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1918_08_25 Le levain caché


Ani
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Le levain caché

Il leur dit cette autre parabole :

Le royaume des cieux est semblable à du levain…

Matthieu 13 :33[1]

« Le Royaume des cieux est semblable à du levain. » Ce verset représente la base de la vie humaine, surtout pour celui qui veut entrer dans le Royaume des cieux. Pour comprendre le sens intime de ce verset, il faut vous donner la même peine que la ménagère qui cuisine chaque jour : tant de fois elle coupe de l’oignon, ses yeux pleurent, mais elle continue son travail. Elle sait que couper et hacher les oignons en fait toujours sortir quelque chose. Elle s’occupe de son mari, de ses enfants et veut les nourrir et les satisfaire. Quels que soient les défauts de la ménagère, quels que soient les propos colportés sur elle, elle vise un but. Si ceux qui écoutent le Verbe divin n’ont pas la patience et la persévérance de la ménagère, ils sont moins bien placés qu’elle. Observez la patience avec laquelle elle surveille la cuisson des oignons, comment elle écoute les bruits de cuisson ; par ces bruits, elle sait dire si l’oignon est fin cuit ou non.

Savez-vous, vous-aussi, reconnaitre les oignons cuits ou ressemblez-vous à ces dames de la haute société qui délèguent tout le travail à leurs domestiques et ne font que commander et manger des plats tout prêts ? Elles ne réfléchissent pas assez ; le fait de renoncer à cuire les oignons et à cuisiner altère leur pensée et ne lui permet pas de se développer. Le feu, la casserole, la poêle, les oignons sont un sujet de réflexion. La ménagère qui sait cuisiner et qui comprend la composition et la signification des aliments sait les accorder. Elle connaît aussi les pensées qui entrent dans son for intérieur, sa casserole intérieure, et elle sait les accorder.

Du point de vue du monde divin le cerveau humain n’est qu’une casserole dans laquelle on cuisine les pensées des êtres humains pour préparer quelque chose de précieux et ainsi les contenter, eux et leurs proches. Un jour Dieu dira, comme la dame haut placée à la domestique : « As-tu préparé le repas ? Apporte-le pour que je le goûte. » Si la domestique l’a bien cuisiné, elle sera félicitée ; sinon elle sera punie. Vous-aussi vous cuisinez, mais cela vous ennuie. Si la ménagère donne du sens à la cuisine, elle donnera du sens à toute sa vie : chaque pensée, chaque sentiment et chaque acte seront de précieux sujets d’étude.

Beaucoup considèrent la cuisson des oignons comme quelque chose de futile. Que direz-vous des rides qui s’installent sur les visages du vieil homme et de la vieille femme ? Les visages sont-ils futiles ? Celui qui sait lire trouvera quelque chose de précieux dans les visages ridés du vieil homme et de la vieille femme ; toute l’histoire d’une famille y est inscrite. De la même façon, en cuisant de l’oignon la ménagère instruite se documente sur son origine. En faisant la cuisine, elle réfléchit à différentes questions. Sans la compréhension de la vie ordinaire, l’homme ne peut pas pénétrer le sens profond de la vie sur Terre. S’il ne comprend pas la vie terrestre, comment comprendrait-il la vie céleste ? Si les gens ne comprennent pas les relations qui doivent s’établir entre l’homme et la femme, le frère et la sœur, les parents, la société et l’humanité, comment sauraient-ils quelles relations avoir envers les créatures intelligentes, supérieures, et envers Dieu ? Si vous ne savez pas servir votre père terrestre, comment servirez-vous le Père céleste ? Le Père céleste exige de tous des sacrifices encore plus grands, des actes encore plus marquants que ceux que vous demande le père terrestre.

Les religieux d’aujourd’hui parlent de Dieu, mais L’imaginent comme un homme ordinaire dont ils peuvent exiger tout ce dont ils ont besoin. Ils pensent que le Père céleste est comme leur père terrestre. En parlant de l’autre monde, ils se l’imaginent comme la terre, ils pensent que là-bas aussi il y a des vergers avec des fruits savoureux, de la musique, des chants et de l’allégresse. Ils s’imaginent qu’une fois partis dans l’autre monde, ils mangeront, boiront, feront la fête, bref qu’ils auront une vie douce. Tant qu’ils sont encore sur Terre, ils veulent éviter les tourments et les souffrances et vivre comme au paradis. C’est impossible, la Terre est une école, et celui qui étudie traverse de grandes difficultés.

