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1921_03_13 L’homme nouveau


Ani
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L’homme nouveau

« Ne mentez pas les uns aux autres, vous étant dépouillés du vieil homme et

de ses œuvres, et ayant revêtu l'homme nouveau, qui se renouvelle,

dans la connaissance, selon l'image de celui qui l'a créé. »

Colossiens 3 :9,10[1]

Nos contemporains souffrent de s’exprimer en une multitude de langues. Comme les langues n’ont pas toutes un dénominateur commun, leurs mots non plus n’expriment pas la même chose : c’est le signe que les différents peuples se trouvent à des degrés de développement différents ; c’est pour cette raison que les érudits d’aujourd’hui ne comprennent pas la langue originelle, c’est-à-dire divine, et lorsqu’ils traduisent le divin, ils commettent des erreurs. Peu nombreux sont ceux qui connaissent la langue divine, la plupart se servent de traductions.

En étudiant les mathématiques et la géométrie, vous voyez que les règles, les formules et les lois sont les mêmes ; qu’elles soient étudiées par un Français, un Russe, un Anglais, un Bulgare, un Japonais ou un Chinois, les règles et les formules sont les mêmes. Je considère ainsi les mathématiques et la géométrie comme une première traduction symbolique de la langue divine : la base de la géométrie est le point et celle des mathématiques est l’unité, donc celui qui apprend le sens et la signification de l’unité connaîtra toutes les règles et formules mathématiques, alors que celui qui apprend le sens et la signification du point connaîtra toute la géométrie. Il est admis que la distance la plus courte entre deux points est la ligne droite. Pourquoi ? Parce que la ligne droite est formée par deux points doués de raison, c’est-à-dire par deux êtres conscients qui choisissent la distance la plus courte pour communiquer entre eux ; lorsqu’ils se déplacent l’un vers l’autre, ils forment nécessairement une ligne droite. Ainsi la ligne droite n’est rien d’autre qu’une communication, un lien entre deux êtres doués de raison.

En mathématiques, la ligne droite est l’unité qui contient tout en elle. Seul, on ne peut pas former une ligne droite. Vous dites que c’est le déplacement du point qui forme la ligne droite. Non, un point ne forme pas de ligne droite ; pour former une ligne droite, il faut que deux points se déplacent l’un vers l’autre ; deux êtres doués de raison doivent se tendre la main. D’habitude, on se salue en se serrant la main droite, celle-ci est donc une ligne droite créée par la pensée humaine. Le premier être doué de raison est la pensée, l’autre le cœur ; la pensée s’unit au cœur et ils forment la ligne droite. Tous ceux qui s’unissent en ligne droite agissent avec probité ; ceux qui s’unissent de travers, agissent de travers.

Il est dit dans le verset cité : « Ne mentez pas les uns aux autres ». Je demande : comment souhaitez-vous vous relier à moi, en ligne droite ou de travers ? Lorsque le loup attaque la brebis, il ne se présente jamais en face mais par derrière ; il vient de derrière et l’attaque soudainement. Mais les êtres doués de raison avancent toujours en ligne droite, ils s’unissent et forment l’unité ; ensuite, ces êtres prennent une nouvelle direction et forment deux angles droits qui s’unissent et forment un plan, un quadrilatère, qui peut être aussi un carré. Lorsque nous traçons une diagonale, le carré se scinde en deux triangles rectangles qui partagent la même hypoténuse : la diagonale ; l’hypoténuse est la force produite par les deux grandeurs, c’est-à-dire les deux côtés. Exprimé en langage humain, le premier côté représente le père, l’autre côté, la mère et l’hypoténuse, le fils ou la fille ; l’hypoténuse est la force agissante qui régule les rapports entre tous les êtres conscients, donc le fils et la fille régulent les rapports entre la mère et le père ; en ce sens, les parents sont des forces opposées qui poursuivent des intérêts distincts, ce qui rend les relations familiales, entre l’homme et la femme, essentiellement commerciales. On dit d’une femme qu’elle pleure beaucoup son mari décédé ; on peut croire à ses larmes, mais seulement à vingt-cinq pour cent ; de même pour les larmes du mari à l’égard de sa femme. La femme dit à son mari : « Comme je t’aime ! Je me meurs pour toi ! » et le mari dit aussi qu’il se meurt pour elle ; que voulez-vous, ils se meurent !

Ainsi, le carré représente le champ de bataille, c’est-à-dire le monde physique ; la diagonale du carré ou bien l’hypoténuse du triangle rectangle représente cette grande loi qui réconcilie les contraires. En mathématiques, l’hypoténuse est l’unité, et dans le monde divin, elle est Dieu ; donc les termes hypoténuse, unité et Dieu sont la traduction des deux points qui avancent l’un vers l’autre pour former la ligne droite. Les deux points, c’est-à-dire les deux êtres doués de raison, en avançant l’un vers l’autre, ont créé le Ciel et la Terre, c’est-à-dire votre Seigneur. Quel théosophe, savant, philosophe ou saint peut dire ce qu’est Dieu, et peut Le décrire ? Dieu n’est pas comme nous L’imaginons. La femme non plus n’est pas celle que l’homme s’imagine, ni l’homme n’est celui que la femme s’imagine ; la preuve en est le mécontentement de l’homme comme celui de la femme peu après leur mariage : au bout d’un mois à peine ils sont déjà mécontents l’un de l’autre, l’homme devient songeur et préoccupé, la femme aussi. Pourquoi sont-ils mécontents ? Parce qu’ils cherchent le bonheur à l’extérieur, alors que le bonheur, le contentement sont en nous-mêmes ; celui qui croit le trouver à l’extérieur de soi, vit dans le monde des illusions. Les deux amoureux lorsqu’ils se marient deviennent un miroir l’un pour l’autre et sont mécontents de l’image renvoyée ; c’est logique, il n’y a aucune vie dans un miroir, c’est l’ancien enseignement, l’enseignement du mensonge : se faire croire mutuellement que nous nous aimons. C’est étrange que la mère puisse baptiser son enfant avant sa naissance, peut-on donner un prénom à un enfant avant qu’il naisse ? Les gens d’aujourd’hui baptisent leurs enfants avant que ceux-ci ne naissent : la mère veut baptiser l’enfant avec son nom ou avec le nom de quelqu’un de sa famille, le père veut qu’il porte le nom de sa mère ou de son père et ils commencent à se disputer. Ne parlez pas du nom de l’enfant qui n’est pas encore né.

