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1921_06_12 Les deux femmes


Ani
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Les deux femmes

« De deux femmes qui moudront ensemble,

l'une sera prise et l'autre laissée. »

Luc 17 :35

« De deux femmes qui moudront ensemble ». Les deux seront donc au moulin : « L’une sera prise et l’autre laissée ». Ce sont des métaphores, des phrases symboliques qui parlent d’un monde supérieur, divin. Cette vie ne peut pas être retranscrite par les mots. La seule réalité dans le monde est la vie consciente qui se manifeste par des pensées lumineuses, des sentiments sublimes et des actes nobles. La vie de tous les êtres vivants est une expression de cette vie, celle des mammifères, des poissons, des oiseaux, des plantes ; en outre chaque être vivant aspire à conserver sa vie.

C’est intéressant de voir que nos contemporains disent à propos de la vie divine qu’elle n’a ni contenu ni sens, et c’est pourquoi beaucoup clament : « Je ne veux pas mener une vie de moine ». Ils pensent que la vie du moine est divine ! Ce n’est pas vrai : la vie du moine est ordinaire et si les moines croient qu’ils donnent l’exemple d’une vie divine, ils se leurrent, leur vie n’est qu’une caricature de la vie divine. On dit souvent : « Je ne deviendrai pas moine, je vivrai comme tout le monde ». Comment vivent les gens ? Vous le savez car c’est votre propre façon de vivre ; je ne vais pas décrire la vie des gens ni la vôtre, mais je vais vous relater ce qu’un curé grec disait à ses auditeurs. Avant de commencer son prêche, il s’est tourné vers eux avec les mots : « Savez-vous ce que je vous dirai ? – Nous le savons. – Puisque vous le savez, je ne dirai rien. – Non, non, nous ne savons pas. – Puisque vous ne savez pas, je ne vous dirai rien non plus. » D’un certain point de vue le curé a raison : lorsque quelqu’un ne peut pas comprendre la vérité, ce n’est pas la peine de lui parler ; lorsqu’il la comprend, cela ne sert à rien non plus de parler et de débattre.

Le Christ dit : « De deux femmes qui moudront ensemble, l’une sera prise et l’autre laissée ». Quand cela arrivera-t-il ? Ce jour-là, c’est le jour où viendra le Fils de l’Homme. Si vous avez deux filles et que le beau jeune homme vous rend visite, laquelle prendra-t-il ? La plus belle, la plus élancée, la plus robuste. Les deux moulent avec leur mère à longueur de journée ; comment et avec quoi ? Avec leurs bouches : la bouche mastique et l’estomac moud. Le Christ dit : « Deux femmes bien portantes moudront ensemble avec leurs estomacs, l’une sera prise et l’autre laissée ». Pourquoi l’une sera prise ? Parce qu’elle est prête pour le travail, elle plaît au jeune homme. Les religieux aussi demandent pourquoi l’une est prise et l’autre laissée ? Parce que l’une est développée et l’autre non ; la jeune fille développée se fiance, puis elle se marie, et enfin elle quitte la maison paternelle.

Les deux femmes représentent les deux vies de l’être humain. En général la femme est le symbole du principe matériel et du principe spirituel. Lequel de ces deux principes le Christ choisit-il ? Le principe spirituel. Donc la vie spirituelle, autrement dit la vie divine de l’être est choisie car elle a des conditions pour se développer, alors que la vie matérielle est laissée sur terre. En mathématiques, lorsque vous multipliez un nombre par un, il n’augmente pas et ne diminue pas, mais reste le même. L’unité représente le principe divin qui ne diminue pas les choses et ne les augmente pas, elles restent telles qu’elles sont. Donc 1 x 1 = 1, 2 x 1 = 2, 3 x 1 = 3 ; en revanche lorsque vous multipliez 2 x 2, vous obtenez 4, c’est-à-dire lorsque vous multipliez deux femmes par deux, vous obtenez quatre femmes ; le deux est le seul nombre qui multiplié par lui-même ou additionné avec lui-même donne le même résultat : 2 + 2 = 4 et 2 x 2 = 4. Voilà pourquoi lorsque le Bulgare veut dire qu’un fait est incontestable, il dit : « C’est comme deux fois deux ou deux plus deux ».

Tous ceux qui vivent sur terre ont leurs missions : individuelles, familiales, sociétales, nationales et universelles, j’ai aussi mes missions ; chacun mènera ses missions selon ses convictions intérieures et selon le degré de son développement. Les plus âgés qui s’intéressent à la religion et à la vie spirituelle disent aux jeunes : « Cette vie n’est pas pour vous, lorsque vous serez plus âgés, alors vous pourrez devenir religieux ». C’est curieux de recommander la vie religieuse et divine au vieillard chétif : Dieu n’a pas besoin de personnes âgées et chétives ! Jeune, tu gaspilleras ta vie pour des futilités et une fois vieux, lorsque tu n’auras plus rien, tu te rendras auprès du Seigneur et tu Lui diras : « Seigneur, je Te consacre ma vie ». Mais le Seigneur demande : « Qu’as-tu à me consacrer, que reste-t-il de ta vie ? » Non, il n’y a aucune philosophie en cela, la religion est pour les gens intelligents, bons et bien portants et non pour les vieux et les chétifs : les vieux n’ont pas besoin de religion, c’est le cimetière qui les attend. Les jeunes ont besoin de religion, mais non de celle dont on dit qu’elle abrutit les gens. Cette opinion de la religion montre la mauvaise compréhension des gens : la vie spirituelle et la vie religieuse, comprises correctement, enrichissent et développent la pensée humaine et le cœur humain. Certains rétorquent : « Nous n’avons pas besoin de religion, nous nous passerons d’elle pour être heureux ». Selon eux, les animaux seraient les plus heureux puisqu’ils n’ont ni religion, ni prêtres, ni églises, ni rituels, donc ce sont les plus heureux ! Est-ce le cas en réalité ? Les faits disent le contraire : si les animaux étaient heureux et libres, ils seraient les maîtres et nous, leurs serviteurs ; en réalité ce sont eux nos serviteurs et nous leurs maîtres.

« L’une sera prise et l’autre laissée ». L’une sera prise car elle accomplit sa mission ; ce qui est en vous en surplus et sans utilité dans les conditions actuelles, est la seule base qui vous permettra de comprendre à l’avenir le sens intérieur de la vie, et le seul moyen de percevoir la profondeur des sentiments qui vous agitent. Les sentiments agréables ne sont pas encore représentatifs de la vie ; et les sentiments désagréables ne sont pas le signe d’une confiscation de la vie. Il y a beaucoup d’illusions dans la vie dont vous devez vous libérer ; les illusions sont les rêves de la vie : combien de fois faites-vous des cauchemars ? On vous persécute, on vous tue, on vous pend, mais lorsque vous vous réveillez, vous respirez avec soulagement et vous dites : « Dieu merci, je suis en vie, ce n’était qu’un rêve ! » Les choses qui vous troublent dans votre sommeil n’ont aucune réalité. Combien de sentiments de troubles sont réels dans une journée ? Seuls les états qui ne fluctuent pas sont réels. Quelles souffrances sont réelles ? Celles qui laissent une trace profonde en vous et ne s’effacent jamais de votre conscience. Si vous souffrez aujourd’hui, mais que le lendemain il ne reste pas une trace de cette souffrance, celle-ci est imaginaire, irréelle.

