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1919_06_15 Maître et Seigneur


Ani
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Maître[1] et Seigneur

Vous m’appelez Maître et Seigneur ;

et vous dites bien car je le suis.

Jean 13 :13[2]

En apparence, les mots Maître et Seigneur n’ont rien de nouveau, ils sont si banals. Mais dans le monde ces deux mots, maître et seigneur sont opposés. Dans la langue bulgare les mots sieur, monsieur, madame ou mademoiselle désignent des personnes qui maîtrisent la situation, qui sont au pouvoir, haut placés. Mais dans la langue originelle, ces deux mots désignaient deux principes fondamentaux qui sont la fondation de la vie humaine. Il faut déterminer le positionnement du maître et du sieur – qui en ce sens désigne le Seigneur. Le mot Seigneur dans la langue originelle s’employait au pluriel et signifiait des sieurs. Le premier principe, le Maître, a un rapport à l’intelligence et à la volonté le l’homme, alors que le second principe, le Seigneur, a un rapport à l’âme et au cœur de l’homme.

Ayez en tête que mes paroles ont un sens bien précis. Lorsque j’emploie un terme je cherche ses vibrations, car les mots se déterminent comme les rayons solaires : on ne peut pas générer une couleur si on ne génère pas les vibrations qui lui correspondent. Par conséquent, lorsqu’il est question de vertu par exemple, il faut produire des vibrations conformes à la vertu et vous comprendrez alors le sens de ce mot. C’est la seule façon d’atteindre une réalité objective ou une vérité qui se manifeste dans la vie. Il y a dans le monde des vérités non manifestées. La terre est pleine de richesses cachées en son centre, mais elles ne vous intéressent pas car elles ne sont pas manifestées. Ce qui vous intéresse, ce sont les richesses dans les coffres des riches, l’or sur les têtes couronnées, etc. Il y a un savoir caché dans le Soleil, mais en quoi vous intéresse-t-il puisqu’il n’est pas manifesté, puisqu’il n’est qu’hypothétique ? La richesse dans les livres vous suffit. Je vous parle de savoir manifesté dans le Maître. Lorsque je parle de Maître, je comprends une Créature qui harmonise l’Univers, c’est-à-dire qui harmonise ses disciples, car l’Univers constitue une assemblée de créatures pensantes qui sont les atomes de ce monde intelligent grandiose. Lorsque vous demandez ce que sont les êtres spirituels, sachez que ce sont des créatures pensantes.

Certains opposent le religieux à l’homme ordinaire. Vous direz que l’homme ordinaire se reconnaît à son apparence : il met une queue-de-pie, un haut-de-forme, porte des cravates, des cols, des manchettes, des gants et son mobilier d’intérieur est d’un style particulier. Qu’est-ce qu’il y a de mal ? Il y a de mauvaises choses dans le monde spirituel aussi. De mauvaises choses existent là où il y a de la dysharmonie. Alors je me pose la question : si le monde spirituel était immaculé et sans péché et si nous sortions purs de Dieu, comment serait-il possible de commettre des péchés, cette question serait insoluble. Donc, le péché est possible dans le monde spirituel. La possibilité du péché et le péché lui-même sont deux choses différentes, je vais préciser cette idée.

Prenons deux cercles avec des centres différents ; ces deux cercles sont tracés de façon que chacun passe par le centre de l’autre. Si ces deux cercles représentent deux mondes intelligents, ou dit de façon plus scientifique : si l’un représente un champ électrique positif et l’autre, un champ électrique négatif, alors ces deux champs vont agir de telle sorte que la force du courant négatif ira de la périphérie vers le centre et la force du courant positif, du centre vers la périphérie ; et viendra enfin un moment où les deux cercles se croiseront sur deux points et il se passera exactement ce qui se passe aujourd’hui sur la terre. Ce qui se passe aujourd’hui n’est rien d’autre que le fait que le cercle du monde spirituel passe par le centre du cercle du monde physique et vice versa. Vous direz : « C’est une grande contradiction. » Oui, c’est une contradiction pour ces esprits limités qui ne comprennent ni le passé, ni le présent, ni le futur. Du point de vue d’un esprit supérieur, il n’y aucune contradiction dans le monde.

Les humains veulent un monde sans souffrances. Ils sont bizarres, ce n’est pas une philosophie de vie. Il y a toujours des souffrances dans les contradictions, et même l’harmonie porte le germe des souffrances. Votre bonheur dans le monde repose sur les souffrances des petites créatures qui vous servent. Vous qui vous considérez comme nobles, demandez aux petites créatures ce qu’elles disent de votre noblesse. Tous les moutons, bœufs, agneaux, poules, oies, tous les petits oiseaux qui ont un rapport avec vous, ont un avis particulier sur l’homme. Toutes les plus petites créatures disent d’une seule voix que l’homme est un être cruel. Si vous demandez aux arbres, ils diront la même chose : « L’homme est terrible et sans pitié ». Et alors, vous questionnez : « Pourquoi le Seigneur a-t-il créé le monde comme ça ? » Non, le Seigneur a parfaitement créé le monde, mais nous et ceux qui étaient avant nous, l’avons perverti. Perverti comme il est, le monde extérieur se reflète ainsi à l’intérieur de nous. Le monde est fait de telle sorte que si le maître souffre, les domestiques souffrent également et vice versa.

Le Christ dit : « Vous m’appelez Maître et Seigneur ; et vous dites bien car je le suis ». Pour expliquer mon idée : Maître et Seigneur, je vous raconterai l’histoire suivante. Dans les temps anciens vivait un jeune roi de trente-trois ans, l’âge des gens sages et érudits. Il avait écrit un livre célèbre où il expliquait comment il faut vivre. Deux filles d’ascendance royale sont tombées amoureuses de lui. Vous direz : « Qu’est-ce qu’il a été chanceux celui-là ! » Lorsque je vois deux jeunes qui s’aiment, je dis qu’ils s’occupent de façon agréable, car il n’y a pas de divertissement plus agréable que l’amour dans le monde ; et lorsque je vois deux personnes s’aimer, je dis : ils se divertissent. Vous allez répliquer que l’amour est une chose très sérieuse. Comme si un grand musicien exécutant un morceau de musique légère faisait quelque chose de très sérieux ! Une chose sérieuse, c’est d’avoir des dettes envers ses créanciers, ou d’être sur la table d’opération du chirurgien qui entame son opération. C’est ainsi que nous disons souvent qu’il faut être sérieux. Pour moi, les gens sérieux sont ceux qui ont des dettes. Tant que vous ne vous libérez pas de vos dettes, vous ne pouvez pas comprendre la parole divine dans sa profondeur. Si tu vas à l’Église et que le créancier vient se rappeler à ton souvenir, où restera ton sérieux ?

