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1919_11_09 Dieu a parlé


Ani
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Dieu a parlé

« Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ;

mais celui-ci, nous ne savons d'où il est ».

Jean 9 :29

« Dieu a parlé à Moïse. » La question se pose de savoir si les juifs savaient que Dieu a parlé à Moïse. Je dis : si x + y = 20, alors x = 20 – y. À quoi sont égales les variables x et y ? Vous répondrez tout seuls à cette question. Que le Seigneur s’adresse aux gens n’a rien d’étonnant, il n’y a rien d’extraordinaire dans le fait de parler. Un professeur émérite de la faculté peut parler à son domestique, et alors ? Le domestique dira que tel professeur émérite lui a parlé. Beaucoup de nos contemporains, hommes et femmes, disent que le Seigneur leur a parlé. Je me réjouis que le Seigneur leur ait parlé, mais Il peut l’avoir fait comme le professeur de faculté parle au domestique, ou bien comme il parle à ses étudiants : ce sont deux choses différentes. Par conséquent, vous ne devez pas vous leurrer vous-mêmes.

« Nous savons que Dieu a parlé à Moïse. » Au sens large, Moïse désigne tout ce qui est connu. « Celui-ci, nous ne savons d’où il est » : c’est le nouveau dans le monde. Moïse représente l’ancien ordre dans le monde, connu de tous ; le Christ est le Nouveau qui vient dans le monde, encore inconnu. Est-ce que le bœuf ne connaît pas son étable où il entre et d’où il sort sans cesse ? Si vous dites au bœuf qu’on peut réorganiser son étable, il va s’y opposer. Pourquoi ? Parce qu’il trouve qu’il n’y a pas mieux qu’elle. Ce sont les réflexions de beaucoup de savants et philosophes. Je prends les mots savants et philosophes au sens large, il s’agit de principes généraux. Je ne défends personne et je ne reproche rien à personne non plus ; à mon sens les gens ont la même importance qu’ils fassent du bien ou du mal ; ils sont les deux inconnues x et y, dont la somme est égale à 20. Calculez ce que vaut x et ce que vaut y. Les deux grandeurs x et y sont les bons et les méchants avec qui il faut nécessairement travailler. Sans bien ni mal, il ne peut y avoir aucun progrès ; c’est ainsi que se pose cette question dans la nature, je la comprends aussi comme ça. Comment vous la comprenez du point de vue philosophique est une autre affaire. Si vous vous insurgez contre le mal, pourquoi le retenir en vous ? Si la femme s’insurge contre son mai, pourquoi est-elle devenue son otage ? Si le mari dit du mal de sa femme, pourquoi est-il devenu son otage ? Examinez cette question sur le fond et non au sens étriqué du terme.

On peut être otage d’une certaine idée, otage d’un certain crédo. A-t-on goûté les fruits de son idée, de son crédo ? Les fruits peuvent être bons ou mauvais. Les gens de bien comme les gens mauvais aiment ; les honnêtes et les malhonnêtes aiment : quelle est la différence entre les deux ? La différence est dans nos esprits, dans notre raisonnement qui nous fait admettre que les uns sont bons et les autres mauvais. Un peintre peut dessiner votre visage, mettre quelques rides, changer vos traits et dire que vous êtes mauvais ; est-ce vrai ? Cette image est étrangère, ce n’est pas la vôtre, elle est fabriquée par le peintre. Chacun peut faire ce qu’il veut de son corps, mais son âme est insaisissable, personne ne peut l’attraper, elle reste toujours pure et immaculée ; quels que soient les efforts des humains, l’âme reste insaisissable.

« Nous savons que Dieu a parlé à Moïse. » Moïse est le côté visible, physique de la vie. Qui parmi ceux qui ont croupi dans une prison, qui se sont balancé au bout d’une corde, qui ont été battus, ne connaît pas Moïse ? Moïse est partout, ce Moïse à qui Dieu a parlé, se rencontre partout. Le Seigneur lui a parlé, mais lui-même parle aussi ; donc, lorsque Dieu parle, les gens parlent aussi. Tout un chacun qui a souffert par la faute d’un autre, dit : « Je connais Moïse à qui Dieu a parlé ».

« Mais celui-ci, nous ne savons d’où il est ». Au nom de « celui-ci » d’innombrables temples sont bâtis dans le monde entier. Hommes et femmes partout dans le monde se proclament chrétiens, en Son nom. Les uns se disent des baptistes, d’autres adventistes, d’autres encore orthodoxes, et ainsi de suite. Néanmoins, entrez dans leurs cœurs pour voir si le nom du Christ y est inscrit. Tous disent : « Nous connaissons Moïse, mais celui-ci nous ne savons d’où il est ». Les juifs ont raison de dire qu’ils ne connaissent pas le Christ car on ne peut pas connaître la vérité tant qu’on ne l’éprouve pas. L’enseignement du Christ au sens large est un enseignement du vécu, mais non d’un vécu ordinaire. Vous allez rétorquer : « Nous connaissons le Christ ». Vous connaissez l’ombre historique du Christ. Vous savez qu’un individu d’ascendance juive, nommé le Christ est né ; vous avez lu l’Évangile, mais cette connaissance de l’Évangile n’est pas authentique non plus : vous connaissez l’ombre de l’Évangile. Si les hommes et les femmes connaissaient le Christ et l’Évangile, leurs foyers seraient organisés autrement. Je demande : comment interprétez-vous le verset où le Christ exhorte à aimer ses ennemis ? Comment interprétez-vous le verset où le Christ dit : « Si vous ne vous reniez pas, vous ne pouvez pas être mes disciples » ? Comment interprétez-vous le verset : « Celui qui aime son père et sa mère plus que moi, n’est pas digne de me suivre » ? Comment appliquez-vous ces versets ? En résumé, vous clamez tous : « Nous connaissons Moïse à qui Dieu a parlé ; mais celui-ci, nous ne savons d'où il est ». La question est : jusqu’où connaissez-vous Moïse ? Une chose est exigée de vous : il faut d’abord vous libérer de Moïse et de ce que le Seigneur lui a dit, et ensuite vous occuper du Christ.

