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1922_01_01 Les âmes sœurs


Ani
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Les âmes sœurs

«Tu aimeras ton prochain comme toi-même.»

Matthieu 22:39

Ce verset 39 est en apparence limpide, n’est-ce pas ? « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », et le monde chrétien d’aujourd’hui croit comprendre ce commandement et l’appliquer. Je n’ai rien contre cette vision des choses. Lorsqu’une femme tisse une toile, en quoi est-elle reconnaissable ? Par le procédé de tissage, qu’il soit bon ou non ; si la matière qui a servi à la toile n’est pas solide, celle-ci se déchirera ; la toile en elle-même peut être parfaitement tissée, mais la matière utilisée peut être de mauvaise qualité. Ceux parmi vous qui manient les mathématiques supérieures peuvent calculer selon la loi des probabilités le nombre de fois où le mot amour a été prononcé depuis la création du monde par des hommes et des femmes, des frères et sœurs, des enfants et des amis : que chacun essaie de faire ce calcul, c’est toute une philosophie !

Maintenant, d’après la loi de l’évolution, toute chose qui évolue se développe et croît, alors que toute chose qui involue, descend, rapetisse et se dégrade. Ainsi, l’être humain qui provient de Dieu à l’origine a prononcé le mot amour correctement, mais lorsque cet être humain cosmique ou primordial comme on le nomme s’est éloigné de Dieu, ce mot s’est mis à rapetisser progressivement en contenu jusqu’à ce que plus rien n’en reste lorsque l’être humain a atteint le fond : il s’est complètement effiloché. Cette chute était si imperceptible, si lente, que même ce grand être s’est leurré lui-même. Vous vous trouvez maintenant dans la situation de cet être cosmique par rapport à l’amour de votre Père. Savez-vous à quoi ressemble cet amour maintenant ? À un bout d’épave de bateau naufragé qui dérive sur l’océan agité. Cette épave s’agite dans tous les sens et soupire : « Amour, amour », mais lorsqu’elle est rejetée sur la plage d’une île, elle dit : « Dieu merci, je suis sauvée ! » Ainsi, vous qui êtes rassemblés ici, vous êtes comme tous les autres chrétiens : des morceaux de ce bateau grandiose, échoués sur les rivages d’une île.

Nos contemporains sont dans la situation de ce lord anglais qui était parti d’Angleterre avec sa fille et son domestique pour faire le tour du monde. Il est arrivé que leur bateau fasse naufrage et tous les trois ont à peine pu se sauver sur une barque et accoster sur une île proche. En Angleterre, le lord ne savait que donner des ordres, et son domestique ne savait qu’obéir ; mais lorsqu’ils se sont retrouvés sur cette île, ce dernier qui portait un peu de graines et savait les planter et les cultiver est devenu maître et a commencé à enseigner au lord et à sa fille comment se nourrir. Ils ont vécu ainsi une dizaine d’années sur cette île. Nous non plus maintenant, nous ne sommes pas maîtres, ce sont nos domestiques qui le sont. Qui sont nos maîtres ? Ce sont nos passions auxquelles nous obéissons ; elles nous disent : « Maître, tu nous commandais autrefois, mais à présent sur cette île, nous nous y connaissons et c’est toi qui nous obéiras ».

Ainsi, combien de fois a été prononcé le mot amour ? C’est à l’évidence le mot le plus puissant. Lorsque le Seigneur a prononcé le mot amour pour la première fois dans le monde, Il a créé le Cosmos avec lui, Il a formé tous les Soleils qui se sont dispersés chacun sur son orbite ; lorsqu’Il a prononcé une deuxième fois le mot amour, tous les grands êtres et toutes les divinités se sont réveillés de leur profond sommeil ; lorsqu’Il a prononcé le mot amour pour la dixième fois, c’est l’être humain qui est né. Je ne dirai pas ce qui s’est produit lorsque le mot amour a été prononcé pour la troisième, quatrième fois, et ainsi de suite. Ainsi le Seigneur a prononcé le mot amour seulement dix fois jusqu’à présent, et toute la philosophie des kabbalistes et de leurs séphiroth repose sur ces dix mots. C’est la différenciation du mot amour dans toutes ses manifestations et les différents champs selon les théosophes, car il n’y a rien de plus réel dans le monde que l’amour. Les interactions de la matière dépendent uniquement de l’amour qui existe entre ses particules et qui anime leur attraction mutuelle ; l’harmonie des mondes dépend de l’amour qui détermine leur attraction mutuelle et qui les fait mouvoir et tourner. Mais revenons à cet amour. Lorsque vous vous dirigerez vers le haut, vous étudierez l’amour. Vous commencerez maintenant à partir du nombre 1, c’est-à-dire vous étudierez quelle partie du grand bateau constitue cette épave sur laquelle vous vous êtes sauvés. Maintenant, selon le dessein divin tous les morceaux du bateau naufragé s’assembleront et un bateau beaucoup plus grandiose que le premier sera fabriqué.