Vous devez maintenant comprendre la vie spirituelle du point de vue de votre vie d’aujourd’hui, et non du point de vue de vos vies passées ou futures ; en ce sens la religion a tort également lorsqu’elle parle de vie spirituelle future : le futur comme le passé sous-entendent les conditions qui ont été données et qui seront données, mais la vie véritable s’exprime dans le présent, voilà pourquoi c’est dans le présent que l’on doit se déterminer pour connaître ses convictions et ses croyances. Aujourd’hui encore beaucoup de personnes vivent avec les idées de leur passé sans pouvoir s’en débarrasser. Tu dis : « Je suis croyant ». Tu crois en quelque chose, mais cette croyance ne t’appartient pas, tu en as hérité de tes aïeux. Un clairvoyant dit qu’il est allé au ciel, qu’il a vu beaucoup de choses et tu le crois ; il se peut qu’il ait vu beaucoup de choses, mais toi, tu n’as encore rien vu ! Donc tu enlèveras cinquante pour cent de ce qu’il a vu, vingt-cinq pour cent de sa foi et tu ne garderas pour toi que les vingt-cinq pour cent restants. Ne mettez pas cent pour cent de foi dans les affaires humaines, un clairvoyant peut être allé dans le monde inférieur et vous raconter ce qu’il y a vu autrefois, mais est-ce que aujourd’hui il verrait la même chose ?

Qu’est-ce que le monde inférieur ? Le monde qui est sous terre. Un mythe relate qu’à deux mille kilomètres sous la terre vivent des gens avec une culture comparable à la nôtre. Si un clairvoyant du monde inférieur scrute la terre en hiver, au moment des neiges, des glaces et des tempêtes, il dira aux habitants souterrains que la terre est couverte de neiges et de glaces éternelles et qu’on ne distingue pas les humains à cause de la neige. Est-ce vrai ? Un autre clairvoyant peut venir sur terre en été, lorsque les fleurs s’épanouissent, que les oiseaux chantent, que les fruits mûrissent, et il dira que la vie sur terre est paradisiaque. Est-ce vrai ? Les deux clairvoyants se disputent : l’un affirme que la terre est couverte de neige et de glace, l’autre affirme que la terre est un jardin d’Éden : ils ont observé la terre à des moments différents et c’est pourquoi leurs affirmations divergent.

Si vous jetez un coup d’œil sur le monde angélique, vous verrez qu’il est aussi l’objet de changements, là aussi il y a de la neige, des fleurs, des fruits et des oiseaux. Vous direz : « Nous fuyons la neige, mais nous la retrouvons ici aussi ! » La neige est ici un symbole. Ne vous faites pas d’illusions en pensant que vous serez heureux en entrant dans le monde angélique : à votre niveau de développement actuel, même dans le monde divin vous ne serez pas heureux. Certains poissons vivent au fond des océans, soumis à une très forte pression ; si vous en sortez un à la surface de l’eau, il ne résistera pas à la faible pression et éclatera : l’avez-vous rendu heureux, a-t-il tiré profit de ce monde sublime ? Beaucoup de gens se préparent pour le monde spirituel en pensant qu’ils y seront heureux ; ils se trompent : ils seront aussi heureux que le poisson sorti des profondeurs. Pour profiter des conditions de la vie spirituelle, il faut s’y préparer, étudier ses lois ; si tu y entres mal préparé, tu seras malheureux ; celui qui se prépare pour le monde spirituel doit étudier ses lois. Le monde spirituel a un rapport avec les sentiments : si une jeune fille pieuse aime un jeune homme du monde, ses souffrances seront grandes ; si les souffrances sont grandes, les joies aussi seront grandes et vice versa ; lorsque les joies sont grandes, les souffrances aussi seront grandes. Cette loi a un rapport avec les sentiments et les sentiments ont un rapport avec la pensée : plus vos sentiments sont nobles, plus votre pensée se développe ; plus votre pensée se développe, plus vos sentiments sont nobles ; de la même façon, plus les sentiments inférieurs s’expriment, plus la pensée s’affaiblit. Tant que le cœur ne subit pas une certaine évolution, l’esprit non plus ne peut évoluer.

Parfois le cœur est en gamme mineure et la pensée en gamme majeure ; parfois la pensée est en gamme mineure et le cœur en gamme majeure. Certains religieux disent que la vie est mauvaise ; c’est leur point de vue subjectif, la vie est mauvaise parce qu’ils ont perdu un proche : une mère, un père ou une épouse, d’autres ont perdu leur fortune, leurs propriétés ; si leur point de vue devient la règle, vous retomberez dans une autre extrémité. Selon certains la vie est très bonne ; c’est aussi une extrémité : la vie n’est ni très bonne ni très mauvaise. Que direz-vous si un jeune homme vient de l’extérieur et prend votre meilleure fille ? Vous la regretterez en vous disant : « Pourquoi n’a-t-il pas pris l’une des paresseuses ? » Vous vous le direz à vous-mêmes, et pas devant lui. Il y a des mères qui réprimandent leurs filles devant le jeune homme, alors que d’autres les complimentent ; lorsque la mère réprimande sa fille, celle-ci gagne en considération aux yeux du jeune homme, il dit : « Je veux la jeune fille comme elle est ». C’est une tactique entre deux partis qui négocient : chaque parti a quelque chose à gagner ; on veut toujours obtenir quelque chose ; même auprès de Dieu, on réclame toujours quelque chose. Si tu étudies, tu y trouves toujours ton intérêt, et lorsque tu agis honnêtement, tu y trouves toujours un intérêt. « Je suis pieux ». Le monde souffre précisément à cause des gens pieux ; à mon avis le véritable religieux est celui qui a une pensée, un cœur et une âme comme Dieu. Si vous pensez que celui qui est fort physiquement est religieux, vous vous leurrez.

