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Rencontres à Tarnovo de 1909 à 1915 (1)


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RENCONTRES À TARNOVO DE 1909 À 1915

La réunion de 1909 comprenait 27 présents ; en 1910, le nombre des participants devait être à peu près le même, mais ce ne fut pas noté. En 1912, 58 personnes participèrent à la réunion. En 1913, il n’y eut pas de réunion, et nous ne savons pas pourquoi. En 1914, le Maitre initia ses auditeurs à l’essence de l’enseignement du Christ, dont les vérités sont les principes de base de l’école qu’il ouvrira en 1922. En 1915, la réunion fut interrompue le 8 aout à cause de l’entrée en guerre de la Bulgarie.

Voici quelques extraits tirés de ces réunions.

« L’humilité n’est pas de la servilité, mais c’est une très grande vertu. Un homme sans humilité offre l’image d’une cime montagneuse aride ou rien ne peut pousser. Il peut y avoir du soleil, mais rien ne peut prendre naissance sur ce sommet rocheux ; il peut parfois être survolé par un aigle, mais rien de plus. Celui qui possède l’humilité connait le grand secret, celui de servir. Celui qui sait bien servir les autres est le plus proche de l’Amour. Servez tous ceux qui vous sont proches. Servez votre femme, vos enfants, tout le monde enfin. Pour tourner un orgueilleux vers Dieu, il faut le faire descendre de sa place prédominante afin qu’il pénètre dans la vallée de l’humilité. »

« Ne prenez pas sur vous de lutter avec la chair, le péché et le diable. Au lieu de lutter, la seule chose que vous pouvez faire, c’est d’opposer aux mauvaises pensées et à la tentation une bonne pensée. S’il vous arrive de haïr quelqu’un, vous lui envoyez de mauvaises pensées sans même en avoir conscience. Dans ce cas, recherchez donc la compagnie d’un ami dont la conduite est complètement à l’opposé de la vie et du comportement de celui que vous vous êtes mis à haïr. Et c’est alors que les bonnes pensées et les bons sentiments que vous nourrissez à l’égard de l’homme de bien entreront en lutte avec les mauvaises pensées et sentiments que vous envoyez à l’homme qui vous est désagréable, et ainsi vous demeurerez invulnérable. »

« L’hypocrisie est un des grands défauts de l’homme. Si vous gardez en vous une pensée dissimulée, dites-la. L’hypocrisie est un aliment pour le diable. Ne lui accordez pas vos biens. »

« En principe, la volonté signifie la force. Et les éléments que comprend la volonté sont la fermeté, la persévérance, le courage et la continuité. »

« Les pécheurs se tourmentent, ceux qui s’efforcent de progresser travaillent, tandis que ceux qui aident les autres oeuvrent. »

En 1912, la caractéristique des réunions fut l’étude du petit livre Le testament des rayons de couleur qui venait de paraitre pour la deuxième fois.

L’année 1921 est marquée, entre autres, par trois causeries qui préludent à l’ouverture de l’école occulte qui eut lieu l’année suivante. Ce sont : Douceur et humilité; Électricité et magnétisme ; Le tourment.1

De 1922 à1944, cette école fonctionnera sans interruption, soit pendant 22 années. Le mercredi, c’était la classe pour tous, dite classe générale ; le vendredi avait lieu la classe réservée aux jeunes, dite classe des jeunes. Le dimanche une conférence était faite pour tous les visiteurs. И y avait également des causeries tôt le matin, d’autres faites lors des réunions annuelles (Congrès), lors du camp d’été à Rila, etc.

Ce qu’on nomme conférences du Maitre, c’était de sa part un exposé spontané, une causerie, comme le ferait un père parlant à ses enfants de choses essentielles pour lesquelles il n’est pas nécessaire de recourir à l’art oratoire. Ici il s’agit d’une transmission d’âme à âme et non d’un quelconque exposé théorique fondé sur de brillantes connaissances. Il ne s’agit en réalité ni de discours, ni de prédications, ni de sermons. Il n’y avait à ces réunions pas plus de cérémonie que lorsqu’une mère donne à son enfant affamé une portion de pain.

