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1922_04_23 Christ crucifié


Ani
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Christ crucifié

« Car je n'ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit parmi vous,

sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. »

1 Corinthiens 2 :2

À priori, ce verset est clair en soi : qui ne connaît pas la crucifixion du Christ ? Pendant la semaine sainte à l’église orthodoxe on expose constamment le Christ crucifié, on jette des fleurs, des bouquets ; les évangélistes parlent du Christ crucifié ; tous savent que le Christ est crucifié, mais cette connaissance ressemble à celle du Bulgare affamé qui en passant devant une gargote turque n’avait que du pain sec qu’il posait au-dessus de chaque casserole fumante et disait : « Dieu merci, j’ai pu manger de tout ».

Nous avons atteint une phase de développement dans laquelle il nous faut quelque chose de plus conséquent. Ne nous imaginons pas que la nourriture à notre disposition est abondante. Nos contemporains diraient, s’ils étaient interrogés, qu’ils vivent une vie très civilisée, mais si vous examinez cette vie et cette civilisation vous verrez que ce n’en est pas une, ni par rapport à l’alimentation, ni par rapport aux habitations, ni par rapport à la philosophie. Ce n’est pas exagéré, je parle en principe. Les souffrances et les maladies actuelles le démontrent : il y a tant de maladies aujourd’hui dans le monde que les médecins ne savent plus comment les nommer, des maladies qui rongent les organes du corps humain. Vous aurez du mal à trouver dans le monde d’aujourd’hui quelqu’un de bien portant avec des poumons, des muscles, l’estomac, le système nerveux sains ; ces malades sont tous des enseignants, des prédicateurs, des ministres, des patrons, tous gouvernent le monde. Je demande : est-ce que des gens malades peuvent gouverner, guider la civilisation ? Nous avons avant tout besoin d’individus sains.

Maintenant Paul dit qu’il a décidé de ne savoir rien d’autre que le Christ crucifié. Il emploie cette expression dans un sens un peu singulier. Lorsqu’on crucifie en soi toutes les manifestations inférieures de sa nature, et lorsqu’on dompte tous les sentiments inférieurs, les désirs inférieurs, les agissements inférieurs, on déclenche tout ce qui est noble et sublime au sens le plus élevé ; c’est cela connaître le Christ crucifié. Et selon moi c’est mettre l’amour dans sa nouvelle forme comme elle est apparue maintenant, comme une nouvelle et grande loi dans la vie qui vient guérir toutes les infirmités humaines. Jusqu’à maintenant, l’amour n’a existé que dans les pharmacies, les églises, les monastères comme la panacée que les gens prenaient à petite dose, uniquement lorsqu’ils avaient mal au ventre, comme un baume pour les pieds et pour les maladies légères. Mais jusqu’à maintenant ils n’ont pas appliqué l’amour en disant : « Cet amour est inapplicable ». Qu’il soit jugé inapplicable se voit dans les paroles des anciens à l’adresse des jeunes : « Nous avions un amour comme le vôtre jadis, nous étions idéalistes, nous raisonnions en idéalistes, nous aimions en idéalistes, mais nous avons vu que le monde ne peut pas être idéal, cet amour idéal est pour l’autre monde, dans ce monde ci nous vivrons en matérialistes ». Et qu’est-ce que la vision matérialiste des choses ? C’est celle qui engendre toutes les souffrances ; qui que vous interrogiez, tous ont conscience de souffrir, ils sont tous mécontents : il y a du mécontentement dans leurs pensées, leurs désirs, leurs agissements. Si vous interrogez nos contemporains là-dessus ils vous donneront des réponses variées ; certains dirons que les raisons sont purement sociales, ils manqueraient de pain. Le pain manque, mais pourquoi ? Parce que les gens ne l’ont pas partagé équitablement, le monde invisible nous a envoyé assez de pain. Certains disent : « L’air est impur » ; il y a assez d’air, mais nous sommes enfermés dans des édifices sombres et étouffants ! Les riches sont bien de ce point de vue, ils respirent un air sain, mais il y a des édifices sans aucune lumière. Il y a des édifices de ce type dans les grandes villes européennes et même ici à Sofia, et celui qui y vit pendant dix ans sera impacté par cette atmosphère. C’est le cas sur le plan physique, mais venons-en à la culture religieuse : parfois la lumière solaire ne pénètre pas dans nos édifices religieux ; il n’y a que la lumière des bougies, mais cette lumière n’est pas idéale. Je demande si les fruits peuvent mûrir à cette lumière ? Non, ils ne mûrissent pas.

