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1919_06_08 La femme courbée


Ani
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La femme courbée

« Et il lui imposa les mains. À l'instant,

elle se redressa et glorifia Dieu. »[1]

Luc 13 :13

Le premier principe dans la vie est de représenter la vérité dans sa forme réelle. Il y a des vérités réelles et des vérités fictives, ou encore positives et négatives. Si vous vous déplacez de bas en haut sur le tube du thermomètre à mercure, lorsque la température augmente vous aurez une vérité positive, mais si vous vous déplacez de haut en bas, vous aurez une vérité négative : dans le premier cas la chaleur augmente et dans le second cas, elle diminue. Vous direz : « Quelle importance si la chaleur augmente ou diminue ? » C’est d’une très grande importance. C’est uniquement grâce à la chaleur que tous les végétaux et tous les arbres fruitiers prospèrent et croissent dans la nature. Cette loi est vraie aussi pour l’intelligence et le cœur des humains. Je traduis le mot chaleur par l’expression sentiments nobles : les pensées, les sentiments, les actions les plus nobles sont engendrés par la chaleur.

Vous me demanderez : « Quel rapport y a-t-il avec le fait que le Christ a posé les mains sur cette femme ? » La femme représente le socle du monde ; le monde ne peut exister sans les femmes, si cela se pouvait, le Seigneur ne les aurait pas créées. Certains vont rétorquer que le Seigneur a d’abord créé Adam. Oui, mais quel Adam, celui qui est fait de terre ? Le Seigneur a créé les genres masculin et féminin en même temps. Ils sous-entendent un antagonisme dans le monde, mais cet antagonisme est aussi une grande science. Le Christ voulait mettre la femme à sa juste place, cette femme était bossue, que signifiait sa bosse ? Elle était bossue à cause de ses pensées, de ses sentiments et de ses actions. C’est sur cette femme que le Christ a posé ses mains ; les mains symbolisent le grandiose, le sublime dans le monde. Nos contemporains souffrent d’un manque de volonté et quelqu’un qui n’a pas de volonté n’est pas un être humain. Probablement, tous me diront qu’ils ne manquent pas de volonté. Je vous donnerai un petit exercice pour tester votre volonté : je vous donnerai une charge d’un kilogramme à soulever. Vous direz : « Comment ne pas être capable de soulever un kilogramme ? » Oui, selon les cas vous pouvez le soulever ou non. Comment soulever cette charge si elle est chauffée à 1000 degrés ? Non seulement vous, mais personne ne pourrait la soulever et même vous resteriez dix mètres en arrière. Ainsi, j’énonce la règle suivante : entre une charge d’un kilogramme que même les enfants peuvent soulever, et une autre que le monde entier ne pourrait soulever, il y a une grande différence. Si n’importe qui peut te soulever, ceci montre que tu n’as en toi ni volonté ni force.

Nous lisons que le Christ a posé ses mains sur cette femme courbée qui s’est redressée. Je demande : pouvez-vous poser vos mains sur votre intelligence courbée, sur votre cœur courbé et les redresser ? Vous me répondrez : « Notre cœur et notre intelligence sont redressés ! » Non, ils ne le sont pas : les intelligences et les cœurs de tous les religieux, ministres, enseignants sont courbés. Vous direz : « Pourquoi nous offenses-tu ? » Non, je ne vous offense pas, mais j’exprime une vérité positive pour éviter de s’illusionner en croyant être quelque chose, alors que ce n’est pas le cas. Dans le verset lu il y a également un aspect psychologique : le Christ a posé les mains sur cette femme non seulement pour qu’elle se lève, mais aussi pour qu’elle glorifie Dieu. Dites-moi combien de fois la mère doit poser ses mains sur son enfant lorsqu’elle le baigne pour qu’il se lève et marche ? Si les mères n’agissaient pas ainsi, est-ce que leurs enfants marcheraient ? Vos enfants sont des femmes courbées et il faut pour cela poser vos mains sur eux tous les jours pour les laver. Savez-vous ce que signifie se laver ? C’est une vérité si élémentaire, mais personne parmi les érudits contemporains ne peut l’expliquer.

Nos contemporains ressemblent à ce philosophe grec qui voulait étudier le monde et regardait uniquement en haut. En marchant sur la route, il est tombé dans un trou. Il est sorti du trou, très fâché et s’est mis à vociférer contre les gens qui ont posé un tel piège sur son chemin. Une fois calmé, il a continué, mais à son grand étonnement il est encore tombé dans un autre trou. Il s’est fâché encore plus fort contre les gens qui semaient des embûches sur son chemin pour l’empêcher de découvrir la vérité. Non, cher monsieur, lorsque tu recherches la vérité il faut regarder devant toi et non en haut. De nos jours, tous les parvenus regardent toujours vers le haut. Allez dans les champs pour voir vers où regardent les gerbes de blé mûres et les gerbes de blés vertes : ces dernières regardent toujours vers le haut. Si l’agriculteur voyait que toutes les gerbes regardent en haut, il serait désespéré ; s’il voyait des gerbes avec des têtes penchées, il dirait : « Dieu soit loué ! » J’aimerais que vous soyez tous penchés.

Le Christ a vu la femme courbée et il a posé ses mains sur elle : elle s’est alors levée et a glorifié Dieu. Certains demanderont : « Pourquoi glorifier Dieu ? » Je ne vous dis pas de glorifier ce Seigneur au nom duquel éclatent aujourd’hui toutes les disputes, et que les églises servent depuis deux mille ans ; je ne parle pas du Seigneur que servent les nations, le dieu de la guerre. Je ne nie pas que ce sont des dieux, mais ils le sont pour eux-mêmes, non pour l’humanité. Je vous parle d’un Seigneur que vous pouvez trouver partout, qui est en vous, en qui vous demeurez, vous mouvez et ressentez[2]. Ce Seigneur n’appartient pas aux nations, aux partis. Je l’appelle Dieu des souffrants, des bossus dans le monde.

Ceux parmi vous qui ont appris le théorème de Pythagore savent qu’il énonce : « Dans un triangle rectangle, le carré de la longueur de l'hypoténuse est égal à la somme des carrés des longueurs des deux autres côtés », c’est-à-dire l’espace contenu dans le carré de l’hypoténuse est égal à l’espace contenu dans les deux autres côtés. Ainsi la femme sur laquelle le Christ a posé ses mains représente l’hypoténuse sur laquelle est construit le carré, c’est-à-dire une zone neutre qui divise le carré en deux triangles. Exploitées de la sorte, la géométrie et les mathématiques offrent un certain rapport avec la vie.