Dans ces entretiens, l’auditeur venu fortuitement n’aurait pas trouvé la construction habituelle en usage chez les enseignants et les conférenciers de profession ; il n’y avait pas de préambule ou d’entrée en matière, pas d’exposé principal, pas de conclusion finale systématique. Les propos pouvaient même sembler sortir de la direction prise au début, ce qui déroutait l’auditeur non habitué. Mais le disciple sait que même s’il ne comprend pas pourquoi telle chose est dite par le Maitre, son voisin peut très bien se sentir concerné. Le Maitre parle à tous en général et à chacun en particulier. Et aussi, le Maitre utilisait souvent une causerie pour répondre à une question qui lui avait été adressée

1. Traduit et publie à Paris en 1954.

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quelques jours auparavant. La question-réponse s’insérait dans le cours de la causerie et ainsi tous pouvaient en bénéficier.

D’autre part, il est évident que les parties de ses propos qui peuvent paraitre incompréhensibles sur le moment, sont perçues à un autre niveau de la conscience, car la compréhension immédiate, pour autant qu’elle se fasse lieu intellectuellement, masque souvent une profonde incompréhension du fait que de nombreux à priori et conditionnements faussent la perception d’un message, quel qu’il soit.

Dans l’accomplissement de sa mission, le Maitre connaissait très bien le problème de la communication dont on débat tant de nos jours. Entre celui qui donne et celui qui reçoit se crée un lien particulier, lien vital, mais la difficulté vient de ce que les gens n’ont pas les mêmes besoins ni le même niveau de compréhension et de développement à un moment donné. Lorsqu’on donne un magnifique concert de musique, les auditeurs reçoivent tous le même concert, mais même en admettant que la salle permette de bien entendre à toutes les places, il est bien évident que tous les auditeurs n’ont pas le même sens musical; et n’ont pas la capacité d’entendre l’oeuvre de la même façon. Seuls vont nourrir leur âme ceux qui en ont un pressant besoin. Certains s’y nourriront en profondeur; d’autres admettront la bonne exécution avec une indulgence courtoise alors que d’autres qui sont venus seulement parce qu’ils étaient invités s’agitent en attendant de pouvoir enfin se dégourdir les jambes.

Il en est de même avec les envoyés célestes venus nous rappeler qu’il existe autre chose de plus que ce que nous pouvons percevoir avec nos seuls sens physiques.

Par ailleurs, nous savons que les théories scientifiques, qui sont autant de marches dans l’avancement des sciences, sont accueillies d’abord avec méfiance puis adoptées pour être ensuite reniées lorsqu’une nouvelle théorie survient. C’est de cette nourriture qu’il est dit dans l’Évangile qu’elle pourrit.

Les Maitres de l’humanité viennent pour offrir une nourriture qui ne pourrit pas et montrer que les ombres ne sont pas la réalité.

Il y a dans la vie des faits et des phénomènes qu’on ne peut analyser, étant donné que leurs composants sont d’un ordre et d’un niveau tels qu’ils ne peuvent être perçus par notre mentalité conditionnée qui ne voit que partiellement. Sachant bien la zone limitée de ce que nous pouvons percevoir, le Maitre ne montrait que ce qui pouvait être reçu par nous. Il parlait clairement, simplement, sans effets oratoires et sans nulle jonglerie intellectuelle ni étalage de savoir occulte, alors que nous sentions qu’en lui d’immenses possibilités se tenaient cachées. Mais il y avait dans son expression une forme d’authenticité tellement rare, et si simple à la fois, si humble, qu’elle ne devient évidente qu’à l’être qui est lui-même entré dans la voie authentiquement spirituelle.