Un grand violoniste se rend chez un luthier pour faire réparer son instrument sur lequel il n’arrivait plus à jouer à cause d’un petit défaut. Le luthier prend le violon et le frappe fort au sol, ce qui le fait éclater en dix morceaux. Voyant cela, le virtuose s’est pris la tête de chagrin et de terreur, croyant que ce violon, son trésor le plus précieux était perdu. « Ce n’est rien, n’aie crainte ! » lui dit le luthier ; il a ramassé les dix morceaux et a fabriqué un violon, dix fois meilleur que le premier. Ainsi, si votre violon se dérègle un jour et si le luthier le jette au sol, soyez sans crainte, ce luthier fabriquera quelque chose de mieux qu’avant. N’est-ce pas notre corps est constitué d’une multitude de particules fines et microscopiques ? Ne vous imaginez pas qu’une destruction dans le monde est le signe d’un malheur ; chaque destruction est l’occasion pour Dieu de montrer Sa puissance, Sa sagesse, Sa connaissance, Son amour envers ceux qui espèrent en Lui. Lorsque le Seigneur dit qu’Il détruira le monde, nous entendons qu’Il en créera un qui sera meilleur que le précédent ; lorsque nous disons que ce monde trépassera, nous entendons qu’un autre monde viendra, meilleur que le premier ; lorsque nous disons que cet homme partira, nous entendons qu’il naîtra de nouveau, meilleur qu’auparavant : voici une juste philosophie.

Maintenant revenons à l’amour. Vous direz : « Nos têtes ont blanchi à cause de cet amour ! » En effet, toutes les têtes ont blanchi d’amour. Manger est dicté par l’amour, nous habiller est dicté par l’amour, nous instruire est dicté par l’amour, nous juger est dicté par l’amour. L’amour crée les joies et les chagrins, il est la cause de toute chose ; celui qui comprend l’amour se réjouit, et celui qui ne le comprend pas est affligé ; celui qui comprend l’amour travaille, et celui qui ne le comprend pas se repose.

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Par le mot toi-même j’entends l’âme humaine divine. Toutes les âmes sorties à l’origine du néant et entrées dans l’existence étaient des couples, elles étaient par deux, et maintenant ces âmes se cherchent : tous les élans des gens, aimer, se marier, enfanter, sous-entendent que chacun cherche son âme-soeur. Lorsque ce bateau-là a fait naufrage, ces âmes se sont perdues, se sont engluées dans la matière et elles se cherchent à présent. Vous me rétorquerez : « Comment cela, ne pouvons-nous pas voir ? Les gens possèdent la faculté de voir ! » La vue spirituelle n’est pas encore développée chez vous. Une jeune fille trouve un jeune homme et se marie avec lui en disant : « C’est mon bienaimé ! » et le curé vient les marier au nom de Dieu ; à peine un mois plus tard elle dit : « Ce n’est pas lui ». L’homme trouve une femme, se marie avec elle, puis il dit : « Ce n’est pas elle ». Chacun se retrouve dans la situation du réformateur anglais John Wesley qui est tombé amoureux d’une jeune fille et l’a épousée, mais trois jours après il a dit à ses amis : « Le mariage ne vaut pas la peine. – Pourquoi ? – Ce n’est pas elle l’âme que je cherchais. »

Le Christ dit : « Tu aimeras ton prochain », tu aimeras ton prochain, c’est-à-dire ton âme sœur. Ayez en tête que j’utilise le mot âme comme une mesure : si tu ne peux pas aimer ton âme sœur, si tu ne peux pas aimer l’âme avec laquelle tu es venu, tu ne peux aimer personne. Comme toi-même, dit le Christ, et non pas « en dehors de toi-même » ; c’est à partir des paroles comme toi-même, à partir de celui qui peut aimer que commence la création sur terre. Vous allez rétorquer : « Comment, mon cœur a été si ardent, je n’ai pas dormi des nuits entières ». Ne pas avoir dormi des nuits entières n’est pas encore une preuve que tu as aimé ; si on te roue de coups et qu’on te brise une jambe, est-ce que tu dors ? Tu ne dors plus des nuits durant, tu ne peux pas bouger dans ton lit ; si tu te brises la jambe, est-ce l’effet de l’amour ? Je m’étonne de ceux qui disent : « Je ne peux pas fermer l’œil par amour ». Quel est cet amour qui brûle ? « J’allais perdre la raison ». Quel est cet amour qui fait perdre la raison aux gens ? Nous avons maintenant aussi beaucoup d’écrivains, d’auteurs de roman qui décrivent comment le héros ou l’héroïne ont perdu connaissance ; ils écrivent ce qui n’est pas exact. Je peux aussi faire de sorte que n’importe qui perde connaissance ; non seulement moi, mais vous aussi vous le pouvez : si tu frappes quelqu’un sur la tête, il s’évanouira et ils diront alors : « Il a perdu connaissance ». Non, non, ce n’est pas une approche philosophique du mot amour !

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même ! » Il y a deux mots dans la langue bulgare bien aimer et aimer[1] ; le mot bien aimer est plus fort que le mot aimer. Vous avez des êtres aimés, mais ils ne sont pas bienaimés : le premier est l’amour qui peut se terminer par le désamour, le second ne connaît pas de désamour, il y a en lui un processus d’élévation. Deux âmes sœurs sont les deux pôles d’où nait la vie : c’est seulement lorsqu’on trouve son âme sœur qui constitue le pôle opposé de sa vie, que s’enclenche une croissance et que la véritable évolution commence.

