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1919_09_28 Je suis l’homme


Ani
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Je suis l’homme

« Je suis l’homme qui ai vu l’affliction par la verge de sa fureur »[1].

Lamentations 3:1

Lisez le livre des Lamentations de Jérémie et sachez que c’est l’écrit d’un poète et d’un prophète. Tout ce qui est dit dans ce livre est au sens figuré. Nos contemporains pensent que les anciens prophètes et poètes ne comprenaient pas les choses comme eux-mêmes les comprennent. Ils pensent que les anciens prophètes ne comprenaient pas Dieu comme on Le comprend aujourd’hui ; ainsi, ils se demandent comment il est possible de parler de fureur divine. Il est vrai que celui qui écrit ou parle sur le Seigneur doit Le connaître, mais qui peut prouver que la fureur de Dieu est une mauvaise chose ? Que diriez-vous du forgeron qui manie le soufflet toute la journée pour attiser le feu et se servir de sa fureur afin de fondre et faire plier le fer ? Le fer aussi a le droit de s’étonner que ce feu déverse sa fureur sur lui. Faut-il considérer que la fureur du feu provient du soufflet et de la main qui le manie ? Celui qui manie le soufflet dira : « Je n’éprouve aucune fureur, aucune colère, mais je modèle le clou pour qu’il soit utilisé ». Si le clou demande au forgeron pourquoi il le tourmente, ce dernier dira : « Je ne te tourmente pas, mais je te prépare pour le travail, il n’y a que de l’affection dans mon âme et je tente de te débarrasser du superflu pour ne garder que l’utile ».

Maintenant que vous observez comment Dieu travaille et que vous voyez que certaines de Ses manifestations ne répondent pas à vos désirs, vous vous faites des opinions différentes sur Lui : l’un dit que Dieu est amour, un autre que Dieu est justice. Qui a expérimenté l’amour divin, qui a expérimenté la justice divine ? Lorsque vous aimez un enfant, vous l’embrassez et le serrez contre vous : l’enfant dit que vous l’importunez alors que vous cherchez à le convaincre que vous agissez ainsi par amour. Rappelez-vous : lorsqu’on parle de la fureur de Dieu, on désigne ainsi Sa sagesse. La sagesse ne s’acquiert que par les tourments et les souffrances. Celui qui veut être sage comme Dieu passera par des souffrances inimaginables. Celui qui veut emprunter un chemin moins ardu, qu’il accueille l’amour. Lorsqu’on se retrouve sur un carrefour dans la vie, il faut choisir soit la sagesse, soit l’amour, l’un des deux grands principes. Si on choisit le chemin de la sagesse, il faut savoir qu’on traversera de grands tourments et de grandes épreuves. Celui qui endurera tout jusqu’au bout, sera digne de Dieu et Dieu fera de lui sa demeure. La méthode de l’amour est toute autre, très différente de celle de la sagesse. 

« Je suis l’homme qui ai vu l’affliction » : ce sont les paroles du prophète Jérémie, mais vous dites que votre chagrin aussi est grand. Le chagrin ne vient pas pour la première fois dans la vie. Lorsque vous lisez le livre des Lamentations de Jérémie, vous voyez à quel terrible examen ont été soumis les juifs. Ayez en tête que les babyloniens étaient un peuple civilisé, mais souvent les plus grandes barbaries sont l’œuvre des peuples les plus civilisés : ils sont capables de commettre le plus grand bien comme le plus grand mal. L’homme moderne cultivé prendra une poule, lui coupera la tête et la mettra au feu pour la cuisiner ; de même il prendra un pigeon, lui coupera la tête et le cuisinera ; ensuite tous se mettront à table autour de la poule, ils mangeront et festoieront. Quelle est l’opinion de la race gallinacée sur nous ? Pour eux nous sommes des dieux. Les poules disent : « Nos dieux sont trop cruels ». Les humains rétorqueront : « Nous aimons les poules et en les égorgeant et en les mangeant nous leur faisons honneur, nous les accueillons en nous et contribuons ainsi à leur développement ». Ils disent : « C’est le dessein divin ». Qu’est-ce qui relève d’un dessein divin ? On ne le sait pas. La vision de nos contemporains sur le dessein divin est à cinquante pourcents faux, à vingt-cinq pourcents probable et à vingt-cinq pourcents vrai.

« J’ai vu l’affliction par la verge de Sa fureur. » Est-ce qu’un médecin peut venir nettoyer votre abcès et ne pas vous causer de la souffrance ? Le médecin sera en fureur le temps de nettoyer l’abcès, il prendra le bistouri et vous causera une grande douleur. Cette souffrance a du sens : si vous ne nettoyez pas l’abcès, votre vie sera en danger. Il y a donc deux types de souffrances : les unes ont du sens mais non les autres. Lorsque vous remettez la jambe cassée de quelqu’un, vous lui causez des souffrances, mais elles ont du sens. Dans certains cas c’est l’intelligence et le cœur de l’homme qui ont une entorse, qui l’aidera ? C’est la main droite : elle causera du mal, mais soignera l’entorse ; cette souffrance a du sens. Imaginez que quelqu’un vous croise et vous donne des coups sans raison jusqu’à ce qu’il vous casse la jambe, puis il s’enfuit ; vous souffrez sans savoir pourquoi et ne trouvez pas de sens à cette souffrance. Un tel homme ne sait pas quand se battre. Les hindous classent cette souffrance comme karmique. Lorsque vous remettez la jambe de quelqu’un en suivant toutes les bonnes pratiques, la souffrance est à sa place ; les hindous appellent cette souffrance un bon karma ou un dharma.

