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1919_05_18 La poutre


Ani
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La poutre

« Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil,

et alors tu verras comment ôter la paille de l'œil de ton frère. »

Matthieu 7 :5

La dernière fois, j’ai commenté les paroles : « Si ton œil est lumineux, alors tout ton corps sera lumineux ». Il y a dans cet œil une poutre qui entrave sa pureté. Le Christ dit : « Ôte la poutre de ton œil pour y voir clairement et pour pouvoir ensuite ôter la paille de l’œil de ton frère ». Comment ôter cette poutre ? Par les mots poutre et paille le Christ comprend deux principes opposés dans la vie. La poutre se trouve chez celui dont l’œil est fixé dans le monde physique, entièrement plongé dans la matière ; la poutre représente la loi des contraires. Par le mot paille, on entend la loi des changements permanents. Le Christ prend deux images : poutre et paille. La poutre est taillée dans le bois : savez-vous quel bois convient pour faire des poutres ? Les meilleures poutres se font en chêne et s’utilisent pour bâtir des maisons. Si vous regardez le chêne de près, vous le verrez dans les endroits les plus bas sur terre ; c’est le plus vieux matérialiste et c’est aussi pour cela que son écorce est craquelée. Il y a entre le buffle et le chêne une certaine corrélation. Le buffle, s’il a trop chaud, entre dans la boue pour se rafraichir et fuir les mouches. Qu’est-ce que la chaleur ? Un symbole de l’amour, donc ceux qui sont disposés à l’amour, entrent dans les flaques pour s’enduire de boue pour ne pas être piqués par les mouches, ils sont futés ! Si un frelon approche d’un bœuf, il lève la queue et s’enfuit aussitôt ; le buffle ne fait rien de tel : si un frelon l’approche, le buffle quitte le champ et s’immerge dans une mare.

Vous me direz probablement : « Nous savons ce que tu nous diras sur cette poutre. » Vous ne savez pas ce que je peux vous dire. J’ai ouvert et exploré beaucoup de livres qui traitent différentes questions des Évangiles, mais sur cette question essentielle il est écrit très peu alors que des successions d’articles traitent les choses les moins importantes. Tout est ainsi dans notre monde d’aujourd’hui : on n’écrit rien sur les questions substantielles, mais on consacre des volumes entiers au reste. Ces questions peu importantes sont pour ainsi dire des ombres par rapport aux questions substantielles. Les ombres sont nécessaires uniquement lorsque le substantiel a été défini, alors il y a un sens. Lorsqu’un grand peintre dessine un visage, il lui met des ombres pour que le visage puisse bien ressortir ; de plus, il n’est pas sans importance de positionner l’ombre à droite ou à gauche. Si c’est à gauche, ceci montre que le peintre s’était tourné vers l’ouest en dessinant, c’est-à-dire que le soleil se couchait ; j’en déduis que le peintre était dans la phase du couchant ou autrement dit qu’il était en train de descendre dans le monde physique ; si l’ombre de l’objet est à droite, cela signifie que le peintre a fait son tableau alors que le soleil se levait. Voilà pourquoi, pour les personnes incultes la position de l’ombre est sans importance, non pour les érudits ; il importe de savoir de quel côté tombe l’ombre sur votre visage. Pourquoi le Christ dit qu’il faut ôter la poutre de votre œil ? C’est parce qu’elle jette son ombre vers l’intérieur, alors que chez celui qui veut observer la vie, l’ombre doit être à l’extérieur. Vous me demanderez pourquoi ? Si l’ombre est à l’intérieur dans votre vie, vous ne comprendrez pas son sens. C’est très simple : si par exemple votre maison reste dans le noir, mais que les rues sont éclairées, vous saurez ce qui se passe dans la rue, qui vient de passer, comment il est habillé, etc., mais vous ne saurez pas ce qui se passe dans votre chambre. Par conséquent, si cette poutre est dans votre œil, alors le sens de votre vie intérieure restera incompris ; vous pouvez être réformateur, moraliste et moraliser les autres, aménager les maisons et les villes, mais vous ne saurez pas changer leur vie intérieure.