La première fille qui est tombée amoureuse du jeune roi a manifesté son amour en portant partout le portrait de son bienaimé, en le couvrant sans cesse de baisers, en lui construisant une chapelle pour que les gens le servent, en brûlant de l’encens, etc. L’autre fille a pris son « Livre de la vie » et, par amour, elle a commencé à l’étudier en tâchant d’appliquer les principes qui y étaient exposés. Elle a commencé à visiter des malades, des souffrants en vérifiant tout ce qui était écrit dans le livre. Ainsi, elle se rapprochait de plus en plus du jeune roi, car elle voyait les bons résultats de son enseignement. Ces deux jeunes filles ont fondé deux cultes différents. Le premier est visible dans tous les temples à travers le monde : les bouddhistes, les brahmines, les chamanes, les imams et les prêtres chrétiens le servent. Le second culte est profondément ancré dans le cœur de certains qui l’appliquent sans se rendre compte qu’ils servent un culte. Les premiers sont les gens pieux ; ils pensent que le Christ viendra en chair et en os et ils l’attendent sous cette forme. Que pensez-vous ? Laquelle des deux jeunes filles a le mieux compris le jeune roi et a le mieux manifesté son amour envers lui ?

La première culture, je l’appelle la culture de l’égoïsme où l’on veut s’emparer de quelqu’un et le dominer. Aujourd’hui, deux jeunes gens qui s’aiment cherchent à se dominer, à soumettre l’autre. Tant qu’ils sont jeunes, ils échangent des mots doux, mais cinq ans à peine après le mariage tout leur amour se désagrège, il n’en reste rien. Lorsque je vous parle, je ne veux pas être compris comme la première jeune fille, j’aimerais que vous compreniez correctement le second principe et l’appliquiez dans vos vies.

Ainsi, le Maître a un rapport à l’intelligence humaine, à la volonté humaine. Il porte dans son âme les vibrations qui peuvent donner un élan à l’intelligence et à la volonté. Vous envoyez votre fille à l’école apprendre la musique, mais elle tombe amoureuse de son professeur et ne peut pas appréhender correctement l’élan qu’il donne à son intelligence et à sa volonté. La musique et la poésie sont des occupations périlleuses pour les jeunes gens, surtout pour ceux qui ont un caractère faible. Lorsqu’elle est amoureuse de son professeur, l’élève lui apporte des fleurs chaque jour sans apprendre ses exercices. Dans ce cas votre fille n’aura pas le diplôme de musique. Si ce professeur est un jeune homme et peut se marier avec elle, bien ! mais s’il est déjà marié, qu’adviendra-t-il ? Cela engendrera une double vie maritale ; partout dans le monde on observe ce dédoublement.

Le dédoublement nuit toujours à l’unité. Un élève qui va contre le désir de son professeur doit apprendre les principes de base, comprendre l’essence des lois, des forces, comprendre son cerveau, son estomac et ses poumons. Si l’estomac vous fait mal, vous appelez aussitôt le médecin pour avoir quelques injections, mais que veut dire par son dérèglement cet estomac intelligent ? C’est un être raisonnable. Vous ressentez parfois un resserrement au niveau de la poitrine et de l’estomac et une inquiétude point en vous. Il n’y a rien de dangereux dans ces resserrements, ce n’est rien de plus qu’un échange d’énergies.

Il y a dans le monde deux courants énergétiques opposés qui produisent deux résultats différents : l’un rétrécit les formes, l’autre les élargit. C’est ainsi que se manifeste la vie et ceci s’observe dans la nature. Je ne m’arrêterai pas aux théories modernes, mais j’expliquerai : pour se former, la pluie a besoin de deux courants opposés : chaud et froid. Pour se former, les gouttes de rosée sont soulevées par l’énergie négative, la chaleur les dilate et les transforme en vapeurs d’eau ; l’énergie positive maintient les gouttelettes d’eau en bas, au sol. Par conséquent l’énergie négative de la terre et l’énergie positive du soleil s’attirent, et là où ces deux énergies se concentrent, où ces deux cercles se croisent, commence un processus contraire qui entraîne la formation de la pluie qui tombe de nouveau au sol.

C’est l’aspect philosophique de la question. Ces évaporations observées dans la nature s’observent aussi en nous : votre cerveau symbolise le soleil, votre estomac symbolise la terre, et les poumons sont le trait d’union entre la terre et le soleil. Dans la nature aussi, il y a une circulation veineuse qui monte et une circulation artérielle qui descend. Le courant veineux qui monte, va au cerveau, c’est-à-dire au soleil. Le sang veineux doit d’abord passer par le cœur et les poumons pour se purifier et monter ensuite. C’est une nécessité en nous comme dans la nature, le sang doit s’oxygéner et ses vibrations doivent s’élever. Toutes les impuretés qui se trouvent dans le sang veineux doivent être supprimées pour élever les vibrations dans le monde.

Toutes les maladies dans le monde proviennent de la mauvaise compréhension de l’enseignement de ce grand Maître. On ressent parfois une pression dans la tête : l’intellect dit : « Tu as du sang impur, envoie-le pour purification ». Parfois vous avez mal à l’estomac, il dit : « Tu as du sang impur, renvoie-le en haut pour le purifier ». Ne le sachant pas, vous prenez quelques doses ou quelques tablettes d’un remède pour stimuler l’estomac et faire cesser la douleur. La même chose se produit dans la vie de famille : lorsqu’un homme et une femme s’unissent pour vivre ensemble, l’un d’eux doit être maître et l’autre, disciple. Mais vous commencerez à lutter pour la suprématie. Si votre mari a des vibrations qui peuvent élever votre intelligence, donnez-lui la place de maître. La femme dira dans ce cas : « Je n’aime pas obéir ». Savez-vous ce que signifie le mot obéissance ? Obéir, c’est assimiler l’énergie et la traiter, c’est une culture, c’est un travail sur une matière. Un violoniste ou un peintre prépare des heures durant sa composition ou sa peinture pour traiter en lui cette matière. Sur le même principe, je considère que tout enseignement vous limite, vous soumet. Voilà pourquoi le mot religion ne doit pas non plus être compris au sens strict mais au sens large pour donner des résultats dans votre vie personnelle. Celui qui porte une religion ou un enseignement comme un portrait en lui, et ne fait que lui jeter des coups d’œil de temps en temps, n’en tirera aucun profit. Je ne dis pas qu’il faut effacer ce portrait de sa mémoire, mais il faut le regarder une fois par an ou par mois et l’appliquer en revanche plus souvent.

