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1919_04_06 Le Seigneur lui dit


Ani
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Le Seigneur lui dit

« Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, va dans la rue

qu'on appelle la droite, et cherche dans la maison de Judas,

un nommé Saul. »[1] 

Actes 9 :11

Il n’est pas admis à notre époque d’affirmer que le Seigneur parle. Si quelqu’un osait dire que le Seigneur lui parle une grande discussion en résulterait ; les personnes présentes exigeraient de lui des preuves pour savoir comment le Seigneur parle et ce qu’Il lui dit. Cela ne fait l’ombre d’un doute que Dieu parle tout comme les humains parlent ! Par parler je comprends la raison : seul celui qui a une pensée droite et limpide peut parler. Dans le monde d’aujourd’hui il y a des gens avec des âmes si délicates et sensibles, que si vous leur donnez une pièce de monnaie ou un autre objet témoin de certains évènements, ils peuvent voir tous les évènements du passé imprimés dans cet objet. Non seulement ils sentent, non seulement ils perçoivent, mais ils entendent aussi les paroles prononcées à un moment donné. À l’avenir, lorsque l’ouïe et la vue des humains s’affineront, ils se convaincront que tout parle autour d’eux. Je ne vais pas m’arrêter pour le démontrer maintenant, je n’ai pas suffisamment de temps, laissons cette question en suspens. Lorsqu’un navire sombre, il n’y a pas de temps pour discuter, il faut se montrer rapide et courageux pour trouver place dans un canot de sauvetage. Toute personne qui veut acquérir une philosophie raisonnable doit entrer dans le canot de sauvetage, seul ce canot le sauvera.

« Et le Seigneur lui dit. » Ayez en tête que Dieu parle à Ananias, quelqu’un prêt à L’écouter. Je parle aussi à des gens qui ont un rapport à Dieu. Le maître parle uniquement aux élèves avec lesquels il résout certains problèmes car ils ont un rapport avec lui. Tous ceux qui veulent s’instruire sont en rapport avec les professeurs. Pourquoi ? Ils ont une idée. Ceux qui ont étudié la géométrie connaissent le triangle équilatéral ; quelle idée renferme ce concept de triangle ? On sait que la somme des angles d’un triangle est égale à l’angle plat. Nous considérons que les mots humain et triangle sont synonymes. La base du triangle est aussi la base de l’existence humaine ; il se construit sur cette base qui est le côté matériel de sa vie ; le côté droit du triangle est sa raison, ses pensées ; et le côté gauche du triangle, son cœur et ses sentiments.

Il y a donc des corrélations entre l’individu et le triangle. Si nous envisageons un triangle équilatéral, nous avons en tête quelqu’un pour qui les forces matérielles, mentales et affectives sont en complète harmonie. Si le triangle est isocèle, alors les énergies matérielles en lui sont plus faiblement ou plus fortement exprimées. Quelle que soit leur façon de s’exprimer, la somme de ces forces est égale à cent quatre-vingts degrés. Le triangle en tant qu’idée représente la famille : la mère est le côté gauche du triangle, le père le côté droit et l’enfant, la base. Si la base dans le triangle isocèle est plus petite que les côtés, cela montre que l’enfant sera faible corporellement, il peut être plus intelligent, plus sensible, mais physiquement chétif. Si l’un des angles du triangle est plus grand que les autres, alors les forces qui agissent face à cet angle sont plus grandes. Où que vous voyiez un triangle, dans la nature ou dans la vie, sachez qu’il a un rapport avec les créatures vivantes. Le triangle a un sens pour les gens doués de raison, pas pour les êtres incultes ; pour l’érudit il est une somme de forces vives, et pour l’homme inculte, une somme de droites inertes.

Le triangle est vivant, mouvant. Lorsque vous étudiez l’homme, vous voyez comment se manifestent en lui les forces du mental, du cœur et du corps. Le chiffre 180 des degrés de l’angle plat montre le sens de votre mouvement ; pour connaître la véritable direction de votre mouvement, il faut trouver votre angle droit ; la droite qui s’éloigne de l’angle droit indique les points d’accroche par lesquels vous pouvez passer. Si dans la famille l’homme est un angle droit, alors la femme est un angle aigu, et dans ce cas la femme est un lien ; un côté de l’angle aigu sera plus grand car il fait face à un angle plus grand, donc la force de la femme sera supérieure à celle de l’homme. Si la femme est un angle droit, le côté de l’homme sera plus grand, il sera l’hypoténuse du triangle et sera plus fort que la femme. C’est pourquoi on dit que les gens des angles droits ne sont pas toujours forts ; les gens retors sont plus forts car ils ont des lignes de forces plus longues. Donc, en face de chaque individu droit, il y a un individu retors, mauvais, qui a des lignes plus longues, et il est donc plus fort que le droit. Ainsi, les gens de bien sont des angles droits et les gens mauvais sont des angles aigus, avec des lignes de force plus longues. Voilà ce qu’enseigne la nouvelle géométrie, mais aucun enseignant ne parle de la sorte à ses élèves.

Si vous voulez connaître un adulte ou un enfant, faites-lui tracer un triangle : si l’enfant trace un triangle dont le côté gauche est plus grand que le côté droit, ceci montre qu’il est plus affectif qu’intelligent, le cœur en lui travaille plus que le mental ; si le côté droit du triangle est plus grand, alors cet enfant est plus intelligent qu’affectif ; si la base est plus grande, l’enfant est bien développé du point de vue physique. Ce sont des faits, pas des hasards : il n’y a pas de hasards dans la nature.

Dans le verset abordé il est question d’un homme, nommé Saul, devenu Paul par la suite. Il était orthodoxe selon les usages de l’époque, mais Dieu voulait le détourner de cette orthodoxie-là. Lorsqu’il est tombé de cheval, l’angle droit en lui s’est tordu et tous les angles en lui sont devenus aigus ; celui qui cherche le salut doit par conséquent perdre l’angle droit en lui. Tant qu’il croit qu’il est intelligent et dispensé d’apprendre, il restera toujours inculte ; quand il commencera à se voir inculte, il sera avide d’apprendre, il aura alors des conditions de se développer et devenir intelligent : il sera sur le droit chemin. Lorsque la mère dit qu’elle a terminé sa mission, elle doit quitter la terre ; tous ceux qui piétinent sur place dans leurs points de vue ont accepté une philosophie qui ne tolère rien de neuf : c’est stopper consciemment son développement. Vous dites que si on accepte les nouveaux points de vue on fera toujours des erreurs ; on fera des erreurs mais on évoluera en même temps ; l’âme humaine se développe à travers ses erreurs.

