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1918_09_22 Les deux frères


Ani
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Les deux frères

« Ils furent indignés contre les deux frères »

Matthieu 20 :24

« Les dix, ayant entendu cela, furent indignés contre les deux frères. » Les mots importants dans ce verset sont les dix, les deux et le verbe indigner. Les gens conjuguent le verbe s’indigner au singulier et au pluriel.

Qui sont les deux et qui sont les dix dont il est question dans le verset ? Les deux sont les fils de Zébédée, disciples du Christ, les dix sont les autres disciples du Christ. Donc ils étaient douze en tout. Si on soustrait deux de douze, il reste dix. Lorsque nous faisons une soustraction, d’une part l’opération en soi est importante, mais d’autre part les données de l’opération sont aussi importantes. En l’occurrence ce sont les nombres deux et dix qui sont importants. En principe chaque nombre dans la nature représente une somme de forces qui exercent une certaine influence sur les humains et sur toute la nature.

« Ils furent indignés contre les deux frères. » Les gens s’indignent, mais les plantes et les animaux s’indignent aussi. Les pépins de pommier au sein de la pomme ont une vie gaie et enjouée, ils chantent comme frères et sœurs, se réjouissent et bavardent entre eux avec délectation. Quelqu’un vient de dehors, prend une pomme, la mange et sème les pépins : ils commencent à s’indigner. Leur vie calme et paisible est chamboulée : les frères se dirigent vers le bas pour former les racines ; les sœurs se dirigent en haut pour former les branches, alors que le père reste au milieu pour former le tronc qui unit les frères et les sœurs. Le père veut montrer à ses fils et à ses filles qu’ils ne doivent pas penser uniquement à se partager les biens qu’il leur donne. Il veut qu’ils soient conscients de leurs devoirs, qu’ils viennent sur Terre pour servir et non pas pour régner.

C’est cette loi que le Christ a donné à ses disciples. Entre les deux frères qui descendent et les dix qui s’élèvent existe donc une corrélation : ils se lient par le Christ, le Père, et commencent à travailler. Lorsque le Père vient parmi eux, ils disent : « Nous sommes des frères et des sœurs, nous devons patienter. » Malgré cette annonce, l’indignation subsiste entre eux. Les deux frères représentent l’intelligence et le cœur humains qui sont privilégiés, et c’est la raison pour laquelle l’un veut s’asseoir à droite du Christ et l’autre à sa gauche. En un mot, les deux veulent les premières places. Les dix représentent la volonté, c’est-à-dire les désirs en l’homme ; c’est pour cela qu’ils se sont indignés.

Lorsque vous observez les manifestations humaines, vous voyez que l’indignation est partout : au concert, au théâtre, à la réception d’un grand personnage, à l’école, dans les foyers, dans les sociétés. Le musicien s’indigne de ne pas être apprécié à sa juste mesure ; l’acteur s’indigne qu’un autre acteur a eu plus de succès que lui ; quelqu’un s’indigne d’avoir été relégué à la dernière place lors de la réception d’un grand homme ; l’élève s’indigne contre son professeur car un élève moins capable a obtenu une meilleure note ; le professeur s’indigne contre la négligence de ses élèves. Les élèves s’indignent et vont dans une direction, les professeurs s’indignent et vont dans une autre direction, alors que l’arbre continue de pousser. Les hôtes et les convives s’indignent et vont dans des directions différentes et l’arbre pousse toujours. L’arbre est une société ; la gerbe de blé, la plante sont aussi des sociétés. Donc, malgré l’indignation, les choses poussent, se développent et suivent leur chemin. La loi du Christ exige des humains qu’ils transforment leur indignation en travail. Comment ? Ceci vous a été expliqué.

Vous direz que vous avez entendu un grand nombre de prêches. Vous les avez entendus sans les écouter. Celui qui n’applique pas ce qu’il a entendu, n’en profite pas. Quelqu’un dit : « Aujourd’hui je n’ai pas de travail, j’irai à la pêche aux infos. » C’est bien dit, il va à la pêche aux infos, pas pour les écouter. Dieu s’est tourné vers le peuple d’Israël avec les mots : « Écoute, Israël. » La mère dit quelque chose à sa fille : « Écoute, ma fille. » La fille répond : « J’entends maman. » Elle entend mais n’écoute pas. Entendre va vers le bas, écouter, vers le haut, et l’application est la tige qui unit les deux.

La compréhension de la vie des gens d’aujourd’hui est multiple : autant de personnes, autant de compréhensions différentes. Chacun a un programme qui lui est propre pour organiser sa vie ; lorsqu’il est question de la vie, il expose son programme. Si on fait travailler quelqu’un, il dit : « Il y a tant de gens disponibles, c’est à moi que vous demandez cela ? » Lorsqu’il est question de prendre, chacun met en avant son programme ; lorsqu’il est question de donner, il recule. Cela montre que la nature humaine est encline à l’indignation. Quand s’indigne-t-on ? Lorsqu’on veut se manifester. Les dix s’indignent que l’un veut être à la droite du Christ et l’autre à sa gauche. Que reste-t-il pour eux ? Se tenir devant ou derrière lui, mais ils ne veulent pas être gendarmes. Dans la chrétienté, le mot gendarme désigne un ouvrier, un homme prêt à travailler. Être à la gauche ou à la droite, c’est vouloir obtenir une grande fortune avec peu d’effort et de travail. C’est impossible sur le plan physique. Ne vous bercez pas d’illusions, car sur Terre, où toutes les choses sont soumises à des changements incessants, on ne peut parler de bonheur.

