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1917_02_18 Toutes choses m’ont été accordées


Ani
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Toutes choses m’ont été accordées

 

« Toutes choses m'ont été accordées par mon Père !

Mais personne ne connaît le Fils, que le Père ;

et personne ne connaît le Père que le Fils,

et celui à qui le Fils l'aura voulu révéler.[1] »

Matthieu 11 :27

 

         « Personne ne connaît le Fils, que le Père ; et personne ne connaît le Père, que le Fils. » Le mot connaissance se rapporte ici au discernement de l’homme. S’il n’est pas prêt à saisir le sens de cette grande idée de connaissance, notre discernement ne peut pas comprendre le rapport qui existe entre le Fils et le Père. Nous avons ici deux grandeurs : Père et Fils. Ils peuvent être examinés comme le rapport des nombres 1 et 3. Qu’entendez-vous par le nombre 1 ? Ce nombre est un symbole qui a du sens pour certains et pas pour d’autres, cela dépend de l’état de leur discernement. Lorsque vous dites un, une, vous pouvez entendre un homme, une femme, un enfant, mais vous pouvez aussi comprendre un cheval, une vache, un veau, etc. Lorsque vous prononcez le mot humain vous pensez savoir ce qu’est l’homme, mais si on vous demande de donner une définition exacte de l’homme vous serez embarrassés. Il est facile de dire mon fils ou ma fille, mais ces mots sont également incompris pour vous. Vous avez une notion de ce qu’est le fils ou la fille dans la mesure où vous comprenez les rapports qu’ils entretiennent avec vous. Mais le véritable rapport se définit par le lien tissé entre votre âme et l’âme de ceux que vous appelez votre fils ou votre fille. L’unité représente le père et le trois représente l’enfant, c’est-à-dire le fils ou la fille. En tant que rapport mathématique, les nombres 1 et 3 correspondent au rapport entre le diamètre du cercle et sa circonférence, autrement dit au nombre π qui est égal à 3,14 ; le diamètre est donc contenu 3,14 fois dans la circonférence. Nous retenons uniquement le chiffre entier, 3 ; le père indique donc le chemin de l’homme ; le fils, la longueur de ce chemin.

         Ainsi, lorsque nous disons que personne ne connaît le Fils, nous avons en tête l’infinité des combinaisons possibles. Lorsque le diamètre tourne autour de lui-même, il forme une sphère ou un globe qui indique les combinaisons et les possibilités que porte le Fils. Ne pensez pas qu’il est facile de connaître le Fils, de le faire tourner une seule fois comme une roue, et de conclure que vous avez compris son mouvement. Et lorsque vous dites diamètre, vous n’avez pas encore compris le sens profond de l’unité. Par rapport au nombre trois, c’est-à-dire à la longueur du cercle, l’unité est un diamètre, mais elle est une unité aussi par rapport à une infinité d’autres nombres : dans les mathématiques tous les nombres sont divisibles par un. Nous énonçons les nombres 1, 2, etc., ils représentent les diamètres passés dans un cercle ; le nombre 7 représente le diamètre de l’univers. Ce sont des choses abstraites, mystiques que l’homme comprendra lorsqu’il pénétrera le sens profond de la vie.

         En ce sens, chacun doit comprendre la place qu’il occupe dans la nature. L’homme peut être dans la situation d’un minéral, d’une plante, d’un animal et enfin, dans la situation d’un véritable homme. Tant qu’il n’atteint pas le niveau ultime, il étudie les choses pour les connaître et les comprendre. Il passe par les minéraux, les étudie et lorsqu’il a appris leurs caractéristiques, il trie les pierres précieuses des pierres ordinaires pour se parer avec elles. Lorsqu’il passe par les plantes et les animaux, il les étudie aussi : il les élève, il les nourrit, il les cajole jusqu’à les arracher ou les dépecer un jour pour s’en nourrir. L’homme rentre mécontent et agacé de son travail, mais en voyant que sa femme a préparé du poulet ou de l’agneau et des fruits en dessert, il s’égaie, s’adoucit et mange avec plaisir. Il pense avoir compris sa femme, mais cela ne dure que quelques heures. L’estomac se vide de nouveau et une nouvelle tension, une nouvelle indisposition apparaît jusqu’à ce qu’il s’alimente de nouveau. La femme et les enfants sont dans la même situation ; tous se plaignent de ne pas se connaître ni s’entendre, ils font des tentatives pour s’entendre mais demeurent des étrangers les uns pour les autres.

         Que signifie la connaissance ? Connaître les choses signifie les maîtriser, les avoir comme une part de soi-même, sa chair et son sang. Connaître son cheval ne veut pas dire lui mettre une bride et l’amener avec soi ; connaître les éléments ne veut pas dire les mettre dans des flacons et les garder enfermés. La connaissance sous-entend un lien intérieur, conscient, entre les choses. Ce lien est possible uniquement par le biais de l’amour. Donc, si vous avez l’amour vous connaîtrez les choses ; si vous n’avez pas d’amour, vous ne pourrez rien connaître. Quelqu’un dit qu’il se meurt d’amour, mais il peut mourir sans comprendre l’amour ; l’amour ne se trouve pas en mourant pour lui. Lorsque la jeune fille ne peut atteindre son idéal, c’est-à-dire qu’elle ne peut pas épouser celui qu’elle aime, elle clame qu’elle mourra ; cela sous-entend qu’elle veut demeurer dans l’amour, mais l’amour ne s’atteint pas par la mort. Lorsque nous parlons de foyer, de mère, de père, d’enfants, nous désignons des rapports entre les âmes reliées entre elles par l’amour ; lorsque nous parlons de l’Église, nous comprenons aussi le rapport des âmes à quelque chose qui évoque la présence divine ou celle de l’amour. Quelqu’un dit qu’il n’y a pas de salut hors de l’Église ; je traduis cette expression par il n’y a pas de salut hors de l’amour : sans amour les choses sont inertes, inconscientes, mécaniques.

