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1919_04_20 Pierre, le voyant…


Ani
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Pierre, le voyant…

« Pierre, le voyant, dit à Jésus :

Seigneur, et celui-ci, que lui arrivera-t-il ? »

Jean 21 :21[1]

Esprit et matière sont les deux pôles de l’existence humaine. On désigne par esprit ce qui est éternel et immortel, et par matière ce qui est transitoire et changeant. Chacun passe invariablement par la vie de la matière et par la vie de l’esprit. Dans la vie transitoire, celle de la matière, on trouve toutes les théories des philosophes, toutes les contradictions et tous les leurres. Les contradictions mènent à la vérité, mais la vérité ne s’y trouve pas. Celui qui aime la vérité et vit en elle ne se tourmente pas et ne tourmente pas les autres, il ne travaille pas pour l’argent. Celui qui prône que la culture peut s’établir avec le meurtre, la violence et les pillages fait fausse route ; celui qui est prêt à tuer autrui et qui pense servir ainsi la liberté fait fausse route : il se leurre lui-même et les autres. Les hommes et les femmes qui se violentent les uns les autres font fausse route ; le Christ les appelle menteurs et brigands. Nos contemporains du XXème siècle, des gens dits « civilisés » se servent d’une vérité à des millions de kilomètres de la vérité authentique et réelle : la vérité divine. On a calculé que la Terre se trouve à quatre-vingt-douze ou quatre-vingt-treize millions de miles du Soleil, c’est le rapport entre la vérité humaine et la vérité des habitants solaires.

Je demande à nos contemporains : faut-il prôner la vérité, faut-il parler de Dieu ? Certains admettent que Dieu existe et ils Le prônent ; d’autres Le renient, mais les uns comme les autres travaillent pour de l’argent, ce qui signifie que tous comprennent la vérité de leur propre point de vue. Tant que l’estomac est rassasié, que la vie est agréable et légère et que vos affaires marchent bien, vous considérez qu’il y a partout de l’ordre et de la discipline ; mais lorsque l’estomac se dérègle et que vos affaires vont mal, vous clamez que les gens sont mauvais, que la société ne tourne pas rond, vous voyez partout un terrible désordre. C’est la philosophie de l’estomac humain, mais elle ne résout pas les questions de la vie. Même notre système solaire n’est pas capable de résoudre toutes les questions ! Pourquoi ? Il est une partie d’un autre système qui lui-même englobe des millions de soleils comme le nôtre. Si notre soleil n’est qu’un membre de ce système de millions de soleils, que peut résoudre un petit membre du grand organisme divin ? Ce grand soleil cosmique[2], je l’appelle l’Âme de l’univers, sa puissance est cent millions de fois plus grande que celle de notre soleil. Notre soleil produit ne serait-ce que pour la terre une énergie égale à celle développée par cinq cent quarante-cinq milliards de machines, dont chacune développerait quatre cents chevaux ; calculez le coût de l’énergie que le soleil envoie sur terre. Celui qui voit l’intelligence de la nature ne doute pas de l’existence de Dieu ; il suffit d’étudier la terre, le soleil, l’énergie que ce dernier produit, pour appréhender, au moins partiellement, la grandeur du cosmos. Toutefois, je considère que le débat sur l’existence de Dieu est un sacrilège.

À mon sens, celui qui croit en l’existence de Dieu tout comme celui qui Le renie n’ont pas une vraie intelligence. Celui qui Le renie, y croit à moitié, tout comme celui qui L’admet n’y croit qu’à moitié : les deux ensemble forment un tout, ils sont donc deux hémisphères d’un même globe. Le croyant est l’hémisphère éclairé et l’incroyant l’hémisphère obscur ; le premier tourne son visage vers Dieu, le second lui tourne le dos. Pourquoi y a-t-il des croyants et des incroyants ? À cause de la rotation de la Terre sur elle-même : c’est ainsi que se créent le jour et la nuit dans la nature, le jour et la nuit dans la conscience humaine. Vous direz que ce sont des affirmations paradoxales ; c’est le monde qui est plein de paradoxes. Je demande : pourquoi l’homme a-t-il deux yeux et pas trois ? Pourquoi a-t-il une bouche et pas deux ? Pourquoi a-t-il un seul estomac et pas deux ? Vous direz que c’est mieux ainsi, plutôt que d’avoir trois yeux, deux bouches et deux estomacs. De nos jours, par exemple, vous trouvez de la nourriture pour une seule bouche et un estomac ; qu’est-ce que ce serait de devoir contenter deux bouches et deux estomacs ! Qu’en pensez-vous ? Combien d’yeux, de bouches et d’estomacs ont les habitants des autres systèmes solaires ? Sont-ils comme les terriens ou bien différents ? Selon certains scientifiques, il existe des organismes primitifs, des infusoires qui ont une grande quantité d’estomacs, plus de cent ; on ne sait pas si c’est prouvé, mais nous l’admettons.

