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1922_02_05 Que faut-il demander


Ani
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Que faut-il demander

«Et Jésus répondit et dit : vous ne savez ce que vous demandez,

 pouvez-vous boire la coupe que je dois boire,

et être baptisés du baptême dont je dois être baptisé;

ils lui répondirent : nous le pouvons.»

Matthieu 20:22

Chaque vie met en relief des désirs contre-nature, non divins, qui insufflent de la dysharmonie dans le monde ; et le monde contemporain est rempli de ces désirs dysharmoniques, pour cela je n’ai pas besoin d’argumenter : dans n’importe quel journal, n’importe quel livre, n’importe quel foyer, il y a partout des désirs de la sorte ; ils ne datent pas de maintenant, ils sont implantés depuis longtemps ; donc beaucoup de désirs se manifestent, mais ils ne mènent à rien de bon : nous souhaitons ce qui n’est pas pour notre bien.

Il y a ici un exemple avec les disciples du Christ. Le Christ a prôné un enseignement idéal. Apparaît la mère avec ses deux fils et elle désire qu’ils soient honorés par le Christ : qu’il les place à sa gauche et à sa droite et qu’il leur alloue une place qu’il ne faudrait pas leur allouer, l’une des places les plus en vue. Voyant cela, les dix autres disciples se sont insurgés : « Comment ça, un traitement de privilégiés ? » Et le Christ se retourne et dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez », et il interroge ensuite : « Pouvez-vous boire la coupe que je bois et être baptisés du baptême dont je suis baptisé ? » Ils lui répondent : « Nous le pouvons ». Il y a des coupes agréables et des coupes désagréables ; il y a un baptême agréable et un baptême désagréable. Le Christ utilise le mot coupe. Est-ce que pour le prisonnier condamné comme Socrate à boire la coupe de ciguë, cette coupe est agréable ? Il est contraint de la boire, la coupe sera pleine et il en aura fini après l’avoir vidée. Il y a aussi un baptême et vous en aurez fini lorsque vous serez baptisés.

« Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire ? – Nous pouvons. – Et être baptisés du baptême dont je dois être baptisé ? – Nous pouvons. – Vous pouvez boire la coupe et être baptisés, mais vous asseoir à ma gauche et à ma droite ne dépend pas de moi, et ne sera donné qu’à ceux auxquels mon Père l’a réservé. »

L’erreur des gens en général, qu’ils soient religieux ou pas réside dans ce que nous croyons disposer de notre vie à notre guise : c’est une énorme erreur. Nous, les gens d’aujourd’hui, nous sommes très limités : même le héros le plus héroïque sur le champ de bataille se met aussitôt à pleurer et à prier si un projectile le touche ; même le plus grand héros dont le coffre était rempli d’argent, se sent privé de toute sa force dès que ce coffre est vide ; l’homme d’état est puissant tant qu’il est au pouvoir, mais s’il est destitué sa puissance disparaît ; auprès du héros malade et mourant tout le monde, médecins, parents, tous pleurent et ressentent cette affliction.

Le sens de la vie réside dans ce que nous sommes tous envoyés pour servir Dieu fidèlement. Maintenant, comment accomplir notre mission ? En ayant d’abord un rapport à Dieu, deuxièmement à notre âme et troisièmement à nos proches ; si nous comprenons nos rapports à Dieu, nous comprendrons la deuxième loi et nous accomplirons la troisième, mais si nous ne nous conformons pas à la première loi, nous ne pouvons pas le faire pour les deux autres non plus : elles sont liées. Si j’avais du temps, je vous expliquerais, mais ce serait une digression. Aujourd’hui, tous doivent commencer par la première loi, c’est elle qui redressera le monde. Si nous ne sommes pas prêts à accomplir la volonté divine avec bonne volonté, alors tous les autres efforts seront inutiles. Faut-il une loi écrite ? Cette loi n’est pas écrite, mais elle est sous-entendue dans l’essence même des choses ; qui comprendra comment accomplir nos obligations envers Dieu ? Cette loi est écrite à l’intérieur de chaque âme.