J’aborde le mot erreur au sens large. Il ne faut pas s’arrêter aux péripéties matérielles et penser que seule la vie confortable est propice à notre développement. Pourquoi ? Parce qu’il y a un savoir extérieur, mais aussi un savoir intérieur. On peut lire différents auteurs, recevoir leur savoir, mais tant qu’il n’est pas assimilé pour devenir le nôtre, on n’en tire pas profit ; ce qui est à l’autre appartiendra toujours à l’autre. C’est pourquoi tous maintiennent que l’être humain doit toujours penser quoi qu’il fasse. À quoi penser ? À toutes les questions substantielles qui sont soulevées dans le monde. Chacun doit répondre devant lui-même. Trois principes, trois questions essentielles conditionnent la vie. La première catégorie de questions est purement matérielle, ces questions doivent être résolues selon les lois du monde matériel ; on ne peut pas prétendre que Dieu puisse résoudre ces questions, c’est comme si on proclamait qu’il est possible de vivre sans pain. La première catégorie de questions se résout par l’estomac, la deuxième catégorie se résout par le cœur et la troisième, par la pensée, c’est-à-dire par le cerveau. Donc trois catégories de questions agissent simultanément dans la vie humaine : d’abord des questions sociétales ou sociales ; ensuite des questions éthiques, morales ou spirituelles ; et enfin, des questions mentales.

Comment est créée la religion ? Par l’action des trois principes : la volonté a créé le matériel de construction de la forme extérieure ; le cœur a créé son contenu et le mental, la force qui la fait se mouvoir. Je parle de la matière en un sens qui n’est pas compris aujourd’hui, elle a des caractéristiques que peu décèlent. Certains considèrent que la matière est irréelle et que seul l’esprit est réel ; la matière est donc un esprit endormi ; par matière, ils désignent l’état latent de l’esprit qui, une fois éveillé transforme la matière. En conclusion nous disons : matière en action ou bien esprit et matière inertes, ou matière inerte, ou esprit latent. En tenant compte de cela, ne pensez pas que les choses matérielles sont irréelles, c’est-à-dire factices.

L’esprit renferme des forces qui font changer les formes. La forme et la substance de la matière sont deux choses différentes : les atomes et les molécules dans les différents composés peuvent changer en quantité, mais leur substance est réelle, effective, éternelle et inaltérable ; c’est une réflexion abstraite. Vous vous intéressez à ce qui touche l’époque actuelle, vous pensez que la vie actuelle est ce qu’il y a de plus important. Vous tenez essentiellement au monde matériel, physique sans vous douter qu’il est l’un des cent millions de chaînons de la chaîne de mondes qui vous entourent. Que représente un seul anneau d’une chaîne de cent millions d’anneaux ? Ce chaînon doit bien entendu évoluer, mais il n’est pas juste de penser qu’il contient tout en lui. Observez les processus dans la nature : que devient la graine que vous semez dans le sol ? Vous l’enfouissez à une certaine profondeur et vous l’arrosez, après quoi elle éclate et commence à se décomposer ; dans le sol la graine subit une processus anarchique, c’est-à-dire un processus de destruction. Le monde que Dieu a créé est aussi passé par le processus de l’anarchie ; des lois divines régissent ce processus. Vous direz que toute l’Europe est plongée maintenant dans l’anarchie. C’est du chaos dans le monde que sortira le futur. Vous dites qu’il y a beaucoup de bolchéviques, vous ne savez pas ce qu’il adviendra de vous ? N’ayez pas peur ! Vous avez peur parce que la rivière est en crue et que l’eau est montée à quatre ou cinq mètres, cause des dégâts, emporte des maisons, des clôtures, du bétail, des personnes ; vous craignez qu’elle emporte le monde entier. N’ayez pas peur, cela durera le temps de la fonte des neiges ; lorsque la neige aura fondu, l’eau se retirera progressivement et rentrera dans son lit. Les bolchéviques sont des forces assemblées depuis des millénaires. Que feront-ils ? Ils enseigneront aux gens de ne pas construire des maisons à proximité des rivières ; c’est ainsi que le monde se redressera.

Je veux maintenant vous donner une philosophie juste pour ne pas vous égarer dans les passions de ceux qui protègent leurs intérêts. Nous résolvons les questions de façon divine, nous parlons de ce droit qui se rapporte au mental, au cœur et au corps ; nous parlons de ce droit qui se rapporte à l’homme, à la femme et à l’enfant. La justice qui ne concerne que l’homme, la femme ou l’enfant est un tiers du tout ; une véritable justice divine est celle qui englobe tout en elle. Cette justice s’appliquera lorsque nous commencerons à écouter la voix de Dieu. Quelqu’un rétorque : « Je ne veux pas écouter ce que me dit le Seigneur ». Cher ami, quoi que tu fasses, tu es toujours tenu d’écouter quelqu’un, si tu n’écoutes pas le Seigneur, tu écouteras ton tuteur ; si tu n’écoutes pas le Seigneur, tu écouteras les humains. Où que tu sois, à l’église, à l’école, dans un bureau ou à la maison, tu écouteras toujours quelqu’un ; que tu sois chrétien ou juif, tu écouteras toujours des conseils d’autres personnes ; c’est un leurre de se croire libre. Certains croient arranger le monde en passant d’un état à un autre.

