Jump to content

1918_09_15 Ne peut pas être cachée


Ani
 Share

Recommended Posts

Ne peut pas être cachée

« Une ville située sur une montagne

ne peut pas être cachée »

Matthieu 5 :14

« Ne peut pas être cachée. » Qu’est-ce qui ne peut pas être caché ? Une ville posée sur une montagne. C’est une image, un symbole qui prouve que le langage du Christ est vivant, imagé, figuré. En général le langage que les humains utilisent est largement imagé.

Par figure, image, nous comprenons l’apparence d’un objet. Si vous considérez uniquement le côté extérieur d’un objet ou d’un fruit, vous n’en aurez qu’une vue partielle. Si vous voulez connaître son contenu et son sens, vous devez pénétrer son côté intérieur. La géométrie se sert aussi de figures : elle étudie par exemple le triangle, le quadrilatère, le pentagone, le polygone, le cercle en tant que formes, mais elles ont aussi un contenu et un sens. Que signifie le cercle ? L’éternité. Le centre et les deux diamètres dans le cercle montrent que l’éternité s’est autodéterminée. Si la courbe est supprimée, ne restent que les diamètres, la croix, le symbole de la chute originelle. Donc la croix est créée après la crucifixion du Christ. C’est ainsi que le cercle est considéré dans la géométrie vivante. Mais la géométrie ordinaire le considère comme une figure avec son centre, ses diamètres. Elle calcule son périmètre, sa surface, et ça s’arrête là.

Le Christ dit : « Vous êtes la lumière du monde, une ville, située sur une montagne. » Lorsque vous voyez le mot Révélation, vous comprenez quelle est cette ville, posée sur une montagne. Les Bulgares comparent le jeune homme vaillant avec la montagne et disent : « C’est un gaillard, une montagne. » C’est une expression poétique avec du contenu et du sens. Par conséquent, les personnes fortes, intelligentes et robustes sont comparées à des montagnes, de hautes cimes, de grands arbres. Une ville posée sur une montagne, sous-entend quelque chose d’organisé, posé entre des personnes, douées d’intelligence. Et cela ne peut pas être caché. La tête de l’homme est la cité et son corps - la montagne. Par conséquent, une tête posée sur un tel corps ne peut être cachée. Des têtes qui sortent le soir peuvent se cacher, mais celles qui sortent le jour, à la lumière, ne peuvent jamais se cacher. Autrement dit, celui qui a la lumière en soi ne peut se cacher. Vaste et grandiose est la cité exposée à la lumière.

Vous direz que la tête de l’homme est petite ; donc, même exposée à la lumière, cette ville est petite. Il n’en est pas ainsi, l’homme semble petit à cause de la perspective ; sa tête semble petite pour la même raison. Le Soleil aussi paraît petit, de la forme d’un petit disque : s’il était plus proche, vous l’attraperiez avec la main ; les petits enfants le dessinent de la forme d’un petit cercle. Mais est-il petit en réalité ? Notre conception de la nature est comme celle des enfants sur le Soleil, mais il y a une grande différence entre la compréhension enfantine des humains sur la nature et sa réalité. Lorsque vous viendrez dans deux mille ans sur Terre, vous rirez vous-mêmes de votre compréhension actuelle, vous vous demanderez comment l’homme du XX° siècle a pu considérer et comprendre les choses comme un enfant. D’autant plus qu’il doute et soumet toute chose à son esprit critique. Pourquoi n’accepte-t-il pas le savoir avec foi, sans critique ni doute comme le font les enfants ? Il y a un savoir qu’il faut soumettre à la critique, il y a en revanche un autre savoir qui vient de l’intérieur, de l’âme humaine et qu’il faut admettre sans douter et sans critiquer. Le doute est un ver qu’on rencontre dans les grands arbres. Avec ses crissements et son travail de sape, le ver critique l’arbre et se demande qui l’a créé, comment il a été fait, etc. Ce ver critique se multiplie dans l’arbre et ses enfants continuent son œuvre : ils grincent et critiquent l’arbre jusqu’à ce qu’il se dessèche, tombe et pourrisse par terre. Vous direz que le doute et la critique conduisent à la connaissance. Quelle est cette critique qui détruit et met à terre les grands arbres ? La véritable critique est celle qui éclaire le chemin des passants et les protège des endroits périlleux.

« Vous êtes une ville, posée sur une montagne. » La ville est une communauté de personnes, douées d’intelligence, posées sur une montagne. La montagne est quant à elle toute l’humanité. Donc, chaque personne, douée d’intelligence est placée parmi les humains pour les éclairer. Dans cette situation, elle ne peut pas se cacher. Les scientifiques ont calculé que cette ville, c’est-à-dire la tête humaine a trois billions et six cents millions de cellules. Imaginez un peu le grand nombre de cellules contenues dans le cerveau humain ! Il existe deux milliards et demi de personnes sur terre et nous considérons ce chiffre comme énorme. Que dire alors des cellules du cerveau, sachant que mille milliards font un billion ? Pouvez-vous imaginer ce qu’est la tête humaine avec ses trois billions et six cents millions de cellules c’est-à-dire de citoyens dans sa ville ? Ils entrent et sortent par douze portes pour assimiler les connaissances. Les portes de la tête humaine représentent les centres primordiaux, les organes sensoriels par lesquels l’être humain assimile les connaissances.

