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1920_02_29 Ce que l’Esprit dit


Ani
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Ce que l’Esprit dit

« Que celui qui a des oreilles, écoute ce que l'Esprit dit aux Églises. »[1]

Apocalypse 3 :13

La compréhension de la vie doit être juste et pénétrante. La compréhension se reconnait à ce qu’elle apporte du renouveau.

« Que celui qui a des oreilles, écoute ce que l’Esprit dit aux Églises », il y a dans ce verset deux idées importantes : « que celui qui a des oreilles » et « doit écouter ce que dit l’Esprit ». Les mots oreille et écoute sont deux moments importants, deux états importants de l’âme. L’oreille est un organe que l’âme a confectionné ; seul peut écouter celui qui s’est confectionné cet organe. On dit que l’oreille est un organe extérieur en rapport avec le monde extérieur. Tout comme il existe un rapport entre l’oreille et le langage, de même il existe un rapport entre l’écoute et l’esprit. Les Bulgares disent souvent qu’un esprit hante quelque endroit ; cette expression montre leur mauvaise compréhension de l’esprit, ils veulent dire ainsi que l’esprit manifeste sa présence de façon particulière dans la vie. Lorsque nous disons que l’esprit s’exprime à travers une personne ou un peuple, nous entendons que ce peuple ou cette personne pense, sent et agit avec droiture.

La science occulte rapporte que dans les temps préhistoriques il a existé sur terre le premier royaume créé par Dieu. Les humains se trouvaient alors dans de grandes difficultés qu’ils ne pouvaient pas résoudre. Leur roi était bon et pieux, et lorsqu’il a vu les difficultés de son peuple il a demandé de l’aide à Dieu. Sa prière a été exaucée : Dieu a envoyé un ange du Ciel qui lui a apporté un grain de blé et lui a dit : « Vous planterez ce grain de blé, et lorsqu’il donnera du fruit, vous ne le pèserez pas, vous ne le transporterez pas, vous ne le jetterez pas sur la route, vous ne le garderez pas dans des granges, et que chacun prenne autant qu’il peut porter sur son dos. Si, avec tes sujets, tu te conformes à cette loi vous serez heureux ; le jour où vous la transgresserez, de grands malheurs vous frapperont ». Si vous me demandez pourquoi vous souffrez, je réponds : nos contemporains souffrent parce qu’ils pèsent le blé sur des balances, puis le transportent avec des voitures, le jettent sur la route et le conservent dans des granges, et chacun porte sur son dos plus qu’il ne lui faut. Les gens ont trahi la grande loi que l’ange a écrite en ces temps préhistoriques. Cette loi est applicable en tout lieu : le grain de blé représente une formule mathématique qu’il faut étudier.

En géométrie aussi il y a beaucoup de choses à apprendre. De quoi traite la géométrie ? De lignes droites et courbes, de figures et de corps. Puisque vous avez étudié la géométrie, dites ce que représente la ligne courbe et ce que représente le cercle ; dites ce qu’est l’application de la ligne droite et celle du cercle dans la vie. Vous direz que la ligne droite représente le diamètre dans le cercle, mais la ligne droite a aussi une autre définition et une autre signification. Les physiciens actuels qui étudient le son et la lumière ont fait l’expérience suivante : ils prennent deux diapasons, l’un posé verticalement et l’autre, horizontalement. Ils positionnent face à eux un miroir dans lequel ils projettent un faisceau de lumière qui se reflète sur une toile blanche. Ils impriment ensuite un mouvement circulaire aux diapasons. Plus les ondes des diapasons diminuent, plus le cercle s’aplatit et se transforme en ellipse jusqu’à devenir une ligne droite à la fin. Chacun peut procéder à cette expérience.

Qu’est-ce que le cercle ? Une manifestation du monde physique. Le diamètre est un stade transitoire, une zone neutre, une frontière entre le visible et l’invisible. Lorsque l’énergie du monde physique commence à diminuer, nous nous approchons de la ligne droite ; lorsque l’énergie du monde physique commence à augmenter, nous nous approchons du cercle, ce qui montre que nos relations avec le monde physique sont mesurées et définies. Si l’un des diapasons est réglé une octave au-dessus de l’autre, alors les ondes des diapasons formeront un huit. Le diapason posé horizontalement représente l’intelligence et celui posé verticalement, le cœur. Il est prouvé que l’intensité de l’intelligence est deux fois plus grande que celle du cœur, ce qui montre que la matière de l’intelligence est plus délicate, avec des vibrations plus élevées que la matière du cœur.

