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hristo

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  1. LA BEAUTE DE L’AME Je vais lire le chapitre 15 de l’évangile de Jean. Lorsque nous parlons de la Vie, nous voyons que dans certains domaines son coût augmente, tandis que dans d’autres, il baisse. Donc, tout comme les prix des articles sont tantôt en hausse, tantôt en baisse, la Vie elle-même connaît tantôt des hauts, tantôt des bas. Cela concerne la face visible de la Vie. Il n’existe pas d’homme sur Terre qui ne se soit jamais surestimé ou sous-estimé. On jette un regard sur sa vie et on dit: « Pourquoi suis-je donc venu sur Terre, je n’ai rien pu accomplir. » Ou bien, on se surestime, on pense avoir beaucoup fait. Comment expliquez-vous le fait que parfois vous êtes encouragés, et parfois vous vous découragez. Il s’en faut de peu, que l’homme soit encouragé ou découragé. On a un vœu; dès qu’on le réalise, on est encouragé; si on ne peut le réaliser, on se décourage. Je vous demande pourquoi les hommes se découragent, pourquoi ils sont mécontents. On a une grande et belle maison, et on n’est quand même pas content. J’ai souvent entendu des gens dire: « Notre salon est spacieux, agrandissons-le, pour qu’il soit encore plus spacieux. » Pourquoi avez-vous besoin d’un salon plus grand? Le cerveau humain possède trois billions six cent millions de cellules. Elles disposent d’un salon de dix-neuf centimètres de longueur, quinze centimètres de largeur et quinze centimètres de hauteur. Dans ce petit espace tiennent tant de fabriques, tant de laboratoires chimiques, tant d’observatoires! Combien de choses se font dans ce petit espace, et toutes les cellules sont contentes et ne se plaignent pas comme les hommes. Comment auriez-vous vécu, vous, dans cet espace? Vous n’êtes pas contents du salon qui pourrait contenir mille têtes comme la vôtre. Que diriez-vous si on vous mettait dans cette petite tête? C’est donc l’entendement qui rend l’homme content, et non le grand espace et l’abondance. Qui est plus intelligent, les cellules du cerveau humain ou celles en dehors de lui? Les cellules du cerveau savent des choses que beaucoup d’hommes ignorent. Il y a des choses que des hommes savent, on appelle même ces hommes des spécialistes. Mais il y de petites choses que seules les cellules du cerveau savent. Vous direz que l’homme connaît beaucoup de théories, fait des études scientifiques. Voici une théorie sur le pessimisme. Vous lisez la théorie d’un philosophe pessimiste qui voit tout à travers des lunettes noires. Il dit: « La vie n’a pas de sens, tout disparaîtra. Un jour, le Soleil s’éteindra, les hommes disparaîtront, la Terre se désagrégera. » Puis il continue: « La famille n’existera pas, les enfants disparaîtront; les jeunes vieilliront, les vieux mourront et engraisseront la terre. » Je dis: même s’il en était ainsi, il resterait bien quelque chose. Est-il possible que tout disparaisse à un moment? Le pessimiste est un homme appauvri, il n’a rien: ses habits sont en loques, ses chaussures - trouées, tout ce qu’il porte est abîmé. De son point de vue, il n’a pas tort de voir la vie en noir. Il sait qu’autrefois ses habits et ses chaussures était neufs, et que maintenant, ils sont abîmés. Lorsqu’il voit quelqu’un porter des habits neufs, il dit: « Autrefois, mes habits étaient neufs aussi. Les tiens s’useront à leur tour et nous verront alors. » L’idée que lui aussi pourrait un jour remettre des habits neufs ne traverse pas l’esprit du pessimiste. Donc, selon ce philosophe, une fois tes habits enfilés, tu ne peux plus les ôter; ou une fois tes chaussures aux pieds, tu ne peux plus te déchausser; si tu te trompes une fois, tu ne peux plus corriger ta vie. Telle est la philosophie du pessimiste. Quoi qu’on lui dise, il répond: « C’est fini pour moi, c’est sans retour. » Un hodja* turc sermonnait un ivrogne: « Écoute-moi, mon frère, renonce à la boisson, ta situation est dangereuse, sais-tu ce qui t’attend dans l’autre monde?» - « Qu’est-ce qui m’y attend? » - « Tous les tonneaux dont tu as bu te seront accrochés au cou. » L’ivrogne lui demanda: « Mais seront-ils plains au moins? » - « Ils seront plains, bien entendu. » - « Tant mieux, alors, j’aurai donc à boire là-bas aussi! » Le Hodja voulait l’effrayer, lui montrer le côté noir de sa future vie, mais lui en voit le bon côté: il y aura des tonneaux, il y aura à boire. C’est un art que de voir le Bien dans la vie et de s’en servir. Toute chose dont on ne peut se servir dans l’immédiat représente un certain poids. C’est un obstacle dans la vie. Une idée te vient en tête, mais tu ne l’acceptes pas. Tu veux t’en débarrasser et tu n’y arrives pas. Où que tu ailles, quoi que tu fasses, elle te suit. Pour t’en libérer, fais-la sortir de ton esprit! Une fois dehors, quelqu’un la verra, elle lui plaira et il l’adoptera. Tu as une pièce d’or; tant qu’elle est dans ta caisse, personne n’y pense. Si tu l’en sors et que tu la tiens dans ta main, dès que quelqu’un la verra, il la voudra. Dès lors, il trouvera l’occasion de te la prendre dans la main. Une sœur me racontait: « J’en ai eu assez de porter une idée en moi et je n’ai trouvé la paix qu’après l’avoir réalisée. Un jour, en passant devant une vitrine, j’y ai aperçu d’étranges chapeaux, des bérets qu’on porte sur le bout de la tête et qui tiennent à peine. J’ai pensé: « J’en achèterai un », mais je suis passée devant sans en acheter. Depuis ce jour, l’idée du béret ne m’a pas laissée tranquille. J’ai fini par en acheter un, j’avais satisfait mon désir. Avant de l’acheter, lorsque je marchais, j’avais tout le temps l’impression que le béret était sur ma tête et qu’il allait tomber. Je tâte: je n’ai rien sur la tête. » La sœur voulait savoir pourquoi l’idée du béret l’avait tourmentée tant de temps. Je lui ai dit que cette idée l’avait tracassée, car elle n’aimait pas ce béret. Elle l’avait pourtant acheté, c’était la mode. En règle générale, toute chose que l’on n’aime pas nous monte sur le dos. Si on finit par l’aimer ou par se résigner avec elle, elle en retombe. Pourquoi l’homme souffre-t-il? - Parce qu’il n’aime pas la souffrance. S’il finit par l’aimer, elle le libère de son poids. - « Je n’aime pas la souffrance. » - Puisque tu ne l’aimes pas, elle occupera une place centrale dans ton cœur. La souffrance ne choisit jamais les places du fond. - Jusqu’à quand restera-t-elle dans mon cœur? » - Jusqu’à ce que tu finisses par l’aimer. Dès lors, elle libérera la place qu’elle occupait. Sinon, tu marcheras, tu soupiras, tu la porteras en toi et tu la couveras. Tu dis: « J’ai du chagrin, j’ai le cœur gros. » Châsse ton chagrin hors de toi. - « Je ne peux pas. » Le chagrin est un maître plus grand que la souffrance: lorsqu’il se saisit de l’homme, il ne le relâche pas facilement. Si l’homme tente de chasser le chagrin, celui-ci persiste encore plus. Il arracherait un bout du cœur de l’homme, mais n’en sortirait pas. - « Comment m’en libérer? » - En l’aimant. - « C’est impossible. » - Il n’existe pas d’autre remède. C’est le remède premier. Si tu ne peux l’aimer, applique le second remède: appelle la Joie et installe-la au même endroit que le chagrin. Je fais souvent de telles expériences. Lorsque je vois que le chagrin s’est niché chez l’homme et ne songe pas à le quitter, j’invite la Joie à passer quelque temps chez lui. Elle va là où se trouve le chagrin et ils entament une conversation. La Joie demande au chagrin: « Comment vas-tu, ma sœur? »- « Je vais bien, je m’occupe de mon maître. Il est souvent indisposé, mais il supporte. » - « Depuis combien de temps es-tu ici? » - «Depuis deux ou trois ans. Dès que je vois qu’il commence à oublier, je l’oppresse, je lui rappelle ma présence. Il tressaillit et dit: « Merci de m’avoir secoué. » Ainsi passent nos jours ensemble. » - « Jusqu’à