Et le Christ se tourne et dit : « Pouvez-vous boire cette coupe ? » Car l’affection se témoigne ordinairement en cas de nécessité. La femme ne doit pas aimer son mari simplement parce qu’il lui achète des habits, des robes et des chapeaux, ce n’est pas cela l’amour, mais c’est lorsque ce mari se retrouve le plus misérable, le plus affligé qu’elle peut témoigner son amour envers lui, donc durant les jours de souffrance. Quand pouvez-vous avoir des amis ? Seulement lorsque vous êtes riches ? Alors vous pouvez tout faire ; le plus grand rustaud qui a le coffre plein d’argent aura beaucoup d’amis, mais ces amis n’apportent aucun bienfait, alors que les amis qui agissent selon cette loi divine, apportent un baume guérisseur. Cet Enseignement n’est pas seulement celui du Christ, c’est l’Enseignement de la vie elle-même : si nous l’appliquons, nous sommes calmes, nous sommes physiquement bien portants, mais si nous perdons cet Enseignement, diverses maladies nous frappent aussitôt. Et si quelqu’un demande pourquoi surgissent les maladies, je dis : parce que nous perdons souvent le lien entre notre âme et Dieu ; nous ne devons jamais briser ce lien, ce lien ne doit jamais être rompu ; où que vous soyez, en Australie, en Afrique ou ailleurs, il est le même, il n’est pas fondé sur telle ou telle société. Si quelqu’un est bon parce qu’il est dans une société religieuse, c’est compréhensible ; mais celui qui est bon dans une société hostile est le véritable homme de bien. Être bon parmi les bons est naturel, mais être bon parmi les mauvais, est extraordinaire ; et l’autre loi est aussi vraie : être mauvais parmi les mauvais est très naturel, mais être mauvais parmi les bons sort de l’ordinaire.

Donc le Christ s’adresse à ses disciples, à ces deux-là, et dit : « Pouvez-vous boire cette coupe que je bois ? » et ils lui répondent : « Nous le pouvons ». Mais en pratique on boit difficilement cette coupe lorsqu’elle nous est tendue. J’ai souvent vu des petits enfants incapables d’avaler des remèdes amers. « Mon chéri, bois pour ta santé, dit leur mère. – Je ne veux pas, maman, c’est trop amer. »

Moi aussi, j’aimerais qu’il n’y ait pas de coupes amères dans le monde ; dans l’évolution humaine, un jour viendra où ces coupes disparaîtront. Elles ne sont pas dans le dessein divin, les souffrances ne sont pas infligées par Dieu ; Dieu accompagne l’action, mais ne s’y complait pas, Il dit : « Mon âme ne se complait pas dans la mort du pécheur [1]». Lorsque nous souffrons nous expions, non pas d’un coup, mais selon notre état de développement actuel. Comment conciliez-vous la chose suivante : une brebis à l’abattoir dit : « Pourquoi le Seigneur m’a-t-il créée ? Pour être égorgée ? Quelle philosophie y a-t-il là ? » Dites à cette brebis : « C’est une nécessité au vu du développement actuel des gens, il le faut, le Seigneur ne le veut pas, mais les gens le veulent ». C’est ainsi qu’il faut comprendre cela. Lorsque ce couteau passe sous la gorge de l’animal, nous n’y pensons pas, nous n’y pensons pas du tout ; mais lorsque ce couteau passe sous notre gorge, nous disons : « Pourquoi ? » Eh oui, pourquoi ? Parce que nous avons rompu le premier lien entre Dieu et notre âme, c’est seulement pour cette raison ; rétablissez ce lien dans votre âme, entre vous et Dieu, et tous vos rapports s’humaniseront progressivement. D’abord vos forces se rétabliront de façon très naturelle. Vous demandez : « Comment ? » Si vous avez une blessure, pansez-là et le corps lui-même commencera à la soigner, car il renferme cette force ; quelle que soit votre blessure, elle guérira et il ne restera aucune trace d’elle ; donc le corps renferme des forces pour la guérison et lorsqu’il perd cette force, aucun médecin ne peut vous aider. La même loi s’applique à l’âme : tant que notre âme est reliée à Dieu, elle renferme des forces naturelles et peut soigner ses blessures. Les blessures surviendront dans la vie d’aujourd’hui, à chaque étape vous pouvez avoir des blessures, à chaque étape que vous suivez, dans un tramway ou partout ailleurs, vous pourriez subir une petite avarie.