Pour guérir quelqu’un, pour guérir aussi bien son intelligence, son cœur que sa volonté, il faut au minimum trois conditions. On ne peut pas guérir celui dont les poumons, le cerveau et l’estomac sont malades. Vous allez me rétorquer : « Mais alors, comment le Christ a-t-il pu guérir autant de malades, souffrants tous d’afflictions différentes ? » Le Christ n’a soigné que ceux qui avaient des obstacles dans leur vie, mais dont les poumons, l’estomac et le cerveau étaient à leur juste place. Je prends l’estomac comme symbole de la vie physique, les poumons comme symbole de la vie mentale et le cerveau comme symbole de la vie spirituelle des humains. Par conséquent, si vous n’êtes pas liés aux forces de ces trois mondes, votre bosse est incurable.

Pour que l’enfant sur lequel la mère pose ses mains puisse se lever, il doit lui-même avoir ce désir, il doit nourrir une certaine idée. Cette analogie se rapporte aussi aux peuples : chaque peuple est semblable à un enfant. On dit pour un peuple qu’il est jeune, pour un autre qu’il est ancien. Si un peuple est jeune, alors sa mère doit encore longtemps le baigner dans la bassine et poser ses mains sur lui jusqu’à ce qu’il marche. Et vous êtes familiers avec le fait qu’un enfant qui marche pour la première fois traverse un grand nombre de péripéties, il y a beaucoup de chutes, de recommencements, mais cela ne veut rien dire.

Vous me demanderez quel est le rapport entre ce verset et notre vie d’aujourd’hui. Le soleil projette tous les jours ses rayons sur nous : ce sont les mains divines. Mais qu’est-ce qui se cache en elles ? Le Christ projette tous les matins ses mains à travers ces rayons. Si votre cerveau, votre estomac et vos poumons sont sains alors votre bosse se redressera. Vous allez répliquer que ceci n’est pas conforme à ce que dit l’Église d’aujourd’hui. Quelle Église ? Celle que les humains ont créée ou celle qui a été créée par Dieu ? Si c’est l’Église de Dieu, c’est alors la nature, et je crois à ses symboles. Ceux qui passent les examens pour être prêtres et évêques doivent faire en sorte de redresser la bosse d’une femme courbée en posant leurs mains sur elle. Combien sont ces prêtres et évêques en Bulgarie qui en sont capables maintenant ? Voilà que deux mille ans se sont écoulés depuis le Christ et toutes sortes d’évêques et de prêtres très instruits sont venus, mais la bosse de l’humanité et celle du peuple bulgare en particulier est toujours là. Pourquoi ? Parce qu’ils ne croient pas en ce que le Christ a enseigné.

J’ai discuté avec beaucoup de gens du monde et j’ai remarqué qu’ils sont plus réceptifs aux grandes vérités que certains religieux. Ce n’est pas un reproche ou un blâme. Si le professeur vous donne un problème à résoudre et que vous n’en venez pas à bout, il dit alors que le problème n’est pas solutionné. « Mais comment ça, Monsieur le professeur, je me suis donné beaucoup de mal pour le résoudre. De plus mon père et mon grand-père sont des gens riches, respectables, comment est-il possible de ne pas le résoudre ? » Tout ceci est peut-être vrai, mais le problème reste non résolu. Devant cet échec, on commence à porter des fleurs, de l’argent et d’autres choses au professeur, mais le problème est toujours non résolu. Sachez que les écoles, les lycées, les facultés sont des lieux de savoir et non de corruption. Je vois que tous nos contemporains apportent des bougies dans les églises, ils les allument, mais le problème reste non résolu. Tu peux être un roi, mais ton âme, ton cœur et ta volonté peuvent être courbés. Je dis à une telle personne : « Tu ne feras rien dans le monde et tu seras toujours esclave des conditions dans lesquelles tu vis ».

Nos contemporains se justifient avec les conditions : elles sont pénibles, défavorables. Si je mets quelqu’un dans un bel édifice et lui crée les meilleures conditions de travail, mais s’il importe tous les déchets qu’il trouve dehors dans la pièce, que deviendront ces bonnes conditions qui lui ont été données ? Un tel individu se plaint de ses mauvaises conditions de vie, mais qui les a créées ? Lui-même. Que doit-il faire ? Les changer sans pour autant démolir la maison, simplement la nettoyer. Si on ne respecte pas les bonnes conditions qui nous sont données, on ressemble à ces oisillons qui, lorsqu’ils ont sali leur nid se sont mis à implorer leur mère de les déplacer dans un autre nid car celui-ci était trop sale. La mère leur a demandé : « Mais vous, vous viendrez aussi dans le nouveau nid ? – Bien sûr ! – Alors vous allez salir aussi le nouveau nid. »

Je vais vous donner un exemple similaire avec le loup : un loup est allé auprès du renard pour se plaindre des humains qui étaient trop méchants et ne cessaient de le persécuter : « J’irai voir d’autres humains, plus nobles, mieux disposés – a-t-il dit. » Le renard lui a demandé : « Prendras-tu tes crocs avec toi ? – Bien sûr, comment s’en passer ? – Alors ces humains te pourchasseront aussi. »

On doit comprendre la loi essentielle selon laquelle toute chose doit être à sa place. Si tu as des crocs, tu dois savoir comment les utiliser. Le Christ voulait ainsi démontrer que tous ceux qui croient en lui doivent avoir de la volonté pour redresser leur vie. Femme, de la racine sanscrite zéo, signifie vie[3]. La vie de cette femme s’est voûtée, mais pour se redresser la volonté divine doit la guider dans cette direction pour qu’elle se manifeste de façon raisonnable. Comment se manifesterait la vie divine ? C’est une grande erreur de vous considérer trop savants. Je ne nie pas que vous ayez des connaissances, mais je vous demanderais, puisque vous avez étudié l’algèbre, la géométrie, à quoi vous serviront ces formules ? Je feuillète les manuels d’algèbre et de géométrie et je vois de grandes vérités dissimulées dans ces formules, mais sur le fond, elles restent incomprises des enseignants comme des élèves : ces graines de vérité ne sont pas encore semées dans la science.

