Jump to content

1920_04_18 J’ai prié


Ani
 Share

Recommended Posts

J’ai prié

« J'ai prié tes disciples de le chasser, et ils n'ont pas pu ».

Race incrédule et perverse, répondit Jésus, jusqu'à quand

serai-je avec vous et vous supporterai-je ?

Amène ici ton fils. »[1]

Luc 9 :40-41

La Bible est un livre de contradictions car on lui attribue des interprétations diverses. Dans les temps anciens un prêtre grec ignorant a traduit le verset du slavonique : « Luc avait devancé… » ainsi : « Le Seigneur a cuit des oignons en cuisine[2] ».

« J'ai prié tes disciples de le chasser, et ils n'ont pas pu. » Donc, premièrement un père a prié les disciples, et deuxièmement ils n’ont pas pu chasser le mauvais esprit. Le Christ reproche aux disciples leur incrédulité et dit au père : « Amène ici ton fils ». Les chrétiens contemporains sont les disciples du Christ, disséminés en Bulgarie, en Europe et en Amérique qui, aujourd’hui encore, ne peuvent pas chasser le mauvais esprit. Qu’ils n’aient pas pu le faire peut être prouvé par les statistiques, mais je ne m’attarderai pas là-dessus. Si quelqu’un dit qu’il est croyant, je lui demande : « As-tu pu chasser le mauvais esprit de ta maison ? – Je n’ai pas pu. – Avez-vous chassé le mauvais esprit de l’Église ? – Nous n’avons pas pu. » C’est vrai qu’aujourd’hui le mauvais esprit n’est toujours pas chassé du monde. Les disciples du Christ rivalisaient pour être au plus près du Christ et occuper la première place. Et il y a entre les pays chrétiens actuels une compétition pour savoir lequel sera plus près du Christ : c’est la raison de la scission de l’Église en courant oriental et occidental. Et malgré cela aucun courant de l’église n’a pu chasser le mauvais esprit.

L’un des membres d’un foyer chrétien a été atteint par le typhus et, bien qu’ils soient croyants, tous ont commencé à chercher un médecin, à le prier et à dire : « Je t’en prie Monsieur le docteur, fais quelque chose pour améliorer la situation du malade ». Le médecin visite le malade chaque jour, il lui administre des médicaments, mesure la fièvre qui monte puis qui baisse, jusqu’à ce qu’il réussisse en fin de compte à chasser cet esprit loin du malade et à le guérir. Ses proches qui passent pour être chrétiens n’ont pas pu chasser le mauvais esprit du corps du malade. Les religieux ont besoin d’une connaissance positive et authentique et non d’une foi aveugle.

Certains disent : « Crois ! –  En quoi ? – En l’amour divin, en les lois divines qui gouvernent le monde. – Pourquoi croire ? – Pour te sauver toi et ton foyer. » Donc il n’y a pas de salut sans foi. La véritable foi a besoin de connaissance.

Certains religieux pensent qu’on peut être simplet, ignorant et parvenir à tout avec la foi : ce n’est pas vrai, ne vous leurrez pas. Si la foi des gens d’aujourd’hui était fondée sur la connaissance positive, les sociétés actuelles seraient à un niveau cent fois supérieur à celui d’aujourd’hui. Est-ce ainsi en réalité, peut-on appeler les peuples d’aujourd’hui cultivés ? Seul l’homme bien portant est cultivé, le malade ne peut être cultivé. On ne peut pas être bien portant tant qu’on ne raisonne pas avec droiture et qu’on ne comprend pas les grandes lois de l’existence.

On prône l’Évangile depuis deux mille ans car il a été ordonné de le faire. Les juifs et avant eux les Égyptiens ont aussi prôné le Verbe divin, mais le monde n’est pas encore arrangé jusqu’à aujourd’hui : il y a quelque chose de trompeur dans ces prêches. Comment concilier les contradictions entre l’enseignement de Moïse et celui du Christ ? Moïse dit : « Œil pour œil, dent pour dent ». Comment vous expliquerez-vous le sacrifice des juifs après chacun de leurs crimes : tu pêches, et pour l’absolution de ce pêché tu vas sacrifier un pigeon, un agneau ou un bœuf. Contrairement à Moïse, le Christ dit : « Si on te frappe un côté, tends aussi l’autre, si on te prend une chemise, donne aussi l’autre ». Moïse comme le Christ s’inspirent de Dieu, ils ont raison tous les deux, mais leur vision se contredit. Moïse prône un enseignement pour les malades, il dit : « Si tu as un abcès, tu vas le percer, tu vas le vider, tu l’enduiras d’huile d’olive et tu le panseras. » Le Christ dit : « Si tu as une blessure, tu vas enlever le bandage du haut et le bandage du bas et tu l’exposeras au soleil. » Le Christ recommande le soleil comme méthode pour se soigner. Celui qui ne comprend pas les lois demande qui des deux a raison : Moïse ou le Christ ? Les deux ont raison. Lorsqu’il n’y a pas de soleil, tu te soigneras dans ta chambre, tu panseras ta blessure avec de l’huile d’olive ou de l’oignon ; si le soleil brille, alors tu sortiras, tu enlèveras tes bandages et tu exposeras ta blessure aux rayons du soleil. Donc, l’enseignement de Moïse est pour des gens qui vivent enfermés dans leurs chambres, l’enseignement du Christ est pour les gens qui vivent dehors, dans la lumière et la chaleur du soleil. Appliquez l’enseignement du Christ, non seulement en tant qu’individus isolés, mais également en tant que sociétés.