Les souffrances actuelles existent à cause de cette nécessité, quelle que soit votre situation ; le monde entier traverse une perturbation, les savants en Amérique, en Angleterre et ailleurs disent : « Que faut-il faire ? » Tout le monde s’interroge, mais personne n’a donné de remède. Il existe une panacée qui soigne ces souffrances. Nous n’avons aucun savant capable de donner un remède pour ces blessures qui rongent la société, non seulement les foyers, mais aussi nous-mêmes. Tu es riche, érudit, angoissé, tu as perdu le sens de la vie ; maintenant le Christ parle vrai en disant : « Ils ne savent pas ce qu’ils veulent ». Nous, les contemporains, nous voulons tout sauf l’essentiel ; chacun veut être riche, puissant, avoir du confort matériel. Allez dans la société et dites à quelqu’un de se lier à Dieu, combien le souhaitent ? Ils vous diront : « Non, non, de l’argent, de l’argent ! » Mais l’argent, c’est un résultat. Le Seigneur l’a déposé sur terre il y a des milliards d’années, cet or est stocké, on a stocké ici il y a des millions d’années du blé, du maïs, de la nourriture en abondance, tout a été pensé ; mais cette abondance qui existe dans le monde ne peut pas venir en temps utile car nous nous entravons non seulement physiquement mais aussi spirituellement : nous entravons les énergies de notre vie spirituelle. Souvent l’énergie qui doit venir pour notre cœur, ne vient pas à temps. Quelques fois vous vous levez tôt, mais vous n’êtes pas bien disposés et vous n’avez pas cette énergie. Comme l’affamé : comment reconnaîtra-t-il qu’il a trouvé la nourriture ? Lorsqu’il aura mangé. Vous direz : « Alors, comment reconnaîtrai-je avoir trouvé la vérité ? » Je dis : l’affamé reconnaîtra qu’il a trouvé la nourriture lorsqu’il sera rassasié ; l’assoiffé aussi sait qu’il a bu lorsqu’il s’est désaltéré ; et celui qui trouve la vérité le saura selon la même loi. Maintenant ceux qui suivent ces enseignements divins ont leurs habitudes et veulent les garder, faire un compromis entre le Divin et l’être humain. L’être doit être la fondation et le matériel bâtisseur est le Divin ; l’harmonie peut découler uniquement de l’amour divin, et s’il n’y a pas d’harmonie dans une société, l’amour divin n’est pas là, la sagesse divine n’est pas là, ils n’ont pas encore œuvré en elle ; si la société elle-même ne s’imprègne pas d’eux, nous avons seulement une accumulation mécanique, mais non une construction organique.

Je demande : quel est le sens de la vie terrestre ? Le sens de la vie terrestre est de connaître Dieu car nous cherchons l’amour divin, et nous, les hommes et les femmes, nous sommes de petites particules de cet amour divin manifesté chez chacun ; puisque nous comprenons Dieu, nous comprendrons que ces êtres minuscules sont des particules de Dieu ; et comme nous aimons Dieu, nous aimerons ainsi tous les êtres. Si nous ne L’aimons pas, nous ferons toujours une différence entre l’un et l’autre ; même dans les meilleures familles où les mères sont réputées aimer équitablement, elles aussi ont plus d’affection envers un enfant qu’envers un autre ; le père aime davantage un fils qu’un autre. C’est très facile de proclamer : « Aime ! », mais lorsqu’il s’agit d’appliquer la loi, c’est plus délicat ; c’est facile à dire mais ardu à accomplir, pourquoi ? Lorsque mon coffre est plein, je peux donner beaucoup, je suis généreux, mais lorsqu’il est vide, quelle somme pourrais-je donner ? Et notre coffre ne peut être plein qu’à une condition : lorsque nous sommes liés à cette grande source de la vie ; alors nous parviendrons à résoudre ces questions grâce à Dieu, par la voie la plus habile.

