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1922_01_29 Je vous verrai de nouveau


Ani
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Je vous verrai de nouveau

«Jésus connut qu'ils voulaient l'interroger.»

Jean 16:19

Toute la vie est fondée sur nombre d’interrogations et de questions : pourquoi et à quoi bon, pourquoi, à quoi bon et comment. La philosophie et toute la science moderne reposent sur pourquoi, à quoi bon et comment. La science moderne s’interroge sur le comment le monde s’est créé, alors que la philosophie s’interroge sur le pourquoi il s’est créé. Maintenant, le Christ a compris que ses disciples étaient sur le point de lui poser quelques questions importantes ; tous soulèvent ce genre de questions, mais il faut pouvoir donner une bonne réponse.

Une jeune demoiselle, très instruite est venu me dire : « Lorsque je parle avec toi, tu me donnes à réfléchir, alors que si je parle avec tes disciples ils m’induisent en erreur et anesthésient ma pensée, ils me parlent de pardessus que nous devons enlever. Je ne comprends pas pourquoi enlever ces pardessus. Vous dites, n’est-ce pas, que pour entrer dans le Royaume de Dieu il faut enlever cinq ou six pardessus ? » Si on pouvait entrer dans le Royaume de Dieu en enlevant les pardessus, ce serait incongru et incompatible avec l’idée elle-même. Je peux enlever un pardessus, puis un autre et un troisième, mais par quel moyen ? Si la température s’élève, je peux enlever mon pardessus ; selon le degré d’élévation de la température j’enlèverais les autres. Donc, à la température maximale je ne resterai qu’avec un seul pardessus et si elle augmentait encore, je l’enlèverais aussi et alors on se trouverait dans une situation naturelle. En revanche, si la température s’abaisse, selon la même loi par laquelle tu les as enlevés, tu les revêtiras. Quelle philosophie y a-t-il dans le fait d’enlever ou de revêtir des pardessus ? Ceci témoigne seulement de l’élévation ou de l’abaissement de la température. Puis, chez les religieux par exemple nait le désir de jeûner, de maigrir ; mais cela doit être fondé sur une loi, une loi intérieure. Pourquoi, pour quelle raison jeûner, comment et pourquoi ? Tout cela doit être parfaitement fondé. On me dit : « Quelqu’un me parle, je l’écoute, c’est un esprit qui me contacte ». Eh, ces esprits… qui n’entend pas un esprit s’adresser à lui, qui n’est pas en communication avec les esprits ? Philosophes, savants, prédicateurs, à qui les esprits ne s’adressent-ils pas ? Des esprits parlent à tous, seulement certains l’avouent et d’autres non. On ne peut pas parler sans l’aide des esprits et celui qui dirait qu’il peut parler sans y recourir, nous lui dirions qu’il est sans âme. Donc, ceux à qui les esprits ne s’adressent pas sont sans âme. Une sœur à qui les esprits s’adressaient beaucoup est venue me voir il y a des années, elle écrivait de très beaux poèmes ; elle me dit : « Je veux les vérifier auprès de toi. » En les lisant, je me rends compte que n’importe quel poète pourrait en être l’auteur alors qu’elle prétend : « Il s’agit d’un esprit très singulier ». Ne soyons pas enfantins !

Les Grands Maîtres du monde s’adressent à leurs disciples uniquement lorsque ceux-ci sont prêts à comprendre leur enseignement. Le maître de musique ou le virtuose s’adresse à son disciple uniquement lorsque ce dernier est prêt à comprendre les grandes mathématiques de la musique, son sens intérieur. Les élèves qui démarrent à peine le solfège n’ont droit qu’aux professeurs ordinaires. Et maintenant les élèves ont tendance à surestimer la renommée de leurs professeurs alors qu’il s’agit de professeurs de solfège et pas plus.