Vous dites : « La philosophie hindoue renferme de grandes vérités en elle ». C’était le cas avant, mais elle a perdu cinquante pourcents de sa valeur. Les hindous d’aujourd’hui n’ont pas cette lumière d’il y a quelques milliers d’années. Les hindous du passé étaient très élevés, mais aujourd’hui ils ont perdu une partie de leur lumière, il y a quelque chose de trompeur dans la philosophie hindoue actuelle. Les juifs aussi se considérant comme le peuple élu voulaient être les premiers parmi les peuples, mais n’ont pas pu résister : Dieu les a mis à l’épreuve et ils ont échoué, ils n’ont pas pu réussir leurs examens.

Les élus sont des gens de la sagesse et non de l’amour. L’amour cherche des gens intelligents et non des gens bêtes. Le jeune homme par exemple s’éprend d’une fille intelligente : l’amour aspire à la sagesse. Si tu es intelligent, tu attireras l’attention générale ; si tu es idiot personne ne te regardera. L’amour cherche ceux qui sont intelligents et la sagesse ceux qui sont idiots. Si tu es idiot, tu ne peux pas être l’élu de l’amour. Tu dis : « Je peux servir Dieu sans amour ». C’est impossible, personne ne peut servir Dieu sans amour. L’amour dit : « Je n’ai pas besoin de domestiques idiots, mon monde est peuplé de gens qui font mon travail sans erreur ». Certains pensent que l’amour n’est pas exigeant, ils se trompent. L’amour est extrêmement exigeant, il ne tolère pas la moindre insatisfaction, la moindre grimace de mécontentement. Le mari rentre à la maison et voit que sa femme est indisposée : cela le contrarie, car il n’aime pas veiller une femme malade. La femme aussi est de mauvaise humeur si son mari est malade. L’amour dit aux deux : « Celui qui est mécontent, qu’il s’en aille, j’aime les gens gais et souriants qui ont étudié à l’école de la sagesse ». La plupart des gens souffrent à cause de leur propre bêtise : ils veulent instaurer dans le monde un ordre contraire à l’ordre divin. Ils doivent savoir que les lois humaines ne sont pas divines. Ne pensez pas que Dieu laissera ses enfants idiots gouverner le monde en dehors de Ses lois. S’ils n’observent pas Ses lois, Il prendra un bâton et dira : « Allez ouste ! » S’ils n’observent pas Ses lois, quelles que soient leurs élucubrations, non seulement ils n’arriveront à rien, mais en plus ils perdront la tête.

Un érudit qui a beaucoup philosophé s’est mis en tête l’idée saugrenue qu’il était un champignon et qu’il ne pouvait pas manger ; quoi qu’on lui proposât à manger, il n’acceptait rien sous le prétexte qu’un champignon ne mange pas. Il a été mis dans un asile dans l’espoir de le guérir, mais les médecins n’ont pas pu l’aider. Il ne savaient pas quoi faire. Un psychiatre est venu l’examiner et lui a demandé : « Qui es-tu ? – Je suis un champignon – a-t-il répondu tranquillement. – Moi aussi – dit le médecin. – Sais-tu que les champignons ne se nourrissent pas ? – Moi, je mangerai – a rétorqué le médecin. – Comment oseras-tu ? – Je suis le chef des champignons, au-dessus de tous les autres, je gouverne les champignons. – Si c’est ainsi, moi aussi je mangerai car je suis aussi le chef des champignons – a répondu le malade. » Voilà comment le médecin a réussi à faire manger le malade.

Ainsi coexistent deux sociétés : une société de simples champignons à qui on interdit de commettre des crimes, et une société de champignons chefs qui ont le droit de beaucoup manger. La civilisation contemporaine souffre d’un excès de champignons chefs. Le simple champignon a résolu la question, il dit : « Je suis champignon et je ne mange pas ». Aujourd’hui, les querelles entre les gens tournent autour de la nourriture : c’est une question essentielle qu’il faut résoudre correctement. Il faut changer sa façon de vivre. Aujourd’hui, le champignon en chef mange beaucoup et des choses variées ; le simple champignon ne mange que des haricots, une nourriture simple. Ainsi naissent les distinctions entre les humains qui se divisent en nobles et non nobles. Le simple champignon s’habille modestement, alors que le champignon en chef s’habille dans des vêtements chers et somptueux et se pare de bagues en or, de montres, de médaillons et autres. On demande au simple champignon : « Pourquoi souffres-tu, qui t’a causé de la peine ? – Le champignon en chef ! »

Que représente ce champignon en chef ? Il dissimule en lui les conditions du chaos et de l’anarchie. Tout comme le froid indispose l’homme, de même le champignon en chef insuffle de la dysharmonie dans le monde. Qui n’a pas été surpris par un temps mauvais et froid ? On sort se promener bien habillé, avec une belle tenue, mais il se met à pleuvoir, le temps se refroidit et on se met à greloter. Vous dites que le mauvais temps crée de l’anarchie dans votre vie. Vous entrez dans un cercle culturel, vous y verrez la plus grande anarchie. Pourquoi ? Parce que la civilisation contemporaine n’apporte pas ce qu’on exige d’elle.

Ceux qui se disent cultivés, mais débattent constamment la question de l’existence de Dieu, de l’autre monde, sont des champignons en chef. Je demande combien pèse le cerveau d’un champignon en chef ? Pas plus d’un kilogramme et demi. Avec ce kilogramme et demi de cerveau il cherche à résoudre des questions cosmiques essentielles. Est-ce que cette petite tête peut résoudre la question de l’existence ou non de Dieu ? Poser cette question revient à se demander si c’est Dieu qui gouverne ou les humains. Ce petit bonhomme est prêt à critiquer le Seigneur de ne pas avoir fait le monde comme il se doit.

