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1921_01_02 Les deux grandes lois


Ani
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Les deux grandes lois

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur,

et de toute ton âme, et de toute ta pensée.

Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

Matthieu 22 :37, 39

« Que votre cœur ne se trouble point.

Croyez en Dieu, et croyez en moi. »

Jean 14 :1,2

Je vous parlerai des deux grandes lois sur lesquelles repose la vie de l’homme. Lorsqu’on a interrogé le Christ à ce sujet, il a exprimé ces deux grandes lois par les commandements suivants : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée ; et tu aimeras ton prochain comme ta propre âme »

Il est dit dans les Écritures : « Dieu est Amour ». Nous demandons souvent : « Aimes-tu Dieu, crois-tu en Dieu ? » Croire en Dieu est bien conforme au second verset (Jean 14 :1,2), mais lorsque tu dis : « Aimes-tu Dieu ? », ce n’est plus conforme à ce verset. Vous qualifiez quelqu’un d’honnête : c’est une croyance. La croyance est en rapport avec la vie actuelle, donc ce qui donne du sens à la vie de l’homme est la bonne compréhension de la vraie vie. Jeunes et vieux veulent donner du sens à leur vie ; tous veulent perpétuer cette vie, être heureux et intelligents. Nous devons être intelligents comme les ingénieurs et les techniciens qui calculent l’emplacement d’une nouvelle route, sinon elle ne sera pas bien construite ; les gens du monde savent très bien calculer leurs affaires.

La foi seule n’est pas suffisante, elle représente un tiers de la vérité ; l’espérance représente également un tiers de la vérité et l’amour, un tiers de la vérité. Lorsque vous additionnez les trois, vous obtenez l’entière vérité. L’espérance est pour le monde actuel, elle nous inspire. Tout le monde ne vit que pour manger, pour faire fructifier sa fortune et pour se prémunir. Si les gens pensaient de façon plus idéaliste, le monde serait tout autre. Les gens ordinaires disent que ce qu’ils voient est le réel, l’espérance. La foi représente le contenu des choses.

Je répartis le monde réel en trois catégories. D’abord un monde qui change et qui évolue, c’est le monde physique, le plan physique. Puisqu’il change et évolue, il ne reste pas le même. Si par exemple un criminel est entré dans la catégorie des gens honnêtes et respectables où il ne change ni n’évolue, il ne sera plus comme il a été avant. La deuxième catégorie est le monde qui ne change pas, mais qui évolue, c’est le monde angélique. Par exemple le grain de blé planté ne change pas, mais il évolue ; les morts n’ont pas disparu, et si nous entrons dans le monde spirituel nous les retrouvons. La troisième catégorie est un monde qui ne change pas et n’évolue pas, c’est le monde divin : il est une fondation sur laquelle tout est bâti. Vous avez par exemple une bouteille vide, elle est réelle par la forme mais non par le contenu ; si la même bouteille est pleine, elle est réelle par la forme et par le contenu, vous avez ici des conditions qui ne changent pas et n’évoluent pas, c’est-à-dire elles sont réelles par la force des choses.

Tout dans votre vie est boiteux à cause de votre mauvaise compréhension et du fait de l’application erronée des lois de la nature et de Dieu. Ces grandes lois doivent s’appliquer à tous nos sentiments et à tous nos désirs. Vous avez assisté à un concert et vous voyez jouer un virtuose : le bon musicien joue selon des règles strictes de mouvement de l’archet, des sons, etc. L’homme de bien est un virtuose dans la vie. Les Bulgares disent : « Un violoniste ne prend pas soin de son foyer » ; au contraire, le violoniste prend soin de son foyer. Son violon doit être en son sein, ce qui veut dire qu’il a une harmonie dans son existence intérieure et sa vie émet une sublime mélodie. Beaucoup disent qu’il ne nous faut pas faire de musique ; je dis que chacun doit savoir jouer de la musique ! Je vous demande si on se réjouit dans une maison d’entendre la voix du bébé lorsque la mère le met au monde ? Oui. Si cette voix ne s’exprime pas, on ne se réjouit pas : « Il ne durera pas ce gamin, dit-on ».