Jésus a compris qu’une question importante lui serait posée. Et Il érige le principe qu’une femme qui enfante éprouve de la tristesse. Pourquoi ? Parce qu’elle enfante. Pourquoi est-elle triste ? Parce qu’elle a voulu mettre un être humain au monde. Vous pouvez considérer cette explication au sens propre comme au sens figuré : celui chez qui une pensée est engendrée souffre également. Regardez cet élève qui est pensif, comment il se tient la tête : il est triste et il soupire, mais dès qu’une idée germe en lui, la lumière se fait et l’élève oublie aussitôt sa tristesse, il se réjouit et s’égaie. Et Jésus dit : « Lorsque la femme enfante, elle oublie sa souffrance car un être humain est né qui donne du sens à la vie ». Et Jésus a compris qu’il serait interrogé, cela est lourd de sens. Maintenant, si on vous demande pourquoi vous croyez en Dieu, comment répondrez-vous à ces gens ? Si on m’interroge : « Pourquoi manges-tu ? », je répondrai : « Parce que je suis affamé » ; la nourriture est une nécessité, la faim est une quête de nourriture, la soif une quête d’eau, voilà la résolution de la question. « Pourquoi bois-tu – parce que je suis assoiffé et l’eau est une nécessité, donc je dois boire. » Ne peut-on se passer d’eau ? Dans nos conditions actuelles de vie, on ne peut pas se passer d’eau ni de nourriture ; tu peux jeûner un jour, deux, trois, quatre, jusqu’à quarante jours, mais tu finiras par manger de nouveau. Et finalement la gloire de Dieu ne consiste pas à jeûner, mais à manger et à boire. « Mangez, buvez et remerciez ! », disent les Écritures, elles ne disent pas : « Jeûnez ! » Alors j’énonce l’axiome suivant : la gloire divine est dans la nourriture et la boisson, et la gloire de Dieu est dans le Savoir ; ne pas manger, c’est ne pas posséder de Savoir ; et être assoiffé aussi. Il faut du Savoir, du Savoir ! Mais quelqu’un dira : « Eh, le savoir… on peut s’en passer. » Et alors que faut-il ? De l’ignorance ? Dieu n’a pas besoin d’ignorants, Dieu veut que tous ses enfants soient aussi intelligents que Lui, aussi aimants que Lui, aussi friands de vérité que Lui, aussi justes que Lui et aussi doux et vertueux que Lui, rien de plus ! Dans la vie, toute autre philosophie, toute autre science est erronée et dénuée de sens.

Quelqu’un dira : « Je dois me sauver ». De quoi ? Je comprends : se sauver de ses propres bêtises ; on peut se sauver de ses bêtises, de sa misère, de sa faim, de sa soif, voilà ce dont il faut se sauver. Si seulement j’avais le temps de préciser pourquoi nous devons nous sauver… Je prends le mot salut au sens figuré du terme et non pas au sens propre. Ensuite, en nous interrogeant sur telles ou telles questions philosophiques nous nous leurrons souvent, nous croyons connaître le secret de l’existence ; non, non, nous comprenons certaines choses, mais d’autres non, nous ne comprenons pas l’essentiel et nous devons l’étudier à présent. Donc la première chose est de saisir qu’on ne sait pas, qu’on est vide ou bien qu’on doit se vider pour se remplir ; nous devons apprendre à nous vider et à nous remplir.

Un roi de l’Antiquité que sa cour glorifiait en prétendant que tout lui obéissait, même la Nature, a ordonné d’emporter son trône et son sceptre sur le rivage avant une grande marée. Il s’y est assis avec son sceptre face à la marée montante en disant aux vagues : « Je vous ordonne de reculer ». Ceux qui l’entouraient ont dit : « Votre Majesté ! – J’ordonne à ces vagues ! – Toi comme nous, nous devons nous en aller, nous devons nous enfuir. – Ah ! Il y a donc une chose plus puissante que nous à laquelle nous devons obéir. Alors prenez le trône et courez ! »

Dans la nature certaines choses sont au-dessus de nos forces, au-delà de notre entendement et de nos connaissances. Et nous devons le comprendre avec humilité, reconnaître que nous sommes les enfants de cette nature grandiose, et que nous devons étudier et nous montrer assidus et travailleurs.

Je veux à présent vous faire comprendre cette idée : si nous suivons un chemin en pensant que nous bénéficions d’une plus grande lumière, alors que notre vie n’est pas différente de celle des gens qui nous entourent, je demande alors : en quoi consiste notre enseignement ? Notre force ne doit pas se manifester comme ces esprits déchus qui s’attardent au café ou à l’auberge en disant : « Santé ! Bien ! Puis réfléchissent un peu : « Cela ne va pas à la maison », et ils disent alors : « Rajoute un demi-litre ! » Puis, ils réfléchissent encore et résolvent les questions en profondeur : « La force me revient, disent-ils, je peux résoudre cette question à condition de boire un demi-litre de plus ». Mais c’est une solution transitoire, les questions ne se résolvent pas grâce à un demi-litre de vin. Personne ne devient saint en une journée, ni en un an. Saint est celui qui a appris la grande loi de la condensation de la lumière en soi afin de la répandre autour de soi pour le prochain ; voilà ce qu’est un saint : celui qui montre le chemin grâce à sa pensée et à son âme.

