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1920_03_07 Gouvernera tous les peuples


Ani
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Gouvernera tous les peuples

« Et elle accoucha d'un fils qui doit gouverner

toutes les nations avec une verge de fer ;

et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône. »[1]

Apocalypse 12 :5

Je m’arrêterai maintenant uniquement sur la moitié de ce verset. L’enfant dont il est question ici constitue le noyau du fruit. Je ferai une analogie avec tout le fruit, c’est-à-dire je relierai les symboles dont il est question à l’enfant nouveau-né.

Nos contemporains bien éduqués entament à peine la première phase de la vie : l’étude du langage de la nature. Lorsqu’ils apprendront à parler non seulement avec la forme, mais aussi avec le contenu, et non seulement avec le contenu, mais aussi avec le sens, le monde se manifestera dans une nouvelle forme, un nouveau contenu et un nouveau sens. La plus grande entrave qui explique le niveau actuel du développement humain est la conviction intime, enracinée en l’homme, qu’il est civilisé. Je ne nie pas que vous soyez civilisés, je ne m’insurge pas contre le mot civilisation, mais je prétends que vous êtes civilisés uniquement dans la forme et non dans le contenu et le sens ; donc les humains ne sont civilisés dans tous les sens du terme qu’à hauteur d’un tiers.

Qu’est-ce qu’a voulu dire Jean dans ce verset, que représente ici la femme ? Elle peut être prise comme le symbole de toute l’humanité, comme le symbole d’un peuple ou d’un individu. Que représente l’enfant ? L’enfant peut symboliser les idéaux auxquels aspire l’humanité, et en même temps il est aussi le fruit de ces idéaux. Vous me demanderez : « Quelle est l’aspiration des pommiers, des poiriers, des cerisiers ? » Je réponds : leur aspiration est de fructifier, de faire naître au moins une pomme ou une poire ; le pommier et le poirier n’ont pas d’autre sens en dehors de leurs fruits, la pomme et la poire. Que représente le dragon ? C’est le symbole de ces forces opposées dans la nature qui empêchent la croissance des humains, le développement de leurs pensées et de leurs désirs, c’est-à-dire qui s’opposent au bien. Le dragon n’est pas l’emblème de la force brute, c’est une force intellectuelle, employée à entraver tout processus de croissance, tout élargissement de la conscience humaine.

Que représente la lutte entre l’archange Michaël et le dragon ? Cette lutte est l’emblème des deux grandes forces dans le monde que nous appelons le bien et le mal. Les théosophes les appellent manas inférieur et manas supérieur ; les occultistes les appellent forces ténébreuses et forces lumineuses dans la nature. Ces deux forces luttent : Michaël est le dieu, c’est-à-dire le sublime, la raison qui combat la déraison. Il y a dans le dragon un certain intellect, mais il n’y a pas de raison, il n’y a pas de compréhension des grandes lois qui régissent le développement de toute l’humanité. Le dragon est tombé sur terre, cela sous-entend que les conditions sur terre ont changé après la chute du dragon. La femme s’est évadée dans le désert. Cette histoire se répète encore aujourd’hui. Je ne veux pas y apporter d’explications car il y a eu des volumes théologiques entiers d’interprétations sur ces thèmes ; mon interprétation diffère de la leur, elle explique le texte comme il est. La femme représente la race blanche, elle est porteuse de cette idée divine vivante incarnée par l’enfant. Lorsque le père l’engendre et que la mère reçoit l’enfant, ils doivent dire : « L’idée divine vivante entame son développement juste ». C’est intéressant que le nouveau-né ne reste pas sur terre, mais qu’il soit emporté au Ciel tandis que la mère va dans le désert : la mère et le fils se séparent. Par conséquent, l’enfant doit être éduqué au Ciel, le temps que les conditions sur terre changent et qu’il soit prêt pour la Nouvelle vie. La mère qui n’est pas encore prête va dans le désert. Combien de jours y reste-t-elle ? 1260 jours en tout. On mène des débats aujourd’hui sur la signification de ces jours ; les uns les considèrent comme des jours de l’année, d’autres comme des périodes. On peut les considérer comme des jours et comme des périodes. L’important n’est pas l’âge de quelqu’un, mais son intelligence et sa bonté ; le chien vivant est préférable au lion mort et le lion puissant est préférable au chien mort.

Le nouveau-né représente la nouvelle humanité qui se prépare dans le monde invisible et qui viendra sur terre. Cette guerre, prévue là-bas, c’est le combat entre Michaël et le dragon, et elle représente dans une certaine mesure la guerre mondiale qui nous vivons, mais qui n’est pas encore terminée. Dans le chapitre 19 de l’Apocalypse il y a une répétition des évènements : la symbolique change à cet endroit. On parle d’un cheval blanc. Le dragon précipité du Ciel signifie son expulsion des esprits humains pour qu’il ne les tente plus ; il descend dans le monde physique. Les plus grands égarements et distorsions sont ceux du mental ; vous ne pouvez pas redresser quelqu’un tant que son mental est tordu ; on ne peut pas faire marcher droit celui dont le pied est tordu. Par conséquent le mental humain doit d’abord se purifier de toutes les contradictions. Ainsi, l’enfant était éduqué au Ciel. À un autre endroit, l’Évangile désigne l’enfant par les mots homme nouveau.

