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1918_09_01 Dans la maison


Ani
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Dans la maison

Lorsqu'ils furent dans la maison,

les disciples l'interrogèrent encore là-dessus.

Marc 10 :10

« Dans la maison. » Dans ce cas le mot maison est important. L’évocation de la maison est banale, nos contemporains la considèrent comme une chose banale. Que représente une maison ? Un bâtiment fait de quatre murs ou plus, couverts sur le dessus ; il a une ou plusieurs fenêtres et une ou plusieurs portes, cela dépend des moyens du propriétaire et de son usage. La plupart des maisons correspondent intérieurement et extérieurement à ceux qui les ont construites et qui y habitent ; de la construction et de l’allure de la maison nous jugeons le degré d’évolution mentale et spirituelle de ses habitants.

Les juifs ont construit une arche à l’image et à la ressemblance de celle que Moïse a vu dans le monde spirituel. Par conséquent, on peut supposer que les gens font les maisons à l’image de celles qu’ils ont jadis vues dans le monde spirituel ; ils reproduisent sur Terre ce qu’ils ont retenu de ces modèles. Comme ils viennent de mondes différents, ils représentent des cultures différentes et c’est pourquoi leurs maisons terrestres sont différentes. Qu’est-ce que nous concluons en voyant quelqu’un se construire une maison ? Bâtir une maison est le signe d’un mariage ou d’épousailles. Donc celui qui construit une maison veut aller à la noce. S’il est jeune, il fait la maison pour lui ; s’il est vieux - pour ses enfants, petits-enfants ou autres.

« Lorsqu'ils furent dans la maison, les disciples l'interrogèrent encore là-dessus. » En soi, ce verset n’a pas une grande importance. Le Christ a parlé de beaucoup de choses, mais ce sur quoi il a été interrogé par ses disciples dans la maison n’est pas connu. En mathématiques, lorsqu’on veut trouver une inconnue, on prend les valeurs connues ou des lignes droites et on résout le problème. Dans ce cas, moi aussi je prends une ligne droite pour trouver l’inconnue.

Bâtir une maison implique donc des épousailles[1]. Ce mot брак (brac) a une signification différente dans les différentes langues : en bulgare ce phonème veut dire accord, en turc il veut dire un dépouillement, et en anglais, break, une cassure. Nous devons donc retenir l’une des trois significations : on se marie pour s’accorder, pour se dépouiller ou pour se casser la tête. En conclusion, on dira que dans la maison, le Christ et ses disciples ont débattu des épousailles, l’une des questions sociétales essentielles : on a demandé au Christ : « Pourquoi doit-on se marier et quels doivent être les rapports de l’homme avec la femme et vice versa ? »

Un professeur américain allait se marier. On l’a interrogé : « Où vas-tu ? » Au lieu de dire qu’il allait se marier, il a répondu : « Je vais me faire rôtir. » Que signifie le verbe rôtir ? Cuire. Donc le professeur américain allait être cuit. Lorsqu’elle cuit du pain, la femme chauffe le four ; si le four est trop chaud, le pain sera trop cuit. Lorsqu’elle cuisine, elle chauffe encore le four ; et s’il est trop chaud, le repas sera brûlé. Le mot mariage a une toute autre signification et pas celle de se faire cuire comme certains l’entendent. Ce mot est aujourd’hui déformé. Ce mot signifiait d’abord l’accord, l’union, ce qui est très loin du mot épousailles. Le mot mariage est la traduction du terme accord, mais la traduction n’est pas réussie. Le mot mariage[2] tire son origine du mot matrimonium qui désigne la femme mère et par extension une bonne récolte - cela implique d’extraire la graine de quelque chose qui a bien mûri et de la manger. Le véritable accord, la véritable union n’est pas sur Terre ; ici on ne fait pas de noce, ni de mariage. Ce que les gens désignent comme mariage est autre chose, plutôt une transaction d’intérêts et de conventions. Montrez-moi deux êtres mariés qui ne se sont jamais dit un mot amer ou ne se sont jamais jeté un regard de travers. Que chacun fasse le bilan de son mariage : est-ce une union, un dépouillement ou une cassure ? La plupart des mariages sont un dépouillement ou une cassure ; peu de mariages sont une union ou un accord.