Les humains souffrent en général d’affirmations infondées. La seule réalité pour l’homme est qu’il vit, souffre et se réjouit. En dehors de cela, il ne sait pas si Dieu existe ou non. Cette question ne se prouve pas par des moyens extérieurs, elle ne demande pas de preuves : ce serait risible que les fourmis apportent des preuves de mon existence ! Par rapport à l’existence de Dieu, la philosophie humaine est celle des fourmis, qu’elle soit au sein de l’Église ou en dehors ; la fourmi ne peut pas résoudre la question de l’existence de Dieu. Lorsque les humains cesseront de débattre sur l’existence ou non de Dieu, le monde se redressera. Certains philosophes ont résolu cette question avec quelques paroles : il suffit qu’ils ouvrent ou qu’ils ferment la bouche pour convaincre les humains de l’existence de Dieu. Si tous les philosophes peuvent prouver ou renier l’existence de Dieu avec certitude, ils devraient pouvoir redresser le monde ; comme pour l’instant ni les uns ni les autres n’ont arrangé les affaires du monde, je dis que leur philosophie est erronée. Si tu te rends chez un chrétien pour un service et qu’il ne veut pas te le rendre, que vaut sa foi ? Dans ce cas, la différence entre le croyant et l’incroyant n’est que dans la posture, pas dans le contenu. Si on ouvre la tête de l’un et de l’autre, les deux ont la même valeur !

La première chose est de se libérer de tous les enseignements mensongers du passé pour se convaincre par soi-même, par la voie intérieure, que Dieu existe. Ceux qui prouvent l’existence de Dieu par des paroles ressemblent à la mère et au père qui veulent convaincre leur fille qu’elle tombera amoureuse un jour et qu’elle se mariera ; la mère veut la convaincre ainsi que son bien-aimé existe déjà quelque part. La vérité ne nécessite pas de preuves.

Pierre a demandé au Christ : « Seigneur, et celui-ci, pourquoi ? » Autrement dit, « Que fera-t-il ? » Pierre philosophera trois mille ans sur la question de l’existence de Dieu, de la résurrection du Christ, de la meilleure société possible, de la meilleure Église possible, du salut du monde. Une seule chose est digne d’intérêt dans ce monde, et les humains débattent sur nombre de questions, mais pas sur la vérité elle-même. Les chrétiens modernes sont semblables aux critiques littéraires, prêts à juger un livre tout juste édité ; le monde regorge de critiques qui feuillettent sans cesse le livre divin pour voir si le sujet et le verbe sont placés au bon endroit. Quel est l’étalon que tu utilises pour le déterminer ? Tu vas voir le banquier et tu lui demandes mille levas de crédit ; s’il te les donnes, tu dis que c’est quelqu’un de bien. Tu es invité quelque part et tu es bien reçu, tu dis que les hôtes sont des gens de bien. C’est la philosophie du ventre vide et du ventre plein, ce n’est pas un critère authentique et absolu. Aujourd’hui tu mesures d’une manière, demain d’une autre, selon ton estomac. Donc, si tu es bien portant et que je te donne à manger, je suis un homme de bien, et si tu es malade, avec un estomac déréglé et que je ne te nourris pas, alors je suis mauvais. Donner n’est pas toujours bien, et priver quelqu’un de quelque chose n’est pas toujours mal. Vous direz que le malade a besoin d’un médecin. Oui, si c’est une tierce personne qui a causé cette maladie. Tu t’es fâché contre quelqu’un, tu lui as tiré dessus et ensuite tu cherches un médecin ; dans ce cas le médecin est nécessaire, mais le conflit et l’altercation entre les deux amis aurait pu être évité. Le jour où tu cesseras de te battre, les maladies disparaitront et les gens n’auront plus besoin de médecins, de leurs ustensiles et appareils.

Beaucoup disent avoir besoin d’enseignants. Si vous êtes des nouveaux nés, vous avez besoin d’enseignants – le nouveau-né apprend sans cesse, assimile la connaissance, sa porte reste ouverte ; si vous ne naissez pas, vous n’avez pas besoin d’enseignants. « Nous avons besoin de prêtres et de prédicateurs. » Pourquoi ? Parce que vous n’êtes pas initiés ; si vous étiez initiés, auriez-vous besoin de prédicateurs ? Par conséquent, les enseignants, les prêtres, les prédicateurs et les médecins sont nécessaires là où il y a l’ignorance, la mort, la naissance et les maladies. Celui qui a une entorse à la jambe ne doit pas être trompé. Que faire de lui ? Remets sa jambe à l’endroit et laisse-le se rétablir. « Qu’adviendra-t-il du monde ? » Ne t’occupe pas du monde : si la fourmi cesse de traiter la question de mon existence, pensez-vous que je cesserai d’exister ? Il y a quelqu’un pour s’occuper du monde, celui qui l’a créé s’en occupera. Les humains considèrent Dieu seulement comme une projection de leur mental ; les fourmis me considèrent de la même manière. Mais tout comme leur existence ne dépend pas de la mienne, la mienne ne dépend pas de la leur ; penser autrement est un leurre. Par leurre, je comprends une vérité sans contenu et sans sens. Chaque bouteille vide est un mensonge, c’est un récipient dans lequel on peut mettre du contenu et du sens.

« Et celui-ci, que lui arrivera-t-il ? » Cette question se rapporte à Jean. Les théosophes tentent encore aujourd’hui de savoir ce que Jésus a voulu dire dans ce verset. On interprète encore les paroles du Christ, on écrit de gros volumes sur le sujet, mais le monde se redressera sans avoir recours à ces volumes. Certains disent que le Christ aimait Pierre et Jean ; qu’entend-on par amour ou affection ? L’amour signifie une loi du sacrifice, c’est-à-dire un mouvement, un voyage vers de lointaines contrées ; l’affection sous-entend la générosité, c’est-à-dire un mouvement de moindre ampleur que celui de l’amour. Avec l’amour on porte le matériel de construction depuis des lieux lointains, alors qu’avec l’affection on construit. Je désigne par Esprit la manifestation d’une force, c’est pour cela que nous disons que l’Esprit soutient le monde. Un régime est maintenu également par la force, mais non par la violence comme beaucoup l’entendent. Quelqu’un transgresse les lois et il est condamné à l’emprisonnement ou à la mort. Est-ce juste ? Je demande s’il est juste de pendre la fourmi sous prétexte qu’elle ne croit pas en mon existence ? S’il est question de pendre, alors il faut pendre aussi bien les croyants que les non croyants pour ne laisser que les authentiques croyants qui appliquent une mesure unique et considèrent la vie comme une manifestation grandiose. Lorsque je vis, je ressens et je souffre, je sais que vivent, ressentent et souffrent à mes côtés encore un grand nombre de créatures. Vous direz que les souffrances de la fourmi ne sont pas comparables aux miennes. Comment pouvez-vous l’affirmer ?