Les fruits comme tout le reste sur terre ne mûrit qu’à la lumière du soleil. Tout ce qui est noble et sublime dans l’âme humaine ne peut mûrir qu’aux rayons de la lumière divine du grand amour qui se manifeste selon cette loi immuable. L’amour de ce soleil grandiose qui éclaire tout le cosmos doit nous éclairer aussi ; puisque le Seigneur a ordonné à tous les anges d’ouvrir toutes les fenêtres du monde invisible, cette lumière jaillira et tout le monde doit sortir s’exposer à ce soleil. Mais nos contemporains disent : « Ne sortez pas, vous prendrez un coup de soleil, vous n’avez pas besoin de cet enseignement, son heure n’est pas venue ! » Lorsque vous vous exposerez à ce nouveau soleil, vous tomberez d’abord malades ; je vous demande : quelle femme qui nettoie ne soulève pas la poussière ; quelle femme qui lave ses vêtements ne trouble pas l’eau ; qui est celui qui peint sa maison sans salir un peu ses habits, c’est simplement le signe qu’il travaille. Faut-il que ces entraves extérieures nous empêchent d’aller vers l’objectif ? Est-ce que les chaussures du voyageur qui a emprunté le chemin ne finissent pas par s’user ? Il rencontrera beaucoup de péripéties sur le chemin, mais l’objectif devra être atteint.

Paul dit : « Car je n'ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié ». Ceux qui servent ce Christ surenchérissent : « Le juste enseignement est de notre côté », mais si vous y entrez, vous trouverez l’amour du Christ dans un bocal, exposé comme une panacée : « Si tu es avec nous, tu peux avoir cet amour, mais si tu es en dehors, nous ne t’en donnerons pas la moindre goutte ». Ils tiennent l’amour dans ces petits flocons. L’Église orthodoxe dit : « Si vous venez chez nous, vous aurez tout l’amour dans ces flacons », les évangélistes disent la même chose, les musulmans aussi ; ils ont tous des flacons. L’amour divin ne se garde pas dans des flacons ! Tel que nous l’entendons, cet amour pénètre tout l’espace, car l’espace et le temps, selon notre compréhension sont quelque chose de vivant, tout le cosmos est un être vivant dans lequel nous demeurons et nous nous mouvons ; et alors ce cosmos peut être illimité et limité, grand et petit ; c’est une propriété de l’Éternel : produire toutes les formes qui soient. Pour ce type de réflexion nous devons avoir une pensée lumineuse afin d’appréhender le Divin.

Souvent les élèves des classes supérieures peuvent expliquer les trois degrés que le professeur leur dicte :  « A1, A2, A3 » de trois façons différentes. Que signifie A au premier degré ? Admettons que ce soit une créature vivante, au premier degré il s’agit alors d’un individu qui avance en ligne droite : la ligne droite avec une longueur, mais sans largeur ni profondeur. Je vous demande comment vous définirez une telle ligne, une droite au sens mathématique avec seulement une longueur. Tandis que A au deuxième degré signifie que cette créature a trouvé une autre créature et que toutes deux se déplacent en angle droit et forment un plan, par conséquent la droite se voit ajouter une largeur. Il y a donc une longueur et une largeur, mais pas de profondeur. Comment imaginerez-vous un monde avec une longueur et une largeur, mais sans profondeur ? A3 met en évidence que le plan qui se déplace en angle droit par rapport à lui-même forme le cube. Cet A est passé par trois degrés : par la ligne droite il a acquis une longueur ; en angle droit à lui-même il forme le plan, il a acquis ainsi une largeur ; en angle droit par rapport au plan, il a formé le cube, il a acquis une profondeur. Les gens d’aujourd’hui sont donc un A3 et forment un cube. Lorsque vous dépliez le cube vous obtenez la croix humaine, donc la croix n’est rien d’autre qu’un cube déplié pour faciliter l’aération. Déplier le cube est le symbole du fleurissement dans la nature, chaque bouton fleuri est un cube déplié afin d’exprimer le nouveau contenu, et lorsque ce nouveau contenu se manifeste de l’intérieur, il peut aussi recevoir le contenu céleste car il y a deux courants dans le monde : l’un qui vient du centre de la terre, et l’autre qui vient du centre du soleil.

Paul dit : « Je ne voulais savoir que le Christ crucifié, parmi vous ». Comment imagineriez-vous ce Christ ? Dans une école occulte ici et en Occident on dit souvent : « Dieu est lumière ». Je dis : Dieu n’est pas lumière ; et au premier abord, si je dis que Dieu n’est pas lumière on dira : « Il renie Dieu ». Lorsqu’un sculpteur sculpte une œuvre d’art, est-ce qu’il est cette statue ? Et lorsqu’un fidèle allume une bougie, est-ce qu’il est la bougie ? Les écritures disent ainsi : « Dieu a dit : que la lumière soit et la lumière fut [1]», donc le Verbe manifesté a produit la lumière ; donc Dieu peut-Il être lumière ? Non, la lumière est une manifestation de Dieu. Et si vous dites : « Dieu est lumière », cela produira un tout autre résultat dans votre esprit. Cette lumière qui vient d’en haut est passée par plusieurs niveaux ; pour comprendre le véritable sens de la lumière, vous devez la faire revenir jusqu’à cet Être qui l’a créée, c’est-à-dire jusqu’au Verbe originel qui a prononcé : « Que la lumière soit ! » Et la loi est juste : lorsqu’un élève a réfléchi sur un problème ardu, il en a d’abord une perception confuse, ce problème est difficile pour lui, mais après avoir réfléchi longtemps pour comprendre le rapport des éléments dans le problème, une petite lumière apparaît. Donc, à chaque fois que le Verbe est assimilé en toute conscience dans notre cerveau, dans notre cœur et dans notre âme, la lumière survient comme le résultat ; donc Dieu a dit : « Que la lumière soit dans cet esprit, que la lumière soit dans ce cœur, que la lumière soit dans cette âme » et la lumière fût ! Et quels en sont les résultats ? Cette lumière produira d’abord des orages, des vents, de la pluie, une tempête, un cataclysme, et lorsqu’elle formera son terreau, cette lumière produira des fruits d’or, des rivières, des sources ; et par ces fruits nous reconnaîtrons les qualités de la lumière. Tous les fruits sont-ils identiques ? Je demanderai à n’importe quel botaniste si la lumière qui rayonne de sa source est toujours la même ; si ses vibrations sont toujours les mêmes ; pourquoi la pomme a un goût et la poire un autre ? Comment est-ce possible ? Vous direz : « Le Seigneur l’a ordonné ainsi ». Les religieux parlent ainsi, mais les scientifiques ne peuvent pas parler de la sorte. Ce Seigneur dont nous parlons est Seigneur de l’amour et lorsque nous prononçons le mot amour, tout notre être doit ressentir un frémissement, une joie grandiose doit envahir notre cœur ; et lorsque nous disons : « Dieu est sagesse », dans votre esprit les pensées les plus grandioses doivent de même prendre du relief.