Les occultistes modernes disent qu’aujourd’hui l’être humain dispose de cinq sens qui ne sont pas encore complètement développés. Chez certains un sixième sens se développe ou bien est déjà développé. À l’avenir sept autres se développeront progressivement. Donc, les douze portes dans la tête humaine répondent aux douze sens. L’homme moderne a un odorat, mais ne peut pas sentir une odeur à plus de cent ou deux cents mètres. De ce point de vue, le chien a un odorat plus fin que l’homme, il peut dénicher le lapin uniquement à partir de ses traces. L’homme dit qu’il peut regarder et voir tout grâce à ses yeux. En réalité il ne voit que les objets les plus proches et pense que c’est le monde réel ; ce n’est pas cela voir. Regarder ce qui est sous son nez, c’est regarder mais ce n’est pas voir. Ne voit que celui qui se déplace dans tous les mondes sans trébucher ; s’il trébuche, c’est qu’il ne voit pas encore.

Certains disent que l’être humain doit se confronter à la réalité de la vie pour la comprendre. Autrement dit, il doit comparer sa manière de voir les choses avec la réalité pour saisir que ce qu’il pense n’est pas juste ; c’est la seule manière de transformer son ancien point de vue sur la vie. La mère et le père disent à leurs enfants de changer leur vision sur la vie, d’accueillir la nouvelle vie. Ils commencent bien mais finissent par revenir à ce qui est ancien. Tant qu’il est petit, l’enfant croit en ses parents comme en Dieu. Lorsqu’il commence à raisonner, il se rend compte que son père et sa mère lui ont fait peur avec des créatures imaginaires, des loups garou, des vampires, etc. ; il pose alors un regard critique sur eux et ne les croit plus. Il y a aussi un autre écueil, les enfants eux-mêmes se fabriquent une philosophie de vie et disent : « Il n’est pas nécessaire de toujours dire la vérité, on peut parfois user du mensonge. » Les enfants voient que les parents critiquent, doutent et n’ont pas confiance l’un en l’autre, et ils se mettent à les imiter. Pourquoi les humains doivent-ils douter alors qu’ils peuvent vivre dans la vérité absolue ? Parce qu’ils n’ont pas assez de lumière.

Aujourd’hui le monde est plein de prédicateurs, mais il ne s’est pas encore redressé. Pourquoi ? Parce que les prédicateurs, les mères, les pères, les professeurs croient d’abord en eux-mêmes, puis dans le Seigneur. Ils ont chacun des avis contradictoires et chacun défend le sien. Le monde est plein de mères et de pères qui sont prédicateurs de leurs enfants ; donc le monde est plein de popes et de leurs épouses. Que signifie le mot pope ? Père. Un proverbe bulgare dit : « Musèle le pope pour que ton village soit paisible ! » Le mot pope est utilisé ici dans un sens très péjoratif, comme synonyme de diable, pour dire : musèle le diable pour que le village soit en paix. Ce proverbe n’est pas juste. Le mot pope signifie père ; chaque prêtre est un père ; de quoi ? De la vérité.

« Une ville, posée sur une montagne ne peut pas être cachée. » Cette ville est bien posée et bien arrangée, elle a des conditions de développement. Elle se sert aujourd’hui de cinq sens, le sixième se développe déjà et les six autres se développeront à l’avenir. Aujourd’hui, l’homme ne voit pas très loin, il verra mieux à l’avenir jusqu’à ce qu’un jour il voie de loin et de près, de tous les côtés. Certains disent qu’ils croient seulement à ce qu’ils voient, c’est leur seule réalité. D’autres disent qu’ils ne croient pas le réel non plus, c’est-à-dire ils ne croient pas ce qu’ils voient ; donc ils croient qu’ils ne croient pas. Les premiers croient qu’ils croient, c’est un plus ; les seconds croient qu’ils ne croient pas, c’est un moins. Lorsque deux grandeurs identiques ont des signes opposés, elles s’annulent. On appelle cela le métabolisme en chimie ; le plus est acide, le moins - alcalin. L’acide et la base interagissent pour donner le sel. Le moins représente l’espace vide alors que le plus, représente l’espace rempli de matière. Le moins est le monde physique et le plus, le néant, le réel, le non manifesté. Ce qui est manifesté est limité alors que le non manifesté est illimité. Lorsqu’ils entendent parler de plus et de moins, certains pensent que ces choses sont futiles. Qu’est-ce qui est important à leurs yeux ? Les souffrances. Lorsqu’ils souffrent, ils oublient que tous les humains, toutes les créatures vivantes souffrent. Hommes, femmes, enfants, tous souffrent ; la différence est dans l’intensité de ces souffrances.

En principe, tous les hommes pensent et sentent la même chose ; de même pour les femmes. Pour comprendre la vie dans tous ses aspects, l’être humain doit passer par la forme de l’homme et de la femme, c’est-à-dire entrer successivement dans les deux villes et scruter le monde de là. Espace, largeur et profondeur sont nécessaires à l’être humain pour comprendre le monde. Il est dit que le peureux n’entrera pas dans le Royaume de Dieu ; mais le peureux ne comprendra pas la vie terrestre non plus, il craint la mort, le diable. A-t-il déjà vécu la mort pour en avoir peur ? A-t-il déjà vu un diable pour en avoir peur ? Il ne tient qu’à lui de se montrer diable ou ange. Lorsqu’on veut accuser quelqu’un d’être un diable, on lui met deux cornes, une queue et des sabots aux pieds. Les sabots montrent que l’être humain a perdu ses orteils, c’est-à-dire son intelligence divine. L’animal dont les pieds sont transformés en sabots est privé de son intelligence supérieure. Tout comme sur Terre on trouve des créatures avec des orteils et d’autres avec des sabots, au Ciel aussi on trouve des créatures avec des orteils et des sabots.

