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1918_06_30 Amenez-le


Ani
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Amenez-le

« En disant : Allez au village qui est en face ;

quand vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché,

sur lequel aucun homme ne s'est jamais assis ;

détachez-le, et amenez-le.»

Luc 19 :30

La question se pose : pourquoi le Christ n’est-il pas entré dans Jérusalem sur un cheval, mais sur un ânon ? On peut répliquer par une autre question : le Christ ne pouvait-il pas entrer à pied à Jérusalem au lieu d’avoir une monture ? Jérusalem symbolise la limite entre le monde physique et le monde spirituel. Par conséquent, tout comme l’ange ne peut pas descendre sur Terre sans corps, de même le Christ, à l’orée du monde physique, devait trouver un ânon pour entrer à Jérusalem sur cette monture.

L’ânon est donc un emblème, un symbole. Vous le comprendrez seulement lorsque vous vous mettrez à étudier le sens profond de la nature, telle que Dieu l’a créée, et non pas comme les scientifiques actuels la comprennent. Peu de personnes comprennent ce que représente l’âne. La plupart le considèrent comme un symbole d’entêtement et se moquent de lui lorsqu’il braie. C’est vrai que l’âne a quelques mauvais traits de caractère, mais il en a aussi de très bons. Si vous cherchez de l’eau saine et pure, ne vous tournez pas vers les experts, mais montez sur un âne et laissez-le vous conduire, il vous montrera où il y a de l’eau pure. La recommandation des thérapeutes et des médecins, c’est de faire bouillir l’eau impure, pour tuer les bacilles porteurs de germes dangereux. L’âne dit : « Au lieu de faire bouillir l’eau, venez avec moi, je vous montrerai où il y a de l’eau pure. Pas la peine d’user du bois et du charbon pour faire bouillir l’eau alors qu’il y a dans la nature de l’eau pure et bénéfique pour la santé ! »

L’âne est frugal, il se contente de peu. Personne ne peut l’accuser d’être épicurien. Ses longues oreilles sont signe de générosité. Et en même temps, il ne craint pas de donner son avis. Une anecdote raconte comment l’âne s’est prononcé sur Salomon. Tous les animaux devaient passer devant Salomon et lui donner leur avis sur lui. Le tour de l’âne est finalement venu. Le cheval l’a pris à part pour lui conseiller une bonne conduite selon l’étiquette. Devant le roi, l’âne a brait à son habitude et a émis ainsi son avis. Le cheval l’a questionné : « Pourquoi as-tu brait ? Tu n’as pas pu donner ton avis autrement ? – Je ne sais pas faire autrement. Je me manifeste tel que Dieu m’a créé. »

Jadis, les animaux étaient plus intelligents que maintenant. Après la chute originelle, ils sont descendus plus bas et ont perdu beaucoup de leurs capacités. Aujourd’hui, leur vocabulaire n’est constitué que de bruits indistincts, ils n’ont pas la faculté de la parole comme les humains.

Le Christ est entré dans Jérusalem, assis sur un ânon. Jérusalem représente une frontière, un seuil entre deux mondes. Pour vivre dans le plan physique, l’homme doit avoir à son service un corps sain. Lorsque la mère enfante, l’enfant entre dans le monde physique pour s’instruire. Il s’habille de chair qui le transporte partout comme l’ânon transportait le Christ sur son dos. Le corps humain est intelligent car les cellules qui le constituent sont intelligentes ; il est dirigé par des lois spéciales. Le corps humain s’étudie en tant qu’une unité et en tant que collectivité. Puisqu’il représente l’ânon que le Christ a monté, il doit être libre et non enchaîné.

Réjouissez-vous si le Christ envoie ses disciples détacher votre ânon pour qu’Il s’assoie dessus. Bienheureux celui dont l’ânon est monté par le Christ qui entre avec lui dans Jérusalem. L’ânon symbolise le corps humain ; les disciples du Christ, l’âme humaine, et le Christ l’esprit humain. L’esprit dit à l’âme : « Quitte la place que tu occupes et va parmi les humains pour trouver un ânon avec lequel aller à Jérusalem pour t’acquitter d’une certaine mission. » L’ânon, c’est-à-dire le corps humain, est le meilleur prédicateur de l’enseignement du Christ. C’est l’instrument par lequel se manifestent l’âme et l’esprit.

