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1922_02_12 Ils mangèrent et furent rassasiés


Ani
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Ils mangèrent et furent rassasiés

«Ils mangèrent et furent rassasiés,

et l'on emporta sept corbeilles pleines des morceaux qui restaient.»[1]

Marc 8: 8

Ce verset est parmi les plus ordinaires, il ressemble à un petit caillou de montagne, mais seul un savant, un fin connaisseur, un géologue ou un spécialiste en minéralogie qui comprend la construction ou la constitution de ces pierres et leur origine peut se prononcer sur leur valeur. Ce sont des mots très ordinaires : « Ils mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta sept corbeilles pleines des morceaux qui restaient ». Que doit-on manger sur le plan physique ? Du pain, c’est la chose la plus importante ; que faut-il manger sur le plan spirituel, et sur le plan divin ? C’est à vous de répondre à ces deux questions. Sur le plan spirituel il n’y a pas de pain comme le nôtre ; on se nourrit aussi là-bas, mais de quoi ? Répondez maintenant pour vous-mêmes, si vous le pouvez.

La nourriture est une nécessité sur terre, la chose la plus importante ! Vous direz que vous avez certaines idées, des croyances, des religions et des sciences différentes ; je reconnais tout cela, mais si vous avez jeûné six ou sept jours et qu’ensuite on vous propose soit d’avoir un déjeuner abondant, soit d’écouter le discours d’un philosophe connu, soit d’aller à un concert ou une représentation, soit de vous offrir de beaux habits pour vous apprêter, que choisirez-vous ? Le repas bien entendu. Après avoir mangé, toutes les autres choses viendront : c’est ainsi que s’énonce la loi. Bien, maintenant certains avancent : « Manger est quelque chose d’ordinaire ». Non, c’est quelque chose d’extraordinaire, ce sont les forces les plus sublimes, densifiées dans une forme visible. Les êtres humains se nourrissent depuis des milliers d’années, mais sans comprendre le sens de la nourriture. Un chimiste dit : « Le pain contient de l’hydrogène et de l’oxygène », ce seraient des particules nutritives ; le pain n’est constitué ni d’hydrogène, ni d’oxygène, ni de carbone. Lorsqu’une essence est renfermée dans une forme, cela ne veut pas dire que cette essence découle de la forme ; donc l’azote, l’oxygène, l’hydrogène sont des formes qui renferment certaines forces naturelles, et la vie multiforme est renfermée dans ces forces qui se transmettent ; ainsi les forces sont-elles porteuses de la vie qu’elles transmettent aux humains. Il y a en vous maintenant une envie de bien manger, mais savez-vous à quoi ressemble votre situation ? À celle de ces deux jeunes gens qui veulent plaire à quelqu’un et sortent bien apprêtés. Mais il ne suffit pas de plaire un jour, tu peux plaire et tu peux même être affublé de couronne et de lauriers, mais trois mois après la couronne peut tomber et les lauriers disparaîtront. Je demande : pourquoi faut-il se plaire les uns aux autres ; d’où est né ce désir chez le jeune homme de plaire à la jeune fille et vice versa, comment cela prend racine, pourquoi et à quoi bon ? Vous êtes-vous posé cette question ? Vous dites : « Ah, ce sont des choses évidentes ! » Oui, pour les idiots tout est évident, mais pour les êtres intelligents tout est extraordinaire.

Je vais vous raconter une anecdote amusante au sujet d’un peintre réputé, nommé Gario ; je le baptise ainsi, je dissimule son vrai prénom. L’idée germe en lui de sculpter dans la cire une figure féminine sublime afin de l’admirer et de la contempler tout seul, de faire une œuvre destinée à lui-même. Il s’est longtemps intéressé aux sciences occultes. Il choisit une pièce et travaille dix ans durant sur sa statue en cire et a la contemple tout seul en tenant tout bien fermé à clé. Comme il était marié depuis peu, sa bienaimée a été intriguée et s’est dit : « Qu’est-ce qu’il fabrique ? » Elle a voulu percer son secret et comprendre ce qu’il faisait dans cette pièce. Malheureusement, un jour elle a réussi à prendre la clé dans son manteau et en ouvrant la porte, elle s’est exclamée : « Ah, c’était donc ça ? Tu es gardée sous clé, c’est ça ! » La sculpture paraissait si vivante qu’elle n’a pas compris que c’était de la cire et elle s’est mise à la rouer de coups : la statue est tombée à terre, et elle la tapait, la piétinait et criait : « Comment oses-tu troubler mon bonheur sous mon propre toit ? » Après l’avoir tabassée, elle est sortie de la pièce et a remis la clé dans le manteau, mais en gardant une rancune féroce contre son mari. En pénétrant dans la pièce, il a découvert sa momie, mortellement blessée par l’incident. Nous aussi nous avons maintenant de telles disputes qui ressemblent à cela, et nous les résolvons de la même façon ; les savants résolvent les questions comme la femme de Gario qui a dit à la momie en cire : « Tu es la cause de mon malheur ! » Nous aussi, nous nous imaginons souvent des choses qui ne sont pas.