Celui qui ose critiquer le Seigneur doit renoncer à manger des poules, des agneaux, des faisans, des cailles, etc. S’il mange tout cela, il ne pourra jamais avoir une idée du Seigneur. Ce Grand Dieu que vous essayez de critiquer a donné Sa vie en sacrifice pour toutes les créatures ; Il a pris leurs souffrances comme les Siennes. Vient ensuite un petit bonhomme pour dire que les voies de Dieu ne sont pas bonnes ! Et tes voies, sont-elles bonnes ? On aiguise son couteau et on égorge une poule, est-ce bien ? Si tu égorges une poule, tu peux égorger un homme. Les médecins tentent de prouver que le régime carné est meilleur que le régime végétarien : où sont leurs données ? Mettez deux personnes en bonne santé à l’essai : que l’une se nourrisse de viande et l’autre de fruits et de légumes et voyez le résultat. Vous direz que chacun fait en sorte d’améliorer sa vie, c’est vrai, mais chacun doit vivre comme cela a été déterminé. Tu éviteras d’imiter les autres, mais tu te concentreras profondément en toi pour comprendre ce qui t’es demandé et ce dont tu as besoin.

Je demande aux gens cultivés d’aujourd’hui pourquoi ils se sont dressés les uns contre les autres, pourquoi ils ont massacré des millions de personnes ? Et il ne reste que des infirmes, des boiteux et des veuves, pourquoi a-t-on eu besoin de cela ? Quelle que soit la façon d’examiner cette question, je vois qu’il n’y a aucune philosophie derrière. Une nouvelle philosophie a émergé pendant cette guerre : les causes et les conséquences sont irrévocablement liées. Et l’on arrive à la conclusion suivante : ce que tu fais t’est rendu en retour, la plus petite chose, bonne ou mauvaise, te sera rendue. Comme dit le proverbe : « Tu récolteras ce que tu sèmes ».

Il y a des années, un avocat bulgare devait se rendre en train de Gorna Oriahovitza jusqu’à Tarnovo[2]. Tandis qu’il s’achetait un billet, un paysan s’est approché de lui en disant : « Monsieur, il me manque trente centimes pour un billet, peux-tu me rendre service ? » L’avocat a répondu sévèrement : « Je n’ai pas d’argent à te donner ». En réalité, il en avait mais il s’est dit : « Ce n’est qu’un paysan, s’il n’a pas d’argent, il n’a qu’à marcher à pied ». Des années après, ce même avocat voyageait de Londres à une ville de province, mais il lui manquait trente pennies pour prendre un billet ; il s’est retourné à gauche, à droite pour voir s’il n’y avait pas quelqu’un pour l’aider, mais n’a trouvé personne. Comme il ne voulait pas demander à des inconnus, il a été contraint de marcher à pied. En partant, il a réfléchi et s’est rappelé qu’il n’avait pas voulu aider le paysan autrefois : il se trouvait à présent dans la même situation. C’est une loi : ce que tu as fait te sera rendu. Cette loi est universelle et s’applique à toutes les créatures vivantes, à tous les peuples.

Dieu agit avec tous de la même façon, la guerre le démontre. Les Bulgares sont mécontents car ils n’ont pas été entendus à Paris[3]. Où cherchent-ils réparation, auprès du simple champignon ou auprès du champignon en chef ? Il n’y a pas de droit sur terre : il n’y en a pas eu, il n’y en a pas et il n’y en aura pas. Le droit est une prérogative du monde divin. Pour être juste, on doit être sage, comprendre les causes et les conséquences de toute chose et analyser chacun de ses actes. La tête de l’Europe doit encore beaucoup souffrir avant de comprendre si Dieu existe ou non, s’il existe un monde divin ou non. Tous les peuples se rendront compte s’il existe ou non un droit divin. Tous les hommes, toutes les femmes, filles et fils comprendront pourquoi Jérémie se lamente.

Que faisaient les juifs lorsque Dieu leur envoyait un prophète ? Ils le persécutaient, le battaient, le tuaient. Ceci n’est pas le signe que le peuple juif soit mauvais, mais puisqu’il a choisi le chemin de la sagesse, il doit le parcourir. La providence n’a pas rejeté le peuple juif, mais elle lui fait endurer des souffrances. Voilà pourquoi, lorsque nous souffrons, nous devons savoir que Dieu nous a choisi ce chemin. Montrez-moi un individu grand et bon qui n’ait pas souffert. Je ne parle pas des souffrances que vous vous infligez tous seuls, mais de celles que la sagesse vous inflige. Je parle des souffrances qui élèvent les peuples, les sociétés et les individus. L’époque que l’humanité actuelle traverse exige de tous d’instaurer la fraternité entre les peuples et les sociétés, de jeter les armes. Je suis contre les armes modernes, pourquoi ? Parce qu’il y a d’autres forces avec lesquelles combattre. C’est terrifiant de jeter des grenades, des bombes avec lesquelles briser des bras et des jambes, crever les yeux des gens.

