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1922_01_08 Conversation avec le Maître


Ani
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Conversation avec le Maître[1]

Pourquoi les juifs ne mettent pas eux-mêmes la volaille à mort ?

À l’avenir, non seulement les juifs, mais plus personne ne mettra les animaux à mort. Alors, un jeune homme qui veut se marier ne tuera ni poules ni aucun autre animal, ses mains ne doivent pas être salies par des meurtres et par du sang. Vous direz qu’un animal est un être inférieur et que chacun peut porter atteinte à sa vie. Selon moi, il n’en est pas ainsi : tout comme on se recueille à la mort d’un être humain, avec une messe, avec un enterrement, de même il faut se recueillir à la mort du cochon ou de l’agneau égorgé. Il n’y a pas d’action qui ne produise des réactions au plus tard dans quatre générations ; sache que si tu accomplis un meurtre aujourd’hui, tôt ou tard tu en assumeras les conséquences. Ce que vous faites, faites-le par amour et non par crainte : voilà ce qu’exige la morale divine.

Comment se manifeste la morale divine ?

Par la loi de l’amour. Il n’existe pas d’autre morale que l’amour. Pourquoi ? Parce que si tu aimes, tu ne feras jamais de mal à celui que tu aimes ; l’amour exclut toute forme de mal et de crime.

De quel amour parle-t-on ?

Peu importe lequel. Quelle que soit sa source, si c’est l’amour, il ne fait pas de mal ; il peut se limiter, il peut aussi te limiter, mais il ne commettra jamais le mal.

Que direz-vous de l’amour animal ?

Les animaux aussi manifestent l’amour, ils ont aussi une conscience, même si elle est limitée. Celui qui s’occupe d’animaux doit être compréhensif à leur égard ; en étudiant les animaux, vous comprendrez le degré de développement de vos propres sentiments et aptitudes. Les plantes aussi ont une conscience ; seul celui chez qui la morale de l’amour est développée peut comprendre cela, il approchera les plantes comme ses plus petits frères, et elles l’accueilleront comme leur invité.

Faut-il abattre des arbres des forêts ?

Il ne faut pas.

Comment se chauffer alors ?

Lorsque la conscience humaine dictera de ne plus couper les arbres, alors on utilisera l’énergie électrique non seulement pour s’éclairer mais aussi pour se chauffer. Lorsqu’on parle de morale divine, il faut l’accepter et l’appliquer sans transiger. Comment nous chauffer, comment trouver du matériel de construction ? Inutile d’y réfléchir : applique cette morale sans te préoccuper du reste, elle apportera ses bienfaits. On ne vit pas une seule fois sur terre, voilà pourquoi ce qui est acquis aujourd’hui, portera ses fruits à l’avenir ; la vie d’aujourd’hui prépare les conditions futures. Ayez en tête d’avoir une attitude amicale envers les plantes : votre pensée doit influencer celle des autres qui feront évoluer leur attitude envers les plantes ; il suffit de traverser la forêt avec l’idée de ne pas couper les arbres pour que d’autres accueillent aussi cette idée.

Quelqu’un entre dans la forêt, une hache à la main avec l’intention de couper un grand arbre, mais en captant ta pensée, il s’arrête devant l’arbre et se dit : « Je ne l’abattrai pas, je m’en passerai ». Sans qu’ils s’en doutent, les gens de bien laissent leurs bonnes idées partout dans le monde, et elles montent la garde telles des sentinelles : c’est une loi que peu connaissent. Les forêts que vous voyez à l’extérieur existent aussi dans l’être humain, dans son organisme. Si vous aviez les yeux du clairvoyant, vous verriez en l’être humain tout le royaume végétal, tout le royaume animal, comparables à ceux de l’extérieur ; par conséquent, lorsque les forêts sont abattues dans la nature, cela se répercute aussi sur les forêts en l’être humain. Des délits et des coupes sauvages ont lieu en Bulgarie, mais aussi partout ailleurs, notamment en Amérique où l’on coupe des centaines d’hectares de forêts tous les ans. Nulle part ailleurs la neurasthénie n’est aussi virulente qu’en Amérique. Les raisons de la neurasthénie sont aussi dans l’extermination aveugle des animaux ; les américains en prennent conscience et interdisent par la loi l’extermination des animaux et l’abattage des forêts, la cause végétarienne se fraie un chemin en Amérique.