quand resteras-tu ici? » - « Plus très longtemps. Puisque tu es là, je m’en irai. » Vous demandez si ceci est bien réel. Que ce soit réel ou non, cela relève de la réflexion. Mais le fait que tu souffres est bien réel. Peux-tu nier que tu souffres? Vous pouvez discuter sur la question de savoir si la Joie et le chagrin parlent entre eux et comment ils parlent. C’est une discussion philosophique. Je peux affirmer avoir écouté le chagrin et la Joie parler: leur conversation est excellente. Comment mènent-ils cette conversation, je ne le dirai pas. Malgré tout, le chagrin est une réalité. Parfois, lorsqu’on a le cœur gros, on se dit: « Je n’oublierai jamais ce chagrin », mais dès que la Joie arrive, tout disparaît, comme si on n’avait jamais eu de chagrin. Pourquoi l’homme n’aime-t-il pas le chagrin? Je trouve au chagrin un côté très bon, très précieux. Il est comme une mère qui encourage sa fille paresseuse à étudier. Elle dit: « Étudie, ma fille! » Mais la fille n’aime pas étudier, on peut lui parler de tout, sauf d’études. Que veut la fille? - Rien qu’une servante qui cuisine, range la maison, lave, repasse, tendis qu’elle-même, chaussée de souliers neufs et coiffée d’un chapeau neuf, se regarde dans la glace et sort se promener, se montrer aux gens. Lorsqu’elle rentre de sa promenade, elle veut passer à table, manger et se reposer. Et même ainsi, elle est mécontente. Pourquoi est-elle mécontente? - Soit parce qu’elle a dû marcher, soit parce que la voiture l’a secouée. J’ai souvent entendu des gens se plaindre ainsi. Venant de laïques, c’est sans importance, mais des hommes spirituels se plaignent aussi. Même des intellectuels se plaignent. Qui que tu croises aujourd’hui, chacun se plaint. On me demande: « Quelle est la solution de ces problèmes? » - Ils n’en ont pas. - « Comment vaincre le chagrin? » - Tant que tu es jeune fille, ta tête souffrira, tant que tu es jeune homme, ta tête souffrira; tant que tu es mère ou père, ta tête souffrira; tant que tu es maître ou élève, ta tête souffrira. Et quand tu seras mort, tu souffriras toujours. - « Que faire? » - Je ne sais pas, moi non plus. Le jeune dit qu’être jeune n’en vaut pas la peine. Le vieux dit: « Il ne fait pas bon d’être vieux. » - Il ne fait pas bon d’être mère ni père. Que devenir? N’être rien. Et alors? Ce n’est pas une solution. N’être rien: ni jeune, ni vieux; ni élève, ni maître; ni père, ni mère; ni fils, ni fille; ni riche, ni pauvre. Il n’en est pas ainsi, la nouvelle philosophie exige une nouvelle pensée. Tu dis que la vie n’a pas de sens. Non, tu souffriras et tu apprendras, là réside le sens de la souffrance. Elle n’est rien d’autre que du travail. Étudiant la souffrance, tu travailles. Un tailleur de pierres vient te proposer une pierre de trois kilos. Il pense que c’est une simple pierre. Le savant sait que cette simple pierre cache quelque chose de précieux. Tu demandes au tailleur de pierres: « Combien elle coûte? » - « Elle ne doit pas coûter un lev, c’est une simple pierre. Combien tu en donnes? » - « Cinq leva. » Le tailleur de pierres prend les cinq leva et il est content d’avoir gagné quelque chose en échange d’une simple pierre: « Heureusement qu’il y a des gens stupides prêts à donner cinq leva pour une simple pierre.» Le savant casse la pierre, en extrait la pierre précieuse et la revend plus tard quelques millions. Apprenant cela, le tailleur de pierres est mécontent d’avoir vendu cinq leva quelque chose de si précieux. Il trouve le savant et lui demande: « Pourquoi m’as-tu dupé? » Les hommes d’aujourd’hui se retrouvent aussi dans de telles situations. Beaucoup de choses précieuses passent entre vos mains sans que vous les reconnaissiez. Les Biens qui vous sont donnés sont grands, tout homme est entouré de richesses inestimables. Vos pensées, vos sentiments et vos actes cachent d’immenses richesses que vous n’appréciez pas à leur juste valeur. Vous les revendez bon marché et vous êtes mécontents ensuite. J’étudie tous les systèmes philosophiques et je trouve qu’aucun n’est erroné, mais que ce sont ceux qui prêchent qui se trompent. Les philosophes, les maîtres de l’humanité, ont avancé d’excellentes idées. Leur savoir n’est nullement divergeant. La déformation de leur savoir vient de leurs disciples. Chacun d’entre eux propose une interprétation spécifique des idées. D’où la notion de vrai et faux prophète. Le vrai prophète présente les idées comme elles sont, le faux prophète les présente comme elles ne sont pas en réalité. Le vrai prophète te taillera un habit qui colle parfaitement à ton corps; le faux prophète te fera un habit qui sera si inconfortable que tu ne l’oublieras jamais. Puis, il essayera de te convaincre que plus tu porteras cet habit, mieux il t’ira. Ne porte donc pas d’habits mal coupés. Après de longues années d’expérience, j’ai établi cette règle. Je l’applique aussi lorsque je me nourris. Quelque nourriture qu’on m’apporte, je ne suis pas pressé de la manger; tant qu’une dizaine de personnes ne l’ont pas goûtée, je n’en mange pas. Quatre ou cinq heures peuvent s’écouler, c’est sans importance. Je demanderai d’abord l’avis des autres sur cette nourriture avant de la goûter. Autrement dit, je profite toujours de l’expérience de ceux qui ont été avant moi. Selon moi, ces dix personnes sont des gens intelligents. Lorsque le premier goûte la nourriture et dit qu’elle n’est pas bonne, je la propose au deuxième; si lui dit la même chose, je la donne au troisième, puis au quatrième et ainsi de suite jusqu’au dixième. Je goûte enfin moi-même la nourriture. Je fais la même chose lorsque la nourriture est bonne. Si le premier dit que la nourriture est bonne, je n’arrête pas là, je laisse les neuf autres goûter aussi et lorsqu’il en reste une part, aussi petite soit-elle, je goûte à mon tour. Je dis: « Cette nourriture est bonne. » Vous direz que c’est original. Il est vrai que jusque-là vous ne saviez pas qu’avant vous il y avait eu dix personnes dont l’expérience doit servir. Qu’il s’agisse de nourriture ou d’autre chose, c’est sans importance. Ma tête a beaucoup pâti avant de trouver ces dix personnes. Parfois elles mangent tout et il ne reste rien pour moi, parfois il n’en reste que peu. L’important est que je sois le dernier à manger de la même nourriture. Depuis que j’applique cette règle, tout va pour le mieux. Appliquez cette règle, vous aussi, elle n’a pas d’exception. Je l’ai déjà appliquée dans le Monde physique, comme dans le Monde spirituel Elle fonctionne partout de la même manière. Ainsi, si dix personnes disent d’une de vos pensées qu’elle n’est pas bonne, mettez-là de côté. Ne gardez en vous que la pensée que vous avez déjà éprouvée. Souvenez-vous: Dieu qui a créé des milliers d’univers est infaillible et omniscient. Devriez-vous dire que le monde qu’il a créé n’est pas bon? Celui qui ose dire cela se trompe. Tout ce qui est passé par les mains de Dieu est précieux, rien ne lui est comparable. Mais l’entendement est nécessaire! Sinon, on ne peut être convaincu de la valeur des œuvres Divines. Tu mets au monde un garçon: tu ne l’apprécies pas; tu mets au monde une fille: tu ne l’apprécies pas non plus; tu as un serviteur dans ta maison: tu ne l’apprécies pas non plus; tu as un père, une mère, des amis: tu ne les apprécies pas non plus; tu as un jardin avec de beaux arbres fruitiers: tu ne les apprécies pas non plus. Tu as beaucoup de biens et tu n’apprécies rien. Tu vois les rivières, les sources, les herbes, les moucherons: tu ne les apprécies pas non plus. Tu observes le lever du Soleil, de la Lune et des étoiles: tu n’apprécies rien. C’est là que se cache ton malheur. Que cherche l’homme? Pourquoi est-il mécontent? - « Le Soleil: c’est du vent! Les herbes et les moucherons: c’est du vent! » Tu ne sais pas toi-même ce que tu veux. Si je vous demande de quoi