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1922_03_26 Celui qui vous reçoit


Ani
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Celui qui vous reçoit

« Celui qui vous reçoit, me reçoit ;

et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé. »

Matthieu 10 :40

Il y a dans chaque enseignement des éléments fondamentaux, des lois, des principes, des concepts : ce sont des postulats invariables. Le nombre des éléments chimiques est connu, je pense qu’ils sont plus de soixante-dix, certains veulent réviser ce nombre à la baisse, et les uns comme les autres ont raison. Les gens dans le monde, les savants veulent tout qualifier, ils veulent traduire les faits en lois et les lois en postulats, afin d’expliquer les manifestations dans la nature. Les religieux qui considèrent que les postulats énoncés par les savants sont erronés, tirent la conclusion générale que tout ce que le monde enseigne est erroné ; il n’en est pas ainsi, il y a dans le monde nombre d’enseignements erronés, mais aussi un grand nombre d’enseignements justes ; chez les religieux il y a aussi beaucoup d’enseignements erronés. De ce point de vue, nous ne nous faisons aucune illusion, c’est-à-dire que nous ne voulons guère nous abuser. Savez-vous d’où viennent les illusions humaines ? De l’égarement. C’est un côté négatif de la pensée humaine, de la pensée inférieure, de la pensée animale chez l’être humain. Observez n’importe quel animal dont la queue pend, faites un essai : lorsque vous regardez le chat ou le bœuf, ils lèvent la queue, et nous ne voyons que le côté extérieur de la chose et nous disons : « Il a levé la queue ». Mais pour quelle raison ? Parce qu’il a été regardé ; et pourquoi a-t-il été regardé ? Parce qu’il a été complimenté à cause d’un mérite : on lui a dit : « Tu es un poète remarquable, nous n’avons jamais lu de vers comme les tiens ». « Ah bon ? » et il lève la queue et le lendemain il a une autre allure. Mais tu es le même, celui qui t’a fait des compliments n’a rien insufflé de significatif dans tes strophes ; tu ne dois pas te bercer d’illusion.

Maintenant, je ne réprouve pas l’éloge, il peut être à sa place, mais pas toujours : parfois l’éloge égare la personne. Le contraire de l’éloge, c’est réprimander quelqu’un pour lui ouvrir les yeux. Quelqu’un dit : « Pourquoi me réprimandes-tu, pourquoi m’offenses-tu ? » Si tes yeux sont fermés ou voilés, je vais les opérer avec mon scalpel pour ôter le voile afin que tu voies mieux. Tu dis : « Mais je vois bien ». Oui tu vois, mais confusément, alors que si j’enlève le voile, tu verras avec plus d’acuité. L’Enseignement que nous prônons est fondé sur un commandement intérieur. Si je procède à cette opération et si je dis : « Vois-tu mieux ? – Oui ! –  Comprends-tu bien ? – Oui ! Alors ma réprimande est à sa place ; mais si je t’offense et dis : « Vois-tu mieux ? –  Non ! – Comprends-tu mieux ? – Non ! » Alors ma réprimande est déplacée et j’emploierai la deuxième méthode, je te ferai des éloges. Je dirais alors : « Vois-tu ? – Je vois très bien. – Comprends-tu ? – Je comprends. » Donc mon éloge est à sa place. Ce sont des situations communes. Si quelqu’un profère des louanges ou des insultes à notre encontre, nous devons apprécier dans notre for intérieur : si celui qui m’insulte insuffle en moi une nouvelle idée et redresse un travers que j’ai, cette insulte est à sa place ; mais s’il altère ma paix que je ne peux retrouver que des années plus tard, elle n’est pas appropriée.

Le Christ dit maintenant : « Celui qui vous reçoit », c’est-à-dire qu’il commence de bas en haut et ne dit pas : « Celui qui reçoit Dieu, puis me reçoit, et enfin vous reçoit », mais il dit : « Celui qui vous reçoit, me reçoit et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé ». Alors que vous dites souvent : « Je ne veux rien savoir des autres, je veux savoir ce que le Seigneur a dit ». Eh bien, si le Seigneur a d’abord parlé à l’un de tes frères, à tes proches, il ne répètera pas deux fois ; si le maître a parlé une fois et que tu étais dehors, il ne viendra pas parler une deuxième fois pour l’élève absent, tu iras chez celui qui a écouté la causerie du Maître ou la conférence du Maître, et il te la racontera. Mais tu rétorques : « Comment donc écouter un élève ? Je ne le peux pas ». Puisque tu ne le peux pas, tu resteras ignorant ; il faut de l’humilité. Chacun doit être à sa place dans la classe et entendre ce que le Seigneur a à lui dire.

Beaucoup disent qu’ils ont écouté le Seigneur. Quel Seigneur ? « Le Seigneur s’est adressé à mon Seigneur [1]», donc il y a un petit Seigneur en nous et un grand Seigneur qui s’adresse à lui ; le grand Seigneur s’adressera au petit et celui-ci te parlera alors, et tu connaîtras la vérité ; la science occulte l’appelle le Moi supérieur, l’éveil du Je, alors que les chrétiens l’appellent l’ange gardien. Les occultistes appellent « dieux » ceux qui nous guident. Il y a un principe Divin auquel nous sommes liés ; nous appelons ce principe le Christ qui est en nous, il est le petit Seigneur en nous. Certains prétendent que le Christ est au-dessus de tout, toujours et en tout. Ce n’est pas ainsi, si vous voulez le savoir du point de vue philosophique, ce n’est pas ainsi. Le Christ est le commencement dans lequel Dieu se manifeste le mieux, et il dit très justement : personne ne peut venir auprès de moi, si le Père, le Principe Divin ne l’attire pas. Avec quoi ? Avec amour. Si dans votre cœur ne vibre pas cet amour, Il ne vous attirera pas. Je veux que vous vous concentriez un instant sur le côté positif de l’amour ; tant que vous doutez, tant que vous êtes inquiets, tant que votre cœur est cupide, tant que vous recherchez la gloire à l’extérieur, tout dans le monde est négatif, votre amour est négatif, votre énergie est faible, ce n’est pas un amour divin ; et toute notre culture est fondée sur cet amour négatif.