« Ne mentez pas les uns aux autres ! » Dit autrement, parlez-vous de façon positive. Nommez l’enfant une fois qu’il est formé et né, et gardez le silence avant sa naissance. Dans la culture orientale il est demandé de se taire avant qu’un travail soit fait. Ceux qui ne comprennent pas la langue mathématique subtile apprennent le silence ; il y a maintenant des jeunes et des anciens qui apprennent à se taire. Je demande si on peut se taire lorsqu’on est affamé ? Se taire lorsqu’on est rassasié est normal, mais lorsqu’on est affamé il faut parler selon les règles, résoudre les questions mathématiques et interroger son estomac : « Que veux-tu mon frère ? » Il te répondra : « Je suis très affamé. Tu es plus intelligent, aide-moi, tu es à l’extérieur, je suis à l’intérieur, tu peux facilement me venir en aide. – Les conditions extérieures sont mauvaises, je ne peux pas t’aider. – Nourris-moi, sinon nous en pâtirons tous les deux ! »

Quelle est la ligne droite, ou la distance la plus courte que suit la nourriture qui descend ? C’est l’œsophage. Parfois les médecins alimentent un malade d’une autre façon, mais celle-ci n’est pas naturelle.

Paul, en tant que mystique et occultiste, dit : « Vous avez revêtu l'homme nouveau, qui se renouvelle, dans la connaissance, selon l'image de Celui qui l'a créé ». Maintenant que je vous parle, je vous prie de vous libérer de toute gêne : je vois que vous êtes gênés. Lorsqu’une jeune fille aime un jeune homme, elle aussi est gênée, elle a peur d’exprimer son amour ; il en est de même pour lui. Un amour qui a peur de s’exprimer n’est pas authentique, et s’il s’exprime trop, il n’est pas authentique non plus. Il serait curieux que la bougie ne répande pas sa lumière ; le Christ dit qu’il ne faut pas la cacher sous un boisseau, mais qu’il ne faut pas non plus l’exposer aux courants d’air !

Je demande à quoi la force agissante est utile ? À réguler les sentiments humains. Vous êtes-vous demandé comment naissent la haine et le mensonge, pourquoi les humains haïssent et mentent ? Le Christ dit cependant : « Aimons nos ennemis ». Il l’a motivé par une grande loi intérieure. Ceci vous semble contre nature et vous dites : « Il est impossible d’aimer son ennemi ». Où nait la haine ? Dans la pensée humaine. Essayez d’enlever sa bienaimée au jeune homme et vous verrez ce qui se passera : il se mettra aussitôt à haïr ; il a formé une ligne droite avec la jeune fille, et dès que vous la lui enlevez, une ligne curviligne se forme et il commence à haïr. Là où il y a la haine, l’amour est absent. Comment se guérir de cette haine ? En rendant la jeune fille au jeune homme. Comment rendre une jeune fille à un jeune homme indigne d’elle ? Mais qu’est-ce qu’un jeune homme digne ? À mon avis, si un jeune homme est digne, tous le sont ; c’est la règle en mathématiques : tous les jeunes hommes ont un dénominateur commun, mais des numérateurs différents ; toutes les jeunes filles ont un dénominateur commun, mais des numérateurs différents.

Pour expliquer cette idée je vais relater un ancien conte occulte, connu de tous. Lorsque le Seigneur a créé le monde, il a voulu voir comment les humains vivaient sur terre, et il s’est rendu quelque part dans l’Orient, chez un brahmine. Ils sont partis tous les deux à travers le monde, et chemin faisant le brahmine posait plein de questions philosophiques au Seigneur dans le but d’apprendre quelque chose. À un moment il a eu très soif : « Seigneur, je suis assoiffé, je veux de l’eau. – Nous demanderons au bouvier là-bas où trouver de l’eau, a répondu le Seigneur. »

Les vaches paissaient paisiblement, le bouvier était allongé dans l’herbe douce, les pieds en éventail, et il jouait avec sa flûte. Le Seigneur s’est arrêté devant lui et lui a demandé : « Sais-tu où il y a de l’eau à proximité ? » Le bouvier a montré du pied où se trouvait l’eau et a continué de jouer. « Quel paresseux, a dit le brahmine. Si jeune, mais trop paresseux pour se lever et nous indiquer l’endroit, il préfère rester allongé. » Le bouvier jouait et songeait à sa bienaimée en se disant : « Le Seigneur est en moi, je ne Le cherche pas en dehors ».

Les voyageurs ont continué leur chemin et ont croisé une jeune fille élancée, une perche à seaux sur l’épaule. Elle rentrait de la source voisine, les seaux pleins d’eau. Le Seigneur a dit au brahmine : « Vois-tu cette jeune fille ? Je la donne au bouvier. – Il ne la mérite pas ! – Non ? Mais il est le meilleur jeune homme que tu puisse rencontrer au monde, il mérite cette jeune fille. »

De votre point de vue ce choix n’est pas juste. Quel choix est juste ? J’aimerais rencontrer des jeunes gens qui ne se sont jamais insurgé dans leur vie et qui, une fois mariés, vivent l’un pour l’autre, prêts à se sacrifier l’un pour l’autre et pour le Seigneur ; y a-t-il des gens comme ça dans le monde ? Non, hommes et femmes gémissent et se plaignent : l’homme dit : « Cette diablesse m’a trompée », la femme dit : « Ce diable m’a trompé ». Pourquoi se sentent-ils trompés ? Parce que leurs intérêts ne coïncident pas : la tromperie découle des intérêts divergents. Dans un mariage, l’homme veut d’abord avoir un fils pour que son image soit reproduite, malheur si une fille nait ; le père dit : « Une fille est née, encore une femme ! » Si la mère veut qu’une fille naisse d’abord, mais qu’un garçon vienne à la place, elle est mécontente aussi. Ils ne montrent pas leur mécontentement au grand jour, mais ils maugréent entre eux et exercent de la sorte une mauvaise influence sur l’éducation de l’enfant ; quand bien même leur mécontentement serait minime, il aurait un impact sur le développement de l’intelligence et du cœur de l’enfant : ils l’incitent inconsciemment à commettre des péchés et des crimes. Ces parents ne sont pas faits à l’image de Dieu qui les a créés. Du point de vue divin, l’important n’est pas de savoir si le fils est venu avant la fille ou non, acceptez votre enfant avec reconnaissance et dites-lui : « Sois le bienvenu ! » En général, le fils nait en premier. À la création du premier humain qui a été fait à l’image et à la ressemblance de Dieu, le fils et la fille sont nés simultanément ; à la deuxième création de l’être humain fait en terre, d’abord est né le frère, le fils, et ensuite la sœur, c’est-à-dire la fille : elle a été faite d’une côte de son frère. Vous direz que c’est quelque chose de particulier, vous savez qu’Adam était le premier homme, le père de l’humanité. Adam n’est le père de personne, Dieu est le Père de l’humanité, Il a sorti une côte d’Adam et a fait Ève, la femme.