vous avez besoin, vous me répondrez: « Nous n’avons besoin de rien. » Je dis: j’ai besoin de ces dix personnes de référence pour qu’elles goûtent la nourriture qui m’est donnée et qu’ils disent si elle est bonne ou non. De même, elles goûteront mes pensées et sentiments et elles diront s’ils sont bons ou non. Je parle à présent des petites exceptions. Il existe une Vie heureuse qui doit être étudiée. Trêve de mécontentement! - « Comment être content si je n’ai aucune impulsion? » Ne cherche pas d’impulsion venant de l’extérieur, cherche-la dans le contentement même. Aime tout ce qui t’entoure et tu seras content. - « Comment aimer tout? » - Aime - rien de plus! « Pourrais-je aimer tous les hommes? » - Ne t’en préoccupe pas. Aime! Si tu aime un homme, ton savoir est égal à un; si tu aimes deux hommes, ton savoir est égal à deux; si tu aimes trois hommes, il est égal à trois et ainsi de suite. Le nombre de ceux que tu aimes détermine donc le degré de ton savoir. - « Comment aimer dix personnes, comment aimer tout le monde? Où trouver tant d’hommes à aimer? » - Prends exemple sur les cellules de ton cerveau. La tête réunit trois billions six cent millions de cellules qui sont en harmonie, qui fonctionnent à l’unisson. Tu peux toutes les englober d’un regard. - « Est-ce possible? » - Tu diras que tu ne peux aimer qu’un seul être. Tu sais que Dieu a un seul Fils qu’Il aime. Malgré cela, tu pries Dieu, tu veux qu’Il t’aime aussi, qu’Il réponde à tes prières. S’Il ne te répond pas, tu te vexes. Comment peux-tu vouloir que Dieu t’aime et réponde à ta prière! Si tu es logique, puisque tu dis n’aimer qu’un être, n’exige pas de Dieu qu’Il t’aime toi aussi. Il en aime déjà Un. Les hommes veulent me convaincre que Dieu pense à tous et aime tous. Vous dites qu’Il aime aussi les pécheurs. Si tu penses que le Fils unique de Dieu inclut tous les êtres vivants, tu as raison de dire que Dieu aime tous les êtres. En le Christ vivent aussi bien les pécheurs que les justes. Il n’existe pas d’âme humaine qui ne vive pas en le Christ. Les hommes sont mécontents, parce qu’ils placent le Christ en dehors de Dieu, et qu’il se placent eux-mêmes en dehors du Christ. Vous vous condamnez ainsi vous-mêmes à la souffrance. Tu dit de Dieu: « Il a un Fils dont Il s’occupe. Je ne suis pas Son fils, le Fils est donc hors de Dieu. » C’est une idée erronée, à cause de laquelle vous souffrez et peinez. Tu demandes: « Comment puis-je aimer cet homme? » - Comment Dieu peut-Il t’aimer, toi? Si tu ne peux aimer l’homme, comment peux-tu exiger que Dieu t’aime? Si tu n’aimes pas ton prochain, comment Dieu pourrait t’aimer? Si tu aimes l’homme, Dieu t’aimera, toi aussi; si tu ne L’aimes pas, Dieu ne t’aimera pas non plus. Au moment où tu diras que tu ne peux aimer, Dieu ne pourra t’aimer non plus. Toute souffrance indique que tu n’as pas respecté la loi du grand Amour Divin. Dieu aime tout le monde. Si tu ne reconnais pas cela, tu souffriras. Dès que tu l’auras reconnu, tu te réjouiras. La joie indique que Dieu aime tout le monde, et le chagrin indique que toi, tu n’aime pas tout le monde. Tu dis: « J’aime Dieu, j’aime les Anges aussi, mais comment pourrais-je aimer les hommes? » - Tu penseras juste et tu aimeras tout le monde. Par ses pensées, l’homme se cause des souffrances à lui-même. Une jeune fille du monde est venue me voir récemment. Elle a un tourment et veut que je la conseille. Je la vois: jeune, belle, mais pauvre. Elle me dit: « Je me suis éprise d’un beau jeune homme, mais je suis souvent en proie à la contradiction, je ne sais pas comment m’en sortir. Depuis quelque temps, lorsque je rencontre mon bien aimé, il se met à me dévisager comme s’il me voyait pour la première fois. Puis, il me dit: « je te regarde parce que je trouve que tu commences à vieillir. » Cela me chagrine et je ne sais que lui dire. » - « Voici ce que je te dirai: je peux te rajeunir immédiatement et il avouera tout de suite que tu es plus jeune et plus belle.» - « Comment? » - « En déposant à la banque, à ton nom, trois cent mille leva d’or. » Il en est de même pour la santé, l’intelligence et le cœur de l’homme. On dit de quelqu’un qu’il est malade; cela signifie qu’il n’a pas de capital. Vous dites que quelqu’un est ignorant; il lui manque donc quelque chose dans le Monde spirituel. - « Cet homme est froid. » - Il lui manque quelque chose dans le cœur. La Lumière de l’esprit et la Chaleur du cœur sont un capital qui rajeunit et embellit l’homme. Tu trouveras toujours chez l’homme quelque chose pour ne pas l’aimer. Qu’il soit pauvre, malade, stupide, ce sont de faux états, au fond, il n’en est rien. L’homme dispose de richesses inestimables. Souvenez-vous: toute âme porte en elle de grandes richesses. Même si c’est un animal qui entre chez vous, un chien ou un chat, il apporte quelque bien à l’homme. Cela, les hommes le savent, et lorsqu’une hirondelle choisit leur toit pour y faire son nid, les propriétaires se réjouissent. De la cigogne aussi, on dit qu’elle porte bonheur. La vache, le cheval, eux aussi portent bonheur à l’homme. Le rayon de soleil est porteur d’un grand bien. Et chaque rayon venant de Dieu porte une grande bénédiction à l’homme. Il est vivant. Je ne dis pas que la lumière n’est que vibration, mouvement de l’air - c’est la face extérieure de la chose. La lumière est une force vivante doué de raison qui pénètre l’homme et le régénère. Vous dites que la Vie apporte de la joie, du renouveau. Non seulement la Vie, mais aussi la Lumière et la Chaleur apportent de la joie et du bonheur. Ne pense pas qu’un homme puisse te porter malheur. Non, tout homme apporte du bonheur, du bien, pour lui-même, comme pour ceux qui l’entourent. C’est-ce qu’affirme la nouvelle doctrine. Pourquoi les hommes souffrent-ils? - Parce qu’ils n’apprécient pas l’âme humaine. Le Christ est venu sur Terre pour aider l’âme humaine à se redresser, pour la libérer et pour montrer qu’elle possède des richesses inestimables. On dit que le Christ est venu sauver ceux qui ont péri. Et moi, je dis que le Christ est venu sauver les âmes humaines, en faire ressortir les richesses cachées et montrer leur vraie valeur. Lorsqu’il pèche, l’homme n’apprécie pas son âme. C’est alors qu’il descend en enfer, dans le monde des supplices. Ayant pris conscience de cela, on ne doit pas chercher son bonheur à l’extérieur, chez tel ou tel autre homme, mais en soi-même. Lorsque je dis soi-même, j’entends Dieu en l’homme. Si tu cherches ton bonheur en Dieu, en ce qu’il y a de Divin en toi, tu es sur la bonne voie. Prends conscience des richesses inestimables qui sont en toi et que tu dois apprécier à leur juste valeur. Entre Dieu et ton âme, il doit y avoir un lien interne. Ayant pris conscience de cela, tu Le remerciera toujours. Aujourd’hui, vous écoutez ce que je vous dis, vous élevez votre esprit vers Dieu et vous dites: « Nous sommes des hommes spirituels, nous ne pouvons nous passer de la prière. » J’ignore comment vous avez prié. Avez-vous remercié Dieu des biens et de la richesse qui vous sont donnés? Avez-vous remercié Dieu de l’attention qu’il vous porte? Que font certains? Dès leur réveil ils commencent à grogner: « Dieu, pourquoi as-Tu donné à mon voisin plus de biens qu’à moi? Pourquoi m’as-tu laissé ramper encore maintenant sur la terre?» - Tu te trompes. C’est de ta faute. Rétablie ton lien avec Dieu et tout s’arrangera. Tu dis: « Comment aimer cet homme alors qu’il ne m’aime pas? » - C’est une vision erronée. Comment expliquerais-tu l’inverse: lui t’aime et toi, tu ne l’aimes pas? Certains pleurent, car on ne les aime pas; d’autres pleurent à cause de l’amour de leur bien aimé. Comment expliquerais-tu cela? Tu pleures parce qu’on t’aime, tu pleures parce qu’on ne t’aime pas. Pour éviter les contradictions, tu aimeras l’âme humaine qui ne change jamais. C’est