Je veux maintenant vous emmener vers la grande idée de l’amour. L’amour ne doit pas être compris comme nos contemporains le comprennent, l’amour ne doit pas être seulement un sentiment plaisant, une attirance. L’amour dont on parle actuellement n’est pas le véritable amour. Il peut être comparé à l’amour entre deux camarades qui voyageaient en forêt, et où l’un affirmait sans cesse être prêt à se sacrifier pour son camarade en toute circonstance. Lorsqu’ils ont croisé un ours, celui qui exprimait son empressement à se sacrifier pour l’autre, a aussitôt grimpé au sommet de l’arbre le plus proche. L’autre, terrorisé, s’est couché à terre ; l’ours est venu à lui, l’a reniflé, puis a effleuré sa tête, son oreille et il est reparti. Son camarade est descendu de l’arbre et a demandé : « Que te chuchotait l’ours à l’oreille ? – Il m’a dit de ne plus partir en forêt avec un ami comme toi. »

Nous avons ici de l’amour seulement en forme, c’est-à-dire une bouteille sans contenu. Ce camarade aurait dû rester en bas et se sacrifier pour son ami au lieu de s’enfuir et de grimper à l’arbre.

         Si vous mettez quelqu’un en résidence forcée dans un sous-sol, pensez-vous qu’il sera content ? Il y a une anecdote au sujet d’une réunion d’animaux : lorsque le loriot leur a proposé de faire la paix et de se réconcilier avec les humains, ils ont vu passer un homme. Le loup a dit aux autres : « Regardez ce qu’il a autour du cou ! » On lui a répondu : « De la peau de loup ». Le loup a rétorqué : « Je refuse de me réconcilier avec l’homme ». Puis est passée une femme et le renard a dit : « Regardez ce que cette dame a autour du cou ! » On lui a dit : « Une peau de renard ». Le renard aussi a renoncé à se réconcilier avec les humains par manque de confiance. Les oiseaux quant à eux ont dit : « Regardez les chapeaux de ces dames, ne sont-ils pas ornés de nos plumes et de nos queues ? » Le monde des humains exige de baigner constamment dans les rayons de l’amour divin, prêt au sacrifice.

         Tout le monde ne pense qu’à manger. Les animaux sont plus intelligents, ils ne restent pas quatre heures dans la cuisine pour leur bienaimé. La femme cuisine pour son mari et il la roue de coups en retour et la chasse. Pourquoi ? La femme ne doit pas hacher de viande et d’oignons pour son mari (comprenez-moi au sens large du terme). Les choses doivent être éprouvées ; chaque chose qui ne peut pas être éprouvée ni appliquée n’est pas utile.

Le Christ s’arrête sur ces deux lois. Il est dit dans la première : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur ». Le cœur en soi est déjà un monde très vaste : tant que le cœur humain a une irrigation correcte, tant qu’il ressent normalement, il est en ordre, ce qui signifie qu’il a la vie ; si le cœur cesse de fonctionner, la mort survient. Lorsque les sentiments humains cessent de fonctionner, l’être humain est mort dans le monde spirituel ; je dis, le cœur de cet individu est mortifié. Le cœur doit être exposé à l’amour divin. Aimer le Seigneur n’est pas donner, mais prendre, et pour prendre du Seigneur, nous devons L’aimer. C’est uniquement par l’amour que nous devons prendre quelque chose de quelqu’un. Y a-t-il un seul cas où deux personnes s’unissent sans amour entre elles : un homme et une femme, un marchand et un autre marchand ou n’importe quels autres associés ? Dieu n’est pas un exemple mais une nécessité : sans amour envers Lui nous ne pouvons rien recevoir.