« Jésus connut qu’ils voulaient l’interroger. » Ceux qui suivent le nouveau chemin doivent se méfier du défaut suivant : En Occident, une comtesse est tombée amoureuse d’un célèbre peintre ; elle est tombée si amoureuse qu’elle s’est mise à craindre et a pensé : « S’il devient très connu, je perdrai son amour, je dois donc trouver le moyen de le priver de la gloire », et elle a commencé à lui donner des pilules qui ont altéré sa vue, il ne pouvait plus distinguer les couleurs et ses peintures ressemblaient à des caricatures ; et lorsqu’il a organisé une exposition, tous étaient pliés de rire en se tenant le ventre, tellement ils riaient. Cette comtesse qui peut altérer la raison de n’importe qui et l’empêcher de voir les couleurs, c’est la vanité humaine. Chez les religieux contemporains aussi il y a plus de vanité que de spiritualité, et la vanité n’est pas une science, mais un culte ; le vaniteux exclut toute sorte de souffrance et c’est ainsi que je le reconnais.

Si vous demandez pourquoi nous devons souffrir, je vais de nouveau vous relater l’exemple des anglais qui ont imposé une loi pour réformer la ville de Constantinople. Un gendarme anglais entre un jour dans une boutique turque en disant : « Je vous mets une amende de dix levas. – Pourquoi ? – Quinze levas. – Mais pourquoi ? Vingt levas. – Pourquoi ? – Trente levas ! »

Alors le marchand a ouvert la caisse et a dit : « Il y a ici mille cinq cents levas, prends-les. »

Et il a ensuite compris la raison de l’amende : il y avait un bout de papier jeté devant sa boutique.

Il peut y avoir un bout de papier devant votre boutique et s’il vient, le gendarme anglais dira : « Dix levas d’amende ». Je remarque aussi pas mal de petits papiers et j’aimerais qu’un régime sous autorité anglaise soit établi afin qu’un gendarme rentre chez vous en disant : « Dix levas d’amende, quinze, vingt, trente. –  Mais pourquoi ? » Non seulement nous devons entreprendre une vie spirituelle, religieuse, mais nous devons aussi achever intelligemment cette vie. Cette vie spirituelle suit un cadre strict.

Il y a quelques temps, une sœur qui avait emprunté le chemin de cet Enseignement s’est présentée. Quand je l’ai vu, sa manière de parler m’a plu : elle était entière et perspicace, l’esprit divin s’exprimait en elle. Je me suis dit : le Seigneur s’est adressé à cette âme ; je vois l’œuvre de l’esprit divin dans une telle beauté. Mais moins d’un mois plus tard, cette même sœur a changé, sa beauté avait disparu et je lui ai dit : « Comment se fait-il que ton visage ait changé ainsi ? – Il y a des raisons à cela. »

Elle avait été intérieurement troublée. Pourquoi ? Parce qu’en l’espace d’un mois elle a été envoyée au front au milieu d’une bataille féroce. Je lui dis : « Ces officiers qui t’ont appelée dans cette bataille ont fait une erreur. Tu devais rester à l’arrière, alors que tu as été envoyée sous le feu des mitraillettes ». Elle a eu peur et s’est dit : « Ça va mal aller ». Il y a chez vous ce désir, lorsque quelqu’un s’est tourné vers Dieu, d’aller se battre au front ! Être en première ligne dans la bataille nécessite des esprits forts et supérieurs, seuls les anges peuvent combattre à cet endroit. « Bien, dit-on, mais quid du diable ? »

Je vais vous donner un autre exemple. Il y a quelques années, l’un de nos amis a fait un rêve, un rêve réaliste. Il voit s’abattre un grand orage, un blizzard, mais il passe, et un arc en ciel apparaît à l’Est, le Christ est dans cet arc en ciel ; au-dessous, un pont que des milliers de personnes cherchent à emprunter et quelqu’un lui dit : « Tu ne peux pas y aller, va en haut ». En passant sur le pont, il voit des gaillards, vêtus de blanc qui mènent un énorme loup et il leur dit : « Attendez que je donne un coup de bâton à ce loup qui a égorgé tant de brebis. – Garde-t’en car s’il t’attrape par derrière… Et il s’étonne : « Waouh ! Est-il capable d’une telle chose ? » Tu n’as pas à le battre, il est entre les mains de ces gaillards, alors que vous dites : « Allons, moi-aussi, je veux lui mettre un coup de bâton ». Non, non, ce n’est pas une philosophie ni une compréhension de la vie spirituelle : vous tous devez développer votre pensée et votre cœur, tous les sentiments nobles et les aptitudes mentales, et c’est dans la réflexion, l’analyse et l’application de cet Enseignement qu’il vous faut trouver la méthode, autrement cet Enseignement est inutile.

