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1922_02_26 Le Royaume de Dieu


Ani
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Le Royaume de Dieu

«Mais cherchez premièrement le Royaume de Dieu,

et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus.»

Matthieu 6:33

La vie consciente sur terre commence par un sujet matériel, ou dit du point de vue philosophique, par un objectif extérieur, ou dit du point de vue occulte, par une base externe. Tout ce que nous exprimons, nous le subordonnons à un grand principe intérieur de la vie. De ce point de vue, il n’y a pas pour nous de différence entre vie matérielle, vie spirituelle et vie divine : ce sont trois grandes phases de la vie dans son ensemble. Et ceux qui ne connaissent pas cette vie disent : « On ne vit pas uniquement par la foi » ; dans ce cas le mot foi n’est pas compris. Si la foi est la base de l’intelligence et si l’intelligence est la base de la vie matérielle, nous pouvons alors dire : pour bien gérer ses affaires sur terre, il faut être intelligent. Mais cette intelligence est elle-même conditionnée : tu peux revêtir l’intelligence du renard, celle du loup, celle de la brebis, de la vache, du buffle, de l’aigle, l’intelligence du paon, du singe, jusqu’à atteindre celle de l’être humain dans toutes ses manifestations.

Autrefois dans le passé lointain, une vache a vêlé, et comme les loups étaient alors mieux éduqués, deux loups l’ont entourée, l’un à gauche, l’autre à droite, sans l’attaquer, mais avec l’intention cachée de prendre le veau à la fin du vêlage. Et pourquoi se tenaient-ils là ? Parce qu’ils n’avaient pas pu se mettre d’accord sur la façon de se partager la vache. Tous deux étaient de force égale et ils se sont dit : « Ne nous épuisons pas inutilement, reste à gauche et moi à droite, nous résoudrons ainsi la question plus facilement ». Un berger qui passait par-là leur a demandé : « Que faites-vous ici ? – Nous aidons cette vache à mettre bas. »

À présent, quand vous interrogez nos contemporains sur leur idéal, ils ressemblent à ces deux loups : ils se tiennent à côté de la vache et si on leur demande : « Que faites-vous ? », ils répondent : « Nous aidons à faire venir le petit, notre but est noble ». Mais noble comment ? En apparence ou en réalité ?

Maintenant le Christ pose un sujet : cherchez ! Il ne dit pas Désirez le Royaume de Dieu, mais Cherchez. Cherchez est le sujet du cœur. Quel est le sujet de la mère ? L’enfant. Quel est le sujet du professeur ? L’élève. Quel est le sujet du médecin ? Le malade. Je peux ainsi énumérer le sujet de chacun, c’est-à-dire l’aspiration de chacun. Nous ne faisons pas de différence entre les aspirations, mais elles ont toutes des conséquences différentes ; les conséquences diffèrent selon la direction où nous porte l’élan. Certains pensent que le monde est intelligent et d’autres pensent qu’il ne l’est pas, mais il est fait de façon que chaque sujet produise ses résultats ; ces résultats sont proches ou lointains, individuels ou familiaux, sociétaux, nationaux ou universels.

Maintenant beaucoup disent : « Comment comprendre la vie ? Je comprends la vie comme elle se manifeste et non comme elle s’est manifestée dans le passé ou comme elle se manifestera dans le futur. Quelqu’un dit : « Je vis ». Tu vis, mais il y a deux moments, et certains vivent l’ancienne vie. Vous rétorquerez : « Comment peut-on vivre son ancienne vie dans le présent ? » Voici comment : admettons qu’étant jeune tu as bu, mangé, tu as eu une vie dissolue, et que devenu vieux tu as toujours mal au dos ; tu vis alors, mais comment ? Tu vis la vie dissolue de ta jeunesse ; donc tu n’es pas un vieillard, mais tu vis ton ancienne vie, ta vie dissolue. Alors que tu pourrais avoir vécu une vie pure, remarquable, et une fois vieux être frais et serein. Vous direz : « Frais ? » Oui, il vit alors la vie de sa jeunesse. Je vous donnerai une autre précision : tu as emprunté de l’argent, tu as contracté une centaine de polices, tu as mangé, tu as bu et à présent les créanciers se postent devant chez toi, frappent à ta porte ; « Mes cheveux ont blanchi », dis-tu. Quelle sorte de vie vis-tu ? Ce sont les amis de ton passé qui te rendent visite : « Il y a ici une lettre d’amour, ne tiendras-tu pas ta promesse ? » Les polices, ce sont des lettres d’amour, c’est un fait. Lorsque le jeune homme ne veut pas épouser la jeune fille, elle ressort ses lettres : ce sont des engagements contractuels. Il y a une loi de justice qui peut obliger le débiteur à rembourser sa dette.

