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1943_10_24 Être guéri


mayakitanova
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    Guerir

     

    (D'entrée, on a lu l'Evangile selon saint Jean 5, 1-10)

     

    Après cela, il y avait une fête des Juifs et Jésus monta à Jérusalem. Or il est à Jérusalem, près de la porte des Brebis, une piscine appelée en hébreu Bézatha, qui a cinq portiques. Sous ceux-ci gisaient une multitude de malades, d'aveugles, de boiteux, de perclus qui attendaient le bouillonnement de l'eau. Car l'ange du Seigneur descendait de temps et temps dans la piscine et l'eau s'agitait; le premier donc qui y entrait après que l'eau avait été agitée recouvrait la santé, de quelque mal qu'il fût atteint.

    Il y avait là un homme qui souffrait de sa maladie depuis trente-huit ans, le voyant étendu, et connaissant qu'il était dans cet état depuis longtemps déjà, lui dit : « Veux-tu recouvrer la santé ?» Le malade lui répondit : « Seigneur je n'ai personne pour me jeter dans la piscine quand l'eau vient à s'agiter, et pendant que moi j'y vais, un autre descend avant moi. » Jésus lui dit : « Lève-toi ! emporte ton grabat et marche. » Et aussitôt l'homme recouvra la santé; et il emporta son grabat et il marchait.

    Habituellement, les hommes s'arrêtent aux choses les moins importantes. Pourtant, lorsqu'ils voient quelque chose d'important, les petites choses passent inaperçues. Quand ils vont à la montagne, il veulent aller sur les hauts sommets, vers les plus grands lacs. S'ils voient une petite source, ils n'y font pas attention.

    Le Christ demanda à un malade dans cet état depuis trente-huit ans : Veux-tu guérir ? -Je le veux, Seigneur !

    Demandez au malade ce qu'il désire et il vous répondra : «Guérir». - Et ensuite ? -Je n'ai pas d'autre désir. - N'as-tu pas envie de t'instruire, de devenir riche, fort, intelligent, bon ? -Je ne veux rien de plus.

    Le malade n'est pas sur le droit chemin. Il a raison de vouloir guérir, mais ce n'est bien qu'à un moment donné, lorsqu'il est malade. Même dans cet état, il faut qu'il désire s'instruire, travailler, devenir fort et bon. C'est aussi le discours que tient le jeune homme. Il étudie pendant un certain temps, mais lorsqu'il s'imagine qu'il a tout appris, il cesse de travailler. Lorsqu'il arrête d'étudier, l'eau de son lac se retire, elle n'accepte pas l'afflux d'autres courants et le lac devient une mare. Le malheur de beaucoup de gens est dû au fait que rien de neuf ne coule plus en eux. Une personne atteinte de ce mal dit: « Plus rien ne m'intéresse. » Puisque rien ne l'intéresse, cette personne détourne elle-même l'eau de son lac. Il ne faudra pas attendre longtemps pour que cette eau se mette à dégager une odeur désagréable; tout ce qui tombera dedans commencera à se décomposer et à pourrir.

    Le Christ dit : « Si vous ne naissez pas de nouveau, vous ne pouvez pas entrer dans le Royaume de Dieu. » Chaque matin, au sortir du sommeil, l'homme doit penser qu'il est un nouveau-né, qu'il n'est pas celui qu'il était la veille. Chaque jour, il doit voir quelque chose de neuf en lui, comme le petit enfant qui aspire à apprendre quelque chose de nouveau. L'enfant aime tout savoir, il veut tout voir et comprendre comment chaque chose est faite.

