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1919_03_22 Par l’Amour se gagne


Ani
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Par l’Amour se gagne

« Le Royaume de Dieu se gagne par l’amour,

se maintient par l’affection et se soutient par l’esprit ».

Matthieu 11 :29-30 [1]

C’est le crédo affiché sur la porte du Royaume de Dieu. Jusqu’à maintenant tout le monde a tenté de prendre le Royaume de Dieu par la force sans y parvenir. Tous doivent désormais se libérer de ce point de vue, c’est-à-dire de l’ancienne coque de la loi, de ses chaînes, de cette vision. Le Royaume de Dieu se prend par l’amour et non par la force. « Dieu a aimé le monde pour que ne meure pas celui qui croit en Lui »[2] ; lorsqu’on admet que Dieu a aimé le monde, alors le verset lu devient plus clair.

Ainsi, la première tonalité dans la vie est l’amour par lequel démarre la vie. Si vous avez cette tonalité en vous, vous aurez la joie, mais si vous la perdez, c’est le chagrin qui apparaît comme signe de cette perte, à l’image des chanteurs qui perdent l’harmonie des voix si la tonalité de la chanson est perdue. L’amour est la tonalité et la force principale. Celui qui aime est tout-puissant, il ne connaît pas la peur. L’amour dont je vous parle est le même que celui qui agit en vous, mais vous changez souvent sa tonalité. Par le mot royaume on désigne l’espace, l’incarnation, la manifestation de l’âme humaine. Dans ce Royaume tous les membres, c’est-à-dire les pierres dont il est bâti sont vivantes. Le Royaume de Dieu n’est pas une chose inerte, constituée de règles et de commandements, mais il est fait de créatures vivantes qui communient par un lien inaltérable. Chaque foyer est un royaume en miniature : le père, la mère et les enfants forment un petit royaume ; lorsqu’il y a de l’harmonie entre tous les membres de la famille, ce royaume se manifeste et ses membres bénéficient de ses bienfaits.

Maintenant, le Royaume de Dieu doit non seulement se gagner par l’amour, mais aussi se maintenir par l’affection. Par le mot maintien on comprend un soutien intérieur, porté par l’esprit : voilà pourquoi le Royaume de Dieu se soutient par l’esprit. Ne considérez pas que les mots amour, affection et esprit se rapportent uniquement au Royaume de Dieu, ils se rapportent aussi à notre vie quotidienne ; ainsi, aucune jeune fille, aucun jeune homme ne peuvent prendre de compagnon sans amour ; on ne peut même pas acheter un objet quelconque sans amour, car faut-il encore le désirer d’abord et l’aimer ; même si vous vous rendez dans une auberge ou dans une boucherie, vous prendrez toujours ce que vous aimez. L’affection est une force intérieure qui maintient tout en ordre, alors que l’esprit est une enceinte pour tout ce que nous avons. Lorsque nous mettons l’amour en rapport avec notre esprit, l’affection en rapport avec notre âme, et l’esprit en rapport avec notre corps, nous aurons la clé pour déchiffrer la vie qui est souveraine sur la terre. L’esprit est la seule chose qui se manifeste chez tous les humains : c’est un tout, indivisible en soi et insécable, présent dans toutes les créatures, et c’est pourquoi nous devons l’aimer d’un seul et même amour. L’esprit ne peut se diviser, il soutient tout le Royaume. Vous pouvez pleurer, verser beaucoup de larmes, si vous n’avez pas d’amour, le Royaume de Dieu est loin de vous. Vous pouvez jeûner toute une vie, vous repentir sans relâche, si vous n’avez pas d’amour, le Royaume de Dieu est loin de vous. Comme je l’entends, se repentir c’est ouvrir son cœur et y accueillir l’amour ; je ne connais pas une autre façon de se repentir.

Selon cette grande loi vous devez aimer de la même façon le bien et le mal ; c’est là que se trouve la force de l’homme. L’amour ne conçoit pas le mal. Vous direz que c’est un travail difficile, d’autres diront que les enfants entrent dans le Royaume de Dieu. Ils y entrent, mais ils ne peuvent pas s’en emparer. Ces vieilles façons de voir le « on peut » et « on ne peut pas » sont un leurre. Si je vous attache les pieds avec une corde, vous ne pourrez pas marcher, ce qui ne prouve pas que vous ne le pouvez pas réellement, simplement il existe une entrave extérieure qui vous gêne, mais dont vous pouvez vous débarrasser. Celui que vous appelez avec amour viendra car l’esprit répond à chaque fois qu’il est appelé. Le mal dans le monde apparaît lorsque nous cessons d’aimer l’esprit, autrement dit, le mal est l’absence d’amour envers l’esprit. Quelqu’un dit qu’il déteste un tel : cela signifie qu’il se déteste lui-même, ce qui le rendra constamment malheureux.

Maintenant, dans l’ordre actuel des choses vous pouvez imaginer beaucoup d’entraves : la culture contemporaine est une corde attachée à vos pieds ; la science politique actuelle est une deuxième corde enroulée autour de votre maison ; la religion actuelle est une autre corde enroulée autour de vos enfants. La nouvelle religion qui vient est une religion sans cordes, sans symboles, sans prêtres et sans prédicateurs, sans juges et enseignants, sans marchands et sans agriculteurs, sans hommes et femmes. La culture future sera le royaume des pères et mères, des frères et sœurs. Cela doit vous étonner de devoir faire sans professeurs ; il y aura alors un seul professeur, un seul juge, un seul homme, une seule femme et pas autant qu’aujourd’hui, car à présent, le monde souffre du nombre. Si vous me demandez comment vous devez comprendre cela, je vous dirai de le comprendre à votre guise, je ne vous l’expliquerai pas. L’esprit qui descend sur terre, vient élever l’âme humaine qui est vivante, et il est le plus précieux, le plus substantiel : l’esprit se déverse dans l’âme et apporte l’amour. Lorsque cet amour emplit l’âme, celle-ci aime l’esprit ; ensuite l’esprit et l’âme se déversent dans le corps qui est leur enfant. Alors, l’esprit soutiendra le Royaume de Dieu qui est le corps de tout. Vous tous, vous constituez le Royaume de Dieu sur terre et le Christ dit précisément : « Le Royaume de Dieu est en vous »[3]. C’est un fait que chacun peut vérifier : que n’importe qui parmi vous aille dans le désert, qu’il s’isole de tous les êtres, qu’il reste tout seul et qu’il nous dise à quel point il est heureux. Tous les êtres vivants, du plus grand au plus petit, éprouvent le besoin de communier. Tous vivent, soupirent et disent : « Emparez-vous de nous par l’amour, maintenez-nous par l’affection et soutenez-nous par l’esprit », tous ! fussent-ils enfants ou adultes. 