Que représentent les difficultés ? De grandes leçons. Peu importe qui les dispense - elles peuvent venir de votre mari ou de votre femme, de votre frère ou de votre sœur, de votre mère ou de votre père, de votre fille ou de votre fils, vous pouvez les recevoir de la société ou du peuple, etc. Ce qui importe, c’est de lire la leçon, de comprendre son sens et de l’appliquer dans votre vie. Tous les objets qui vous entourent sont des ombres de la réalité. Si vous ne comprenez pas le sens et la signification des ombres, vous ne pouvez pas comprendre la réalité elle-même. Vous devez voir les choses correctement pour les comprendre. Comment les voir et les comprendre en tant qu’être humain ? Si vous regardez le monde avec le cerveau du poisson, vous le comprendrez comme un poisson ; si vous le regardez avec le cerveau d’un oiseau, vous le comprendrez comme un oiseau ; si vous le regardez comme un mammifère, vous le comprendrez à sa façon. Comment faut-il observer le monde ? Comme le poisson, l’oiseau, le mammifère ou l’être humain ? La compréhension du poisson, de l’oiseau, du mammifère n’est pas authentique. L’être humain non plus ne comprend pas encore la vie de façon absolue, authentique. Seul celui qui est passé par la grande école de la terre, comprend la vie correctement.

Le Christ dit : « Le Royaume des cieux est semblable à du levain qu'une femme a pris et mis dans trois mesures de farine ». Vous direz que les mots levain, farine, femme, pétrir sont ordinaires : chaque jour la femme prend du levain, de la farine et la pétrit. C’est vrai, et vous excellez en cela : vous savez comment préparer le levain, le pain, comment moudre le blé. Mais l’important est de connaître le sens que le Christ met dans les paroles : « Le Royaume des cieux est semblable à du levain. » Le levain, la farine, le pétrin que mentionne le Christ sous entendent le monde physique qui s’organise progressivement. Il crée ainsi le corps humain qui nécessite quelques éléments : levain, eau, farine, pétrin et une femme pour les assembler. De ce point de vue la femme, la mère, peut être assimilée au pétrin ; le blé, la farine est cette matière vitale qui modèle le corps humain ; le levain est le milieu dans lequel se manifestent les conditions de la vie. Il y a deux types de levain, non seulement dans le monde physique, mais aussi dans les mondes mental et affectif : le levain de boulanger et le levain de bière. Le levain produit toujours deux réactions opposées. Le levain de boulanger produit le pain dont ont besoin toutes les créatures vivantes, celui qui le mange se développe correctement. Le levain de bière produit des boissons alcoolisées qui enivrent l’homme et nuisent à son système nerveux. Beaucoup de maladies sont dues à des fermentations diverses.

On a déterminé que deux types de levures prennent part à la création de l’organisme humain : les unes non organiques ou chimiques, et les autres organiques ou vivantes. En réalité, ce sont les organismes vivants qui prennent une part active dans ce processus en se multipliant sans cesse. Le levain qui fait lever la farine, c’est-à-dire la matière de l’organisme humain, est le milieu dans lequel les microbes se développent favorablement : tantôt ils la recomposent, tantôt ils la décomposent. Donc, les processus de recomposition et de décomposition, l’aigrissement qui a lieu dans l’organisme, ne sont rien d’autre que la levée de la pâte qu’est la matière vivante. Lorsque les processus dans l’organisme favorisent la croissance, la multiplication, l’épanouissement et la nouaison, nous disons que l’être humain vit ; lorsque les processus causent la décomposition, la destruction et la désunion, nous disons que l’être humain meurt. Lorsque le pain est pétri au levain, les ferments vivants se multiplient et prospèrent en éliminant des substances inutiles. Pour cette raison Moïse a interdit aux juifs de pétrir du pain au levain. Pour ne pas altérer les sentiments et les pensées des humains, ils doivent se tenir loin du levain qui élimine des substances inutiles. Ce qui explique pourquoi certaines pensées et sentiments sont mortifères pour l’être humain.

Vous rencontrez une jeune fille pétrie d’un sentiment amoureux ; elle est d’abord joyeuse, inspirée, bien disposée. Deux ans après, elle perd sa bonne disposition, et à présent ce même sentiment l’écœure. Qu’est-ce qui cause cet état ? Le levain. Elle a été pétrie au levain de bière qui produit des résidus nocifs pour l’organisme. Lorsqu’on prépare la bière sur la base de ce levain, après la fermentation on élimine les résidus ; si les résidus restent, la bière s’altère. Par conséquent, lorsque les ferments de bière se retrouvent dans l’organisme de la jeune fille et se mettent à se multiplier, ils lui prennent son énergie vitale ; elle perd progressivement sa bonne disposition, se décourage, désespère et voit qu’elle est devenue victime d’un sentiment mensonger.

Il existe des levures de différents origines dans la vie ordinaire de l’homme comme dans sa vie religieuse. Vous entendez dire pour quelqu’un qu’il est un bon prédicateur, qu’il élève la conscience des auditeurs ; on dit d’un autre qu’il les trompe. Quand est-ce qu’un prêche est trompeur ? Lorsqu’il défait les foyers, les familles, les sociétés et les peuples. Alors que chaque prêche qui s’appuie sur l’amour, la sagesse et la vérité ne trompe pas ; ces prêches reposent sur les commandements que Dieu a posé comme fondements de l’existence. Tout peut varier dans le monde sauf les commandements de Dieu. Celui qui leurre et trompe les autres, qui se réjouit de leur malheur, cause du mal d’abord à lui-même. En le sachant, n’ayez pas peur que les gens puissent vous tromper. Tu es tombé dans la boue, cela ne fait rien, je te tends une corde et tu l’attraperas fermement sans bouger, tu seras calme et serein. Que tu sois boueux et impur ne doit pas te troubler. Le nouvel enseignement est de l’eau de source pure ; je te mettrai dans cette eau et je t’y maintiendrai jusqu’à ce que tu sois propre. Tous, hommes, femmes et enfants doivent passer par cette eau pour se nettoyer. Qui peut dire dans ce cas qu’il a été trompé par les idées du nouvel enseignement ?