Le Christ dit à ses auditeurs : « Souvenez-vous de la femme de Lot ». Pourquoi s’est -elle transformée en statue de sel ? Parce qu’elle s’est retournée pour voir Sodome et Gomorrhe, elle voulait voir ce qui s’y passerait. À un autre endroit le Christ dit : « Celui qui a empoigné la charrue et regarde en arrière n’est pas digne de moi ». Les jeunes disent souvent : « La vie spirituelle n’est pas pour nous ». Je dis : celui qui pense ainsi est comme la fille chétive, il n’est pas pour la nouvelle culture. Lorsque vient la nouvelle culture, elle entraîne seulement ceux qui sont prêts pour elle, alors que les chétifs s’en remettent à l’avenir. La semence plantée dans les champs a des conditions pour se multiplier, alors que celle qui reste dans la grange est vendue et ensuite moulue ; celle qui est prise est semée dans le champ pour croître et se développer, et celle qui est laissée est jetée entre les pierres de la meule, elle ne peut ni croitre ni se développer. Quelqu’un dit : « Pourvu que je ne sois pas parmi ceux qui sont choisis ! » Si tu n’es pas choisi, tu resteras entre les pierres de la meule. Ne vous faites pas d’illusions, la nature ne fait d’exception pour personne : tu seras ou bien planté dans le champ ou bien mis entre les pierres de la meule, tu serviras Dieu ou Mammon. Par Dieu, je désigne le Sublime, le Grand, le Noble dans le monde – ce n’est pas l’appellation qui détermine les choses. Si tu sers Dieu, tu vivras en harmonie avec tous les êtres vivants, chacun peut le tester : la vie spirituelle est une science empirique, chacun peut soumettre le monde spirituel à une expérience stricte et fiable, mais cela demande un grand sang-froid.

Un lord anglais et un prince russe ont dû se croiser dans une petite ruelle à Londres. Comme tous deux étaient dans leur cabriolet, l’un devait reculer, mais ils ne savaient pas comment faire. En attendant qu’une solution soit trouvée, le prince russe a sorti le journal Times et s’est mis à lire tranquillement ; le lord a dépêché son domestique pour qu’il demande au prince de lui prêter le journal lorsque le prince aurait fini de le lire : les deux seigneurs étaient tranquillement assis dans leurs cabriolets en attendant une résolution du problème. Si vous croisez un lord et un prince sans réussir à manœuvrer, vous vous mettrez à soupirer et à geindre ; c’est un privilège de croiser un lord qui veut ton journal pour le lire, c’est aussi un privilège de rencontrer un prince russe qui a le sang-froid du lord anglais. Il ne faut pas être chétif si on étudie les sciences occultes, ces sciences ne sont pas pour les malades, les chétifs, les anémiques et les excentriques. Elles sont accessibles à des gens qui ont une pensée et un cœur robuste, qui ont la patience de lire le journal Times d’un bout à l’autre, et de résoudre ensuite les questions sérieuses. Savez-vous comme ce journal est volumineux : seize pages entières ! Si vous voulez lire tout ce qu’il contient, il vous faudra une demi-journée au moins. Vous qui êtes venus sur terre, vous vous trouvez aussi dans une ruelle étroite et encombrée : où aller et comment se croiser ? Vous tous, hommes et femmes, vous êtes assemblés au même endroit dans cette ruelle étroite et vous vous demandez quoi faire. Les gens se marient, discutent, se battent, lisent le Times chaque jour et puis se querellent pour savoir qui l’a mieux compris : le mari lit le journal, la femme attend son tour, elle veut le lire aussi ; la discorde, les malentendus entre eux sont dus à leur mauvaise compréhension de la vie. Si, comme il est dit dans le verset cité, c’est la vie de la femme qui est prise qui prédomine dans l’esprit de l’être humain, alors celui-ci est candidat pour la nouvelle culture ou le Royaume de Dieu. C’est pourquoi le Christ dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie ».

« De deux femmes qui moudront ensemble. » Le mot femme provient du mot grec zoï qui signifie vie en sanscrit ; la femme, c’est-à-dire la vie est un sujet d’étude pour l’homme et pour la femme. Il est dit de la femme qu’elle est os de l’os de l’homme et chair de sa chair[1] : voilà pourquoi la femme en tant que vie doit être étudiée par tous et être utilisée à l’avenir. Ne pensez pas que la vie de la femme est une chose, et que celle de l’homme en est une autre ; si vous mettiez l’homme dans les conditions de la femme, il manifesterait la même vie qu’elle : lorsqu’elle est en proie aux difficultés, la femme pleure, s’afflige et l’homme la regarde avec condescendance en disant : « c’est un cœur féminin », mais lorsqu’il tombe blessé sur le champ de bataille, il pleure lui-aussi. On a le droit de se prononcer sur les choses lorsqu’on a éprouvé toutes les conditions de la vie et qu’on les comprend. Il ne suffit pas de comprendre le bien, le bien que vous avez n’est pas le vôtre ; la vie que votre père vous a donnée n’est pas encore la vôtre et la vie que votre mère vous a donnée n’est pas encore la vôtre ; n’est à vous que ce que vous avez acquis et appris par vous-mêmes. Qu’avez-vous acquis et appris après quarante-cinquante ans de vie sur terre ? La jeune fille dit : « Je suis en âge de me marier, je dois me trouver un jeune homme ». Le mariage est quelque chose d’important, mais il ne peut se faire sur terre : un mariage, c’est-à-dire un accord intelligent entre les âmes advient uniquement dans le monde spirituel, et ce que les humains nomment mariage n’est que le préambule au mariage. Vous dites : « Nous savons ce qu’est le mariage : mettre des enfants au monde au prix de grandes souffrances ». Il en est ainsi sur terre, mais dans le monde spirituel on enfante sans souffrances ; dans le monde spirituel les hommes tout comme les femmes enfantent, et ceci sans peine ni souffrance. L’enfantement et la multiplication chez les animaux et les plantes se passent de façons diverses, par exemple les plantes inférieures se multiplient par division cellulaire et par spores asexuées. Si vous entrez dans le monde spirituel et que vous envisagez d’y enfanter comme sur terre, on vous chassera aussitôt : aucune pensée impure ou erronée n’y est tolérée. La vie humaine est une farce : l’homme ne manifeste pas d’attitude noble et supérieure envers la femme et ne se met pas à sa place, il la considère comme un animal, comme une génisse ou une brebis et dit : « Lorsque naîtront nos veaux et nos agneaux, nous saurons comment nous en occuper ». C’est la culture du loup.

Dans les temps anciens les moutons et les loups étaient civilisés, ils paissaient l’herbe et se parlaient en frères. Un grand maître est venu un jour parmi les loups pour leur dire : « On peut vivre non seulement grâce à l’herbe, mais aussi grâce à la viande, goûtez la chair des moutons pour devenir immortels ». À partir de ce jour, l’enseignement de ce grand maître a été appliqué et les loups ont commencé à se nourrir de mouton ; le loup a cessé de manger de l’herbe, et les jambes du mouton se sont allongées pour s’enfuir à la vue de son compère du passé. Aujourd’hui encore de tels maîtres viennent parmi vous et disent : « On peut aussi vivre grâce à la viande ». Lorsque ce maître se manifeste, la fraternité et l’amitié entre le loup et le mouton disparaissent. Depuis que le loup est adepte de l’enseignement qui préconise de manger de la viande et non seulement de l’herbe, la culture du loup est entrée dans le monde ; le loup se nourrit aujourd’hui de viande, mais s’il ne peut pas en trouver, il se contente d’herbe.