Si vous pouviez voir la carte de la Terre des millions d’années en arrière, vous seriez étonnés de la grande différence qui existe entre la Terre d’avant et celle d’aujourd’hui. Les montagnes, les fleuves, les mers et les océans étaient radicalement différents de ceux de maintenant. Ceci démontre que les montagnes et les eaux peuvent aussi s’indigner, elles se trouvent sous la loi de la croissance. S’indigner, c’est pousser. Si le mari s’indigne, qu’il ne dise pas que sa femme en est la raison ; si la femme s’indigne, qu’elle ne dise pas que le mari en est la raison et qu’il la met hors d’elle. Lorsque vous vous indignez, sachez que c’est à cause de votre volonté qui cherche un moyen de se manifester.

Les physiologues modernes font des expériences sur les grenouilles pour prouver qu’elles ont une conscience. On prélève le cerveau d’une grenouille, on dépose de l’acide sur son dos et elle soulève ses pattes, elle cherche à enlever l’acide, ce qui démontre que sa conscience continue de se manifester, ne serait-ce qu’instinctivement elle montre des signes de vie. Donc, chaque indignation de l’être humain est la preuve que le diable lui a mis un peu d’acide sur le dos. Si quelqu’un se dit incapable de réfléchir, ceci montre que son ennemi, le diable, l’a privé de cerveau. Celui qui n’est pas content de son cerveau et souhaite un grand cerveau comme celui de Newton, Kant, Tolstoï, s’est laissé aux mains du diable. Que peut faire le diable ? Insinuer des pensées négatives, insinuer qu’on n’a pas de cerveau, qu’on ne peut pas réfléchir, qu’on ne fera rien de sa vie, etc. Dieu ajoute un peu d’acide sur ces insinuations et la pensée de l’homme redémarre. L’indignation est à sa juste place lorsqu’elle est naturelle. Quelqu’un se tient dans un endroit, à bout de nerfs ; un autre vient le provoquer : « Ne viens pas me chercher, je ne réponds pas des conséquences ! » Et en effet, les attaques fusent l’une après l’autre, de plus en plus puissantes. C’est une indignation non naturelle ; on comprendra ce que tu veux, même sans avoir recours à ces attaques. Manifeste de la tranquillité et tu seras compris.

« Les dix, ayant entendu cela, furent indignés contre les deux frères. » La volonté ne doit pas s’indigner contre les désirs du cœur et les pensées de l’intelligence. Le cœur doit avoir beaucoup de désirs qui le nourrissent ; et l’intelligence doit avoir beaucoup de pensées. Pourquoi l’être humain a-t-il besoin de tant de pensées et de désirs ? Ce n’est pas un mal, le mal est de ne pas les appliquer. Ne pensez pas que toutes les pensées et tous les désirs qui passent par votre intelligence et votre cœur sont les vôtres. Les vôtres sont ceux que vous utilisez pour le bien de votre intelligence et de votre cœur, les autres ne vous appartiennent pas. On trouve beaucoup de chapeaux, de chaussures et de vêtements dans les magasins, mais ils ne sont pas à vous. Lorsque vous entrez dans le magasin, vous choisissez un article à votre goût et vous le payez, il est à vous. La même chose s’applique à vos pensées et vos désirs : vous mettez une pensée dans votre tête, un désir dans votre cœur et vous vous regardez pour voir s’ils vous vont bien, s’ils vous embellissent ; vous les retenez en vous, vous les réglez et vous dites qu’ils sont à vous. Si vous ne les aimez pas, vous les mettez de côté et dites : « Je ne porte pas les affaires des autres. » Par conséquent toutes les pensées, tous les désirs qui vous traversent, deviennent les vôtres uniquement lorsque vous les accueillez intérieurement, lorsqu’ils deviennent votre chair et votre sang.

Souvent vous entendez dire qu’il ne faut pas faire ceci ou cela. Ce serait bien que quelqu’un s’attèle à écrire ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Quelqu’un dira qu’il ne faut pas manger. Je dis pour ma part qu’il faut manger, mais sans excès, sans surcharger son estomac. « Il ne faut pas boire. » Bois, mais de l’eau pure. L’homme peut faire tout ce qui lui apporte la vie, comme le bon vin sucré que le Christ a fait. Si l’on boit du vin fermenté, on s’expose à la mort. Chaque sentiment qui afflige l’être humain est porteur de mort ; chaque sentiment qui produit la joie et la gaîté, apporte la vie. « Comment reconnaître quel sentiment est pour notre bien et lequel ne l’est pas ? » Chaque sentiment qui t’afflige n’est pas pour toi ; chaque sentiment qui porte la joie et la gaîté est pour toi, accueille-le en toi. La même loi régit les pensées : chaque pensée qui te trouble et t’égare n’est pas pour toi ; chaque pensée qui apporte la lumière dans ton esprit est pour toi.

Une mouche a longtemps prié Dieu de lui donner une petite couronne sur la tête pour être plus belle. Dieu a entendu sa prière et l’a exaucée. Elle s’est réjouie de la couronne et a commencé à voler partout pour la montrer à tout le monde, afin que petits et grands se rendent compte qu’elle a une couronne sur la tête. Un jour, elle a rencontré l’araignée et avant même qu’elle se vante, l’araignée l’a complimentée : « Comme tu es belle avec cette couronne sur la tête ! Viens te contempler dans mon miroir pour voir la beauté que tu es ! » Flattée par ces paroles, la mouche est entrée dans la toile et n’en est plus ressortie. Pourquoi lui fallait-il une couronne pour s’en vanter auprès des autres ?