         Le christianisme actuel est un christianisme avec une carapace judaïque. Ce que les juifs faisaient jadis, les chrétiens le font maintenant. Le Christ a dit : « Il est dit : œil pour œil, dent pour dent. Je vous dis : ne résiste pas au mal. Si on te frappe sur une joue, tends l’autre ». Vous direz que l’enseignement du Christ est inapplicable dans la vie : « Et quoi encore ! Je vais tendre la joue gauche si on me frappe sur la joue droite ? » Si on t’attrape et qu’on se mette à te battre, en tant que vrai chrétien, tu dois rester calme et paisible, ne pas crier au secours, et te montrer héroïque. Peux-tu endurer autant ? Tu imagineras qu’on bat ton ombre, ta maison extérieure et non toi-même. Que ferez-vous si on se met à vous battre ? Vous implorerez à genoux pour faire cesser les coups, donc vous connaissez Moïse et vous l’implorez. Lorsque vient le Christ, vous dites : « Nous sommes des érudits, nous devons le critiquer pour ne pas être victimes de leurres ». De toute façon vous êtes la proie des leurres! J’aimerais rencontrer des personnes qui ne le soient pas.

         Maintenant il n’est pas question de la philosophie des ombres, je n’argumente pas sur ces choses. Les mathématiques argumentent. Si je commence à argumenter à la façon des mathématiques, comment me comprendrez-vous ? Je me servirai des inconnues x et y ou de l’équation a + b = c, mais je ne me ferai pas comprendre. Tout cela a du sens dans les mathématiques vivantes. Lorsque j’y viendrai, je sèmerai une graine et lorsqu’elle germera, je vous appellerai pour examiner ensemble les opérations d’addition, de soustraction, de multiplication et de division qu’elle a traversées. Puis je m’arrêterai sur les processus plus complexes qui se passent en elle : limites, fonctions et autres ; ce sont des arguments mathématiques. Observez comment se passe la croissance et faites vos conclusions pour savoir à quoi est due l’aspiration de la plante à aller en haut, pourquoi les feuilles s’étendent et pourquoi les fruits s’inclinent vers le bas.

         En étudiant la croissance comme un processus conscient, vous direz que la loi de l’attraction terrestre y prend part. Beaucoup citent cette loi, mais ne la connaissent que partiellement. Tu sais par exemple que les corps s’attirent, mais pour quelle raison ? Je dis : on peut attirer un corps uniquement après l’avoir repoussé ; attirer sans repousser est impossible. La mère repousse d’abord l’embryon pour ensuite l’attirer afin qu’il fusionne avec elle. Cet état est appelé nirvana par les hindous, c’est-à-dire la loi de la fusion. S’il n’existait pas une loi de la fusion, l’embryon ne fusionnerait pas avec la mère, et vous ne viendriez pas m’écouter. Vous direz que c’est une vision philosophique difficile à vérifier. Je dis pour ma part que la plupart des gens d’aujourd’hui s’occupent de carder la laine : tous ceux que je croise, cardent la laine, autrement dit ils philosophent. De ce point de vue vous êtes d’excellents cardeurs : le monde est rempli de laine et de cardeurs. Si vous continuez ce métier, vous étoufferez dans cette laine. Que faut-il faire ? Tisser. Le salut des humains est dans le tissage. Je dis : si tisser devient ton crédo, toi et ton foyer serez sauvés.

         Depuis deux mille ans les gens croient toujours. Quelqu’un vient, demande de l’argent à crédit et dit : « Crois-moi, je te le rendrai » ; il prend l’argent et disparaît. Tu donnes l’argent et puis tu t’étonnes qu’il ne te le rende pas. Je dis : la force avec laquelle tu l’as repoussé est si grande qu’il faudra des dizaines d’années avant de pouvoir l’attirer de nouveau à toi. Il n’est pas mauvais, mais il faut cent ans pour qu’il revienne. « Qui peut attendre si longtemps ? » Si tu ne peux pas attendre, donne moins d’argent pour ne pas le regretter. Le riche dit : « Je ne suis pas bête pour donner beaucoup d’argent d’un coup, je donnerai par petits bouts, quelques levas à chaque fois pour qu’ils reviennent souvent me voir ».

« Nous savons que Dieu a parlé à Moïse. » Je vais vous raconter un épisode de la vie d’un jeune roi. Il vivait en Égypte quatre mille ans avant le Christ lorsque ce pays était florissant. Comment s’appelait ce roi n’a pas d’importance, je tairai son nom, prenez-le comme une équation à une inconnue. Le roi aimait aller à la chasse et s’est construit un cabanon dans les bois, près d’un pâturage où une jeune et jolie bergère emmenait son troupeau. Gaie et insouciante, elle chantait pendant qu’elle gardait ses moutons. Elle croisait souvent le jeune roi, mais sans le reconnaître. Un matin, il l’a arrêtée en lui demandant : « Peux-tu m’apporter du lait de brebis tous les matins ? – Je peux. »

Elle a commencé à lui porter du lait tous les matins et il en était très content. Il a remarqué que son intelligence croissait au fur et à mesure qu’il buvait de ce lait. Il a décidé d’en comprendre la raison et a commencé à observer la vie de la bergère : comment elle s’occupait de ses brebis, comment elle les nourrissait, et il en a tiré de grandes conclusions. Il s’est dit : « Lorsque je reviendrai dans mon royaume, j’appliquerai ses méthodes pour gouverner ».