Maintenant, les gens spirituels qui passent de la vie physique à la vie spirituelle disent que notre vie se distingue de la vie physique. En quoi se distingue-t-elle ? Vous direz : « C’est une vie spirituelle ». Alors la vie spirituelle doit se distinguer par ses aspirations, par les objectifs visés, par les principes poursuivis. Le Christ dit : « Mais cherchez en premier lieu le Royaume de Dieu et Sa Justice » ; ce verset est cité plusieurs fois. Le Royaume de Dieu est pour nous un sujet grandiose, et dans ce Royaume de Dieu est déposée la vie consciente, l’intelligence, toutes les forces avec lesquelles nous pouvons travailler ; c’est un crédit, c’est un socle sur lequel bâtir. « Cherchez, dit le Christ, le Royaume de Dieu et tout vous sera donné », c’est-à-dire tout se réalisera de soi-même.

Maintenant venons à la science qui a aussi son propre sujet. D’abord la vie choisit un point invariable – aussi petit qu’il soit, ce point est vivant, c’est un fondement – où toutes les forces se concentrent dans un nœud intérieur, un croisement où toutes les forces fusionnent ; et dans ce croisement de forces divines, le sublime, le conscient, l’esprit humain ou la pensée humaine commencent à bâtir notre corps. Je veux ce matin répandre la lumière sur votre pensée, et lorsque je dis que cette vie est une illusion, c’est-à-dire que ni ceci ni cela n’est substantiel, je dis ce qui est substantiel dans le monde ; lorsque je parle de la vie, je sous-entends notre compréhension de la vie, non pas la vie divine – qui est réelle – mais nos compréhensions de la vie ; nous nous créons une grande illusion et nous nous éloignons ainsi de la vie divine, nous nous éloignons des lois de la nature et nous ressemblons alors à ces dames de Tsarigrad[1]. Il y a quarante-cinquante ans quelqu’un a demandé à ces dames comment on préparait le pain et elles répondaient, sans en avoir la moindre idée : « Quelle sorte d’arbre peut donner ces grands pains ? » Les savants modernes ont ce type de compréhension, ils considèrent que certaines choses sont engendrées, alors que ce n’est pas le cas. Les pains ne naissent pas dans les champs, mais sont cuits dans un four.

Autre chose. Je dis aux gens : il faut vivre selon Dieu et ils répondent : « Vivre selon Dieu certes, mais pour soi » ; voici encore une idée incomprise. Ils conçoivent Dieu comme un associé extérieur ; cette idée est trompeuse, Dieu n’est pas notre associé, et celui qui soutient cela, soutient une philosophie mensongère sur laquelle s’appuient certaines religions : elles considèrent Dieu comme un associé et aspirent à Le convaincre par leurs prières, à L’amadouer, à L’attirer à leurs côtés. Non, non, tout dans le monde est à Lui et c’est très bien ainsi ; Dieu a remarquablement bien fait le monde, et Il sait pour quelle raison c’est ainsi. Nous qui ne comprenons pas l’objectif lointain de cet Être, nous disons : « Pourquoi le Seigneur a-t-il fait le monde ainsi ? » Il l’a très bien fait, mais c’est nous qui ne comprenons pas la vie. Le Christ dit : « Pour comprendre la vie sublime, cherchez premièrement le Royaume de Dieu et Sa Justice ».

Je vais me servir maintenant d’un cas précis – un exemple vécu en Bulgarie – pour montrer d’où naissent les contradictions. À l’époque turque, un jeune Bulgare qui avait terminé ses études pour être professeur, a été appelé à exercer dans un riche village. En visitant le village, il a vu que les paysans étaient riches ; « On peut y vivre » s’est-il dit et il a décidé d’être professeur à cet endroit. Mais avant de partir – il était violoniste – sa mère lui a dit : « Fiston, prends aussi ton rebec. – Eh, ne suis-je pas professeur, pourquoi le rebec ? Sa mère le lui a tendu en disant : « Prends-le, fiston, pour jouer de temps à autre ».