Nos contemporains rient lorsque l’âne brait ; ils ne savent pas pourquoi il fait cela. Lorsqu’Il a créé le monde, Dieu a d’abord fait les animaux, puis les premiers humains, Adam et Ève. Il a présenté Adam au cheval pour que ce dernier reconnaisse son maître, mais le cheval a henni : « Hiiih ! » ; c’est ainsi qu’il a exprimé son mécontentement car quelque chose ne lui a pas plu en Adam. En voyant Ève, le cheval a henni : « Haaah ! » ; la femme lui a plu. Après le cheval, cela a été au tour de l’âne de donner son avis sur ses maîtres. En voyant Adam, il a dit : « Aah, cet homme me plaît ! » Mais au sujet d’Ève il a dit « Heuh », pour signifier que cette femme ferait quelque chose qui nuirait à Adam et à elle-même. Comme le cheval s’est prononcé bien au sujet de sa bien-aimée, Adam l’a récompensé tandis qu’il a condamné l’âne à être la risée de tous. L’âne a vu la beauté d’Ève, mais son attention a été attirée par ce qui lui manquait : la femme doit travailler pour acquérir une certaine profondeur. L’âne est impartial, il aime la vérité, mais l’homme l’a puni pour avoir donné sincèrement son avis. À l’opposé, le Christ l’a récompensé, il est monté sur lui pour se rendre à Jérusalem. Comme le cheval n’a pas dit la vérité, Dieu l’a affecté au service de l’homme pour qu’il l’accompagne partout, au labour, à la guerre. Aujourd’hui le cheval accompagne son maître partout et partage sa souffrance.

La femme doit travailler assidûment sur elle-même, s’autoéduquer, engendrer de bons fils, de bons citoyens. Tant qu’elle ne s’acquitte pas dignement de sa mission, elle sera tenue responsable des malheurs dans le monde. Qu’une guerre ou qu’une dispute éclatent, on cherchera toujours une femme derrière. C’est vrai que tout provient de la femme. Le monde a besoin de femmes nobles, éduquées et intelligentes.

Le Christ est monté sur un ânon, l’un des animaux les plus dédaignés, pour se rendre avec lui à Jérusalem. Il voulait ainsi rétablir la vérité. Celui qui applique la vérité vaincra ; c’est ce que le Christ voulait dire aux humains.

Si tu sers Dieu en esprit et en vérité, peu de gens t’accueilleront bien. Tu entendras beaucoup d’insultes, d’outrages et de ressentiments, mais au bout du compte tu vaincras. L’ânon, autrement dit le corps humain, doit être libre pour appliquer la vérité et ne pas rester attaché. L’ânon que le Christ montait n’était pas comme ceux qui portent aujourd’hui du bois pour leurs maîtres et reçoivent de nombreux coups. Les gens se rient de l’ânon, mais leur propre vie n’est pas reluisante : ils se chargent comme des ânes et finissent quand même par recevoir des coups. Aujourd’hui, la plupart des gens sont malheureux. Pour quelle raison ? Non pas parce qu’ils connaissent la vérité, mais parce qu’ils la craignent. Puisque jadis l’âne a dit la vérité, on le bat aujourd’hui ; le cheval n’a pas dit la vérité et c’est pourquoi il accompagne son maître à la guerre et y essuie le feu des combats.

Nos contemporains doivent raisonner et arriver à une compréhension intérieure des choses. L’homme a besoin d’un corps sain et lui donner de l’eau pure et peu de nourriture. Le corps humain, c’est-à-dire l’âne, nécessite une hygiène. Seul le corps bien portant peut héberger un esprit grand et robuste. Quelqu’un dira qu’un grand esprit peut aussi demeurer dans un corps chétif. Non, c’est impossible ! Celui qui veut avoir un esprit puissant et robuste doit avoir un corps bien portant. Mais la graisse et l’épaisseur ne sont pas le signe d’un corps sain. La santé est fonction d’une situation normale des cellules. Lorsque les cellules de l’organisme, nerveuses, musculaires, artérielles, conservent leur taille initiale et accomplissent précisément leur travail, l’homme est bien portant ; si elles altèrent leur taille et cessent d’exécuter leur mission, l’homme tombe malade. Le malade ne raisonne pas correctement, ne ressent pas les choses avec justesse. Vous saurez ainsi que la disposition de l’intelligence humaine et du cœur humain dépendent avant tout de la disposition de leur monture. Qu’arrivera-t-il à celui qui traverse pieds nus une région pierreuse et sableuse ? Il se blessera les pieds et, en rentrant chez lui, il commencera à parler de maladie. Il change ainsi toute sa philosophie de la vie. Quelle philosophie y a-t-il dans les maladies, quelle est leur origine ? L’air impur, l’eau impure, la nourriture impure. Celui qui veut être bien portant doit respirer de l’air pur, boire de l’eau pure, se nourrir d’aliments purs, digestes, et sans aucun excès.

