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1921_10_23 Alors ils resplendiront


Ani
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Alors ils resplendiront

« Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père.

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. »

Matthieu 13 :43

Le Christ dit : « Alors ». Quand ? À l’avenir ! L’avenir est le chemin qu’il reste à parcourir, le passé est le chemin déjà parcouru et le présent est une pause. Trois choses sont importantes : Les justes resplendiront dans le Royaume de leur Père. Il ne dit pas qu’ils resplendiront sur terre ou bien en haut au Ciel, mais il précise : ils resplendiront dans le Royaume de leur Père. Où est ce Royaume ? Ce n’est pas un royaume de la nature, car la demeure de la nature est un centre d’éducation des petits enfants : il y a là un bâton. Ce savoir bien entendu est inaccessible pour des gens ordinaires, ce que je vous dis n’est pas pour les esprits ordinaires. Mais vous rétorquerez : « Comment sont nos esprits ? » Si vous ne me comprenez pas, vos esprits sont ordinaires ; si vous me comprenez, vos esprits sont extraordinaires ; puisque vous comprenez les mathématiques, vos esprits sortent de l’ordinaire et puisque vous ne les comprenez pas, vos esprits sont ordinaires. Le mot juste n’est pas un vain mot comme vous l’entendez à présent. Le Christ y met un sens singulier : les justes resplendiront traduit une justice dans la laquelle il y a de la lumière. Certains me demandent : « Que penses-tu de moi, suis-je juste ou non ? » Si tu rayonnes la lumière, tu es juste, si tu ne rayonnes pas la lumière, il n’y a aucune justice en toi.

C’est la même loi ici. Quelqu’un dit : « Suis-je intelligent ? » Si tu songes à ce qui est sublime et supérieur, et si tu peux l’élucider, tu es intelligent ; si tu ne songes à rien, tu es le dernier des sots. « Mais, direz-vous, nous pensons à tout ». |À quoi pensez-vous, à quoi pensent nos contemporains ? Prenez des prédicateurs fameux qui occupent les places les plus en vue et traitent les sujets les plus élevés : la pensée qui occupe ce prédicateur est de faire un beau prêche, de faire son effet, de plaire à ses auditeurs ; c’est lui qui veut plaire aux gens, leur prêcher ; c’est lui qui veut leur montrer le droit chemin : comment se sauver et comment aller auprès de Dieu. Je ne condamne pas cet homme, mais soit il s’est trompé de vocation, soit il ne comprend pas ce qu’est la vocation d’un prédicateur, soit il a voulu occuper cette place comme celui qui cherchait à agiter une baguette, car c’est facile d’agiter une baguette. On peut facilement être prédicateur aujourd’hui, chacun peut prêcher ; on en dénombre quatre-vingt mille en Amérique, ils étaient autant il y a vingt ans, je suppose qu’ils sont plus de cent mille maintenant ou peut-être même cent vingt mille. Si vous entrez dans la maison d’un prédicateur, vous y verrez une riche bibliothèque avec des prêches célèbres et d’autres ouvrages d’auteurs émérites ; s’il veut par exemple prêcher sur la justice, il fait le tour de la bibliothèque, il sort le livre qui traite de la justice, regarde ce qu’un tel a dit et il se montre le dimanche suivant pour prêcher sur la justice. Pourtant, même en Bulgarie on trouve de petits enfants capables de réciter parfaitement de beaux poèmes de poètes différents, quelle différence entre eux et le prédicateur ? Presqu’aucune. Si nous en venons aux chrétiens contemporains, ils liront un beau livre, s’enthousiasmeront, et après l’avoir lu ils partiront le raconter à gauche et à droite, puis ils reviendront quatre à cinq jours après, mais plus rien ne leur en est resté. N’est-ce pas la même chose que si on te nourrissait avec une poule ? Tu es fatigué, affamé, affaibli, et après avoir mangé du poulet grillé, tu dis : « Maintenant, je peux tout faire », mais vingt-quatre heures plus tard, il faut un autre poulet grillé : c’est le poulet en toi qui peut tout faire ; sans le poulet, tu ne peux rien faire. Je demande maintenant : avec tous ces livres écrits, s’il n’y avait pas de poulet grillé, comment manifesteriez-vous votre savoir, votre justice et votre sagesse ? Alors restera en vous ce désir.

