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1922_04_30 Se dissoudra


Ani
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Se dissoudra

« Puisque donc toutes ces choses doivent se dissoudre,

que ne doit pas être la sainteté de votre conduite et votre piété. [1] »

2 Pierre 3 :11

Le monde contemporain est habitué aux compliments, aux promesses, aux récompenses ; tant que vous pouvez parler de cette façon, tout le monde vous écoutera. Mais lorsque vous exprimez une vérité factuelle, tous sont dubitatifs et disent : « Ce n’est pas vrai ». Lorsqu’on dit que le monde actuel se dissoudra, ils disent : « Comment est-ce possible, on ne voit pas le moindre signe ». Mais lorsque nous employons le terme « monde actuel », nous ne désignons pas les corps célestes, mais notre monde terrestre. Quelqu’un peut rétorquer : « Nos savants ne l’ont pas encore démontré » ; ils ne l’ont pas démontré, mais ils s’y mettent, il y a des conjectures. Ce sur quoi nous nous tenons n’a pas toujours été aussi immuable que nous le croyons, il y a eu maints bouleversements sur terre. Un autre changement se prépare et son avènement est proche, il se produira en temps utile : il s’agit d’un Nouveau Ciel et d’une Nouvelle Terre où régnera la justice.

Certains parmi vous maintenant peuvent percevoir, comme tous les autres d’ailleurs, uniquement le plan physique. Si quelqu’un doit mourir, ils disent : « Comment mourra-t-il ? » ; ils sous-entendent une sortie du corps, mais quitter son corps, faire le deuil de son corps n’est pas un grand malheur. On demande s’il est possible de vivre sans corps ; cela se peut, tout comme il est possible de sortir de sa belle maison, de son palais et de vivre dans une cabane, sous une tente ; on peut même y vivre mieux car on est au grand air ! L’âme et le corps sont deux choses différentes. C’est bien de posséder sa propre maison, mais je préférerais l’air pur et les rayons du soleil avec une nourriture saine plutôt que cette belle maison ; je préférerais l’air pur, les rayons du soleil et la nourriture saine plutôt que ce château dans lequel l’air pur et la lumière du soleil entrent à peine.

Au sein de ce monde il y a deux plans : nous ne parlons pas uniquement du monde physique, mais aussi du monde des attitudes et des théories que nous avons créées. Par exemple tous les peuples sur le globe, païens ou chrétiens, considèrent que se battre pour son peuple est sacré ; ils pensent à élever leur propre peuple et à lui apporter des bienfaits seulement au moyen des combats et de l’extermination des ennemis ; et tout le monde aspire à la gloire en proclamant : « Notre peuple doit se glorifier » ; il n’y a rien de plus idiot que cette gloire. Dites-moi quel peuple s’est glorifié par la guerre ? Où est l’ancienne Égypte, où est l’ancienne Syrie, où est l’ancienne Babylone, où est Rome ? Tous ont raisonné, comme nous raisonnons de nos jours – et comme les peuples européens contemporains ont raisonné – croyant qu’ils se glorifieraient et amélioreraient leur situation économique en faisant la guerre, mais qu’en est-il ? Ils se sont trouvé sur une planche savonnée, car ils n’ont pas agi conformément à la loi de la justice divine et à la piété qui sont déposées dans l’âme humaine. Chaque créature douée de raison sait ce qui est juste, on n’a plus à enseigner ce qui est juste, et le nier c’est nier l’essence de la vie.

Ainsi, puisque tout se dissoudra, comment devez-vous être dans la sainteté de votre conduite et votre piété ; quel est notre objectif sur terre, quelle est notre mission ? Votre objectif peut être très proche ou très lointain ; votre mission peut très facile ou très ardue ; votre tâche peut être de faire une addition ou une soustraction, une multiplication ou une division, elle peut être de faire une équation avec une inconnue, deux, trois, quatre, etc. Mais vous voulez tous être heureux sur terre, la première chose que nos contemporains recherchent est le bonheur. Pourquoi devons-nous être heureux ? Nous naissons car nous voulons être heureux ; nous étudions car nous voulons être heureux ; nous mangeons car nous voulons être heureux et ainsi de suite ; nous cherchons le bonheur dans toutes les situations de la vie et pourtant ne dit-on pas sans cesse : « Le bonheur est inatteignable, il n’existe pas, il n’y a pas de bonheur dans le monde ». Pourquoi n’existerait-il pas, serait-il quelque chose de physique ? Il n’est pas physique, mais divin. Si deux personnes s’aiment et s’il n’y a aucun mensonge dans leurs âmes, ces deux-là peuvent être heureux ; si ces deux personnes en aiment deux autres dont les âmes n’ont aucun mensonge, aucun intéressement, ces quatre personnes peuvent être heureuses. Moi je peux par exemple rendre n’importe qui malheureux : si vous avez travaillé toute la journée sans rien manger et que la table est mise et que vous attendez pour manger, et si je mange tout sans rien vous laisser, je vous demande si votre bonheur ne sera pas altéré ; si on vous a préparé des vêtements chauds et qu’il fait froid dehors, mais que je vous prends ces vêtements, vous laissant nu, est-ce que je ne vais pas altérer votre bonheur ? Oui, je vais le mettre à mal ; si je mets le feu à votre maison et vous oblige à fuir, est-ce que je ne vais pas altérer votre bonheur ? Si je viens chez vous pour mettre à mal vos convictions et les croyances avec lesquelles vous vivez, sans rien vous donner, est-ce que je ne vous rendrai pas malheureux ? Oui, je vous rendrai malheureux.