Lorsque le Christ dit : « Tu aimeras ton prochain », il sous-entend qu’un autre savoir est le fondement de la science occulte que même les gens avancés perçoivent à peine. C’est seulement en acquérant ce véritable savoir que tu trouveras l’autre pôle de ta vie, ou le chemin de ton élévation. Ce qu’on appelle initiation se produira lorsque tu trouveras ton Maître et lui son disciple ; tout le secret est de trouver son âme sœur, sa bien-aimée, car si on ne la trouve pas, aucun Maître ne te prendra pour te révéler ce savoir occulte et mystérieux, pour te montrer le chemin de ton élévation. Lorsque tu trouveras cette âme sœur, tu avanceras. Si on a un point d’appui, tout est possible ; c’est ce qu’Archimède a dit : « Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai la Terre entière ». Donc, ce prochain que tu dois aimer comme toi-même doit être ton point d’appui sur lequel poser ton levier. Quel est ce levier ? L’amour - et alors tous les actes seront justes. L’amour n’est pas un état transitoire, seul ce qui est matériel est transitoire, ce sont des ombres, les ombres passent car la Terre se meut, tourne et les ombres changent constamment sous l’effet de son mouvement.

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même ! » Cela ne signifie pas de fusionner avec son prochain, il n’est pas question de fusion ici. Il n’est pas question de lui dire comme certains le font : « Je suis prêt à être ton esclave », ce n’est pas l’amour. Quelqu’un dit : « Je suis prêt à tout sacrifier pour toi », mais cet amour ne se mesure pas non plus en sacrifices, cet amour ne s’achète pas par le sacrifice. Lisez la deuxième épître de Paul aux Corinthiens, chapitre 13, il y est dit : « Si je sacrifie tout, mais que l’amour me manque, cela ne me sert à rien », ce n’est pas l’amour ; tu peux faire tous les sacrifices, ils ne profitent qu’à toi, tu veux te sacrifier mais en quoi les autres peuvent-ils en tirer profit ? Non, l’amour exige plus que les sacrifices, le sacrifice n’est que la loi d’expiation de nos péchés : lorsqu’on perd sa pureté, on peut la rétablir uniquement par la loi du sacrifice, c’est uniquement une loi pour rétablir sa pureté originelle, pour ensuite avoir le droit de voir Dieu ; et lorsque nous verrons Dieu, nous acquerrons la véritable conscience de notre développement,  ce sera le premier jour de notre évolution, le jour du lever du Soleil ; ce Soleil qui brillera mille ans en nous, qui élèvera notre âme jusqu’aux hauteurs où elle a été jadis avant que notre bateau fasse naufrage. Ainsi, le sacrifice permet d’obtenir la pureté, la pureté est le fondement qui permet de voir Dieu, et cela donne naissance à la véritable conscience, au véritable développement, à l’évolution de l’âme, à sa vie. Donc, lorsque nous disons que nous devons aimer, j’entends qu’il faut commencer à vivre.

Maintenant, dans le premier commandement : « Tu dois aimer le Seigneur ton Dieu de toute ton âme, de tout ton cœur, de toute ta pensée et de toute ta force », le Christ donne des règles et des méthodes que nous comprenons. Le cœur, c’est la vie consciente ; la pensée, c’est la conscience de soi ; l’âme, c’est la vie inconsciente et la force de l’esprit c’est la vie superconsciente. Donc, vous qui maniez les mathématiques, vous ferez ces permutations : vous formerez deux pôles avec l’esprit dans un pôle, et vous mettrez le cœur dans le pôle opposé car la vie ne se trouve pas dans la conscience de soi c’est-à-dire dans la pensée. Ce sont des étapes transitoires que l’âme doit franchir, c’est un mouvement. Tu attends des bienfaits futurs. Tu peux te réjouir de ce que tu as vécu dans le passé ou bien de ce que tu vivras dans le futur, mais tu ne peux jamais te réjouir de ce que tu vis à l’instant présent ; toute notre vie se déroule dans le passé ou dans le futur, donc celui qui s’attend au bonheur au moment présent de sa conscience se trompe toujours. Il y a toujours dans la conscience une source d’amertume ; ce sont des processus de purification ; la loi du sacrifice agit dans la conscience et dans la conscience de soi car nous commençons à y voir nos erreurs dans les agissements du passé, et c’est alors que, dans le subconscient de notre âme qui porte tout son passé, et dans la superconscience de l’esprit qui descend, crée et porte le savoir futur, ce que Dieu crée maintenant dans le monde, c’est alors seulement que l’amour divin commencera à se manifester entre ces deux pôles.

Je vois souvent dans vos maisons la présence de quelques reliques : quelqu’un par exemple est allé à la Sainte Montagne et a rapporté un petit fragment et l’expose dans sa maison comme une relique ; un autre s’est rendu en Terre Sainte et a rapporté un morceau de la croix du Christ et l’a laissé à la maison ; un troisième a prélevé les cheveux d’un ami et les garde comme un talisman ; un autre encore a conservé la moitié d’une lettre d’un ami dont l’autre moitié a brûlé, et l’a cachée. Toute votre vie est faite de ces restes de vos existences passées, vous les avez disséminés dans les armoires et vous les regardez en soupirant sans cesse ! Non, cessez ces jérémiades car ne geignent que ceux qui ont trop mangé, il n’y a pas de gémissements dans l’amour, pas de difficultés, pas d’esprits dérangés, pas d’impuissance, pas de mort, il n’y a qu’une vie intérieure intense.