« Jésus connut qu’ils voulaient l’interroger. » Sur quoi ? Nous prônons aujourd’hui qu’il faut être bons, mais dans la vie nous disons : « L’être humain ne peut pas être bon ». La question n’est pas là : lorsque je vais à l’école je dois être bon, mais en dehors du bien je dois étudier ; je peux avoir une conduite exemplaire, mais être le dernier dans les résultats scolaires. On dit : « C’est un très bon enfant, mais il ne travaille pas à l’école ». Nous mélangeons deux choses : notre vertu et notre instruction ; tu peux être parmi les meilleurs élèves, être le plus doué, mais avoir le pire des comportements. « Mais pourquoi, Seigneur, as-tu donné de telles aptitudes à celui qui se comporte aussi mal ? » Parce qu’il est intelligent et a compris la loi divine avant toi. Tu crois être bon et il croit aussi être bon, donc nous devons d’abord être intelligents avant d’avoir la conscience de notre bonté, tandis que nous cherchons à être bons avant d’avoir la conscience de notre intelligence. C’est pourquoi il y a une manie chez les religieux : tâcher de montrer de l’humilité dès lors qu’ils sont tournés vers Dieu : ils enlèvent les pardessus, ils jeûnent. Si tu es malade tu jeûneras, c’est une nécessité pour toi ; le jeûne est nécessaire seulement en cas de maladie ; dans le monde spirituel aussi, imposer un jeûne à quelqu’un est le signe qu’il est malade et que son organisme doit se reposer : c’est une loi intérieure. Mais si on est bien portant et si le cœur peut battre, nous dirons : « Tu mangeras et tu glorifieras Dieu ! » Est-ce que cette philosophie est claire ? Aucune critique, aucune autre voie n’est possible, il y a un seul moyen. Ceux qui avancent sur ce chemin veulent se montrer plus intelligents que moi ; non, nous ne pouvons pas être plus intelligents que la nature ni plus intelligents que celui qui a appliqué ses lois. Nous devons nous soumettre intelligemment dans notre for intérieur, non de force, mais par une prise de conscience, pour fournir une explication juste lorsque nous viendrons vers les humains en leur expliquant toute chose. Si je mange, c’est un processus ; manger n’est pas s’instruire, tu peux manger parfaitement bien mais t’instruire très mal ; et tu peux t’instruire très bien mais manger très mal : l’un comme l’autre sont possibles. Mais qui se nourrit bien, étudie bien et boit bien est quelqu’un d’intelligent.

Maintenant, vous tous qui m’écoutez ici, vous manquez chacun de quelque chose. Ce n’est pas une provocation, mais quelque chose vous manque. Un ermite, un saint a vécu quarante ans dans le désert. Il a prié le Seigneur, il a prié, il a prié ; il pensait qu’il était prêt pour le Ciel, que lui manquait-il encore ? Un ange est venu et l’a conduit en ville ; il lui a montré l’un des plus beaux édifices. L’ermite lui dit : « Bel édifice. – Mais il manque une pierre. Oui, c’est la pierre que tu devais poser depuis longtemps, mais tu ne l’as pas encore fait. »

Vous n’avez pas encore apporté votre pierre et si on vous conduit en haut au Ciel, vous verrez que dans votre édifice la pierre la plus importante manque ; c’est pourquoi, lorsque l’ange viendra, il dira : « Cette pierre, il aurait fallu la poser depuis longtemps ». Et cette pierre, c’est la sagesse divine, « la pierre que les bâtisseurs ont rejetée[1] ».

