, il devait sa vie et il a œuvré pour eux, il a pleuré pour eux, comprenez-vous ? Il allait de maison en maison pour dire : « Votre malheur est dû à ma négligence ».

Savez-vous combien ont perdu leurs yeux pour nous ? Savez-vous combien de nos frères et sœurs pleurent maintenant pour nous ? Et maintenant, nous ne serions pas aussi courageux que ce fils de roi ? Il a été bien plus noble. Retiendrons-nous nos larmes ? L’amour divin exige à présent que vous tous commenciez à pleurer, au moins une fois, pour les yeux de ceux qui les ont perdus afin de racheter votre ignorance ; ils méritent ces pleurs. Je ne veux troubler personne. Si vous pensez pleurer comme au théâtre, alors retenez vos larmes ; si vous pleurez parce que votre père est décédé, retenez vos larmes. Mais si vous pleurez parce que vous avez délivré l’un de vos amis et que vous l’étreignez, alors ces pleurs sont une bénédiction ; ou bien si vous pleurez lorsqu’une pauvre femme vient, vous l’embrassez et elle se réjouit ; ou bien lorsque vous avez une pensée pour ceux qui souffrent. Les pleurs qui apportent la joie et la gaîté à une âme sont les véritables pleurs. J’aimerais que tous les chrétiens puissent pleurer pour que ce monde de souffrance soit consolé ; nous devons tous pleurer, pleurer ; mais pleurer pour les défunts ou pour la fortune perdue ne sont pas utiles, nous avons déjà assez pleuré pour ces choses !

Maintenant, préparez-vous pour ce mot. J’ai préparé ce mot et je vous le dirai et nous le prononcerons ensemble : je le prononcerai et vous le prononcerez. Nous ferons un essai et vous vérifierez s’il y a une vérité ou non, s’il y a un Dieu ou non, si le monde est animé ou inerte, s’Il est le Seigneur pour lequel je prêche ou s’Il ne l’est pas. Vous essaierez, vous comprendrez le sens de la vie. Mais les plus courageux commenceront la nouvelle science : la science de l’amour, de la sagesse et de la vérité.

Soyez intègres vis-à-vis de vos plus grands péchés, dites-les moi ; attrapez ce serpent par le cou et passez-le moi. Il n’y a qu’une chose à faire : soyez courageux et ne vous taisez pas. Lorsqu’on vous demande ce que je vous ai dit, dites : « Énoncer nos plus grandes fautes et comment les corriger », voilà ce que je prône. Ce n’est pas dans « l’autre monde » qu’on vivra, le monde est ici, le monde est un, nous sommes dans le monde divin, au paradis, mais nous sommes affligés ! Lorsque vous guérirez, vous verrez que le monde est un. Ceux qui veulent nous tromper, disent : « Mais nous n’avons pas vu le monde divin ».

« En ceci mon Père est glorifié, que vous portiez ce fruit de l’amour ». Oui, l’amour divin se manifeste précisément ainsi : en portant ses fruits. Je veux apporter ce fruit et nous devons entamer ce travail avec courage et audace. Et si vous commencez par l’amour, pas un cheveu ne tombera de votre tête. Soyez sûrs, vous passerez par ce feu, par l’eau, mais vous serez invulnérables, vous ne souffrirez pas. Le Christ a parlé ainsi ; si nous servons la loi de l’amour, tout est clair.

Nous n’avons aucune mauvaise intention contre aucune église. Je souhaite à ces églises que le salaire des prêtres et des prédicateurs soit augmenté, mais ce n’est pas le plus important, quelque chose d’autre est nécessaire : une vie pure et sainte, une vie de justice ; lorsque nous comprendrons cela, nous aborderons l’autre côté de la science : du point de vue purement scientifique nous sortirons dans la nature pour étudier les procédés et les méthodes pour améliorer la société. Nous nous approprierons tous les exemples de la nature et nous verrons comment la vie peut être améliorée ; et lorsque nous ferons cette expérience, nous commencerons alors avec le grand enseignement de la nouvelle culture qui vient maintenant dans le monde. Le monde dépasse déjà cette ancienne culture, tout cela se dissoudra et ce jour de dissolution doit nous trouver prêts. Je loue ceux qui œuvrent dans cette direction ; nous devons servir le Dieu de l’amour. Où que nous soyons, nous pouvons tous vivre dans l’entente : pauvres et riches, de tout parti confondu dans ce pays, nous pouvons tous être en accord ; notre amour peut être soudé, désintéressé, et nous pouvons donner le droit et la liberté à tous les peuples et individus de vivre selon les desseins de cet amour vis-à-vis de la justice divine éternelle.

Maintenant, mes meilleures salutations à vous tous : soyez rassénérés et joyeux ; en rentrant, que ceux qui sont affligés voient leur chagrin diminuer de moitié ; ceux qui sont très endettés, que la moitié de leurs dettes soit remboursée ; ceux qui sont malades, qu’ils rentrent à moitié guéris, et ceux qui sont affamés qu’ils soient à moitié rassasiés, toujours à moitié ; que ceux qui n’ont pas de maison aient au moins une petite cabane et une couverture pour se couvrir. Que tous obtiennent quelque chose, que vous soyez tous contents jusqu’à ce que ce Grand que le monde attend vienne.

Que cet amour demeure en vous, vous inspire et vous transforme en héros du nouvel exploit que nous sommes appelés à accomplir dans ce monde.

Sofia, 21 mai 1922


[1] Ville bulgare du centre du pays.

[2] Genèse 2, 7

Link to comment
Share on other sites

 Share

×
×
  • Create New...