Beaucoup de nos contemporains, mécontents de leur situation, souhaitent que Dieu leur mette une couronne sur la tête et que le monde voit comme ils sont beaux. Oui, mais le monde est futé et intelligent, il ravit les couronnes de la tête des gens et les détrône. Aujourd’hui la plupart des gens ont perdu leur couronne. Qu’ils en soient reconnaissants : la tête humaine n’a pas besoin de couronne. Vous n’avez pas besoin du miroir de l’araignée, ni d’une couronne sur la tête.

Combien de pattes a l’araignée ? Observez attentivement celles qui lui servent à tisser, les pattes arrière. Celui qui tisse avec les pattes arrière est dangereux. Une araignée qui tisse avec les pattes arrière et un cheval qui rue avec les pattes arrière sont dangereux. Tisser avec les pattes arrière comme l’araignée indique la duplicité dans le cœur humain. Lorsque ton cœur se met à tisser avec les pattes arrière, sois vigilant, sinon un malheur t’arrivera et tu perdras ta couronne. Un cœur qui tisse sa toile avec les pattes arrière n’est pas humain mais arachnéen. Si l’araignée fait sa toile, c’est normal, c’est dans l’ordre des choses ; mais si elle la fait pour tenter les autres, ce n’est pas dans l’ordre des choses.

Par conséquent, si votre indignation est mue par votre conscience supérieure, un mécontentement de vos péchés, de vos mauvais sentiments et pensées, elle est naturelle et légitime. Si votre indignation est mue par une étroitesse de cœur et d’esprit afin d’attirer les gens et exploiter leurs forces, ce n’est pas dans l’ordre des choses, cette indignation conduit au mal. De ce point de vue le proverbe latin suivant s’avère juste : Homo hominis lupus est[1]. Mais un autre proverbe plus ancien encore est aussi vrai : L’homme pour l’homme est un frère. Comment cela se fait-il que l’homme qui était frère de l’homme, se soit transformé en loup ? Ce qui est caractéristique pour le loup, c’est qu’il se sert de ses dents et de ses pattes. Les bergers se racontent une légende : si le loup approchant d’un troupeau n’ouvre pas sa gueule bien à l’avance, il ne peut pas attaquer la moindre brebis, il peut seulement la griffer mais pas l’attraper.

Lorsque vous entrez parmi les personnes religieuses et les gens du monde vous ne verrez que des visages, des mains et des dos griffés. Quelle que soit la société religieuse que vous approchiez, vous entendrez partout dire : « Nous sommes liés à Dieu, notre crédo est le plus juste. » Demandez à ces gens s’ils ont vu Dieu et s’ils ont discuté avec Lui ? Ils vous diront qu’ils n’ont pas vu Dieu, qu’ils n’ont pas discuté avec Lui, mais que les prophètes et les apôtres ont parlé avec Lui. Qui a vu qui et de quoi il a été question ne te concerne guère, ce qui importe est ce que tu as vu toi-même et ce dont tu as parlé. Si un maître couturier vient me raconter qu’il a terminé des études avec une médaille d’or et qu’il connaît toutes les théories de la couture, cela n’est pas superflu, mais le plus important pour moi est qu’il confectionne un costume sans défauts. S’il le fait trop étroit et qu’il ne tombe pas bien sur moi, toutes ses théories s’écroulent. Quel est l’intérêt pour moi d’avoir des chaussures faites par un maître bottier si elles sont grossièrement faites et me serrent les pieds ? Portez des chaussures larges et confortables pour le pied, les chaussures étroites sont comme les règles de la vie moderne qui limitent l’homme. Pourquoi avoir des chaussures étroites qui font des ampoules ? Jetez-les au profit de chaussures amples, souples et confortables pour vous déplacer librement et sans entrave.

Le Christ s’adresse à ses disciples pour leur parler des dix et des deux en leur donnant une méthode pour passer des choses visibles aux choses invisibles. Souvent les gens s’indignent, veulent se manifester, veulent voir Dieu en eux et en dehors d’eux. Ce n’est pas nécessaire. Accueille Dieu en toi, ouvre Lui ton cœur et sois reconnaissant de tout. Lorsque tu te chauffes au Soleil, as-tu besoin de le voir, de savoir comme il est grand ? Tourne-lui le dos et laisse ses rayons pénétrer toutes tes cellules et y apporter du bien-être ; c’est cela connaître le Soleil. L’être humain connaît le Soleil par l’action de ses rayons sur son organisme. Comment connaître l’homme ? Par les énergies qui sortent de lui, ce qui se reconnaît à la poignée de main. Comment se reconnaissent les animaux ? En se reniflant le nez et la queue. S’ils s’entendent, ils vont ensemble et commencent à jouer ; s’ils ne s’entendent pas, ils se jettent l’un sur l’autre pour se bagarrer et s’écorner. Vous dites que ce sont les taureaux qui peuvent écorner ; c’est vrai que les taureaux peuvent écorner, mais les gens aussi s’écornent ! Combien de blessures j’ai dû panser à cause de cela !