Pourquoi tant de mariages finissent-ils par se défaire ? À cause de l’instabilité de la nature humaine, des manifestations de l’homme lui-même. Beaucoup de pensées, de sentiments, de désirs chez l’homme laissent derrière eux des impuretés, des déjections qui dessèchent les tendres racines de l’intelligence et du cœur humains. Malheur au cœur et à l’intelligence qui sont embourbés dans le fumier des pensées et des sentiments trompeurs.

La question du mariage est importante car les disciples du Christ en ont débattu. Tous les humains s’unissent - pas seulement hommes et femmes. Avec qui s’unissent-ils ? Avec Dieu. Le rapport entre l’homme et la femme, et entre la femme et l’homme sont les mêmes que les rapports de toutes les personnes, en tant qu’âmes, avec Dieu. Certains rejoignent une église ou une autre en pensant qu’ils résolvent ainsi la question ; ils ne savent pas que chaque église, chaque société est aussi unie et liée à Dieu. Donc, toutes les églises, les sociétés, les nations ont un rapport à Dieu et pas seulement l’individu isolé.

« Lorsqu'ils furent dans la maison, les disciples l'interrogèrent encore là-dessus. » Ils voulaient une réponse de principe du Christ sur cette question et c’est pour cela qu’ils ont répété la question dans la maison pour obtenir plus d’explications. On ne peut pas s’éclairer sur un sujet tant qu’on n’en résout pas le principe. Tant que vous cherchez le bonheur sur Terre, vous ne pouvez jamais le trouver. La terre est un atelier de travail divin grandiose ; c’est un lieu de travail et pas un lieu pour le bonheur. Quiconque entre dans cet atelier doit se vêtir en homme ou en femme et étudier le sens profond de ce qui est déposé dans sa maison : son propre corps. Nous savons comment sont faites les maisons sur Terre : les unes sont faites majoritairement en pierre, les autres, surtout en briques, d’autres encore, en planches de bois. Les maisons spirituelles sont faites de la même façon, mais leurs matériaux sont fins, ce sont les matériaux des vertus : l’amour, la sagesse, la vérité, la justice, la vertu, la miséricorde, la foi, etc. L’amour par exemple est un monde vaste où travaillent une multitude de créatures d’une intelligence supérieure avec une mission déterminée.

Lorsqu’il descend sur Terre en tant qu’ouvrier dans l’atelier divin, l’individu doit demander à son Maître si un homme peut quitter sa femme, et la femme son mari. Le Christ répond à cette question : « L’homme et la femme sont une seule chair.[3] » Par les mots homme et femme, Il désigne l’esprit et l’âme, la pensée et le cœur de l’homme : ils cohabitent dans une seule maison, dans la même chair. L’homme et la femme vivent sur Terre dans deux maisons, séparément l’un de l’autre, ce qui fait naître une dispute sur la maison à choisir comme lieu d’habitation. En général, l’homme commande et veut choisir sa maison comme lieu d’habitation ; parfois c’est la femme qui veut commander et veut qu’on choisisse sa maison à elle ; c’est la raison des disputes entre l’homme et la femme sur Terre. Ce débat peut se trancher facilement : louez l’une des maisons à vos enfants et restez dans l’autre pour y habiter tous les deux.