« Elle a caché le levain dans trois mesures de farine. » La farine dont parle le Christ est la matière qui forme le corps humain ; cela se passe dans le ventre de la mère. Par conséquent, si une jeune fille dit qu’elle peut devenir mère, c’est qu’elle ne connait pas les lois. Avant, elle doit tout nettoyer et passer au tamis la farine avec laquelle elle travaillera avant de songer à la maternité.

De la matière pure ou impure dont dispose la mère dépend quel enfant naîtra : un saint ou un criminel. Vous direz que le divin est déposé seulement dans les enfants sages, ce n’est pas vrai. Le divin n’est pas présent dans le processus de la conception et de la procréation : c’est un processus inférieur. Le divin dans l’homme se manifeste ensuite, après la naissance de l’enfant lorsqu’il est différencié en tant que matière et en tant qu’esprit. Tant qu’il n’est que matière, il n’y a rien de sublime en lui.

Il est dit dans le verset que la femme a préparé trois mesures de farine. Le pétrissage s’effectue donc dans les trois mondes : physique, spirituel et divin. Si le pétrissage se passe bien dans le monde physique, il se passera bien dans les deux autres mondes ; si le pétrissage n’est pas correctement fait sur terre, il se fera mal aussi dans les autres mondes. Par conséquent la croissance et le fleurissement des plantes sont dépendants du sol où elles sont plantées. Une bonne demeure a un effet bénéfique sur la santé et les dispositions de l’être humain. Chaque trouble physique, chaque doute et hésitation ont une influence sur la disposition de l’âme. Le doute, le soupçon, l’incroyance sont causés par la présence du levain de bière chez l’homme. L’amour, l’affection, la foi sont un autre type de levain, dit de boulanger. Les gens cherchent l’amour mais ne savent pas où il se trouve. Il suffit d’atteindre le levain de l’amour pour atteindre l’amour lui-même. Mettez le levain de l’amour dans votre farine et attendez le résultat. Quelqu’un met le levain de la haine dans sa farine et attend l’amour, c’est impossible ! Si tu pétris le levain de l’amour dans trois mesures de farine, cache-le avec précaution pour que personne n’y ajoute des ferments d’un autre type. Recherchez les levains du pain vivant qui se trouvent dans le grain de blé.

Les gens d’aujourd’hui traversent de grands tourments et souffrances car ils se sont écartés du droit chemin et ont en eux deux types de levain. Dieu les a initialement pétris d’un seul type de levain. Si vous voulez revenir dans le droit chemin et bien vivre, il faut cultiver un seul type de levain, voici la véritable philosophie de la vie. S’il aime d’un côté et qu’il déteste de l’autre, l’être a deux types de levain : le résultat de cette vie est l’aigrissement ou la décomposition. Si ton cœur aime, mais que ton esprit doute, tu as deux types de levain. Ceci montre que ton intellect est pétri d’une pensée ou d’un désir et ton cœur, d’un autre.

« Une femme l’a pris et caché. » Le Christ n’utilise pas le mot femme au sens que les gens ordinaires lui donnent. Le mot femme en bulgare s’écrit en quatre lettres[2] (jena). La première lettre ж (j) est constituée de deux demi-cercles, reliés par deux diamètres, perpendiculaires entre eux. Les demi-cercles représentent les deux modes : le spirituel et le divin reliés par les deux diamètres qui représentent la femme divine ou vierge qui descend d’en haut. Elle vient sur Terre pour apprendre aux gens à pétrir le pain, elle apporte les éléments nécessaires à la vie. Dans les Écritures il est dit que l’Esprit doit descendre sur l’homme pour l’éclairer et lui apprendre tout. Selon le Christ, l’Esprit n’est rien d’autre que la femme raisonnable qui sait pétrir ; elle est liée à l’amour divin. Lorsqu’elle vient dans la maison de l’homme et trouve de la farine, elle la met dans le pétrin. Le blé se transforme en farine par des souffrances, c’est-à-dire par le moulin de la vie. Le moulin avec les meules prépare la matière pour modeler les futurs corps humains. Puisque l’homme ressuscitera par son corps, il est préparé dans le moulin divin des souffrances. En ce sens, les termes moulin et souffrances sont synonymes. Quand vous souffrez, ne pleurez pas, mais dites-vous : « Aujourd’hui mon moulin pétrit la farine. »

Pourquoi les souffrances viennent-elles ? Pour obtenir la farine qui servira à pétrir le pain. Lorsque la femme intelligente viendra chez vous, elle recherchera de la farine, du levain, un pétrin pour préparer du pain. En préparant le levain pour le pain, elle met un peu d’eau. Qu’est-ce que l’eau ? Elle symbolise la vie sur Terre. Donc, les souffrances amènent le matériau pour pétrir, le levain est la graine divine et l’eau, une condition pour sa germination et sa croissance. Chacun doit être pétri de la sorte pour devenir un véritable chrétien. Celui qui n’a pas de moulin pour moudre sa farine, ne peut pétrir de pain. Pour avoir de la farine, il faut avoir du blé ; le blé représente l’âme divine que peu conçoivent avec clarté. Le vêtement extérieur de l’âme divine est la femme intelligente qui pétrit le pain.