    Dès que l'homme commence à vivre uniquement dans le passé, dans l'hier, il cesse d'avancer. Même cela n'est pas mauvais, mais votre grand père n'a été heureux qu'un seul jour. Quand donc ? Lorsqu'il a rencontré votre grand-mère. Et votre père n'a été heureux qu'un seul jour, lorsqu'il a rencontré votre mère. En réalité, le seul jour heureux est le jour de la naissance. Ce jour est fait d'un grand nombre de jours et d'heures; c'est un jour qui ne connaît ni commencement ni fin. On peut naître à tout moment. Nous appelons ce jour la nouvelle naissance. Le jour le plus malheureux est celui de la mort. Nous ne voulons pas penser à ce jour parce qu'il apporte le malheur, il nous prive des biens de la vie. L'homme heureux court un danger : cesser d'apprendre. C'est pourquoi il faut qu'un jour l'homme soit malheureux pour que s'éveille en lui le désir d'apprendre.

    Beaucoup de savants ont écrit sur la loi de l'hérédité. Leur attention a été arrêtée par des problèmes et des faits importants mais, d'un point de vue pratique, ils n'ont rien noté qui puisse être utilisable par les gens. Par exemple, la jeune fille désire se marier. Pourquoi ? Pour devenir l'auxiliaire de Dieu, pour accomplir son œuvre. En ce sens son désir est bon mais elle ne sait pas comment accueillir cet être qui arrive dans sa maison. Il faut qu'elle connaisse sa langue, qu'elle sache quelle cuisine lui préparer, comment l'instruire. Il ne suffit pas de dire que deux êtres s'aiment.

    Aimer quelqu'un, cela sous-entend l'apprentissage de la langue céleste. Vous me direz qu'il n'y a rien d'extraordinaire à cela. Et pourtant, ce n'est pas ordinaire. Savoir préparer à manger à un nouveau-né, le nourrir, lui parler, savoir d'où il vient et ce qu'il porte en lui, c'est une belle science. Et quel amour montrez-vous si vos mains sont froides et si vos lèvres, vos oreilles et vos yeux sont fermés ? Gardez vos yeux, vos lèvres, vos oreilles ouverts afin qu'ils laissent entrer en eux les énergies divines. Vous dites que les gens ne vous intéressent pas. Mais alors, qu'est-ce qui vous intéresse ? L'autre monde vous intéresse-t-il ? Lui non plus, il ne m'intéresse pas. Il faut bien que quelque chose vous intéresse. Tout d'abord, il faut vous intéresser à vous-même. Tout ce que vous avez est important, intéressant. Il faut vous intéresser à votre intelligence, à votre tête, à votre cœur, à votre estomac. Vous me direz que votre estomac vous intéresse. En réalité, l'estomac est une grande usine composée de plusieurs services, de plusieurs établissements. De même que vous vous intéressez à votre estomac, il faut vous intéresser à vos poumons. Si cette grande administration ne fonctionne pas, vous souffrirez. Vous vous intéressez à la manière dont vos oreilles entendent, dont vos yeux voient. Vous avez des yeux, comment se fait-il que la lumière ne vous intéresse pas? Vous avez des oreilles, comment se fait-il que le son ne vous

    intéresse pas ? Le bonheur comme le malheur des hommes se définissent par la manière dont ils voient et entendent. Est-il possible que cela ne vous intéresse pas ?

    Un millionnaire se promenait souvent à l'autre bout de la ville et il recontrait souvent un pauvre ouvrier qui marmonnait constamment quelque chose en se plaignant de sa condition. Le riche réussit à écouter ce qu'il disait et il l'entendit ronchonner contre la Providence. Il décida alors de l'aider, mais il voulut faire le bien sans que personne ne le sache. D'une part, il lui était désagréable qu'il soit proclamé sur tous les toits qu'il avait fait une bonne action; d'autre part, il se cachait des pauvres de peur qu'ils viennent en foule autour de lui en espérant qu'il les aide tous. Pourtant, il voulut aider lui-même le pauvre homme afin de voir où résidait la cause de sa misère. Un matin, il remplit une bourse de pièces d'or et il la déposa bien en vue sur une grosse pierre au bord du chemin qu'empruntait l'ouvrier. Puis il se cacha afin d'observer ce qui se passerait avec l'argent. L'ouvrier n'était pas loin de la pierre et s'en approchait lorsqu'une idée lui passa par la tête et il se dit : « Ça fait des années que je fais ce bout de chemin les yeux ouverts; maintenant je vais essayer de marcher les yeux fermés. » II ferma les yeux et passa devant la bourse sans la voir.

