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1921_10_30 Le Fils de Dieu


Ani
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Le Fils de Dieu

« Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique,

afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. »

Jean 3 :16

Au sujet des livres contemporains, on peut dire que pour comprendre un auteur on doit lire l’introduction, elle est la plus intéressante, c’est-à-dire, vu le niveau général de notre époque, l’introduction à la vie est la plus importante. Ainsi, comment déterminer le début ou l’introduction de la vie, qu’est-ce qui représente l’introduction de l’existence actuelle ou de notre vie d’aujourd’hui ? Je vous le dirai, je ne vous laisserai pas dans l’inconnu ; il y a trois choses importantes dans la vie : il n’y a rien de plus indispensable que la nourriture, elle est l’introduction au monde physique ; donc quelle que soit ta philosophie, quel que soit le débat en cours, une fois que tu as mangé, c’est le repas qui laisse l’impression la plus agréable. Tu médites sur une philosophie : Kant a dit ceci ou un autre a dit cela, mais une fois que tu as mangé, tu dis : « C’est maintenant que je perçois que la vie a un sens ». Il se peut que tu ais été à l’église, que tel ou tel prêtre y ait officié, que tel ou tel prédicateur ait parlé, tout cela est fort bien, mais lorsque tu as fini de manger, tu dis : « Voici le plus agréable ! » Donc la nourriture est indispensable. Je l’appelle introduction à la vie inconsciente et consciente et cette introduction est si intéressante que depuis huit mille ans, depuis que vous êtes des humains, vous l’étudiez, vous la lisez, vous la relisez ; vous lisez, vous relisez, hommes et femmes, et vous ne l’avez pas encore apprise car si vous l’aviez apprise, vous l’auriez terminée, mais ce n’est pas encore terminé.

Maintenant si cette introduction dans la vie est si importante, au point de devoir passer des milliers d’années à l’étudier et la comprendre, qu’en sera-t-il alors du premier chapitre de la vie ? Je vous donne seulement une métaphore pour méditer. La nourriture est la toute première introduction de la nature, l’œuvre la plus indispensable. Et la chose la plus agréable dans la vie consciente est la musique, le chant ; la musique est une introduction à la vie mentale et celui qui ne sait pas chanter est perdu. Vous m’excuserez, je fais cette comparaison que les Bulgares emploient dans une tournure positive : celui qui a cessé de manger, de chanter, de prier est orphelin, sans père, sans mère, sans racines. Et la chose la plus grande au monde est la prière. Donc la chose la plus indispensable est la nourriture, la plus agréable est la musique et la plus grandiose est la prière : elle nous lie à Dieu, à ce qui est immuable en nous et qui donne du sens à notre vie. La prière est donc l’introduction dans la vie divine. Il y a ainsi trois introductions dans la vie : introduction à la nourriture, introduction à la musique et introduction à la prière. Quelqu’un dira : « Pourquoi devons-nous prier ? » Tu liras cette introduction pour comprendre le sens intérieur de la vie supraconsciente.

Jean continue en disant : « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. » Ce n’est pas seulement une intuition ou un ressenti, c’est l’affirmation divine la plus sublime.

« Quiconque croit… » La foi est un principe de la pensée, un état ; pour l’éprouver vous devez avoir transité déjà par la première introduction de la nourriture, et être entré dans la deuxième introduction de la musique ; vous pouvez alors comprendre que Dieu aime le monde. Lorsque l’amour apparaît, on commence aussitôt à fredonner ; chaque être, aussi petit soit-il, s’efforce de montrer ce qu’est le chant : il se met à chanter pour comprendre le sens de la nouvelle vie. Ainsi, vous mangerez, vous chanterez et vous prierez, mais ne pensez pas que ce soit l’essence de la vie, ce n’est qu’une introduction, un avant-goût d’éternité.

Ainsi, je parle de cette foi qui a créé l’intelligence humaine. Je ne parle pas de salut face à la peur, aux maladies, non ; par salut, je désigne l’acquisition des conditions permettant de vivre une vie raisonnable pour se libérer de toutes les souffrances, car vous avez des souffrances dont vous ne connaissez pas les causes. Quelles en sont les causes ? Pour moi la cause est claire : vous avez mal à la tête, mal à l’estomac, mal aux lombaires, mal au cœur ; pour moi la raison est évidente, elle n’est pas dans le cœur ou la tête mais à l’extérieur ; cette dysharmonie montre que votre vie n’est pas en accord avec ces grandes lois qui régulent l’existence, les lois qui régulent la vie consciente : puisque ta tête n’est pas en accord avec ces flux de la pensée, tu auras mal à la tête ; puisque ton estomac n’est pas en accord avec les flux de la digestion, tu auras des douleurs à l’estomac ; si tu as mal au cœur, cela montre que ton cœur n’est pas en accord avec ces désirs de la vie spirituelle consciente, etc. Donc il y a dans la nature une force vivante, douée d’intelligence qui agit de diverses manières. Les hindous appellent cette force tattva, c’est un mot sanscrit qui signifie énergie vivante : elle pénètre tout l’espace et elle est la source du mouvement de tous les corps célestes et la cause de toute la vie dans l’univers ; de ce tattva, de cette énergie tatvique découle le prana qui en représente une forme ; et la manière savante d’utiliser cette énergie vivante est nommée par les hindous pranayama.