Je vais vous raconter un conte occulte pour que vous sachiez ce qu’est cet amour négatif. C’est un amour sans faille, mais qui ne dure que quatre jours. Il s’agit d’un jeune loup qui venait sur terre pour la première fois. Comme il était né parmi les loups et qu’il trouvait son espèce peu noble, il a voulu réformer son espèce en disant : « Je suis envoyé par le monde invisible pour vous corriger, car vos crimes sont si grands, vous faites tant de mal aux moutons qu’il a été décidé de vous corriger, vous devez vous limiter et je vous montrerai ce qu’il faut faire ». Un jour il croise une jeune brebis, une fille – les brebis ne sont pas bien âgées – et lui dit : « Je t’aime beaucoup, je suis amoureux de toi, je veux passer toute ma vie avec toi. – Passer toute ta vie avec moi ? Mais je sais le mal, les dégâts que vous avez causés à notre famille. – Non, non, je viens du mode invisible pour réformer tous les loups et tu le verras, je te le démontrerai en vrai. – Alors, je suis prête. »

Ils s’aiment, s’attèlent à ce nouvel enseignement, empruntent le chemin pour démontrer qu’entre les loups et les moutons s’instaure la fraternité et l’égalité ; mais comme les brebis vivaient loin, elles devaient voyager longtemps. La brebis paissait alors que le loup jeûnait « Au nom de l’amour, dit-il, j’ai réussi à jeûner le premier jour ». Le deuxième jour ils sont là, elle l’invite à paître : « Je ne suis pas disposé, tu peux manger, moi je me promènerai » ; et ce deuxième jour il dit : « J’ai tenu » ; le troisième jour elle paît l’herbe et l’invite à en faire autant. Le quatrième jour il dit : « En réalité, je t’aime beaucoup, j’ai souffert quatre jours pour toi, mais est-ce que toi, tu m’aimes ? – Je t’aime. – Es-tu prête à te sacrifier pour moi ? – Je suis prête. – J’ai faim, est-ce que je peux te manger ? »

C’est cela notre amour contemporain, c’est ainsi avec tous, je le dis à tous et tous trébuchent là-dessus. Quatre jours ça va, ça passe, mais ensuite : « Tu m’aimes, n’est-ce pas ? – Je t’aime – Est-ce que je peux te manger ? » Jusqu’au quatrième jour tout va bien. L’amour divin en revanche est l’inverse de l’amour humain. Que restera-t-il de cette brebis ? Uniquement les os, la chair disparaîtra. Nous dirons alors : « Comme ce loup est cruel ! » Bien, lorsque vous prenez une femme qui a été pure et noble, sa mère, son père, toute sa famille ont déposé le meilleur en elle, vous lui promettez des montages d’or, mais après avoir vécu quatre ans à vos côtés, dans sa tête il ne reste rien de ce qui y a été déposé ; je demande alors qui est la brebis et qui est le loup. Cette loi s’applique à tous : pour les hommes et les femmes, pour les prédicateurs et les auditeurs. Si je vous prêche quatre ans durant et que rien ne reste de vous, c’est que le maître est un loup et les disciples des brebis ; ce principe est implacable, je l’applique, et vous aussi appliquez-le partout.

En premier lieu l’amour exige la liberté, la liberté, une entière liberté, partout et non seulement la liberté matérielle : il y a un autre joug, plus lourd que le joug matériel. Quelqu’un peut travailler dans une fabrique, mais rester libre de penser et de ressentir à sa guise. Alors qu’il existe un joug mental. Un auteur a dit ainsi : « Tu veux t’exprimer, mais tu ne peux pas exprimer ta pensée », c’est-à-dire, si du point de vue matériel le domestique ne peut pas se prononcer, mais seul le maître le peut, du point de vue mental on observe le même parallèle. Les gens suivent des règles. Les poètes aussi ont des règles pour savoir comment faire des rimes et chaque poète parle en rimes, mais la poésie ne se juge pas d’après les rimes, ce n’est qu’un des éléments de la poésie ; les poètes doivent comprendre ce qu’est la poésie : elle est comme la musique, il faut une certaine harmonie et les mots doivent être ordonnés de façon à ressentir un frémissement du cœur à la lecture d’un poème, une dilatation, une joie, une gaîté ; c’est ainsi que je comprends le véritable poète : lorsque je lis ses strophes, si je suis attristé alors elles atténuent ma tristesse, me consolent, alors que les vers de cet autre poète qui clame : « Quel destin nous a accablés, être des esclaves tous les deux ! », on n’en veut pas dans la science occulte. Dieu est amour, alors que nous nous créons un tel destin ; ce joug, cet égarement sont les enfants de nos esprits tordus, de notre philosophie, de ceux qui nous ont gouverné par le passé et non de ceux d’aujourd’hui ; depuis des milliers d’années ils ont engendré ceci, non les prêtres d’aujourd’hui, mais les anciens ont introduit toutes les erreurs qui existent maintenant, ceux d’aujourd’hui ne sont pas fautifs : ils portent les péchés des anciens.