Quelle était la tâche du Christ sur la terre ? Sa tâche était d’exprimer Dieu en tant qu’amour et en tant que sagesse, l’exprimer physiquement et donner également les méthodes et les moyens d’appliquer l’amour et la sagesse. Toutes les plantes ont leurs méthodes, tandis que nous les humains qui voulons améliorer notre vie, nous n’en avons pas. Nous étudierons leurs méthodes avec lesquelles elles créent leurs fruits savoureux et ce n’est qu’à cet instant que nous améliorerons notre vie, nous étudierons aussi comment elles utilisent la lumière dans le même but. Quelqu’un dit : « Je veux être bon ». Étudie le cerisier, étudie la vigne, étudie le figuier et beaucoup d’autres plantes pour comprendre comment elles rendent leurs fruits succulents. Nous les humains, nous disons : « Le Seigneur s’en occupe ». Ne vous trompez pas : le père peut tout donner à son fils et l’enseignant aussi, mais ni l’enseignant ni le père ne peuvent étudier à la place du fils. Le père et l’enseignant peuvent tout donner au fils mais ne peuvent pas se nourrir pour lui : si je mange pour mon fils je prendrai la force et lui n’en tirera aucun profit ; lorsque vous vous nourrissez, vous mangerez tout seuls ; c’est une loi incontournable. Nos contemporains veulent aussi nous apprendre à penser comme tout le monde. Non, non, c’est un péché pour nous de ne pas penser par nous-mêmes ; c’est un péché de ne pas agir ; mais lorsque nous disons que nous devons manger, nous devons savoir quoi manger ; lorsque nous disons que nous devons penser, nous devons savoir quoi penser ; lorsque nous disons que nous devons ressentir, nous devons savoir quoi ressentir.

Maintenant je vais vous raconter une histoire que j’ai déjà relatée à certains amis, mais je vais clarifier son contenu. Il s’agit d’un adepte hindou ou un Maître en Inde : je l’appelle Tagor-Bil Ra, un fameux Maître d’une École, serviteur dans l’un des temples hindous les plus fameux. Initié, conformément à son rang il devait rester chaste toute sa vie pour terminer complètement le cycle de son perfectionnement, c’est-à-dire ne pas se marier. Mais une jeune femme, une prêtresse du temple est tombée amoureuse de lui. Il ne faisait pas attention à elle, mais après de longues années elle s’est adressée à lui : « Si je venais auprès de toi pour vivre ensemble notre amour, tu achèverais plus vite ton perfectionnement ». Il a fini par la croire, il est tombé amoureux d’elle, mais à cet instant elle a cessé de l’aimer. Je laisse maintenant la deuxième partie du conte, je le terminerai toute à l’heure. En colère qu’elle l’ait interrompu sur son chemin d’évolution, il la maudit, et elle s’est transformée en serpent. Il a dit : « Serpent, tu ne sortiras plus de ce temple ». Pourquoi a-t-elle cessé de l’aimer ? Elle est tombée amoureuse d’un des disciples de Tagor-Bil Ra. L’adepte interrompt son évolution dans cette vie, meurt, et cinq cents ans s’écoulent.

Il s’agit maintenant d’un conte, ne le prenez pas littéralement, méditez dessus, c’est simplement un conte qui explique un principe. Il se réincarne comme lord en Angleterre – je ne dévoilerai pas son nom en tant que lord, je le tairai, je donnerai seulement son prénom – mais ce premier disciple qui a séduit et en même temps mis à l’épreuve cette prêtresse, se réincarne aussi en tant que femme anglaise. Et il se trouve que Tagor-Bil Ra l’épouse. Ils voyagent en Inde et un désir d’étudier les temples hindous et certains rituels naît en lui. Lorsqu’il se rend dans le temple où il avait vécu son épreuve, il ressent des frissons. Pendant qu’il arpente l’édifice, un serpent surgit et mord sa femme qui meurt sur le coup. Je vous demande maintenant pourquoi le serpent a mordu sa femme ? Ce serpent est la même prêtresse, cette femme dit : « Tu m’as fait chuter et tu l’as fait chuter lui-aussi ». Le lord a compris cette loi, il a levé sa malédiction et la prêtresse a revêtu sa forme d’avant et a emprunté de nouveau le chemin de son évolution.