Toutefois, le Maitre savait qu’il abordait des domaines difficilement perceptibles à la compréhension habituelle de ses auditeurs, et c’est pourquoi il dit dans une des classes : « De ce que je viens de vous dire, si vous avez compris 25 %, c’est bien ; les 75 % restants se dévoileront par la suite. »

Le Maitre ne faisait aucune chose extérieurement surprenante qui aurait pu paraitre comme des miracles. Il ne parlait d’ailleurs pas de miracles, car cela passait à ses yeux pour des tours de prestidigitation. Des miracles, il s’en produisait autour de lui, dans le silence, de soi-même, de façon évidente. De ces miracles que seuls peuvent voir les yeux qui y sont préparés.

Le Maitre n’a créé aucun rituel figé. Tous les exercices, les prières, les musiques ne sont pas des rituels, mais une source de vie abondante où puiser force et joie, où trouver l’inspiration vers le monde de l’esprit.

Les habitudes sectaires, les manières et les attitudes fabriquées, les paroles en « langues inconnues », tout lui était totalement étranger*.

Les miracles dont se sont souvenus ses disciples consistent en des miracles intérieurs, compréhensibles par ceux-là mêmes qui se sont libérés de tout gout pour le sensationnel des sciences occultes que l’on peut trouver dans des récits d’auteurs férus de choses extraordinaires.

Lorsqu’il est question de miracles grâce auxquels certaines gens embrassent l’idée de l’existence de Dieu, il faudrait dire que ces gens-là, qui sont devenus croyants à cause de ce « merveilleux », de cet « extraordinaire », n’ont aucun mérite de cette foi-là et n’en retireront rien.

S’il faut chercher des phénomènes parapsychologiques et des états extrasensoriels, on pourra aussi bien se tourner vers la science. Il ne faut pas croire que les scientifiques n’ont jamais eu l’idée de découvrir les causes cachées du mystère de la vie ou de faire des expériences qui auraient l’air de « miracles ». Et quand nous disons miracle, nous parlons d’un phénomène totalement inexplicable à l’aide d’aucun des éléments scientifiques connus.

Les expériences des savants n’ont pas comme but de nous rallier

au Créateur ; elles ne nous donnent pas la clé des secrets du monde.

Des voyageurs occidentaux en Inde, il y a de cela longtemps, rapportèrent les exploits étonnants de fakirs et de yogis. Ils leur avaient vu accomplir des choses fascinantes, incroyables. Certains de ces voyageurs étaient des croyants et ce qu’ils avaient vu n’ajoutait ni n’ôtait rien à leur foi. D’autres étaient athées et cela ne les a pas rendus croyants.

On a écrit des livres sur d’autres phénomènes, tels ceux d’invisibilité et d’ubiquité, c’est-à-dire la capacité de sortir de son corps charnel pour passer dans une autre dimension, dite « astrale ». Dans les Évangiles, il est dit que le Christ a disparu à plusieurs reprises aux yeux de ceux qui voulaient se saisir de lui. Toutefois, l’enseignement de Jésus Christ ne contient nulle part de tels artifices présentés à ses disciples en tant qu’enseignement. Il leur parlait de la patience, de l’humilité, de l’amour et des béatitudes auxquels on parvient par la ferveur et le sacrifice. Il n’utilisa pas le pouvoir qu’il possédait même quand des soldats romains le mirent en croix, car II savait que c’était justement par cette croix, c’est-à-dire par le sacrifice de soi-même, qu’Il pourrait racheter les péchés envers la Loi divine ; ce pour quoi II était venu sur la terre.

C’est aussi parce que le Maitre Deunov a basé son enseignement sur la Parole du Christ qu’il n’a pas manifesté tout ce qui était dans ses possibilités, bien qu’à quelques reprises, de façon presque imperceptible, il ait soulevé le bord du voile recouvrant notre monde limité. Il nous enseignait les vertus, la haute science spirituelle, parce que c’est là quelque chose de bien plus grand que quelque « miracle » ou que quelque magie que ce soit.