Les gens veulent savoir s’ils seront sauvés, s’ils ressusciteront. Celui qui a un moulin, de la farine, du levain, un pétrin et de l’eau ressuscitera ; si tu n’as pas ces éléments, tu ne peux pas ressusciter : tu es oisif. Que faut-il faire pour ressusciter ? Tu te tourneras vers Dieu en l’implorant de t’aider et de permettre à ton moulin de moudre. Celui qui ne comprend pas le sens de la souffrance prie pour que son moulin cesse de moudre la farine. Que ton moulin continue ce travail : c’est un grand bienfait pour l’âme humaine. Tous les moulins doivent continuer de moudre la farine pour préparer les matériaux de vos corps futurs. Ne quittez pas votre moulin pour qu’il ne tombe pas en poussière et qu’il ne soit pas envahi de rats et de souris.

Jadis, dans un passé lointain, à l’époque chrétienne, il y avait un monastère prospère. L’abbé aimait manger plus que de raison et s’oubliait à boire et à manger avec les moines sans songer à ses obligations envers Dieu et le monastère. Jour après jour ce dernier se délabrait, les icônes et les livres se couvraient de poussière, des toiles d’araignées envahissaient les chambres, le monastère semblaient désert et abandonné. Un jour, le roi de ce pays a voulu le visiter pour voir comment les moines servaient Dieu. Il a rencontré l’abbé qui lui a fait visiter tous les bâtiments : l’église, la bibliothèque, les logis des moines. Le roi est resté très surpris du manque de propreté et du laisser aller dans le monastère. Il n’a rien dit, ni à l’abbé ni aux moines et n’a adressé aucun reproche, mais il a promis de revenir au monastère l’année suivante et s’est adressé à l’abbé en ces termes : « Je te poserai trois questions auxquelles je veux une réponse dans un an. » Les questions étaient : « Combien je vaux ? En combien d’heures je peux faire le tour de la Terre ? Qu’est-ce que je pense à ton sujet en ce moment ? » Puis le roi est reparti vers la capitale.

Il est reparti, mais depuis la vie de l’abbé a changé. Il s’est mis à réfléchir intensément sur la tâche demandée en se disant : « Si je réponds correctement aux trois questions, je serai récompensé ; sinon un châtiment s’abattra sur moi. » Concentré sur la solution du problème, il oubliait souvent de boire et de manger et maigrissait tellement qu’il était devenu méconnaissable. Tous les moines se demandaient : « Qu’est-ce qui arrive à notre abbé pour qu’il maigrisse autant, qu’est-ce qui le tourmente ? » Un jour, l’intendant du monastère l’a interrogé sur le mal qui le rongeait. L’abbé a répondu : « Même si je te le disais, tu ne pourrais pas m’aider. – Comment le sais-tu ? Je crois que je peux te secourir. – S’il en est ainsi, alors écoute-moi. » L’intendant a écouté attentivement l’abbé, puis a répondu : « Je peux t’aider, mais à condition d’échanger nos rôles : tu vas assumer ma mission et moi la tienne. »

Ils sont tout de suite entrés dans le rôle de l’autre : l’abbé a mis les vêtements de l’intendant, il a noirci un peu son visage pour ne pas être reconnu des moines et s’est mis à cuisiner. De son côté, l’intendant dans le rôle de l’abbé a immédiatement ordonné de nettoyer tout le monastère et de faire respecter les consignes par chacun. Pendant tout ce temps, il s’est assuré de l’ordre et des services dans le monastère.

Au bout d’un an, le roi a visité de nouveau le monastère et a été très surpris de la propreté et de l’ordre. Il s’est tourné vers l’abbé en lui demandant : « Es-tu prêt à répondre à mes questions ? – Je suis prêt. Tu me demandes combien tu vaux : vingt-neuf pièces d’argent. Si le Christ le plus grand Seigneur vaut trente pièces d’argent alors tu vaux une pièce de moins que Lui. À la question sur la durée d’un tour du monde, je réponds : si tu te déplaces à la vitesse de la lumière, tu feras le tour du mode en vingt-quatre heures ; si tu vas plus vite, tu feras le tour en moins de vingt-quatre heures. À la troisième question : qu’est-ce que je pense de toi en ce moment, je réponds : en ce moment tu penses que tu parles avec cet abbé que tu connais depuis un an. En réalité je suis quelqu’un d’autre. »

Ainsi, tant que vous ne mettez pas l’abbé à la place de l’intendant, vous ne résoudrez pas les trois grandes questions de la vie. Votre abbé a bu et mangé jusqu’à présent et n’a pensé à rien ; vous le mettrez désormais à la cuisine pour qu’il se rende utile aux autres.