Le Christ dit : l’homme, c’est-à-dire l’esprit peut quitter la femme seulement si elle se corrompt et s’éloigne de Dieu. C’est dans ce cas uniquement que le lien entre l’âme humaine et Dieu est coupé et que survient ce qu’on appelle la seconde mort. S’éloigner de Dieu et aller dans le monde pour s’adonner aux plaisirs et mener une vie dissolue est un péché impardonnable. Pourquoi ? Parce que le lien est coupé. C’est pourquoi il est dit dans les Écritures : « N’affligez pas l’esprit auquel vous êtes liés. » Si la femme a de mauvais penchants alors que l’homme est spirituel, et s’il se laisse entraîner par les désirs de sa femme, il asservit son âme ; si la femme est noble, avec des aspirations spirituelles, mais se laisse entraîner par les désirs corrompus de son mari, elle asservit son âme. Le Christ dit à ses disciples : « C’est à cause de ce péché précisément que l’esprit quitte l’âme. » Pour ne pas s’adonner au péché, on recommande à tous de mener une vie pure et sainte. L’être humain ne peut pas se développer correctement si sa vie n’est pas pure et sainte.

Celui qui est pur et saint est toujours content de sa vie, il est toujours prêt à rendre service et à faire des sacrifices pour le bien de son âme et celui de ses proches. Celui qui commet l’adultère a sali son âme et est capable de commettre tous les crimes. En commettant un adultère, il sert la chair et elle prend le dessus dans la vie humaine. Nous appelons ce principe hopiti : il détruit, désunit, mortifie. Dans l’Évangile ce principe est appelé péché, serpent. Il avait pénétré au Paradis, était monté dans l’arbre défendu et de là avait adressé la parole à Ève. L’être humain est venu sur Terre pour accomplir la volonté divine et non pour servir le principe inférieur. L’homme est entré dans l’atelier de la vie, le monde, et il doit se positionner par rapport à lui.

« Lorsqu’ils furent dans la maison, les disciples l’interrogèrent encore là-dessus. » Ce verset met en évidence que, pour certaines questions, l’être humain peut trouver des réponses en lui, en son for intérieur. Il y trouvera la solution de la question sur les relations entre l’homme et la femme. La santé et le bonheur humain dépendent du lien entre l’esprit et l’âme d’une part, et entre la pensée, le cœur et la volonté d’autre part. Si le lien entre eux se brise, l’être humain détraque sa santé. Une fois malade, il devient malheureux, mécontent. Ainsi, si vous tombez malade, cherchez-en les causes dans les rapports inadéquats entre l’esprit et l’âme, et entre la pensée et le cœur.

Les lois divines sont très sévères. Lorsque l’esprit visite quelqu’un qui les transgresse, les conséquences sont néfastes, personne ne peut y échapper. Quoi qu’il fasse, l’être humain ne peut déroger aux rapports justes. Les transgresser c’est comme changer de place les cordes du violon et les désaccorder ; aucune mélodie n’est alors possible. Comment jouer sur un violon dont les quatre cordes sont accordées à l’identique ? On peut jouer du violon uniquement si ses cordes sont accordées selon les lois qui correspondent à l’instrument lui-même. La pensée est accordée sur une gamme, le cœur, sur une autre, l’âme, sur une troisième, l’esprit, sur une quatrième. Mais il existe des accords entre toutes ces gammes. La vie harmonieuse sous-entend le respect de ces accords.

Le Christ explique à ses disciples quels doivent être les rapports de l’élève avec le Maître. Certains disent qu’à la place des disciples du Christ, ils auraient eu d’autres rapports avec lui. Quels rapports auraient-ils eu ? Ils auraient exigé des places privilégiées. Un tel désir crée des malentendus et des désaccords entre les humains. Le Christ a dit au riche de vendre toute sa fortune, de donner l’argent aux pauvres et de le suivre, mais ce riche n’a pas compris les paroles du Christ et ne l’a pas suivi. Ceci montre qu’aujourd’hui, comme dans le passé, tous ne comprennent pas l’enseignement du Christ. Renoncer à soi signifie renoncer à tout ce qui est personnel, humain, passager. Celui qui renonce à soi ne dit pas que telle chose ou telle autre lui appartient ; il est prêt à tous les sacrifices. S’il dit : « C’est à moi », le péché a déjà mis un pied là où il ne faut pas. Si la mère et le père commencent à débattre quel enfant aime plus la mère et quel autre - plus le père, le péché est sur le seuil de la porte. L’amour ne se partage pas, ni ne se vend. Le Christ explique aux disciples quels doivent être les rapports entre les humains.