Il a écouté sa mère et a pris le rebec. Dans ce village tout le monde a voulu savoir qui il était. On jaugeait les professeurs de l’époque d’après leur aptitude à chanter à l’église. C’était au moment de Pâques. En entrant dans l’église et en entonnant un chant religieux fameux, tout le monde a été très satisfait de lui, tout le monde lui a serré la main : « Maître, nous sommes très contents de toi » ; l’un lui serre la main, un autre lui serre la main, tout le monde l’étreignait et le saluait, mais personne ne l’a convié à déjeuner et il est resté tout seul à Pâques sans invitation. Il est rentré chez lui, mais la faim le tiraillait ; il s’est levé, a pris son rebec et s’est rendu à l’auberge ; là, tout le monde mangeait et buvait et il s’est mis à jouer. « D’où est venu ce joueur de rebec ? Allez, une demi-bouteille de vin pour lui ! » Ils lui ont donné du pain, de la viande, il a bien mangé. Mais lorsque cela a été ébruité, les dévots ont dit : « Il chante si merveilleusement à l’église alors qu’il se donne en spectacle à l’auberge… Comment se débarrasser de ce professeur, il nous déshonore ? » On l’appelle et on lui demande : « Pourquoi fais-tu cela ? » Il leur a répondu : « J’ai chanté pour vous à l’église, vous m’avez tous serré la main, mais personne ne m’a invité chez lui pour me restaurer alors que ces gens ont compris mon violon et m’ont régalé ». Ainsi les gens ordinaires comprennent mieux le violon du joueur de rebec que nous ne comprenons le Verbe Divin. Les gens ordinaires s’uniront et accompliront un certain travail, alors que les religieux se demanderont : « Est-ce cela la volonté divine ? » et le temps que nous raisonnons là-dessus, d’autres en tirent profit. Par conséquent je ne fais pas de différence entre les religieux et les gens ordinaires. Toute personne qui vit en bonne intelligence et conformément aux lois divines, je la traite de personne intelligente. On dira : « Qu’a-t-il fait de mal ce joueur de rebec ? » Ce professeur a bien agi. Nous songeons parfois à jouer au violon ; puisque tu n’as pas été invité à déjeuner pour Pâques, rends-toi à l’auberge, n’aie crainte. Quelqu’un dit : « Il sort de l’église mais cherche à arranger ses affaires ». Tu es affamé, n’est-ce pas ? Va dans l’auberge, tu as un violon, joue, tous ces amis diront : « Tends le verre à notre frère qui est venu » et les affaires s’arrangent aussitôt ; tous ces frères te reconnaîtront et diront : « La semaine prochaine nous te convierons de nouveau ». Maintenant par le mot jouer, je désigne toujours le conscient manifesté dans n’importe quelle direction, pourvu que les résultats obtenus soient appropriés.

Ainsi le Christ dit : « Cherchez premièrement le Royaume de Dieu et Sa Justice et toutes ces choses vous seront données ». Ce Royaume de Dieu doit être le socle de notre vie actuelle. On prône maintenant deux enseignements contradictoires : il y a des mères et des pères qui prônent à leurs filles et à leurs fils que jeunes ils doivent vivre d’une façon, et plus vieux d’une autre manière ; non, non, le jeune et le vieux doivent vivre de la même façon, en toute intelligence et pas autrement. Certains disent : « Il est jeune, on tolère qu’il puisse faire ce qui lui plaît, mais lorsqu’il sera plus vieux, alors il sera pieux ». Je recommande la piété aux jeunes et les bons repas aux vieux ; que les jeunes soient tempérés et que les vieux délient leurs jambes, mais que les jeunes ne reculent pas. Mais qui nomme-t-on vieux ? Ceux dont les esprits sont rouillés par quelques vieilles idées et qui doivent être tonifiés par une force divine : les nouvelles idées doivent tonifier leur vie.

Une dame de San Francisco, en Amérique, était paralysée depuis dix-sept ans. Après avoir essayé tous les médecins, le mari s’est rendu à l’évidence : elle était incurable. Mais au moment du grand tremblement de terre qui a eu lieu là-bas, oubliant qu’elle était paralysée, cette femme a sauté sur ses jambes et s’est enfuie ; on s’est employé deux bonnes heures pour la faire revenir à la maison ! Comment la guérison a-t-elle été possible ? Le tremblement de terre lui a insufflé un nouvel élan. Les gens disent : « Pourquoi des malheurs doivent-ils venir ? » Les malheurs sont parfois nécessaires pour stimuler votre pensée dans une nouvelle direction, et si un tremblement de terre se passe dans votre vie alors que vous étiez paralysés, et si vos jambes se libèrent, c’est que le tremblement de terre a agi sur votre pensée.

Ainsi, dans le dessein général de Dieu ou dans les lois de la nature, tout est prévu. Tous ces petits épisodes de la vie dans un sens ou dans un autre ont toujours pour but de tonifier les pensées, les cœurs. Qu’est-ce que l’être humain sans sa pensée et son cœur, dites-le moi ? L’être a une pensée, il a un cœur et ensuite vient sa volonté ; si nous avons un ami, il doit avoir une pensée lumineuse et un cœur noble et élevé. Les Bulgares ont un proverbe qui dit : « Il vaut mieux un ennemi intelligent qu’un ami idiot », l’ennemi intelligent te donnera un bon conseil alors que l’ami idiot t’attirera un malheur. Donc dans la vie tous ceux qui contribuent à notre développement, quelle que soit la direction, sont des amis.

Le Christ dit : « Cherchez premièrement le Royaume de Dieu et Sa Justice », et nous nous mettons à faire une distinction : « Si nous cherchons le Royaume de Dieu, est-ce que ce Royaume de Dieu sera en accord avec notre vision du monde ? » Sur ce Royaume de Dieu est fondé tout l’ordre des choses ; non seulement la culture de la génération précédente, mais toutes les civilisations des temps futurs lorsque nous bâtirons notre vie. Ainsi le Christ s’adresse à nous pour nous faire comprendre ce que notre rapport individuel au Royaume de Dieu doit être, comment le comprendre. Alors dans mon esprit germe la pensée suivante : si je dis au malade « Cherche d’abord le soleil et ensuite toutes ces choses te seront données », cela fait-il sens ? Oui. Cherche toujours le soleil et toutes ces choses te seront données, cela a du sens, mais si je vous disais : « Cherche d’abord le verre de vin et ensuite toutes ces choses te seront données », vous seront-elles données ? Vous ferez deux expériences différentes. Donc il y a une différence entre chercher et chercher : si nous appliquons la première loi du Royaume de Dieu, nous aurons un résultat produit directement par le soleil ; si on se guide seulement selon ses désirs, on obtiendra le résultat du verre de vin et on sera affamé et misérable, vous serez tous malades jusqu’à la quatrième génération.