Non seulement nous devons faire des promesses aux gens, mais ces promesses doivent se réaliser ; chaque promesse doit se réaliser, doit être authentique, chaque parole que nous prononçons doit être absolument fidèle et authentique. Lorsque je vous dis qu’il y a un monde invisible, ce monde invisible doit être des milliers de fois plus réel, plus immuable que ce monde. Ce monde invisible dont nous parlons viendra sur terre, mais pas cette terre-ci ; il ne peut pas y avoir de bonheur sur cette terre. J’entends par ce mot les conditions dans lesquelles les gens vivent à présent. Lorsqu’ils te croisent, ils te toisent de haut en bas, ils te jaugent, mais qui jaugent-ils ? En général, lorsque quelqu’un meurt, on prend ses mesures pour fabriquer le cercueil : « Il faut, disent-ils, le mesurer ». Nous avons la philosophie des défunts : « Voyons, disent-ils, si c’était quelqu’un de moral ». Exposez-le à la lumière du soleil et vous verrez s’il est moral ou non : s’il commence à sentir il est immoral, mais sinon il est moral ; s’il se décompose, il est immoral. Exposez-le à la chaleur du soleil : s’il fond il est immoral, sinon il est moral. S’il est fait d’eau, il fondra. Bien, exposez-le au soleil : s’il est fait de matière solide et si cette matière se dessèche, il est immoral, mais si elle reste élastique, souple, il est moral.

Maintenant nous définissons ce qu’est la force morale : la force morale est un processus intérieur, une croissance divine de l’âme humaine pour réaliser toutes les idées déposées par le Divin : c’est la règle. Donc chaque âme est ensemencée par les vertus, et celui qui l’a envoyé lui a donné des conditions pour réaliser leurs bienfaits : ces bienfaits seront le bonheur. Donc, dans le monde nous n’avons pas le droit d’arrêter quiconque sur son chemin divin. Lorsque nous, les chrétiens, quel que soit notre crédo, prenons conscience qu’il y a déposés en nous certaines vertus, certaines forces, certaines aptitudes, certains sentiments divins qui doivent se réaliser, nous devons alors leur donner des conditions pour se développer – c’est cela la force morale. Ce n’est pas moral de prêcher à quelqu’un que le purgatoire existe, nous savons ce que c’est : nous sommes dans le purgatoire en ce moment. On nous prêche le purgatoire ; je n'ai pas vu de pire purgatoire que la terre, je m’y trouve maintenant et je ressens ses flammes : le plus grand purgatoire est ici sur la terre. Ma situation est semblable à celle de ce petit ange qui avait entendu parler des humains et a demandé à un grand ange : « Descends-moi chez ceux que Dieu a créés à Son image et à Sa ressemblance pour voir ce qu’est la terre ». Le grand ange l’a emporté dans ses bras sur terre. Les humains se battaient et répandaient partout des souffrances. « Je t’ai demandé, a dit le petit ange, de m’emmener chez les humains qui sont à l’image et à la ressemblance de Dieu tandis que tu m’as emmené dans le purgatoire. » « Ce sont eux, a dit le grand ange, les humains à leur stade actuel. » Quelqu’un peut rétorquer que ce feu est circonscrit ; non, il n’est pas circonscrit, il est partout : entre enseignants, prêtres, croyants, ce feu brûle partout. Si deux parmi vous s’assemblent et s’aiment, il y aurait de telles flammes autour d’eux qu’on ne pourrait pas s’en approcher. Nous sommes comme des poules qui grillent sur une broche et qu’on retourne d’un côté et de l’autre.

Vous devez d’abord vous débarrasser du vieux diable de l’illusion, le diable de ces choses trompeuses qui ne peuvent pas rendre votre vie heureuse. Quelle sera votre situation si on met sur votre dos cinquante kilos d’or et si deux gendarmes vous encadrent, mais qu’en arrivant chez vous – et croyant vous être prémunis, vous receviez un coup de fouet avec les mots : « On vous déleste de l’or ! » Je vous demande ce que vous avez gagné. Je demande ce qu’a gagné cette jeune fille à qui on dit : « Tu seras heureuse si tu le prends pour mari : il a des maisons, des champs, sa mère a telle situation et ses frères… » et ainsi de suite, et elle, la pauvre, se dit : « Dieu merci, ma souffrance prend fin » et elle l’épouse. Mais quatre mois plus tard on la voit inconsolable, et pourtant elle prétend : « Je pleure de joie, je pleure de trop de bonheur ». On soupire toujours de trop de bonheur ; comme elle est noble, elle se tait, elle est déjà embrochée et se fait griller mais ne dit mot. Pourquoi ? Parce que les anciens disent : « Ne dites pas aux jeunes que nous souffrons, de façon qu’ils viennent aussi pour voir quelle est la souffrance de se faire embrocher ». Les anciens qui ont cru, n’y croient plus, en revanche ils veulent convaincre les jeunes d’adopter aussi ce crédo : « Il y a en effet un au-delà, il y a un Seigneur ».

Je ne reproche rien à ces affirmations, je ne les conteste pas : il y a du pain, il y a de l’eau, il y a donc des conditions propices. Lorsque je dis : « Il y a du pain que je peux assimiler, qui peut me servir dans ma vie », l’idée est déjà toute autre. Dieu est en nous et en dehors de nous, ce sont deux concepts différents : Dieu qui existe quelque part, qui a créé tout l’univers et moi qui n’ai aucun rapport à Lui, aucun lien à Lui car Il est à l’extérieur, ceci promeut une certaine idée ; mais si je peux prendre part aux bienfaits qu’Il a créés et que j’y suis, alors l’idée est toute autre. Nous ne prêchons pas un Seigneur abstrait, non, non ; nous prêchons un Seigneur, un amour qui vient ordonner la vie et démontrer que le bonheur est possible sur la terre, mais non sur cette terre. Lorsque Pierre dit que la terre brûlera, je m’en réjouis : il y aura une nouvelle terre et un nouveau ciel. Selon ma compréhension un hôpital doit être brûlé tous les quarante ans ; pourquoi ? Il y a dans cet hôpital tant de gémissements, tant de crachats, il est si imprégné de ces pensées douloureuses, de ces miasmes, que celui qui y entre n’en sort pas en bonne santé ; et les médecins essaient en vain de guérir les malades, ceux-ci sont contaminés par les pensées même des autres malades. Et je dis : au bout de quarante ans, jetez une allumette et brûlez cet hôpital pour en créer un nouveau, un nouvel hôpital est préférable à l’ancien. Par conséquent, selon la même loi, les formes – non les principes – des religions changent, tous les mille à deux mille ans le Seigneur envoie quelqu’un du Ciel sur terre pour bâtir un nouvel hôpital. Lorsque de tels bienfaiteurs apparaissent certains disent : « Comment, nous avons déjà un ancien hôpital et nous n’avons plus de crédit pour un nouveau ». Je dis : brûlez ces hôpitaux, je vais vous créer un nouvel hôpital dans lequel vous vous soignerez de façon plus efficace.