Manger n’est pas un processus similaire, il n’est pas possible de traiter la nourriture ainsi. Cette femme pense qu’elle donnera une bonne leçon à son mari : « Comment ose-t-il fréquenter d’autres femmes ! » Nous aussi, nous donnons souvent des explications du monde qui n’ont aucune réalité ; savez-vous que si des créatures avancées venaient sur terre et écoutaient nos théories sur l’autre monde, elles se tordraient de rire pendant cent ans, en se tenant le ventre, à cause de nos bêtises et celles des occultistes les plus émérites, avec toutes leurs thèses et explications sur le monde. Et lorsqu’on fait un pas vers ce qui est grand dans le monde, il faut avoir cette humilité extrême et savoir qu’on ne l’a pas encore déchiffré. Pour déchiffrer le monde, il faut avoir la perfection de Dieu, ce qui n’est pas le cas : nous tirons notre origine de Dieu et nous nous instruisons de Lui ; on ne déchiffrera jamais le grand secret. Les philosophes aussi affirment qu’ils le déchiffreront ; non, jamais, le monde restera toujours une énigme non résolue ; on déchiffrera d’un côté, et on obscurcira de l’autre ; on démêlera les choses d’un côté et on les emmêlera de l’autre. C’est comme le paquebot qui fend les vagues à l’avant mais qui se reforment à l’arrière : c’est ainsi que nous avançons. Il n’est donc pas question de déchiffrer le monde. Si j’analyse votre corps pour savoir combien d’hydrogène, d’azote, d’oxygène, de fer et ainsi de suite il contient, pensez-vous que j’ai trouvé l’essence de votre existence ? Ou bien, il se peut que je ne connaisse rien de votre corps et de sa constitution en éléments, alors que je peux connaître les éléments de votre âme. Les deux sont possibles.

Il est dit : « Ils mangèrent et furent rassasiés ». On doit manger à sa faim. Et le Christ dit que vous avez mangé le pain vivant : « Je suis le pain vivant ». Et comment expliquez-vous ce pain vivant ? Il dit encore : « Je suis l’eau vivante », la source qui coulera perpétuellement de vous et vous n’aurez pas besoin de venir puiser à ce puits. Par conséquent nous devons aspirer et avoir un lien direct avec les origines de notre existence. Souvent ces liens sont rompus en raison de considérations extérieures. Je vous donnerai encore un exemple. Un docteur Furio – je nomme ce docteur Furio – était très talentueux et avait un grand amour pour la musique, il souhaitait chanter à la folie, mais il n’avait pas de voix. Cela le tourmentait énormément car il avait un désir inextinguible de chanter. Je peux expliquer le désir du docteur Furio par celui d’un autre docteur anglais : il était quant à lui docteur, avocat et mécanicien doué, mais il est devenu juriste. Il raconte ceci : il était engagé à examiner l’affaire d’un client et d’un seul coup, il a vu devant lui des rouages, des machines et ne pouvait plus plaider ; et une heure après, quand il a fini avec cela, il a pu alors continuer à faire l’avocat ; il s’est dit : « Quand est-ce que le Seigneur me libérera de ce diable ? » Ce n’est pas le diable, simplement les aptitudes et les aspirations les plus importantes ressortent au premier plan. Le docteur Furio a trouvé une demoiselle Berthe qui avait une très bonne voix et a entrepris de développer ce talent chez elle avec sa propre méthode. En sa présence Berthe chantait merveilleusement bien, comme un ange ; tous deux voyageaient dans le monde, elle chantait alors qu’il se tenait derrière la scène et elle faisait fureur ; mais elle chantait tant qu’il était là, et dès qu’il sortait, sa voix s’éteignait : la force venait de Furio et elle l’exprimait. Cependant un jeune homme est tombé amoureux d’elle et a dit : « Quelle fameuse cantatrice, en revanche il faut se débarrasser de l’autre diable ». Dans les coulisses, pendant une représentation, il lui tire une balle, mais la cantatrice aussi a cessé de chanter et n’a plus émis une seule note.

