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1919_12_07 Il vivra


Ani
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Il vivra

« Si le méchant revient de sa méchanceté et pratique la droiture et la justice,

il fera vivre son âme. S'il ouvre les yeux et se détourne

de toutes les transgressions qu'il a commises, il vivra, il ne mourra pas. »

Ezéchiel 18 :27,28[1]

Aujourd’hui, les gens civilisés ne savent pas qualifier la part de leurs souffrances, qu’elles soient vécues individuellement, collectivement ou nationalement. Les représentants de la race blanche sont soumis à de grandes épreuves. Lorsqu’ils passent par la souffrance ou la joie, par le malheur ou le bonheur, les Bulgares disent : « La chance rend heureux ou malheureux, la chance apporte les joies ou les afflictions ». Le bonheur et le malheur, la joie et le chagrin sont deux résultats semblables à ceux d’une équation ou d’une fraction. Dans la fraction le produit des facteurs extérieurs est égal à celui des facteurs du milieu ; dans l’équation la première partie est égale à la seconde. Résoudre une fraction c’est trouver son inconnue ; résoudre une équation, c’est trouver ses racines.

Ainsi, vous êtes venus sur terre pour résoudre des équations à une ou plusieurs inconnues et trouver leurs racines. « Nous ne voulons pas résoudre d’équations. » Que vous le vouliez ou non, vous en aurez à résoudre. Par exemple, quelqu’un doit payer un loyer, mais manque de moyens et ne sait pas comment se procurer l’argent. Qu’est-ce qui se passera ? C’est l’huissier de justice qui viendra : c’est le premier facteur ; le locataire est le deuxième facteur et le loueur est le troisième facteur de l’équation. Si tu ne paies pas, tu écoperas d’une amende, voire tu seras emprisonné. Connaissez-vous les dettes que vous avez ? Les gens d’aujourd’hui sont surendettés de longue date. Tu dis : « C’est curieux que mes parents soient de nobles personnes et que malgré cela je n’ai pas encore épongé toutes les dettes ». Donc la noblesse de tes parents ne peut pas te sauver, tu dois payer tes dettes. « Que diras-tu alors de ce truand dont tant de gens se plaignent : il va bien et ses affaires sont florissantes ? » Il a payé ses dettes et personne ne le dérange. On doit raisonner avec justesse. Quelqu’un de bien porte de l’eau polluée dans sa bouteille ; je lui dis : « Ton eau est trouble, jette-la ! – Je suis un homme de bien. – Tu es bon mais ton eau est trouble. – Tu m’insultes. – Il n’y a pas de quoi se sentir insulté, ta bonté est une chose, l’eau trouble en est une autre, et ces choses ne s’accordent pas bien. Quelqu’un est mauvais, mais son eau est pure. – C’est un truand. –  C’est possible mais son eau est propre. L’homme de bien ne porte pas toujours d’eau propre comme le mauvais ne porte pas toujours d’eau trouble. – Comment un honnête homme peut-il vendre de la mauvaise marchandise ? – Tout est possible. »

Que représentent les dettes d’un individu ou d’un peuple ? Selon les peuples orientaux les dettes traduisent la loi du karma ou encore la loi des causes et des conséquences. Le karma existe là où le développement s’écarte du droit chemin. L’une des explications avancées est que le karma est dû à l’aspiration des ténèbres à devenir actives et non passives ; c’est ainsi qu’a débuté la Création, et la souffrance est apparue. Est-ce plausible ? C’est plausible : les humains ont vécu dans les ténèbres et ont commencé à en sortir progressivement.

Pourquoi l’homme doit-il souffrir ? Imaginez qu’une bande de brigands se repose dans une forêt. Tant qu’ils ont de la nourriture, ils sont calmes et ne s’en prennent à personne ; dès que leur nourriture est épuisée, ils se mettent à hourdir des plans pour voir où aller et qui attaquer ; ils deviennent actifs et se mettent à sillonner la forêt et à guetter quelqu’un pour le dévaliser. Ils croisent un voyageur et l’attaquent, mais il se défend et leur tire dessus ; ils ripostent alors en tirant. Le voyageur tombe mort pendant l’escarmouche. Est-il coupable au point d’avoir payé de sa vie ? Non, il n’est pas coupable, mais les brigands voulaient manger. Peut-on se nourrir uniquement en perpétrant des meurtres ? Il y a beaucoup de moyens de gagner sa vie, mais c’est propre à chaque compréhension.

Quelqu’un veut vivre dans l’aisance et économiser son temps ; s’il économise du temps, il dépensera de l’énergie et tombera nécessairement sous le coup de la loi du karma. Par exemple un jeune homme ne veut ni étudier ni travailler et se met à jouer au poker ; il gagne facilement, sans perdre de temps, mais il dépense beaucoup d’énergie. Celui qui économise son temps, mais dépense beaucoup d’énergie, trouve facilement la prison : c’est une mauvaise résolution de l’équation. Où sont les prisons ? Elles n’existent pas seulement au dehors, mais également dans nos esprits et nos cœurs. Tu demandes : « Pourquoi je souffre autant ? » Parce que tu es en prison. C’est terrifiant d’être en prison : si le directeur de la prison ne t’apprécie pas, il ordonne au gardien de t’administrer vingt-cinq coups de bâton. Personne ne peut t’aider dans ce cas. Pourquoi ? Parce que la prison est intérieure, personne ne la voit. Alors, tu appelleras un ou deux médecins qui diront que tu souffres de neurasthénie ; à mon avis, ce n’est pas de la neurasthénie, mais une prison où tu es séquestré et maltraité par le gardien.