En examinant leur corps, certains se demandent pourquoi l’être humain possède deux yeux, deux oreilles, deux narines, deux lobes cérébraux ? Pourquoi la tête est couverte en arrière et en haut de cheveux alors que le visage est glabre ? Chaque chose a son importance. La partie chevelue du crâne évoque le principe masculin alors que la partie glabre, nue, évoque le principe féminin. La partie inférieure du pied est opposée à la partie haute de la tête, et elle représente le visage : il y a un certain rapport entre ces parties. Voilà pourquoi si quelqu’un souffre de la goutte dans les jambes, ceci montre quelque chose de disharmonieux dans la partie haute de la tête et inversement ; s’il a une douleur dans la partie haute de la tête cela montre une anomalie dans la partie inférieure du pied. Si on examine la main, on voit que la partie supérieure est poilue, et représente le principe masculin, alors que la partie inférieure est glabre, et représente le principe féminin. Le caractère de l’être humain se devine à la partie inférieure de la main, c’est-à-dire selon la part féminine et la manière dont elle se manifeste à la maison.

Le mot principe masculin désigne un monde où s’accumule l’énergie potentielle. Elle est renvoyée vers le principe féminin ou négatif pour être retravaillée et recréée. On dit ainsi que les idées doivent entrer dans le cœur qui est un terreau fertile pour leur traitement. Le mental doit être riche d’idées et de pensées qui descendent vers le cœur. Celui qui veut se marier, qu’il choisisse un homme ou une femme riche. Le mot riche est utilisé ici au sens large : riche en pensée, en cœur et en âme. Le riche ne doit pas abuser de sa fortune car il s’attirera le même malheur que nos contemporains avec la destruction des forêts. Abuser de la richesse de sa pensée, c’est s’exposer à une sécheresse et une stérilité extrême qui rendent la vie dénuée de sens.

Les pharisiens ont interrogé le Christ : « Pourquoi Moïse a-t-il autorisé l’homme à rédiger une lettre de divorce à sa femme pour la quitter ? » Le Christ a répondu : « Il a écrit ce commandement à cause de la dureté de votre cœur. » Les humains écrivent des lois qui ne sont pas en accord avec les lois divines ; même dans la nature on trouve des lois en désaccord avec les lois divines. Mais les unes et les autres sont passagères. Inconsciemment, la mère et le père écrivent des lois sur leurs enfants dont ces derniers supportent ensuite les conséquences, qu’elles soient bénéfiques ou nocives. Lorsqu’une femme enceinte s’adonne à un sentiment, une passion ou un désir inférieur, ce dernier se transmettra à l’enfant. De même le père transmet ses désirs et sentiments à son enfant : s’il a souhaité commettre un meurtre, mais ne l’a pas fait, c’est l’enfant qui le commettra. Il est dit dans les Écritures : « Rien ne restera caché. » Sachant cela, les parents doivent être attentifs à ne pas transmettre leurs désirs inférieurs à leurs enfants. Le Christ dit : « Le mari peut quitter sa femme uniquement pour cause d’adultère. » Transmettez à vos enfants vos meilleurs pensées, sentiments et désirs pour jouir de la vie, vous et vos enfants. Lorsque vous viendrez sur Terre la fois suivante, respectez les lois divines ; voici la première tâche que chacun doit résoudre en lui, dans sa maison. C’est ainsi que vous pourrez facilement faire face aux difficultés. Ceci implique la liquidation du karma ou l’amélioration de votre sort.