Beaucoup se plaignent de leur vie et disent qu’ils ne s’en sortent pas. À mon avis, ils n’ont pas montré assez de patience. Ils endurent leurs difficultés et leurs souffrances par dépit et non pas avec patience. Encore aujourd’hui, j’éprouve ma patience, j’aimerais savoir jusqu’où elle va. Il y a des années quelqu’un m’a rendu visite pour me voir et m’entretenir de questions importantes. Je lui ai dit que j’étais occupé et qu’il fallait remettre cette conversation à une autre fois. « Je ne peux pas revenir, il me faut juste cinq minutes. » Puisque c’est ainsi, j’ai accepté de le recevoir. Il est entré dans la pièce et a parlé trois heures sans interruption ; il parlait et je l’écoutais. Lorsqu’il a terminé sa conversation, il a voulu prendre congé. Je lui ai proposé de faire une petite promenade dans le jardin. Ce jour était pour moi un jour d’examen, j’ai passé mon examen sur la patience.

Le diable aussi éprouve la patience des humains : il rentre chez quelqu’un cinq minutes, mais y reste des heures et des jours. Longtemps après, on peine à se rétablir et on reste en proie aux tourments. Toutes les disputes, les malentendus, les griefs entre les humains sont dus au diable. Parfois les paysans se disputent pour des broutilles : la poule de quelqu’un a pondu dans la cour du voisin et toute la famille se mobilise pour aller récupérer l’œuf. Est-ce si grave que le voisin ait récupéré un de vos œufs ? L’idée que ce qui est à lui n’est qu’à lui domine en l’homme ; voilà ce qui s’appelle ne servir qu’à soi-même. Si elle comprenait les disputes humaines, la poule demanderait à son maître : « Ne suis-je pas libre de pondre un œuf pour quelqu’un d’autre ? » Est-ce que votre domestique peut acheter quelque chose à un autre avec l’argent qu’il a gagné chez vous ? Oui, il le peut. De la même façon la poule peut disposer de ses œufs. Le maître n’a pas le droit de se fâcher parce que sa poule a pondu chez le voisin. Soyez patient, la poule pondra pour tout le monde ; elle fera le tour de tous les jardins et elle pondra partout un œuf. Mais alors se posera la question : dans quel jardin doit-elle pondre en premier, car chacun veut être servi le premier !

Tous se battent pour être les premiers. Ils ressemblent ainsi à ces belles demoiselles qui ont toutes voté pour elles-mêmes. Douze belles femmes ont été sélectionnées pour assister à la réception d’un invité célèbre. L’une d’elle devait lui offrir un bouquet de fleurs. Une discussion âpre s’est engagée entre elles pour la choisir. Comme elles n’ont pas abouti à un accord, on a procédé au vote. Au dépouillement des bulletins, la question n’était toujours pas résolue. Pourquoi ? Il y a eu douze votes différents, chaque dame avait voté pour elle-même. C’est un grand art de pouvoir concilier son intelligence et son cœur par sa volonté, comme le Christ a réconcilié ses deux disciples, les fils de Zébédée.

Dans la parabole des deux disciples du Christ, il est intéressant de noter le désir de leur mère d’installer ses deux fils à une bonne place : l’un à droite du Christ, l’autre à sa gauche. Nous y voyons les multiples mariages de l’esprit qui a plusieurs femmes, c’est-à-dire plusieurs âmes. C’est étrange en effet pour un homme d’avoir plusieurs femmes ; c’est étrange qu’une femme ait plusieurs maris. C’est étrange, mais c’est un fait. Il est rare de rencontrer aujourd’hui un homme ou une femme qui, au moins par la pensée, par le désir et le sentiment n’ait été polygame. Combien de chrétiens, hommes ou femmes, se sont conformés à la loi de la pureté absolue en pensées, en désirs et en sentiments ? Les anges vivent selon cette loi, et l’être humain le peut aussi. Celui qui a une conscience pure et éveillée vit dans la pureté absolue et dans la sainteté. Pour le moment, il n’y a pas de vrai mariage sur terre. Si les hommes et les femmes vivaient en harmonie, le monde se transformerait en paradis.

Les gens d’aujourd’hui se marient pour être heureux, mais ils n’atteignent pas le bonheur car chacun veut vivre sur le dos de l’autre. Celui qui est plus futé agit comme l’araignée : il tend sa toile et se met à flatter l’autre, à lui promettre monts et merveilles pour l’attirer dans sa toile. Puis une autre page de la vie se tourne : on commence à s’accuser mutuellement de tromperie. La belle mère de son côté est mécontente de sa belle-fille ; l’homme ne sait plus où donner de la tête pour les réconcilier : il parle tantôt à sa femme, tantôt à sa mère pour avoir la paix dans la maison. Lorsque les enfants naissent, eux-aussi se bagarrent. L’homme et la femme sont les deux fils de Zébédée qui se battent pour les premières places. La belle-mère, les fils et les filles sont les dix qui s’indignent contre les deux. Qu’est-ce qui arrive en fin de compte ? Les uns descendent, les autres montent, et l’arbre pousse ! À partir des malheurs actuels, Dieu construit ainsi le bonheur à venir. Comme jeunes et vieux ne peuvent cohabiter dans la même maison, les vieux obligent les jeunes à s’en aller alors qu’eux y restent. Les abeilles font le contraire : les jeunes restent dans l’ancienne ruche et les vieux s’en vont dans une autre ruche.