Les Bulgares aussi veulent réformer la Bulgarie, mais ils ne savent pas quelles méthodes appliquer. Ils vont en Angleterre, en Amérique, en France pour y puiser des méthodes. Voilà maintenant quarante ans que la Bulgarie est gouvernée par des méthodes étrangères sans atteindre les résultats qu’elle espère. Elle peut comme le roi égyptien exploiter les méthodes des bons bergers et bergères bulgares. Les Bulgares n’ont pas à étudier les lois de Moïse à qui le Seigneur a parlé. Ils doivent dire : « Même si nous connaissons Moïse à qui Dieu a parlé, et que nous ne savons pas d’où est « celui-ci », nous essaierons son enseignement ». Vous direz qu’une expérimentation prendra cent ans. À mon avis une seule année suffit pour vérifier si cet enseignement est véridique ou non. Lorsque le Christ prêchait aux juifs, ils ont repoussé son enseignement pour des raisons politiques en disant : « Les romains sont un peuple puissant, civilisé, nous devons les imiter et devenir puissants comme eux. En ce qui concerne le nouvel enseignement qui nous exhorte à ne pas résister au mal et à tendre l’autre joue si on nous gifle, il nous est étranger. Nous sommes pragmatiques et nous cherchons des façons de faire qui soient efficaces ».

Les Bulgares qui acceptent l’enseignement du Christ ne l’ont pas encore appliqué. Ils disent comme les juifs : « Le temps de cet enseignement n’est pas encore venu ». Je dis : le temps est venu, plus de quarante ans sont déjà passés depuis. « Qu’adviendra-t-il de nous à l’avenir ? » Imaginez que vous vivez au pôle Nord où tout est de la glace : vos maisons sont faites de glace, vous ne voyez d’eau nulle part. Si quelqu’un vient vous dire qu’il faut changer votre vie, construire des bateaux pour naviguer, vous rétorquerez que vous n’y croyez pas et que vous ne pouvez pas changer une vie héritée de vos aïeux. Je vous dis de prendre des mesures car la terre subira un grand bouleversement. Si vous ne le croyez pas, un jour vous vérifierez mes paroles : le soleil brillera plus fort et fera fondre la glace ; vos maisons se fissureront, la glace fondra et vous commencerez à vous enfoncer. Vous dites : « Quel sort terrible nous a frappés ! » Ce n’est pas un sort terrible, mais la terre a changé de trajectoire, les rayons du soleil tombent sous un angle droit et font fondre la glace. Vous vivez sur une mer de glace, si vous tardez à changer votre vie, vous serez bientôt au fond de la mer. Je vous le dis aussi à vous : si vous ne redressez pas votre vie, la même chose vous attend. Ce n’est pas une menace, mais une situation naturelle dans la vie : la grande vague qui vient maintenant dans le monde détruit la glace et la transforme en eau. Dans des milliers d’années non seulement les humains changeront, mais les loups aussi cesseront de manger des brebis, ils se détourneront de la viande et se nourriront de végétaux et de fruits.

Je prends les mots poires, pommes, blé au sens propre, comme les mathématiques se servent des inconnues x, y, z. Lorsque nous prenons les fonctions mathématiques, l’inconnue x peut être une variable, une grandeur indépendante. Une telle grandeur est par exemple la rayon d’une circonférence. L’inconnue y est une grandeur dépendante ou dit autrement une fonction de x. Lorsqu’il grandit, l’être humain est une grandeur variable. Si son caractère est résistant, nous disons qu’il est une grandeur variable indépendante, quels que soient les changements en lui il les surmonte facilement. Si son caractère est friable, il représente la grandeur y : il est dépendant des changements qui s’opèrent en lui. Nous disons que la grandeur y est une variable dépendante. Celui qui n’est pas maître de sa propre situation est la grandeur y ; celui qui est maître de lui-même est la grandeur x.

Lorsque vous acceptez un enseignement ou certaines idées, vous devez maîtriser leurs éléments et les appliquer. Si vous les appliquez, vous êtes la valeur x, une grandeur variable indépendante ; si vous ne les maîtrisez pas, vous êtes y : une grandeur variable dépendante. Dans le premier cas on se dilate, dans le deuxième cas, on rétrécit. C’est une question abstraite mais aussi nécessaire que le sable que l’on donne à l’oie pour l’aider à mieux digérer sa nourriture.

« Nous savons que Dieu a parlé à Moïse. » Lorsque vous vous rencontrez, vous demandez : « Est-ce que le Seigneur t’a parlé ? » Quelqu’un vient me voir et me dit : « Le Seigneur me parle et c’est pourquoi je ne veux écouter personne. – Le Seigneur parle au domestique à la faculté, mais ensuite ce dernier ressort diplômé de cette faculté ; es-tu diplômé toi-même ? – Non. – Donc le Seigneur ne t’a pas parlé. » Ne vous leurrez pas ! Lorsque le Seigneur nous parle comme à Moïse, nous faisons des choses bien, mais aussi des choses mal, chacun peut le vérifier. Par exemple, un riche parle à son fils et lui alloue des moyens pour qu’il étudie ; le fils étudie mais commet aussi nombre d’erreurs. Les statistiques montrent que les fils de riches parents sont des subordonnés à la faculté ; ils terminent l’université et deviennent des savants. Si vous demandez pourquoi le monde souffre, je réponds : le monde souffre parce que le Seigneur a parlé aux domestiques savants. Je ne reproche rien aux savants, mais nous devons comprendre l’essence des choses, comprendre le sens intime de ce qui nous est dit.

Les Bulgares doivent être de véritables chrétiens, et qu’on les recherche comme on recherche aujourd’hui des violons fabriqués par Stradivarius et Amati. Plus de trois cents ans se sont écoulés depuis la mort de ces maîtres luthiers, mais leurs violons n’ont rien perdu de leur valeur. Si vous passez pour des maîtres chrétiens, dans trois cents ans vos violons devraient aussi avoir la même valeur que ceux de Stradivarius. Il ne faisait pas ses violons du même matériau que les violons bulgares. Le Bulgare fait des violons en bois de mûrier, il n’étudie pas la qualité de l’arbre, la disposition des veines, mais vérifie si le bois est bien sec et se met à le découper. Stradivarius étudiait d’abord la qualité de l’arbre, sa grosseur, l’orientation des veines ; il faisait attention au sens des veines du bois. Puis il se concentrait sur l’épaisseur de la planche inférieure et de la planche supérieure et les accordait correctement ; grâce à cet accord des différents éléments, il retirait des violons des sonorités magnifiques.