Un prêtre orthodoxe, un frère, qui maintenant est parti de l’autre côté me racontait son histoire – j’ai le droit de vous la raconter – Il avait lu l’Évangile et était arrivé à une compréhension profonde de l’enseignement du Christ, il disait : « Je ne dois pas appliquer cet enseignement comme un curé, je veux l’appliquer comme le Christ l’a enseigné, il faut être exemplaire. Je vois que les choses doivent changer, mais je ne m’y mets pas, j’attends un an, deux ans, trois ans. Les Russes[2] sont venus, mes granges se sont remplies de blé, il y avait à boire et à manger. Mais j’entendais dans mon for intérieur : « Tu dois distribuer tout cela, tu dois être un prêtre orthodoxe exemplaire ». J’hésitais toujours. Une nuit, je me vois dans un champ immense, empli de monde : des milliers et des milliers de personnes qui passaient par un défilé étroit, entouré de deux grands fours. Et en approchant, j’ai vu des individus en noir qui les prenaient et les jetaient dans la géhenne. Je me suis dit : « Je vais finir là-dedans ». En approchant, moi-aussi je suis attrapé pour y être jeté, mais le Christ apparaît et dit : « Cet homme est à moi, ne le jetez pas ». En se réveillant après ce rêve, il s’est décidé à vivre pour le Christ et, c’est animé par cette foi qu’il est parti de l’autre côté, et je crois qu’il est maintenant auprès du Christ. Il n’est pas seulement au Ciel, mais aussi parmi nous. Il y avait en cet homme un vécu réel auquel il a consacré sa vie, et il y avait en lui quelque chose de jeune, on s’étonnait de sa fin de vie, il vivait comme un jeune, vivait avec une grande vérité, il y avait un crédo dans son âme, pas seulement en théorie. Aujourd’hui, lorsque le Christ approche, il dit ceci : « Vous êtes dans le champ, la géhenne brûle et les gens s’y dirigent ».

Que vous dit ce verset de Pierre ? « En sainteté et en piété ». N’est pieux que celui qui comprend la grande loi divine de l’amour, celui qui comprend que toute créature peut souffrir, que toute créature aussi petite soit-elle a certaines aspirations. Lorsque nous venons à comprendre que toutes les créatures veulent être heureuses et ne veulent pas souffrir, nous sommes sur le chemin de la vie divine. À présent, nous croyons que nous sommes les seuls à souffrir et que les autres ne souffrent pas. Nous ne devons vexer personne, nous devons être sincères et ne pas vouloir causer de mal et de souffrance à quiconque ; non seulement je suis tenu à prononcer une parole douce, mais de plus je dois la dire du plus profond de mon âme ; et lorsque je vous fais un bien, je dois le faire comme si je le faisais à moi-même. Vous êtes attristés alors que j’ai lu un beau livre qui m’a réconforté ; je te le donne et je dis : « Frère, lis-le, je veux avoir ton avis » ; tu le liras et tu te sentiras heureux. Cela veut dire que je suis au bon endroit, que j’ai un bon déjeuner et je dis : « Viens chez moi, j’ai trouvé un four où le pain est très bon » ; je mets ce pain sur la table, je donne la moitié du repas à mon frère, je prends l’autre moitié et nous faisons un excellent déjeuner : c’est cela avoir des sentiments communs. Lorsque tu vois ton frère dans les souffrances, dans la misère, dans les privations, alors partage avec lui ton repas, non seulement sur le plan physique, mais aussi sur le plan spirituel : c’est l’Enseignement que le Christ a prôné. Il dit : « J’ai été malade et vous n’êtes pas venus, j’ai été affamé et vous ne m’avez pas nourri, j’ai été assoiffé et vous ne m’avez pas désaltéré, j’ai été jeté en prison et vous ne m’avez pas rendu visite [3] ». Personne n’est allé le voir. Il y a quatre choses pour lesquelles le Christ jugera le monde chrétien.

Je demande aux peuples chrétiens d’aujourd’hui s’ils ont appliqué cet Enseignement ? Ils ne l’ont pas appliqué. Et comment ont agi ces peuples chrétiens durant la guerre ? Je crois qu’on exige cent milliards de l’Allemagne, mais s’ils avaient utilisé ne serait-ce que cinquante milliards pour l’Europe, elle ressemblerait à un jardin d’Eden. N’avaient-ils pas ce choix ? Oui, mais ils manquaient de connaissance ; ils entretenaient le principe de la vanité et non le principe de l’amour, et c’est pourquoi ils ne l’ont pas fait. Et autre chose attend maintenant le monde actuel. Maintenant, soyez sereins, ne croyez pas que je suis en train de prophétiser ; je ne parle pas en mon nom, mais je vous dis ce que les autres ont prédit. Un savant américain le prétend : l’Europe serait mise à mal. Pour moi les souffrances physiques des gens importent peu, elles sont le résultat de leur vie spirituelle. De notre point de vue, selon la compréhension de la science occulte, la terre d’aujourd’hui, puisqu’elle est contaminée, doit faire place à un nouveau monde, une nouvelle matière ; il faut déverser une nouvelle vie puisque cette vie est viciée. Si vous introduisez un loup dans une forme quelconque, celle d’un mouton ou d’un humain, d’un bœuf, d’un cheval ou d’autre chose, ce loup restera loup quelle qu’en soit la forme. Si vous mettez cette intelligence de loup dans une forme humaine, cet humain deviendra érudit mais gardera toujours les coutumes du loup et vous ne le changerez d’aucune manière. Il faut donc insuffler une nouvelle vie dans cette forme humaine, nous ne pouvons rien faire avec notre ancienne vie, et c’est pour cela que le Christ dit : « Si vous ne naissez pas de nouveau » c’est-à-dire si une vie nouvelle ne vient pas, un courant divin nouveau, vous ne pouvez rien obtenir dans cette ancienne forme, c’est une grande loi dans le monde : le nouveau doit venir en vous. Faites l’expérience suivante : barrez les rivières qui alimentent un lac, faites en sorte qu’aucun ruisseau ne vienne plus s’y jeter et vous verrez que peu de temps après ce lac se dégradera ; plantez n’importe quel végétal, laissez-le sans air et sans lumière et il s’étiolera ; il faut déverser continuellement la lumière et l’air, déverser la nouvelle vie. La lumière apporte la vie et l’humidité apporte la vie ; oui, il faut que cette vie nouvelle s’écoule constamment dans notre âme.