Et le Christ dit : « Celui qui vous reçoit… ». Si tu ne peux pas recevoir ton frère par amour, tu ne peux pas recevoir le Christ non plus, cette loi est absolue. Si tu ne peux pas donner un leva à un mendiant, comment donneras-tu quelque chose de plus au Christ ? Car lorsque le Christ viendra, il demandera plus ; si tu ne peux pas nourrir une mouche par excès d’avarice, comment nourriras-tu une brebis qui mange mille fois plus que la mouche ? Si tu ne reçois pas ton frère, comment recevras-tu l’Éternel qui demandera plus ? Ainsi le Christ dit : « D’abord tu recevras ton frère ». Puisque nous avançons selon la loi de l’évolution, nous recevrons notre frère, le Christ viendra ensuite et après le Christ, Dieu, c’est-à-dire la plénitude de l’amour se manifestera.

Je vais vous narrer un petit conte à propos de deux sœurs. L’une était enseignante et l’autre, la plus jeune, servait à la maison. La grande sœur épargnait pour s’acheter des livres et aider les pauvres. La petite sœur tombe amoureuse d’un jeune homme qui ne s’habillait pas bien. Et que fait-elle pour s’assurer qu’il soit bien accueilli par la grande sœur ? Elle va lui prendre son argent pour que le jeune homme s’habille mieux. Elle lui donne l’argent pour qu’il s’achète un beau costume, une canne, un haut de forme ; il s’est mis du parfum et il est venu chez elles. Elle demande à sa sœur : « Alors, est-ce qu’il te plaît ? – Très bien, il me plaît. » Mais cherchant son argent, elle ne le trouve pas et demande à sa sœur : « Où est l’argent ? – Je ne sais pas, quelqu’un a dû le voler. »

C’est ce qui se passe avec nos contemporains : nous prenons leurs richesses pour habiller ceux qui en sont indignes. Ce jeune homme n’avait pas besoin de haut de forme, de canne, de parfum ; ce jeune homme a besoin d’intelligence, de cœur et de volonté. Lorsque tu te marieras, tu enlèveras le haut de forme : haut de forme et canne ne font pas tourner la maison, et le parfum encore moins. Cependant vous dites tous : « Voyez comme il est bien habillé ! » Vous avez raison, mais considérez cette tenue du point de vue intérieur : est-il intérieurement paré d’un cœur noble, d’une volonté puissante sur laquelle tu peux toujours compter ; voici la véritable tenue avec laquelle se parer.

Mais maintenant nous recevons la civilisation de ce monde sans le Divin, nous ne suivons pas la loi du Christ. Sur quoi repose la civilisation d’aujourd’hui ? Sur l’égoïsme humain qui au bout de quatre jours vous mettra à nu, vous dévorera et ne laissera de vous que les os ! Que quelqu’un vienne démontrer que ce n’est pas ainsi, vérifiez-le. J’ai aussi un remède et un commandement que mon Seigneur que je sers m’a donné pour l’offrir au monde, non pas au monde en réalité, mais à vous. Je veux en allant dans le monde agir comme le Christ : je veux d’abord vous recevoir vous, mes petits frères, et je vous le donnerai. Mais vous direz : « C’est nous les plus nobles ? » Je ne commence pas par les plus nobles, mais par les moins capables, par les boiteux, les infirmes, les lépreux par tous ceux qui sont rejetés ; si je ne suis pas capable de les recevoir, de leur donner mon amour, la question me concernant est réglée ; lorsque je vous recevrai dans mon cœur, je vous donnerai ce commandement, et les plus nobles viendront alors ; lorsque j’achèverai le travail avec vous, les autres m’attendent, les plus nobles, et le Christ. Je sais aussi comment agir avec les nobles. Les savants se vantent d’avoir la science, mais nous pouvons aussi discuter avec les savants, les académiciens et les philosophes, nous savons aussi nous y prendre avec eux, par des preuves, et ainsi de suite. Puis viendront ceux qui gouvernent et qui ont la force ; nous aussi nous avons la force et nous serons sur un autre pied avec eux, nous emploierons un autre langage. Mais si je passe directement à eux en vous délaissant, la question vous concernant est aussi réglée. S’ils me demandent : « Pourquoi fais-tu cela ? » Mon Seigneur m’a dit de donner d’abord une part aux plus petits frères et ensuite aux autres ; ils diront : « Mais ignorez-vous que nous sommes nobles ? » Je le sais, je le sais, mais si vous êtes nobles, vous vous réjouirez de mon action et vous ferez la même chose : quittez vos places et venez aider. Mais certains se tiennent à l’Église et disent : « Il est parti parler aux rustres, qu’il vienne auprès de nous » ; oui, mais vous me comprendrez mal, comme vous avez compris le Christ il y a deux mille ans. Je ne me fais pas d’illusion et je leur dirai : lorsque je suis sorti du Ciel, le Christ m’a dit : « Regarde mes mains, ceux-là, les « nobles » n’ont pas encore changé de caractère, mais sont restés les mêmes. – Pourquoi ? – Parce qu’ils n’ont pas encore appliqué mon commandement sur l’amour. »

Si les Églises avaient appliqué le commandement sur l’amour, il y aurait eu paix et entente entre toutes les Églises du monde chrétien. Est-ce qu’il y a une entente entre elles toutes ? Non. Même parmi ceux qui prônent un seul Évangile, comme les évangélistes en Amérique, il n’y a pas de visite d’autres églises, un prédicateur ne peut pas aller dans une autre Église car leurs dogmes, leurs visions diffèrent en quelques points mineurs : ces gens filtrent le moustique, mais avalent le chameau. Par conséquent nous commencerons sur terre avec le petit et terminerons avec le grand.