Il y a en nous une apathie envers la vérité profonde. Il y a simplement une croyance mécanique : nous attendons l’avènement de Dieu pour qu’Il redresse tout, qu’Il nous apprenne tout sans que nous travaillions ou recherchions par nous-mêmes. Nous ressemblons ainsi à ce fils de riche qui a hérité une grande fortune de son père. Il est allé à des concerts, à des bals, il a visité une multitude de villes, il a vu tous les endroits remarquables dans le monde, et en revenant il a déclaré : « Cette vie n’a aucun sens ». Un tel homme qui fait du tourisme d’un endroit à un autre ou amasse des connaissances à l’école, mais sans les appliquer, je le considère comme un mendiant qui va de maison en maison pour demander l’aumône et l’amasser quelque part. Parfois il est bien accueilli, mais parfois mal, jusqu’à ce que tout respect de soi s’efface en lui. C’est la corruption humaine. Celui qui attend tout des autres se corrompt. Il est dit dans les Écritures : « Crois, espère et aime »[4], ce qui signifie : aie de la volonté. Faire preuve de volonté consiste à s’opposer au monde entier s’il est contre tes convictions que tu as vérifiées et que tu veux faire passer. On peut te dire qu’il est bête d’insister, mais si tu as de la volonté, tu ne renonceras d’aucune manière, tu diras : « Je crois et c’est tout ».

Vous direz que croire est naïf. Peut-être, mais je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui ne croit en rien, simplement certains s’imaginent qu’ils ne croient pas, c’est-à-dire ils ont uniquement le reflet de la foi en eux, ils descendent et perdent ainsi leur chaleur. Certains disent qu’ils perdront leur vie, que leur femme est méchante, qu’ils n’arriveront à rien, etc. Ce n’est pas un savoir, mais des croyances. Si vous dites que vous avez des savoirs, je vous demanderais pourquoi je vous parle sur ce verset. Vous répondrez : « Nous supputons, nous croyons savoir pourquoi ». Vous ressemblerez à ces paysans à qui un curé, venu prêcher, a demandé : « Mes frères, savez-vous sur quoi je parlerai ? – Non. – Eh, si vous ne savez pas alors cela ne sert à rien que je vous en parle. – Non, non, nous savons bien, nous savons bien ! – Eh, puisque vous savez, cela ne sert à rien d’en parler non plus. »

Je ne pose pas la question ainsi, mais je classe les chrétiens en deux catégories : il y a ceux qui ont un centre commun et ceux qui n’en ont pas, c’est-à-dire ceux qui se déplacent en cercles parfaits, et ceux qui se déplacent en trajectoires elliptiques, hyperboliques.

Une comète apparaît dans l’espace, approche du soleil et puis disparaît. Pourquoi s’est-elle projetée dans le monde ? Si quelqu’un veut vous saluer de loin ou vous cibler avec un canon à grande portée ou une grenade, il a pour cela un but déterminé. Je considère que les comètes apparaissent pour saluer le soleil ; elles passent à proximité et parfois elles éclatent et puis s’éloignent dans l’espace. Chaque comète a une mission prédéfinie et son apparition peut être observée sur un plan physique, astronomique ou spirituel, ceci pour étudier son mouvement, la raison de son apparition, etc. Ainsi, beaucoup parmi vous sont des comètes qui après des milliers d’années se perdront dans l’espace. Vous apparaissez, mais vous n’avancez pas en cercle, vous avancez en ellipse ; vous vous déplacez hors de l’espace jusqu’à ce qu’une autre planète ne change pas votre centre pour vous imposer une rotation circulaire. Le Christ est venu changer cette ellipse en cercle et vous mettre au centre, modifier votre chemin. Ainsi, le Christ a changé l’orbite de cette femme, celle-ci s’est redressée et s’est retrouvée dans un monde de sagesse pour glorifier Dieu, c’est-à-dire pour s’instruire et comprendre sa vie. Sa situation est comparable à celle de quelqu’un qui est sorti de prison et qui a été mis dans les meilleurs endroits de la nature pour savourer ses sources d’eau pure, ses fruits succulents et ses beautés indicibles.

Pour redresser notre vie, nous avons besoin de la science divine positive. En m’écoutant, beaucoup parmi vous s’enthousiasment et disent : « Nous pouvons tout faire pour redresser notre vie », mais avant la fin de la semaine cet enthousiasme s’estompe et vous vous dites : « Non, nous ne pouvons pas y arriver ». Faut-il encore que vous ayez examiné cette question comme il faut. Il n’y a pas de question sur le plan social ou spirituel que je n’ai pas déjà éclaircie : je la comprends par la forme, le contenu et le sens comme par l’action de la volonté divine et l’action de l’esprit divin. Je comprends en volonté et en esprit ce corps divin qui ne fluctue pas, c’est-à-dire ces idées qui sont immuables et ont une existence éternelle, et les actions qui bâtissent le monde, ce corps divin dans lequel se manifeste la volonté. Par Esprit j’entends l’âme divine. De cette âme divine naît ce que nous appelons amour. L’esprit engendre l’amour car l’amour est le fruit de cet esprit. En bulgare le mot esprit vient du souffle du vent,[5] mais ce sens a été pratiquement perdu. L’esprit est ce principe intelligent supérieur qui vous permettra, si vous communiez avec lui, de comprendre le sens de la vie et de vivre selon toutes ses règles et tous ses commandements.

La science contemporaine explique les raisons de toutes les anomalies dans la vie quotidienne. La première raison est due à la nourriture contre nature que vous mettez dans votre estomac : Dieu a fait l’être humain pour qu’il mange des fruits alors que vous mangez de la viande. La nourriture carnée a introduit de tels poisons dans votre organisme qu’il est aujourd’hui un dépôt d’impuretés, la science elle-même le prouve. Si vous aviez un odorat très pur, vous ne vous rapprocheriez pas les uns des autres, telle est la puanteur qui se dégage de ceux qui mangent de la viande. Si quelqu’un me dit qu’il est malade, la première chose pour aller mieux est d’améliorer son alimentation. Vous direz : « Comment se nourrir ? » Avec des fruits. « Ils sont chers. » Il faut avant tout changer vos conditions de vie. Si vous admettez qu’il y a un seul Seigneur qui a tout créé dans le monde, êtes-vous prêts à tout sacrifier pour Lui ? Ce grand médecin qui est en vous et qui est assisté par tous les médecins modernes, dit : « Vivez naturellement ! » J’aborde cette question au sens très large : la nourriture de fruits comme la nourriture carnée contient des éléments différents, ce qui favorise deux états différents dans notre organisme. Selon la même loi, chaque pensée, chaque sentiment en nous peuvent produire deux états différents qui dans un futur lointain produiront deux résultats différents.