Les religieux prétendent que lorsqu’on devient spirituel, on ne doit pas manger. C’est une compréhension erronée. Non, on doit manger, mais quoi ? En tant qu’êtres spirituels nous devons apprendre quelle est la nourriture la plus saine pour le corps ; en tant qu’êtres spirituels nous devons savoir quelles pensées sont les plus saines pour notre esprit et quels désirs sont les plus sains pour notre cœur. La question n’est pas de nous priver de manger, mais de savoir choisir notre nourriture ; par conséquent, d’après ce programme, l’être spirituel doit manger la nourriture la plus saine et ne jamais en abuser ; ce sont deux règles : manger la nourriture la plus saine et ne jamais en abuser. De plus la nourriture la plus saine est meilleur marché – surtout de nos jours – et la meilleure ! Cela peut se vérifier, la vie aujourd’hui est bon marché. Si tu gardes ces deux règles pour la nourriture, tu auras une vie remarquable. Vous direz : « Une nourriture aussi frugale, ne faut-il pas un peu de viande, un peu de beurre ? » Ce sont des choses superflues dans la vie. L’essentiel pour un vêtement qui habille une dame est que le tissu soit robuste et tombe bien sur le corps, mais la présence ou non d’un ruban rouge est quelque chose de secondaire ; vous pouvez aussi en mettre – autant que vous le souhaitez – et les enlever ensuite. Nous devons d’abord commencer la vie par ce qui est indispensable ; si nous résolvons cette question, alors nous pourrons résoudre ce qui est secondaire, tandis que vous commencez par le moins important et vous dites : « Oui, mais il faut d’abord arranger nos affaires ». Comment ? Les cimetières dans le monde montrent comment on arrange nos affaires : « Ici repose un jeune homme, mort sur le champ de bataille », « Ici repose une jeune femme, terrassée par la grippe ». Et nous soupirons : « Ah, ces maladies que Dieu a envoyées ! » Ces maladies sont notre œuvre, ce sont nos enfants qui nous tourmentent à présent. Qui tourmente la mère ? Sa fille ; qui tourmente le père ? Le fils ; qui tourmente l’enseignant ? Les élèves ; qui tourmente le prêtre ? Les ouailles ; qui tourmente l’homme de pouvoir ? Les citoyens ; qui pousse le patron à la démission ? Les salariés. Pourquoi ces gens souffrent-t-ils, pourquoi est-ce ainsi ? C’est très naturel : lorsque le poids d’un poteau devient intenable pour sa fondation, tout le poteau s’écroule. Nous disons maintenant : la vie n’est pas bâtie intelligemment, conformément aux lois divines, aux lois qui agissent à présent et qui agiront à l’avenir. Et nous aurons un résultat remarquable si nous les appliquons ; on peut éprouver le verset, le Christ dit : « Cherchez premièrement le Royaume de Dieu et Sa Justice et toutes ces choses vous seront données ».

Je vais vous donner un autre exemple : un jeune homme se présente auprès d’un saint très sage et lui dit : « Mon père, j’ai vécu une vie très pure comme quelqu’un de jeune peut vivre, mais si j’ai commis le moindre péché, je suis venu auprès de toi, un être très saint, pour me faire pardonner ce petit péché. Le vieux saint voulait éprouver le jeune – c’est une légende du Moyen Âge, au temps des chevaliers – et lui dit ainsi : « La fille d’un chevalier tombe amoureuse d’un bel homme et les deux sont si amoureux qu’ils se promettent de ne jamais se trahir. Mais il se trouve que le père a obligé sa fille à épouser de force un autre qu’elle n’aime pas ; et elle doit ainsi trahir son engagement ». Le saint raconte ensuite que la fille a transmis une lettre à son père pour son bienaimé où elle écrit qu’elle tient sa promesse, mais puisque son père l’oblige, elle se marie. Elle écrit cela pour que le jeune homme le sache et ne mette pas fin à ses jours – car il avait dit : « Si tu me trahis, je me suicide ». Elle se marie, ne tient pas son engagement ; son père aussi trahit sa promesse et ne transmet pas la lettre. Après la noce, une grande tristesse envahit la jeune femme qui voulant se racheter dit à son mari : « Puisque mon père m’a mariée à toi, je veux l’autorisation d’aller chez mon premier bienaimé et le lui dire, car j’aurai un grand chagrin s’il se suicide ». Elle lui dit cela le soir même. Il a réfléchi un moment, puis il a dit « Vas-y ! » donnant ainsi son autorisation. Tous les convives attendent ; elle se présente à eux en disant : « Vous, les invités, mangez et buvez, j’ai mon bienaimé, je me rends auprès de lui pour le sauver, je serai de retour d’ici trois ou quatre heures, mais vous pouvez festoyer, je serai de retour ». Les convives ont dit : « Nous attendrons jusqu’à ce que tu sois de retour ». Le père la croise et dit à sa fille : « Je n’ai pas transmis la lettre, pardonne-moi ». Elle passe dans la cuisine, le cuisinier s’affairait autour du feu : son repas était raté ; il roue de coups le marmiton comme si celui-ci était le fautif. Elle lui dit : « Ne le bats pas ! – Je lui pardonne à cause de toi ». Et elle s’engage dans la forêt ; un brigand la croise et se dit : « Je vais dévaliser cette jeune mariée et je vivrai bien », mais en la voyant si belle, il la laisse passer. Elle arrive à la rivière et rencontre un ermite qui avait jeûné six jours et s’apprêtait à rompre le jeûne. Il l’a prise sur son dos pour lui faire traverser la rivière. Elle va chez son bienaimé, frappe, frappe à la porte et enfin il ouvre et elle lui raconte son histoire, et il dit : « Comme ton mari était intègre et t’a laissé venir, je ne veux pas que tu restes chez moi, tu retourneras vers lui ». Il selle deux chevaux et la reconduit chez son mari.