         Le Christ dit : « Personne ne connaît le Père, que le Fils ». Cela signifie que celui qui manque d’amour ne connaît pas le Père ; celui qui a l’amour peut Le connaître. Il est dit : « Dieu est Amour », par conséquent seul l’amour reconnaît l’amour. Tu peux connaître un objet si tu as ses qualités ; tu peux connaître ton ami qui est un philosophe illustre seulement si tu as une intelligence de philosophe pour comprendre ses idées. Deux personnes dont l’une a un cœur et une âme et dont l’autre ne les a pas encore manifestés, ne peuvent pas s’entendre, pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas les mêmes traits. Une femme se plaint que son mari ne la comprend pas ; il n’a même pas encore connu Dieu et elle s’attend à ce qu’il la reconnaisse ! Tant qu’il ne connait pas Dieu, l’homme ne peut connaître personne. Celui qui ne connaît pas le Fils, ne peut connaître ni les créatures douées de raison ni Dieu. Accueillez cette pensée dans votre esprit et dans votre cœur et appliquez-la dans votre vie.

         Le Christ dit : « Venez à moi, éreintés et avec vos fardeaux, je vous apaiserai. Mon joug est doux et mon fardeau est léger.[2] » Le Christ appelle à lui tous les affligés pour leur apprendre l’art de porter avec allégresse leur fardeau. « Personne ne peut venir à moi si Mon Père ne l’a pas attiré », le Fils est un but auquel aspire chaque âme et le Père est la force qui attire les âmes vers ce but. Lorsque le jeune homme est attiré par une jeune fille, elle est l’objet de l’attraction, mais la force d’attraction c’est l’amour, c’est-à-dire le Père que le Christ évoque. L’on doit étudier l’amour, Dieu. Par quel moyen ? Par le Fils. Donc, le Fils c’est-à-dire l’intelligence intérieure de l’être humain doit lui apprendre à connaître son Père pour comprendre son rapport à lui-même, mais aussi à ses proches.

         Les contemporains traitent beaucoup de questions, mais quatre-vingt-dix-neuf pour cent parmi elles sont futiles et secondaires. Parmi cent questions, une seule est importante et les autres gravitent autour d’elle ; elles en sont le carburant. Si vous regardez attentivement un œuf, vous verrez qu’il y a en lui une petite cellule très importante, l’embryon autour duquel gravitent les autres cellules. Elles représentent les conditions et le milieu pour son développement ; c’est d’elles que sortira l’embryon. Par la même logique je dis : beaucoup de choses sont nécessaires pour connaître le Fils, mais une chose est centrale, accepter Son fardeau. Le fardeau désigne le rapport aux conditions externes et internes de la vie. Donc, vous connaîtrez Dieu seulement si vous prenez Son fardeau et si vous êtes prêts à Le servir. Servir Dieu signifie être prêt à étudier tous les sujets avec amour. Le monde extérieur ou objectif, et toutes ses manifestations, est un champ d’apprentissage pour quiconque est prêt à servir Dieu. N’est-ce pas la même chose sur terre ? Quelle que soit l’école où vous entriez : collège, lycée ou faculté, les professeurs vous donnent des leçons à apprendre et des devoirs qui sont un enseignement objectif pour vous. Celui qui est prêt à servir ses professeurs avec amour apprendra tout ce qu’ils lui enseigneront. Dieu a créé le monde pour nous et non pas pour Lui-même, donc tous les objets animés ou inanimés qui nous entourent ont leur prédestination. Nous le comprenons d’après notre corps : nous avons deux yeux, deux oreilles, un nez, une bouche, une barbe, des mains et des pieds avec cinq orteils, tout cela a une grande prédestination. Vous direz que les oreilles sont données à l’homme pour entendre et assimiler les sons ; les yeux, pour voir et discerner les choses. En plus de cette finalité apparente, les yeux et les oreilles ont une signification intérieure, psychique. Et en effet, nous rencontrons des gens qui voient et entendent, mais ne comprennent ni ce qu’ils entendent, ni ce qu’ils voient.

         « Personne ne connaît le Fils, que le Père. » Le mot Fils désigne le principe intelligent dans l’homme. Peu de pères aujourd’hui comprennent leurs fils. Tel père se réjouit d’avoir un fils pour qu’il travaille pour lui, ce qui montre qu’il considère son fils comme son domestique. Beaucoup de pères ont une compréhension erronée de leurs fils ; ils pensent que les fils sont redevables de tout ce que les pères font, et même s’ils s’endettent ou dilapident leurs avoirs, ils se disent : « Mes fils resteront après moi pour rembourser cela. » Leur approche envers leurs fils n’est pas bonne, pas plus que celle de leurs fils envers eux. Les rapports droits sont ceux qui reposent sur la loi de l’amour. Le fils ne doit pas compter sur la fortune de son père tout comme le père ne doit pas abuser de l’amour de son fils et se reposer sur lui. Mais, chacun des deux doit être prêt à se sacrifier pour l’autre. Puisqu’il y a de l’amour entre eux, tous deux vont naturellement travailler ensemble et s’entraider ; c’est cela des rapports justes entre père et fils.