Quoi qu’ils entreprennent, les gens ne peuvent pas être heureux dans les conditions actuelles. Le bonheur sous-entend une vie nouvelle, une vie de pureté et de sainteté absolues. Les gens d’aujourd’hui ne peuvent pas être heureux, mais ils doivent maîtriser l’art de faire des briques à partir de la boue dans laquelle ils vivent ou, à l’exemple des plantes, ils doivent être capables d’en aspirer les sucs nutritifs et de les transformer en fruits sucrés. Les gens mangent les fruits sucrés et les admirent ; c’est vrai qu’ils forcent l’admiration. Regardez un arbre fruitier : il a les pieds enfouis dans le sol et donne chaque année des fruits succulents et savoureux. Il propose ses fruits avec désintéressement ; il ne demande qu’une chose aux humains, de planter ses graines dans le sol. Les gens doivent apprendre le désintéressement des plantes et ne pas considérer comme un grand service le fait d’avoir prêté à quelqu’un mille levas. Ils passent ainsi pour des personnes nobles et s’étonnent que le monde ne puisse pas se transformer. Lorsque les gens se mettront à donner de l’argent sans crédit et sans contrat comme faisaient les anciens Bulgares, lorsqu’ils honoreront la parole donnée, le monde se transformera et l’indignation disparaîtra. Le monde s’arrangera lorsque les hommes et les femmes seront fidèles à leur amour jusqu’au bout, lorsque les frères et les sœurs se sacrifieront les uns pour les autres.

« Ils se sont indignés contre les deux frères. » L’homme a raison de s’indigner si c’est contre le mal. Si quelqu’un faute devant vous, corrigez son erreur sans vous indigner. Je suis allé il y a quelques années chez une connaissance, un avocat. J’y ai vu un prédicateur ; ils s’étaient réunis tous les deux pour rédiger une plainte afin d’envoyer un jeune homme au tribunal. Pourquoi ? Il avait emprunté quelques mois auparavant cinquante levas au prédicateur et cent levas à l’avocat, en promettant de leur fournir de la farine en échange de cet argent. Comme ils n’ont reçu ni la farine ni l’argent, ils ont décidé de le faire condamner. De plus, ils avaient entendu dire que le jeune homme avait pris de la même façon de l’argent à plusieurs endroits et qu’il s’était marié. Quand j’ai su toute l’histoire, j’ai donné les cinquante levas au prédicateur à la place du jeune homme ; j’ai voulu aussi donner cent levas à l’avocat, mais il a refusé. Pourquoi nuire à ce jeune homme ? Au nom du Christ payez la dette d’autrui. Il ne suffit pas de prêcher, il faut aussi être exemplaire dans sa vie. Les gens sont blasés des prêches, de la moralisation et du savoir, leurs têtes ont blanchi de tout ça. Ils ont besoin de bonnes actions, d’un savoir appliqué et non de théories.

Que symbolisent les cheveux blancs ? Un grand savoir et un grand fardeau à porter. Lorsqu’on se décharge de son fardeau, on a les cheveux qui noircissent. Les cheveux noirs contiennent beaucoup de sucs. Ces gens sont très énergiques : lorsqu’ils aiment et lorsqu’ils haïssent ils sont brutaux, il leur manque la douceur. Lorsque les cheveux blanchissent, on perd son énergie et on dit : « Je suis quelqu’un de tranquille. » Tu es tranquille parce que tu manques d’énergie. C’est un art d’avoir des cheveux noirs mais de se tenir tranquille, de ne pas mordre ; lorsque tes cheveux blanchissent et que tu veux mordre, tu ne peux plus. Mordre, ce n’est pas s’indigner ; l’indignation s’exprime dans deux directions opposées : en bas et en haut. Chaque indignation se termine par l’apaisement des forces qui l’ont déclenchée. En l’être humain, il y a une dualité interne qui s’exprime par l’indignation : tu veux faire du bien, mais dans ton égo quelque chose te dit de ne pas le faire. Tu hésites un certain temps, jusqu’à ce que tu tranches la question dans un sens ou dans l’autre.

« Ils se sont indignés contre les deux frères. » Vous direz que les fils de Zébédée aimaient le Christ, ce qui faisait s’indigner les autres disciples. Pourquoi aimaient-ils le Christ ? Pour pouvoir s’asseoir l’un à son côté gauche, et l’autre à son côté droit. C’est ainsi que la fille aime sa mère qui l’habille, lui donne de l’argent et prend soin d’elle. La mère a donné quelque chose de plus précieux encore à sa fille : son corps. Si quelqu’un dit qu’il n’a rien reçu de son père et de sa mère, il n’est pas sincère. Vos parents vous ont donné beaucoup, mais vous n’appréciez pas ce que vous avez de plus important. Et après tout ça quelqu’un ose dire que Dieu ne l’aime pas ; lui aussi ne dit pas la vérité. Qui lui a donné tous les bienfaits qu’il peut utiliser à tout instant, qui lui a donné des conditions pour se développer, qui lui a donné le corps sans lequel il ne peut se manifester ? Dieu est partout et dans tout ce qui vous entoure, que voulez-vous de plus ? Vous devez passer par l’éternité pour comprendre la grandeur de Dieu et voir que malgré cela Il porte son attention sur chaque créature vivante, petite ou grande. « Je veux Le voir comme je vois l’être humain. » As-tu vu l’être humain, sais-tu ce qu’il représente ? Ce que tu vois n’est pas l’être humain, mais ses manifestations. Il se manifeste par son cœur, son intelligence, sa volonté et son âme. Le cœur de l’homme se voit par son degré de noblesse ; son intelligence, par la vélocité de ses pensées ; son âme, par sa capacité à faire des sacrifices. L’apparence de l’être humain n’est pas l’homme véritable ; sa façon de s’habiller, le poste qu’il occupe, ce n’est pas encore lui. Cherchez l’être humain dans sa noblesse, dans ses pensées et dans les sacrifices qu’il fait pour son bien, mais aussi pour le bien d’autrui. Cela s’applique pour chaque individu, mais aussi pour la vie en famille, en société. Aujourd’hui les gens vivent le plus souvent dans le doute et le mécontentement.