« Que celui qui a des oreilles, écoute ce que l’Esprit dit aux Églises ». L’oreille avec laquelle nous écoutons est une chose grandiose. Qui écoutons-nous ? L’Esprit, c’est-à-dire le principe intelligent que Dieu a mis en nous. Chacun doit pénétrer ce principe intelligent. Les gens souffrent car ils n’écoutent pas l’Esprit mais ceux qui leur parlent du dehors. Qu’apprendrez-vous du tambour qui bat sans mesure, qu’apprendrez-vous si vous écoutez le tintement d’une boîte de conserve, qu’apprendrez-vous si vous écoutez chaque bruit qui se produit dans le monde extérieur ? Tout le monde occupe un poste et assume une mission : professeur, prêtre, magistrat, mère, père, mais est-ce qu’on leur demande ce qu’ils ont appris en s’acquittant de leur mission ? Depuis huit mille ans les mères enfantent, mais est-ce que leurs enfants sont meilleurs ? Depuis huit mille ans les magistrats jugent des affaires, mais ont-ils redressé le monde ? Depuis huit mille ans les prêtres et les prédicateurs évangélisent les gens, mais leur ont-ils appris la grande Loi divine ? Depuis huit mille ans les soldats et les officiers usent de la force, mais ont-ils créé des conditions favorables au développement des humains ? Depuis huit mille ans on arrange le monde, mais l’a-t-on arrangé ? Pourquoi les hommes n’atteignent-ils pas ce qu’ils souhaitent ? Parce qu’ils se sont écartés du droit chemin, ce qui les empêche de comprendre l’Esprit.

Tout le monde aujourd’hui craint l’Esprit ; il n’y a pas de raison de craindre l’Esprit : c’est un grand principe qui impulse la chaleur dans le cœur, la lumière dans l’intelligence et du sens dans la vie. L’Esprit est une force qui agit sans relâche, il est plus que la chaleur et la lumière. S’il y a une interruption dans les manifestations de l’Esprit, c’est à cause de la mauvaise compréhension des humains. Si je rentre dans un château aux volets fermés, sans aucune lumière, je tomberai forcément malade. À qui la faute ? À moi ou au soleil ? C’est terrifiant de rester dans les ténèbres. Cependant les humains vivent sur terre où la lumière alterne avec l’obscurité, le jour avec la nuit. Le jour et la nuit existent dans le cœur humain et dans l’intelligence humaine : chaque pensée négative, chaque sentiment négatif et chaque acte négatif obscurcissent l’homme ; les pensées, les sentiments et les actes positifs insufflent de la lumière. La colère, le ressentiment créent de l’obscurité chez toi ; dès que tu t’apaises, la lumière revient en toi. La rotation de la terre autour de son axe et autour du soleil illustre les processus que traverse l’âme : le côté éclairé de la terre symbolise un rapport juste de l’âme avec Dieu, le côté sombre symbolise un rapport erroné de l’âme avec Dieu.

Vous entendez souvent dire : « Entendons-nous, ayons de meilleures relations entre nous ». Si vous vivez du côté sombre de la terre, vous ne vous entendrez pas. Nous pouvons toujours nous entendre avec l’affamé et l’assoiffé : il suffit de donner à celui qui est affamé la moitié de mon pain et à celui qui est assoiffé un verre d’eau pour nous entendre aussitôt. Si au lieu de lui donner le mien, je lui prends son dernier morceau de pain, nous ne nous entendrons jamais. C’est un principe valable pour l’individu comme pour l’humanité : donne sans rien attendre en retour. Celui qui n’observe pas ce principe se heurte lui-même aux difficultés. Une cause peut être insignifiante mais ses conséquences immenses.

Il y a quelques années, un incendie a ravagé la ville de Chicago comme jamais auparavant. Quelqu’un était en train de traire sa vache, et comme il faisait nuit il s’est servi d’une bougie qu’il a posée derrière l’animal. À un moment, la vache a donné un coup de sabot dans la bougie qui a mis le feu au foin de l’étable, toute l’étable a pris feu et avec elle toutes les maisons voisines. Un riche sortait son coffre-fort de son bureau déjà en proie aux flammes, que faire ? À ce moment-là, un pauvre est passé devant son bureau : le riche l’a arrêté en lui demandant de l’aide contre une récompense de deux cent cinquante mille levas. Le pauvre lui a répondu : « Je ne risque pas ma vie pour de l’argent ».

Je vous dis aussi maintenant : un incendie se déclare, Chicago brûle. Que font nos contemporains ? Aujourd’hui les savants comme les profanes restent plantés sur place et débattent comment sauver leurs coffres-forts ; d’autres marchandent la récompense qui leur reviendrait s’ils aidaient les riches à sauver leurs coffres-forts de l’incendie. Si vous persistez à vous occuper de vos coffres-forts, vous le paierez de votre vie : Chicago s’est enflammé et brûle ! Le Seigneur ne nous a pas envoyés sur terre pour être millionnaires, mères, pères, prêtres et prédicateurs, Il nous a envoyés sur terre pour être disciples de la Grande École divine et pour apprendre à vivre correctement. Vous direz que cet enseignement tranche avec les idées des gens ; pensez ce que vous voulez, mais dans moins de dix ans vous comprendrez tout seuls s’il y a de la justice dans le monde, s’il y a des Lois divines. Dans un avenir proche, il ne restera personne dont la tête ne mûrira pas : voilà ce que je lis dans le livre divin, voilà ce qui m’a été dit. Dans le monde, tous comprendront que la Loi de Dieu est immuable et inaltérable, chacun comprendra que le blé ne doit pas être pesé, ni transporté, ni gardé dans une grange et qu’on ne doit pas en prendre plus qu’on ne peut porter sur son dos. Je ne veux pas vous menacer ainsi, mais je dis : dans quelque temps vous vous persuaderez par vous-mêmes de la véracité de mes paroles. Inscrivez-les dans votre carnet pour vérifier qu’elles se réaliseront. Je ne vous dis pas de le claironner dans le monde et de faire peur aux gens, mais d’en tenir compte et de mettre de l’ordre dans votre vie. Dans quelques années vous renoncerez à votre ancien maître, Dieu mettra à la porte tous les serviteurs malhonnêtes et ne gardera que ceux qui ont prouvé leur honnêteté et leur sincérité.