Pourquoi le Seigneur nous tient-il loin de Lui ? Il a choisi une si haute place car Il sait qu’Il sera importuné par nous. Le Seigneur dit : « Je veux que vous accomplissiez Ma volonté et viviez en accord avec le monde que J’ai organisé, pour être heureux ». Certains demandent : « Quand irons-nous au Ciel ? » Lorsque vous apprendrez à vivre selon le livre de ce sage, de ce jeune roi, lorsque vous viendrez dans ce deuxième culte pour apprendre les lois.

Ainsi, la mère est incluse dans le mot Seigneur. Le Maître est le père. Le Maître, c’est-à-dire le père est la traduction d’une grande idée : Dieu se transforme en Père et tisse un rapport avec nous. Le Maître est un nombre, exposé au troisième degré, c’est le cube de la vie. Le Maître est une essence intelligente qui examine les choses dans trois dimensions : la ligne, la surface et la hauteur. Vous direz : « En quoi est-ce important dans la vie d’aller sur une ligne ou sur une surface ? » C’est très important ! Si vous traversiez le monde uniquement en ligne droite, qu’est-ce que vous en comprendriez ? Si vous faites une excursion dans tout le système solaire avec un train express en allant à la vitesse de la lumière, il vous faudra trente et un mille ans pour aller au bout de cette ligne droite. Après avoir fait ce voyage à cette vitesse, quelles seraient vos connaissances ? Nulles ! Vous direz : « C’est fameux, c’est formidable », vous vous arrêterez aux généralités. Vous êtes passés devant le soleil de façon fulgurante et vous pensez avoir traversé tout l’Univers et savoir énormément de choses, mais en réalité il ne vous en reste rien. Je dis pour un tel philosophe qu’il sait très peu car il va trop vite.

Pour étudier ce monde, il faut un nombre d’années égal à un nombre suivi de quinze zéros[3]. Vous direz : « Les zéros peuvent être mis très facilement », oui, mais pour moi ces zéros ont une grande importance. Par exemple si nous joignons au chiffre 1 un, deux ou trois zéros, il en résulte une grande différence entre les nombres obtenus. Je fais une différence entre le premier zéro, le deuxième et le troisième. Le deuxième zéro montre que le nombre 10 est élevé au carré ; le troisième zéro montre que le nombre 10 est élevé au cube ; s’il y a un quatrième zéro, il montre que le nombre 10 est élevé au quatrième degré ; le cinquième zéro montre que ce nombre est élevé au cinquième degré, etc. Je ne vais pas jusqu’au quinzième degré car il n’est pas pour l’intellect humain ; l’intellect humain peut découvrir les secrets de la nature uniquement jusqu’au quatrième degré. La géométrie ne peut résoudre des problèmes que jusqu’au tesseract[4]. Le tesseract est une petite figure dont nous étudions seulement les différentes parties ; le cube est une projection du tesseract.

Ces lignes, ces plans, ces cubes ont un rapport à notre vie. Si nous regardons notre visage, nous remarquerons qu’il est constitué d’une multitude de lignes droites, de plans et de cubes. Dans la géométrie moderne la ligne droite est définie ainsi : c’est la distance la plus courte entre deux points. Je définis la ligne droite ainsi : c’est le plus petit segment d’un cercle. Ce n’est pas contradictoire. Vous direz : « Le diamètre du cercle est aussi une ligne droite ». Oui, mais il est également un petit segment d’un autre cercle plus grand. Ainsi, votre vie actuelle est un petit segment d’un cercle plus grand de votre passé, et votre vie future sera par conséquent un petit segment de votre vie actuelle.

Il y a dans vos vies des montées et des descentes. Par la loi de la descente vous apprenez à vous réduire, et par la loi de la montée vous apprenez à vous agrandir. Nous devons donc savoir en même temps nous réduire et nous agrandir. Nos contemporains souffrent de ce qu’ils ne savent pas se réduire et s’élargir. Un commerçant qui ne sait pas équilibrer ses comptes, perd de l’argent ; il a par exemple un actif de mille levas d’or seulement, mais enregistre cent mille et bâtit ses comptes sur ce chiffre. Non, chacun doit enregistrer exactement la somme d’argent qu’il a dans ses comptes. La nature ne tolère pas les comptes truqués. Si vous ne vérifiez pas votre argent, la trésorerie dont vous disposez à un instant donné, on viendra vous le reprocher. En jugeant les autres sur vos propres procédés qui consistent à comptabiliser plus d’argent que vous n’en avez, vous ne leur faites pas confiance. Nous, les gens d’aujourd’hui, nous sommes ainsi, nous prétendons avoir plus d’actifs que nous n’en avons en réalité. Lorsqu’on enlève quelques zéros, on arrive à la vérité.

Le Christ dit : « Vous m’appelez Maître et Seigneur ; et vous dites bien car je le suis ». Il a dit des choses très importantes, non consignées dans l’Évangile. Oui, le Christ est venu vous apprendre à vivre. Certains disent : « Ce que le Christ a dit nous suffit ». Pour votre salut, oui, mais non pour vous apprendre à vivre. Jean a dit que le Christ a tant parlé que tous les livres ne peuvent contenir ce qu’Il a dit. Je sais qu’une petite partie uniquement de ce que le Christ a dit a été conservée.

Je puise mes principes d’un très grand livre dont chaque caillou, chaque feuille, chaque brindille, chaque fleur constituent l’alphabet. Je traduis constamment ce grand livre. Lorsque je cueille une feuille sur un arbre, je commence à l’examiner et à lire sur elle : où, et dans quelles conditions cette feuille s’est-elle formée, où a poussé cet arbre, pourquoi il a vieilli, comment étaient alors les humains et quelle était cette époque, dans quel état était alors le système solaire, etc. Je vérifie cela par les empreintes de chaque feuille et de chaque branche. Alors que vous, vous vous arrêtez devant les arbres, vous les regardez et vous pensez qu’ils n’ont pas de ressenti, qu’ils ne parlent pas et qu’ils ne voient pas. Comme le langage des fleurs et des arbres est magnifique ! Chaque feuille a son petit œil : elle lit vos pensées et si vous vous asseyez sous un arbre pour réfléchir, chacune de vos pensées s’imprègne sur l’arbre et sur chaque feuille. Avec le temps vous pourrez lire votre vie sur les arbres ainsi que celle de vos prédécesseurs. Combien de fois je me suis arrêté sous un arbre qui m’a raconté les pensées et les agissements de philosophes, prêtres et autres personnages qui se sont arrêtés à côté de lui.

