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1918_10_20 L’Esprit du Seigneur


Ani
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L’Esprit du Seigneur

« L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint

pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres »

Luc 4 :18

Le Christ dit pour lui-même : « L’Esprit du Seigneur est sur moi. » Il dit pour ses disciples : « Lorsque vous serez en difficulté, l’Esprit vous aidera, il vous enseignera à l'heure même ce qu'il faudra dire.[1] » Portez cette vérité dans votre esprit pour comprendre le sens de votre vie. Lorsque vous comprendrez votre vie, vous comprendrez aussi la vie d’autrui et celle de tous les êtres vivants.

Il n’y a personne sur Terre qui ne cherche à comprendre le sens de la vie, mais peu nombreux sont ceux qui portent leur attention sur le sens de l’alimentation, de la boisson et de la respiration. Si vous demandez aux scientifiques pourquoi nous devons manger, boire et respirer, ils diront que c’est pour récupérer l’énergie dépensée par l’organisme. Quant au côté intérieur, spirituel, de ces processus, ils gardent le silence. Pourquoi certaines particules de matière perdent-elles leur énergie et doivent-elles être rechargées de l’extérieur ? Des processus d’acquisition et de perte ont donc lieu dans l’organisme humain comme dans la vie elle-même. La ménagère met dans la cheminée du bois ou du charbon qui se consume ; l’énergie du combustible passe dans les aliments que la ménagère cuisine. La physique nous enseigne que dans la nature, l’énergie se transforme, c’est-à-dire qu’elle passe d’un état à un autre sans que rien ne se crée et sans que rien ne se perde ; donc l’énergie ne fait que changer de nature. Si quelqu’un dit qu’il a perdu quelque chose, qu’il sache que c’est un changement d’un état dans un autre. Vous dites que vous avez perdu la joie. Vous ne l’avez pas perdue, mais elle s’est transformée de combustible en chaleur qui vous a servi à préparer le repas.

« L’Esprit du Seigneur est sur moi. » Réjouissez-vous que l’Esprit vous ait visité, mais souhaitez qu’il visite aussi les autres. L’Esprit se manifeste par le Christ, et le Christ représente toute l’humanité. Il est à la fois un être individuel et un être collectif. Par conséquent, chacun peut dire pour lui-même : « Le Christ et moi ne sommes qu’un ; moi et toute l’humanité ne sommes qu’un. » Par la collectivité, je n’entends pas l’uniformité, mais l’harmonie comme dans la musique. Plusieurs tonalités, harmonieuses entre elles, composent une chanson. Si une seule tonalité manque, l’harmonie est altérée, le lien, le rapport entre les tonalités est rompu. L’organisme de chacun représente une note unique du chant divin : si vous touchez une de ces tonalités, cela émet un son spécifique. Il suffit de rendre sonores les notes pour manifester les corps astraux des humains qui se caractérisent par le mouvement. La note est le signe, c’est-à-dire l’individualité physique, alors que la tonalité est le mouvement, c’est-à-dire l’individualité astrale.

« L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres. » Il n’est pas dit que la bonne nouvelle est annoncée aux scientifiques, aux philosophes et aux riches, mais aux pauvres. Nos contemporains passent pour des scientifiques, des érudits, des gens pieux qui prient trois fois par jour ; malheur à celui qui ne prie pas, il passe pour un incroyant, un hérétique ! À bas les anciennes croyances populaires ! Ne les utilisez pas comme matériau de construction, mais comme engrais pour vos jardins. Vous direz qu’il ne faut pas prôner de nouvelles idées. Il est difficile, à mon avis, de distinguer les nouvelles idées des anciennes. Chaque idée qui stimule la croissance est nouvelle ; là où il n’y a point de croissance, tout est vieux. Que dirait la mère de son enfant si elle devait le porter dans ses bras pendant une dizaine d’années ? L’avoir dans ses bras pendant deux ou trois ans, c’est normal ; lorsqu’il grandit, sa mère le laisse gambader tout seul. Ainsi, celui qui ne reçoit aucune nouvelle idée, nie la croissance en tant que processus naturel. Si tu croîs, tu assimileras nécessairement de nouvelles idées ; si tu restes sur place sans croître, tu es dans un processus ancien sans apport d’eau fraiche et pure. Tant qu’il est petit, l’enfant reste dans les bras maternels ; lorsqu’il grandit, sa mère se réjouit qu’il marche. Grande est la joie dans le foyer lorsque l’enfant se met debout sur ses jambes pour marcher.

Qu’est-ce que se mettre debout ? C’est la lutte de l’esprit avec la matière. Lorsque l’enfant va à quatre pattes, cela montre que la nature animale prend le dessus en lui. Même certains adultes vont encore à quatre pattes : c’est un état infantile, mais ils n’y resteront pas pour toujours. Lorsque le Christ dit qu’Il apporte une bonne nouvelle aux pauvres, Il parle des pauvres véritables, pas de ceux qui le sont devenus par la suggestion. Suggérer à quelqu’un qu’il est pauvre ne traduit pas sa vraie situation. Les enfants aussi se servent de l’hypnose. Quand ? Lorsqu’ils demandent quelque chose à leur mère : ils répètent et réitèrent sans cesse ce qu’ils veulent obtenir, tant que la mère ne cède pas à l’hypnose pour les satisfaire. L’enfant veut du pain avec insistance et sa mère finit par lui en donner. Il ne faut pas demander du pain par l’hypnotisme. La mère connait les besoins de son enfant et y pourvoit toute seule. Le pain est nécessaire à l’être humain ; il le recevra d’une manière ou d’une autre, et ceci tout naturellement.