Vous direz : « Mais cesserons-nous d’exister ? » Est-ce que les animaux n’existent pas ? Ils existent, mais qui parmi vous aimerait revenir à la condition animale ? Quelle est la condition du cheval qu’on attèle tous les jours ? Quelle est la condition des bovins, des vaches et des bœufs qui ont si souvent éprouvé le couteau de leurs maîtres bouchers ? Quelle est la condition des brebis innocentes, victimes de l’appétit humain insatiable ? Avez-vous parfois réfléchi au grand mystère de la vie, à la prédestination de chaque être vivant ? Vous direz : « C’est ainsi que le Seigneur a décidé ». Ce n’est pas ce que le Seigneur a décidé.

Lorsque vous lisez la Bible, il est dit dans la Genèse que Dieu a déterminé la nourriture des animaux : herbes et racines, et celle de l’être humain : des fruits[2] ; il n’est dit nulle part d’égorger des brebis, des bovins, etc. Mais lorsqu’ils ont quitté le Paradis, les humains ont formé des cercles, diverses croyances ont émergé, mais c’étaient des croyances humaines et non pas divines. Ton crédo n’est vrai qu’à cinquante pour cent : le véritable crédo est celui qui provient du temple divin, du paradis divin. Lorsque quelqu’un dit que son crédo est le vrai, je demande : « Vis-tu au Paradis ? – Je n’y vis pas. » Alors tu n’as pas le droit de parler. Tu dis que tu es fort ; essaie de porter une lourde charge après avoir jeûné pendant trois jours, c’est ainsi que tu mesureras ta force. « Mon crédo est en accord avec l’Église. » De quelle Église est-il question ? L’Évangile expose deux idées : sur l’Église et sur le Royaume de Dieu ; l’Église est un processus intérieur, alors que le Royaume de Dieu est un processus extérieur qui donne forme à tout. Je demande à l’Église : « Où sont vos formes, où est votre crédo ? » Vous dites : « Nous croyons au seul véritable Dieu. – Si tu crois en Dieu, crois-tu en Son amour ? – J’y crois. – Crois-tu en Sa sagesse ? – J’y crois. – Crois-tu en Sa vérité ? – J’y crois. – As-tu une grange pour le blé ? – J’en ai une. – As-tu du blé ? – J’en ai. – As-tu un âne pour transporter le blé ? – J’en ai un. » Alors tu n’as ni l’amour, ni la sagesse, ni la vérité, tout en toi est humain ! Ce ne sont pas mes pensées, mais c’est ainsi que parle l’Esprit, c’est ainsi que parle le Seigneur Vivant qui fait tout subsister dans le monde[3]. Grâce à Lui aujourd’hui tous les ministres, pères, mères, enseignants, prédicateurs profitent de Ses bienfaits. Pensez-vous que le Seigneur Vivant est loin ? Il est tout proche, parmi nous, et Il entend tout ! Son oreille est si sensible qu’Il perçoit les plus faibles gémissements de ceux qui souffrent.

Lorsque vous lisez l’Apocalypse vous rencontrerez des endroits où il est question de la souffrance des animaux égorgés : leurs âmes protestent. La question n’est pas de s’émouvoir, mais d’appliquer l’amour divin et d’accepter l’enseignement divin. C’est un enseignement ancien, combien de fois l’avez-vous étudié ! Comment l’appliquer ? Lorsque vous viendrez chez moi, je vous dirai : je ne pèse pas le blé, je ne le garde pas dans une grange, entre et prends-en autant que tu veux. Vous passez pour des gens instruits, chrétiens, mais vous avez des polices avec deux-trois signataires ; vous dites : C’est vrai, tu es quelqu’un d’honnête, ta mère et ton père aussi le sont, je te crois, mais pour en avoir le cœur net, fais leur signer ta police », ce qui montre que cette personne ne te croit qu’à cinquante pour cent. Maintenant aussi, quand je vous parle, les gens ne me croient qu’à cinquante pour cent, ils disent : « On veut des gens qui se portent garant ! » Je ne donne pas de garant ; j’ai un seul garant : le Seigneur Vivant. Si tous les Bulgares acceptent de vivre comme je leur dis, ils démontreront d’eux-mêmes que c’est Dieu qui gouverne le monde, c’est là qu’ils me croiront. Je n’utilise pas la Scolastique. Que ce soit vous ou moi qui fassions l’essai, cela ne change rien, de toute manière quelqu’un se trouvera pour faire cette expérience. Certains envient un autre d’avoir réussi quelque chose, chacun veut la célébrité. Lorsque tu construis ta voiture, il se trouvera toujours quelqu’un pour t’aider. « Je ne suis pas satisfait de lui ! – Alors, fabrique là tout seul.  – Je ne peux pas. – Puisque tu ne peux pas, tu te satisferas du travail des autres ». Une fois que tu seras monté à bord de ta voiture la question se posera autrement : là tu peux donner des ordres, mais tant qu’elle est en fabrication tu te tairas. Ton enfant malade est sur le point de mourir, tu as besoin d’un médecin et tu en choisis un, puis un deuxième sans en être satisfait ; quel médecin viendra au chevet de l’enfant est sans importance, l’essentiel est d’aider cet enfant.