Je vais vous relater une anecdote des temps antiques. Un roi est parti à la chasse et ne trouvant pas de gibier, il a fini par apercevoir un ours avec ses petits. Il a levé son arc et l’a tué. Alors les esprits de la forêt lui sont apparus en disant : « Puisque tu as tué cet ours et puisque ses enfants aussi mourront, tu te marieras et tu auras un fils avec des oreilles d’ours ». Le roi l’a pris à la légère, mais cela s’est réellement produit : il s’est marié et son premier fils a eu des oreilles d’ours. Le fils qui a hérité du trône de son père était honteux et cachait ses oreilles ; chaque barbier qui lui coupait la barbe était ensuite condamné à mort, ainsi une place de barbier auprès de ce roi n’était pas enviable car ils finissaient tous la gorge tranchée. En fin de compte, un jeune barbier beau et attirant est apparu ; il a prié le roi en ces termes : « Je ne vais jamais parler de tes oreilles, je ne vais jamais divulguer ton secret, je viendrai chaque semaine pour te raser et tu n’auras rien à craindre, mais ne m’ôte pas la vie ». Et le roi de donner son accord. Mais le barbier se tourmentait : il voulait révéler que le roi avait des oreilles d’ours sans risquer sa vie et cela le rendait malade. Il a enfin rusé en allant au champ, en creusant un trou profond et en collant sa bouche dans le trou et s’écriant : « Le roi a des oreilles d’ours ! » puis il a fermé le trou et s’est senti de nouveau léger. Mais un arbuste a poussé à cet endroit et un berger qui passait par là s’est dit : « Je vais me fabriquer un pipeau » ; lorsqu’il s’est mis à jouer, le pipeau a proclamé : « Le roi a des oreilles d’ours » ; ainsi on a entendu dans toute la cité : « Le roi a des oreilles d’ours ! » Le roi a convoqué le barbier et l’a questionné : « Tu m’avais promis de ne rien dire, mais maintenant le monde entier sait que j’ai des oreilles d’ours ! – Je n’en ai parlé à personne, je l’ai seulement crié dans un trou » a avoué le jeune barbier. Alors le roi a dit : « C’était donc la volonté de Dieu. »

Je demande maintenant : qu’est-ce qu’a gagné celui qui a dit que le roi a des oreilles d’ours ? Donc, la loi que décrète le Christ dans le monde est : Rien ne reste caché dans le monde, tout se révèle. Selon la même loi, la justice non plus ne restera pas cachée.

Maintenant tout le monde veut être juste, mais comment ? Avec nos justes d’aujourd’hui qui sont sans lumière, chacun est juste, chacun est honnête ; mais chez ce juste tu ne peux lire ni une simple lettre, ni un chapitre de l’Évangile, ni un livre potable. Tous disent à propos des justes : « Nous n’avons pas besoin de justice, que les justes aillent en haut » ; mais le jour approche où la justice se révélera comme ce sont révélées les oreilles d’ours ; ainsi d’après la loi et grâce à la lumière, la justice des justes apparaîtra au vu et au su du monde entier. Quel monde ? Le Christ dit : « Dans le Royaume de mon Père, les justes resplendiront ». Vous pouvez alors rétorquer : « En quoi nous intéresse le fait que les justes resplendiront ? » C’est très important, il ne peut y avoir d’évolution dans le monde sans lumière.

Il y a des milliards et des milliards d’années, ces Êtres dans l’Univers, les justes, sont passés auprès du Père, ont acquis cette lumière, et grâce à elle le monde voit à présent ; c’est la lumière des justes. Qui sont-ils ? Des anges lumineux, des serviteurs de Dieu qui ont resplendi. Par conséquent la lumière actuelle est un jaillissement de cette justice ; s’ils cessaient de briller, de vivre en justice, c’en serait fini de nous tous sur terre. Si vous me demandez : « Pourquoi a-t-on besoin de justice ? » Pour que les générations futures puissent vivre dans votre lumière, car la vie a besoin de lumière, de lumière qui se manifestera dans le Royaume de votre Père. Le Christ sous-entend ce monde divin, intelligent et grandiose où les justes comprennent le sens profond des choses. Vous demanderez : « Est-ce que la justice viendra ici sur terre ? » Aucune justice ne viendra sur terre. Depuis que le monde existe la terre est emplie d’injustice et d’os, et lorsque cette époque s’achèvera, elle sera pleine d’os, et tous nos contemporains y laisseront aussi leurs os. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de justice sur terre. Et nos contemporains souffrent de l’injustice, ils souffrent de l’absence de lumière.