Nous devons savoir que tout est à découvert devant Dieu, qu’il n’y a rien de caché. Vous dites que les arbres sont des créatures muettes alors que l’homme est doué de parole. Je le conteste : il n’y a pas de créatures muettes dans la nature, mais elles ont des façons différentes de parler. Tout est parole pour moi. Lorsque je dis pour moi, je n’entends pas ce jeune roi dont la fille porte le portrait, mais l’autre, celui qui porte en lui les vérités divines sur ce monde. Le Christ dit : « Vous avez raison de m’appeler Maître », mais le Christ n’est pas un Maître comme Moïse qui prêchait « Œil pour œil, dent pour dent ». Vous servez le Christ aujourd’hui, mais vous servez aussi beaucoup d’autres maîtres, vous servez aussi Moïse. Vous dites : « Je suis un chrétien orthodoxe », mais si quelqu’un vous offense, vous vexe un peu, vous le traînez tout de suite au tribunal : nous appliquons l’ancien enseignement dans la vie, mais nous dissertons sur le nouveau.

Lorsque nous parlons de matérialisme, je comprends que nous servons ce monde : nous tombons amoureux de l’image du jeune roi et nous disons que ce que nous voyons est la réalité dans la vie. Et nous rejetons tout ce qui est vraiment réel. Tous les rapports qui sont beaucoup plus réels et contiennent le sens de la vie peuvent être vérifiés. Lorsque je parle de cohérence, je ne parle pas de celle que vous pouvez appréhender. Je peux toujours vérifier comment vous comprenez les choses et je m’amuse parfois à calculer parmi vous le pourcentage qui me comprendra, celui qui m’écoutera et qui fera ce qui a été compris. Je tiens compte de vos origines. Vous m’écoutez et vous dites : « Maintenant c’est clair ! », et je mets dans mon livre : « Moi-aussi, je vous ai bien compris ». Lorsque les gens comprennent, moi-aussi je comprends, mais lorsqu’ils ne comprennent pas, je ne comprends pas non plus. Lorsque vous venez dans mon auberge et que je vous restaure, je vous accueille, vous me payez et me remerciez, alors vous comprenez et moi-aussi, je comprends ; si vous sortez sans me payer, je reste sans argent et je ne vous comprends pas.

La mauvaise compréhension ressemble à une bourse et un estomac vides. Chaque sac, chaque bourse, chaque estomac sont sans exception des rapports manqués. Vous êtes exposés aux souffrances, aux tourments, aux persécutions. Pourquoi ? Parce que votre bourse est vide. Si personne ne vous accueille chez lui, si tout le monde vous abandonne, j’ai de vous une opinion défavorable. C’est que vous n’avez pas agi selon la loi de l’amour, vous avez dressé le monde entier contre vous. Ceci montre que vous n’avez pas écouté votre Maître et que le Seigneur vous laisse apprendre par votre propre vécu. Vous allez répliquer : « J’ai appris beaucoup en mathématiques, je connais beaucoup de formules et de théorèmes ». Je vous demande : puisque vous avez étudié tant de formules et que vous connaissez tant de théorèmes, savez-vous les appliquer en bâtissant votre corps en accord avec eux, en accord avec le théorème de Pythagore ? Vous allez répondre qu’il n’y a pas de rapport entre vous et ces choses. Il y a un rapport de grande importance car votre vie est un cercle qui peut être calculé car il est fonction de deux grandeurs : l’une, plus grande, l’autre, plus petite. La plus grande est celle de l’esprit qui agit en dehors de votre vie et ne peut se calculer. Nous dirons que cette force est un nombre dont le nombre de décimales est infini, mais viendra le jour où vous la calculerez. C’est la loi par laquelle agit cette force : dans les conditions actuelles, elle est hors de portée dans votre vie et ne peut être calculée. Ceci en revanche ne signifie pas que vous ne saurez pas un jour calculer précisément ce nombre décimal.

Le Christ dit : « Vous m’appelez Maître, mais Je ne suis pas un Maître comme Moïse car je vous apprends la loi de la dilatation, alors que Moïse vous apprenait la loi de la réduction ». Lorsque vous unirez ces deux lois en une, vous trouverez le chemin de la liberté. Le Christ dit : « Lorsqu’on te frappe sur une joue, tends aussi l’autre ; si on t’ôte le manteau, donne aussi ta tunique ». Qu’entendait le Christ par le manteau et la tunique ? Cela s’applique dans le monde physique et dans le monde spirituel ; ça signifie : si ton manteau te pèse en été, jette-le quelque part ; si le manteau a été utile en hiver, abandonne-le en été. Vous direz : « Comment faire en hiver sans manteau si nous l’abandonnons en été ? ». Et comment es-tu sûr que tu verras l’hiver suivant ? Dans ces conditions, jette le manteau. Jeter son manteau signifie pour le Christ ne pas se rapprocher de ceux qui cherchent à s’enrichir. Qui plus est, il n’y a pas d’hiver dans le monde spirituel. Quelqu’un veut faire deux ou plusieurs maisons, un autre veut étudier, un troisième veut s’embellir, etc. N’entrave pas ces personnes, mais ne te lie pas à elles. Celui qui veut s’enrichir, donne-lui aussi ce qui est à toi, aide-le à construire sa maison : qu’il s’instruise et qu’il soit beau. Laisse les faire ce qu’ils désirent, encourage-les sur le chemin du bien.

Toutes nos aspirations ont été bonnes au début mais ce sont perverties par la suite. Par exemple, on se trouve dans la forêt et on commence à réciter, à chanter, à danser librement ; si on fait la même chose dans la ville on sera traité de fou. Voilà comment ton élan originel dans la forêt est perverti s’il est exprimé en ville. Si dans la forêt, au milieu des arbres, tu chantes et tu danses, ils ne te critiqueront pas, mais si tu viens parmi les humains, parmi les êtres cultivés et savants, ils ne te laisseront pas élever librement ta voix. En société, il faut lever sa main de façon à former une ligne brisée. On demande alors : « Quel sens a cette vie ? » Plusieurs fois, lorsque je dois parler, je me dis : « Si je dois parler à voix haute et gesticuler, on viendra aussitôt me dire : que fais-tu, ne sais-tu pas qu’il n’est pas convenable de parler et de gesticuler ainsi en société ! » Alors je commence à calculer comment parler, comment gesticuler pour ne froisser personne. Savez-vous comme c’est difficile de maîtriser ses mouvements ? Les calculs sont difficiles pour obtenir en fin de compte une causerie intelligente.