Vous dites que le bolchévisme est une mauvaise chose. Non ! Les bolchéviques corrigeront la vie des riches, Dieu les envoie comme usuriers pour prendre aux riches ce dont ils ne se sont pas acquittés depuis deux mille ans. Les riches n’ont pas rempli leurs obligations envers Dieu. Que représentent les bolchéviques ? Ce sont les usuriers de Dieu, et que vous le reconnaissiez ou non, c’est une autre question. Je regarde cette question autrement et je sais que tout se passera comme il se doit. Voilà que Paul était parmi les plus orthodoxes, mais ses convictions ont basculé ; il se rendait de Jérusalem à Damas, un centre culturel, et il est tombé de cheval. Les chrétiens d’alors étaient des bolchéviques et ils menaçaient l’ancienne culture, on les chassait et on les persécutait pour cela. Le Christ l’a rencontré et lui a demandé : « Saul, pourquoi Me persécutes-tu, pourquoi persécutes-tu Mes disciples ? » Saul a demandé : « Que veux-tu de moi, Seigneur ? » Vous dites : « Alors devenons tous des bolchéviques ! » Si vous pouvez tous accepter le bolchévisme du triangle équilatéral où l’affection, l’amour et l’esprit soutiennent les choses, soyez bolchéviques, mais le bolchévisme qui assassine les gens n’est pas authentique, c’est de la sédition.

J’aborde en ce moment cette question pour vous tranquilliser car tous les évènements sociaux suivent des lois prédéterminées. Ce qui se passe actuellement en Europe a été prévu : chaque peuple a son programme et son rôle à jouer. Personne n’est fautif de ce qui arrive dans le monde, ni les Français, ni les Anglais, ni les Allemands, ni les Russes ; chaque peuple joue son rôle. Les fautifs sont ceux qui ne comprennent pas les lois divines et se nuisent les uns aux autres. Ceux parmi les bolchéviques qui ne comprennent pas les lois divines disent : « Exterminons les riches ! » Dieu leur dit : « N’égorgez pas et ne pendez pas ! » Je l’ai déjà dit d’autres fois : on n’a pas le droit de pendre et de tuer. « Comment peut-on ne pas tuer les gens ? » Je dis : tu as le droit de démolir une vieille maison à condition d’en construire une autre à la place ; si tu ne peux pas en construire une nouvelle, ne démolis pas l’ancienne. Si l’Esprit divin ne vit pas dans le corps de l’humain, ce corps peut être détruit, mais seule la mort a le droit de détruire les corps humains. Là où vit l’Esprit divin, tu n’as pas le droit de faire feu pour abattre cet être ; du point de vue divin, c’est un crime.

Paul allait à Damas pour abattre les corps où demeurait l’Esprit divin, ils représentaient la véritable culture. Après sa rencontre avec Ananias, Saul a changé sa vision des choses et a recouvré la vue. L’un des traits vertueux d’Ananias était sa foi dans le Seigneur. Par conséquent, si une pensée lumineuse vous vient à l’esprit, ne dites pas que vous êtes égarés et que c’est une idée philosophique, mais ayez la foi en cette pensée et acceptez-la. J’affirme que les sentiments et les pensées de l’être humain sont aussi authentiques que les pensées et les sentiments d’un philosophe auquel il croit ; il n’a peut-être pas le langage du philosophe pour les exprimer, mais il doit savoir que ce qui est ancré profondément en son âme est authentique ; après un certain temps il comprendra qu’il avait raison. Chaque enseignement doit être utilisé par la raison tout comme la géométrie a concentré les avis de tous les scientifiques. Il faut nous servir de l’expérience des philosophes et des scientifiques des siècles passés ; chaque écrivain, scientifique et philosophe est une ruche remplie de miel, entre dans la ruche et prends du miel à volonté. Accédez librement à toutes les ruches où on trouve du miel ; n’allez pas dans celles où il n’y en a pas. Chaque abeille qui se pose sur les fleurs cueille du miel car elle connait celles qui sont porteuses de nectar ; on ne peut pas dire la même chose des humains, vous n’y êtes pas tous préparés. De ce point de vue l’abeille est plus intelligente que l’être humain : c’est la preuve qu’elle a passé des milliers et des millions d’années dans des écoles spéciales ; elle maîtrise maintenant l’art de ramasser du pollen et du nectar des fleurs et de le transformer en miel ; rendez à l’abeille ce qui lui appartient et apprenez d’elle.

Vous rétorquerez que l’être humain se situe plus haut que l’abeille. L’être humain se situe plus haut que l’abeille d’un certain point de vue, mais d’un autre, l’abeille lui est supérieure car personne ne peut faire ce que fait l’abeille. Voyez quelles alvéoles idéales elle fabrique et comment elle les remplit de miel ; il faut pour cela une grande maîtrise, une grande précision. Sinon complètement, mais au moins en partie, l’abeille doit servir d’exemple à l’être humain. Il y a beaucoup d’écrivains semblables aux abeilles : ils volent d’un endroit à un autre, étudient les gens et racontent leur vie ; nous devons remercier ces écrivains et en tirer profit. Vous direz qu’on peut subsister même sans écrivains où qu’il suffit d’en avoir un. Ce n’est pas exact, une hirondelle ne fait pas le printemps, un seul enseignement ne crée pas une culture entière. Tous les philosophes, scientifiques et écrivains constituent un tout et c’est pourquoi la pluralité ne doit pas vous troubler. Si vous vous tournez vers les royaumes végétal et animal, vous y verrez des milliers de formes différentes ; certaines sont probablement nuisibles, mais dans l’ensemble elles sont toutes à leur place : chaque moucheron, quelle que soit sa forme, même le plus minuscule, a sa prédestination. Il n’y a pas de choses inutiles dans le monde ; si une chose est admise, c’est qu’elle a une prédestination. Voilà que le bien et le mal existent sur terre ; d’un point de vue supérieur, ce qui est mal sur terre devient bien une fois au Ciel et vice versa : le bien sur terre est un mal au Ciel. Que vous admettiez ou non cette affirmation n’a pas d’importance, je n’ai pas le temps de me lancer dans des explications plus détaillées.