La société actuelle est malade ; je demande où sont vos médecins et comment se soignera votre société. Si vous pensez que la société peut aller mieux avec les méthodes pédagogiques actuelles, vous vous trompez, les méthodes actuelles ne peuvent pas élever la société ne serait-ce que d’un millimètre. Une fondation robuste est nécessaire. Pour sortir l’être humain de la boue, il faut avoir une fondation ferme ; si je le sors temporairement et qu’il s’embourbe de nouveau, je m’embourberai aussi : voilà à quoi ressemblent les réformes d’aujourd’hui. Les gens se réforment maintenant, et comment ? L’un est monté sur les épaules de l’autre ; dans cette situation les deux tomberont, le premier plus tôt, le second plus tard. Pourquoi ? Ils n’ont pas de fondation. Voilà pourquoi lorsqu’un nouvel enseignement qui peut élever les humains, éduquer les enfants et réformer la société se manifeste, il doit être accueilli avec respect. Que chacun respecte le droit de l’être humain en tant qu’âme, car elle est par nature divine et provient de Dieu.

« Que celui qui a des oreilles, écoute ce que l’Esprit dit aux Églises ». Que deviendra celui qui n’a pas d’oreilles ? Il y a des années, quelque chose de curieux est arrivé sur le port de Burgas[4] : des voyageurs, billets à la main, se sont rassemblés au port pour monter au plus vite dans le bateau et prendre leurs places. Un berger d’un village voisin s’est dirigé aussi vers le bateau, accompagné de son chien. Il n’y était pas encore parvenu que le chien a commencé à le tirer par le vêtement avec insistance pour le faire reculer. Le berger a essayé de s’y opposer, mais le chien continuait à le tirer. Le berger a finalement abandonné l’idée de ce voyage et a rebroussé chemin. Certains passagers lui ont dit en le voyant repartir : « Pourquoi t’en vas-tu, ton billet sera perdu ». Il a répondu : « J’écouterai mon chien qui ne m’a jamais menti. Peu importe que le billet soit perdu ». En effet, le bateau a fait naufrage et tous ont péri, et le berger a eu la vie sauve. Aujourd’hui encore on ne sait pas ce qu’il est devenu...

Le chien est un symbole de fidélité et d’amitié : il aime l’homme et lui reste fidèle ; le chien rachète ainsi ses péchés. Je demande : « Que faut-il faire une fois que Dieu nous a fait crédit ? Il faut nous préparer pour l’autre monde. – Où est-il ? – Selon moi ce monde et l’autre monde sont une seule et même chose ». Si vous occupez uniquement deux pièces dans un grand château, est-ce que vous habitez tout le château ? Mais ces deux pièces en font partie. Sur le même principe la terre représente une partie de la totalité du monde. « Nous ne voyons pas l’autre monde. » C’est une autre question, c’est dû à votre vue limitée. Tu dis que tu vois quelqu’un ; qu’est-ce qui se passera s’il se trouve sous un angle particulier de réfraction de la lumière qui le rend invisible ? Votre vision dépend des ombres, des reflets que produit la lumière ; si l’angle de chute des rayons de soleil change, vous verrez les objets de façon particulière : l’angle d’arrivée et de réflexion des rayons solaires détermine le monde dans lequel tu vas te trouver et comment tu verras les choses. Donc, la vision est déterminée par la vue, mais aussi par les autres perceptions sensorielles. Que verrez-vous si votre conscience est enfermée dans une pierre ? Vous verrez autant que votre œil est capable de percevoir le monde extérieur. Mais si votre ouïe participe aussi, elle suppléera à votre vue. Si votre sixième sens est développé, vous verrez ce qui est lointain et ce qui est derrière des cloisons opaques ; de même que vous entendez grâce à la radio ce qui se dit en Amérique par exemple, de même vous verrez ce qui se passe en Amérique grâce au sixième sens. Vous pouvez le vérifier à tout instant pour vous convaincre de la véracité de mes propos. Par exemple, vous voyez d’ici qu’un professeur à Chicago tient une conférence de biologie intéressante : vérifiez par le téléphone que votre sixième sens vous dit juste. Vous vérifiez, et il s’avère que c’est vrai. Comment se l’expliquer ? Vous direz qu’il y a une embrouille. Qui est embrouillé ? Celui qui possède le sixième sens ou celui qui nie la vérité ? La question n’est pas de prouver qui s’embrouille, mais de prouver qu’il existe un sixième sens chez l’être humain. Celui qui a une oreille développée peut percevoir les tonalités les plus délicates qui restent inconnues aux oreilles non développées ; le peintre qui a un œil exercé perçoit des couleurs que l’homme ne peut percevoir avec un œil ordinaire; l’écrivain fait des figures de style si subtiles que l’homme ordinaire ne peut les saisir ; pouvez-vous alors nier les possibilités humaines ? Il vous suffit de tomber entre les mains d’un bon phrénologue pour qu’il se prononce sur vos dons musicaux ou philosophiques ou vos autres talents. Vous direz que Dieu seul sait ces choses et que Lui seul peut se prononcer sur les humains.