         Je souhaite à l’avenir qu’un jeune homme et une jeune fille qui se marient ne se demandent plus s’ils s’aiment ou non, ce sont des questions que l’amour ne tolère pas. Souvent les jeunes se marient sans s’aimer, mais ils disent qu’ils s’aiment. Ce n’est pas permis, l’amour exclut tout mensonge et toute hypocrisie. Ne demandez pas si vous vous aimez, mais demandez à celui que vous épousez s’il est prêt à se sacrifier pour vous. S’il vous dit qu’il veut profiter de la vie, il n’est pas pour vous. Le sens intérieur de la vie se résume dans le sacrifice, l’abnégation, car la connaissance intérieure du Fils sous-entend la loi du sacrifice. Seul celui qui connaît le Fils peut se sacrifier. Lorsqu’il se sacrifie, l’homme devient fort. Lorsque vous mettez de l’eau dans un chaudron que vous chauffez, elle devient plus puissante à l’état de vapeur qu’à l’état liquide. Le sacrifice implique une loi qui permet de changer un état dans un autre, une pensée négative en pensée positive, un sentiment négatif en sentiment positif. Si le corps solide se transforme en corps liquide et le corps liquide en corps gazeux, c’est par la loi du sacrifice ; si on peut transformer la pensée ou le sentiment négatif en positif, ici aussi agit la loi du sacrifice. Si tu ne te sacrifies pas, comment transformeras-tu la haine en amour ? Vous direz que vous détestez quelqu’un ; si vous le détestez, vous êtes de la glace. Il ne vous reste qu’à vous sacrifier, c’est-à-dire vous soumettre au feu qui transformera la glace en eau et l’eau en vapeur. Tant qu’il y aura de l’eau dans la nature, il y aura de la vie dont bénéficieront les plantes, les animaux et les humains.

         « Personne ne connaît le Fils, que le Père. » Qu’est-ce que désigne le mot personne ? Ce mot « personne » désigne tous ceux qui ne sont pas prêts à se sacrifier. Donc, celui qui ne sait pas se sacrifier ne connaît pas le Fils. Le Fils est une loi du sacrifice. Au regard de cette loi, la poule se situe plus haut que l’être humain qui n’est prêt à aucun sacrifice - il est inerte. La poule qui se sacrifie pour l’homme a une grande valeur aux yeux de Dieu. Il est dit dans les Écritures : « Aucun passereau ne tombe sans la volonté de Dieu. » Dieu participe à la vie de toutes les créatures, des plus petites aux plus grandes. Si devant la face de Dieu vous êtes comme un oiseau prêt à se sacrifier pour les autres, faut-il avoir peur de la vie ? Dieu prend soin de vous. Si vous pensez uniquement à vous-mêmes – comment arranger votre vie au mieux – Dieu ne prendra pas soin de vous. Penser à Dieu signifie vivre pour ce qui est le plus grand au monde. Penser à soi-même, c’est vivre dans les limitations ; il n’y a rien de plus éprouvant pour l’homme que la prison et les limitations. La connaissance du Fils réside dans le sacrifice ; celui qui connaît le Fils est libre. Le Christ évoque le sacrifice comme un grand processus qui s’accomplit dans la conscience humaine. Tant qu’il ne se produit pas dans l’homme, il ne peut pas être question de connaissance du Christ. Quelle connaissance ce serait si on ne comprenait pas le sens profond des paroles du Christ ? Le Christ dit : « Je suis la vraie vigne ». Qui connaît l’histoire de la vigne ? Chaque année la vigne se sacrifie mais peu sont conscients de ses sacrifices.

         Le Christ dit encore : « Je suis le pain vivant descendu du Ciel », combien sont ceux qui comprennent la signification de ce pain ? La question du pain est sociale, elle est traitée par tous les peuples et dans toutes les sociétés, tous apprécient le pain et concèdent qu’il n’y a pas de vie sans lui. Un jeune homme a raconté l’histoire qui lui a fait comprendre la véritable valeur du pain. Les circonstances ont fait qu’il a dû jeuner quatre à cinq jours de suite. Il a fini par être si affamé qu’il a cherché à tout prix un morceau de pain pour tromper la faim qui le tourmentait. En marchant sur la route il a aperçu un chien avec un bout de pain dans la gueule. Sans réfléchir il s’est baissé, a ramassé une pierre et a frappé le chien. Surpris de l’attaque ce dernier a déguerpi en laissant tomber le pain dans sa peur. Le jeune homme s’est précipité sur le pain, l’a pris et s’est mis à le dévorer joyeusement. Il a conclu par ces mots : « Il m’a fallu rester affamé plusieurs jours pour comprendre et apprécier le pain. »

         Le Christ dit : « Je suis la porte… je suis le bon berger… je suis le Fils de l’Homme… je suis Maître et précepteur… », ce sont les rapports du Fils à autrui, du divin à l’âme humaine. Lorsque je parle de Dieu, je ne nomme pas quelque chose de lointain et d’abstrait, mais je désigne celui qui a créé la vie raisonnable et que nous pouvons toujours discerner. Il suffit de prier sincèrement Dieu pour la guérison d’un malade pour qu’Il entende notre prière et nous réponde. L’aide vient très vite si nous servons la loi du sacrifice. « Priez Dieu sans Le tenter ». Quand tente-t-on Dieu ? Lorsque nos pensées sont en contradiction avec les pensées divines, lorsque nous menons une vie dépravée, etc. Celui qui ne pense pas à l’avenir ne veut pas savoir s’il mène une bonne ou une mauvaise vie. Tant qu’il est sur terre il s’en désintéresse, mais il apparaîtra un jour devant celui qui l’a créé pour répondre de sa vie ; que va-t-il dire alors ? La lumière de Dieu est si intense que toutes vos pensées, tous vos sentiments seront éclairés, ils deviendront visibles et se mettront à vous suivre comme le petit enfant suit sa mère : que ferez-vous dans cette situation ? Vous comprendrez alors que rien ne reste caché. Sur terre vous avez dissimulé beaucoup de choses, même à vous-mêmes, mais devant la grande lumière de Dieu rien ne peut être caché. Vous comprendrez alors qu’il ne revient pas au même de vivre bien ou mal.