On parle souvent de religion. Ceux qui sont élevés, qui ont une vie spirituelle et qui sont en lien avec Dieu comprennent que la religion n’est pas une forme nouvelle, mais une vie sublime, un rapport, un lien de l’être humain avec Dieu. Vous avez tous été des enfants, des jeunes, vous avez connu l’affection de votre mère ; certains ont éprouvé l’affection de leurs amis ; d’autres, l’amour de leurs bien-aimés et vous connaissez les vibrations de votre cœur : il vibre comme le cœur divin. Il y a dans la vie des choses secrètes que nous cherchons, ce sont des expériences pour lesquelles on est prêt à sacrifier sa vie. Les expériences divines se distinguent des expériences ordinaires : il n’y a pas de changement en elles, elle sont inaltérables. Lorsque vous mangez, vous éprouvez une sensation agréable qui s’atténue progressivement et cinq-six heures après une sensation désagréable vient la remplacer : vous ressentez la faim ; si vous contentez votre faim vous ressentez de nouveau quelque chose d’agréable ; puis vous avez de nouveau faim, et c’est désagréable. Le côté agréable et désagréable, ce sont des expériences passagères, c’est l’être humain physique. Si vous voulez le contenter avec des poules, des agneaux, des steaks et ainsi de suite, il n’arrivera à rien de bon ; le sens de la vie n’est donc pas dans la nourriture. Je prends ces deux pôles opposés agréable et désagréable de la nourriture pour vous faire comprendre qu’il y a des variations dans le monde physique alors qu’il n’y a pas variation dans le monde spirituel. Aucune souffrance, aucun tourment n’est capable d’altérer notre aspiration au monde spirituel. Pour les expériences spirituelles on est prêt à se sacrifier, à souffrir, c’est ce que j’appelle l’amour. Toutes les aspirations sont réunies en lui.

Beaucoup parmi vous aspirent à la fortune, à la gloire, à la puissance, au savoir. Je demande ce qu’il en restera dans cent ans. Vous direz : « Au moins on se rappellera de moi, mon nom figurera dans l’histoire ». Cela peut être ainsi, mais comment tireras-tu toi-même profit de cette gloire ? Lorsque tu passeras de ce monde dans l’autre, lorsque tu passeras par la gueule du dragon et que tu le combattras, sauras-tu retenir en toi ces expériences ? Les philosophes contemporains disent : « Cela doit se démontrer ». Je ne démontre rien, je n’argumente pas car vous comme moi, nous pouvons le prouver instantanément les uns aux autres. Par exemple, vous avez jeûné plusieurs jours, et pour savoir si vous pouvez recevoir quelque chose de moi, vous vous informez bien en amont si je suis bon, honnête, etc. ; au lieu de vous répondre, je mets la table et je vous régale : vous vous sentez bien et vous êtes contents de moi. Vous avez de nouveau faim et vous doutez de nouveau de moi, je vous donne à manger le lendemain et votre doute se dissipe. Mais si je vous nourris pendant dix ans, est-ce que le doute a encore un sens ? C’est ainsi qu’agissent la nature et Dieu qui travaille en elle ; si pendant dix ans Dieu met la table pour nourrir les humains matin et soir, mais qu’ils continuent toujours à se demander s’il y a un Seigneur ou non, quel genre d’humains sont-ils ? Le Seigneur dira alors : « Dehors espèces d’ânes ! » Lorsqu’on le chasse et qu’on le met dans un cercueil, des proches et des amis viennent lui lire des prières, les larmes aux yeux, pour que le Seigneur le bénisse dans Son Royaume. Non, il ne sera pas béni, mais il reviendra et le Seigneur lui donnera alors des preuves de Son existence. Je ne vais pas argumenter là-dessus car la terre est ainsi faite que nous serons convaincus par nous-mêmes de la vérité. Je vais illustrer ma pensée par un récit occulte qui a connu de nombreuses traductions.

Dans les temps anciens, après la chute originelle, il y avait deux royaumes : l’un se nommait Mensi et l’autre, Esperti. Le roi du premier royaume avait un fils qui devait selon la coutume d’antan être initié. Un maître renommé du royaume, proche du palais, a examiné le thème astral du fils du roi et il a vu que dans le passé il avait commis un crime qui était la cause de la séparation des deux royaumes et de leur adversité. Ce maître a dit au roi que son fils devait quitter le royaume paternel pour devenir berger, faire paître les brebis et méditer en regardant le ciel, jusqu’à ce qu’il soit éclairé ; dix ans après il pourrait retourner auprès de son maître pour être initié. Le fils du roi a revêtu des habits simples et il est parti dans le royaume des Esperti. Il a pris son bâton en sifflotant et il s’est enrôlé comme berger dix ans durant. Un jour, comme il faisait paître son troupeau en haut d’un sommet recouvert des plus belles fleurs, la fille du roi des Esperti est arrivée dans sa tenue la plus exquise. En voyant de si belles fleurs, elle est descendue de son cheval et a couru les admirer. À cet instant un cobra a surgi et l’a mordue au bras droit. Le jeune berger a vu tout cela et comprenant les conséquences de la morsure : une mort certaine dans les dix minutes, il a aspiré le venin de son bras, lui sauvant ainsi la vie. Mais, l’un des garde-corps qui accompagnait la jeune fille, voyant cela, a saisi son arc et lui a planté une flèche empoisonnée dans le bras gauche. La jeune fille a également compris ce qu’il encourait, elle s’est précipitée sur le jeune homme, elle a déchiré son vêtement au niveau de la blessure, elle a retiré la flèche et elle a aspiré le venin avec sa bouche. Je demande : qui a sauvé qui ? Voici le dénouement : après cet épisode les deux royaumes ont fait la paix.

Je dis : si nous attendons que le poison de notre bras soit aspiré, mais que nous laissons le poison dans le bras de notre prochain, nous ne sommes pas véritablement humains. La jeune fille était prête à se sacrifier et elle a aspiré le venin de la blessure. Vous me demanderez quelle application concrète tirer de cet exemple. Une excellente application. Si chaque homme et chaque femme étaient prêts à aspirer le venin de l’autre, y aurait-il de la souffrance et de la mort dans ce monde ? Remarquez que la jeune fille était blessée au bras droit et le jeune homme au bras gauche. Le jeune homme a dit à la jeune fille : « Tu as été victime d’un poison animal » et elle lui a dit : « Et tu as été victime du poison de l’homme ». Il y a dans ce monde deux poisons qui détruisent l’homme et la femme, qui détruisent la communauté humaine.