Nous aussi, tant que nous sommes liés au monde invisible, tant que nous sommes liés à Dieu d’où nous puisons nos forces, tant qu’Il est notre arrière-garde, tant que Ses forces se projettent en nous, nous sommes d’excellents chanteurs sur scène ; mais qu’un péché soit commis, et le lien est rompu, alors tout s’arrête, tous les talents disparaissent. Ce lien se brise aussi chez tous les écrivains et poètes, savants et rustres, tout le monde en a fait l’expérience. Ces gens n’ont pas mangé et ne sont pas rassasiés, car on chante seulement lorsqu’on est rassasié. Les Bulgares aussi ont l’habitude, lorsqu’ils appellent un clarinettiste de le restaurer d’abord et de le laisser ensuite jouer, jouer. Ils ont un proverbe qui dit : « Un ours affamé ne se joint pas à la ronde », et le clarinettiste affamé ne joue pas non plus. C’est pourquoi un homme sans convictions ne peut rien faire : c’est la même loi.

Maintenant, le Christ dit qu’il est le pain vivant, donc nous devons manger la nourriture qui est vivante ; il faut qu’il y ait des restes, il faut économiser quelque chose de cette abondance. Je prends le mot manger au sens large, il faut manger et méditer sur ce qui est contenu dans ces éléments. Cette vie est cachée dans le pomme, le blé, le maïs, le seigle et ainsi de suite, il y a une vie invisible dans tous ces fruits et lorsque nous pénétrerons son sens profond, nous comprendrons que notre vision du monde se développe au fur et à mesure que notre compréhension progresse.

Je vous donnerai encore un exemple pour préciser ma pensée et ce sera ma conclusion, je serai très bref aujourd’hui. Le fils du roi d’Adit Zenzibo a voulu avoir une bougie qui brûle perpétuellement pour éclairer et réchauffer sa chambre. L’un des plus grands sages de son royaume a trouvé une bergère amoureuse du fils du roi, il a transformé son âme en une telle bougie et il est venu la lui présenter, mais dès que le fils du roi jetait un regard à la bougie, ses yeux se remplissaient de larmes, sans qu’il sache pourquoi. Les bougies vivantes et brûlantes, ce sont vos âmes, vous devez avoir des âmes aimantes, des âmes qui illuminent ; si vous avez une telle bougie vivante, celle de la jeune bergère dont l’âme a été transformée en bougie, et que vous l’utilisez, je demande : que devez-vous en retour à cette bougie ? Je vous laisse cet exemple pour résoudre l’énigme qu’il renferme : c’est une grande énigme, une clé à déchiffrer.

Donc la nourriture est invariablement une bougie allumée qui brûle sans cesse. Ce que nous mangeons est le petit lait qui afflue continuellement dans le monde, c’est un déversement d’un monde dans un autre. Le péché est d’utiliser ces énergies pour ne vivre que pour nous-mêmes au lieu de les utiliser pour de nobles œuvres à travers le monde. Combien même de grandes pensées sont déposées dans les esprits, et de grands désirs dans les cœurs, nous nous contentons d’aller de maison en maison et de parler de choses superficielles. Allez dans le monde, examinez les journaux, allez parmi ceux qui répandent les informations, parmi les religieux aussi, et écoutez seulement ce qu’ils se racontent, de quoi ils traitent. Lorsque vous venez ici, vous tergiversez. Mais on n’arrive à rien de la sorte. Savez-vous que j’ai déjà vu une mère dont l’enfant se noie alors qu’elle s’arrache les cheveux et crie : « Mon enfant se noie ! » Et les religieux aussi crient en ce moment : « L’enfant se noie ! » Non, non, cela ne sert à rien de s’arracher les cheveux, il faut sortir l’enfant de l’eau ! Mais alors vous avez tous envie d’occuper la première place. Lorsque vous allez au ciel, vous réclamez : « Je veux la chaise de devant, j’aime le Christ », mais combien de cheveux de votre tête avez-vous sacrifié pour Lui ? Je parle du Grand Christ : combien de cheveux de votre tête avez-vous sacrifié pour Lui ? Je prends le mot cheveux au sens propre, c’est-à-dire quelle partie de votre vie avez-vous donnée pour le Christ, qu’avez-vous fait pour Lui ? Le Christ est pour vous une bougie allumée, depuis des milliers d’années il se tient à votre table et brûle constamment : vous vous réchauffez, vous résolvez toutes les questions, et vous dites : « Ah, qu’elle est belle cette bougie ! » Mais puis-je transformer votre âme en une bougie pour que vous compreniez ce qu’est une bougie allumée.