L’air se rapporte à la pensée humaine, l’eau à la vie, et le pain à la volonté humaine. Sachant cela, appréciez l’air, l’eau et le pain comme vous appréciez votre intelligence, votre vie et votre volonté. Si vous rompez un morceau de pain, dites : « Je Te remercie Seigneur pour le pain que Tu me donnes. Je veux être pur et résistant comme le grain de blé. » Vous mangez du pain sans réfléchir à son rapport à votre volonté ; vous buvez de l’eau sans être conscient de son rapport à la vie et à votre cœur. Lorsque vous buvez de l’eau et que vous vous rafraichissez, dites : « Comme l’eau me rafraîchit, de même que mes sentiments rafraîchissent le voyageur éreinté et assoiffé. » Si vous prononcez ces paroles quotidiennement, votre cœur se renouvellera ; c’est l’une des méthodes employées par la nature pour rajeunir l’être humain et élever son esprit. La nourriture pure renforce la volonté, l’eau pure renforce le cœur et l’air pur renforce la pensée. Respirez l’air pour rafraichir vos idées. Les poètes ont écrit leurs meilleures œuvres, inspirés par les plus beaux tableaux de la nature.

Je vous souhaite que le Christ entre dans votre corps dès aujourd’hui, comme jadis il est entré à Jérusalem sur l’ânon. Pour certains, le Christ n’est venu que jusqu’à la forêt de Jéricho ; il n’a même pas pu descendre jusqu’au village car ils n’avaient pas un ânon à Lui prêter. Après tout ceci, les gens attendent que le Christ vienne sur Terre pour les ressusciter. Vous ressusciterez si vous êtes l’ânon que personne n’a monté à part le Christ. Cela implique un corps pur et chaste. Les corps des gens d’aujourd’hui sont impurs alors qu’ils doivent être parfaitement purs. Tant qu’ils ne se purifient pas, il ne peut pas être question de Résurrection. La sueur de la plupart des gens est empoisonnée, saturée d’impuretés tout comme leur sang, ce qui montre qu’ils ne mangent pas une nourriture saine, ne boivent pas d’eau saine et ne respirent pas un air pur. Amenez l’incroyant dans un beau village de montagne et nourrissez-le un mois durant avec de la nourriture pure et légère, de l’eau et de l’air purs et vous verrez comment il changera d’idées et comment il réfléchira d’une manière nouvelle, tel un poète.

Nos contemporains ne vivent pas correctement et se divisent en croyants et incroyants. Les premiers croient en le Christ et en l’Église, mais pas les seconds. En réalité, on ne sait pas qui est le véritable croyant. Peut-on appeler croyant celui qui dérobe, qui profère des mensonges et égare les autres ? Qui ment ? Celui qui vit dans l’obscurité, alors que celui qui vit dans la lumière ne ment jamais. À qui mentira-t-il ? Peut-on mentir à ceux qui sont plus instruits que nous ? Celui qui vit parmi les gens ordinaires peut parfois avoir recours au mensonge, mais celui qui vit parmi les êtres lumineux et intelligents ne ment jamais. Vous direz que l’homme peut changer de milieu, monter ou descendre, c’est possible, mais que ferez-vous si votre esprit résiste ? L’homme doit obéir à la volonté de son esprit, à sa nature supérieure et non pas à sa nature inférieure.

Nos contemporains se plaignent de leur vie. Pourquoi ? Parce qu’ils ont mal arrangé leurs affaires. Aujourd’hui les serviteurs montent l’ânon alors que les seigneurs sont à pied ; les élèves montent l’ânon alors que les maîtres sont à pied. Faites l’inverse et votre vie s’arrangera. Les maîtres et les seigneurs doivent se hisser sur l’ânon et non pas les serviteurs et les élèves. Qui dirige le paquebot ? Le capitaine, c’est-à-dire le plus expérimenté et le plus intelligent de l’équipage. Lorsque Dieu a créé l’être humain, son œuvre la plus grandiose, Il l’a mis entre les mains de son capitaine, l’esprit, pour qu’il le dirige. Qui dirige la nature ? L’Esprit de Dieu qui l’a créée. Vous ne pouvez pas vous prononcer sur les lois et les méthodes de la nature tant que vous n’avez pas acquis l’humilité ou du moins la modestie nécessaire. Soyez humbles comme l’abeille pour recevoir la bénédiction divine.