Peu nombreux sont ceux qui savent ce qu’est le Ciel, c’est-à-dire le monde spirituel. Les gens se l’imaginent tel qu’il n’est pas. Même l’être humain n’est pas en réalité tel qu’ils le voient. La différence entre la puissance du regard physique et la puissance du regard spirituel est la même que celle qui existe entre la puissance de vue humaine et celle d’un appareil de radiologie. Si vous observez l’être humain par cet appareil, vous aurez peur : vous verrez les muscles, les os et les organes intérieurs. Du point de vue spirituel, l’homme physique est aussi terrifiant que celui qui est scruté par l’appareil de radiologie. Pour ne pas craindre les choses, l’homme doit maîtriser l’origine de tous les phénomènes et les percevoir à leur juste valeur.

Un soir, Edison a invité plusieurs amis scientifiques avec l’intention de leur faire une farce. Il a pris deux squelettes qu’il a reliés à des machines pour les faire bouger et s’exprimer. Il a mis une ampoule électrique dans les orbites des crânes. Après le diner, Edison a fait entrer les squelettes parmi eux et ils se sont mis à dire : « Jadis, nous étions comme vous beaux et enjoués, mais nous ne sommes plus que des os. » Les convives ont pris leurs jambes à leur cou et ont déguerpi de peur. Edison les a ensuite lui-même rappelés un à un pour qu’ils reviennent continuer la soirée. En fait, qu’est-ce que ces squelettes avaient de terrifiant ?

Les gens d’aujourd’hui aussi ont peur des morts et des squelettes. Tant que les parents sont fortunés et bien portants, les enfants les aiment ; lorsqu’ils tombent malades, deviennent miséreux ou trépassent, alors les enfants commencent à les craindre et les fuient. Les maladies sont une chose terrible, la misère aussi. Les enfants fuient les parents pauvres et malades car, sinon, ils devraient chercher les moyens de les entretenir. Lorsque la mère et le père vieillissent, le fils et la fille n’attendent que de les voir mourir pour vivre enfin librement. C’est la philosophie retorse du XXème siècle. Ces philosophies ont posé comme fondement du savoir l’idée que l’individu atteint le savoir par la critique et le doute. La critique et le doute sont nécessaires lorsqu’on n’a pas de lumière, lorsqu’on n’est pas dans une ville posée sur une montagne. Si on est dans une ville posée sur une montagne d’où l’on peut voir au loin, a-t-on besoin de douter et de critiquer ? On vous donne une pomme, vous la regardez avec méfiance, car vous doutez de son goût et vous ne croyez pas qu’elle soit savoureuse. Il n’y a pas de place pour le doute, testez-là d’abord et parlez ensuite. Le doute et la critique ont du sens si on en use à bon escient. Chaque chose a du sens si elle est appliquée à bon escient.

De ce point de vue la philosophie aussi a du sens. Qu’est-ce que la philosophie ? Une synthèse de tous les savoirs et un manuel sur les méthodes qui servent de principes qui nous guident dans la vie. La philosophie a existé dès les débuts de l’humanité ; elle contenait alors une plus grande sagesse qu’aujourd’hui. Le premier homme, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, disposait de douze sens. Durant l’involution il a perdu progressivement des sens pour n’en garder que cinq de même que l’homme moderne. C’est pourquoi son savoir, comparé à celui d’avant, est en proportion de 5 par rapport à 12. Et les cinq sens dont les gens disposent ne sont pas suffisamment développés. Par exemple, la vue de l’homme n’est pas encore développée, il ne voit que sur des distances limitées. S’il pouvait voir à des milliers de kilomètres, il dirigerait son regard vers le ciel pour voir ce que font les créatures supérieures. Vous direz que c’est impossible et que ces paroles sont vaines.

Dans la vie, les choses sont pleines ou vides. Si vous dites que quelque chose est vain, j’entends un processus. La bouteille se remplit et se vide, cela dépend de vous. Dans le monde divin il n’y a que des choses pleines ; dans la vie humaine, il y a des choses vides et des choses pleines. Lorsqu’il pèche, l’homme se vide ; lorsqu’il vit bien, il se remplit. Il importe peu qu’il se remplisse, ce qui importe c’est de quoi il se remplit, de choses bonnes ou mauvaises. On dit de quelqu’un que sa tête est vide. Comment est-ce possible puisqu’il a aussi un cerveau comme les autres ? Il a aussi un cerveau, mais sans aucun contenu, c’est pour cela qu’on dit que sa tête est vide. Pour être érudit, pour avoir des savoirs, l’homme doit avoir du contenu dans son cerveau.

« Une ville, posée sur une montagne, ne peut être cachée. » Autrement dit, une tête mise sur un corps est appelée une ville divine. Jean imagine l’être humain en forme de cube. Toutes choses, réalisées dans le monde physique, ont la forme d’un cube ; toutes choses réalisées dans le monde spirituel ou angélique ont la forme d’une pyramide ; toutes choses réalisées dans le monde divin ont la forme d’un cercle. Selon les formes géométriques, on devine à quel monde appartient tel ou tel objet. L’être humain aussi, en tant que créature du monde physique, se présente sous la forme d’un cube. Le développement du cube donne la croix c’est-à-dire l’homme crucifié. Lorsqu’il faut purifier l’être humain, on ouvre le cube pour former une croix. Par conséquent la croix, c’est-à-dire la souffrance, n’est rien d’autre qu’un processus de purification. Après la purification, on assemble la croix pour reformer le cube. Pourquoi l’être humain doit-il souffrir ? Pour purifier sa demeure, c’est-à-dire son corps. Lorsqu’il est purifié, on remet les portes et les fenêtres à leur place et on obtient de nouveau le cube.