« Jésus connut qu’ils voulaient l’interroger. » J’entends que tous les disciples ne font qu’interroger, toujours interroger : quand le Christ viendra-t-il ? Comment régnera-t-il sur terre ? Comment ce monde se redressera-t-il ? Les Bulgares demandent comment s’arrangera la situation économique, ce qu’il faut entreprendre, où trouver des ressources ? Tous les peuples s’interrogent, on pose ces questions à l’école, dans les églises, au niveau de l’État, chez les commerçants, partout : comment s’en sortir face à la cherté de la vie ? Puisque tout le monde me le demande, je leur répondrai. Tout est cher, disent-ils : « Ne mangez que ce qui est nécessaire ». Oui, mais tu voyages, un ami te croise en chemin, tu es affamé depuis trois jours et il te donne un gros pain ; remercie-le, bois un peu d’eau, mâche le pain, ne dis pas : « Eh, si seulement il y avait du poulet grillé, des pommes, des noix, un peu de beurre, ceci, cela » ; ne soulève pas ces questions, n’attise pas ton goût, remercie pour le pain qui est une nécessité ; si tout est cher, contente-toi alors de peu ; demain s’il y a plus, mange à ta guise. Certains rétorqueront : « Mais si nous ne mangeons que du pain, nous maigrirons ». Je peux vous prouver que même ceux qui mangent du poulet grillé maigriront aussi ! Ce n’est pas une philosophie : tout dépend de la façon de manger, celui qui mange du poulet et remercie Dieu est bien portant, alors que celui qui mange des poules mais ne remercie pas Dieu n’est pas bien portant. Considérez les animaux carnivores et herbivores : les uns comme les autres sont bien portants.

Vous transposerez ces choses d’ordre naturel dans le monde spirituel. Contentez-vous de ces explications qui éclaireront votre pensée. Admettons que vous ayez un enfant : il se fâche, il est mécontent pour telle ou telle raison et vous dites : « Quel diable s’est emparé de cet enfant ». Quel diable ? Ce n’est pas une explication, cela n’explique rien ; vous lui dites : « Sors d’ici ! » Il ne sort pas. À quoi ressemblerez-vous ? On a organisé une séance spirite à Plovdiv : l’esprit d’un Turc entre dans le médium et ne veut pas sortir. On lui dit : « Sors ! – Je ne sortirai pas ! », et une dispute éclate ; il ne veut pas sortir. Si tu as de la force, tu le chasseras, sinon, il ne sortira pas. Nous croyons qu’en chassant un diable, la question est résolue facilement. Je sais où se tient ce diable : l’homme rentre du bureau, il a travaillé, son chef l’a réprimandé, il a faim et sa femme le pique un peu, le voilà qui explose ! « Quel diable est entré en lui ? » Plus vite tu mettras la table et rassasieras son estomac, plus vite le diable sortira, c’est aussi simple que cela, ce sont des choses très naturelles.

Lorsque nous venons à la vie spirituelle, chaque manifestation négative est due à un besoin intérieur, chaque mécontentement est dû à un besoin intérieur. L’affamé est mécontent, pourquoi ? Parce qu’il est affamé. L’assoiffé est aussi mécontent, pourquoi ? Il lui manque quelque chose. Le marchand est mécontent de la vie, pourquoi ? L’argent lui manque. L’enseignant est mécontent, pourquoi ? Il n’a pas d’élèves. Le musicien est mécontent, pourquoi ? Il n’a pas de public pour qui jouer. La jeune fille est mécontente, pourquoi ? Elle a attrapé la petite vérole. Quelque chose manque, chaque mécontentement est toujours fondé sur un manque intérieur. Lorsque le savoir, la vertu nous manquent, un besoin nait en nous, nous devons trouver une loi pour combler ce manque ; c’est pourquoi je dis : celui qui a perdu la beauté doit l’acquérir de nouveau, les élèves doivent acquérir du savoir, l’assoiffé doit s’abreuver, le malade doit guérir ; il faut donner des réponses positives aux besoins de tous. « Le Seigneur est bon. – Je sais que le Seigneur est bon, ce Seigneur m’a fourni de la nourriture et tout le reste, et pour cette raison je veux combler mes besoins. – Ce n'est pas encore le moment. – Vous pensez que ce n’est pas le moment, et moi je pense que le moment est venu. »

« Jésus connut qu’ils voulaient l’interroger. » On lui demandera encore : « Seigneur, pourquoi vit on ces jours sombres ? Pourquoi les riches ont-ils à manger et à boire alors que nous qui prions trois fois par jour nous devons jeûner ? Nous te louons, nous te craignons, nous t’encensons, mais tu ne nous as rien donné ! » Le Seigneur dit : « Je ne vous ai pas demandé d’allumer des encensoirs mais de penser ; je ne veux pas d’encensoirs ». Et au lieu de vous montrer bons, vous allez égorger un veau, vous le mangerez et vous direz : « Nous servons le Seigneur ». Je prends ce mot au sens très large.