La Bible dit : « Dieu a d’abord fait l’homme à Son image et à Sa ressemblance ». Je ne vais pas m’arrêter et vous expliquer ce verset, il contient une grande vérité occulte qui ne peut pas être révélée complètement. La Bible dit en second lieu : « Dieu forma l’homme de la poussière de la terre et souffla dans ses narines un souffle vital » ; ceci montre son origine, non pas l’origine de son esprit, mais l’origine de ses passions, de ses désirs et de sa pensée inférieure, de ce qui est animal en lui. Donc les êtres humains auront une autre évolution, depuis les minéraux et les végétaux, et par conséquent le Divin et l’animal sont liés l’un à l’autre, et certains commencent par l’ancien être humain, d’autres, par le nouveau. Et Paul dit : « Qui me délivrera de cette loi de la chair [2]? » Quelle loi ? La loi animale. Et il dit ensuite : « Je suis reconnaissant d’avoir acquis ce savoir [3]». Comment ? Par la loi de l’amour, car seul l’amour peut vous libérer. C’est grâce à l’amour seul, entrant comme une force en vous, que vous ne quitterez pas votre demeure, mais serez si puissants que tout fondra : toutes ces cordes, ces chaînes de fer qui vous entravent fondront sous le feu de cet amour et vous serez libres. Si je prône l’amour, c’est afin que cet amour fonde vos chaînes, et je vois beaucoup de chaînes autour de vous. J’ai déjà fait des expériences, pas une, ni deux, ni trois, quatre, cinq, six fois ou plus : elles se sont toutes vérifiées.

Quelqu’un dit : « Pourquoi es-tu aimable avec certains, et moins avec d’autres ? » Je vous dirai pourquoi : avec les malades je suis très prévenant, je caresserai le visage d’un tel homme, puis je lui parlerai doucement comme à un ami et je lui dirai : « Tu guériras ». Imaginez que je sois un médecin avec une situation sociale importante, et que je rentre dans une famille où la fille est belle, bien éduquée ; que penseriez-vous de moi si je me mettais à la caresser et à l’embrasser, vous me prendriez pour un esprit dérangé, n’est-ce pas ? Mais comme je ne veux pas être considéré comme un caractère faible, je me tiendrai à deux ou trois mètres et je dirai : « Mes hommages ! » et vous direz : « Comme il est cérémonieux, regardez-moi cet hypocrite ». Je dis : si votre fille vient un jour à la place de celle qui est malade, je la traiterai comme une malade, mais puisqu’elle est bien portante, je ne peux pas avoir une autre attitude. Je dois d’abord faire une opération. Quand aura lieu l’opération ? Le malade doit se relever. Les Écritures disent aussi : « Les gens intelligents doivent se diminuer complètement pour trouver Dieu [4]». Le seul moyen pour vous aussi est de vous « diminuer », c’est-à-dire de croire en l’amour. N’allez pas croire que la civilisation actuelle peut vous sauver : un ingénieur fabriquera une mitraillette capable de tirer vingt-cinq mille cartouches à la minute et ils disent alors : « C’est pour le bien du peuple » ; un chimiste invente un poison, capable de tuer en masse et dit : « Je les ferai trembler devant notre invention » ; et nous louons tout ceci. Aujourd’hui il y a un excès de philosophie négative : un avocat qui connait bien les lois peut innocenter le fautif ; d’autres veulent inciter la jeune génération à entrer dans l’Église. Quelle église ? Celle des mensonges ! Ce n’est pas une église. Je vous parle avec sincérité : l’Église du Christ est Église d’amour, de paix, de sagesse, de vérité, où les êtres sont frères et sœurs, c’est cela l’Église du Christ ; si une église est comme cela, je serai le premier à y entrer, à m’agenouiller, à prier et à étendre mes mains sur chacun, mais uniquement si j’entre dans une telle Église. Maintenant certains veulent me juger, pourquoi ? Est-ce que les prêtres en Bulgarie peuvent me juger ? Pour le faire, ils doivent être plus purs et plus intelligents que moi. « Non à votre manière, leur dis-je, mais à la manière divine : apportez une plus grande lumière pour que je voie que la mienne n’est pas grande », je suis prêt à l’accepter, je suis prêt à accepter tout savoir, je m’intéresse à tout, je ne suis pas étroit d’esprit.

« Celui qui vous reçoit… » Essayez cet Enseignement, appliquez-le, il est applicable dans vos foyers ; vous avez des enfants, l’Enseignement est pour vos enfants, pour les élèves, pour les domestiques ; appliquez-le, s’il ne donne pas de résultats, laissez-le de côté. « Lorsqu’ils reçoivent leurs frères, ils me reçoivent ». Que représente ce petit frère ? Le lien est le suivant : lorsque je décide de recevoir mon frère, cela veut dire que je dois donner à vous, mes frères, tout ce qui est matériel et que je possède en ce monde ; lorsque je viendrai à vous, je ne viendrai pas les mains vides, mon sac sera rempli, je vous donnerai du matériel ; ensuite se déclenche le deuxième processus : lorsque je suis prêt à sacrifier à Dieu ce qui est matériel, alors viendra le Christ, ce qui est spirituel en moi, la loi de l’amour, et lorsque je recevrai la loi de l’amour, alors se manifestera l’Esprit et le grand Seigneur. Cela veut dire que c’est à moi de faire le premier sacrifice dans le monde ; alors que si je garde maisons et avoirs pour moi, et que je ne suis prêt à rien céder, et que de surcroît je prône l’amour, alors rien ne sera possible. Et je dis : si nous sommes prêts… Ici le Christ a dissimulé sa pensée.