Ainsi, dans la vie il y a des choses essentielles et des choses non essentielles, des choses nécessaires et des choses accessoires. L’eau est nécessaire alors que le tabac est accessoire ; la nourriture est nécessaire alors que le vin est accessoire ; l’air, la lumière sont nécessaires alors que l’éclairage électrique ou le gaz sont accessoires. Vous direz que vous trouvez de l’utilité à beaucoup de choses. Si le Seigneur les donne, c’est bien ; s’Il ne les donne pas, cherchez celles qui vous sont nécessaires. Comme il y a des choses nécessaires et accessoires sur le plan physique, de même il y a des pensées et des sentiments nécessaires et accessoires sur le plan spirituel. Les premiers sont indispensables, les seconds, non. Je n’ai rien contre les uns ni contre les autres, mais vous n’avez pas le droit de remplacer les choses réelles avec les choses transitoires, et les choses nécessaires avec des choses accessoires. C’est bête de dépenser son argent pour du vin et du tabac et de se priver de pain et d’eau. Je ne reproche rien aux gens ; je ne suis pas venu pour détruire mais pour bâtir. Néanmoins la destruction est tolérée parfois lorsqu’il s’agit d’éradiquer les mauvaises pensées et les mauvais sentiments afin que l’organisme ne soit ni pourri ni contaminé.

On peut parfois tolérer le mensonge blanc, mais uniquement pour empaqueter la vérité. Si quelqu’un veut connaître la vérité, je lui dis : « Enlève l’empaquetage de ce qui t’a été dit et tu trouveras la vérité tout seul. » Le mensonge peut être nécessaire, utile. De même pour la vérité : la nécessaire vérité exige le nécessaire mensonge, la vérité utile exige le mensonge utile. Comment comprendre cette idée ? Imaginez qu’un enfant dessine son père ; la mère regarde le dessin et dit : « Il n’y a que le nez qui rappelle ton père. » L’enfant veut corriger son dessin mais tord le nez ; la mère dit : « Maintenant il n’y a que l’oreille qui est fidèle à l’original. » L’enfant dessine, corrige, mais aucune version du dessin n’est ressemblante avec le père, de toutes les images, aucune n’est authentique. Cela démontre qu’en essayant de révéler la vérité, on tombe sur le mensonge. Donc la forme par laquelle on essaie de révéler la vérité peut être mensongère. Le mensonge est la caricature de la vérité.

Les humains ne savent pas encore ce qu’est la vérité. Quelqu’un dit aimer une personne, mais en réalité ce n’est pas vrai ; il ne sait pas comment se manifeste l’affection. En général les humains parlent d’amour, de miséricorde, de bonté sans manifester ce dont ils parlent. Que tu ais donné de l’argent à quelqu’un ne signifie pas que tu l’aimes. Si tu dis j’aime, il faut avoir un rapport à toute l’humanité, à tous les êtres vivants. L’être humain manifeste son amour uniquement lorsque l’amour le visite. Par conséquent la jeune fille manifeste son amour lorsqu’elle rencontre le jeune homme ; et lui-aussi manifeste son amour lorsqu’il rencontre la jeune fille. Quand je dis que l’homme doit aimer toute l’humanité, je parle de l’homme collectif, c’est-à-dire l’Adam divin. Tous les humains sont enfants de cet Adam. Un jour ils seront aussi grands que leur père.

« L’Esprit du Seigneur. » Lorsque l’Esprit entre dans l’être humain, il a envie d’annoncer la bonne nouvelle aux pauvres. Être pauvre est une des situations les plus honorifiques. Si les écrivains veulent mettre en avant leurs héros, ils les plongent dans la misère ; lorsqu’ils veulent rabaisser un héros, ils lui donnent du pouvoir, des richesses. S’ils veulent le dépeindre comme un noble, ils le vident comme une bouteille pour pouvoir le remplir d’eau de source pure et fraîche. Si la bouteille de l’homme est pleine, on ne peut pas y verser d’eau pure. L’eau pure représente la vie supérieure, divine, qui peut être reçue uniquement par des bouteilles vides, propres. Si tu ne peux pas recevoir cette vie, c’est de ta faute. Vide ta bouteille et va tout seul la remplir à la source, n’attends pas que d’autres la remplissent pour toi et te l’apportent.

Que faut-il faire pour recevoir la vie pure et supérieure ? Vous repentir, c’est-à-dire vider la bouteille et aller la remplir à la Grande Source. Tous les scientifiques et les philosophes, mères et pères, professeurs et prêtres doivent retourner leurs bouteilles, les vider et aller les remplir à la Source. C’est le seul moyen d’accueillir le Nouvel Enseignement et les nouvelles idées. « Qu’adviendra-t-il de l’ancien enseignement ? » Mettez-le comme engrais autour des racines des arbres et ne vous en préoccupez plus.

« Apportons une bonne nouvelle aux pauvres. » Je souhaite que tous les humains soient pauvres, au sens large, pour leur apporter la bonne nouvelle. Certains se déclarent prêts à tous les sacrifices au nom de Dieu ; la vie éprouvera leurs dires. Dire quelque chose et l’accomplir sont deux choses différentes ; regarder un fruit dessiné et le goûter sont deux choses différentes. Si vous envisagez de faire quelque bien, ne le reportez pas, mais mettez-vous aussitôt à sa réalisation.

« Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé. » Ceux qui ont le cœur brisé sont malades car les maladies ont un rapport avec le cœur humain. Qui n’est pas malade de nos jours ? Il n’y a pas de gens parfaitement bien portants sur Terre. Il n’y a pas non plus de gens heureux. Pourquoi ? Parce que les maladies les privent de la sève de leur vie physique ; les contradictions, les malentendus, l’incompréhension, la colère, la haine, la jalousie leur prennent la sève de leurs sentiments et de leurs pensées. Les maladies physiques et psychiques sont des louveteaux qui attaquent les brebis en l’humain. Que gagne le loup lorsqu’il égorge les brebis ? Il se perfectionne pour occire les brebis, mais ce n’est pas une culture. S’il est question de culture, la brebis l’est plus que le loup : lorsqu’elle paît, elle n’arrache pas l’herbe avec les racines, mais la laisse repousser. Parfois, la brebis déracine aussi les herbes et elle répondra de ses actes. Il est préférable que la vie humaine soit proche de celle de la brebis plutôt que de celle du loup.

Sachez une chose : il n’y a pas de créature sur Terre, grande ou petite, qui ne porte pas la responsabilité de ses actes. Les maladies qui s’attaquent aux humains sont dues à leurs péchés passés et présents ; rien ne reste impuni. Les microbes qui empoisonnent l’organisme humain aujourd’hui ne sont rien d’autre que le poison de la peur, de la haine que les veaux, les poulets, les agneaux ont éprouvé lorsque l’être humain les a égorgés ou occis. Est-ce possible ? Oui, c’est possible. Comme une parole offensante peut empoisonner et dévaster l’organisme humain, de même la peur et la haine des animaux que l’être humain égorge, empoisonnent son organisme. En ce sens, l’humain peut détruire, mais il peut aussi bâtir. Vous direz que tel prédicateur sape les fondements de l’église. Si le prédicateur est la branche d’un arbre et les gens, les fruits qui puisent la sève de la branche, ils n’ont pas le droit de tirer des conclusions erronées. Les critiques sont un couteau ou une scie dans la main de l’imprudent qui scie la branche sur laquelle il est assis.

Un jour Nastradine Hodja est monté dans un arbre et s’est mis à scier la branche sur laquelle il était assis. Un passant l’a remarqué et a dit : « Hodja, ne scie pas branche sur laquelle tu te trouves car tu vas tomber. – Occupe-toi de tes affaires, lui a dit le hodja, je sais ce que je fais ! »

Si nos contemporains montent sur une branche et se mettent à la scier, ils vont se faire mal tout seuls. Ainsi, n’écoutez que celui qui prône la vérité. Peu importe qui il est et d’où vient-il. Tant que le Christ vit en vous, vous aussi vous vivrez ; si vous crucifiez votre Christ, vous vous crucifiez vous-mêmes. Il n’y a pas de plus grand malheur pour l’être que celui de fermer les fenêtres de son esprit et de son cœur et d’empêcher la lumière d’y pénétrer.

Maintenant nous nous sommes assignés pour mission de transformer tous les bacilles – loups – en brebis dociles. À l’avenir il n’y aura pas de mensonges, de vols, de jalousie, de haine, de désamour, c’est l’amour qui régnera alors entre les humains. Quel amour ? L’amour est un : c’est l’amour divin. Tout le reste : sentiments, humeurs, dispositions d’esprit, ne sont pas de l’amour.

Les médecins contemporains ont remarqué que toute pathologie nécessite une nourriture spéciale. Pendant la maladie et après la rémission l’être humain a besoin d’une nourriture spécifique. Par exemple, celui qui a subi une forte fièvre veut manger des yaourts ; une autre maladie peut appeler une nourriture sucrée. Les maladies produisent des états contre nature dans l’homme, ce qui montre qu’il porte les conséquences de sa vie contre nature du passé. Lorsqu’il accédera à la vie divine, l’homme utilisera de la nourriture pure, naturelle. Aujourd’hui, les humains souffrent physiquement et psychologiquement à cause d’une alimentation inappropriée, ils ne savent pas quelle nourriture favoriser. Si vous voulez avoir un estomac en bon état, prenez un seul repas par jour et n’abusez jamais des quantités. De plus, le régime végétarien est préférable au régime carné. Et dans le régime végétarien, il vaut mieux insister sur les fruits.

Comme pour l’alimentation physique, observez les mêmes règles pour l’alimentation de votre cœur et de votre intelligence : chaque jour vous donnerez un sentiment à votre cœur et une pensée à votre intelligence dans le but de bien les assimiler. Tant que vous ne les avez pas assimilés, n’en prenez pas de nouveaux. Par ailleurs ne mélangez jamais vos sentiments, ne mélangez jamais vos pensées non plus. Aucune surconsommation n’est autorisée, ni sur le plan physique, ni sur le plan affectif, ni sur le plan mental. Quelqu’un veut éprouver de grands sentiments qui bouleversent son cœur et son âme ; si vous voulez de grands sentiments, rendez visite à des malades et à des gens qui souffrent. Là, vous éprouverez des sentiments divers, mais vous n’en retiendrez qu’un seul et vous l’assimilerez ; le lendemain vous travaillerez avec un autre sentiment. « Je veux être heureux. » Puisque vous cherchez le bonheur sur Terre, vous devez vous lier à des personnes qui vous comprennent, sur lesquelles vous pouvez toujours compter, qui peuvent se sacrifier pour vous et qui sont prêtes à monter au Ciel et à descendre sur Terre pour vous. « Où trouverai-je de telles personnes ? » Ne les cherchez pas, soyez vous-même la personne que les autres cherchent. Que chacun de vous se déclare volontaire pour le nouveau front : combattre le mal, combattre les manifestations négatives en soi.