Il y a dans le violon une ligne générale où se superposent toutes les tonalités ; si cette ligne n’est pas à sa place, le violon n’a pas une bonne sonorité. Le bon violon est celui dont la tonalité rappelle la voix humaine. Le violon représente l’âme humaine avec laquelle travaille l’homme. Sera-t-elle meilleure dans trois cents ans ? Vous dites que l’âme n’a pas de forme. Oui, c’est vrai, mais on peut travailler sur elle. À qui la confierez-vous, à Stradivarius ou bien la travaillerez-vous vous-même ? Mettez votre violon dans les mains d’un bon maître, Dieu, pour qu’Il travaille sur lui.

La mère demande : « Que faire avec l’enfant ? Nous le baptiserons, le curé fera une messe pour qu’il grandisse vertueux ». On le baptise, le curé fait la messe, mais l’enfant ne grandit pas vertueux. Il n’est meilleur ni après le baptême ni après la messe. Il y a dans l’éducation des éléments à respecter ; si c’est le cas, l’enfant est bon. Le fils qui étudie à la faculté en tant que serviteur, dit : « Sacrifions-nous pour le peuple, aidons ceux qui sont sur le champ de bataille, mais restons à l’arrière. Mourons pour la patrie ! » Ce qui signifie : « Allez vous-même sur le champ de bataille et nous resterons à l’arrière, et de là nous aiderons ». Je ne comprends pas ce patriotisme. On combattait jadis pour le Christ, il y avait des croisades ; à présent, il y a des mouvements divers : des mouvements féministes, des mouvements coopératifs, des mouvements sociaux. Je me réjouis de ces mouvements, ils aèrent les esprits humains ; sur les fondations de ces mouvements nous pouvons construire un moulin pour produire la farine.

Je demande aux chrétiens d’aujourd’hui pourquoi ils délaissent l’Évangile. Ils disent : « Voyons d’abord ce qui sera décidé à la Conférence de Paris et ensuite nous retournerons à l’Évangile ». Je dis : la Conférence de Paris ne décidera rien de particulier ; si vous attendez après elle, vous resterez affamés et mal habillés, elle ne vous emmènera pas au paradis. Ce qui se décide à Paris n’est pas votre affaire ; l’important est ce que vous devez faire. À Paris, ils connaissent « Moïse à qui Dieu a parlé mais Celui-ci ils ne savent pas d’où Il est. » Vous vous acharnez et vous dites que ceux de la Conférence de Paris ont tort ; ne les blâmez pas : ils sont une moitié de l’humanité et vous êtes l’autre moitié. Vous allez répliquer que vous ne pouvez rien faire, que vous n’êtes pas membres de la conférence ; vous avez tort : un seul grain de blé a été apporté dans le monde, mais il nourrit toute l’humanité. De même le poirier, le pommier ne sont pas venus en grand nombre. Une civilisation existait dans le monde qui a cultivé la terre et les végétaux.

Quand le blé est-il apparu dans le monde ? Si j’ouvre les archives de la nature et que je les lis, je verrai qu’un ange a apporté le premier grain de blé sur terre. Y croyez-vous ? C’est arrivé il y a deux cent cinquante millions d’années. Alors la terre n’existait pas. Nous pouvons accepter cette vérité si nous réduisons les années : au lieu de douze mois, nous admettrons que l’année dure trois mois. Selon moi les années d’avant étaient plus longues que celles de maintenant. Savez-vous comment tournait la terre dans le passé, savez-vous la durée de chaque journée ? Je ne m’arrêterai pas sur ces questions. Il est important que le chiffre deux cent cinquante représente une loi de base dans l’existence. Le deux représente un principe, l’esprit divin, et le cinq, le principe du mental humain. Par conséquent, il y a deux cent cinquante millions d’années le grain de blé a été importé dans le monde mental, il a d’abord germé dans le mental humain, c’est-à-dire dans son cerveau. Il est peu à peu descendu du monde mental jusqu’à arriver sur terre. Aujourd’hui nous en tirons profit, nous savons quelle force il contient. Malgré cela, très peu connaissent la véritable valeur du grain de blé. Dans certains cas le Bulgare renoncerait au pain frais au profit d’un poulet grillé ou d’un agneau. Avant la guerre on trouvait toujours quelqu’un pour dire qu’il renonce au pain, mais pas à l’agneau grillé ; après la guerre chacun dit : « Je renonce à l’agneau mais pas au pain » ; donc la guerre a remis à l’endroit ce qui était à l’envers dans le mental humain. Enfin, après deux cent cinquante millions d’années d’éducation et d’aguerrissement du cerveau humain, les gens ont pris conscience qu’on peut se passer de tout sauf de pain. C’est la véritable philosophie à laquelle les gens sont arrivés et c’est le seul moyen de comprendre le verset où le Christ dit : « Je suis le pain vivant, descendu du Ciel. Celui qui me mange, a la vie en lui »[1].

« Mais Celui-ci, nous ne savons d’où il est ». Ne pas savoir n’est pas un argument, l’ignorance ne résout pas les questions. Essayez-Le et vous comprendrez d’où Il vient. Que Dieu ait parlé à Moïse est vrai : à qui Dieu n’a pas déjà parlé ? Il n’y a aucun autre peuple à qui Dieu ait autant parlé qu’au peuple juif, mais il n’y a aucun autre peuple qui ait autant souffert que le peuple juif. Beaucoup des religieux d’aujourd’hui disent : « Sais-tu que Dieu m’a parlé, sais-tu qu’il te faut te montrer respectueux à mon égard ? » Sais-tu, mon ami, que le peuple juif à qui Dieu a le plus parlé a été le plus martyrisé ? Celui à qui Dieu parle le plus est le plus molesté. Voyez-vous cette fille, la bienaimée de sa mère et de son père, soumise à une sévère correction ; pourquoi la corrigent-ils ? Parce qu’elle est tombée amoureuse d’un vaurien. Dieu lui parle à travers les coups de bâton administrés par ses parents. L’on doit comprendre le sens de ces coups de bâton. La jeune fille supporte les coups, les endure car elle a une idée, elle dit : « Je ne veux plus marcher dans les pas de Moïse, celui que je connais, j’emprunterai le chemin de l’inconnu, de l’étranger – Nous te tuerons, tu ne peux pas emprunter ce chemin ! » La fille est persécutée. Pourquoi ? Très simplement, la mère et le père ne veulent pas la laisser à l’inconnu et elle souffre ; autrement dit, elle est élève de l’École Divine qui la soumet à l’épreuve pour vérifier son amour. Je dis : si on te persécute pour quelque chose de neuf et d’inconnu, cela a du sens ; si on te persécute pour quelque chose d’ordinaire, tu dois dire toi-même : « Je sais que Dieu a parlé à Moïse ».