Jadis, lorsque le Seigneur a créé le monde, les rayons solaires ont décidé de descendre sur terre, ils ont revêtu leurs tenues les plus lumineuses et sont allés la visiter ; ces rayons étaient sept sœurs. Mais lorsqu’elles sont arrivées en bas, quel ne fut pas leur étonnement de voir leurs habits lumineux se parer de sept autres couleurs : rouge, orange, vert, jaune, bleu clair, bleu foncé et violet. Chaque sœur voyait le changement en elle, et elles se demandaient : « Qu’est-ce qui nous est arrivé pour que nos habits s’assombrissent autant ? » Les différences entre vous sont aussi dues à ces sept sœurs qui sont descendues sur terre : certains sont rouges, d’autres orange, d’autres jaunes, d’autres verts, etc. Lorsqu’elles se sont retrouvées dans cette situation, les sœurs ont écrit à leur père : « Papa, lorsque nous sommes descendues sur terre, les habits que tu nous as donnés ont tellement changé que nous nous reconnaissons à peine : il n’y a plus cette lumière primordiale entre nous ». Alors le père a répondu à sa première fille : « Ma fille, ta couleur rouge est le signe que tu apportes la vie sur la terre et aux humains : ils sont tellement enchaînés dans ces lois qu’ils sont aujourd’hui morts ; dis-leur que ta lumière est devenue vie et que pour cette raison tu es rouge ». Ainsi cette première fille solaire a donné la vie aux enfants et c’est pourquoi tous se sont mis à piller, à se battre et à s’arracher les cheveux, à qui accaparera le plus.

À sa deuxième fille, le père a écrit : « Ma fille, dis aux humains que tu leur apportes le souffle, la vie divine, dis-leur qu’ils doivent travailler et que pour cette raison ta couleur est orange ». Mais les humains n’ont pas compris ce qu’est le travail et se sont attelés au labeur et aux épreuves. Nous sommes tous aujourd’hui dans cette situation : si quelqu’un tombe malade, nous appelons vite des médecins ou nous nous mettons à le gaver de nourriture comme si les médecins ou l’excès de nourriture le maintiendront en vie, c’est un leurre. Savez-vous comment se nourrissent les anges, savez-vous comment se nourrit le bébé dans le ventre de sa mère ? Se nourrit-il tout seul ou est-ce la mère qui le nourrit ?

À sa troisième fille, le père a écrit : « Ma fille, dis aux humains de ne pas diriger leur regard vers le bas, de ne pas chercher des trésors, mais de regarder en haut et que leurs âmes soient continuellement vertes comme ta couleur ». À sa quatrième fille, il a écrit : « Dis aux humains qu’après chaque croissance, il y a une maturation, une moisson, et que le fruit amassé doit être le même pour tous : ce qui pousse, je le donne à tous et tout doit être partagé entre frères, c’est-à-dire que chacun prends ce dont il a besoin ». À sa cinquième fille, le père a écrit : « Ma fille, tes habits sont bleus car tu revêts la vérité, tu revêts la manière dont les humains doivent conserver la chaleur, c’est-à-dire la manière de conserver la chaleur divine dans l’âme des humains ». Par conséquent, la vérité est ce procédé intérieur qui permet de ne pas prendre froid ; vérifiez et vous verrez que la haine est toujours un refroidissement, le mécontentement aussi, toutes les contradictions dans le monde sont des refroidissements et inversement, toute harmonie est une chaleur divine et une vérité. La vérité est une méthode, un moyen, une force pour retenir la chaleur divine dans l’âme humaine.

Je vais faire l’impasse sur la sixième lettre, adressée à la sixième fille, je ne vais pas la décacheter. Car la camarade de la sixième fille n’est pas là, et je m’adresse à deux personnes, pas à une seule. Je passerai à la couleur améthyste. À la septième et dernière de ses filles, le père a écrit : « Ma fille, dis aux humains que le Royaume de Dieu se gagne par l’amour, se maintient par l’affection et se soutient par l’esprit et que pour cette raison tes habits sont de la couleur de l’améthyste ».

Cette journée a un rapport symbolique à l’avenir : la culture future sera une culture de l’amour, une culture de l’affection et une culture de l’esprit. L’amour est une force qui soigne toutes les maladies et tous les défauts, il n’y a pas de meilleur guérisseur que lui ; tous ceux qui veulent guérir ou acquérir quelque chose doivent avoir de l’amour en eux. Ne vous évertuez pas à déchiffrer ce qu’est l’amour, ne l’analysez pas, mais juste essayez-le ; l’analyse est une action mécanique. Vous demandez souvent aux enfants combien ils vous aiment, et ils ouvrent les bras plus ou moins largement selon l’intensité de leur amour : pour le petit frère, ils indiquent un demi-doigt, pour la grande sœur un peu plus, pour leur mère, encore plus et lorsqu’il s’agit de leur père, ils ouvrent complètement leurs bras pour dire qu’ils l’aiment plus que tout au monde. Les bras grands ouverts des enfants montrent que leur affection est aussi grande que l’univers tout entier. Les enfants aiment plus leur père car le père signifie Dieu, c’est-à-dire que père et Dieu sont des synonymes. Si en vos parents vous ne voyez pas des humains, mais Dieu, cette loi vous paraîtra tout de suite explicite. Malheureusement vous dites : « Pendons celui-ci, pendons celui-là, celui-ci est voleur, celui-là est menteur » et ainsi de suite ; la question ne sera pas résolue ainsi.