Maintenant, je n’ai pas pour but de réprimander quiconque, je ne suis pas envoyé pour réprimander, mais j’ai un droit, j’ai le droit de vous dire, si j’entre dans votre maison : « Frère, votre maison est faite selon toutes les règles divines, simplement ouvrez les fenêtres pour laisser entrer plus de lumière » ; et si vous ne les ouvrez pas, on vous mettra une amende, on vous sanctionnera. Vous direz : « Nous n’avons pas ouvert depuis si longtemps » ; parce que vous n’avez pas ouvert depuis si longtemps, votre vie jusqu’à là a été contre nature, vos visages ont changé et vous êtes devenus chétifs. Ouvrez toutes les fenêtres, tirez tous les rideaux et laissez entrer plus de lumière, plus d’air, puis refermez-les lorsque ce sera bien aéré. Vous pouvez aussi faire cet essai.

Vous les gens d’aujourd’hui vous souffrez d’une illusion. Un vieux loup, couvert d’une peau de mouton se rend auprès d’une jeune brebis qui venait de mettre bas. Ce « mouton » se présente et dit : « Je veux éduquer ton fils. Comme tu le vois, nous les anciens, nous avons une culture singulière, nous ne sommes pas bêtes comme vous. Vous avez des sabots alors que nos pattes sont formées différemment. Je suis un mouton comme tu le vois, mais mes pattes sont souples et elles cachent – il montre ses griffes – une arme de défense. De longue date nous avons compris qu’il faut nous défendre. Lorsque ton fils viendra avec moi, je le lui enseignerai. Nos gueules sont comme les vôtres, mais nous avons appris, en plus de paître l’herbe, à avoir aussi des dents acérées pour intimider nos ennemis ». Convaincue, la jeune brebis a dit : « Si mon fils peut devenir comme toi, je te le confie, maître ». « Je le prends et tu verras quel gaillard il sera à son retour ». Il le prend, le met sur son dos et l’emporte. La brebis dit : « Bonne chance, fiston, j’attendrai ton retour avec confiance ». Quelqu’un le croise et lui demande : « Où vas-tu ? ». « On me l’a offert gracieusement, je vais voir ce que j’en ferai ». À votre avis, comment l’éduquera-t-il ? De la même façon que lors des fêtes de Saint Georges.[4]  Leurs peaux seront vendues aux tanneurs et se retrouveront ensuite sur votre dos, vous en ferez des pelisses, c’est ainsi que vous rendrez les fils des brebis à leurs mères. C’est vrai non seulement pour des agneaux, mais aussi pour des humains ; c’est ainsi que nous pervertissons les âmes : lorsque nous prenons une âme innocente comme une brebis, nous l’écorchons vive après un certain temps et nous n’en gardons que la peau.

Faites un essai : qui sont les chrétiens prêts à sacrifier tous leurs avoirs pour l’enseignement du Christ s’il venait, sans penser à demain ? Combien de chrétiens sont capables de tout donner ? Ils diront : « Il ne faut pas se montrer naïf ». Une autre question dans ce cas : vous qui êtes si intelligents, combien êtes-vous à avoir assuré vos arrières ? Combien de chrétiens sont capables de tout sacrifier et de le faire avec intelligence, car même le sacrifice peut révéler la vanité. Si quelqu’un décidait de payer un ou deux milliards aux Bulgares, il dirait : « Vous graverez mon nom dans l’histoire pour des siècles et des siècles ; vous pouvez vous combattre, commettre tous les crimes, mais mon nom doit être inscrit dans les livres : j’ai donné deux milliards pour la Bulgarie ». Je ne prône pas cet enseignement-là, je dis ceci : je paierai toutes vos dettes, je paierai même plus pour vous, mais à une condition : que vous bannissiez le mensonge de vos vies, et que la paix, l’amour, la liberté et la justice règnent dans vos maisons, que hommes et femmes vivent dans la joie. Je paierai toutes vos dettes, voici, je prends le pari avec les Bulgares, je veux faire une expérience avec eux en tant que peuple, et si je ne tiens pas parole qu’ils me crachent dessus. Mais je veux qu’eux aussi tiennent parole : qu’il n’y ait pas de larmes dans les maisons bulgares, que l’ordre et la justice règnent partout, qu’il n’y ait pas de malheurs et qu’ils soient prêts à mourir pour tenir la parole donnée et à se sacrifier pour autrui. Que les Bulgares soient d’accord afin de voir si cet enseignement est juste ou non. Voilà, le Seigneur veut vous faire un bien et vous direz : « Réfléchissons à présent. Qu’est-ce que c’est que cette philosophie, il parle en métaphores, de façon abstraite, alors que nous devons comprendre avec précision ». Il y a en effet des choses secrètes, abstraites, et je n’ai rien contre cela, mais certaines choses ne sont ni secrètes ni abstraites.