Imaginez un homme allongé entre la Terre et la planète Neptune qui se trouve à une grande distance, pouvez-vous imaginer la taille, la longueur des doigts de cet homme ? Vous ne pouvez pas l’embrasser du regard : vous palperez ses doigts, vous les ausculterez, et chacun de ses doigts sera pour vous un corps gigantesque et autonome, distinct du reste du corps ; puisque c’est ainsi, vous le découperez librement doigt après doigt sans vous douter que tout le corps souffre. Rappelez-vous : dans l’univers toute créature aussi petite soit-elle, est une partie du tout, et lorsque le petit ou la partie souffre, le tout souffre avec elle. Ne connaissant pas cette loi, les humains se causent tout seuls des souffrances. Toute l’humanité est un organisme, et chacun doit par conséquent consacrer son activité au bien-être de cet organisme. Ne le sachant pas, les humains se querellent, se persécutent, s’entretuent ! Ces querelles ne m’intéressent pas et je ne suis d’ailleurs pas en mesure de les combattre, elles ont un rapport à ceux qui se laissent porter par leurs courants. Vous direz que telle est la volonté divine ! Si tu tombes dans la roue du moulin, penseras-tu que c’est la volonté divine ? La volonté divine n’est pas d’ôter la vie de l’homme, c’est la volonté de l’artisan qui a fabriqué la roue hydraulique ; les humains créent des lois intransigeantes et disent que la volonté divine se manifeste par elles, et ils veillent ainsi au respect de ces lois. Connaître Dieu et y croire, c’est penser et ressentir comme Lui, travailler comme Lui, cela sous-entend de porter la force divine en soi et d’accomplir Sa volonté.

Est-ce qu’un humain peut être aussi fort que Dieu ? Oui. Cette force se manifeste lorsqu’il est nécessaire de se retenir de faire du mal : si tu t’apprêtes à faire du mal, recours à la force divine et dompte ton aspiration au mal. Si Dieu ne châtie jamais et n’agit jamais mal, pourquoi agirais-tu ainsi ? Dieu s’adresse aux humains dans leur for intérieur, il leur conseille de bien agir, et s’ils ne L’écoutent pas, Il les laisse libres de leurs actes ; c’est la loi qui les châtiera. Malgré cela, les humains vivent tranquillement, ne pensent qu’à eux comme des êtres coupés du Tout et cherchent à se prémunir, à s’assurer. Le monde est rempli de compagnies d’assurance, les cimetières sont remplis de personnes assurées. Lorsque quelqu’un décède, ses proches se chargent de l’enterrement, de la messe funèbre et paient pour cela ; ils pensent à tout sauf à se demander où va leur proche, où il vivra après la mort. Combien parmi vous sont convaincus qu’il y a une vie après la mort ? La plupart pense qu’une fois morts, tout est terminé pour eux.

Depuis combien de millénaires l’idée de la mort existe-t-elle ? Depuis le péché originel. Dieu a dit aux premiers hommes qu’ils mourront s’ils goutent du fruit de l’Arbre de la connaissance du bien et du mal : ils mourront pour la vie au paradis, mais ils vivront sur Terre ; lorsqu’ils corrigeront leur erreur, ils reviendront au paradis. De ce point de vue, la mort représente la matière, et la vie l’esprit ; esprit et matière sont les deux pôles de l’existence, la matière renferme le carburant pour l’esprit. Plus la matière devient épaisse, plus les gens deviennent incroyants. C’est parfois bien de ne pas croire en certaines choses : faut-il croire tout ce qu’on écrit dans les journaux ? Mais les gens croient en ce qu’il ne faut pas croire, c’est pour cela que je dis qu’ils souffrent d’un excès de foi. Tu crois que tout se termine avec la mort ; en effet, les contradictions se terminent, mais non la vie en elle-même. Lorsque tu rembourses tes dettes, les inquiétudes cessent, et la foi dans le mensonge cesse également. On commence alors à croire à la vie, au bien et à son prochain ; on commence à épargner la vie de son prochain comme on épargne sa propre vie.

Est-ce que la société peut s’arranger et comment ? Certains pensent que les bolchéviques redresseront le monde. Ils le mettront tête en bas, mais ne le redresseront pas. Là où on tue et on pend, la vie ne peut pas s’arranger. Les bolchéviques sont les enfants illégitimes des aristocrates et des tzars ; cet enfant illégitime dit à son père : « Tu m’as abandonné, tu m’as laissé errer dans le monde, chassé et moqué de tous, je t’ai retrouvé pour me venger du mal que tu m’as causé ». Ils font main basse sur la propriété privée sans se poser la question de savoir ce qu’est la propriété : on ne possède que ce qu’on porte en soi-même, personne ne peut s’emparer de cette propriété-là. La terre n’appartient à personne, personne ne peut s’en emparer ; c’est une condition, un moyen, un bien commun pour tous. Elle est vaste, illimitée et peut contenter même les plus mécontents, mais il faut avoir une conscience pour cela. Si tu es mécontent de la Terre, fais une réclamation au Seigneur pour changer de planète : Mars, Jupiter, Saturne, où tu voudras ; Il enverra ses serviteurs te prendre sur Terre pour te transporter où tu le désires.