    Je dis : vous aussi, vous avez fait votre chemin les yeux ouverts, mais un jour vous décidez de marcher les yeux fermés, et c'est justement le jour où Dieu a déposé sur la pierre un sac rempli d'or pour vous. Ainsi donc, quand Dieu met un bienfait sur votre chemin, c'est alors justement que vous fermez les yeux et ne le voyez pas. Vous dites : « J'ai eu les yeux ouverts tant de fois, maintenant je vais les fermer. » Ayez toujours les yeux ouverts. Tant que vous êtes vivants, traversez le pont les yeux ouverts. Ne fermez jamais les yeux. Pourquoi ? Parce qu'il se peut qu'on ait laissé sur la pierre un bienfait pour vous. Vous ne savez pas quand va venir le bienfait qui vous a été destiné. Chaque jour apporte un bienfait de Dieu. Dans la nature, tout est fixé de manière à ce que chaque seconde, chaque minute, chaque heure, chaque jour, chaque mois, chaque année, chaque siècle apportent la bénédiction de Dieu. Vous allez attendre et saisir le moment qui vous apportera le bien. Si vous attendez le bonheur, vous ferez attention à ne laisser passer ni la tierce, ni la seconde pendant laquelle il doit arriver.

    Le Christ demanda au malade : « Veux-tu guérir ? » Maintenant, moi je vais vous demander : « Voulez-vous être heureux ? » Ceux d'entre vous qui ont des filles, vous voulez les marier. Et maintenant vous allez apprendre comment les marier. Ceux qui n'ont pas eu d'enfants vont maintenant apprendre à en avoir. Ceux qui entrent à l'école vont maintenant savoir dans quelle école ils doivent aller. Un jour, l'homme doit choisir lui-même son école. Il existe des moyens qui permettent aux hommes d'apprendre beaucoup de choses. Souvent, je devine le sens des choses par des manifestations extérieures. Par exemple, je rencontre un pauvre; derrière lui trotte un chien qui remue la queue ou qui ne la bouge pas. D'après la manière dont il la bouge, je devine la situation du pauvre homme. Si le chien remue la queue à gauche et à droite, il veut ainsi signifier au pauvre : « Lorsque tu te trouves devant une difficulté, ne cherche pas le droit chemin; tu peux aller à droite ou à gauche. Puisqu'il s'agit de ton salut, tu peux ne pas emprunter le droit chemin. » Si le chien ne remue pas la queue et marche la tête basse, il veut dire que le pauvre n'a pas travaillé et ne veut pas travailler, il attend que tout lui tombe du ciel, comme à la loterie. Un philosophe a dit : « Le chemin de l'élève doit être droit ! Le droit chemin est la distance la plus courte qui sépare deux points. » Pourtant, cela ne peut s'appliquer à la vie de l'homme. La voie droite n'existe que dans la vie spirituelle, pas dans la vie matérielle. Tant qu'on est sur Terre, il ne faut pas chercher des lignes droites. Sur la Terre, vous emprunterez des lignes sinueuses.

    Beaucoup de gens veulent éviter les souffrances. C'est possible, mais vous devez savoir que vous êtes vous-mêmes les auteurs de vos propres souffrances. Par exemple, une belle jeune fille veut