         « Personne ne connaît le Fils, que le Père ». Qui est ce personne ? Celui qui vit pour lui-même et ne connaît pas la loi du sacrifice. C’est d’abord Dieu qui s’est sacrifié, Il a donné Son Fils en sacrifice pour que celui qui croit en Lui ne périsse point. Par le Fils, Il a manifesté son amour à l’humanité et le Fils s’est sacrifié afin que son Père soit manifesté ; ce sont des rapports entre l’amour et le sacrifice qu’il faut saisir. Lorsque nous comprendrons le rapport que Dieu entretient à notre égard en tant que Père et nos rapports à Dieu en tant que ses fils, alors notre vie prendra tout son sens. Mais nous ne saurons pas être Fils de Dieu tant que nous ne nous sacrifierons pas.

         Mettez-vous en tête qu’en dehors de l’amour il n’y a pas de vie, en dehors de l’amour il n’y a pas d’Église, en dehors de l’amour n’existe ni famille, ni société, ni peuple. La seule Église qui puisse unir l’humanité, c’est l’amour divin, autrement dit l’amour et le sacrifice. Adhèrent à cette Église tous les gens ayant un idéal, c’est-à-dire les gens désintéressés.

         Qu’est-ce que l’intéressement et qu’est-ce que le désintéressement ? Ils sont comparables à ce riche et à ce pauvre qui se sont présentés devant le Seigneur pour exprimer leurs souhaits. D’abord le riche s’est présenté avec ces mots : « Seigneur, je veux une maison grande comme un palais, bien meublée, bien arrangée avec dix domestiques pour me servir et me dresser une table avec des mets copieux et savoureux, fruits et boissons de qualité, que je puisse manger et boire sans avoir à penser à quoi que ce soit. – Que ta volonté soit faite ! », lui a répondu Dieu.

Ensuite, le pauvre s’est présenté et a dit : « Seigneur, j’ai un seul souhait, de toujours regarder ton visage. – Que ta volonté soit faite ! » Tous deux, contents des promesses obtenues, sont descendus sur terre pour vivre chacun à sa manière. Le riche a vécu dans son palais, entouré des attentions de ses domestiques, il a mangé, il a bu, il s’est promené, il s’est senti content et heureux. Des jours et des années se sont écoulés jusqu’à ce qu’un jour il s’est senti étouffer. Il s’est mis à prier le Seigneur : « Seigneur, j’étouffe, je suis las de cette situation, dis-moi ce que je dois faire ! » Un Ange est apparu aussitôt et, ouvrant une petite lucarne dans son palais, lui a dit : « Regarde dehors ! » Le riche a regardé par la lucarne et a vu une grande échelle et le pauvre à son sommet, en train de scruter l’espace au loin. « Que fait-il celui-ci là-bas ? a demandé le riche. – Il a souhaité regarder sans cesse le visage de Dieu, a répondu l’ange, il regarde le visage de Dieu depuis des années, respire librement et profite du monde divin sans se rassasier. »

         Deux vies s’ouvrent devant l’homme : être à la place du riche et étouffer dans sa richesse, ou à la place du pauvre, et toujours contempler le visage de Dieu. Être au sommet de l’échelle pour regarder le visage de Dieu sans se rassasier, c’est cela connaître Dieu.

         Il est temps de connaître le Christ sur lequel on prêche depuis bientôt deux mille ans. Beaucoup se disent chrétiens, mais eux non plus n’ont pas connu le Christ. Qu’est-ce que ce christianisme lorsqu’un frère harcèle, pille et violente son frère, est-ce cela l’amour ? Il n’y a dans l’amour ni violence, ni peur, ni amertume. Le peureux ne connait pas l’amour. Certains craignent la mort. Qu’est-ce qu’il y a d’effrayant dans la mort ? Celui qui aime ne craint ni la mort ni le mal. Seul un Dieu existe dans le monde et dont tout découle, alors de quoi avoir peur ? Celui qui a peur ne connaît pas l’amour, ne connaît pas Dieu. Dieu est amour et s’il en est ainsi, ne craignez ni la mort ni le mal. Dieu est la vie : si tu vis en Dieu, la mort n’existe pas.

         Remerciez pour le mal, car Dieu l’a attelé au travail pour pousser l’être humain à agir, pour fondre la matière inerte en lui. Le mal crée en l’homme des contradictions, des doutes pour produire des frottements qui déclencheront le feu. Le feu fond les corps solides et les rend actifs. Lorsque deux corps solides s’entrechoquent, du frottement apparaît entre eux, ce qui produit du feu. Réjouissez-vous lorsque vous vous confrontez à la matière solide, inerte en vous, pour obtenir la lumière et des flammes. Qu’est-ce que le feu et la lumière en l’homme ? Le feu est le résultat de ses désirs et de ses passions et la lumière le résultat de ses pensées. Il n’y a pas de vie sans feu et sans lumière. Les métaux les plus durs fondent dans le feu, le feu brûle les impuretés et les transforme en cendre ; les fruits mûrissent à la lumière, la connaissance s’acquiert à la lumière. La vie de celui qui comprend ainsi les choses se remplit de sens. Réjouissez-vous et remerciez pour tout ce que l’amour apporte. Tant qu’il est en vous, vous êtes bienheureux ; s’il vous quitte, la joie vous quitte aussi. Pour qu’elle ne vous quitte pas, méditez sur votre rapport à Dieu, avec votre cœur et avec votre esprit. Le Christ dit : « Seuls ceux qui ont les cœurs purs verront Dieu. » Voir, sous-entend connaître, connaître sous-entend un lien intime avec l’amour.