Le Christ dit : « Ôtez cette poutre ! » Comment s’est-elle formée ? Par des habitudes acquises depuis des siècles dans l’intellect humain. Chacun de vous peut vérifier si son ombre est dehors ou dedans. Le Christ dit ôte et non ajoute ; l’addition et la soustraction sont deux processus opposés. Vous avez jusqu’à maintenant additionné, vous avez formé cette poutre qui est le résultat du passé ; ainsi a + b = c, c’est la poutre. Pour nous libérer de ce résultat, le Christ demande de soustraire a et b de c afin de purifier son œil. Comment les soustraire ? On ne peut pas se libérer de c tant qu’on ne soustrait pas a et ; tant que tu n’élimines pas le pou mâle et le pou femelle de ta tête, tu n’élimineras pas les lentes. Ainsi la somme de a et b vaut c, ce qui est la poutre ; en ce sens a est votre intelligence et b votre cœur, non sur le plan supérieur de vos actes, mais sur le plan inférieur des manifestations. Donc, le Christ dit : « Tu arrêteras ces deux processus ». Vous me demanderez : « Comment les arrêter ? » Pour faire fonctionner l’intelligence des gens, il faut les mettre au travail, dans une situation sans issue. Il faut vous mettre dans la même situation que l’ingénieur de Napoléon, contraint par son maître de construire un pont en vingt-cinq minutes sous peine d’être fusillé ; il a réussi à bâtir ce pont. Observez le chat qui traverse des endroits difficiles en cherchant le chemin le moins dangereux ; s’il est intelligent, il cherche à éviter les difficultés ; s’il est en haut d’un mur de cinq à six mètres et se retrouvé coincé, il sera contraint de sauter du haut du mur, bien que la même chose ait pu lui sembler impossible à réaliser un peu plus tôt. De la même façon, vous dites que vous ne pouvez pas faire telle ou telle chose. Le Christ dit : « Ôte la poutre de ton œil et mets là ailleurs, pas dans ton œil, mais dans ta maison ». L’œil n’a pas besoin de poutres. Le maître qui a le premier préconisé de placer la poutre dans l’œil et non dans la maison, n’a pas compris les lois divines : il peut y avoir une poutre dans le corps, mais jamais dans l’œil.

Par le mot paille, je comprends ceux qui demeurent dans un monde exclusivement affectif : les pailles sont un produit du blé. Leurs péchés sont dus à leurs jouissances incessantes dans le monde. La poutre est le résultat d’une vie avide et intéressée ; on ne peut pas compter sur de telles personnes. Et cet homme avec une poutre dans l’œil est constamment fatigué et regarde vers le bas, car la poutre est très lourde. Je peux faire en sorte que chacun de vous regarde vers le bas. Comment ? En recevant cent kilos de charge sur son dos, chacun commencera à réfléchir et à regarder vers le bas. Certains diront de lui que c’est un grand philosophe ; oui, il y a des philosophes qui regardent vers le bas, mais il y en a d’autres qui regardent vers le haut. Lorsque la poutre est dans votre œil, votre intelligence et votre cœur seront toujours surchargés et vous troubleront. Parfois, des personnes qui ont des poutres dans l’œil, réussissent à se cacher, à dissimuler cet état, mais si vous les offensez ou les vexez, elles se mettent à regarder vers le bas. Une femme qui est en colère contre son mari regarde vers le bas. Pourquoi ? Parce que la poutre a commencé à exercer son action. Je caractérise ainsi un principe commun. Suivant cette même loi, les jeunes gens tout comme les gens mariés ont des poutres dans l’œil. Le mariage est cependant temporaire ; il y a à mon sens dans le monde uniquement des gens attelés, mais pas mariés : je ne parle pas de mariés, mais d’attelés ! Le Christ dit : « Ôte la poutre de ton œil pour qu’il soit pur afin d’ôter la petite paille de l’œil de ton frère ».

J’examine dans leur ensemble les principes spirituels sur lesquels repose notre vie. Par exemple, si ma maison est construite selon les lois divines, ce n’est pas uniquement mon mérite, mais aussi celui de l’ingénieur que j’ai sollicité pour la construire, pour la concevoir ; de même, tout l’inconfort de cette maison ne m’est pas non plus entièrement imputable. Voilà pourquoi, si un expert en construction me dit que mon évier ou une autre chose n’est pas à sa place, je dois l’écouter ; si quelqu’un d’intelligent me disait comment réaménager ma maison car les murs sont trop fins, je devrais l’écouter ; je dois être d’accord avec son avis car sinon je risque une catastrophe. Lorsque le Christ parle ainsi de la poutre, il a déposé une grande idée dans un seul mot. Souvent les Bulgares dissimulent leur argent sous une poutre épaisse ; les gens cachaient des choses jadis et avaient donc besoin de poutres ; nous mettons souvent d’épais rideaux à nos fenêtres, qui empêchent la lumière d’entrer. De même, dans notre vie actuelle, nous sommes malheureux à cause de cette poutre qui empêche la lumière d’entrer et ainsi de vivifier la matière de notre corps. Nous, les contemporains, nous avons le même concept de lumière pour des périodes différentes où elle n’est pourtant pas la même. Si vous vous chauffez à une chaleur créée par un feu de bois ou par un feu de charbon, l’effet sera différent : si vous êtes sensible et que vous vous chauffez au charbon, vous vivrez toutes les péripéties que le charbon a traversées ; si vous vous chauffez au bois de chêne, vous vivrez les péripéties qu’ont traversé les chênes et les sentirez comme des êtres vivants ; la teinte noire du charbon produira sur vous un effet très différent de celui que vous ressentiriez avec la chaleur du bois. La culture contemporaine doit se libérer de l’usage du charbon ; pour cela, il faut trouver à l’avenir des scientifiques pour maîtriser l’énergie solaire : nous devons nous procurer ce carburant du soleil. Lorsque nous viendrons à exploiter la chaleur et la lumière solaire nous serons suffisamment civilisés pour être dignes de cette humanité ; dans la situation actuelle nous ne pouvons pas nous considérer comme civilisés.