Pierre a demandé au Christ : « Seigneur, et celui-ci, que lui arrivera-t-il ? » Le Christ a répondu : « Jean est l’homme de l’amour, il a une mission pour le futur ». Lorsque viendra le jour où nous saurons quoi faire, alors l’amour se manifestera. La femme demande à son mari quoi faire. Il lui dit : « Tu prendras soin de moi, tu cuisineras bien, tu laveras mes vêtements, et si tu ne t’acquittes pas de tes devoirs à mon égard, je te punirai ». On parle ainsi aux fonctionnaires, aux prêtres : « Vous travaillerez tous et si vous faites un écart, vous serez punis ». On ordonne aux prêtres de célébrer des messes funèbres, des baptêmes, des mariages ; on dit aux évêques d’examiner les conflits entre époux, de prononcer ou non des divorces ; tous les enseignants, les fonctionnaires, les magistrats et les prêtres diront ensuite : « Seigneur, nous te remercions d’avoir pu accomplir Ta volonté ». Est-ce la volonté divine ou la volonté de l’homme, c’est une autre question.

Des centaines d’années durant les Bulgares suppliaient Dieu de les délivrer du joug ottoman. Ils se sont libérés des Turcs et sont tombés sous un nouveau joug. Les uns vont au front, les autres restent à l’arrière pour les seconder ; ceux qui restent à l’arrière relatent les horreurs de la guerre, lancent des appels au peuple pour soutenir le moral des soldats et pensent qu’ils ont ainsi accompli leur devoir ; la guerre se termine, leurs poches se remplissent d’argent, ils soupirent avec soulagement ayant le sentiment du devoir accompli et disent : « Le Christ est ressuscité ! » On leur répond : « Oui, vraiment il a ressuscité ! » Mais le pauvre bougre désabusé, désargenté comme le paysan russe, dit : « Quand il y a de l’argent, le Christ est ressuscité, s’il n’y a pas d’argent, il est bien mort ! [3] ». Le Christ ne concerne pas uniquement le peuple russe, c’est un principe universel qui sous-tend toute l’existence. Ce n’est pas un reproche, j’expose simplement la vérité comme personne encore ne l’a exposée. 

À chacun est donnée une certaine partie de la vérité, comme aux plantes un certain rayon de lumière. Les scientifiques ont fait des expériences avec la lumière et ont réussi à la décomposer en sept rayons de couleur nommés le spectre solaire ; ils ont soumis diverses plantes à l’action de chaque rayon pour voir son influence, et ils en ont tiré des conclusions scientifiques intéressantes. Une chose est importante à retenir : les sept rayons de couleur ne sont pas la lumière elle-même qui est quelque chose de plus que les rayons colorés. Lorsque les vibrations de la lumière diminuent, elle se décompose en sept rayons ; lorsque ses vibrations augmentent, les rayons disparaissent. Selon le même principe je dis : les humains se différencient les uns des autres lorsqu’ils passent par un prisme transparent ; lorsqu’ils passent par une lentille convergente, ils s’unissent et commencent à se ressembler.

Ainsi, la vie est un grand prisme qui réfracte la lumière ; lorsqu’elle arrive au prisme, la lumière se réfracte et colore chaque être humain différemment. Les humains sont différents jusqu’à la mort ; au-delà, ils s’unissent et deviennent semblables. Vous dites qu’il n’y a pas de vie après la mort. Je demande : avant d’être décomposée, la lumière avait-elle de l’énergie ? Oui, bien évidemment. Alors, pourquoi ne plus avoir d’énergie après la mort ? L’énergie existe avant et après la mort des êtres. Parler d’une vie après la mort, c’est parler de la continuité de l’activité divine, éternelle et indivisible.

Lorsque Pierre a demandé au Christ ce que Jean fera sur terre, il lui a répondu : « Ne sois pas inquiet, les rayons qui passeront par Jean sont des rayons d’amour, le grand principe de la vie ». Vous demandez comment sera le régime à venir et qui l’instaurera. La chenille ne peut pas mettre de l’ordre dans la vie, mais lorsqu’elle se transformera en papillon, elle aura toutes les conditions pour se développer. Les égarements des humains sont dus à l’idée que la vie est quelque chose d’inorganisé et ils pensent qu’ils doivent y mettre de l’ordre : lorsqu’ils voient une grande chambre spacieuse, ils mettent aussitôt une cloison au milieu : il en résulte deux chambres et la vie devient plus compliquée. Un autre locataire vient, il trouve aussi que les chambres sont grandes, et il met une autre cloison en croix : il en résulte quatre chambres et la vie est encore plus compliquée. « Nous sommes des gens cultivés. » Vous êtes cultivés, mais vous rapetissez vos chambres. « Qu’est-ce qu’il adviendra de nous après la mort ? » Vous rentrerez dans l’immortalité des rayons solaires. À ce moment-là, vous ne vous préoccuperez plus de l’opinion des autres sur vous, mais vous chercherez à donner de bons fruits. L’être humain est un fruit du grand Arbre de la vie, il doit donc chaque jour anoblir ses pensées et ses sentiments pour nourrir sa vie. On peut l’expérimenter concrètement : plantez une pomme et voyez ce qu’elle va donner : elle peut donner un seul fruit ou bien des centaines de pommes, cela ne dépend que de vous. Un acre de terre peut donner autant de fruit qu’un hectare.