Vous demandez : « Comment appliquer le nouvel enseignement en étant entourés de gens qui n’aspirent qu’à la vengeance ? » Le nouvel enseignement cache une telle force en lui qu’il suffira d’agiter le bras face à l’ennemi pour l’endormir. À son réveil, tu lui donneras à manger et tu le laisseras repartir. Comment se battrait ton ennemi s’il savait que tu l’endormirais ? Les gens du nouvel enseignement disposent de forces dont personne avant n’avait disposées. Que feras-tu si quelqu’un sort son révolver contre toi ? Son bras restera longtemps figé en l’air et il lui faudra travailler longtemps pour réussir à le baisser. Ce ne sont pas de vaines paroles : il est impossible de tuer celui en qui Dieu demeure. Lorsque quelqu’un décide de souffrir et de se sacrifier, Dieu l’abandonne et le soumet à l’épreuve. Même s’il en pâtit, Dieu lui fera une nouvelle maison, c’est-à-dire un corps nouveau, plus robuste que le précédent.

Je dis : le Christ aussi a été abandonné de Dieu, il s’est tourné vers Lui avec les mots : « Seigneur, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Pour quelle raison Dieu nous abandonne-t-Il parfois ? Depuis vingt ans les Bulgares soutenaient l’idée que nous pouvions nous en sortir tout seuls. Dieu répond : « C’est précisément un tel peuple que Je veux ». En ce sens le Bulgare dit : « Mieux vaut avoir l’échine robuste et le bâton incassable ». Mais la force sans sagesse ne peut s’employer intelligemment. Tous les hommes d’état doivent apprendre à l’avenir les lois divines immuables, car toute l’existence repose sur elles. Il est dit que Dieu se manifeste dans deux directions opposées, donc agissent en lui des forces positives et négatives. Quand Ses forces négatives se manifestent-t-elles ? Lorsque vous n’accomplissez pas Sa volonté et que vous transgressez la loi primordiale de l’amour.

Vous demandez comment il est possible que les humains, issus de Dieu qui est amour, puissent pécher et transgresser Sa loi. La source du mal et du péché est toute autre que celle du bien et de l’amour. Le mal en Dieu est latent, mais une fois manifesté il descend dans une sphère inférieure à celle du bien. Lorsqu’il descend d’une sphère supérieure, le bien passe nécessairement par la sphère du mal et se contamine. En ce sens le péché, le mal, est une force transitoire. Lorsqu’il sort de la sphère du mal, l’être humain redevient pur.

Maintenant, revenons à la question des souffrances comme quelque chose de sensé où prend part l’amour. Toutes les souffrances, individuelles, sociétales, populaires et universelles, portent en elles l’embryon de l’amour. Les souffrances sont infligées à tous les disciples qui avancent sur le chemin de la sagesse. L’amour, lorsqu’il croise l’homme, lui dit : « Tu es un être avec lequel je peux cohabiter car tu es sage ». Vous dites que Dieu est patient, c’est-à-dire que l’amour est patient et peut pour cette raison vivre avec l’homme. Ne pouvez-vous pas vous montrer patients comme Dieu ? Pourquoi ne dis-tu pas lorsque ton frère vient te prendre la maison : « C’est mon frère, qu’il prenne ma maison ». Non seulement tu n’es pas patient, mais tu réclames réparation. Quelle réparation ? Celle qui est basée sur le droit humain. Le droit divin est loin de vous : il n’y a aucune propriété dans le droit divin. Mais c’est risible, lorsqu’on met sa richesse dans dix sacs, et qu’on se sert librement des cinq premiers alors qu’on n’ose pas toucher aux cinq autres.

Le seul péché se résume dans ce que nous bloquons l’action de l’amour divin et empêchons la vie divine de nous transformer. Du point de vue divin beaucoup de maux apportent un bienfait aux humains, et Dieu qui est omniscient nous dispense des souffrances inutiles. Cette privation nous semble préjudiciable, mais en y regardant de plus près nous voyons qu’il vaut mieux se priver d’un bienfait qui renferme des conditions de souffrances futures. Quand devient-on nerveux ? Lorsqu’on porte un fardeau plus grand que ce qu’on peut endurer. Pourquoi un tel fardeau ? Parce qu’on veut devenir une divinité pour que tous s’inclinent devant nous ; même l’être humain le plus terre à terre veut devenir une divinité. Donnez au plus humble de l’argent et du pouvoir pour voir comment il agira. Il prie Dieu et va à l’Église, mais si vous le laissez se manifester, vous verrez sa vraie nature.

Le régime actuel est biaisé. Les croyances des gens d’aujourd’hui sont un grand mensonge, ce qui crée des souffrances. Si le Christ venait aujourd’hui sur terre, il s’étonnerait des esprits humains tordus qui ont mis dans sa bouche des paroles qu’il n’a jamais prononcées. Tous les prédicateurs, prêtres et enseignants doivent se mettre du côté du Christ et dire : « Nous ne guerroierons pas ! C’est ce que notre Grand Maître a dit. » Les prêtres sont sortis une croix à la main pour bénir les armes et dire : « Nous devons combattre ! » Vous avez un seul Maître. Comment justifierez-vous de ne pas L’avoir écouté ? C’est injustifiable, car il s’agit en face de peuples chrétiens.

On envoie maintenant du Ciel une commission pour examiner la situation. L’ancien cabinet est limogé, les anciennes méthodes sont remplacées par de nouvelles. L’ancien roi est détrôné, le nouveau roi a proclamé sa candidature voici déjà deux mille ans, mais il n’est couronné qu’à peine aujourd’hui. Tous ceux qui cultivent d’anciennes convictions seront congédiés. Par qui ? Par le Christ. En l’espace de quelques années les gens comprendront si le Christ peut congédier quelqu’un ou non. Celui qui peut entrer dans le Nouvel Enseignement, accueillir l’amour et la sagesse en lui et vivre avec eux, celui-là peut être engagé au service du Christ.