« Une ville, posée sur une montagne, ne peut être cachée. » La ville c’est-à-dire la tête humaine doit être posée sur une montagne. L’homme talentueux, le bon orateur, le bon poète sont tournés vers les humains car ils sortent de la ville par douze portes. Les phrénologues étudient cette ville et y trouvent quarante deux centres, en lien avec différents sentiments et aptitudes. Ils la découpent en trois : la région arrière de la tête, nommée l’homme dual – elle est tournée vers le monde physique, vers l’obscurité ; la deuxième région est le front, tourné vers le monde angélique – il traduit la force de la pensée de l’homme ; la troisième région est la partie supérieure de la tête, tournée vers le monde divin – on y trouve les sentiments religieux et moraux de l’être humain : son for intérieur, l’amour envers Dieu, la charité etc. Ainsi, il est important de savoir si chacun a correctement développé les régions de sa ville. Si par exemple le front de l’homme est large et bas, il a de la largeur dans les pensées mais aucune profondeur, il ressemble à un fleuve large mais peu profond. Le front doit être large et haut, il doit avoir de la largeur et de la profondeur, deux mesures importantes. La partie supérieure de cette ville doit être surélevée comme une coupole, mais pas aplatie. Si elle est aplatie, l’homme n’est pas religieux ; combien même il se présenterait comme tel, il manquerait de sens religieux. La région arrière de cette ville ne doit pas être aplatie ; si c’est le cas, nous disons que cet homme n’a pas d’affection ni d’amour pour sa famille. Lorsque les gens ne s’entendent pas, ceci indique que dans l’une des trois régions principales ou dans les trois en même temps, leurs têtes sont aplaties et sans relief.

Les centres cérébraux et les sens de l’homme doivent être développés. Quelqu’un dit qu’il ne croit que ce qu’il voit. Que vois-tu ? À peine un cent millionième de ce qui t’entoure. Que devient le reste ? As-tu le droit de bâtir une philosophie de vie sur la base du peu que tu vois ? Tu as le droit, mais cette philosophie sera restreinte et toute relative. Pour bâtir une grande théorie de la vie, il faut une intelligence grandiose comme celle des grands mathématiciens qui se font une idée précise d’un ensemble à partir d’une petite parcelle. Ils vont de l’unité vers la multiplicité et de la multiplicité vers l’unité.

Qu’est-ce que l’unité ? Le rayon du cercle. Il suffit de prendre un compas et de dessiner une circonférence pour savoir combien de fois le rayon s’y insère. Le rayon s’insère dans l’univers autant de fois que le nombre constitué de 1 suivi de 15 zéros ; c’est le nombre d’années nécessaires au rayon pour parcourir la circonférence de l’univers, pour acquérir le véritable savoir. Chaque déplacement du rayon sur un point de la circonférence génère un nouvel environnement, de nouvelles conditions. Tout comme les sentiments et les pensées de l’être humain changent chaque jour, ainsi il évolue suivant l’endroit où il se trouve. Chaque jour son amour évoluera et sera plus intense ou plus faible : lorsqu’il montera, son cœur sera plus chaud et l’amour plus fort ; lorsqu’il descendra, son cœur sera plus froid et l’amour plus faible. En ce sens, l’être humain est le balancier de la pendule de la vie qui détermine le temps. Lorsqu’ils passent à côté de lui, les anges vérifient les pendules et poursuivent leur chemin. Donc, le temps de la vie est déterminé par la chaleur ou la froideur du cœur humain. En tant qu’être humain, chacun doit avancer en cercle, c’est-à-dire en approfondissant sa compréhension de la vie divine.

J’esquisse ces idées devant vous pour vous faire réfléchir et non pour vous décourager. Sachez que l’être humain a encore beaucoup à apprendre, à voyager sur les planètes et pas uniquement à aller au front et sur les champs de bataille. Lorsqu’il fera le tour de l’univers, il reviendra auprès de son Père pour raconter ce qu’il a appris. Lorsqu’il racontera ce qu’il a vu sur la Terre, il parlera des champs de bataille, des canons et des projectiles, des engins de combat. Il racontera comment les humains se battent sur la Terre pour se la partager. Du point de vue des mondes supérieurs, ce qui se passe entre les humains aujourd’hui n’est qu’un amusement. Dieu questionne les anges : « Que font les humains sur Terre ? – Ils s’amusent, ils se battent et se tirent les cheveux. – Qu’ils s’amusent alors ! »

Comme ils sont très actifs, ils doivent trouver un moyen d’atteler leur énergie au travail. En se tirant les cheveux, ils se mettent à raisonner juste : il y a un sens à se tirer les cheveux les uns les autres. Dans les conflits entre les humains, on apprend toujours quelque chose, on remet toujours un centre cérébral à sa place.

Un américain fortuné s’est épris d’une belle femme et s’est marié avec elle. Ils ont entrepris un grand voyage après la noce. Un malheur est arrivé en chemin : le train qu’ils avaient pris est rentré en collision avec un autre train. Le jeune marié a eu si peur qu’il s’est jeté par la fenêtre, mais il a subi un tel traumatisme crânien qu’il est devenu fou. Il a passé seize ans dans un asile de fous. Cette vie l’a accablé, mais il ne pouvait pas s’échapper, surveillé de près par le personnel médical. Il a enfin réussi à s’évader de l’asile et a couru jusqu’à la gare la plus proche. Il a vu un train et s’y est installé sans savoir où il allait. Le train a démarré et le fou est resté à l’intérieur. Il préférait partir n’importe où, plutôt que de rester à l’asile. Qu’est-ce qui est arrivé en chemin ? Le train a déraillé. Le malade a subi un nouveau traumatisme crânien, mais par miracle son cerveau s’est remis en place et il a guéri. La même cause a donc produit deux résultats différents : dans le premier cas elle a déplacé un centre cérébral, dans le second elle l’a remis en place.