« Elle était dans les douleurs de l’enfantement ». Comme cette femme souffrait, vous souffrirez aussi. Combien parmi vous souffrent à présent ! Pourquoi ? Pour enfanter. Tentez d’accoucher d’un tel enfant. La femme enceinte me demande : « Crois-tu en Dieu ou non ? » Je dis : femme, si tu enfantes, toi-aussi, tu crois en Dieu ; si tu n’enfantes pas, tu ne crois pas. Si ton enfant naît et qu’il est enlevé au Ciel pour être éduqué, tu peux dire que tu as la foi en Dieu et que Dieu s’occupe de toi. Il est dit dans l’Écriture que Dieu a préparé une place dans le désert pour cette femme, c’est donc pour qu’elle vive dans des conditions de précarité. C’est ainsi que le peuple d’Israël est sorti d’Égypte, un pays civilisé, et est parti dans le désert où il a passé quarante ans. Pourquoi ? Pour se libérer de la peur. L’humanité actuelle a aussi une peur bleue comme celle des juifs d’Égypte ; et encore aujourd’hui les juifs ont peur. Les gens ont peur aujourd’hui de ce que la vie leur réserve, de ce qu’il adviendra d’eux, de ce qu’ils gagneront ou non, etc. : ce sont des questions secondaires. Si vous enfantez, on enlèvera votre enfant au Ciel, vous irez dans le désert et Michaël combattra en votre nom. Le dragon fondra sur ceux qui croient en l’Enseignement nouveau et il les combattra. Tous ceux qui veulent maintenir l’ordre et la discipline disent que tout pouvoir est octroyé par Dieu ; j’ajoute : tout pouvoir juste est octroyé par Dieu. Ceux qui intercèdent en faveur du dragon le verront se présenter sur terre sous différentes formes. Nous ne voulons pas diminuer les souffrances dans ce monde et même si nous le voulions, cela ne nous aiderait pas. Les souffrances s’atténueront uniquement lorsque le sens de cette grande loi dans la vie des humains sera compris et lorsque vous acquerrez une compréhension juste.

Vous dites : « Nous croyons dans le Seigneur – Êtes-vous prêts à vous sacrifier pour Lui ? – Je suis chrétien – Es-tu prêt à mourir pour le Christ ? – Je suis évangéliste, orthodoxe, etc. – Es-tu prêt à te sacrifier pour l’Évangile, pour l’orthodoxie ? Si tu n’es pas prêt, tu es un acteur sur scène. » Où sont ces grands hommes, prêts à se sacrifier pour leurs idéaux ? Bien entendu, si tu es attrapé en train de commettre un crime, un juge se présentera, tu seras condamné, puis le prêtre te confessera, on te mettra la corde au cou et on dira : « Il est mort, c’est une victime ». Au nom de quoi ? Victime de son propre crime. Je trouve que ceux qui meurent, condamnés à la potence pour leurs crimes sont plus héroïques que les croyants qui ne sont pas prêts à verser la moindre goutte de sang pour leurs idéaux. Si tu piques un croyant et qu’une goutte de son sang coule, tu t’attireras les plus grands ennuis. Tous paradent en disant : « Nous sommes croyants ! » Si tu n’es pas prêt à donner la moindre goutte de sang, tu n’es pas croyant. C’est ainsi avec tous les saints, tous les grands hommes lorsqu’on éprouve leur foi ; celui qui est prêt à défendre ses principes est prêt à verser son sang. Lorsque nous serons prêts à nous sacrifier, alors le Grand, le Divin s’éveillera en nous.

« Le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, lorsqu'elle aurait enfanté. » Le dragon restait aux côtés de la femme, mais elle ne le craignait pas. Elle n’était pas peureuse comme les femmes d’aujourd’hui, elle était héroïque, elle a dit au dragon : « J’enfanterai, mais tu ne prendras pas mon enfant ». La femme représente la vie divine en l’homme et l’enfant mâle représente l’intelligence divine. Donc, à l’époque de Jean où avaient lieu ces évènements, la race blanche, c’est-à-dire la cinquième race de l’humanité tentait d’enfanter. L’accouchement de cet enfant a produit une scission entre la vie divine et la vie humaine. Jadis comme aujourd’hui le dragon essaie d’étouffer l’enfant de l’accouchée. Le monde entier peut s’insurger contre lui, l’enfer peut se révolter et même si le diable tombe tête en bas, l’enfant naîtra. Autrement dit, le monde a beau tourner à l’envers, les têtes des hommes mûriront.

Un voyageur est passé à côté d’une araignée occupée à tisser et lui a demandé : « Que fais-tu ? – Comme tu le vois, je suis en train de tisser. Je suis un être travailleur même si j’ai mauvaise presse ; je suis victime de fausses accusations. Je tisse un tissu si fin que personne n’est capable de le faire. J’ai remporté le premier prix lors de l’exposition dans l’Éden, mon art est inégalé. Les abeilles et les guêpes ont un dard et elles piquent ; pour ma part je ne pique personne. On m’accuse d’attraper des mouches et de boire leur sang ; que font les gens lorsqu’ils rentrent dans une boutique ? Ils prennent quelque chose contre paiement. J’ai pour avis que les mouches sont mes clientes : elles rentrent dans la boutique pour acheter quelque chose et je les enroule dans ma toile, je m’approche et je dis : « Payez maintenant ! » Je le fais par amour envers les mouches. Lorsque je prends le nécessaire, je leur dis adieu et je les laisse libres de repartir. Je fais ainsi mes études savantes. Les mouches doivent être intelligentes, ne pas voleter là où je tisse ma toile ; puisqu’elles ne sont pas intelligentes, elles paieront et subiront les conséquences de leur bêtise. Les oiseaux lâchent leurs excréments d’en haut, mais tout le monde considère cela dans l’ordre des choses, personne ne les juge ; les gens commettent les plus grands crimes, mais personne ne dit du mal d’eux. Dès que j’exerce mon art, je suis accusée de cruauté. Si quelqu’un a le droit de se plaindre de moi, ce sont les mouches : qu’elles portent plainte contre moi pour voir si je suis fautive ou non.