Beaucoup se disent en m’écoutant : « Si c’était moi qui parlais, je le ferais mieux ». Nous sommes alors dans la situation du vieux et du jeune cheval. Un vieux cheval était attelé à une carriole, pleine de céramiques. Il descendait une pente et pour cela avançait doucement. Un jeune cheval le regardait en se disant : « Si on me confiait cette charge, je la descendrais aussitôt en bas alors que le vieux cheval avance à peine ». Peu de temps après il a été attelé à la voiture remplie de céramiques. Il devait emprunter le même chemin, mais au lieu de marcher doucement comme le vieux cheval qu’il pensait bête, il s’est précipité sur la pente et a cassé toutes les céramiques. Certains me disent : « Dis quelque chose de plus consistant ! » Que voulez-vous ? Agir comme le jeune cheval ? Si je marche sur la pente, je serai sérieux, je m’élèverai avec labeur et si je suis sur du plat, je vais philosopher. En le sachant, calculez ces deux positions dans la vie : lorsqu’il faut avancer vers le haut et lorsqu’il faut descendre une pente.

Je vais revenir à ma première idée. J’ai dit que dans votre cerveau il y a beaucoup d’énergie accumulée. La femme se fâche et dit : « Jusqu’à quand serai-je l’esclave de mon mari, je veux la liberté, est-ce que je me suis mariée pour être sa cuisinière ? » Le mari aussi est mécontent et dit : « Tu ne te mets pas à ma place ».

Le domestique est mécontent de son maître et veut s’en affranchir. Ce sont les deux énergies positives dans le monde qui se repoussent, ce qui engendre des frictions et des malentendus. Des gens accourent pour les calmer en disant : « N’agissez pas ainsi, n’allez pas contre les commandements évangéliques ». Non, mon ami, tu n’as pas à conseiller, mais transforme l’une des énergies en énergie négative alors que l’autre reste positive. Vous demanderez ce qu’il en résultera. Il en résultera de la pluie. Lorsque la femme pleure, qu’elle remercie d’avoir des larmes car cet instant est le plus favorable pour transformer son énergie positive en énergie négative ; qu’elle dise à son mari : « Je vois que tu as raison ». Et dans la vie en général, les deux ont raison et les deux ont tort : si l’un a raison, l’autre a tort. Pour cela, cherchez des personnes avec lesquelles vous êtes opposées en énergie. C’est pareil dans le monde : la moitié du monde a raison et a une énergie positive, et l’autre moitié a tort et a une énergie négative. Les mauvaises personnes sont une bénédiction : elles ont un stock d’énergies, elles portent les conditions de la future culture. Les bonnes personnes viendront à l’avenir et commenceront à traiter ces énergies. Le bon poète, en venant dans le monde, crée une nouvelle poésie à partir de la mauvaise vie des gens ; l’érudit créera une nouvelle science, le musicien, de nouvelles mélodies et c’est ainsi que sont posés les fondements d’une nouvelle culture. Lorsque tu vois quelqu’un souffrir, si tu es écrivain tu pourras créer une poésie si belle au point d’éveiller l’esprit et le cœur des gens pour des choses nobles et sublimes.

Le Christ dit : « Je suis venu dans le monde pour vous apprendre à connaître le bien qui se trouve dans le mal et le mal qui se trouve dans le bien ». Le bien a son mauvais côté tout comme le mal a son bon côté. On pensait jusqu’à récemment que le soleil est très pur, mais on sait aujourd’hui qu’il a des tâches noires sur sa surface : le soleil est aussi tâché. Savez-vous quelle inquiétude agite parfois le soleil ? L’inquiétude du soleil se reflète toujours sur la terre ; lorsque le soleil est calme, la terre l’est aussi. Par conséquent une moitié de notre terre est tournée vers Dieu, elle est plus proche de Dieu, et le soleil l’éclaire, alors que l’autre moitié est obscure. Cette moitié, la face tournée vers Dieu, accumule Son énergie. Chacun de vous peut atteindre cet état : lorsque vous dites que vous ne pouvez rien faire, vous êtes dans l’énergie positive de la terre ; lorsque votre terre se tourne vers le soleil, vous êtes dans l’énergie négative de la terre et alors vient la culture. Vous demanderez : « Comment est-ce possible qu’une même énergie solaire soit tantôt bonne, tantôt mauvaise ? » Le matin l’énergie solaire représente l’amour maternel et l’après-midi, lorsque le zénith est dépassé, l’énergie se pervertit, devient mauvaise. Son influence le soir est encore plus néfaste, ce qui cause à ces heures des meurtres, des bagarres, etc.

Pourquoi ces choses arrivent-elles entre les gens ? Parce qu’on assemble toujours uniquement les énergies positives. Pour l’éviter, la femme doit écrire un commandement à son mari pour qu’il rentre deux heures avant le coucher du soleil ; s’il rentre après le coucher du soleil, il en pâtira. La même chose nous arrive aussi : lorsque nous avons une pensée noble, sublime, nous sommes dans l’énergie négative, dans le côté lumineux de la terre ; si nous pensons quelque chose de mal, nous sommes dans le côté positif de la terre, dans l’énergie positive. Le Seigneur est positif et lorsque nous nous tournons vers Dieu, notre énergie est passive, consciente. Si tu défies le plus fort, tu seras écrasé : « Le Seigneur s’oppose aux orgueilleux ! » Lorsque tu dis que tu vas t’opposer, le Seigneur ordonne de t’attacher et de t’emmener à l’hôpital. À l’hôpital, tu diras que tu as combattu pour la patrie. Non, tu n’as pas libéré ta patrie. Ta patrie se libère d’une autre façon : dégaine ton sabre, c’est-à-dire ta volonté et vois s’il est suffisamment aguerri pour libérer les humains. Lorsqu’on t’offre un ou deux sacs remplis d’or, tu te laisses tenter et tu commences à affirmer que cela ne fait pas de sens de se montrer belliqueux, que ce n’est pas humain, etc. Pourquoi ? Parce que tu as le sac d’or avec toi. Ce n’est pas un idéal. Les riches disent : « Se battre est insensé, il faut vivre en paix ». Pourquoi parlent-ils ainsi ? Parce qu’ils sont riches et n’ont besoin de rien. Beaucoup de misérables disent : « Nous voulons nous battre », car ils sont dans le besoin. Le Christ dit : « Je suis venu résoudre la question qui agite l’humanité : je suis un Maître et je vous montrerai comment connaître son maître et son seigneur en soi-même ».