Lorsque nous parlons de la justice, vous dites : « Je suis quelqu’un d’honnête, mon père a été un exemple de probité ». Oui, votre père a la probité propre aux gens simples ; je parle seulement de ceux qui aspirent à être disciples. Quelqu’un dit : « Est-ce que je peux être disciple du Christ ? » Tu peux être disciple du Christ, mais ta justice doit émettre de la lumière, non la lumière ordinaire du gaz et de l’électricité, mais une lumière spéciale. S’il s’agit de lumière électrique, elle est facile à produire ; si c’est du gaz, c’est encore plus facile, de la cire aussi. La lumière qui découle de la justice, c’est une essence de la lumière, donatrice de la vie, c’est une lumière porteuse de la vie. Et je vous dirai de nouveau : vous ne pouvez pas percevoir cette lumière si vous n’avez pas d’amour.

Maintenant, vous direz encore : « Tu nous as cassé les oreilles avec ton amour ! » Non, non, vous n’avez pas encore ressenti l’amour, même pas le préambule de l’amour. « Dieu est amour », c’est une science pour le futur, pour la sixième race : l’amour se manifestera à elle. Le Christ dit à un endroit : « Je me manifesterai à eux [1]». À qui ? À ceux qui sont justes et qui resplendiront dans le Royaume du Père, l’amour se manifestera à eux ; donc l’amour ne peut pas se manifester à celui qui est sans justice. Pensez-vous que votre bienaimé qui vient à vous et à qui vous tendez un piège manifestera son amour ? Jamais ! Pensez-vous que le Seigneur commettra une telle faiblesse, que le Christ commettra une telle faiblesse : se manifester à vous qui ne savez pas résister à la moindre épreuve dans le monde ? Jamais ! Les évangélistes disent : « Le Christ s’est manifesté à nous ». Pour qu’il se manifeste, le juste doit d’abord resplendir. Je sais, beaucoup parmi vous diront : « Et quand est-ce que nous resplendirons ? » À l’avenir, la loi est : lorsque vous serez justes, non pas justes au sens ordinaire du terme, la justice c’est une qualité de l’âme humaine. Chaque âme est née pour être juste et elle l’a été dès le début ; assimilez cette qualité, cet héritage qui vous est donné : être juste. Chaque âme doit être juste. Pourquoi ? Pour que la lumière divine puisse sortir d’elle ; et lorsque vous avez cette justice et cette lumière, l’amour se manifestera à vous.

Je vous demande à vous qui m’écoutez : avez-vous enfin revêtu vos plus belles tenues, robes, plumes, gants ? Quand mettez-vous les plus beaux vêtements ? N’est-ce pas à Pâques lorsque la lumière est la plus généreuse ; lorsqu’il fait noir, vous dites : « On peut se vêtir d’oripeaux ». Lorsque quelqu’un parmi vous veut être beau, intelligent, cela sous-entend qu’il doit vivre dans cette lumière divine.

Je vous donnerai maintenant deux règles sur la justice. Dans le passé lointain – c’est un conte occulte, exprimé en termes mystiques – le fils du roi des tamars, un peuple lointain dont il ne reste nulle trace aujourd’hui, est allé dans le royaume des venzes pour étudier ses sciences. En tant que fils du roi, il a réussi à intégrer l’une des écoles les plus célèbres de l’époque où l’on admettait peu de monde ; il y a fait la connaissance de la fille du roi des venzes – à cette époque filles et garçons étudiaient ensemble. Un jour, alors que tous deux discutaient – il était évident que la sympathie, l’affection, l’amour s’étaient noués entre eux d’une manière ou d’une autre – ce jeune homme s’est tourné vers cette jeune fille en lui disant : « Je vois que tu n’es pas bien disposée à mon égard, que tu ne m’aimes pas ». Vous direz : « C’est chose courante », vous dites à votre mari, à votre ami : « Tu ne m’aimes pas », c’est quelque chose de banal. Mais l’extraordinaire fut qu’à ces mots, tant de larmes coulèrent des yeux de la jeune fille qu’elle a fondu à vue d’œil jusqu’à se transformer toute entière en eau et disparaître ! Son chagrin a donc été si grand qu’elle est devenue de l’eau et a disparu dans la terre. Il a reconnu son erreur et s’est mis à pleurer ; alors un beau lys blanc a poussé à cet endroit, il s’est réjoui en disant : « Tu es une consolation pour moi, dis-moi où est allée ma bienaimée ? » Mais le lys resta muet. « Dis-moi, pourquoi restes-tu muet ? » Et le lys s’est mis à flétrir et à se dessécher jusqu’à ce qu’un feu se soit propagé et l’ait consumé.