Chez le Bulgare le sentiment destructeur est très développé, il n’y a pas d’arbre qu’il n’ait pas essayé avec sa hache : entrez dans une forêt pour voir combien d’arbres sont entaillés par la hache du Bulgare, cependant il subit aussi cette pratique sur son dos : que quelque malheur surgisse, il passera toujours par la Bulgarie pour la hacher menu ! Ceux qui savent lire verront l’histoire qui y est écrite. Commencez par la nouvelle morale et observez cette règle : ce que Dieu a semé ne doit pas être arraché par l’être humain. À l’avenir lorsque la vue se développera, on percevra dans son organisme les mêmes plantes et animaux que dans la nature environnante, et c’est pour cette raison qu’en étudiant les lois de la grande nature intelligente, on s’étudie soi-même.

Est-il vrai que lorsqu’elles prédominent chez l’être humain, certaines plantes sont déterminantes pour son développement spirituel ?

C’est vrai. Il y a des plantes qui prédominent plus chez certains que chez d’autres, ce qui explique le degré d’avancement de leur développement spirituel. Chez les uns la couleur rouge prédomine, chez d’autres la couleur bleue, jaune ou verte, ainsi de suite ; chaque couleur donne un caractère spécifique à l’être et indique en même temps la direction qu’il a empruntée : vers le haut ou vers le bas, à droite ou à gauche. On dit que l’être humain est un être pensant : puisque la pensée est porteuse de lumière, l’être humain est lumière. Celle-ci a créé les formes vivantes dans le monde. Lorsque la lumière terrestre est en harmonie avec la lumière divine, alors l’être humain s’illumine. Tant qu’il est sur terre, l’être humain est un transformateur de la lumière divine.

Pourquoi nous ne réussissons pas parfois dans notre vie ?

Parce que vos affaires s’alourdissent et vous n’avez pas de méthodes pour diluer la matière dense. Quelqu’un se plaint qu’il ne peut pas tisser ; savoir tisser est du grand art ; tu regardes le métier en croyant que c’est facile, mais lorsque tu commences à manier la navette tu vois que tu en es incapable. Ne vous découragez pas, mais commencez par ce qui est élémentaire et continuez avec ce qui est plus compliqué. Dieu a strictement défini le programme de chacun, donc chacun est capable de le dérouler. C’est une autre question si on a des velléités de dépasser ce cadre, il faut pour cela une force singulière, peu en sont capables.

Ainsi, lorsque tu te lèves le matin, dis-toi : « Je peux accomplir tout ce que Dieu a prévu pour la journée ». Si tu commences à en douter ou à philosopher, tu te freines toi-même. Par exemple, Dieu a ordonné que tu travailles aujourd’hui pour grandir d’un millimètre en hauteur ; tu dis : « Est-ce que je peux grandir autant ? » Travaille et ne doute pas, tu grandiras autant qu’il t’a été octroyé. Tu dois atteindre 1 mètre 60 de hauteur : tu travailleras et tu ajouteras chaque jour un peu plus à ta taille. Les yeux, le nez, la bouche, les oreilles dont l’être humain disposera sont prédéterminés et s’il ne s’immisce pas dans ce plan, celui-ci se déroulera précisément comme il a été prévu. La profession qu’on exercera est aussi prédéterminée, pas une seule d’ailleurs : vous en avez cent à votre disposition, à vous de choisir l’une d’elles, mais vous n’avez pas le droit de prendre une autre profession en dehors des cent. On meurt avant même de réaliser un centième du programme prédéfini ; il a été prévu que tu sois savant, mais tu souhaites être un homme d’état. Pourquoi changes-tu ta prédestination ? « Je veux être comme mon ami. » Ce serait une imitation, n’imite personne mais accomplis ton programme. Tu es né pour être savant ? Tu prendras le microscope et tu mèneras des recherches scientifiques ; tu es né pour être poète ? Tu prendras la plume et tu accompliras le programme qui t’est donné. Dis-toi : « J’accomplirai tout ce que Dieu a prévu pour moi. Je réaliserai tout ce qu’Il a déposé en moi. Les conditions qu’Il m’a données, je les exploiterai intelligemment. J’agirai comme Dieu l’a ordonné ».