Le Christ dit : « Ôtez ces poutres, elles ne sont plus utiles ». Autrefois cette poutre a été utile, elle servait à quelque chose, mais elle n’a plus de sens pour nos contemporains. Le buffle qui va dans la mare pour se cacher du frelon a ses raisons économiques, il raisonne ainsi : « Au lieu de courir quatre ou cinq kilomètres, je vais rentrer dans une mare, me couvrir de boue et je ne serai plus exposé aux frelons ». C’est aussi le raisonnement de nos contemporains : « Nous devons nous prémunir sur le plan matériel pour ne pas être inquiétés par les frelons ». Lorsque vous cherchez à mettre à l’abri votre femme et vos enfants, ces pensées sont les frelons qui vous inquiètent à chaque heure de la journée. Les religieux ressemblent aux bœufs : ils fuient. Les gens du monde en revanche, comme les buffles, rentrent dans une mare pour ne pas s’exposer.

Il y a des années de cela en Russie, on essayait de faire voter une loi contre les juifs. L’un des ministres était résolument antisémite et insistait lourdement en faveur de cette loi. Les juifs ont essayé de s’opposer au conseil des ministres de différentes façons et notamment à cet individu, mais sans y parvenir. L’un d’eux a décidé de s’adresser directement au ministre et d’aller chez lui. Il s’est annoncé à sa garde : « Je demande la permission d’entrer chez le ministre pour lui dire juste trois mots ». Il a été autorisé à entrer. Une fois devant lui, il lui a proposé un grand sac rempli d’or et a dit : « Prends ça et garde le silence ». Tous les ministres se sont rassemblés sous l’égide du tzar pour débattre la question juive. Tous se sont prononcé contre cette loi et ont attendu que le ministre antisémite parle, mais il se taisait. Le tzar a été très surpris et lui a demandé pourquoi il ne disait rien. Le ministre a montré le sac et a dit : « Tant que j’ai ce sac rempli d’or, je ne peux pas parler ». Ce sac d’or est la poutre.

Un jour viendra où le Seigneur vous demandera pourquoi vous vous taisez : vous avez plaidé pour une loi, mais vous vous engagez à vous taire. Aujourd’hui, tous, riches et célèbres, se taisent. Celui qui se tait est diplomate ; on recommande le silence en diplomatie. Le Christ dit : « Ôte la poutre de ton œil pour pouvoir parler ; ôte la poutre de ton œil pour voir ». Entre voir et parler, il existe un lien : on ne peut parler tant qu’on ne voit pas.

La paille qui se trouve dans les yeux de certains est d’un tout autre matériau que la poutre, elle vient du blé. Nous savons que le blé a un désir unique : se multiplier, occuper plus d’espace. Il dit : « Laissez-moi sept ou huit mois pour me multiplier, je finirai mon travail et je disparaîtrai ensuite ». Ce n’est pas la même chose avec la poutre : le chêne demande dix, cent, cinq cents, mille ans pour croître et se développer, il assure sa possession. L’enseignement de la poutre est un enseignement sur la possession ; si ton fils est indigne, ôte la poutre de ton œil et prive-le de tout héritage pour que tes avoirs ne soient pas utilisés pour commettre des crimes. Mais vous direz « нерде шам нерде багдад[1]». S’il y a quelque chose qui vous entrave, c’est précisément l’enseignement de la possession : nous venons sur terre et nous nous engageons avec des maisons et des champs, nous nous querellons avec père, mère, frères et sœurs, nous nous trainons au tribunal les uns les autres jusqu’à ce qu’un jour on nous enlève d’ici ; le fils dit : « Mon père est parti sans résoudre cette question, mais moi je la résoudrai, j’aviserai comment partager l’héritage ». Voici huit mille ans que l’humanité cherche à résoudre la question de la possession, mais elle n’est toujours pas résolue. Le Christ dit : « Ôtez de votre œil cette possession pour que le monde s’arrange », alors les petits freins, les petites pailles disparaîtront.

Il y a de nos jours des sociétés de mécènes : les prêtres prêchent dans les églises, les enseignants initient les enfants dans les écoles, les magistrats rendent la justice dans les tribunaux, mais tous ont des poutres dans les yeux. Le Seigneur que je connais et dont je vous parle n’est pas le Seigneur des poutres, de la possession, et il n’est pas pour ceux qui débattent sur la possession ; la possession n’a pas de Seigneur. Et les gens qui se divisent en catholiques, protestants, musulmans, etc. n’ont pas de Seigneur. Votre Seigneur a des poutres et le mien non. Le Christ dit : « Hypocrite, ôte la poutre de ton œil » et si on me demande quand le monde se redressera, je répondrai : lorsque cette poutre sera ôtée de votre œil. Et quand sera-t-elle ôtée ? Lorsque l’amour règnera, alors la poutre pourra être ôtée très facilement. Pendant la gestation, toutes les femmes portent l’avenir en elles et peuvent enlever leur poutre ainsi que celle de leurs enfants.