On débat pour ou contre l’existence de Dieu, et cependant chacun Le cherche. Il serait utile que chacun se précise à lui-même quel est ce Seigneur qu’il cherche. On est en quête d’un idéal, mais faut-il encore savoir le décrire. Une jeune fille est à la recherche d’un jeune homme parfait mais ne sait pas décrire les qualités qu’il doit avoir. On ne peut pas aspirer à quelque chose de parfait sans en avoir une idée précise. Quelqu’un cherche une eau de qualité ; puisqu’il la cherche, il la trouvera car il connait ses qualités. Par conséquent, si vous cherchez Dieu que vous connaissez, vous Le trouverez partout. Celui qui ne Le connait pas ne peut pas Le trouver, il doute de Son existence et dit : « Si Dieu existe, pourquoi tolère-t-Il la guerre ? »

Un turc de la région de Varna est parti à Dobrich[2], pour y vendre des cerises. Tout le long du trajet il prenait des cerises du chargement et les avalait entières avec le noyau. En arrivant en ville, il a senti une grande tension et une grande douleur dans le ventre. Parce qu’il avait trop mangé, il a fallu l’opérer afin d’éliminer les noyaux avalés. Vous direz : « Pourquoi Dieu tolère-t-il d’en arriver à cette opération ? » Qui est en réalité la cause de cette opération ? Donc, les gens ont permis la guerre et Dieu les opère pour sortir les noyaux de cerises de leur ventre. Un jour, lorsque vous ouvrirez les yeux, vous comprendrez la raison de tout ce qui se passe aujourd’hui dans le monde. Pour le moment, croyant que vous savez beaucoup, vous faites systématiquement de mauvaises conclusions et vous ressemblez au turc qui disait : « La France n’est pas un grand pays, ce sont ses villages qui sont grands. »

Lorsqu’il tire de mauvaises conclusions, l’homme pense que la vie dure tant qu’il vit ; lorsqu’il meurt la vie cesse. Il n’en est pas ainsi, la vie n’a pas de fin. La fin d’une vie est le début d’une autre. Chaque mort sous-entend la fin du mal et des crimes et le commencement d’une nouvelle vie, pleine de bonté. La mort n’est rien d’autre que le divorce de l’esprit d’avec la matière où l’abandon de la chair par l’âme. Si vous voulez savoir pourquoi vous mourez, je dis : on meurt car l’âme ou l’esprit nous quitte. L’esprit quitte la femme, l’âme quitte l’homme. Lorsque le jeune homme quitte la jeune fille, elle veut se suicider, elle ne veut plus vivre. Et vice versa, si la jeune fille quitte le jeune homme, il ne veut plus vivre. Beaucoup sont morts ainsi et ont de nouveau vécu.

Que doit faire l’homme pour ne pas mourir ? Être son propre serviteur, et son âme - servante de son esprit. Alors vos parents vous donneront tout ce que vous souhaitez. « Est-ce qu’une âme existe ? » Tant qu’on pense et qu’on ressent, on est doté d’une âme. Celui qui a une âme a aussi une conscience ; s’il perd sa conscience, il perd aussi son âme. Celui qui a une conscience fait la différence entre le bien et le mal, et il a par conséquent une âme. Lorsque l’homme préfère le bien et rejette le mal, c’est son âme qui se manifeste.

« Ils se sont indignés contre les deux frères. » L’indignation se propage comme une contagion parmi les gens. Les parents s’indignent d’avoir des enfants sans les moyens de leur donner une instruction ; puis les enfants, fils et filles, s’indignent que les parents ne leur laissent aucun héritage ; les prédicateurs s’indignent ; les professeurs s’indignent et leurs élèves aussi. Tous s’indignent de la pénurie de beurre, de sucre, de fromage. On peut vivre sans beurre. La nourriture préparée sans beurre est plus légère et se digère mieux ; si vous mettez du beurre et des épices, du poivre ou des poivrons, l’estomac se dérègle facilement. La nourriture simple et naturelle représente la vie saine de l’homme ; la nourriture riche représente la vie humaine malsaine.

Comment et quand pouvons-nous améliorer notre vie ? Dès à présent. Le bonheur vient immédiatement, mais les conditions de son avènement se préparent lentement. Si une idée divine entre en vous, vous éprouvez le bonheur immédiatement, alors qu’il a fallu beaucoup de temps pour que les conditions de sa manifestation se préparent. Dès que vous perdez cette idée, vous êtes malheureux. On se tient debout sur un pont calme et silencieux ; d’un seul coup on perd l’équilibre et on chute à droite ou à gauche. Pour être heureux, observez les règles suivantes : écartez le doute, croyez dans le Seigneur qui demeure en vous et ne Le cherchez pas en dehors de vous, travaillez sur vous et chaque jour ajoutez quelque chose de nouveau à votre édifice ; ne pensez pas qui sait combien, qui est bon et qui est vertueux, pensez à vous, à votre connaissance, à votre bonté.