Lorsqu’il a créé les fleurs, Dieu a mis en elles un jus sucré, le nectar, pour attirer tous les insectes. Il a ensuite appelé les coléoptères, les moucherons pour qu’ils se prononcent sur son travail. Tous se sont succédé devant le Seigneur pour donner leur avis sur la question. Seule l’abeille est restée en arrière, sans parler. Dieu lui a demandé : « Pourquoi restes-tu de côté sans rien dire ? » Elle s’est tournée vers Dieu avec ces mots : « Seigneur, j’ai un caractère revêche et parfois je me plais à piquer. Si je croise un homme, je pourrais le piquer. Lorsque je vole d’une fleur à une autre, si je rencontre un homme penché sur les fleurs, je le piquerai. » Dieu lui a répondu : « Puisque tu es la seule à reconnaître une faiblesse, c’est à toi que je confie la mission de recueillir le nectar des fleurs et d’en fabriquer le miel. » Parmi les animaux aussi bien que parmi les humains, vous rencontrerez ceux qui aiment se prendre au sérieux et ceux qui reconnaissent leurs torts et leurs faiblesses, et sont prêts à se corriger. C’est sur ces derniers que l’on compte davantage et c’est à eux que l’on confie les travaux sérieux. Ce sont les personnes modestes dans le monde qui acquerront l’humilité.

Après la chute originelle, les gens se sont tellement pervertis que Dieu a décidé d’envoyer le déluge pour purifier l’humanité. Le jour où Noé a dû accoster son arche sur une montagne, Dieu a interrogé toutes les montagnes pour savoir où cela devait s’accomplir ; Il a voulu avoir leur avis. Lorsque le tour de la montagne Ararat est venu, elle a répondu : « Seigneur, je suis petite et indigne pour cette mission. – C’est précisément pour cela, a rétorqué Dieu, que Noé accostera sur toi, et sur toi il bâtira la vie nouvelle ».

Lorsqu’Il a promulgué Ses commandements pour l’humanité, Dieu a demandé l’avis de toutes les montagnes, pour savoir où il fallait accomplir cet acte. L’une après l’autre les montagnes ont comparu devant Dieu pour avancer leur candidature. Seul le Sinaï est resté silencieux. Pourquoi ? Parce qu’il s’estimait plus petit et moins beau que les autres. Dieu l’a regardé avec bienveillance et a dit : « Tu auras la primauté sur les autres, c’est sur toi que je bâtirai Ma loi. »

Si vous voulez que Noé accoste ainsi son arche auprès de vous, soyez humbles comme Ararat ; si vous voulez que les commandements soient promulgués sur vous, gardez le silence comme le Sinaï. L’humilité est exigée de l’homme ; vous devez rester silencieux lorsque les grands prennent la parole. L’arche de Noé a accosté sur Ararat, les commandements de Moïse ont été donnés sur le Sinaï. L’abeille qui est aussi un symbole, représente l’intelligence humaine, Ararat, le cœur humain et le Sinaï, la volonté humaine. Si vous êtes intelligents, vous serez comme l’abeille et vous récolterez du miel ; si vous avez un cœur noble, vous serez comme Ararat et Noé accostera sur vous avec son arche et il vous bénira ; si vous avez une volonté puissante, vous serez comme le Sinaï où les commandements ont été énoncés. Comment Noé accostera son arche auprès de vous ? Lorsque la jeune fille se marie, l’arche s’ouvre et les fils de Noé descendent un par un. La jeune fille représente la montagne Ararat, c’est-à-dire l’ancien monde et l’arche de Noé - la bénédiction divine qui se déverse à travers les fils de Noé.

L’homme doit être comme Ararat et le Sinaï, ne pas avoir une haute opinion de lui-même afin de comprendre le sens de la vie. S’il a une haute opinion de lui, il chutera et se relèvera sans comprendre le sens profond de la vie. Pour le comprendre, les ânons doivent être libres. Est-ce qu’ils sont détachés ou bien sont-ils encore attachés à une corde dans les villages ? Est-ce que les disciples du Christ se sont présentés à vous pour demander votre ânon ? Réjouissez-vous si c’est le cas. Et si votre maître vous demande pourquoi on réclame l’ânon, répondez : « Le Seigneur en a besoin. » L’ânon est votre vie que vous devez consacrer à servir le Seigneur, le Christ. Aujourd’hui tous se demandent quand le monde se redressera. La réponse est simple. Le monde se redressera lorsque les gens seront prêts à donner leur vie pour le Christ. Le monde se redressera lorsque les gens acquerront l’art de l’abeille et l’humilité des deux montagnes, Ararat et Sinaï.