Il existe deux lois : une loi du karma ou loi des causes et des conséquences : tu endures les souffrances par nécessité ; la seconde loi est la loi de la liberté. La loi du karma ne reconnaît aucun privilège, aucune culture, aucun bonheur, aucun amour. Qui applique cette loi ? Vous l’appliquez chaque jour et on l’applique aussi sur vous. Vous attrapez une poule, vous la palpez pour être sûr qu’elle a été bien nourrie, et vous la passez au fil du couteau. Elle caquète, supplie, mais vous ne l’entendez pas, vous ne pensez qu’au bon repas que vous allez préparer. Il n’y a pas de loi pour défendre la poule ni de juge pour lui octroyer un droit de la défense. Pensez-vous qu’après avoir égorgé la poule vous serez heureux ? À partir de ce moment vos souffrances commencent, c’est-à-dire votre karma. Vous direz qu’il est écrit que Dieu permet à l’homme de manger de la viande, c’est une interprétation humaine. Il y a une différence entre ce qui est écrit et ce que Dieu a dit. Dieu a dit qu’il faut couper seulement les branches sèches des arbres, mais les humains se sont permis de couper aussi les branches fraîches et des forêts entières. De plus, si on fait tomber un arbre sec, il faut planter à sa place un nouvel arbre. Qu’est-ce que le bois mort et qu’est-ce que le bois vivant ? Le bois mort est le mauvais homme, et l’arbre porteur de fruits est l’homme de bien.

Lorsque vous comprendrez la loi à laquelle fait mention Ézéchiel, vous accorderez votre vie à la sienne. « J’ai un avis particulier. » La loi de la nécessité ne reconnaît aucun avis particulier, aucune nationalité, aucune noble descendance. Pourquoi ? Je vous répondrai par l’exemple suivant. On a demandé à un prédicateur noir ce que fait Dieu lorsqu’Il n’a pas de travail. « Il coupe des bâtons. – Pourquoi ? – Pour châtier les gens déraisonnables. »

Et moi je dis la même chose : le Seigneur a jadis coupé des bâtons pour châtier les gens déraisonnables. C’est au sens figuré : chacun a expérimenté le bâton de Dieu. On dit souvent : « Avoir le Seigneur sur terre. » Ils comprennent le Seigneur dans un sens différent : avoir de l’or, des maisons, des pierres précieuses, des connaissances haut placées. D’autres considèrent Dieu comme un Être qui châtie ; donc vous regardez Dieu sous deux angles, positif ou négatif : dans le premier monde règne le Dieu du bien et le deuxième monde est nommé monde des illusions. On ne peut pas vivre en même temps aux deux endroits, dans le monde du bien et de l’amour et dans le monde des illusions.

Le karma est une loi des ténèbres. La seconde loi, celle de la liberté est la loi de la lumière, c’est-à-dire la loi de la justice et de la pensée humaine. Dieu dit au prophète que si quelqu’un sort de la loi du karma ou de la loi de la nécessité, et qu’il entre dans la loi de la liberté et de la lumière, ses péchés seront nécessairement effacés. Certains pensent qu’ils emporteront de l’autre côté avec eux toutes les contrats de leurs débiteurs. Les contrats ne se paient que dans ce monde. Dans l’autre monde qui est le monde de la liberté, il n’y a pas de dettes, pas de polices d’assurances, pas de prisons, pas de magistrats. Il n’y a rien de tel dans l’autre monde, les créatures y vivent comme des frères et des sœurs. La véritable vie se trouve dans l’autre monde, là est cachée la vie de tout l’être, comme la vie de la plante est cachée dans sa graine. La graine dit : « Si tu veux savoir ce que je porte, sème-moi : je croîtrai, je fleurirai, je ferai mûrir mes fruits, et lorsque tu goûteras mon fruit, tu comprendras ce que je porte en moi . – Je n’ai pas le temps d’attendre aussi longtemps. – Si tu n’as pas le temps, tu mourras affamé. »

Nos contemporains passent pour de grands savants, mais quel savant a déjà étudié le pépin de pomme ou l’œuf de poule ? Dans le pépin comme dans l’œuf est écrite l’histoire de leur vie : comment sont-ils créés et pourquoi sont-ils créés et depuis quand existent-ils. Dans le pépin de pomme est écrite l’histoire de tous les pommiers, dans l’œuf de poule est écrite l’histoire de toutes les gallinacées ; il suffit de compter les pépins de la pomme et les œufs qu’une poule pond pour comprendre leur vie. Que font les gens d’aujourd’hui ? Ils prennent une pomme et un œuf, et ils les mangent. Le sens de la vie n’est pas dans la nourriture : ne penser qu’à manger est comme être un tuyau d’eau qui transporte des millions de litres d’eau tout en restant en fin de compte toujours vide. L’estomac humain peut aussi ingurgiter des milliers d’agneaux, de cochons et de poules, mais en fin de compte rester vide.