         « Venez à moi vous tous qui travaillez et qui portez un fardeau, je vous apaiserai ». Le Christ indique comment l’homme affligé peut être apaisé. Il y a des années, un missionnaire américain sillonnait le continent pour récolter de l’argent dans un but caritatif. Lorsqu’il a amassé une somme suffisante, il a décidé de rebrousser chemin et de donner l’argent à qui de droit. Il est monté à cheval et a pris un raccourci par une région montagneuse. Ayant eu vent de la somme importante qu’il transportait, un brigand connu du coin s’est tapi dans une forêt dense sur le chemin du missionnaire avec l’intention de le tuer et de récupérer l’argent. Le missionnaire s’est approché de l’endroit où le brigand était caché et a senti une lourdeur dans la poitrine jusqu’à étouffer. Interprétant cette gêne comme un mauvais présage, il est descendu immédiatement de cheval, a prié Dieu, puis a continué calmement sa route. Quelques mètres plus loin, il a aperçu dans la forêt un homme bien armé, mais l’a tranquillement dépassé. Quelques années plus tard, le même missionnaire a été appelé au chevet d’un mourant. Ce dernier l’a observé avec attention et a demandé ensuite : « Me reconnais-tu ? – Je ne te connais pas, a répondu le missionnaire. – Moi, je te connais et je te dirai pourquoi. C’était il y a quelques années. J’avais décidé de te tendre un piège dans la forêt pendant que tu transportais une grosse somme d’argent sur toi. Je voulais te tuer et te piller, mais je n’ai pas osé car un autre homme, bien armé, t’accompagnait sur un cheval blanc. J’ai eu peur et je n’ai pas eu le courage de m’attaquer à toi. »

Donc le brigand était clairvoyant dans ce cas : il a vu ce que même le missionnaire n’a pas pu voir. L’homme sur un cheval blanc était envoyé du monde invisible pour le protéger.

         Nos contemporains refusent d’admettre l’existence des esprits bien qu’ils lisent les saintes Écritures où il est dit : « Les anges de Dieu descendent et remontent.[3] » Comme les anges descendent et montent, les diables aussi descendent et remontent ; les uns et les autres accomplissent la volonté divine et obéissent aux lois divines ; il n’y a dans le monde ni force ni créature qui n’obéisse à Dieu. L’homme raisonnable sait utiliser les bons et les mauvais esprits, il connait la loi de la transformation et il l’applique.

         Le Christ dit : « Prenez mon fardeau sur vous et instruisez-vous par moi car je suis humble et doux et vos âmes seront apaisées. » Beaucoup pensent dominer le monde, disposer d’un grand pouvoir, mais une fois devant les épreuves ils se rendent compte où ils en sont, quel pouvoir ils ont et ce qu’ils peuvent en faire. L’homme contemporain n’est pas encore entièrement formé, il ne doit pas se leurrer sur ses succès temporaires. Un jour, ses yeux s’ouvriront et il verra que tout autour de lui est vivant, il comprendra alors pourquoi existent la haine et l’amour, le mal et le bien, le mensonge et la vérité. Cela signifie la connaissance de Dieu et du Christ. Le Christ dit : « Si mes paroles demeurent en vous et vous en moi, ce que vous demanderez en mon nom, vous sera donné ». Donc, si vous comprenez le Verbe, si vous comprenez quel doit être votre rapport à Dieu, votre vie sera une bénédiction pour vous et pour vos proches.

         Père et Fils, ce sont les chiffres 1 et 3. Lorsque vous ôtez un de trois, vous obtenez le nombre 2, l’amour de Dieu, la mère de toute chose. C’est ce qu’on nomme le Saint Esprit dans le christianisme, c’est-à-dire la force intérieure de l’homme qui purifie son esprit et son cœur. On ne demande qu’une chose aux humains : s’unir au Christ. Si vous vous unissez à Lui, Il sera avec vous jusqu’à la fin des siècles, dans vos joies et vos chagrins, dans la vie et dans la mort. Il est une porte qui conduit l’homme du transitoire vers l’immuable, du visible vers l’invisible, de la haine vers l’amour. Le Christ est le pain vivant, porteur de la vie. Le Christ est le Maître qui nous apprend les lois divines. Lorsqu’il assimile correctement l’enseignement du Christ, l’homme se sent fort pour remplir ses obligations envers le Premier Principe, envers autrui et envers lui-même.

         « Venez à moi vous tous qui travaillez et qui êtes affligés et je vous apaiserai. » Seul celui qui est lié à Dieu peut venir à Lui. Le lien est fondé sur l’amour et la raison ; il ne peut y avoir de lien entre deux personnes qui ne s’aiment pas ; il ne peut y avoir de lien entre ceux qui ne s’entendent pas. Seul celui qui applique la loi du sacrifice peut aller auprès du Christ. En général un lien ne peut exister que là où il y a quelqu’un chose de commun. Par exemple le diamant et le charbon ne se ressemblent pas : le diamant est dur et cristallin, le charbon est noir et opaque, mais intérieurement ils ont quelque chose en commun, tous deux sont d’une même matière, le carbone. Le charbon peut se transformer en diamant ; par le même principe l’âme humaine peut passer de charbon à diamant, c’est-à-dire atteindre son plus haut niveau, la vie supraconsciente. Lorsque deux personnes atteignent ce niveau, la super conscience, ils vont toujours se connaître et s’entendre. En se rencontrant, ils ne se diront pas : « Me connais-tu ? Que penses-tu de moi ? etc. » ce sont des questions qui se posent uniquement pour des personnes à la conscience ordinaire. Lorsqu’ils ne se connaissent pas, les gens sont enclins à douter les uns des autres, chacun soupçonne l’autre d’avoir des arrière-pensées.