Notez que le Christ a posé ses deux mains sur cette femme, et donc ses dix doigts. Savez-vous ce que cela signifie de poser ses mains sur quelqu’un ? Il n’y a pas de bienfait plus grand que celui de poser ses mains sur la tête de quelqu’un. Il est dit dans les Écritures » : « Et le Christ a levé ses mains, a béni ses disciples et leur a soufflé dessus ». Aujourd’hui, vous aussi, vous souffrez de ne pas poser vos mains. C’est une prière. Mais vous répliquez : « Je ne prie pas ». Prier, c’est étendre ses mains, et tout mouvement juste est un mouvement de l’esprit. La prière est un mouvement dans toutes les directions. Comme les jambes se déplacent correctement, le cœur, la volonté, tout le reste doit suivre son chemin. Comment te sentiras-tu alors ? Dans un tel moment, tu te sentiras maître de ton monde, en pleine possession de tes moyens et sans besoin des autres. Tu peux être jeté en prison et te sentir heureux ou tu peux être dans un palais royal et rester malheureux comme la femme courbée. Un Bulgare très érudit me disait qu’il voulait de l’argent, ce qui signifie qu’il veut être comme la femme courbée. Je ne renie pas l’argent car Dieu le tolère, mais nous ne devons pas en réclamer à Dieu car nous avons déjà tout. Je regrette ainsi que tous les Bulgares veuillent être des femmes courbées puisqu’ils réclament des maisons et de l’argent. Tout ce que nous avons doit être utilisé raisonnablement.

Je ne vous dis pas de quitter cette vie ni de quitter vos maris car vous n’êtes pas des héros. Qu’est-ce que j’entends par quitter vos maris ? J’assimile la femme à un directeur de prison qui épie constamment son mari dans ses déplacements, dans ce qu’il fait, dans sa façon de respecter ses consignes, et qui le moleste au moindre écart. Lorsque je dis : « Femme, quitte ton mari ! », cela signifie : « Laisse-le en liberté ; laisse-le panser librement ses blessures ! » Aujourd’hui, tous s’agrippent les uns aux autres comme des tiques, et il faut user de la force pour les séparer. La religion d’aujourd’hui s’apparente à du parasitisme. Si je m’unis avec quelqu’un pour l’exploiter, pour me nourrir de lui, c’est du parasitisme. L’évêque n’a pas embrassé cette vocation pour se nourrir uniquement de son métier et s’occuper de champs et de bâtisses. Lorsque je parle des prêtres, ce n’est pas pour que vous les méprisiez, mais pour débarrasser l’Église de tout ce qui est impur ;   c’est l’idée que l’on a qui est importante. J’appelle ces prêtres et ces évêques des femmes courbées. Lorsque le Christ viendra, il devra poser ses mains sur tous les curés pour redresser leurs bosses.

Les prêtres prônent le Verbe de Dieu, mais en sortant de l’Église ils disent: « Nous prônons et parlons ainsi car c’est notre métier, mais nous avons d’autres idées en réalité, c’est comme ça que nous agissons maintenant et nous ferons mieux de l’autre côté ». Si j’avais parlé ainsi cinq cents ans en arrière, j’aurais été brûlé. Non, je ne suis pas de ceux qui peuvent être brûlés. Et vous qui ne voulez pas mourir, venez ici où j’habite, devenez des citoyens de cet endroit, il est si vaste, il y a ici tant de lumière, nous vous donnerons les plus belles maisons et la meilleure nourriture. Ne pensez pas qu’en venant dans le monde dont je vous parle, vous serez sans enfants. Ils sont curieux ceux qui pensent qu’en devenant des saints, ils n’enfanteront plus. Vous continuerez d’enfanter, uniquement des filles et des fils justes et non des pécheurs comme jusqu’à maintenant. Être saint et pur signifie ne pas être courbé. Selon cette loi, quiconque entre dans ce royaume et se marie, aura deux enfants, un garçon et une fille. Et ces enfants aussi auront seulement deux enfants et non comme Jacob, une douzaine.

Le Christ a posé ses mains sur la tête de cette femme courbée et a dit : « Que la bénédiction de ton fils et de ta fille repose sur toi, ils t’ont sauvée ». Si je vous racontais le passé de cette femme courbée, vous verriez que c’est une histoire peu banale. Tous les prophètes ont parlé de cette femme courbée : ouvrez l’Ancien Testament et vous verrez partout des écrits sur elle, elle est décrite sous toutes les formes. Dans le livre de l’Apocalypse il est aussi question d’elle : dans sa première phase, elle est décrite comme une femme assise sur sept collines, dans sa deuxième phase c’est une femme enceinte qui enfante ; son enfant est pris et amené au Ciel, et elle va dans le désert. Donc en se débarrassant de sa bosse, la femme courbée enfantera un enfant mâle, alors l’intelligence s’éveillera pour penser et le cœur pour ressentir, et on dira : « Désormais je vivrai pour mon fils, l’intelligence, et je sacrifierai tout pour lui ».

Je prends l’intelligence non pas comme un organe, mais comme une essence divine ; je n’envisage pas l’intelligence humaine corrompue qui est la risée de tous de nos jours. Lorsque vous dites que vous savez beaucoup, dites-moi ce qui vous arrivera dans un an : serez-vous dans le monde physique, ou quelque part au repos ; y aura-t-il de la paix dans un an et que se passera-t-il en Bulgarie, paiera-t-elle des réparations ou non ? Toutes ces choses ont un rapport entre elles. Si nous payons des réparations aujourd’hui, c’est une dette qui remonte à des milliers d’années. C’est risible que les gens craignent le paiement des réparations. Savez-vous quelles réparations ont payé les gens jusqu’à présent sans jamais y songer ? Combien de vies ont été gaspillées, et à qui ont-elles payé ces réparations ? À cause d’elles, rien de bien n’est sorti de votre vie. Il y a véritablement un potentiel en vous, mais votre chemin n’est pas droit.