    se marier. Pour plaire à un jeune homme, elle cherche des chaussures à la mode qui serrent bien les pieds et qui ont une jolie apparence. Elle ne réfléchit pas au fait que ses pieds vont être serrés et qu'elle aura des ampoules. Si le jeune homme aime la jeune fille pour ses chaussures serrées et les ampoules qu'elle a aux doigts de pieds, il n'est guère intelligent. Un jeune homme qui veut se marier uniquement pour les belles chaussures de la jeune fille n'est pas sur le droit chemin, il ne pense pas comme il faut. Il en va de même pour la jeune fille. Si vous êtes une jeune fille à marier, préférez marcher nu-pieds plutôt qu'avec des chaussures qui serrent les pieds. C'est comme cela que la jeune fille testera les jeunes gens. Si un jeune homme l'aime pieds nus, c'est qu'il se marie pour elle et non pas pour sa situation. Une jeune fille ou un jeune homme qui portaient des mocassins lorsqu'ils se sont mariés sont passés par de grandes souffrances. Pourquoi ? Parce qu'ils portaient à leurs pieds la peau d'un animal. Il est impossible de prendre par la force la peau d'un animal ou la laine des moutons sans souffrir. Les chaussures, les vêtements que nous portons ont été acquis par la force. Dans ces conditions, il est impossible que nous soyons heureux. Tant que nous ne cesserons pas de faire preuve de violence envers les êtres plus faibles que nous, nous souffrirons à chaque instant. Dieu a donné à l'homme le pouvoir de maîtriser les poissons, les oiseaux, mais pas la Terre.

    Il n'est pas permis aux hommes de s'approprier la Terre et de la partager entre eux. Chaque homme, chaque peuple qui a essayé de s'approprier et de partager la Terre s'est condamné lui- même à souffrir. Vous dites : « Ce champ est à moi. » Qui vous a donné le droit à la propriété ? Elle appartient à Dieu. Même la maison appartient à Dieu. Il est notre Maître et nous sommes ses serviteurs. C'est la première condition. La seconde condition : Dieu est notre père, et nous, ses fils. Nous travaillerons pour Lui gratuitement et, quoi qu'il nous donne, nous l'en remercierons. La Terre lui appartient. II dit : « Mon fils, tout ce que tu pourras cultiver est à ta disposition. »

    Un jour, un homme vint me visiter pour me demander quel numéro il devait prendre pour gagner à la loterie. Je lui répondis que je ne pouvais pas faire cela. Si je le lui disais et qu'il gagne, ses ennemis le tueraient. La responsabilité de sa mort pèserait alors sur ma conscience : je ne veux endosser aucune responsabilité. Il vaut mieux être très pauvre mais en bonne santé et vivant, plutôt que de devenir riche et perdre la vie. « Est-ce que tu cherches à me tromper ou bien tu ne peux pas m'aider ? —Je ne cherche pas à te tromper mais je veux te faire réfléchir. »

    Rappelez-vous ceci : si vous prenez conscience des choses de la vie, alors vous ne désirerez que celles qui sont possibles. Il y a des choses possibles et il y en a qui sont impossibles. Il y a des grandes réalisations et des grands désirs et il y a aussi des petites réalisations et des petits désirs. Désirez les plus petites choses. Au réveil, souhaitez que le soleil brille, qu'il n'y ait ni tempête, ni tremblement de terre, ni pluies torrentielles. Souhaitez le bien à votre pays tout entier afin que vous puissiez jouir, vous aussi, de ce bien. Vous passez devant un gendarme qui ne plaisante pas, qui fait des remarques à tout le monde. Priez le Ciel en votre for intérieur pour ne pas le provoquer. Si vous allez dans un magasin, priez pour qu'on ne vous vole pas, pour que s'ouvre le cœur du marchand afin que vous fassiez un bon achat. En priant pour vous, vous aidez aussi le marchand. En pensant à vous, vous pensez aux autres aussi. C'est une loi. Pensez aux petites choses pour vous rapprocher des grandes. Certains veulent devenir ministres ou évêques afin qu'on les honore et qu'on les respecte. Qu'allez-vous obtenir de plus en étant évêque ? On vous baisera la main, on s'inclinera devant vous mais un jour, vous aussi, comme tout le monde, vous mourrez. Sur votre pierre tombale, on mettra comme épitaphe : « Ci-gît untel. » II y a un sens d'être enterré seulement si vous pouvez encore aider les autres même de votre tombe. Voici une histoire qui met en scène un derviche possédant un âne et une ânesse.