Si tu écoutes ton Seigneur qui est profondément en toi, tu pourras faire quelque chose, mais si tu n’écoutes pas ton Maître, tu seras dans les contradictions. On doit connaître son Maître et son Seigneur. Il y a un Seigneur en chacun. Vous interprétez souvent mes paroles de travers, vous voulez vous mettre en avant et vous commettez ainsi de grandes fautes. Je vous enseigne un enseignement positif que vous pouvez appliquer et je peux faire un essai avec chacun du moment que vous êtes sincères. C’est le privilège de ma philosophie : elle est applicable dans la vie. Mon désir le plus ardent est qu’il y ait partout dans les foyers les mêmes relations qu’entre les professeurs et les maîtres : que les enfants soient de bons élèves mais aussi de bons serviteurs ; que les élèves écoutent leurs enseignants et les serviteurs, leurs maîtres. Si tu apprends cela à tes enfants, si tu fais passer cette idée parmi eux, alors la fille écoutera sa mère et le fils écoutera son père. La fille ne peut pas écouter son père et le fils ne peut pas écouter sa mère. Pour que le fils écoute sa mère, il doit dans la génération suivante se transformer en femme, il écoutera alors sa mère ; la même chose avec la fille. Dans la nature, l’énergie doit se transformer : par rapport à vos énergies, je peux être positif, mais par rapport à d’autres énergies, je peux être négatif, c’est une loi. L’énergie est une force grandiose qui nous pénètre et permet la vie.

Depuis deux mille ans, on prêche que le Christ est un grand Maître venu nous sauver du péché ; c’est pourquoi nous devons nous repentir et devenir des ouailles de l’Église. Mais même aujourd’hui vous avez déjà des ouailles : vos fils et vos filles qui à l’âge de vingt et un ans accusent leurs parents d’être bêtes. Quels disciples sont vos fils et vos filles ? Vous pensez que vous savez beaucoup. Le Seigneur vous envoie souvent des maux de tête en disant : « Donnez ce problème à résoudre à l’humanité : pourquoi éprouvent-ils des maux de tête ? » Vous répondez : « Parce que nous avons trop mangé ». Non, la raison de votre mal de tête est ailleurs : c’est parce que vous savez trop de choses. Une autre fois, vous avez des maux de ventre : le Seigneur t’envoie alors ce problème à résoudre. Celui qui ne sait pas à quoi est dû le mal de tête, le mal de ventre ou d’autres maladies, ne sait rien. Le mal de ventre indique que l’énergie de l’estomac doit se transformer de positive en négative ; le mal de tête indique que l’énergie de votre tête qui est positive doit se transformer en énergie négative par rapport à d’autres énergies. Votre esprit doit s’occuper de choses sublimes : si tu as mal à la tête, rends visite à une pauvre femme pour l’aider ; si la tête ou le ventre te font mal, mets-toi au travail. Le Seigneur parle ainsi. Vous dites : « Lorsque j’ai mal à la tête, je ne peux pas travailler » ; c’est précisément pour cela que tu as mal, parce que tu ne travailles pas. Si les médecins m’entendaient, ils diraient : « Quelle affirmation dangereuse : travailler alors qu’on a mal à la tête ! » Les médecins n’expliquent que les conséquences de la maladie, mais ils n’en connaissent pas les origines. Les médecins nouvellement formés disent que le mal de tête est dû à un excès d’urée, accumulée dans le cerveau ; le sang s’épaissit, l’organisme se met à travailler excessivement, etc., mais comment l’urée est apparue n’est pas expliqué par les médecins. Ils ne peuvent pas expliquer la multitude de raisons qui précèdent l’apparition de l’urée. Par conséquent, la raison d’une maladie doit être recherchée très en amont. Si nous vivons sur le mode divin, viendra un jour où notre corps se purifiera instantanément de toutes sortes de dépôts qui, aujourd’hui, déclenchent la maladie.

Certains physiciens admettent que si on soumet l’organisme humain à un courant électrique de dix, vingt ou cent mille voltes, il se renouvellerait en très peu de temps et reviendrait à un âge très jeune. Alors nous dirions : « Dieu merci, le Royaume de Dieu est venu sur terre ». Le Seigneur envoie la mort en disant : « Rappelez cet enfant vieilli et mettez-le sur le disque de la mort pour qu’il se renouvelle et vive une autre vie », alors la roue de la vie tourne avec cent mille voltes, et cinquante ou cent ans plus tard, le même individu revient avec une nouvelle énergie, un nouveau nom. C’est la loi de la réincarnation : le renouvellement des énergies ; l’âme peut revêtir plusieurs milliers de formes. Vous n’avez pas étudié ce qu’est l’âme humaine ; si je vous disais tout ce que je sais d’elle, ce serait la neuvième merveille du monde, tant il y a de choses à dire.

Le Christ dit : « Vous m’appelez Maître et Seigneur ; et vous dites bien car je le suis ». Lorsque vous lirez les versets suivants, vous verrez pourquoi il se nomme ainsi. Je veux que les deux mots Maître et Seigneur restent en vous. Le Maître est une énergie positive. Chaque trouble, chaque dysharmonie de pensées et de désirs est une énergie positive qui doit se transformer en énergie négative, car seules les énergies négatives dans le monde sont créatrices ; c’est vrai aussi du point de vue de l’électricité. Si vous étiez clairvoyant, vous verriez la lumière apparaître uniquement sur le pôle négatif. Lorsqu’on dit de quelqu’un qu’il est attirant, c’est qu’il a de l’énergie négative en lui : c’est le magnétisme. Un tel individu donne et aussi prend quelque chose des autres. Il ne faut pas être seulement poli avec les autres, mais chaque parole doit être remplie de sens : ne prononcez jamais de paroles vaines. Certains demandent : « Pourquoi ne nous montres-tu pas que tu nous aimes ? » Puisque je t’ai invité à ma table pour te restaurer, c’est que je t’aime. Si je te dis beaucoup de paroles, mais sans te nourrir, est-ce que je t’aime ? Si je t’invite à boire une bière, à manger des bonbons et des gâteaux, ce n’est pas de l’amour. Nous devons vivre avec du pain, des graines de blé et toutes sortes de fruits.