Le monde d’aujourd’hui est plein d’infirmités et de maladies. Un abcès ne nécessite pas de prières et de Notre Père, il nécessite le scalpel : il faut l’ouvrir et le nettoyer en lui disant : « Ta place n’est pas ici ». Si tu as ingurgité de la nourriture impure et ainsi déréglé ton estomac, tu prendras un vomitif pour la rejeter ; il vaut mieux se débarrasser de cette nourriture plutôt que de la garder en toi. Dans le passé, devant les disciples du Christ, un malade possédé par un esprit impur s’est présenté, mais ils n’ont pas pu le chasser. Les médecins aussi se débrouillent mal avec un tel esprit : ils donnent au malade tantôt un médicament, tantôt un autre, et comme ils ne peuvent pas le chasser, ils laissent le malade partir de l’autre côté. Ils disent : « Le malade est mort ». Pourquoi est-il mort ? Parce que l’esprit malin en a pris possession. Pourquoi les disciples ont-ils été incapables de le chasser ? Parce qu’ils n’avaient pas assez de foi. Ce n’est pas quelque chose d’abstrait. J’identifie la foi à un courant magnétique très fort ou à une corde avec deux seaux attachés à chaque extrémité, que l’on descend dans un puits pour puiser de l’eau ; si la corde se rompt, les seaux restent au fond du puits sans ramener d’eau. Les deux seaux sont l’intelligence et le cœur de l’homme qu’on descend et qu’on remonte du puits, remplis d’eau. Si la corde se rompt, c’est-à-dire si quelque chose endommage la foi, les deux seaux, l’intelligence et le cœur restent en bas où se forment toutes les impuretés, porteuses d’infections.

Le Christ dit : « Amène ton fils ici ». Où ici ? Auprès du Christ, sur terre. Par le mot terre, je désigne la vie de douleurs. Mais le Christ n’est pas parmi les malades, il est étranger aux maladies humaines, à leurs péchés et à leurs faiblesses. Après tout cela, les humains réclament l’amour de Dieu. Que fera le jeune homme s’il voit sa bien-aimée avec quatre gros furoncles sur le visage : l’un sur le front, deux autres sur chaque côté et le quatrième sur le menton, se mariera-t-il avec elle ? Il dira : « Je reporte le mariage jusqu’à nouvel ordre ». Cela dépend des quatre furoncles. Aujourd’hui tout le monde affirme que l’heure du Royaume de Dieu n’a pas sonné. Pourquoi ? Parce que tout le monde a quatre furoncles sur son visage. « Quand le Royaume de Dieu viendra-t-il sur terre ? » Lorsque les furoncles seront éliminés.

« Deux hommes parlaient avec Lui et c’était Moïse et Élie[3]. » Donc les disciples étaient là, mais le Maître s’entretenait avec Moïse et Élie de choses importantes : de sa mort. Les gens considèrent la mort comme quelque chose de terrifiant. Lorsqu’ils entreront dans le Royaume de Dieu, ils la croiseront et elle leur demandera : « Me connaissez-vous ? – Nous te connaissons. – C’est vrai, il n’y a pas de maison que je n’ai pas déjà visitée. »

Il n’y a pas sur la terre d’éducatrice et de maîtresse plus douée que la mort. « Jusqu’à quand la mort nous rendra-t-elle visite ? Tant que vous serez ignorants, tant que vous n’accueillerez pas l’amour divin et la sagesse. Elle rentre dans une maison et emporte le père, la mère, la sœur ou le frère ; elle les emmène en carrosse de l’autre côté ; tu restes seul et tu pleures. La mort dit qu’elle emporte votre prochain vers des verts pâturages et des torrents cristallins, et le prêtre lui lit une prière d’adieu ; puis vous écrivez sur sa tombe : « Il est mort jeune, arraché par une mort impitoyable ». Ce sont des interprétations des disciples contemporains du Christ.

Je demande comment vous sortirez des contradictions de la vie. « Pourquoi les contradictions surviennent-elles ? » Parce que notre vie n’est pas arrangée comme elle devrait et n’est pas fondée sur les principes de la vie chrétienne. « Notre vie n’a pas de sens. » Elle n’a pas de sens parce que vous ne savez pas bâtir. Tu es assis et tu pries, tu te penses croyant, tu dis : « Je ne crains rien » ; demain quelque chose t’arrive, tu te mets à trembler et à fuir, tu clames : « quelle terrible affaire ». Une raison insignifiante fait perdre l’équilibre aux gens. Quelqu’un dit : « Dieu n’existe pas ». Tu as raison, Dieu n’existe pas parce qu’Il n’est pas dans ton esprit. Un autre dit : « Il n’y a pas d’ordre dans ce monde ». Tu as raison aussi car le plus grand désordre règne dans ton esprit. Deux personnes se mettent à discuter et à se convaincre l’une l’autre ; de quoi ? De ce qu’elles sont en bonne santé ! Est-ce qu’il y a du sens que le bien portant démontre aux autres qu’il est bien portant ? Est-ce que la jeune fille aux quatre furoncles peut se marier, peut-elle vous convaincre qu’elle est bien portante ? Tant que les furoncles sont sur son visage, elle ne peut pas parler de santé ; lorsque les furoncles disparaîtront, elle sera bien portante et pourra se marier.

« Amène ton fils ici. » Avez-vous amené votre fils auprès du Christ ? « Ce n’est pas la peine. » Y a-t-il la paix dans votre maison ? J’aimerais entrer dans une maison et voir la mère, le père, le fils et la fille vivre gais et joyeux, j’aimerais les voir en bonne santé et pleins de joie. Qu’est-ce que je vois en réalité ? Quelle que soit la maison où je vais, je vois tout le monde penché sur des livres de médecine, à fouiller chaque page et à chercher un moyen de se soigner ; ils se questionnent comment guérir telle maladie ou telle autre. En feuilletant les livres, ils s’arrêtent sur la dernière découverte des savants qui ont trouvé un sérum contre telle maladie ; ils se disent : « Appelons un médecin pour nous injecter un peu de ce sérum dans le sang ». Le médecin vient et administre le sérum, mais l’esprit ne quitte pas le malade, il dit : « Je ne cède pas devant des petites grenades, il me faut des grenades lourdes et puissantes ». Pourquoi les disciples du Christ n’ont pas pu chasser le mauvais esprit ? Le Christ dit : « Ces créatures malignes ne sortent pas sauf par le jeûne et la prière ». Les chrétiens ont jeûné et jeûnent encore, mais ils doivent pénétrer le sens intérieur de ce mot pour comprendre ce qu’est le jeûne. Par jeûne nous désignons une vie nouvelle, un renouvellement de l’organisme ; par prière nous comprenons une communion, une union avec Dieu. Le Christ dit : « L’esprit malin sortira de l’homme lorsque l’homme, comme la fleur, dirigera le bouton de sa vie vers les rayons du soleil jusqu’à l’éclosion». La lumière du soleil chasse tous les esprits malins. Maintenant les gens jeûnent et prient, mais l’esprit malin ne les quitte pas. Pourquoi ne sort-il pas ? Parce que les humains ont une compréhension erronée de la vie. Ne peut fleurir que celui qui s’est donné pour objectif de trouver le sens grandiose de la vie. Un élan sublime se cache dans l’épanouissement de la fleur.