Affirmer que le mal sur terre est un bien au Ciel est une grande contradiction. C’est vrai que c’est une contradiction, mais seulement pour les têtes qui ne veulent pas rentrer au cœur des choses. Dieu a tout créé parfaitement, mais beaucoup s’arrêtent sur ce qui est transitoire et le voient de façon caricaturale ; la tête humaine est encore dure. Vous dites : « Que Dieu chasse le diable du monde et tout s’arrangera ». Le diable est un excellent professeur ; tant que les humains ne sont pas raisonnables, il a sa place parmi eux. Le diable a un bon trait : il est honnête ; comme il se sert toujours du mensonge, il dit : « Je mens, je ne dis jamais la vérité », il reste fidèle au mensonge ! De ce point de vue l’être humain est peu fiable, parfois il dit la vérité, parfois il la cache. Le diable dit pour lui que même Dieu ne sait pas où le trouver car il se sert parfois de la vérité et parfois du mensonge. Celui qui se sert des deux, déclare : « Dans ce monde, on ne peut rien faire sans vérité, ni rien faire sans mensonge ; on ne peut se passer ni du bien ni du mal » ; mais le Christ dit : « Tu ne peux pas servir deux maîtres en même temps[2] ». Rappelez-vous : du point de vue divin le mal sur terre est un bien au Ciel.  

Je dis aussi : les souffrances que les humains vivent leur apportent de grands bienfaits. Montrez-moi un seul homme qui est devenu bon en ayant connu seulement des joies, cet homme ne peut pas être satisfait. Si nous résolvons les questions de l’estomac, les questions du cœur et de la pensée resteront non résolues et celles-ci sont du ressort du Ciel. Seul Dieu en l’homme résout ces questions ; la tâche de l’être humain sur terre est de résoudre la question du pain. Cette question constitue un tiers de toutes les questions ; si vous en venez aux questions du cœur et de la pensée, c’est à Dieu seul de les résoudre. Il est dit dans la Genèse : « Ne tue pas », c’est une loi ; il y a donc une loi qui ordonne aux humains de ne pas tuer, mais il n’y a aucune loi qui puisse les contraindre à aimer.

« Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, va dans la rue et cherche dans la maison de Judas, un nommé Saul, et enseigne-lui ». Saul a été un grand conservateur. Aujourd’hui encore vous êtes du parti de Saul : beaucoup de vous vont à Damas, mais la moitié, encore en chemin, va tomber de cheval et perdra la vue. Paul allait de Jérusalem à Damas, le champ de la sagesse ; il n’allait pas à Jérusalem où le Christ a goûté l’amour des humains. Chaque individu est monté à cheval en route pour Damas, mais tombera, abandonnera ses anciennes opinions et adoptera un nouveau point de vue, il acquerra ainsi la sagesse et l’harmonie. N’en est-il pas de même dans la nature ? Les feuilles se fanent et laissent leur place aux nouvelles feuilles ; l’ancien se renouvelle ainsi et se libère des contradictions de la vie.

À quoi sont dues les contradictions ? À l’incompréhension des lois. Lorsque la femme voit son mari enlever les anciennes feuilles de l’arbre, elle s’insurge et dit : « Ce n’est pas possible » ; si la femme enlève les anciennes feuilles, c’est le mari qui crie ; ils ne se doutent pas que lorsque les anciennes feuilles tomberont, de nouvelles feuilles pousseront. Lorsque les cheveux tomberont, de nouveaux cheveux repousseront. Je peux vous donner une méthode pour recouvrir vos têtes de cheveux. La chute des cheveux est signe que l’on devient intelligent : celui dont les cheveux ne tombent pas vit encore en hiver ; lorsque ses cheveux commencent à tomber, il va vers le printemps de la vie.

« Et le Seigneur lui dit : Ananias, va vers celui qui prie ». Ananias désigne celui qui comprend Dieu. Saul est quelqu’un qui se remplit et se vide comme la Lune, il est changeant, hésitant. La lettre S[3] désigne la loi des changements, elle scie comme un couteau ; lorsque vous coupez un cep de vigne avec un sécateur, il larmoie. Si votre nom commence par la lettre S, qu’elle change en P. En général si vos affaires vont mal, changez de nom, d’un nom de deux syllabes passez à un nom à trois ou quatre syllabes ; il vaut mieux augmenter le nombre de syllabes que le réduire. Au début, Napoléon avait une signature majestueuse qu’il a réduit au fur et à mesure : il s’est ainsi nui tout seul. Aucune réduction des syllabes d’un nom ou de la signature n’est autorisée. Le monde spirituel est un monde de dilatation et pas de réduction ; si vous empruntez ce chemin vous devez vivre avec l’idée et l’aspiration d’une dilatation.

Je jette maintenant un grand nombre d’idées. On peut faire plusieurs causeries de cette matière qui rempliront les lacunes dans vos esprits. Pourquoi j’agis ainsi ? Parce que je vous invite à un festin, à une table dressée avec opulence. Lorsque vous m’écoutez, vous dites : « Son discours n’est pas cohérent » ! C’est vrai, mon discours n’est pas cohérent car il traduit un festin abondant où je vous propose du bœuf, du poulet, des gâteaux, des fruits et du vin, à vous de choisir ce qui vous plaît. Si un philosophe vous fait visiter les pièces d’une riche demeure et vous montre tout, vous direz que c’est un philosophe éminent ; oui, mais seulement aux yeux de celui qui n’est pas affamé, celui qui a faim n’a pas la patience de se promener d’une pièce à l’autre, il veut manger. Si je croise quelqu’un qui a faim, qui n’a pas le temps de philosopher, je lui dis : « Viens te restaurer chez moi » ; s’il me demande si c’est bien cuisiné, j’en déduis qu’il n’a pas faim et je lui dirai : « Mon ami, essaie d’abord et tu parleras après ». Je n’aime pas beaucoup parler sur ce que j’ai préparé ; si cela te plaît, mange, sinon, je t’inviterai une autre fois lorsque j’aurai préparé ce que tu aimes. Puisque j’ai accepté de devenir cuisinier, je cuisinerai ce qui plaît à mes clients : voilà ce qu’exige la société moderne. Dans le chemin divin aussi nous devons être réalistes. Avant tout, il nous est demandé d’avoir la paix dans nos âmes.

« Et le Seigneur lui dit. » Je vous demande si le Seigneur vous parle en ce moment ? Tu dis : « Je n’ai pas entendu le Seigneur s’adresser à moi ». Donc tu es devenu sourd. Vous avez en vous des sentiments que vous devez développer et l’époque actuelle peut vous aider sur ce point. On doit développer ses sentiments et ses perceptions, bien voir et bien entendre, extérieurement et intérieurement. Comment vous expliquerez-vous ce que le poète voit ? Il est clairvoyant, il voit ce que les autres ne voient pas. Vous lisez les vers d’un poète et vous vous demandez comment il a pu voir ce que personne d’autre ne voit.

« Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, va dans la rue qu’on appelle la droite et cherche dans la maison de Judas, un nommé Saul ». Judas désigne celui qui aime se glorifier, c’est un mot vil. Souvent les mots sont déformés : par exemple le mot jésuite désignait jadis un disciple du Christ, mais aujourd’hui le sens de ce mot a été détourné. Ananias se tourne vers le Seigneur en disant : « J'ai appris de plusieurs personnes tout le mal que cet homme a fait à tes saints dans Jérusalem [4]». Mais le Seigneur lui dit : « Va, car cet homme est un instrument que j'ai choisi pour porter mon nom devant les nations, devant les rois, et devant les fils d'Israël. »[5] On peut aussi s’adresser à vous, mais je demande qui vous parle ; peut-être des esprits vous interpellent et si vous êtes heureux, vous direz que Dieu vous parle ; si Dieu vous parle et si vous ne Le comprenez pas, un grand malheur vous frappera. Dieu s’adresse aux gens d’aujourd’hui : « Aimez-vous, ne faites pas de mal, ne vous faites pas violence, supprimez les prisons, aimez tout le monde, partagez équitablement les bienfaits que je vous donne ; si vous ne M’écoutez pas, j’enverrai Mes usuriers et vous aurez affaire à eux ». Que représentent les usuriers ? Le mal dans le monde, c’est-à-dire le bien divin. Nous avons dit que le mal sur terre est le bien au Ciel ; le jour vient où le bien divin descendra d’en haut. Dieu dit aux gens d’aujourd’hui : « Arrangez le monde avec votre bien. – Nous ne voulons pas nous réconcilier – Puisque vous ne le voulez pas, j’enverrai votre mal, c’est-à-dire mon bien ». Il confisquera les maisons des gens en échange de leurs dettes. Dieu dit : « Je vous ai envoyé sur terre pour faire le bien et vous instruire, et non pas pour amasser de l’argent et vous divertir ; je ne vous ai pas envoyés dans ce monde pour dominer les miséreux ».

Par leur mode de vie, on peut assimiler les gens aux deux saints d’Alexandrie dont le premier faisait des bonnes œuvres et en était déjà rétribué sur terre, alors que le second amassait des trésors et des richesses au Ciel. Les deux saints ont œuvré ainsi vingt ans durant dans l’un des monastères d’Alexandrie. Il est arrivé un jour que l’un d’eux, en se promenant autour du monastère, aperçut un grand trou dans le sol ; il y a jeté un coup d’œil et s’est écarté aussitôt. Son camarade a remarqué cela et il est allé examiner le trou pour comprendre ce qui avait pu effrayer le premier saint. Il s’est approché, a regardé et a tressailli de joie : il y avait là un pot plein de pièces d’or. « C’est curieux, s’est dit-il, je ne croyais pas mon camarade aussi timoré, pourquoi craindre l’or ? » Il est descendu dans le trou pour prendre le pot et est allé à Alexandrie utiliser l’or pour des œuvres charitables. Il a fait une donation pour construire une église, une autre pour une école et le reste pour un hôpital. Lorsqu’il a achevé son travail, il est retourné au monastère pour prier le Seigneur et demander s’il avait bien agi avec cet argent. Un ange, messager céleste, lui a dit : « Tout le bien que tu as fait ne vaut pas autant que le saut en arrière de ton ami ; le bien que tu as accompli, a perturbé la paix de beaucoup de gens qui vivaient jusque-là tranquillement ».

Je vous dis à vous-aussi : toutes les maisons, tous les bienfaits que vous faites, ne valent pas autant que le saut en arrière du saint à la vue de l’or. Pourtant tous s’écrient aujourd’hui : « Il nous faut de l’argent, de l’argent, nos pères étaient des sots de ne pas s’en emparer ! » Alors vas-y, empare t’en ! C’est vrai, beaucoup de gens aujourd’hui s’approprient les choses. Beaucoup de voleurs sont des caissiers divins : ils amassent l’argent pour ceux qui le dépenseront ; aucun voleur n’est propriétaire de ce qu’il a volé ; les voleurs ont amassé de l’argent, ils l’ont mis de côté pour les mauvais jours, mais en réalité d’autres en ont profité.

En Bulgarie, sévissait à un endroit une bande de dix malfrats. Après avoir dévalisé plusieurs riches victimes, ils se sont retrouvés pour partager le butin. Trois d’entre eux sont allés acheter quelque chose à manger en ville. Les sept autres se sont dit : « Lorsque les trois seront de retour, nous les tuerons pour récupérer leur part ». Les trois autres hourdissaient le même projet : tuer les sept au retour pour prendre leur part. Ils se sont attaqués, et la plupart sont tombés morts. Les autres se sont assis pour manger. À la fin du repas, ils se sont sentis mal et sont passés de vie à trépas. Vous direz que le repas était avarié ; il y avait de bonnes raisons à cela, mais l’important est que personne n’a finalement tiré profit du trésor.

La situation des voleurs et des brigands est la même que celle de nos contemporains ; aujourd’hui aristocrates et rustres, riches et bolchéviques se battent, mais les questions ne se résolvent pas ainsi : dans le monde tout appartient à Dieu. Le futur a besoin de gens doués de raison qui comprennent les lois divines. La religion doit être prêchée avec rectitude ; les prêtres et les enseignants d’aujourd’hui portent la responsabilité de la transgression des lois divines. Ils ont souscrit à tout ce que Dieu dit, et maintenant, les bolchéviques viennent dans le monde et leur demandent de quel droit ils ont souscrit aux lois divines sans s’y conformer ; c’est Dieu qui dit cela, pas moi. À l’avenir aucun mensonge ne sera toléré, le moindre mensonge sera lourdement sanctionné. Chaque parti politique doit être honnête et travailler pour le bien de son peuple ; les œuvres et les agissements des partis, des églises et des écoles doivent se conformer aux œuvres divines. En disant cela, je ne veux pas sermonner les gens, je ne reproche rien à personne, mais je dis que chacun doit tenir la parole donnée. Tous les prêtres et enseignants, tous les partis sont envoyés par Dieu pour accomplir leur devoir grandiose ; s’ils en sont conscients et s’ils se sacrifient pour le bien de leur peuple, le destin de l’Europe sera différent de celui d’aujourd’hui. – « Faut-il nous sacrifier ? » Si Dieu t’a parlé, sacrifie-toi ; s’Il ne t’a pas parlé, ne te sacrifie pas. Si Dieu a parlé à la jeune fille et au jeune homme sur l’amour, qu’ils L’écoutent ; le jeune homme auquel Dieu a parlé de l’amour, doit dire : « Je n’écoute que Dieu, c’est elle la jeune fille que j’aime, aucune autre ». De la même manière nous devons dire : « Cet enseignement est divin, aucun autre ».