là, précisément, que réside la beauté de l’âme: son amour est éternel et constant. Il suffit d’apercevoir un seul instant la beauté de l’âme pour ne jamais l’oublier. Celui qui a aimé, a vu ne serait-ce qu’un instant la beauté de l’âme; Il n’existe pas d’homme qui, voyant l’âme, ne s’éprenne pas. Ce qui est dommage pour nous, c’est que lorsque nous l’apercevons, elle se cache tout de suite. Tu marches, tu pleures, tu la cherches, mais tu ne la trouves pas. Par conséquent, ce que l’homme cherche et qu’il implore, c’est la belle âme humaine. Elle ne reste pas. De temps à autre, elle ne fait que rendre visite à l’homme un instant et disparaît aussitôt. Ce seul instant vaut la peine de vivre des milliers d’années sur la Terre: pour apercevoir la belle âme, se délecter de la beauté de la Vie, voir la richesse qu’elle possède. C’est un grand moment, celui où tu vois ta belle âme! Le monde entier te rendra visite, tous les hommes t’entoureront pour prendre part à ta Joie. Comment accueillir tous les hommes? Des millions de personnes passeront, chacune voulant apercevoir à son tour votre beauté. Que feriez- vous alors? Vous prierez Dieu qu’il vous cache pour que vous vous reposiez un peu. C’est pourquoi Dieu a caché la beauté de l’homme de l’homme même et la lui a laissée en héritage futur. Vous dites qu’il y a des hommes beaux dans le monde. Aussi beau soit l’homme apparemment, sa beauté n’est pas comparable à la beauté de l’âme. Sa beauté est infinie. Vous entendez quelqu' un dire que sa vie le lasse, qu’il n’a plus envie de vivre. Pourquoi n’a-t-il pas envie de vivre? - Parce qu’il n’a pas vu la beauté, il n’a pas apprécié la valeur de la vraie richesse. Apercevoir la beauté de l’âme, c’est voir le Christ. Il est en tout homme. Il ne suffit pas de L’apercevoir, encore faut-il être comme Lui. Que faire pour donner au Christ une place en nous? - Ne souillez pas votre âme! Ne voilez pas la face de la beauté! Cela signifie: ne péchez pas. Le pécher est la profonde obscurité qui cache la face lumineuse de l’âme. Pourquoi les hommes ne vivent-ils pas dans leur âme? - Parce qu’ils ne s’éclairent pas. L’un se croit pauvre, un autre - mauvais, un autre - faible, malade, ignorant. C’est en partie vrai. L’important est de savoir comment devenir riche, sain, fort, éclairé. - En étudiant. Le pire ennemi de l’homme, c’est sa paresse: il ne veut pas étudier. De grands efforts sont nécessaires pour obliger l’homme à étudier. Je rencontre peu d’hommes qui étudient par Amour. Sans Amour, on n’obtient rien. Le seul vrai travail est celui fait avec Amour. Un jour, j’allais dans la montagne. Je me suis arrêté à un endroit, devant un petit tas de sable et je me suis mis à gratter quelque chose. Pendent ce temps, un paysan est passé par là et m’a demandé: « Que fais-tu ici? » - « J’explore. » - « Pourquoi perds-tu ton temps? » Je ne lui ai rien répondu. D’après lui, seul travaille et remplit bien son temps celui qui bêche et laboure. Pour lui retourner la question, je lui ai demandé: « Que fais-tu? Es-tu marié? » - « Oui. J’avais une femme, mais elle s’en est allée dans l’autre monde. J’avais un garçon, il l’a suivie. Il ne me reste qu’une petite fille, et elle est boiteuse. » Je sais pourquoi sa femme et son garçon sont partis dans l’autre monde, je sais pourquoi il ne lui reste que la fille boiteuse, mais je ne lui dis rien. Il m’a demandé: « Es-tu marié? » - « Tous mes proches sont morts, il ne reste que moi. Je suis venu ici pour trouver la dernière chose. » Le paysan me regarde et se demande pourquoi je gratte, ce que je cherche dans le sable. Je lui dis: votre contrée est riche. » - « Oui, elle est riche, mais il faut labourer. Allez, adieu! » Nous nous sommes serré la main et je lui ai dit: « La prochaine fois que nous nous rencontrerons, je te dirai ce que je cherche. À présent, rentre chez toi et sache que ta situation s’améliora: ta femme reviendra, tu aura des enfants meilleurs et plus beaux que les premiers. Pour celui qui me croise une fois, tout commence à aller mieux ensuite. » - « Dieu t’entende! » Un an plus tard, j’ai rencontré le même paysan qui m’a dit: « Mon frère, tout s’est réalisé. Tout s’est passé exactement comme tu l’avais dit. Je me suis remarié une seconde fois, j’ai un enfant, beau et en bonne santé. Je lui ai dit: « Sache que ta seconde femme est la première. Et même si tu te remariais une troisième fois, ce serait toujours ta première femme qui reviendrait. » Ce sont des âmes sorties de Dieu. Dieu se révèle par toute âme. Il est dans l’unité et dans la multitude. Nous connaissons et entendons Dieu dans la multitude. Dans l’unité, dans l’un, Il nous est inintelligible. Remercions Dieu de se révéler à nous dans la multitude des âmes élues. Réjouissons-nous qu’Il se révèle à nous. Et je vous dis: sachez que vous retrouverez ce que vous avez perdu. Les vieux rajeuniront, les ignorants deviendront savants. Chacun obtiendra ce qu’il veut. Quand? - Quand vous aurez accepté l’idée que Dieu a mis des richesses inestimables en votre belle âme. Le seul désir de Dieu est que vous étudiiez. C’est seulement ainsi que vous pourrez servir. Si vous servez, vous aurez des résultats. Nous sommes venus sur Terre pour connaître Dieu. Il a été dit: « C’est la vie éternelle de Te connaître, Dieu unique, Dieu de vérité, et le Christ que Tu as envoyé. » Reconnais que Dieu a mis une belle âme en toi, et d’inestimables richesses. Dieu ce révèle précisément par cette âme. Je vous parlerai à présent des simples calculs qui cachent une grande philosophie. Nous disons: un fois un égal un; un fois deux égal deux; un fois trois égal trois. Mais aussi: deux fois deux égal quatre; deux fois trois égal six; deux fois sept égal quatorze et ainsi de suite. Dans ces calculs-là se cache la loi de la croissance. Le signe distinctif de la Vie, c’est la croissance; Ce qui croît se révèle progressivement. Seul ce qui croît est réel. Là, où il n’y a pas de croissance, aucune Réalité n’existe. Les choses réelles ont un avenir. Aussi réjouissez-vous de la moindre acquisition, de la moindre croissance. Réjouissez-vous du Divin en vous. Le futur savoir y prend sa source. Réjouissez-vous des capacités que vous avez et qui se manifestent progressivement. Vous êtes mécontents, vous ne voulez pas vieillir. C’est une loi: tu ne peux rajeunir sans avoir vieilli. Tout ce qui rajeunit vieillira immanquablement. Vous voulez rajeunir, mais ne voulez pas vieillir; c’est impossible. La vieillesse offre la possibilité de rajeunir. Elle cache en elle le Bien divin: la jeunesse. En vieillissant, tout comme en rajeunissant, l’homme acquiert quelque chose. Les hommes souffrent, car ils pensent qu’ils n’acquièrent que jeunes, et qu’une fois vieux, ils ne font que perdre. Lorsque j’étais en Amérique, j’ai écouté Paderewski* interpréter le Clair de lune. C’était à l’époque un beau jeune homme au visage ovale. Les Américaines avait le coup de foudre pour lui. Elles lui apportaient ses albums pour avoir un autographe. Des années plus tard, j’ai vu au cinéma La vie de Paderewski. Il avait déjà bien vieilli. On le montrait de loin, de près, de tous les côtés. Je l’ai bien vu, en train de jouer du piano. J’ai remarqué qu’il jouait les yeux fermés. Il était concentré, rien ne le détachait de la musique. Je me suis dit: « Eh bien, Paderewski, ta jeunesse s’en est allée! » En fermant les yeux, il voulait dire: « Je suis enfin libéré des persécutions des femmes. Il ne me reste qu’à jouer. » Il est vrai qu’à présent, sa concentration était meilleure, on ressentait plus de profondeur, plus de musicalité. Il n’y a qu’un seul Paderewski, il ne peut en naître un autre. Dans la Nature, les choses ne se répètent pas, mais ce que l’âme humaine porte en elle, dépasse Paderewski. Les capacités de l’âme humaine, révélées par Paderewski, représentent un cent