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même ! » C’est normal de s’aimer soi-même car on se connaît dans une grande mesure. L’autre que tu aimeras te ressemblera parfaitement, il ne sera ni au-dessus ni au-dessous de toi ; pour cela, d’après la loi de l’amour, si tu veux aimer quelqu’un et si tu te mets au-dessus de lui, ce n’est pas toi, mais si tu es humble et que tu te mets au-dessous de lui, ce n’est pas toi non plus : tu n’es ni plus haut ni plus bas. Voyez-vous, je veux que vous réfléchissiez mieux ; non du point de vue de votre vie actuelle et de vos sentiments d’aujourd’hui : il y a des dépôts très épais qu’il vous faut purifier pour comprendre l’amour. Maintenant, lorsqu’on étudie l’amour, il faut de l’héroïsme ; lorsque nous venons à l’amour pour l’étudier, nous disons ainsi : « Qu’est-ce qu’il adviendra de moi, de ma position sociale, de mes enfants, de mes croyances ? » Tu ne trouveras jamais la vérité si tu raisonnes de la sorte ; tu dois avoir le courage de cet américain-là. Lequel ?

Je vous relaterai un exemple. Près des chutes du Niagara les américains tendent une corde épaisse et cherchent un volontaire qui passera sur la corde, muni d’une perche au milieu du vacarme des chutes. Un seul s’est porté volontaire parmi tous, il prend la perche et fait la traversée le long de la corde ; la première fois il passe avec la perche, la deuxième fois il passe sans la perche et la troisième fois il met quelqu’un d’autre sur son dos et traverse avec lui. Celui qui marche sur la corde et celui qui est sur son dos sont tous les deux des héros, ce sont les deux âmes sorties ensemble de Dieu. Ils doivent passer au-dessus du grondement des chutes d’eau ; à la moindre hésitation, au moindre déséquilibre tout est perdu. Je ne vous incite pas à vous lancer dans ces expériences, mais je vous encourage : vous passerez d’abord sur la corde tendue au-dessus de chutes d’eau minuscules pour ne pas risquer de vous noyer ; puis vous passerez au-dessus de chutes d’eau plus larges jusqu’à passer au-dessus de ces grandes chutes d’eau.

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même ! » Lorsque tu auras trouvé cette âme sœur, tu auras résolu la moitié de ton problème, tu auras trouvé le chemin, alors ton Maître te trouvera et le Christ te parlera, c’est alors seulement que les paroles du Christ auront un sens. C’est ici que se trouve la grande loi : là où deux sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux ; ces deux, ce sont ces âmes sœurs, et auprès de ces deux âmes sœurs le Christ sera le troisième ; ce n’est pas une loi ordinaire, ne vous faites aucune illusion. Vous citez souvent ce verset : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux. » Deux ou trois, rassemblés au nom de quoi ? Au nom de l’amour. Ceux qui ont compris cet Enseignement ont atteint l’essence divine d’où commence précisément le renouveau.

Ainsi l’amour envers les grandes et les petites choses doit être identique. Si vous avez un pépin de pomme d’une part et une petite pomme d’autre part, quel doit être votre amour envers l’un et l’autre ? Vous direz : « J’aime la pomme plus que le pépin ». L’amour du pépin est plus désintéressé que l’amour de la pomme ; tu aimes plus la pomme parce qu’elle est comestible, il y a des choses à en retirer, mais si tu pouvais aimer un pépin, cet amour serait plus désintéressé. Par conséquent, si tu peux aimer ce pépin, tu peux voir de façon semblable l’infime dans le grandiose et le grandiose dans l’infime. Nous ne devons pas être trompés par nos traits extérieurs : quelque fois notre visage est plus harmonieux, notre nez plus symétrique, plus droit, nous sommes plus sveltes et en nous regardant les autres disent : « Il y a en lui quelque chose de beau », et ils nous aiment. Lorsque tu vois un enfant chétif, malade et faible, tu dis : « Cet enfant n’arrivera à rien ». Il y a dans cet enfant autant de choses déposées que chez les adultes car son esprit opère à un autre niveau ; dans le monde divin cet esprit est comme celui de l’adulte ici ; en haut, l’amour est semblable entre tous les êtres. Quand je dis semblable, comment l’entendez-vous ? Non pas semblable en intensité, mais semblable dans ses manifestations : dans ses grandes manifestations l’amour est identique. Si vous rendez service à quelqu’un au Ciel, le plus petit service qui soit, il est aussi satisfait que si vous lui aviez offert le monde entier. Ce n’est pas la même chose sur terre ! Si tu es bien nourri sur terre, bien logé, si on te confectionne un beau costume, les journaux te louent, tu dis : « Ces gens sont nobles ». Pourquoi ? « Ils m’ont nourri de poulets grillés et de tourtes, ils m’ont installé sur un canapé doux avec une couverture en duvet d’oies ». Mais si ces personnes t’ont donné juste un peu de bouillon et si elles t’ont installé sur un lit dur, tu diras en partant : « C’était très rudimentaire ». Cette comparaison vaut pour l’amour chez nos contemporains : là où il y a plus d’oies et de poules égorgées, il y a aussi plus d’amour, là il n’y a ni oies, ni poules, ni tourtes, il y a aussi moins d’amour. Ce n’est pas la même chose au Ciel.