Dans la guerre que je déclare aujourd’hui, je donnerai des médailles et des croix de bravoure à ceux qui ne mentent pas et ne volent pas, qui sont honnêtes, bons, intelligents et justes et qui aiment toute l’humanité. Dans la guerre que je déclare aujourd’hui, il y aura aussi des canons de l’amour qui ne détruiront pas ni ne tueront, mais élèveront les humains. Ils agiront à des distances très grandes. Là où tombe le projectile de l’amour, tout se transforme. On érigera ensuite un monument à la gloire de cette grenade car elle apporte l’amour à la place du désamour, le savoir à la place de l’ignorance, la liberté à la place des limitations et enfin l’immortalité à la place de la mort. Cette grenade sera différente des grenades actuelles aussi par son poids, elle sera plus lourde de milliers de kilos. Là où elle tombera, elle produira un effet particulier.

Il est temps que l’être humain se mette au-dessus des mesquineries quotidiennes pour se tourner vers le sublime et le majestueux. Il doit se fabriquer une philosophie positive de la vie. On dit de quelqu’un qu’il est mauvais alors qu’il fait du bien - je ne crois pas à cela. Il n’est pas possible pour quelqu’un de mener une vie mauvaise et impure et d’inciter les autres à une vie pure et vertueuse. Pourquoi est-ce impossible ? Parce que même le bois sec ne peut s’allumer sans l’aide de feu ou d’allumette. Par conséquent, pour inciter les gens à une vie pure et vertueuse vous devez avant tout porter en vous du feu pour déclencher une réaction. Le feu se trouve uniquement dans l’homme de bien, lui seul peut allumer le bois mis dans la cheminée. Le feu que vous transmettez aux humains insuffle de la force en eux. Aussi faible qu’elle soit, la flamme de l’allumette fait le travail. Si le bois n’est pas sec, c’est-à-dire si les humains ne sont pas disposés à mener une vie vertueuse, il vaut mieux garder ses allumettes. Le bois mouillé a besoin de charbons ardents et non d’allumettes. C’est la méthode qui permettra à l’être humain de sublimer son cœur.

Beaucoup s’intéressent à l’autre monde et veulent savoir où il se trouve. Ce monde est l’autre monde. Par conséquent, vous voyez tous l’autre monde qui est bien organisé. Le monde qui vous terrorise, qui n’est pas bien organisé, c’est votre monde intérieur. Quelqu’un dit qu’après sa mort il verra l’autre monde. S’il ne peut pas le voir maintenant sur Terre, il ne le verra jamais. C’est pourquoi il vaut mieux vivre que mourir. Comme les humains n’ont pas une idée précise de la mort, de l’autre monde, vous entendez dire de quelqu’un : « Il est mort jeune, inexpérimenté, mais au moins il a trouvé la paix. » Comment peut-on mourir et être en paix ? Penser ainsi, c’est comme dire : « Comme la mouche est heureuse d’être tombée dans la toile d’araignée ! » ou bien « Comme la souris est heureuse d’être tombée entre les griffes du chat ! » En ce sens la mort est le plus grand malheur qui frappe l’homme : elle dénude ses muscles et ne laisse que des os blancs. Elle est Lucifer, elle est un voleur qui détrousse l’être. En sachant ce qu’est la mort, ne dites pas : « Lorsque nous mourrons… », mais dites : « Nous vivrons » ou bien « Nous ressusciterons. » Il y a du sens à mourir, mais mourir au mensonge, au vol, à la haine, à l’aigreur, à tous les sentiments négatifs. En ce sens, je suis un homme mort, mais je suis en même temps vivant, il n’y a pas d’homme plus mort que moi, et en même temps personne n’est aussi vivant que moi. Vous pouvez me tester pour voir s’il en est ainsi. Je ne ferai pas comme Nastradine Hodja qui dit une chose mais en fait une autre.

Un jour Nastradine Hodja disait à quelqu’un que s’il trouvait quatre-vingt-dix-neuf levas, il ne les prendrait pas sous prétexte qu’il n’y en a pas cent. En l’entendant, son interlocuteur a voulu le tester : il a mis le lendemain sur son chemin quatre-vingt-dix-neuf levas. Les voyant, le hodja s’est baissé et les a ramassés. « Qu’as-tu trouvé ? – a demandé son compagnon. – J’ai trouvé quatre-vingt-dix-neuf levas. – Tu as pourtant dit que tu ne prendrais pas quatre-vingt-dix-neuf levas puisque ce ne sont pas cent levas. – C’est vrai, mais je sais que celui qui a donné quatre-vingt-dix-neuf levas en donnera bien un de plus.

Que montre le nombre 99 ? C’est un nombre mystique qui signifie une vie mauvaise, pécheresse. Nastradine Hodja voulait dire ainsi : « Si je mène une mauvaise vie, je peux aussi mener une vie vertueuse. » La vie divine, vertueuse, se résume au nombre un. Si l’on peut mentir, l’on peut aussi dire la vérité ; si l’on hait, l’on peut aussi aimer ; si l’on prend, on peut aussi donner. Ainsi peut-on parler de vie positive lorsque l’être humain porte en lui des qualités positives. On peut alors parler d’amour divin, de sagesse, de vérité, de justice et de vertu. Au moment où il tourne le dos à la vie divine, l’être humain devient ordinaire, quelconque. Il est comme le fer : s’il est mis dans le feu, il sera chaud ; s’il est sorti du feu, il refroidira. Pour ne pas vous retrouver dans cette situation, soyez fidèles à vos pensées et sentiments, ne vous laissez pas tenter par des pensées et des logiques étrangères. Que tel philosophe pense de telle manière de Dieu est sa compréhension des choses ; c’est votre opinion qui importe avant tout ; vous ne savez pas ce que les paroles du philosophe cherchent à exprimer réellement.