L’amour donne l’abondance. Si vous travaillez avec amour, vous aurez du fruit. Si je cultive un acre de terre avec amour, je produirai autant que dix hectares ou cent hectares. Vous direz que c’est exagéré et que j’ai une bien haute opinion de moi-même. Je me considère comme le Seigneur me considère. Lorsque je travaille la terre, je me tourne vers Lui en disant : « Seigneur, aide-moi dans le travail pour montrer aux humains que s’ils sont avec Toi, ils produiront plus que s’ils ne comptent que sur eux-mêmes ». Faites un essai pour vous en convaincre, vous pouvez essayer aujourd’hui même et voir le résultat. Pour beaucoup, le temps est venu de changer et de vivre bien, s’ils ne le font pas, une catastrophe peut se produire et les emporter ; mais pour certains, ce temps n’est pas encore venu. Les premiers sont déjà dans le cocon et doivent se transformer en papillons ; les seconds préparent à peine leur cocon : le temps de l’éclosion n’est pas encore venu. Vous direz que le salut de l’homme est dans l’Église ; le salut de l’homme est dans le cocon qui va bientôt s’ouvrir ; le salut de l’homme est dans le papillon. Si tu es papillon, tu pénétreras la pensée d’un écrivain émérite et tu en extrairas une sève sucrée et savoureuse. On dit que les Écritures sacrées sont une Parole vivante ; s’il en est ainsi, mettez-les sur la tête du malade pour voir s’il va guérir. Il ne peut pas guérir ainsi, donc les Écritures sacrées ne sont pas une Parole vivante, mais leur contenu insuffle de l’énergie vitale dans l’homme. Transforme cette énergie en vitalité et le malade guérira : pose la main sur sa tête avec tout ton amour et observe l’effet sur sa santé ; ton amour et tes bons souhaits à son égard se transformeront en une force vitale intense.

Le Christ dit à Pierre : « Lorsque Jean viendra dans le monde, c’est-à-dire l’amour, les humains se sentiront frères et le Royaume de Dieu viendra sur Terre ». Alors certains sauront plus, d’autres moins, les uns seront plus riches, les autres plus pauvres, mais les relations entre tous seront fraternelles. La richesse, le savoir ne sont pas importants, ce sont les relations entre les humains qui sont importantes. Tous les peuples ont besoin d’une nouvelle pensée, d’une nouvelle culture qui puisse les transformer et supprimer les prisons et les potences. Chants et musique doivent régner dans le monde. La Terre doit se transformer en Éden et les gens voyageront gratuitement d’un endroit à un autre, tout le monde travaillera sans être payé. Cela se fera dans un futur lointain. « Qu’est-ce qui adviendra de nous ? » Si vous êtes une chenille, vous mangerez les feuilles des arbres et les abîmerez ; si vous êtes un papillon, que vous soyez dans un jardin riche ou pauvre, vous prélèverez le nectar des fleurs sans les abîmer.

Qu’est-ce que le Christ a apporté à l’humanité ? Il a apporté un enseignement d’amour et de liberté pour rendre tous les êtres humains libres intérieurement. Ce n’est pas pour philosopher devant vous que je vous dis cela, je vous dis la vérité. S’il est question de philosopher, je préfère l’humble, le simple, l’ingénu à l’érudit et au philosophe. L’ingénu a un seul crédo : il sait que Dieu existe et c’est tout ; il sait que Dieu est omniscient et tout amour, et ne cherche la faute de ce qui est mauvais qu’en lui-même. L’érudit en revanche, lorsqu’il tombe malade, rejette la faute sur le repas, sur le cuisinier, sur les domestiques. La disposition et l’indisposition de l’homme sont dues à ses pensées, à ses sentiments et à ses désirs : c’est cette nourriture qu’il ingurgite. Comme vous sentez l’odeur d’oignon dans une maison, de même l’individu sensible sent l’odeur des mauvaises pensées et des mauvais sentiments dans une maison. « Peut-on cuisiner sans oignons, ne faut-il pas couper et frire les oignons ? » Lorsque l’oignon est coupé petit et frit, il perd sa force magnétique ; si vous cuisinez l’oignon sans le couper, il ne pique pas. Couper et frire l’oignon est comme une préface à la cuisine ; cuisine sans préface, écris et parle sans préface !

Comment faut-il lire les livres ? Selon moi, il faut d’abord lire le livre et ensuite la préface. Si tu prêches, expose le contenu de la causerie sans préface, car elle altère l’homogénéité du prêche. La préface est une œuvre humaine. Pourquoi commenter la manière dont Dieu a créé le monde ? Dis simplement et directement : « Dieu a créé le monde pour que nous nous réjouissions et que nous chantions, Il a revêtu toutes Ses créatures de tenues différentes et les a envoyées sur Terre pour vivre dans la paix et l’amour ; Il ne souhaite pas leur mort, les meurtres, les massacres ». Le monde est vaste, tous doivent être joyeux et gais, il y a de la place pour tous. Vous dites : « Ceci est ma propriété, personne n’a le droit d’officier ici ». Dieu écrit partout : « Mangez de tout à volonté ; travaillez, mais sans labeur ; soyez laborieux, mais sans peiner ». Après tout cela, vous dites : « La vie est dure, nous devons être dans le labeur et la peine pour rembourser nos dettes. – Quelles dettes avez-vous ? – Envers notre peuple, notre pays, nos proches, nous avons emprunté beaucoup d’argent et nous devons le rendre. » Puisque vous êtes conscients d’être endettés, vous rembourserez. Pour ma part, je ne dois rien à personne, je n’ai aucune obligation envers le peuple bulgare. « Pourquoi alors es-tu venu en Bulgarie ? » Je suis venu chanter pour vous, jouer de la musique et vous dire que Dieu n’a pas créé le monde comme vous l’entendez ; vos lois ne sont pas en accord avec les lois divines, la façon dont vous vivez n’est pas digne de la Bulgarie, n’est pas digne de l’humanité.