millionième de ce qui est placé en elle. Qu’est-ce que le Clair de lune ? - L’Amour au clair de la Lune, par le froid. Il existe donc deux possibilités: aimer la nuit, au clair de la Lune, et aimer le jour, au Soleil. La nuit ne se prête pas à l’Amour. Seule l’âme peut aimer la nuit, car la nuit n’existe pas pour elle. Elle réunit toute la beauté de la Vie. Pour la belle âme, la nuit au clair de lune, c’est le jour. Le Clair de lune nous révèle que la Vie n’est pas comprise comme il le faudrait. Et celui qui interprète cette sonate ne comprend pas la Vie, non plus. En réalité, le Clair de lune est une sonate solaire, mais sculptée en forme de Lune. Derrière la Lune se cache le Soleil. Sans le Soleil, on ne peut voir la Lune. Donc, tout ce qui existe sur la Terre est lunaire, et derrière la Lune se cache le Soleil. Et derrière notre vie - la vie de la Lune - se cache la Vie divine qui se révèle progressivement. La vie sur Terre est un Clair de lune. Et malgré cela, notre vie est belle. Je vous ai joué aujourd’hui un morceau au clair de lune, à mon tour. Je me réjouis de vous voir venus à ce concert. Lorsque vous rentrerez chez vous, que chacun joue un peu cette sonate sur son piano. Il n’existe rien de plus beau que d’être calme et paisible, que de porter la Paix en soi. Regarde vers le ciel et remercie en ton âme de tout ce qui t’est donné. Qui que tu rencontres, vois en lui la présence de Celui qui a créé le monde. Il est bien de voir Dieu partout. Et de voir caché dans toute contradiction le Commencement divin. Voici la nouvelle doctrine. Elle exige de tous d’ouvrir leurs cœurs et leurs esprits, de voir la Vérité, placée en eux depuis des siècles. « C’est la vie éternelle de Te connaître, Dieu unique, Dieu de vérité, et le Christ que Tu as envoyé. » Voici la vraie doctrine: connaître la richesse inestimable qui est en nos âmes. C’est le Christ, c’est Dieu révélé. Comment aimer? - Te connaître, Dieu unique, Dieu de vérité, et le Christ que Tu as envoyé. Connaître ma belle âme, sortie de Dieu. Il a placé en elle de grandes capacités. C’est le sens de ma vie; c’est le sens de la Vie humaine. Le Christ est l’homme de la Force abondante. Le Christ est l’homme de la Foi abondante. Le Christ est l’homme de l’Amour abondant. Sofia, le 6 février 1938* Notes *1. hodja - (du persan häwãgä "maître, marchand") - titre donné....................................................................................................... *2. Paderewski - célèbre compositeur polonais et pianiste virtuose (1860-1941); de 1919 à 1921, il a été premier ministre et ministre des affaires étrangères en Pologne. *3. La parole matinale La beauté de l'âme a paru pour la première fois dans le recueil La beauté de l'âme, Sofia, 1948.
  2. IL CREE Je vais lire le premier chapitre des « Actes des apôtres ». La vie est une science qui doit être étudiée. Vous parlez de la vie humaine, mais vous la méconnaissez. Vous parlez de la vie de la Nature, vous ne la connaissez pas non plus. La vie de la Nature présente une grande diversité de formes et manifestations. La vie humaine est pleine de négations, de peines et de joies, d’inquiétudes et de malentendus, d’abondance et d’indigence. La joie et l’abondance sont rares, la peine et l’indigence sont plus fréquentes. Nombreux furent les efforts des scientifiques, des philosophes et des Maîtres voulant montrer aux hommes comment vivre. Il est dur d’apprendre à l’homme à vivre correctement. C’est une matière difficile, abstraite. La vie n’est pas quelque chose de concret que l’on puisse voir et toucher. L’homme aspire au bonheur, à l’avènement du Royaume de Dieu sur Terre, il veut entrer au Paradis, rêve de la vraie Vie. Que l’homme n’attend-il pas? Tout cela, ce sont des formes de la vie intégrale. Nombreux sont ceux qui se demandent s’il existe une autre vie que celle sur Terre; s’il en existe une, que cache-t-elle? Il existe un autre monde, bien entendu, il en existe plusieurs, mais ce sont des niveaux de la conscience. Retenez votre attention sur la conscience de la fourmi, du poisson, de l’oiseau, du mammifère, de l’homme et de l’Ange, pour voir la grande diversité que cachent leurs regards et entendements sur la Vie. Comparez la pureté de l’homme et de l’Ange, pour voir la grande différence qui existe entre eux. Je dis: on parle à présent de l’avènement du Christ, c’est-à-dire de Sa venue sur Terre et de Sa vie. C’est pourquoi, lorsqu’on dit qu’Il vient sur Terre, tous pensent que cela se produira comme par le passé. Vous savez comment vos proches viennent sur Terre et comment ils la quittent, c’est pourquoi vous pensez que le Christ viendra et repartira comme eux. Cela concerne ceux qui n’ont pas vécu bien. Ce sont eux que l’on porte solennellement sur une civière, pour eux des prêtres disent le service funèbre, sur eux on fait des discours. C’est la vie des aristocrates. Mais le Christ ne vint pas comme viennent les hommes ordinaires et ne reviendra pas comme eux. Le Christ n’attendit pas que l’on Le portât sur une civière. Il appela ses disciples, leur parla, et devant eux, Il fit Son ascension. Aujourd’hui, on attend le Christ venir de nouveau sur Terre, en chair. Il ne s’agit pas de savoir s’Il viendra en chair ou en esprit. Son avènement concerne la conscience. Pourquoi? - Car même ceux qui virent Sa résurrection et Son ascension, doutèrent. Celui dont la conscience est éveillée, ne doute jamais. Il vit dans les changements rapides et ne craint rien. Que demande-t-on à l’homme d’ aujourd’hui? - D’être sans peur. Pour ne pas avoir peur, il doit connaître la face intérieure de la Vie, les transformations qu’il subit. Nombreux sont ceux qui appréhendent de perdre leur corps. Quoi qu’ils ne fassent, de quelque façon qu’ils ne le protègent, ils le perdront un jour. C’est la vérité. Il a été dit: « Il existe un corps physique, et il existe un corps spirituel! » Le corps physique se perd, tendis que le corps Spirituel perdure. Consciemment ou inconsciemment, tout homme aspire à la création de son corps Spirituel. Et celui-ci subit des transformations permanentes, mais moins de contradictions que le corps physique. Tout comme la création du corps physique nécessite du matériel, des moyens st des travailleurs, la création du corps Spirituel nécessite également du matériel, des moyens et des travailleurs. La mère et le père sont les principaux travailleurs nécessaires à la création du corps physique de l’enfant. Dès que celui-ci sort des entrailles de sa mère, il commence à travailler sur lui-même. Qui est le principal travailleur nécessaire à la création du corps Spirituel, appelé immatériel? - Dieu. Il créa ce corps comme demeure de l’âme. Grâce à ce corps, l’âme grandit et évolue, c’est pourquoi, vous devez l’aider. Ainsi, vous vous transformerez sans cesse et vous étudierez les lois de la Vie. Si vous ne connaissez pas ces lois, vous ne vous connaîtrez pas vous-mêmes non plus. - « Nous reconnaîtrons-nous dans l’autre monde? » - Vous vous reconnaîtrez, bien entendu. Si le chien reconnaît son maître, l’homme ne reconnaîtrait-il pas l’homme? Il existe une chose, à laquelle le chien reconnaît son maître. Par conséquent, aussi changé l’homme soit-il dans l’autre monde, il gardera toujours une chose, à laquelle ses proches le reconnaîtront. Sur Terre aussi, les hommes se reconnaissent difficilement. L’enfant grandit, devient adolescent, homme, personne âgée, vieillard, et ses proches qui ne l’ont pas vu depuis longtemps, ne peuvent le reconnaître. On reconnaît l’homme, le plus facilement, à sa voix, c’est elle qui est la plus constante. C’est un signe extérieur. Intérieurement, l’homme se reconnaît à sa pensée, à ses sentiments et à ses actes. Les hommes ne pensent, ne ressentent et n’agissent pas de la même façon. Grâce à cela, ils sont différents les un des autres. Ne l’oubliez