Faut-il croire tous ceux qui disent qu’ils vous aiment ? Avant de croire à ces paroles, testez-les. Celui qui aime émane une chaleur croissante, il se dilate aussi : si sa main est chaude et légèrement dilatée, il vous aime vraiment. Je ne dis pas qu’il doit être ardent, mais chaud ; l’ardeur, c’est de la passion ; cette passion embrase rapidement les humains, mais les éteint aussi vite. Comment se manifeste l’amour sur le plan physique ? En tant que chaleur qui éveille des sentiments nobles en l’être humain, il facilite leur croissance et leur développement. Nous appelons passion le feu qui brûle et consume les nobles sentiments des êtres humains. Peut-on se passer du feu sur Terre ? Non, mais il doit être utilisé pour chauffer le fer à blanc afin de le forger. Plus puissantes sont les passions, plus les métaux qu’ils forgent seront résistants. Les passions sont à leur place lorsqu’elles sont utilisées intelligemment.

Est-ce que l’individu pieux et croyant peut entrer dans l’église armé d’un couteau ? Le couteau dans la main du croyant n’est que de la haine. Celui qui entre un couteau à la main à l’église ne sait pas ce qu’elle représente et quelle est sa prédestination. La place du couteau est sur le champ de bataille, pas dans une église. « Je veux combattre ! » Si tu le veux, va sur le champ de bataille. Si tu veux aller auprès de Dieu, tu porteras la chaleur divine dans ton cœur. S’il met du feu dans son cœur, l’être humain meurt prématurément. La colère est ce feu : s’il est en colère chaque jour et s’il n’utilise pas le feu pour travailler, l’être humain s’autodétruit. Il est agréable d’entrer dans une maison où tous s’aiment et se respectent mutuellement. Comment vous sentirez-vous si au lieu d’amour il règne entre les membres de la famille des rancœurs et des malentendus ?

Aujourd’hui, tous les humains se demandent quand les familles, les sociétés et les peuples se relèveront. Lorsque Dieu entrera en eux pour y vivre. Est-ce possible ? C’est possible. Comme on amène l’eau aujourd’hui des montagnes vers les vallées, transformant les champs arides en terres fertiles, de même Dieu descend dans les vallées de la vie parmi les humains et les abreuve. C’est ainsi qu’aujourd’hui on amène l’eau courante dans les foyers. Le système nerveux est le conducteur par lequel l’énergie divine se transmet sous la forme de lumière et de chaleur d’un être humain à un autre.

Comment reconnaître qui reçoit et transmet l’amour divin ? Si le front s’élève et s’élargit, si le haut de la tête s’étire, il est un bon conducteur de l’amour. Si les mains ne deviennent pas plus délicates et si les traits du visage ne s’adoucissent pas, c’est que l’homme n’a pas laissé la place au principe divin en lui. Vous direz que celui qui fait des travaux physiques ne peut pas avoir des mains douces ; c’est vrai, l’ouvrier a des mains rugueuses et endurcies, mais ce n’est pas normal. Abuser des forces de son organisme n’est pas autorisé. À l’avenir, lorsque la vie des humains s’améliorera, tous prendront part aux efforts physiques. Le temps sera réparti de façon à utiliser toutes les forces physiques, affectives et mentales. L’homme utilisera trois heures de son temps pour le travail physique, trois heures pour le travail sur son cœur, trois heures pour du travail mental, trois heures pour se nourrir, sept heures pour le sommeil, c’est-à-dire pour se promener depuis le monde physique dans le monde spirituel. Les cinq heures qui restent seront pour des œuvres caritatives : planter des légumes, cultiver des fleurs, visiter les malades et autres.

« L’Esprit du Seigneur est sur moi » dit le Christ. « Où est le Christ ? – Partout ! – Si nous savons où il est, nous partirons à pied pour le trouver. – Même si vous le voyez, vous ne le reconnaîtrez pas. » Il y a deux mille ans le Christ a été sur Terre parmi les juifs et ils ne l’ont pas reconnu. Il a fait le tour de tous les pays, il a été chez tous les peuples, mais jusqu’à aujourd’hui on ne l’a pas reconnu. Il a été chassé partout où il s’est rendu pour ses idées dangereuses, on l’a traité d’hérétique, de débile, de déséquilibré, de fou, d’agitateur, etc. Les juifs l’ont même crucifié. Comment agissent les peuples contemporains avec le Christ ? Ils l’ont persécuté, ils ont massacré une partie de ses disciples. Où est le Christ aujourd’hui ? Aujourd’hui il se manifeste par ses idées. Les idées de fraternité, d’égalité et de liberté entre les peuples sont toutes des idées christiques.

Les grands peuples sont les douze fils de Dieu qui ont des enfants et forment les petits peuples. Le monde slave est l’un des grands fils de Dieu et nous sommes ses enfants. De ce point de vue Dieu est notre grand-père. En général les enfants aiment leur grand-père plus que leur père ; ils le nomment grand père. Un jour, lorsque nous accepterons tous l’idée que nous sommes des fils du Dieu vivant, nous serons nos propres rois et évêques.