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même ! » Est-ce que tu exiges quelque chose de toi-même, est-ce que tu sacrifies quelque chose de toi-même lorsque tu es affamé, est-ce que tu prélèves de ta propre chair ? Non, tu attends toujours d’avoir du poulet grillé. Mais maintenant le Christ dit : « Tu ne sacrifieras pas un seul cheveu de ton prochain, pas le moindre muscle pour ton propre bien-être ». Ceci n’est pas pour les gens ordinaires ; si vous résolvez cette question en vous, vous avez alors résolu toutes les autres questions dans la vie.

Je vais vous donner un exemple rapide. Il y a cinq ou six mille ans est apparu pour la première fois en Égypte, comme disciple dans l’École de la Fraternité Blanche, l’une des filles du pharaon. Dans le but de vérifier si elle était prête pour recevoir cet enseignement, le Maître principal de cette école a procédé à l’expérience suivante : un jour il s’est transformé en petite colombe – les grands Maîtres ont cette faculté – et s’est rendu chez sa disciple et au même moment, il a déclenché en elle une sensation de douleur. Sa domestique lui a dit qu’il fallait faire un sacrifice pour recouvrer la santé : il voulait ainsi voir si elle allait sacrifier cette colombe pour recouvrer sa santé. Elles ont attrapé cette colombe et l’ont mise dans une cage. Le Maître a aussitôt deviné son intention et a pu mesurer son développement, la question était tranchée : on a sacrifié la colombe pour que la fille du pharaon retrouve la santé, et c’est pour cette raison que son admission à l’École a été reportée. Encore aujourd’hui, il n’y a pas de femmes à la Fraternité Blanche. Tant que vous êtes des femmes, vous ne serez pas des membres, c’est-à-dire des âmes de la Fraternité Blanche ; tant que l’être veut vivre, c’est une femme. Chaque être qui veut vivre, vit comme les autres, alors que s’il se sacrifie pour les autres, il s’est déjà élevé à un degré plus haut ; donc lorsque je dis qu’il n’y a toujours pas de femmes dans l’école de la Fraternité Blanche, ne comprenez pas qu’il s’agit de femmes par la forme.

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même ! » Je veux vous donner une philosophie juste, une compréhension exacte pour vous instruire. Il y a beaucoup d’écrits sur cette question, vous en trouverez même dans la littérature contemporaine, mais ce sont des ombres, cette question n’est pas encore sérieusement examinée. Vous devez vous considérer comme des âmes. Vous ne devez jamais accepter aucun sacrifice en votre faveur. Aucun maître, quel qu’il soit, ne réclame de sacrifice de la part de son élève ; si l’élève veut se sacrifier lui-même pour son perfectionnement et retrouver sa pureté primordiale, il le peut, mais le Maître n’a pas besoin de son sacrifice. Par conséquent, nous devons tout sacrifier pour retrouver notre pureté. Lorsque vous vous sacrifiez, ne dites pas que vous le faites pour le Seigneur : vous ne vous sacrifiez pas pour le Seigneur, mais pour vous. Et le Seigneur, pourquoi se sacrifie-t-Il ? Pour Lui-même. Vous direz : « C’est une mauvaise compréhension ». Non, c’est pour Lui-même, car nous L’avons corrompu, et donc pour se purifier de nos vices et de nos péchés, Il devait se sacrifier et retrouver sa pureté originelle, ce qui signifie en langage humain : le Seigneur s’est sacrifié pour Lui-même pour Se purifier et nous purifier aussi car nous demeurons en Lui ; Il s’est sacrifié pour Lui-même, pour rétablir l’harmonie primordiale. De là viennent les paroles de Paul : « Dieu était en Christ et conciliait le monde avec Lui ». Donc pour concilier le monde, Dieu devait rétablir cette harmonie primordiale en Lui-même c’est-à-dire donner Son Fils, Son Amour, Sa vie en sacrifice.