         Comment reconnaissons-nous celui qui est tourné vers Dieu et celui qui s’en détourne ? Faites une expérience d’abord avec vous-mêmes pour savoir si vous avez le visage tourné vers Dieu ou si vous vous en détournez. Cela se voit à votre ombre : lorsqu’elle tombe derrière vous, vous êtes près de Dieu, tourné vers Lui ; lorsque l’ombre tombe devant vous, vous êtes loin de Dieu. La question n’est pas la présence d’ombres, mais leur emplacement : elles doivent être derrière vous. Chacun doit vérifier où est l’ombre de son esprit, de son cœur, derrière ou devant lui, et faire un état des lieux personnel. L’ombre doit nécessairement tomber derrière vous pour faire ressortir votre visage. Lorsque l’homme commet une faute, son ombre tombe devant lui ; dès qu’il répare sa faute, elle se place immédiatement en arrière. Celui qui aime et qui dit la vérité a une ombre placée en arrière ; celui qui hait et ne dit pas la vérité a une ombre placée en avant. Il est dit dans les Écritures : « Leurs actes les précèdent » ; nous concluons de ce verset que les actes de certains les suivent. Comment reconnaître quand vos ombres sont devant vous, et quand elles sont derrière vous ? Si une mauvaise pensée pénètre dans votre esprit ou un mauvais sentiment dans votre cœur, et si vous les transformez immédiatement en quelque chose de noble, votre ombre est derrière vous ; à l’inverse, si vous transformez une pensée lumineuse et un sentiment noble en quelque chose de négatif, votre ombre est devant vous. Je vous souhaite de vous aimer et de vous connaître, ce qui signifie d’avoir vos ombres derrière vous et non pas devant votre visage. Appliquez l’amour dans votre vie comme une loi fondamentale de l’existence ; c’est ce que Dieu veut de tous les humains et de tous les peuples sur terre.

         « Personne ne connaît le Fils, que le Père. » Pourquoi ? Parce que le Fils s’est sacrifié pour son Père. Et le Fils connaît Celui pour lequel il s’est sacrifié : celui qui connaît la loi du sacrifice connaît son Père. Celui qui est prêt à se sacrifier trouvera le chemin, autrement dit, sans sacrifice la porte de la connaissance est fermée. Que l’on frappe aux portes de la science, de l’art, de la musique, on les trouvera toujours closes. Sans connaissance intérieure du Père et du Fils, tout se transforme en cendres et poussières, tout se détériore et pourrit comme pourrissent les racines des arbres. Quel arbre peut pousser sans racine ? Appliquez la loi du sacrifice pour atteindre la vie divine.

         Lorsqu’on évoque la loi du sacrifice, beaucoup craignent de s’appauvrir, de perdre leur fortune. Est-il heureux celui qui possède des millions en banque ? Il porte un grand fardeau dans son esprit, son dos est surchargé et peut rompre à tout instant. Il vaut mieux porter un demi-kilo dans son estomac plutôt que cent kilos sur ses épaules ; il vaut mieux être pauvre mais content et heureux de sa situation plutôt qu’être riche et hanté constamment par l’idée qu’on risque d’être pillé et assassiné. La paix intérieure est préférable à la plus grande fortune extérieure. Mais si vous rencontrez des gens riches, érudits, beaux, réjouissez-vous qu’il y ait de telles personnes ; si vous rencontrez des gens méchants et ignorants, réjouissez-vous de même. Que serait le monde s’il n’y avait pas des gens bons et des gens mauvais, des érudits et des ignorants, des beaux et des laids ? Puisque Dieu tolère ceux qui sont repoussants, mauvais et ignorants, nous aussi, nous devons les tolérer. En appliquant la loi du sacrifice, vous comprendrez pourquoi certains sont mauvais.

         Il y a des années, dans une région en Amérique, un taureau était devenu furieux au point que personne ne pouvait le maîtriser : il courait, ruait, en faisant peur à tout le monde. À la fin, un garçon est venu : il savait lire les pensées des animaux et leur parler. Il a mis sa main sur la tête du taureau en le caressant et s’est mis à discuter avec lui : « Qu’est-ce qui t’a pris pour que tu t’affoles à ce point ? – J’ai quelque chose dans ma patte arrière qui me fait terriblement souffrir. » Le garçon s’est baissé, a soulevé la patte arrière du taureau et a vu une grosse épine plantée dedans. Il a sorti l’épine, a nettoyé la patte du taureau, lui a mis un pansement et l’a laissé se reposer. Le taureau était calmé.