« En piété ». Nous avons tous maintenant besoin de piété. Nous et le peuple bulgare dans son ensemble, nous avons besoin de piété : les gouverneurs, les prêtres, les mères, les pères, les commerçants et ainsi de suite, nous avons tous besoin de piété. Si tu entres dans une échoppe et si on te dit : « C’est un tissu en laine », tu dois avoir la certitude que c’est réellement de la laine ; tu vas dans une boulangerie et on te dit : « Ce pain est pur », tu dois avoir la certitude de sa pureté ; si tu vas emprunter de l’argent, tu dois savoir qu’on ne te plumera pas ; il ne faut pas ressembler à ce Bulgare de Provadia[5] qui a emprunté du blé à un Turc et qui, après avoir remboursé huit ans durant avait toujours une dette de quatre-vingt boisseaux de blé ! Est-ce qu’un peuple peut prospérer dans ces conditions ? Les peuples européens d’aujourd’hui ont fomenté la guerre et les vaincus doivent maintenant payer quatre-vingt boisseaux de blé ; ils pensent que ce Seigneur qui est au Ciel leur pardonnera ; non, Il ne leur pardonnera jamais ! Ne fais pas de violence à ton prochain.

Maintenant, certains vont rétorquer : « Nous avons assuré nos arrières et si ce monde périclite nous mangerons et nous boirons ». Non, non, ce monde périclitera d’un côté et sera renouvelé de l’autre : c’est ainsi qu’agit Celui qui crée de nouvelles formes dans lesquelles sera insufflée une nouvelle vie, et où redémarrera le Divin. Cela débutera de la même façon que le poisson qui est sorti de l’eau pour vivre sur la terre ferme, de même nous pouvons vivre dans d’autres conditions, ce n’est pas impossible. Le mode de vie actuel n’est pas le seul qui permet l’essor de la vie humaine ; il y a d’autres conditions propices aux gens d’aujourd’hui. Il ne faut pas se créer de fausses idées par son imagination, je suis du côté de l’expérience à mener : viens et expérimente. Je t’emmènerai à la source pour te faire boire ; je demanderai : « Comment trouves-tu cette source ? » Ou bien je t’emmènerai vers le pain, je te donnerai à manger, je te laisserai du temps : un jour, deux, trois et je te demanderai : « Comment le trouves-tu ? » Je te donnerai un livre à lire et tu devras t’en faire une idée par toi-même. Ta pensée, ton cœur doivent être en accord avec la vérité que Dieu a déposée en ton for intérieur. Je vous mettrai dans ces conditions. Et si j’osais vous mentir, je mentirais à Dieu et Il me dirait : « Tu ne dis pas la vérité ». Tu parleras à Dieu avec vérité, car en même temps que je parle et que vous m’écoutez, vous vérifiez. En disant la vérité, je testerai la façon dont vos cœurs accueillent cette vérité. Vous direz maintenant : « Pourquoi un seul doit-il parler ? » C’est la loi : un seul parlera et plusieurs écouteront, ce n’est pas une contradiction. Nombreux sont ceux qui travaillent : vous prendrez cette vérité et vous la ferez travailler ; on attend un grand travail de votre part dans le monde ; dans ce cas précis vous pouvez faire plus que moi dans vos conditions de vie actuelles : vous prendrez cette graine pour la planter. Vous vous tenez maintenant devant ce terreau et vous dites : « Qu’est-ce que je peux faire dans le monde ? » Vous pouvez faire beaucoup et il n’est pas question d’inscrire votre nom ici-bas sur terre, il est question de ceci : que Celui qui vous a envoyé sur terre, que ce Grand Amour, Dieu, soit satisfait ; lorsque vous sèmerez le bien, Il le fera germer; ensuite Il vous dira : « Vous avez bien agi, Je m’en réjouis, Je le ferai croître » ; lorsque tu sèmeras la graine, le Seigneur dira : « Je ferai pousser le bien que vous avez planté ». Cet arbre que vous plantez est le vôtre et vous cueillerez ses fruits, je ne viendrai pas prendre le fruit. Et Paul dit : « C’est moi qui plante, mais c’est Dieu qui fait croître[6] ».

La piété doit croître en nous, mais non de façon automatique. Nous ne devons pas distribuer notre fortune inconsciemment, mais nous devons d’abord en avoir la disposition d’esprit. Quelqu’un dit : « Je donnerai ma maison », mais l’autre y entre et n’en sort plus. Tu prends un locataire qui dit : « Je suis honnête, je paierai mon loyer », tu dois croire ses paroles, mais il emménage et ne paie plus : il n’est donc pas honnête et ensuite tu te retrouves au cœur des conflits. Et le propriétaire dit : « Je suis honnête », mais il augmente constamment le loyer, il demande la moitié du salaire du locataire en loyer, alors je pose la question : s’il a un salaire de quatre cents levas, peut-il vivre décemment avec deux cents levas ? Il ne le peut pas. Et les gens cherchent d’autres ressources ; d’où les obtiendront-ils ? Des peaux des moutons. Il se peut que les forêts disparaissent, que les animaux se raréfient, d’où viendront ces autres ressources ? Nous devons être raisonnables dans la vie d’aujourd’hui, manger autant qu’il nous est donné, or nous mangeons plus qu’il ne faut, nous faisons des maisons plus grandes qu’il ne nous faut ; chacun a besoin d’une grande pièce, exposée au soleil, mais certains en ont quatre ou cinq, tandis que d’autres n’en ont pas une seule.