À présent, certaines insatisfactions germent dans notre vie, à quoi sont-elles dues ? À une satiété poussée jusqu’à l’indigestion. Je vais vous raconter une anecdote. Le dégoût de la vie engendre des maladies plus terrifiantes que les maladies ordinaires. Un américain qui a reçu de son père un héritage de vingt millions de dollars, s’est mis à manger et à boire, à manger et à boire jusqu’à ce qu’il perde le sens de la vie, jusqu’à devenir hypocondriaque ; il a songé à se suicider, il a consulté un médecin, un deuxième, un troisième, un quatrième et s’est rendu enfin chez un médecin réputé de New York en disant : « Tu es le dernier, si tu ne me guéris pas, je vais me suicider. – D’accord, mais nous préparerons un contrat pour attester que tu ne contesteras aucune des méthodes que j’emploierai pour te guérir. »

Celui-ci signe et paie deux cent cinquante mille levas pour la première phase du traitement. Le médecin l’endort avec du chloroforme et ordonne à l’un de ses assistants de lui couper la jambe droite sous le genou. Au réveil, il voit que sa jambe manque et dit : « C’est cela votre traitement ? J’ai payé deux cent cinquante mille levas pour être privé d’un bienfait. Si ma jambe était encore là, je vous donnerais des coups de pied. – Dans deux semaines, dit le médecin, lorsque tu te seras calmé, je reviendrai te voir. »

Deux semaines après le malade s’est mis à pleurer en disant : « Docteur, soit tu m’indiques un moyen de guérison, soit, puisque tu as commencé à me tuer… – Tu me paieras encore deux cent cinquante mille levas. » Il lui a fabriqué une jambe artificielle qu’il lui a fixée, et depuis le malade n’a plus songé au suicide, il avait compris le sens de la vie.

Souvent, nous aussi, les contemporains, nous forçons la nature à pratiquer sur nous ce type d’opérations , et elle le fait ! On le voit partout : quelqu’un a mal à l’œil, à l’oreille ; il y a des centaines et des milliers de maladies que les médecins ne savent même plus comment baptiser ; et nous parlons de culture, de quelques microbes : ils ne sont pas la cause : les maladies découlent du simple fait que nous avons rompu le lien primordial avec Dieu, c’est la loi. Je fais la comparaison suivante : là où pénètre le soleil, là où il y a de l’eau fraîche, là les gens sont bien portants, tandis que sur les versants nord des montagnes où pénètre peu de lumière solaire, il y a plus de maladies ; et par conséquent, là où les fenêtres sud ou est sont fermées et où seules les fenêtres nord sont ouvertes, il y a le plus de maladies ; les fenêtres nord, c’est l’égoïsme humain. Quelqu’un dit : « Je vais me prémunir ». Je demande : montrez-moi un seul individu qui se soit prémuni, il n’y a pas d’autre moyen de se prémunir que d’entrer en harmonie avec Dieu. Nous pouvons faire ce que nous voulons, mais chaque enseignement doit être appliqué.

Quelqu’un dit : « Tu enseignes, mais ceux qui t’écoutent ne vivent pas ainsi ». Je le crois : ceux qui m’écoutent ne vivent pas selon mon enseignement, mais s’ils ne vivent pas selon mon enseignement, suis-je fautif ? Si je suis fautif, je suis prêt à me corriger. Nous allons redresser la vie d’une nouvelle façon et ces personnes ressentiront que Dieu demeure en elles ; c’est un grand art, et je vous dis : si je relie ces deux fils pour faire passer ce courant divin, leur vie s’arrangera. Maintenant, je suis en train de monter mon installation, mais venez voir lorsqu’elle sera terminée et que je ferai passer le courant ! Maintenant, je charrie encore des pierres, il y a de la dysharmonie, des cris, du tumulte, des ouvriers, l’installation n’est pas prête. Vous n’avez pas vu mon enseignement, mais lorsque nous brancherons cette installation, alors vos visages s’illumineront et vous direz comme dans l’Évangile : « J’étais aveugle autrefois, mais maintenant je vois », et alors il n’y aura pas de dispute dans vos maisons, pas de discorde entre les hommes et les femmes, mais une compétition pour manifester le plus d’amour envers autrui. Regardez ce que cette ancienne installation a produit depuis des milliers d’années ; il faut une nouvelle installation. Si nous ne mettons pas la nouvelle en place, savez-vous ce que l’ancienne produira ? Il faut un éclairage entièrement neuf. Ayez patience, cet enseignement concernera tout le monde et alors les premiers seront les derniers. Nous le ferons par amour et non par obligation ; nous, les plus intelligents et les plus forts, nous aiderons les plus faibles, et alors la fille se lèvera le matin, préparera le thé pour son père et tous les enfants l’embrasseront. Alors que les filles d’aujourd’hui disent : « Je ne suis pas disposée à me lever ». C’est l’ancienne installation. Qui est fautif si quelqu’un est malade, qui est le coupable ? Ainsi vous ne devez pas accuser l’enseignement mais dire : « Pourquoi cet enseignement n’est-il pas appliqué ? » Nous devons être suffisamment sincères et honnêtes pour l’appliquer ; cet enseignement n’est pas mien, c’est un enseignement divin qui doit tous nous concerner, en tant que frères et sœurs, rien de plus.