Si j’avais prôné la loi de Moïse, j’aurais d’abord puni les femmes : elles méritent le plus grand châtiment ! Comme je ne prône pas la loi de Moïse, mais la loi du Christ, je leur dis : « Puisque vous êtes les médecins, vous avez suffisamment servi vos anciens bien-aimés dans le jardin d’Éden, renoncez à eux et servez le Seigneur ». Depuis huit mille ans déjà les femmes servent le bien-aimé du jardin d’Éden et n’ont rien fait de bon, elles doivent donc y renoncer à présent. Vous allez rétorquer : « Ne nous attaque pas, nous sommes pures ». Oui, vous étiez pures autrefois, mais aujourd’hui vous n’êtes pas comme je vous connaissais : cette poutre, le désir de possession est entrée dans votre œil et vous avec vécu avec la loi de la possessivité, votre ami est venu chez vous dans le jardin d’Éden et vous a dit : « Sortez de ce jardin, ne restez plus ici comme de simples jardiniers, mais allez conquérir la terre, elle est pour vous, vous êtes sots de rester ici, partez et vous deviendrez les égaux de Dieu ». Et les femmes ont quitté le Paradis ! Moïse a décrit dans un récit long et intéressant comment elles sont sorties du Paradis ; lorsque vous lirez tout l’Ancien Testament, vous verrez comment le Seigneur s’adresse sans cesse à la vierge d’Israël qu’Il appelle par des noms différents, et lui conseille constamment de revenir dans le droit chemin, vers son père. Où n’avez-vous pas été après avoir quitté le Paradis ! Vous êtes allés en Égypte : le monde matériel, à Babylone qui est l’ancien monde, l’ancienne culture, la culture de la possession ; vous êtes à présent en Europe qui s’enlise dans les mêmes travers que les Égyptiens et les Babyloniens. Le Christ dit à nos contemporains qui représentent le monde des élus : « Ôtez cette poutre de votre œil », c’est-à-dire ôtez cette idée de la propriété de votre terre car elle est la cause de toutes les disputes et de toutes les guerres. La seule possession de l’être humain est son corps : si l’on sait changer chaque jour les particules de son corps, gouverner ses désirs et les actions de ses organes comme de son cerveau et de tous ses centres, il sera formidable. Dis-toi : « Je n’ai besoin d’aucune maison, d’aucun terrain, c’est pour la culture du futur ». Le futur en tant que projection du passé est pour les pécheurs, alors que le présent est pour les justes ; lorsque quelqu’un dit qu’à l’avenir il redressera sa vie, je comprends que c’est un pécheur ; lorsque quelqu’un dit qu’il redresse sa vie dès à présent, je comprends qu’il est juste et qu’il a ôté la poutre de son œil. Ainsi, en ce sens, l’avenir appartient aux pécheurs qui ne changent pas leurs désirs, c’est leur propriété, alors que le présent est aux justes car il n’occupe aucun espace, c’est une droite mathématique : chaque juste traversera cette ligne droite. Je dis : celui qui maîtrise le présent entrera dans le Royaume de Dieu, alors que le futur appartiendra aux pécheurs. Le passé, c’est-à-dire tout ce qui s’est déjà passé est entre les mains de Dieu, alors que le présent nous appartient.

Ainsi, nous avons échangé nos rôles : Dieu s’occupe d’arranger nos péchés, et nous nous occupons de la justice divine qui viendra dans le futur, alors que les gens d’aujourd’hui disent : « Nous travaillerons pour Dieu afin de réaliser Ses désirs ». Dès aujourd’hui, je veux que vous ôtiez toutes vos poutres et je suis prêt à vous aider ; mais si vous laissez cela pour demain, vous ne me trouverez pas ; j’ai mon mot à dire sur le présent, quant au passé, c’est le Seigneur. Ma parole est fondée sur un fil très fin, c’est le fil de l’amour. Le Christ s’adresse à ceux qui ont étudié cet Enseignement et qui sont éveillés, c’est pourquoi je n’ai pas à vous enseigner, mais vous devez appliquer les principes divins que vous avez déjà étudiés. Il existe des méthodes pour appliquer un principe divin : celui qui veut utiliser un enseignement doit d’abord payer toutes ses dettes ; à mon avis la loi du sacrifice n’est rien d’autre que le remboursement des dettes, et les dettes sont engendrées par la possession. Vous direz : « Ah, dans ce cas, on peut ! » Qu’est-ce qu’on peut ? On peut par exemple devenir riche, érudit, etc. Non, tu ne peux arriver à rien de la sorte ; beaucoup ont appliqué cet enseignement, beaucoup ont voulu être riches, érudits, bien portants, mais ne le sont pas restés longtemps. L’enseignement peut avoir un résultat uniquement si l’être humain applique la loi du sacrifice ; vous vous sacrifiez alors pour vous-mêmes : si vous vous sacrifiez pour le bien de l’humanité et la redressez ne serait-ce que d’un centimètre, la fois suivante lorsque vous reviendrez sur terre, vous entrerez dans ces conditions bénéfiques dont vous êtes vous-mêmes la cause. Tous les suicides dans le monde sont engendrés par la loi de la possession : une femme veut dominer son mari, n’y arrive pas, et désespère jusqu’à se suicider ; la femme ordonne à son mari comment se comporter et agir envers les autres femmes, etc. Maintenant, l’homme est tombé dans ces travers car il est né d’une femme ; les femmes sont responsables des erreurs commises par les hommes, ce sont elles qui leur ont appris ce commandement. Vous direz que je vous condamne, non, je ne vous condamne pas, mais je dis la vérité.