Jean dit maintenant : « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique ». Il a aimé le monde « afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle ». Le Fils, c’est l’intelligence supérieure, c’est la sagesse divine à laquelle l’être humain doit croire ; la vie consciente est celle à laquelle il faut croire, qu’il faut percevoir et appliquer. Car il y a une différence entre savoir et vie réelle : savoir est une chose, appliquer et vivre en est une autre. Lorsque vous avez le savoir, je dis que c’est le premier pas : tu as bien mangé, tu as lu la première introduction ; la deuxième chose, tu chanteras ; que faut-il faire en troisième lieu ? Prier. Si tu as compris le sens profond de la vie, tu iras En-Haut, sinon, tu reviendras à la nourriture, à la musique et à la prière : nourriture, musique, prière, et tu feras le tour ainsi, et c’est ce qui est le plus agréable à faire dans la vie.

Maintenant, pour que Dieu aime le monde, c’est qu’il y avait quelque chose à aimer dans ce monde. Que peut-Il aimer dans le monde ? Il aime tous les esprits qui y sont, tous issus de Lui-même ; Il a envoyé Son amour pour qu’ils puissent croire, c’est-à-dire appliquer ce principe et avoir la vie éternelle. C’est le désir Divin : rendre tout le monde immortel comme Lui-même, mais l’immortalité ne se donne pas de l’extérieur. Pour devenir immortel, Jean dit que tu dois croire en Son fils, et Son fils est l’expression de toute la sagesse divine cachée en Lui. Vous ne pouvez pas le comprendre : lorsqu’une âme pénètre cette sagesse, elle acquiert la vie éternelle en récompense.

Ainsi, quelqu’un dit : « Crois-tu en Christ ? – Oui. – Crois-tu au Fils de Dieu ? – Je crois. – As-tu du rhumatisme ? – Dieu merci, uniquement sur les deux épaules. – As-tu mal à la tête ? – De temps en temps. – As-tu une pression sanguine trop élevée ? – Oui, je ne m’en suis pas débarrassé encore, mais j’ai toujours la foi, je ne suis pas comme tout le monde. »

C’est une croyance ordinaire, et je ne parle pas de cela : nous en avons fini avec cette foi ordinaire et nous avons commencé avec la foi extraordinaire, et la foi extraordinaire ne demande jamais : « Comment cela peut-il être ? » Nicodème était celui qui se demandait comment cela pouvait être. Et que lui a répondu le Christ – « Tu es un maître en Israël et tu ne le sais pas ? » Tu ne mérites pas que je te le dise.

Nous devons donc acquérir une compréhension profonde et grandiose : comprendre pourquoi nous devons manger, chanter et prier. La nourriture, je l’ai déjà dit d’autres fois, est une science pour transformer les énergies d’un état dans un autre, la nourriture est la transformation de l’énergie brute en énergie mentale ; après avoir mangé, tu commenceras à chanter et de cette façon tu transformeras l’énergie mentale en énergie spirituelle. Et qu’est-ce que la prière ? Une loi pour transformer les énergies mentales : pourquoi faut-il prier ? Pour être fort. Pourquoi faut-il chanter ? Lorsque les soldats chantent, tous s’enthousiasment, jouent les héros ; s’ils prennent peur, ils cessent de chanter. Les turcs disent : « Mettez-vos jambes à votre cou, ils arrivent ! » Qui arrive ? La cavalerie ! Avec des chants, on avance la fleur au fusil, mais dès que vous cessez de chanter, c’est la débandade ; donc la musique en elle-même est un moyen d’annihiler cette mélancolie qui fait dire aux gens : « La vie n’a pas de sens ». Étudiez la première introduction dans la vie, la nourriture : dans cette nourriture est cachée une force divine grandiose.

Si je pose un bel encrier sur ma table, une plume et une feuille – supposons que vous ne soyez pas familiers avec ce procédé - l’écriture ; je plonge la plume dans l’encrier et je commence à griffonner, l’encre vient à manquer, je replonge la plume et je griffonne, je replonge et je griffonne ; vous direz : « Cet homme plonge tantôt la plume dans l’encrier, tantôt il griffonne jusqu’à noircir un livre entier », mais dans ce griffonnage il y a un sens intérieur. Si vous commencez à analyser l’encrier, puis la plume et à croire que vous avez élucidé ce que cache l’écriture, vous n’apprendrez rien ; le secret n’est ni dans la plume ni dans l’encre, ce sont seulement des conditions pour exprimer par des symboles une pensée cachée. Donc la nourriture est un encrier : tu mangeras pour que l’intelligence lorsqu’elle se manifeste, puisse plonger dedans ; les sentiments, le cœur représentent l’encrier et lorsque la plume se présente, hop ! on écrit sur le Livre de la vie : et ainsi de suite. Quelqu’un dira : « À quoi me sert cet encrier ? » Il est utile. « À quoi me sert la plume ? » Il faut une pensée pour écrire le sens de la vie. Si ta plume est rouillée, tu ne peux rien écrire, il faut avoir une plume en or, inoxydable ; de la même manière la nourriture, la musique et la prière sont des conditions par lesquelles la vie d’aujourd’hui peut s’exprimer en votre for intérieur. Comment ? La nourriture vous donnera la santé, le chant vous donnera le bonheur et la prière la félicité.