Il est dit dans les Écritures : « Celui qui aime son père et sa mère plus que Moi, n’est pas digne d’être Mon disciple », ce qui signifie : « Celui qui aime la forme extérieure plus que moi, n’est pas digne d’être Mon disciple ». Par conséquent, le fils et la fille que vous avez enfantés sur terre, ne sont votre fils et votre file que dans la forme. Vous avez un autre fils et une autre fille : ils sont créés à l’image et à la ressemblance de Dieu et portent le véritable savoir ; lorsqu’ils viendront sur terre, ils apporteront un tel savoir et un tel amour que le père comme la mère en seront heureux.

Ainsi, le carré forme la famille : la mère, le père et les deux enfants, garçon et fille. Lorsque le carré, c’est-à-dire le foyer se déplace, se forme la société c’est-à-dire le cube. Lorsque les murs du cube se déplacent de l’extérieur vers l’intérieur, se forme une ligne droite : le mouvement des deux côtés opposés du cube forme une ligne droite, une unité. Lorsque les deux unités se rencontrent, elles rentrent en conflit et comme elles ne peuvent aller, ni en haut, ni en bas, elles forment la lettre T, c’est-à-dire le carré. Par conséquent, lorsqu’on dit qu’il faut regarder à l’intérieur, cela sous-entend la quatrième dimension qui a un rapport au monde spirituel. Pour entrer dans ce monde, il faut se concentrer en projetant sa pensée à l’intérieur. Je ne vous raconterai pas où est ce monde, vous le savez. Lorsque vous dites que vous ne savez pas où est le monde spirituel, vous ressemblez à la jeune fille qui veut éprouver l’amour du jeune homme ; elle le sait, pas la peine de l’interroger : s’il l’aime, sa pensée et son cœur sont unis et se manifestent harmonieusement ; s’il ne l’aime pas, sa pensée et son cœur ne sont pas en harmonie et tous deux sont alors mécontents. L’enfant aussi est mécontent lorsqu’on prend ses jouets. C’est le signe que tous les types de mécontentement sont d’origine matérielle : les gens veulent des maisons, des terres, de l’argent, et s’ils ne les ont pas ils sont mécontents.

Comment redresser le monde ? En faisant travailler ta pensée et en répondant aux besoins de tous. N’arrête pas l’activité de ta pensée ; si tu veux contenter quelqu’un, donne-lui du travail ; deux jeunes gens sont mécontents, mariez-les ; s’ils sont toujours mécontents, donnez-leur une maison, des champs pour qu’ils aient de quoi travailler ; s’ils sont toujours mécontents, donnez-leur des bœufs, des chevaux, une carriole ; enfin ces choses seront parlantes et les satisferont. Aussi longtemps que votre esprit et votre cœur seront vides, sans pensée, ni désirs, vous serez toujours mécontents ; pour vous contenter, la pensée et le cœur doivent toujours s’occuper de quelque chose. Voici l’une des grandes lois de l’existence.

Ainsi, respectez cette loi : ne freinez pas les humains dans leur développement, ne dites pas que celui-ci ou celui-là sont indignes de quelque chose ; chacun, à l’aune de sa compréhension des choses est digne de ce qui lui est donné : si tu juges que quelqu’un est indigne, tu t’entraves toi-même. J’aborde cela comme une grandeur mathématique. Dans ce cas, chaque pensée qui traverse ta tête et chaque désir qui vient dans ton cœur, sont à leur place ; c’est un crime d’entraver le développement de la pensée humaine et du cœur humain. Où que nous regardions dans la société, nous constatons que les crimes sont dus précisément à cela : un homme et une femme vivent bien quelque part, mais apparait entre eux un autre homme qui n’a pas pu trouver de femme selon ses critères et il jette son dévolu sur cette femme ; vient ensuite un deuxième homme, puis un troisième, ils commencent à se quereller et à se battre ; ils sont adversaires, mais la femme ne peut pas être partagée entre tous, elle dit : « Soyez patients que je mette au monde plusieurs filles, alors je vous marierai tous ». Elle les réconciliera de la sorte.

Cela vous semble risible, vous dites : « Peut-on parler ainsi, il n’y a rien de religieux dans ces propos ». Je demande ce que les formes religieuses actuelles ont apporté à l’humanité ; si elles avaient apporté quelque chose d’harmonieux, y aurait-il autant de souffrances dans le monde ? Ces formes portent une dysharmonie, des aspérités qu’il faut aplanir, elles ont importé le mal dans le monde. Vous dites que je ne suis pas croyant. Comment pouvez-vous le déterminer ? C’est l’unité de mesure qui le détermine, et cette unité est le Dieu de l’amour et de la sagesse, ce qui signifie qu’en se manifestant en tant qu’amour et sagesse, Dieu a créé l’unité : l’être humain. En se séparant, cette unité a créé l’homme et la femme. Dit autrement, Dieu a sorti l’unité ou une côte de l’homme pour créer la femme ; donc, en étant dans le corps de l’homme, la femme s’est tordue, et c’est pourquoi Dieu l’a sortie en disant : « Tu ne dois plus marcher tordue comme jusqu’à maintenant, tu marcheras droite désormais ! » Comme elle ne peut pas encore renoncer aux anciennes coutumes, elle prend toujours quelqu’un dans ses bras, comme si c’était une côte. Embrasser des côtes et dire : « Mon poussin », ne redresse pas le monde. Nous n’avons pas besoin de ces embrassades de côtes tordues ! Lorsque deux amoureux se croisent, ils ne doivent pas s’embrasser, mais s’unir en ligne droite et s’embrasser de loin, puis s’éloigner ; tous les baisers et embrassades sont des côtes tordues qui amènent des conséquences néfastes : il faut le comprendre au sens propre comme au sens figuré. Autrement dit : ne tolère aucun dédoublement dans tes pensées et tes désirs. Tu as un désir, mais tu dis : « Mon désir est peut-être trompeur ». Ne te dédouble pas ; si ton désir est trompeur, ne l’expose pas à l’extérieur. Sois fidèle à toi-même : si tu formules une pensée ou si tu manifestes un désir, ne tolère aucun doute, aucune fissure en toi, ne pense pas que tu ais fait quelque chose de honteux. Si je vois une jeune femme avec une bouche tordue et si en l’embrassant sa bouche redevient harmonieuse, est-ce qu’on me jugera ? Mais si j’embrasse une jeune fille et que ce baiser tord sa bouche, est-ce qu’on me jugera ? Quiconque voit cela dit : « Voici un vaurien ! » Vous souriez, mais je dis : vous, jeunes hommes, combien de bouches de jeunes filles avez-vous tordues, et vous, jeunes filles, combien de bouches de jeunes hommes avez-vous tordues ! Maintenant, attelez-vous à redresser les bouches que vous avez tordues. Comment ? En les embrassant ! C’est la seule façon de redresser vos torts. C’est l’enseignement divin, c’est ce qu’il exige de tous.