Aujourd’hui, tous veulent se prémunir sans se douter que l’Europe passera par des souffrances telles que vous ne pouvez pas imaginer. Ne vous effrayez pas. Je vous donnerai un exemple pour clarifier ma pensée : il y a trente-quarante ans, les aristocrates d’une ville américaine ont voulu avoir un lac pour passer au frais les chaudes journées d’été. Comme un grand fleuve passait à côté, ils ont pris conseil auprès de plusieurs ingénieurs pour savoir comment faire un barrage sur le fleuve et créer un lac afin d’y naviguer en barque l’été et y faire du patin à glace l’hiver. Les ingénieurs ont étudié la question et se sont prononcés sur la faisabilité du projet. Ils ont engagé des ouvriers, et quelque temps après les citadins ont pu profiter de ces agréables divertissements. Un jour un grand malheur est arrivé : une grosse crue a fait céder le barrage. L’eau s’est répandue dans la ville basse et a emporté maisons, hommes et bétail, plus de deux mille personnes ont péri. Je demande : n’aurait-on pas pu faire ce lac au-dessous de la ville et non au-dessus pour éviter toutes ces victimes ? Voilà que l’Europe actuelle a construit un barrage sur le fleuve, et un jour il va céder. C’est pourquoi celui qui est en ville doit chercher le salut dans la montagne, et celui qui est à l’étage du dessous, doit monter à l’étage au-dessus. C’est le karma des peuples européens accumulé depuis des années : il est mûr et va engendrer des souffrances pour toute l’humanité.

Les souffrances sont le signe que les gens doivent changer leur vie et appliquer l’enseignement divin. « Parce que, dit Ezéchiel, celui qui suit le droit chemin dans la vie et ne commet pas d’injustice, vivra nécessairement et ne mourra pas. » Vous dites : « Ce qui adviendra de l’Europe ne nous intéresse pas, c’est ce qui adviendra de nous qui nous intéresse ». Si vous êtes dans la loi de la nécessité, vous ne pouvez pas vous désintéresser de ce qui se passe ; si vous êtes dans la loi de la liberté, vous serez des spectateurs. Lorsque vous mettez du bois au feu, n’êtes-vous pas des spectateurs ? Le bois brûle, c’est une vraie catastrophe pour lui. Ces arbres ont bâti leurs corps pendant des millénaires et vous venez les couper et les mettre au feu en un instant ; ils brûlent, et vous vous réchauffez à ce feu en disant : « Quelle agréable chaleur ! » Vous direz que les arbres sont innocents et sans péché ; sont-ils aussi innocents que vous le pensez, cela reste à prouver ! Ils sont venus sur terre et ils ont pris d’elle, sans autorisation, tous les éléments qu’ils désiraient et en quantité voulue et certains sont devenus plus grands qu’il ne fallait et ont occupé de vastes espaces. Ainsi, lorsque les humains les abattent, les brûlent ou en font différents objets, cela obéit à la loi du karma ; Dieu leur dit : « Voilà ce qui arrivera à celui qui agit de façon inique ». Quelles que soient les complaintes des arbres et des humains, nous devons tous savoir que nous ne sommes pas venus sur terre pour le bonheur ni pour vivre sur le dos des autres. Celui qui veut être heureux doit vivre selon la loi de la liberté. Si tu peux faire par amour pour quelqu’un ce que sa mère fait pour lui, tu es dans la loi de la liberté, mais si tu prends un bœuf et que tu l’égorges, tu vis selon la loi de la nécessité. Demain quelqu’un de plus fort t’attrapera, doit-il te tuer ? Cette loi a un rapport avec la loi du balancier, il suffit de l’actionner légèrement pour qu’il aille d’un côté à l’autre. De ce point de vue la loi de la nécessité n’est rien d’autre qu’une pendule avec un balancier qui détermine à chaque instant le temps du karma humain.

L’homme résout une question et dit : « Il est temps de trouver une femme pour vivre selon les préceptes divins ». Il trouve une femme et se marie avec elle, mais deux à trois ans après, il se libère de cette vie en disant que sa femme est mauvaise, et il la quitte ; la femme aussi renonce au divin, se sépare et leur pendule se dérègle. Tous s’assemblent autour d’eux en essayant de les remettre ensemble pour que la pendule se remette en marche. Je ne regrette pas une pendule qui tombe en panne chaque jour. Est-ce un malheur que la guillotine tombe en panne ? Qu’elle tombe en panne ! Est-ce mal que le couteau rouille ? Qu’il rouille ! Il existe dans la nature une loi qui tient compte des droits de toutes les créatures vivantes ; selon cette loi tu n’as pas le droit de retenir en toi plus d’énergie que celle que tu peux assimiler ; si tu en retiens plus qu’il ne faut, l’énergie inutile produit une certaine tension dans ton organisme. Est-ce que le surplus d’énergie peut nuire à l’organisme ? Laissez quelques gouttes d’eau couler pendant vingt ans sur une pierre pour voir leur effet ; la quantité d’eau est faible mais elle finira par creuser la pierre à l’endroit où elle tombe. Sur la même base, je dis : nos mauvaises pensées et nos mauvais désirs qui sont tombés goutte à goutte, pendant des milliers d’années sur notre intelligence et notre cœur ont creusé beaucoup de trous en eux ; ces trous sont la raison du malheur des gens d’aujourd’hui.