Je vais vous relater une anecdote sur la vie en Bulgarie. Un riche croise au marché un misérable qui disait : « Je n’ai pas le sou ; si seulement j’avais de l’argent pour acheter ces tripes et que ma femme les cuisine ». Le riche lui demande : « Que regardes-tu ? – Je regarde ces tripes. – Le riche sort son portefeuille, l’ouvre et sort une pièce turque en disant : « Donnez-lui ces tripes à emporter. » On lui demande sur le chemin de retour : « Où étais-tu grand-père ? – J’ai été au marché, j’ai vu ce pauvre homme et je lui ai rendu un service ; je me suis dit : achète lui ces tripes. »

Nos bontés ressemblent en tout point à celles de ce grand-père : lorsqu’on fait un bien, on clame à qui veut l’entendre : « Nous avons accompli un bien ». Non, non, ce n’est pas ainsi que ce travail s’accomplit, ce n’est pas cela faire du bien, ce n’est pas cela recevoir son frère. Avant tout une chose est exigée : créer des conditions, se fabriquer de bons corps ; nos frères doivent éliminer toutes leurs infirmités physiques, corriger d’une manière consciente leurs corps qui souffrent, et ensuite les âmes doivent entrer et vivre dans des corps sains. Mais nous nous contentons de dire : « C’est ainsi que cela a été décidé pour lui, c’est son karma, c’est ce qui était écrit, c’est le Seigneur qui a décidé ainsi, c’est le destin ». Non, son destin n’est pas celui-ci, le Seigneur n’a pas décidé ainsi, mais c’est nous qui écrivons ainsi, c’est nous qui écrivons et lisons, nous avons rédigé nos propres lectures, et nous disons : le Seigneur l’a écrit.

Ainsi, nous devons insuffler cet amour. Comprenez-moi, lorsque je m’adresse à vous je ne vise personne parmi vous car j’ai décidé de tous vous recevoir ; ne pensez pas que je vous critique, pas le moins du monde, simplement je vous explique certains faits, lois et principes. Ils sont en rapport avec vous, mais vous n’en êtes pas responsables. Si je trouve un pou sur ta tête, serais-je dégoûté de toi ? Tu n’es pas fautif, je ne pense pas que tu l’as créé, il a seulement atterri sur sa tête et si tu n’es pas très sensible, tu ne t’en es pas aperçu ; il existe un remède : tu prendras un peigne très fin et si tu n'as pas assez d’argent pour ce type de peigne, prends-en un plus gros mais resserre-le avec des fils, et tu te nettoieras de la sorte ; il vaut mieux te débarrasser des poux plutôt que de les laisser pondre leurs œufs. Il y a maintenant des philosophes qui veulent que tous les maux restent en nous ; non, non, tous les maux doivent sortir, toutes tes pensées néfastes : dehors ! Ce sont des poux, des lentes. Je ne blâme pas ces poux, ils disent : « Nous devons aussi avoir une vie », c’est leur culture. Tu es un grand bonhomme et le pou dit avec son rostre : « N’est-ce pas tu as de l’amour, je veux prendre un peu de ton sang, qu’est-ce que ça te coûte ? » Mais si deux mille poux envahissaient ta tête !? Je n’ai rien contre le fait de donner un peu de mon sang, mais avec vos rostres vous m’instillerez beaucoup de poison ; la question n’est pas de vous tolérer, mais j’ai un jardin, je vous apprendrai à bien travailler, je vous donnerai une binette et je vous préparerai une bonne soupe de lait et vous pourrez manger à votre faim ; mais vous ne monterez pas sur ma tête car elle a une autre prédestination : discerner et demeurer dans la sagesse, et non être votre jouet.