Et le Christ dit : « Vous ne savez pas ce que vous voulez ». Maintenant, j’ai connu différentes situations. Nous devons désormais supprimer les coupes amères. Il y a dans la médecine contemporaine des allopathes et des homéopathes qui se disputent sur la manière de soigner les maladies : les allopathes recommandent les remèdes amers, et les homéopathes les remèdes sucrés. Vous pouvez boire la pharmacie entière d’un homéopathe sans subir de trouble ; il y a là des dilutions, jusqu’à un facteur trente… Savez-vous ce que c’est ? Une part microscopique ! Vous faites, disons, une solution, vous diluez dix grammes de sucre dans cent grammes d’eau, vous en prélevez une goutte que vous diluez de nouveau dans cent grammes d’eau : c’est la première et la deuxième dilution ; vous en prélevez encore une seule goutte et ainsi de suite jusqu’à trente ; et lorsque vous en prendrez une goutte, elle doit guérir le malade : un trentième seulement ! Les homéopathes disent que leurs médicaments agissent bien, alors que les allopathes maintiennent l’inverse. Il y a une troisième méthode entre ces deux-là ; les uns et les autres ont raison. On me demande parfois : « Les médecins doivent-ils faire une opération du corps ? » Je dis non, si le corps est sain, mais si le corps est malade, s’il y a un abcès par exemple, le médecin doit retirer le pus, réaliser cette petite opération ; mais s’il n’y a pas de pus le médecin n’a pas le droit de couper : laissons la nature travailler, elle peut faire les plus grandes opérations : c’est idiot d’opérer un corps sain. Vous direz maintenant : « Peut-on ou ne peut-on pas ? » Ce sont des conditions dans lesquelles travailler. À la maison, dans les conditions actuelles, la femme peut avoir recours à des mesures extrêmes et l’homme aussi s’il y a un très gros abcès ; et parfois c’est même la nature qui nous impose des mesures aussi radicales.

Je vais vous donner un exemple. Il y a cinq ou six ans, un homme et une femme viennent me consulter. La main de la femme est enflée. Ils me demandent : « Faut-il qu’elle se fasse opérer ? » Je dis : « Allez chez le chirurgien, qu’il vous opère ». Ils repartent, mais elle trébuche sur le chemin, tombe dans un fossé et dit : « Voilà l’opération » ; et en effet, c’était une opération remarquable. Même le médecin lui dit : « Je ne pourrais pas opérer ainsi ». Il a juste désinfecté sa main et il a avoué lui-même : « L’opération sur votre main a été remarquable ». Quelques jours après la main a guéri. Donc, si vous trébuchez chez vous, si la main vous fait mal, ne le considérez pas comme un grand malheur : crevez et videz l’abcès vous-mêmes. Si nous demandons : « Pourquoi tomber ? » Nous devons tomber pour que cette belle opération ait lieu. Tu vas t’allonger chez le médecin et le scalpel interviendra ; la nature aussi, pour faire cette opération, te fera allonger. Il ne faut pas se demander si une opération est nécessaire ou non, la question porte seulement sur ce qui arrive à un moment précis ; si je peux, je dois remercier Dieu ; si je ne peux pas, je dois prendre des précautions pour que cela n’arrive jamais dans ma maison.