Autrefois, lorsque j’entamai mon voyage du Soleil vers la Terre, j’ai demandé au Seigneur quel message apporter aux Bulgares. Il m’a répondu : « Tu leur diras d’être bons, intelligents, honnêtes et justes. Si les gens de l’estomac respectent ces exigences, nous leur enverrons l’énergie nécessaire par le système artériel ; s’ils ne vivent pas convenablement, nous fermerons les robinets et les priverons de notre énergie ». Voilà ce qu’exigent de vous les habitants solaires ainsi que Dieu. Il y a peu, vous vous êtes tous plaints de l’absence de bonnes récoltes. Pourquoi ? Parce que vous n’avez pas manifesté ce qui était attendu de vous. Cette année, la Bulgarie bénéficiera d’un grand crédit, la récolte sera très bonne. Si les Bulgares sont bons, honnêtes, intelligents et justes, l’abondance sera plus grande. Lorsque je dis que je suis venu du Soleil, vous pensez que c’est une chose difficile. On ne vous demande qu’une chose, d’ouvrir les yeux, c’est-à-dire de voir. Si on ouvre les yeux, on est déjà sur le Soleil. Ouvrez les yeux pour le bien et l’amour.  

Certains parmi vous sont comme cette jeune fille qui veut passer pour très modeste devant son bien-aimé : elle ferme les yeux de temps à autre et baisse le regard. Non ! Ouvre les yeux, montre toi telle que tu es, que ton bienaimé te voie tout de suite, pour ne pas être surpris après. La jeune fille avait écouté sa mère qui lui conseillait de se montrer humble ; une fois mariée, elle se montre comme elle est, il comprend alors la cause de son humilité ! Lorsque deux jeunes gens se rencontrent, ils ne doivent pas fermer les yeux, mais les ouvrir et se dire : « Nous sommes tels que vous nous voyez ! » Pourquoi se faire passer pour plus noble et intègre qu’on ne l’est ? Le jeune homme a trompé une dizaine de filles, mais parle de pureté et de probité ; la jeune fille aussi parfois a commis des fautes et se fait passer pour pure et intègre ; une fois mariés, ils se demandent pourquoi leurs enfants sont chétifs. Protégez-vous de vos défauts intérieurs, des faiblesses de votre cœur, pour ne pas accuser le Seigneur des conséquences.

Je suis venu en Bulgarie pour dire aux Bulgares la vérité et leur montrer le droit chemin. Au lieu de m’écouter, ils m’ont affublé d’étiquettes diverses : menteur, imposteur, faux prophète et ainsi de suite. Lorsque je retournerai sur le Soleil, je prendrai avec moi toutes ces étiquettes et j’écrirai un livre avec des notes et des impressions de mon séjour en Bulgarie. De mon livre dépend l’avenir de la Bulgarie et du peuple bulgare. Si vous me demandez qui je suis en réalité, à côté de toutes les autres épithètes que vous me donnez, j’ajoute que je suis un touriste. Vous pouvez aussi demander qui était le Christ et d’où il venait. Ce n’est pas mon sujet, je ne peux parler que de moi-même. Vous dites : « Quelle est l’origine de la famille où tu es né ? » Mon nom de famille est Deunov, mais c’est un pseudonyme ; le père de mon grand-père a été quelqu’un de très robuste, costaud comme un fondement ; c’est de ce mot que vient le nom d’usage Deunov [4]. Le tonneau, la rivière, la mer ont tous un fond ; c’est intéressant de savoir de quel type de fond il s’agit. Tout a un fond, malheur à celui qui n’a pas de fond ! Voilà pourquoi, lorsqu’on vous appelle deunovistes[5], sachez que cela ne désigne pas mes disciples, mais des gens qui ont un fond. Tout cela étant dit, faut-il maintenant vous appeler deunovistes ? Je ne vous ai pas mis de fond, le mot deunoviste est un surnom. S’il est question d’une fontaine, je préfère qu’elle n’ait pas de fond ; s’il est question d’un être humain, je souhaite qu’il ait non pas un ou deux mais plusieurs fonds. Malheur à celui dont la gorge ou les intestins sont encombrés ! Où entrera et d’où sortira la nourriture ? Il est malheureux celui qui a uniquement deux fonds : dans son esprit et dans son cœur. L’un des fonds de l’être humain doit être plat : Dieu se projettera sur lui en tant que lumière pour éclairer les esprits humains.

Pierre a demandé au Christ : « Seigneur, et celui-ci, que lui arrivera-t-il ? Le Christ discutait avec Pierre qui était un grand conservateur : celui-ci voulait que le Royaume de Dieu ne vienne que pour les juifs. Pierre disait au Christ : « Seigneur, méfie-toi, tu n’as pas vécu longtemps sur terre, tu ne connais pas bien les humains ». Le Christ a laissé de côté ses conseils. Pierre parlait sur Jean en ces mêmes termes, afin qu’aucun travail important ne lui soit confié, car il était jeune ; le Christ lui a répondu : « Que chacun se manifeste librement, comme Dieu l’a créé ». Si tu es un loup, manifeste toi en tant que loup et dis : « Je suis féroce, celui qui veut vivre à mes côtés sera tourmenté selon les règles de mon art ». Soyez sincères les uns envers les autres pour que l’amour se manifeste à travers vous.