Le prophète dit : « Tous doivent revenir dans le droit chemin et vivre selon la loi de la liberté ». Que dit cette loi ? D’oublier que l’on a quelque chose à prendre de quiconque. Dis-toi : « Ce que notre père nous a légué, nous le travaillerons ensemble et nous le partagerons en frères », ce qui revient à naître et à vivre selon la loi de l’amour, de la justice et de la liberté. Chacun est venu sur terre avec une mission à remplir. Nous ne déterminerons pas qui doit faire quoi, chacun doit être libre car Dieu nous laisse nous manifester librement. Ceci est valable pour les gens raisonnables qui écoutent ce qu’on leur dit. Qu’est-ce qui empêche les gens de vivre bien ? Aucune force au monde ne peut égaler l’amour. Si les Bulgares étaient raisonnables, ils travailleraient leur terre avec amour et produiraient suffisamment de nourriture pour tout le monde. Aujourd’hui, on peut difficilement convaincre les peuples que la terre dont ils disposent suffit à leurs besoins. Les Bulgares en particulier pensent qu’il faut contracter des emprunts quelque part pour rembourser leurs dettes, ils font fausse route, la situation ne se règlera pas de la sorte. Les emprunts empirent les choses plutôt qu’ils ne les règlent.

Méfiez-vous de ne pas vous trouver dans la situation de ce Bulgare qui pour huit boisseaux de blé prêtés à un proche, en a récupéré dix fois plus. Il a prêté huit boisseaux de blé. Le débiteur a calculé au bout de dix ans de remboursements qu’il devait encore quatre-vingt boisseaux ; il remboursait donc son crédit avec un taux d’intérêt exorbitant. Et c’était pour rendre service ! Tu diras : « Pourvu que je trouve un homme bienfaisant pour me donner de l’argent à crédit ». Garde-toi des bienfaiteurs qui prêtent de l’argent avec des intérêts. Je parle en principe, je ne m’occupe pas de vos opérations commerciales. Il n’y a rien de plus mauvais que d’emprunter de l’argent avec des intérêts, et de louer quelque chose. Nos contemporains se louent car ils ne croient pas en Dieu, mais en l’homme, ils ne vénèrent pas Dieu, mais vénèrent l’homme. Il n’y a pas d’individualités fortes dans le monde, l’homme est faible et impuissant. Dites-moi où sont les puissants du passé devant qui le monde entier tremblait ? Qu’est-ce qu’il adviendra des puissants d’aujourd’hui ? Ne t’imagine pas être fort. Lorsqu’il pèche l’homme est toujours faible ; seul celui qui ne pèche pas est puissant, juste et pur. Celui qui dans les plus grandes contradictions vit pour le bien d’autrui est le véritable saint.

Maintenant, vous qui m’écoutez, voulez-vous vous sauver pour que le mal ne vous frappe pas ? Je ne vous prêche pas le salut, je vous prêche comment accomplir la volonté de Dieu sur terre, je vous enseigne à accomplir la volonté du Seigneur vivant où demeure votre liberté. Il vous fera vous sentir frères et vous préparera à la vie sublime qui vient. Vous avez tous expérimenté l’ancienne vie qui vous a rendus malheureux. Vous cherchez aujourd’hui le chemin du salut. De ce point de vue, le contemporain ressemble à cet alcoolique qui renonce à la boisson lorsqu’il se trouve désargenté ; il dit à sa femme : « Je donne ma parole de ne plus boire. Je t’en prie, demande un peu d’argent à ton père pour améliorer notre situation, nous vivrons alors dans la paix et l’amour ». Le père se laisse leurrer une fois de plus et donne de l’argent, mais le beau-fils ne résiste pas et continue à boire et à manger et ne pense à rien d’autre, il ne revient pas à la maison des nuits entières et ne songe ni à sa femme ni à ses enfants. Il a emprunté le chemin du crime.

Vous dites : « Dis-nous quelque chose de grand, de philosophique ». Quoi que je vous dise, je serai difficilement compris car vous avez votre philosophie à laquelle vous ne pouvez pas renoncer. À mon avis l’ancienne philosophie a fait son temps. Il ne dépend que de vous de vous libérer du vieux et d’embrasser le nouveau. Aujourd’hui, le temps est brumeux, mais il ne tient qu’à vous qu’il s’arrange. Comment ? Il suffit d’élever votre pensée, de vous lier à la pensée du Seigneur vivant pour que le soleil se lève et que le temps s’arrange. « Prouve-le ! » Pour vous le prouver, il faut des heures entières et vous vous frigorifierez pendant ce temps à cause du froid et du brouillard au dehors. Je renonce à vous donner des arguments : quelle que soit ma manière de parler, il y aura toujours des mécontents.

Certains disent que mes causeries ne répondent pas aux exigences du discours académique, il leur manquerait l’introduction, une première partie, une deuxième partie et la conclusion. Les humains tiennent des discours dans toutes les règles de l’art depuis de milliers d’années, mais le monde ne s’est toujours pas arrangé. Il y a des actes dans la vie qui se déroulent selon toutes les bonnes règles, avec une introduction, un contenu (première et deuxième partie) et une conclusion, mais la vie des gens ne s’améliore pas. Quel est le sens d’une telle vie ? Quelqu’un a hourdi un plan pour dévaliser un riche : introduction ; il a cherché des complices et les a trouvés : première partie ; il s’est mis d’accord avec eux sur leur récompense : deuxième partie ; le forfait est commis et les coupables sont en prison : conclusion. Ces actes sont décrits et imprimés dans les journaux. Tout le monde connaît ces causeries, mais personne n’en a rien retenu. Je n’ai pas tenu de telles causeries et je n’en tiendrai pas, je me garde loin d’elles. C’est pour cette raison que je prêche sans introduction, ni première, ni deuxième partie, ni conclusion.

Ainsi, si quelqu’un veut entendre une causerie de ma part, je l’inviterai dans mon jardin pour qu’il voie mes fruits : introduction de la causerie ; puis je lui proposerai de les goûter : première partie ; puis nous discuterons sur la façon de les planter et sur leurs qualités : deuxième partie ; enfin il émettra le souhait de planter les mêmes arbres fruitiers et je lui souhaiterai d’avoir Dieu à ses côtés : conclusion ! Voilà la nouvelle façon de prêcher.