Le Christ dit : « Celui qui ne renonce pas à lui-même, ne peut pas être mon disciple »[4]. Le renoncement signifie le refus de l’ancien ordre des choses. Des milliers d’ouvrages en traitent : ils parlent de l’humain et non pas du divin. C’est risible si un médecin vous convainc de l’efficacité de ses médicaments alors que quatre-vingt-dix-neuf pourcents de ses patients en meurent. Combien sont morts à cause des anciens systèmes et méthodes ! Vous direz que c’est le karma ; non, ce n’est pas un karma mais des enseignements mensongers. Il n’est pas juste de vous insurger contre Dieu et de l’accuser d’injustice. Il n’y a rien de plus terrifiant que de profiter grassement des bienfaits divins pour ensuite se dresser contre Dieu et l’offenser. Quel Père ne serait pas offensé par de tels fils ? Dieu est affligé de ces fils qui l’offensent. Est-ce qu’il s’agit des Bulgares, des Anglais, des Américains ? Ce n’est pas important : peu importe qui agit de la sorte. Il n’y a pas de privilégiés aux yeux de Dieu : toutes les civilisations, tous les peuples sont sur un même pied d’égalité.

J’étais à Boston il y a quelques années. Je marchais un jour dans la rue et j’ai vu un homme haut de deux mètres, une tête au-dessus des autres, avec une couronne sur la tête. Tous se retournaient, le regardaient et riaient. Qu’est-ce qu’il avait de particulier ? Il est passé devant moi et je n’ai rien remarqué ; j’ai décidé de me retourner pour voir son dos. Quelle n’a pas été ma surprise de le voir couvert de publicités. Je me suis dit : « Voilà ce que nous sommes, les gens modernes : des panneaux publicitaires ». Notre dos est couvert de réclames de toutes sortes. Si un être raisonnable nous regardait, il ne nous reconnaîtrait pas. Les réclames sont les différents sobriquets qui nous sont donnés ; on peut difficilement deviner le nom véritable.

Le prophète dit : « Je suis l’homme qui ai vu l’affliction par la verge de sa fureur ». Il faut un bâton pour le publicitaire. Pourquoi ? Pour que le grain mûr soit battu. Lorsque les haricots et les lentilles sont mûrs, on les bat pour séparer le grain mûr des cosses. Alors, on écrira dans l’histoire qu’on est un peuple qui a beaucoup souffert. J’envie toute personne et tout peuple qui a souffert, car le bien et le sublime en ressortent pour servir à l’élévation de toute l’humanité. Maintenant Dieu lève et abat son bâton sur le dos des Bulgares qui crient : « On nous a massacrés ! » Non, on ne fait que se débarrasser de l’ivraie. J’envie toute personne battue par le Seigneur ou par un sage, car de la sorte elle se magnétise : celui qui est châtié par le Seigneur devient un saint et un génie. Bienheureux le peuple sur lequel s’abat le bâton divin ; ce châtiment engendrera toutes les vertus. Et la Bulgarie sur laquelle s’abat le bâton divin se libérera de l’ivraie, il ne restera que ce qui est pur en elle. Dieu dira alors : « Allez et trouvez ce Bulgare qui est bon, intelligent, honnête et juste, j’en ai besoin pour lui donner un poste important dans Mon Royaume ». Pour le moment, il faut se débarrasser de l’ivraie. Ne vous découragez pas ; celui qui se décourage n’est pas digne de porter le nom de la sagesse.

Je cherche maintenant en Bulgarie les gens de la véritable culture dans lesquels insuffler quelque chose de neuf. Toutes les anciennes publicités sont à jeter. Les prêtres doivent s’habiller en blanc, à l’extérieur et à l’intérieur. De ce point de vue j’aime les paysans qui portent des tenues blanches et colorées. Je dois aussi jeter les vêtements noirs pour me faire une tenue comme celle des paysans.

« Je suis l’homme qui ai vu l’affliction par la verge de sa fureur ». Bienheureux le prophète qui s’est distingué puisqu’il a éprouvé le bâton divin sur son dos. C’est un grand privilège pour le prophète et pour le roi : on se magnétise et on se vivifie par un tel châtiment. Celui qui souffre de la sorte est béni. L’énergie solaire n’est rien d’autre que les coups de ce bâton, celui qui ne les supporte pas cherche l’ombre. Les fruits mûrissent sous ces coups incessants. Ces coups ont leur rythme : d’abord faibles, ils se renforcent, atteignent leur paroxysme à midi et puis diminuent peu à peu dans l’après-midi. La même loi s’applique pour les souffrances. Voilà pourquoi, lorsque Dieu veut élever l’homme, Il le fait passer par l’équateur où se déchaînent de grands orages : il se purifie ainsi, se renouvelle et s’élève. L’orage s’apaise progressivement, mais quarante-cinquante années se sont déjà écoulées dans sa vie !

Vous demandez : « Qu’adviendra-t-il de nous dans le futur ? » À l’avenir vous ne mentirez pas, vous ne volerez pas. Ce que vous ferez s’écrira sur votre visage, rien ne restera caché. Si vous faites une petite erreur, les conséquences se feront voir aussitôt.