Les esprits d’un grand nombre de personnes sont déformés comme l’est celui du loup. Demandez à un croyant en quoi réside l’enseignement du Christ ? Il vous dira que le Christ est venu sauver le monde, ou bien qu’il est venu pour apprendre aux humains à s’aimer. Cela ne suffit pas, l’important est de voir où est appliqué l’enseignement du Christ dans sa plénitude. Entrez en inconnu dans la maison d’un chrétien pour voir l’accueil qu’il vous réservera : il pourra vous restaurer comme un voyageur, mais il fermera aussitôt son portefeuille et son cœur pour ne pas vous donner plus qu’il ne faut. Si vous lui demandez une somme de deux ou trois mille leva, il dira : « Tu abuses, va quémander ailleurs ! » C’est l’enseignement du monde : selon cet enseignement, le faible doit travailler pour le fort et le fort a le droit de goûter à la chair du plus faible ; selon l’enseignement du monde, la femme étant plus faible doit être la servante de l’homme ; et on appelle cela un enseignement chrétien et civilisé ! Pour moi, c’est un enseignement pathologique, mis en avant à cause de l’incompréhension de cette grande loi divine qui travaille dans l’être humain, en dehors de lui, et dans le monde entier.

Je vous donnerai un exemple tiré de la fin de la période d’argent de l’humanité, du temps des Elmars. Le dernier roi de cette période était Amar qui avait promulgué une loi selon laquelle le surplus de fortune de chaque individu riche devait être récupéré et distribué aux pauvres qui souffraient de faim et de misère. Lorsque deux personnes étaient jugées au tribunal, le roi prononçait la sentence suivante : d’enfermer le criminel, mais avant cela il le convoquait chez lui pour lui donner un festin, puis il l’envoyait en prison, une prison couverte de tapis épais et bien chauffée ; envers le juste, accusé à tort d’un méfait, le roi agissait avec plus de sévérité : il ordonnait d’abord que celui-ci reçoive quelques coups de bâton, et ensuite il lui donnait des champs et des jardins à cultiver. Le roi donnait aux criminels la possibilité de satisfaire leur cupidité, c’est pour cela que les prisons étaient un lieu de confort et de plaisir, en revanche chaque prisonnier faisait seul son ménage. Ce roi était intelligent, il savait comment satisfaire les désirs des humains.

Je demande quelle vie vous préférez ? Celle du prisonnier qui vit dans l’opulence mais enfermé, ou bien la vie libre du juste qui cultive des champs et des jardins, et en récolte les fruits ? Il est préférable de recevoir dix coups de bâton, mais être libre plutôt que d’avoir du confort, de la bonne nourriture, mais être entravé. Le monde actuel est comme celui du passé : aujourd’hui encore c’est le roi Amar qui gouverne le monde, il a mis tous les criminels dans des prisons bien rangées, avec de beaux tapis et des canapés confortables, avec de la nourriture en abondance, mais ils sont emprisonnés ; de surcroît chaque prisonnier est obligé de faire seul son ménage. Le roi laisse les justes cultiver les champs et les jardins et vivre librement, mais à la moindre faute ils reçoivent dix coups de bâton. Vous dites : « C’est cela faire le bien ? » Aujourd’hui,  c’est le roi Amar qui règne, mais les humains ne s’en sont pas rendu compte. Il est dit dans les Écritures : « Dieu châtie celui qu’Il aime »[2]. En quoi consiste le châtiment ? En ces coups de bâton, c’est-à-dire avec l’unité qui montre que les choses n’augmentent pas et ne diminuent pas : celui qui mesure les choses du point de vue de cette unité a une compréhension juste de la vie. Si la femme considère la vie comme une manifestation divine, elle ne se considérera pas contrainte, et elle résoudra correctement ses problèmes : aucun homme ne peut contraindre une telle femme ; il en est de même pour l’homme. Si l’homme et la femme considèrent la vie comme quelque chose d’arbitraire et ne la mesurent pas avec l’unité, mais avec le nombre 2, alors les malheurs s’abattront sur leurs têtes.

Vous dites : « Nous savons ces choses ! » Vous ne les savez pas car vous ne les avez pas vécues ; certains ont du vécu, mais beaucoup piétinent sur place en disant : « Nous avons tout perdu, nous nous sommes appauvris, nous n’avons pas d’argent, de maison, de meubles, vivre bien n’amène à rien ». Si vous êtes pauvres, réjouissez-vous, vous êtes justes : le roi vous donnera des champs et des jardins à cultiver ; si vous êtes riches, vous êtes pécheurs : le roi vous a enfermés dans de riches prisons confortables.

Le roi Amar avait deux livres dans lesquels il écrivait ce qu’il prenait aux riches et ce qu’il donnait aux pauvres. Les riches se plaignaient du roi, se disant lésés, alors que les pauvres disaient que nul n’était meilleur que leur roi. En tenant compte de tout ce qu’il donnait et prenait, le roi convoquait ses citoyens tous les cinquante ans et disait à tous ceux qui s’étaient nouvellement enrichis : « Tu me dois telle et telle somme » ; à chaque riche qui s’était appauvri, il disait : « Tu as gagné telle et telle somme ». Alors le point de vue de son peuple évoluait ; les riches disaient : « Le roi gagne bien pour nous, alors que les pauvres disaient : « Le roi nous a trompés ». Vous aussi à présent, débarrassez-vous des illusions de la vie : sachez que si le roi vous donne, il reprendra de nouveau ; s’il vous prend quelque chose, il vous le rendra ; c’est une grande loi qui œuvre dans la nature intelligente : aucun être sur terre ne peut vous prendre ce bienfait, ainsi n’ayez crainte, peu importe le moment, mais il vous reviendra de nouveau. Je n’ai pas le temps maintenant de vous dévoiler les secrets intérieurs de la vie, lorsque vous étudierez les sciences occultes, vous accéderez par vous-mêmes à ces secrets.

Quand je vous parle, certains me comprennent d’une certaine manière, d’autres d’une manière différente, c’est pourquoi quelques-uns disent : « Pourquoi ne nous parles-tu pas plus clairement pour que nous comprenions ? » Je parle de sorte que tous me comprennent au moins à vingt-cinq pour cent, c’est la loi, les autres soixante-quinze pour cent vous les découvrirez par vous-mêmes. Vous devez éprouver les choses, ne pas attendre, car les conditions, les aptitudes, les capacités sont en vous : tout vous a été donné, vous devez seulement travailler ; la vie, le plus grand bienfait, vous est donnée gracieusement, le reste vous incombe. La vie du plus grand pécheur a de meilleures conditions de développement que celle des anges ; que direz-vous de cela ? Pour s’élever d’un degré, un ange doit descendre sur terre et traverser de grandes souffrances et de grandes épreuves. Dans le monde spirituel l’ange est comparable à un arbre qui peut gagner en volume mais non en hauteur ; dans le monde spirituel il peut avoir atteint le sommet de son développement, mais sur terre des conditions de croissance et de développement se découvrent à lui. Vous dites : « Soyons des anges ». De leur côté les anges aspirent aux conditions de la vie humaine, ils changeraient volontiers leur vie avec la vôtre pour éprouver les plus grandes souffrances, mais la loi divine ne le leur permet pas. C’est un privilège pour un ange de descendre sur terre en chair et en os, c’est ouvrir devant lui un monde nouveau. La vie sur terre reste incomprise si on ne l’éprouve pas ; la vie des anges non plus ne peut être comprise si on ne la connaît pas. La vie angélique la plus rudimentaire est plus élevée que la vie la plus sublime des humains, et cela est dû à l’intensité avec laquelle les anges vivent : comparée à celle des anges, la vie humaine est comme celle des végétaux. Pour que vous rentriez en contact avec un ange, il doit descendre sur terre et vous secouer longtemps jusqu’à ce qu’il vous réveille et qu’il stimule votre cerveau ; vous vous demandez pourquoi on vous réveille ? L’ange veut vous dire qu’il y a devant vous un Être d’une grande culture avec lequel entrer en contact pour apprendre quelque chose.