Renonçons aux anciens chemins, aimons les humains comme nos frères sans désirer leurs possessions, leurs femmes, leurs enfants. Que font les gens d’aujourd’hui ? Une jeune fille a jeté son dévolu sur un jeune homme et veut se marier avec lui. La mère se fait complice de sa fille et elles commencent à inviter le jeune homme, à le régaler de poulets, d’agneaux jusqu’à ce qu’il se laisse attraper : il est entré sans se douter dans le piège. Ce n’est pas un mariage, ce n’est pas une complicité. Les malheurs sont dus précisément à ce type de ruse. C’est ainsi que les gens ont vendu leurs idéaux, leurs grandes aspirations et même l’amour. L’homme et la femme ne sont pas créés pour s’adonner au plaisir, un travail grandiose leur est confié. En voyant la jeune fille, le jeune homme dit : « Quel visage, quelles lèvres écarlates ! » Oui, mais ce n’est pas la vraie jeune fille, celle-là est faite de boue. Les hommes et les femmes d’aujourd’hui sont faits de boue, ils doivent revenir au temps où ils étaient créés à l’image et à la ressemblance de Dieu. Au sens premier du terme, la femme ou la jeune fille est celle dont le cœur est rempli d’amour pur et sublime. Homme et femme, au sens premier du terme, sont ceux qui ne se vendent pas pour de l’argent. Les premiers humains se sont vendus pour une pomme ; aujourd’hui tous mangent la pomme. Par exemple, lorsque deux jeunes se fiancent, ils offrent aux invités de l’alcool, mais le nouveau ne peut pas venir ainsi ; le verre montre que les jeunes doivent fleurir et que le vin dans le verre doit être sucré et non pas fermenté, alcoolisé. Si je présidais aux fiançailles, je donnerai uniquement des boissons sucrées et non pas alcoolisées qui enivrent les gens. Le deuxième jour déjà les jeunes se querellent et se réconcilient le troisième jour : ils vivent ainsi, jour après jour, jusqu’à se séparer définitivement. Les mères donnent aussi un peu de vin à leurs enfants, mais ils se bagarrent pareillement. Ce sont des sentiments humains tortueux qui, même dans huit mille ans ne donneront rien de bon.

Il est temps de revenir au Seigneur vivant qui nous parle tous les jours. Nous pouvons parler avec Lui et nous comprendre : le Dieu vivant est accessible à tous, Sa pensée éclaire l’intelligence de tous, anoblit leurs cœurs et élève leur esprit. Après chaque conversation avec Dieu, on est prêt à travailler et à se sacrifier. Si tu reviens à la loi du balancier, tu délaisseras Dieu et tu te mettras à philosopher : « Je suis libre de faire ce que je veux », puis tu prendras conscience de ton erreur et tu commenceras à prier et à t’excuser. C’est ainsi qu’agissent les peuples. Mais Dieu a décidé d’arranger le monde. Le barrage que les américains ont construit sur le fleuve n’est rien d’autre qu’un barrage empêchant le karma de se manifester. Aujourd’hui le karma de toute l’humanité a mûri et l’eau force le barrage ; aujourd’hui le karma se manifeste par les afflictions, les souffrances et les malheurs. Les maladies sont la manifestation du karma de l’humanité qui a mûri. Un médecin américain a étudié plus de cinq mille maladies nerveuses, seulement en Amérique : elles sont dues au sang humain corrompu. La corruption est due à la loi karmique qui agit dans le monde. L’homme a causé tout seul son karma.

Imaginez que vous vivez dans une grande maison très saine, bien éclairée par le soleil ; vous vous y sentez bien portants, bien disposés. Si, pendant quelques années vous jetez des poubelles, de l’eau sale dans le jardin, vous allez tous tomber malades. Comme vous ne vous analysez pas, vous cherchez les causes à l’extérieur et vous dites que quelqu’un vous a fait de la magie. Non, la faute est en vous, vous vous infligez tous seuls vos souffrances et tombez sous le coup de la loi karmique. Ce que l’on fait sur le plan physique, on le fait aussi sur le plan spirituel. Les gens ont jeté là tant de déchets et d’impuretés qu’aujourd’hui encore ils ne peuvent pas s’en débarrasser : ce sont leurs pensées et leurs sentiments impurs qui leur causent de telles afflictions et contrariétés. Tu ne cherches pas la raison en toi, mais tu accuses quelqu’un et tu dis : « Je vais me venger de lui, je vais le tuer ». Celui qui tue les autres, se tue lui-même. Qui est la cause du karma ? Le serpent ! Il s’est glissé sur l’Arbre de la connaissance du bien et du mal et a séduit Ève. La raison originelle de la chute se cache dans les cœurs des premiers hommes. Le karma humain, tel un serpent enveloppe l’homme et le contraint à pécher ; le karma s’applique à l’homme irréfléchi qui se croit libre de faire ce qu’il veut sans en assumer les conséquences. Penses-tu que tu n’endosses pas de responsabilité lorsque tu égorges un agneau ? Comment réagiras-tu si je te dis que cet agneau est l’enfant d’un archange ? Tu diras que c’est insensé. Lequel des deux est le plus sot, je ne sais pas ; lorsqu’on vous demandera de répondre de vos actes, vous comprendrez qui dit des sottises. Le père de l’agneau demandera des comptes pour la vie de son agneau ; il se tait peut-être aujourd’hui, mais un jour vous répondrez de tous vos agissements. Dieu veille sur chaque injustice, il est le Père de tous, il n’y a pas de plus puissant que Lui. Si quelqu’un vous attaque injustement, avant même votre père, c’est Dieu qui vous défendra. Dieu diffère, mais n’oublie pas ; Sa voix se fera entendre dans des milliers d’années peut-être, mais elle finira par être entendue. Dieu est d’une patience infinie.