Ces sept sœurs sont d’abord descendues sur terre et elles sont ensuite revenues au ciel, mais cette fois elles reviennent dans le monde dans une nouvelle forme. Une aube merveilleuse point. L’aube de quoi ? L’aube d’une vie lumineuse et nouvelle. Puisqu’il y a une aube, il y aura aussi des rayons qui viennent déjà. Ils doivent vous trouver dans les mêmes dispositions que celles de ce roi antique, jeune et beau, qui est parti chasser en forêt. Dix jours après, une belle vierge, pieds nus, poursuivie par des malfrats a croisé son chemin. En le voyant, elle l’a imploré de lui venir en aide, sans soupçonner qu’il était roi. Il l’a emmené sous sa tente, il lui a fait dresser un lit pour qu’elle se repose ; elle s’est alors retournée vers lui en demandant : « Ne me feras-tu pas de mal, n’abuseras-tu pas de ma confiance en toi ? » Il lui a répondu : « Sois tranquille, sous ma tente tu es en complète sécurité ». Cette jeune femme n’a pas voulu se marier avec le roi et il l’a raccompagnée le lendemain avec tout le protocole officiel. Voici un énigme du monde : combien feront preuve d’une telle noblesse à son égard, si elle se retrouvait sous leur tente, combien auraient la probité de ne pas la toucher ? Voici la question que vous devez résoudre. La jeune vierge est votre âme que vous devez garder pure en vous. Vous qui suivez l’enseignement du Christ et m’écoutez, vous entendez une chose, mais vous en comprenez une autre. En voyant la jeune vierge, vous vous dites : « Ne peut-elle pas être notre concubine, ne peut-elle pas nous apporter une dot par son père, dispose-t-elle de moyens ? » Non, cette vierge a seulement éprouvé le roi, mais tous deux ont réussi leur examen. C’est pourquoi le Christ dit : « Les fils de la résurrection ne se marient pas ni ne songent au mariage ». C’est cela ne pas violenter la vierge qui entre sous la tente. Si vous me demandez pourquoi vous ne pouvez pas assimiler cet enseignement, je vous réponds : parce que vous avez violenté cette vierge. Sans faire de reproches, je dis qu’il n’y a pas d’homme sur terre qui n’ait pas violenté son âme.

Un docker de Varna parlait ainsi à son âme : « Ou bien tu travailleras, ou bien je te ferai berger et si tu ne veux pas travailler ainsi non plus, je te mettrai au nettoyage des poubelles ». Il y a des milliers et des milliers de personnes qui ont mis leur âme à ce travail impur. Notre âme n’est pas là pour être docker, berger ou domestique qui s’occupe des poubelles ; elle est là pour maintenir le Royaume de Dieu avec affection. Et le Royaume de Dieu, ce sont vos fils qui viendront à l’avenir, les fils de l’immortalité. Ne pensez pas que je veux vous faire des reproches. J’aime aujourd’hui l’aigreur autant que l’amour ; j’aime le voleur autant que celui qui ne vole pas ; pour moi celui qui vole est quelqu’un de bien autant que celui qui ne vole pas. Qu’est-ce que le mensonge ? Il a ses raisons et ce n’est un mensonge qu’à certaines conditions. Si par exemple quelqu’un n’a rien à vous prendre, vous mentira-t-il, vous dévalisera-t-il ? Mais si vous avez de l’argent, des pierres précieuses ou autre chose, il vous mentira. Ou bien, s’il est né dans votre maison et si vous lui donnez tout, s’il dispose de tous vos avoirs et si vous lui dites : « Mon ami, tout cela est à toi », quel mobile aurait-il pour vous mentir ? Par conséquent le mensonge provient des limitations intérieures de l’âme humaine. Par conséquent, limitez l’être humain et vous créerez le mensonge. La mère par exemple dit à son enfant de ne pas toucher telle chose, mais il le fait et pour le cacher, il ment. Ne limitez pas l’enfant mais dites-lui : « Tu as tout à ta disposition ». Je ne parle pas de vos enfants, mais de vous, de la manière dont vous devez raisonner aujourd’hui. Vous dites que vous devez redresser le monde ; il n’y a rien à redresser : le monde c’est vous.

« Le Royaume de Dieu se gagne par l’amour, se maintient par l’affection, se soutient par l’esprit » alors que l’ancienne tradition disait : « Le Royaume de Dieu se gagne par la force ». C’est vrai qu’aujourd’hui des Bulgares, des Anglais, des Allemands et des Français, tous veulent gagner le Royaume de Dieu par la force. Les bolcheviques veulent s’en emparer de la même façon et disent : « Nous devons pendre et égorger tous les criminels pour redresser le monde ! » D’accord, mais qui restera alors ? Le monde est rassasié de vols, de tous types de péchés et de potences. Les bolchéviques non plus ne feront rien à part détruire et démolir encore plus. Je n’ai rien contre eux, mais il faut comprendre que la culture future est l’apanage des gens qui gagnent le Royaume de Dieu par l’amour, le maintiennent par l’affection et le soutiennent par l’esprit : voici la panacée de tous vos malheurs. Dans ces conditions vous pourrez regénérer vos foyers en un jour et vous pourrez ressusciter chaque jour. C’est aujourd’hui le jour de la Résurrection. Vous me demanderez si vous pouvez ressusciter ? Le soleil dit : « Vous le pouvez ». Pas de pleurs, pas de tristesse ! Les pleurs sont un résidu de l’ancienne culture, les anciens pleurent, mais dans la nouvelle culture il n’y a pas trace de tristesse. Ne laissez entrer aucune tristesse, ressentez-là comme le navire ressent les vagues qui s’écrasent sur ses flancs, extérieurement seulement, alors qu’intérieurement soyez paisibles et calmes. Dirigez vos navires avec amour.