Aujourd’hui tout le monde soutient que Dieu a parlé à Moïse, les peuples modernes le soutiennent aussi. Aucun peuple n’a encore accepté le Christ. Si le Christ vient aujourd’hui parmi les humains, on Le baladera d’un endroit à un autre, on Le questionnera sur ses origines, son lieu de naissance, son gagne-pain, etc. Que répondra le Christ ? Il dira : « Si les gens croyaient vraiment que Dieu a parlé à Moïse, ils Me croiraient aussi. Mais ils ne croient pas à Moïse non plus »[2].

Voyez-vous maintenant ce nuage dans le ciel, que vous dit-il ? Vous direz comme les scientifiques que c’est un nuage formé par les évaporations d’eau. Ce n’est pas seulement cela, c’est un nuage vivant. Sa couleur noire est le signe que c’est le reflet de croyances philosophiques et scientifiques négatives, il représente le côté négatif de la vie. Le côté inférieur, c’est-à-dire le côté intérieur du nuage est lumineux et le côté supérieur, sombre. Vous direz que ce nuage cache le soleil et vous gêne. Sachez que tout ce qui se passe dans la nature est à sa place. Si le soleil brillait intensément, toute la végétation se dessécherait, et vice versa : s’il n’existait dans la nature que de l’humidité sans soleil, la végétation disparaîtrait aussi. Tous les changements dans la nature sont à leur place car ils offrent des conditions pour le développement de la vie. Par conséquent, tout ce qui se passe dans la vie est dans l’ordre des choses, vous n’avez pas à maugréer.

C’est précisément à notre époque que le peuple bulgare a l’opportunité de se civiliser, de purifier ses forces et de se fortifier intérieurement. Il n’a pas besoin d’argent car ses sols sont riches ; il n’a pas besoin d’intelligences extérieures car il a son intelligence ; il n’a pas besoin de cœurs étrangers pour le réchauffer car sa vie est en lui ; il n’a pas besoin des conseils des autres pour travailler car il est travailleur par nature. Je ne m’oppose pas à la collaboration d’autres esprits et d’autres cœurs, à condition qu’ils aiment sincèrement le peuple bulgare. Le Bulgare souffre d’une alimentation excessive : s’il mange moins, tout ira mieux. Lorsqu’on mange, il faut avaler vingt bouchées et puis s’arrêter. Lorsqu’il achète un champ, le Bulgare doit céder au moins deux ou trois mètres de son terrain aux autres pour éviter les discordes. Aujourd’hui chaque Bulgare cherche à faucher ses terres non labourables et à les transformer en terres arables. Pourquoi en a-t-il besoin d’autant ? Il dit avoir des dettes à rembourser. Ne crains pas tes dettes, ne deviens pas esclave des conditions, c’est ce que dit « Celui-ci », l’Inconnu.

Les prophètes juifs se sont tournés vers les juifs avec les mots : « O, Israël, tourne-toi vers le Seigneur ! » Pourquoi ne disent-ils pas : « Jacob, tourne-toi ! » ? Les Bulgares doivent changer une lettre dans leur nom et dans celui de la capitale, Sofia. La Bulgarie et Sofia se terminent par la lettre я, une lettre dangereuse[3]. Les Bulgares sont sur le territoire de la lettre я. Comme cette lettre règne maintenant, les Bulgares parlent de tickets de rationnement, d’alimentation, de viande, de beurre. La lettre я domine toute la Bulgarie et tout Sofia. Vous vivez à Sofia sans comprendre la signification de ce mot. La lettre C (s) signifie la loi des réformes ; la lettre o sous-entend les conditions ; la lettre ф (f) est dangereuse par ses vibrations. Si vous ne croyez pas que cette lettre est dangereuse, demandez aux juifs qui ont vécu aux temps des pharaons. Vous dites que peu importe quel prénom porte un individu ; marie-toi à une jeune fille dont le prénom commence par «ф» pour voir si ce n’est pas important !

Pour que la Bulgarie soit réformée, la moitié des Bulgares doivent être rebaptisés, obtenir de nouveaux prénoms pour ne pas créer de malheurs. Le nom d’un individu ou d’un animal n’est pas sans importance. Pensez-vous que les noms du serpent, du loup ne correspondent pas à leurs manifestations ? Si quelqu’un de paisible et de calme prononce plusieurs fois par jour en l’espace d’un mois le mot serpent, il ressentira nécessairement les vibrations du serpent. Les gens aujourd’hui mentionnent souvent le diable, les histoires diaboliques et, sans se douter ils assimilent ses vibrations : les gens pensent plus au diable qu’à Dieu.

« Nous savons que Dieu a parlé à Moïse. » C’est le malheur des gens, beaucoup pensent à Moïse, à sa loi ; si un crime est commis, un vol, on crée aussitôt une loi contre le vol. Le parlement crée diverses lois pour lutter contre les crimes. À bas les lois de Moïse ! Chassez les lois qui depuis des millions d’années ont été inscrites dans vos cœurs et vos esprits. Vivez conformément à ces lois et vous verrez que plus vous êtes libres par rapport à la loi, plus vous vivrez. Plus vous avez des croyances et moins vous vivrez. Croyez en ce qui peut vous élever.