« Le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme a pris et mis dans trois mesures de farine jusqu’à ce que la pâte soit toute levée. » Vous aussi, mettez le levain divin dans votre esprit, votre cœur et votre volonté pour qu’il les pétrisse, pour devenir des hommes nouveaux. Vous direz que vous souhaitez aller directement auprès de Dieu ; vous y arriverez aussi, mais d’abord nettoyez-vous. Que font les médecins avant une opération importante ? Ils se lavent d’abord les mains avec de l’eau propre, puis avec un désinfectant et enfin ils mettent des gants en caoutchouc. Le corps est un temple divin, on n’y laisse pas entrer un homme impur. Qu’adviendra-t-il du malade si un homme à la pensée ou au cœur impurs l’opère ? Il sera nécessairement contaminé. Ce qui est pur engendre le pur, le noble engendre le noble. En le sachant, soyez attentifs les uns envers les autres pour ne pas vous nuire.

Pour pétrir correctement, il faut un pétrin propre et neuf, de la farine et du levain frais. Vérifiez plusieurs fois par jour comment est votre levain. Si vous êtes indisposés, vérifiez l’état de votre levain ; si vos dispositions sont meilleures, votre levain est aussi meilleur. Vérifiez vos pensées et vos sentiments pour savoir s’ils sont ascendants ou descendants ; c’est par eux que vous jugerez avec quel levain vous les avez pétris. Faites également cette observation sur le levain de vos proches : voyez quel est votre état lorsque vous visitez vos amis et vos proches. Si en entrant chez quelqu’un vous vous sentez bien disposés, le levain de cette maison est bon ; si elle vous indispose, si elle vous serre le cœur, le levain de cette maison n’est pas frais, il y a quelque chose d’impur en elle. Cela ne signifie pas que l’homme ou la femme dans cette maison sont mauvais, mais que leur levain est mauvais ; il suffit de les provoquer pour qu’ils manifestent les mauvaises qualités de leur levain.

Dans un village deux camarades ont bu ensemble et en sortant de la brasserie l’un a invité l’autre à manger chez lui. En approchant de sa maison, il a pris un bâton et a mis une rouste à son ami. « Pourquoi me bats-tu ? a demandé celui-ci. – Parce que tu viens à la maison pour voir ma femme. Je ne permets à aucun homme de mettre les pieds chez moi. » C’est le levain de l’ivrogne qui le pousse à frapper son camarade.

Je prends le mot ivrognerie au sens large. Celui qui a beaucoup de désirs est un ivrogne ; celui qui s’adonne aux plaisirs est aussi un ivrogne. Chaque pensée insatiable, chaque sentiment insatiable dans l’homme le rend ivrogne. Le levain de l’ivrognerie détruit, casse, démolit ; où que vous le mettiez, il détruit tout. Les pétrins de tous sont fendus ou brisés. Les gens d’aujourd’hui ont besoin de nouveaux pétrins pour y mettre de la farine fraîche et du levain frais. L’ancienne farine doit être jetée car elle est périmée.

Dieu vient déjà dans le monde. Il l’arrangera, mais vous ne devez pas défaire ce qu’Il fait. Si Dieu travaille et que l’être humain défait, Dieu le laissera en fin de compte faire ce qu’il souhaite, mais en le laissant assumer les conséquences de son imprudence. En passant par les souffrances, l’être humain acquiert de l’expérience et apprend comment faire marcher son moulin pour bien moudre son blé. Celui qui pèche, abîme tout seul son moulin. Il doit ensuite se tourner vers Dieu et se repentir pour obtenir un nouveau moulin. Avec le nouveau moulin vient aussi un nouveau meunier. Le nouveau meunier est plus vertueux et plus intelligent, il sait qu’il va moudre le blé dans les conditions qui lui sont octroyées. Personne n’a le droit de changer les conditions de sa vie.

Qui est le meunier des enfants ? Leurs parents. Ils sont obligés de surveiller ce que font le fils et la fille. S’ils les voient fuir les conditions dans lesquelles le maître du moulin les a mises, ils leur diront : « Vous resterez ici, vous n’avez pas le droit de fuir les conditions de votre vie. » Vous direz que vous êtes tenus d’aimer vos enfants. Comment manifester votre amour ? Est-ce de l’amour de les laisser faire tout ce qui leur passe par la tête ? De quoi a besoin l’affamé ? De pain ou de caresses ? En le nourrissant, tu manifestes de l’amour envers lui. De quoi a besoin l’assoiffé ? D’eau. Comment manifester votre amour envers l’enfant ? S’il est affamé, fatigué, tourmenté, ne le laissez pas dans ses vieux habits, mais lavez-le et habillez-le de vêtements propres et neufs ; puis nourrissez-le et laissez-le se reposer. Dans chaque être humain demeure un ange qui éprouve votre amour. Si votre enfant est revêche, vous le punirez, vous le gronderez pour qu’il comprenne qu’il y a une volonté supérieure à la sienne, celle de ses parents. L’enfant n’est pas content de l’attitude de sa mère envers lui, mais son ange en lui est content. Il observe tout et inspire les méthodes que vous appliquez pour éduquer votre enfant. Vous aussi, comme les enfants, adressez-vous au Seigneur pour implorer le pardon de vos fautes. « Qui a vu le Seigneur ? » Celui qui a des yeux Le voit ; l’aveugle ne peut pas Le voir. Dieu est partout, dans toutes les formes exquises : les pierres, les fleurs, les animaux, les sources, les étoiles, les humains.