Par conséquent, quand on traite quelqu’un d’irréfléchi, c’est pour montrer qu’il a perdu quelque chose de précieux. Lorsque le mari tire sa femme par les cheveux, il veut lui dire : « Femme, sors de l’hôpital, tu t’y es suffisamment attardée ! » Parfois la femme agit de même avec son mari. Cela ne montre pas que les gens sont malades, mais que quelque chose en eux n’est pas à sa place ; il faut qu’une personne aguerrie vienne la replacer. Est-il normal que l’homme doute de l’existence de Dieu et du monde spirituel ? Est-il normal de renoncer à ses sentiments ? Ce n’est pas normal. Donc il y a quelque chose qui n’est pas à sa place et Dieu le replace. Comment ? En vous mettant en prison, à l’hôpital, en vous secouant par la tête.

Le Christ dit : « Vous êtes la lumière du monde. » Tâchez d’acquérir plus de lumière. Chaque contradiction apporte de la lumière à l’intelligence humaine, comme la poudre prend feu lorsqu’on frotte deux silex l’un contre l’autre. À la résolution de chaque contradiction l’homme se met à raisonner juste. Les gens se mettent à réfléchir lorsqu’ils sont frappés par un malheur. Si une mère perd un fils ou une fille, elle commence à s’intéresser à l’au-delà, à se demander où est parti son enfant bien-aimé. Votre enfant est là où vous avez été il y a cent ans.  « Je ne me rappelle rien. » Que tu ne te rappelles rien, ne contredit pas cette vérité. Vous souvenez-vous d’avoir été dans le ventre de votre mère ? Si vous ne vous en souvenez pas, cela ne contredit pas la vérité. Mettez un homme en état de sommeil hypnotique et écoutez le parler : il vous relatera sa vie durant ses quatre ou cinq incarnations passées. Lorsqu’il revient à lui, il oublie tout. Il suffit d’éloigner l’être humain du monde physique, de le sortir de la matière dense pour qu’il se rappelle ses vies passées. S’il replonge dans la matière dense, il oublie tout de nouveau. Le monde physique est un brouillard pour la conscience humaine, qui l’empêche de voir clairement et de se diriger. Le sommeil hypnotique n’est rien d’autre que la dissipation du brouillard et des nuages dans la conscience de l’homme, pour lui faire voir clairement d’où il vient et où il va.  

« Ville, située sur une montagne. » On ne dit pas une ville située en plaine, mais sur une montagne de Dieu. Dieu est un rocher dans lequel l’être humain a été taillé ; c’est une pensée à comprendre avec précision. Chaque pensée, chaque sentiment peut être compris lorsqu’ils sont mis à leur place, lorsqu’ils sont accueillis au bon moment. L’être humain lui-même, et non seulement ses pensées et ses sentiments, se développe suivant les lois de la nature. Et les enfants de même. Comme le corps physique se développe en premier, l’enfant aime bien manger. Puis se manifeste en lui l’intérêt pour les objets : il les attrape, il les déchire dans le but de les étudier. Lorsqu’il attrape, déchire ou met les objets en morceaux, l’enfant veut dire : « Dieu a jadis pris la matière en mains pour la morceler et créer le monde, je veux aujourd’hui faire de même, mais je n’y arrive pas. » Comme elles ne le comprennent pas, les mères se fâchent contre leurs enfants qui ont déchiré des livres, cassé et abîmé des jouets. Elles ne se rendent pas compte que l’enfant leur montre par mimétisme comment Dieu a créé le monde. Les mères qui se considèrent des femmes modernes du XXème siècle, n’y croient pas.

« Ville, posée sur une montagne, ne peut être cachée. » Pourquoi posée sur une montagne ? Pour être éclairée par le Soleil. Cette ville est divine et ne peut pas être mise dans l’ombre. Aucun mensonge, vol ou crime n’est toléré dans la ville divine. Une tête où le mensonge et le vol sont tolérés est aplatie. Pourquoi les humains doivent-ils mentir et voler puisque tout ce que Dieu a créé leur appartient ? Qu’adviendra-t-il du foyer où chaque enfant cherche à assurer ses arrières, à se garder du pain et du fromage pour le lendemain ? Les enfants se prémuniront, mettront de côté le pain et le fromage et ne laisseront rien pour la mère et le père. Et cependant on n’entend que : « Ne sois pas naïf au point de vivre pour les autres, la vie est dure, pense à toi, assure tes arrières. » Si tu n’as pas de père et de mère, cela a du sens de chercher à assurer tes arrières, mais puisque tu as des parents travaille honnêtement et avec amour pour eux et ne pense pas à te prémunir contre quoi que ce soit.

Nous devons tous travailler honnêtement et loyalement pour notre Père qui est omniscient, tout-puissant et tout amour. Il demande aux anges : « Que font mes enfants sur Terre ? – Ils se battent, ils se brisent les os, se crèvent les yeux, détruisent les villes et puis se remettent à soigner les os brisés, à mettre des jambes et des bras en bois, etc. – Ce n’est rien, dit Dieu, ils font des essais pour remplacer les os brisés avec des os sains ; ils essaient de créer des membres neufs pour tenter de comprendre la manière dont le monde est créé. »

Les gens d’aujourd’hui se créent tout seuls des tourments et des malheurs. Quelqu’un vient vous raconter qu’il a vu votre femme et votre fille fréquenter d’autres hommes. En entendant cela, votre cœur frémit, vous perdez votre bonne disposition et vous vous demandez comment les coincer et quelle punition leur infliger. Quelle est cette personne qui peut inquiéter ainsi les autres ? C’est quelqu’un de semblable à une ville, enlevée de la montagne et descendue dans la vallée, dans un endroit sombre. Tous les animaux se trouvent dans cette situation ; ce sont des humains dégénérés. Vous direz que c’est un enseignement hérétique. Cela se peut mais je maintiens l’idée que les animaux sont des humains dégénérés. Dans mon esprit le mot dégénéré a un tout autre sens. Il y a des cas dans la vie où le simple soldat peut être nommé général et le général peut redevenir un simple soldat. Est-ce un mal ? La différence entre le général et le simple soldat est visible dans la tenue du poste. L’homme dans son développement passe des stades inférieurs aux stades supérieurs : d’une simple cellule il se développe progressivement jusqu’à devenir humain. Un jour le bœuf, l’oiseau et tous les animaux se présenteront devant le Christ sous la forme d’un être humain. Cela peut vous troubler, mais la forme est une limitation qui oblige une créature à penser. La forme tout comme l’Esprit changent pour permettre à l’être humain de progresser. Par les changements qui s’opèrent avec la tête, nous jugeons de l’action de l’Esprit.