Ce n’est pas la peine de démontrer si le Seigneur existe ou non. Pourquoi devons-nous aimer ? C’est uniquement grâce à l’amour que tu peux extraire les sucs qui sont bénéfiques pour toi. Si nous déclarons ne pas avoir besoin de Dieu, avec quoi Le remplacerons-nous ? Si nous devons nous soumettre aux magistrats, aux avocats et autres hommes de loi, ne devons-nous pas obéir à Celui qui nous a créés ? Si tu obéis à ceux qui ne t’ont rien donné, alors je demande : pourquoi n’obéis-tu pas à Dieu qui t’a tout donné ? Si tu ne le veux pas, c’est alors la loi de la nécessité qui t’obligera à obéir au Seigneur. Si quelqu’un, resté enfermé dans une pièce sombre tombe malade, qui est responsable de sa maladie ? Exposez-le au soleil et il guérira ; tout doit être exposé au soleil, dans la nature vivante où est la vie.

Nos contemporains demandent où est le Seigneur. Le Christ parle d’un Dieu qui est très bien décrit. Un enfant qu’on cherche à molester vient d’abord se réfugier auprès de son père, de sa mère, de son frère et s’ils ne sont pas là et ne peuvent pas l’aider, alors il s’écrit : « Oh, Mon Dieu ! » ce qui signifie : aime les humains et sacrifie-toi pour eux. L’amour est nécessaire pour que les sources d’eau nécessaires aux plantes ne gèlent pas. Il ne faut pas beaucoup parler sur l’amour : ceux qui en parlent beaucoup, aiment peu, et ceux qui promettent beaucoup, donnent peu.

Le Christ continue en disant : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de toute ta pensée ». La pensée est un feu, il faut l’attiser. C’est uniquement le cœur qui incite l’homme à penser : lorsque le cœur s’engage, la pensée s’engage aussi. Si quelqu’un dit que tu n’as pas besoin de cœur, il ne voit que la moitié de la vie. La pensée crée les formes, elle est une lumière nécessaire pour la vie avec laquelle nous régulons nos actes. Nos pensées et nos sentiments ne peuvent rien les uns sans les autres, le cœur et l’intelligence doivent être unis. Et l’intelligence doit puiser des forces du même soleil qui réchauffe le cœur. À quoi reconnaît-on l’homme intelligent ? Il se reconnaît à ce qu’il corrige ses erreurs et met de l’ordre. À quoi reconnaît-on la bonne mère ? Ses enfants sont toujours bien nourris (mais pas trop) et bien habillés. Ce type de pères et de mères ont de l’intelligence. Il en est de même pour une société : dans chaque société où les gens sont nourris et habillés il y a de l’ordre et ses membres vont bien ; l’inverse est signe de pénurie. Dans ce cas il faut produire. Entre nous et la nature vivante il y a des rapports étroits : nous devons travailler lorsque cela est requis.

Notre vie est déterminée depuis longtemps, nous n’avons pas à l’organiser maintenant. Un monsieur de Varna, libéré du front en 1917 a réussi à gagner cinquante-cinq mille levas. Un jour il a souhaité que la guerre se prolonge huit ans de plus pour qu’il puisse gagner plusieurs fois encore cinquante-cinq mille levas, mais le même soir ce monsieur est mort. Il avait transgressé la loi de la conscience. Chacun doit aller profondément dans son cœur et dans son âme pour extraire cette particule divine, ces valeurs et ces sentiments que Dieu y a déposés, c’est la seule façon de trouver du sens à sa vie. Nos contemporains ont des infirmités et ils veulent régler tout seuls leur vie. Deux frères se disputent et se détestent lors du partage de l’héritage ; comment se rétablira l’amour entre eux ? Lorsque l’erreur sera corrigée, lorsque chacun recevra ce qu’il mérite. Rendez ce qui a été pris illégalement et l’amour reviendra : voilà le principe divin.