Maintenant, parmi tous ces gens, le père, le jeune marié, les convives, le cuisinier, le brigand, l’ermite et le bienaimé et ainsi de suite, je demande : qui parmi eux a fait preuve de la plus grande abnégation ? Le jeune homme a dit : « Sans doute, tu reviendras », c’est son mari qui l’a autorisée à partir, les convives qui ont refusé de manger sans elle et le cuisinier. Dans tous ces renoncements se cache un péché : le père par exemple est l’emblème de la fierté : il est fier de ses enfants et veut marier sa fille à un chevalier ; l’homme est le symbole de la jalousie car seul l’homme est habité par la jalousie ; le cuisinier est l’emblème de la colère : c’est lui qui allume le feu et cuisine ; le brigand est l’emblème de la soif de tout accaparer ; et cet ermite est l’emblème de l’oisiveté ; dans ce conte l’ermite représente l’oisiveté, seuls les religieux sont oisifs, en servant Dieu ils oublient de travailler et alors ils commettent ce péché d’oisiveté dans les monastères et les églises où ils disent : « Donne, Seigneur, donne ! » C’est l’un des péchés mortels. C’est bien de prier, mais ce péché doit être supprimé. Bien, et le bienaimé là-dedans ? Vous direz : « Comme il est noble de ne pas avoir mis fin à sa vie », mais il est l’emblème de la luxure. Lorsque les jeunes s’aiment, de quoi s’agit-il ? De la luxure ; de quoi s’émeuvent-ils ? de leur amour. L’amour où le cœur tremble, c’est la luxure ; le cœur de la jeune fille bat fort : il y a un péché mortel dans ton âme et tu le prends pour quelque chose de noble. Être père c’est développer la fierté, être jeune marié c’est développer la jalousie, être cuisinier c’est développer la colère, être brigand c’est développer la cupidité ; et enfin tu dis : « Je serai un dévot ». Ce saint a deviné qui était le jeune homme.

Par conséquent, scrutez en vous ce que vous cherchez à devenir. Vous reconnaîtrez votre côté faible, c’est cela regarder les choses objectivement, car toute forme peut engendrer deux choses en même temps. Si ce père n’a pas de fondement dans son âme, le royaume divin, s’il n’a pas conscience qu’une grande vie lui est donnée, mais pense qu’il est un père et s’enorgueillit et procrée des enfants, alors le péché nait en lui, car seul Dieu est Père dans le monde, c’est cela la grande idée. As-tu donné quelque chose à ton fils ? Tu diras à ton fils : « Je t’ai donné la vie » ; si tu es si puissant, pourquoi ne retiens-tu pas sa vie lorsqu’il se meurt ? Tu dis : « Fiston, je t’ai donné la vie – Alors je mourrais, et si tu peux me retenir tu es mon père, sinon je saurai que tu n’es pas mon père ». C’est pour cela que les enfants meurent.