Vous direz qu’ici on parle beaucoup de Dieu. Celui qui aime Dieu, Le connait, et puisqu’il Le connait, il parle de Lui. Comment je connais Dieu ? Comme je connais le Soleil. Vous aussi, vous connaissez le Soleil, donc vous connaissez Dieu. Quand vous voyez le Soleil, vous voyez Dieu, mais il n’est pas nécessaire de Le voir aussi grand que le Soleil. Il suffit pour chacun de voir et d’imaginer Dieu aussi grand que son cerveau peut l’appréhender.

Ce que j’aborde aujourd’hui est une introduction à la grande philosophie de la vie. Celui qui veut comprendre le sens profond de l’enseignement du Christ doit avoir du levain, de la farine, un pétrin et doit savoir comment pétrir la farine. Sans cela il obtiendra des résultats contraires à ce qu’il veut obtenir. Vous avez par exemple un fils ou une fille avec une grande force affective, et vous souhaitez l’orienter vers Dieu pour qu’il dirige son amour vers Lui. Qu’est-ce qu’il adviendra par la suite ? Au lieu de hisser ses désirs sur un plan supérieur, il les rabaissera. Pour éviter cela, commencez par des manifestations affectives modestes. Que cet enfant exerce d’abord son amour et sa compassion envers les gens misérables et souffrants, qu’il vienne en aide à ses plus petits frères et sœurs. Qu’il se dirige progressivement du petit vers le grand et non pas l’inverse, du grand vers le petit. Puisque vous commencez par les petites choses, les grandes vous seront révélées peu à peu. L’être humain est un assemblage composite : yeux, oreilles, nez, mains, bras, jambes, cerveau, etc. Qu’est-ce qu’il en restera si on le prive d’un seul coup de tous ses membres ? Pour éviter les catastrophes, ne commencez pas par les grandes choses.

Étudiez la loi du tout et la loi des parties pour comprendre le sens profond de la vie. Certains admirent les scientifiques, les grands musiciens, peintres, poètes et les idolâtrent. Au lieu d’adorer l’être humain posez-vous d’abord la question si cet homme a un moulin et un meunier, de la farine, un pétrin, du levain et s’il peut préparer du pain. S’il n’a pas ces éléments en lui, non seulement ce n’est pas une divinité, mais il se trouve plus bas qu’un animal. Chacun doit se demander s’il porte en lui la femme intelligente qui lui apprendra à pétrir le levain avec trois mesures de farine. Où pouvez-vous trouver cette femme dans la vie ? Si vous êtes religieux, vous la verrez dans le visage du patriarche ; si vous êtes patriote, dans le visage du roi ; si vous êtes un bon fils, dans le visage de votre mère et de votre père.

Une fois chez vous, prononcez chacun pour vous-mêmes plusieurs fois le mot farine ; vous comprendrez ainsi son sens intérieur. Vous direz que la farine est chère aujourd’hui et se trouve difficilement ; elle était bon marché jadis et personne ne le remarquait. Cela concerne la farine matérielle, mais que dire de la farine que le Christ évoque ? Elle ne s’achète pas avec de l’argent, elle est très chère. « Combien vaut-elle ? Comment s’en procurer ? » En donnant tout ce que vous possédez. Comment racheter votre corps ? C’est impossible ! Sur le plan physique, il n’y a rien de plus précieux que le corps humain. « Que deviendra notre corps quand nous mourrons ? – Aimez Dieu et ne craignez rien. »

Recherchez la femme intelligente et vertueuse en vous pour bénéficier de sa lumière et de sa chaleur, pour développer les graines que Dieu a déposées en vous. Ouvrez vos pensées et vos cœurs pour que la femme intelligente y entre et pétrisse le bon levain dont vous obtiendrez les fruits célestes. Vous direz que cette femme vous pétrit trop fort ! Oui, mais c’est pour votre bien. Déposez un baiser sur sa main et remerciez-la pour ce qu’elle fait pour vous. C’est l’unique femme qui mérite votre baiser. Qui a le droit d’embrasser ? Celui qui est pur. Si tu es pur, embrasse tout le monde ; sinon, tu ne dois embrasser personne.