Beaucoup parmi vous s’empressent comme cette prêtresse de trouver le Christ, vous tombez amoureux de lui et vous dites : « Seigneur, si Tu nous permets d’entrer dans Ton royaume, Ton Enseignement se répandra », mais une fois entrés, les disciples de Tagor-Bil Ra vous séduisent. Il n’y a pas de prédicateur ou de prêtre aujourd’hui qui ne soit pas séduit par l’un des disciples de Tagor-Bil Ra ; quand je dis : « Pas un seul », ne le prenez pas dans un sens absolu : c’est une affirmation hyperbolique. Les Bulgares disent ainsi : « Même si tu jetais un seul œuf, il n’aurait pas trouvé de place pour tomber », c’est une expression, ne la prenez pas au sens mathématique, des milliers d’œufs pourraient trouver de la place pour tomber dans une foule dense, c’est simplement l’expression qui est ainsi. Les Turcs disent : « Persingui laf guelsan », c’est-à-dire « Cela illustre bien nos propos ». Donc lorsque vous emprunterez ce chemin, vous ne devez pas vous laisser tenter ; si vous cédez à la tentation, vous serez enfermés cinq cents ans durant comme le serpent dans un temple. Certains disent : « Il vaut mieux mourir dans cette église » ; cette prêtresse aussi est morte dans ce temple, mais en devenant un serpent. Certains disent : « Qu’il soit enfermé dans le temple » ; on peut vous enfermer en tant que serpent, mais n’imaginez pas que vous serez au paradis si on vous enterre dans une église. Il faut ici une vie sainte et pure d’amour divin ; inspirée par ce grand amour divin que tu saches qu’à tout moment tu accomplis la volonté divine. Les gens d’aujourd’hui qui vont mourir organisent des préparatifs : « Vous m’habillerez de telle manière, ce sera avec tel prêtre, dans tel cercueil, à tel endroit ». Très bien, c’est parfait, mais ce n’est pas l’enseignement du Christ, ce n’est pas un enseignement de l’amour, c’est un ancien culte païen ; jadis on enterrait de façon bien plus magnifique : en quoi se distingue-t-on des païens ? « Ils sont païens. » Très bien, les peuples païens enterraient leurs morts de cette façon, mais nous les chrétiens, comment procédons-nous ? De la même manière. « Nous croyons dans le Christ. » Oui, vous êtes des gens qui croient aux cimetières, aux sépultures, vous dites : « Lorsque je mourrai, lisez-moi nombre de prières, ne me laissez pas sans secours ». C’est ainsi que procédaient les peuples païens et ces coutumes sont passées dans la modernité. Ce ne sont pas de mauvaises choses, elles sont bien, mais ce serait risible que le papillon qui s’est transformé après avoir été chenille conserve ses coutumes de chenille : son mode d’alimentation, de mouvement sont diamétralement opposés à ceux d’une chenille. Lorsque le poisson deviendra humain, cet humain se distinguera diamétralement du poisson. Nous ne devons pas dire maintenant : « Tu es chrétien, es-tu transformé, as-tu des branchies ; de poisson tu es devenu humain, as-tu des poumons ? – Je n’en ai pas, mais je pense être un humain ».

Je vais de nouveau vous rappeler ce conte humoristique de l’américain qui a guéri un malade. Il se passe des choses miraculeuses en Amérique : on peut soigner les gens à distance, sans aucun remède, simplement par la pensée. Un riche homme s’est brisé la jambe, un docteur s’est présenté et lui a dit : « Tu imagineras que ta jambe n’est pas cassée, tu l’imagineras durant un jour, deux, trois, et ta jambe se remettra », il lui a dicté tout ce qu’il y avait à faire. Et en effet sa jambe a fini par se remettre. Le docteur revient : « Monsieur, je t’ai rendu un grand service, tu dois me payer et grassement. – Oui, combien veux-tu, je te paie cinq cents dollars. Imagine que tu as cinq cents dollars, imagine-le, imagine-le jusqu’à ce que tu les obtiennes tous. »

Il y a une différence entre penser et penser ; si je pense à cinq cents mille dollars, ils ne viendront pas aussi simplement. Il y a un procédé dans l’amour que je vous exposerai. Il y a des procédés par lesquels les plantes transforment la lumière en sève, il y a des méthodes par lesquelles nous pouvons transformer la sève de cet amour divin, et qu’elle stimule les qualités de notre pensée et de notre cœur ; ces méthodes ne sont pas enseignées.