Ce sont des choses secondaires. C’est pourquoi je dis : nous devons réfléchir sérieusement sur notre vie, la passer au tamis pour ne garder que le Divin ; ne pas nous libérer, mais garder en nous les principes divins qui sont purs. La vie actuelle doit être le résultat de ces grandes vibrations, et alors notre visage, nos yeux auront une autre expression, alors que nous restons à présent et nous raisonnons : « Je vais un jour me libérer de ce péché ». Tu peux te libérer dès maintenant, tu peux te libérer instantanément. Et beaucoup me demandent comment. Je vous donnerai un exemple. Un riche a été poursuivi sa vie durant par des brigands – c’est un conte – qui voulaient lui soustraire sa fortune. Il a stocké toute sa richesse de pierres précieuses dans un coffre qu’il a caché au fond de l’océan, et les brigands n’ont pas pu mettre la main dessus. Il y est resté un an, deux ans, mais rien ne se passait : « J’ai une fortune, mais elle ne s’accroît pas, s’est-il dit, j’aurais dû leur céder quelque chose ». Il ne peut pas regarder sa richesse car elle est juchée sur son dos. Vient alors l’un des grands esprits qui lui dit : « Pourquoi restes-tu ici ? – Comment faire avec ce coffre ? – Je peux te libérer, mais es-tu prêt à abandonner ce coffre ? »

Beaucoup me demandent pourquoi le Christ nous enjoint de nous libérer de notre richesse. Si tu es au fond de l’océan, ne vaut-il pas mieux laisser ce coffre et aller en haut au soleil ? Tu auras de la terre à labourer. Quelqu’un dit : « Ne vaut-il pas mieux que ce coffre remonte ? » Non, non, nous avons insufflé ainsi des idées trompeuses aux enfants : « Nous devons garder de l’argent pour les jours sombres ». Inculque à ton fils l’idée d’être intelligent, courageux, décidé quoi qu’il advienne et il sera prémuni, ne lui inculque pas que tu as déposé cinquante ou soixante mille levas dans une banque : demain elle peut faire faillite et ton fils peut se suicider ; incite ton fils à compter sur lui-même et à croire en Dieu, c’est cela son capital.

Vous direz : « Lui, notre Maître parle, mais il n’a pas essayé ». Est-ce que je n’ai pas essayé la vie ? Je sais ce que vous ne savez pas. – « As-tu élevé des enfants ? » J’ai élevé beaucoup d’enfants et j’en élève d’autres. – « As-tu été marié ? » Quelle histoire ! – « As-tu vécu avec une femme ? » Je sais ce que ces choses signifient. Nous avons tous éprouvé ces difficultés, on peut endurer soi-même les difficultés des autres ; je vis ces difficultés d’une autre manière : on peut se lier à quelqu’un et prendre sur soi toutes ses difficultés. Je peux vous donner un exemple pour montrer comment quelqu’un peut prendre sur lui les difficultés d’autrui, vous pouvez faire cette expérience. Quelqu’un est déchu, il porte un révolver et se dit : « La vie ne vaut pas la peine ». J’ai cent mille levas, et je l’interroge : « À combien s’élèvent tes dettes ? – À cent mille levas avec des intérêts. » Je lui donne l’argent et je lui donne encore dix mille levas de plus. Et je demande : est-ce que je ne prends pas sur moi ses difficultés ? Ainsi on peut très facilement endosser les difficultés des autres, les difficultés peuvent très facilement passer d’un dos à un autre, elles sont en accès libre et n’ont pas un caractère privé.

C’est pour cela que le Christ dit : « Pour résoudre toutes les difficultés dans la vie, cherchez premièrement le Royaume de Dieu et Sa Justice et toutes ces choses vous seront données ». Mais ne soyez pas fiers ni jaloux. Vous dites : « Il est jaloux dans l’accomplissement de l’œuvre divine ». On dit souvent : « Il est fier d’appartenir à son peuple ». Mais de quoi souffrent les peuples ? Il faut autre chose : au lieu de cette fierté, il faut de l’amour ; au lieu de la jalousie, il faut la sagesse ; au lieu de la colère, il faut la vérité ; au lieu de la cupidité, il faut la justice ; et au lieu de l’oisiveté du saint ermite, il faut la vertu ; comment serait alors votre vie si tous étaient purs et si nous faisions tous une prière commune ! « Mais, objecterez-vous, le monde, le régime est ainsi, les conditions sont telles, nous devons nous résigner. Ce temps viendra, ce sera dans le futur, l’évolution avancera ». Quelle évolution ? Avez-vous vu cette évolution ? « Et la biologie ? » Cette biologie l’avez-vous vue ? L’évolution est en toi, la biologie est en toi, tu peux résoudre radicalement toutes les questions et ceci sans te soumettre aux règles de la fierté, de la colère, de l’oisiveté, de la cupidité et de la luxure. Mais quelqu’un dira : « C’est compliqué », et il ajoutera : « Et de toute façon, on ne peut pas être un saint, mais au moins évitons d’être de grands pécheurs, tout doit être mesuré ; oui, on ment, on ne peut pas se passer du mensonge, mais au moins celui qui ment, doit mentir peu, il doit mentir très peu, et exceptionnellement ! » À cela près, que celui qui ment peu, mentira aussi beaucoup. Il ne faut pas mentir du tout ! « Mais alors comment m’en sortir ? » Je ne parle pas de tes anciennes affaires ; lorsque je dis de ne jamais mentir, je dis : ton ancienne maison est ainsi faite que le Seigneur l’emportera et la nouvelle maison que tu feras doit être de pierres indestructibles ; nous parlons de ce qui est nouveau, nous voulons transformer la vie.