Maintenant, les femmes demanderont comment faire avec leurs maris qui ne les laissent pas tranquilles ? Qui est votre mari et où est-il ? Votre mari est dans un autre bateau, laissez-le s’occuper de lui, vous êtes dans un bateau à part. Vous vous demandez ce qu’il adviendra du bateau de l’autre, vous craignez qu’il coule ; certains disent : « Depuis mon bateau, je pourrai réparer l’autre bateau », et ils essaient. Comment ? Avec des grenades : ils jettent sur l’autre bateau une, deux, trois ou plusieurs grenades jusqu’à ce qu’il coule et que tout l’amour, toute l’affection coule avec lui, et ils disent ensuite : « À quoi bon s’être mariés ? » C’est l’ancienne culture du mariage, le Seigneur n’a écrit nulle part que les gens doivent se marier. Les mots jena[4] et jig[5] proviennent d’un même verbe jigosvam[6] : les humains se fustigent mais ce n’est pas un mariage. Les écritures disent : « Ce que Dieu a accordé ne doit pas être défait car c’est un accord intérieur »[7]. On dit souvent des jeunes : « Marions-les ». Vous pouvez les marier, et il y a différents mariages : chrétiens, musulmans, bouddhistes, etc., mais dans tous les cas les humains se fustigent. Ils commencent alors à chercher la vérité, à juger quel peuple a le plus de noblesse. Dans le monde un seul peuple est noble, le peuple de l’amour divin, de l’affection divine et de l’esprit divin. Vous me demanderez probablement à quel peuple appartiennent les Bulgares ; lorsque vous étudiez l’occultisme, suivez comment sont apparues les premières races, et comment le peuple bulgare est apparu ensuite. Toutes les races représentent une humanité. Une race n’est pas l’humanité toute entière, mais un degré temporel, comme un rayon de lumière ; chaque race, chaque rayon porte en lui certains germes qu’il peut développer. Par conséquent, chaque âme traverse sept phases, et ce qui est contenu en elle est contenu dans toute l’humanité et vice versa. Autrement dit, lorsque vous étudierez votre vie, vous étudierez la vie de toute l’humanité. Vous direz que c’est très facile ! Ce n’est pas très facile, mais ce n’est pas non plus très difficile ; vous le pouvez et je crois que vous l’avez compris.

Maintenant, si vous avez compris tout ça, mettez cet amour en vous, non pas l’amour ordinaire, mais celui qui, pendant ces grandes souffrances dans le monde, insufflera une nouvelle joie en vous. Lorsque viendra cet amour divin, il purifiera tout. Vous me demandez maintenant ce qui se décidera à la Conférence[8] ; ne vous inquiétez pas, je vous le dirai : ce qui s’y décidera sera de la culture ancienne. Mais aujourd’hui le Seigneur prend aussi une décision et dit : « Le Royaume de Dieu sur terre se gagne par l’amour, se maintient par l’affection et se soutient par l’esprit, et le peuple qui a Mon amour, Mon affection et Mon esprit sera le plus grand dans le monde ». Ainsi parle le Seigneur, avec tous les anges, tous les saints et tous les grands esprits. Par conséquent, si nous aimons Dieu, nous serons le plus grand peuple, nous serons les gens les plus nobles dans le monde : grands en amour, en affection, en puissance et en solidité. Le Royaume de Dieu vient pour nous.

Je veux aujourd’hui briser toutes les chaînes qui vous entravent et les jeter. Je veux transformer toutes les prisons en temples où descendra l’esprit divin, le Seigneur de toutes les plénitudes. De Lui sort toute la force, par Lui se manifeste le verbe dans le monde, et le verbe est devenu un être humain. Vous direz : « Voici un anarchiste ». Oui, un anarchiste qui veut par l’amour, l’affection et l’esprit divins détruire l’ancien monde et en bâtir un nouveau. Lequel ? Je vais défaire en vous tous la haine et le mensonge. Lorsque je rencontre quelqu’un qui sait mentir, je dis : « Mon ami, je t’aime car tu sais mentir ». Lorsque quelqu’un ne me dit pas la vérité, c’est le signe que je ne suis pas tellement épris de vérité. Chaque messager doit dire la vérité car le Seigneur ne tolère pas le mensonge, et Il en délivrera les humains. Le Seigneur a écrit sur son étendard : « Liberté, égalité et fraternité pour tous, des plus petites aux plus grandes créatures ». Aujourd’hui, tous les greniers s’ouvriront, tout sera partagé en parts égales et chacun aura des conditions pour se développer. Celui qui ne se soumet pas à la loi divine sera chassé hors des limites de la terre ! Rappelez-vous cela et dites-le à tous. Tout cela adviendra, et vous qui m’écoutez, vous serez tous témoins de cette grandiose œuvre divine. Le Seigneur l’a dit et Ses paroles sont indestructibles. « Le Seigneur qui a créé le monde, qui a parlé par le Christ et par tous les prophètes, mettra à bas le mensonge et les tromperies. – (Réplique du public : « Amen » !) « Amen » s’applique à celui qui a l’amour, l’affection et l’esprit. Traduit dans votre langue, cela indique quelqu’un qui a un homme, une femme et un enfant. Dans votre langue, les hommes et les femmes sont devenus la risée des autres : l’homme se plaint de sa femme, elle, de son mari ; les enfants, de leurs parents, etc. Je demande alors : quel est cet amour, cette affection et cet esprit ? Pour ressusciter, mettez en vous l’esprit divin.