« Vous êtes la lumière du monde ; une ville posée sur une montagne. » Tous les humains aspirent à entrer dans cette ville, à libérer leur esprit, leur cœur, leur âme de tous les liens et limitations terrestres. Paul évoque justement cet état lorsqu’il relate sa montée au septième ciel où il a vu des choses indicibles en langage humain. C’est difficile de monter au septième ciel ! Les gens d’aujourd’hui montent à peine un petit peu et chutent presqu’aussitôt. Comme ils n’arrivent pas à conserver cette position, ils se mettent à soupirer. Les soupirs sont une profonde inspiration, la respiration quant à elle est une réflexion. Tu respireras et tu penseras tant que ta tête devient une ville posée sur une montagne. La nourriture sous-entend la vie. En te nourrissant, demande-toi si tu vis correctement et si tu mérites la nourriture qui t’es donnée. Celui qui ne comprend pas les lois de la respiration ni de la nutrition est blasé vis-à-vis de l’une comme de l’autre. Il se demande pourquoi Dieu n’a pas créé le monde sans la nécessité pour l’être humain de respirer et de se nourrir. Le monde n’aurait pas pu être créé sur d’autres bases.

Chaque chose que nous voyons a sa grande prédestination. Si par exemple les sourcils d’un enfant sont en forme d’arc tourné vers le haut, cela montre qu’il est tonique et gai ; si ses sourcils sont droits, il pense énormément ; s’ils sont tournés vers le bas, il est vieilli prématurément, ressemble à son grand-père, songe à de grandes choses, de grandes idées l’agitent. Ne comprenant pas le caractère de son enfant, la mère est troublée par ses grands discours. Les adultes se manifestent aussi comme les enfants. Lorsqu’il voit quelqu’un avec de grandes idées, Dieu dit : « Quelles grandes idées agitent mon enfant ! » Pour Dieu, les adultes et les vieillards sont de grands enfants. Il demande de temps en temps ce que Ses enfants font sur Terre. Les anges répondent : « Ils bâtissent de grandes maisons. – C’est bien, qu’ils vivent de leur métier. – Parfois, ils se plaignent de leurs locataires, cherchent un avocat pour leur conseiller comment contourner la loi pour les mettre dehors. »

Puisque les locataires ont emménagé avant la guerre, ils paient des loyers peu élevés alors que la vie a renchéri ; les propriétaires veulent augmenter le loyer, mais la loi ne le leur permet pas.

Les gens doivent s’inventer une nouvelle philosophie pour savoir comment résoudre leurs problèmes. Si quelqu’un vous chasse dehors, vous apprendrez la patience. Si on vous dévalise, vous remercierez qu’on vous soulage d’un poids superflu. Si vous entriez avec votre fardeau dans la mer, vous vous noieriez ; sans votre fardeau vous nagerez plus facilement et vous échapperez à la noyade. C’est dangereux de rentrer avec un fardeau dans l’eau ; c’est encore plus dangereux si vous l’avez attaché solidement à vous : le temps que quelqu’un vienne le détacher et vous libérer, vous aurez déjà coulé au fond. Viendra le temps où les gens voleront selon les règles de l’art : ils détacheront la charge des noyés, les tireront sur le rivage, puis leur rendront leur charge. Celui qui veut les remercier, les remerciera. Voilà les vols à l’avenir : la charge ne sera pas volée, ni l’homme noyé.

Un jeune homme est entré dans un magasin et a pris ce qu’il a pu : du beurre, des œufs, du sucre. Il s’est adressé au vendeur en sortant : « J’ai pris ce dont j’avais besoin. Un jour quand je serai riche, je te paierai le tout. » Puis il est vite sorti, en évitant le regard de l’épicier. Il a tout pris à crédit ; remboursera-t-il un jour ? Personne ne le sait. Est-ce que cette personne a dépouillé l’épicier ou est-ce qu’il l’a volé ?

Il faut distinguer dépouiller de voler. On dépouille les arbres de leurs fruits. Est-ce du vol ? On va auprès du pommier, on lui prend les pommes en le remerciant d’avoir produit autant de fruit. Le pommier dit que la volonté divine est ainsi, et il remercie de pouvoir offrir ses fruits à son frère. Il l’invite à revenir une autre fois. Considérez de même celui qui vous a dépouillé ; ne vous pressez pas de le signaler à la police, il aura ce qu’il mérite. Qui est juste, qui est pur de tout péché ? Le mal ne réside pas dans le dépouillement, mais dans votre colère, dans les mauvaises paroles et pensées que vous adressez à celui qui vous a dépouillé. Ainsi celui qui se fait dépouiller commet-il un péché plus grand que celui qui l’a fait.