Maintenant, lorsque je parle de l’enseignement divin ne pensez pas qu’il va transformer le monde d’un seul coup ; pour réaliser cet Enseignement il faut des milliers d’années. Lorsque la sixième race viendra sur terre, les humains amélioreront leur vie. Jusque-là vous passerez d’une époque à une autre. Combien de fois vous serez pétris, combien de fois vous serez passés à la trémie, combien de fois vous serez jugés et punis, moulus au moulin jusqu’à extraire de vous de la farine pure et savoureuse ! Aujourd’hui vous êtes encore des fruits verts et acides, ce n’est que dans deux mille ans que vous deviendrez des pommes savoureuses, de bonne qualité.

Vous dites que vous êtes des gens de bien, mettez-vous dans ce cas à l’épreuve pour voir à quel point vous êtes bons. Si quelqu’un que vous n’aimez pas vient chez vous, comment réagirez-vous ? S’il reste deux ou trois jours, vous êtes excédés et vous dites : « Quand partira-t-il celui-là pour me laisser tranquille ? » Si le fils qui aime son père est mécontent de ne pas avoir eu d’héritage, est-ce alors un bon fils ? Et après tout ça vous vous demandez quand s’arrangera le monde. Le monde bénéficiera d’une véritable et grande culture lorsque le bien divin, c’est-à-dire le mal humain et le bien humain, c’est-à-dire le mal divin s’uniront pour travailler ensemble. Dieu est miséricordieux et indulgent envers nous ; lorsque nous faisons des erreurs, Il dit : « Au bout du compte, il sortira toujours quelque chose de bon de ces enfants ». Dieu aime les pécheurs plus que les justes, les simples, plus que les érudits, car ils ont besoin de Lui. Lorsque quelqu’un se croit très vertueux et très érudit, Dieu dit : « Éloignez-le de Moi, il n’a pas besoin de soutien ». Aux prédicateurs et aux prêtres qui pensent tout savoir, Dieu dit : « Restez loin de Moi ». Quelqu’un dit : « Ce serait bien que je sois prédicateur ? » Tu perdras la grâce divine !

Pourquoi je prêche ? Lorsque j’ai étudié cette philosophie, je me suis dit : « Je veux voir ceux que Dieu aime ». Qui sont-ils ? Les pécheurs. Lorsque je les ai aimés, j’ai compris qu’ils ont un grand potentiel. Cette pécheresse qui se cache du Seigneur de honte et de peur est une plus grande sainte que celle qui se croit vertueuse et qui se montre librement devant le Seigneur. La situation du misérable est meilleure que celle du riche car il rentrera plus facilement au Royaume de Dieu. Vous voulez tous être instruits sans vous douter que le savoir extérieur est une fausse richesse. Quelqu’un me demande si j’ai étudié une philosophie ? Je dis, mon ami, lorsque tu te libéreras du grand fardeau, alors nous parlerons.

Les scientifiques d’aujourd’hui étudient les triangles, les quadrilatères, les pentagones, mais ne savent pas ce que ces figures signifient. « Quand le saurons-nous ? » Lorsque des anges viendront vous l’enseigner, vous serez alors instruits. Le pentagone montre par exemple la direction dans laquelle doit s’exprimer votre vie mentale ; il montre que vos maisons doivent être construites selon les lois du mental et être salubres ; il montre encore que vous devez manger de la nourriture saine, boire de l’eau pure, respirer de l’air frais et lire les ouvrages des grands auteurs. À quoi se rapporte l’hexagone ? Aux relations des humains dans le monde physique et spirituel. Celui qui s’occupe de l’hexagone doit apprendre les deux pôles dans le monde, c’est-à-dire la polarisation des forces qui agissent dans la nature. Six forces agissent dans l’hexagone : trois se projettent de bas en haut et trois autres, d’en haut vers le bas.

Aujourd’hui je souhaite à la plupart d’entre vous d’aller chez Saul comme Ananias l’a fait : chacun de vous a un Saul en lui. Certains disent en m’écoutant : « Pourquoi le Maître a-t-il rassemblé ces gens, qu’a-t-il de particulier à leur dire ? » Je dis : Saul, descends de ton cheval. Je dis aux théosophes : vous devez perdre la vue pour devenir de vrais théosophes ; je dis aux chrétiens : vous devez perdre votre cœur de pierre pour devenir de vrais chrétiens, celui qui n’a pas perdu son cœur de pierre n’est pas devenu chrétien. Si tu ne peux pas servir ton prochain avec ton cœur pour qu’il ressente quelque chose et avec tes yeux pour qu’il voie quelque chose, tu n’es pas un chrétien. Par conséquent, si tu veux être théosophe, tu dois perdre la vue ; si tu veux être chrétien, tu dois donner ton cœur en sacrifice : c’est ce qu’exige le nouvel enseignement.

Beaucoup de nos contemporains ont des yeux mais ne voient pas, en revanche on rencontre des aveugles sans yeux qui par un simple toucher pénètrent au plus profond de votre âme et voient votre vie passée, ils sont meilleurs clairvoyants que ceux, pourvus d’yeux. Essayez de toucher ma vie passée et de me dire ce qu’elle a été ; lorsqu’on perd la vue, alors on voit bien. Celui qui voit les objets proches, ne voit pas les objets lointains, c’est une loi ; plus un objet se trouve près de nos yeux, plus il est difficile à voir. Si vous vous concentrez sur quelque chose de sublime, vous perdez la vue pour les choses ordinaires. Vous ne devez pas regarder les choses uniquement avec votre regard spirituel, ni uniquement avec votre regard physique, mais vous devez pénétrer profondément dans votre âme pour faire un échange harmonieux entre vos corps spirituel et physique.