Maintenant, j’exige au moins trois choses de vous : que les uns se lèvent, que d’autres s’animent et que les troisièmes ressuscitent. C’est le seul moyen d’oublier votre ancienne culture par laquelle vous commencez bien, mais vous terminez mal, ou bien vous commencez mal et vous terminez mal. Vous devez maintenant appliquer la chose suivante : commencer mal et terminer bien ou commencer bien et terminer bien. En langage chrétien moderne cela signifie qu’il y a quatre catégories d’humains : les uns qui croient en Dieu, mais ne vivent pas selon Dieu ; les autres qui ne croient pas en Dieu et ne vivent pas selon Dieu ; les troisièmes qui ne croient pas en Dieu, mais vivent selon Dieu et les quatrièmes qui croient en Dieu et vivent selon Dieu. Je laisse de côté les deux premières catégories qui sont des représentantes de l’ancienne culture, car à l’avenir je n’ai besoin que des deux dernières catégories, c’est-à-dire de ceux qui croient en Dieu et qui vivent selon Dieu, et de ceux qui ne croient pas en Dieu, mais qui vivent selon Dieu. Nous avons besoin de ceux qui ne croient pas et qui commencent mal mais terminent bien et de ceux qui commencent bien et terminent bien. Je veux que vous soyez dans l’une de ces deux catégories. Je veux que vous rejetiez de vos âmes, de vos cœurs, de vos esprits et de vos têtes toutes les anciennes croyances qui vous ont pour le moment éloigné du Dieu de l’amour. Alors mes paroles seront claires pour vous, et vous vivrez un moment de l’amour divin qui a beaucoup plus de valeur que tous les savoirs que vous avez, fussent-ils acquis depuis de milliers d’années. Cet instant vécu contient l’univers entier, alors que les savoirs que vous avez ne sont que des acquisitions insignifiantes.

À partir de maintenant, ne m’entretenez plus des chagrins, des péripéties, des disputes et des malheurs qui vous ont frappés. Si quelqu’un est assoiffé, affamé ou affligé, je le désaltèrerai, je le nourrirai, je le consolerai, mais ma mission n’est pas d’écouter vos histoires, réservez cela pour les serviteurs de l’ancienne culture. Argent, chemises, chaussettes, chaussures, ne m’apportez rien et gardez-vous de l’idée de m’acheter avec tout cela. Je peux travailler comme chacun de vous, voyez ces mains : je peux gagner mon pain par le labeur. Si vous pouvez agir avec amour, je n’ai rien à redire ; j’accueillerai cela volontiers, je vous recevrai, je vous embrasserai et je vous dirai : « Venez dans le Royaume de Dieu ». Dans le cas contraire, je vous dirai : « Mon ami, tu n’es pas entré par la porte de l’amour ». Si vous pouvez tout accomplir au nom de l’amour et de l’affection divins, c’est bien, mais je n’existe pas en dehors d’eux. C’est l’enseignement divin dans un sens allégorique : je veux vous présenter ce que le Très-Haut a dit au premier homme au Paradis et ce qu’Il a dit ensuite à travers le Christ et tous les prophètes. Certains prophètes comprenaient Dieu, mais d’autres non, et ils ont détourné Ses propos qui ne sont plus transmis aujourd’hui comme aux temps anciens. Beaucoup de prophètes ont menti, mais nous leur sommes reconnaissants pour ces mensonges : ils avaient leurs raisons pour mentir. Le prophète a par exemple peur d’être enfermé ou pendu et il déforme les choses pour qu’on le suive : « Le Seigneur dit que la Bulgarie sera grande et conquerra le monde entier ». Non, mon ami, ce prophète ment. Je vais prophétiser ainsi : « Si le peuple bulgare peut s’emparer du Royaume de Dieu par amour, s’il peut le maintenir par affection et le soutenir par esprit, alors il sera le plus grand peuple et son tzar sera, peu importe son nom, le plus grand de tous. Même si c’est le dernier des Bulgares, un berger ou un vacher qui est intronisé comme roi, j’aurai la plus grande vénération pour lui s’il peut l’appliquer. C’est ainsi qu’il faut traiter cette question : tout être humain né et inspiré par l’amour, l’affection et l’esprit a du sang princier dans les veines. J’aimerais que ce sang coule dans vos veines à tous.

Je veux que vous oubliiez la journée d’hier, je n’y suis plus. Aujourd’hui, c’est le 9 mars[9], je suis hors de la tombe, je n’ai plus le linceul sur la tête et je suis prêt à tout ! Comprenez-vous bien ? Lorsqu’un Bulgare veut dire qu’il est prêt à tout, il dit qu’il s’est retroussé les manches, ce qui signifie en langage divin que je me mets au travail au lieu de me laisser berner par les gens. S’il y a encore du mal dans le monde, cela signifie que je n’ai pas fait mon travail, c’est-à-dire que je n’ai pas donné suffisamment de mon amour et de mon esprit. Le monde ne serait pas déchu si je lui en avais donné. Quelqu’un se plaint d’un malheur et je me dis : « Deunov, as-tu compris ce que tu as fait ? Cet homme avait besoin que tu lui donnes plus ». C’est pourquoi je commence désormais à corriger mes erreurs depuis des milliers de siècles. Vous direz : « Comme il est gentil Monsieur Deunov ! » Ne parlez pas de gentillesse, mais parlez uniquement d’amour, d’affection et de fermeté de l’esprit. Ne pensez pas que je suis différent de vous, non, il n’y a entre vous et moi aucune différence. S’il y en a une, elle est seulement extérieure alors qu’en consistance, en contenu intérieur et en origine nous sommes tous les mêmes. Vos chagrins sont les miens, mais puisque je ne reconnais pas de chagrin et de haine dans le monde, sauf à l’état d’ombres, vous aussi vous devez y renoncer. Ce que sont le chagrin et la haine, je ne le sais pas, j’ai seulement une impression les concernant. Quelqu’un a mal aux dents par exemple et dit qu’il n’oubliera jamais cette douleur, mais une fois sa dent guérie, il oublie tout et la douleur n’est plus qu’un souvenir, une projection de notre mental.