Vous direz maintenant : « Dieu merci, nous ne faisons pas partie de ces criminels dans le monde ». Combien de fois vous dites : « Ce lys est sans voix, sans intelligence, sans discernement » ? Vous vous octroyez le droit de l’arracher, de le porter partout et de dire : « C’est une fleur ». Mais ce lys est vivant, et je vois la justice en lui qui fait resplendir tous les lys : ce sont des êtres intelligents qui savent parler, mais le fils du roi ne connaissait pas encore le langage du lys, ne connaissait pas le langage des venzes. Savez-vous ce que venze signifie ? Union avec Dieu, ou communion avec Lui, ou comme le disent les peuples orientaux … que disent-ils ? Un mot dans lequel l’âme est absorbée, plongée dans le Divin : nirvana. Quelqu’un dira : « Comment être absorbé en Dieu ? » Ce n’est pas une absorption comme vous croyez : si vous pénétrez par une belle porte dans un palais sublime, c’est une absorption, vous vous perdrez à l’intérieur, mais vous vous perdez pour pouvoir comprendre les grands secrets cachés en lui. Et l’on doit entrer dans ce monde divin pour comprendre le sens profond de la vie ; c’est le seul moyen de comprendre pourquoi on est venu sur terre.

Donc le juste ne dira jamais : « Tu ne m’aimes pas » ; le juste ne dira jamais : « Tu es fautif ». Mais vous rétorquerez : « N’est-il pas dit que le Seigneur jugera le monde ? » Aujourd’hui déjà le monde subit un jugement : si je sors le briquet pour allumer deux bougies et que l’une se met à brûler mais pas la seconde, la sentence est déjà prononcée ; je dirai : une bougie brûle, l’autre non. Pourquoi ? Il doit y avoir une raison, il se peut qu’il y ait quelque chose dans la mèche ou dans la cire elle-même, mais il y a toujours une raison. Lorsque je parle ainsi, je comprends : tous les autres peuvent être justes et resplendir, mais une âme qui ne veut pas resplendir est une âme qui lutte avec Dieu ; l’un des fils les plus célèbres d’Israël, Jacob, a mené un tel combat : en revenant chez son père, il a lutté toute la nuit avec Dieu ; enfin, celui-ci, l’inconnu, l’a frappé à la cuisse et l’a rendu infirme[2].

Maintenant, vous luttez tous avec le Seigneur, vous voulez L’obliger à vous donner tout dans ce monde, tout ce que vous voulez. Je dis : y a-t-il eu un temps où le Seigneur n’a pas donné aux humains ce qu’ils désiraient ? Non. Nous sommes les enfants les plus caractériels : depuis la nuit des temps, Dieu se sacrifie en permanence, nous vivons de Sa vie, nous sommes tous des sinécuristes, comprenez-vous, des sinécuristes ! Des milliers et des milliers de créatures donnent leur vie pour vous : les grains de blé donnent leur vie, les cerises, les noix, les poulets, les oies, les agneaux, les veaux et ainsi de suite, tout dans ce monde donne sa vie. Pour qui ? Pour ces sinécuristes qui ont un avis spécial : tout doit se sacrifier pour eux et eux ne doivent se sacrifier pour personne. Et lorsque nous faisons parfois un bien, c’est en raison d’un surplus : tu as une poule grillée, tu la conserves plusieurs jours et lorsqu’elle est faisandée, tu l’offres à quelqu’un en clamant : « Sache que je te fais un bien ! »  Tu as cent ou deux cents ouvriers qui travaillent pour toi, tu sors cent ou deux cents levas en disant : « Sachez que je suis généreux ! » Tu écris une rédaction un jour, mais combien d’enseignants ont déjà essayé de mettre ce savoir dans ta tête. Vous dites : « Passons ! » Rien n’est sorti de toi, citez-moi un seul bien que vous avez fait ? Qu’un prêtre vienne dire : « J’ai fait un bien ».

C’est une nouvelle philosophie, et donc celui qui veut être disciple du Christ doit se libérer de tous les égarements de cette ancienne culture qui a apporté toute cette débauche, qui a corrompu tous les rapports entre frères et sœurs, qui a débauché pères et mères ; le monde d’aujourd’hui est altéré, la débauche règne partout : dans l’Église, dans les écoles, dans les administrations. Et ces gens aspirent à vivre ! Non, un grand châtiment vient du monde invisible et tous reconnaîtront les justes qui resplendiront dans le Royaume de leur Père ; nous n’allons pas chasser ces gens, mais nous quitterons la terre, nous prendrons nos cliques et nos claques, et que les Égyptiens demeurent ici pour crépir leurs bâtisses ; nous quitterons cette terre d’iniquités ; c’est ainsi que nous l’avons décidé, et que ceux qui restent se débrouillent ! Vous êtes là maintenant et vous dites : « Attendez qu’on réfléchisse un peu, qu’on assure nos arrières et qu’on devienne un peu plus justes pour entrer dans le Royaume ». C’est l’enseignement du malin, comment deviendrais-tu juste, toi qui es déjà engendré par Dieu ! Tu dois sanctifier le nom de Dieu et prendre conscience que Dieu s’est sacrifié, sacrifié, sacrifié des milliards de fois à travers toutes les créatures ; tu dois t’immerger dans cette lumière et comprendre que tu ne vis pas comme il se doit : tu dois en prendre conscience.