Donc, avec cette philosophie positive sur Dieu, je ne vous dis pas que Dieu est caché au Ciel, mais je vous prêche sur un Seigneur qui demeure en vous, vous pouvez le trouver : Il est endormi en vous et vous pouvez l’éveiller. Ne dites surtout pas : « Quel Seigneur ? » Je vous recommande de trouver votre Seigneur et cela me réjouit ; et je dirai alors : je te salue d’avoir trouvé ton Seigneur. J’emploie le mot endormi, mais Lui, le Seigneur ne dort pas, c’est vous qui dormez. Lorsque vous vous éveillerez, vous entendrez Sa voix : elle sera si douce, elle produira un tel bouleversement dans votre vie, qu’elle donnera sens à vos affaires quelles qu’elles soient : ce Seigneur illuminera toutes vos affaires, et alors, même le travail le plus insignifiant vous sera agréable à accomplir. Ainsi je dis : certains parmi vous entament leur éveil, ce Seigneur vous parle à présent. Vous dites parfois : « Ce n’est pas Lui », et vous doutez. Le salut consiste uniquement en cet éveil intérieur. Peu importe qui vous prêche, si vous n’entendez pas vous-mêmes cette voix intérieure, la question restera non résolue pour vous ; mais le jour où vous entendrez cette voix, elle se résoudra. Ce ne sera pas un appel ordinaire, mais il sera semblable à une nouvelle joyeuse : on vous donne le télégramme « L’un de vos parents vous fait hériter dix millions », n’est-ce pas que cette nouvelle sera des plus agréables ? Et lorsque vous trouverez le Seigneur, vous serez riches de dix millions et vous direz : « Adieu, misère ! » Vous serez heureux, car votre grand-père vous a laissé un héritage de dix millions. Et le Seigneur aussi, lorsque vous entendrez Sa voix, produira un tel changement que vous ne reviendrez plus jamais en arrière.

Maintenant le Christ dit : « Vous ne savez pas ce que vous voulez », alors que nous devons demander, nous devons demander ! Je suis sérieux aujourd’hui. Il faut un bouleversement intérieur dans notre vie, une transformation pour prouver dans les faits que nous avons cet amour. Si nous suivons un enseignement et si notre vie est différente seulement en apparence, nous n’en tirons aucun profit. Nous devons être sincères dans notre for intérieur, notre vie doit être pure comme un cristal, il faut avoir les mêmes reflets que le plus pur diamant, que quiconque nous regarde voit un visage lumineux et se dise : « Cet homme n’a aucune arrière-pensée » ; soyons prêts à manifester à chacun notre cordialité et notre douceur ; soyons comme une source abondante qui rejette toutes les impuretés. Ce monde est rempli de désordre : les journaux que nous lisons, les livres, les conversations laissent en nous des dépôts au quotidien ; nous sommes soumis à une grande épreuve, il n’est pas facile de vivre une vie divine. Autrefois, les saints fuyaient dans les forêts, alors qu’aujourd’hui les forêts aussi sont remplies de brigands ; les saints ne peuvent plus habiter les forêts, ils doivent vivre dans les villes, et dans les villes il faut aimer les gens ; et si tu les aimes, le Seigneur dira : « Tu as compris Mon enseignement et tu porteras Ma lumière ». Dieu envoie la Lumière à tous de la même façon, aux bons et aux méchants, et Il se montre même plus tolérant envers les méchants. Vous dites n’est-ce pas : « Il ne vit pas bien, mais ses affaires roulent », et toi qui suis Dieu, tu as constamment droit au fouet ; l’autre n’a pas d’enfant malade, sa femme aussi est bien portante, alors que tu pries trois fois par jour et aujourd’hui tu perds vingt mille levas, demain ta fille meurt, et ainsi de suite. Pourquoi est-ce ainsi, comment démêler cela ? Pourquoi le Seigneur est-il tolérant envers ces pécheurs, savez-vous répondre à cela ? Vous direz : « Tu vois, Seigneur, ils ne T’écoutent pas, alors que nous prions trois fois par jour… ». C’est cela Sa force et vous devez vous réjouir que ce soit aussi bien pensé ; vous devez dire : « Celui-ci a de l’argent contrairement à nous, mais c’est mérité ». Pourquoi ne pas dire ainsi ? Donc, ces gens ont été longtemps frappés par les souffrances, et maintenant le Seigneur leur a laissé un peu de répit, et vous êtes venus à leur place pour travailler un peu ; ton frère se nourrira pendant que tu portes son malheur. Ces choses sont ainsi en apparence, nous ne savons pas qui est bon et qui est mauvais. Vous direz : « Savez-vous que Ivan Draganov est un brigand ? » Mais connaissez-vous Ivan Draganov ? C’est une firme d’associés. Si dans une firme les employés ont commis un crime en agissant au nom d’un patron, il n’est pas en tort ; en apparence il peut être responsable indirectement des actes de ses employés, mais je demande si c’est lui le coupable ? Nos employés et nos employées commettent des fautes et nous, leurs patrons, nous en sommes responsables. Mais il y a aussi souvent des patrons qui commettent des fautes. Je parle des croyants : personne parmi vous n’a envie de faire du mal, mais quelquefois tu dis quelque chose, tu fais une faute et puis tu dis : « Je ne dirai plus rien de méchant, je parlerai avec affabilité » ; mais lorsque tu es mis à l’épreuve, non seulement tu oublies l’affabilité, mais en plus tu dis ensuite : « J’ai été trop loin ». Oui, vous allez tous trop loin car vous ne savez pas ce que vous voulez. Le Seigneur a mis quelqu’un ici, mais tu dis : « Cela ne se fera pas par le bien au moins, attends que je lui bourre le crâne ». Avec quoi lui bourreras-tu le crâne ?