Une nouvelle compréhension est nécessaire à tous. Qu’est-ce que comprend le prêtre ? Quoi qu’on lui dise, il a en tête les croyants. L’enseignant a en tête les élèves, le magistrat, les accusés, la mère, ses enfants, en un mot chacun n’entend que ce qui lui est proche. La mère dit : « Que je donne naissance à un petit enfant » ; elle enfantera, mais cinq ou six ans plus tard l’enfant meurt : qu’a-t-elle compris de cet enfant ? Un jour la mère aussi meurt ; tu dis : « Il y a un autre monde et ils vont continuer là leur vie commune. – L’as-tu vérifié ? – Je ne l’ai pas vérifié, mais c’est écrit ainsi dans les livres. » Quel est ton vécu, es-tu allé de l’autre côté ? Donc, nous acceptons l’autre monde par la confiance. C’est bien aussi, mais c’est encore mieux d’y entrer, d’avoir un vécu. Du point de vue divin l’être humain est une petite créature qui ne pense qu’à boire et à manger ; dès qu’il a bu et mangé il est dans de bonnes dispositions. Lorsque le mari rentre fatigué et indisposé de son travail, sa femme lui prépare un repas savoureux et bien cuisiné qui le remet dans de bonnes dispositions ; elle lui dit : « Vois-tu la puissance magique que recèle la nourriture ! »

Un jeune homme est allé chercher du travail dans un ministère. Les fonctionnaires dont dépendait son embauche la retardaient continuellement. Le temps passait et il allait et revenait du ministère sans résultat. Un jour un des fonctionnaires du ministère l’a interpelé : « Monsieur, toi qui es un homme du peuple, ne sais-tu pas ce que fait le cocher lorsque sa voiture s’arrête ? Il prend de l’huile, il enduit les essieux des roues et la voiture repart. Ici aussi il faut de l’huile, sans huile rien ne fonctionne ». Tu dis : « Je ne veux pas donner de pots de vins ! » Pourquoi corromps-tu alors ton estomac et tes intestins avec de l’huile, de l’agneau et du poulet ? Il n’y a personne sur terre qui ne soit corrompu, il n’y a personne qui vive selon l’enseignement du Christ.

Je ne juge personne, mais je dis que vous êtes en retard. Aujourd’hui, on prône un enseignement plus élevé que celui du Christ. Vous direz que c’est un leurre. Ce n’est pas un leurre, le Christ lui-même dit : « Il y a encore beaucoup de choses à vous révéler, mais vous n’êtes pas encore prêts ; lorsque je viendrai une deuxième fois, je vous révélerai des choses pour lesquelles vos esprits d’aujourd’hui ne sont pas prêts ». Vous dites que le Christ a vécu jadis sur terre, mais il a été crucifié et ensuite il a ressuscité. Où est le Christ aujourd’hui ? Sur la montagne où il discute avec Moïse et Élie. Ses disciples qui n’ont pas compris son enseignement, se sont endormis. Si le Christ vient aujourd’hui sur terre et commence à prôner son enseignement, les gens s’endormiront et diront : « Cet enseignement mystique et abstrait n’est pas pour nous, il ne nous intéresse pas ». Qu’est-ce qui vous intéresse : le vin rouge et le poulet dodu, les pièces d’or, les belles maisons et vos vêtements ? C’est selon vous le sens de la vie. Je ne vous juge pas, je ne dis pas que vous devez marcher sans vêtements et vous laisser aller, mais ces choses ne sont que des ombres, des enveloppes de la vie.

La véritable vie ne se résume pas à l’apparence des choses. Si tu souffres de rhumatisme, tu appelles aussitôt un médecin et tu cherches un moyen de t’en débarrasser. Pourquoi faire appel à un médecin ? Concentre ta pensée sur l’épaule où est la douleur et dis-lui de descendre dans le coude, du coude dans le poignet, du poignet dans les doigts, jusqu’à la rejeter hors de ton corps. Puis tourne-toi poliment vers ton rhumatisme en disant : « Cher ami, ne te vexe pas d’avoir été éconduit, tu es au mauvais endroit, ta place n’est pas dans mon corps, tu dois sortir ». De la même façon, vous le renverrez de vos pieds. Que faites-vous maintenant ? Lorsque le rhumatisme s’invite, vous mettez tout de suite des ventouses, vous vous frictionnez, vous prenez des médicaments et vous le retenez en vous. Non, montrez-lui la porte et il sortira ! Il faut connaître les forces qui agissent dans son organisme pour les utiliser correctement. S’il acquiert la connaissance de soi, l’homme pourra vaincre le rhumatisme et toutes les maladies. Est-ce possible ? C’est possible pour le Maître, mais pas pour les disciples ; c’est possible pour l’artisan, mais pas pour les apprentis. Tu dois à quelqu’un une dizaine de milliers de levas et tu es désespéré, découragé, tu ne sais pas quoi faire ; cet argent est inerte, en papier, pourquoi désespérer ? C’est une autre question s’il s’agit de pièces d’or ou d’argent. Cette petite dette est un exercice donné aux chrétiens d’aujourd’hui. Combien pèsent dix mille levas en or ? Vous pouvez porter un poids même plus important.

Le Christ dit : « Amène ici ton fils ». Que fera le Christ de lui ? Il lui enseignera les règles de base de la vie. Les gens doivent sortir de leur esprit l’idée que le monde est mauvais. Le monde est comme vous l’avez créé ; c’est votre monde et non pas le monde divin. La question qui se pose est de savoir si vous pouvez sortir de ce monde ? Vous le pouvez ! Votre maison est insalubre et le médecin vous dit de la quitter. « Si nous n’en avons pas les moyens ? » Le temps de votre guérison, vous pouvez aller hors de la ville dans une petite maison à l’air frais.