Deux individus se croisent et se disputent, pourquoi ? Parce qu’ils ne croient pas ce que certains savants avancent. « Pourquoi vous disputez-vous ? As-tu vérifié cet enseignement ? – Je ne l’ai pas vérifié, mais je pense avoir raison. – Se contenter de penser ne suffit pas. – Je ne peux pas croire. » Puis il commence son Crédo : « Je crois en le Seigneur Jésus Christ. »

En quel Dieu crois-tu ? Mon crédo est le suivant : je crois en l’amour et en la sagesse qui ont créé la vie. Je crois qu’ils sont capables de recréer le monde. Je crois que l’amour vivant et la sagesse vivante peuvent changer notre vie, notre régime, nos foyers. Lorsque nous accepterons l’amour et la sagesse, la vérité et la justice viendront, des anges descendront alors du Ciel pour planter des fruits dans nos âmes. Les religieux attendent que le Christ vienne pour séparer les chèvres des brebis : les uns iront à gauche, les autres, à droite. Le Christ a parlé ainsi, mais savez-vous ce qu’est la séparation ?

Le cœur et l’intelligence ont jadis vécu ensemble : le cœur était du côté gauche, l’intelligence du côté droit. Ils sont aujourd’hui séparés. C’est l’inverse qui se produira à l’époque nouvelle : le cœur sera à droite et l’intelligence à gauche. Par conséquent, si vous voulez savoir si vous êtes dans le droit chemin, vérifiez si votre cœur est au milieu. S’il est à gauche, vous n’êtes pas encore juste. Le Christ mettra au paradis uniquement les justes dont le cœur est au milieu. Y a-t-il de vrais orthodoxes ou évangélistes dont les cœurs sont à gauche ? Vous direz qu’il est naturel que le cœur humain soit à gauche ; je n’ai pas le temps d’expliquer que le cœur des humains n’est pas à gauche, mais qu’eux-mêmes l’ont déplacé à gauche. Le déplacement du cœur humain sur la gauche est dû à la descente des humains sur terre : comme la terre les a attirés vers elle, leur cœur a aussi bougé à gauche. Lorsqu’on commencera à s’élever, son attrait vers la droite augmentera ; cette attirance neutralisera l’attirance vers la gauche et le cœur se positionnera au milieu. Voilà pourquoi, pensez que votre cœur est plus au milieu qu’à gauche. Oubliez votre cœur qui est à gauche ; pensez au cœur avec lequel vous servez Dieu, ce cœur est au milieu et votre intelligence dans votre âme. Je ne parle pas du cœur qui bat dans votre poitrine, mais de celui avec lequel vous servez Dieu : il est au milieu de votre âme. Lorsqu’une créature supérieure du monde d’en haut raisonne, votre cœur sur la terre bat ; chaque mouvement est une conséquence de la pensée humaine.

« Mais Celui-ci nous ne savons d’où il est. » L’Inconnu est en nous, c’est le cœur humain, c’est-à-dire le sentiment et le mouvement. Ils déterminent la qualité et la force de l’âme. Comme l’arôme des fleurs exerce une influence faible ou forte sur nous, de même nos pensées et nos sentiments exercent une influence plus faible ou plus forte sur notre âme. Des expériences avec les différentes fleurs ont été menées et elles concluent que les fleurs exercent différentes influences sur l’homme. Les disciples du Christ ont voulu obtenir la foi et Il leur a dit : « Si vous aviez autant de foi que la graine de moutarde, vous déplaceriez des montagnes ». Pourquoi le Christ a-t-il utilisé précisément le symbole de la graine de moutarde et pas un autre ? Parce que la graine de moutarde provoque des ampoules ; donc la foi en l’homme doit être puissante au point de déclencher des ampoules. Je demande : votre foi provoque-t-elle des ampoules ? Non. Donc votre foi est faible. Si vous voulez la renforcer de façon positive, il faut utiliser les rayons bleus de la lumière, les bleu clair et non pas les bleu foncé : ils sont capables de renforcer la foi et de dissiper la mélancolie chez l’homme. Lorsque vous ne pensez pas avec droiture, observez le lever et le coucher du soleil pour absorber les rayons jaunes.

Vous attendez maintenant que le Christ vienne sur terre pour redresser le monde. Le Christ est sur terre parmi vous et en vous, je Le vois. Vous dites : « Quel est ce Christ ? » Je Le vois, mais pas comme vous vous L’imaginez. Vous pensez que le Christ est assis à droite du Père avec une auréole et une tenue blanche. Le Christ est parmi les humains, cela ne sert à rien d’attendre qu’il apparaisse tel un éclair. Il suffit que le Christ vous regarde dans les yeux pour y insuffler une telle flamme que vous devenez des héros qui travaillent pour Lui. J’aimerais que les Bulgares voient ce Christ qui peut apporter l’amour dans leurs âmes ; j’aimerais que les Bulgares voient ce Christ qui peut apporter la pensée divine dans leurs esprits ; et qu’ils cessent de s’intéresser au diable : aucun diable n’existe. Je renie le diable en tant que réalité substantielle ; le diable existe en tant que créature ordinaire, en tant que réalité relative, mais non pas en tant que réalité absolue. En ce qui me concerne, je ne crains pas la réalité relative des choses : ces gens-là sont éphémères, ils n’ont pas de grande valeur ; c’est le cas du diable dont les gens ont peur. Le monde que Dieu a créé a été au début d’une réalité relative, c’est pourquoi on dit que Dieu a créé le monde à partir du néant. Dans cette matière relative ont été créées des conditions pour que la réalité authentique, absolue se manifeste.