Ainsi, l’amour divin doit s’appliquer. Je ne dis pas que vous manquez d’amour, mais le Divin doit venir en chacun, que cette aspiration se renforce en vous, cette conscience, pour avoir une expérience positive et qu’une transformation radicale s’opère. Viendra alors le jour de la libération, le jour de la liberté dans ce monde ; ce jour peut venir aujourd’hui pour certains, demain pour d’autres, mais il pourrait être pour tous aujourd’hui, chacun de vous peut être bon. On vous apporte un chèque de dix millions : quelle situation plus enviable que celle-ci ? Où que vous alliez, à l’église, chez quelqu’un, partout on vous reçoit avec les honneurs. Une ville dans laquelle tout le monde est à l’abri du besoin, quelle sera leur vie ? Idéale ! Nous pouvons donc espérer une vie idéale sur terre, alors que nous disons tous à présent : « C’est possible, mais pas maintenant, peut être dans des milliers d’années lorsque l’être humain s’élèvera ». Pour certains ce temps est venu. Comment cela ? La larve qui sort de son cocon ne doit pas le regretter, mais aller aussitôt dans la nature sans attendre les autres. Nous les religieux, on nous laisse affamés tant que nous ne comprenons pas où nous sommes ; oui, à force d’attendre, vous mourrez de faim. Nous nous demanderons : « Où allons-nous nous retrouver ? » Sur les fleurs, et alors vous vous raconterez votre histoire. Ne vous attardez pas dans vos cocons, vous n’en avez plus besoin, dehors ! Alors que vous gardez maintenant vos cocons pour empêcher les autres d’y pénétrer. Non, maintenant tu es libre, envole-toi, bois de ce nectar divin, et tu auras alors la force d’accomplir la volonté divine.

Ainsi je dis : nous avons besoin d’une chose, la force divine doit entrer en nous ; sans elle, même les choses les plus essentielles que vous devez résoudre resteront non résolues. Maintenant le Christ se tourne : « Vous ne savez pas ce que vous voulez ». Il nous faut le baptême de l’esprit, il nous faut la coupe de l’amour : au lieu d’un poison comme pour Socrate, donne à ton frère une coupe avec le meilleur nectar, au nom de l’amour et dis-lui : « Tu as bu beaucoup de choses, mais rien qui soit comparable à cette coupe », et il dira : « Donnez-moi cette coupe, je n’ai rien bu de comparable », et tu le baptiseras, mais ce baptême est singulier. Les Bulgares disent : « Pour le baptiser à la Bulgare, rouons-le de coups ». Alors qu’avec ce baptême-là, tu diras : « Ce baptême que vous me donnez, insuffle une vie nouvelle dans ma conscience, donne sens à mon cœur et à ma pensée ».

Alors je dis : réveillez votre Seigneur, j’insiste là-dessus, et dites : « Notre Seigneur, c’est notre salut ». Vous le reconnaissez. Selon les Écritures le Seigneur dit : « Appelez-moi en un jour d’affliction, vous qui êtes affligés, et Je vous aiderai et vous Me glorifierez ». Et le Christ dit : « Si vous demeurez en moi et si mes paroles demeurent en vous – dans votre rapport à Lui – alors, dit-il, moi et mon Père, nous viendrons établir notre demeure en vous, et je me manifesterai devant vous ». Comment ? Avec amour. La première chose : demeurer en Dieu ; deuxièmement : que le Christ demeure aussi en nous ; et troisièmement : le Père et le Fils doivent venir en nous pour y établir leur demeure. Et le Christ dit : « Je me manifesterai devant vous », c’est-à-dire l’amour se manifestera. Ces trois situations doivent se réaliser pour qu’une transformation ait lieu dans notre pensée, dans notre âme, et si ces trois situations ne se réalisent pas, la vie sera toujours sans fondement.