Maintenant, je vous demande aussi qui accusez-vous : la mouche ou l’araignée ? Les savants disent que l’araignée tisse sa toile exprès pour attraper les mouches. Il n’en est pas ainsi. À l’origine, l’araignée s’est perfectionnée dans son art par amour pour lui et elle n’avait pas du tout les mouches en tête, elle a commencé à les attraper plus tard. Pourquoi s’est-elle intéressée d’abord à cet art reste une énigme.

         Revenons à l’enfant de l’accouchée, c’est-à-dire à l’intelligence humaine qui doit s’élever. Tout le monde a besoin de convictions, d’une juste compréhension des choses. Les fleurs ont répandu leurs arômes avant même l’apparition des humains, elles fleurissaient et embaumaient l’air pour elles-mêmes et non pour nous ; elles ne pensaient pas qu’un jour le nez humain sentirait leur arôme. Les humains se plaignent des conditions et disent qu’ils n’ont pas la possibilité de fleurir et de se développer ; ils n’ont pas raison. Il y a des conditions de fleurir pour tous, mais ils veulent qu’il y ait quelqu’un pour les sentir, pour les admirer. Prenez les fleurs dans la nature en exemple : elles n’attendent pas que les hommes respirent leur parfum, leur mission est de nouer le fruit et de faire mûrir ce fruit ; c’est une grande loi à laquelle vous devez tous aspirer.

         Maintenant, quand je dis cela, certains se disent : « Quel est l’objectif non avoué de cet individu ? » Lorsque j’exprime une idée ou lorsque j’expose une vérité, j’ai un seul objectif : projeter mon idée le plus loin possible dans l’espace pour faire mes recherches scientifiques. Si quelqu’un est attrapé dans ma toile comme une mouche dans celle de l’araignée, je dis : « Qui t’a donné le droit de t’enrouler dans ma toile et d’altérer son intégrité ? » Si l’araignée tisse sa toile dans le seul but d’attraper des mouches, elle perdra vite son art. Si sa pensée suit un chemin tortueux, l’homme perdra aussi son art de tisser sa toile. Donc si vous doutez de la vie et si vous dites qu’il n’y a pas d’homme bon et honnête dans le monde, vous tordez aussitôt le cheminement de la pensée juste. « Mon ami, comment sais-tu qu’il n’existe pas sur terre de gens bons et honnêtes ? – C’est écrit dans les livres. – Quels livres ? –Dans les livres sacrés. » Si tu veux dire qu’on est libre de commettre des fautes, c’est une autre question. David dit à son sujet : « Ma mère m’a conçu dans le péché » ; les gens lisent les propos de David et les prennent pour quelque chose de divin. Il faut savoir qui a dit cela : Dieu ou l’être humain ? Ce sont des paroles humaines, vraies seulement à cinquante pour cent. C’est vrai que l’être humain crée tout seul les conditions du péché, il peut par conséquent concevoir et enfanter dans le péché, mais Dieu ne peut jamais nous engendrer dans le péché. Penser que la source qui vous a engendrés est impure est le plus grand mensonge. L’être humain est né dans le péché seulement en forme, mais non en contenu et en sens. Le changement du contenu de la vie humaine ne dépend que de lui-même. Par les paroles ma mère m’a conçu dans le péché David aborde uniquement le côté extérieur de la question.

         « Le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant lorsqu'elle aurait enfanté. » Dans ce cas, le dragon représente les conditions défavorables pour la femme qui accouche : elles contrarient son fruit. Combien de fois ce dragon a entravé vos bonnes intentions de vous élever ou d’élever quelqu’un d’autre ! Il dit : « Ce n’est pas le moment ». Vous tombez d’accord avec lui et vous dites : « C’est vrai, ce n’est pas le moment de bien agir, que Dieu nous pardonne, nous attendrons des conditions plus favorables ». Le pardon de Dieu n’est pas de mise ici ! Tu te tiendras courageusement devant le dragon et tu diras : « Mon enfant naîtra et ira auprès de Dieu, c’est-à-dire à l’endroit où il n’y a pas de péchés ni de crimes ».

         L’esprit de l’être humain doit être clair, sobre et saisir la vérité. Tu dis : « Quelle est l’arrière-pensée de cet homme ? » Je n’ai pas d’arrière-pensée, mon objectif est de porter une bougie allumée : que celui qui sait lire vienne lire à sa lumière. Lorsque le soleil se lèvera, je soufflerai la bougie et je dirai : « Tous dehors avec vos livres, le jour s’est levé ! » Je n’allume pas de bougie en journée ; je le fais lorsqu’il fait nuit. Je réponds ainsi à vos interrogations sur mon arrière-pensée : lorsque j’allume la bougie, des dizaines et des centaines d’individus peuvent venir en tirer profit. Les gens philosophent maintenant dehors pour savoir pourquoi je rassemble autour de moi des avocats, des juges, des enseignants ; je n’ai nul besoin d’avocats, ni de juges, j’allume simplement ma bougie et je lis. Si vous voulez lire aussi, venez auprès de moi pour que nous lisions ensemble ; si vous ne le voulez pas, adieu ! (dehors la sonnerie retentit de façon insistante.)

La dernière sonnerie retentit, c’est pour cela qu’elle est si insistante : que tous l’entendent. Celui qui réussit à prendre le train sera bien loti ; celui qui ne réussit pas, attendra un autre train, à un autre moment. Il est temps que les gens dirigent leurs pensées dans une autre direction. Comment cela se fera-t-il, quelle est la bonne direction ?