Vous entendez dire pour un tel ou un autre qu’ils sont devenus fous. Non, c’est simplement une épine qui est rentrée dans leur esprit ou dans leur cœur. Approchez-vous d’eux, mettez la main sur leur tête et sortez rapidement l’épine ; dès qu’elle sera dehors, ils retrouveront leur état normal. Que font la plupart des gens aujourd’hui ? Ils portent un marteau et des clous dans la main et enfoncent un ou deux clous à quiconque croise leur chemin. Pourquoi enfoncez-vous des clous dans la chair de vos proches ? Vous direz que vous voulez vérifier leur niveau de résistance. On a cloué quatre clous dans la chair du Christ et Il est mort ; c’était un Esprit fort et grandiose mais il n’a pas supporté les clous des hommes. Pensez-vous que les gens ordinaires seront plus résistants ? N’enfoncez pas de clous dans la chair d’autrui, ne vous créez pas de souffrances inutiles. Ce n’est pas facile de mettre l’homme sur la croix, de clouer son discernement, son cœur, son âme et son esprit avec des clous et de souhaiter ensuite qu’il vive, c’est impossible. Au lieu d’enfoncer des clous dans la chair d’autrui, enlevez les clous que d’autres ont enfoncé. Si tu vois ton proche malade, aide-le. – « Mais c’était un grand pécheur. » Ce n’est pas tes affaires, tu dois le secourir, lui donner au moins un verre d’eau. Aider autrui, voilà ce que résume l’Enseignement du Christ qui est venu sur terre et s’est sacrifié pour toute l’humanité.

Il vient une époque d’épreuves, âpres et intenses, dont il est question dans les Écritures. Il y est dit : « La colère de Dieu vient sur le monde.[4] » Tous entendront la voix de Dieu et sauront s’il existe ou non une justice dans le monde, s’il existe ou non un bien, s’il existe ou non un amour. Vous ne devez pas en avoir peur, sachez que la roue divine tourne inexorablement, suit son chemin et ne s’arrêtera pour personne. Vous devez tous être prêts à monter à temps sur cette roue, c’est pour cela que vous êtes venus sur terre comme dans une grande école. Lorsque vous finirez vos études, vous retournerez auprès de Dieu pour passer vos examens. On y vérifiera si vous avez appris les lois du bien et du mal, de l’amour et de la haine, de la vérité et du mensonge. Celui qui a bien appris ses leçons y restera pour s’instruire et travailler ; celui qui ne les a pas apprises sera reconduit sur terre pour terminer ses études et se perfectionner. Voilà ce que signifie passer ses examens. Celui qui les passera avec succès ressuscitera et sera nommé à un poste important. Obtenir son baccalauréat avec mention signifie avoir assimilé et appliqué les cinq grandes vertus.

On débat et on prêche sur la résurrection depuis des millénaires. Je vous souhaite d’obtenir votre baccalauréat, de ressusciter, car le monde a besoin de gens ressuscités. Si le peuple bulgare passe avec succès son examen, il ressuscitera et occupera une position élevée ; sinon, il n’obtiendra rien. Chaque homme, chaque société, chaque peuple le constatera. Dieu dit : « Appelez-moi dans un jour de chagrin et je vous aiderai. » Priez pour vous, pour vos proches, aimez vos ennemis, voilà ce qu’a dit le Christ. Pourquoi aimer son ennemi ? Pour ne pas être comme lui, pour ne pas vous abaisser à son niveau. Comportez-vous envers tous avec amour et non pas avec haine. Celui qui répond au mal par le mal suit le chemin des esprits déchus ; celui qui hait est en accord avec ceux qui suivent le chemin large. Celui qui aime suit un chemin ascendant, un sentier étroit ; celui qui hait, descend vers le bas, par le large chemin.

« Toutes choses m’ont été accordées par mon Père ; et personne ne connaît le Fils, que le Père. » Le Fils est l’embryon du divin que chacun doit arroser, cultiver, faire grandir pour avoir des fruits. De l’embryon divin est engendré le nouvel homme, prêt pour un nouveau travail et une nouvelle vie. Cet embryon vit dans chaque âme, mais a besoin de conditions et d’espace pour son développement. Plus vous croyez à vos forces et capacités intérieures, plus vite vous vous développez. Quels que soient les difficultés et les obstacles rencontrés sur votre chemin, dites-vous toujours : « Je peux être juste, aimant, tempéré, humble, bon, assoiffé de connaissance, je peux tout surmonter et tout atteindre grâce au divin en moi ! » Lorsque les humains commenceront à conjuguer le verbe pouvoir au présent, le monde s’arrangera. Ne vous occupez pas de vos péchés et erreurs, ni de ceux des autres : c’est l’engrais pour les champs divins. Si ton frère a commis une faute, ne le condamne pas, ne le repousse pas, mais aide-le à se purifier, à se vêtir d’un nouvel habit. Si le frère repousse son frère, le mari, sa femme ou la femme, son mari, ils s’opposent à l’enseignement du Christ. Aimez-vous les uns les autres au nom du Seigneur. Quelqu’un dit qu’il veut aimer mais qu’il ne peut pas. Pourquoi ne peut-il pas ? Parce qu’il n’a pas donné une place en lui à Dieu. Seul Dieu aime, c’est pour cela qu’il est dit que Dieu est amour. Mari et femme qui ont vécu ensemble au nom de Dieu meurent avec joie, comme les martyrs qui meurent pour le Seigneur et dont le nom ne s’oublie pas. Pour être heureux, il suffit qu’une seule personne te chérisse dans sa mémoire comme un monument vivant, digne d’être pris en exemple.

Le Christ vient déjà dans le monde, sur son cheval blanc, pour prôner le Verbe divin. Sa voix s’entendra partout dans le monde et pénétrera les esprits et les cœurs humains comme une épée de feu. Celui qui ne peut résister à sa lumière sera aveuglé. Et le mal qui ne peut pas résister à cette lumière fondra et disparaîtra. La fin du mal arrive dans le monde. La lumière divine produira des résultats inverses : l’obscurité régnera sur terre, mais les âmes des humains seront baignées d’une grande lumière. N’est-ce pas pareil avec le globe terrestre ? Lorsqu’un hémisphère est éclairé par le soleil, l’autre est plongé dans l’obscurité. Ceci ne doit pas vous perturber mais rappelez-vous : lorsque des obstacles se dressent sur votre chemin, c’est que le soleil divin s’est déjà levé. Certains jours, des ombres cachent temporairement sa lumière. Soyez prêts à utiliser les bienfaits que Dieu procure à ses élus. Qui sont les élus de Dieu ? Ceux qui ont des pensées lumineuses, des sentiments et des désirs nobles.