« De deux femmes qui moudront ensemble l’une sera prise et l’autre laissée ». La femme qui sera prise symbolise l’ange, c’est-à-dire la vie angélique ; la femme qui est laissée est l’être terrestre, la vie humaine. Les semblables s’attirent ; si nous disons qu’il faut nous tourner vers Dieu, cette idée traverse toute l’humanité, mais les deux vies, la vie humaine et la vie divine existent simultanément dans l’être humain : les racines symbolisent la vie humaine, et les branches la vie divine ; les branches sont taillées, alors que les racines perdurent, donc ce qui est supérieur est pris, ce qui est inférieur est laissé. Lorsqu’on atteint un haut degré de développement, les deux vies en soi se concilient et fusionnent en une seule, alors toute la plante est déterrée et replantée ailleurs. En sachant cela, vous parviendrez à une compréhension juste de la vie et vous saurez que la vie spirituelle est pour les jeunes et non pour les vieux : les vieux doivent prendre leurs affaires et partir, pas la peine de rester m’écouter ! On enverra les vieux dans la prison confortable avec les beaux canapés et les beaux tapis où il y a à boire et à manger à volonté, et nous enverrons les jeunes dans les champs et les jardins pour semer et labourer. Nous leur donnerons dix coups de bâton ; si vous recevez dix coups de bâton, sachez que vous faites partie des élus.

Ainsi, la première chose à faire est de vérifier si vous avez des marques de coups de bâtons sur votre postérieur : si c’est le cas vous êtes de la nouvelle culture, sinon vous êtes de l’ancienne culture et rien ne restera de vous. J’envie ceux de la nouvelle culture ou, dit autrement, ceux qui ont héroïquement supporté les grandes souffrances. Cela peut être vérifié pour vous en convaincre. Si vous pensez que votre vie ne vaut rien, vous vous trompez, votre vie est une grande richesse. C’est un leurre lorsque le maître vient voir les loups pour leur dire : « On ne vit pas qu’avec de l’herbe, mais aussi avec de la chair » ; il dit aussi aux humains : « On ne vit pas qu’avec le travail, mais aussi avec l’argent ». Que représente l’argent ? Il est cette chair qui cause les plus grandes souffrances aux humains ; beaucoup de gens ont perdu la tête à cause du désir de s’enrichir ; si on enlève son argent à quelqu’un, il devient fou.

Les gens d’aujourd’hui, croyants ou incroyants, veulent se faire passer pour des héros. À mon avis, le héros est celui qui peut vivre avec de l’herbe et sans argent. Est-ce qu’il est possible de vivre sans argent ? Oui, mais non sous le régime et les conditions actuelles. Puisqu’il est venu sur terre, l’être humain dispose de certaines forces, aptitudes et capacités dont les riches tireront profit : si tes muscles sont solides et que tu peux travailler, le riche qui a besoin de canapés te demandera d’en fabriquer ; si tu n’es ni fort, ni capable, ni doué, personne ne t’embauchera. Les riches sont incapables de travailler, ils vivent dans des limitations, entourés de canapés et de tapis ; les pauvres sont capables, ils travaillent dans les champs et les jardins. Je ne vous réprimande pas, je ne dis pas que de retour chez vous vous devez vous débarrasser de vos tapis et de vos canapés, avant tout il vous manque le courage pour le faire ! Gardez vos canapés et vos tapis jusqu’à ce que le roi Amar vous administre dix coups de bâton, et vous pourrez ensuite quitter la prison ; lorsque vous serez en liberté, signez-vous et allez dans les champs. Si vous êtes justes, on vous donnera dix coups de bâton et on vous enverra dans les champs ; si vous êtes fautifs on vous mettra dans des prisons agréablement meublées avec nourriture et boissons à volonté. Pourquoi Amar punissait-il les justes mais récompensait les pécheurs ? Il récompensait les pécheurs pour leur courage et leur hardiesse, et il punissait les justes car ils étaient peureux : il leur infligeait dix coups de bâtons afin de les rendre courageux et intrépides.

Quelqu’un dit : « Je suis un homme honnête ». Tu es honnête car tu crains les coups de bâton. Faites le bien et évitez le mal non par peur, mais par votre connaissance des lois. Ce sont deux vies incompatibles : la vie inférieure, c’est-à-dire le mal sera utilisé pour les racines de votre vie, alors que la vie supérieure c’est-à-dire le bien le sera pour les fleurs et les fruits de votre vie ; ces deux vies en vous doivent se concilier. Vous dites : « La société doit évoluer, les gens doivent devenir meilleurs ». Tant que la compréhension des humains n’évolue pas, ni eux ni la société ne seront meilleurs. Avec la compréhension humaine d’aujourd’hui le Royaume de Dieu ne peut pas venir sur terre, même parmi les religieux on ne peut pas s’attendre à l’avènement du Royaume de Dieu : ils se heurtent aussi à de grandes contradictions, ils ne sont pas encore parvenus à une compréhension commune sur le salut de l’être humain, sur l’avènement du Christ sur terre, sur l’avènement du Royaume de Dieu parmi les humains ; il y a autant d’opinions et d’interprétations que de religieux. Le Christ doit venir de nouveau sur terre pour dire à ses élèves et disciples en quoi réside son enseignement. Vous direz que son Enseignement est écrit, mais ce qui est écrit représente une part microscopique de ce qui a été dit par le Christ. Où trouverons-nous ce que le Christ a dit ? Dans la grande nature intelligente : entrons en contact avec cette nature pour étudier ses écrits.

Il y a quelques jours, j’étais dans un parc en ville avec des amis, à l’ombre des arbres. J’ai regardé un arbre et j’ai dit qu’en 1911 le temps a été aussi humide que cette année. « Comment l’as-tu deviné ? – Grâce à l’arbre, c’est écrit sur lui. » À l’avenir, lorsque les humains apprendront le langage de la nature, ils liront dans son livre et acquerront les connaissances directement, sans les chercher toutes prêtes dans les bibliothèques comme aujourd’hui.