Je m’adresse maintenant à tout le monde. Sachez qu’il n’y a pas de gens vertueux parmi vous. Ne dites pas : « Je ne suis pas un grand pécheur ». Celui qui se croit très vertueux, fanfaronne avec ses péchés ; c’est la même chose d’avoir commis un seul péché ou cent : un pou donne naissance à cent autres, un et cent sont une seule et même chose. On dit de quelqu’un : « Il est orthodoxe ou évangéliste ou un homme du nouvel enseignement ». Ce que tu es m’est indifférent, ce qui importe est de savoir si ton crédo, si ce que tu prêches, redresse ou tord ta pensée et ton cœur ; à quoi bon avoir une philosophie ou un crédo, si tu fais le tour du monde avec et si tu rentres malheureux en fin de compte ?

Une femme de Tarnovo me disait la chose suivante : « J’ai parcouru tous les mondes célestes, j’ai vu des dieux et des déesses, mais je ne veux pas y habiter, le ciel ne vaut rien ! On m’a reçu avec des lauriers et des bouquets de fleurs, avec des danses et de la musique, on m’a fait tant de promesses, on m’a fait miroiter tant de choses, mais je ne veux pourtant pas rester parmi eux ! » Je dis : cette femme a vu l’ancien monde, l’ancien ciel, l’ancien monde mental et l’ancien monde astral ; elle a vu les choses négatives dans ces mondes, et c’est pour cela qu’elle ne veut pas y rester, mais dit : « Je veux vivre sur terre pour me réchauffer le cœur ». Tout le monde traitait cette femme de folle, son mari voulait la quitter, la conduire à l’asile de fous ; cette femme est au contraire intelligente, elle a emprunté la voie du salut, elle ne veut plus vivre comme elle a vécu jusqu’à maintenant.

« Vous avez revêtu l'homme nouveau qui se renouvelle dans la connaissance ». Dans la connaissance de quoi ? De la vérité qui est un objet de l’amour : tu ne peux pas aborder le véritable amour tant que tu n’aimes pas la vérité. En vous parlant maintenant, je vous ferai subir une opération, et je veux que vous soyez des héros et la supportiez sans anesthésie. Je peux opérer aussi avec anesthésie, mais c’est pour les peureux ; je vais directement planter le scalpel dans les héros, mais tâchez de résister, de ne pas gémir. Lorsque j’aurai terminé l’opération, vous serez contents. Cette opération a pour but d’éliminer le mensonge dans le monde ; pour réussir, il faut aimer la vérité, sinon le mensonge vous rattrapera inexorablement. Si la femme n’aime pas un homme, elle commettra un crime ; si l’homme n’aime pas une femme, il commettra aussi un crime, c’est une loi. Il faut toujours aimer quelqu’un, fut-ce la plus petite chose, mais il faut l’aimer : cela peut être un moucheron, un insecte, une fleur, un oiseau, un animal ou un humain, mais il faut nécessairement aimer ; si tu peux aimer tout le monde, c’est encore mieux. Commence par l’amour de la vérité, et lorsque tu commenceras par cet amour tu te créeras une mesure avec laquelle tout étalonner.

« Vous avez revêtu l'homme nouveau, qui se renouvelle, dans la connaissance, selon l'image de Celui qui l'a créé. » Vous devez acquérir le savoir ; je vous recommanderais de lire tous les beaux livres qui ont été écrits à ce jour ; cela vous prendra mille ans, mais lisez-les. Vous étudierez ensuite la Bible et le Nouveau Testament. Ceux qui ont écrit le Livre Sacré mentionnent les phases que la Terre a traversées. Savez-vous ce qu’était le système solaire auparavant, que savez-vous du passé de la Terre ? Il y avait entre toutes les planètes des voies de communication pour les habitants de chacune d’elles. Chaque planète tournait autour d’elle-même et autour de son soleil. Une discorde entre les planètes est née et les a en fin de compte mises à leurs places respectives : le soleil a pris la place centrale et les planètes se sont mises à tourner autour de lui. Maintenant, laissons de côté ces affirmations occultes, elles ont peu d’importance pour la question que nous débattons.

Le mouvement des planètes dans le système solaire montre comment était l’être humain à l’origine : le Soleil est le symbole de la pensée humaine ; Vénus est le symbole du cœur humain, c’est-à-dire de l’amour ; Mars est guerrier, symbole de la force humaine ; Saturne est le symbole de la justice ; Jupiter est le symbole des systèmes religieux, des enseignements moraux ; la Lune est le symbole de l’imaginaire, elle est la mère de toutes les idées. Ce sont des symboles extérieurs qui représentent l’état intérieur de l’être humain dans le passé ; aujourd’hui cet état est révolu car il y a une dysharmonie entre la pensée, le cœur et la volonté ; les rapports entre eux ne sont pas normaux. Quelqu’un veut se manifester, aimer, mais il a peur et dit : « Et si celui-ci me trompait ? » Je demande : est-ce que l’amour peut craindre le mensonge ? Le soleil éclaire et réchauffe toutes les créatures bien que certaines commettent des crimes. Ce sont parfois des crimes imaginaires qui existent seulement dans la pensée et qui produisent une dysharmonie extérieure entre les êtres : tu détestes quelqu’un et tu l’imagines te causer du mal : tu te fais du mal tout seul. Il n’existe aucun mal, aucune dysharmonie dans le monde divin, mais dans le monde des humains des malentendus se produisent, causant des ampoules dans les mains, et il faut longtemps pour soigner les ampoules jusqu’à ce qu’elles guérissent ; et si elles ne guérissent pas, elles reviennent vers ceux qui les ont provoquées.

Vous demandez pourquoi le monde est ainsi fait ? Le monde est très bien fait ; il demeure dans les bras de l’amour et de la sagesse, on peut le vérifier, l’expérimenter dans notre vie. Certains religieux disent : « Quittons la terre, allons au ciel » ; les oisifs parlent aussi en ces termes, ils songent à l’argent, à la fortune et disent : « Pourvu que mon père et ma mère meurent plus vite, pour me laisser un héritage afin que je vive dans l’abondance ». Il en est de même en politique : « Pourvu qu’on me donne plus de terres pour mieux vivre » ; on accapare ainsi toutes les terres qu’on convoite sans penser aux conséquences ; la terre que se disputent les humains est léguée par le Seigneur à toute l’humanité, elle n’appartient pas à un seul peuple. Si vous aviez l’amour divin en vous, vous tireriez profit de tous les bienfaits de la terre. J’attire votre attention sur la nécessité de réparer vos anciennes canalisations et de renouveler vos liens que Dieu a tissés. L’homme qui séduit la femme de son ami, qu’il renonce au mensonge ; il enlève la femme de son ami, lui promettant de lui donner tout son amour et elle se montre crédule, mais celui-ci la bafoue et elle revient un jour chez son mari, déçue, épuisée et en haillons, comme le fils prodigue qui revient chez son père pour corriger son erreur. C’est une loi : si le premier mari ne peut pas vous donner l’amour, le second ne vous le donnera jamais non plus ; si la première pensée ne donne pas de fruit, la seconde n’en donnera jamais non plus. Le mal engendre le mal et le bien engendre le bien.