pas: la Vie est belle et riche en événements. Si vous rencontrez la monotonie dans les pensées et les sentiments des hommes, vous vous en lassez. La monotonie repousse, la diversité attire. Si vous entendez souvent dire que vous devez vous aimer, vous vous sentez repoussés par les personnes qui vous le disent. Aimons-nous, aimons-nous! Que signifient les mots aimons-nous ? Cela signifie révéler la Vie et l’Amour dans toute leur diversité. La Vie est belle lorsqu’elle est remplie d’Amour, travail et prière. Prier ne signifie pas se conduire en homme dévot. C’est de la vanité que de vouloir se faire passer devant les autres pour ce qu’on n’est pas. La mère apprendra à l’enfant à prier. Lui, de son côté, dira: « Ma mère m’a appris à prier. » S’il a appris à prier enfant, il priera adulte. Il est important de ne pas prier de la même manière, car la monotonie lasse. Fuyez-la, pour ne pas vous lasser de la prière. L’homme doit être libre dans tous ses actes. Si quelqu’un est plus avancé dans son évolution, il ne doit pas imposer aux jeunes sa vision, leur dire ce qu’ils ont à faire et à ne pas faire. Que se passerait-il si le jeune faisait tout ce que fait le vieux? Le jeune est différent du vieux qui ne cesse de se plaindre de ses pieds qui le trahissent et de son incapacité de penser et de parler aisément. Lorsqu’il voit son visage ridé et vieilli, le vieux dit: « J’ai tout perdu. » Et même dans cette situation-là, l’homme continue à espérer, à attendre une meilleure condition de Vie. Quelle sera cette meilleure condition pour celui qui souffre? Quelle qu’elle soit, s’il ne connaît pas l’Amour de Dieu, il n’arrivera à rien. Certains imaginent Dieu d’une façon, d’autres ne pensent pas du tout à Lui, ne l’imaginent même pas. Je ne veux pas m’attarder sur ce sujet, car les uns et les autres entameraient une discussion dans le but de prouver qui comprend mieux la Vie, qui a une perception plus lucide des choses. Ce débat pourrait facilement trouver sa conclusion: celui qui comprend mieux la Vie peut accomplir bien des choses. Penser comprendre la Vie sans rien en faire montre que l’on se trompe. Si tu comprends les choses, tu auras de plus vastes possibilités et des réalisations plus importantes. Tu ne parleras de Dieu qu’après avoir fait quelque chose pour Lui. Ne vente pas tes vertus avant de les avoir manifestées. Ne crois pas être chanteur avant d’avoir chanté et de savoir toi-même comment tu chantes. Avant d’avoir peint un tableau, ne parle pas de peinture. Ne te dis pas un disciple occulte tant que tu ne sauras lire sur le visage, la tête et la main d’un homme. La Bible considère comme un pêcher la chiromancie et la prédiction sur le visage et le crâne humains. Vous direz que les apôtres ont dit et prédit beaucoup de choses, vous direz que l’Esprit a parlé à travers eux. On doit savoir avec certitude si l’Esprit a vraiment parlé à travers nous. Si l’Esprit nous a parlé, on parlera comme lui. Comment reconnaître l’Esprit qui parle? Si tu vas voir un malade et que l’esprit parle à travers toi, le malade guérira. Si tu entres dans une maison où les gens ne s’aiment pas et ne s’entendent pas, tu apportera une certaine amélioration dans leurs relations. Lorsque deux enfants, deux amoureux ou mari et femme se disputent pour quelque chose, l’Esprit n’est pas parmi eux. L’Esprit réconcilie les hommes. Il ne tolère aucun malentendu, aucune dispute. Si les hommes se querellent et se disputent, cela montre qu’ils mènent une existence extrêmement individualiste. Dans l’individualisme, chacun recherche son droit. La cause de la dispute et des malentendus entre les hommes, c’est la pauvreté. Tout le monde se dispute toujours pour de petites choses. La souffrance, la suspicion, le doute, l’envie sont dus au manque d’Amour. Mets de l’Amour dans le cœur de l’homme et vois ce qu’il adviendra de lui. Il commencera à apprendre, à travailler. Il aimera les hommes et tout ce qu’il y a de négatif en lui, disparaîtra. L’Amour porte la nouvelle philosophie de la Vie. Comment guérir le doute? - Par la foi. - « On n’obtient rien par la foi. » Par la foi humaine d’ aujourd’hui, on n’obtient rien, mais par la foi absolue, celle que porte l’Esprit, on obtient tout. Sans l’Esprit, on ne peut croire, et on ne voit pas. Comment croire des choses que tu n’as pas vues? Vous citerez le verset: « Bienheureux ceux qui n’ont pas vu et qui croient. » Comment comprenez-vous ce verset? Vous croyez, par exemple, les apôtres, car ils ont vu le Christ. Vous croyez donc, car vous avez devant vous une conception concrète, une conscience concrète. Si personne n’a vu l’ascension du Christ vers le Ciel, vous non plus ne pouvez y croire. On ne peut croire quelque chose qui ne s’est pas produit. En somme, l’homme croit des choses qui se sont produites et qui se produisent. Vous dites: « Si seulement nous avions vécu en ces temps-là pour voir de nos propres yeux l’ascension du Christ! » Même en ces temps-là, peu d’hommes ont eu ce privilège. Peu d’hommes ont eu le privilège d’être présents au temps où le Christ est né et de Le voir. Combien de Juifs peuvent se venter d’avoir eu ce privilège. Le bruit avait couru que Jésus était né dans la crèche, mais combien L’ont vu? Si vous aviez été présents au temps du Christ, quelles auraient été les possibilités de le voir? Ces temps-là étaient sombres. Les hommes cherchaient Dieu à la chandelle, mais sans le trouver. Notre siècle est celui de l’aube. Les hommes peuvent trouver Dieu sans chandelle, à condition de Le chercher. Trouver le Seigneur, sans peine ou difficilement, cela relève de la conscience. Aujourd’hui, cette possibilité est plus grande. - « Nous avons vu le Seigneur. » Êtes-vous revenus à la vie? - « Non. » Puisqu’il en est ainsi, ne parlez pas de ce que vous ignorez. Il a été dit dans les Écrits: « Celui qui entendra la voix du Seigneur, reviendra à la vie. » Celui qui verra le Seigneur, s’illuminera. Voir le Seigneur signifie voir la réalité de la Vie. Celui qui a vu le Seigneur, a rompu avec l‘indigence. Si tu ne L’as pas vu et que tu doutes de Lui, tu vis dans l’indigence, tu es un homme pauvre. - « Je veux devenir riche. » Riche de quoi? « De foi, d’amour. » - Si tu acquiers la foi et l’Amour, tu cesses d’être pauvre. Ainsi, la foi, l’Amour, ce sont des vertus auxquelles chacun aspire. Qu’est-ce que la Vertu? - Seul peut parler de Vertu celui qui dit Je. L’animal ne peut dire Je , il existe dans la conscience commune. L’homme, en revanche, s’est séparé du commun et existe comme un être indépendant, à part. Selon certains, il y a un état supérieur au Je. On l’appelle l’état impersonnel. Exister en l’état impersonnel signifie inclure en soi tous les Je et exister en dehors d’eux. Pouvez-vous imaginer ce que c’est comme état? Réfléchissez sur l’état impersonnel pour comprendre sa signification profonde. Quel état est meilleur: celui du Je ou l’état impersonnel ? Je demande ce qui est mieux: connaître une seule lettre de l’alphabet ou les connaître toutes ? Le Je est donc la première lettre de la grande conscience Divine qui vous sera révélée prochainement. Dieu est-il une lettre? - Plus qu’une lettre. Est-Il une personne? - Plus qu’une personne. Dieu est plus que tout ce que vous ne puissiez imaginer. A présent, dans quelque état que vous ne soyez, ne croyez pas avoir atteint le niveau supérieur de la conscience. Que vous ayez atteint l’état du Je, je m’en réjouis, mais vous devez inclure encore beaucoup de Je dans votre conscience. Et alors, lorsque tu diras que tu aimes ton prochain, j’entends que tu aimes tous ceux qui disent Je, ainsi que ceux qui ne peuvent le dire. Pourquoi devons-nous aimer tout être? - Car tout ce qui vit, a été créé par Dieu. Si tu rencontres un bœuf et que tu lui demandes: « D’où viens-tu? », il se tapit et ne répond rien. - « Qui t’a créé? » Il