Le Christ dit : « Ôte la poutre de ton œil », et cette poutre, c’est la jalousie, la suspicion, la haine, le mal, l’avidité, l’envie, etc. La poutre doit être ôtée ! La poutre est partout, dans toutes les sociétés, toutes les églises, toutes les religions, je vois partout des poutres. Nos contemporains ressemblent à ces deux allemands en Amérique qui étaient de très bons amis et voulaient s’embrasser, mais leurs ventres étaient si gros qu’ils ne pouvaient pas s’approcher l’un de l’autre pour s’embrasser et ils se sont séparés très chagrinés. Aujourd’hui, tous ont de gros ventres et ne peuvent pas non plus s’approcher les uns des autres. Pourquoi ? C’est à cause de la poutre, avec une telle poutre il ne peut y avoir de baiser pour l’âme. Une jeune fille rencontre un jeune homme et veut l’embrasser, mais elle ne le peut pas et soupire ; un jeune homme veut embrasser une jeune fille et ne peut pas non plus : il soupire ; tout le monde se lamente car on ne peut pas s’embrasser. Tant que la poutre n’est pas ôtée de l’œil, nous serons loin les uns des autres.

Aujourd’hui, les mœurs sont dépravées ce qui cause l’incompréhension entre les humains. Un homme regarde la femme d’un autre et celui-ci bout de colère, il se dit : « Attends, je vois ce que tu mijotes, je vais t’espionner ! » Hommes et femmes se jalousent partout, alors qu’ils veulent apprendre une nouvelle philosophie, un nouvel enseignement. La chose la plus difficile est de connaître la nature pour qu’elle nous éduque. Connaissez-vous cette mère appelée nature, avez-vous parlé avec elle ? C’est une vierge. Connaissez-vous ses habitudes, ses regards, son accueil, ses lois et sa société ? Lorsque je dis aux gens qu’ils doivent entrer en harmonie avec la nature, les serviteurs modernes de la religion appellent cela de l’idolâtrie, mais cet ordre sera balayé et il ne restera que l’être humain. Il ne restera que sa tête vide qui sera conservée dans les musées comme une relique de l’ancienne culture ; les futurs humains qui viendront dans les musées regarderont les têtes des évêques, des patriarches et des épiscopes, et ils verront les poutres avec lesquelles ils ont vécu si longtemps en disant : « Des gens fameux, des gens pieux, une telle piété que seule la tête a été conservée ! » À l’avenir, tous les enseignants, prêtres, prédicateurs et magistrats ne devront pas avoir de poutres dans les yeux. Je rendrais un grand service à la Bulgarie si je décidais qui peut être enseignant, qui, prêtre, etc., alors, les affaires de la Bulgarie iraient mieux. Tandis que maintenant ? Quelqu’un termine ses études pour devenir prêtre ; sa nature est plus proche de celle d’un acteur, mais il est ordonné prêtre ; il vaut mieux appeler ce genre de personnes un serviteur de l’église, mais non un serviteur de Dieu. J’aimerais que tous les prêtres et enseignants apprennent le langage de la nature pour voir ce qu’elle écrit. J’examine tous les cailloux, toutes les rivières, toutes les fleurs et je peux ainsi définir ce qu’était la nature il y a deux mille, cinq mille ou dix mille ans : la nature change sa tenue tous les jours, ainsi vous devez apprendre comment elle est aujourd’hui, car le présent est pour les justes.

Le Christ disait aux juifs : « Ôtez les poutres de vos yeux, car sinon vous ne deviendrez pas un peuple », mais les spiritualistes de l’époque qui étaient occultistes et cabalistes disaient : « Ah oui, mais au lieu d’ôter nos poutres, nous préférons te mettre sur cette poutre ! » Le Christ a été crucifié sur deux poutres, l’une mâle et l’autre femelle. Le Christ dit : « Si vous supprimez la propriété privée entre frères et sœurs, votre intelligence et votre esprit seront libres pour que vous deveniez des hommes et des femmes de bien ». Si toutes les femmes s’imprégnaient de cette idée, en cent ans elles feraient avancer l’humanité d’un bond de quatre à cinq mille ans. Mais il manque aux humains cette conscience ; il faut de l’intelligence, et sans elle, ils font pendre et égorger les autres. Aujourd’hui on coupe même les têtes des prêtres. Je veux être compris dans ce que je dis : je parle en principe et non dans l’intérêt personnel de celui-ci ou de celui-là ; j’examine la question au sens le plus large : le monde ne peut être redressé par les massacres. Je ne suis pas de ceux qu’on peut pendre et égorger, tenez-le-vous pour dit ! Je ne serai plus crucifié à présent, vous vous crucifierez les uns les autres jusqu’à ce que vous soyez initiés. Le Christ dit : « Hypocrite ! Ôte la poutre de ton œil ».