Faites une différence entre l’amour et la foi : l’amour a créé le cœur humain et la foi a contribué à la manifestation de la pensée, elle l’incite à l’action. Donc, la sève de l’intelligence est dans la foi ; être intelligent, c’est avoir une foi absolue et non des croyances. Avoir la foi, mais en quoi ? En l’amour, en la cause originelle, en l’intelligence de la vie. L’amour réfléchit d’abord, puis il parle et tout en lui est saint, pur, conscient. L’amour contient toutes les conditions de développement de l’intelligence, l’amour a les yeux ouverts contrairement à ce qui se dit en faisant référence à « l’amour aveugle ». Si vous entrez dans le monde de l’amour sans la foi, vous créerez la plus grande dysharmonie en vous ; si vous aimez quelqu’un, ne doutez pas de la réciprocité de son amour ; Dieu demeure dans toute forme vivante, dans tout être humain ; dans toutes les formes et dans toutes les créatures se manifeste une seule et même unité : Dieu. Si vous aimez Dieu, Il ne vous trompera jamais ; si vous doutez de Lui, vous éprouverez les amertumes de la vie ; C’est pourquoi on dit que Dieu éprouve tous ceux qui L’aiment.[2]

Vous demandez quelle conclusion tirer de tout ce qui a été dit, que faire ? Je ne tire aucune conclusion, je ne clos pas les choses, mais je les révèle. La logique actuelle assène : « Donne tes conclusions ! » Nous souffrons de tant de conclusions. Voici une conclusion logique contemporaine : l’humain est bipède, donc chaque créature bipède est un humain. Est-ce que cette conclusion est juste ? La géométrie nous enseigne que la distance la plus courte entre deux points est la ligne droite ; on dit en mathématiques que l’unité est la base de toutes les autres unités ; comment est-il possible que l’unité morte, inconsciente puisse former les autres unités ? Donc la première unité est vivante et consciente, elle peut se multiplier. Le soleil aussi est une unité ; savez-vous quelle culture ont les habitants du soleil ? « Y a-t-il des habitants sur le soleil ? – Oui, et ils sont plus érudits et plus civilisés que les terriens ; les habitants les moins instruits du soleil sont des milliers de fois plus érudits et plus civilisés que les plus intelligents sur terre ; imaginez-vous alors comment sont les créatures les plus intelligentes au soleil, combien elles se tiennent plus haut que les plus intelligents des terriens. » Vous dites : « La science affirme que le soleil se trouve en état de fusion, comment des créatures peuvent-elles y habiter ? » Si le soleil est réellement en fusion et qu’il y a des créatures là-bas, cela montre précisément leur degré d’intelligence, capable de leur faire affronter ce feu. Y a-t-il un plus grand feu que l’amour ? Lorsqu’une jeune fille est amoureuse et ne sait pas exprimer son amour, elle dit : « Ce feu me consume ». Pourquoi ce feu la consume ? Parce qu’elle ne peut pas aimer : lorsque deux éléments en opposition ne peuvent pas aimer, ils vont nécessairement brûler. Le pécheur ne peut pas vivre dans le feu de l’amour et se consume ; le juste peut en revanche vivre librement dans ce feu sans brûler. Il est dit que la terre passera sept fois par le feu ; en entendant cela, les pécheurs disent : « Pourvu que ce feu ne se présente pas à notre époque ! » Ce feu vient déjà : hommes, femmes, garçons et filles, tous passeront par le feu ; ceux qui sont prêts s’embrasseront en ligne droite ; ceux qui ne sont pas prêts grinceront des dents : c’est un mouvement en travers. Que tout puisse avancer en ligne droite, sans grincements de dents.

On dit que dans l’autre monde il y aura des grincements de dents. Aujourd’hui, la plupart des gens se trouvent dans la situation du domestique du curé, un certain Stoyan qui a été dépêché par son maître chez un ami avec cinq poissons bien grillés. Il lui a écrit : « Révérend, je t’envoie cinq poissons par mon domestique ». Stoyan a pris la lettre et les poissons et il est parti s’acquitter de la tâche confiée. Comme les poissons le tentaient, il en mangeait un peu en chemin jusqu’à tout finir. Arrivé chez l’ami de son maître, Stoyan lui a remis la lettre. Le prêtre l’a lue et a dit : « Stoyan, il y a ici cinq poissons. – Heureusement que vous les avez trouvés, mon père, je tremblais à l’idée qu’ils aient disparus ! »

Beaucoup ne trouvent les poissons mangés qu’à la lecture des lettres ! La jeune fille lit une lettre : « Ma chère bienaimée, je t’ai envoyé cinq poissons, je t’aime énormément », mais les poissons n’y sont plus, ils sont mangés ; la jeune fille se réjouit, mais ce n’est pas de l’amour : les poissons, l’amour ne sont pas uniquement dans les lettres. Le jeune homme ne doit pas se contenter d’écrire qu’il est prêt à tout pour elle, ce sont des spéculations. J’ai observé comment la jeune femme lit une lettre de son bienaimé ; elle lit rayonnante, puis presse la lettre contre son cœur et se réjouit ; oui, mais les poissons ne sont pas là, Stoyan les a mangés. Qui est Stoyan ? C’est le diable. Ne laissez pas Stoyan porter les poissons, ni écrire des lettres. Lorsque les oiseaux s’aiment, écrivent-ils des lettres ? Ils se rencontrent, s’embrassent et se séparent. Que fait le jeune homme lorsqu’il aime ? Il tourne autour de la maison de la jeune fille, souffre et se tourmente de ne pas la voir, puis lui écrit des lettres ; s’il ne sait pas écrire, il prend un écrivain public et lui dicte la lettre. Il envoie une lettre déjà prête, copiée par l’écrivain public ; il y est écrit : « Depuis que je t’ai aperçue, j’ai perdu la paix, je n’arrive plus à fermer l’œil la nuit ». Je dis à la jeune fille : « Lorsque tu te marieras, toi non plus tu ne pourras plus fermer l’œil. » Si j’écrivais à la jeune fille, je dirais : « Très chère, depuis que je t’ai vue, j’ai commencé à dormir en paix ; auparavant, je ne pouvais pas fermer l’œil, mais je suis en paix à présent, Dieu merci, que cela continue ainsi jusqu’à la fin des temps ! » Quelles lettres s’échangent les hommes et les femmes aujourd’hui ? L’homme part pour les affaires et sa femme écrit : « Depuis que tu es parti, je ne trouve plus le sommeil » et l’homme écrit la même chose : ce n’est pas de l’amour. La femme doit écrire à son mari : « Depuis que tu t’es remis au travail, je suis entièrement rassurée ; ne sois pas pressé de rentrer, mais mène à bien tes affaires. Que Dieu me bénisse ! » L’homme peut écrire dans le même esprit à sa femme. Tandis que maintenant, les deux sont anxieux, ne trouvent pas le sommeil et leurs affaires vont mal. Pourquoi ? Le diable a mangé les poissons, ce sont des sentiments mensongers dont on ne peut rien attendre de bon ; je ne vous reproche pas ces sentiments, mais je dis que c’est un état trompeur. Lorsque l’homme va à ses affaires, la femme doit se réjouir ; même si cela la chagrine parfois, elle ne doit pas lui en faire part, elle doit prier pour lui et lui envoyer de bonnes pensées.