Lorsqu’on parle des fautes et des crimes humains, on en vient à parler des coupables de ces crimes. Si les enfants fautent, ce sont les parents qui sont les coupables. Si les parents fautent, ce sont les philosophes les coupables, ceux qui ont perverti l’humanité il y a huit mille ans. Ils doivent rendre des comptes pour leur philosophie qui a perverti les esprits et les cœurs humains. C’est pour cela que le Christ dit : « Si ton œil droit t’entraîne à pécher, arrache-le ; si ta main droite t’entraîne à pécher, coupe là. [1] » Que symbolise la main ? La volonté humaine. Donc, ne garde que la moitié de ta volonté pour l’utiliser pour le bien d’autrui. Utilise une main et un œil pour toi-même, l’autre main et l’autre œil pour autrui. Dans le monde spirituel tu trouveras de nouveau ton œil et ta main. Comment ? Grâce à certaines lois. L’homme a perdu le don de remettre les membres coupés ou arrachés de son corps ; il le possédait jadis.

Les gens d’aujourd’hui pensent qu’ils ont des yeux et qu’ils voient. En réalité beaucoup parmi eux regardent sans voir, comme s’ils n’avaient pas d’yeux. Les pharisiens disaient au Christ qu’ils voient tout, qu’ils ne sont pas aveugles, mais le Christ leur a répondu : « Si vous voyez vraiment, vous serez punis pour vos actes ; sinon vous n’êtes pas responsables. » Lorsque vous étudierez la science de l’œil, vous connaîtrez l’homme par les rayonnements qu’il répand. Si le rayon qui sort de l’œil se dirige en haut, l’homme est bon, noble, il a une aspiration au sublime. L’homme dont le rayon de l’œil est dirigé vers le bas a des aspirations inférieures, terrestres, même s’il te regarde droit dans les yeux, le rayon se dirige vers le bas. Lorsque le père parle à son fils et que ce dernier regarde vers le bas, le bâton le sauvera. Si le père sait comment agir envers son fils, il peut facilement lui ouvrir les yeux. Salomon dit : « Le bâton arrache la folie du cœur de l’enfant. [2]» Lorsque le père frappe son enfant indocile avec un bâton, l’enfant s’écrie aussitôt : « Papa, je t’écouterai désormais » Dans le monde divin le mouvement du bâton est juste et harmonieux ; en ce sens les chagrins et les souffrances ne sont rien d’autre que des coups de bâtons divins qui éduquent les humains. Celui qui veut éviter les souffrances doit monter sur une ville, située sur une montagne.

Vous direz que les vieux ont vécu leur vie. Tout dépend de l’individu. Si les vieux rechignent à se mettre au travail, c’est au tour des jeunes. Ils doivent appliquer l’enseignement du Christ, préparer des conditions pour la venue du Royaume de Dieu sur Terre. Alors les hommes et les femmes seront libérés des soucis de tickets de rationnement. Ils travailleront et leurs champs donneront du fruit en abondance. Là où est l’amour se trouve l’abondance, chacun peut le vérifier. Que trois personnes fassent l’essai suivant : que l’un d’eux sème cent acres de blé, le second dix acres et le troisième un seul. Si ce dernier met de l’amour dans son travail, la seule acre donnera autant de fruit que les dix acres, travaillés sans amour. Le grain de blé répond à celui qui travaille avec amour ; pour celui qui ne travaille pas avec amour et qui ne pense qu’à la quantité de blé qu’il obtiendra à la fin, le grain de blé se ferme et ne donne rien. Ici s’applique le verset : « la mesure que tu emploies pour les autres est celle que les autres emploieront pour toi. » Les gens d’aujourd’hui ne réussissent pas dans leur travail car ils ne vivent pas dans une ville située sur une montagne. L’individu doué d’intelligence et aimant entre en communion avec le pommier, comprend sa situation et il lui répond de même ; s’il passe à côté, le pommier baisse ses branches et lui propose de prendre autant de fruit qu’il veut. Si vous ne pouvez pas entrer en communion avec lui, il lève ses branches et n’est pas prêt à vous laisser cueillir ses fruits.

L’une de mes connaissances me racontait l’épisode suivant : il avait dans son jardin un poirier dont il prenait soin, mais qui ne donnait aucun fruit. Sept ou huit ans ont passé ainsi sans récolte. Un jour, en se promenant dans le jardin, il s’est arrêté devant le poirier et lui a dit : « Écoute, si l’année prochaine tu ne donnes pas de fruits, je te coupe et je te jette. » Quel ne fut pas son étonnement lorsque l’année suivante le poirier a donné du fruit en abondance. De la même façon, Dieu dit aux humains : « Écoutez, si l’année prochaine, vous ne donnez pas de fruit, je vous chasse. » Celui qui prend en compte ces paroles et se met à travailler, donnera du fruit en abondance. Je vois que Dieu frappe à la porte de beaucoup et les invite à travailler. Celui qui est entré dans une ville située sur une montagne travaillera et donnera du fruit. L’individu doué d’intelligence est une ville située sur une montagne et ne peut être caché. Tous rêvent d’une vie raisonnable et vertueuse, et elle adviendra. « Grands sont nos malheurs et nos souffrances. » L’être humain est venu sur terre pour s’instruire. Il apprend par les joies et les souffrances, elles sont inéluctables.