Beaucoup se demandent : « Est-ce que je peux accomplir le plan que Dieu a tracé pour moi ? » Cette question ne se pose pas. Un jour, avant de partir de l’autre côté, tu peux alors te demander : « Est-ce que j’ai accompli ce qui m’a été tracé ? » Si tu n’as pas tout fini, tu le mettras dans ton esprit comme une mission pour la vie suivante. L’être humain est venu sur terre pour croitre et se développer, et non pas pour être affligé et dépérir, ni pour être chétif, maladif, miséreux, alors que le programme divin est tout autre : lorsqu’on suit ce programme, tout s’arrange. Que direz-vous de ce buffle qui quitte la forêt pour aller parmi les humains ?

Pourquoi il quitte la forêt ?

Pour apprendre quelque chose de nouveau parmi les humains. Il apprendra à labourer leurs champs. Selon moi la situation du buffle dans la forêt est meilleure que celle au service des humains ; dans la forêt il est libre alors qu’il est asservi dans la maison de son maître. Il en est de même pour les humains : lorsqu’ils perdent leur liberté, ils entrent dans la société civilisée pour être aiguillonnés. Il ne faut pas sortir du plan divin, l’aiguillon attend celui qui en sort. C’est ainsi qu’en a décidé le Seigneur ; si vous n’accomplissez pas la volonté divine de votre plein gré, vous l’accomplirez sous l’aiguillon, cela ne souffre aucune exception. Le salut de tous est dans l’accomplissement du plan divin. Chacun suit son chemin. Innombrables sont les aptitudes des êtres ! Et malgré cela, ils aspirent à la civilisation alors qu’elle n’apporte rien. On conduit souvent les élèves à des spectacles, on leur donne à lire une multitude de romans ; ce n’est pas mauvais, mais ne discernant pas la vérité, ils tentent d’imiter les héros et ils se causent du tort tout seuls. Le jeune dit : « Voilà une occasion de devenir un héros » ; le vieux dit : « Ah, si j’étais jeune ! » Que ferais-tu si tu étais jeune ? Tu ferais des bêtises. De surcroît, l’auteur du roman n’a probablement pas relaté les faits comme ils sont réellement, peu sont les écrivains qui exposent la réalité. Vous direz que les héros représentent des gens intelligents. Oui, des gens intelligents qui jouent aux billes !

Intelligent est celui qui prévoit dix ans à l’avance le mal qui le frappera, et il peut ainsi l’éviter. Vous direz que les héros sont courageux, intrépides ; s’ils sont courageux et intrépides c’est une chose, s’ils sont courageux et idiots c’en est une autre. Nous avons besoin de nouveaux écrivains, de nouveaux romanciers pour exposer ce qui est important dans la vie ; si le romancier tire son héros des bas-fonds de la société, de la boue humaine pour l’élever à la position d’un homme véritable, alors ce héros est digne d’être pris comme exemple. Mais si tu prends un héros de la haute société pour le rabaisser à la marche la plus basse de la vie, ce héros incitera les jeunes à la tentation. Les nouveaux écrivains viendront pour donner une nouvelle direction à la pensée humaine. Quel profit pouvez-vous tirer de mes connaissances si je les étale sans vous donner les moyens de vous les approprier : c’est comme prêter de l’argent avec des intérêts ; l’usurier n’y gagne rien, au contraire il est perdant ; il est gagnant en apparence, mais en réalité il est perdant ; celui qui prête de l’argent avec des intérêts abrège son espérance de vie. J’ai observé beaucoup de cas semblables dans ma vie : si tu es usurier, tu dois devenir complètement insensible ; il tente de se protéger, mais son affaire tourne mal. L’usure n’est pas un moyen d’enrichissement. Je l’ai déjà dit en plaisantant : si tu veux rallonger ta vie, emprunte de l’argent !

Pourquoi en est-il ainsi ?