Le Christ se tourne maintenant et dit : « Cherchez en profondeur avec votre cœur ». Nous nous arrêtons et nous disons : « Nous sommes de grands pécheurs ». C’est un autre faux-semblant ! Vous dites : « Je suis une grande pécheresse ». En quoi ? « Mais je suis un grand pécheur ». Tiens, énumère-moi tes grands péchés ! Nous ressemblons à quoi dans ce cas ? Je vous donnerai un exemple d’un grand péché. En Russie, une pauvre femme va voir un saint homme et lui dit : « Je suis une grande pécheresse ». Il a réfléchi et s’est dit : « Qui sait ce qu’elle a commis ? » « As-tu commis un meurtre ? – Non, un péché plus grand encore. – Tu as volé ? – Non, un péché plus grand. – Dis-moi alors ce qu’il en est ! – En allaitant mon enfant, une goutte de lait est tombée sur ma main et je l’ai léchée. »

Quelle superstition ! Nous aussi, à présent, nous avons léché une goutte de lait.

Ce n’est pas une philosophie pour la vie, nos grands péchés ne résident pas dans cela ; notre malheur n’est pas dans nos grands péchés, mais dans nos petits péchés, le premier écart débute par là. Je ne dirai pas aux jeunes de se laisser aller ; non, même jeunes ils doivent bien vivre. Vous direz : « Comment bien vivre ? » Voilà ce qui afflige l’homme. Dieu a créé ce monde et le monde offre d’autres divertissements, nous pouvons nous créer des milliers de divertissements plus nobles. Le monde est créé, nous n’avons pas encore tiré profit de la nature et de ce que Dieu a déposé en elle ; il y a tant de divertissements et nous ne les avons pas encore essayés. Et on prêche maintenant que la terre est une vallée de larmes ; cette terre est une grande école, et nous devons étudier tous les bienfaits que Dieu y a mis, et chercher Son Royaume sur cette terre. Et si vous pouviez à un instant donné transformer votre état d’esprit, vous tous qui avez perdu le sens de la vie, si vous pouviez radicalement transformer votre état d’esprit, vous produiriez un bouleversement dans votre âme, et vos ennemis deviendraient vos amis. Alors qu’à présent, en cas de nécessité vous dites : « Donne-moi dix mille levas », il répond : « Je ne les ai pas ». Mais si tu commences à vivre pour le Seigneur, il dira : « Je sais pourquoi tu viens », il t’aidera, les cœurs des gens s’ouvriront. Mais la porte est maintenant fermée car nous vivons pour nous-mêmes et je dis : notre siècle est un siècle de l’égoïsme sacré, personne ne cherche le Royaume de Dieu ; il est temps pour tous de passer de l’égoïsme sacré au Royaume de Dieu qui nous apporte l’harmonie. Je ne dis pas de mal de ce qu’il y a dans le monde : c’est très bien, on peut, à peu d’exceptions près, redresser toutes les choses, mais il faut un artisan avisé. Si quelqu’un se tord le pied, est-ce à nous de lui remettre le pied ? Non, c’est une personne compétente qui doit venir s’en occuper. Donc il faut que le maître artisan de ce monde vienne pour remettre en place tous ses membres : que nos pensées soient remises en place, nos cœurs aussi ; alors que nous commençons toujours par ce qui est extérieur.

Ainsi, lorsque certains me le demandent, je dis : vous mangerez, vous aurez des maisons, vous vous marierez, vous aurez des enfants, vous aurez une vie sociale, mais vous vous marierez en toute intelligence, les hommes et les femmes vivront en amour, les amis vivront en amour, en sagesse et en vérité. Alors que la femme à présent se dit en voyant son mari : « Ça vaut la peine de mentir ». Il l’interroge : « Où es-tu allée – quelquefois cela se passe ainsi et je ne veux pas citer de noms connus – où es-tu allée, Venka ? » et cette Venka de répondre : « Ici, tout près, chez une amie », alors qu’elle n’y a pas été. Nulle part nous ne disons la vérité. Si quelqu’un vient te dire : « En quoi crois-tu ? », on commence à tourner autour du pot : « Eh, maintenant… », va droit à la vérité, tu diras : « Je crois en l’amour vivant qui apporte la vie dans le monde, je crois en la sagesse qui relève les gens, je crois en la vérité vivante qui nous montre le chemin, en la justice vivante qui donne des droits à chacun, en la vertu vivante qui est le fondement de tous les foyers ». Y a-t-il un sens à la vie ? Oui ! Vous direz : « Je crois en ceci, en cela » ; nous croyons depuis huit mille ans et notre croyance s’achève dans l’incroyance : on fait face aux mêmes débats aujourd’hui. Il faut plus de courage, nous devons être courageux, servir Dieu. Ayez honte, non pas devant moi, nous devons tous avoir honte d’avoir menti à notre Père ; nous dirons : « Père, nous servirons cette terre, Tu l’as faite et, à partir de maintenant, nous vivrons pour Toi ». C’est cela le Nouvel Enseignement. Si vous pouviez prononcer cela, une délivrance viendrait et vous n’iriez pas alors vous cacher dans la forêt ; le printemps viendra, on mangera et on boira, mais par amour ; et nous pourrons tous nous entendre alors, et nous pourrons communiquer dans le même langage en toute intelligence.