Et le Christ dit : « « Vous m’appelez Maître et Seigneur ; et vous dites bien car je le suis ». Lorsque ce Maître viendra chez vous, il y aura de l’harmonie, de la musique, de la poésie, tous seront à leurs places ; il n’y aura pas de disputes entre le mari et sa femme, entre maîtres et serviteurs, entre filles et fils, entre enseignants et élèves. Maintenant le Christ n’est pas dans le monde. Certains diront que le Christ est venu ; non, il ne vient pas car il sait ce qu’il a vécu : s’il venait aujourd’hui parmi les humains, ils le crucifieraient de nouveau. En étant sur la croix, il sait ce que sont ces clous avec lesquels il a été accroché. Le Christ demande à ses disciples : « Y a-t-il encore des clous ? – Il y en a. – Alors le moment n’est pas venu pour Moi d’apparaître. »

Les prêtres prêchent la fraternité et l’amour. Le Christ ne se laisse pas berner par ces mots et demande encore : « Y a-t-il des clous sur terre ? – Il y en a. – Ce n’est pas encore le moment pour moi. »

Certains disent : « Maître, manifeste-toi, nous te comprendrons et nous t’apprécierons ». Oui, vous avez préparé vos clous et vous voulez que le Maître vienne pour le clouer avec. Je le vois chaque jour : vous prenez tout ce que vous pouvez des gens. J’observe deux jeunes qui discutent dans le jardin alors que quelques agneaux se tiennent à côté et se disent : « Ces gens sont bien cultivés, mais rien ne les empêche de venir nous dépecer ». Ils connaissent très bien les pensées de leurs maîtres. Vous direz maintenant que je parle très bien ; oui, je parle bien et vous, vous écoutez bien. Mais j’aimerais que se forment en Bulgarie des professeurs qui enseignent la douceur et la patience. Je n’ai pas rencontré en Bulgarie de gens patients ; j’ai rencontré certains qui portent le fardeau de leurs afflictions, mais je n’ai pas rencontré de gens patients. Être patient, c’est être volontaire et intelligent, autrement dit, c’est connaître les causes et les conséquences des choses, alors que l’impatience engendre la suspicion sur tout et sur chacun. Je n’ai pas croisé de gens que je puisse convaincre que notre œuvre n’a rien qui justifie la suspicion. Les Bulgares n’ont pas de patience et c’est pourquoi le soupçon ne les quitte jamais.

La deuxième chose est de mettre de côté les préjugés. Nous combattons chaque jour des pensées impures qui nous assaillent comme des guêpes. Je vois partout une ambiance de suspicion, consciente ou inconsciente, mais ensuite chacun veut se faire passer pour quelqu’un de cultivé. Nous devons nous protéger de ces pensées qui sont un résidu du passé ; ce sont des dépôts dont vous devez tous vous nettoyer. La suspicion a infecté l’esprit, le cœur et l’âme et vous devez vous en débarrasser. À quoi bon se montrer soupçonneux ? Quelqu’un vient me voir et veut me leurrer ; je lui dis : « Mon ami, si tu n’essaies pas de me mentir, je ferais plus pour toi, tandis que maintenant je ferai moins ; de toute façon je suis obligé de faire quelque chose pour toi ». Je ne veux pas dire par là que je suis bon, mais que je suis tenu de faire quelque chose pour chacun ; pourquoi présenter son travail autrement qu’il n’est ? On dit parfois pour cette raison que je n’accepte pas d’invités. « Pourquoi tu n’acceptes aucun invité aujourd’hui ? » Car je n’ai rien préparé et je ne peux rien vous donner. C’est pour vous la même loi : tu n’es pas disposé aujourd’hui, n’accueille pas d’invités, mais dis : « J’ai un problème à résoudre qui m’a été confié par le Maître ».

Ainsi, insistez sur deux choses : la patience et le rejet de la suspicion. Je vois la suspicion dessinée sur les sourcils du Bulgare et elle est si manifeste chez certains qu’il faut une vie entière pour s’en débarrasser. Ce signe est à sa place, c’est le Seigneur qui l’y a mis. Et la suspicion est l’absence d’amour désintéressé : toutes les maladies en découlent. En côtoyant les autres, vous dites : « Celui-ci est mauvais, celui-là aussi » ; il n’y a pas de gens de bien pour vous. Pensez que les gens sont bons, mais qu’il y a en eux seulement de l’énergie positive que vous ne pouvez pas utiliser, et pour cela restez à l’écart pour que d’autres l’utilisent.

Deux hommes qui ont des énergies positives se repoussent. Il y a de nos jours des magnétiseurs qui peuvent transformer les énergies. Je vais quelque part où se bagarrent un homme et une femme ; je lève les bras puis je les baisse et l’homme devient positif et la femme négative ; je reste un peu à leurs côtés et ils commencent à s’excuser d’avoir commis une erreur. Ils n’ont pas compris la loi selon laquelle l’un devient positif et l’autre négatif. Et c’est vrai qu’une fois leurs énergies transformées de façon à avoir les deux sortes d’énergies, ils cessent de se quereller. Je dis : amis, l’un doit être en haut, et l’autre en bas. Lorsqu’il entreprend de soigner quelqu’un, le magnétiseur passe sa main de haut en bas sur le malade ; cela signifie que la femme est en bas et l’homme en haut, c’est-à-dire l’homme casse des pierres alors que la femme bâtit. C’est ce que le Christ a enseigné.

Le Christ dit : « Vous m’appelez Maître et Seigneur ». Le Maître est là-haut dans la montagne et le Seigneur est en bas et Il bâtit sur place ; donc si vous voulez bâtir, descendez. Si vous comprenez ainsi les choses, il n’y aura aucune contradiction. En m’écoutant, vous direz que je vous enseigne à vous détacher du monde ; je ne vous enseigne pas à renoncer au monde, mais je vous enjoins de transformer votre énergie positive en énergie négative et de commencer à bâtir. Lorsque tu es inquiet sur un sujet, lève tes bras puis baisse-les. Et dis alors à ton estomac : « Écoute, ami, que le cerveau soit en haut, et toi en bas, envoie lui de l’énergie pour qu’il travaille ». En général, là où on ressent un mal de tête, on ressent aussi un mal de ventre, et vice versa ; ceci montre que la loi se vérifie toujours ; il y a un lien étroit entre l’estomac et la tête. Vous pouvez le constater vous-mêmes. Vous ou ceux parmi vous qui ont une volonté affirmée, peuvent se soigner ainsi : se tourner vers le Seigneur et prier comme on prie un Maître, et le Seigneur vous apprendra à gouverner votre tête et votre estomac. Vous direz : « Je ne veux ni tête ni estomac, mais un corps d’ange et une guitare dans la main pour jouer et chanter au ciel ». C’est une mauvaise compréhension de l’enseignement du Christ ; vous devez le comprendre avec justesse, et poursuivre un résultat tangible. Je ne veux pas créer d’antagonisme entre ceux qui ne comprennent pas correctement l’enseignement du Christ et ceux qui le comprennent mieux. Et je ne dirai pas que les uns sont du bon côté et les autres du mauvais côté, mais je dis que ceux qui ne raisonnent pas justement ont de l’énergie positive.