Si nous venions à examiner notre vie intérieure, la même anomalie existe partout et toujours à cause des enseignements mensongers. Un Bulgare lit la Bible et dit : « Tout ceci n’est pas vrai ». Tu dois en fin de compte fonder ta vie sur ce qui est vrai, mais qu’est-ce qui est vrai ? La seule chose vraie dans le monde est l’amour intelligent, non l’amour d’aujourd’hui qui fait pleurer les gens : ce n’est pas de l’amour ; l’amour intelligent est celui qui crée, qui fait croître. Il est dit dans les Écritures que le Seigneur est bienveillant, miséricordieux et patient. Dans le monde, lorsque nous détruisons systématiquement, les petites créatures pleurent. Dieu travaille constamment. Pourquoi ? Parce que nous détruisons constamment. Dieu est contraint d’œuvrer, de leur créer de nouvelles formes, de les mettre dans d’autres conditions. Un agneau vient, nous l’égorgeons, il revient une deuxième fois, une troisième, une quatrième fois et ainsi de suite, et nous causons sans cesse de nouvelles souffrances tout en implorant le Ciel d’être heureux un jour. Le Ciel doit commencer ici, sur la terre, dans la vie actuelle. Et vous tous qui m’écoutez – non seulement vous mais l’ensemble du peuple bulgare – vous comprenez tous l’amour, chacun le comprend. Comment ne pas le comprendre, il ne faut pas longtemps pour établir si je suis honnête ou non : il suffit d’une seule journée. Deux, trois ou sept jours à mes côtés vous suffisent pour voir si je suis honnête ou non. Si nous vivons dans une chambre, si pendant une semaine j’apporte de l’eau à l’ami qui entre dans ma chambre, si je l’aide et range ses affaires, je suis quelqu’un de bien ; s’il m’apporte de l’eau et range mes affaires, il est un homme de bien. Selon ma compréhension, celui qui travaille est bon. Le Christ n’est pas venu pour se reposer, mais pour travailler, pour servir. Tout être qui travaille et sert son prochain est bon, c’est ma règle. Si tu ne travailles pas pour les autres, tu n’es pas bon. Si je passe ma journée à penser à moi-même, comment améliorer ma situation, je ne suis pas bon ; mais si dans la journée je songe à ceux qui souffrent, si je pense constamment à éliminer les souffrances, je peux ne rien faire, mais par mes pensées je suis quelqu’un de bon intérieurement. Si vous agissez de la même manière, vous êtes bons. Le bon doit conserver sa condition intérieurement. Rien ne m’empêche de labourer le champ avec mes bœufs tout en continuant à songer comment secourir mon prochain.

Quelles que soient les conditions, nous devons être habités par une idée essentielle : comment secourir notre prochain. Vous dites : « Je suis pieux ». Je peux en l’occurrence bénéficier des meilleures conditions : être prêtre ou évêque et penser que les journaux feront des éloges sur la qualité de ma causerie et me complimenteront ; qui que ce soit, je considère qu’il est mauvais puisqu’il attend des journaux des compliments sur sa causerie ; dans ce cas, malheur à ce peuple. Non, ce sont les cœurs et les pensées des humains qui doivent dire si cet évêque est bon. Nous appliquerons ce principe maintenant. Nous ne condamnons pas les évêques car n’importe qui à leur place serait exposé à une grande tentation, soyez reconnaissants que le Seigneur ne vous ait pas fait évêques pour avoir droit à : « Mon saint père ! » Seul Dieu est saint dans le monde, et celui qui ne raisonne pas de la sorte est dans l’erreur. Je suis saint dans la mesure où Dieu demeure en moi, c’est-à-dire tant que cet amour demeure en moi. Lorsque je me sacrifie pour mon prochain et pense aux autres, je suis un saint homme ; si on cesse de penser aux autres et qu’on ne pense qu’à soi-même, on s’obscurcit : c’est ainsi qu’on vous voit du Ciel.

« Vivez dans la sainteté et la piété ». Nous devons nous encourager de ce point de vue. J’approuve un communiste lorsqu’on dit : « Il n’est pas croyant, mais il agit bien ». J’approuve le prêtre s’il pense à son frère et fait du bien. Cet homme, même communiste, qui pense à son prochain sans se préoccuper de Dieu, je l’approuve. S’il fait le bien sans Dieu, pendant qu’un autre ne fait pas de bien avec Dieu, qui se tient plus haut ? Le premier place le Seigneur dans son âme alors que le deuxième Le place en dehors. Tous ceux qui se sacrifient pour leur prochain, peu importe qui ils sont, sont le bienfait d’un peuple, tandis que ceux qui ne se sacrifient pas n’en font pas partie. Pour s’aimer soi-même, il faut aimer son prochain, car ces trois commandements sont liés : amour envers Dieu, amour envers son âme et amour envers le prochain : c’est une seule loi qui se manifeste. Celui qui aime Dieu montre qu’il est dans le pur monde divin ; celui qui aime son âme – ce qui signifie qu’il ne lui fait aucune violence – vit dans le monde spirituel ; enfin celui qui aime son prochain est dans le monde physique. Ce sont trois grands commandements : le prochain, mon âme et Dieu, c’est la Sainte Trinité, et de ce point de vue j’embrasserai ce frère lorsque je le verrai. À l’avenir les pieux doivent embrasser les pécheurs, et non pas les pécheurs les pieux. Car le pieux qui embrasse le pécheur transmettra ses vibrations, son élan, ses désirs, et le pécheur s’élèvera. C’est pareil dans la nature : c’est le Soleil qui vient d’en haut et nous embrasse sans relâche sans attendre que nous l’embrassions. C’est donc le Divin qui agit constamment en nous.