Peu d’êtres aspirent à l’humilité, la plupart des gens, hommes et femmes, veulent être des aigles, voler très haut. Il est bon ce désir de voler très haut comme un aigle, mais l’aigle est aussi un rapace, beaucoup d’animaux en pâtissent. Sur le plan mental, beaucoup de personnes aspirent aux hautes idées pour voler dans l’espace, mais ce sont souvent des idées carnassières. Si une telle idée vous vient, elle trouble votre sérénité et vous perdez le sens de la vie. Par conséquent, si vous êtes malheureux, c’est qu’un aigle s’est posé sur vous ; si vous êtes heureux, c’est qu’une abeille s’est posée sur vous : où que vous alliez, vous tomberez sur des fleurs aromatiques pour en prélever le nectar sucré, votre ruche sera toujours pleine de miel pour que votre maître puisse le collecter et l’utiliser. Il récoltera le miel et nettoiera les ruches, et vous serez joyeux. Pourquoi ? Parce que vous lui apportez un certain bien-être.

« Amenez-le », dit le Christ. Amener qui ? L’ânon. Je vous souhaite à tous d’être modestes comme l’ânon au point de vue de la nourriture, de vous contenter de peu, mais d’exiger de la nourriture pure sans être présomptueux à son égard. Où qu’il soit, l’ânon prend l’initiative, il marche toujours en avant et dit : « Je suis le prédicateur de toutes les nouvelles idées et de tous les nouveaux mouvements. J’ai jadis donné mon avis et j’ai été puni, mais je suis encore prêt à le donner. » Certains s’exposent pour la vérité. D’autres restent à l’arrière et s’ils viennent à la vérité, ils ressemblent au tzigane qui était toujours le premier à répondre aux invitations à boire et à manger. S’il était appelé pour le travail, il disait : « Que quelqu’un d’autre y aille, faut-il que ce soit toujours à moi d’être le premier ? » En réalité, il ne faisait rien à part boire et manger ; on ne parle pas comme ça, ce n’est pas la vérité. Il répondait toujours aux invitations à des repas : « Oui, allons nous restaurer, ne sommes-nous pas des amis ? » Si on lui demandait d’aller labourer le champ, il répondait : « Que quelqu’un d’autre y aille à ma place, c’est toujours moi qui me sacrifie ! »

Rappelez-vous, la vérité ne peut pas être cachée, même au dernier moment, elle finira par éclater. L’âne est la risée des gens sur terre, mais il occupe une place d’honneur dans l’autre monde, il est devant l’entrée du Paradis et donne son avis. Si quelqu’un qui a bien vécu et bien travaillé sur Terre s’y rend, alors il va braire : « Aah ! » En entendant son avis, les créatures intelligentes diront : « Laissez entrer cet homme au Paradis, il est du type abeille. » S’il vient quelqu’un comme le tzigane qui n’a fait que manger et se prélasser, l’âne braira : « Heuh ! » En entendant cela, les créatures intelligentes diront : « Renvoyez-le sur Terre, pour qu’il apprenne bien sa leçon, et qu’il revienne ensuite. » Donc, c’est l’âne qui décide dans l’autre monde qui doit aller au Ciel et qui doit retourner sur Terre.

Que l’ânon demeure un sujet de réflexion pour vous. Pourquoi lui et pas un autre animal ? Parce que vous l’avez dévalorisé et rendu risible. Chaque chose, une pierre, une plante, un animal ont leur prédestination et leur sens caché, mais vous les avez dévalorisés. Ceci est visible, non seulement à l’égard des plantes et des animaux, mais aussi des humains ; ils sont la risée les uns des autres, ils ont perdu leur sens et leur signification originelle. Aujourd’hui, les gens s’affublent de titres divers et variés, mais ils se déprécient mutuellement de la sorte. Salir les autres n’est ni un art ni une science ; les nettoyer par contre est une grande science.

Je vous souhaite que le Christ monte sur votre ânon pour se rendre à Jérusalem sous vos acclamations : « Béni soit celui qui vient et entre dans notre temple au nom du Seigneur ! » Votre âme sera libre et apportera un nouvel ordre divin dans le monde.

Sofia, 30 juin 1918

Traduction par Bojidar Borissov

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