Nos contemporains sont descendus profondément dans la matière, ils se sont détournés des méthodes divines et pensent que le monde s’arrangera par la violence. La violence détruit les humains mais ne les redresse pas. Celui qui est violent est semblable au marteau ou à la hache. Que peut faire le marteau ? Après avoir cassé des pierres plusieurs années, il s’est émoussé et abîmé. C’est ainsi qu’agissent les mauvaises personnes : elles se détruisent elles-mêmes tout en tourmentant les gens de bien. Vous pouvez le vérifier par vous-mêmes : allez au cimetière et constatez que tous ceux qui ont quitté la terre ont cassé des pierres et se sont détruits eux-mêmes. Le Christ est venu sur terre pour montrer aux humains un moyen de se libérer de leur karma et d’emprunter le chemin du dharma.

Qu’est-ce que le dharma ? C’est une loi de bien-être qui permet aux humains de vivre dans des conditions favorables, en parfaite harmonie. Le dharma sous-entend une vie immortelle, c’est une vie d’amour, de sagesse, de vérité, de justice et de liberté. Les Bulgares appellent le dharma un don ; c’est naturel, si tu commences à aimer, c’est un don ; si tu penses justement, c’est un don ; si tu aimes la vérité et dis la vérité, c’est un don. Pour acquérir un de ces dons nous devons laisser le Dieu vivant entrer en nous. « Nous allons réfléchir à cette question. » Il n’y a rien à réfléchir, laissez entrer Dieu en vous, laissez-Le prendre soin de vous. Si ta jambe est cassée, est-ce à toi de dire au médecin comment la soigner ? Le médecin connaît son travail, il fait le nécessaire. Mais vous aussi, comme le malade ignorant, vous affirmez ne pas avoir besoin de médecin, c’est-à-dire ne pas avoir besoin du Seigneur. Vous ne dites pas la vérité, vous avez tous besoin du Seigneur. Il vient remettre votre jambe cassée et dit : « Reste tranquille et ne bouge pas, le moindre mouvement va raviver la blessure ». Celui qui a un karma n’est pas autorisé à bouger.

« Si ceux qui se livrent à l’iniquité se tournent vers la grande loi divine, leurs péchés ne seront pas mentionnés ». Vers où nous tourner ? Les religieux vous montreront la direction. Vous lèverez les mains vers le ciel. Qu’est-ce que cela signifie ? Que tu as retrouvé ta tête. Lorsque tu trouveras ta tête, tu trouveras ton intelligence ; lorsque tu trouveras ton intelligence, tu trouveras ton cœur ; lorsque tu trouveras ton cœur, tu trouveras ton âme ; lorsque tu trouveras ton âme, tu trouveras ton esprit. Tu monteras et tu descendras jusqu’à ce que tu trouves le chemin de la liberté. Les doigts de la main représentent les vertus, donc, en levant ses mains l’homme dit : « Seigneur, au nom de mes vertus et des vertus de ma femme, donne-moi la force de travailler dans Ton jardin. Toi-aussi, travaille dans nos jardins pour planter Tes pommiers, poiriers et cerisiers ! » Lever tes mains avec les doigts joints, c’est polariser les forces dans l’organisme humain. Que fait le désespéré ? Il frotte ses mains, se tient la tête et l’enserre. Ce n’est pas approprié, il n’y a pas de raison de frotter tes mains et d’enserrer ta tête. Tu peux serrer uniquement ce dont tu peux obtenir quelque chose comme la ménagère qui enserre les pis de la vache pour récupérer son lait. Mais si tu es désespéré, lève les mains en haut, mets-toi debout et dix à quinze minutes après ton désespoir sera effacé. Si tu es désespéré, dis : « Seigneur, sors-moi de cet état d’égarement et entraîne-moi dans la loi de la liberté pour que je raisonne juste ».

Que font la plupart des gens ? Lorsqu’ils vont bien, ils ne pensent qu’à boire et à manger. Ils comptent sur le capital laissé par leur père. Quel est ce capital ? Leur corps. Lorsqu’ils ont épuisé ce capital, ils commencent à souffrir. Tu n’as pas le droit de dépenser ton capital prématurément. Tant que tu es jeune, tu consommes tout ; puis tu te courbes comme un point d’interrogation et tu te demandes quoi faire : la mort survient et t’emporte. Tu perds ainsi toutes les conditions de la vie, tu pries pour revenir sur terre, mais tu ne le peux plus. Lorsque l’âme se détache de la chair, cela se nomme une vie de tourments perpétuels ; c’est l’état dans lequel l’être humain traverse les enfers ; il dit alors : « Les voies de Dieu sont injustes ». Les voies de Dieu sont impénétrables, mais tu dois quitter l’ancienne vie et aller auprès du Seigneur afin de travailler pour Lui comme Il travaille pour toi.