Dans un royaume quelqu’un a été accusé de crime politique et condamné à mort. Le roi a décidé d’épargner la vie du criminel à condition qu’il fasse le tour de toute la ville, un pot de lait sur la tête sans en renverser la moindre goutte. Le condamné a accepté cette condition, il a mis sur sa tête un pot rempli de lait à ras bord et il a fait le tour de la ville sans en renverser une seule goutte : sa vie a été épargnée. Lorsqu’on lui demandait ce qu’il avait vu en ville, il répondait : « Je n’ai rien vu ni personne. – Pourquoi ? – Parce que j’étais trop occupé à penser au pot de lait sur ma tête. »

Je dis : tant que tu vois tout en ville, tu es sur un chemin périlleux ; il faut tout oublier, il faut être aveugle à tout ce que tu vois, c’est le seul moyen d’avoir la vie sauve. Puisque tu as une idée divine, tu dois sacrifier pour elle toute ta vie et tout ce que tu possèdes. Aujourd’hui, tous ceux que tu croises racontent ce qu’ils ont vu et entendu ; tant que tu vois et entends tout autour de toi, tu ne peux pas porter de pot de lait sur la tête sans en renverser. Les religieux font sans cesse des controverses pour savoir qui ira au paradis et qui en enfer. Je vous demande : « Êtes-vous payés pour le travail que vous faites ? –  Oui, nous sommes payés bien sûr ! – Puisqu’on vous paie, vous n’entrerez pas au paradis. – Pourquoi ? – Parce qu’il est écrit sur la porte du paradis : « Celui qui prêche le Verbe divin de façon intéressée, ne foulera pas ce sol. – Que faire dans ce cas ? – Faites ce que vous voulez : devenez marchands, enseignants, prêtres, avocats, magistrats, mais ne déformez jamais la vérité, ne travaillez jamais pour de l’argent. » Les prêtres et les prédicateurs vérifieront la véracité de mes paroles. Celui qui prêche le Verbe divin doit travailler avec désintéressement, sans arrières pensées et être prêt à se sacrifier pour Dieu ; le chrétien doit être totalement désintéressé. « Comment vivre alors, faut-il renoncer à notre vie d’aujourd’hui ? » Je demande : quel est le bienfait de votre vie ? J’ai vu comment un fils bat son père ; puis il le chasse de sa propre maison et le met dans un asile : il se débarrasse de son père et dispose de ses biens. C’est l’œuvre de gens cultivés qui croient dans le Christ et qui lisent des prières recommandées par l’Église.

« Et la femme s’est enfuie dans le désert. » Elle est partie vivre dans le désert car elle a compris qu’il n’est pas possible de rester parmi les gens et de vivre avec leurs pensées et sentiments. Ouvrez n’importe quel livre, n’importe quel journal et dites ce que vous y trouvez de sensé. Ouvrez un manuel, par exemple de géométrie et voyez de quoi il est question ; vous verrez des schémas de triangles, de quadrilatères, de pentagones, de tangentes, etc. Que signifie cela ? Vous direz qu’il y a tout de même un sens à cela. Un jour vous comprendrez la géométrie vivante, les droites vivantes qui se croisent de façon que les unes sortent de l’intelligence, d’autres du cœur, les troisièmes de la volonté ; vous comprendrez que la force de la volonté régule les deux types de lignes : celles de l’intelligence et celles du cœur. Par exemple les deux côtés du triangle indiquent la direction de la conscience dont sortent les lignes du cœur et de l’intelligence ; ces lignes sont opposées et ne coïncident pas, mais se réconcilient un peu grâce au troisième côté du triangle, la base qui représente la force d’équilibre, la volonté humaine. Donc le triangle équilatéral représente les forces de l’intelligence, du cœur et de la volonté en harmonie parfaite entre elles : c’est sur ce triangle qu’est bâtie la véritable vie.

Dans l’étude du visage humain, on voit un triangle : le nez. Le Bulgare a une volonté faible ; son intelligence et son cœur sont plus développés que sa volonté. La longueur de son nez ne dépasse pas trois et demi à quatre centimètres. Le Bulgare est obstiné mais n’est pas volontaire ; l’obstination est un trait de caractère alors que la volonté intelligente en est un autre. Le Turc exprime l’obstination du Bulgare par le proverbe suivant : « Je vends mon marteau, je brûle ma couverture, mais je ne me soumets pas ». Ce trait de caractère bulgare est à l’origine des guerres fréquentes ; on peut dire qu’il y a une guerre tous les dix à vingt ans parmi les peuples balkaniques ; les Bulgares sont ceux qui ont le plus guerroyé. Aucun royaume bulgare n’a duré plus de cent ans ; ce n’est pas un critique, mais un constat fait par beaucoup de savants et d’érudits. Vous vous qualifierez de héros ! C’est une autre question. La place qu’occupent les Bulgares sur la péninsule les oblige à faire souvent la guerre, ils renforcent ainsi leur volonté et étudient la loi du sacrifice. Les Bulgares doivent renoncer à leur égoïsme. Ils sont prêts à tuer leur frère pour un lopin de terre ou de renoncer à leur amitié avec quelqu’un pour un sou : c’est un mauvais trait de caractère dont il faut vous débarrasser. Vous dites : « Les Serbes et les Grecs sont-ils meilleurs que nous ? » Ce ne sont pas vos affaires : ce que sont les Serbes et les Grecs les regarde. En tant que peuple vous devez développer en vous de nobles traits de caractère, renforcer votre volonté nécessaire à votre développement futur. L’absence de volonté est la cause pour laquelle deux slaves, rassemblés à un endroit, ne peuvent pas se mettre d’accord : les dissensions entre slaves sont proverbiales. Comme Il les aime, Dieu les passe par le feu pour les unir. Les peuples slaves sont les seuls à avoir traversé autant de souffrances. Dieu dit : « Il faut que quelque chose de bon sorte de vous ! » Quel bon père ne punit pas son fils bien-aimé ? Les slaves sont les fils bien-aimés du Seigneur et c’est pour cela qu’Il les punit. Ils ont un avenir grandiose devant eux.