Vous vous êtes mis en tête que vous ne pouvez pas vivre autrement que suivant les conseils du médecin. Lorsque vous suivez leurs méthodes, leur hygiène, combien d’années vivez-vous ? Certains atteignent péniblement cinquante ou soixante ans, plus rarement cent ans et la plupart vieillissent prématurément. Cela montre que le monde invisible les oblige à partir, à quitter leurs vieilles maisons. Lorsqu’on part de l’autre côté, on ne laisse que ses os sur terre : la graisse, la chair disparaît, ne restent que des os. Les crânes de certains roulent dans les ossuaires des églises, le Seigneur les regarde et dit : « Voici ce qui reste de l’homme ». Combien d’années sont passées en vain ! Combien d’années passe la jeune fille dans l’inaction, avec pour unique but de conserver ses mains douces et agréables pour plaire à son bien-aimé ! Lorsqu’il se présente, il déposera un baiser sur sa main et la caressera en disant : « Quelles douces mains tu as ! » Mais un jour la jeune fille partira de l’autre côté et il ne restera d’elle que des os : qu’a-t-elle obtenu par ce baiser ?

Vous dites : « Nous attendons que le Christ vienne nous sauver ». Vous attendez le Christ, mais vous n’êtes pas prêts à renoncer à vos maisons, à vos mauvaises habitudes : ce sont des attaches qui vous entravent constamment. Je ne vous dis pas d’éviter les attaches, mais que vous puissiez les détacher vous-mêmes. Il y a des attaches qu’on est incapable de dénouer soi-même, quelqu’un doit venir les dénouer de l’extérieur : ce sont les mauvaises attaches ; les bonnes attaches sont celles que l’on peut nouer et dénouer tout seul. On ne peut pas se passer d’attaches sur terre, mais il faut être attentif et savoir quelles attaches créer. Quel rapport entre cela et notre vie ? Il y a un rapport entre vos attaches et vous.

« J’ai prié tes disciples de le chasser et ils n’ont pas pu. » Vous êtes des disciples, l’esprit malin est en vous, mais vous ne pouvez pas le chasser. Le peuple en vous s’insurge ! Qui est le peuple ? La maladie. Lorsqu’on tombe malade, le peuple s’insurge, une révolution éclate pour dire : « Maître, ton disciple ne peut pas administrer cette maison ». Vous demandez ce qu’il faut faire pour améliorer votre vie. Tous veulent améliorer leur vie, mais les méthodes qu’ils emploient sont trompeuses. Allez dans le droit chemin où les méthodes sont justes.

Il y a quelques années, un grand incendie s’est déclaré à Tarnovo[4] ; le palais de justice a brûlé et un millier de dossiers ont disparu. J’ai croisé une connaissance qui m’a confié : « Heureusement que le palais de justice a brûlé. – Pourquoi ? – Parce qu’il y avait un procès intenté contre moi. » J’ai ensuite rencontré un avocat que je connaissais qui m’a dit dans la discussion : « Savais-tu que le palais de justice avait brûlé ? – Et alors ? – Comment ça et alors ! J’avais un procès très important dont j’allais retirer beaucoup d’argent alors qu’à présent j’en perds ! »

Donc le premier se réjouit et le second se lamente : leurs intérêts sont opposés.

Si un renversement soudain bouleversait la société aujourd’hui, celui qui doit donner dira : « Le palais de justice doit brûler » ; celui qui doit prendre dira : « Le palais de justice doit être restauré d’une manière ou d’une autre ». Les deux partis ont un intérêt. Je dis : le palais de justice ne doit pas brûler, sa transformation doit se faire de sorte que le droit y soit exercé pour ramener les humains à une vie droite. Si les chrétiens décidaient de dire la vérité ne serait-ce qu’un jour, ils redresseraient le monde. Tu croises quelqu’un du clergé, tu discutes avec lui et il te dit : « Je remercie d’avoir Dieu à mes côtés pour me guider ». Cet homme ne dit pas la vérité. Croire en le Christ, c’est n’avoir aucune dette, n’être mêlé à aucune affaire sur terre et être libre dans ses mouvements comme un oiseau. Ainsi, tous les hommes et toutes les femmes doivent être libres dans leurs croyances sans imposer aux autres en quoi croire et que faire.

Quelqu’un me demande : « Crois-tu en la Sainte Trinité ? » Et toi cher ami, y crois-tu, crois-tu dans le Christ, appliques-tu son enseignement ? « Comment ne pas croire, combien d’églises ont été bâties au nom du Christ et de la croix christique ! » C’est vrai, des milliers d’églises sont construites en son nom, mais cela ne prouve pas que les humains croient en Lui. Le Christ n’a pas besoin de ces églises. Il veut des églises vivantes où il entrera pour y vivre. Ne comprenant pas l’enseignement du Christ, les chrétiens ont fait et font encore des églises en pierre pour le Christ, mais il dit : « Je n’ai pas besoin de vos églises en pierre, mais de vous-mêmes, c’est vous qui m’êtes utiles et non vos édifices en pierre ». Si je me mariais, je préfèrerais une bien-aimée habillée simplement, mais avec un bon cœur et un esprit lumineux plutôt qu’habillée à la dernière mode, mais avec un cœur mauvais et un esprit perverti ; ce qui signifie : je préfère la vertu en guenilles, plutôt que le péché dans une tenue à la mode ; l’éclat extérieur des choses assombrit l’esprit humain.

Rappelez-vous, le Christ est en vous, ne le cherchez pas dehors. Où le chercherez-vous, dans la tête ou dans le ventre ? Lorsque vous dormez, où allez-vous ? Vous devez savoir que la maison et l’hôte sont deux choses différentes. Le corps humain actuel est très déformé, il doit se réorganiser, nous pouvons y arriver par nous-mêmes. Comment ? Par l’étude et le travail. Lorsqu’on parle aux gens de la véritable science positive, ils disent : « C’est quelque chose de vain ; n’est-il pas dit que lorsque tu croiras en Jésus Christ notre Seigneur tu seras sauvé et ta maison aussi ; n’est-il pas dit de croire en la Sainte Trinité ? Voilà tout ce qui est exigé de nous ». Je dis : laisse cela de côté, la vie ne se résume pas à tes croyances. Tu dois savoir que Dieu demeure en toi, c’est le seul moyen de te libérer des mensonges des faux maîtres et de tes propres illusions, c’est le seul moyen de redresser ta vie, tes pensées et tes sentiments. Si tu suis encore l’ancienne vie, chaque jour ta température montera de 37 à 41 degrés, puis baissera de 41 à 37 degrés : qu’est-ce que tu obtiens ainsi ? Non, tu n’as besoin d’aucune église, d’aucune croyance : rentre au plus profond de toi-même !