Il est dit : « Le jour où nous nous tournerons vers le Seigneur, nous vivrons dans la fraternité et l’amour ». C’est vrai, mais l’appliquer est difficile. Si tu es un jeune cheval, tout est facile ; si tu es un vieux cheval, tu ne peux pas apprendre un nouveau métier. « Un fuselier n’utilise pas du vieux bois ». Ce proverbe doit être bien compris. Ne peut-on pas se passer d’un fuseau ? Oui, on peut s’en passer. Lorsqu’on tue quelqu’un, il ressemble à un fuseau. Le fuseau est pour la femme ce qu’est la matraque pour le gendarme : la femme enroule et déroule le fuseau, comme le gendarme lève et baisse la matraque sur le dos du malfrat. Le fuseau est donc nécessaire tant qu’on est dans la loi de la nécessité ; lorsqu’on entre dans la loi de la liberté, on n’a besoin d’aucun fuseau. Est-ce que les oiseaux ont des fuseaux ? Le ver à soie qui fabrique lui-même son cocon, a-t-il besoin d’un fuseau ? Et pourtant les gens se demandent : « Comment nous habillerons-nous sans fuseaux ? » Celui qui vit dans la loi de la liberté a besoin d’un autre fuseau qui est d’un autre monde et ne tourne pas de gauche à droite, mais en spirale, de bas en haut. La spirale inférieure est plus large et se rétrécit au fur et à mesure qu’elle remonte vers Dieu : ce mouvement en spirale est appelé loi de l’évolution. Le karma est une loi d’involution, c’est-à-dire un écart du droit chemin de la vie, un écart du chemin de la lumière et une descente dans les ténèbres. Que fait la jeune fille lorsqu’elle veut plaire à un jeune homme ? Elle s’habille avec une nouvelle tenue, elle se poudre et se met du rouge à lèvres et sort pour le rencontrer ; si elle ne réussit pas, elle change de tenue. Pourquoi ne pas mettre la tenue de l’amour dès le premier jour ? S’il la voit avec cette tenue, elle lui plaira forcément. Qu’elle mette la tenue de la vérité le deuxième jour, d’une couleur bleue, et qu’elle se montre ainsi à son bienaimé. La jeune fille peut être sombre extérieurement mais blanche à l’intérieur. La beauté extérieure de l’homme doit correspondre à sa vie intérieure.

Qui que vous soyez, soyez reconnaissants : il est important d’être sincères et authentiques. Remerciez pour tous les bienfaits qui vous sont donnés. N’attendez pas que la grâce vienne de l’extérieur. Vous achetez un ticket de loto et vous espérez gagner ; vos filles et vos fils sont aussi de tels billets de loto. Où sont-ils ? Ils s’amusent quelque part alors que vous comptiez sur eux ; vous comptiez aussi sur votre mari, mais il ne pense pas à vous non plus. Mettez votre espérance en votre âme qui demeure en Dieu, vous y trouverez votre femme, votre fils et votre fille. C’est le seul moyen pour que votre mari, votre épouse, votre fille et votre fils mènent une vie vertueuse et sensée.

Appliquez la règle du nouvel enseignement : amour envers le Seigneur vivant, amour envers votre âme et amour envers votre prochain ; c’est ce qu’exige le nouvel enseignement et la nouvelle religion. Ils résoudront toutes les questions philosophiques. Leur résolution fera entrer la lumière dans les esprits humains. Entrez dans la nouvelle école et faites le premier essai, l’expérience résout les questions. Lorsque j’expérimente, je me convaincs de la véracité du nouvel enseignement. Je ne me convaincs pas de ce que le Seigneur peut faire, mais de ce que moi je peux faire. Tant que j’agis selon la volonté divine, le Seigneur est prêt aussi à exaucer mon désir ; si je modifie mes rapports envers Dieu, Lui-aussi modifie les siens à mon égard. Nous sommes un reflet de Dieu car il est dit: « On t’appliquera le même étalon que tu appliques toi-même »[2]. On te jettera les mêmes pierres que celles que tu jettes. Si tu te mets à critiquer le Seigneur, ta situation empirera. Ne pense pas mal du Seigneur car Il est en toi et te dit : « Tes souffrances sont causées par ta mauvaise vie ; si tu continues sur ce chemin, tu souffriras sans cesse ; renonce à cette vie et ne t’insurge pas contre les souffrances ». C’est Dieu en réalité qui s’insurge en toi.

Aujourd’hui, les gens se révoltent contre les misérables et les critiquent, sans se douter que leur temps est venu. Les misérables viennent dans le monde : c’est Dieu qui le dit, pas moi. Il enjoint les misérables, les aveugles, les infirmes, les boiteux à gouverner le monde. Il est dit que les enfants gouverneront le monde ; puisque les savants et les riches y ont échoué, les enfants le feront : ils ne savent pas mentir, mais disent les choses telles qu’elles sont. Les gouvernants actuels usent seulement de diplomatie, de bonnes manières ; les autres se disent en les observant : « Quelles bonnes manières a celui-ci ! » La vie n’a pas besoin des manières empruntées des gens. Renoncez-y et montrez-vous tels que vous êtes, tels que je vous connais depuis le début, et non comme je vous vois à présent : soyez des Fils de Dieu.