Et le Christ dit : « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende ». Qui a des oreilles ? Seul le génie, seul le musicien à l’oreille très subtile peut entendre, lui seul peut percevoir la tonalité la plus délicate dans la musique ; et celui qui n’a pas une telle oreille ne peut rien saisir. Quelqu’un peut dire : « Notre temps n’est pas encore venu ». Je ne parle pas pour celui dont le temps n’est pas venu, mais pour celui dont le temps est venu ; et vous dont le temps est venu, ne me demandez pas de vous expliquer comment cela se fait. Comme le Christ a dit à Nicodème : « Si vous ne naissez pas de nouveau, vous ne pouvez pas entrer dans le Royaume de Dieu », et il lui a demandé : « Comment peut-on de nouveau entrer dans le ventre de sa mère ? », et le Christ lui a répondu : « Tu es un maître en Israël et tu ne sais pas des choses aussi élémentaires ? » Et moi, je vous répondrai à présent comme le Christ : comment pouvez-vous resplendir, vous les chrétiens, depuis deux mille ans, enfantés tant de fois, vous qui passez pour des orthodoxes, mais qui ne savez pas une vérité aussi élémentaire ? Les justes resplendiront dans le Royaume du Père, c’est-à-dire dans le Royaume de l’amour. De quel Père s’agit-il ? Du Père de l’amour, et c’est cet amour qui unit tout l’Univers, toutes les créatures d’un bout à l’autre, dans cette harmonie grandiose de l’amour ; et c’est Lui, le Père de l’amour, qui sacrifie sa vie pour tous : ils demeurent en Lui et Lui demeure en eux.

Je veux maintenant que ce mot justice : « Les justes resplendiront dans le Royaume de leur Père », soit pris comme maître mot en rentrant chez vous aujourd’hui. Vous me direz : J’ai déjà vu ceci et cela, la Sainte Vierge, le Christ, les saints, je sais beaucoup de choses ». Je me réjouis que vous les ayez vus, mais ce n’est pas encore l’essentiel : tu dois resplendir dans le Royaume de ton Père, tu dois toi-même voir ton Père de l’amour, et lorsque tu verras ton Père ce sera l’un des moments les plus glorieux de ta vie. Vous n’avez pas vu votre Père, vous L’avez entendu comme un écho. Ce Père que vous vous imaginez, avez-vous vu Son visage ? Lorsque vous entendrez Sa voix, un désir naîtra en vous, et vous direz : « Nous pouvons nous sacrifier aussi comme Lui » ; vous serez alors prêts à tout donner et vous ne le regretterez pas, mais vous direz : « Nous avons donné trop peu, nous aimerions vivre encore des millions d’années pour pouvoir donner plus ». C’est l’Enseignement que le Christ a prêché et qu’il prêche encore : « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende ». Que celui qui peut comprendre, comprenne cette grande vérité.

Par conséquent, la question est déjà tranchée pour le disciple qui n’a pas de lumière ni de justice, il restera ici, dans la vie ordinaire sur terre. Et alors, savez-vous ce que donnera cette vie ordinaire ? Je vais vous décrire votre futur, voici ce que sera votre future vie si vous restez ici : un jour vous vous réincarnerez sous la forme d’une mouche, l’araignée vous attrapera et vous mangera ; puis vous serez de nouveau une mouche, l’araignée vous attrapera de nouveau et vous mangera ; puis vous naîtrez dans la forme d’une brebis, le loup vous attrapera et vous mangera ; vous vous réincarnerez en tant que poule, on vous attrapera et on vous mangera ; vous deviendrez une moule, on vous sortira de l’eau et on vous cuira dans la poêle avec du riz ; vous deviendrez un escargot, on vous cuira et on vous mangera ; vous serez un poisson, on vous sortira de la mer et on vous préparera avec de la mayonnaise ; vous deviendrez un cochon, vous serez dans une porcherie, puis on fera de la charcuterie et des rôtis avec vous ! Voilà la culture contemporaine. Ainsi, toute votre vie vous serez sur le grill, toujours en train de rôtir. Et ces poules, elles sont toutes des frères à vous qui n’ont pas resplendi, tandis que si elles avaient resplendi dans le Royaume de leur Père, il n’y aurait rien eu de tel là-bas, et vous seriez libres. Si le temps n’est pas venu, la Bulgarie sera ainsi ; mais si vous resplendissez comme je vous le dis, vous vous libérerez de toutes les souffrances du malin ; ce n’est pas une philosophie de la menace, mais une réalité grandiose ; celui qui n’y croit pas, la subira.