Je parle en général, mais dans le monde chrétien il faut des écoles comme celles d’aujourd’hui dans lesquelles enseigner ces méthodes. Que les tout petits enfants sachent par quel moyen transformer l’amour divin en miséricorde, par quel moyen le transformer en foi, en espérance, en joie, en humilité, en savoir et ainsi de suite ; ce sont des méthodes à connaître. Viendra alors quelqu’un pour dire : « Il y a un moyen plus facile que celui-ci : crois en le Seigneur Jésus Christ et tu seras sauvé, toi et ta famille », donc tout comme cet américain : « Crois et tu obtiendras l’argent ». Croire ? Il faut avoir des méthodes pour croire, il faut qu’un bouleversement intérieur s’opère en toi. Tu ne peux pas croire tant que tu n’as pas d’amour, la première chose est l’amour, la première loi par laquelle commence la vie est l’amour. Par conséquent les petits enfants, les animaux savent dans une certaine mesure transformer cet amour. Certaines disciples du Christ disaient : « Donne-nous la foi ! » Il y a des procédés pour transformer l’amour en foi, et après cette transformation, quand viendra la vérité, la foi se transformera en savoir ; et après le savoir viendra le Verbe intelligent, viendra la lumière manifestée sur le plan physique, et elle vous aidera. Car il y a deux courants : lorsque l’Amour Divin vient d’en haut, le courant contraire se manifestera nécessairement d’en bas et selon la connaissance que nous développons il y a deux courants : l’un depuis l’incommensurable qui diminue constamment et descend vers l’être humain ; l’autre, le devenir de l’être humain à partir d’une simple cellule microscopique, comme le stipule la science moderne. Le premier, le petit courant qui grandit et devient immense, et l’autre, immense qui rapetisse ; ces deux courants, lorsqu’ils interagissent, dans cette tension mutuelle, alors – pour celui qui comprend cette loi – germent toutes les grandes vertus et aptitudes de l’âme humaine.

Maintenant, vous vous direz dans votre for intérieur : « C’est inexplicable ! » C’est inexplicable, bien entendu, seul celui qui a étudié longtemps, qui a procédé à des milliers d’expériences peut comprendre la signification profonde de ces versets et passages des Écritures où le Christ dit : « Si mes paroles demeurent en vous et si vous demeurez en Moi, vous obtiendrez ce que vous désirez ; Moi et Mon Père viendrons établir notre demeure en vous et alors je me manifesterai devant vous [2] ». Une graine, tombée en terre, se manifeste après quelque temps, fleurit et donne du fruit.

Maintenant Paul dit : « Je ne voulais savoir que le Christ crucifié », ce qui, en langage actuel se traduit : il a décidé de connaître uniquement la grande loi de l’amour qui insuffle tout dans l’âme humaine car le Christ manifeste cette grande loi de l’amour. Seul celui qui est empli d’amour divin peut être crucifié. Votre idéal est de vous sacrifier. Seul le riche peut se sacrifier ; et Paul dit à un autre endroit : « Celui qui était riche en haut, a décidé de devenir misérable et de descendre parmi nous, de prendre un visage humain pour aider ses frères par cet amour qu’Il avait et leur donner cet amour et les relier à Dieu, c’est-à-dire à l’amour [3] ». Et le Christ sauve les gens uniquement de cette manière : en les reliant à l’amour.

Nos contemporains disent : « Aimons-nous ». Bien, mais sais-tu faire des nœuds avec l’amour ? Prenez ceux qui font les installations électriques : quelquefois lorsque le câble grille dans l’installation, celui qui ne s’y connait pas ne sait pas où est située la panne. J’ai observé quelqu’un qui réparait une telle panne : il a tout d’un coup compris le problème, il a pris un fil et l’a relié à un autre fil. Il faut donc avoir un fil très fin qui doit relier ton cœur au cœur Divin, ou un fil qui doit unir ton cœur au cœur du Christ ; et qui peut fabriquer cette installation ? Seul le Christ le peut, comprenez-vous, seul le Christ peut mettre tous ces fils et relier les humains à Dieu, lui seul connaît cet art et vous devez longtemps vous instruire auprès de lui. J’observe à présent ceux qui suivent le Nouvel Enseignement, ceux qui suivent l’ancien enseignement, et ceux qui suivent toutes les églises : ils commencent très bien – ils commencent par l’amour, mais finissent sans amour. J’ai d’ailleurs constaté ceci dans les églises : dans une église évangélique un prédicateur prêchait dix ans durant sur les mêmes questions : le salut, le repentir, ceci et cela, et tous les auditeurs se sont mis à somnoler, il a senti alors qu’ils avaient déjà compris. Et lorsqu’un nouveau venait, le prédicateur concentrait toute son attention sur lui comme s’il représentait tout le public, les autres étant déjà rassasiés de ces futilités. Le prédicateur prêche sur le salut alors qu’il n’est pas lui-même sauvé ; il parle de miséricorde alors qu’il n’est pas lui-même miséricordieux ; il parle de sacrifice alors que lui-même ne fait pas de sacrifices ; il dit que si quelqu’un meurt, il ne faut pas pleurer alors que si sa femme ou son enfant meurt, il est le premier à pleurer. Les gens prêchent des choses qu’ils n’appliquent pas eux-mêmes et disent ensuite : « Le Nouvel Enseignement est dangereux, il sabote la société ». Les soldats qui partent au front, dans quel état reviennent-ils ? Ils partent avec des bouquets, de la musique et des fleurs, mais ils reviennent l’un le bras cassé, l’autre les jambes brisées ; et on leur donne une croix d’honneur car ils ont fait un sacrifice pour la patrie. Est-ce que votre peuple s’est élevé par ce sacrifice ? Et tous diront : « Ils ont accompli la volonté divine ». Ils n’ont rien accompli ! Cela fait huit mille ans que l’être humain accomplit sa propre volonté, et c’est pourquoi Dieu dit à la mort : « Tu éduqueras constamment ces enfants turbulents », et c’est bien ce qu’elle fait, elle nous éduque à présent. Et si vous me demandez : « Jusqu’à quand mourrons-nous ? » Le jour où vous déciderez d’appliquer la loi de l’amour divin, la mort vous laissera tous et dira : « Je vous laisse libres de retourner chez votre père » ; et en me croisant vous ne me demanderez pas : « Est-ce que cela se peut ? » Cela se peut, cela se peut, il y en a déjà certains qui ne meurent plus.