Maintenant que nous débattons, vous dites : « On nous a passé un drôle de savon aujourd’hui! »  Non, il n’est pas question de cela, je n’aime pas passer de savon, simplement je prépare un four, un four, comprenez-vous ? Et ce four, lorsque je vous mettrai à l’intérieur, recouverts avec une couche de charbon, une couche de minerais, une couche de charbon, une couche de minerais, j’y mettrai le feu et l’or se déposera alors que la fumée s’échappera par le haut : vous en ressortirez purifiés. Un feu, mais quel feu ! Et lorsque vous vous trouverez dans ce four, il y aura des pleurs, des cris, mais je dirai : « Attendez, lorsque vous sortirez, vous serez purs comme vous ne l’avez jamais été ». Maintenant vous me rétorquerez : « Pourvu que ce ne soit pas ainsi ! » Pourvu que cela le soit ! « Pourvu que ce ne soit pas ainsi ! »  C’est avec ce Pourvu que ce ne soit pas ainsi que le monde en est arrivé là, et à présent nous disons : que ce soit ainsi, que vienne ce feu, qu’il nous purifie et qu’il remette tout à sa place, pour vivre comme nous avons vécu jadis.

Et le Christ dit : « Je vous verrai de nouveau et vous vous réjouirez ». Quand vous verra-t-il ? « Lorsque vous commencerez à penser, à accomplir la volonté de mon Père, je viendrai, et vous vous réjouirez et personne ne pourra vous ôter votre joie. » Le Christ est la plus puissante manifestation de l’amour divin et de la sagesse divine et de la vérité divine. Donc appliquez maintenant l’amour, je le dis encore ! L’amour avec la sagesse : savoir pourquoi tu aimes l’être humain ; avez-vous aimé de cette façon ? Les femmes parmi vous, vous aimez vos enfants et vous dites : « Mon angelot », mais cet angelot, une fois qu’il a vingt-cinq ou trente ans, vous fait dire : « Notre ange n’en est pas un » ; oui, ce n’est pas un ange, vous n’avez pas encore connu l’ange. L’amour sous-entend de savoir pourquoi tu aimes l’être humain. Je vous dirai : j’aime l’être humain parce que Dieu demeure en lui. Pourquoi devons-nous nous aimer ? En aimant, nous cherchons Dieu. Lorsque je dis que nous devons aimer, j’entends que nous devons chercher Dieu, car Dieu est amour, alors que nous avons chuté, nous n’avons pas encore aimé ; tu iras auprès de l’amour pour devenir amour : l’amour signifie de devenir comme Dieu. Quelqu’un croit avoir aimé. Non, non, tu n’as pas encore aimé ; ton amour… allons, je ne dirai pas ce mot : c’est un amour qui ne dure que trois jours !

Nous devons aimer pour trouver Dieu, car Dieu est amour ; nous devons L’accueillir en nous, L’éprouver, et lorsque nous L’accueillons, alors nous éprouvons sa sagesse ; réfléchissez de cette façon. Certains parmi vous disent : « Cette sœur aime beaucoup ». Elle aime ? Je dis : aime le mieux celui qui aime comme le Seigneur. Et toi, as-tu aimé comme le Seigneur ? Non, donc tu es encore apprenti de l’amour. « Mais elle aime ! » Comment aime-t-elle ? Non, non, il s’agit d’aimer comme Dieu aime : Dieu est amour, et c’est l’art le plus sublime ; et lorsque nous aurons appris cet art, alors le Christ répondra à nos interrogations.

« Et je vous verrai de nouveau et personne ne pourra alors ôter votre joie. [2]»

Ainsi, je veux que vous soyez intelligents. Ne parlez pas uniquement d’enlever des pardessus, ne parlez pas uniquement de jeûne ; si tu es malade, tu jeûneras un jour, deux, trois : c’est un moyen de guérir. Je comprends le mot jeûne au sens très large : il y a un jeûne physique, mental et spirituel.

 

29 janvier 1922, Sofia


[1] Psaume 117, 22 et Matthieu 21, 42

[2] Jean 16, 22

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