« Celui qui vous reçoit, me reçoit », dit le Christ. Si nous admettons ce principe, qu’advient-il ? Il y a certaines grandes lois immuables dans la nature qui agissent dans l’existence ; nous ne pouvons pas, concilier ces lois. Chaque pensée, chaque désir est relié à des courants qui circulent dans la nature : certaines pensées attirent les atomes du fer et si vous vivez longtemps avec ces pensées, vous deviendrez irascible, brutal, ce processus se déroule en votre sein ; d’autres pensées qui agissent longtemps en vous, finissent par attirer les atomes de l’argent et lorsque cet argent prend le dessus en vous, le désir d’accumuler toutes les richesses germera, et vous croyez qu’en cumulant cette fortune vous ferez je ne sais quoi ; vous ne pouvez rien faire ! Si le monde pouvait s’arranger avec de l’argent, cela se saurait, il y a tant de milliards maintenant. Le plus riche n’est pas meilleur ; les américains ont créé une loi contre l’accumulation des richesses, ces richesses ne sont que des avalanches de neige qui dévalent les pentes montagneuses et malheur aux villages sur lesquels elles s’abattent, elles les anéantissent. Nous ne voulons pas de richesse matérielle, mais une richesse d’amour, de cœur, qui t’apporte la bénédiction lorsqu’elle entre dans ta maison. Nous n’avons pas à améliorer le monde extérieur par la force, nous devons aujourd’hui apprendre à labourer la terre pour qu’elle donne plus de blé. Nous avons plus de blé qu’il n’en faut, mais ce blé est en Amérique et en Allemagne, il est stocké dans les granges, et tous les riches attendent que son prix grimpe d’un franc pour le vendre et faire du profit, et si le prix n’augmente pas, ces petits frères n’ont qu’à souffrir ! Pourtant ce blé est envoyé pour les hommes sur terre, et si nous étions tous intelligents il faudrait le partager en parts égales, manger, boire et remercier Dieu. Si un misérable volait un pain, il se retrouverait aussitôt au commissariat ; je ne dis pas qu’il doit voler, cet homme est devenu faible de caractère à cause de ses déboires, il a été contraint de voler et nous ne l’excusons pas, mais je dis : si vous appliquez la loi, appliquez-la équitablement : le misérable en prison et les fortunés aussi en prison ; si c’est une loi, qu’elle le soit pour les petits comme pour les grands et qu’elle soit implacable et non arbitraire. Maintenant on contourne la loi constamment : un riche ici en Bulgarie a commis un grand crime et après avoir été jugé, il a été acquitté et il a dit : « Je suis soulagé d’avoir été libéré, mais cet acquittement m’a coûté cher, près d’un million » ; et celui qui n’a pas de millions restera en prison. Dans ces conditions je demande s’il existe une loi? C’est le côté extérieur. Nous qui voulons accepter la vérité en nous, si nous avions de telles lois, si je mettais l’un de mes frères dans cette situation, qu’adviendrait-il ? Nous devons nous montrer justes.

Dans mon attitude je me suis parfois montré différent : j’ai été prévenant à l’égard de certains et je vous dirai pour quelle raison : ceux qui se sont compromis à mes yeux, qui ont commis quelque crime ou bien sont fautifs d’un méfait, je m’approche d’eux ; il y a en moi une aspiration à m’approcher des faibles, sans distinction de richesse ou de pauvreté, c’est le même principe : j’éprouve toujours de la compassion envers les faibles, je veux les aider. En même temps certains n’ont pas besoin de moi. On dit de quelqu’un : « Il est pur, il est saint », mais d’autres objectent : « Pourquoi n’agis-tu pas ainsi avec nous ? – Vous n’avez pas besoin de moi. » Le Christ agissait de même ; il n’est pas venu pour les dévots, mais pour les souffrants et les malades, les faibles et les miséreux ; un jour nous allons nous retrouver aussi avec vous. Je sais autre chose : j’irai auprès des malades avec ma pharmacie, alors que parmi vous je porterai seulement le violon sur le dos, et lorsque je rentrerai chez vous je jouerai, et vous et vos enfants m’écouterez et direz : « Tu joues de belles choses, de Beethoven, de Mozart, de Bach, joue encore un autre morceau. Regardez-le, il a entrepris de changer le monde avec un violon ! » Si je ne peux pas redresser le monde avec un violon, je prendrai la plume et je deviendrai poète ; j’en suis arrivé là : si je viens une fois de plus dans le monde, je serai un musicien ou un poète, ce sont les deux choses qui redresseront le monde, les deux choses qui restent, la musique et la poésie. Je veux que votre vie prosaïque disparaisse. Deux choses pures demeurent dans le monde : la musique et la poésie, elles sont encore immaculées, tout le reste est sali, et par conséquent nous devons tous être musiciens et poètes. Lorsque tu commences un travail, fais une expérience : avant d’aller labourer dans les champs, chante une chanson. Tu vas dans les champs ? Écris une strophe et prends ensuite la charrue ; tu es magistrat quelque part et tu dois juger quelqu’un : chante une chanson et juge ensuite ; et si tu es poète, dis : « Attendez, je ne prononce pas de sentence » ; écris une strophe sur la sentence et alors prononce-la ; si tu es gendarme, assieds-toi et écris des vers. Si tous les prêtres, magistrats, ministres, enseignants, si nous tous observons ces deux règles, chanter et écrire des vers, savez-vous alors quelle harmonie s’instaurera ? Je viens chez vous et je veux me quereller, mais je chante un peu et je dirai ensuite : « Frère, je suis venu régler mes comptes avec toi, mais j’ai chanté et ma chanson a révélé que je peux m’en passer, pardonne-moi, j’avais de mauvaises intentions ». Ou bien je viens en poète, je veux te vexer, mais en écrivant une poésie, je dirai : « Frère, je pensais t’affliger, mais je te donne ceci en cadeau et je ne vais pas mal penser une seconde fois ». J’applique moi-même cette règle pratique : lorsque j’écris une poésie, ce qui est amer est mis de côté ; elle n’est pas applicable immédiatement, mais petit à petit ; nous ne serons pas de saints hommes tout de suite : en appliquant quotidiennement cet amour divin, nous pourrons améliorer notre vie. Ce Christ, le petit Seigneur qui demeure en nous, dit la même chose en chacun ; lorsque vous allez commettre le mal quelque part, il dit : « Ne le fais pas, prends ton mal en patience ». Et ce qui est animal en toi dit : « Non, non, on ne peut pas attendre, fais ce mal maintenant ! » Patiente un peu et alors la vie s’arrangera et si tu veux faire un bien, le côté animal dira : « Non, qu’adviendra-t-il de toi si tu agis bien à chaque fois ! » Donc ce sont ces deux principes : le mal est le côté animal et le bien est le côté divin en nous, ils agissent constamment et nous devons les distinguer strictement : le premier principe est celui des ténèbres, et le second celui de la lumière ; si nous les distinguons à chaque instant, quelle poésie, quels vers divins pourrons-nous écrire ! Et si tu sais bien écrire, tu pourras aussi chanter, et si nous savons bien jouer, bien chanter et bien écrire, savez-vous seulement quelles belles pensées, quels beaux désirs et quelles belles actions peuvent être encouragés en nous et réalisés ?