Lorsque vous entendez parler de l’accomplissement des lois divines, vous ne devez pas avoir peur. Il est vrai que chaque transgression de ces lois entraîne de mauvaises conséquences, mais vous devez être intelligents, courageux et téméraires ; le monde a besoin de héros. Il est dit que le peureux n’héritera pas du Royaume de Dieu. « Comment sublimer le péché ? » Le péché ne peut pas se sublimer, cela reste toujours un péché. Tout comme le bien est toujours le bien, l’amour est toujours l’amour, la haine, toujours la haine, le mensonge, toujours du mensonge. Rien ne peut les changer ou les justifier. Les conséquences des forces négatives sont destructives : elles sont nocives pour la pensée, le cœur, le corps de l’homme. Par conséquent, ne cherchez pas à les faire évoluer, mais cherchez à les éviter, à ne pas tomber sous leur influence. Si vous haïssez quelqu’un, vous vous liez à tous ceux qui haïssent quelqu’un et vous renforcez ainsi votre haine. En le sachant, dites-vous : « Pour le bien de ma pensée, mon cœur, mon âme et mon esprit, je ne mentirai pas, je ne haïrai pas.

Appliquez les verbes je peux et j’éveille. Éveillez le bien en vous. Éveillez le Christ en vous, dans votre maison. « Est-ce que le Christ est en nous ? » Vous pouvez répondre tout seuls à cela. Il y a des maisons vides ou pleines : si la maison est vide, le Christ n’est pas en vous ; si la maison est pleine, le Christ est en vous. L’homme dont la femme est morte est seul à la maison, son Christ est parti ailleurs ; la femme aussi est seule si son mari est mort : son Christ est parti. Si vous cherchez un autre Christ, vous trouverez un antichrist. C’est la même chose pour les églises : une église que le Christ a quittée reste seule ; celui qui le remplacera sera un antichrist. Effrayante est la situation de l’être humain que le Christ a quitté, il est en état de hopiti, c’est-à-dire asservi par la chair. Un tel homme est condamné à une deuxième mort.

Lorsqu’on se lasse de la vie, on veut mourir. C’est facile de mourir, mais c’est terrible de voir arriver la deuxième mort. C’est justifié de mourir à condition de se libérer du péché. Il y a donc une mort pour le bien, aux conséquences positives ; il y a aussi une mort aux conséquences négatives. Une mort qui entraîne de mauvaises conséquences a une influence destructrice sur l’être humain ; nous appelons cette mort la deuxième mort. Pour vous délivrer d’elle, ayez en tête l’idée que le Christ est en vous, et Ses disciples aussi, et vous aussi vous êtes l’un de Ses disciples. Ayez cette idée en tête et gardez-la constamment pour conserver vos bonnes dispositions. Si vous les perdez, vous ressemblerez aux jeunes gens qui s’admirent les uns les autres dans un premier temps, mais arrivent à satiété et perdent leur admiration.

Un jeune homme a fait la connaissance d’une jeune fille et il s’est tellement épris d’elle qu’il a voulu la demander en mariage. Il ne pensait qu’à elle du matin au soir, il ne pouvait ni travailler ni dormir, il se tourmentait et songeait qu’il était incapable de vivre sans elle. Il est allé un jour voir un homme bon et vertueux et lui a raconté sa peine. Celui-ci l’a écouté et lui a dit : « Ne te presse pas car cette fille n’est peut-être pas pour toi. – Elle est pour moi, sans elle je deviendrai fou, je ne trouverai pas de sens à ma vie. »

Le gentilhomme l’a calmé un peu et lui a conseillé de se renseigner sur la manière d’être et de vivre de cette jeune fille. Deux semaines plus tard le jeune homme est allé le voir de nouveau pour lui dire : « Tu voyais juste, cette fille n’est pas pour moi. Je la croise tout le temps avec un jeune monsieur. »

Le jeune homme était donc tombé amoureux de la jeune fille, mais son amour n’était pas durable. Il s’est éteint aussi vite qu’il s’était embrasé : ce n’est pas de l’amour.

Beaucoup lui ressemblent : ils s’éprennent aujourd’hui du Christ et veulent l’épouser, mais très vite l’amour s’éteint : leurs espoirs et leurs attentes ne se vérifient pas. L’être humain épouse le Christ ou bien le jeune homme. Celui qui épouse le Christ lui reste fidèle à jamais ; celui qui épouse le jeune homme verra sous peu la dissolution de son mariage.