Un Bulgare de la région de Varna, prénommé Stoyan, était très pauvre mais bien portant ; comme il n’était pas content d’avoir uniquement sa bonne santé, il disait : « Pourquoi avoir cette bonne santé alors que je suis le plus pauvre, sans maison, sans argent, le Seigneur m’a donné la santé, mais je n’en veux pas ! » Alors il a gagné de l’argent, il a construit des maisons, et il avait à boire et à manger en abondance, mais il est tombé malade et il disait dans son lit : « Seigneur, prends toutes mes maisons, tout mon argent, je ne veux rien d’autre que la santé, il n’y a rien de mieux que la santé ! » Stoyan a dû rester alité trois ans pour comprendre le sens de la santé. Maintenant, nos contemporains diront : « À quoi bon avoir la santé sans rien d’autre ? » Mais le Seigneur te donnera des maisons et te privera de la santé, Il dira : « Ce que tu veux, je te l’ai donné ». Le bien portant est toujours riche. Lorsque je dis bien portant, j’exclus qu’il soit bête ou mauvais, lorsque quelqu’un dit bien portant, je sous-entends toutes les qualités de l’homme de bien ; lorsqu’on me dit qu’il aime chanter, j’entends la même chose ; lorsqu’on dit qu’il prie, c’est que cet homme ne peut pas être mauvais, il est bon, fiable et prometteur.

Maintenant nos contemporains ont une notion particulière de la morale, une compréhension curieuse, et des milliers d’années s’écouleront avant qu’ils puissent comprendre le sens intérieur de la vie. Je vais vous relater deux exemples pour vous aider à clarifier le côté intérieur de cette vie. Voici ce que raconte un médecin anglais, le docteur Wilson. C’était un jeune médecin, très doué, talentueux, il avait obtenu son diplôme avec mention et il avait en Angleterre la réputation d’être un excellent praticien. Jeune, il s’est intéressé à l’occultisme dans une fraternité, et il devait y prêter le serment suivant : durant dix ans ne laisser personne, ni un homme ni une femme l’embrasser, même pas sur la main ; et dix ans plus tard il en serait libéré. Le docteur Wilson commença à accomplir son exploit : les cinq premières années se sont écoulées sans accroc. Un jour, on l’introduisit dans une famille noble. Il y avait deux fillettes de dix et douze ans ; l’aînée, celle de douze ans, avait le typhus. Ce médecin se présente et réussit à la guérir. Lorsque la fillette a été guérie, sa petite sœur vient auprès du médecin et veut l’embrasser pour avoir guérie sa grande soeur. « Ne m’embrasse pas, dit le médecin, mon visage n’est pas propre, ne l’embrasse pas ! – Alors au moins les mains ! – Non… ne le fais pas, ne les touche pas ! – Pourquoi ne pas t’embrasser, je te suis si reconnaissante d’avoir sauvé ma sœur ! – Mes mains sont impures ; lorsque je serai pur et que tu grandiras, je viendrai et alors tu pourras m’embrasser. – Mais dans cinq ans, je ne pourrai pas, que diront papa et maman, que diront les gens ? – Alors c’est moi qui t’embrasserai. – Embrasse-moi maintenant ! – Maintenant, c’est impossible. »

La petite sœur ne comprend pas ce drôle de docteur et lui dit : « Je suis maintenant petite et il n’y a aucun danger. – Non, non, maintenant je ne suis pas pur, je serai pur dans cinq ans et ce sera alors possible », mais elle lui a dit : « Je serai à ce moment peut être mariée et si tu me trouves mariée, tu ne pourras pas m’embrasser ». Il a promis que personne ne l’embrasserait, alors que cinq ans plus tard c’est elle qui se retrouvera dans sa situation d’aujourd’hui, et il lui dira : « Maintenant, si tu veux, embrasse-moi ! » Je demande : la fillette trouve que c’est maintenant le bon moment, le médecin prétend le contraire ; mais pourquoi alors avoir fait cette promesse ? Il risque le déshonneur. Cinq ans plus tard la jeune fille dit : « C’est à présent moi qui commence mon initiation ».

Lorsque le Christ vous rencontre en chemin, vous êtes tous dans cette situation : chacun a déjà prêté un serment, il est déjà engagé. Vous dites : « Nous sommes liés au monde ». Cette fillette veut le remercier, mais il a prêté serment et il en a pour dix ans. Elle dit : « Je serai alors grande et ce ne sera plus possible ». Ainsi, vous vous trouvez dans une incompréhension de la vie ; d’un côté comme de l’autre, hommes et femmes, il y a toujours des contradictions dans le monde car vous vous engagez souvent à faire des choses qui en soi ne représentent pas quelque chose d’essentiel. Et beaucoup veulent comprendre ce qu’est la vie éternelle, ce qu’est le Seigneur et connaître ensuite la vie ? Vous ne comprendrez jamais ce qu’est le Seigneur par le biais de la pensée ; toute l’œuvre cumulée de tous les philosophes qui ont écrit sur le Seigneur, ne représente même pas l’introduction à Dieu ; tous les philosophes qui ont écrit une introduction sur le Seigneur, sur ce qu’Il est, n’ont encore rien écrit sur Dieu, et lorsqu’ils essaient ceci ou cela, je dis : nous n’avons pas encore une introduction à la philosophie divine dans la vie. Celui qui chante, c’est de la musique, c’est une introduction ; si tu te mets à chanter, il y a une introduction ; les gens spirituels philosophent, mais ils n’ont pas d’introduction ; si tu commences à prier, il y a une introduction.