Puisque tu dois de l’argent, ton créancier va prier pour que ta vie soit prolongée pour que tu puisses le rembourser. Il vaut mieux emprunter de l’argent qu’en prêter, il vaut mieux ôter le mal des gens et leur donner le bien, c’est-à-dire ne pas prêter du mal. Les Américains l’ont compris et ils ont mis en place un excellent système d’échange ; en Amérique les gens évitent de se causer du mal : quand un pauvre demande de l’aide au riche, celui-ci lui dit : « Voilà, j’ai une grande maison, j’ai besoin d’aide. Viens chez moi : tu allumeras les poêles, tu balaieras et tu pourras t’instruire si tu veux ». Beaucoup de pauvres parviennent ainsi à financer leurs études supérieures. Plusieurs étudiants louent une maison et forment un club ; ils ne prennent pas de domestiques, mais accueillent des étudiants pauvres qui travaillent dans la cuisine, nettoient et lavent le salon ; ainsi ils se nourrissent et étudient ; au milieu de dix étudiants riches, il peut y avoir dix étudiants pauvres qui seront diplômés grâce à leur labeur. Chez nous, beaucoup attendent après les autres ; il faut créer du travail pour tous.

Que direz-vous pour ceux qui vieillissent ?

Qui vieillit ? Aucun vieillissement n’est prévu dans le programme divin ; si tu vieillis c’est que tu es en dehors du cercle de la vie, on t’enverra de l’autre côté et dans quelques temps tu reviendras jeune et prêt à travailler. Par vieux, j’entends quelqu’un d’intelligent ; tu peux donc vieillir, c’est-à-dire gagner en intelligence, mais ne pas finir grabataire, ceci n’est pas prévu dans le programme divin. Lorsque vous accomplissez le grand dessein divin, vous vivrez et vous partirez de l’autre côté sans avoir été un fardeau pour personne. On attend de tous d’entrer dans la vie nouvelle, de s’immerger dans l’atmosphère nouvelle.

Imaginez une société de cent à deux cents individus, tous nobles et intelligents. Il suffit qu’ils unissent leur capital spirituel et matériel pour accomplir des miracles. Faisons le calcul suivant : nous prenons cent personnes qui sont chacune reliée à dix mille autres ; dix mille fois cent font un million ; sais-tu ce que représentent un million d’individus animés d’un même esprit ? Chacun d’eux est relié à dix mille autres du monde astral, donc un million de fois dix mille font dix milliards. Imaginons que les cent personnes sont sur le champ de bataille ; chacune a derrière elle une arrière-garde d’un million de soldats qui ont eux-mêmes une réserve de dix mille ! Comme vous le voyez, pour chaque chose on peut faire dix mille tentatives. S’il y a pour chacun dix mille possibilités pour réaliser un travail, imaginez combien de possibilités s’ouvrent pour dix mille personnes ? Vous dites : « Que peuvent faire cent personnes ? » Si tu es seul, tu ne peux pas beaucoup, mais lié à dix mille personnes, c’est une arrière-garde sur laquelle tu peux compter ; avec un tel renfort, même la digue la plus puissante peut être brisée. En vous sachant entourés ainsi, ne vous découragez pas : un seul pourchassera dix mille.

Et deux ?

Les deux, ce sont les deux principes. Il y a encore dix mille derrière le second.

La première chose : faire naître en chacun la conscience de cette arrière-garde puissante ; c’est le Seigneur qui est derrière. Personne ne peut invoquer l’aide directe du Seigneur, vous suivrez progressivement les hiérarchies l’une après l’autre jusqu’à parvenir finalement auprès du Seigneur où tout se fait instantanément. L’humanité actuelle est arrivée aux confins de la demeure du Christ. Le Christ a entrepris d’aider l’humanité à terminer tout le travail, il travaille avec la loi du million, c’est pour cela qu’il est dit dans les Écritures : « Mille aideront mille autres », ce qui montre que nous avons une troupe à nos côtés et que nous pouvons tout accomplir grâce à elle. C’est là le sens de la vie : si nous ne vivons que pour nous-mêmes, nous ne laisserons rien sur terre, si nous vivons pour le Seigneur, nous travaillerons aussi pour les autres ; celui qui ne vit que pour lui, n’a pas compris le sens de la vie. Celui qui comprend la loi des dix mille et du million, peut sans crainte aller à l’endroit le plus éloigné du monde, l’un des dix mille te rencontrera, te servira et te recommandera à d’autres ; où que tu ailles, au moins l’un des dix mille t’accueillera, tu ne resteras pas seul, tu seras accueilli et servi dès la première station.