    Un derviche avait un âne et une ânesse et il ne rencontrait que des malheurs dans tout ce qu'il entreprenait. Un jour, alors qu'il était en chemin pour se rendre en ville, son ânesse tomba et mourut. Lorsqu'il se vit ainsi privé d'elle, il resta à l'endroit où elle était tombée, creusa un trou et l'enterra. Il pleura un peu et, dans son chagrin, il mit une grande pierre sur l'emplacement de la fosse. A partir de ce moment-là, quiconque passait dans un sens ou dans l'autre devant ce lieu s'arrêtait pour prier. Tout le monde pensait qu'un saint avait été enterré à cet endroit et on se mit à le fréquenter. Des malades vinrent d'endroits éloignés pour recouvrer la santé et ils s'en retournaient guéris. Le derviche profita de l'affluence et bientôt ses affaires, qui jusque-là ne marchaient pas, commencèrent à s'arranger. L'un de ses amis, dont les affaires n'allaient pas bien, lui demanda :

  • Dis-moi, comment se fait-il que ta situation se soit améliorée ?

  • Je ne peux pas te le dire, c'est un secret. Si tu l'apprends, tu me compromettras aux yeux des gens.

  • Je te le promets, je ne te trahirai pas, je garderai le secret pour moi seul.

  • Bon, alors tu seras seul à le savoir. A cet endroit a été enterrée mon ânesse. C'est la foi qui guérit les gens et non pas mon ânesse.

  • Certes, mais moi, que dois-je faire pour améliorer ma situation ?

  • Tiens, je te donne mon âne. Quand il mourra, enterre-le, mets une pierre tombale sur sa fosse et tu ver ras le résultat.

    Le second derviche lui aussi fit de même. Il laissa l'âne sans nourriture quelques jours et, lorsque celui-ci mourut, il l'enterra. Les malades se mirent à affluer là aussi pour guérir. Et ainsi ses affaires s'arrangèrent également.

    Qu'est-ce qu'il y a derrière cette anecdote ? Elle renferme un sens caché évidemment. Vous demandez : « Est-ce un âne qu'il fallait prendre pour sujet de cette histoire ? » L'âne n'est pas aussi bête qu'il en a l'air et qu'on le croit communément. On dit de quelqu'un qu'il s'est saoulé comme un âne. Ce n'est pas exact. L'âne ne boit que de l'eau pure. Si vous voulez trouver l'eau la plus pure venant de la montagne, suivez l'âne. De ce point de vue, l'âne est plus intelligent que l'homme. Il ne boit jamais de vin, ne s'enivre jamais. Dans la nature, toute chose est précieuse. Par conséquent, même l'âne a une valeur propre. L'homme peut prendre modèle sur lui aussi. Dans les petites choses se cache un certain bien, dans les grandes un certain mal. Vous rencontrez quelqu'un qui vous dit des paroles aimables, agréables et pourtant, l'instant d'après, vous éprouvez de la gêne. Pourquoi ? Parce qu'il vous a transmis quelque chose de mauvais. Vous rencontrez un homme simple, d'aspect ordinaire, qui de son seul regard vous transmet une belle sensation, vous rend de bonne humeur et tout joyeux. Et vous dites : « Je n'oublierai jamais ce regard. » Le bien se transmet par des paroles, par des gestes et par la pensée. Il suffit de voir comment marche l'homme bon pour que votre esprit s'élève.

    Quelle est la tâche de l'homme ? Rajeunir. Tendez au rajeunissement perpétuel. Celui qui pense qu'il a vieilli et qu'il ne peut pas rajeunir, celui-là méconnaît la loi du rajeunissement. Il est vieux avant l'âge. Par le terme de " vieux ", dans le vrai sens du mot, nous entendons seulement l'être qui aide constamment. Vieux est l'ange qui voyage d'un système solaire à l'autre, qui fait le tour des planètes et aide tout le monde. Vieux est l'ange : il vit des millions d'années mais rajeunit perpétuellement. Les anges suivent le chemin de la sagesse car c'est là que se trouve le vrai rajeunissement. Pourquoi l'homme vieillit-il ? Parce qu'il prêche des choses mensongères. Il dit :