Ainsi, les philosophes n’ont pas d’introduction sur la philosophie divine et les gens spirituels n’ont pas d’introduction sur la vie spirituelle ; l’introduction des philosophes sur la vie mentale est le chant, et l’introduction des gens spirituels sur la vie spirituelle est la prière ; c’est alors seulement que tu as une introduction à la vie spirituelle et c’est alors que tu la comprendras, et c’est une expérience intérieure grandiose de l’âme elle-même : l’âme doit expérimenter les choses et cela signifie d’expérimenter les choses ensemble avec Dieu. Dieu aime que tu sois seul lorsque tu vas auprès de Lui. Le Christ demande toujours : « Es-tu libre ? » La femme répond : « J’ai prêté serment, je ne serai libre que dans dix ans », mais le Seigneur répond : « Alors Je ne serai plus libre ». Pourquoi ne sera-t-Il plus libre ? L’amour ne peut être limité et nous ne pouvons pas le limiter ; lorsqu’il traverse la vie, tu dois être prêt comme pour le départ du train : il est si précis qu’il ne retardera pas d’un dix millionième de minute ; vous devez tous être pile à l’heure. Lorsque l’amour vient en vous, vous devez l’utiliser intelligemment ; quelqu’un peut dire : « Amusons-nous un peu ! Il y a de l’amusement dans la nourriture, mais non dans l’amour ; avant qu’il soit venu, tu mangeras, tu chanteras et tu prieras, mais lorsqu’il vient, il y a quelque chose de plus sublime qui ne peut pas être dit en langage humain, comprenez-vous ? Mais ce qui ne peut être dit en langage humain, peut être éprouvé.

Regardez maintenant : si un tel moment d’amour vient, semblable à un rayon du soleil, et s’il tombe au hasard sur une fleur ou sur un cristal, en vingt minutes – vous le verrez – cette fleur prendra toutes les belles formes et se transformera en un être beau et intelligent ; toutes les choses se dotent d’une force magique et se transforment en une vie douée d’intelligence.

Comment comprendrez-vous maintenant? Chacun de vous poursuit un but dans la vie : vous voulez gagner beaucoup d’argent, quelqu’un veut se marier, puis avoir des enfants, un autre veut devenir docteur, etc. mais personne ne souhaite ce qu’il faut ; je ne dis pas que vos choix sont mauvais, je vous dis : il vous faut faire un choix, celui de croire dans le Fils de Dieu, de comprendre la grande force divine. C’est le sublime, c’est la sagesse divine manifestée dans sa plénitude, et cette plénitude est ce que les hindous nomment tattva, c’est cette énergie qui découle de l’amour et qui meut tout l’Univers ; et tous nos désirs sont dus à cette force qui par ses courants pénètre tous nos corps. Et, dans la mesure où nous vivons dans le Divin, cette force nous pénètre et nous met dans une disposition agréable ; quelquefois vous avez des sensations si agréables comme si vous compreniez le sens de la vie. Cela vous est très agréable et vous rend joyeux, mais il arrive qu’à cet instant agréable un ami surgit et anéantit tout votre bonheur en une minute ; vous pensez avoir résolu le problème de la vie, mais il vient et vous dit : « Crois-tu en cette bêtise, qu’il y aurait une vie éternelle ? » Il sème alors le doute en toi ; si tu décides de discuter, tout est fini.

Le second exemple que je veux vous donner est un peu différent. Je le trouve dans la vie en Bulgarie. Le premier exemple est psychologiquement juste, et le second que je vais vous relater maintenant l’est aussi. C’est arrivé en Bulgarie. Ne pensez pas que tous les détails dans la forme sont vrais, mais le principe que je décris est authentique. Un jeune homme du nord du pays, l’un des jeunes hommes les plus nobles que je connaisse, je ne dirai pas son nom de famille, mais son prénom est Cyril[1], il s’appelait ainsi – ce n’était pas le prince bulgare ! – il a été diplômé à l’étranger avec mention, c’était un jeune homme très noble. Lorsqu’il revint en Bulgarie, il s’arrêta chez un ami, un enseignant. On est à la belle saison dans une station balnéaire. Il y avait chez cet enseignant une fillette, une orpheline de dix ans, mais belle et intelligente ; ils ont sympathisé tous les deux, mais sans arrière-pensées. Il aimait aller en forêt, auprès d’une belle source rafraichissante. Un jour en allant à cet endroit, la fillette a pris sa petite cruche et l’a suivi ; là-bas, sans réfléchir, il s’est penché et l’a embrassée ; lorsqu’il s’est redressé, elle lui a demandé : « Comment m’as-tu embrassé ? Comme un frère, comme une sœur ou comme un ami ? Comment m’as-tu embrassé ? C’était le baiser d’un frère, d’une sœur ou d’un ami, comment ? Dis-le. Tu as fait quelque chose de mal, car lorsqu’elle se mourait ma mère m’a appelée auprès d’elle et m’a dit : « Ne permets jamais à un homme de t’embrasser avant ton mariage », et maintenant tu as souillé en moi ce serment ». Je lui demande maintenant où est le mal. Il me disait : « Jusqu’à maintenant je n’ai pas encore résolu cette question : de quelle manière l’ai-je embrassée ? »