Et lorsque le Christ viendra poser ses mains sur vous, vous commencerez à glorifier Dieu et vous vous rendrez compte que vous vous déplacez autour d’un centre. Tous les évènements qui se déroulent autour de vous prendront alors une autre signification. Pour élever le peuple bulgare, le Seigneur a envoyé ses enfants en pension sur cette petite terre. Tous les peuples sont des pensions où logent les bons enfants de Dieu. La renommée de chaque pension est fonction de la nourriture, de l’ambiance, de la propreté et de l’ordre qui y règnent. Au sein de chaque peuple naîtront des gens talentueux, des écrivains, des poètes, des génies, ensuite des saints et enfin des Fils de Dieu qui viendront pour que ce peuple soit béni. La plus grande récompense d’une pension sera d’avoir un fils de roi en qualité de pensionnaire. Vous direz : « Le Christ a accompli tant de miracles parmi les juifs, mais ils ne se sont pas assagis : comment les saints et les grands hommes y parviendront-ils ? » Les Bulgares non plus ne sont pas plus intelligents que les Juifs. Si le Christ venait aujourd’hui parmi les Français, les Anglais, les Allemands ou les Bulgares, ils se comporteraient envers Lui de la même façon que les Juifs l’ont fait. Les guerres d’aujourd’hui montrent le visage des peuples chrétiens. Le Christ doit poser ses mains sur ces peuples courbés pour les redresser. Aujourd’hui, je ne tiens personne pour cultivé, tous sont courbés.

Nous avons besoin d’une culture supérieure. Les conditions de la culture actuelle doivent évoluer pour préparer l’avènement de la culture divine à laquelle nous sommes tous appelés. Notre futur dépendra de nos pensées et non pas de ce que nous représentons extérieurement. Est-ce que ta pensée est capable de ne pas déformer ce qu’elle reçoit du monde invisible ? Quels rayons lumineux viennent directement du soleil et lesquels sont déformés ? Seules la lumière et la chaleur qui viennent directement de lui peuvent nous garder en bonne santé. Lorsque le Christ a posé ses mains sur la femme courbée, elle s’est levée et a commencé à glorifier Dieu. Toute la force est dans les dix doigts des mains. Le nombre 10 signifie vivre avec Dieu et accomplir Sa volonté. L’unité représente Dieu dans le monde, et le zéro, les conditions nécessaires pour le développement de l’individu. Il faut avoir ces conditions dans la descente et la montée vers Dieu et porter ses bénédictions à l’humanité souffrante, à tous ceux qui se sont écarté du droit chemin.

Il faut connaître la signification de tous les doigts de la main pour savoir ce que le Christ a voulu signifier en posant ses mains sur la femme courbée. Il lui a dit ainsi : « Femme, tu as besoin de volonté ». Le pouce signifie : tiens le monde divin, ne méprise pas la volonté et l’intelligence divines ; l’index signifie : sois pure et défends le droit que Dieu t’a octroyé ; le majeur signifie : juge chaque chose selon l’étalon divin pour te montrer toujours juste et miséricordieuse envers chacun dans toutes tes actions ; fais aux autres ce que tu attends aussi d’eux ; l’annulaire signifie : aime la science divine, la vérité, ce qui est beau et sublime dans la nature, ne trompe pas les autres dans le commerce. Le plus petit doigt ou l’auriculaire se rapporte au commerce et veut dire : « Prépare bien ta laine pour bien tisser ». Voici la signification des doigts d’une des mains, la signification des doigts de l’autre main je la laisserai pour une autre fois.

Lorsque le Christ a posé ses mains sur la femme courbée, elle s’est redressée aussitôt et lui a dit : « Je comprends le sens de tout ce que tu m’as dit et qui est profondément caché dans mon âme ». Pouvez-vous, vous aussi, en regardant vos doigts, dire que vous accomplirez ce qui se cache profondément en eux en sens et en contenu ? Le prêtre bénit de ses deux doigts et dit : « Au nom du monde divin, au nom de notre religion et de la justice, sur les fondements de la science et du monde matériel, je vous bénis, et maintenant donne l’argent ». Vous agissez de même, au moindre bien accompli vous dites tout de suite : « Donne maintenant l’argent ! » Le Christ n’a pas dit à la femme courbée de le suivre, mais il lui a dit : « Femme, va et élève tes enfants selon les règles de la science divine ». Tous ceux qui glorifient aujourd’hui Dieu proviennent de cette femme courbée, ils sont ses fils et ses filles. Des milliers de femmes ont posé leurs mains sur leurs fils, mais cela n’a donné que des vagabonds et des vauriens car les mères ne savaient pas à quel moment accomplir ce geste. Si un agriculteur étend ses mains et sème le grain dans le champ au mauvais moment, les semailles ne donneront aucun résultat. Ceci montre qu’il y a pour toute chose un moment précis où il faut étendre ses mains.

Les femmes baignent leurs enfants habituellement le matin et le soir et leur prodiguent ainsi des massages, des frictions et posent leurs mains sur eux, mais sans savoir comment le faire. Le plus grand art divin pour la mère est de savoir comment baigner et frictionner son enfant, car si elle le sait, elle en fera un grand génie ou un grand saint. Il faut des écoles pour apprendre aux jeunes filles à baigner et frictionner leurs enfants. Les mères modernes cherchent à s’en débarrasser au plus vite pour être libres. À l’avenir, je vous donnerai une méthode pour donner le bain à vos enfants. Je relie ce verset à beaucoup d’autres versets, je l’interprète et je le signe en bas car en le signant, ses mots ont de la force.

Vous me demanderez ce que signifie la signature. Lorsque tu sèmes dans les champs, que tu moissonnes le blé et que tu le rentres dans la grange, c’est une signature. Lorsqu’on écrit quelque chose et on le signe, cela veut dire qu’on est tenu de le respecter. Alors qu’aujourd’hui nous signons facilement, mais nous accomplissons peu. Le Christ a posé ses mains une seule fois sur la femme courbée et elle s’est redressée. Le Christ vient aujourd’hui et posera ses mains sur toute la race blanche, nous aurons alors une femme, une nouvelle vie en Europe, un authentique renouveau. Cette cassure dans le monde d’aujourd’hui, ces péripéties, je les assimile aux processus qui se déroulent dans le corps. Je peux vous dire exactement quel processus intérieur produit chaque parti politique sur l’organisme des différents individus.