Si les personnes les plus nobles et les plus cultivées se posaient sincèrement la question de l’œuvre qu’elles ont léguée à l’humanité, que se répondraient-elles ? Quel bilan peut faire chacun ? La femme dira qu’elle a passé cinq ou six heures dans la cuisine à couper des oignons et à cuire des brochettes en songeant que son bien-aimé rentrera du travail, ses petits anges de l’école, et qu’elle se doit de les nourrir. Dieu écrit dans le livre : « Oignons, viande, brochettes et autres ». Le savant dit qu’il s’est occupé de mathématiques et d’astronomie, et c’est ce qui sera inscrit dans le livre. Tous travaillent, tous ont une activité, mais en fin de compte personne n’a fait de véritable bien qui puisse être inscrit dans le livre de la vie. Je demande : savez-vous additionner cinq et cinq ? Vous direz que oui. Comment additionnerez-vous cinq vaches et cinq bœufs, comment multiplierez-vous cinq bœufs par dix vaches, comment diviserez-vous quatre poires par quatre poissons ? Lorsque vous apprendrez les grandes mathématiques de la vie, vous saurez additionner cinq vaches et cinq bœufs, cinq poules et cinq coqs à un endroit. Lorsque vous additionnez cinq coqs et cinq poules, vous obtiendrez dix ; lorsque vous les diviserez par deux, vous obtiendrez de nouveau cinq ; donc cinq coqs et cinq poules donnent seulement cinq œufs, leur addition donne comme résultat leur quotient : cinq.

Je ne vais plus m’arrêter sur les mathématiques des contradictions puisque vous êtes dehors, exposés au soleil, et certains peuvent avoir un coup de chaleur ; vous pouvez ensuite vous dire : « Est-ce la peine de patienter autant en plein soleil pour écouter des bêtises : comment additionner des vaches avec des bœufs, des coqs avec des poules, etc. ? » Je dis : l’intellect est le coq et le cœur la poule. Il y a dans une maison trois fils et trois filles, cela fait six, une mère et un père, deux de plus qui font huit : quatre coqs et quatre poules. Je traduis : la mère et le père doivent amplifier leurs efforts pour chasser le mauvais esprit dehors.

Pourquoi les disciples du Christ n’ont-ils pas pu chasser le mauvais esprit ? Parce qu’ils n’étaient pas liés avec le Christ. Les chrétiens d’aujourd’hui disent : « Lisons le Notre Père et le Psaume 91 ». Ils lisent le Notre Père et le Psaume 91, mais cette lecture ne donne aucun résultat.

J’étais à Tarnovo il y a quelques années. Des connaissances à moi sont venues m’implorer d’aider un malade qui s’était tordu le pied et que personne n’avait pu aider. J’ai envoyé deux de nos amis pour ausculter son état et tenter de lui venir en aide. En rentrant chez eux, l’un a senti une forte douleur dans le pied et a renoncé à visiter le malade une seconde fois. Ils me demandent pourquoi ils ne peuvent pas aider ce malade. Je dis : vous vous rendez à son chevet, mais sans croire en Dieu qui demeure en vous. Lorsque je me rends au chevet des gens, la première chose est de me relier au Seigneur vivant en moi ; si je ne le fais pas, je ne peux aider personne.

Quand vous m’entendez parler ainsi, vous dites : « Est-ce que tout cela est vrai ? » C’est vrai seulement à vingt-cinq pourcents et c’est faux à soixante-quinze pourcents. Qu’est-ce qui est vrai ? C’est vrai que vous devez prier et jeûner et vous lier avec le Dieu vivant en vous. Il a été crucifié un grand nombre de fois, il a beaucoup souffert, mais sans jamais mourir. Lorsque nous disons que Dieu meurt, nous sous entendons sa manifestation dans une nouvelle vie. Lorsqu’on dit de nous que nous mourrons, c’est pour indiquer le passage de l’ancienne vie à la nouvelle. Si le grain de blé ne meurt pas, il n’y aura pas de vie pour lui. En raisonnant ainsi, vous vous libérez des souffrances inutiles. Chaque individu a ses souffrances. C’est pour cette raison que les gens se rassemblent : pour s’aider mutuellement. Malgré cela, ils ne peuvent pas toujours se venir en aide. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas appris la loi de l’addition. Pourquoi ? Parce que, comme les juifs d’autrefois, eux non plus ne croient pas que le Christ est l’envoyé de Dieu.

Lorsqu’il viendra sur terre, le Christ dira aux chrétiens : « J’étais en prison, vous n’êtes pas venus me voir ; j’étais affamé et vous ne m’avez pas nourri, j’étais assoiffé et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais malade et vous ne m’avez pas soigné ». Il jugera l’humanité pour ces absences d’actes. « Quand faut-il visiter les malades ? » Tu visiteras le malade avant que son affliction se déclare et pas ensuite. Tant qu’il est malade, il s’instruit, la maladie est une bénédiction pour l’homme. Le malade est comme la femme enceinte qui va accoucher : c’est à ce moment-là que tu lui rendras visite, c’est alors qu’elle a besoin d’une sage-femme. Le Christ dit : « J’étais malade et vous ne m’avez pas soigné », cela signifie : j’étais enceinte et vous ne m’avez pas aidé à accoucher. Dans l’esprit de quelqu’un naît une pensée noble, sublime ; vous lui dites : « Laisse cette idée de côté, elle est vaine, ce n’est pas le moment ». Je dis : je suis arrivé à la conclusion que tous les gens qui pensent et qui sentent ont une pensée et des croyances justes, qu’ils appartiennent ou non à l’Église. Beaucoup pensent que le salut est uniquement dans l’Église. De ce point de vue les Turcs ont une vision plus juste : ils disent qu’il y a des croyants aussi parmi les non musulmans ; ils croient que soixante-dix mille chameaux sont choisis pour transporter les morts de tous les cimetières vers le Ciel. Il y a donc de bons croyants dans le monde, et de mauvais croyants dans l’église.