Donc nous devons appliquer cet Enseignement pour donner un exemple au monde. Toutes les aspirations des partis politiques sont honorables, mais il leur manque une chose : l’amour, le plus important ! À présent, dans toutes les religions du monde il y a des choses remarquables, des richesses précieuses, mais il leur manque l’amour ; ce n’est pas la discipline et l’ordre qui manquent dans les tribunaux, mais l’amour ; l’amour manque partout. Une chose : insufflez cet amour divin qui apporte musique et poésie, croyez ce Seigneur qui s’adresse à vous. « Ah, dites-vous, ce temps n’est pas encore venu ». Vous retardez, vous retardez, le soleil s’est déjà levé depuis longtemps, et vous ne faites qu’aggraver votre retard. Ces musiciens sont comme les oiseaux migrateurs qui cessent de chanter après le mois de juillet. Si vous retardez encore, ces chanteurs divins cesseront de chanter et diront : « Nous irons ailleurs », et ils nous laisseront. Aujourd’hui je veux vous recevoir, je veux vous chanter et vous écrire une poésie. Quel doit être le chant nouveau ? Pour moi il sera : « Seigneur, je Te remercie d’avoir pu recevoir aujourd’hui mes petits frères, et Toi, Seigneur, entonne maintenant Ton chant d’amour pour mon âme ». Ensuite, vous comme moi nous chanterons pour le grand Seigneur et pour l’Esprit, et lorsque nous recevrons le Christ, nous chanterons tous c’est-à-dire nous chanterons des louanges pour le grand Seigneur.

Le Christ dit : « Celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé ». L’Esprit viendra en nous et lorsque l’Esprit Divin viendra, nous serons immortels, nous serons libres du joug terrible du monde et de la mort. Et en premier lieu veillez à libérer vos pensées, vos cœurs, votre volonté de ce joug. Et ce frère qui vous aime ne doit pas limiter votre pensée, votre cœur et votre volonté, il doit avoir foi en vous. Je dis parfois aux mères : « Aie foi, ton enfant ne chutera pas, car par ta foi tu lui transmets la force » ; elles ne peuvent pas comprendre ce que la foi peut apporter. Et si je pouvais vous sauver par ma foi sans vous adresser la parole ! Je peux grâce à la foi élever les vibrations de votre conscience, et si vous trébuchez, je vous garderai en équilibre, vous vous relèverez aussitôt sans tomber si je dis : « Ce frère chutera s’il avance ainsi sur son chemin, il a simplement dévié légèrement, mais il sera un excellent frère ».

Maintenant, certains petits frères ont à peine germé, d’autres ont fleuri et noué, et d’autres encore ont déjà mûri, et certains ont déjà donné du bon fruit. Tous y arriveront, aucun de vous ne se perdra, aucun de vous ne restera idiot ou cruel, vous serez tous des frères et des sœurs de l’amour, de la sagesse, de la vérité, de la justice, de la bonté et de la miséricorde, et nous glorifierons tous le Seigneur : il en sera ainsi. Je crois en vous, je crois que vous redresserez tout seuls vos torts et deviendrez meilleurs que moi. Quand je dis : « vous deviendrez meilleurs que moi », le Christ dit à un endroit, il y a un verset : « Vous accomplirez de plus grands miracles que moi [5]», vous aurez dans le futur des conditions pour faire de plus grands miracles ; non que vous soyez meilleurs, mais vous aurez des conditions pour mieux manifester vos vertus dans le monde. Je ne suis pas si bon maintenant. Si quelqu’un s’habille bien, mais qu’un tel lui jette de la boue et tel autre aussi, que se passe-t-il alors ? Je dois aussi me changer. Et lorsque je passe dans votre rue, les enfants me salissent et vous dites : « Cet homme manque de culture » : je ne sais pas si c’est moi ou vous qui manquez de culture. Mais lorsque vous viendrez de nouveau dans le monde, il n’y aura plus d’éclaboussures, vous serez remarquables.

Ainsi, lorsque vous recevrez l’amour, je pourrai user à votre adresse d’un langage érudit et châtié, vous enseigner comment ces faits, ces lois et ces principes existent et agissent dans le monde. Il n’est pas nécessaire de beaucoup travailler dans le monde et nous pouvons nous satisfaire de peu ; nos maisons aussi doivent être petites, nous pourrons les édifier d’une manière très naturelle. Mais afin d’acquérir tout ce savoir, il faut que vienne l’amour divin et non pas l’amour de ce loup là ; mais lorsque tu rentres dans une maison, il ne faut pas avoir d’arrière-pensées intéressées, tu dois être pur et saint en ton for intérieur et rester en retrait, ne pas te mettre en avant ; prends les devants uniquement lorsque tes frères en ont besoin pour se relever, et que leur joie soit la tienne, que leur amour soit le tien : c’est ainsi que vous devez vivre.