Souvent on me demande : « Est-ce que le Seigneur m’aime ? » Si quelqu’un prétend que Dieu ne vous aime pas, il ment sur toute la ligne ; Dieu est le seul être qui vous aime, que vous soyez souffrants ou joyeux Il reste le même. Lorsque vous souffrez, Il dit : « Je me désole que vous n’ayez pas agi selon Ma loi, redressez-vous », et lorsque vous vous redressez, que vous êtes enjoués, le Seigneur dit : « Je me réjouis aussi d’avoir été écouté ». Dans la souffrance comme dans la joie c’est Dieu qui vous parle : c’est une des grandes vérités. Lorsque je dis : « Réjouissez-vous dans la souffrance et dans la joie », c’est parce que le Seigneur vous parle. Vous ne comprenez pas le Seigneur dans la souffrance tandis que vous Le comprenez dans la joie, mais dans les deux cas c’est Dieu qui s’adresse à vous dans votre for intérieur ; Il est le seul Être qui puisse vous rendre civilisés et intelligents, développer votre pensée ; lorsque nous accueillons cet Être en nous, nous élevons nos pensées et nos cœurs. Nous devons croire en ce Seigneur vivant, L’accueillir en nous tous, c’est Lui qui œuvre dans le cœur de chacun. Certains viennent m’interroger sur l’existence du Seigneur dans le monde ; je dis : mon frère, il y a un Seigneur, il y a un Seigneur, Il est en toi. « Je ne L’ai pas encore vu, j’ai toujours été affligé. » Je me réjouis de tes souffrances, car le Seigneur est en toi ; lorsque tu souffres, le Seigneur est en toi, donc Il ne t’a pas abandonné, Il t’aime. Les Écritures disent aussi : « Le Seigneur châtie celui qu’Il aime[7] », autrement dit, Il l’éduque.

Alors, ces anciens points de vue apparaissent et prônent de nous éloigner du monde, mais de quel monde ? Du monde des mensonges, de l’injustice, de l’insincérité ; nous devons nous en éloigner de tout ce qui nous entrave. Et ce monde, pour le prendre comme exemple, ne sera qu’un tas de débris si vous y revenez dans mille ans, comme les débris qui témoignent dans les musées de l’existence d’une créature antédiluvienne. Et les crânes des humains d’aujourd’hui – je l’ai dit aux savants – peupleront demain les musées. Les types anciens que vous allez étudier se distingueront des nouveaux types. Et vous demanderez pourquoi les uns vivent d’une façon, et les autres d’une autre ; je vous expliquerai pourquoi : si vous donnez un violon percé à un violoniste distingué, que peut-il jouer ? Rien, ce violoniste a besoin d’un violon à la hauteur de son génie, alors qu’un autre ne pourra guère jouer même si on lui donne un violon de grande qualité. Ainsi donnez un instrument remarquable au violoniste doué et donnez le violon percé à l’ignorant pour qu’il s’exerce. À l’avenir on donnera tous les mauvais instruments à ceux qui n’ont pas appris à jouer.

Ainsi Pierre dit : « Puisque donc toutes ces choses doivent se dissoudre, que ne doivent pas être la sainteté de votre conduite et votre piété ». La future culture qui vient est celle de la piété. Je parle dans votre langue : vous devez avoir une pensée emplie de lumière, souple, élastique et sagace, qui puisse saisir aussitôt la vérité ; avoir un cœur si pur que chacun puisse voir son reflet dans ce cœur ; avoir une âme, obsédée par la vérité dans laquelle ne se trouve aucune tromperie. Lorsque cette vérité viendra dans nos âmes, il n’y aura pas de lien de dépendance, on ne vous dira pas : « Tu m’as promis, tu dois le faire ». Je dirai : « Mon frère, si tu aimes, si l’amour dans lequel tu demeures te le permet, ce que tu veux faire, fais-le ». La loi sera ainsi. Et je ferai aussi ce que mon amour me dicte. Je ne dirai pas : « Tu t’es engagé, tu m’as promis, c’est une honte », mais tout se fera au nom de l’amour. Nous aurons un monde sublime et nos visages seront beaux et lumineux. L’homme ne viendra pas dire au prédicateur : « Fais un peu peur à ma femme, fais cette sorte de prêche » ; ni la femme de dire : « Prêche pour mon mari car il est brutal ». Maintenant les hommes enseignent au prédicateur comment prêcher aux femmes, et les femmes comment prêcher aux hommes. Puis le père vient et dit : « Prêche à mon fils, inspire-lui la peur » ; vient la mère, elle lui enseigne aussi comment prêcher à sa fille ; c’est au tour du maître de dire : « Fais peur à mon domestique, il doit obéir à son maître » ; et le domestique de venir : « Fais un peu peur à mon maître ». Ainsi, le prédicateur a tant de conseillers qu’il se tient et se gratte la tête : « Qu’est-ce que cette femme m’a dit déjà ? » et il se met à faire peur aux hommes. Elle revient et le remercie. Mais l’homme revient aussi : « Sais-tu quel a été l’effet de ton prêche sur les femmes ? »  Une autre fois il prêche en faveur des hommes. C’est au tour du père, il donne aussi des conseils ; le prédicateur se gratte de nouveau la tête et se demande comment faire peur au fils. Il ne faut pas effrayer, mais prêcher avec sincérité, honnêteté et franchise ; il doit dire au fils : « Ton père t’a donné la vie, il t’aime et tu dois l’aimer ! Être fils est quelque chose de noble ». Pourquoi effrayer la fille, je lui dirai plutôt : « C’est remarquable pour une fille d’aimer sa mère, ta mère t’a donné la vie. Il n’y a rien de plus noble que d’aimer ta mère de tout ton cœur ». Quant à la mère, je lui dirai : « Toi qui as donné la vie, il n’y a rien de plus noble que d’aimer ta fille ! Ne la contrains pas, ne la mets pas dans la géhenne ». Laissez la fille, qu’elle choisisse le chemin qu’elle souhaite emprunter ; laissez votre fils noble, votre fille noble dont la pensée, le cœur et l’âme sont à leur place, laissez les avancer comme Dieu les guide. Laissez l’homme et la femme ; mais de quel homme parlons-nous ? De celui dont la pensée, le cœur et l’âme sont à leur place ; de quelle femme parlons-nous ? De celle dont la pensée, le cœur et l’âme sont à leur place. Voici ce que j’enseigne aux gens.