Il y a aussi en Bulgarie un mythe qu’après avoir cherché certains dans les tombes où on les a ensevelis, on ne les trouve plus. Ils disent : « Il ne reste pas dans la tombe car il a ressuscité ». Quelqu’un dira : « C’est une mystification ». Cela peut être une mystification, il est sorti de la tombe. Certains individus ne meurent pas, et si vous le croyez tous, vous ne mourrez pas : un Ange descendra, roulera la pierre funéraire et vous fera sortir, mais il faut une foi en l’amour vivant, il faut une foi, une foi irrépressible en l’amour qui neutralise toute notre haine. Comprenez-vous ce qu’est la haine ? Nous allons la combattre. Je parle de l’amour qui peut faire fondre toutes les barrières qui existent en nous, c’est cela l’amour. Si ton amour ne peut pas éliminer toutes les barrières, si tu n’es pas capable de t’élever vers Dieu et couper d’un seul coup les sept têtes de ce démon, tu ne seras pas pénétré par l’amour divin. Tu attends et tu dis : « Ma fille doit régler ses affaires, mon mari aussi, et alors je servirai le Seigneur ». Vous n’arrangerez jamais vos affaires, cela fait huit mille ans que vous arrangez ainsi vos affaires, mais c’est dans notre for intérieur, dans notre pensée, notre cœur, notre âme qu’une rupture doit avoir lieu, une rupture secrète : appliquer cet Enseignement pour soi-même, et c’est après l’avoir appliqué et éprouvé sa force que nous commencerons à bien vivre.

« J’ai décidé, dit Paul, parmi vous », parmi qui ? Parmi vous qui vous disputez, qui vous faites la guerre, qui vous querellez pour tenter d’être le premier parmi les autres, j’avais décidé de ne pas vous écouter, de ne pas prêter l’oreille à vos querelles, mais de savoir une seule chose, le Christ crucifié, je ne veux connaître que l’amour. Si vous vous rendez dans une église contemporaine dont le prédicateur est doué, si vous êtes quelqu’un d’intelligent il vous dira en descendant de la chaire: « Je suis désolé que ces gens ne soient pas intelligents et ne me comprennent pas » ; si un musicien d’aujourd’hui se produit et si vous êtes musicien comme lui, il vous dira : « Le public ne comprend pas mon métier, ne connait pas la musique, mais que faire, nous allons jouer pour insuffler la culture » ; si c’est un prêtre qui a bien servi alors que les auditeurs faisaient du bruit, il dirait à un autre prêtre qui serait présent : « J’ai déployé tous mes efforts, mais ils ne comprennent pas ». Pourquoi ne comprennent-ils pas ? Parce qu’ils n’ont pas d’amour. Et en effet, l’amour contrôle la pensée des humains, voulez-vous que je le prouve ? Je le prouverai avec des arguments forts. Je prendrai le plus petit : vous avez une fille bavarde et vous dites : « Ma fille parle trop » ; mais elle tombe amoureuse et devient taiseuse. Vous dites : « Ma fille s’est assagie ». Je dis : je me réjouis qu’elle se soit assagie, le nouveau soleil l’a réchauffée et elle a commencé à penser, et si personne n’arrache cette fleur divine, elle peut acquérir certaines connaissances divines. Mais lorsque la jeune fille trouvera le soleil divin, viendra une vieille femme qui dérangera ce bouton floral, viendra une autre vieille femme qui en fera autant et les boutons se perdront un à un. Alors l’amour ne peut plus agir et lorsque le dernier bouton sera tombé la vieille femme dira : « Ce n’est rien, ce n’est rien, tu es comme nous à présent ; jadis nous étions semblables à toi, mais maintenant tu vivras comme nous ». Voici l’enseignement d’aujourd’hui. Aucune vieille femme n’est autorisée à abîmer ce bouton qui fleurit ; c’est un lieu sacré, personne ne peut toucher à cela, seuls les rayons divins toucheront chaque bouton floral jusqu’à ce qu’il fleurisse et accueille la lumière pour donner ce fruit que vous devez goûter tout seuls. C’est ce que Paul dit : « J’avais décidé de ne rien savoir des querelles qui éclatent ».