Lorsque je parle des slaves, j’accorde une attention particulière aux Bulgares pour les prévenir qu’ils seront sévèrement flagellés : un fouet divin et non humain se prépare pour eux. Ils seront fustigés tant que leurs têtes ne mûriront pas, tant qu’ils ne se soumettront pas à la volonté divine et ne diront pas : « Nous allons accorder notre intelligence et notre cœur avec la volonté divine, nous mettrons de l’ordre et de la discipline dans notre pays en accord avec les lois divines ». Si vous ne croyez pas mes paroles, vous les vérifierez tous seuls, dans à peine dix ou vingt ans vous verrez par vous-mêmes ce qui arrivera. Je ne dirai pas ce qui vient, vous en ferez l’expérience. La grande loi qui régit le monde entier, c’est l’archange Michaël, il vient avec son épée. Dieu ouvre le livre de la vie et rétribue chacun selon son mérite : le jugement vient sur terre. Il ne restera personne qui ne sera pas jugé devant le Seigneur, chacun sera jugé selon ce qui est écrit dans le Livre de la vie. Lorsque Dieu entreprendra de redresser les humains, le dragon sera jeté dehors ; si Dieu n’entreprend pas de vous redresser, vous comme le dragon serez jetés dans l’abîme.

À l’avenir, l’enseignement du Christ ne pourra pas vivre dans les cœurs humains, ces coques toutes petites. Je ne dis pas que les prêtres sont mauvais, mais ils ne comprennent pas encore l’enseignement du Christ. Qu’ils viennent ici et qu’ils écoutent une causerie pour que j’ouvre leurs yeux et qu’ils voient leur existence passée ; Dieu ouvrira grand leurs esprits pour qu’ils comprennent qu’ils ne sont pas aussi purs qu’ils le croient. Combien d’aspérités chacun a-t-il à aplanir ! Il est écrit : « Le Livre de la vie s’ouvrira, et il ne restera pas de secret caché ». Tout se passera comme pour la femme accouchée. L’enfant sera vivant ou mort-né, quel qu’il soit il naîtra. La différence entre la bonne et la mauvaise personne se résume en ceci : la mauvaise souffre sans enfanter, alors que la bonne personne souffre et enfante. La mauvaise personne ressemble à ce dragon dont les petits prennent vie dans ses entrailles et les dévorent pour sortir à l’extérieur.

Aujourd’hui, votre âme veut accoucher de votre intelligence, et le dragon, c’est-à-dire vos mauvaises dispositions, se dresse et dit : « Pourquoi es-tu croyante, ne sois pas aussi bête, on peut vivre même sans foi ». Si tu l’écoutes, le dragon engloutira ton enfant sans rien te donner. Vous avez bu et mangé pendant des années, vous vous êtes bien habillés et reposés dans des lits douillets, mais vous êtes encore mécontents ! Qu’avez-vous obtenu de cette vie ? Que faut-il faire ? Si tu es mécontent des oreillers et des matelas en duvet de canard, remplace-les par des matelas en paille ; si tu es encore mécontent, remplace les par des matelas en lattes : change les conditions et l’environnement jusqu’à ce que tu commences à te lever le matin gai et bien disposé, l’esprit alerte. Lorsque tu auras cette disposition, tu sauras que tout est pour ton bien. Lorsque le matin tu t’éveilleras mal disposé, tu voudras te disputer avec quiconque tu croiseras : pourquoi es-tu mal disposé ? « Parce que je n’arrivais pas à dormir. » Tu n’as pas pu dormir parce que ton matelas est trop douillet ; mais en plus tu as dîné tard et tu as trop mangé ; peut-on bien dormir après tout cela ? Un habitant fortuné de Varna avait mangé plusieurs filets de porc et bu deux litres de vin, puis il s’est couché dans la foulée : on l’a retrouvé mort le lendemain matin. Il faut manger tôt et ne pas se coucher tard.

Il est dit dans le verset lu que la femme accouchera d’un enfant. Qui est cette femme ? À en croire les prêtres, c’est l’Église. De qui accouchera-t-elle ? De ses brebis, de ses ouailles. Il est dit dans l’Ancien Testament que Rachel la stérile a enfin accouché de plusieurs enfants ; les animaux inférieurs comme les poissons donnent naissance à beaucoup d’enfants. La femme accouche d’un seul enfant : c’est un symbole qui recèle beaucoup de choses. Tout être qui vit en accord avec l’intelligence, le cœur et la volonté de Dieu vaut plus que l’humanité toute entière qui ne vit pas en accord avec les lois divines. Un jour, lorsque les humains vivront en harmonie avec Dieu, nous dirons que la vie parfaite règne déjà sur terre.

L’enfant divin vient sur terre. Quel est cet enfant ? Le Christ. Tous attendent qu’il apparaisse aujourd’hui dans les nuages, entouré d’un grand nombre d’anges. Certains l’attendaient déjà en 1845 au début du XIXème siècle, et comme il n’est pas venu, ils ont douté de lui ; d’autres l’attendent encore aujourd’hui. Certains croyants ont revêtu des habits blancs et sont sortis accueillir le Christ. Il est venu, mais pas comme ils l’attendaient, c’est pourquoi nombre de chrétiens ont été déçus. En 1845 est apparu le spiritisme qui a tourné les esprits des humains vers Dieu, ils ont compris qu’il y avait une autre vie que la vie physique. Certains ont considéré le spiritisme comme une affaire diabolique. Le Christ est donc venu à travers le spiritisme, mais peu l’ont reconnu et accueilli. Démentis dans leurs interprétations et calculs, certains croyants ont de nouveau calculé le second avènement du Christ sur terre. Ils ont établi que le Christ viendrait en 1915, mais ils ne l’ont pas ébruité, ils se sont tus. Le Christ est de nouveau venu cette fois-ci, mais de nouveau ils ne l’ont pas reconnu. Comment est-il venu ? Avec un fouet à la main, il a fait le tour de l’Europe, il a ouvert les caisses et a dispersé l’argent, il a ouvert les granges des riches et les a vidées. Le Christ a demandé aux riches : « Pourquoi suis-je venu sur terre et ai-je versé mon sang ? Est-ce pour que les fabricants et les riches marchands tourmentent et violentent leurs frères ? Pourquoi avez-vous besoin de ces fusils et de ces canons ? » Malgré cela nombreux sont ceux qui disent : « Le Christ n’est pas venu sur terre ». Le Christ est venu, mais avec un fouet à la main. On lui demande encore aujourd’hui : « De quel droit fais-tu cela ? » L’archange Michaël viendra bientôt et montrera aux humains de quel droit il fait tout cela. Vous serez témoins de ce que Dieu prépare de sublime pour toute l’humanité. Le monde reconnaîtra qu’on ne peut pas braver Dieu : les lois de sa miséricorde, de sa justice, de sa vérité, de sa sagesse et de son amour seront respectées. « Le Ciel et la Terre passeront mais pas une virgule de la grande loi divine ne sera changée. »[2]