« Ils mangèrent et furent rassasiés. » Tout le monde mange et tout le monde est rassasié, mais la question principale dans le monde n’est pas encore résolue : c’est la paix, la grande paix qui doit exister entre tous, elle ne règne pas encore dans leurs cœurs ; et je dis : il n’y a pas de paix en nous. L’amour se manifeste de la même façon qu’avec la nourriture, mais en même temps un mécontentement se manifeste aussi ; la sagesse aussi se manifeste de la sorte, nous sommes parfois très sages, mais nous perdons quand même notre équilibre. « Ils mangèrent et furent rassasiés », dit l’évangéliste. Et dans votre esprit restera maintenant la pensée : « Il y a tout de même un reproche ». Non, il n’y a pas de reproche, mais un constat. Vous devez parcourir mille kilomètres et je dis : combien de kilomètres avez-vous parcouru ? « Deux cents. » Il vous en reste encore huit cents. « Mais je pense que j’en ai fait plus ». Tu crois en avoir parcouru plus, mais ce n’est pas ce qui est marqué sur la carte. « Mais c’est impossible ! » Notre avancement est un fait. Si ce soir un ange vient vous dire : « Maintenant, revenez en arrière » ; de combien de kilomètres avez-vous avancé ? Beaucoup prétendent maintenant : « Nous sommes prêts pour l’autre monde », mais savez-vous à quoi ils font penser ?

Je vous donnerai une anecdote de la vie américaine. Une noire, une vieille chrétienne de quatre-vingts ans, vivait à côté d’une faculté américaine, et les étudiants qui passaient devant chez elle l’entendaient constamment prier : « Viens me chercher, Seigneur, viens me chercher », et ils se sont dit : « Faisons-lui une petite farce ». Ils se sont déguisés et sont allés toquer à sa porte. « Qui est là ? – L’Archange Mickael, pour prendre ton âme. – Dites au Seigneur qu’elle n’est pas là, elle est partie. »

C’est ainsi que nous résolvons des questions, des problèmes, mais s’il est question de nous-mêmes nous disons : « Ma tâche n’est pas encore résolue, mais nous avons de grands projets à l’avenir ; lorsque nous les résoudrons… ».

Nous devons résoudre la question de Furio, nous devons résoudre la question de Gario, nous devons résoudre la question de Zenzibo, ce sont des questions importantes : notre lien avec Dieu. Cette momie en cire, notre corps, pourquoi nous est-il donné ? Parfois nous flagellons notre corps comme cette femme a roué de coups la momie en cire ; nous commettons péché après péché, puis nous disons : « Allons flageller notre corps pour qu’il ne pèche plus ! » C’est le maître qui faute, mais c’est son cheval qu’il châtie.

Je suis passé l’autre jour ici à Sofia. Quelqu’un avait chargé sa carriole avec plus de huit cents kilos ; le cheval entame la montée, et recule, alors l’homme lui donne des coups de pelle sur la tête ; je me suis arrêté et j’ai dit : « Écoute, mon ami, enlève la moitié de la charge pour que le cheval puisse tirer jusqu’en haut, sinon je vais t’atteler et je prendrai alors la pelle ». Il s’est arrêté, m’a regardé – je lui avais dit cela par la pensée – il a baissé la pelle, et m’a écouté. Ne chargez pas votre cheval avec huit cents kilos ! Votre corps n’est fautif de rien, la nourriture est une bénédiction donnée par Dieu et sa mission est grande : Dieu veut que nous résolvions ce problème. « Mangez, buvez, dit l’apôtre Paul, et remerciez ». Mais comment remercier ? Vous entretenez votre fille ou votre fils, vous servez votre mari toute la vie, la femme sert son mari toute sa vie ; je demande : et après être passé de l’autre côté, que faites-vous alors ? Le mari vous dit : « C’est bien qu’elle soit partie, le Seigneur l’a accueillie : elle est libre et moi je suis libre ». Lorsque le mari meurt, la femme pleure extérieurement, mais elle aussi se dit : « C’est bien qu’il soit parti ». Je demande alors : ne sommes-nous pas déjà libres ?