J’ai observé quelque chose d’intéressant aux environs de Varna. Deux hirondelles faisaient leurs nids à proximité. L’une allait et revenait, portait de la boue, de la paille pour son nid ; l’autre, plus maline se tenait à côté, et dès que la première repartait, elle prenait des matériaux tout prêts de son nid pour le sien. La première hirondelle ne remarquait rien et continuait d’apporter des matériaux et à bâtir son nid. Cela a duré une dizaine de jours. La première, l’hirondelle travailleuse a regardé son nid et ne comprenait pas pourquoi elle n’arrivait pas à l’achever ; pendant ce temps la seconde venait et fondait sur le nid pour récupérer des pailles. Dès que l’hirondelle travailleuse a compris qu’un voleur lui dérobait les matériaux, elle s’est jetée sur lui. Dans leur lutte, les deux sont tombées par terre. Un chat a surgi et en a attrapé une. Quelle hirondelle a fini dans la gueule du chat ? L’hirondelle voleuse. Elle a reçu ainsi sa rétribution.

Je reviens un jour de Kniajevo[5] en tramway. Deux richards discutent et l’un dit : « Je ne sais pas ce que j’ai, je ne peux pas manger. – Pour quelle raison ? C’est ta femme qui ne t’y autorise pas ou le docteur ? – Ni ma femme ni le docteur, mais j’ai l’estomac indisposé, je ne bois que du lait. »

Je dis : l’estomac divin ordonne à nos contemporains de ne pas manger de nourriture impure. Moïse a ordonné aux juifs de ne pas manger d’animaux impurs. C’est vrai, chaque nourriture qui dépose des impuretés dans le cœur, le cerveau, le corps des humains comme dans toute la société, ne contribue en rien à leur développement. L’estomac divin est plus intelligent que les philosophes et les savants les plus émérites. En étudiant l’organisme humain, on voit en fin de compte que la matière qui constitue le cerveau est la plus organisée, c’est-à-dire la plus spirituelle, la plus immaculée. On a remarqué qu’à la suite d’une longue maladie, l’homme perd une partie de son poids à l’exception du cerveau qui n’en perd pas : c’est le signe que la matière du cerveau est la plus résistante. À l’avenir, lorsque nous insufflerons l’esprit dans tous nos organes : les poumons, le cœur, l’estomac, nous ne souffrirons plus. Nous serons alors véritablement civilisés et nous comprendrons les grandes lois divines. Viendra alors le vrai communisme, non par la violence, mais de plein gré, par la loi de l’amour. Ce communisme existe en nous : les cellules de notre organisme vivent selon la loi de l’amour.

Certains pensent que le communisme est une idée neuve. Non, elle est ancienne et existe depuis que le monde est monde. Lorsque les doigts et les orteils souffrent, tout l’organisme souffre ; les cellules saines se mettent à envoyer de la nourriture et de l’énergie aux cellules malades et les aident de la sorte. Les cellules sont de petites âmes qui vont se développer avec le temps et deviendront des âmes individuelles, intelligentes comme vous. Donnez-leur des conditions pour se développer, elles sont des communistes qui ont renoncé de leur plein gré à la propriété ; elles disent : « Seigneur, nous vivrons pour toi ». Lorsque leur maître s’écarte du droit chemin, elles disent : « Seigneur, tu dois mourir ». En ce sens, la mort n’est rien d’autre que la fin du pouvoir monarchique de l’homme, ce pouvoir doit être aboli. Dieu a écrit ce que le pouvoir sera et nous devons l’appliquer.

Si vous tous qui m’écoutez aujourd’hui, vous êtes prêts à abandonner vos vieilles croyances, c’est-à-dire vos cosses desséchées et à chercher Dieu de tout votre cœur et de toute votre âme, vous Le trouverez. Celui qui a trouvé Dieu aime toutes les créatures vivantes, des plus petites aux plus grandes. Il n’y a pas de souffrances pour lui ni d’enfer. Si vous voulez vous libérer des souffrances et des malheurs, cherchez le Seigneur. Il est apte à vous libérer de tous les tourments, à vous soulager de votre fardeau. Quelqu’un met une charge énorme sur tes épaules, tu ne peux la porter et tu te lamentes ; le Seigneur entend tes lamentations et envoie quelqu’un de fort pour soulever ta charge. Tu es endetté, tu baisses la tête, tu ne peux pas payer ta dette. Que feras-tu ? Tu imploreras le Seigneur et Il t’enverra quelqu’un de noble et de généreux pour t’aider ; tu te réjouiras et tu diras : « Il y a un Seigneur ».

Tous veulent maintenant gouverner ; cela n’apportera rien, il faut sortir de cette boue sociale. Le salut de la Bulgarie est que tous les Bulgares se tournent vers le Seigneur vivant qui tient le destin des peuples entre Ses mains. Ils se sont inclinés devant les Allemands, les Anglais, les Américains, les Français, mais personne ne les a aidés. Il est dit : « Que soit maudit celui qui espère en l’homme »[6]. Que les Bulgares se tournent vers Dieu pour dire : « Nous nous inclinons devant Toi, Seigneur, nous espérons en Toi. Il ne nous faut aucune politique, à bas tous les usurpateurs, à bas tous les menteurs ! »

« Je suis l’homme qui ai vu l’affliction par la verge de sa fureur ». Quand vient la verge divine ? Lorsque vient une nouvelle civilisation, une nouvelle époque. Les savants disent que l’homme descend du singe, il n’était pas alors debout sur ses deux pieds, mais s’appuyait sur un bâton. Donc à chaque nouvelle époque, à chaque nouvel enseignement, l’homme s’appuie sur un bâton, c’est-à-dire apprend une nouvelle loi. Il lève et il pose le bâton, c’est-à-dire il lève sa main et la repose, le bâton va en haut et en bas selon un angle droit.