De quoi sommes-nous les témoins aujourd’hui ? Un homme riche voyage et toute une suite l’accompagne : des connaissances, des amis, des domestiques, mieux habillés que lui, avec des tenues de généraux. Le monde en a assez de tels généraux. On dit de quelqu’un : « C’est un grand homme. » Pourquoi est-il grand ? Un autre est qualifié de petit. Pourquoi est-il petit ? Parce qu’il se sert des intelligences et des cœurs des autres, et non pas des siens. « Il sait des choses, il assène de grandes vérités ! » Il dit ce qu’il a entendu par d’autres et non ce qu’il a vécu et acquis par lui-même. S’il s’agit de la vérité, je suis prêt à l’entendre de la bouche des enfants, des grenouilles et des mouches. J’ai discuté avec les grenouilles et les mouches et j’ai entendu des propos intelligents. La mouche parle là où elle se pose ; si elle se pose sur le front, elle nous demande : « Votre pensée est-elle juste ? » Si elle se pose sur l’œil, elle dit : « Vos yeux sont trop ouverts, fermez-les un peu », et nous fermons les yeux pour nous débarrasser d’elle. En un mot, les mouches nous disent qu’elles viennent sur nous pour nous débarrasser des impuretés et nous montrer comment vivre. C’est pourquoi nous ne devons pas nous empresser d’éliminer ou de chasser une mouche qui se pose sur nous, mais nous devons nous demander ce qu’elle veut nous dire. La mouche est intelligente et on peut dire beaucoup sur elle, mais je n’ai pas assez de temps. Quoi qu’il vous arrive dans la vie, songez au Seigneur vivant, celui qui est sur terre parmi nous.

J’ai donné un délai de dix ans aux gens pour comprendre que Dieu est vivant et qu’Il est parmi eux. Peu importe si vous croyez mes paroles ou non, vous verrez dans quelque temps si j’ai raison ou non. La vie sublime de l’esprit est déjà entrée en nous et nous changera malgré notre résistance. Comme le forgeron met le fer au feu pour le purifier, de même la vie sublime nous passera par le feu pour nous purifier et nous forger. C’est comme ça que la mèche mise dans la lampe brûle et répand la lumière sans qu’on lui demande si elle le veut bien ou non. Vous me demandez ce que je veux et la raison pour laquelle je suis venu sur terre. Je veux rallumer les lumières éteintes et vous aider à éclairer comme une bougie ou une lampe ou du bois ou une ampoule électrique. Cela se réalisera à n’en pas douter. Ceux qui descendent du Ciel disent : « Nous retournerons la terre tête en bas, mais nous en chasserons le diable, il ne s’avisera pas de revenir ! Rien n’arrêtera Dieu, Il a choisi de nouvelles manières d’agir qui n’obéissent à aucune loi, à aucune règle. Dieu ne laissera aucune nouvelle méthode non expérimentée, toutes les nouvelles méthodes seront appliquées et éprouvées. Il n’y aura pas alors d’avis particuliers, tout le monde aura la même disposition d’esprit. Tous respecteront les règles, ils ne penseront pas à mal, ils ne tourmenteront pas les misérables, ils viendront rassasier les affamés, soigner les affligés, recueillir les sans-abris, labourer les champs des pauvres. Voilà ce qu’exige le nouvel enseignement ; vous l’expérimenterez tous, il vous délivrera des égarements. Vous dites : « Le temps du nouvel enseignement n’est pas encore venu », d’autres prétendent que son temps est déjà passé, à mon avis c’est le temps du mal qui est déjà passé !

Malheur aux pauvres et aux riches qui n’obéissent pas à la vie sublime ! Bienheureux les pauvres et les riches qui lui obéissent ! Ne donnez pas votre fortune aux pourceaux pour qu’ils la dilapident vainement pendant que vous serez la risée de tous. « Ce n’est pas facile de vivre dans ce monde, je veux y mettre fin, je ne veux plus vivre. » Même si tu mets fin à ta vie, tu n’obtiendras rien : c’est se gratter inutilement. Si cela te gratte quelque part, dis : « Je peux endurer et supporter ma souffrance jusqu’au bout. » Si tu veux te gratter, tu fais preuve d’un manque de volonté ; si tu veux chasser ou éliminer la mouche, tu n’as pas de patience ; celui qui chasse la mouche de son nez ou de son front, ne peut pas devenir un véritable être humain. La mouche se pose sur ton nez et dit : « Mon frère, pourquoi ne vis-tu pas selon la loi de l’amour ? » Au lieu de la chasser, réponds-lui : « Je fais des tentatives pour appliquer l’amour. » Si tu le dis, la mouche s’envolera ; si vous n’êtes pas prêts à parler de l’amour avec la mouche, elle vous embêtera sans cesse. La mouche ne dit qu’une chose : l’homme doit penser juste.

Je vais maintenant achever ma causerie car vos jambes vont commencer à protester : ce n’est pas facile de rester dans le froid dehors une heure et demie ou deux. J’ai promis de soigner tous ceux qui prendraient froid. Comme je sers le nouvel enseignement, je suis prêt à couvrir les frais de tous ceux qui prennent froid et tombent malades.

Croyez en votre intelligence, en votre cœur et en votre âme pour vous libérer des anciens leurres qu’on appelle karma ou loi de la nécessité, c’est le seul moyen d’entrer dans la loi de la liberté.

Ce qui restera inachevé de ma causerie vous sera donné d’une autre manière. Il vient un nouveau savoir, une nouvelle lumière : ils vont vous guider. Ce que je vous dis à présent n’est qu’un préambule, le contenu et la conclusion viendront ensuite. Dans un préambule les choses ne sont pas strictement ordonnées. Lorsque Dieu viendra, Il vous parlera comme personne dans votre vie ne vous a jamais parlé.

Sofia, 7 décembre 1919

Traduit par Bojidar Borissov

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