Un cadi[5] (ceci se passait au temps de l’occupation turque) est allé voir un propriétaire terrien Bulgare. Il a été bien reçu ; celui-ci qui a égorgé une poule, l’a grillée, a mis du vin en carafe ; lorsqu’ils ont bien mangé, le Bulgare lui a dit : « Écoute, effendi, le temps se gâte, un grand froid arrive. Dépêche-toi de partir. – Comment le sais-tu ? – Le cochon me l’a dit. »

Le cadi l’a écouté et il est parti. Le temps s’est aussitôt mis au froid. Lorsque le cadi a croisé le hodja[6], il lui a demandé : « Sais-tu dire à quel moment le temps va se gâter ? – Je ne sais pas. – Drôle de chose, le cochon du fermier bulgare le sait et toi tu ne le sais pas. »

Qu’est-ce qui est demandé aux humains maintenant ? Ils doivent connaître le rapport qui existe entre les pensées et l’intelligence, entre les sentiments et le cœur, entre les actes et la volonté, entre l’âme et l’esprit. Vous direz que vous ne croyez pas à ces rapports ; le hodja ne croit pas non plus que le temps peut être prévu, mais le cochon peut faire de telles prévisions ; il n’est pas le seul : l’araignée, l’abeille le peuvent aussi ; celui qui observe ces choses se forge une conviction sur les prévisions de la météo, non pas comme une prédiction aveugle, mais comme une loi naturelle. On doit observer la nature et étudier ses phénomènes. Lorsque je dis que je lis le livre de la nature, cela signifie que j’observe les phénomènes, je les étudie et je cherche la cause de chaque phénomène. Je vois qu’une rivière coule impétueusement. Pourquoi ? Parce qu’elle dévale une pente. Une autre s’écoule lentement. Pourquoi ? Sa pente est faible. Un individu est impulsif, un autre est calme : la pente que dévale le premier est forte et celle du second est faible ; entre l’individu impulsif et la rivière impétueuse tout comme entre l’individu calme et la rivière paisible existe une certaine analogie. Je pénètre dans une forêt et je vois que les branches de certains arbres pointent vers le haut, d’autres vers le bas, quelle en est la raison ? Les premiers arbres sont jeunes, les seconds sont vieux. Lorsque le jeune homme s’apprête à se marier, il enroule ses moustaches en croc ; lorsqu’il est déçu du mariage, ses moustaches pendent vers le bas. Si on dit que la vie n’a pas de sens, on ressemble à un vieil arbre dont les branches pendent vers le bas. Ne gardez pas en vous l’idée que vous êtes vieux.

Les mots vieux, pauvre sont inventés par le diable ; soyez jeunes et riches et non pas vieux et pauvres. Je ne recommande pas la pauvreté aux gens, vous devez tous être riches en intelligence, en cœur, en esprit et en âme. Si vous avez cette richesse-là, tout le reste viendra en son temps. Lorsque Dieu s’est manifesté à Salomon et s’est enquis de ce que celui-ci désirait, Salomon n’a désiré ni la richesse ni la gloire, mais la Sagesse. L’erreur des gens est qu’ils ne savent pas quoi demander. Si le Seigneur me demande ce que je veux, je dirai : « Seigneur, je veux que Ton amour, Ta sagesse, Ta vérité, Ta justice et Ta bonté demeurent toujours en moi ». Puisque Dieu se manifestera à chacun dans les dix ans qui viennent, soyez prêts à demander la même chose. Comment se manifestera Dieu ? Aux uns Il apparaîtra le visage gai et souriant, aux autres, le visage sévère et sérieux. Lorsque le savant attrape une maladie infectieuse, il se met à se convulser, à grimacer, à souffrir : c’est le visage divin reflété sur le sien. Dieu lui demande : « Pourquoi n’as-tu exercé ni ta langue, ni tes mains, ni tes jambes pour le Verbe divin ? As-tu compris maintenant comment on vit ? Un tambour roule sur toi à présent ». Pourquoi ? Pour te rendre docile. Lorsque les hindous veulent calmer un éléphant, ils font rouler le tambour sur son dos : il s’adoucit ainsi. L’éléphant est fier, colérique, malheur à celui qui tente de l’attraper. Lorsque Dieu veut attraper l’être humain, il le fait s’aliter et le terrasse sur le dos plusieurs fois ; lorsque celui-ci se calme, il comprend comment il faut vivre, il ne se pavane plus à gauche et à droite, mais commence à secourir les faibles et les impuissants.