Vous direz que les prophètes et les apôtres ont été très érudits, très purs et très justes. Celui qui est venu sur terre a forcément commis une erreur, même petite. Mais la force des grands hommes se résume à ce qu’ils voient leurs petites erreurs agrandies et ainsi les rachètent facilement. Dans certains cas, de grands hommes ont consacré toute une vie à corriger une faute et se sont forgé ainsi un caractère puissant. Souvent les fils et les filles attendent la fortune de leurs parents, ils espèrent recevoir un héritage pour régler leurs dettes. N’attendez pas des biens qui viendraient à la mort de vos parents ; que chacun se mette au travail et ne compte que sur lui-même. Le Christ n’a pas laissé d’héritage aux humains, ni d’argent, mais il a préparé les conditions de leur développement.

Par conséquent, celui qui veut se développer doit suivre le chemin que le Christ lui a tracé ; ce chemin mène au véritable bonheur. Il dit : « J’ai un potager, que celui qui le veut vienne travailler auprès de Moi. » Les gens n’entendent pas les paroles du Christ et ne les assimilent pas. Ils veulent avoir de l’argent, s’habiller avec des vêtements chers et luxueux pour attirer l’attention. C’est impossible sur Terre. Pourquoi ? À cause de la boue. Aujourd’hui, le temps est beau quelques heures, mais soudain il se met à pleuvoir et à grêler, et des beaux vêtements luxueux il ne reste plus rien ! Lorsque vous vous verrez avec des vêtements trempés et boueux, vous perdrez votre bonne disposition. L’homme doit acquérir un tel sang-froid que rien ne puisse altérer sa bonne humeur ; même s’il perdait tout, il devrait rester calme et silencieux en lui-même, et savoir qu’il y a une chose qu’il n’a pas perdu : le Seigneur. Tous vivent dans le Seigneur. Par conséquent, que ce soit ton mari ou ton enfant qui sont morts, sache qu’ils ne sont pas perdus, ils demeurent dans le Seigneur et tu peux toujours les retrouver.

Aujourd’hui, tous se tiennent les uns aux autres et ne se lâchent pas : la femme se tient à son mari, le mari se tient à la femme, les enfants, aux parents. Ils ne savent pas qu’ils sont tous dans le Seigneur, ils vivent là. L’homme a rencontré sa femme plusieurs fois sur Terre et la rencontrera encore ; dans mille ans encore ils se rencontreront. Dans chaque humain il y a une manifestation divine, et lorsqu’elle s’éloigne de toi, c’est naturel d’en éprouver du chagrin. Lorsque vous verrez une feuille morte à terre, arrêtez-vous devant elle et examinez les pensées qui traverseront votre esprit : elle est silencieuse, recueillie, elle soupire et dit : « J’étais jadis en haut de cet arbre, mais me voilà tombée et desséchée. » Vous devez la consoler et lui répondre : « Ce n’est rien, dans quelques mois, tu monteras de nouveau en haut de l’arbre, jeune, verte et enjouée. » Dieu dit : « J’élèverai les humbles, mais j’abaisserai les vaniteux et les orgueilleux ». La même loi s’applique aux humains. Si on dit de quelqu’un qu’il est pécheur, je l’encourage : « Ne t’inquiète pas, l’année prochaine tu grimperas à l’arbre, tu te réjouiras et tu rajeuniras. »

Dieu est mieux disposé envers le pécheur qui se repent qu’envers le juste qui s’élève et s’enorgueillit. Encourager celui qui est tombé et qui désespère, c’est appliquer l’enseignement que notre Père nous a légué et transmis à travers son Fils unique, le Christ. « Où trouverons-nous cet enseignement ? » Ouvrez votre âme et vous y trouverez tout ce qui vous intéresse. Si vous rencontrez une difficulté, c’est à cause de l’insuffisance de la lumière qui vous empêche de pénétrer les recoins de votre âme. La pensée est la lumière et le cœur, le foyer où on dépose le carburant. Lorsqu’il brûle, il donne la lumière nécessaire à l’homme pour lire ce qui est écrit dans son âme. Lorsque la lumière divine vient en nous, c’est-à-dire l’esprit, alors nous dirons comme Paul : « Nous Le reconnaîtrons comme Il nous a connus.[3] »

Soyez en permanence dans la prière pour que Dieu demeure en vous et vous libère de vos fautes. Priez pour que Dieu demeure dans toutes vos actions. Si vous êtes en colère, sachez qu’Il n’est pas en vous ; si vous êtes malades, Il n’est pas en vous. Comment guérirez-vous ? En purifiant votre corps du sang impur, votre esprit des pensées impures, votre cœur des désirs impurs. Les pensées et les désirs impurs prédisposent l’homme à une nourriture impure. Quel bien peuvent vous apporter les salamis, les brochettes, la viande salée, etc. ? Découper et broyer la viande, préparer de la charcuterie, c’est une invention diabolique. Combien de personnes sont parties avant l’heure de ce monde à cause de la charcuterie et de la viande ! Des milliards d’animaux ont déposé une requête auprès de Dieu pour qu’Il les libère du couteau de l’homme. C’est une vérité qu’il faut assimiler. Celui qui ne l’accepte pas assumera les conséquences de sa désobéissance. Le nouvel enseignement ne permet pas de manger de la charcuterie. Je prends le mot charcuterie au sens large. Lorsque le mari tourmente sa femme ou la femme, son mari, ils ont mangé de la charcuterie ; lorsque les parents gâtent leurs enfants, ils ont mangé de la charcuterie. À cause de la charcuterie, Dieu a chassé les premiers hommes du paradis ; pour cette même charcuterie, l’humanité d’aujourd’hui est en souffrance.