Quelqu’un dit : « Je t’embrasse ». Je demande : comme un frère, comme une sœur ou comme un ami ? Maintenant, le monde est rempli d’un bout à l’autre de ces baisers amicaux : hommes et femmes sont souillés par ces baisers amicaux, comprenez-vous ? Cela ne veut pas dire que le baiser est quelque chose de mal, il est noble, mais tout dépend comment il est donné. Lorsque nous nous approchons de cet acte d’embrasser, c’est le plus sublime, c’est sacré, et le baiser se donne en dernier lieu. La mère donne un baiser car la mère a le droit d’embrasser sa fille ; elle peut l’embrasser, elle s’est sacrifiée, elle a donné son honneur, elle a donné tout, mais toi qui as envie d’embrasser, as-tu donné des preuves ? Dans le monde divin, le baiser engage toujours la vie entière de l’être humain. De trois choses l’une : ce sera un baiser soit d’un frère, soit d’une sœur, soit d’un ami ; si tu ne comprends pas le sens de ce baiser, tu seras un traître et tu t’entraveras toi-même, rien d’autre ! Maintenant, je ne parle pas des baisers ordinaires, comprenez-moi bien, je ne veux pas semer le doute. Vous direz : « Nous nous sommes tant embrassés, qu’adviendra-t-il ? » Loin de moi cette pensée, je décris le moment où la conscience de l’être humain s’éveille, je ne parle pas des baisers ordinaires ; que le Seigneur bénisse vos milliers de baisers, mais pour ma part je parle de ces baisers au moment où l’âme divine s’éveille et entre dans le monde divin et doit décider comment sera ce baiser. Je parle donc pour ceux parmi vous qui se sont éveillés. J’ai embrassé ainsi jusque-là, mais il y a d’autres baisers, plus sublimes : tout comme les baisers de la grande énergie sortent du soleil, de la même façon découle de son rayon cet amour que les hindous nomment tattva et qui est porteur de toutes les grandes pensées. Lorsque nous ne pouvons pas contrôler ces lois selon les principes du Pranayama, alors la vie se déroule en rêve : si c’est une jeune fille, elle sera là à penser : « Je me marierai, je construirai une maison, ma belle-mère sera ainsi, mes tenues seront ainsi et ainsi, mon mari aura tel poste, nous voyagerons à l’étranger » ; et elle voit ensuite qu’elle est seule et que tout cela n’est que rêverie ; puis elle songe de nouveau qu’elle s’est mariée avec un prince, qu’elle est devenue comtesse, etc.

Mais lorsque la conscience humaine s’éveille, ce prince vient – chacun reçoit la visite d’un prince, d’un fils de roi – et serez-vous prêts lorsqu’il sera là ? C’est le Moi supérieur, ce que les théosophes appellent la conscience Divine et ce que j’appelle l’âme consciente divine en l’homme. Lorsqu’il vient, peux-tu l’accueillir cet Esprit conscient et divin ? Esprit comme âme s’utilisent de deux façons, donc lorsque l’Esprit divin vient en vous, tous vos actes, tous vos agissements et baisers doivent être mesurés ; une grâce divine doit émaner de tout votre cœur, elle doit rayonner. Tu ne te presseras pas d’embrasser, tu ne diras pas : « Attends que je t’embrasse ». C’est le plus facile, c’est comme : « Attends que je signe la police d’assurance ». Oui, mais cette police doit être payée : vois d’abord dans ta caisse si tu disposes de l’argent nécessaire. Ne dit-on pas : « Aujourd’hui contre de l’argent, demain à crédit » ? Non, lorsque la véritable vie s’éveille en vous, cela ne se fera pas à crédit ; désormais cela sera : « aussitôt dit, aussitôt fait ! » C’est le déroulement de la vie consciente en nous, et si nous pouvions tous commencer à travailler avec ces pensées !

Vous direz : « La vie est dure ». Non, c’est la vie la plus facile qui soit, mais vous devez bien comprendre l’introduction de la nourriture, du chant et de la prière, et alors ce verset se clarifiera pour vous : « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle ». Dieu a aimé le monde, cet amour divin s’est éveillé en Lui et lorsqu’Il s’est éveillé, Il a donné tout ce qu’Il avait : le Fils unique qu’Il a sacrifié pour toutes les âmes qui étaient en bas, pour qu’elles obtiennent cette vie qui est en Lui. Alors, lorsque nous retournerons au Ciel, ce Seigneur de l’amour, ce Fils de Dieu nous donnera un baiser ; et lorsque nous entrerons dans cette vie, les anges chanteront car nous serons prêts à comprendre, et par ce chant nous comprendrons le sens de la vie. Au Ciel, le chant est une science que l’être humain doit expérimenter : on ne jouera pas uniquement comme certains le pensent avec sa guitare, mais cela sous-entend la vie pleine et entière de la sagesse, une vie reliée à la sagesse divine.

Je souhaite que vous croyiez dans le Fils de Dieu. Je ne parle pas de la foi ordinaire ; le premier acte pour vous est la foi extraordinaire, c’est-à-dire cette foi qui concerne seulement à ceux chez qui la conscience divine s’est éveillée : « Je crois en Dieu, qui demeure en Son Fils. Je crois que ce Fils est envoyé par le Père » ; et ce Fils est l’Esprit divin qui vient dans le monde et veut créer, c’est l’Esprit qui cherche à se manifester, Il est devant la porte et Il frappe. Le Christ ne frappe qu’à la porte de ceux dont la conscience divine est proche de l’éveil ; et lorsque le Christ viendra, comment agirez-vous ? Comme le médecin anglais Wilson ou comme le Bulgare Cyril ? Comment ferez-vous ? Le premier a refusé car il ne serait libre que dix ans plus tard mais la fillette a dit : « Alors c’est moi qui ne pourrais plus ». Le Bulgare a résolu la question très aisément : sans trop y penser, il embrasse la fillette, mais lorsqu’il se redresse, elle lui a demandé : « Comment m’as-tu embrassé ? Comme frère, sœur ou ami qui me vend pour que je serve ? Dis-le moi maintenant ! » Ce sont des symboles avec lesquels on peut toucher l’un des domaines les plus sacrés de la vie humaine, de l’âme humaine.