Quand cela arrivera-t-il ?

Lorsque tu te diras : « Tant que je suis dans ce cercle, avec toutes les possibilités et conditions que Dieu m’a offertes, je peux tout accomplir » Si tu as un doute en disant que tu ne peux rien faire et que personne ne se préoccupe de toi, tu resteras seul. Aie en tête les cent, les dix mille, le million : le sublime est dans ces chiffres, le Seigneur se manifeste à travers eux. Je veux que naisse en vous le désir d’accomplir le plan divin, c’est la seule façon d’honorer le divin dans l’être humain : il n’y a pas de culture, il n’y a pas d’évolution si tu n’honores pas le divin dans l’être humain. Chantons les chants « Bénis le Seigneur, mon âme » et « Goutte de rosée ».

Tous les frères et sœurs chantent… La journée est froide, neigeuse, les fenêtres sont ouvertes et devant elles des frères et des sœurs sont assis dehors pour écouter les paroles du Maître. Il continue :

Le chanteur de psaumes dit : « Le Seigneur sera votre arrière-garde [2]» et il est dit pour l’avenir : « Je regarderai toujours le Seigneur devant moi », donc, lorsque l’être humain descend sur terre, le Seigneur est son arrière-garde, alors qu’Il est son avant-garde lorsqu’il monte au Ciel. L’homme d’aujourd’hui est descendu si profondément dans un tel tunnel, qu’en sortant il se gardera bien d’y retomber une autre fois. Cette descente et cette montée sous-entendent la bonne utilisation de la matière : utilisez la matière sans vous opposer, utilisez les forces de réaction naturelles et ne créez pas de réaction artificielle. Pour ne pas pêcher, respectez la loi. Sachez que sur le chemin sur lequel vous marchez il y a seulement des gains : la vérité est sur ce chemin. Chantez encore un chant !

Le chef de chœur a passé la tête à l’extérieur, il a donné le ton à ceux du dehors et à ceux de l’intérieur et tous se sont mis à chanter le chant bienaimé : « Je me réjouirai ». Peu importe qu’il commence à faire nuit et qu’il fasse froid dehors, personne ne songe à partir.

Le Maître continue :

Le bon cœur sous-entend toujours une pensée lucide, mais la pensée lucide ne sous-entend pas toujours un bon cœur. Chaque sentiment est une qualité du temps qui a servi pour le développer. Que vaut-il mieux : être aimé ou aimer ? Lorsque tu aimes comme lorsque tu es aimé, tu souffriras toujours à 50%. Tu as une pierre précieuse, tu la chéris, tu l’aimes ; tout à coup une pensée t’assaille : « Et si elle était fausse ? » Ton cœur frémit, puis tu te calmes en te disant : « Elle n’est pas fausse. Et si elle était tout de même fausse ? » Ton cœur frémit encore. Le doute crée des souffrances, mais il est inévitable. Lorsque tu aimes et lorsque tu es aimé, tu auras toujours des doutes. Tu doutes de la pierre précieuse alors que le vendeur de la pierre doute de l’authenticité de l’argent qui l’a payée. Le doute est la cause du frémissement du cœur humain, il n’y a pas une seule personne dont le cœur n'ait jamais frémi. Si tu es à la place de Dieu, il vaut mieux aimer ; si tu es à la place d’une fleur, il vaut mieux être aimé : la rosée et la lumière viennent chaque jour pour la faire grandir, ce sont des messages pour l’encourager.

Peut-on en même temps aimer et être aimé ?