Les mariages n’existent pas sur Terre. Celui qui veut se marier doit aller dans le monde spirituel : le mariage est un processus spirituel. Deux jeunes gens s’aiment et se jurent fidélité jusqu’à la tombe, ce n’est pas de l’amour ! L’amour suit l’homme, même après la mort. Le Christ dit : « Vous êtes un cimetière, passé à la chaux »,[4] ce qui montre qu’Il s’insurge contre les tombes. Les gens pourtant prennent la tombe comme la limite entre deux mondes ou comme l’achèvement de la vie. On ne doit pas penser à la mort, mais travailler sur soi, se forger une volonté, et endurer les tourments et les souffrances avec patience et amour. Ainsi, on va éduquer sa nature animale et éveiller son côté spirituel au détriment du côté animal. En s’observant, on voit que dans les moments les plus sublimes de son existence, c’est l’animal qui l’emporte en soi. Ce qui montre qu’on ne l’a pas dompté et qu’il faut encore beaucoup travailler pour l’éduquer. Éveillez le spirituel en vous pour être forts, pour dompter le côté animal.

La pensée et le cœur doivent être en lien constant pour se rester toujours fidèles. L’homme sera fidèle envers les autres dans la mesure où il l’est envers lui-même. Celui qui se leurre lui-même, leurre aussi son prochain, il n’y a pas d’exception à cette loi. Vous direz que vous aspirez au monde spirituel, mais pour comprendre le monde spirituel, il faut comprendre le monde physique et vice versa : la connaissance du monde physique mène à la connaissance du monde spirituel. Comme on a besoin d’organes sensoriels pour connaître le monde physique, de la même façon il faut des organes sensoriels pour connaître le monde spirituel. Nous connaissons la fleur par la vue et l’odorat. Comment connaissons-nous les sentiments ? Il y a des organes sensoriels pour eux aussi. Voilà pourquoi tous les humains doivent travailler pour développer leurs organes sensoriels spirituels comme ils ont développé les organes sensoriels physiques.

Les choses se distinguent par couleur, teinte, nuance dans le monde physique. Comment les distinguer dans le monde spirituel ? Par les manifestations du caractère : chaque manifestation du caractère a sa teinte et sa couleur spécifique. Les couleurs, les teintes donnent l’immunité contre le péché ; là où il y a des couleurs, le péché est exclu. Le péché se fait toujours à des endroits sombres et les couleurs chassent le péché ou le rachètent. Autrement dit, la musique, les fleurs et les animaux sauvent l’homme du péché, donc portez leur une attention accrue. Celui qui ne leur porte pas d’attention est aveugle, sourd et sans odorat ; il a divorcé d’avec sa femme et ne doit être admis dans aucun cercle sociétal, ni parmi les humains sur Terre, ni parmi les créatures célestes.

La seule chose qui sauve l’être humain du péché est le repentir. Qu’est-ce que le repentir ? Une mise en accord pour harmoniser tous les tons utilisés par l’être humain, et lui permettre de jouer d’une façon divine. Le repentir, c’est accorder son âme selon les tonalités de l’harmonie divine. C’est pour cela que les humains sont venus sur terre. Une fois accordés dans le grand atelier, la Terre, ils retourneront ensuite au Ciel. Ce que l’homme fait sur Terre, bien ou mal, ne peut pas être fait au Ciel, il n’y a pas là de conditions adéquates. Si vous allez au Ciel et si vous laissez passer une seule mauvaise pensée, on vous chassera pour des milliers d’années. « Il n’y a pas de pardon là-bas ? » Ce n’est pas une question de pardon, simplement là-bas on n’accepte pas de pécheurs. L’être humain vivra des milliers d’années sur Terre tant qu’il n’apprendra pas les lois divines et qu’il n’arrêtera pas de pécher.