Maintenant, à quoi nous sert cette bougie allumée qui nous est donnée ici-bas ? À quoi sert cette momie en cire que Gario a faite ? Pourquoi le docteur Furio chante avec sa cantatrice Berthe ? Nous chantons aussi, mais elle, pourquoi chante-t-elle ? – « Pour gagner de l’argent. » La question n’est pas dans l’argent. Nous résolvons la question exactement à l’envers en disant : « Nous mangeons pour nous rassasier ». Oui, mais il faut que sept corbeilles pleines restent à la fin du repas. Savez-vous pourquoi vous devez manger ? Après s’être rassasiés, il faut que restent encore sept corbeilles pleines. Vous étudiez, pourquoi ? Vous dites que l’instruction est utile pour survivre dans ce monde. Pour survivre dans ce monde ? Non, car il y a beaucoup d’animaux non instruits, comme les porcelets qui vivent bien sans être instruits. Et si je compare la vie d’un ivrogne, un individu qui a passé sa vie à boire, à la vie d’un porcelet, lequel des deux se tient plus haut et a accompli un meilleur travail ? « À ta santé, Ivan ! » dit l’ivrogne, alors que le porcelet déterre ce qu’il trouve, et chacun dira qu’il en a fait trop. Ne me comprenez pas de travers : cet Ivan dont il est question est spécial, c’est l’Ivan primordial. Savez-vous qui est Jean Baptiste ? Il était de l’ancienne loi. Et si j’ai prononcé cent fois ou mille fois le nom de Dieu en disant : « Le Seigneur est bon », est-ce que j’apporte un bienfait au monde de la sorte ? Si je lève mon verre en disant : « Que tout nous réussisse, le Seigneur est bon, santé ! » et demain encore de même : « Le Seigneur est bon, le Seigneur est bon », je demande : ce Seigneur sera-t-Il bon ? Non, ce Seigneur que vous invoquez en buvant apparaîtra, mais alors vos cheveux blanchiront, ils blanchiront et renoirciront neuf fois ; et si vous voulez le comprendre, étudiez la science occulte et regardez les causes du blanchissement ou du noircissement des cheveux au sens figuré.

Ainsi, nous sommes amenés à résoudre l’une des questions les plus essentielles : manger et être rassasié. Être rassasié a du sens uniquement si notre vie a été spiritualisée ; si tu es anobli, tu es rassasié et ta vie a du sens, et si tu ne te spiritualises pas, une faim perpétuelle tiraillera ton âme et tu perdras le sens de la vie. Ainsi, mangez et rassasiez-vous. Donc, étudiez cette bougie allumée qui est en vous. S’il vous arrive de pleurer, analysez la raison de vos pleurs ; si un jour vous êtes joyeux ou affligé, faites une juste analyse de votre état : c’est la compréhension juste du grand enseignement qui vient, qui descend et pénètre ici-bas. Cet enseignement vient de deux directions : d’en haut en partie, et d’en bas, du centre de la terre ; donc ces deux vagues se rencontreront.

Si nous ne mangeons pas selon cette loi, toutes sortes de crimes seront commis, mais si nous mangeons et nous nous rassasions selon cette loi, cela encouragera les œuvres nobles. On dit que les animaux carnivores ont toujours faim ; les herbivores se rassasient alors que les carnivores mangent constamment et ont constamment faim sans se rassasier. Donc, selon moi, être carnivore est une transgression de la loi divine. Celui qui transgresse la grande loi divine de l’amour et de la sagesse est carnivore, un carnivore de première : c’est ainsi que je le dis ! Et celui qui accomplit la loi divine de l’amour, de la sagesse et de la vérité est fructivore, non pas végétarien, mais fructivore ; si nous expliquons ainsi le végétarianisme, il fait sens. Quelqu’un dit : « Il se nourrit de végétaux, mais il ne s’est pas anobli ». Oui, celui qui mange des végétaux ne sera pas anobli s’il ne se conforme pas à cette loi. Si tu titilles le cheval, tu feras un vol plané dans les airs ; si tu titilles le chat, tu recevras de belles égratignures de ses griffes ; le cheval est un animal herbivore, mais si tu nuis à ses intérêts, prends garde ! Donc être carnivore et végétarien ne se résume pas à ne pas manger de viande comme on l’entend en ce moment : c’est la lettre de la loi ; tout être qui n’accomplit pas la loi divine est carnivore. Appliquez-la et vous verrez que cela a du sens. – « Comment devenir végétarien ? » Tu accompliras la loi divine et il y aura des résultats. À présent les savants prouvent que les gens ne s’anoblissent pas par la nourriture. C’est seulement dans une créature qui n’accomplit pas la loi divine qu’on trouve une telle cruauté : regarder la souffrance des autres créatures !

« Ils mangèrent et furent rassasiés ». Qui ? Ceux qui ont accompli la grande loi de l’amour divin, de la sagesse divine et de la vérité divine.

 

 

Sofia, 12 février 1922

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