Il vous est demandé un travail conscient et intense sur la pensée, le cœur et la volonté ; travaillez jour et nuit sur vous, sans anxiété ni inquiétude : si une pensée insidieuse traverse votre esprit, si un sentiment insidieux entre dans votre cœur et si une action insidieuse s’empare de votre volonté, rejetez-les selon toutes les règles de la science occulte. Quand cette pensée est-elle apparue dans votre esprit ? De même qu’on lit le temps qu’il a fait chaque année sur un arbre, de même en fonction de certaines de ses manifestations, l’être humain peut déterminer à quel instant une pensée a traversé son esprit : elle se manifeste maintenant, mais elle a été engendrée dans le passé.

Le Christ dit : « L’une est prise, et l’autre est laissée ». Donc la vie qui est en harmonie avec Dieu est prise, alors que la vie qui n’est pas en harmonie avec Dieu est laissée : si votre pensée et votre cœur sont en harmonie avec Dieu, ils sont pris et sinon ils sont laissés. « Prouve que c’est ainsi ! » Dans le monde divin les choses ne se prouvent pas, là tout s’expérimente, et lorsqu’on fait cent expérimentations, elles doivent toutes se vérifier ; là, si tu veux apprendre quelque chose, tu entreras tout seul, tu l’examineras et tu l’expérimenteras.

Lorsqu’il parlait à ses disciples, le Christ leur disait : « Méfiez-vous de la vie de la femme de Loth ». Quelle est cette vie ? L’ancienne vie ! Certains parmi vous disent : « Revenons à l’ancien, nous ne sommes pas prêts encore pour une nouvelle vie ». En quoi réside l’ancien ? L’histoire l’a décrit, mais j’aimerais que vous le décriviez aussi : visitez les abattoirs, les champs de bataille, les laboratoires chimiques et vous verrez à quoi se préparent les humains, vous verrez partout destructions, exterminations et violences, c’est l’ancienne vie : des religieux exterminent des religieux, des savants exterminent des savants, des femmes exterminent des femmes, des hommes exterminent des hommes. Pourquoi ? Les hommes se battent pour des femmes, les femmes pour des hommes, des riches se battent avec des riches, des pauvres avec des pauvres ; le monde entier est en état de guerre. On dit ensuite : « C’est écrit ainsi, c’est Dieu qui l’a ordonné ainsi », et ce serait l’enseignement du Christ, et ce seraient des chrétiens ? Non ! Ce sont des résidus de l’ancienne culture qui touche à sa fin. Ce que nous vivons aujourd’hui et ce que nous sentons peser au-dessus de nos têtes est le karma de toute l’humanité, c’est une dette que nous devons rembourser ; nous serons tous touchés par le karma collectif de l’humanité, chacun en prendra une part. La femme qui est prise est en train de liquider son karma, elle est libre de tout fardeau ; l’autre femme qui reste n’a pas encore liquidé son karma. Ainsi, la vie actuelle exige de nous courage et hardiesse pour tirer profit intelligemment des conditions qui nous sont données ; ne dis pas que tu n’es pas capable, mais utilise tes dons et tes aptitudes : tu n’as pas encore utilisé un centième de ce que le Seigneur t’a donné.

Tu rencontres quelqu’un, tu ne l’apprécies pas pour ses qualités intérieures, mais tu regardes s’il est beau, bien habillé, riche, avec une bonne situation. Même si c’est un saint, puisqu’il est pauvre et en haillons, tu te dis : « Il vaut mieux ne pas avoir affaire à ce misérable ». C’est ainsi que l’homme juge sa femme et la femme son mari, c’est ainsi que les enfants jugent leurs parents et les parents leurs enfants : lorsque le père est riche et savant, ses fils et ses filles le considèrent ; lorsqu’il est simple et misérable, ils ne veulent pas entendre parler de lui. Et ce sont des chrétiens ! Après tout cela, ils veulent nous convaincre que la puissance est dans les apparences. Non, la vie divine n’est pas dans l’éclat extérieur des choses, la vie divine est cachée en nous, c’est en nous qu’est cachée cette force qui crée les sentiments nobles et qui projette la lumière sur notre chemin, c’est en cette force qu’est la réalité des choses. Il est temps que tous vous empruntiez les chemins de la lumière, non pas extérieurement, mais intérieurement.

Quelqu’un dit : « Donne-moi ta main ». D’accord ! Tu donnes ta main comme le soldat qui part combattre sur le front ; ensuite tu en reviens : l’un revient sans un œil, un autre avec la jambe brisée, les uns reçoivent une médaille, les autres ne reçoivent rien. Tu dis : « Nous nous sommes battus pour la patrie ! » Ce n’est pas cela donner la main : donner la main signifie que deux esprits s’unissent pour travailler ensemble et anoblir les humains dans tous les domaines de la science, pour que deux cœurs ressentent de façon identique, et pour que deux volontés s’unissent pour faire le bien, sans dire que la science enseigne ainsi et que la religion enseigne autrement. Lorsqu’on parle de science, nous entendons la science divine. Donc, si vous entrez dans le monde divin, vous y verrez une seule science, il n’existe pas là deux sciences comme sur terre où l’on parle de science matérialiste et de science spirituelle. On parle également de religion sur terre, alors qu’il n’existe aucune religion dans le monde divin, il n’y a ni temples, ni prêtres, ni costumes, ni services, mais il y a des choses auxquelles vous n’avez pas songées ; si je vous disais ce qu’il y a là-bas, je devrais utiliser le langage de Paul qui dit : « Ce que Dieu a préparé pour ceux qui L’aiment, l’œil ne l’a pas vu et l’oreille ne l’a pas entendu »[3]. Quand la religion est-elle apparue? Après la chute du premier homme, c’est alors qu’on a commencé à bâtir des églises dans lesquelles officient des prêtres et des évêques. Tu dis : « Je marche sur les pas des prêtres ». C’est curieux, pourquoi ne marches-tu pas dans les pas de Dieu, mais dans ceux des prêtres ? Vous les avez créés vous-mêmes et vous dites que Dieu s’exprime à travers eux, vous vous trompez : Dieu ne s’exprime pas à travers ceux qui, comme les prêtres et les évêques, reçoivent un salaire ; Dieu ne gouverne pas non plus par le biais de magistrats, de ministres et de gouverneurs ; on ne rémunère aucun service dans le monde divin, tous y travaillent bénévolement, par amour. Ne sachant pas à quoi ressemble le monde divin, certains me questionnent pour savoir comment ils y seront habillés, quelles maisons ils habiteront, etc., d’autres me demandent si ce que relatent les clairvoyants sur ce monde est exact ? Les clairvoyants le décrivent tel qu’ils le voient. En réalité, chacun doit établir seul le contact avec le monde divin pour le comprendre et alors, lorsqu’on vous donnera une formule, vous l’interpréterez correctement.