Quelqu’un dit : « Le Maître a dit ainsi ». Qu’est-ce que j’ai dit ? J’ai dit : l’homme dont la pensée, le cœur et l’âme sont à leur place doit être aimé par sa femme et elle doit tout accomplir pour lui, et prendre soin de lui ; j’ai dit : la femme dont la pensée, le cœur et l’âme sont à leur place doit être chérie par son mari comme une fleur, il doit tenir à elle comme à la prunelle de ses yeux ; j’ai dit : le fils dont la pensée, le cœur et l’âme sont à leur place doit être chéri par son père car il est son avenir ; j’ai dit : la fille dont la pensée, le cœur et l’âme sont à leur place, au sens propre, doit être chérie par sa mère ; j’ai dit : le domestique dont la pensée, le cœur et l’âme sont à leur place doit être chéri par le maître car c’est un excellent serviteur et vice versa : le maître dont la pensée, le cœur et l’âme sont à leur place doit être chéri par son domestique. Voici ce que j’enseigne aux gens : le maître doit aimer son domestique comme lui-même, l’homme doit aimer sa femme comme lui-même, la femme doit aimer son mari comme elle-même, le père doit aimer son fils comme lui-même, tous doivent aimer les autres comme eux-mêmes et appliquer cette grande loi dans le monde, et que cette loi agisse. Cela ne peut se produire d’un coup, mais nous devons poser ce principe : c’est cela la piété.

Et que Dieu nous trouve préparés en ce jour qui approche. Le jour du Seigneur arrive. Si le jour divin arrive et si nous sommes prêts, nous verrons le visage de Dieu souriant et Il dira : « Venez, vous, qui êtes bénis du Père, qui avez cru, et héritez le Nouveau Ciel et la Nouvelle Terre, vivez en paix et en joie, vivez et jouissez de tous les bienfaits, car l’ancien est révolu et vous servirez la vérité dans les chants et le renouveau ». Vous me poserez alors la question : « Tu parles maintenant du Nouveau Ciel et de la Nouvelle Terre, mais que devons-nous faire là maintenant ? » Maintenant ? C’est une équation que vous allez résoudre. Maintenant, que signifie maintenant ? Si vous vous conformez à cette loi, l’actuel peut immédiatement se transformer. Comment ? Quelqu’un est tombé dans un sommeil léthargique ou bien a été hypnotisé ; on vient, on le secoue, mais il n’y a rien à faire, il ne se réveille pas ; vient celui qui comprend la loi et commence à neutraliser l’effet hypnotique ; il tend son bras d’après certaines règles, l’hypnotisé se lève d’un coup et revient à lui. Lorsque vous accepterez l’amour, le Seigneur commencera à tendre le bras, et puis lorsqu’Il lèvera et baissera Ses deux mains, Il dira : « Lève-toi et sors pour vivre dans le monde grandiose de la liberté que J’ai créé et ne pense pas à ce qui est révolu ». Si vous vous mettez à croire en cet amour dès aujourd’hui, un grand changement va s’opérer en vous : c’est une loi intérieure. Vous décidez de vivre dans l’amour, mais il y a quelque chose qui vous freine ; vous dites : « Quel remarquable enseignement, je vais vivre pour le Seigneur », mais lorsque vous rentrez chez vous, vous tendez l’oreille : les enfants pleurent, le mari est renfrogné et le doute s’empare de vous, vous vous dites : « Le temps n’est pas encore venu ». Non ! Entre et dis à ton mari : « Au nom de l’amour », étreins-le, embrasse-le ; il se trouble, mais embrasse-le encore une fois et dis-lui : « Viens, je t’apporte quelque chose de très bon. – Quoi ? » Il est assoiffé ou affamé et dira une fois que vous l’aurez restauré : « Bon, je comprends maintenant le Royaume de Dieu ». C’est le doute qui vous freine, vous pensez : « Cela se peut-il ? » Un ami me dit : « C’est un très bel enseignement et lorsque je l’écoute je suis comme hypnotisé, mais lorsque je reviens dans le monde, je dis : « Est-ce applicable ? Nous sommes vieux, c’est pour les jeunes ». Tandis que les jeunes disent : « Nous allons l’appliquer lorsque nous serons plus vieux ». Non, non, sitôt dit, sitôt fait : appliquez la loi ! Elle donne des résultats.

« Dans la piété », et la piété découle de cette grande loi de l’amour. Ne doutez absolument jamais du divin qui est en vous : ayez foi dans votre pensée qui est à sa place, dans votre cœur qui est à sa place, dans votre âme qui est à sa place, et n’espérez le salut que de vous-mêmes et non pas de l’extérieur. Vous dites : « Je ne m’occupe pas des autres ». C’est un point de vue, mais le commencement est toujours le même chez tous les humains. J’entends par-là que toute personne peut penser comme les autres. Lorsque j’entends mon frère dire cela, je me réjouis qu’il puisse penser comme moi. Nous pouvons tous vivre selon la loi du grand amour divin, mettre de l’ordre et de la discipline et rétablir l’harmonie divine. Et nous devons être libres à l’avenir, ne limiter personne ; le monde peut se libérer si nous commençons à apprendre aux autres comment faire, comment souffrir, comment prier, à genoux ou non ; vous savez déjà comment rechercher le Seigneur. Il faut vous débarrasser entièrement du doute.

Piété, voilà ce dont vous avez tous besoin.

Sofia, 30 avril 1922


[1] « Puisque tout cela doit ainsi se dissoudre, quels hommes devez-vous être ! Quelle sainteté de vie ! Quel respect de Dieu ! Vous qui attendez et qui hâtez la venue du jour de Dieu, jour où les cieux enflammés se dissoudront et où les éléments embrasés se fondront ! Nous attendons selon sa promesse des cieux nouveaux et une terre nouvelle où la justice habite. »

2 Pierre 3, 11-13

[2] Il est fait ici très probablement mention du passage de l’armée russe lors de la guerre russo-turque en 1877-78 qui a permis la libération de la Bulgarie du joug ottoman

[3] Matthieu 25, 42-43

[4] Saint Georges est réputé être le protecteur des bergers, il est célébré le 6 mai en préparant de l’agneau pour la table de fête.

[5] Provadia – petite ville du Nord-Est, proche de Varna.

[7] Hébreux 12, 6

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