On a demandé au Christ : « Pourquoi tes disciples n’ont-ils pas pu chasser cet esprit ? » Le Christ a répondu : « Cet esprit peut être chassé uniquement par le jeûne et la prière. Amène ici ton fils ». Vous-aussi, vous devez aller chez le Christ. Je connais beaucoup de gens qui vont auprès du Christ lorsqu’ils souffrent. Je vous dis aussi : allez auprès du Christ, cherchez le Seigneur vivant qui vit en même temps en vous et en tous les autres. Je vous parle depuis tant d’années, retenez au moins cela. Si tu as de la foi, tous viendront à ton secours, si tu n’as pas de foi, personne ne peut t’aider. La foi est la corde solide qui descend et qui remonte du puits.

La causerie que je vous donne aujourd’hui est un peu sévère et risque de vous déplaire. En quoi est-elle sévère ? Parce que je dis que vous n’êtes pas croyants. « Comment ne sommes-nous pas croyants, depuis vingt-cinq ans nous vivons auprès du Christ, nous prions, nous jeûnons. » As-tu sacrifié quelque chose pour le Christ ? Sacrifie tout pour lui et comme un guerrier relève-toi et va aider tes frères ; c’est la seule façon d’être de véritables chrétiens. Tant que hommes et femmes, filles et fils, enfants et parents se disputent sur qui a raison, ce n’est pas un véritable christianisme. Par véritable christianisme j’entends l’empressement du fils et de la fille de se sacrifier pour leurs parents et celui des parents de se sacrifier pour leurs enfants. Chaque personne, chaque société qui accepte l’enseignement du Christ et l’applique, se manifestera d’une autre façon et non pas comme maintenant. Nous boirons aussi à ce moment, mais le vin sera savoureux ; nous mangerons toujours mais peu, sans excès, la nourriture sera mieux digérée sans laisser de déchets. Il n’y aura pas dans la civilisation future de latrines ni d’égouts. Regardez les égouts et les latrines des gens d’aujourd’hui pour mesurer leur culture. Les paroles du Christ : « Si vous ne naissez pas de nouveau d’esprit et d’eau, vous n’aurez pas de vie en vous », se rapportent à la culture future. Donc, si vous ne transformez pas votre intellect, votre cœur et votre corps et si vous ne les fabriquez pas en une matière fine et subtile, vous resterez prisonniers des anciennes conditions de la vie, des souffrances et des malheurs.

Je vais vous laisser maintenant l’idée que vous pouvez vous sauver non en croyant en vous-mêmes, mais en croyant dans le Seigneur vivant qui demeure en vous. Que cette idée ressuscite dans vos esprits et que vous puissiez vous sacrifier pour Dieu, ce sera la seule façon de voir Ses manifestations et de Le connaître. Cherchez Dieu en vous, dans votre cœur et dans votre intellect. Lorsque votre mer est agitée, Dieu n’est pas en vous ; lorsque votre mer s’apaise, Dieu est en vous. Lorsque votre esprit est troublé, Dieu n’est pas en vous ; lorsqu’il se calme, Dieu est en vous. Lorsque le prophète Élie est allé dans la forêt pour prier et jeûner, un grand orage a éclaté, autrement dit l’esprit humain s’agitait ; puis le feu des passions humaines s’est déchaîné ; et enfin le doux murmure de Dieu s’est fait entendre. C’est pourquoi il est dit : « Dieu n’est pas dans l’orage ni dans le feu, mais dans le doux murmure[5] ». Lorsque vous entendrez la douce voix de Dieu, vous ressusciterez et vous entrerez dans le monde divin.

Une enseignante me racontait qu’elle avait décelé dans les visages de ses élèves, ceux de beaucoup de ses proches défunts. Vous direz qu’elle avait perdu la tête. Ce n’est pas ça, elle a vu cela avec d’autres yeux. Les âmes des défunts vivent dans des maisons différentes de celles d’ici. Selon certains croyants, les âmes des morts vont dans les étoiles jusqu’au jugement dernier : c’est un leurre. Il n’y a pas de morts ; on dit pour les morts qu’ils vivent et ce, au même endroit que les vivants. Vous comprendrez cet enseignement, cette idée, lorsque vous recevrez l’Esprit du Christ, alors vous comprendrez pourquoi les humains naissent et meurent, alors vous comprendrez ce que représentent l’intellect, le cœur, l’âme et l’esprit. Si on vous demande ce qu’est le cœur, vous direz que c’est l’endroit où se manifestent les sentiments, que l’intellect est l’endroit où se manifestent les pensées. L’âme et l’esprit sont invisibles et comme ils sont invisibles, les uns réfutent leur existence, les autres les ignorent. Celui qui affirme avoir une âme a raison : sa maison est pleine, c’est-à-dire son âme est en lui ; celui qui affirme ne pas avoir d’âme a raison aussi : sa maison est vide, son âme est en dehors de lui.

On peut aussi rester sans âme. Le Christ dit : « Quel bénéfice pour celui qui a toute la richesse du monde, mais dont l’âme l’a quitté ? » L’âme est citoyenne du Ciel : si elle quitte l’homme, il éprouve du chagrin et de la détresse, du tourment et de la misère ; si elle revient en lui, il retrouve joie et gaité. Avec elle vient aussi le Christ. Certains disent que l’âme est dans le sang ; cela dénote une incompréhension des choses ; le sang est une chose, l’âme en est une autre, et l’esprit, quelque chose d’encore différent : il œuvre et il crée. L’âme est une substance divine par laquelle se manifeste l’amour divin. Là où est l’esprit se trouve le savoir et la sagesse.