Le Christ vient libérer l’humanité des prisons - des prisons insalubres et dangereuses pour l’âme humaine. Les gens d’aujourd’hui ont besoin d’idées où abondent la lumière, l’air, l’eau et la nourriture. Ils ont besoin de liberté pour se rendre à volonté sur les sommets montagneux et jouir de l’abondance d’air et de lumière. Les habitants de Sofia sont près de Vitocha, du pic Noir[2], mais rares sont ceux qui le visitent. N’est pas porteur d’idées nouvelles et lumineuses celui qui ne se rend pas sur les sommets des montagnes. On peut compter sur les montagnards en tant que porteurs d’idées nouvelles. La vie de celui qui grimpe dans les montagnes est légère et agréable ; la vie dans les vallées est plus pénible même si elle semble légère en apparence. En réalité la vie légère et superficielle est pénible et entraîne de terribles conséquences, elle mène à la dégénérescence. Les animaux aussi mènent une vie superficielle ; c’est à elle qu’ils doivent leurs déformations. Les animaux s’élèveront, s’affranchiront de leur situation actuelle. À quel moment ? Lorsque le Christ viendra sur Terre, il appellera tous les êtres vivants à se sublimer. Ils entendront sa voix et cesseront de se battre, de se quereller, de s’écorner, de ruer et de fouir. Le cochon dira : « Jusque-là, je fouissais, mais je ne le ferai plus car j’ai compris qu’une autre vie est possible. » Le bœuf dira : « Jusque-là j’écornais, mais je ne le ferai plus. » Le cheval renoncera à faire des ruades. En général tous les animaux se hisseront plus haut et commenceront à raisonner. Aujourd’hui déjà certains animaux raisonnent mieux que certains humains, même s’ils ne s’expriment pas.

Un voyageur traversait une forêt à cheval, suivi par son chien. À un moment, dans une clairière, il est descendu de sa monture pour s’asseoir, se reposer et se restaurer avant de remonter sur son cheval et de reprendre sa route. Le chien a remarqué qu’il avait oublié son sac avec la nourriture et l’argent et s’est mis à aboyer. Son maître s’est retourné plusieurs fois sans remarquer rien de particulier. Le chien continuait d’aboyer ; son maître a fini par croire que le chien avait attrapé la rage, il a sorti son revolver et l’a abattu. Le chien a réussi dans un dernier effort à retourner auprès du sac avant de mourir. Son maître est revenu sur ses pas pour voir ce que le chien était devenu. Il l’a retrouvé gisant à côté du sac qu’il avait oublié. C’est là qu’il a compris pourquoi le chien avait tant aboyé. Il l’a remercié, il a lourdement soupiré, puis a continué seul son chemin. Voilà un chien qui se libérera de sa prison.

Vous direz que l’homme doit réfléchir pour espérer s’élever au-dessus de sa situation actuelle. Si même les animaux doivent réfléchir, combien plus encore l’homme doit-il réfléchir ! Je vois des oiseaux qui questionnent les passants : « De quel enseignement es-tu, l’ancien ou le nouveau ? Aimes-tu couper des têtes ou as-tu oublié ce métier ? Si tu es de l’ancien enseignement, je m’éloignerai ; si tu es du nouvel enseignement, je chanterai pour toi. » Beaucoup d’oiseaux chantent aujourd’hui pour la venue de la nouvelle époque, pour leur libération de prison. Lorsqu’un oiseau chante à votre fenêtre ou se pose sur votre épaule, sachez que c’est un de vos proches qui vous rend visite et chante la nouvelle vie pour vous. Vous direz qu’il ne faut pas parler ainsi, que cet enseignement est hérétique. Réjouissez-vous que votre proche soit abrité dans un nichoir d’oiseau et n’est pas quelque part en enfer en proie à de grands tourments. Si c’est hérétique, comment appellerez-vous celui qui vole, qui ment et qui séduit : pouvez-vous l’appeler un homme ? Que direz-vous de cette femme qui séduit le mari de sa sœur, de son amie ou d’une connaissance ? Vous direz qu’il faut se pardonner. Ce n’est pas une question de pardon, l’homme doit dire à sa femme : « Femme, tu dois te corriger, tu dois vivre d’une nouvelle façon, dans la pureté. » Et la femme doit dire la même chose à son mari.

Le nouvel enseignement exige de tous, mères et pères, frères et sœurs, élèves et professeurs, prêtres et évêques, une vie de pureté absolue. Si tu travailles dans le monde et que tu sors de l’eau ceux qui se noient, ceux qui pèchent, ceux qui sont dans la boue, tu seras boueux et mouillé, mais se salir de la sorte sera pardonné. C’est l’impureté et la boue intérieure, morale, qui est terrifiante, c’est d’elle qu’il faut se purifier. Celui qui se salit pour sauver les noyés et les pécheurs mérite la médaille du courage. Le monde Intelligent octroie un million de levas d’or à celui qui possède les plus grandes vertus. Chaque homme, chaque bulgare doit être honnête autant que ce turc qui vendait du salep[3].