L’amour veut que toutes nos erreurs soient réparées. Lorsque j’ai un pain, pourquoi ne pas donner la moitié à quelqu’un d’autre qui est affamé, sans quoi il me frappera et me le prendra tout entier ; si j’étais intelligent j’éviterais de rester affamé moi-même. C’est pourquoi le Christ dit : « Donnez votre chemise », et le Seigneur dit : « Donnez la moitié de votre fortune pour ne pas être dépossédés entièrement ». La richesse abîme l’amour. Quelqu’un attend d’être riche pour vivre, mais c’est l’inverse qui se produit. Ce n’est pas l’argent qui rend heureux dans le monde, mais l’intelligence éclairée et le cœur vertueux : c’est cela être riche. Si tu n’as pas d’intelligence et de cœur, tu n’es qu’un âne bâté ! Si cet âne passe dix jours à transporter de l’or d’un endroit à un autre, je demande : cet âne est-il riche ou non ? Non, il porte la richesse de son maître. Par richesse j’entends ce qui peut améliorer notre existence, notre situation. Donc le présent est ce qui peut redresser notre vie future. Beaucoup veulent assurer leur avenir : c’est ce que vous faites maintenant qui décide de votre sort demain. Et c’est dans le passé qu’est résolue votre vie actuelle, et comme vous ne l’avez pas bien résolue vous souffrez à présent.

Puis, le Christ dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Je demande : peux-tu faire cela pour l’amour de Dieu ? C’est la deuxième loi : l’homme doit aimer les animaux, les plantes et tout ce qui nous accompagne. Si une fourmi vous croise, laissez la passer. Mais vous direz : « Nous serons en retard ». Et jusqu’à maintenant, en étant pressés, qu’avez-vous fait de mieux ? Votre vie n’est-elle pas toujours aussi peu rangée ? D’ailleurs, dites-moi qui a réussi dans ce monde ? Très peu de gens. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas laissé passer la fourmi qu’ils ont croisée. Les évêques, les curés, les rois, et les riches sont tous au cimetière, tout le monde a fait faillite. Ils n’ont pas arrangé leur vie jusque-là, et à l’avenir ce sera le cas uniquement s’ils se conforment à la loi de l’amour. Chaque vie doit être à sa place. La deuxième loi est bénéfique pour notre âme.

Un pauvre en Autriche a voulu partir en Amérique, et comme il n’en avait pas les moyens, il a demandé mille couronnes à un banquier. Celui-ci s’est dit dans son for intérieur : « J’ai aidé beaucoup de personnes, j’ai prêté de l’argent même si on ne me l’a pas rendu, je vais donner tout de même mille couronnes à ce misérable ». Le pauvre a pris l’argent et il est parti en Amérique. Quelque temps après le banquier a perdu toute sa fortune. Quinze ans plus tard l’ancien pauvre est revenu en Autriche avec une grosse fortune, il a recherché le banquier et l’a trouvé dans un triste état ; au lieu des mille couronnes prêtées, il lui a rendu quinze mille couronnes. La loi divine dit : tout bien fait au nom de l’amour ne s’oublie jamais. Le bien engendre le bien et le mal engendre le mal. C’est la loi du bien envers son prochain.

Je vous recommande la méthode suivante : vous êtes malades, sans appétit, en proie aux insomnies, vous appelez des docteurs, vous les payez, mais sans résultat ; je vous dis : « Sortez dehors au soleil, allez-y et ne me demandez pas pourquoi ». On demande souvent où est le Seigneur. Lorsque vous sortirez dehors au soleil, vous vous sentirez un peu mieux le premier jour, encore mieux le deuxième jour, et un mois ou deux après vous serez définitivement guéri. Les gens se soignent chez les médecins. L’un donne soixante mille levas pour des traitements et il succombe, un autre donne dix mille levas au médecin, mais meurt aussi. Je ne vous dis pas de ne pas allez chez le médecin, tout un chacun a besoin de la médecine, mais trouvez le véritable médecin et allez chez lui. Pour ce conseil que je vous donne, je ne veux pas d’honoraires ; le soleil vous guérit, est-ce que le Seigneur Dieu prend de l’argent pour cette guérison ?