Beaucoup disent que les vérités que je prêche sont simples. Je vous donnerai maintenant quelques formules : a + b = c ; a2 + b2 = c2 ; a3 + b3 = c3 ; a4 + b4 = c4. Ce sont des grandeurs à une, à deux, à trois et à quatre dimensions. Savez-vous ce que signifie la première dimension ? Pouvez-vous avancer sur une ligne droite ? La ligne droite est divine : elle forme tous les plans, elle sert à mesurer toutes les grandeurs. Par conséquent, si vous avez une souffrance, voyez où elle se trouve : dans la ligne droite, le carré ou le cube ? La ligne droite est votre corps : a + b = c ; le carré est votre cœur : a2 + b2 = c; le cube est votre pensée : a3 + b3 = c3  (si vous ne raisonnez pas avec justesse, les souffrances surgissent en toute logique) ; votre âme est la quatrième dimension : a4 + b4 = c4.

Les quatre dimensions représentent les souffrances des humains dans les quatre plans. C’est une grande science de construction. Si vous étiez clairvoyants vous verriez que vos corps sont des édifices semblables au monde physique. Partout dans notre vie on observe un mouvement en ligne droite, dans la deuxième, dans la troisième ou dans la quatrième dimension. Celui qui ne comprend pas ces mouvements doit dire : « Je suis l’homme qui n’ai pas compris le bâton de Dieu ». Si tu comprends ces mouvements, tu seras bienheureux, tu diras alors : « Tous mes clous ont été forgés dans le feu et j’ai compris le sens du bâton divin ». Tu es bienheureux car tu as compris par les souffrances la sagesse divine qui se manifestera à l’avenir.

Nous avons besoin d’une philosophie vaste qui transforme les sociétés et les peuples. Essayez grâce à cette philosophie de lier deux jeunes gens et de leur créer une vie heureuse. Vous direz qu’il leur faut de l’argent. Tous les riches ont de l’argent : pourquoi ne vivent-ils pas bien ? Sachez que chacun qui m’écoute aujourd’hui peut, en tant que Bulgare, apporter quelque chose à son peuple. « Puis-je faire quelque chose, puis-je aider la Bulgarie ? – Tu es peut-être le dernier qui en passant coupera les liens et libérera celui qui est attaché depuis des années. – Ce n’est pas mon travail. – Si ce n’est pas le tien, c’est le travail de qui ? – Celui des curés et des enseignants, ils doivent libérer les gens. » C’est curieux de raisonner ainsi ; chacun se doit de travailler pour le bienfait de son peuple, c’est la volonté divine. Lorsque tu accomplis la volonté divine, tu es Fils de Dieu.

Le Christ dit : « Je suis Fils de Dieu car j’accomplis la volonté divine ». Si nous accomplissons aussi la volonté divine, nous serons aussi Fils de Dieu. Je veux que nous nous attelions tous à couper ce dernier lien, il n’y a pas de temps à perdre. Il reste une demi-heure jusqu’au dernier train ; si vous le ratez, vous attendrez des milliers d’années pour le prochain. Une demi-heure, c’est au sens figuré, mais si vous le calculez par une autre mesure, vous verrez combien d’années il vous reste. Il y a deux mille ans, on disait que le jour du Seigneur approchait ; je vous dis maintenant : nous sommes au jour du Seigneur, il ne reste qu’une demi-heure avant le dernier train. Malheur à l’individu, au peuple qui ne règle pas ses comptes avant. Vous serez tous jugés. Voilà ce qui est dit en Haut. Si l’Europe ne corrige pas ses erreurs, ce bâton s’abattra sur elle, de grandes souffrances l’attendent. Il est dit : « Malheur à toi, Jérusalem ! » l’Europe d’aujourd’hui est cette Jérusalem.

C’est une idée qui a un rapport à nos âmes. Nous sommes esclaves de notre peur intérieure et nous devons nous en libérer. Si vous comprenez ainsi la vie, l’amour vous visitera, vous vous donnerez la main et vous travaillerez selon les nouvelles règles de la science divine. Alors l’éducation des jeunes comme leurs mariages se feront selon ces règles. Je peux appliquer ces règles pour vous montrer comment éduquer les jeunes. « Nous avons notre étalon. » Vous l’avez, mais il est double : lorsque vous achetez, vous appliquez l’un ; lorsque vous vendez vous appliquez le second. Les deux étalons sont celui du simple champignon et celui du champignon en chef ; le double étalon détruit le monde. Le désir naît en toi de devenir un champignon en chef, ce qui signifie que tu veux manger plus que l’autre et tu dis : « Je suis un champignon en chef et toi un simple champignon ». Jusqu’à hier tu as été un simple champignon et aujourd’hui tu deviens chef et tu dis : « J’ai le droit de manger plus, de m’habiller mieux ». Tous nos raisonnements sont de cet acabit et nous essayons de percer grâce à eux le dessein divin. Il n’y a pas de champignons simples ni de champignons en chef, ils n’existent que parmi les malades psychiques. On dit de quelqu’un : « Il est d’une noble descendance ». Je demande s’il est bon, s’il est aimant, s’il est sage, s’il est juste et honnête ? S’il est ainsi, il est alors noble et de grande descendance, lorsqu’il voit un portefeuille ouvert, il passe et s’en va sans y toucher.

Je souhaite que vous soyez comme ce marchand ambulant qui a trouvé une liasse de billets. Il l’a prise et mise dans sa poche en continuant sa criée. Un commerçant est arrivé, exténué, en lui demandant : « As-tu vu une liasse de billets de banque ? Je les ai perdus, il y avait dix-mille levas ». Le marchand a sorti la liasse de sa poche, la lui a rendue, et a continué sa criée.