Les humains sur terre sont répartis en différentes catégories car ils ne proviennent pas d’un seul et même père. Certains descendent d’un père loup, d’autres d’un père lion, d’un père pigeon, dindon ou autres volatiles, leur caractère correspond à celui de l’animal ou de l’oiseau dont ils descendent. L’être orgueilleux est né d’un père dindon : si tu le complimentes, il se gonfle, se pavane et dit : « Personne ne m’égale ». Ce n’est pas honteux de descendre d’un père dindon ; si cela te fait honte, prouve le contraire, prouve que ton père n’était pas un dindon. « Les humains me persécutent et me pourchassent ». S’ils te pourchassent réellement, tu dois être calme et paisible comme Socrate. On dispose de moyens divers pour faire face à ses adversaires. Que fait le dindon ? Lorsqu’il est pourchassé il se pavane, il se gonfle pour pourchasser son adversaire. Vous direz que vous n’êtes pas des dindons, non, mais parfois vous vous comportez comme tels. Ne vous vexez pas de m’entendre utiliser des mots qui vous déplaisent, je cherche des mots précis pour exprimer ma pensée, mais je ne les trouve pas à chaque fois. Je me garderai bien de vous vexer car vous portez des substances explosives en vous qui peuvent vous endommager vous-mêmes et moi aussi.

Je souhaite que vous soyez comme Ananias, porteurs de la nouvelle pensée, que le Seigneur s’adresse à vous et que vous disiez la vérité. Il faut avoir l’amour d’Ananias qui est allé chez Saul : il a mis ses mains sur sa tête, et Saul a recouvré la vue. Il faut changer votre Saul, du moins changer sa première lettre S en P. Le christianisme se distingue de tous les enseignements théosophiques parce qu’il donne des méthodes de communion entre l’être humain et Dieu. La théosophie et l’occultisme donnent des méthodes différentes de celles du christianisme ; les sciences abstraites sont identiques et ne se distinguent que par leurs méthodes. Lorsque je parle de théosophie, d’occultisme ou de christianisme, j’entends les méthodes d’acquisition d’un certain savoir. Je suis bien disposé envers tous les enseignements, mais si je croise quelqu’un avec un écriteau mis de travers, je lui dis : mon ami, quelqu’un t’a affublé d’un écriteau mis de travers, ne te justifie pas de l’avoir acheté ainsi, mais essaie de l’améliorer. On demande à tous d’améliorer leurs écriteaux. Nous sommes tous aujourd’hui comme Paul, sans monture ; Paul aussi demande ce qu’il faut faire. Nous devons tous aller à Damas, le lieu de la raison, du développement. Damas est un triangle équilatéral, c’est-à-dire une loi de l’équilibre : ici les forces agissent de façon équitable.

Vous qui m’écoutez, ayez du respect pour tout dans le monde. Les vieilles racines doivent pourrir et de nouvelles racines, feuilles, fleurs et fruits doivent se former à partir d’elles. Les anciennes croyances, l’ancienne philosophie, tout ce qui est vieux doit faner, mourir, de leurs jus naîtra la nouvelle culture. Si nous acceptons l’ancien comme il est aujourd’hui, nous cesserons notre développement. Dieu veut que nous perdions la vue, nos cœurs. Lesquels ? Les cœurs de pierre. Il y a de milliers d’années le prophète a traduit les paroles du Seigneur : « Je leur ôterai les cœurs de pierre, leurs yeux de loup crèveront et ils recouvreront la vue comme des humains »[6] ; ils vont donc perdre leurs cœurs de pierre et se doter de cœurs humains. Alors, lorsque je vous rencontrerai dans deux mille ans, je verrai ce que vous avez acquis.

Le chiffre 2 est une loi d’évolution. Avec votre discernement d’aujourd’hui vous ne pouvez pas accepter le nouvel enseignement ; avec vos écriteaux de travers vous ne pouvez pas accepter le nouvel enseignement : il faut les changer, passer par la culture du sacrifice. Du travail est attendu de vous ; si vous ne travaillez pas, vous pouvez être prophète dans une époque, vacher à une autre époque, cela ne dépend que de vous ; beaucoup des prophètes d’antan sont disséminés dans le monde comme des êtres ordinaires. L’individu avance dans sa vie, mais recule aussi, cela dépend du travail fait ; si tu as tissé de travers, tu reviens en arrière pour corriger, quelles que soient les souffrances endurées. Le Ciel exige des héros ; si tu n’es pas prêt à être un héros, le Ciel ne s’occupe pas de toi, il te laissera de côté comme le dernier des criminels.

« Le Seigneur dit à Ananias : Va chez Saul dans la rue qu’on appelle la droite ». La rue droite c’est le Christ. Damas est la nouvelle culture qui vient déjà et Ananias en est le porteur. Saul, ce sont les bolchéviques : ils ont des idées mais pas de méthodes, c’est-à-dire ils ont raison du point de vue des idées, mais leurs méthodes sont retorses. Ils doivent préserver une chose, ne pas renier leurs idées ; s’ils ne les renient pas, ils feront un bon travail. Si leurs idées sont divines, nous ne devons pas nous y opposer, nous devons regarder les choses avec largeur. J’examine le bolchevisme sur le plan des idées et je l’appelle la religion du travail.

Les Bulgares ont besoin de Saul qui devient Paul ; ils ont aussi besoin d’Ananias pour que leur cécité disparaisse. Le peuple bulgare est prédestiné à exister en tant que peuple, alors que les différents partis politiques sont ses ombres : leur existence est subordonnée au peuple. Ancrez en vous le désir d’appeler le Seigneur au secours. Quel Seigneur ? Celui qui s’adresse à vous : écoutez ce qu’Il vous dit. N’exigez pas qu’Il s’adresse à tous les humains comme à vous ; Il parle à tous d’une façon différente. Quelqu’un me demande quoi penser d’un tel ? Pas besoin de penser, écoute uniquement ce qu’il dit. S’il est question de jouer de la musique, on peut accorder un violon et un piano ou bien un violon et une guitare et ainsi de suite, par conséquent quelles que soient votre nationalité et votre religion, vous pouvez vous accorder et jouer ensemble. Nous pouvons tous être porteurs d’une idée.