Un hodja est allé aux bains, et comme il n’avait pas d’argent pour payer en sortant, une fois rhabillé, il a dit au préposé à la caisse : « Merci, ce bain était excellent ». Mais l’autre lui a demandé de payer au lieu de remercier. Le hodja qui n’avait pas un sou, a imploré le Seigneur de démolir les bains pour qu’il puisse partir sans payer. Alors, un brouhaha s’est élevé de l’intérieur, le caissier est entré pour voir ce qui se passait, et le hodja en a profité pour se faire la belle sans payer. Il faut toujours payer pour un bain dans le monde, c’est une loi sur le plan physique. Mais dans le monde divin ce n’est pas ainsi : là c’est tout le contraire, on ne te prend pas d’argent et on te chassera si tu veux payer ; on te dira : « Vas-y, reprends un autre bain ». Si un enseignement demande qu’on soit rétribué pour chaque bien que nous faisons, ce n’est pas un enseignement nouveau : vous avez pris gracieusement, donnez gracieusement.

L’âme est un jardin avec les plus belles fleurs et les arbres fruitiers nécessaires à la vie : ils portent les fruits qui nous sont nécessaires. Lorsqu’il y a de bons fruits dans notre vie, nous ne sommes pas exposés au péril. L’âme vivante n’est pas séparée de l’être humain, mais elle englobe l’intelligence et le cœur. L’intelligence et le cœur sont des serviteurs de l’âme, ses domestiques : l’intelligence est le domestique, le cœur est la domestique, l’âme est la maîtresse. Lorsque l’âme ne prend pas soin de ses domestiques, ils s’insurgent. L’âme est un monde grandiose et lorsque vous sortirez de ce monde, vous entrerez dans un autre monde, celui des plus grandes âmes, dans le monde sublime où vous êtes entourés du Grand amour.

Le Christ dit : « Aimez votre prochain comme vous-mêmes ». Si nous n’appliquons pas la première loi, aimer Dieu, nous ne pouvons pas appliquer la seconde, aimer son prochain. Est-ce qu’une mère qui n’est pas bien portante peut procréer et élever des enfants bien portants ? Jamais. Nous devons être bien portants à tout point de vue : spirituel, mental et physique. La nourriture, au sens large, est une condition essentielle pour récolter de bons fruits lorsque nous sommes en bonne santé. La vie que nous passerons sur terre sera déterminée par la nourriture donnée à notre intelligence, notre cœur et notre âme. Toutes les maladies de l’intelligence, du cœur et de l’âme sont le résultat d’une mauvaise nourriture. L’estomac et l’âme tombent malades à cause d’une mauvaise nourriture. Toutes les maladies viennent de notre intelligence et de notre cœur : le mauvais cœur donne de mauvaises passions, la mauvaise intelligence donne de mauvaises pensées. La neurasthénie est le résultat d’un manque de lumière dans l’intelligence ; la haine est le résultat d’un manque d’amour dans le cœur. Riche est celui qui aime, misérable est celui qui hait.

Le Christ dit : « Bienheureux les simples d’esprit », riches en esprit mais pauvres en mal. Seuls les misérables haïssent, alors que j’appelle riches ceux qui aiment. Il y a des riches, mais en quoi ? Riches en mal : que Dieu te préserve d’un riche en crimes et en péchés. Le riche en péchés est pauvre en vertus, le riche en bonnes pensées et en bons sentiments est le véritable riche, il n’est jamais dans les privations matérielles.

« Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée ; et tu aimeras ton prochain comme toi-même », ces deux lois sont les principes essentiels dans la vie, sans lesquels elle ne peut se redresser. Chacun doit se demander : « Suis-je riche en pensée, en cœur, en âme ? » Le riche en pensée fait de bonnes choses, le riche en cœur fait de bonnes choses, le riche en âme fait de bonnes choses.