Maintenant, j’ai haussé la voix comme un moraliste ; je n’aime pas cela, je préfère parler avec naturel, je ne veux pas imposer mes pensées ; c’est pourquoi je veille à ne pas hausser la voix, je ne cherche pas à imposer mes idées. Je veux vous décrire ce qu’est l’amour ; si vous recevez cet amour, il apportera paix et joie dans votre maison, vos enfants seront bien portants, vos affaires se régleront, votre vie ira bien, vous serez sauvés et trouverez le Royaume de Dieu, tout s’enchaînera. Alors que maintenant les gens se questionnent : « D’où viendra le Christ ? » Les prêtres disent : « Il viendra à travers nous car nous sommes ordonnés ». Ils m’excuseront, mais je vais leur dire qui est ordonné : seulement celui sur qui Dieu a tendu Ses mains, Son Esprit ; l’ordination n’est pas possible par des mains humaines. La première ordination est celle que Dieu a faite lorsqu’Il a créé l’homme à son image et à sa ressemblance, alors Il a mis Ses mains sur lui ; s’Il t’a fait de la poussière de la terre, je te dirai : frère, tu fais encore partie du règne animal ; il y a des frères dont la condition est celle des animaux, et ils attendent pour se réveiller que le Seigneur vienne. Donc l’ordination est l’œuvre de Dieu, sachez-le, le Nouvel Enseignement prêche ainsi : premièrement, les humains ne peuvent pas vous donner la liberté, la liberté vient seulement de l’Esprit, à travers Dieu ; et deuxièmement, le Savoir ne vient pas des humains qui sont simplement ses porteurs, mais de Dieu ; toutes ces grandes vertus viennent de Dieu. Et on veut nous berner à présent en disant qu’il faut attendre. Je ne dis pas que l’amour vient de moi, je porte cet amour pour vous le transmettre, j’ouvre mon âme pour accueillir cet amour ; tout vient d’une source grandiose, illimitée et éternelle, tout vient des mondes grandioses de l’Univers tout entier, de ces soleils, de cette conscience divine dans laquelle nous sommes immergés ; ce grand Seigneur travaille pour créer cette harmonie dans le monde. Toutes nos souffrances, tout ce dont nous sommes mécontents disparaîtra un jour lorsque le Seigneur posera la main sur nous, et vos visages seront aussi beaux que les visages angéliques. Vous ne savez pas encore ce qu’est la beauté ; nous devons être beaux comme des anges, vous devez être beaux comme des anges ; nos cœurs aussi doivent être beaux, nos esprits aussi doivent être beaux et non ténébreux.

Certains diront : « Ces choses sont attrayantes, mais qu’en est-il des conditions ? » Les conditions ? Savez-vous quel est votre travail ? La mère d’un enfant lui a donné une très longue ficelle, au moins quarante à cinquante mètres ; il a attaché la ficelle à un arbre et à son pantalon et s’est mis à tourner jusqu’à oublier de quel côté il est parti, et il ne peut plus se délier ; il se tient là-bas en pleurant, empêtré dans la ficelle : que faire ? « Qui t’a attaché ? » lui demande-t-elle. Il ment : « les copains ». Non, il s’est empêtré tout seul, mais ne sait plus comment s’en sortir, et sa mère lui dit : « Tu vas te dépêtrer tout seul comme tu t’es empêtré au début ». Vous êtes aussi des petits frères empêtrés et en pleurs : « Les conditions sont fautives ! » Non, ce n’est pas la faute des conditions, reviens en arrière comme sur un manège, détache cette ficelle avec la même adresse avec laquelle tu t’es attaché ; moi aussi je crois que vous finirez par vous détacher.

Voici un exemple, celui de Marie Madeleine[6] ; elle représente l’éveil de la conscience humaine ; lorsqu’on a vécu dans le péché et qu’on se réveille, on décide de vivre selon Dieu. Chacun peut être Marie-Madeleine : à l’instant où nous prenons conscience d’avoir vécu dans le péché et que nous nous tournons pour vivre selon Dieu, nous sommes Marie-Madeleine ; en vous tous il y a une Madeleine qui s’éveille, elle cherche, elle a la conscience du Divin.

« Celui qui vous reçoit, me reçoit et celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m’a envoyé ». Nous aussi, nous apportons cet Enseignement pour tous sans exception ; maintenant je veux que vous receviez vos petits frères et disiez en sortant d’ici : « En ton nom Seigneur, je recevrai tous ces petits frères » ; et soyez fidèles, le Christ vous répondra alors : « Puisque vous les avez reçus, vous m’avez reçu et puisque vous m’avez reçu, vous recevrez aussi Celui qui m’a envoyé ». Donc le Christ unit tous les êtres dans cet amour infini dans lequel nous devons vivre en frères et en sœurs. Ceux qui sont nés de Dieu, sur lesquels Dieu a posé Ses mains, sont devenus à Son image et à Sa ressemblance. Nous serons libres du joug d’aujourd’hui, nous serons libres sur le plan matériel, spirituel et mental : partout l’amour, l’amour de l’Esprit !

Je souhaite que vous soyez tous inspirés par cet amour, et en rentrant chez vous, embrassez-vous tous, prenez vos violons et jouez de la musique, chantez et dites : « Nous chanterons et nous vivrons dorénavant dans la poésie ».

Sofia, 26 mars 1922


[1] Psaume 110, 1

[3] Romains 7, 25

[5] Jean 14, 12 : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera lui aussi les œuvres que je fais ; il en fera même de plus grandes, parce que je vais au Père. »

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