Que représente l’être pur ? Une fontaine qui désaltère tous les voyageurs, elle abreuve les animaux et rafraichit les plantes desséchées. C’est l’impureté qui détruit et gâte la vie. La pureté est exigée de tous. Seuls les professeurs, éducateurs, philosophes, prédicateurs et hommes publics qui déposent le véritable savoir dans les têtes et les cœurs de leurs disciples et élèves sont dignes de leurs titres. C’est le savoir authentique et positif auquel aspire l’âme humaine. À quoi sert le savoir qui surcharge l’être humain sans lui venir en aide ? Que direz-vous de l’âne qui portait sur son dos des icônes et des livres saints ? Les passants se signaient et s’inclinaient devant les icônes qu’il portait, mais il est resté un âne, il n’en a rien retiré. A quoi bon un tel savoir ? Pouvez-vous tirer profit d’une idée lumineuse si vous la tenez en dehors de vous, telle une icône ? Elle n’a de sens que si vous l’appliquez.

« Une femme l’a pris et mis dans trois mesures de farine. » Comment déceler si la femme intelligente est dans l’être humain ? S’il est prêt à pardonner à celui qui lui a causé le plus grand tort. Que chacun se dise en son for intérieur : « Au nom de Dieu, je peux pardonner même à mes ennemis. » Celui qui peut pardonner à ses ennemis a de l’amour en lui et ressuscitera. Il ne suffit pas de penser que vous avez de l’amour, mais il faut manifester votre amour envers vos parents, envers votre mari, votre femme, vos enfants, vos amis, vos ennemis, etc. En mettant au monde un enfant, la mère doit dire : « Je suis prête à tout pour cet enfant. » Pourquoi les enfants de certaines mères meurent-ils ? Parce que leurs mères ne leur ont pas donné la pâte qu’il leur fallait. Un homme et une femme qui ont vécu dans l’amour et la pureté engendrent des enfants bien portants, pleins de vitalité et d’amour. Lorsque vos moulins se mettent à bien moudre le blé, lorsque vous préparez de nouveaux pétrins et que la femme vertueuse descend d’en haut pour pétrir la farine, vous êtes déjà à l’aube d’une nouvelle époque, l’époque de la vie divine.

Ce que je prône aujourd’hui, vous devez l’essayer. L’enseignement qui vous est donné aujourd’hui englobe toute la vie, toutes les créatures vivantes, des plus petites aux plus grandes. Cet enseignement peut aussi être prêché aux poissons, aux oiseaux, aux mammifères, s’il est traduit dans leur langage. Il est important que l’homme ne considère pas les animaux comme des êtres inférieurs : il doit respecter leur vie. Que font les gens aujourd’hui ? Ils prennent la pintade, lui tordent le cou et la mettent dans une casserole remplie d’eau bouillante pour la déplumer ; ils attrapent les mouches et leur arrachent les têtes en se justifiant qu’elles sont porteuses d’infections. Sachez que chaque être vivant apporte plus de bien que de mal. « Peut-on tuer des mouches, des moustiques ? – Uniquement si l’on est apte à leur montrer le chemin à suivre ». « Pouvons-nous congédier nos locataires ? – Uniquement si vous leur montrez un meilleur endroit, une maison meilleur marché et plus belle que la vôtre. » Par conséquent, si vous dites à quelqu’un que vous le chasserez, il faut lui donner un meilleur endroit que celui qu’il occupe. Vous dites de quelqu’un qu’il parle mal ; il parle mal mais agit bien ; vaut-il mieux bien parler mais mal agir ? Lorsque les gens se flattent entre eux, ils se trompent les uns les autres. Ce sont des leurres qui ne nourrissent pas plus un affamé auquel on parle d’amour : il a besoin de pain, pas d’amour. Les humains parlent du Christ, disant qu’il est grand et le célèbrent tout en le gardant crucifié ; ce n’est pas de l’amour. Je ne vous reproche pas de ne pas aimer, je vous dis simplement la vérité qui vous libèrera des erreurs.

Retenez les symboles que je vous ai donnés aujourd’hui pour vous en servir dans la vie. Le pétrin représente l’homme physique ; le moulin représente la souffrance que l’homme traverse ; le levain - l’intelligence humaine ; la farine - le cœur humain et la femme qui le pétrit représente la conscience supérieure dans l’homme, c’est-à-dire l’âme qui éduque, qui élève et qui anoblit la pensée et le cœur. Servez-vous de ces symboles comme de méthodes pour guérir et pour vous transformer. Si vous êtes en colère et indisposé, imaginez qu’il y a devant vous un pétrin avec de la farine, du levain et de l’eau. Mélangez le levain et la farine à l’eau et préparez le pain. Appelez la femme intelligente à la rescousse. Pendant que vous pétrissez, votre indisposition et votre colère disparaîtront. Que tous les hommes, femmes et enfants mélangent la farine pour arranger leur vie. Ne dites pas que vous souffrez, mais dites que votre moulin moud la farine et accomplit un travail. Si vous raisonnez ainsi, vos souffrances diminueront de moitié.