Vous direz que la vie sur Terre est mauvaise. Il y a une vie plus mauvaise que la vie terrestre. Il est dit que celui qui abandonne sa femme sans raison passera par la seconde mort. Pour l’éviter, l’homme et la femme doivent cohabiter dans la même maison, c’est-à-dire le même corps. La dualité dans l’être humain, les deux yeux, oreilles, narines, lobes cérébraux, montrent justement que l’un d’eux est pour l’homme, c’est-à-dire pour sa pensée et l’autre pour la femme, c’est-à-dire pour le cœur. La femme est le pôle qui accumule l’énergie nécessaire pour fertiliser, traiter. Voilà pourquoi le cœur doit être toujours chaud, et la pensée énergique pour ne pas se laisser tenter par un leurre ou une suggestion.

Jadis, Satan tentait le Christ en lui disant : « Si tu t’inclines devant moi, je te donnerai tous les royaumes du monde. » Si le diable vient vous demander un baiser, le lui donnerez-vous ? Ne le lui donnez pas, car il apporte la gangrène et la mort. Il éloignera votre âme de Dieu, vous perdrez tout ce qui est précieux en vous et vous passerez par la seconde mort. Méfiez-vous des enseignements trompeurs qui promettent beaucoup mais ne donnent rien. Pensez juste et exercez votre esprit critique. Quelqu’un viendra vous faire douter de l’existence de Dieu. Qui croire ? On vous parlera de philosophes divers : Kant, Spencer et d’autres ; vous croiriez des gens mais pas Dieu ! L’âme avec laquelle tu anoblies les choses n’est-elle pas ton Dieu ? Ton intelligence avec laquelle tu raisonnes, ton cœur avec lequel tu ressens, ne sont-ils pas les prolongements du commencement divin en toi ? Chaque être humain est une projection de Dieu : si l’homme existe, Dieu existe. Ce postulat implique que si l’être humain meurt, c’est que Dieu meurt aussi. Est-ce vrai ? En partie oui : puisque l’être humain est une particule de Dieu, lorsqu’il meurt, meurt aussi avec lui la particule de Dieu qui a été en lui.

Si vous jugez les choses par analogie, vous aurez une mauvaise compréhension du divin. Avant tout, la mort n’existe pas, l’être ne meurt pas, mais passe d’un état à un autre. Si vous cherchez Dieu, vous Le trouverez dans la pensée, le cœur, l’âme et l’esprit, uniquement lorsque vous êtes bien disposés, lorsque vous êtes ouverts à toutes les créatures vivantes et prêts à vous sacrifier pour le monde entier. À ce moment-là, votre Dieu est éveillé et vous parle. Si vous doutez de Lui, vous jetez de la boue sur Son visage et Lui portez ombrage. Faut-il douter de Celui qui vous a fait des milliers de bontés et ne cesse d’en faire ? Les œuvres divines sont grandioses. « N’y a-t-il pas une seule exception dans ces œuvres ? » Dans cent millions de mouvements, il y a une seule exception : elle vient de l’homme qui doute des lois divines. Dans mille manifestations vertueuses de Dieu, il y en a une mauvaise qui appartient à l’être humain. Nous créons ainsi des difficultés pour Dieu et Lui imposons de descendre sur terre pour corriger nos erreurs. Donc l’exception dans les lois de Dieu, c’est l’être humain. Dans la Genèse où on décrit la création du monde, Dieu était content de tous les jours, sauf du deuxième jour dont on ne dit rien, pourquoi ? C’est le jour où a été créée la matière dont est fait l’homme, l’exception. Pour l’homme aussi il y a un mauvais jour, le deuxième. Si vous tentez de philosopher ce jour-là, votre philosophie sera inefficace.

Le Christ dit à ses disciples : « Il n’est pas permis à l’homme de quitter sa femme sans raison. » C’est préférable d’endurer des souffrances plutôt que de sacrifier son âme pour un plaisir momentané. Est-ce que l’ivrogne qui sacrifie le bien de ses enfants et de sa femme pour un verre de vin agit bien ? Nous nous trouvons devant le dilemme de rejeter ou non le deuxième jour, l’exception en nous. Le premier homme, l’esprit en nous, est fait à l’image et à la ressemblance de Dieu ; le deuxième homme, la chair, est fait de terre. Mais il est dit dans les Écritures que le deuxième homme est créé le sixième jour. Six est le chiffre des illusions, un chiffre de montée et de descente. L’homme est un être immature, on lui a donc donné des jouets pour s’amuser. Il est allé loin dans les amusements : il a commencé à égorger des poules, des agneaux, des cochons et même des humains. Nous le voyons aujourd’hui sur les champs de bataille en train de couper des têtes, des bras, des jambes, de crever des yeux, etc. Pourquoi les humains se battent-ils ? Parce qu’ils sont faits de boue. Quand cesseront-ils de se battre ? Lorsqu’ils naîtront d’eau et d’esprit.