Aujourd’hui le Seigneur vous parle simplement, il suffit d’avoir envie de L’écouter et de Le comprendre. Il est possible de vous interroger à la maison : « Qu’est-ce que je peux faire ? » Ne pensez pas à ce que vous pouvez faire. Lorsque vous allez à la gare, est-ce qu’on vous demande si la locomotive a besoin d’eau, d’huile, de charbon ? Non, on vous pose seulement la question : « Est-ce que vous allez voyager ? » Entrez dans le wagon et ne pensez ni au charbon, ni à l’eau, ni à l’huile pour les roues. Lorsque le train s’arrêtera à la prochaine station, descendez et pensez alors ce que vous devez faire ensuite pour le Royaume de Dieu ; je vous dis cela dans votre langage. Ouvrez vos âmes. Au lieu de les ouvrir, vous les brisez comme quelqu’un qui ne sachant pas ouvrir une bouteille, la brise. Chaque chose s’ouvre de façon spécifique. Ouvrez votre mental et votre cœur et ce que vous n’avez pas compris depuis des millénaires, vous le comprendrez à l’instant. Vous êtes tous très riches et vous ne voyez pas tout ce que vous avez dans vos coffres : vous êtes surchargés de richesses, mais vous regardez seulement la richesse des autres. J’enverrai une commission contrôler l’état de vos coffres et voir combien de farine, d’huile, d’olives, de sucre et autres victuailles vous avez dans vos caves ; il y aura une révision, les coffres seront contrôlés ! C’est pourquoi je vous dis : « Faites-vous des amis de l’abondance de l’injustice ». Traduit en votre langage, cela signifie qu’il faut laver le vêtement que vous portez et qui vous est désagréable, pour qu’il vous soit agréable de nouveau. À notre époque de privations, les gens ont ressorti les vêtements abandonnés dans les armoires pour les raccommoder : c’est cela se faire des amis de l’abondance de l’injustice. Ainsi, le Royaume de Dieu se gagne par l’amour, se maintient par l’affection et se soutient par l’esprit.

Maintenant, calmez-vous car je remarque un état hypnotique chez vous. Je ne veux pas vous hypnotiser, calmez-vous et ne vous pressez pas ; je veux que vous réfléchissiez posément. Le Royaume de Dieu, l’amour, l’affection, l’esprit ne se pressent jamais. De toute façon, nous devons manifester ce que Dieu attend, nous sommes même en retard, nous avons passé une grande partie de notre vie dans des futilités que Dieu ne désire pas, et c’est la raison des souffrances et des malheurs. Mais aujourd’hui je tourne une nouvelle page et j’écris ainsi à propos de la femme : si tu trouves ton mari indisposé, dis-lui que tu l’aimeras car tu ne l’as pas encore aimé jusqu’à présent ; ton Seigneur est en ton mari, aime-Le et dis-Lui : « Seigneur, j’aimerai ton esprit, j’aimerai aussi Ton âme et Ton corps ». Si votre fille est mal disposée, dites-lui la même chose. Tournez-vous vers le Seigneur et dites : « Seigneur, je veux que Tu m’aides à briser toutes les anciennes chaînes ». Je veux que vous vous donniez tous la main pour travailler selon ce que vous savez. Créez des ateliers et des cercles d’activité, prêchez où vous voulez : dans les églises, les marchés, les écoles, travaillez comme vous l’entendez, je ne mets aucune limitation, aucun règlement, aucune discipline. Si vous n’avez pas les trois choses dont je vous ai parlé : amour, affection et esprit, c’est l’ancienne loi qui est en vous, mais si vous les avez, vous ferez des miracles.

Aujourd’hui, tout le peuple bulgare peut proclamer à l’Europe : « Ce joug suffit ! », le Seigneur que nous vénérons dit que le Royaume de Dieu se gagne par l’amour, se maintient par l’affection et se soutient par l’esprit, et nous avons décidé de nous en emparer avec amour désormais. Vous vouliez jusqu’à présent être uniquement des gens pieux ; non, soyez politiquement engagés, cultivés, sociables et pieux. Aux hommes, aux femmes et aux enfants, je recommande cette même règle : c’est la grande loi de la liberté. Ne vous demandez pas s’il est temps ; vous avez fait la grasse matinée ! Tirez les rideaux, ouvrez les fenêtres et vous verrez que le soleil s’est levé depuis longtemps. Chez certains, les volets sont encore fermés et ils disent : « Il ne fait pas encore jour ». Le temps de vous lever, le soleil se couchera et vous continuerez de croire qu’il ne s’est pas levé, vous resterez couchés et vous raterez de nouveau son lever. Le soleil divin s’est déjà levé. Tenez-vous-en aux règles divines, travaillez raisonnablement et vous ne tomberez jamais. Dites à votre frère : « Je t’aime, mon frère, je te soutiendrai avec mon esprit et tu seras hors de danger sous mon toit, pas un cheveu ne tombera de ta tête ».