Lorsque je vous parle ainsi, cela ne signifie pas que vous devez tout croire. Vous mettrez vous-mêmes mes paroles à l’épreuve et dans quelques années vous allez vous convaincre de leur véracité. J’aimerais que vous ne testiez pas le mauvais côté de la vie. Le Christ dit : « Que celui qui a des oreilles entende ce que dit l’Esprit divin ». Beaucoup m’écoutent, mais peu croient en mes paroles. Certains diront que je les leurre et que je veux les obliger à croire ; je ne prêche pas une croyance, mais la foi dans le Seigneur Vivant. La foi élève le pauvre comme le riche. Si tu as la foi, tu t’élèveras même si tu es pauvre et inculte ; si tu n’as pas la foi, tu chuteras même si tu es riche. La cause de la chute de l’homme est l’absence de foi ; lorsqu’il chute, il se met à casser des pierres et dit : « Comme la vie était belle jadis ». Je dis : tant que vous pesez le blé, que vous le transportez et que vous le gardez dans des granges, vous souffrirez toujours et le pain coûtera plus cher de jour en jour. « Que devons-nous faire ? » Ne pesez pas le blé ! Cela peut se réussir que par l’amour : c’est la seule façon de comprendre comment la nature travaille. Chacun doit porter en lui au moins l’amour de la mère et du père, c’est le domaine des idées dans le monde. Je parle de l’amour maternel comme d’un degré plus élevé de l’amour. L’amour des jeunes est humain et non divin, c’est un amour fluctuant. Je ne condamne pas l’amour des jeunes, mais je fais un constat. N’exagérez pas les choses et ne les amoindrissez pas.

Ainsi, lorsque vous parlez de moi, n’exagérez ni le bien ni le mal en moi. Quelqu’un dit que je suis bon car il a essayé ma fortune ; un autre dit que je suis savant car il a essayé mon savoir. Si vous dites que je suis savant mais que je ne peux pas vous aider et vous guérir, où est alors ma science ? Je ressemblerai à ce médecin qui préconisait à ses patients de s’enduire extérieurement de gaz. Je ne recommande pas de médicaments qui abîment la peau. Si vous voulez améliorer la situation de la société, il faut d’abord qu’agissent les pères et les mères, ensuite, les prêtres et les enseignants et à la fin, les magistrats. Si ce sont d’abord les prêtres et les professeurs qui agissent, cela ne donnera rien, les mères et les pères doivent donner le ton dans la vie. On dit que l’Église sauvera les humains ; je dis : le salut vient des mères et des pères. Le père qui dès le début donne le meilleur à ses enfants est prêtre, patriarche, évêque et roi ; la mère qui dès la plus tendre enfance insuffle des pensées, des idéaux sublimes et lumineux à ses enfants est une reine. Être mère et père ce sont des missions sacrées que Dieu a prévues pour les humains. Aujourd’hui, on rabaisse la mère et le père en disant : « Que l’enseignant vienne prêcher à nos enfants, que le prêtre vienne prêcher à nos enfants » ; ils ne peuvent prêcher que dans la mesure où les mères et les pères ont déjà implanté des idéaux lumineux et sublimes dans les âmes. On peut planter et espérer une récolte uniquement sur du tchernoziom, on ne peut rien planter sur du sol sableux.

« Ce que dit l’Esprit. » L’Esprit dit à tous de se tenir prêts pour l’autre monde. Quel est cet autre monde ? C’est le monde divin sur terre, voilà ce que veut dire vivre sur terre, accomplir la volonté divine. Qu’est-ce que la volonté divine ? Vivre bien et acquérir l’immortalité, voilà le sens de la vie. Pour certains savants le sens de la vie est l’étude de la nature et de ses lois ; ce sont les ombres de la vie, c’est le côté extérieur de la vie, le véritable sens de la vie est dans la vie juste et dans l’immortalité.

Quelle est la cause de la mort de l’homme ? On meurt d’avoir confié son âme à celui qui ne peut que la perdre. Si vous vous reliez à Dieu et si vous vivez comme Il le souhaite, vous acquerrez l’immortalité. Même si vous mourez, votre mort ne sera que physique, il n’y aura pas de procession de prêtres derrière vous pour dire : « Que Dieu lui pardonne, que le Seigneur le reçoive dans Son Royaume ». Celui qui accomplit la volonté de Dieu part de l’autre côté, mais ne meurt pas. Il fait ses adieux à sa famille, il sait où il va, il sait qu’il ressuscitera et qu’il reviendra sur terre pour continuer son travail. « Ceci ne peut pas nous arriver, nous ne pouvons pas ressusciter. » Que pouvez-vous faire ? Peser le blé, le transporter et le garder dans des granges, et déclarer des guerres pour vous affronter. En fin de compte, les savants se demandent pourquoi le monde est créé ainsi, pourquoi il y a autant de souffrances.

« Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises. » Je ne voudrais pas être le seul à être entendu, je veux que vous écoutiez tous les savants qui ont construit quelque chose, tous les musiciens et peintres qui ont immortalisé leur nom. Il y a des milliers de fleurs, de rivières, de forêts et de montagnes dans la nature et pas seulement une fleur, une rivière, une forêt et une montagne : le Grand Esprit divin se manifeste à travers toutes les fleurs, les rivières, les forêts, les montagnes réunies. Nous sommes tous rassemblés ici pour dénouer une question importante : comment trouver le moyen de fructifier et d’exploiter la richesse intérieure qui nous a été donnée. Vous ne soupçonnez pas la richesse que vous portez en vous, si vous la développez, vous entrerez en contact avec la nature et vous comprendrez l’Esprit divin qui travaille en elle. Vous êtes maintenant comme quelqu’un qui ne sait ni d’où il vient ni où il va. Vous venez de loin, vous avez marché des millions d’années et aujourd’hui vous vous êtes arrêtés à un endroit pour donner et acquérir quelque chose. Et la terre voyage avec vous à travers l’espace.