         Par conséquent, dans l’organisme de chaque peuple où demeure l’esprit divin il y a certaines pensées accumulées depuis des siècles que nous devons affronter. Lorsqu’un peuple acquiert de bonnes qualités, c’est une bénédiction pour lui, mais s’il en acquiert de mauvaises, c’est une terreur et une épouvante pour les gens de bien. Les bonnes qualités sont une rivière qui apporte uniquement des bienfaits alors que les mauvaises sont une rivière qui emporte et détruit. Je vous parle non pas comme à des Bulgares, mais comme à des êtres humains, des êtres doués de pensée, ayant une part de l’esprit, de l’âme et de la volonté divins, afin que ces trois éléments s’unissent en vous pour vous faire devenir des citoyens libres du monde. Vous direz : « Si j’avais du pouvoir, je ferais ceci ou cela ». Non, ne demandez pas de pouvoir, car vous en avez suffisamment pour faire tout ce que vous désirez. La mère qui a bien su donner le bain à son enfant a déjà instauré son pouvoir. Si toutes les mères avaient posé leurs mains avec intelligence sur leurs enfants comme le Christ l’a fait, cette guerre n’aurait pas eu lieu[6].

         Vous demanderez : « D’accord, mais qu’adviendra-t-il dans le futur ? » Le Christ, ce principe intelligent, étend ses mains depuis le soleil, et si vous assimilez ses pensées, ses désirs et sa volonté, si cela produit un changement en vous pour prendre conscience que vous êtes tous des frères et que le bonheur de l’un est le bonheur de l’autre, votre vie se transformera aussitôt en une ligne droite se déplaçant autour d’un centre. Aujourd’hui, tous les individus : riches, érudits, etc. ont des centres différents et veulent former une seule société à partir d’une si grande multitude de centres ; ce n’est pas une érudition mais de la dysharmonie.

         Je suis également venu à cette conclusion. Dans mes voyages à travers la Bulgarie d’il y a dix-quinze ans, je me suis occupé à mesurer les têtes des Bulgares, avec des compas, j’ai fait des calculs et j’ai abouti à une série de conclusions[7]. Me voyant faire ces calculs, beaucoup me demandaient : « Que fais-tu ? – J’apprends à compter. »

Je connais déjà les questions qui agitent les Bulgares. Lorsque je voyage quelque part, ils me demandent : « D’où viens-tu et où vas-tu, dans quel but voyages-tu ? » etc. J’ai dit une fois : « Je viens du Soleil pour faire des observations en Bulgarie. – Peux-tu nous confier certaines de tes conclusions ? – Ceci, je ne peux pas le confier. – Que fais-tu d’autre ? – Je donne des conférences. – Es-tu payé pour cela ? – Non, c’est à titre gracieux. – Comment cela ? Tu n’es pas marié ? Tu as combien d’enfants ? Ton père et tes frères sont-ils en vie, es-tu Bulgare ? – Pour le moment, je suis Bulgare. » Ensuite, je les entends dire : « Il est payé par quelqu’un, c’est pour cela qu’il est érudit. Moi aussi, je serais érudit si on me payait pour cela. »

Vous devez aussi mesurer vos têtes tous les jours avec un compas. J’ai mesuré et observé beaucoup d’yeux, d’oreilles, de sourcils, de nez et j’ai compris ce que signifient le long nez, le nez large, les sourcils épais, le front haut, médian ou bas, etc. Je suis arrivé au théorème de Pythagore par ces conclusions et je vois des gens chez qui l’hypoténuse est tournée en haut. Mais ces gens ne s’engagent pas beaucoup, on ne peut rien attendre d’eux. Vous direz : « Comment traiter ces gens ? ». Il faut retourner l’hypoténuse vers le bas et non vers le haut, c’est-à-dire le sommet du triangle doit être en haut. Ce qui signifie que le cerveau humain doit être bâti sur un carré et non sur une hypoténuse. Sinon, vous aurez quelqu’un avec la partie avant de la tête où sont logées les capacités mentales faiblement développée, avec une prédominance de l’égoïsme, du côté animal. Un tel individu sera capable de commettre tous les crimes sans savoir ce à quoi il s’expose à l’avenir.

Parfois, des jeunes gens viennent me voir, une fille et un garçon qui veulent se marier, et ils me demandent s’ils sont faits l’un pour l’autre. Je dis : « L’hypoténuse de ta bien-aimée est tournée vers le haut, vous n’êtes pas fait l’un pour l’autre et si vous vous engagez, on vous battra car vous aurez pris chacun une moitié appartenant à un autre ». Lorsque le Christ a posé ses mains sur la femme, son hypoténuse était tournée vers le bas. Les mains étendues doivent être en position horizontale. Toutes les distances du sommet du front vers l’oreille doivent être identiques. Mettez un individu chez qui ces distances ne sont pas identiques dans n’importe quelle société, il ne pourra pas tirer profit des bienfaits de la vie, mais si ces rapports changent, toutes les manifestations de l’homme changent aussi. Vous pouvez le vérifier avec chaque animal : mettez un animal féroce dans les meilleures conditions, il ne changera pas.

Beaucoup d’individus ont une forme humaine, mais leur tête est bâtie sur les règles des nombres irrationnels et non pas les règles des nombres rationnels dans les mathématiques. Avez-vous appris les équations de nombres rationnels ? Il y a des racines rationnelles dans le monde, ce sont des fondations divines, ancrées profondément dans nos habitudes. Lorsque vous comprendrez ces rapports mathématiques, lorsque vous verrez une figure géométrique droite, vous reconnaîtrez aussitôt les conditions divines qui y sont inscrites. Lorsque vous voyez une fleur avec cinq, six, sept pétales ou plus, savez-vous quels sont ces nombres : rationnels ou irrationnels ? Savez-vous quelles équations sont cachées dans ces nombres des fleurs ? Pour ces mathématiques, je cherche dans la langue bulgare comment exprimer le rapport entre ces pétales et ces fleurs. Ces lignes et ces formes doivent prendre vie en vous. Les mathématiques doivent ainsi prendre vie et l’enseignant doit savoir sur quels nombres est bâtie chaque tête. Vous devez comprendre ces choses en profondeur pour savoir deviner tout de suite comment est quelqu’un en fonction de ses sourcils, ses yeux, ses oreilles, son nez, ses cheveux, en fonction de la finesse ou de l’épaisseur de ses cheveux. Il n’y a rien d’arbitraire dans le monde. Si les cheveux d’une femmes sont épais, elle tisse grossièrement alors qu’une femme aux cheveux fins peut tisser de grandes quantités.