Vous êtes tous maintenant préoccupés par la question de la pitance et cela vous désunit. Je souhaiterais que nous tous qui sommes unis par le sentiment spirituel et religieux à Sofia, nous créions une ambiance conviviale pour ancrer dans nos esprits l’idée d’union, que nous laissions cheminer le Principe divin en nous. La pensée de l’homme de bien est puissante ; la pensée d’un homme de bien vaut la pensée de mille malfaiteurs, la pensée de deux hommes de bien vaut celle de dix mille malfrats. Si quelques hommes de bien concentraient leurs pensées sur le bien de leur peuple, ils auraient un grand résultat : la bonne pensée produit des miracles. On ne peut pas trouver aujourd’hui deux individus dont les esprits s’accordent, l’un se croit très instruit, l’autre, ignorant ; l’un parade avec sa fortune, l’autre est gêné par sa pauvreté. L’instruction, la fortune, ce sont des titres qui n’apportent rien ; renoncez à ces vieux titres, rassemblez-vous comme des individus aux cœurs bons et aux esprits lumineux, c’est important. Si vous perdez vos cœurs de pierre et vos yeux de loup, vous pouvez vous entendre. Je crains ceux dont les yeux de loup restent intacts ; si ces yeux disparaissent, on peut s’entendre avec tout le monde. Quelqu’un parle avec des mots doux, mais sans chaleur, et il passe pour un ange ; on en voit un autre, aux traits déformés et on se dit qu’il est mauvais ; en réalité ses traits sont déformés par la souffrance, il n’est pas méchant mais il souffre. Mettez-vous à la place de ceux qui souffrent.

Je suis prêt à aider ceux qui souffrent, je vous allégerai de cinquante pour cent de vos difficultés. Vous aiderez aussi comme j’aide ; lorsque nous unirons nos pensées, nous pourrons tout réaliser. Si nous voulons avoir une vraie culture, nous devons nous unir et diriger notre pensée vers Dieu ; non seulement cette culture ne viendra pas sans Lui, mais de plus nous nous heurterons à des malentendus et à des scandales. Si nous nous unissons au nom de Dieu, viendra la grande culture ; c’est ainsi qu’il faut aussi parler aux prêtres, tous doivent accomplir la volonté de Dieu. Il est dit à tous les partis qu’ils seront balayés s’ils n’écoutent pas le Seigneur. Dieu enverra Son bien d’en haut, Il dit : « Tous les partis doivent travailler pour le bien de leur peuple ; sinon ils se heurteront à Mon bien ». C’est ainsi que parle le Seigneur : dites à tous les partis de travailler pour le bien de leur peuple. Dieu souhaite le bien à Son peuple, il veut secourir tous ceux qui souffrent et qui sont accablés.

Tous aujourd’hui attendent leur salut de la France ou d’ailleurs. Sachez que votre salut ne viendra que de vous, de chacun de vous. Si vous vous unissez tous au nom de Dieu, je peux prophétiser ce qui adviendra de la Bulgarie. Chaque prophétie a deux côtés – un bon et un mauvais. Vous dites : « La Bulgarie était prédestinée au bien mais le bien n’est pas venu ». Je dis : si la Bulgarie accomplit la volonté de Dieu, si tous les Bulgares sont bons, raisonnables, honnêtes et justes, le bien viendra ; si elle n’accomplit pas la volonté divine et n’applique pas le bien, la raison, l’honnêteté et la justice, rien de bon ne l’attend. Par conséquent chaque prophétie est sous conditions. Vous êtes tous appelés à aider.

Certains attendent le jour où ils atteindront la pureté et la sainteté pour monter au Ciel et être accueillis avec des chants et des lauriers ; n’espérez pas de telles choses. C’est vrai qu’il faut se sauver, mais il faut du travail, rien ne s’obtient gratuitement. Les pères et les mères d’aujourd’hui sont des esclaves ; ils doivent d’abord se libérer du joug et ensuite viendra le temps des guitares et des harpes. Allez dans les taudis pour voir comment vivent vos frères et vos sœurs ; ils doivent d’abord se libérer et ensuite vous pourrez penser à la façon dont vous serez accueillis Là-haut. Lorsque vous ferez bien votre travail sur terre, alors vous irez Là-haut et vous serez accueillis avec des guitares et des lauriers. Tant que vous êtes sur terre, chantez et jouez pour les accablés et pour les affligés. « Nous n’avons pas encore de connaissances. » Je le demande à ceux qui en ont. Ce que je vous dis s’accomplira, si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera dans mille ans.

Je parle souvent du chiffre un ; qui s’occupe du chiffre un ? L’être juste. Celui qui se développe, travaille avec le chiffre deux et celui qui prend, travaille avec le chiffre trois. Dieu s’adresse maintenant à vous qui m’écoutez comme Il s’adresse à Ananias et vous demande : « Êtes-vous prêts à aller dans la rue qu’on appelle la droite et à poser vos mains sur celui qui est tombé de sa monture ? Êtes-vous prêts vous-aussi à tomber de votre monture, à perdre la vue, et de Saul devenir Paul ? ». Si vous êtes prêts à tout cela, l’avenir de la Bulgarie et votre propre avenir sont assurés. Alors la Bulgarie aura plus de terres qu’il n’en faut. Si tout le peuple bulgare, avec ses administrateurs en tête, ses prêtres et ses enseignants, commence à accomplir la volonté de Dieu, il sera alors béni et glorifié. Cela peut se produire aujourd’hui ou dans des milliers d’années, cela ne dépend que de vous.

Je souhaite que la bénédiction divine vienne sur vous.

Sofia, 6 avril 1919

Traduit par Bojidar Borissov

 


[3] Dans l’alphabet cyrillique, la lettre S se représente par le C.

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