En appliquant mes paroles dans les actes, vous vous assurez de leur authenticité au lieu de les accepter en tant qu’axiome. Si votre fille projette de se marier, ouvrez les Évangiles à l’endroit de la fable du levain et de la femme qui pétrit la farine, et essayez de l’interpréter. Dites la vérité à vos filles et vos fils dans la mesure de leur compréhension. Si vous leur parlez selon le degré de leur évolution, ils vous comprendront. N’ayez crainte, ne pensez pas que vous serez incompris. Qu’est-ce qui se passe aujourd’hui ? Les mères ont peur de dire la vérité devant leurs fils et leurs filles, mais elles leur cherchent un bon parti, riche ou éduqué. La richesse et l’érudition ne sont pas un facteur important dans la vie, l’important est que les jeunes gens aient suffisamment d’intelligence, de cœur et de volonté. Si une dysharmonie naît entre l’intelligence et le cœur, si des contradictions apparaissent dans leurs sentiments, ils deviennent tuberculeux. C’est pour cela que la tuberculose est réputée être une maladie des sentiments. L’individu devient rachitique lorsqu’il aime ou déteste, lorsque son espérance se transforme en désespoir, lorsque sa foi se transforme en incrédulité. En principe, lorsque la haine, le désespoir, l’incroyance prennent le dessus chez lui, il est terrassé par une maladie de poitrine. Le rachitisme est une maladie psychique. Lorsqu’il se comprime et se tend, l’individu est malade de rachitisme : ses poumons se compriment progressivement jusqu’à ce que des microbes y pénètrent et qu’il se plaigne de douleurs dans la poitrine. Les bacilles l’attaquent comme des rapaces, mangent ses poumons et disent : « Comme cet homme n’est pas digne de vivre, rendons-lui service, envoyons-le de l’autre côté. »

Aujourd’hui, le Christ vous dit aussi de bien pétrir votre pain et de vous protéger du mauvais levain qui corrompt les pensées et les cœurs. Où est le Christ ? Dans chaque être humain bon, juste et sincère, prêt à se sacrifier pour le bien de ses proches. Cherchez Dieu et le Christ non pas en dehors de vous et en dehors des humains, mais dans les cœurs et dans les pensées. Observez-vous les uns les autres pour voir que Dieu demeure en vous. Vous direz que le mal a conquis le monde ; cela montre que le temps est venu de l’avènement du Royaume de Dieu sur la terre. Lorsque le mal l’emportera, tous les humains pleureront et Dieu descendra sur terre pour sécher leurs larmes. Lorsque le mal mettra les humains à mort, Dieu les ressuscitera. Il interrogera le prophète : « Fils de l’Homme, est-ce que ces os vivront ? – Seigneur, Tu peux les resusciter. »[3]

Je vois déjà comment les os desséchés s’assemblent sous les mains de la femme vertueuse et vivent de nouveau. Autrement dit, la nouvelle vie vient former les nouvelles pensées et les nouveaux désirs pour tisser l’être nouveau. Une grande œuvre s’accomplit aujourd’hui devant tout le Ciel et toute la terre.

Maintenant, en rentrant chez vous, voyez si le Christ est présent dans votre mari, dans votre femme, dans vos enfants et vos amis. S’ils ont un pétrin, du levain, de la farine et de l’eau et s’ils peuvent préparer seuls leur farine, sachez que la femme vertueuse et intelligente, c’est-à-dire le Christ, est en eux. Remerciez que les éléments de la vie soient donnés à tous pour revivre et ressusciter. Chacun a quelque chose de bien en lui. Le commencement divin est déposé en chacun, mais il doit s’éveiller et se manifester tout seul. Les morts ressusciteront, les vivants se manifesteront, cela se produira bientôt. Pour qui ? Pour ceux qui ont un pétrin, du levain et de la farine. Il ne reste alors qu’une chose : que la femme vertueuse descende d’en haut pour mélanger leur farine.

Il est temps de mettre votre intendant à la place de l’abbé et lui demander combien vous valez, en combien de temps vous ferez le tour de la terre et ce que le roi pense de vous. La réponse à la première question est donnée : vous valez vingt-neuf pièces d’argent. Lorsque vous additionnez les chiffres 2+9=11, puis 1+1=2 – le deux représente la femme, le chiffre de la contradiction.

La réponse à la deuxième question est que vous pouvez faire le tour du monde en vingt-quatre heures si vous vous déplacez à la vitesse de la lumière. Le nombre 24 est formé de 2+4=6. Le six symbolise la loi du mouvement ; il symbolise encore la femme intelligente qui sait pétrir la farine. Le chiffre 6 représente un hexagone dont trois sommets sont en haut et trois sommets en bas. Ce chiffre symbolise encore l’élévation et la chute, c’est-à-dire le chiffre du mouvement perpétuel.

La réponse à la troisième question est : « Tu penses que je suis l’ancien abbé que tu connaissais avant, mais tu te trompes, à présent je suis un autre. » Ce qui veut dire : le roi doit commencer à raisonner différemment : il n’est pas venu sur Terre pour régner, mais pour servir. Le mot roi désigne tout être humain. Par conséquent chaque être humain doit savoir qu’il est venu sur Terre pour servir Dieu, ses proches et lui-même avec amour.

 

Sofia, 25 août 1918

Traduction par Bojidar Borissov

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