Lorsque le Maitre enseignait les vérités vitales et retraçait les voies de l’évolution, ces vérités étaient perçues par les auditeurs de la même façon qu’on accueille le pain qui nous nourrit, c’est-à-dire sans qu’il soit nécessaire d’analyser en même temps son contenu. Les paroles prononcées par le Maitre étaient marquées d’une force puissante ; c’était là le secret d’une influence qui pour certains demeurait inexplicable, eu égard à la simplicité apparente des propos tenus par lui.

Tout le monde connait la différence entre une poésie lue par n’importe qui et la même poésie récitée par un grand artiste qui met en plus de son talent quelque chose de son âme dans les paroles.

Certains amateurs de sensationnel recherchent une preuve de l’existence de Dieu dans des phénomènes surnaturels, ou bien dans des séances de spiritisme, dans des visions ou dans des miracles. Pour ces gens-là, lorsque l’un d’eux approche l’enseignement du Maitre, cela donne cette sorte de jugement : « Ces principes-là, je les connais ; dites-moi donc plutôt quelque chose de nouveau, d’extraordinaire, d’inédit. »

Apprendre à penser, à se nourrir, à dormir, à respirer, apprendre à se dominer et à convertir les états négatifs en positifs, à travailler pour déraciner de soi l’égocentrisme, l’égoïsme, la peur, la superstition, pour certains fantaisistes du domaine spirituel ce sont là des exploits « connus » et sans intérêt. Cette connaissance, ce « connu » a pourtant, dans son approche réelle, des traits communs avec la situation d’un homme affamé. Il voit du pain et des fruits, il connait ces aliments, mais ils sont placés derrière la vitre épaisse d’une vitrine, et bien qu’il les connaisse il ne peut se les approprier, car il les voit à travers cet écran ; la vue ou la connaissance qu’il a ne peut apaiser sa faim.

Le pain doit être reçu par l’affamé, l’eau par l’assoiffé, l’air doit être respiré, la lumière reçue, le parfum des fleurs senti par l’odorat, tout comme la doctrine du Christ, sur laquelle le Maitre a basé son enseignement, doit devenir une pratique de vie quotidienne pour chaque instant.

Ils poursuivent en vain la recherche des forces et pouvoirs occultes ceux qui n’ont pas édifié en eux-mêmes l’homme nouveau, ou comme le dit le Maitre : « Tant qu’ils n’ont pas jeté les pierres dures et aigües de leur égoïsme dans la fournaise ardente du « four à chaux » afin d’en obtenir de la chaux vive avec laquelle ils blanchiront leur vie. »

En toutes circonstances, même lorsqu’il abordait les choses essentielles, le Maitre parlait doucement, sans effets particuliers. Il parlait comme si ce qu’il disait lui passait par hasard par la tête, sans avoir l’air de réfléchir ou de chercher, et c’était comme s’il revenait d’un monde d’une autre dimension ou ce qui devait arriver était déjà arrivé. Lorsqu’un malade se plaignait de ses souffrances, le Maitre lui prescrivait des choses surprenantes par leur simplicité ; celui qui les appliquait demeurait étonné des résultats obtenus. Dans certains cas, le Maitre ne répondait pas aux questions posées par le malade. Au lieu de lui ordonner ce qu’il devait faire, il quittait sa chaise et revenait en apportant au visiteur une pomme, une poire ou une mandarine, ou encore une grappe de raisin, selon la saison. Qu’est-ce qui se cachait derrière cela ? Quel était l’effet de ces fruits ? Nul ne le savait, mais le malade guérissait en définitive.

II refusait de traiter certains malades. Par exemple, il ne guérit pas une femme souffrant de douleurs intolérables depuis longtemps. Le visage soucieux, le Maitre lui dit que la maladie dont elle souffrait était inévitable à cause du karma accumulé, et que c’était nécessaire pour son évolution, ajoutant que nul guérisseur ou nul médecin n’était en état de la secourir. II recommanda qu’on l’aide, qu’on la visite et qu’on l’assiste dans ses besoins quotidiens, et aussi qu’on lui dise des paroles de consolation et surtout qu’on priât pour elle.

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