Vous ne vous connaissez pas encore. La première chose à savoir est : l’énergie qui descend et découle de l’amour ne peut être utilisée que par ceux qui ont une vie consciente ; après vous être reliés à cette loi divine, cette énergie coulera dans votre âme. Vous pouvez faire une excellente expérience dans une vie. Quelqu’un me demande : « Puis-je être un disciple ? » Je dis : « Peux-tu aimer ? – Jusqu’à maintenant je me suis toujours adonné à l’amour, si tu veux, je peux t’embrasser. » Je dis : « Non, maintenant cela ne se peut. – Pourquoi ? – Parce que ce sont des baisers ordinaires. » Combien de femmes ont été contaminées par les bouches d’hommes syphilitiques, était-ce un vrai baiser ? Non, non, il faut de la pureté, de la pureté et de la sainteté en notre for intérieur, selon toutes les règles. Et chacun peut acquérir cette pureté : c’est une qualité, une grâce qui attend d’être acquise. Vous direz : « Je suis mariée, j’ai un époux, que faire maintenant ? » Tu n’es pas mariée, qui t’a mariée ? Ta mère, ton père ? Je demande encore : ta mère, ton père, qui les a mariés, qui vous a mariés ? Vous pensez que c’est une loi : « Il fallait me marier ». Où est-il écrit qu’il fallait te marier, dis le moi ! Vous, les humains, vous vous mariez, mais si ton mariage devient une entrave pour trouver la vérité dans la vie, ne te marie pas ; s’il te permet en revanche de trouver la vérité, l’amour et la sagesse, alors marie-toi, je te le conseille ; hommes et femmes, je vous conseille à tous de vous marier, mais si ce mariage vous empêche de devenir libres, ne vous mariez pas ! « Mais qu’adviendra-t-il du monde ? » Il en adviendra ce qu’il pourra, nous en ferons un autre, un nouveau monde, avec d’autres lois ! Ici et là-bas ce n’est pas possible. Nous devons suivre une certaine philosophie.

Tout ce qui nous empêche de trouver ce grand amour, ce qui empêche notre conscience de se relier au divin, d’acquérir la sagesse divine, toutes ces entraves de la vie, nous devons les supprimer dès maintenant. Peu importe comment. « Je ne me marierai pas. – Pourquoi ? – Je ne veux pas. – Ma fille, marie-toi ! – Non. – Pourquoi ? – Je ne veux pas. – Mon fils, marie-toi ! – Je ne veux pas ! »

Cette fille et ce fils sont intelligents, ils disent : « Et vous qui vous êtes mariés, qu’avez-vous accompli ? » Ils ont raison. « Avez-vous trouvé Dieu ? – Non. – Pourquoi alors me marier et me montrer aussi naïfs que vous ? »

La jeune fille et le jeune homme disent : « Je veux trouver Dieu sans me marier. – Mais ce ne serait pas fidèle aux Écritures. – Que disent les Écritures ? – Il est dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force » - ces quatre choses ; et après avoir assimilé cela, tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tant que tu n’aimes pas le Seigneur de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force, ne te marie pas : c’est ainsi que je proclame ma morale. Quelqu’un dira : « Comment vivrons-nous ? » Tous les humains qui sont hors de Dieu, sont déjà morts, la vie viendra uniquement par l’amour, donc vous ne vivez pas, vous êtes morts sans Dieu, vous vivez au cimetière, ne vous leurrez pas ; et vous êtes là avec vos écriteaux à vouloir vous prémunir en disant : « Prémunissons-nous ici ». Oui, tu te prémuniras à l’aide d’une grande croix ! – (rire du Maître) – Savez-vous pourquoi je ris ? Parce que le Seigneur dit : « Je vais rire un peu d’eux », et ce rire est contagieux, à cause de ces gens idiots qui veulent vivre, se prémunir dans les cimetières ! Ils cherchent le bonheur là où il n’est pas : ils le mettent au cimetière et écrivent des tracts, écrivent comment ils pourront se prémunir sur le plan économique. Avec quoi ? Avec une grande croix !

« Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle ». Maintenant, j’ai dit que cette foi sort de l’ordinaire, aucun doute n’est toléré dans cette foi, absolument aucun doute, et si nous entrons à deux dans ce monde divin et examinons un objet divin, je te décrirai comment je perçois cet objet et tu le décriras également ; nous pouvons faire aussi un autre essai : je décris ce que je vois et tu décris ce que tu vois et si les deux descriptions sont justes, nous sommes sur le bon chemin.