« Un enfant mâle est né qui gouvernera tous les peuples ». Qui est cet enfant ? La sixième race, c’est-à-dire l’idée de la Fraternité Blanche, l’idée que tous les humains sont frères. Vous savez tous que l’enfer existe, mais n’essayez pas de déterminer sa nature ni son emplacement car depuis des millénaires vous brûlez dans son feu. Je peux aussi vous emmener dans l’enfer et vous le montrer, mais il y a quelque chose de plus important : quoi ? L’idée de la fraternité. Le Christ dit : « Vous êtes des frères ». Pouvez-vous entrer cette idée dans vos esprits et dire à votre frère : « Mon frère, pourquoi me chasses-tu ? Je t’ai rendu tout ce que j’avais pris. Pardonne-moi tout le mal que je t’ai causé, je te redonnerai tout, multiplié par quatre. Vivons en frères comme Dieu l’exige ».

Beaucoup disent : « Cet enseignement n’est pas pour les Bulgares ». Si les Bulgares n’acceptent pas cet Enseignement comme il est donné, ils comprendront d’ici dix ans si je dis la vérité ou non. L’archange Michaël leur démontrera point par point si j’avais dit la vérité. Je ne juge personne, je ne suis pas venu pour prononcer des sentences, mais je dis aux Bulgares et à tous les peuples européens que s’ils ne vivent pas en frères, ils sauront qui est le Christ. Vous tous qui m’écoutez, commencez à vivre fraternellement, non comme je vous le dis, mais comme vous l’entendez et comme vous le dicte votre cœur : c’est la seule façon de vous renouveler. Je crois que la vérité est en vous. Votre cœur et votre intelligence sont bons, mettez votre volonté en accord avec eux et vos yeux s’ouvriront. Certains disent : « Prouve-nous que Dieu existe ». Je demande : voyez-vous quelque chose dans cette pièce noire ? « Non. » Mais si je projette un rayon lumineux d’en haut, vous verrez des milliers de poussières ; si j’augmente la lumière, vous verrez encore beaucoup de choses. Par conséquent, il y a tant de choses dans l’espace où vous évoluez, mais vous les verrez uniquement si c’est éclairé, c’est bien la seule façon de se rendre compte que tout autour de vous est vivant et qu’il y a de la vie partout.

« Elle était dans les douleurs de l’enfantement ». Où est la femme qui enfante ? Partout en Europe. Ce que Jean a vu se passe maintenant dans toute l’Europe. Il a vu les évènements futurs : la race blanche s’efforce d’enfanter l’idée de la fraternité, de vivre fraternellement, mais le dragon se tient devant elle et dit : « Vous n’avez pas besoin de fraternité ». Le dragon c’est l’égoïsme humain, l’avidité, chacun veut vivre pour lui-même et assujettir ses frères. Lorsque l’archange Michaël viendra, il précipitera le dragon à terre : celui qui tombe est déjà condamné. La terre éduquera ce dragon ; elle l’enchaînera et lui dira : « Ta place est ici et non là-haut pour pervertir les humains ». Si le dragon n’écoute pas la terre, il ira encore plus bas. Il est décidé qu’à l’avenir aucun crime ne puisse être commis au nom du Christ, au nom de son sang, de son Verbe ; celui qui se permet de commettre des crimes sera précipité sur la terre et elle l’engloutira.

Il est dit dans les Écritures : « Alors, le serpent vomit comme un fleuve d’eau derrière la femme pour la faire emporter par les flots. Mais la terre vint au secours de la femme : la terre s’ouvrit et engloutit le fleuve vomi par le dragon. »[3] L’eau symbolise l’enseignement trompeur, englouti par les évènements : on prône aujourd’hui un enseignement trompeur, demain un autre, ensuite un troisième, mais la terre les dévore et les détruit au fur et à mesure. On a fait beaucoup de promesses aux Bulgares pour les inciter à combattre ; ils ont fait la guerre et attendaient d’obtenir la Macédoine, mais ils ont perdu même ce qu’ils avaient déjà ; était-ce leur destin ? Non, ils devaient s’appuyer sur Dieu, Il leur aurait donné plus de choses. Le destin de tous les peuples comme celui des Bulgares se décide à un autre endroit : ni la France, ni l’Angleterre, ni l’Allemagne, ni la Russie ne déterminent le destin des peuples, Dieu seul détermine les destinées de tous les peuples. Lorsqu’Il veut redresser un peuple, Il lui envoie des parents raisonnables, des prêtres, des prédicateurs, des enseignants et des gouvernants intelligents ; lorsqu’Il veut punir un peuple, Il lui ôte les gens d’intelligence et de raison et le laisse entre les mains du destin, alors ce peuple s’anéantit tout seul. Nous avons besoin de gens bons et intelligents.

J’appelle tous les prêtres à venir auprès de moi et à m’écouter au lieu de médire sur moi ; quoiqu’ils disent, ils ne peuvent pas m’entraver. Il est dit pour les Bulgares que s’ils accueillent le Nouvel enseignement, il y aura une abondance cette année encore ; sinon une famine de sept ans inconnue en Bulgarie et dans le monde les attend. Je dis la vérité, tous doivent le savoir, tout le monde comprendra qu’une autre loi gouverne le monde. Cette loi n’est pas érigée par moi et je ne parle pas en mon nom. Dieu montrera aux humains s’Il existe ou non. Il leur montrera que tout est dans le pain : tant que vous avez du pain vous serez puissants ; sans pain la force vous quittera.