Nous laisserons pour plus tard la question de l’existence ou non du Seigneur. Ceux qui se demandent s’il existe ou non un Seigneur sont semblables à ces trois Bulgares qui avaient une poule grillée, mais comme ils n’arrivaient pas à se la partager, ils ont décidé de se coucher et de laisser la poule à celui des trois qui ferait le rêve le plus effrayant. Le lendemain matin ils se sont levés et ont commencé à se raconter leurs rêves. Le premier a dit : « J’ai rêvé que je descendais par des abîmes de plus en plus insondables jusqu’au centre de la terre ». Le deuxième a dit : « J’ai rêvé que je montais vers le ciel de plus en plus haut jusqu’à la Lune ». Le troisième a dit : « Etant donné que l’un de vous est descendu jusqu’au centre de la terre et que l’autre est monté jusqu’à la Lune, j’ai rêvé que vous ne reviendriez plus, alors je me suis levé et j’ai mangé la poule ! » Nos réflexions doivent porter sur la façon d’améliorer notre vie. Le Christ dit : « Lorsque nous organiserons notre vie selon le programme divin de l’intelligence, du cœur et de l’âme, nous serons heureux sur terre ».

Certains se demandent s’ils ont été déjà sur terre auparavant. Pour ces personnes, je donne l’exemple suivant : il y avait dans un village un prénommé Stoyan qui est parti un jour avec son âne en ville dans l’idée de le vendre. À cinq kilomètres de là, surpris par la nuit, il s’est allongé sur le sol avec la bride de l’âne attachée à sa main. Des enfants venus de la ville ont enlevé la bride et emmené l’âne. Stoyan s’est réveillé et il a constaté l’absence de l’âne, il s’est mis à se frotter les yeux, il a regardé de nouveau, mais l’âne n’apparaissait toujours pas. Il s’est dit alors : « Si je suis Stoyan, j’ai perdu un âne ; si je ne suis pas Stoyan, j’ai gagné une bride ». Ce n’est pas la bride qui est réelle, mais l’âne. Voici une preuve de la réincarnation : vous devez gagner l’âne, pas seulement tenir la bride, c’est alors seulement qu’on saura s’expliquer d’où on vient ... L’âne c’est l’intelligence, quant à la bride …

Maintenant les gens sont un peu enivrés ; lorsque la nature les corrigera, ils reprendront leurs esprits, reviendront à eux et reconnaîtront d’où ils viennent ; on leur prouvera qu’ils se réincarnent lorsque la nature leur donnera une bonne correction. Maintenant notre intelligence et notre cœur sont un peu de travers et lorsque le médecin viendra et donnera des coups, les humains se redresseront – comme le médecin allemand qui remettait en place les mâchoires tordues de son patient par des gifles et des coups. La question n’est pas de savoir s’il y a un Seigneur au ciel ou sur terre, mais s’il y a de l’amour dans le cœur, la pensée et l’âme.

Le Christ dit à ses élèves : « Vous vous libérerez de l’enseignement du mensonge et des ténèbres pour embrasser l’enseignement de la lumière ». Si un enseignement est juste, l’âme et les pensées sont lumineuses et le cœur est tonique et ardent. Chaque enseignement qui vous donne un élan dans la vie est bon. Et nous devons maintenant vivre comme des êtres pleinement conscients. Quelqu’un vieillit et commence à penser à la mort, il laisse de l’argent pour être enterré. Le Christ donne du sens à cette vie, il dit : « Vivez bien ». À partir du fruit des pensées et des sentiments nous connaîtrons quelle a été la vie.

Lorsque vous êtes malheureux, neurasthéniques, maladifs, mécontents, etc., cherchez en quoi vous avez porté atteinte à l’amour, renouvelez-le et vous serez rétablis. C’est le Nouvel enseignement que je vous prône. Essayez tous les enseignements dans le monde, et enfin essayez celui-ci. Le Nouvel enseignement veut donner du sens à la vie, c’est l’Enseignement par lequel on parle, on agit et on travaille, c’est l’Enseignement des expériences, des actes et des observations. Tu veux vivre certaines choses, alors imagine que nous sommes tous les deux au fond de l’océan et que tu as sur le dos quatre-vingts kilos d’or ; je te raconte que là-haut, au-dessus de la surface de l’océan, il y a de la lumière et tu veux aller vers elle, mais le sac d’or sur le dos te maintient au fond et tu ne peux pas t’élever vers la surface. Tant que vous n’enlevez pas ce sac d’or de votre dos, je ne peux pas vous emmener à la surface de l’océan et vous ne verrez pas la lumière du soleil, vous ne ressentirez pas la chaleur du soleil et vous ne recevrez pas ses bienfaits.