Ainsi faut-il appliquer cet amour, je le recommande. Ce sont d’abord les femmes qui doivent l’appliquer. Je vous dirai où est l’erreur : l’homme a perdu l’amour, il s’est endurci et il a fauté ; c’est là l’erreur, il a perdu l’amour divin. Alors que les femmes ont perdu la sagesse divine, elles aussi ont fauté et se sont endurcies. Hommes et femmes ont perdu deux éléments substantiels : l’homme a perdu l’amour et la femme a perdu la sagesse. Et la maison où l’homme n’a pas d’amour et où la femme n’a pas de sagesse, cette maison est bonne à être brûlée. Vous demanderez alors : « Peut-il y avoir de la vie ? » Il ne peut pas y en avoir. Donc l’homme doit insuffler l’amour, l’amour divin dans la maison, et la femme doit insuffler la sagesse pour instaurer l’harmonie : c’est l’Enseignement prôné par le Christ. La famille est quelque chose de divin contrairement à aujourd’hui ; c’est une institution divine fondée sur l’amour et la sagesse, et les enfants apporteront la vérité : nous aurons alors la loi, la justice et la vérité et une société idéale ; si elles s’y implantent, alors Dieu est dans cette maison, nous aurons une maison selon le Nouvel Enseignement et nous donnerons un exemple au monde sur la façon de vivre. Mais nous ne devons pas nous faire d’illusions : s’il n’y a pas d’amour chez l’homme, la question est close ; s’il n’y a pas de sagesse chez la femme, la question est close ; s’il n’y a pas de vérité chez l’enfant, la question est close. La père et la mère se réjouissent seulement des enfants qui portent la vérité en eux ; si l’enfant aime mentir, ils sont chagrinés. Lorsque l’homme voit l’absence de sagesse chez la femme, il est chagriné aussi ; lorsque la femme voit l’absence d’amour chez l’homme, elle est chagrinée. Je vous parle à vous tous à présent, comprenez-vous ?

Cet ancien diable, nous devons le jeter dehors, et le Seigneur de l’amour, de la sagesse et de la vérité doit régner dans notre maison. Et en entrant, il y aura alors une lumière à la maison, et un crédo : le crédo de l’amour, le crédo de la sagesse et le credo de la vérité ; nous vivrons tous selon ce crédo et nous serons frères et sœurs auprès du Seigneur. Et alors vous me dites : « Maintenant nous t’écouterons ». Il n’est pas question de m’écouter, mais d’appliquer, d’appliquer ! Ou alors j’appliquerai moi-aussi ; si quelqu’un vient se plaindre, je mettrai mon habit et j’arrangerai votre maison, car il faut bien que quelqu’un puisse ranger vos affaires ? Ne dites pas que l’homme ou la femme ont raison, je ne prends parti pour personne : je dirai à l’homme : « As-tu l’amour ? – J’en ai ! » Je dirai à la femme : « As-tu la sagesse ? – J’en ai ! » Je dirai à l’enfant : « As-tu la vérité ? – J’en ai ! » Alors nous pouvons travailler et dans ces conditions seulement le Seigneur s’éveillera ; et alors l’impossible deviendra possible. Au nom de votre Seigneur, je vous en prie ne vous mentez pas en disant : « Cet homme a un enseignement mensonger ». Cet enseignement n’est pas le mien mais le vôtre. Si vous avez un autre enseignement, je suis prêt à vous écouter et je l’appliquerai s’il est divin ; nous écouterons, car nous sommes prêts à écouter le Divin d’où qu’il vienne. Il doit donc être appliqué : il est en nous et non à l’extérieur de nous.

Ainsi le Christ, le Christ vivant, votre Christ vous appelle à l’amour, à la sagesse, à la vérité pour sanctifier son grand commandement ; en l’appliquant vous le glorifierez, et lorsque les autres verront vos œuvres, ils glorifieront votre Père, pas moi, mais le Père qui est aux Cieux. Et à présent, nous devons glorifier notre Père qui est dans les Cieux.

 

Sofia, 5 février 1922


[1] Ézéquiel 18, 23

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