Un Anglais a écrit un livre : L’empoisonnement de la Terre, qui a déclenché une tempête de réactions et de moqueries. En faisant son étude scientifique, il est arrivé à la conclusion que la Terre traversera une couche d’éther dont l’atmosphère sera irrespirable pour les humains qui vont s’étouffer. Les journaux traitent ce livre avec ironie ; ils disent que les gens s’endormiront et se réveilleront de nouveau, une fois que cette couche d’éther sera traversée ; ils appellent cela la résurrection de l’âme humaine. Je dis : les gens vont en effet traverser cette couche, mais ils ne s’étoufferont pas. Ils passeront par le feu : les uns brûleront alors que d’autres s’illumineront ; cette pensée a été écrite dans le Livre sacré. L’éther est le feu divin qui purifiera les gens. Lorsque vous verrez que les uns s’allument, brûlent et se consument alors que d’autres brûlent mais ne se consument pas et commencent à s’illuminer, vous saurez que le feu divin est venu. Les premiers mourront comme les gens d’aujourd’hui, et les seconds partiront en toute conscience. Quelqu’un dit : « Je ne peux pas résister à ce feu ». Si tu ne peux pas résister, tu mourras ; celui qui n’est pas prêt à résister à ce feu quittera la terre avant l’heure. Nous devons nous préparer à supporter les vibrations de pensées et de sentiments nobles et lumineux, celui qui n’est pas prêt sera perturbé. C’est ce qui est advenu avec les juifs. Ils disaient à Moïse : « Nous acceptons tout, nous endurons tout, mais nous ne pouvons pas résister lorsque Dieu nous parle ». Moïse leur a promis qu’il parlerait avec le Seigneur et qu’il serait leur médiateur : ils ne pouvaient pas parler directement avec le Seigneur.

« Que celui qui a des oreilles, entende ce que l’Esprit dit aux Églises. » Il est important pour vous de comprendre cette grande vérité vivante. Lorsqu’elle entrera dans votre âme, vos yeux s’ouvriront sans être saillants comme ceux des avares : votre regard sera doux, clair, agréable, empreint d’intelligence. Avez-vous remarqué comment les yeux du milan sont ouverts ? Ils sont ouverts pour qu’il voie ses proies de loin. Donc vos yeux ne doivent pas être trop saillants, ni trop écarquillés car c’est le signe d’une grande avidité et d’une grande brutalité ; les yeux ne doivent pas être enfoncés non plus car ces gens ont tendance à voir d’abord le côté négatif des humains avant le positif. Si les yeux sont trop écarquillés, saillants ou enfoncés, il s’agit d’anomalies dans la vie des êtres humains. Lorsque l’amour viendra, chaque individu aura les traits suivants : ses lèvres seront symétriques avec les coins qui remontent. Ce n’est pas bien que les lèvres soient tendues en ligne droite. Si quelqu’un a des lèvres pareilles, il ne doit pas se décourager, mais cultiver en lui plus d’amour et de foi, il doit croire dans la bonté de tous. L’eau trouble qui pénètre les couches sableuses en profondeur se purifie. Pourquoi un tel individu est-il impur ? Il est un grand fleuve qui vient de loin et ramasse en chemin beaucoup d’impuretés et de résidus. L’homme de bien souffre et se tourmente et se libère ainsi des impuretés : il s’appauvrit mais se purifie. Le mauvais homme n’est pas ouvert et sensible, il marche sans s’arrêter, des pauvres et des souffrants le sollicitent et demandent de l’aide, mais il n’aide personne. On dit du mauvais homme qu’il est riche : riche en résidus et en impuretés ! Le mal peut être à l’extérieur et à l’intérieur de l’homme.

Une chose vous est demandée : vous entraider. Vous vous trouvez dans des conditions différentes, vous n’êtes pas dans la même situation et c’est pourquoi vous devez vous comporter comme des frères et vous aider mutuellement. Vous êtes des acteurs venus sur terre comme sur une scène pour jouer votre rôle : chacun doit aider un plus faible que lui et tenir son rôle. Personne ne peut bien jouer son rôle s’il n’a pas en lui l’amour, la sagesse, la vérité, la justice et la bonté. Si tu as plus d’amour, donne-lui du tien. Une jeune fille pleine d’amour doit épouser un jeune homme pauvre en amour et vice versa, un jeune homme, plein d’amour doit épouser une fille pauvre en amour. On dit que les pauvres ne doivent pas se marier entre eux. Cela dépend de quels pauvres il est question. La richesse de l’homme se mesure à son intelligence et à son cœur. On doit étudier, se connaître soi-même et son prochain. Aujourd’hui les gens se cachent les uns des autres et ne veulent pas être connus. J’ai fait des observations scientifiques sur le crâne des Bulgares et ma conclusion est que l’être humain représente une formule mathématique complexe. Chaque membre, petit ou grand, représente aussi une formule mathématique. Entre ces membres qui sont des formules existe un certain rapport. On remarque que chaque défaut interne ou externe dans l’organisme correspond à une caractéristique intérieure ; le pouce trop court par exemple dénote un défaut dans la volonté de l’individu. Le pouce distingue l’être humain des animaux. Jadis on punissait les criminels en leur coupant le pouce, on annihilait ainsi leur volonté. L’existence d’un lien entre la volonté et le pouce est visible dans le fait que quelqu’un qui tombe malade, se met à replier ses pouces vers l’intérieur. Il faut commencer à soigner le malade dès que ce constat est fait ; il faut soigner sa volonté, et maintenir son activité.