On me demande par exemple : « Pourquoi parles-tu ainsi ? », c’est-à-dire à propos des procédés de transformation des énergies ; un tel l’a compris d’une façon, un autre s’est vexé parce que j’ai dit : « Il ne faut pas faire d’opérations ». Je parle en principe : là où la nature ne permet pas de faire d’opérations, n’en faites pas. Lorsque vous voulez faire une opération, interrogez la nature, si elle vous y autorise, faites-en une, là où elle ne l’autorise pas, personne n’a le droit d’en faire. La nature est le plus grand médecin et les médecins ne sont que ses assistants, ils doivent écouter le médecin en chef et s’il les autorise, ils peuvent faire des opérations ; je suis pour les opérations raisonnables et non pour les opérations insensées. Je dis pour chaque enseignement et chaque Église qui applique son enseignement : est-il en accord avec Dieu ? Si oui, appliquez-le. Avez-vous éprouvé cet enseignement ? « Mais il nous est légué par nos ancêtres. » L’avez-vous éprouvé ? Si quelqu’un a du blé, resté du temps de son grand-père, n’est-ce pas qu’il doit le semer pour l’essayer : l’apporter au moulin, le moudre et goûter la qualité de la farine. Tandis que nous le tenons comme une relique et quiconque vient, nous disons : « C’est un objet de commémoration, nous l’utiliserons comme porte-bonheur et nous le porterons sur le champ de bataille ; tant que le porte-bonheur nous accompagne, Dieu merci, il n’y a aucun danger », mais un jour la mort t’emporte malgré le porte-bonheur. Dites-moi, quel individu qui arbore un porte-bonheur n’a pas fini par mourir ? Le salut n’est pas dans cela.

« J’avais décidé, dit Paul, de ne rien savoir d’autre que le Christ crucifié », le Christ qui apporte la vie, la joie, la gaîté dans l’âme, le Christ qui veut nous apprendre à vivre, à nous tenir. C’est un grand art de bien savoir se tenir, ce n’est pas simple de mener une vie fraternelle. Lorsque je dis : « Vivez en frères et en sœurs », ce n’est pas facile, c’est un enseignement ardu mais applicable, et s’il est appliqué un jour, nous aurons une société, un peuple, une humanité ; on vivra alors sous son figuier en disant : « Le Seigneur est bon, la vie vaut la peine d’être vécue ». Tandis qu’à présent, quiconque a vécu cinquante à soixante ans dira : « Je suis las de la vie, ne pouvons-nous pas rejoindre le Seigneur ? » Le fils n’est pas satisfait, n’est pas reconnaissant, pourquoi ? Parce que le père n’est pas riche. Et vice versa : le père est misérable et il est mécontent de ses fils. Tout le monde est mécontent car on perçoit la vie uniquement du point de vue matériel ; nous cherchons tout sauf le Christ crucifié, nous cherchons tout sauf l’amour, alors que c’est précisément l’amour que nous devons chercher.

Lorsque je prône l’amour à présent, l’homme dit : « C’est ainsi que doit vivre ma femme » et la femme dit : « C’est ainsi que doit vivre mon mari ». N’appliquez pas cet Enseignement ainsi ; je prêche pour que vous vous disiez en écoutant : « C’est ainsi que moi je dois vivre ». Que l’homme dise en son for intérieur : « C’est ainsi que je vivrai désormais, je ferai cette expérience », que la femme dise : « C’est ainsi que je vivrai », le fils : « C’est ainsi que je vivrai », la fille, les amis, que tous disent : « C’est ainsi que je vivrai ». Mais nous ne devons pas récriminer contre les autres comme si nous étions dans le droit chemin et les autres dans le mauvais, non, non, nous devons clamer : « Je, je ». Nous devons être parfaits et nous serons parfaits seulement lorsque nous nous approprierons les méthodes de cet amour. Nous ne faisons que commencer l’étude des grandes méthodes de l’enseignement du Christ. Certains chrétiens ont acquis ces méthodes, mais ceux qui sont sur terre à présent ne doivent pas se tromper en disant : « Les saints hommes prieront pour nous ». Ils prieront même sans nos attentes, mais nous devons manger, étudier et travailler par nous-mêmes. Je demande : qu’avons-nous fait pour le Christ, qu’avons-nous fait pour nous-mêmes ? Avec cette bénédiction qui arrive dans le monde, c’est un péché, de laisser souffrir son âme ; c’est un péché d’affliger sa pensée, son cœur et son âme, de laisser s’atrophier sa volonté. Notre époque est propice et bénéfique à une nouvelle civilisation. Les conditions sur terre sont ardues, je le reconnais, mais vous vivrez dans ces conditions comme la plante vit et se transforme continuellement ; nous, les humains, nous vivrons aussi dans les pires conditions et nous réussirons à nous transformer.