« Alors les justes resplendiront dans le Royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. »

Maintenant la mobilisation s’achève, et comprenez que je l’arrête aujourd’hui. Sur combien de jours avait-elle été prévue ? Dix jours. Combien de jours se sont écoulés ? Deux semaines, donc la mobilisation est terminée. Celui qui s’est enrôlé pourra entrer et les autres seront mobilisés au même titre que les poules, les araignées, les loups, les mouches, ils seront mobilisés des milliers d’années, alors que celui qui s’est mobilisé dans l’amour, marchera en avant. Les portes se sont fermées, celui qui n’est pas juste le restera et celui qui est juste, le sera. Je ne veux pas dire que votre destin se décide maintenant ; si après des milliers d’années vous n’avez pas été capable de connaître Dieu, la porte vous sera fermée et vous expérimenterez de nouveau cet Enseignement pour Le connaître. Car Dieu ne peut être outragé.

Le monde actuel passera par un purgatoire, un purgatoire que l’humanité n’a encore jamais vu ; ce sera très bientôt, très bientôt ! Que tous les pécheurs le sachent et se corrigent : ce monde s’en va, tous les autres restent, les communistes ne les balaieront pas ; vient un grand balais divin qui va tout emporter, une nouvelle loi vient. Et l’apôtre Pierre dit : « Les cieux viennent dans le tonnerre alors que les éléments se fondront et la terre et ses œuvres brûleront »[3] Ainsi tout sera balayé. Cela vient d’en haut, la Russie subit déjà les conséquences de ce qui vient et tous les peuples dans le monde entier le subiront également. Dieu ne peut pas être outragé ! « Les justes resplendiront dans le Royaume de leur Père ». Il y aura un Nouveau Ciel et une Nouvelle Terre ; tout ce qui est maintenant s’en ira.

Maintenant, en vous parlant, certains se demandent si je suis sérieux. Je ne cherche pas à parler sérieusement, mais je parle parce qu’il m’est agréable de parler ; et il m’est agréable de parler parce que les justes resplendiront et que je pense à eux ; et ce qu’il adviendra du monde, je ne veux pas m’en occuper. Et comme la mobilisation est à présent terminée et que la porte s’est refermée, celui qui y est entré ne peut plus revenir en arrière et celui qui est resté dehors, ne peut plus avancer. Vous me demanderez : « Qu’adviendra-t-il de ceux qui sont restés dehors ? » Nous voulons savoir ce qu’il adviendra des justes, mais ce qu’il adviendra des pécheurs ne fait pas partie de notre programme, nous ne nous occupons pas des dettes des gens, nous nous occupons des riches ; nous avons besoin des justes parce qu’ils ont des moyens, ils ont la lumière, utilisons-la, à quoi bon s’occuper des pauvres ? Vous entretiendrez la future culture, vous ouvrirez vos portefeuilles : nous parlons d’une culture positive des justes alors que nous ne dirons mot des pécheurs. « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ». Maintenant, vous poserez la question : « Quelle est la loi occulte que nous devons assimiler ici ? » La loi occulte est celle-ci : les justes doivent resplendir et quand ce sera le cas, tout sera entre leurs mains ; s’ils ne resplendissent pas, ils n’auront aucune puissance, voilà la loi occulte. Quelqu’un dit : « Comment l’acquérir ? » En resplendissant, tu acquerras la puissance.

Ce sont les rapports que vous devez avoir avec votre Père de l’amour. N’entendez pas qu’Il soit veule, n’entendez pas l’amour comme une mollesse : l’amour est tendre sans être mou ; mou signifie instable, alors que l’amour est une puissance grandiose si inflexible qu’il ne change jamais ; l’amour est tendre.

Les souffrances s’abattent donc sur ceux qui ne peuvent pas accueillir l’amour, c’est alors que naissent les plus grandes souffrances ; tous ceux qui résistent à l’amour voient naître le feu infernal le plus effroyable pour eux, et en résistant, ils se créent eux-mêmes ce feu de tourments. Ils se tourmentent car ils n’accueillent pas l’amour, et en résistant ils se rendent encore plus malheureux ; mais en l’acceptant ils seront les plus heureux. Pour accueillir l’amour, l’être doit être juste, non comme les gens d’aujourd’hui : il doit resplendir. Quant à vous, ne vous donnez pas pour objectif de voir comment est le monde extérieur, quelle est la morale d’aujourd’hui, cette morale est en dessous de toute critique, le monde d’aujourd’hui est en dessous de toute critique.