Un jeune turc vendait du salep dans les rues en criant : « Salep, salep chaud ! » Il a vu par terre un portefeuille avec dix mille levas dedans. Il a regardé autour de lui et n’a vu personne qui pourrait l’avoir laissé tomber ; il l’a mis dans sa poche, puis il a continué de crier : « Salep, salep ! » Un monsieur l’a rattrapé en demandant : « As-tu trouvé un portefeuille avec dix mille levas ? – Je l’ai trouvé, le voici, reprends-le. » Puis il a continué de crier tranquillement : « Salep, salep ! »

Combien de nos contemporains agiraient comme ce jeune turc ? Beaucoup prendraient le portefeuille et arrêteraient leur besogne quotidienne. Le turc ne s’est pas laissé tenter par l’argent, il s’est dit : « J’ai un métier que je ne veux changer pour rien au monde. » Combien d’hommes et de femmes vertueux vendent du salep dans les rues aujourd’hui, mais dès qu’ils rencontrent un homme riche, ils se mettent à le suivre et renoncent à vendre leur salep. Combien de jeunes filles qui ont foi en Dieu se laissent courtiser par un jeune homme qui passe pour érudit et fortuné et partent avec lui ; elles renoncent à Dieu, à leurs idées, à leur métier, mais voient en fin de compte leur égarement. Le véritable mariage est une union, un accord, non entre hommes et femmes, mais entre l’être humain et ses idées. Les idées sont vos enfants pour lesquels vous devez vous sacrifier. Si les parents ne se sacrifient pas pour leurs enfants, et les enfants pour leurs parents, on ne peut pas parler de vrais parents ni de vrais fils et filles. C’est ce que le Christ prône à nos contemporains, pas en tant que loi qui doit être approuvée au parlement, mais en tant que commandement intérieur du cœur, le parlement intérieur de l’être humain. Lorsque le Christ écrira cette loi au parlement des humains, tous le reconnaîtront, petits et grands.

Paul dit : « Nous le reconnaîtrons comme nous sommes connus[4]. » La véritable reconnaissance se fait seulement à travers l’amour. L’amour de son côté est mis à l’épreuve dans les souffrances. Dieu ordonne de nous prendre tout, comme on a agi envers Job pour l’éprouver dans son amour. En parlant d’amour, nous entendons l’amour absolu, désintéressé. Que chacun d’entre vous laisse de la place aux nouvelles idées en lui, à l’amour absolu et désintéressé, et qu’il se prononce lorsqu’il verra le résultat. Tant que vous ne voyez pas le fruit de votre travail, ne dites rien. Quel intérêt de parler aux humains d’âme et d’esprit alors que vous même avez du mal avec ces notions ? L’être humain ne connaît pas encore ne serait-ce que son propre corps avec lequel pourtant il travaille. Le corps humain actuel est un squelette du corps futur qui se crée en ce moment. Un jour, lorsqu’il revêtira un corps nouveau, il pourra alors parler de corps, d’âme et d’esprit.

Quel est le rapport de l’enseignement du Christ à chaque individu ? Il a un rapport d’abord à l’esprit, puis à l’âme et enfin, à la pensée, au cœur et à la volonté. Si votre corps est sain, votre esprit peut agir directement sur lui et l’aider ; si le corps n’est pas sain, l’esprit doit chercher des médiateurs pour vous influencer. Ces médiateurs entre l’esprit et le corps sont la pensée, le cœur et la volonté. Par sa pensée et son cœur, l’être humain se convainc qu’il a besoin pour sa santé d’air pur, d’eau pure, de lumière abondante et de nourriture saine. Il purifiera ainsi son sang, fortifiera son organisme et percevra ce que l’Esprit et son âme lui murmurent.

Gardez vos distances avec celui avec lequel vous n’êtes pas en accord. N’essayez pas de transformer le loup en brebis, vous ne le calmerez d’aucune manière. Ne réchauffez pas le serpent dans votre sein car il se retournera pour vous mordre ; votre sein est pour vos enfants, pas pour le serpent.

« Que faire de nos dettes ? – Vous les paierez et vous serez tranquilles ensuite. – Que faire de ceux qui ne nous aiment pas ? –Vous essaierez de vous réconcilier d’une manière ou d’une autre. Pour y arriver, vous traverserez de grandes difficultés ; si vous y arrivez, vous serez en paix. » Laissez-vous guider par l’influence des Êtres Intelligents qui œuvrent maintenant dans le monde. Ils accomplissent un bouleversement dans les esprits humains, ils portent les idées divines de fraternité, d’égalité et de liberté. Ceux qui sont mûrs en intelligence et en cœur, accepteront leurs idées et les réaliseront dans les dix ans au plus tard, d’autres dans les cent ans, et d’autres encore dans mille ans. Tous comprendront alors que la vie a du sens quelles que soient les conditions : chagrin, joie, fortune, pauvreté. Réjouissez-vous d’être dans le chagrin car il précède la venue de l’amour.

Par les souffrances et les chagrins l’homme se purifie et se prépare à la majestueuse vie divine qui vient sur Terre. Celui qui obtient cette vie, remerciera Dieu du bienfait octroyé et ira dans l’autre monde satisfait et repu. Ses proches ne le pleureront pas, ne liront pas de discours funèbres ; avant de partir il les appellera à ses côtés, leur dira adieu, laissera sa maison et son champ pour qu’ils le cultivent et dira : « Je vais auprès du Seigneur, souhaitez-moi bonne route. » Lorsqu’il arrivera à l’endroit voulu, il écrira une lettre à ses proches pour dire qu’il est bien arrivé, qu’il se sent bien. C’est ainsi seulement que vous comprendrez ce que représente l’autre monde.