Je ne le dis pas de moi-même. Si on est mécontent de moi, qu’on le dise ouvertement, je suis prêt à quitter la Bulgarie. Si je suis un danger pour vous, dites-le moi sans faire d’intrigues. Je ne veux pas vous importuner, je vous quitterai et je vous laisserai libres de vivre comme bon vous semble. Je ne veux pas déranger les prêtres, mais je vous dis une grande vérité divine, porteuse de bien. Je suis prêt à tout faire pour vous, pourvu que vous deveniez bons. De bonnes paroles sont prononcées sur la Bulgarie et un bon avenir l’attend, mais il faut montrer de l’intelligence et de la probité pour accueillir ceux qui sèment librement le Verbe divin. « Comment reconnaître celui qui porte la vérité Divine ? » Il est dit : « On les reconnaîtra à leurs fruits ».

« Elle était dans les douleurs de l’enfantement. » J’aimerais que la femme bulgare qui a déjà conçu, accouche d’un enfant mâle. J’aimerais que l’archange Michaël soit de votre côté et non contre vous ; s’il sort son épée pour combattre à vos côtés, aucune réparation[4] ne sera exigée de vous, aucun mal ne vous frappera. Et Dieu sera aussi de votre côté. Il est dit que si la Bulgarie accueille le nouvel Enseignement, ses frontières s’élargiront et elle obtiendra tout ce dont elle a besoin ; si elle n’accueille par l’enseignement divin, rien ne lui sera donné : voilà la situation politique en Bulgarie. Chaque peuple qui veut être bien placé parmi les autres peuples doit posséder quatre qualités : honnêteté, justice, bonté et intelligence. Chaque foyer, chaque école, chaque église, chaque palais de justice doit porter un écriteau : « Honnêteté, justice, bonté et intelligence ». Si vous vivez ainsi, tous les peuples vous ouvriront les bras : qui n’aime pas les gens bons et intelligents ? Je vous le dis pour que vous vous corrigiez. Les prêtres doivent savoir que Dieu ne plaisante pas s’Il est provoqué. Je ne veux pas vous faire peur, mais je ne souhaite pas être témoin des souffrances des humains. Je dis : il existe des lois divines auxquelles personne ne peut se soustraire.  

Je demande : combien de temps le Ciel fut-il fermé ? Trois ans. Ce que les prophètes et Jean ont prédit était prédéterminé ainsi, et je ne cherche pas à vous faire peur. Mais je dis : vous êtes raisonnables, vous avez une intelligence, un cœur, une volonté, mettez votre volonté en action et cherchez votre Seigneur en qui vous croyez. Où est-il ? Cherchez-Le et vous Le trouverez. Celui qui Le trouve acquiert la force, la santé, la joie, son âme se dilate et son esprit se renforce. Lorsque Dieu se met à parler à l’homme, la misère, les souffrances, les maladies disparaissent, la fraternité, la sororité, la paix et l’entente règnent partout. « Nous sommes religieux, nous aspirons à la perfection. – Y a-t-il des malentendus entre vous ? – Oui. – Donc Dieu ne vous a pas encore parlé. » J’aimerais que Dieu parle aux Bulgares pour que viennent la paix, l’amour, la sagesse, la vérité, la justice et la vertu parmi eux. Alors les Bulgares diront tout seuls : « Nous croyons dans le Seigneur vivant car nous l’avons éprouvé ». Vous direz comme l’aveugle : « J’étais aveugle autrefois mais maintenant je vois ». Quelle plus grande preuve voulez-vous si vos yeux s’ouvrent et si vous comprenez la grande vérité ? Alors je vous tendrai aussi la main et je dirai : « Mon frère, donne-moi la main, je peux parler librement avec toi, tu n’es plus aveugle, je n’ai plus besoin de te guider ». Je ne veux pas guider des aveugles, mais des gens dont les yeux sont ouverts, qui voient la beauté du monde, les fleurs, les arbres, les sources, les montagnes et qui sont en admiration devant tout cela. C’est cela faire régner le Royaume de Dieu sur la terre.

« Son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône ». Votre enfant est aussi auprès de Dieu. Quand vous sera-t-il renvoyé ? Le moment où votre enfant reviendra sur terre approche, je lui donne encore dix à vingt ans tout au plus. L’enfant viendra lorsque la terre se purifiera. Il est dit qu’il reste peu de temps au diable sur terre.

Maintenant, n’attendez pas de voir le Seigneur descendre d’en haut, mais ouvrez vos cœurs pour Le sentir. En vous observant je peux dire pour beaucoup parmi vous : « Tu es déjà libre, blanchi, sors de la prison, rentre dans le monde divin et sache que Dieu est amour ». Je parlerai ainsi à chaque âme éveillée, à chaque frère et à chaque sœur.

Beaucoup demandent ce qu’est le Nouvel enseignement. C’est l’enseignement du Christ : il était ainsi dans le passé, il est ainsi aujourd’hui, il sera ainsi dans le futur. Cet enseignement réfute l’enfer, le purgatoire ; l’enfer est une invention humaine, l’homme le crée lui-même pour y entrer tout seul. Maintenant nous créerons le paradis divin et nous entrerons pour y vivre, nous bénéficierons des fruits que Dieu donnera. Soyez courageux et décidés, ne craignez pas le dragon : Dieu et tout le Ciel sont à vos côtés, tout se passera sans encombre.

Ce sont les paroles que le Christ vous adresse aujourd’hui, Il dit : « Je suis venu dans le monde pour que vous avanciez tous dans la lumière ».

Sofia, 7 mars 1920

Traduit par Bojidar Borissov


[1] « Le dragon se posta devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l’enfant, dès sa naissance.  Elle mit au monde un fils, un enfant mâle ; c’est lui qui doit mener paître toutes les nations avec une verge de fer. Et son enfant fût enlevé auprès de Dieu et de son trône. » (Apocalypse 12, 4b-5)

[2] « Le ciel et la terre passerontmes paroles ne passeront pas. » (Matthieu 24, 35) 

[3] Apocalypse 12, 15-16

[4] Il est fait mention ici des réparations dont les gouvernements des pays vaincus à la fin de la Première Guerre Mondiale devaient s’acquitter au profit des vainqueurs.

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