Ne prenez pas ombrage de tout ce qui est dit : c’est la loi du Ciel. Lorsque nous passerons les frontières de la vie spirituelle, nous laisserons la poutre ici sur terre. On dit de quelqu’un : « Il est parti de l’autre côté ». Non, il n’est pas parti encore, il est ici sur terre et il faut lui donner un peu de blé ; le monde astral est une prison et il est parti là-bas avec sa poutre. Et les pailles dans nos yeux, ce sont tous ces petits défauts qui existent en nous. On dit de certains qu’ils adorent bavarder, qu’ils ne savent pas garder le silence, qu’ils ne savent pas s’habiller, qu’ils ne sont pas matinaux, qu’ils ne travaillent pas assez, etc. ; tout cela n’est que de petits défauts, de petites transgressions, ce sont des pailles dans les yeux des gens. Peut-on dire que nos contemporains travaillent ? Ce n’est pas du travail, c’est un tourment, du labeur ; le travail s’accomplit toujours avec de l’amour, le labeur répond au devoir et le tourment est engendré par la violence. La possession en est la cause, et la fautive, c’est la femme qui a introduit cette habitude dans la vie. Toutes les femmes apprennent à leurs enfants : « Tâchez de devenir riches, d’avoir des revenus importants, demandez à vos maris tout ce dont vous avez besoin ; ne leur dites pas tout, soyez discrètes », etc. C’est pourquoi la femme se met à demander ceci et cela à son mari, sans se préoccuper de sa situation, et il se demande comment faire pour la contenter. Qu’est-ce qui se passe alors ?

Un Grec de Burgas s’est marié avec une Grecque très riche. Elle lui a apporté une dot de quatre mille lires. Après le mariage, elle a réclamé des quantité de choses, elle s’est mise à dépenser de façon chaotique. Moins de deux ans après, tout son argent a été dépensé. Son mari tenait des comptes précis sur ses dépenses et lorsque le total a atteint quatre mille lires, il lui a dit : « L’argent que tu as apporté est épuisé, va en redemander à ton père et s’il t’en donne encore, tu pourras acheter ce que tu veux ». Lorsqu’on dit que quelqu’un a quitté sa femme, je dis : « Il a dépensé tout ce qu’elle a apporté comme dot et comme il n’y a plus rien, il demande le divorce ». Pourquoi ne peuvent-ils pas vivre ensemble ? Parce que la femme a une grande poutre dans l’œil et veut le dominer, le détourner de tous les autres, elle lui cite des versets des Écritures qui l’arrangent, elle lui dit : « La première clause dans les Écritures est que l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme[2] ». Oui, mais quel père et quelle mère ? Le Christ dit : « Celui qui se marie, quittera sa mère, son père, ses frères et sœurs qui ont fauté au paradis et ainsi il s’attachera à sa femme ». Malheur à celui qui en se mariant ne renonce pas à son père et sa mère qui ont fauté au paradis.

Par conséquent vous, en tant que chrétiens, vous devez supprimer la propriété privée, c’est un mal pour celui qui veut se développer ; pour tout occultiste, tout mystique qui veut notamment explorer les secrets de la nature, la propriété privée est un grand mal. Je ne parle pas du régime sociétal, mais celui qui veut comprendre la vie humaine doit renoncer à la propriété privée. Cela ne veut pas dire que nous devons rester oisifs, nous devons au contraire apprendre à travailler. Le femme ne doit pas se reposer sur son père ou son mari, mais compter sur ses propres forces. Le mari ne s’est pas marié pour fournir tout dans la maison, ce n’est pas un mariage ; le véritable mariage est une union entre deux jeunes qui travaillent sur le plan des idées. Si la femme comprenait le mariage ainsi, elle tâcherait de soulager son mari, mais que se passe-t-il aujourd’hui ? La femme n’a pas accompli son travail, elle n’a pas accompli son devoir et lorsque son mari rentre du travail, les disputes et les malentendus commencent. La loi de la propriété privée est pour ceux qui se marient aujourd’hui. Vous dites : « Ces jeunes s’aiment beaucoup ». Pourquoi ? Parce que le jeune homme est riche et il assurera sa femme, ou bien c’est elle qui est riche et son mari pourra ainsi s’en sortir ; si le jeune homme est pauvre, la jeune fille ne l’aime pas. À cause de cette logique tortueuse les malheurs apparaissent. La loi divine assimilera les anciens matériaux et les restructurera. Le charbon pourra devenir diamant lorsque ses particules seront réorganisées, densifiées, cristallisées pour adopter une nouvelle forme ; par conséquent, notre vie doit passer par le feu pour cristalliser et se réorganiser : elle adoptera alors une nouvelle forme. Nous aurons ainsi de plus belles maisons ; le jour viendra où si nous avons passé dix ans dans une maison, nous la démolirons pour en bâtir une nouvelle. L’ancienne maison où on a vécu dix ans est pleine de mauvaises pensées ; lorsque hommes et femmes se querellent, ils doivent brûler l’ancienne maison et en faire une nouvelle ; lorsque professeurs et étudiants se querellent dans une école, il faut brûler cette école et en faire une nouvelle ; de même pour les églises. Une nouvelle école, une nouvelle église, c’est l’enseignement du Christ. Ôter la poutre, c’est le nouvel enseignement. Ainsi écrit le Seigneur : « Si vous voulez améliorer votre vie, vous devez tout démolir et rebâtir sur de nouvelles règles, sans laisser la poutre dans votre œil ». Alors votre compréhension de la nature, votre vie sociale sera meilleure ainsi que la vie dans vos foyers.