On doit penser avec droiture et ne pas rejeter la responsabilité de ses erreurs sur les autres. Un médecin s’était disputé avec sa femme et avait sorti un couteau. Elle a été effrayée au point d’en perdre la tête. Ses proches m’ont tout de suite accusé de son état : elle était troublée psychiquement parce qu’elle avait assisté à mes causeries. Si mes idées sont la cause de son état, je me charge de la guérir. Je lui conseillerai ensuite de ne plus assister à mes causeries, je ne veux pas de ceux qui perdent la tête. En réalité, la raison de son état c’était le couteau de son mari qui était parfaitement conscient de sa culpabilité. Que tous le sachent, c’est ainsi que parle l’Esprit.

Je ne veux pas que les Bulgares insultent l’Esprit qui vit en moi. J’apporte le bien aux Bulgares et je dis : le blé que je vous donne, je ne veux pas qu’il soit pesé, ni transporté, ni gardé dans des granges, que chacun en prenne autant qu’il peut porter tout seul. Est-ce clair à présent ? Ce n’est pas moi qui parle mais l’Esprit divin qui demeure en toute personne. L’Esprit est un, Il éduque la mère et le père, l’enseignant, le magistrat et le prêtre. Il distribue tous les biens à sa guise.

« Ce que dit l’Esprit. » Vivons tous en harmonie et en accord pour que Dieu vive en nous comme notre Père, et nous comme Ses enfants. Et lorsque nous écouterons Dieu, nous aurons une pensée juste et une compréhension juste. On attend de vous, en tant que Bulgares, que vous soyez héroïques. Dans une causerie précédente j’ai dit que les anglais se distinguent par leur probité, les allemands par leur goût du travail et les slaves par leur abnégation. Je veux qu’en tant que Bulgares vous ayez pour devise l’abnégation, c’est le seul moyen de comprendre le sens de la vie. Là où il y a abnégation, là est l’Esprit. Si tu ne sèmes pas, comment moissonneras-tu ; si la mère n’enfante pas, comment connaîtra-t-elle l’amour maternel ? Pratiquez l’abnégation pour que l’amour et la paix viennent dans les maisons, entre les hommes et les femmes, que l’harmonie et l’entente règnent entre tous les humains. Lorsque le mari rentre de son travail, que sa femme l’accueille avec joie et gaîté et qu’elle soit prête à tous les sacrifices pour lui ; voyant cela, il sera rempli d’amour pour elle et sera prêt à la servir en tout. Si le mari aime sa femme, ses proches chatouilleront son amour propre et diront : « Pourquoi écoutes-tu ta femme, ne vois-tu pas qu’elle te mène par le bout du nez ? Fais lui comprendre qui est l’homme, qui est le maître ici » ; il se laissera influencer par ces paroles et son attitude envers elle changera progressivement. Dans un autre cas, on médira sur le mari d’une femme devant elle jusqu’à ce qu’elle soit influencée : elle aussi, avec le temps, changera son regard sur lui.

Une mère a envoyé son enfant dans la boutique pour dire à son père que le déjeuner est prêt. Il ne s’est pas exécuté tout de suite car il avait plusieurs clients et voulait finir de les servir. Sa femme très en colère, l’a à peine attendu et lorsqu’il est rentré, elle a pris un bâton et l’a frappé sur le bras. C’est ainsi qu’elle a manifesté son héroïsme : en cassant le bras de son mari. Tandis que son mari se déplaçait avec le bras en écharpe, ses proches lui demandaient comment il s’était fait ça. « Je suis tombé de cheval et je me suis cassé le bras. » Cet homme était fort, il pouvait combattre les plus grands lutteurs, mais sa femme a pu d’un seul coup de bâton lui briser le bras.

« Ce que dit l’Esprit. » Il te dit de quitter ta boutique et de sortir. Lorsqu’il te le dis, exécute-toi aussitôt, sinon il te frappera une seule fois et te brisera le bras. Et si on te demande comment c’est arrivé, tu diras que tu es tombé de cheval. La cause de cet accident n’est pas extérieure mais intérieure, c’est parce que tu restes dans la taverne, parce que tu pèses le blé, parce que tu le transportes et parce que tu le gardes dans une grange. Pour ne pas avoir le bras cassé, ne va pas à la taverne, ne pèse pas le blé, ne le garde pas dans des granges, et que chacun ne prenne qu’autant de blé qu’il peut porter.

Ce repas vous suffit pour le moment, l’Esprit qui demeure en vous vous donnera plus.

Le Christ dit : « Lorsque l’Esprit de la vérité viendra en vous, Il vous apprendra à bien faire et vous rappellera tout ce que Je vous avais dit »[7]. L’Esprit vous apprendra tout, Il vous rappellera ce que le Seigneur Vivant vous a dit, Il ressuscitera dans vos âmes.

Sofia, 29 février 1920

Traduit par Bojidar Borissov


[4] Burgas – ville côtière et port industriel au Sud du pays

[5] Cadi – magistrat turc occupant des fonctions civiles dans l’Empire ottoman

[6] Hodja – enseignant du temps de l’Empire ottoman

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