Tout le monde doit cultiver ce type de relations. Deux femmes supportent mal leur voisinage, chacune dit : « Quand serais-je débarrassée de ma voisine ? » Tu n’en seras pas débarrassée, vous êtes toutes les deux en enfer ! Pour en sortir, vous devez vous libérer du mensonge et vous armer de la vérité et de l’amour, le Christ dira alors : « Mon bienaimé, tu ne mens plus », Il tendra la main sur toi et te bénira. Tu dis : « Seigneur, ne vois-tu pas mes souffrances, pourquoi m’as-tu délaissé ? » Dieu répond : « Je suis content que tu te sois éloigné de Moi, tu apprendras ainsi le tourment et tu te libéreras du mensonge, alors J’étendrai la main sur toi et Je te sauverai ».

Se déplacer en ligne droite, c’est suivre la vérité, elle a une seule dimension, elle est le fondement de toutes les dimensions. Le point est une unité, commencement de toutes les unités. Observez comment on tisse : le tissage avance en ligne droite, tous les points se déplacent en même temps dans trois directions. Ainsi, en plus du mouvement en ligne droite, il y a encore d’autres mouvements qui ne se voient pas : ils sont dans les pensées et les sentiments humains. Toutes les créatures, des plus petites aux plus grandes sont en constant mouvement, au rythme des lois divines. Vous ne pouvez pas vous arrêter un seul instant en chemin, si vous vous arrêtez ne serait-ce qu’un instant, vous engendrez une certaine dysharmonie dans le monde divin ; voilà pourquoi, que vous soyez souffrants ou joyeux, ne vous arrêtez pas. Si tu souffres, dis-toi : « Je me réjouis de souffrir » ; tu es enchaîné, dis : « Je me réjouis d’être écroué » ; tu es raillé et houspillé, dis : « Je me réjouis d’être raillé ». Il vaut mieux être raillé que l’inverse : une vie sans moqueries est plus terrifiante que la vie en enfer ; le Christ dit : « Vous êtes bienheureux lorsqu’on médit à votre sujet ; réjouissez-vous car votre rétribution sera grande dans le ciel [3] ». Les cieux représentent un monde d’harmonie.

Maintenant, si vous attendez que les choses s’arrangent de l’extérieur, vous n’arriverez à rien ; quel que soit le gouvernement en place, il assassinera et persécutera comme les précédents ; le monde doit se redresser de l’intérieur, tous les humains doivent prendre conscience qu’ils sont frères, ils doivent prendre conscience de leurs torts et les redresser. Nos contemporains craignent leurs propres idoles, ils ont créé tout seuls leurs idoles, ils les ont sanctifiés, ils les ont priés jusqu’à en avoir peur ; ils priaient Baal et disaient : « Baal, ne nous cause pas de mal ! » Donnez un bon coup de marteau sur Baal, nous n’avons besoin ni de Baal, ni d’idoles ! Allons auprès de Dieu qui nous a créés à Son image et à Sa ressemblance et vivons dans Son amour : c’est le seul moyen de résoudre tous les problèmes scientifiques, toutes les questions sur la vie.

Vous êtes face à de très grands problèmes à résoudre. La terre se réorganisera, de nouveaux éléments, de nouveaux soleils, de nouvelles planètes apparaîtront ; toutes les villes, tous les villages, toutes les églises et toutes les écoles seront balayés, partout ne subsisteront que des résidus du passé ; viendront ensuite la nouvelle science et la nouvelle civilisation qui transformeront l’ancien en un ensemble harmonieux et résistant. Ne regrettez pas l’ancien. Faut-il que les élèves d’aujourd’hui regrettent les bottes fortes[4] avec lesquelles les enseignants éduquaient les élèves jadis ? Les enseignants disaient au sujet de leurs élèves : « Ce sont des bottes fortes qu’il leur faut ». La meilleure botte forte est l’amour, la meilleure botte forte est la foi ; par conséquent, si tu veux redresser l’être humain, mets le entre l’enclume et le marteau de l’amour et de la foi. Personne ne peut éduquer ni redresser par les punitions corporelles, cela ne fait que secouer la poussière des vêtements ; la poussière peut être enlevée même sans secouer. Nos contemporains ressemblent aux femmes qui prennent le balai et passent dans toutes les chambres pour balayer et nettoyer et disent à la fin : « Nous avons balayé ». C’est balayé, mais l’air des chambres est saturé de poussière : au lieu de l’éliminer, elles l’ont répandue partout dans l’air. Un nouveau prédicateur vient parmi les gens et leur dit : « Il faut vivre d’une façon nouvelle et non comme jusqu’à présent » ; il prend le balai et soulève la poussière dans toute la maison ; non, il doit d’abord ouvrir les fenêtres et balayer ensuite. La poussière doit sortir de vos esprits.

Les Bulgares ont besoin d’une nouvelle vie ; ils doivent raisonner de manière différente, commencer avec l’amour ; s’ils décident de créer leur culture, ils n’arriveront à rien, quoi qu’ils fassent ils ne peuvent pas créer une culture supérieure à la culture européenne, on ne peut plus créer de meilleure culture. La race blanche a atteint l’apogée de son développement ; si elle n’attèle pas la force de sa pensée à l’amour, les plus grandes dévastations se produiront : cette culture sera source des luttes économiques les plus âpres pour avoir la suprématie, pour posséder plus et dominer plus ; c’est un processus de destruction et de décomposition ; il est prévu par la nature elle-même, c’est pour cette raison que l’humanité doit prendre une nouvelle direction.