Je donnerai un exemple tiré de l’histoire française. Un jeune homme se distinguait par une vie vertueuse. Il faisait toujours du bien, mais on lui répondait toujours par le mal et l’ingratitude. Il a fini par jurer de ne plus jamais faire le bien et il a tenu sa promesse et ceci, parce qu’il s’est retrouvé une fois de plus en prison pour plusieurs années après avoir pourtant fait le bien autour de lui. Un jour, une dispute a éclaté entre les prisonniers, qui s’est terminée par un meurtre. Le jeune homme avait entendu que quelque chose se passait, mais il n’a pas voulu faire le bien en intervenant. Lors de l’enquête, on l’a interrogé pour savoir s’il avait entendu qu’un meurtre avait eu lieu dans la pièce voisine ? – « J’ai tout entendu, mais je ne voulais pas m’en mêler. » Pour sa non-assistance à une personne en danger, le tribunal l’a condamné à la décapitation. Le jour de l’exécution, il a sorti une montre en or et l’a donné au bourreau avec la demande suivante : « Prends cette montre en souvenir de moi, mais manie la hache de sorte de m’achever en une seule fois sans me causer de souffrance. » Le bourreau a pris la montre, a remercié et en regardant le jeune homme s’est dit qu’il était bon et raisonnable et a eu pitié de lui. Lorsqu’il a levé la hache, sa main a tremblé et au lieu d’une seule fois, il s’y est pris à trois fois pour l’achever. Qu’est-ce que cet exemple illustre ? Que ce n’est pas une montre en or qui peut changer le destin de l’homme. Le Christ nous montre aussi que le chemin que suit l’humanité aujourd’hui n’est pas en mesure d’adoucir son destin.

Tous les Bulgares veulent savoir ce qu’il adviendra de la Bulgarie. Si l’année prochaine tous les Bulgares donnent du fruit en abondance, leurs affaires iront bien ; s’ils ne donnent rien, leur vie ne s’arrangera pas. Tous doivent être conscients qu’ils sont venus sur Terre pour servir le Seigneur, être serviteurs et non pas maîtres. Le peuple bulgare est l’un des serviteurs du Seigneur. Il a l’âge d’un garçon de quinze à seize ans qui aime sauter par-dessus le mur du foyer paternel. Tous les peuples sont des fils du Seigneur, plus âgés ou plus jeunes, et doivent pour cela vivre entre eux comme des frères. Les Bulgares aussi doivent vivre entre eux comme des frères et renoncer à sauter par-dessus le mur. C’est bien de passer par-dessus, mais par-dessus quel type de mur ? Si on passe par-dessus le mur de la haine, du désamour, du péché, on est sur le droit chemin.

Dans un monastère vivaient deux saints. L’un deux se promenant un jour a vu un trou, et dedans un pot plein d’or. Il ne s’est pas arrêté pour réfléchir quoi faire avec l’or, mais il a sauté aussitôt par-dessus le mur du monastère pour échapper à la tentation. L’autre saint a vu son camarade fuir hors du monastère et s’en est étonné. Lorsqu’il est allé à cet endroit et qu’il a vu le pot plein d’or, il a compris. Il s’est dit : « Mon camarade a agi bêtement, je prendrai l’argent et je l’utiliserai à des buts caritatifs. » Il est ensuite parti à Alexandrie où il a bâti des églises, des écoles, des hôpitaux et puis il est revenu au monastère, content de son œuvre. Il s’est tourné vers Dieu en demandant s’Il était content de son travail. Un ange, messager de Dieu, est venu dans son sommeil pour lui dire : « Toutes les églises, écoles et hôpitaux que tu as faits, pèsent moins lourd que le saut de ton camarade par-dessus le mur du monastère. »

Ne vous prononcez pas pour critiquer ce que celui-ci ou celui-là a fait. Ne vous mettez pas en colère face à vos enfants, mais agissez envers eux comme Dieu agit envers vous. Ne vous questionnez pas sur ce que ce philosophe-ci ou celui-là a dit, mais écoutez votre voix intérieure. N’imitez pas les autres, mais soyez fidèles à vous-mêmes ; si vous imitez quelqu’un, vous vous retrouvez dans une position risible et sotte.

Deux amis vivaient bien et s’aimaient, puis chacun s’est marié. Le premier vivait bien avec sa femme, mais le second était mécontent de la sienne car ils se disputaient sans cesse. Il a demandé à son ami : « Pourquoi vis-tu bien avec ta femme et pas moi ? – Avant de nous marier, a dit son ami, j’ai démembré un chat devant ma bien aimée et elle a pris peur. » Elle avait pensé être tombée sur quelqu’un de mauvais. « Si ce n’est que ça, moi aussi je peux le faire. » Il a pris un chat et l’a démembré devant sa femme. Elle a ri en disant : « C’est trop tard, mon cher, il fallait le faire avant. »

Le premier qui a démembré le chat avait sauté par-dessus le mur et n’avait pas donné la possibilité au mal de se répandre. Le second n’avait pas sauté par-dessus le mur et avait admis le mal chez lui ; il était trop tard pour revenir en arrière ensuite.

Qu’est-ce qu’on attend de vous ? Vous libérer du doute. Pas par rapport à ce que je vous dis, moi, c’est surtout pour moi qu’il est important de croire ce que je dis. Vous devez croire en Dieu. Si vous ne croyez pas, vous serez de ceux qui croient qu’ils ne croient pas. Il est à mon avis plus compliqué de convaincre les humains de croire qu’ils ne croient pas plutôt que l’inverse. Le croyant sait qu’il est assuré et qu’il vivra plus tranquillement que l’incroyant. Le croyant compte sur ce dont il dispose aujourd’hui ; l’incroyant compte sur des héritages et des testaments. Ne laissez pas d’héritages. Distribuez de votre vivant ce que vous possédez pour aller auprès de Dieu libre, avec des mains propres. Le Christ veut que vous fassiez ce que vous pouvez faire pour quelqu’un dès aujourd’hui sans attendre le lendemain. Quant aux écoles, églises et hôpitaux, laissez les gens libres de s’en occuper.

« Vous êtes la lumière du monde ; une ville, située sur une montagne ne peut pas être cachée. »

Sofia, 15 septembre 1918

Traduction par Bojidar Borissov

 

Link to comment
Share on other sites

 Share

×
×
  • Create New...