ne répond toujours rien. Alors Dieu vient et dit: « C’est moi qui l’ai créé. » Tu demandes à la fourmi qui l’a créée, pourquoi elle a autant de pattes; elle n’en sait rien, non plus, elle ne peut pas répondre à ces questions. Elle sait juste que pour sa vie actuelle, elle a besoin de plus de deux pattes. Là aussi, Dieu apparaît et dit: « C’est moi qui ai créé la fourmi. » Tu demandes à l’animal pourquoi il marche à quatre pattes. Il regarde vers toi et ne répond rien. Toi, l’homme, lorsque tu montes dans une voiture, un fiacre ou une automobile, tu avances aussi à quatre pattes. Ou bien à deux pattes, sur une motocyclette. La force de l’homme ne réside pas dans ses deux pieds, mais dans la position qu’il a par rapport à la Terre et au Soleil. Il se tient perpendiculairement à la Terre, tendis que les animaux ont une position parallèle à elle. La tête de l’homme est liée au centre du Soleil: c’est ce qui le distingue radicalement des animaux. Sachant cela, préparez-vous au jour où l’Esprit viendra à vous. L’Esprit se manifeste comme le Soleil levant. Il éclaire d’abord les hauts sommets et descend progressivement jusqu’à éclairer tous les objets. Il ne restera pas d’homme sur Terre pour qui l’Esprit ne se manifeste pas. Cela relève du temps et de la conscience. La venue de l’Esprit dépend de la disposition de l’homme. Si vous êtes prêts, l’Esprit vous parlera; si vous n’êtes pas prêts, Il ne fera que vous éclairer et continuera sa route. Vous attendrez ensuite longtemps avant qu’Il ne se manifeste à nouveau. Il vient sur Terre par périodes. Je m’adresse à présent aux âmes éveillées et je dis: ne perdez pas les conditions. Nombreux sont ceux qui perdent les conditions, car ils croient que pour que l’Esprit se manifeste, ils doivent exister exclusivement dans le monde Spirituel. Non, quelque travail que tu fasses, dans quelque monde que tu sois, l’Esprit peut venir à toi. Ce qui est important, c’est de laisser libre la voie à ce qu’il y a de Divin en toi. Il est possible que tu sois le dernier des laboureurs de champs et que l’Esprit vienne à toi; il est possible que tu sois roi sur Terre et que l’Esprit ne vienne pas à toi. Que pourrait attendre le roi s’il condamne à mort des dizaines et des centaines d’hommes, sans s’être assuré de leur culpabilité? Le roi doit s’assurer lui-même de la culpabilité du criminel avant de le juger. Dans les conditions de vie actuelles, le roi n’a pas la possibilité de vérifier les choses. Le roi a le droit de signer ou de ne pas signer ce que la cour a décidé. Cela ne concerne pas uniquement le roi, mais tous les hommes. Combien de fois par jour vous jugez votre prochain, sans avoir vérifié sa faute! On vous dit qu’Untel a mal agi, vous croyez et commencez à médire de lui. Vous dites: « Untel ne sait pas prier. » L’avez-vous vérifié? Savez-vous quelle prière et vraie? Savez-vous quelle façon de prier est juste? L’un prie à genoux, un autre lève ses bras vers le ciel. Peu importe quelle position tu prends, l’important est que ta pensée soit concentrée, que tu ne te dissipes pas. L’un prie, alors qu’il pense à sa femme, à ses enfants; un autre prie, en pensant à l’offense qu’il a reçue. Que représente l’offense? - Une tache malpropre sur ton habit. Si quelqu’un t’offense, il ne suffit pas qu’il s’excuse, mais il doit prendre une brosse, de l’eau claire et du savon, et nettoyer la tache qu’il a faite sur ton habit. Il dira que tel est son tempérament, qu’il est irascible, c’est pourquoi il t’a offensé. Ton tempérament ne te disculpe pas: tu nettoieras la tache. Tu n’es pas venu sur Terre pour te souiller, ni pour souiller les autres hommes. Si tu t’es souillé, tu te nettoieras. Si tu as souillé ton prochain, tu le nettoiera aussi. En se souillant ou en souillant les autres, l’homme perd sa quiétude et sa bonne disposition. Combien de temps durant l’homme peut-il garder sa bonne disposition? Tu te mets en colère, tu te fâches, tu te vexes, tu te souilles: tu perds sans arrêt ta bonne disposition. Observez-vous, pour vous rendre compte combien d’heures par jour vous êtes de bonne humeur. Pour garder votre bonne disposition, vous devez être éveillés, conscients continuellement. Il est dit que Dieu aussi se met en colère. Mais entre la colère du Seigneur et celle de l’homme, il y a une grande différence. L’homme est en colère lorsque ses affaires ne marchent pas et que les choses ne sont pas à leur place. Dieu est en colère lorsqu’Il met chaque chose à sa place. Lorsqu’Il est en colère, Il travaille. Vous dites: « Ne nous mettons pas en colère. » On ne peut se passer de la colère. - « Soyons sans crainte. » On ne peut se passer de la peur, non plus. Tu as peur de l’ours, mais en réalité, tu as peur de Dieu qui est en l’ours et tu Le fuis. Si tu n’avais pas peur de Dieu, tu n’aurais pas peur de l’ours, non plus. Un homme bon n’a pas peur de l’ours. Il était une fois, dans un village, un homme mauvais qui se prénommait Ivan. Un jour, il alla dans la forêt couper du bois et rencontra un ours. Comme il n’eut pas le temps de grimper sur un arbre, l’ours le terrassa et se mit à le piétiner. Sans le mordre, il ne fit que le rouler par terre, le retourner dans tous les sens et l’étreindre dans ses pattes. A la fin, il le relâcha et disparut dans la forêt. A peine en vie, Ivan rentra chez lui tout doux, tout calme, méconnaissable. - « Que t’est-il arrivé, Ivan? » - lui demanda sa femme. - « T’es-tu déjà fait fouler par un ours, pour voir ce que c’est? Un ours m’a roulé par terre, c’est une chance que je sois resté en vie entre ses pattes. » Il est vrai que ce n’est pas de tout repos que de se faire rouler par terre et étreindre par un ours. Chacun a déjà essayé ses pattes. Le gros chagrin, c’est l’ours de la forêt. Si l’ours ne fait que te rouler par terre pour te mater, tu as acquis quelque chose de précieux. S’il te blesse, te brise un os ou te mord, tu ne comptes pas parmi les disciples avancés. Celui qui est lié à Dieu, l’ours ne fait que le piétiner et le mater; celui qui n’est pas lié à Dieu, l’ours le mord et le blesse. Ainsi, si tu es lié à Dieu et que tu le gardes continuellement dans ton esprit, le loup, comme l’ours, comme le tigre viendront à tes pieds et te regarderont sans te faire aucun mal. Si tu n’es pas lié à Dieu et que tu ne penses pas à Lui, ils te causeront un grand malheur. Ce n’est qu’ainsi que l’homme se libérera de ses chagrins et de ses souffrances, des difficultés et des malheurs. C’est pourquoi, il est nécessaire qu’il travaille sur lui. Une fois lié à Dieu, même si tu souffres, tes souffrances trouveront un sens. Donner un sens à sa souffrance signifie évoluer correctement, accueillir l’Esprit. Donner un sens à sa souffrance signifie attendre le printemps avec joie. Qui ignore qu’après la nuit sombre et orageuse, le ciel s’éclaircira et le soleil se lèvera? Qui ignore qu’après les jours d’hiver enneigés, viendra le printemps? Tout cela se transformera en bien. Vous demandez pourquoi les souffrances viennent. On peut donner aux souffrances plusieurs explications qui prouveraient qu’elles sont une nécessité pour l’homme. Malgré cela, il ne doit pas y sombrer et perdre tout ce qu’il a de précieux dans sa vie. Le Christ aussi a parlé des souffrances, il a montré à l’humanité comment souffrir. Dans ce sens, l’enseignement du Christ est venu sauver le monde. Se sauver signifie, pour l’homme, connaître Dieu. Seul Dieu peut sauver l’humanité. Seul peut être sauvé l’homme qui connaît Dieu. La connaissance de Dieu n’est pas un processus unique, mais réitéré, c’est-à-dire incessant - il continue tout le long de l’éternité. Tu apprendras éternellement pour connaître la gloire de Dieu. Ce sera la joie de ton âme. Il a été dit dans les Écrits: « C’est la vie éternelle que de Te connaître, Toi, unique Dieu de vérité et le Christ que Tu as envoyé. » dans