Aujourd’hui tous les êtres humains doués de raison, hommes et femmes, posent pied à terre et se mettent à travailler en toute conscience ; ils ne se demandent pas si Dieu les aime ou non, si les autres les aiment, simplement ils travaillent. Qui est le Seigneur dont ils parlent ? Celui qui vit dans leurs cœurs. Vous dites : « Dieu vit au Ciel », – mais où est le Ciel ? En vous ! Je ne parle pas de la foi d’un moine pieux qui croise les mains sur sa panse et dit : « Je crois. » Tu crois, mais en ta panse et non dans le Seigneur ; il va chez l’évêque et lui dit : « Mon père, je crois en ce que tu crois aussi. » – « Que le Seigneur te bénisse ! »

Je ne parle pas ici de la panse des humains, mais de l’âme humaine qui se nourrit de pensées et de sentiments sublimes : ton bienaimé doit travailler et ne pas rester les bras croisés sur son ventre. Si la jeune fille croise les bras de la même façon devant le jeune homme, cela signifie : « Es-tu prêt à te sacrifier pour mon ventre ? » S’il croise aussi les bras devant elle, cela signifie : « Es-tu prête à me donner de l’argent et te sacrifier pour mon ventre ? » Non ! Les mains doivent rester libres et ne pas être croisées, les jeunes gens doivent s’asseoir côte à côte et se demander : « Sommes-nous prêts à nous sacrifier l’un pour l’autre au nom de l’amour ? » Tous deux doivent renoncer aux biens matériels, mais se montrer prêts à faire leur nid tout seuls pour pondre leurs œufs – par œufs j’entends leurs idées et leurs désirs – alors Dieu leur dira : « Que soit béni votre nid, Je vous enverrai Mon soleil, Mes esprits lumineux pour déverser Ma grâce sur vous et sur vos poussins ».

Je vous souhaite de ne plus pécher, mais cela ne peut se faire d’un coup. Il est important de vous laisser imprégner de votre plein gré par la pensée du bien dans le monde. Méditez sur ce que je vous dis : si vous n’acceptez pas tout, acceptez au moins vingt-cinq pour cent. Je vous laisse mille ans pour accomplir tout ce que je vous ai dit et ce que je continue de dire. Ceux qui jugent ce délai trop long peuvent l’accomplir en cent ans ; si cela leur semble toujours trop, qu’ils l’accomplissent alors en dix ans. Vous direz que dix ans sont encore trop, alors je raccourcis le délai à un an, à six mois, à trois semaines ou à une journée ; si ce délai est toujours trop long, je le baisse à six heures, trois heures, une heure, une demi-heure, dix minutes, une minute ou une seconde ; le plus petit délai est d’une seconde et celui qui le choisit n’a qu’à bien se tenir.

Je vous ai donné différents délais et chacun peut choisir celui qui lui convient ; si vous ne vous glissez pas dans l’un des délais proposés, le vent vous y glissera ; du délai que vous choisirez dépendra la place que vous occuperez : la première ou la dernière. Certains veulent se redresser dans mille ans et restent assis à la première place, les bras croisés sur le ventre. Je ne vous veux pas les bras croisés ! Le bras droit est celui de la sagesse, il est créé pour bénir, le bras gauche est celui de l’amour, il aide les faibles et les souffrants ; donc, lorsque je pose mes mains sur quelqu’un, je lui insuffle de la force par ce geste. Lorsque tu étends la main sur quelqu’un, tu peux diriger sur lui toute la bénédiction ou toute la malédiction du monde ; tu peux être conducteur du mal, mais tu peux être aussi conducteur du bien, tu peux grâce à tes mains exercer toutes les bontés et tous les maléfices. Avant d’étendre les mains on doit se demander : « Suis-je relié à l’enfer ou au ciel ? » Si on est relié à l’enfer, on doit garder les bras croisés sur le ventre ; si on est relié au ciel, on doit alors étendre ses mains sur les pauvres et les souffrants pour les secourir.

« Vous étant dépouillés du vieil homme. » Y a-t-il parmi vous certains qui veulent encore vivre à l’image du vieil homme ? Savez-vous combien de peaux l’homme ancien a écorchées? Les occultistes disent que pour terminer son développement sur terre, l’homme doit se réincarner 777 fois et ceci à différentes époques ; donc il vous a écorché la peau du dos autant de fois, autant de fois vous avez labouré son champ. Qu’avez-vous acquis avec ce travail ? Rien. Maintenant le Seigneur vivant qui vous a créés dit : « Enfants, vous avez revêtu l’homme nouveau qui se renouvelle dans la connaissance, vivez conformément à sa loi. »

Maintenant, en vous observant, je vois que certains m’aiment plus, d’autres moins. Pourquoi m’aimez-vous ? Parce que je donne. Beaucoup croient qu’ils peuvent me tromper pour obtenir plus, mais personne ne peut me tromper. Je ne veux pas être aimé uniquement parce que je donne. Laissez Dieu se manifester librement en vous, manifestez librement ces pensées et désirs que Dieu a déposés en vous à l’origine, avant votre descente sur terre, laissez de côté les pensées et les désirs étrangers et de seconde importance qui vous traversent. Quelqu’un dit : « Je t’aime beaucoup ». Savez-vous que ceux qui déclarent m’aimer beaucoup m’ont causé les pires vilénies, alors que ceux qui me détestent le plus m’ont fait le plus grand bien ? Lorsque je voyageais en Bulgarie, ce sont les communistes qui m’ont le plus aidé ; les prêtres m’insultaient, me dénigraient, envoyaient des gens pour m’espionner. Pourquoi fallait-il m’espionner, ne pouvaient-ils pas venir eux-mêmes auprès de moi ? Je dis : si la Bulgarie accueille mon enseignement elle deviendra une grande nation ; si elle le rejette, elle périclitera.