Ce n’est pas la richesse et le côté matériel qui vous rendront heureux. Je vous donnerai un autre exemple : lors du dernier couronnement en Angleterre, un Anglais est parti d’Amérique vers l’Angleterre avec trois cent soixante-cinq millions pour participer aux célébrations. En chemin, il a calculé que cette somme ne lui suffirait pas pour ses dépenses, il s’est alors jeté dans l’océan et s’est noyé. Cet individu n’était pas fou.

Vous trouverez en vous la vérité de la vie. Nous pouvons revenir auprès de Dieu uniquement lorsque nous ouvrirons tout notre cœur, notre pensée et notre âme, et lorsque nous utiliserons toute notre force pour le bien ; ils doivent s’ouvrir, sinon nous serons malheureux. La chose la plus substantielle, la plus grande force au monde est l’amour. Ce qui donne du sens à la vie est l’amour divin, il n’y a rien de plus précieux que lui : riches et pauvres aspirent à l’amour. Tout le monde soupire amèrement d’avoir perdu l’amour. C’est la plus grande richesse des mères, des pères, des maîtres et des serviteurs, des enseignants et des élèves, des frères et des sœurs. Il s’acquiert uniquement en franchissant six portes, les six façons dont quatre sont pour Dieu et deux pour nous. Il s’acquiert lorsque nous ouvrons notre cœur, notre pensée, notre âme et notre force : ce sont quatre principes qui nous mènent à Dieu ; et aussi lorsque nous aimons Dieu et lorsque nous aimons notre prochain comme nous-mêmes. Si nous restons passifs, nous ne l’acquerrons pas, mais si nous devenons actifs, virils, Dieu dit : « Je vais demeurer en eux et je serai leur Père, je serai leur Maître ».

Il faut de la pureté, de la vérité et de la sincérité. Vous pouvez quitter le monde, devenir moine, roi ou quelqu’un autre, mais si vous n’avez pas l’amour, vous ne pourrez pas être heureux. Partout, les gens sont maintenant ligotés par le mensonge. Non, le marchand doit faire sa publicité selon ces deux lois : l’emballage doit être conforme au contenu et vice versa, pour ne pas faire passer un tissu pour pure laine s’il est à moitié en coton. L’amour doit être identique en forme et en contenu. Un paysan a vendu une boîte de beurre frais à un fonctionnaire de Sofia ; le fonctionnaire l’a ramené chez lui et s’est vanté devant sa femme pour ce beurre d’excellente qualité, mais il a été surpris de voir qu’il y avait très peu de beurre sur le dessus et que tout le reste était de la terre. L’amour ne tolère pas ce type de transactions.

Nous devons aimer tout le monde. Ce n’est pas honteux d’aimer selon l’amour divin. Une femme qui aime un seul homme commet une erreur : elle doit aimer tous les hommes ; un homme qui aime une seule femme commet une erreur : il doit aimer toutes les femmes. Un crime est commis seulement entre un homme et une femme dans le secret : entre une femme et beaucoup d’hommes et entre un homme et beaucoup de femmes il n’y a pas de crime car l’amour est manifeste. Tous les humains sont nos sœurs et nos frères, et ils sont aussi frères et sœurs entre eux. On cherche Dieu aux cieux, mais c’est dans la vie consciente qu’Il se trouve. Là où il y a de la mort, il n’y a pas de Seigneur ; là où il y a de la vie, là est le Seigneur. Lorsque tu vois un petit insecte se noyer, un animal en difficulté, un humain à secourir, aide-les, là est le Seigneur.