Qu’apportera l’amour dans le monde ? Il apportera la sève de la nouvelle culture, il apportera le matériel qui répond aux formes nouvelles, les formes du gouvernement futur. Les anciennes formes sont abolies aujourd’hui, de nouvelles sont créées. Pourquoi les humains souffrent-t-ils ? À cause des destructions en dehors d’eux et en eux. Est-ce que l’organisme entier ne souffre pas si quelques cellules du cerveau sont détruites ? Le phrénologue jauge un individu uniquement par la palpation : est-il bon ou mauvais, honnête ou non, philosophe ou ignorant ; il suffit qu’il pose les doigts sur un centre cérébral pour déterminer son caractère. Vous direz que les phrénologues sont des gens dangereux ; est-ce que ceux qui pillent les esprits, les cœurs et les portefeuilles des gens ne sont pas plus dangereux ? Dangereux est celui qui violente la conscience de l’homme au nom du Christ. Il n’y a pas de chose plus abjecte que celle de commettre des crimes au nom de l’amour : commettre des crimes au nom du Christ et de l’amour, c’est détruire la foi des humains.

Le Christ dit à Pierre : « Pierre, tu dois accepter Jean en toi, c’est-à-dire accepter le nouvel enseignement, l’enseignement de l’amour ». Comment accepter l’amour ? Comme la lumière et la chaleur : ouvre tes yeux et tu accueilleras la lumière, expose ton dos au soleil et tu accueilleras la chaleur. Chacun prendra de l’amour ce dont il a besoin. L’amour, la sagesse, la vérité sont pour tous, ils ne sont pas le privilège de quelques-uns. Chaque écrivain est une fleur qui resplendit au printemps de la vie, chaque abeille a le droit d’utiliser le nectar de cette fleur. Chaque fleur doit nous réjouir, mais il est souhaitable qu’elle puisse mûrir, il est important que le fruit ne tombe pas ; si le fruit mûrit, nous aurons un bon écrivain. Chaque scientifique, chaque écrivain, chaque religieux dont les fruits engendrent de bonnes pensées et de bons sentiments, c’est-à-dire de la sève sucrée, sont bénis, ils viennent sur terre pour insuffler de bonnes pensées lumineuses aux humains. Le temps vient où les cœurs des humains refleuriront comme des plantes. Malheur à celui qui ne veut pas fleurir, il est condamné à mort. Chacun doit aspirer à fleurir, à nouer un fruit et le faire mûrir.

Vous dites : « Tel philosophe s’exprime de telle manière ». Laissez de côté ce qui se dit, mais voyez que le soleil s’est levé, exposez votre dos au soleil pour tirer profit de ses rayons. Sans soleil dans ce monde rien n’est possible, une grande idée est cachée dans le soleil et ceux qui n’aiment pas le soleil n’aiment pas Dieu non plus. Vous rétorquerez qu’il est dit de ne pas vénérer le soleil, de ne vénérer aucun idole, mais le soleil ne réclame aucune vénération, aucune subordination, il ne fait que donner et dire : « Prends de moi autant que tu veux ». Comment rétribuer le sublime ? Un grand homme vous donne en abondance et vous voulez vous en acquitter : c’est ridicule, il est venu sur terre pour donner, et vous devez appliquer ce qui vous est donné.

Tout le monde veut savoir aujourd’hui ce qu’il adviendra de la Bulgarie. Vous combattez en son nom, vous l’appelez votre patrie, et je vous demande : où serez-vous dans cent mille ans ? Vous direz que le cimetière sera votre demeure. Qu’est-ce que la tombe ? L’embryon est enfermé dans l’œuf comme dans une tombe, mais dans cet embryon sont renfermées les conditions d’une vie nouvelle ; par conséquent la mort n’est rien d’autre que la liquidation des anciennes conditions qui freinent le développement et l’avènement d’autres conditions pour une vie nouvelle. La tombe est l’œuf où se trouvent les nouvelles conditions, alors que la mort est l’huissier de justice qui dépouille l’homme et le libère de tout ce qui est inutile.

Lorsque je partais pour la terre, j’entendais dire que les humains, les terriens, n’avaient pas assimilé convenablement les rayons solaires depuis que le soleil existe. Pourquoi ? Il leur manque quelque chose, leur cerveau n’est pas bien développé. Aujourd’hui, depuis que la télépathie existe et que les humains perçoivent des pensées venues d’espaces lointains, ils ont commencé ainsi à utiliser l’énergie solaire. Vous dites : « Chaque chèvre est attachée à son piquet », ce qui signifie : « Les habitants solaires n’ont pas à se préoccuper des terriens ».

Le Christ voulait dire à Pierre que Jean, c’est-à-dire les jeunes, arrangeront le monde. Les « Jean » arrangeront le monde et non les « Pierre ». Que ceux qui se nomment Pierre m’excusent, mais j’expose la vérité ; je suis aussi un Pierre[6], mais sachez que l’avenir appartient aux Jean. Jean a questionné le Christ : « Seigneur, qui te livrera ? » Le Christ a répondu : « Celui qui m’aime le moins ». Ceux qui ont le moins d’amour, le moins de vérité, je les appelle traîtres de l’humanité ; ceux qui sont prêts à se sacrifier pour les autres, qui ont de l’amour dans leur cœur, je les appelle les vrais héros du monde. Mourir, c’est acquérir de nouvelles conditions de vie, c’est l’enseignement de Jean. L’enseignement de Pierre stipule : « Lorsque je meurs, tout le monde meurt avec moi ».