À présent, qu’est-ce que l’amour ? Hommes et femmes décrivent l’amour : la femme dit quelque chose, l’homme dit : « Non, ce n’est pas ça, ce n’est pas de l’amour. – Alors, qu’est-ce que l’amour ? » Il commence à dire quelque chose. « Ce n’est pas de l’amour non plus ». De nos jours la vision de la femme sur l’amour est enfantine, l’homme aussi se montre idiot, il ne sait pas ce qu’est l’amour ; ils n’ont pas le même point de vue. Et si vous écoutiez les jeunes : ils ne se parlent pas ainsi, ils se montrent très délicats : à la moindre incompréhension, ils se tiennent à distance comme des diplomates ; elle se dit : « Il ne me comprend pas, je croyais qu’il était quelque chose mais… » elle ne le lui dit pas, mais elle est triste et pensive ; lui-aussi tourne le dos et dit : « Je la croyais intelligente, mais ce n’est pas le cas, elle ne me comprend pas ». Puis ils reviennent de nouveau l’un vers l’autre : y a-t-il ici de l’entente ? Ils pourraient s’entendre si leurs parents les avaient éduqués, s’ils leur avaient inculqué l’idée qu’ils sont des âmes avec une vision commune sur les choses. La jeune fille doit évoluer tout comme le jeune homme le doit aussi ; autrement dit, ils doivent examiner une vérité du point de vue de leur pensée et de leur cœur : là où il y a une complémentarité, nous devons comprendre les rapports qui sont en jeu.

Si quelqu’un nous demande ce qu’il y a dans notre vie future, nous ne pouvons pas énoncer de programme. Pour le moment le programme de notre vie est d’aspirer à la vie éternelle : nous voulons sortir de la vie transitoire et aller vers la vie éternelle, c’est le salut. « Pour que celui qui croie en moi, ne périsse point ». Il faut donc avoir un objectif : seule la vie éternelle permet d’étudier l’amour et la sagesse autrement ; seule la vie éternelle peut nous donner les conditions propices pour étudier l’amour et la sagesse. Je peux les changer en moi, je peux dès maintenant les changer, et dans cette vie je peux influer sur les conditions ou bien je peux reporter cette action ; c’est une période transitoire, brusque par ses définitions, aussi brusque que la lumière du soleil : lorsqu’elle apparaît, la clarté surgit aussitôt et lorsqu’elle disparaît, l’obscurité surgit aussitôt. Si tu le décides en toi, aussitôt ce rayon, cette énergie tattva pénétrera en toi et tu ressentiras une dilatation de ta pensée et de ton cœur, tu seras puissant ; mais si le doute t’assaille , si tu dis : « Est-ce moi ? », le courant sera interrompu tout de suite et tu te dégonfleras comme une cornemuse dans laquelle le musicien a cessé de souffler ; tu perdras le lien et tu diras : « Je ne suis bon à rien ». Pourquoi ? Parce que tu as douté du Fils de Dieu, c’est-à-dire de ces grandes lois qui œuvrent dans la conscience. Si tu accueilles à un moment donné cette énergie sans peur, alors elle produira en toi la clarté intérieure : tu es relié au Fils de Dieu et tu peux tout accomplir. Et lorsque je vous dis : « Ne doutez pas », cela signifie : n’interrompez pas les courants divins en vous. Ne doute pas !

Un monsieur est venu me voir un jour pour me questionner sur mon honnêteté. Je lui ai dit : mon ami, dis-moi plutôt si toi tu es honnête, voyons voir qui a le plus volé et trompé. Pour pouvoir m’interroger sur mes péchés, tu devrais être saint alors que tu as commis tant de péchés : un pécheur qui éprouve un autre pécheur ! On viendra nous éprouver, clame-t-on. Il n’y en a nul besoin, nous sommes les êtres de la vie éternelle, notre objectif ici sur terre est la vie éternelle : acquérir ces conditions dans lesquelles nous pouvons étudier l’amour et la sagesse, c’est cela notre objectif. « Mais n’es-tu pas un Bulgare ? – Ce n’est pas un but d’être Bulgare ou autre ; je peux vous donner beaucoup de comparaisons sur l’origine des Bulgares jusqu’à vous en écœurer. » Si, cent mille ans en arrière, vous étiez une bête à cornes dans un troupeau et que vous passiez pour une célébrité, en devenant un être humain par la suite, vous ne concéderiez pas avoir été une bête à cornes, mais vous diriez : « Je suis d’une autre lignée, d’une noble lignée ! » Mais moi c’est cette première lignée que je vois. « Mais dans des millions d’années nous deviendrons une forme noble ! » Cela se peut.

Voyons maintenant la signification du mot bovin : govedo[2]. Nous avons go-vedi, ce qui signifie : sais-tu parler ? Vedi signifie : sais-tu réfléchir, parler intelligemment ? Le Bulgare l’a relié pour obtenir go-vedo, un mot qui porte ce sens : le bovin réfléchit même davantage que toi. Pourquoi ? Car go signifie - tu sais parler. Ne te crois pas bête si quelqu’un te traite de bovin ; dis : « Merci ! » Autrement dit, je sais parler ! Mais vous direz : « Il m’a insulté ! » « Go vedi ? – Peux-tu réfléchir ? »