« Celui-ci nous ne savons d’où il est. » Cherchez celui que vous ne connaissez pas uniquement en vous et nulle part ailleurs. Vous n’avez pas donné la possibilité à ce Christ de se manifester. Vous avez accepté la loi de Moïse et lorsque le Christ veut vous parler, vous vous fermez à Lui en disant que vous ne voulez pas écouter de bêtises. Si quelqu’un vous fait des éloges et de faux compliments vous vous ouvrez à lui et vous vous sentez heureux de sa visite ; Moïse peut aussi se servir d’éloges. Je ne crois pas les gens à qui Dieu parle ; si je vous dis aussi que Dieu me parle, ne me croyez pas. Mais je vous dis : Dieu demeure en moi et je demeure en Lui. Si vous ne le croyez pas non plus, tant mieux pour moi, j’irai sur une autre planète et je serai mieux là-bas. Si je vous parle maintenant, je ne veux pas vous rendre des adeptes, mais je veux voir quelles personnes vous êtes. Il m’est agréable de converser avec vous et de vous dire : ne craignez rien, un jour vous demeurerez aussi en Dieu ; le Christ le dit aussi. Le temps où le Seigneur entrera dans l’homme et lui parlera est venu, c’est aujourd’hui ; celui qui dit que ce temps n’est pas encore venu ne dit pas la vérité.

Je dis : Dieu a déjà déplacé la pierre tombale. Sortez de vos tombes, quittez les prisons, fabriquez-vous de larges fenêtres, fabriquez-vous de bons toits. Vivez sans limitations, sans aucunes lois. Il existe seulement trois lois : les lois de l’amour, de la sagesse et de la vérité ; c’est ainsi que parle mon Seigneur auprès de qui je vis. C’est ainsi qu’Il m’a enseigné, C’est ainsi qu’Il m’a parlé. Ne pensez pas que je gaspille mon temps, je travaille pour moi. Je dessine et je joue de la musique, c’est mon occupation, la musique et l’art sont mes occupations permanentes. Je n’ai pas encore commencé à faire de la poésie car la langue humaine est grossière, je ne peux pas la manier, je ne veux pas me servir de cette langue.

Vous dites : « Pauvre Bulgarie ». Pourquoi serait-elle malheureuse ? Car elle serait enchaînée ? Je dis : heureuse Bulgarie ! Libérez-vous de ces liens, de ces chaînes et de ceux qui ne disent pas la vérité. Libérez-vous des réparations. « Il nous faut de bonnes personnes issues de l’émigration. » Vous avez de bonnes personnes, elles sont parmi vous, parmi vos bons bergers et bergères. J’ai trouvé suffisamment de personnes intelligentes parmi vous, la Bulgarie est pleine de jeunes gens qui accompliront un travail grandiose. Certains me demandent d’où viendra le bien ; je réponds : le bien viendra de la terre et les conditions du bien viendront du Ciel. Lorsque la glace fondra et que l’eau recouvrira toute la terre, de sa boue repousseront les plus belles fleurs et les plus beaux fruits. D’où viendra le bien ? Des plus méchants dans le monde. Que vous y croyiez est une autre question ; notez ces paroles et vous les vérifierez un jour. Vous me pardonnerez de parler ainsi, c’est mon point de vue. Ayez la bonté de m’écouter, un jour vous vérifierez la vérité. Le plus grand bien dans le monde viendra des individus les plus malfaisants. Ils sont recouverts de neige et de glace et, lorsque le soleil apparaîtra, la neige et la glace fondront, de la boue se formera pour apporter les plus grands bienfaits. Ces gens seront porteurs des idées les plus nobles et les plus sublimes, ils feront preuve de la plus grande abnégation. Tels que vous êtes, vous redresserez le monde à vous tous seuls, personne d’autre n’en est capable.

Les orthodoxes disent : « Crois dans le Seigneur Jésus Christ et tu seras sauvé ainsi que ton foyer et ton peuple ». Cette loi n’est vraie qu’à moitié. Je dis : accueille le Christ dans ton âme, travaille en accord avec son amour et sa sagesse, et tu seras sauvé toi-même, ton foyer et ton peuple. Si les Bulgares me demandent comment se sauver, je leur dis : accueillez le Christ en vous, travaillez avec son amour et sa sagesse au sens large du terme, sans aucunes contraintes, ni limitations. Malheur à vous si vous attendez que le salut vienne de l’extérieur. Même Moïse ne vous sauvera pas : il n’a pas pu transformer le monde, il a simplement emmené les juifs hors d’Égypte et il est mort dans le désert. Moïse n’a pas foulé la terre promise car il ne pouvait pas sauver le monde.

Donnez la place à l’esprit divin en vous car Il frappe à votre porte depuis des milliers d’années. Vous Le cherchez dehors et non à l’intérieur de vous. Entendez Sa voix : si vous L’entendiez, vous éprouveriez cet élan de l’âme qui élève et affranchit. Alors, vous ne vous critiqueriez plus les uns les autres en disant que Ivan est comme ceci et que Dragan est comme cela. Les noms des individus sont des formules dans lesquelles chaque âme peut vivre et se développer. En ce sens, Ivan est une pomme, Dragan est une poire, Todor est une cerise : les noms sont des formules de croissance et de développement. Si vous voulez améliorer votre circulation sanguine, mangez des cerises. Le Christ dit : « Si vous ne mangez pas ma chair et ne buvez pas mon sang, vous n’avez pas de vie en vous ». Par ce verset, le Christ exprime une loi grandiose en rapport avec la matière organique en nous. Le Christ est dans le blé, le maïs, le seigle, Il est partout et en tout. Lorsque je prends le grain de blé, je dis : « Toi qui es dans ce grain, entre en moi ; je Te donne une liberté complète, Tu peux vivre en moi sans aucune contrainte, applique Tes lois, vis librement en moi ».

Lorsque quelqu’un veut me rendre visite, je lui dis : « Lorsque tu te débarrasseras de toutes tes croyances, que tu renonceras à ton père et à ta mère, à toutes les lois de ton pays et que tu resteras seul avec le Seigneur, alors je te réserverai le meilleur accueil, je te servirai, je te donnerai à manger, et en repartant tu diras : je remercie ce frère, que Dieu lui donne la vie et la santé ! » Lorsque je suis invité quelque part, je veux aussi avoir le même accueil. C’est le seul moyen de nous comprendre, c’est l’Enseignement par lequel les gens peuvent s’entendre. On prêche maintenant de croire dans le Seigneur pour ne pas se retrouver dans les enfers. Pourquoi prêche-t-on de la sorte ? Pour de l’argent. On dit aussi qu’il faut administrer l’extrême onction à quelqu’un ; on le fait encore pour de l’argent. Ce n’est pas une insulte. Je dis : à bas ces égarements ! S’il faut administrer l’extrême onction à quelqu’un, je le ferai gracieusement. Chacun reçoit sa rétribution, mais d’une autre façon.