Maintenant, une fois de retour chez vous, que chacun change son nom. Vos noms actuels ne vous délivreront pas. Lorsque l’Église orthodoxe ordonne un moine, elle change son nom : ainsi, il commence bien sa vie spirituelle, mais il s’arrête là puis revient à l’ancienne vie. Retirez les vieux écriteaux, retournez la bouteille pour la vider de son contenu, c’est-à-dire des enseignements philosophiques mensongers, des désirs et des pensées mensongers, et acceptez le nouvel enseignement qui vient d’en haut. Vos vieilles bouteilles se rempliront d’un contenu nouveau, d’un savoir solaire. Lorsque vous aimerez le soleil, il vous parlera un langage si délicieux, comme vous ne l’avez jamais entendu. Parfois, il nous brûle et nous cuit, parce que nous ne l’écoutons pas et ne l’aimons pas.

Nos contemporains sont extrêmement entêtés, caractériels et rigides ; ainsi, lorsque vous m’entendez parler, certains disent : « Comment savoir s’il ne nous ment pas ? » Si vous voulez tester la sincérité de mes propos, essayez-les  : l’expérience résout les questions.

Je vous donnerai un exemple de l’entêtement du Bulgare. Dans un monastère vivait un Bulgare. Vingt ans durant il a été le serviteur du prieur. Un jour ce dernier lui a dit : « Jean, sors l’âne dehors pour qu’il ne reste pas tout le temps dans l’étable ». Jean a sorti l’âne, mais l’a conduit auprès du prieur. Le prieur s’est demandé comment faire avec ce caractère revêche pour qu’il fasse ce qu’on lui demandait. Il lui est venu alors une idée lumineuse : rester indifférent à son entêtement et dire le contraire de tous les ordres qu’il lui adresserait. Un jour, le prieur, Jean et l’âne passaient par un endroit dangereux. Pour éviter un malheur, le prieur a dit à Jean : « Jean, pousse l’âne dans le précipice ! » Il pensait que Jean ferait l’inverse comme à son habitude, mais cette fois-ci le serviteur a décidé d’obéir littéralement à son maître et a répondu : « Maître, je n’ai jamais obéi convenablement à tes ordres, mais je le ferai aujourd’hui », et il a poussé l’âne dans le précipice et l’a tué.

Beaucoup des chrétiens d’aujourd’hui agissent comme le serviteur du prieur. en revanche, si vous venez au nouvel enseignement, vous devez agir correctement. Soyez honnêtes et sincères envers vous-mêmes et sachez que chaque mauvaise pensée et chaque mauvais sentiment ont des conséquences néfastes ; un jour, vos mauvaises pensées, vos mauvais sentiments vous conduiront à une situation qui bloquera votre développement ; ils peuvent vous conduire à l’aveuglement, à l’abrutissement. Les bonnes pensées, les bons sentiments conduisent à de bons résultats. Ainsi, le Christ dit à Pierre : « Donne de l’espace à Jean dans ton cœur ».

Je souhaite aujourd’hui que vous rajeunissiez pour donner de la place à Jean dans vos cœurs, et que vous ne vous demandiez plus si le Seigneur ressuscitera ou non. Vous pouvez tous ressusciter, mais vous ne croyez pas en la Résurrection et vous mourez pour cela. De ce point de vue, vous êtes un prisonnier qui a souvent des pertes de connaissance : à chaque fois qu’il perd connaissance et se sent mal, on vient le sauver, jusqu’au jour où il est pendu conformément au jugement rendu. Les humains ne soupçonnent pas à quel point leur vie sur terre est remplie de sens et ils se contentent de vivre au jour le jour. Vous devez vivre non seulement individuellement, mais aussi collectivement, pour avoir conscience de votre raison d’être sur terre ; c’est la seule façon d’éveiller votre conscience et de donner du sens à votre vie. C’est pour cela que je souhaite ne plus vous croiser sur Terre, mais vous voir venir chez moi, sur le Soleil, pour vous convaincre de la véracité de mes propos. Le Soleil est le ventre du système solaire : on vous proposera sur place un riche déjeuner, et après avoir mangé, vous déciderez d’y rester ou d’aller ailleurs pour aider les plus petits que vous.

Le Christ a ressuscité pour donner un billet de voyage gratuit à chacun. C’est ainsi que les humains se libéreront des systèmes philosophiques mensongers. Être libre et aimer, c’est le nouvel enseignement. Amour, sagesse, vérité au sens large, c’est l’Enseignement que je prône aujourd’hui aux humains.

Sofia, Pâques le 20 avril 1919

Traduit par Bojidar Borissov


[2] Le grand soleil cosmique est un terme que le Maître Beinça Douno emploie à plusieurs reprises dans ses causeries, il utilise aussi le terme « Alfiola », en parlant à priori du groupement d’étoiles autour d’un trou noir supermassif au centre de notre galaxie Voie Lactée. Ce groupement d’étoiles est appelé aujourd’hui Sagittaire A*

[3] Citation en russe dans le texte original

[4] Le nom Deunov vient du mot deuno (fond)

[5] deunoviste était le nom donné en Bulgarie à cette époque à tous les disciples du Maître Peter Deunov

[6] Le prénom bulgare Peter est le pendant de Pierre en français

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