Si vous me demandez pourquoi les crimes sont perpétrés dans le monde, je réponds : parce que l’esprit n’est pas en lui. Pourquoi le manque d’amour existe-t-il ? Parce que l’âme est absente. Que faire pour que l’âme et l’esprit viennent en nous ? Ouvrez vos fenêtres et vos portes : l’esprit entre par des fenêtres spéciales et l’âme par des portes spéciales. C’est pourquoi le Christ dit : « Je suis la porte de la bergerie », ce qui signifie : je suis l’âme.

« Amène ici ton fils ! » Et je dis : « Amène ici ton fils paralysé ! » De ce point de vue les chrétiens d’aujourd’hui doivent éprouver la force des paroles christiques. Si je prône le nouvel enseignement aux prêtres, voici ce que je leur dirai : « Tous, du plus grand au plus petit, couvrez vos têtes avec de la cendre, jetez l’habit royal et la couronne, adonnez-vous au jeûne et à la prière et dites : Seigneur, nous avons péché, nous n’avons pas accompli Ta volonté ». C’est la grande vérité que tous éprouveront. Le Christ descend déjà du Ciel avec un grand fouet à la main : pour ceux qui ont de l’amour, le fouet sera une bénédiction, pour les hommes intelligents aussi, et pour les sots il sera de la souffrance. Vous dites : « Le Seigneur est bon, Il ne nous abandonnera pas ». Oui, cher ami, le Seigneur est bon, mais il n’y a pas chez les gens l’envie d’accomplir la volonté divine de leur plein gré. Pour accomplir la volonté divine, il ne faut ni renoncer à vos maris ou à vos femmes, ni renoncer à vos enfants : je suis prêt à accompagner tous ceux qui s’apprêtent à enfanter. Si une pensée impure entre dans vos esprits, vous devez la rejeter. Lorsqu’elle enfante, la femme accomplit un devoir sacré ; celui qui ne le comprend pas le considère avec mépris ; ne méprisez pas les choses sacrées de la vie.

Le peuple demande au Christ : « Pourquoi tes élèves n’ont-ils pas pu chasser cet esprit ? » Les peuples d’aujourd’hui demandent aussi au Christ : « Pourquoi les peuples chrétiens n’ont-ils pas pu chasser cet esprit ? » Le Christ répond : « Amenez-le moi ». Qui est celui qu’il faut amener auprès du Christ ? C’est la paix qui viendra. Le Christ dit : « Amenez ici l’enfant, je vais l’accompagner ». Le Christ vient du Ciel pour apporter la paix à toute l’humanité, une paix que vous n’avez même pas imaginée. Lorsque le Christ descendra sur terre, tous les esprits impurs sortiront de ceux qui aujourd’hui souffrent, se convulsent, donnent des coups de pieds. Qu’ils convulsent, les mauvais esprits doivent sortir d’eux. On a cambriolé la maison de quelqu’un, on l’a dépouillé, sa mère et son père sont morts de chagrin ; vous demandez si cela devait se passer ainsi ; comment cela devait-il se passer sinon ? Cela ne pouvait pas mieux se passer : nous sommes sur terre dans une grande école. Les gens sont curieux : lorsque tu termineras tes études, tu quitteras l’école. Tu as été un petit enfant, tu as grandi, tu jetteras tes vêtements d’enfant, tu en feras ton deuil. Vous devez aussi faire le deuil de vos vêtements d’enfant, c’est-à-dire de vos anciens corps. Vous dites : « On mourra bien sûr, mais ce sera une chose pénible », ce n’est pas vrai, ce sera la chose la plus agréable. Pour qui ? Pour celui qui comprend les lois : il ouvrira la porte et partira.

Souvent les chrétiens agissent comme Stoyan, le domestique du curé : son maître lui a donné une corbeille avec cinq poissons et une lettre à apporter à son ami, également curé. Stoyan a pris la corbeille pour amener le cadeau à cet ami. En marchant, il a grignoté un peu les poissons jusqu’à les manger tous. Il est arrivé enfin au domicile de l’autre curé et lui a donné la corbeille et la lettre. Le prêtre a lu la lettre et lui a dit : « Stoyan, il y a ici cinq poissons. – Ah bon, je croyais les avoir perdus ! » Les poissons sont dans la lettre mais pas dans la corbeille !

Les chrétiens d’aujourd’hui vivent avec les écrits chrétiens dans les livres, mais non avec les écrits dans leurs cœurs et leurs esprits. Le prêtre dit : « Il vaut mieux que les poissons soient sur le grill que dans la lettre ».

Ainsi, nous avons besoin de la grande science divine par laquelle transformer nos souffrances en joies, nos infirmités en vertus ; toutes les maladies, toutes les prisons doivent disparaître et la vie sur terre doit se transformer en musique et en chant. « Est-ce possible ? – C’est possible – Quand ? – Lorsque les chrétiens décident de dire la vérité ne serait-ce qu’un jour et de sacrifier tout pour le Seigneur. » Vous dites : « Lorsque le Christ viendra, nous ferons tout pour lui ». Comment le ferez-vous, de votre plein gré ou non ? On attend aujourd’hui après les communistes pour qu’ils l’accomplissent ; n’attendez personne, ne reportez pas. Mettez-vous tous en accord : communistes, agriculteurs, radicaux, pour faire quelque chose pour le Christ de votre plein gré ; vous verrez qu’un jour la question importante sera résolue : vous chasserez l’esprit malin.

Vous dites : « Soyons pieux, prions pour bien accueillir le Christ lorsqu’Il viendra ». Oui, mais le peuple demande au Christ : « Maître, pourquoi tes disciples n’ont-ils pas pu chasser l’esprit malin ? » Le Christ répond : « Amenez-le moi ». Que fera le Christ en fin de compte ? Il dira à l’archange Michaël : « Amène tous les chrétiens auprès de moi et que personne ne reste sur terre ». Ce sera ainsi : le Christ vous appellera auprès de lui et vous demandera : « Quand vous déciderez-vous enfin à appliquer mon enseignement ? » Si vous ne l’appliquez pas, il dira au monde : « Prenez leurs bœufs, leurs champs, leurs maisons, je ne veux pas de disciples qui ont des maisons, des champs, mais qui déshonorent le Nom de Dieu ». Par champ, je désigne l’âme humaine où poussent toutes les vertus. Lorsque vous appliquerez l’enseignement du Christ, le Dieu vivant entrera en vous.