J’avais décidé aujourd’hui de ne pas parler pour ne vexer personne, mais j’ai ensuite changé d’avis : je parlerai et je ferai une friction qui sera ressentie par tous les Bulgares, des plus grands aux plus petits. Quand est-ce que je vais administrer la friction ? Peut-être tant que je suis sur terre ou lorsque je partirai de l’autre côté, mais je ferai connaître Dieu à tous les Bulgares. C’est ma tâche : apprendre aux Bulgares à s’incliner devant le Dieu vivant qui a donné tous les bienfaits ; leur apprendre le sens de la vie ; leur apprendre à acquérir la véritable culture. Je les ferai passer sept fois par le feu, mais ils deviendront de véritables hommes, porteurs de la nouvelle culture. Ils doivent lever haut le drapeau et dire : « Nous aurons un nouveau slogan désormais. Nous sommes porteurs de l’amour et de la sagesse. Nous méprisons tous les crimes, toutes les réclames écrites sur nos vêtements, nous nous débarrassons des vieux vêtements et nous en mettons des neufs ». Et lorsque vous me rencontrerez, vous ne me demanderez pas si je suis un prêcheur. Je ne suis pas prêcheur, mais j’aime prêcher. Lorsque les gens sont joyeux, je suis triste ; lorsqu’ils sont tristes, je chante pour eux : la mère chante lorsque l’enfant est triste. Aujourd’hui le monde invisible chante à l’humanité civilisée et dit : « Soyez courageux et décidés pour faire des exploits, mettez la couardise de côté. »

Selon le baromètre, il devait faire mauvais aujourd’hui, mais en vous parlant la météo a souligné mes propos et a dit : « Ainsi soit-il », le temps s’est arrangé. Vous serez tous témoins de mes paroles et vous direz : « Le Seigneur est authentique dans toutes Ses manifestations ».

Je dis : libérez-vous maintenant de tous vos ralliements politiques. Considérez-vous comme des fils et des filles de roi. Vous êtes hypnotisés ; on vous traite encore aujourd’hui de grands pécheurs, ne vous découragez pas, d’autres vous ont malmené. Dieu vous dit : « Mes enfants, sortez de cette boue, vous vous êtes assez divertis ! Revenez dans le verger ». Je ne dis pas que les gens sont mauvais, mais ils vénèrent encore des icônes. Je suis prêt à racheter autant de vos icônes que j’ai d’argent. Ceux qui servent le Seigneur auront suffisamment de blé, de nourriture, de fruits : tout cela viendra d’en Haut. Soyez gais et éveillés, portez cette gaîté partout. Sachez que Dieu est déjà parmi les humains dans le monde. Il vous tient dans Ses mains et vous tremblez tous. Tous les criminels seront dénoncés, toutes les iniquités seront mises au grand jour, rien ne restera caché. Malheur aux mères, aux pères, aux fils et aux filles qui commettent des crimes ! C’est ainsi que parle le Seigneur qui est en Haut, au Ciel, et en bas sur Terre. Si tu commets un crime, le Seigneur t’attrape et te demande : « As-tu compris ? Tu n’es pas fils du diable, mais Fils de Dieu ».

Je souhaite que tous les Bulgares soient comme ce marchand ambulant et non pas comme les champignons en chef. Nous en souffrons tous ! Vient un champignon en chef et tous disent : « Il redressera la Bulgarie ». La Bulgarie a son plan, déterminé par Dieu. La terre qui lui est octroyée par Dieu ne peut être prise par personne. Tout peuple qui essaierait d’accaparer cette terre, donnée aux Bulgares pour qu’ils y demeurent, est maudit, les plus grands malheurs s’abattront sur lui. Dites, vous aussi, comme Jérémie : « Nous sommes ce peuple qui ai vu l’affliction ». Je dis : vous êtes bienheureux, portez ce licol pour que le bâton divin vienne battre le blé et séparer le pur de l’impur. Le bâton s’abaissera aussi sur les autres peuples. Bienheureux ce peuple que Dieu guide et conduit sur le chemin de la justice et de la vérité : des vertus supérieures se développeront dans son sein.

Tournez-vous vers Dieu et dites : « Seigneur, nous Te remercions de nous avoir débarrassés des fausses publicités et de nous avoir montré le chemin de la vérité ». Recherchez ce Dieu en vous : Il est en vous ! Cherchez-le en avançant tout droit. Lorsque vous Le trouverez, toutes les chaînes du joug se briseront comme pour Pierre lorsqu’il était en prison : les chaînes sont tombées de ses pieds, la porte s’est ouverte et il est sorti ; le gardien le cherchait mais ne l’a pas trouvé. Pierre ne reviendra pas en arrière, ce sera le second acte. Ainsi lorsque l’ange viendra à vous, il dira : « À bas les chaines ! Venez auprès de vos frères pour qu’ils se réjouissent de votre délivrance ». Amen.

Sofia, 28 septembre 1919

Traduit par Bojidar Borissov


[1] « Je suis l’homme qui voit l’humiliation, sous son bâton déchaîné ; »

[2] Il s’agit de deux villes en Bulgarie centrale, distantes d’à peine quelques kilomètres.

[3] Il s’agit de la Conférence de paix de Paris en 1919

[4] « Si quelqu'un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple… De la même façon, quiconque parmi vous ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut être mon disciple. » (Luc 14, 26 ; 33)

[5] Kniajevo - une banlieue de Sofia

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