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même ! » Alors je vous demanderai : avez-vous trouvé votre âme sœur ? C’est vous maintenant qui me demanderez : « Mais que faire à présent avec nos femmes, avec nos maris ? » Je n’aborde pas cette question, c’est comme si vous me demandiez : « Que faire avec notre costume ? » Le costume est un costume, la femme est une femme, le mariage est un mariage, cette grande question n’a pas de lien avec cela. Le mariage est une loi de sacrifice. Que fais-tu en te mariant ? Tu acquiers ta pureté. Si tu es pur, tu ne dois pas te marier ; si tu es impur, marie-toi autant que tu veux, le mariage est une loi du sacrifice pour acquérir ta pureté ou expier ton karma comme disent les hindous. Mais lorsque tu entreras dans la phase du véritable développement, que tu auras la pureté, la loi du mariage et de l’enfantement se posera alors différemment : les gens ne se marieront plus, ne naîtront et ne s’incarneront plus comme maintenant. Pour montrer que cela ne sera plus ainsi, le Seigneur dit : « Je descendrai parmi eux et je demeurerai en eux ». Et nous allons tous venir en descendant et non pas en naissant, en nous incarnant. Alors que la femme qui accouche maintenant, comment geint-elle, comment appelle-t-elle les sage-femmes et comment songe-t-elle parfois à faire une fausse couche ? La question n’est pas là, il s’agit d’un sacrifice. Lorsque la loi de la descente de l’Esprit s’appliquera, nous serons déjà dans le Royaume de Dieu et de là viendra la véritable compréhension : connaître Dieu. Je ne parle pas de l’époque actuelle, mais de la véritable époque, ce qui ne veut pas dire de quitter sa vie, pas le moins du monde, nous devons terminer notre travail ; le travail que nous faisons maintenant a un rapport à notre vie future. Celui qui vole de façon virtuose sera virtuose dans les autres domaines aussi ; celui qui déteste beaucoup pourra aussi beaucoup aimer ; lorsque je vois quelqu’un de mauvais dans le monde, je m’en réjouis, car lorsqu’il connaîtra la vérité, il sera aussi intransigeant pour le bien qu’il l’est maintenant pour le mal. Je ne parle pas du bien ordinaire, non ; pour moi les bons et les méchants sont logés à la même enseigne. Tout le monde est bon. Quand ? Une fois rassasié, même le lion ou le tigre le plus féroce est bon, mais si tu le prives de nourriture pendant 24 heures, essaie de le taquiner ; même le serpent le plus redoutable est bon lorsqu’il a bien mangé, mais ose t’en approcher lorsqu’il est affamé ! Puisque nous déclarons souvent : « Il est quelqu’un de noble », je dis : il est rassasié ! Mais pour savoir s’il est noble, privez-le de nourriture pendant 12 à 24 heures et essayez de vous en approcher ! L’homme de bien, qu’il soit rassasié ou affamé, est fidèle à lui-même et ne change pas. Il faut que notre conscience reste immuable.

Donc, lorsque le Christ dit : « Tu aimeras ton prochain », c’est pour dire que nous arriverons à connaître notre prochain. Vous dites : « J’ai changé d’avis ». Oui, ton prochain est aussi changeant que toi : s’il te donne mille levas, il est bon ; s’il les récupère, il est mauvais ; donc à tout moment tu changes d’avis sur lui. L’homme de bien reste toujours calme et paisible, il sait que personne ne peut prendre sa richesse.

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même ! » Par toi-même – les théosophes l’appellent le Moi supérieur – on comprend l’acte de s’éveiller, d’aimer cette âme sœur. C’est seulement en appliquant cette loi que l’harmonie commencera à se rétablir entre vous. C’est décidé, je ne parlerai plus à l’avenir de réconciliation, c’est trop trivial : « Réconcilions-nous ! » Je peux facilement vous réconcilier, je suis expert en réconciliation, je possède ce talent. Quelqu’un vous a pris quelque chose, il vous a pris mille levas : je vous les rembourse ; est-ce que tu continues d’être fâché ? Non. La femme en veut à son mari de ne pas avoir assez de robes ; achetez-lui une robe, n’est-elle pas contente à présent ? Lorsque tu donnes aux gens ce qu’ils veulent, ils sont contents, paisibles pendant 12 à 24 heures ; lorsque tu envoies leurs enfants étudier à l’étranger, lorsque tu leur augmentes les salaires, lorsque tu leur fournis de la viande grillée, et ceci et cela, ils disent : « Quelqu’un de bon est venu dans le monde, c’est le Christ. Le monde va bien, nous pouvons le suivre ». Ce Christ-là peut régner seulement douze heures. Le Christ pourrait résoudre la question si elle se posait de la sorte, mais il a entrepris de la résoudre d’une autre manière : nous résoudrons la question autrement, en profondeur.

 

L’évolution actuelle est une évolution du karma, je l’appelle encore l’expiation du karma. Nous avançons dans le droit chemin et dans peu de temps nous entrerons dans le chemin de l’évolution divine, c’est pour cela que je vous enjoins à vous conformer à cette loi : trouver votre prochain. Si vous trouvez votre âme sœur et si vous l’aimez comme vous-même, vous suivrez le chemin divin ; lorsque vous trouverez cette âme, vous ne l’embrasserez pas, vous ne la toucherez pas, mais vous la regarderez de loin. Vous me direz : « Oui mais je veux l’étreindre un peu ». Si tu songes à l’étreindre, tout est compromis : ce qui peut être caressé, touché, embrassé, s’abîme ; les embrassades, les étreintes sont un appauvrissement. Lorsque nous aimons quelqu’un, nous prenons plus que nous ne donnons, nous l’étreignons : « Oh, comme je t’aime ! » Mais ainsi nous prenons. Je vois parfois une bulle d’air qu’on soulève, qu’on étreint et qui se vide ; ou bien on lève le flacon, on prend une gorgée, puis une autre et on le remet dans la poche en disant : « Comme je l’aime ! » Dès que le flacon est vide, on ne l’aime plus ; ce sont des notions trompeuses sur l’amour. Il y a quelque chose de mieux que les étreintes, que les embrassades, que les caresses, que ce point de vue actuel, voyez-vous ? Lorsque je dis que la seule perception de Dieu vaut plus que mille vies, c’est cela que j’entends. Lorsque tu vois et connais cette âme que le Christ t’enjoint de connaître et d’aimer, tu ressentiras une grande force en toi, non seulement dans ton corps, mais tu ressentiras une force telle que tu n’avais jamais ressentie auparavant ; tu seras frappé d’un tel afflux de lucidité que tu commenceras aussitôt à voir loin, par-delà la Voie Lactée. Voir Dieu, c’est beaucoup.