Maintenant, lorsqu’ils me croisent les gens disent : « Cet hérétique, cet usurpateur qui apporte le nouvel enseignement ». Je dis : préparez-vous, tous les chrétiens seront appelés auprès du Christ, un procès est intenté contre vous. Le Christ vous demandera : « Qu’avez-vous fait depuis deux mille ans jusqu’à maintenant pour ne pas appliquer mon enseignement? »

Lorsque vous rentrerez chez vous, voilà ce qu’il faut faire : enlevez vos vêtements blancs et habillez-vous avec des sacs, recouvrez vos têtes de cendres et dites : « Seigneur, nous avons déshonoré Ton nom, nous n’avons pas accompli Ta volonté et Tes commandements, et nous nous sommes couverts de ridicule ». Si vous ne savez pas comment se mettent les sacs, je vous montrerai. Ne regardez pas mes vêtements, ils sont modernes, mais on ne se sauve pas avec de tels vêtements. Si j’étais venu parmi les sauvés, je serais habillé autrement ; je suis venu en enfer, parmi vous : ici on porte un costume. Je vous trouve en enfer et je dis : votre place n’est pas ici, il y a deux mille ans le Christ vous a sorti de l’enfer, que faites-vous encore ici ? Allez, tous dehors et en haut ! La terre est là-haut. « Et nos maisons ? » Ce sont les maisons de l’enfer : vous devez tous sortir loin de cet enfer. Celui qui sort sera sauvé. Ce que vous entendez autour de vous sont des grincements de dents, et vous vous imaginez que c’est une civilisation ; que le Seigneur nous protège d’une telle civilisation ! La terre est un enfer : sortez de cet enfer !

Vous êtes tous sur la montagne aujourd’hui et le Christ vous dit : « Il est demandé à tous de prier et de jeûner. Dirigez-vous vers le chemin royal, vers les portes royales, sortez ! Si quelqu’un tarde à sortir, je l’attraperai par le bras et je le sortirai ; qu’au bout de dix ans plus personne ne se trouve encore en enfer ! » C’est ce que le nouvel enseignement exige. Le Christ me dit : « Dis à tout le monde de sortir de l’enfer, de prendre son sac à dos et de se diriger vers la montagne ; je les sortirai de la bergerie pour les emmener dans les verts pâturages ».

Rentrez chez vous avec l’idée que Dieu demeure en vous, c’est la seule idée qui puisse vous sortir de l’enfer. Ne vous demandez pas si je dis vrai ou non ; je dis vrai mais vous n’entendez pas, vos oreilles sont bouchées. Elles s’ouvriront. Le Christ vient sur terre pour sortir tout le monde de l’enfer et les emmener là-haut. La lumière divine vous sortira des enfers malgré vous. Nous avons décidé cette fois-ci de vous sauver malgré vous, que vous le vouliez ou non, nous vous sortirons de l’enfer. Le Royaume de Dieu s’obtient par la force, mais cette fois-ci le salut s’obtiendra aussi par la force, celui qui vaincra sera sauvé. Le Seigneur et le Christ sont avec vous, alors, ne tardez pas, mais dites-vous : « Nous devons nous préparer ! » Quand tu te lèveras le matin, dis : « Je me prépare ». « Quand pourrons-nous vivre un peu, nous marier ? » Lorsque vous remonterez à la surface. Malheur à celui qui se marie en enfer, ses enfants seront égorgés comme des agneaux ; l’enfer est un endroit de perversion et d’impureté. Les enfants de celui qui se marie en haut seront semblables à des anges ; bienheureux celui qui se marie en haut, c’est uniquement dans le monde supérieur que règnent la fraternité et l’égalité. Nous nous rencontrerons un jour de nouveau, pas ici en enfer, mais en haut.

Maintenant, ne croyez pas que je cherche à dire du mal de quelqu’un. Je ne suis pas mauvais. Je suis parfois sévère, mais uniquement s’il faut vider des abcès ; s’il n’y a pas d’abcès, je suis l’être le meilleur qui soit. Pensez du bien les uns des autres, aimez-vous et pas seulement en paroles. Que notre Dieu ressuscite en nous, que Sa bonté se manifeste !

« Amène ici ton fils ». Aujourd’hui, moi-aussi je vous ai amené auprès du Christ. Lorsque vous rentrerez chez vous, le mauvais esprit vous terrassera et sortira : cela a toujours été ainsi. Alors, appliquez le nouvel enseignement divin avec foi et sagesse pour acquérir de l’expérience. On ne peut rien accomplir sans expérience : vois les choses et essaie-les, les conditions sont aujourd’hui propices pour cela. Lorsque je plante une graine dans le sol je dis : bienheureux celui qui croit sans voir. Lorsque la graine pousse, fleurit et s’épanouit en un grand arbre et donne du fruit, je dis : encore plus bienheureux celui qui voit les choses et croit toujours. Aujourd’hui cet arbre a poussé et a donné ses fruits. Je dis : « Le plus bienheureux est celui qui a goûté les fruits de cet arbre. » Depuis deux mille ans, l’arbre a poussé, il a donné ses fruits et chacun a le droit de cueillir un fruit. Son fruit apportera la résurrection dans vos âmes et dans vos cœurs et ses feuilles vous soigneront.

Ainsi, approchez-vous des fruits de cet arbre et essayez-les pour voir que le Seigneur est vivant, cet arbre est le Verbe vivant. Croyez que le Christ est avec vous et en vous : lorsque vous croirez cela, votre travail sera accompli.

Sofia, 18 avril 1920

Traduit par Bojidar Borissov


[2] Expression intraduisible : « Luc (Lук) signifie « oignon » en ancien bulgare, mais c’est aussi le patronyme biblique de l’apôtre Luc, auteur d’un des quatre évangiles ». De même le mot « devancer » en ancien bulgare est très proche en prononciation du mot « cuire à la poêle » en bulgare moderne.

[3] « Et voici que leur apparurent Moïse et Elie qui s’entretenaient avec lui » (Matthieu 17 :3)

[4] Veliko Tarnovo – ville en Bulgarie centrale, ancienne capitale du royaume bulgare du Xème au XIVème siècle.

Link to comment
Share on other sites

 Share

×
×
  • Create New...