Lorsque vous rentrerez chez vous, vous direz : « À partir d’aujourd’hui, je commence à ôter la poutre de mon œil ». Mais cela ne se fait pas en une seule fois et il faut s’y prendre à plusieurs reprises. Lorsque vous aurez appris cette loi de la soustraction, vous en viendrez au processus de la multiplication et vous comprendrez alors la loi : « Croissez et multipliez ». Le premier processus, l’addition, est venu dans le monde avec Adam et le second processus, la soustraction, est venu dans le monde avec Ève, c’est pour cela que le Seigneur a créé la femme en soustrayant une côte d’Adam. Quelle femme ? La femme du jardin d’Éden qui s’est accouplée avec « l’autre ». Par conséquent, les hommes apprendront à soustraire leurs femmes ; les femmes apprendront à soustraire leurs fils et leurs filles : c’est pour cela qu’elles enfantent. L’accouchement est une loi de soustraction, par cette loi le Seigneur enseigne aux femmes la soustraction et leur demande : « Voulez-vous encore prétendre à la propriété privée ? »

Vous vous direz en m’écoutant : « Voici quelqu’un qui enfreint la loi de la propriété privée, un enseignement qui existe depuis huit mille ans ! » Non, cette loi a été implantée par la suite, elle n’a aucune assise dans la nature : la terre est à nous et nous pouvons en disposer. Si nous aimons nos frères et sœurs, nous pouvons disposer de ce qu’ils ont ; si nous ne les aimons pas, la loi de la propriété privée apparaît, elle est apparue lorsque l’amour a cessé d’agir. Pendant les disputes, la femme dit : « Je vais divorcer de lui, je l’obligerai à me payer ». Ceux qui ne demandent rien de particulier à la vie peuvent vivre avec cette idée de propriété privée, mais ceux qui veulent percer les secrets de la nature, comprendre leur existence et le sens de la vie, seront entravés par ce grand mal qu’est la propriété privée. Il faut cesser de vous prémunir, mais il faut travailler, on peut se créer un travail qui nous satisfasse. Vous allez rétorquer : « Le Seigneur donne, mais ne fait pas entrer dans l’étable ». Ce proverbe a été créé après la chute d’Ève, la propriété privée, c’est l’étable. Ève a détourné ce proverbe, il doit se comprendre de la manière suivante : si vous voulez accéder à la propriété privée vous devez vous-mêmes rentrer les brebis dans l’étable ; le Seigneur donne toutes les richesses, mais Il ne croit pas à la propriété privée. Aujourd’hui on admire ce proverbe, je trouve que c’est de la logique humaine. Le Christ dit : « Ôte cette poutre, c’est-à-dire la propriété privée de ton œil, tu n’as besoin d’aucune étable ». Le Christ te sort de l’étable et t’emmène dans les pâturages, ceci montre qu’Il ne croit pas à la propriété privée. Tous les chrétiens qui y croient, ont des églises, des sectes, etc. Du point de vue religieux, on considère qu’on doit se partager en bouddhistes, brahmanes et autres, ce qui prouve qu’on croit à la propriété privée. Je crois seulement en un grand principe divin, mais je ne crois en aucune forme : le Seigneur a créé les principes et nous créons les formes. Je crée tout seul mon pot, mais je ne crois pas aux pots. Aujourd’hui les gens prient leurs pots ; lorsqu’ils se construisent une maison, ils deviennent courageux et croient en se disant : « Je crois désormais en Dieu et je peux me signer : que le Seigneur protège ma maison et que personne ne me la prenne ». Voilà pourquoi ils se signent ; ces gens ne croient pas en Dieu, mais en leur maison. Je ne me signe pas de cette façon, mais je dis au Seigneur : « Seigneur, Tu n’as pas à veiller sur ma propriété privée, je ne la reconnais pas, je ne crois pas en elle, pardonne-moi de m’être signé aussi souvent pour Te contraindre. Je veux aller avec Toi le long des torrents limpides, à travers les prairies vertes et les forêts fleuries pour méditer et être citoyen libre de toute la terre ». C’est le seul moyen de comprendre le Christ et d’être à ses côtés.