Je vous demande maintenant : pourquoi les animaux se déplacent-ils parallèlement au sol, pourquoi la tête des plantes est-elle enfouie dans le sol, alors que les humains marchent la tête en haut, pourquoi leur tête qui est si lourde est-elle en position érigée ? Si vous regardez la tête humaine avec l’œil du clairvoyant, vous verrez que dans le monde spirituel, elle est en constant mouvement, semblable au mouvement d’une pendule ; tant que la tête tourne, l’être humain vit, et lorsqu’elle cesse de tourner, l’être humain tombe à terre. Par conséquent, il représente une roue en perpétuel mouvement dans le monde spirituel, et du mouvement de cette roue dépend le bon déroulement de sa vie ; si la roue cesse de tourner, on cesse de vivre, donc l’être humain n’est rien d’autre qu’une roue qui tourne.

Vous dites : « L’être humain est divin ». L’avez-vous vu ? S’ils raisonnent comme vous, les animaux aussi peuvent conclure que le divin est en eux. Ne vous leurrez pas, l’être humain d’aujourd’hui ne peut se comparer à celui qui est divin. Vous dites : « N’est-il pas fait à l’image et à la ressemblance de Dieu ? » Il a traversé trois formes : le premier humain était fait à l’image et à la ressemblance de Dieu, le deuxième était fait de terre, et le troisième, Ève, était fait de la côte d’Adam. Lorsqu’ils ont fauté, Dieu les a chassés du paradis, et comme ils se sont retrouvés dans des conditions hostiles, on les a habillés de vêtements de peaux. L’humain d’aujourd’hui, habillé dans une peau de bête, dit qu’il est fait à l’image et à la ressemblance de Dieu : c’est une illusion ! Pour revenir à l’humain primordial, l’humain actuel doit se transformer deux fois.

Je vais expliquer cette question d’un point de vue mathématique : vous avez le nombre 2, 22, 23, 24 ; à quelle puissance ce nombre est-il le mieux compris par vous ? Si 2 est au premier degré, vous entendez un homme et une femme qui marchent en ligne droite comme des soldats ; si nous prenons 22, nous entendons un mouvement de l’être humain en deux dimensions, sur un plan ; 23 indique un mouvement en trois dimensions et enfin 24 indique un mouvement en quatre dimensions. Quelle est la quatrième dimension ? Dans cette dimension la vie se dilate encore davantage ; pour le comprendre, où irez-vous dans la quatrième dimension ? Vous devez fermer les yeux, car tant que vous avez les yeux ouverts, vous vous déplacerez seulement dans trois dimensions. Fermer ses yeux, c’est se concentrer profondément en soi, se recueillir, c’est entrer dans un monde vaste où la matière et les êtres vivants, plantes, animaux, ont une forme particulière ; dans ce monde très vaste la lumière aussi a des vibrations particulières. Quand je dis que vos yeux doivent se fermer pour la quatrième dimension, vous avez peur et vous pensez que c’est quelque chose de dangereux ; à celui qui est passé par la première, la deuxième et la troisième dimension, je dis : tu es venu jusqu’à la quatrième dimension, ferme les yeux pour t’élever. Ne pensez donc pas que le monde spirituel est un monde d’humeurs et de ressentis agréables ; les causes des choses se trouvent dans le monde spirituel, il explique pourquoi votre vie est telle que vous la voyez, la science spirituelle explique pourquoi vous vivez ainsi et non autrement. Le monde est créé de sorte que vous ne pouvez pas emprunter un autre chemin que celui que vous suivez à présent, personne ne peut vous faire dévier de votre chemin, personne ne peut vous en écarter.

La terre en elle-même évoluera et entrera dans une nouvelle phase, elle s’élèvera vers une région supérieure et les êtres qui la peuplent s’élèveront avec elle. Ceux qui s’élèveront en premier ressusciteront et entreront dans la nouvelle culture ; ceux qui ne s’élèveront pas resteront dans leurs tombes, c’est-à-dire dans l’ancienne culture : ils seront les démons pour les animaux et les plantes, et ils les tourmenteront. Lorsqu’ils étaient à la place des humains autrefois, les anges passaient par différentes épreuves, les uns réussissaient, d’autres échouaient, ils chutaient - ils tourmentent aujourd’hui encore les humains. Pourquoi cela s’est passé ainsi n’est pas votre problème ; si vous voulez résoudre cette question, vous devez renoncer à la nourriture ! Pouvez-vous y renoncer ? Non. Pouvez-vous renoncer à penser ? Non. Pouvez-vous renoncer à sentir ? Non.

Vous demanderez maintenant pourquoi le mal existe dans le monde ? Je réponds : le mal existe en tant que nécessité pour le développement de l’existence, mais non en tant que bienfait ; sans cette nécessité, vous seriez comme les anges déchus : des démons. Soyez reconnaissants qu’il y ait quelqu’un pour vous tourmenter, sinon vous tourmenteriez ceux qui vous sont inférieurs ; s’il n’y avait personne pour vous tourmenter, vous tourmenteriez les autres et chuteriez dans l’abîme. Si tu es riche et irraisonnable, le monde invisible t’envoie un mauvais esprit pour te dévaliser, sinon tu causerais du mal à tes proches ; si tu es bien portant, un mauvais esprit viendra te causer un malheur pour te rendre malade, il t’empêchera ainsi de te montrer malfaisant à l’égard de tes proches. Indirectement, et sans en être conscients, les mauvais esprits vous rendent service ; s’ils étaient conscients de cela, ils cesseraient de vous tourmenter, mais dans ce cas vous souffririez plus que maintenant.

Le moment vient pour vous de vous élever, d’en finir avec les perpétuelles préoccupations sur les moyens de subsistance. Tout changera comme change la vie de la jeune femme : elle rêve dans un premier temps de son bienaimé, elle songe à sa robe et à sa couronne de mariée, mais lorsqu’elle se marie, cela ne se passe pas comme elle le pensait et elle dit : « Je ne vais pas chercher à me remarier, le mariage est quelque chose d’idiot ». C’est vrai, une fois vieux, on ne trouve plus personne pour se marier. La grand-mère dit : « Mon fils, j’ai assez vécu, je ne veux plus vivre. – Si tu étais jeune, voudrais-tu vivre ? – Oui ! Je le voudrais, et je me marierais de nouveau ! »

Donc, lorsqu’elle vieillit, elle passe pour quelqu’un de vertueux et elle sermonne les jeunes : c’est de la jalousie. La grand-mère ne doit pas interdire aux jeunes d’aimer, la jeune femme doit faire des expériences. Aimer est un acte noble ; l’expérience peut ne pas aboutir, mais nous devons en examiner les causes et corriger les expériences erronées.