Ainsi, les anciens comptes n’ont plus cours, la loi divine ne reconnaît aucune police, aucune créance. Vous demandez souvent si les Alliés imposeront des réparations à la Bulgarie. Si vous suivez l’ancienne loi, on vous imposera de lourdes réparations que vous ne pourrez honorer ni en dix ni en cent ans. Si vous suivez la nouvelle loi, si vous gardez l’élan pour prendre le Royaume de Dieu par amour, le maintenir par affection et le soutenir par esprit, il n’y aura aucune réparation. On peut vous dire : « Malgré cela, nous vous imposerons des réparations. – Ce n’est rien, nous vous aimons. »

Gardez toujours ce verset en tête et l’avenir sera radieux pour vous et tout le peuple bulgare. Si les Bulgares acceptent ce verset, s’ils y croient et se rangent derrière lui, c’est bien, et s’ils ne l’acceptent pas, c’est bien aussi car un ou deux autres peuples l’accepteront. C’est la devise des portes du Royaume de Dieu. C’est ce que le Christ a enseigné jadis, c’est ce que tous ses disciples ont enseigné également, c’est pour cela qu’on les a traités d’anarchistes et qu’ils ont souffert.

Tous disent aujourd’hui que la terre est une vallée de larmes. Non, la vallée de larmes, c’est la vie humaine mal comprise. La terre est notre mère bénie qui nous donne tous les bienfaits ; pourquoi s’insurger contre elle ? La terre nous donne des couleurs, des fruits, toutes sortes de nourritures, elle nous embrasse et nous console. Ce n’est pas la terre qui est fautive, mais nous qui ne comprenons pas cette grande loi, nous qui l’avons salie, qui avons sali notre mère ! Si vous me demandez quel sera votre avenir, je vous dirai que si chacun de vous accueillait à l’avenir l’amour de Dieu, l’affection et l’Esprit, il serait roi ou reine. Ainsi, si vous m’écoutez, je ferai de vous des rois, des reines, des princes ; si vous accueillez ce que je vous préconise, vous ne serez pas des gens ordinaires. Ne dites pas comme David : « Ma mère m’a conçu dans le péché ». Aujourd’hui vous serez conçus par l’amour divin, vous serez redressés par l’affection divine et vous ressusciterez par l’esprit divin. Je veux que chacun de vous invoque le Seigneur. Il est dit dans les Écritures : « Appelle-moi un jour de chagrin »[10] ; je dis : invoquez Dieu le jour de Son amour, de Son affection et de Son esprit et Il vous donnera tout ce que vous désirez. Il n’y aura plus de chagrin alors, et toute trace de larme s’effacera de vos yeux. Vous me demanderez maintenant pourquoi vous êtes encore affligés ? C’est parce que vous vivez selon l’Ancien Testament. Celui qui a du chagrin en lui est dans la journée d’hier et pas dans la journée d’aujourd’hui. Il n’y a pas de chagrin aujourd’hui, car c’est le Seigneur qui règne.

Ainsi, aujourd’hui, certains parmi vous seront conçus pour se redresser, d’autres pour vivre, et d’autres encore pour ressusciter ; chacun de vous se trouvera dans l’une de ces trois catégories. Ouvrez votre esprit pour le développement de votre âme et vous comprendrez les plus grands secrets, vous serez en communion avec les anges et les saints, vous comprendrez ce qu’il y a en haut, vous passerez d’une gloire à une autre, d’un soleil à un autre, d’un système planétaire à un autre. Je ne tolère aucun doute ! Lorsque vous rentrerez chez vous, ne vous mettez pas à vous questionner si c’est vrai ou non ; le doute est l’homme du passé, l’ancien, ne le croyez pas ! Il y a deux types de foi : la foi dans le mensonge, la foi dans la vérité. La foi contemporaine rassemble les plus mauvais oiseaux qui ont sali le nid de l’arbre. Si tu crois qu’il y a la mort et les maladies, qu’il n’y a rien de bon dans la vie, c’est la foi en Lucifer. Croyez en l’amour, l’affection et l’esprit, dans tout ce qui est bon et que Dieu a créé. Je ne veux pas que les vieux soient jeunes et que les jeunes soient vieux, mais je veux que tous soient intelligents, sages. Être jeune sous-entend être fort, et être vieux sous-entend être sage ; c’est pour cela que le vieux dira au jeune : « J’ai du savoir et toi tu as de la force, viens mon frère, travaillons ensemble ! » Maintenant les jeunes disent : « Lorsque je serai plus âgé, je travaillerai ». Tu n’as pas à devenir plus âgé, tu l’es déjà ! La mère quant à elle, dit à son enfant : « Si tu es plus gentil, je t’aimerai ». Ne mentez pas à vos enfants, aimez-les même s’ils sont méchants. S’ils sont gentils, ils n’ont pas besoin de votre amour : il serait risible qu’un médecin vienne me soigner lorsque je suis bien portant, alors que malade, je le ferai venir. Vous dites : « Pour aimer quelqu’un, il doit être pur ». Non ! Aimes-le maintenant, dans cet état, car c’est aujourd’hui qu’il a besoin de toi.

Comme je le vois, vous avez besoin aujourd’hui de massages et je les fais : je masse des jambes et des bras. Vous direz : « Comme tu masses bien ! » Vous m’excuserez, mais je suis aujourd’hui médecin à l’hôpital et je fais des opérations. Certains disent que Deunov est contre les opérations ; ce qui est gangréné doit être amputé et ce qui est sain doit rester. Lorsque vous sortirez de l’hôpital, je viendrai chez vous, mais sans mes médicaments, sans vous prendre le pouls, sans vous examiner les yeux, mais simplement pour vous embrasser d’une manière divine. Il faut des baisers divins uniquement au ciel, mais pas sur terre car il y a ici des contagions. Ici, hommes et femmes commencent de façon céleste mais terminent de façon terrestre : pendant qu’ils sont jeunes, ils s’échangent beaucoup de baisers, mais lorsqu’ils vieillissent, les baisers n’y sont plus. Il faut faire l’inverse : d’abord commencer par un baiser par an, puis par un baiser par mois, puis par un baiser par semaine, puis un baiser par jour, un par heure et augmenter : il faut suivre ainsi la loi de l’amour.