Je prêche aujourd’hui le Christ vivant qui parlera à travers mille bouches. Beaucoup de prédicateurs, de prêtres, de scientifiques, de philosophes, de musiciens vont appeler les humains au travail, ce qui leur apportera une grande libération intérieure. Nous allons tous chanter ensemble l’hymne de l’amour de Dieu. Ce n’est qu’ainsi que nous comprendrons ce qu’est l’amour, capable de nous amener auprès du Fils et du Père. Seul l’amour est capable de faire renaître l’être humain. Vous direz qu’il ne faut pas s’imaginer des chimères impossibles à réaliser ; ce que l’homme imagine est important. Il y a une sorte d’imagination qui entraîne l’homme vers le haut, vers Dieu et il y a une sorte d’imagination qui le fait chuter et l’éloigne de Dieu. L’astronome voit les étoiles les plus éloignées avec sa lunette alors que l’homme ordinaire est incapable de voir quelque chose même avec un télescope ; ce dernier s’étonne de la quantité de choses que l’astronome voit et il finit par dire : « Tout ceci n’est que le fruit de son imagination. » Vous aussi, dirigez votre télescope en haut pour voir Dieu et la grandeur qui l’entoure. Aspirez à Le voir et à Le connaître pour devenir citoyen du Royaume de Dieu. Aspirez à trouver votre place comme un organe dans l’organisme divin. Lorsque vous trouverez votre place, ne vous battez pas pour occuper la première place. Celui qui accomplit sa mission comme il faut est à la première place. Où sera votre place ? En tant que bulgares vous serez mis dans le trou percé dans le côté du Christ ; il est encore ouvert aujourd’hui. À tous les humains, à tous les peuples, une seule mission est assignée : boucher, dans le côté du Christ, le trou toujours béant depuis deux mille ans.

         Le Christ est déjà près de la terre. Il porte son enseignement, décidé à retourner la terre tête en bas, mais à chasser le diable. Il porte un panneau sur lequel il est écrit : « Le Royaume de Dieu vient sur terre. » Quoi qu’il advienne dans le monde, le Royaume de Dieu régnera sur terre, c’est la décision de Dieu, des anges de toutes les créatures supérieures. Celui qui ne le croit pas, qu’il prie d’être en vie jusqu’à ce moment-là pour voir le Royaume de Dieu réalisé sur terre. En voyant, il croira mes paroles. Celui qui voit les choses n’a pas besoin de preuves, il croit ce qu’il voit.

         Comment agiront les religieux contemporains envers le Christ s’Il s’incarne sur terre ? En Le voyant, ils voudront tout de suite examiner ses sermons, savoir ce qu’il dira. Le prêche du Christ ne peut être révisé, il ne tolère pas les jugements et les révisions humains. C’est valable non seulement pour le Christ, mais aussi pour chaque personne qui suit son chemin. Celui qui parle au nom du Christ est écouté sans réserve ; celui qui parle en Son nom, mais en abuse, est un menteur et un imposteur. Le mensonge peut régner tout au plus cent ans, puis il se fait attraper et il n’en subsiste rien. Les paroles que je profère sont véridiques et justes aujourd’hui et pour les siècles à venir. Je vous donne aujourd’hui des graines que vous devez semer dans vos jardins. Ce ne sont pas mes graines, mais les graines de Celui qui vous a créés et envoyés sur terre pour étudier. Le Christ vient déjà sur terre pour apporter l’amour divin à tous. Lorsqu’ils se tendront la main pour s’aimer en signe de fraternité et d’égalité, le Christ rentrera dans son Église pour apprendre aux humains la loi du sacrifice par l’amour et non par la violence. Dieu élèvera chaque âme et la mettra à sa place. Voilà ce qu’est comprendre le sens intérieur de la vie.

         Je vous souhaite de connaître le Fils et le Père non pas selon l’enseignement des humains, mais selon votre expérience intérieure. Pouvez-vous dire que le pain est savoureux si vous ne l’avez pas goûté ? Goûtez-le vous-mêmes et prononcez-vous à ce moment-là. C’est ainsi qu’il est dit dans les Écritures : « Goûtez tout et retenez ce qui est bon. [5]»

         Je vous donne en conclusion la règle suivante : si vous voulez savoir si vous êtes près de Dieu ou loin de Lui, regardez où est votre ombre. Si elle est derrière votre dos, vous êtes près de Dieu, si elle est devant votre visage, alors vous êtes loin de Lui.

         Aspirez à connaître le Christ comme vigne, comme pain vivant, comme porte, comme berger, comme Fils de Dieu, comme Maître et Tuteur.

 

Sofia, 18 février 1917


[1] « Tout m'a été remis par mon Père. Nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père, et nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler. » (Matthieu 11, 27)

[2] « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug, et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes. Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger. » (Matthieu 11, 28-30)

[3] « Et il ajouta : "En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu  monter et descendre au-dessus du Fils de l'homme." » (Jean 1, 51) 

[4] « Car le feu de ma colère s'est allumé, il brûle jusqu'au fond du séjour des morts ; il dévore la terre et ses produits, il embrase les fondements des montagnes. » Deutéronome 32, 22 

[5] « examinez tout avec discernement : retenez ce qui est bon » (1 Thessaloniciens 5, 21)

 

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