Le Christ attire l’attention de ses disciples sur les causes et les conséquences des souffrances humaines. Il dit que la mission de l’humanité est de retraiter et d’organiser la matière dont est fait l’être humain. Quand sera-t-elle retraitée ? Lorsque l’homme et la femme ne se quitteront pas, lorsque tous les humains s’uniront pour vivre sans péché et sans crime. À l’avenir, les humains vivront dans la pureté et la sainteté. Personne ne dira comme David : « Ma mère m’a conçu dans le péché. » Si la mère a vécu dans le péché, la fille aussi vivra dans le péché. Puisque la mère n’est pas sublimée par ce qui est supérieur, sa fille aussi suivra son chemin ; la mère n’a pensé qu’à boire et à manger, s’habiller et se parer de bijoux, la fille aussi ne pensera qu’à ça et se parera aussi de rubans et de fleurs. Le ruban est une bonne chose, il est le drapeau de la justice, mais il n’est pas authentique. Les humains de demain vivront avec de hautes idées.

Beaucoup disent que l’enseignement du Christ n’est pas applicable aujourd’hui car il est en décalage avec la culture contemporaine. Il n’est pas applicable pour ceux qui sont faits de terre, il l’est en revanche pour ceux qui sont faits d’esprit et d’eau. Ils l’appliquent et vivent en paix, dans l’entente et l’amour. Ils seront fidèles à l’amour même après la mort et non pas, comme les gens d’aujourd’hui, jusqu’à la mort. Dans la majorité des cas leur fidélité s’épuise même avant la mort !

Deux amis voyageaient dans une forêt dense en discutant affectueusement de la fidélité et de la force de leurs sentiments mutuels. Tout d’un coup, ils ont entendu un bruit et ont vu un ours se diriger vers eux. L’un d’eux, très habile, est monté tout de suite dans un arbre. L’autre n’a pas pu le suivre et a eu la présence d’esprit de se coucher par terre et de faire le mort car il avait entendu dire que l’ours ne touche pas à la charogne. S’approchant de lui, l’ours s’est mis à le renifler et, le considérant comme mort, il a continué son chemin. Celui qui était dans l’arbre est descendu et a demandé à son ami : « Qu’est-ce que l’ours t’a dit ? – Il m’a dit de ne plus partir en voyage avec de tels amis ! »

Que symbolise l’ours ? Les épreuves dans la vie. Comment les gens les résolvent-ils ? Les uns les résolvent par le haut : ils montent dans de grands arbres et disent que là-haut on réfléchit mieux. Ils ne disent pas la vérité : ils montent dans les arbres par peur, par manque de courage. D’autres se couchent par terre et feignent d’être morts, eux aussi sont des peureux. Le Christ dit aux uns et aux autres : « Je n’ai pas besoin d’amis qui montent dans les arbres ou se couchent par terre s’ils voient un ours. Je n’ai pas besoin de disciples faits de terre. »

Maintenant, je souhaite moi aussi rencontrer des bulgares qui ne soient pas faits de terre. De tels Bulgares existent déjà. Qu’adviendra-t-il de la Bulgarie et des Bulgares ? Ceux qui sont faits de terre fondront, mais ceux qui sont nés d’eau pure et de la lumière de l’esprit auront un avenir grandiose. C’est ce que le Christ a dit à ses disciples. À vous aussi, je vous dis la même chose aujourd’hui.

Sofia, 1 septembre 1918

Traduction par Bojidar Borissov

 

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