Aujourd’hui tout le monde a peur de ce que la société actuelle dira de nous ; il ne faut pas nous exposer car on nourrirait des racontars. Que dirait-on ? Si on m’impute un crime, ce serait leur crime, le criminel voit des crimes partout, depuis vingt ans on parle contre moi en Bulgarie, on me soupçonne ; je dis : c’est vous-même qui voyez votre propre mal, pour ma part je vois le bien chez tous, j’y vois mon propre bien. Je ne veux tromper personne, et j’aimerais que vous non plus vous ne trompiez personne, qu’il y ait dans votre cœur cet amour avec lequel vous sacrifier : chacun de vos touchers, chacun de vos regards doit être une grande bénédiction, et celui qui le reçoit doit remercier Dieu d’avoir reçu quelque chose de bien de vous ; voici comment je comprends l’amour ! « Ainsi, dit-il, je veux te caresser un peu ». Pourquoi ? Parce qu’il est dévergondé, il a perdu son sel, il a côtoyé le vice, il veut entrer dans l’eau pour se laver. Lorsque tu aimes, tu ne dois pas mélanger ton eau sale avec l’autre, lorsque tu aimes, la pureté doit s’assembler avec la pureté, l’intelligence doit s’assembler avec l’intelligence : voici le Royaume de Dieu. Cela veut dire que les pécheurs et les justes ne peuvent pas vivre au même endroit, cela ne se peut pas. Celui qui aime et celui qui n’aime pas ne peuvent pas vivre au même endroit. Je vois qu’une telle personne n’a aucune affection dans son âme. Pourquoi ? Parce qu’elle ne pense qu’à elle. Tu dis : « Le Seigneur a donné ceci à ce foyer-là et rien à moi » ; tu commets un crime : le Seigneur t’a tout donné et remercie de ne pas avoir trop pour ne pas être comme un chameau surchargé ; tu n’as rien, tu n’es pas surchargé, au moins tu n’es pas surchargé ! Penses-tu que tu es quelque chose de plus que les autres lorsque tu es chargé ? Le riche est toujours chargé, chargé de beaucoup de maisons ; celui qui est chargé porte un bienfait dans ce monde uniquement s’il en est conscient.

Ainsi, ces justes doivent resplendir. Vous devez tous maintenant resplendir, ne pas songer de façon triviale au Christ et à votre appartenance à telle église, pas de façon triviale ; la question maintenant est de resplendir et lorsque vous allez resplendir, alors la future culture tirera profit de vos lumières.

J’aimerais connaître ceux qui depuis dix jours se sont enrôlés pendant la mobilisation. Avez-vous des couteaux ? Le couteau, c’est le Verbe, l’Esprit ; cet Esprit en vous sera pur : votre langue doit être en or ; j’entends une langue pétrie avec la sagesse divine qui s’exprime avec discernement, et aucun mot impur ne doit sortir de votre langue. Aucun mauvais regard de passion ou de luxure ou de cupidité ne doit sortir de vos yeux : que tout soit pur, pur ! Lorsque vous regardez quelqu’un, il doit ressentir la joie, il doit ressentir que son âme s’élève. Maintenant, la jeune fille qui regarde le jeune homme dit : « Ah, celui-ci avec ses yeux noirs me consume ! » Le jeune homme regarde la jeune fille et dit : « Ah, celle-là avec ses yeux bleus me consume ! » Tous se consument : ce n’est pas le feu des justes, c’est le feu du péché qui brûle et consume, ce sont des gens qui luttent avec Dieu. La seule puissance qui ne se soumet à aucune loi est l’amour, vous ne pouvez jamais le chasser ; vous pouvez tout faire, l’amour est une force qui ne se soumet à aucune loi, il peut toujours vous attacher, mais vous ne pouvez jamais l’attacher, quelles que soient les cordes que vous utilisiez, il est libre, il fait tout fondre : cet amour entre maintenant dans ces âmes justes pour qu’elles resplendissent.