 

Comment pensez-vous le voir ? Maintenant vous vous lamentez de temps à autre. Non, non, écoutez, seuls les enfants se comportent de la sorte en disant : « Attendez qu’on regarde à travers le petit trou ». Non, tu es maintenant sur le grand chemin, il ne faut pas regarder à travers les petits trous. Quelqu’un force son regard pour me voir ; je dis : pas la peine de me fixer ainsi, que peux-tu voir ? Pour me reconnaître, as-tu déjà trouvé ton âme sœur ? Pour te connaître, je dois aussi trouver mon âme sœur. Le principe divin commence à agir dans ces deux pôles et Dieu commence à se manifester : c’est le grand commencement que vous devez poser comme socle. Ne vous faites pas d’illusions : il vous vient parfois un élan, vous vous croyez au paradis, mais une demi-heure après, votre bonne disposition passe et vous vous croyez en enfer. Vous dites parfois : « Il vaut mieux mourir » et une demi-heure après : « Il vaut mieux rester en vie » ; c’est éphémère, alors qu’il y a quelque chose d’inaltérable dans l’amour. Je ne dis pas que cela provient de nous, nous sommes un simple point d’appui dans le cinématographe de l’Univers : tout ce qui traverse votre pensée ne vous appartient pas. Vous vous imaginez ainsi que les pensées qui vous traversent et qui vous sont empruntées vous appartiennent, et vous êtes affligés ; ces pensées sont étrangères, vous n’avez pas à vous réjouir ou à être peinés de ce qui est étranger.

 

Le Christ dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». D’abord vous trouverez des méthodes dans votre conscient et dans votre inconscient, dans votre conscience de soi et dans votre superconscience, et vous trouverez votre âme sœur seulement en appliquant ces méthodes ; et si vous vous trouvez, alors vous commencerez à travailler ensemble sans faire de bruit. Si je suis milliardaire, je n’ai pas à le clamer partout ; si je connais l’Univers tout entier, je n’ai pas besoin de le clamer dans les journaux ni de le raconter aux journalistes bulgares : que m’apporteraient-ils ? Avec eux je vais parler de fruits, de légumes, de la Macédoine, de la Thrace, de l’Angleterre et de l’Allemagne, mais jamais de ce qui est substantiel. Un jour, lorsqu’un personnage émérite décède les journalistes disent : « Tel saint aurait agi ainsi », mais vous ne connaissez pas le saint sur lequel vous écrivez. Depuis deux mille ans les juifs n’ont toujours pas connu le Christ ; les chrétiens l’ont hissé jusqu’au septième ciel, et les juifs disent : « Comme ces chrétiens sont naïfs ». Je demande : qui sont les plus intelligents : les chrétiens ou les juifs ? Les juifs peuvent nous juger et dire : « Vous qui vous dites croyants en Christ, vous êtes moins sincères que nous ; nous n’y croyons pas, mais au moins nous ne mentons pas. Nous sommes mauvais, mais honnêtes, nous disons la vérité : nous ne croyons pas en Christ, nous ne voulons pas appliquer son enseignement ». Et nous, les chrétiens ? Le Christ a dit ceci ou cela, mais nous n’appliquons pas son enseignement, nous feignons de l’appliquer. Alors je demande : c’est quoi cette application mensongère ? Ce n’est pas vrai, ce n’est pas vrai que nous sommes chrétiens. Il y a ici des prédicateurs évangélistes, des prêtres orthodoxes, des évêques et ainsi de suite, n’est-ce pas qu’ils sont ordonnés par le Christ ? Mais allez seulement les interroger sur moi, que diront-ils ? Que je suis un démon, un Satan, un menteur. Pourquoi ? Je sais à quoi cela est dû, à leur place je parlerais aussi de la sorte, mais je remercie Dieu de ne pas être à leur place, soumis à leurs tentations et je dis : je les remercie de porter mes bagages. Nous devons être persévérants dans nos croyances. Vous dites : « Je crois en Dieu ». Non, soyez sincères : si vous croyez, alors appliquez au moins quelque chose.

 

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même ! » Maintenant, en partant d’ici, vous continuerez vos vieux procédés : « Telle sœur n’applique pas cet enseignement ». Je ne dis pas que vous êtes mauvais, vous êtes meilleurs que moi ; maintenant j’applique à peine cet enseignement, vous l’avez appliqué un peu comme des chrétiens et moi je l’applique comme les juifs. Non, chacun de vous trouvera son âme sœur et lorsque vous viendrez à moi, je dirai : « Je me réjouis que Dieu soit entré en vous ». Et vous entrerez avec joie dans le temple de Dieu, et c’est seulement à cet instant que vous pourrez glorifier Dieu. Comment le glorifier ? Par la loi de ce grand amour qui peut scruter vos âmes. Parmi vous, quelqu’un dira : « Nous sommes de grands pécheurs ». Vous n’êtes pas de si grands pécheurs, pas à mon sens du moins, votre faute est dans ce que vous voulez vivre, mais sans savoir comment vivre. Alors vous me demanderez : « Et nos croyances en Christ depuis tant d’années, et les prières que nous lisons, et notre assiduité à l’église, ça ne compte pas ? » Mais avez-vous trouvé le Christ ? Je ne dis pas que vous ne l’avez pas trouvé ; Dieu a laissé les gens Le retrouver, Il a parlé il y a deux mille ans par la bouche du Christ. Avez-vous rencontré ce Christ pour échanger sur son enseignement ? Pouvez-vous me raconter au moins un rêve dans lequel le Christ vous a révélé quelque chose de son enseignement ? Il faut avoir une philosophie positive pour voir le Christ. Je veux que ce sentiment s’éveille en vous, mais vous devez impérativement voir votre âme sœur. Paul exprime cette idée, mais autrement, il dit : « Pas une femme sans homme, pas un homme sans femme ». Il sous-entend ainsi que les deux principes actuels, masculin et féminin, doivent s’unir dans une âme qui trouvera ensuite son âme sœur ; ce n’est qu’alors que le Christ sera le troisième parmi eux.