la connaissance, Dieu se manifeste devant tout homme de manière différente: devant les bons et les pieux d’une manière, devant les raisonnables d’une autre, devant les saints, d’une autre encore. Il n’existe nul être au monde devant qui Dieu ne se manifeste pas. De plus, Il se manifeste devant les êtres selon le niveau de leur évolution. Il leur porte un regard différent de celui que portent les hommes. On dit d’Untel qu’il est bête, d’un autre qu’il est retardé. C’est vous qui les voyez ainsi, mais Dieu voit le bien en ces hommes. Vous dites: « C’est un enfant, il n’est pas raisonnable. » Aujourd’hui, c’est un enfant qui n’est pas raisonnable, demain, ce sera un homme de génie: c’est ce que voit Dieu. Tout ce que Dieu a accompli est bon, mais peu sont ceux qui voient les choses ainsi. Pourquoi? - Ils ne voient pas clair. Quelle est la situation de la mère qui porte son enfant pendant neuf mois? Vous direz que c’est un bien. Avez-vous déjà porté un enfant pour savoir ce que cela représente? Il n’est pas facile de porter un enfant pendant neuf mois! Mais lorsque l’enfant naît, la mère se réjouit de voir un être humain venir au monde. Avant cela, elle vit une grande crainte, elle tremble à l’idée de voir l’enfant mourir, à l’idée qu’il puisse lui arriver quelque chose. Mettre un enfant au monde est une tâche difficile. Pour donner vie à une pensée juste, à un sentiment juste, tu dois éprouver de grandes souffrances. Tout être qui souffre, porte le fardeau d’une idée. Avant de la mettre au monde, l’homme subit de grandes souffrances. Certaines femmes donnent la vie facilement, d’autres, difficilement. Certains hommes pensent vite, d’autres lentement. Un prêtre racontait une de ses expériences intéressantes. Une fois, dans la maison qu’il habitait, une femme devait mettre un enfant au monde. Elle peina trois jours durant avant d’accoucher. La femme hurlait dans sa chambre et le prêtre s’y rendit. Il ne put aller à l’église et dire son office, tant il souffrit. Ensuite, il disait: « C’est une chose atroce que de mettre un enfant au monde! » Vous aussi, vous peinez et souffrez souvent, sans savoir pourquoi. Quelqu’un d’autre souffre, et vous souffrez avec lui. C’est pourquoi il est dit dans les Écrits: « Ne souhaite point! » Pourquoi ne pas souhaiter? - Si tu le souhaites, tu subiras la peine et la souffrance. Tant que tu n’auras pas donné de fruits, tu ne pourras t’en libérer. Si tu ne veux souffrir, tu ne dois pas désirer. Si tu as beaucoup de désirs, tu souffriras beaucoup. Tu ressembleras au poisson qui fraye abondamment. En portant des fruits, l’homme se libère de ses désirs, puis de ses souffrances. Voici une philosophie particulière de la vie, qui doit être étudiée. Revenons à la question de la foi en tant que nécessité pour l’homme. Sans foi, on n’acquiert aucun savoir. Tu croiras, tu peineras et souffriras, jusqu’à ce que tu mettes au monde une idée haute et claire. Les hommes ordinaires mettent difficilement au monde leurs pensées. Mais les saints et les êtres Avancés le font facilement. Lorsqu’un Ange vient parmi les hommes, il est d’abord confus, acculé. Peu à peu, il se ressaisit et fait naître une idée sublime. Le Christ rencontra aussi de grandes difficultés à maîtriser les hommes. Il disait: « Jusqu’à quand vous supporterai-je? » On lui demandait souvent: « D’où viens-tu, qui es-tu et que portes- tu? » Quel pourrait être un homme? - Soit ordinaire, soit saint. Le saint connaît Dieu et porte la connaissance en lui. On dit que le Christ a fait une ascension vers le ciel. Tout le monde ne peut le faire. L’homme doit avoir de la patience, il doit attendre jusqu’à ce que l’Esprit vienne à lui et le recouvre de force. Il faut de la patience pour cela! Tu attendras et tu croiras, jusqu’à ce que le Divin en toi s’élève vers le Ciel. De cette position, tu peux travailler dans la vie parmi les hommes. Tu dis: « J’ai vu le Christ. » Ce n’est pas suffisant. - « J’ai senti l’Esprit. » Ce n’est pas suffisant, non plus. L’important est d’accepter l’Esprit, de l’entendre te parler et d’appliquer ensuite tout ce que tu as entendu et compris. La force de l’Esprit humain se cache dans la conception. Je ne dis pas que vous ne concevez pas les choses, mais ne les remettez pas à plus tard. Il y a de nouvelles choses qu’il faut appliquer sans attendre. Nombre de personnes remettent à plus tard, et c’est pourquoi ils souffrent. Quelqu’un dira: « Que faire de plus? J’ai lu la Bible deux ou trois fois, il est inutile que je continue à la lire. » Tu l’as peut-être lue mille fois, cela ne signifie rien. Tu dois la lire de manière à pouvoir écrire en toi ce que tu as lu. Il ne suffit pas d’ouvrir et de refermer la Bible, mais il faut devenir une Bible vivante. En quoi réside la force du Christ? - En le fait qu’il peut nourrir des milliers d’hommes sans avoir le sou. Aspirez à une conception profonde des choses, pour que Dieu puisse se manifester en vous. Ayez conscience que Dieu vit en vous, sans désirer la gloire pour vous. Dieu vit en tout homme, c’est pourquoi vous devez créer les conditions nécessaires pour qu’Il se manifeste. Lorsque tu dis Je, tu dois être conscient que Dieu se manifeste en toi. Que tu marches, parles, penses, ressentes, ce n’est pas toi, mais Dieu qui habite en toi. Il t’enseigne tout. L’homme marche, le bœuf marche aussi, mais la différence entre les deux marches est grande. La différence est grande entre la perception de la Vie de l’homme et celle de l’animal. Une perception nouvelle et juste est nécessaire aux hommes. Jusqu’à ce que vous n’arriviez à cette perception, vous resterez dans votre Jérusalem, vous subirez et vous attendrez. Un jour viendra où vous irez sur le sommet, d’où vous ferez votre ascension et vous recouvrirez de puissance et de force. Dans ces conditions seulement vous travaillerez comme on vous l’enseigne de l’intérieur. Vous aurez beaucoup de travail: vous puiserez du savoir dans le puits et vous l’y remettrez. Le travail que vous aurez à faire est semblable à un puits où l’on puise continuellement, qui se remplit et se vide sans cesse. Au bout de deux jours, il se vide et doit être rempli de nouveau. Mais le savoir Divin est une source qui ne tarit jamais. Ne l’oubliez pas: aujourd’hui Dieu travaille intensément sur les âmes humaines, sur tous les êtres vivants. Il redresse le monde. Il ne restera pas un seule homme sur Terre qui ne soit pas éveillé. Tous les hommes s’éveilleront. La seule différence entre eux consistera dans le fait que certains sauront pourquoi ils se sont éveillés, tendis que d’autres ne le sauront pas et diront: « Dommage, on nous a réveillés! » Un jour, après avoir vécu de grandes souffrances et peines, eux aussi comprendront pourquoi ils se sont éveillés et commenceront à travailler à leur tour. Eux aussi doivent se réveiller du profond sommeil du passé. Celui qui s’est éveillé et qui est conscient, il voit la présence de Dieu partout. Il voit Sa grandeur et la beauté de la Nature. Il comprend le sens de la Vie. Il vit les yeux ouverts. Celui qui s’est levé sans être éveillé, il est aveugle. Quoi que tu lui dises, il ne voit rien. Le prophète dit: « Tu les as aveuglés pour qu’ils ne voient pas, pour qu’ils ne se tournent pas vers Toi et qu’ils ne sauvent leurs âmes. » Je vous dis à présent: prenez garde à l’aveuglément intérieur, il n’existe pas de mal pire que celui-ci. Pour ne pas en venir à être aveugles, réjouissez-vous de vos souffrances. Celui qui s’est éveillé et qui est conscient se réjouit de ses souffrances et leur donne un sens. Celui qui s’est réveillé de son sommeil, mais n’est pas encore conscient, n’a pas compris le sens des souffrances et manifeste de l ’animosité à leur égard. Le bien de l’homme réside en l’Amour Divin. Sofia, le 27 septembre 1936
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