Le nouvel enseignement est pour tous, pas seulement pour la Bulgarie. Je ne dis pas qu’il faut l’appeler deunovisme, peu importe le nom qu’on lui attribue : il enseigne que tous les êtres sont frères et sœurs entre eux et qu’ils doivent s’aimer ; voilà ce que j’attends de tous, au lieu de caricaturer dans mille ans ma pensée comme on caricature aujourd’hui l’enseignement du Christ. Je ne veux pas que mes paroles soient mal rapportées, je prêche une seule chose : tous les humains doivent s’aimer ; comment doivent-ils s’aimer ? L’amour est un et indivisible, il bâtit le foyer, la famille, la société et l’État. J’aimerais que tout le monde reconnaisse le Seigneur vivant dont on provient. Il existe une volonté, la volonté divine, un Seigneur, le Dieu de l’amour et aucun Deunov. Lorsque vous entrez dans l’amour de Dieu, alors les noms de tous ceux qui ont œuvré pour cet amour s’écriront. Qui a été Deunov dans le passé, personne ne le sait, il viendra à l’avenir sous un autre nom ; on parlera des origines de Deunov, de son père, de sa mère, de son lieu de naissance, etc. D’autres disent qu’il est érudit, qu’il est un homme saint. Non, seul Dieu est érudit, seul Dieu est saint ; si l’amour divin et la sagesse divine demeurent en moi, alors je peux être érudit, je peux être saint ; n’est pas saint celui chez qui ne demeurent pas l’amour divin et la sagesse divine. Les prêtres et les prédicateurs chez qui ne demeurent pas l’amour divin et la sagesse divine ne sont ni prêtres ni prédicateurs. Cela ne signifie pas que vous devez agresser ces gens et dire que l’amour et la sagesse ne vivent pas en eux, mais vous devez être exemplaires et prouver que vous vous distinguez d’eux.

Ainsi, mettons notre amour dans la vérité pour inciter notre pensée au bien et créer la nouvelle vie ; ensuite écoutons la voix puissante du Seigneur vivant pour entendre ce qu’Il nous dit à travers le nouvel enseignement, à travers la science divine ; c’est la science qui peut réchauffer le cœur jusqu’à une température de trente-cinq millions de degrés, alors que la pensée peut acquérir une telle lumière qu’elle saura tout voir. Que la lumière de nos esprits illumine, si ce n’est tout l’univers, du moins notre terre ; viendra un jour où nos maisons seront éclairées par la lumière de nos esprits, il n’y aura plus besoin d’électricité. Dans mille ans il y aura des traces de la science divine, dans trois cent cinquante mille ans elle occupera une large place, et dans cent cinquante millions d’années elle sera reconnue partout comme la science officielle.

Vous dites : « Parler d’époques aussi éloignées nous décourage », mais moi je me réjouis des longs délais, des temps lointains ; lorsqu’on me parle de délais courts, je me bouche les oreilles. Lorsqu’il est question de grands espaces et d’époques éloignées, nous voyons les choses du point de vue des lois divines : elles œuvrent de la sorte ; lorsqu’il est question d’espaces limités et de temps courts, il est question d’asservissement. On dit que le monde spirituel est sans espace, ce qui signifie que l’espace est contenu dans le monde sans espace, c’est celui-ci qui l’a créé ; en ce sens le monde spirituel a un espace, mais le temps et l’espace en son sein ne sont pas comme ceux du monde physique. Cela est en contradiction avec les points de vue philosophiques contemporains, mais ne doit pas vous faire douter : mettez en vous l’amour et la foi comme principes, tentez de connaître l’amour et la foi ; parcourez toute la terre d’un bout à l’autre, allez en dernier recours au Ciel aussi, mais apprenez ce qu’est l’amour et ce qu’est la foi ; ce n’est qu’alors que vous pouvez dire : « L’amour est un chemin vers la perfection ».

Pour aujourd’hui je vous renvoie de l’école en vous souhaitant de ne pas vous embrasser. J’attire aussi votre attention sur la chose suivante : quelles que soient les figures géométriques que vous traciez, qu’elles soient avec des lignes droites – peu importe si ce sont des pentagones, des hexagones ou autres, du moment que leurs côtés soient droits – travaillez avec des nombres entiers et pas avec des fractions ; les fractions sont des nombres pour l’autre monde, celui qui s’occupe de fractions est en tort. Lorsque tu marches à côté de quelqu’un qui porte avec lui la fraction, quoi qu’il te dise, ne le crois pas. Si tu dois un levas à quelqu’un et qu’il te réclame aussi les centimes que tu as oubliés, ne t’attends pas à grand-chose de sa part : les centimes, les fractions concernent l’autre monde, ce sont des grandeurs du monde spirituel, elles ont un rapport à l’esprit humain. Sur terre, il faut travailler avec des grandeurs réelles, et en plus avec des nombres pairs : 2 fois 2, 4 fois 2, etc. Est-ce que sept personnes peuvent vivre sur terre ? Elles ne peuvent pas ; est-ce qu’une seule personne peut vivre sur terre ? Elle ne peut pas ; treize personnes, peuvent-elles vivre sur terre ?– Elles ne peuvent pas ; et douze personnes le peuvent-elles ? Elles le peuvent ; six personnes aussi.

Je dis : mettez votre foi dans la pensée et l’amour dans le cœur pour connaître Dieu en tant que vérité ; lorsque vous connaîtrez Dieu, vous vous libérerez de tous les anciens liens, et lorsque vous rencontrerez votre bienaimé, vous le reconnaîtrez. Connaissez-vous son nom ? Vous ne le connaissez pas. Il est dit dans les Écritures qu’Il viendra incognito ; Il a un langage singulier, pas comme le vôtre. Si vous connaissez la langue divine, vous vous entendrez avec Lui ; seul le connaîtra celui qui a l’amour et la foi en lui. Il a un signe particulier sur son front ; lorsqu’elle Le verra, la sœur dira : « C’est mon frère », l’ami dira : « C’est mon ami ». À l’avenir les gens se reconnaîtront grâce à ce signe ; s’ils le voient, personne ne pourra les tromper. Vous dites que le diable est venu dans le monde et qu’il a mis un sceau sur les humains ; c’est vrai, il n’y a que le Christ et le diable qui posent un sceau. En quoi diffèrent ces deux sceaux ? Maintenant, pour ne pas vous laisser dans l’ignorance, je vous donnerai les traits caractéristiques des deux sceaux. Les traits du sceau christique de l’amour sont les suivants : amour, joie, paix, patience, bonté, humilité, douceur, miséricorde, foi et tempérance ; le sceau du diable est le nombre 666 et ses traits sont : adultère, luxure, envoûtement, jalousie, profanation, etc.

Aujourd’hui, le Christ comme l’Antichrist posent un sceau sur les fronts des humains. Ne craignez rien, et si vous voyez sur le front de quelqu’un le sceau du Christ, tendez lui une main fraternelle ; si vous voyez sur le front de quelqu’un le sceau de l’Antichrist, c’est-à-dire le diable, évitez-le.

Sofia, 13 mars 1921

 

[1] Tous les textes bibliques, cités en début de causerie sont en conformité avec l’édition viennoise de la Bible de 1885 dont s’est servi le Maître Beinsa Duno

[2] « Heureux l'homme qui supporte patiemment la tentation ; car, après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l'aiment. » (Jacques 1, 12)

[3] Luc 6, 22-23

[4] Un appareil dont on se servait dans les écoles au XIX siècle pour infliger des punitions corporelles en serrant les pieds des élèves.

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