À présent, certains seront découragés ; je ne veux pas vous voir découragés. C’est en rapport avec la sagesse. Si nous sommes tous dans cet état, lorsque ce grand amour viendra nous pourrons soulever tout Sofia ; si j’avais un point d’appui en vous, je soulèverais tout Sofia avec mon levier, mais que de fois avez-vous été submergés par le doute ? Il y aura un doute encore plus grand : lorsque le Christ s’élevait sur la croix, ceux qui étaient présents ont douté de lui, et vous aussi vous douterez comme ces croyants. C’est uniquement lorsque régnera cette grande loi, Tu aimeras ton prochain comme toi-même, que vous serez sur le chemin du véritable savoir.

Ainsi, ne considérez pas que le sacrifice est de l’amour, le sacrifice est seulement de la résignation. Dans l’amour, la pureté est le socle, l’inconscient, c’est l’âme, la conscience, le cœur, la conscience de soi, la pensée, la superconscience c’est l’esprit humain. Les anciens grecs ont dit : « Connais-toi ! » Ils n’avaient pas une grande philosophie non plus, ils ne tenaient compte que de la conscience et de la conscience de soi, alors que la philosophie chrétienne s’occupe maintenant du grand enseignement de l’inconscient et de la superconscience ; donc l’esprit humain, l’âme humaine doivent être unis pour trouver le véritable chemin de leur développement. Alors les hommes et les femmes d’aujourd’hui seront libres et s’entendront, vos enfants vous comprendront et vous les comprendrez, alors que les enfants disent maintenant : « Ma mère doit se sacrifier », la mère dit quelque fois : « Mes enfants doivent se sacrifier », l’État dit : « Mes sujets doivent se sacrifier » ; tout le monde exige des sacrifices. Non, nous entamerons la nouvelle culture sans sacrifices. Et David dit dans un de ses psaumes : « Je te ferais des sacrifices, mais Tu ne veux pas de sacrifices : les sacrifices que Tu attends sont un cœur pur et humble et un esprit apaisé ». Donc, lorsque tu connaîtras ton conscient et ton inconscient tu verras que ni le cœur, ni la pensée ne peuvent te sauver ; David dit : « Je Te chercherai uniquement dans mon âme et mon esprit qui viennent de Toi ».

Nous reviendrons maintenant pour rechercher ce Christ de l’amour. Aujourd’hui, c’est le Nouvel An et nous le rechercherons donc par la façon nouvelle et non par la façon ancienne. Nous ferons comme David qui est allé chez Saul ; Saul lui a donné de nouvelles armes, mais lui, après avoir marché avec ces instruments savants nouveaux, a dit : « Ce n’est pas pour moi », il s’en est débarrassé et il a pris son lance-pierre. Nous commençons avec ceci et cela, avec la science, mais ce que nous avons n’est pas encore une science ; la véritable science doit nous donner des méthodes que nous pouvons appliquer, avec lesquelles travailler. Et lorsque le véritable savant viendra, tu apprendras plus de son silence que de ses paroles. Jadis, quand un disciple allait chez son maître, il restait une semaine sans que rien ne soit dit, mais en partant il avait beaucoup appris, il avait assimilé l’aura de son maître, ses pensées, ses sentiments, ses aspirations. Lorsque tu te rends dans un café, tu t’imprègnes de l’odeur forte qui y règne ; c’est la même chose pour l’action de l’humidité et des rayons solaires sur les plantes : ils produisent les mêmes effets silencieux. Ainsi, vous ne trouverez nulle part ce savoir, vous ne le lirez dans aucun livre, mais vous l’acquerrez dans le plus grand silence de votre âme ; et ensuite vous n’agirez pas comme Archimède qui est sorti du bain en criant : « Eureka ! » Qu’avait-il trouvé au juste ? Combien coûtait la couronne d’or ? Quel était son poids ? Vous ne ressemblerez pas à Archimède, mais vous trouverez ce qui bouleversera toute votre vie et les gens diront : « Cet homme a radicalement changé de vie ».

Maintenant, posez la première pierre de ce changement. Le temps vient, annoncé par l’apôtre Paul disant que tous ne mourront pas, mais se transformeront. J’aimerais aussi vous rencontrer une deuxième fois, pas un par un, mais deux par deux, que vous ayez trouvé votre âme sœur, votre prochain.

Ainsi dit le Christ : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ! »

Sofia, 1 janvier 1922


[1] Il existe deux verbes en bulgare vazliubvam (възлюбвам) – « bien aimer » et liubia (любя) – « aimer »

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