Tant que la suspicion prend le dessus chez vous, personne ne peut redresser le monde. Avant de repartir, nous devons accomplir la volonté de Dieu. Les Bulgares ont un avenir en tant que peuple et pour cela ils doivent devenir patients et mettre de côté la suspicion. Les Bulgares ne sont pas si bons, mais il y a en eux des conditions d’une bonne vie, et là où il y a des conditions de bonne vie, il y a Dieu. Quelque chose sortira des Bulgares, non de la Bulgarie car elle est simplement le tube à essais dans lequel se déroulent les expérimentations, et elle accomplira ce rôle-là. Le contenu qui est dans le tube à essais, le peuple bulgare, est aussi une force créatrice. Lorsque les Bulgares vont vivre parmi des Américains et d’autres peuples, ils sont polis, courtois, mais dès qu’ils rentrent en Bulgarie, ils deviennent rustres, mécontents de tout. Ce mécontentement est dû au petit territoire dont ils disposent ; ils ont un esprit créateur et c’est pourquoi ils se sentent à l’étroit. Donnez du travail, de grands projets au Bulgare et il travaillera. Je me promène un jour à côté du séminaire et je croise un colonel à cheval. Je vois à un moment donné que son cheval est arrêté et qu’il ne veut pas avancer ; le colonel descend et le cheval repart ; il veut dire ainsi : « Sans colonel j’avance, mais avec lui je m’arrête ». Il y a ce trait de caractère chez tous les Bulgares.

Le Christ dit : « Je suis venu enseigner aux gens à donner de l’espace à chaque âme et à encourager le bien en chaque chose ». Si chacun donne de la liberté à ses proches comme lui-même en demande, il y aura de l’espace pour les actes et les pensées. Si vous appliquiez ces commandements qui se cachent dans mes paroles, vous comprendriez beaucoup de choses. Je prends tout de la nature et je le traduis. Toutes les lois que j’ai vérifiées dans la nature sont soixante-quinze pourcent exactes et il reste encore vingt-cinq pourcent que je dois vérifier. Insufflez cette foi en vous et sachez que chacun renferme en lui quelque chose de sublime. Quelqu’un veut devenir un ange, même en tant qu’ange il ne voit que le début des choses et pas leur fin : tu ne verras que ta tête et non pas la queue. Lorsque tu perds la queue, tu deviens un atome qui gravite autour d’un cercle pour retrouver l’équilibre. La rotation autour d’un cercle est le signe que l’individu a perdu son équilibre.

Puisque nous nous sommes libérés de la périphérie, nous devons étudier ces deux mondes : celui du Maître qui est là-haut, et celui de la mère qui est en bas. Ce qui est vrai pour le soleil et la terre, est vrai pour le cerveau et l’estomac, pour l’esprit et l’âme. Exercez votre patience, c’est-à-dire développez l’intelligence et la volonté, écartez le soupçon et remplacez le par l’amour créateur. Soyez si forts qu’aucune offense ne puisse vous toucher ni vous asservir. Il n’y a pas de plus grand art que celui-ci : se mettre au-dessus de toute offense et la remplacer par de bonnes pensées. Vous pouvez tous faire un grand travail, accomplir beaucoup de bienfaits. Ce que joue le maître à un instant, le disciple peut aussi l’apprendre. Celui qui veut être quelque chose de plus que les autres, doit s’unir au Seigneur vivant, à ce grand lien, à l’harmonie et apprendre la loi du silence. Comme disent les occultistes, soyez des auditeurs du Grand Maître qui parle. Il n’y a rien de plus beau que le silence. J’aimerais être à votre place : que vous parliez et que je vous écoute car je comprendrai tout ce que vous dites. Maintenant, lorsqu’ils écoutent quelque chose, les gens non seulement ne songent pas à remercier, mais ils se mettent au contraire à critiquer et à dénigrer.

Le Christ dit : « Je suis l’aubergiste et je suis venu vous restaurer ». L’enseignement du Christ nous montre que nous avons des conditions pour devenir des saints, des anges et des génies. Mais que sommes-nous à présent ? Nous sommes les enfants aimés de Dieu : Il nous aime non à cause de notre bonté, mais à cause de Sa miséricorde. Et c’est le titre le plus sublime que nous pouvons nous donner. Nous devons justifier cet amour, le mériter et ne jamais nous arracher les cheveux entre nous devant Son visage. Lorsque nous entendons le Maître, le Père, le Seigneur venir, nous devons cesser aussitôt de nous battre.

Je veux avec la causerie d’aujourd’hui que tous ceux qui ont de l’énergie positive la transforment en énergie négative ; que tous ceux qui sont en haut dans la montagne, descendent pour bâtir et que ceux qui sont maîtres deviennent des serviteurs : on n’a pas besoin de maîtres. Le Seigneur dit : « Je suis rassasié des maîtres, je veux des serviteurs, qu’ils viennent redresser le monde ! » Le Christ dit : « Maintenant le monde sera redressé par les élèves, les fils et les filles et non par les mères et les maîtres. Les élèves, les fils et les filles sont l’avenir de ce monde ». La mère s’occupe de ses toilettes, le père boit et les fils et les filles voient que les parents ne suivent pas le droit chemin et ils se mettent alors sérieusement au travail.

Maintenant, prenez le rôle de fils et de filles, d’élèves et de serviteurs et ne dites pas que vous êtes maîtres, prêtres, mères, pères, rois, princes et autres : que le Seigneur vous protège de ces péchés, que le Seigneur me protège aussi de ce péché, et qu’Il nous donne la possibilité d’être, dans le monde, élèves et serviteurs de ce Grand Maître, serviteurs de ce Grand Seigneur, le Seigneur vivant !

Sofia, 15 juin 1919

Traduit par Bojidar Borissov


[1] Le mot utilisé ici dans le texte original est Utchitel (Учител) qui signifie littéralement enseignant, professeur.

[2] « Vous m’appelez « le Maître et le Seigneur » et vous dites bien, car je le suis. » (Jn 13,13)

[3] Un million de milliards ou encore nommé un billiard dans la notation française

[4] Analogue quadridimensionnel du cube.

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