Nous avons ainsi déformé toute la nature, nous faisons des scandales pour un rien. Vous devez étudier toute la nature : chaque acte en elle a un sens intérieur et vous devez vous réjouir des biens qu’elle nous donne ; c’est pourquoi le Seigneur a aimé ce monde, beau et grandiose ; dans ce monde doué d’intelligence, Il a envoyé Son Fils pour que ces petites âmes puissent croire en Lui, recevoir et acquérir la vie éternelle pour accéder à la vie intelligente. Dois-je vous parler davantage ou m’arrêter ? Cette énergie solaire, j’en ai déjà parlé, vous pouvez faire beaucoup d’expériences avec elle : si la vie ordinaire se manifeste en vous et que vous marchez tête nue alors que le soleil brille, vous aurez à coup sûr une insolation aux alentours de midi, car cette énergie divine passera par la terre, modifiera certaines vibrations et provoquera un réchauffement du cerveau ; donc l’insolation est le signe que vous avez fait passer cette énergie par la terre. Mais si vous avez en vous la vie consciente et que vous avez un rapport affectueux avec tous les êtres vivants, vous transformerez cette énergie en akasha et vous percevrez autour de vous une musique divine délicieuse, une vibration grandiose parcourra votre corps, et vous aurez le désir de transmettre cette énergie à tous les humains. Tout cela sera en vous si vous avez la vie consciente, vous percevrez cette énergie, et les pensées de tous les Êtres intelligents se transmettront par elle. La vie de tous les Êtres qui vous entourent dans l’espace lointain vous sera transmise à une vitesse plus grande que celle du rayon solaire et vous sentirez que vous êtes citoyens de ce grand royaume ; et lorsque vous regarderez ce monde illimité vous serez joyeux, tout sera source de joie pour vous : c’est la nouvelle vie ! Vous pouvez recevoir cette vie jour et nuit ; accueillez cette énergie, et vous tous, lorsque votre conscience se modifiera et lorsque vous croirez, sans suspicion aucune, au Fils de Dieu qui a été envoyé, dès que vous vous relierez à Lui, vous serez sur le bon chemin de votre évolution.

Vous avez donc besoin d’une foi extraordinaire. En qui ? Dans le Fils de Dieu. J’entends la foi de l’amour divin. Dieu a aimé ce monde et par cet amour nous arriverons à ces grandes lois qui régissent le monde et par lesquelles la vie peut exister. Ainsi, les hindous commencent d’en bas. Comment s’écoulent ces énergies ? Les peuples occidentaux commencent à présent à étudier cette énergie, ses vertus. Pour étudier le divin, quelque chose est nécessaire que les maîtres hindous cachent, ce qui a empêché sa découverte par les peuples occidentaux ; si les européens le savaient, ils le profaneraient. La nouvelle conscience doit naître en vous : vous devez servir Dieu par amour, chacun de vos actes doit être un acte d’amour dans lequel insuffler toute votre vie, vos pensées, votre volonté et votre cœur, et tout doit être mû par le seul désir de l’accomplir pour Dieu. Donc, en accomplissant un tel acte, vous vous réjouirez de le faire par amour ; et plus vous donnerez, plus il vous sera donné d’en haut. Comme on parle souvent de magnétiser et démagnétiser, vous dites : « Que cela ne me touche pas, pour ne pas me vider », et c’est vrai : si tu es un puits minuscule, chacun peut t’assécher, mais si tu es une grande source, qui pourrait t’assécher ? Lorsque la grande conscience sera là, vous serez une grande source et des millions et des millions de gens pourront s’y abreuver.

Telle est cette grande énergie qui descend du soleil et des étoiles, qui s’écoule de Dieu, mais à travers le monde visible. Et vous vous demandez la raison de l’existence des étoiles. « As-tu appris l’introduction de la nourriture : qu’est-ce qui est le plus nécessaire à la vie ? – Je ne sais pas. – Qu’est-ce qui est le plus agréable ? – Je ne sais pas, je ne l’ai pas appris. – Qu’est-ce qui est le plus grand ? – Je ne sais pas, il y a beaucoup de grandes choses, mais je ne sais pas ce qui est le plus grand ». Le Seigneur est le plus grand, as-tu vu le Seigneur ? La prière est la plus grande, je parle d’une expérience vécue : la prière, je l’ai éprouvée et il n’y a rien de plus grand dans mon âme que la prière. Il n’y a rien de plus agréable que la musique et de plus nécessaire que la nourriture ; mon expérience me le dicte et je suis d’accord avec cela, ce sont des choses éprouvées et vérifiées. Si vous ne pouvez pas comprendre cela, comment comprendriez-vous des vérités plus abstraites ? J’entends par âme en éveil, l’âme dans laquelle la conscience divine s’est éveillée : une telle âme a passé l’examen de la vie, elle ne veut pas fuir la terre, elle dit : « Je vivrai maintenant sur terre quelles que soient les conditions ; je vivrai comme le Seigneur le veut, je comprends maintenant comment il faut vivre ». Dois-je vous parler davantage ? Allons, je laisse la suite pour une autre fois.

« Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle ». Ainsi, je vous laisse une pensée importante : méditez sur le docteur Wilson, méditez sur Cyril, résolvez la question des trois baisers : sont-ils des baisers de frère, de sœur ou d’ami ; et ensuite, êtes-vous dans la situation de la fillette qui veut embrasser le docteur à cause de sa sœur, êtes-vous dans la situation du docteur Wilson qui a prêté serment à cette fraternité et doit attendre dix ans ? Je veux que vous harmonisiez votre vie par ces questions, je parle de votre vie. Et la deuxième chose : sachez que la richesse vient du soleil, ce soleil qui vous réchauffe chaque jour contient cette richesse. Et si un jour la conscience divine s’éveille en vous comme je vous le dis, et que l’avènement de cette foi extraordinaire a lieu, vous regarderez le soleil, vous verrez cette énergie et vous direz : « J’étais aveugle autrefois, mais à présent je vois ! »

Sofia, 30 octobre 1921


[1] Cyril était le frère du tzar Boris III, tête couronnée de la Bulgarie dans cette période (entre 1918 et 1944)

[2] Govedo (говедо) – ce mot désigne en bulgare une bête de la famille des bovins

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