Je veux vous dire : mettez de la foi dans l’amour ! Le jour où vous croirez que l’amour peut tout faire pour vous, non l’amour d’aujourd’hui, mais cet amour que vous n’avez pas encore expérimenté ; vous avez seulement essayé ses préliminaires, son ombre, mais le jour où vous croirez en l’amour divin, une transformation grandiose s’opérera en vous, et vous direz comme l’aveugle : « J’étais aveugle autrefois et je ne voyais pas, mais maintenant j’ai recouvré la vue, cet amour a produit en moi ce à quoi j’aspire ». Je ne veux pas que vous soyez comme cet américain-là : deux individus, deux savants américains voyageaient en train. L’un était croyant et l’autre incroyant et les deux débattent : l’un démontre qu’il y a un Seigneur et l’autre démontre le contraire et ils donnent des arguments puissants pour montrer leur érudition. En passant sur un pont, celui-ci s’écroule et tous deux périssent noyés. Je demande : ont-ils résolu la question ? La question ne se résout pas de cette façon, lorsque nous débattons de la question de l’existence ou non de Dieu, nous ne devons pas être en train, mais à pied, sur nos jambes, c’est-à-dire demeurer dans notre vertu. L’un et l’autre doivent s’en tenir à la vertu, les deux doivent être sincères. Voici les traits distinctifs de l’amour que je prône : chaque parole doit avoir un unique sens. Lorsque je dis aimer, il faut bannir aimer plus ou aimer moins ; le mot aimer doit avoir un seul sens ; et lorsque je dis aimer, il faut être prêt à accomplir ce qui est déposé dans le mot amour, l’accomplir comme un fonctionnaire s’acquitte de sa mission ; et lorsque tu regardes un être, ton regard doit être entier, tu dois savoir que tu es sincère dans ton âme, honnête et sans arrière-pensée et prêt à rendre service ; voici ce que veut dire l’amour ; ce regard doit être pur comme un ciel d’azur, c’est cela l’amour. Le fait de serrer la main et toute autre civilité doit inspirer à tous la confiance dans le fait que nous suivons le Nouvel Enseignement de l’amour.  

Nous ne l’avons pas encore appliqué, mais je dis : ce sont les qualités requises. Lorsque nous appliquerons l’amour, nos visages rayonneront et nous serons satisfaits de nous-mêmes. Lorsque cet amour vous pénétrera, vous ressentirez une joie qui vous rendra puissants ; tous prononceront alors ces paroles : « Tout se fait grâce au Christ ». Quel Christ ? Non le Christ historique, non le Christ de chair, mais le Christ dans lequel demeurait l’Esprit Divin, l’Esprit de l’amour ; par cet Esprit d’amour nous pouvons tout accomplir et nous dirons alors comme Lui : « J’ai accompli ce pour quoi mon Père m’a envoyé, j’ai accompli Sa volonté ». Vous devez d’abord tous apprendre les méthodes de l’amour, l’étudier comme les savants contemporains étudient la lumière, sa manifestation et sa réfraction ; de la même façon nous devons commencer à étudier l’amour.

Si nous parlons de l’amour aujourd’hui, beaucoup de contradictions naissent. Cet amour a pourtant un trait distinctif : lorsqu’il pénètrera nos cœurs, il nous rendra tous intelligents. Lorsque l’amour n’est pas appliqué comme il faut, il insuffle l’obscurité. Tandis que celui qui sert Dieu, t’aime, et s’il vient auprès de toi il va d’abord insuffler de la lumière dans ta pensée ; si la lumière est absente, il ne s’agit pas d’amour. Si vous étiez tous accordés comme je le dis, savez-vous quel aura rayonnerait ici ? Mais comme vos pensées, vos désirs sont loin de cela ! En sortant d’ici vous direz comme les Turcs : « Peut-être que oui, peut être que non », vous direz comme ce tzigane-là : « Dans ce vallon soit on trouve de l’eau, soit on n’en trouve pas ». Mais je l’affirme : dans ce vallon il y a de l’eau, il y a une riche source, allez et vérifiez, il y a une source remarquable, telle que vous n’en avez jamais vue, et lorsque vous boirez de cette source, toutes les maladies disparaîtront dans le monde. Et le Christ est une source semblable, il est une source grandiose qui s’écoule de Dieu, et il dit : « À celui qui a soif je donnerai de la source de l'eau de la vie, gratuitement.[4] ».

Certains parmi vous ont déjà trouvé ce Christ ; écoutez-le, appliquez son Enseignement. Je ne dis pas que vous ne connaissez pas le Christ, mais je dis que vous n’avez pas appliqué l’Enseignement de votre Maître. Cela fait deux mille ans qu’Il est venu ; non que vous ne Le connaissiez pas, vous Le connaissez, Il vous a parlé, mais vous n’avez pas eu suffisamment de foi et d’intégrité pour appliquer Son Enseignement. Vous avez dit : « Maître, patiente un peu ! » Deux mille ans déjà que vous retardez l’échéance, et comme vient le dernier cycle de cette vie, le Christ dira : « Je ferme l’école », et alors ? Et Paul dit : « Car j’avais décidé de ne rien savoir parmi vous sauf le Christ, et le Christ crucifié ».

Commencez à étudier l’Amour du point de vue scientifique, strictement scientifique ; appliquez toutes ses méthodes, et quant aux conditions négatives qui entravent son action, éliminez-les, et je vous dis que le Christ, votre Maître, vous aidera à condition que vous soyez prêts. Il y a de bonnes choses déposées en vous et vous pouvez réussir.

Sofia, 23 avril 1922

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