« L’une est prise et l’autre est laissée ». La femme qui est prise se met à vaincre les difficultés et passe d’un état de vie à un autre : elle a d’abord moulu dans l’estomac et ensuite elle est passée aux poumons, c’est-à-dire dans le monde spirituel, à un palier supérieur où elle commence à travailler consciemment. Les gens spirituels doivent être intelligents et ne pas s’appuyer sur des fantaisies, mais sur des réalités, sur ce qui est visible, perceptible ; ils doivent discerner ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. Ils parlent d’esprits, d’anges, mais j’en ai une autre représentation ; la description des anges et du monde spirituel de la part des gens spirituels est risible : ils présentent le monde spirituel presque identique au monde physique ; certes il y a une similitude mais seulement en apparence. Les gens de leur côté parlent d’amour et ont en tête la relation entre hommes et femmes ; à mon avis cet amour n’est que le travail pour perpétuer l’espèce, mais ce n’est pas de l’amour. La mère travaille à la maison non par amour mais par égoïsme, pour se prémunir lorsqu’elle sera plus âgée. L’amour est quelque chose de sublime que peu ont éprouvé, ce n’est pas un sentiment d’homme ni de femme, même l’instinct maternel ne peut s’appeler amour ; on éprouve tous les sentiments jusqu’à ce qu’on arrive au véritable amour, et alors on se retrouve dans un autre monde et on dit : « Autrefois j’étais aveugle, mais maintenant je vois, maintenant je comprends ce qu’est l’amour ». Paul dit : « Je connaissais en partie auparavant ; je connais désormais comme j’ai été connu »[4]. Vous aussi, vous connaîtrez l’amour comme Dieu le manifeste en vous, cet amour donnera un élan à la nouvelle science pour se manifester dans tous ses domaines et elle est nécessaire aux jeunes et aux vieux. Ne pensez pas que les gens spirituels n’ont pas besoin de science, il n’y a pas de personne plus dangereuse que celle qui est spirituelle et qui ne porte pas le savoir en elle ; l’être spirituel véritable est celui qui dispose du savoir que l’humanité a acquis. Vous dites : « Lorsque nous irons dans l’autre monde, nous étudierons ». C’est une autre question : vous étudierez une chose au ciel et une autre sur terre ; par conséquent tant que vous êtes sur terre vous étudierez la science terrestre.

Chacun doit avoir du savoir ; il ne s’agit pas d’être une encyclopédie, tel un chameau surchargé ; je parle de ce savoir qui explique comment est créé le monde, sur quelles lois il est fondé, etc. Il faut développer tous ses sentiments et aptitudes : par sa pensée objective on crée ses sourcils, par sa raison son front. Chacun doit se développer de façon polyvalente pour façonner sa tête harmonieusement, sinon elle sera déformée : elle sera gonflée d’un côté et écrasée d’un autre. L’harmonie divine sous-entend la variété, c’est uniquement grâce à cette harmonie que le corps humain se développe de façon juste et équilibrée. Aspirez à la variété pour que votre vie devienne meilleure.

« De deux femmes qui moudront ensemble l’une sera prise et l’autre laissée ». Pourquoi l’une est prise ? Parce qu’il ne faut qu’une seule femme au moulin. Les gens qui vous demandent en quoi réside votre enseignement sont curieux : il y a un seul enseignement dans le monde, et non pas deux ou plusieurs ; lorsqu’on vous questionne sur notre enseignement, dites : « Nous voulons être des disciples de l’École Divine, honnêtes, bons et assidus pour mériter la confiance de nos pères et mères, de nos frères et sœurs ; nous ne voulons pas entrer dans des prisons avec de beaux tapis et de beaux canapés, mais nous voulons étudier toute la nature vivante, chaque pierre, chaque source, chaque végétal et chaque animal : nous nous intéressons à tout ce que Dieu a créé ». Si vos yeux sont noirs ou bleus vous devez savoir pourquoi : les conditions dans lesquelles vous avez vécu il y a des milliers d’années sont la cause de la couleur noire ou bleue de vos yeux. Tu dis : « Ma bienaimée a des yeux bleus ». Cela ne suffit pas, tu dois savoir pourquoi ses yeux sont bleus et comment elle agira avec toi : les yeux bleus sont froids, ils témoignent d’une faible imagination et d’une foi passive ; on dit de quelqu’un aux yeux bleus : « C’est un homme froid ». Que signifient les yeux noirs ? La couleur noire est contraire à la blanche : le noir engloutit tout et c’est pourquoi il est le symbole du mal, alors que le blanc reflète, donne, et c’est pourquoi il est le symbole du bien ; la couleur noire est en lutte constante avec la couleur blanche : elle veut engloutir toute son énergie pour la dominer. La couleur blanche, dans sa lutte avec la couleur noire veut pénétrer en elle pour la dominer ; elle agit avec la couleur noire comme certaines espèces de petits batraciens avec le crocodile : ils rentrent dans sa bouche, de là dans son abdomen, et ils grignotent tout son intérieur ; ils font ainsi un trou dans son abdomen, de l’eau s’infiltre et une demi-heure plus tard le crocodile se retourne ventre en l’air : il est déjà mort. La couleur noire en engloutissant les rayons de la couleur blanche se neutralise toute seule et sert de fondement de la nouvelle culture. Les noirs avec leurs sentiments très forts sont le fondement de la culture ; les blancs n’aiment pas les noirs, mais sans ces derniers aucune culture n’est possible : sans terre noire aucun blé ne pousse, la terre blanche ne donne pas de blé ; les blancs, les femmes blanches ne donnent pas de blé ; les noirs, les femmes noires donnent du très bon blé. Tu dis : « Cet homme est noir, il est mauvais. – Il est noir, mais il donne du blé ! –  Cet homme est blanc. – Il est blanc mais ne donne pas de blé. – Que faut-il faire ? – Vous mettrez la femme blanche dans la noire et ensemble elles vont donner beaucoup de fruit : c’est une loi de la nature qu’il faut utiliser avec discernement. « De deux femmes qui moudront ensemble », l’une est blanche, l’autre est noire ; la blanche doit entrer dans la noire, c’est-à-dire le monde spirituel supérieur doit pénétrer le monde inférieur.

Lorsqu’on meurt, on dit : « J’ai terminé avec les trois dimensions, je commence maintenant avec la quatrième dimension ». Cela signifie de fermer ses yeux pour ce monde, mais de les ouvrir pour l’autre. Certains, même lorsqu’ils ferment leurs yeux pensent toujours à ce monde. Non, tu te libéreras de toutes les tracasseries, tu oublieras ce monde et tu diras : « Je commence une nouvelle vie, sans troubles, sans tracasseries ». Qu’est-ce que tu donneras ? Tu donneras du blé. Celui qui entre dans la quatrième dimension se transforme en blé. Tous doivent se transformer en blé pour pénétrer partout ; aspirez à devenir des sauveurs du monde, transportez partout du blé pour nourrir le monde entier. En ce sens les grains de blé sont des anges, des créatures avancées qui sauvent et élèvent toute l’humanité. Lorsque je prends un grain de blé, je l’examine un long moment et je lui dis : « Les humains te comprendront uniquement lorsqu’ils t’assimileront en eux avec amour et en pleine conscience ».

Soyez courageux et intrépides dans la vie et sachez que le monde est créé pour vous, pour vous instruire. Ne nourrissez pas de mauvaises pensées, ni de mauvais sentiments, marchez courageusement sur le chemin divin sans vous en écarter, sans l’altérer.

Sofia, 12 juin 1921


[1] Genèse 2, 23

[2]Apocalypse 3, 19

[3] 1 Corinthiens 2, 9

[4] 1 Corinthiens 13, 12

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