Nous ne délaisserons pas les pécheurs, mais ils doivent se préparer. Dans le monde d’après il faut leur donner le surplus de notre travail et de notre richesse pour que ces âmes déchues resplendissent un jour ; elles ne resplendiront pas maintenant, mais dans un futur lointain, c’est ainsi que la question se pose. Donc je donne de l’espoir aussi à ceux qui sont restés, ils vont aussi resplendir, mais après avoir franchi toutes les étapes de l’initiation et après être entrés le jour où la mobilisation sera de nouveau déclarée. Maintenant, ils verront dans le monde invisible le contingent dont ils disposent : combien sont les justes en Bulgarie pour cette mobilisation ; ils savent dans le monde invisible le contingent que peuvent fournir les Bulgares, le nombre de fils qu’ils peuvent donner pour aider dans ce qui se fait ; je ne sais pas encore combien ils sont, mais s’ils sont nombreux, ce sera mis à l’actif des Bulgares, mais je ne sais pas maintenant quel est leur nombre. Il y a dans cette mobilisation des hommes et des femmes, des jeunes gens et des enfants, toutes les catégories sont représentées ; ce n’est pas comme dans le monde où seuls les jeunes sont concernés par la mobilisation. Dans cette mobilisation il y a des personnes de toutes sortes, c’est ainsi. Certains parmi vous sourient : on voit que vous vous êtes déjà enrôlés.

 « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. » Maintenant, insufflez l’amour comme un feu qui brûle constamment, ou bien ouvrez vos cœurs pour cet amour, pour l’amour divin – je ne parle pas de l’amour humain – l’amour divin est comme un feu tendre qui en entrant apporte la paix dans votre esprit, la lumière dans votre pensée, la force dans vos bras et vos jambes, et qui supprimera toutes vos infirmités et afflictions. « J’ai mal au dos, j’ai mal ailleurs… » Celui qui s’enrôle ne peut pas dire qu’il a mal quelque part, mais il dira : « Sais-tu que je suis déjà mobilisé ! » Tu souffres de rhumatisme : si tu as mal, dis : « Je suis mobilisé » ; tu as mal au ventre : dis la même chose, et toutes les maladies disparaîtront ; celui qui est mobilisé ne connaît pas la maladie !

« Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. » La justice, c’est le socle sur lequel l’amour se manifestera à l’avenir et éclairera les âmes humaines. Ainsi, dans cette justice dans laquelle vous entrez, unissez tous votre lumière tels les rayons de soleil ; ensuite, tout comme les soldats se regroupent et forment des escouades, des pelotons, des régiments, des divisions, etc. pour unir toutes leurs forces, de même, vous aussi, par la même loi, renvoyez vers ce monde la lumière mise en commun. Ce sera une bataille : quelle artillerie ! Ce sera un feu d’artillerie très dense : taka, taka, taka, rien n’en réchappera. Je souhaite que tous, hommes et femmes, vous soyez courageux et intrépides ; celui qui est juste et qui resplendit une fois devient immortel et invulnérable aux projectiles : même s’il en reçoit une centaine, il sera indemne.

Je vous donnerai un exemple qui s’est passé à l’étranger. Deux amis, un avocat et un médecin émérite discutent, et ce dernier dit à son ami : « Je suis courageux, je n’ai peur de rien, j’ai deux révolvers ; celui qui veut avoir affaire à moi, je lui tire une balle ». Ils descendent à l’hôtel. Son ami, l’avocat, plus malin, vide les chargeurs des revolvers et les remet sous l’oreiller du médecin ; quant à lui, il revêt dans la nuit une cape blanche et apparaît devant son ami : le médecin sort le révolver et crie : « Ne bouge pas, qui est là ? » et il tire une balle, mais l’avocat met la main dans sa poche, sort une balle et la jette vers le lit, puis avance d’un pas ; le médecin crie : « Ne bouge pas ! » et tire une deuxième balle – et ainsi de suite jusqu’à ce que toutes les balles soient tirées ; son ami les a toutes renvoyées et le médecin est mort d’épouvanter ; lorsque l’avocat s’est approché il a vu que son ami avait trépassé de peur.

C’est la situation du juste. On lui tire une balle, il l’attrape et la renvoie, alors que celui qui a tiré meurt d’épouvante. Les balles ne nous atteignent pas ! Nous n’avons pas peur de la cartouche du diable : ces cartouches visent ceux qui les tirent, pas nous.

Ainsi, mémorisez le verset : « Alors les justes resplendiront dans le Royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. » C’est la Bonne Nouvelle du Christ qui vous parle à présent, c’est Son enseignement. Ce Christ n’est pas d’obédience orthodoxe ni évangélique, ce Christ est Un dans le monde. Qu’il n’y ait aucun équivoque : c’est le Christ de l’amour, de l’amour manifesté dans la justice qui resplendit dans ceux qui l’aiment.

Sofia, 23 octobre 1921

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