Ainsi, « Cherchez premièrement le Royaume de Dieu et Sa Justice et alors toutes ces choses vous seront données ». Puisque nous mettrons ce socle, nous aurons alors des conditions pour étudier la profondeur de l’existence, la profondeur des cieux, des étoiles, des mondes lointains, des autres créatures qui sont montées le long de cette hiérarchie. Mais dans cette crèche ici, nous devons réussir nos études et bien les réussir. Je ne veux pas maintenant que reste dans vos âmes, dans vos esprits l’idée que cet Enseignement n’est pas fondé ; tout ce que je vous dis, je l’ai vérifié et ce qui n’est pas exact, je le corrige aussitôt ; et j’ai trouvé que ce qui est insufflé dans la nature vivante est immuable, et si un jour les humains croyaient, croyaient simplement en cette nature vivante, alors leur vie se transformerait.

Les Bulgares doivent aller en Angleterre pour étudier la vie intime, intérieure des Anglais, au lieu d’étudier leurs façons de gouverner ; c’est là-dessus que nous pouvons tirer quelque chose de bon. Quelle est la vie intérieure de l’Américain, de l’Allemand, du Grec ? Il y a de bons traits dans chaque peuple, et si nous voulons en tirer profit nous ne devons pas nous arrêter à la vie extérieure, mais entrer dans la vie intérieure ; vous aussi, vous devez vous connaître intérieurement ; je le veux aussi. Lorsque tu touches à la vie intérieure de quelqu’un, tu dois te déchausser et attendre avec le plus grand respect que ton frère te convie ; il est ton frère, son âme est semblable à la tienne : il pleure aussi, il souffre aussi, il a les mêmes faiblesses, nous les avons tous. Que ce soit un roi ou bien un personnage influent, nous avons tous les mêmes besoins, le reste n’est pas important, nous devons en prendre conscience. Nous avons des besoins dans ce monde et dans cet édifice sacré de l’existence nous devons nous respecter, connaître et appliquer les règles de la sagesse divine.

Maintenant, je dis à tous, aimons ! Mais comment ? Si quelqu’un t’aime, c’est parce que tu as de l’argent, mais dès qu’il aura fouillé dans tes poches pour le prendre, l’amour cesse ; cet amour est extérieur alors que le divin en nous nous donnera tous les bienfaits et toutes les richesses. Il y a des complications qui nous guettent désormais. Et l’être humain aujourd’hui, comme je l’observe, a un corps bien et mal fait. Lorsque nous approchons les gens, les gens d’aujourd’hui, si votre odorat est développé, quelle puanteur se dégage de leur corps ! Ce n’est pas divin, nous n’avons pas purifié nos corps. Je me réjouis qu’il existe des bains, mais il faut aussi instaurer des bains intérieurs, pour nos pensées, nos cœurs ; j’apprécie lorsque les ongles sont propres, mais que dire des ongles intérieurs ? Je vois que les cheveux en apparence sont bien gominés ; oui, cet être extérieur dans lequel demeure le Seigneur me plait, mais faisons la même chose pour l’être intérieur. L’apôtre a dit juste : « Renouvelons l’homme de l’intérieur [2]» et nous pouvons le transformer uniquement avec l’amour, la sagesse, la vérité, la justice et la vertu.

Ainsi, l’idée principale est : cherchez le Royaume de Dieu ! Faites un changement radical en vous, soyez prêts pour Dieu à la vie et à la mort ; dites : « Quoi qu’il advienne désormais, je vivrai pour Dieu », mais sans que les autres le sachent, gardez-le dans votre âme. Qu’un bouleversement se produise dans votre âme. Quelqu’un dit : « Distribue tes richesses », oui, mais en toute intelligence. L’apôtre Paul dit : « si je donne toute ma richesse mais je n’ai pas d’amour, je ne suis rien [3]». Nous distribuerons en toute intelligence, nous penserons, nous ressentirons en toute intelligence ; il faut de l’intelligence partout et en tout ce qui se trouve au sein de ce Royaume Divin, et que vous devez rechercher avec votre cœur.

Maintenant, je ne m’adresse pas seulement aux jeunes ; les jeunes sont un reflet des vieux et les jeunes seront comme sont maintenant les vieux, les vieux sont des miroirs pour vous ; si vous vous voyez dedans, considérez les vieux comme sacrés, car si le miroir se casse, votre compte sera réglé aussi.

« Cherchez premièrement le Royaume de Dieu et Sa Justice et toutes ces choses vous seront données », c’est cela l’intelligence !

 

Sofia, 26 février 1922


[1] Nom donné à Istanbul dans certains pays slaves à la fin du XIX siècle

[2] 2 Corinthiens 4, 16

[3] 1 Corinthiens 13, 2

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