Aujourd’hui, il y a aussi des gens qui parlent avec les habitants de l’autre monde. C’est un grand bienfait de recevoir la visite d’un grand esprit. Trois Anges sont venus chez Abraham, de grands esprits qui lui ont annoncé une bonne nouvelle ; il a égorgé un veau pour les régaler. Si un grand esprit vous rend visite, faites aussi comme Abraham : régalez-le et remerciez-le pour la bonne nouvelle qu’il apporte. Sinon il repartira sans rien vous donner. Celui que l’esprit a visité devient courageux et décidé, prêt à tous les sacrifices. Une jeune fille qui tombe amoureuse devient aussi courageuse ; l’esprit lui a rendu visite. Si elle sait comment l’accueillir, il laisse une bonne nouvelle, sinon il repart. Soyez attentifs envers l’esprit pour ne pas l’affliger.

Les gens d’aujourd’hui sont des âmes sans esprit, c’est-à-dire des femmes sans maris. C’est pour cela que tous les hommes et toutes les femmes sont mécontents de leur vie, ils souffrent et sont tourmentés. Ne vous tourmentez pas, ne souffrez pas, mais soyez prêts à accueillir votre esprit. Et lorsqu’il sera là, appréciez-le. Il peut venir sous la forme d’un homme, d’une femme ou d’un enfant, peu importe ; accueillez-le bien dans votre maison pour qu’il laisse la bonne nouvelle qu’il apporte.

Un fonctionnaire d’un ministère à Sofia se plaignait souvent de sa situation. Il était marié et arrivait à peine à nourrir sa famille. Il a eu un jour un nouveau-né ; il était fort embarrassé pour trouver de l’argent pour le baptême. En allant au bureau, il a trouvé cent levas sur le chemin, il les a pris et il a dit : « Voilà ce qui règle la question du baptême. » Quelques jours plus tard, il a été nommé à un poste mieux payé, et sa situation s’est améliorée de jour en jour. L’enfant grandissait, il avait maintenant six ans. Quelque chose lui est arrivé et il est tombé malade, et on n’a pas pu le sauver. Après la mort de l’enfant, la situation matérielle du père s’est dégradée, il a été licencié et il est resté sans argent. Qu’est-ce qu’illustre cet exemple ? Lorsque l’esprit rend visite à un foyer, tout fonctionne parfaitement ; lorsque l’esprit le quitte, les affaires du foyer périclitent. Par conséquent, lorsque vous obtenez un bienfait, sachez que l’esprit vous a visités, soyez attentifs à ne pas l’affliger pour qu’il ne déserte pas votre maison. S’il vous quitte, c’est la misère qui prendra sa place.

Maintenant tous attendent le Christ sans savoir qu’il est déjà dans l’entrée. « Nous ne le voyons pas. – Même si vous le voyiez, vous ne le reconnaîtriez pas. » Seul celui qui a de l’amour le reconnaîtra ; sans amour il n’y a pas de reconnaissance. C’est vrai pour moi, c’est vrai pour vous aussi. Celui qui aime peut endurer les souffrances, qu’elles soient grandes ou petites, cela lui est égal. Il ne se demande pas si Dieu l’aime ou non, il sait que Dieu aime tous les humains, tous les êtres vivants. Ouvrez-vous pour le Seigneur comme la fleur s’ouvre à la lumière du Soleil. Ouvrez vos esprits et vos cœurs pour laisser entrer la vérité. Donnez la liberté au Seigneur de se manifester, en particulier envers vous. Chacun doit être authentique dans ses manifestations et ne pas imiter un autre. Tenez-vous à Dieu ; Il vous tient des deux mains par l’amour, tenez-vous à son amour. De Ses mains sortent des filaments qui atteignent le cœur de chacun. Un simple filament tient l’être humain à Dieu, mais il est très fort, personne ne peut le rompre, personne sauf vous-mêmes. Sans ce filament, il n’existe aucun rapport entre Dieu et l’âme humaine. Celui qui tient fermement ce filament est heureux et peut facilement résoudre ses difficultés. Par ce filament, l’esprit descend et remonte. S’il se rompt, l’âme est en perdition : elle va longtemps pleurer et se lamenter jusqu’à ce qu’un ange du ciel vienne réparer le filament rompu. Si elle se lie à Dieu, elle commence de nouveau son développement.

« L’Esprit du Seigneur est sur moi », dit le Christ. Ce Christ connaît tous les humains. Il vous connaît vous-aussi et porte les stigmates de toutes vos existences. Combien de fois avez-vous fait la morale au Christ de prêcher au lieu d’agir. Vous direz que vous ne vous rappelez pas d’avoir agi de la sorte avec le Christ ; vous ne vous rappelez pas, pourtant vous vous rappelez d’avoir refusé de l’aide à une pauvre femme en lui faisant la morale à la place, lui disant qu’elle doit travailler au lieu de mendier d’une maison à une autre. Ce que vous avez fait aux âmes déchues, misérables, souffrantes et affligées, c’est au Christ que vous l’avez fait. Rétablissez vos rapports au Christ et à Dieu, et portez la bonne nouvelle aux pauvres.

Sofia, 20 octobre 1918

Traduction par Bojidar Borissov

 


[2] Le pic Noir – point culminant (2290m) de la montagne de Vitocha, près de Sofia

[3] Salep – boisson chaude traditionnelle dans l’ancien empire ottoman

[4] « Mais à présent que vous avez connu Dieu, ou plutôt que vous avez été connus de Dieu, comment retournez-vous à ces faibles et pauvres rudiments, auxquels de nouveau vous voulez vous asservir encore ? » (Galates 4 :9)

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