Lorsque tu aimes, tu es semblable à Dieu, lorsque tu es aimé, tu es comme une fleur. On exige beaucoup de celui qui aime. C’est parce qu’on exige beaucoup de Dieu qu’Il a créé le monde. Lorsqu’on parle de l’amour, une lumière douce, agréable nous entoure. Lorsqu’on parle de l’amour sur terre, il est question d’amour intéressé ou désintéressé ; lorsqu’il est question de l’amour divin, le mot intéressé est exclu, l’amour divin est connu uniquement en tant qu’amour, en tant que lumière de la vie. L’amour peut être présenté dans deux tableaux vivants pour lesquels on peut seulement dire : « Viens, regarde ! » On a agi ainsi avec Paul : on l’a fait monter au troisième Ciel et on a dit : « Regarde et ce que tu verras est pour toi. Et pour ceux qui ne peuvent pas voir, tu écriras ». Si vous entrez dans le monde invisible et que vous mettez en doute ce que vous voyez, vous passerez par des souffrances telles que vous n’en avez jamais connues de telles, vous descendrez jusqu’aux bas-fonds des enfers qui sont le lieu du doute ; l’enfer n’est pas aussi terrifiant que les contradictions qui sont pourtant inévitables dans l’évolution humaine. En descendant sur terre, l’ange tout comme le buffle traverseront des contradictions. Celui qui comprend la loi sait qu’elles sont à leur place et les surmonte facilement ; celui qui ne comprend pas la loi, les met sur son dos et court avec elles. Sachant cela, faites tout passer par votre feu, retenez pour vous la pierre précieuse : le Christ aussi a renoncé à tout ce qui est terrestre lorsqu’il a trouvé la perle précieuse.

Je vous présenterai un tableau romantique. Un beau jeune homme, désespéré de la vie, a sombré dans le pessimisme. Sa mère, son père, son professeur lui ont parlé, lui ont montré le bon côté de la vie, mais la vie pour lui n’avait plus de sens et il a décidé d’y mettre fin. Il est allé dans la forêt chercher un endroit pour se suicider, mais une personne masquée s’est approchée de lui et lui a murmuré quelque chose à l’oreille. Le jeune homme s’est redressé, a levé les yeux et a renoncé à se suicider. Qui était cette personne ? Sa bienaimée ! Il croyait qu’elle ne l’aimait plus. Comme elle était d’une ascendance noble, elle s’est déguisée pour ne pas être reconnue, mais s’est découverte devant lui et lui a murmuré quelques paroles de consolation. Il s’est transformé aussitôt, a oublié son désespoir, et tous deux sont repartis.

Les lumières se sont éteintes : l’électricité a été coupée. Nous avons chanté « L’Amour est une source ».

Par conséquent, ne doutez pas de vos bienaimés, sachez qu’ils ne vous délaisseront jamais. Le Christ aussi, sur la croix a dit : « Seigneur, pourquoi m’as-Tu abandonné ? » Il devait passer par le feu, et lorsqu’il a passé son examen il a dit : « Seigneur, je remets mon esprit entre Tes mains [3]». Après ces paroles, le Christ a vu son bienaimé qui l’a ressuscité le troisième jour. Lorsqu’on est en proie à la peine et au désespoir, on se sent abandonné par son bienaimé. Ce n’est pas exclu, chacun sera délaissé pour y puiser une certaine expérience, ce n’est pas le signe d’une absence d’amour, mais c’est une nécessité : pour que l’amour supérieur se manifeste, il faut que votre bienaimé puisse vous cacher son visage et qu’il vous abandonne pour un temps.

Où sont nos âmes sœurs ?

Elles se cachent à vos yeux. Si j’avais du temps, je vous exposerais des exemples des romans d’écrivains célèbres qui décrivent la vie des âmes sœurs. Pour relater ces exemples, les écrivains ont capté les pensées d’une âme partie de l’autre côté : ces écrivains écrivent sous leur dictée. Tant que l’amour s’exprime, on est attentif dans ses rapports ; lorsque l’amour descend dans le monde astral, des ombres apparaissent et le couvrent ; lorsqu’il descend dans le monde physique, l’amour commence à contraindre, il limite l’être humain ; tant qu’il est sur le plan physique, on met toujours sa bienaimée ou son bienaimé dans une cage ; il se trouvera toujours quelqu’un pour vous mettre en cage.

Chantez le chant Éveille-toi, cher frère.

Il n’y a pas d’amour semblable à l’amour divin.

Sofia, 8 janvier 1922


[1] Cette conversation a eu lieu le 8 janvier 1922 à 15h dans la salle à manger dans la maison rue Opalchenska n° 66, faisant suite à la causerie « Tu ne m’as point donné de baiser »

[3] Luc 23, 46

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