Le Christ écrit dans le Nouvel Enseignement : « L’homme est un frère pour l’homme. » Puisque nous sommes des frères et des sœurs, nous devons vivre fraternellement. Du point de vue de l’enseignement divin, il n’y a pas d’ennemis dans le monde ; les humains sont amis entre eux et non pas ennemis. Gardez-vous des insinuations de celui qui a déposé une pensée négative dans votre esprit, celle que l’homme est un loup pour l’homme. C’est une idée vieille, impure et caricaturale, reliquat de l’ancien enseignement du diable. Dieu déracinera entièrement cet enseignement et ne laissera pas une trace de lui. C’est ainsi que parle le Seigneur aujourd’hui, et ce qu’Il dit se réalisera car c’est divin.

Mettez-vous en tête que vous êtes tous des frères. Aujourd’hui se font des propositions de paix. Vous aussi, transmettez vos doléances en haut, vers Dieu, pour demander la paix. Le monde est assiégé par les anges. Malheur à ceux qui prônent que l’homme est un loup pour l’homme ! Malheur à ceux qui mentent et qui volent ! Il est temps d’appliquer l’enseignement divin entre nous. Projetez votre pensée vers le haut et accomplissez la volonté divine. Ne vous préoccupez pas de votre avenir ; pas un seul cheveu ne tombera pas de vos têtes sans la volonté de Dieu. Que tous les Bulgares prient et adressent leur prière vers Dieu : ce n’est qu’ainsi que la Bulgarie sera bénie et libérée. Chaque peuple qui pense qu’il arrangera seul ses affaires, ne fera que les embrouiller davantage. Si tous les peuples d’Europe raisonnent ainsi, l’Europe se peuplera d’invalides. Tous les peuples se tourneront finalement vers Dieu. Vous direz que la responsabilité incombe au pouvoir en place ; ce n’est pas vrai. Tous les individus, toutes les familles, toutes les sociétés portent la responsabilité de la situation du peuple. La responsabilité de chacun est aussi grande que celle des gouvernants.

Chacun doit adresser sa prière vers Dieu. « Dans quelle église devons-nous prier ? » N’importe laquelle. Vous pouvez même prier dehors. Le temps chaud et sec d’aujourd’hui montre que Dieu envoie sa bénédiction sur tous les peuples. Puisque nous sommes tous frères, le péché de l’un est celui de tous, c’est ce que dit le Christ. Et le bien et la vertu de l’un est la vertu de tous. Aujourd’hui tous les peuples s’indignent les uns contre les autres. Ils s’aiment, mais se trouvent dans un état d’hypnose qui assombrit leur conscience, c’est pourquoi ils ne comprennent pas ce qu’ils font. Tournez-vous vers le Seigneur vivant qui dit : « Cherchez-Moi un jour de chagrin et Je me manifesterai à vous.[4] » Adoptez l’idée du Seigneur pour voir s’Il vous aidera aux jours sombres. Quelqu’un prie pour être à l’arrière et pas au front. Le danger est partout, à l’arrière comme au front. Tous sont au front. Aujourd’hui des millions de personnes meurent, d’autres sont estropiées et mutilées, et d’autres encore souffrent de la misère ; on entend des pleurs dans toutes les maisons. Selon moi la culture actuelle est celle des pleurs et des souffrances.

« Les dix se sont indignés contre les deux frères. » « Qu’est-ce qu’il adviendra de nous et des pays en Europe ? » Ne vous préoccupez pas d’eux. Ils portent la responsabilité pour eux ; chaque peuple porte sa propre responsabilité. Dieu a déterminé les frontières et le développement de chaque pays pour tracer le chemin de toute chose. Tous les hommes et tous les peuples doivent avoir les yeux ouverts. Si les pays n’ont pas les yeux ouverts, ils ne bénéficieront pas des conditions de la vie. Soyez courageux et intrépides, ne désespérez pas. Ne songez pas à ce qui adviendra, rien de mauvais ne vous arrivera. Dieu vous lavera, vous changera de vêtements et vous mettra dans les nouvelles conditions de la vie ; c’est ce qui est dit et ça sera ainsi. Que font vos enfants lorsque vous leur promettez d’acheter de nouveaux habits pour Pâques ? Ils sautillent, chantent et se réjouissent. Une grande Pâque vient pour tous. « C’est la guerre, nous vivons des heures sombres. » Il restera un grand nombre d’estropiés, mais le Christ ouvrira les yeux des aveugles, séchera les larmes des souffrants et ressuscitera les morts.

Les gens reviendront sur Terre de trois manières : les uns se réincarneront sans savoir qu’ils sont réincarnés ; d’autres sauront qu’ils sont réincarnés ; et d’autres encore ressusciteront. Celui qui ressuscitera sera affranchi de la loi du karma, de toutes les infirmités. Celui qui ressuscite vit sur Terre comme au Ciel, là où tous accomplissent la volonté divine avec amour. La Terre sera alors une terre promise : les humains seront jeunes et beaux, tous âgés de 33 ans, et ils serviront Dieu comme le Fils de l’Homme Le sert.

Soyons serviteurs de Dieu ! C’est la plus haute mission à laquelle l’être humain peut prétendre sur Terre.

Sofia, 22 septembre 1918

Traduction par Bojidar Borissov

 

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