Vous me demanderez : « Est-ce que tout ceci est caché dans le symbole de cette femme courbée ? » Oui, tout est caché en elle. Si vous étudiez tout cela, vous comprendrez l’individu et toute la vie spirituelle, politique, sociale ; nous nous connaîtrons par les signes extérieurs tout comme le médecin détermine la maladie de son patient à partir de signes extérieurs. Le médecin vient, ausculte votre langue et sait qu’il y a un poison dans votre organisme ; il examine vos yeux et voit que les iris sont jaunes, ceci montre que le foie dysfonctionne. Les médecins recommandent au malade de la nourriture saine et relevée, mais la situation du malade empire. Je recommande aux malades au moins deux ou trois jours de jeûne et ensuite un petit potage à base de prunes, puis quelques heures plus tard, de nouveau avec en plus un peu de pain. Lorsque le malade se sentira mieux je lui donnerai une belle pomme : qu’il la mâche bien avec la peau pour prendre tout son jus et ensuite seulement il peut revenir à la nourriture qu’il mange habituellement. Lorsqu’un pauvre tombe malade et ne peut recourir au médecin, alors soit il guérit de lui-même, soit il part de l’autre côté ; ceci montre qu’il est condamné à partir et il faut donc qu’il s’y prépare. J’ai écrit un jour à un ami qui se préparait à partir la chose suivante : « Ta maison est en ruines, elle croule sous les nombres irrationnels et tu dois partir pour te fournir en bons matériaux pour construire ta nouvelle maison ».

La femme courbée sur laquelle le Christ a posé ses mains, a tout de suite enlevé son ancien corps comme le serpent se dépouille de sa peau et comme la chenille se transforme en papillon. Vous devez passer par la même loi. Si un bouleversement radical ne s’opère pas en vous, vous ne pouvez pas tirer profit de la nourriture que vous donne la nature. Dans les plus grands malheurs il y a la nourriture la plus abondante. Savez-vous la quantité de nourriture qui est stockée à Vitocha[8] ? Si elle pouvait être utilisée aujourd’hui, elle nourrirait tout le pays, mais comme vous êtes pécheurs, vous allez en abuser. Ceci peut se produire seulement dans le futur lorsque les humains sauront ne pas en abuser.

Le programme de la future culture est prévu, le travail des hommes, des femmes et des enfants est réparti. Les gens se reconnaîtront de loin, marcheront sans couvre-chef et ne travailleront que deux heures par jour. Les socialistes mettent seulement huit heures de travail journalier dans leur programme et moi je n’y mets que deux heures de travail physique. Vous allez répliquer : « Mais s’ils prennent un coup de soleil ? De plus, l’apôtre Paul ne disait-il pas que les femmes ne doivent pas marcher tête nue ». Qu’est-ce que c’est être tête nue ? C’est accepter la bénédiction ; et quant aux femmes, l’apôtre Paul leur a dit d’avoir un couvre-chef uniquement devant leurs maris, mais de jeter leur voile dehors pour entendre tête nue ce que le Christ dira. Alors qu’aujourd’hui les gens ont mis de grands chapeaux et il y a au-dessous un tel brouhaha qu’ils ne peuvent rien entendre des paroles du Christ. Les gens d’aujourd’hui ont mis de grands chapeaux pour devenir ministres, millionnaires et d’autres choses de ce genre, comment comprendraient-ils la volonté divine ? Nous sommes si riches que nous ne devons rien réclamer de plus, mais simplement donner plus de liberté à nos frères pour qu’ils acquièrent aussi leurs richesses sans entraves.

Je recommande, en particulier aux Bulgares, de ne pas démolir. Je les observe depuis plus de vingt ans et je les vois défaire ce qu’un autre a bâti pour se dire ensuite : « C’est curieux que nous ne réussissions pas.» Ne détruisez pas, mais bâtissez sur ce que les autres ont bâti ! C’est la même chose avec moi. Cela fait tant d’années que je travaille sur le même sujet, mais le clergé tente de détruire ce que j’enseigne. Si ce que je dis m’est personnel, c’est moi-même qui le détruirai ; mais comme c’est quelque chose de divin et que personne d’autre après moi ne parlera de la sorte, alors les Bulgares doivent bâtir leur vie sur cet Enseignement. Je ne veux pas détruire les églises, changer le régime sociétal, mais je vous enjoins de rejeter de l’Église et des différents courants politiques uniquement ce qui est inutilisable. Ensuite tous, prédicateurs, enseignants, politiques, donnez-vous la main et continuez l’œuvre de la nature vivante. S’il est question de destruction, j’y excelle aussi, ne pensez pas que l’homme de bien ne peut pas détruire. Ève a dit un seul mot au serpent et pour ce mot toute l’humanité souffre depuis huit mille ans. Ève a dit au serpent : « C’est vrai, après avoir mangé le fruit que tu me proposes, si je deviens égale à Dieu, je promets que tous mes fils et mes filles te serviront ». Voilà pourquoi la femme que le Christ a sauvée était courbée. Le Christ a posé ses mains sur elle et lui a dit : « Femme, sois attentive à ne plus donner de telles promesses désormais. Maintenant va et enfante ! »

Il n’y a pas de vie en dehors de Dieu, il n’y a pas de science en dehors de la science divine. Grâce à cette femme courbée qui s’est mise à glorifier Dieu, nous avons aujourd’hui une nouvelle culture. Dois-je étendre mes mains sur vous ou les garder croisées ? Je ne vais pas étendre mes mains sur celui dont le cerveau, le cœur et l’estomac souffrent. Je parle maintenant au nom de Dieu. Lorsque j’ouvrirai le robinet divin, toutes les bénédictions viendront sur vous, mais si je ne l’ouvrais pas, vous creuseriez des puits. Lorsque j’ouvrirai ce robinet, vous aurez de l’eau en telle abondance que vous n’aurez rien à payer pour elle. C’est pourquoi le Christ dit : « Si tu savais qui est celui qui te parle, tu demanderais et il te donnerait de l’eau vivante »[9]. Et cette femme courbée l’a compris.

J’aimerais que les Bulgares ne soient pas courbés. J’attendrai encore quelques années pour voir si le clergé et le corps enseignant arriveront à cet état de conscience. Nous mettrons, le cas échéant, leurs nombres irrationnels dans un sac et nous leur demanderons de les calculer. C’est la décision divine : le savoir n’est donné qu’à ceux qui n’en abusent pas. Nous voyons aujourd’hui comment la Russie abuse des idées les plus saintes, les plus religieuses de l’humanité[10]. Ces choses ne seront pas tolérées à l’avenir.