Il existait une secte quelque part en Amérique qui reconnaissait uniquement l’esprit. Ils disaient qu’il n’y avait pas de matière, mais seulement un esprit. Un Américain s’est cassé la jambe et a appelé un médecin ; il s’est trouvé que ce médecin appartenait à cette secte. Il l’a ausculté et lui a dit : « Considère que tu n’as rien ». C’est vrai, quelque temps après, la jambe a cicatrisé d’elle-même. Le médecin est revenu ensuite pour une visite de contrôle et pour demander à être payé. Le patient lui a dit : « Considères que je t’ai payé : je te paie comme tu me soignes ».

C’est ainsi qu’agissent beaucoup de personnes : elles veulent de l’argent car elles prêchent ou s’occupent des mourants. Pourquoi payer ? Vous ne voyez ni l’onction, ni le Seigneur dont on vous parle. C’est vrai qu’il faut bénir l’eau et l’huile, mais l’essentiel est de savoir ce qu’ils représentent. L’eau représente ta vie et l’huile, ta pensée. L’huile est le nectar qui nourrit la pensée humaine ; le prêtre est le père qui doit bénir ta pensée. C’est cela se faire bénir d’eau et d’huile. Je ne veux pas être prêtre, je suis un voyageur sur terre, je m’intéresse à la vie des humains. Ils sont curieux ceux qui considèrent qu’il n’y a pas une autre vie comme la leur. Ils n’ont aucune idée du monde dont je vous parle, c’est un monde d’une grande culture. Si je vous emmenais là-bas, vous ne reviendriez pas sur terre : comme la jeune fille quitte le foyer paternel pour retrouver son bienaimé, de même vous oublierez que vous êtes des habitants de la terre. La jeune fille consent à se faire enlever et oublie ses parents ; c’est un vrai mariage car il sous-entend le renoncement à son ancienne vie. Si la jeune fille consent à se faire enlever, mais que les deux reviennent ensuite auprès du père, ce n’est pas un mariage. Je souhaiterais que vous tous consentiez à vous faire enlever et renonciez à vos bienaimés qui ont arraché la peau sur le dos de beaucoup. N’est-ce pas que vous connaissez le récit du domestique Stoyan qui a conclu avec son maître un accord stipulant d’enlever deux peaux du dos de celui qui viole l’accord. C’est toujours le maître qui enlève la peau du dos de son domestique.

Tu diras à ce maître : « Je n’ai rien à voir avec toi ». Tu quitteras ton ancien maître et le Seigneur vivant sera avec toi. Je ne parle pas du Seigneur de Moïse, mais du Seigneur vivant en vous. Si ce que je vous dis est en accord avec ce que dit le Seigneur vivant en vous, acceptez-le ; sinon, ne l’acceptez pas. « Je suis croyant. » Et moi je veux mettre les choses au clair : lorsque vous me parlez et lorsque je vous parle, je veux savoir quels sont nos rapports avec Dieu. Croyez d’abord en votre Seigneur qui vous parle et qui est inconnu. Puis vous croirez à votre âme et enfin à autrui. Si vous vivez ainsi, personne ne peut vous mentir. C’est cela que j’apprends de mon Seigneur qui est mon prêcheur.

Je vous ai donné l’équation x + y = 20. Le nombre 2 représente la mère divine. C’est un grand nombre : par lui débute l’évolution humaine, par lui vous connaitrez Dieu. Moïse ne s’est pas prononcé sur ce nombre. Ce nombre symbolise le deuxième jour de la création du monde. Moïse a passé ce jour sous silence ; pour les autres jours il est dit que ce que Dieu a fait est bien, mais pour ce jour Moïse n’a rien dit, ni bien ni mal. C’est le jour où le bien et le mal se réconcilient ; c’est le jour où la haine et l’amour se prennent par la main ; c’est le jour où le mensonge et la vérité vivent ensemble : ils se marient. Savez-vous ce que signifie le mariage du mensonge et de la vérité ? Le mensonge dit : « À partir d’aujourd’hui je me tairai, seule la vérité parlera. Et la haine qui se marie avec l’amour dit : « À partir de maintenant, j’aimerai ».

« Celui-ci, nous ne savons d’où il est ». Cet Inconnu parle au monde entier et à vous aussi. Il fera fondre vos maisons, les fondations sur lesquelles vous vous tenez disparaîtront, vous vous retrouverez dans l’eau. Pour cela construisez un navire comme Noé ou bien des chaloupes petites ou grandes. Lorsque vous entrerez dans le bateau ou dans la chaloupe, vous n’aurez nul besoin d’animaux. Il y aura pour chacun une petite chaloupe et un peu de nourriture pour une personne.

Maintenant, soyez courageux et entreprenants. Lorsque vous irez chez vous, dites à votre mère : « Je consens à me faire enlever, je n’obéis plus à personne, ni à ma mère et à mon père, ni à ma sœur ou à mon frère, ni à ma femme ou à mon mari, ni à tous les fils et à toutes les filles, ni à tous les maîtres et à tous les serviteurs ». Vous tous, insurgez-vous, que le monde entier s’insurge pour dire : « Nous en avons tous fini avec l’enseignement de Moïse. Nous voulons appliquer l’enseignement de Celui que nous ne connaissons pas et qui nous parle. Nous voulons écouter le Seigneur vivant qui demeure en nous : à partir d’aujourd’hui nous voulons Le servir ».

Sofia, 9 novembre 1919

Traduit par Bojidar Borissov


[3] Bulgarie s’écrit : България et Sofia s’écrit София, les deux se terminant par la lettre я qui est la dernière lettre de l’alphabet cyrillique et se prononce « ia »

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