Nos péchés seront pardonnés, mais seulement avec des actes. Un criminel a tué quatre-vingt-dix-neuf personnes et est allé se confesser à un prêtre. Après la prière d’absolution, celui-ci lui a dit d’aller à un croisement de chemins, de planter un potager et de donner une pastèque à chaque voyageur pour étancher sa soif. Il lui a donné en plus un bâton sec, à moitié brûlé et lui a commandé de le planter au milieu du potager et de l’observer : le jour où il se couvrirait de feuilles vertes, ses péchés seraient pardonnés. Le pécheur est parti planter un verger, il a mis en terre le bâton brûlé et il s’est mis à donner des pastèque bien mûres à chaque voyageur. Dix ans de suite il a œuvré ainsi pour l’absolution de ses péchés, mais aucune feuille verte n’apparaissait sur le bâton. Un jour un cavalier est passé à côté du verger sans s’arrêter pour prendre une pastèque, malgré l’insistance du jardinier, car il était très pressé. Alors le jardinier s’est dit : « Je suis resté ici dix ans, j’ai distribué des pastèques et tous les voyageurs en ont mangé, mais aucune feuille verte n’a percé. De toute évidence, je ne serai pas pardonné, mais au moins je vais tuer ce voyageur qui s’oppose à mon absolution ». Il est allé dans sa cabane, il a pris son fusil, il a fait feu et a tué le voyageur. Il s’est avéré plus tard que ce cavalier était un méchant homme qui allait séparer deux jeunes qui s’aimaient sincèrement et voulaient se marier. À la grande surprise du pécheur, lorsqu’il est revenu au potager, il a vu que des feuilles vertes avaient poussé sur le bâton brûlé : il avait été pardonné. Il s’est ensuite réincarné chez ces deux jeunes en tant que leur fils ; ainsi l’intelligence et le cœur étaient liés et accordés selon la loi de l’harmonie. L’amour a sauvé le pécheur : le voyageur s’empressait d’aller commettre un crime, et le Seigneur l’a éliminé par le biais du pécheur jardinier pour qu’il reçoive l’absolution. Celui qui veut aimer son camarade comme lui-même, lui pardonnera et ne dira pas : « Quel sort funeste d’être tous les deux des esclaves ». Celui qui se sacrifie au nom de l’amour aura le cœur réjoui, la pensée limpide, l’âme anoblie, la force décuplée. Et nous serons sauvés de cette façon.

Nos contemporains meurent car ils veulent rompre la noce divine entre l’intelligence et le cœur. Il faut appliquer l’amour divin envers tous les animaux, il faut projeter notre amour envers tous nos proches. Si nous voulons nous faire une idée de Dieu, il ne faut pas oublier les principes suivants : s’il y a de l’amour, il y a Dieu ; s’il y a Dieu, il y a de l’amour ; s’il y a de l’amour, il y a la vie ; s’il y a l’amour et la vie, il y a la fortune ; s’il n’y a pas d’amour, il y a la misère. Je veux que vous vous fassiez une idée sur Dieu : Dieu et l’Amour sont un. Celui qui est riche en amour est aimé de tous, celui qui est pauvre en amour n’est aimé de personne. Celui qui a de l’amour est un éducateur. Le bien est ce qui fait s’élever deux âmes. Celui qui n’ouvre pas son cœur, ni sa pensée, ni son âme, ne peut pas être aimé des autres. Pères et mères éduquez vos enfants uniquement ainsi ! Que les maîtres éduquent ainsi leurs serviteurs et les serviteurs, leurs maîtres ; les professeurs, leurs élèves et les élèves leurs professeurs. Là où il y a de l’amour, il y a l’inspiration : la femme est inspirée lorsque l’homme l’aime ; l’homme est inspiré lorsque la femme l’aime ; la sœur est inspirée par l’amour de son frère, le frère par celui de sa sœur ; le domestique par l’amour de son maître et le maître par l’amour de son domestique ; l’élève, par l’amour du maître et le maître par l’amour de ses élèves. Que nous soyons tous inspirés à présent par cet amour qui instaurera l’harmonie dans le monde et le bien être dans la vie. Amen !

Ruse, 2 janvier, 1921

Traduit par Bojidar Borissov

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