Lorsqu’il a étendu ses mains, le Christ a dit à la femme courbée : « Femme, comprends et garde la loi divine : lorsque tu te tournes vers Dieu tes mains doivent être toujours pures. » Lorsque tu te tourneras vers Dieu, Il regardera le profil de tes doigts : sont-ils des nombres rationnels ou irrationnels, et Il dira si tu peux être admise ou non. C’est une grande science qui, lorsqu’elle sera assimilée par tous, fera que les partis comme les individus se transformeront et glorifieront Dieu. Alors, tous les partis seront fondés sur les nombres rationnels en mathématiques alors qu’aujourd’hui ils sont fondés sur les nombres irrationnels. Le nombre 10 est rationnel et le nombre 5 est irrationnel. L’homme est le nombre 5 et c’est pourquoi il ne rencontre pas le succès ; il doit s’unir à la femme pour que les deux deviennent le nombre 10 qui est rationnel. Alors la loi est : deux nombres irrationnels, additionnés, forment un nombre rationnel. Les accords entre ces nombres vivants donneront la vie future. Ces choses que je décris vous restent obscures, mais ce n’est pas grave. Remerciez Dieu pour ce que vous ne comprenez pas, comme vous Le remerciez pour ce que vous comprenez. De ce que vous comprenez, vous déduirez ce que vous ne comprenez pas.

Ainsi, en revenant chez vous, examinez le haut et le bas de vos mains, faites cet exercice et une idée lumineuse vous viendra. Lorsque vous vous levez le matin, posez votre main face au soleil cinq minutes, comme si vous vous réchauffiez à un poêle. Si vous êtes bien disposés, vous comprendrez en cinq minutes plus de choses qu’en toute une vie de bêtises. Si vous compreniez bien ces choses, vous verriez que l’énergie et la volonté sont cachées dans les mains et que c’est par elles que nous devenons malades ou bien portants. Si on commence à cacher son pouce entre les autres doigts, on ne sera pas chanceux. Lorsqu’on ferme les poings, cela signifie : « Tu vas être rossé ». Certains maintiennent leur quatre doigts ensemble et le plus petit doigt écarté, cela signifie : « Mes intérêts diffèrent de ceux des autres ». Les gens doivent apprendre comment tenir leurs mains. Beaucoup d’orateurs ne savent pas tenir leurs mains, ils se troublent, c’est le signe que le cœur, l’intelligence et la volonté ne sont pas en accord. Baisse tranquillement tes mains et dis : « Le Seigneur m’aidera », puis lève tes mains et une idée naîtra dans ton esprit.

Quelqu’un se dit honnête, mais il ferme les yeux et regarde vers le bas. Non, ouvre les yeux et dis que tu es honnête. Nous avons l’habitude de dire des choses contraires à une vie vertueuse. L’enfant dit qu’il sera sage mais il regarde en bas. Un enfant qui se gratte l’oreille ou le nez n’est pas bon. Si quelqu’un veut être aidé, mais qu’il se gratte derrière l’oreille, c’est le signe qu’il n’a pas les idées claires. Lorsqu’il a posé ses dix doigts, le Christ a exprimé ainsi la science dont tous les résultats reposent sur des calculs mathématiques. La prière est une science et vous devez longtemps apprendre à tenir correctement vos mains, à mouvoir votre langue. Chez quelqu’un le regard est terrifiant, pourquoi ? Parce que chez lui le monde est désorganisé. Un autre regard est féroce ou oblique, pourquoi ? Parce que l’angle du théorème de Pythagore n’est pas droit. Tes yeux doivent être doux, toujours ouverts, en état de repos, être toujours prêts à accueillir la vérité divine.

C’est ce que le Christ a dit à la femme courbée. Je vous le dis aussi pour que vos bosses se redressent. Tout en vous, vos yeux, vos oreilles, vos nez, vos fronts, vos doigts doivent être des nombres rationnels pour que vos bosses se redressent. Alors vous comprendrez s’il y a dans le monde vérité, sagesse et amour. Je dis : il y a des vertus, il y a une justice absolue, une sagesse, un amour, une vérité, vous demeurez dans un monde divin que vous devez percevoir. Quand viendront les nouveaux enfants de la nouvelle génération ? Beaucoup de créatures ont préparé ce monde pour vous, ils ont mis la table et vous attendent, mais vous pouvez trouver une raison de renoncer et de répondre : « Je me suis acheté un champ, je vais en faire le tour ; je me suis acheté cinq paires de bœufs, je vais les atteler ; je me suis marié, je veux festoyer avec ma femme et je ne peux pas venir »[11]. C’est ainsi qu’ont répondu jadis les érudits au temps du Christ, mais vous ne devez pas répondre ainsi aujourd’hui. Vous pouvez travailler dans votre champ, vous pouvez essayer les cinq paires de bœufs, vous pouvez vous marier, mais continuer à servir Dieu.

Ainsi, je souhaite que vos bosses se redressent. Mes paroles s’adressent à ceux qui ont des bosses, si la bosse de quelqu’un est déjà redressée, qu’il m’en excuse. Celui qui n’a pas de bosse mais se vexe montre qu’il en a une en réalité. Lorsque vous rentrerez chez vous, lisez ce verset, méditez le ainsi que ce qui a été dit, afin de vous bâtir une philosophie qui sera le socle d’une meilleure compréhension de l’enseignement du Christ.

Sofia, 8 juin 1919

Traduit par Bojidar Borissov


[1] « Il lui imposa les mains : aussitôt elle redevint droite et se mit à rendre gloire à Dieu » (Luc 13, 13)

[3] En bulgare le mot femme s’écrit жена (jena) et vie – живот (jivot)

[5] En bulgare Esprit se dit дух (douh) et le souffle du vent se dit духане (douhané)

[6] Il est fait mention ici de la Première Guerre Mondiale

[7] Dans la période de 1901 à 1912, le Maître Peter Deunov fait des observations phrénologiques sur les Bulgares durant ses voyages à travers la Bulgarie, tout en dispensant ses premières conférences.

[8] Vitocha – la montagne la plus haute se trouvant à proximité immédiate de Sofia, et qui culmine à 2291 mètres

[10] Il est fait mention ici des évènements révolutionnaires en Russie depuis 1917 qui ont entraîné l’instauration de la dictature bolchévique.

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