En vous regardant aujourd’hui, vos yeux ne me plaisent pas : ôtez d’eux la poutre, et alors viendra le Christ, votre pasteur, pour vous sortir de votre propriété privée ; on vous donnera de très bonnes conditions de vie, on vous créera de nouveaux corps, des frères, des sœurs, des sociétés et des peuples pour vivre et travailler parmi eux. Vous avez suffisamment servi votre ancien maître. Quelqu’un a perdu sa maison, son enfant est mort, il désespère et se suicide, pourquoi ? Parce qu’il croit en la propriété privée. Le Seigneur a pris le fils ou la fille, car Il voit qu’ils ne pourront pas vivre dans cette maison. Lorsque ton fils ou ta fille tombent malades, ne sois pas angoissé pour eux, sache que la maladie est une grande bénédiction pour les humains dans les conditions actuelles. Vous ne serez pas valeureux grâce à ces poutres ; vous devez désormais vous montrer vaillants et donc renoncer à vos poutres. Lorsque vous rentrerez à la maison, faites un registre obituaire pour lister toutes les choses auxquelles vous allez renoncer à l’avenir. Vous allez faire la liste de toutes les choses ainsi : « Je renonce à contraindre mon mari à me donner quoi que ce soit, je le laisse libre, qu’il fasse ce qu’il peut selon son amour ; je renonce à forcer mon mari à emprunter de l’argent pour construire une maison, pour m’acheter des tenues chères pour Pâques et satisfaire mes caprices comme avant ; je renonce à ce qu’il m’emmène à l’étranger, en vacances, aux bains thermaux, aux bals, au théâtre, etc. ; je renonce à forcer mon mari à m’aimer, je le laisse libre des élans de son âme ». Vous direz : « Cet enseignement est très dangereux ! » Non, il a été dangereux jusqu’à maintenant. Combien de larmes ont été versées car le mari d’une femme, sa propriété privée, ne l’a pas aimée ! Savez-vous jusqu’à quel point un mari est votre propriété ? Dans une maison il y a beaucoup de locataires, ainsi ton mari est un locataire parmi d’autres sur lequel tu n’as aucun droit. Les turcs disent : « Ahmed bourda, akal dicharda », c’est-à-dire « Ahmed est ici, mais son esprit est ailleurs ». Votre mari, c’est son ombre, mais son âme, sa pensée sont ailleurs. Et en fin de compte, comment veux-tu être aimée de lui puisque tu n’es pas non plus dans ta maison :  ta maison est remplie de locataires.

Aujourd’hui, nous nous sommes enfoncés dans la propriété privée pour conquérir le monde, mais nous avons ainsi perdu le sublime. C’est pourquoi le Christ dit : « Celui qui trouve la propriété privée se perdra lui-même et sa vie, mais celui qui perd sa propriété privée, retrouvera sa vie »[3]. Celui qui a renoncé à l’enseignement de la propriété privée se rapproche de Dieu et de la future culture, et celui qui croit en la propriété privée s’éloigne de Dieu. Vous allez marcher, vous aussi, sur ce chemin avec courage pour résoudre vaillamment cette question. Lorsque le Seigneur verra que vous ouvrez le livre pour y marquer tout ce à quoi vous renoncez, Il dira : « J’aiderai avec mes serviteurs cette Bulgare qui entreprend d’ôter la poutre ». Voyons quelle sera la première Bulgare qui le fera. J’en connais beaucoup qui croient au nouvel enseignement et sont prêts à renoncer à la propriété privée, tout en étant assurés dans plusieurs banques ! Nous devons être fidèles à un principe, non seulement dans la forme, mais aussi dans le contenu et le sens. Mais que font les gens aujourd’hui ? Ils débattent si le Seigneur existe ou non, s’il y a une vie après la mort ou non, etc. Oui, il y a une vie future, et passée et présente ; la vie présente est divine et les vies passées et futures sont humaines. Vivre en tant qu’être humain avec tout son cœur, toute son intelligence et toute son âme, c’est vivre avec le divin en soi, c’est vivre le présent.

Voilà ce qu’entendait le Christ en disant qu’il faut ôter la poutre de son œil, car ce sera le seul moyen de comprendre la vie et d’emprunter le droit chemin de l’évolution de l’humanité, le chemin de l’amour. Alors nous pourrons nous entendre.

Sofia, 18 mai 1919

Traduit par Bojidar Borissov


[1] нерде шам нерде багдад (nerde Cham, nerde Bagdad) – proverbe turc, passé dans la langue bulgare pour dire que deux choses sont incomparables, l’une étant beaucoup plus fameuse, glorieuse, enviable que la seconde. Cham étant l’antique appellation de Damas, le proverbe compare Damas à Bagdad pour signifier que Bagdad est autrement plus connue, belle et resplendissante que Damas et qu’il ne peut pas y avoir de comparaison entre les deux.

[2] « Aussi l'homme laisse-t-il son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et ils deviennent une seule chair. »

(Genèse 2, 24)

[3] « Celui qui aime sa vie la perd, et celui qui cesse de s’y attacher en ce monde la gardera pour la vie éternelle. »

Jn 12, 25

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