Il est dit dans les Écritures : « Embrassez-vous par le baiser des saints »[11]. Lorsque les femmes m’écoutent, elle se demandent si un homme étranger a le droit de les embrasser. Veuillez noter que je ne reconnais ni hommes, ni femmes, ni jeunes filles, ni jeunes garçons, mais je reconnais uniquement des êtres humains, et chaque individu est votre frère, votre sœur, votre ami, ainsi de suite. Si ton frère te rencontre dans le Royaume de Dieu et ne t’embrasse pas, il commet un crime, comme c’est un crime qu’un étranger embrasse la femme d’un autre. Aujourd’hui on chasse ces hommes alors que c’est le contraire dans le Royaume de Dieu : lorsque tu y entres sans embrasser, on te chasse et on te fait redescendre sur terre. Vous dites que c’est bien d’être sur terre ; c’est bien uniquement si le mortel revêt l’immortel et l’impur, le pur. C’est pour cela que je vous dis d’enlever vos vieux habits, vos vieilles croyances et habitudes. Et ne pensez plus à ce qu’a dit Deunov, à ce qu’a écrit tel ou tel autre, regardez uniquement si ce que quelqu’un dit est vrai ou non. Si c’est vrai, acceptez cet individu et embrassez-le ; sinon, dites-lui qu’il a tenté de vous embrasser d’une mauvaise façon et montrez-lui la porte. Lorsque vous lisez un roman et qu’une mauvaise pensée s’introduit en vous, l’auteur vous a embrassé de façon trompeuse, alors, dites-lui : « Dehors ! » Si vous pouvez ressusciter quelqu’un, si vous pouvez nourrir l’affamé et abreuver l’assoiffé, embrassez-le, donnez un baiser d’excellence à son âme, à son esprit. Ne rabaissez pas le sens de mes propos : je ne vous parle pas de chasteté et je ne vous demande pas une chasteté mensongère. Ma chasteté est aujourd’hui mensongère tout comme la vôtre, car nous ne sommes pas encore purs, nous ne sommes pas dans le Royaume de Dieu. Mais nous pouvons le devenir en un instant. Selon la loi de la réincarnation, la purification peut demander des milliers d’années, mais elle peut aussi s’accomplir en un instant. Il y a des cas où quelqu’un tombe en un instant, mais il y a aussi des cas où il se redresse en un instant : l’un et l’autre sont possibles.

Maintenant, je ne vous donnerai aucune bénédiction, car bénir sans amour est mensonge. Revenez auprès de vos frères, sœurs, amis et serviteurs et dites-leur : « Le Royaume de Dieu se gagne par l’amour, se maintient par l’affection et se soutient par l’esprit ». J’aimerais maintenant que vous vous dispersiez tous dans Sofia pour faire des conférences et tenir ainsi toute la ville en éveil. De même que je ne vous ai pas convoqués à cette réunion de force ou avec des invitations spéciales, de même vous pouvez prêcher à celui que vous croisez : vous créerez ainsi une grande assemblée. Comprenez quelle chose grandiose est l’âme humaine ! Je dis aux femmes : « Ayez de l’affection entre vous ! » ; je dis aux hommes : « aimez-vous ! » ; je dis à vos enfants : « Soutenez-vous par l’esprit ! » ; je dis aux grands-mères : « Ayez de l’affection entre vous ! » ; je dis aux grands-pères : « Aimez-vous ! » ; je dis à leurs arrière-petits-fils : « Soutenez-vous par l’esprit ». Que chaque jeune fille prenne un vieux grand-père, que chaque jeune homme prenne une vieille grand-mère, car dans ces grands-mères et grands-pères se cache la fille d’un roi. Lorsque la grand-mère se débarrassera de ses oripeaux, elle sortira comme un beau papillon et dira : « Je ne suis pas une grand-mère, mais la fille du roi que vous cherchez » ; lorsque le grand-père se débarrassera de ses oripeaux, il dira : « Je ne suis pas un grand-père, mais un jeune homme, je suis le fils du roi, j’étais juste caché dans cette coquille ». Cherchez et vous trouverez votre amour, votre affection et votre esprit. Vous trouverez l’amour dans le grand-père, l’affection dans la grand-mère et l’esprit dans les petits-enfants. Ou bien vous trouverez l’amour dans les hommes, l’affection dans les femmes et l’esprit dans les enfants. Dans chaque jeune fille et dans chaque jeune homme vous trouverez l’amour, l’affection et l’esprit.

Je mets maintenant comme devise pour votre vie future sur terre d’être vierge, c’est-à-dire d’avoir l’amour, l’affection et l’esprit, d’être au-dessus de n’importe quelle croyance, société religieuse, de vous unir à Dieu et de dire : « Seigneur, nous Te servirons avec amour, nous maintiendrons Ton Royaume avec affection et nous le soutiendrons par l’esprit ».

Sofia, 22 mars 1919

Traduit par Bojidar Borissov


[1] « Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes. Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger. » (Matthieu 11, 29-30)

Le Maître Beinça Douno développe ces versets en une formulation positive de la foi : « Le Royaume de Dieu se gagne par l’amour, se maintient par l’affection et se soutient par l’esprit ».

[2] « Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, son unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle ». (Jean 3, 16)

[4] Jena – femme en bulgare

[5] Jig – stigmate en bulgare

[6] Jigosvam – stigmatiser, fustiger

[8] La Conférence : il s’agit de la conférence de paix de Paris de 1919 qui négocie les traités de paix entre les Alliés et les vaincus.

[9] Le 9 mars est le jour de l’équinoxe de printemps selon l’ancien calendrier julien, utilisé en Bulgarie jusqu’en 1916 (le 22 mars selon le calendrier actuel)

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