    « Dieu est amour », mais lui-même ne croit pas à ses paroles. Il dit que Dieu est Sagesse et Vérité

    mais il ne croit pas à la sagesse ni à la vérité. Il dit que Dieu est tout-puissant, mais il ne croit pas à Sa puissance. Lorsqu'un malheur survient, alors il se demande aussitôt d'où le diable a bien pu venir pour lui attirer cet ennui. Il ne soupçonne pas que c'est Dieu qui s'est servi du diable pour

    mettre l'homme à l'épreuve. S'il tombe malade, il faut qu'il accepte bien la maladie, comme s'il accueillait un hôte, il faut qu'il parle avec elle, qu'il voie ce qu'elle apporte. La maladie aussi porte en elle un bien.

    Tolstoï raconte qu'il a été gravement malade trois ou quatre fois dans sa vie et qu'après chaque maladie une lumière nouvelle l'avait habité. Même si c'était un matérialiste, ce qui se voit à ses sourcils épais, Tolstoï considérait beaucoup de choses d'un point de vue spirituel. Si vous étudiez Tolstoï et Socrate, vous leur trouverez un point commun. La vie de Tolstoï est intéressante. Dans ses écrits, il parle de lui-même en toute franchise, il a écrit sa confession. Il décrit une des expériences qu'il a vécues lorsqu'il menait une vie mondaine. Un jour qu'il jouait pour de l'argent, il perdit douze mille roubles. Il se mit alors à prier Dieu pour qu'il l'aide à sortir de cette situation. Vint alors un de ses amis qui lui donna un rouble, lequel lui permit de recommencer une partie tandis qu'il promettait intérieurement de payer sa dette en cas de gain et de ne jamais rejouer pour de l'argent. Cette fois-ci, il gagna la partie, paya sa dette et tint sa promesse. Dans le processus qui le tourna vers Dieu, Tolstoï connut des états difficiles, il eut souvent le désir de mettre fin à sa vie, mais il supporta tout. Il se libéra de ses faiblesses et vécut saintement. Comme il était marié, il subit de grandes épreuves afin de surmonter la jalousie. Ce problème était l'un des plus douloureux qu'il devait affronter, aussi il se contraignit à quitter sa femme. Il exigeait d'elle qu'elle renonçât à toute relation, qu'elle ne reçût personne chez eux, mais elle n'en était pas capable.

    Les hommes d'aujourd'hui éprouvent de l'embarras, voire de la honte quand on dit du mal d'eux. Ils ont raison, mais chacun doit se demander si ce que l'on raconte est vrai. Si c'est vrai, il faut se corriger. Si ce n'est pas vrai, il faut poursuivre son chemin, tout comme le soleil suit infailliblement le sien. Le soleil brille sans arrêt. Pourquoi ? Dieu a placé en lui une certaine énergie par laquelle le soleil manifeste l'amour de Dieu envers tous les êtres vivants. Dieu tient le soleil dans sa main et, par son intermédiaire, il surveille ses enfants, regarde ce qu'ils font.

    En étudiant l'être humain, je vois comment se manifeste en lui la partie animale. Un jour, j'ai rencontré une belle jeune femme qui m'impressionna par sa beauté. En chemin, elle s'arrêta devant une charcuterie; tout à coup ses yeux s'agrandirent et elle se mit à regarder la boutique avec avidité. Son visage se transforma, il perdit sa beauté et exprima quelque chose d'animal. La jeune femme entra dans la charcuterie, acheta quelque chose et sortit. A ce moment-là, son visage était calme, il était redevenu aussi charmant, aussi joli qu'auparavant. Je me dis : voilà un masque. Etant donné que cette femme est excitée à la vue de la charcuterie, elle peut dévorer aussi un être humain. Croyez-vous que le lion contraint à ne manger que du pain vous laissera en vie si l'occasion lui est donnée de lécher un peu de votre sang ? Moi, je ne crois qu'à moitié dans les greffes; si un greffon provient d'un bon arbre et qu'il vienne à se briser, il reste dans la partie inférieure ce qui est sauvage. Et inversement, si le greffon provient d'un arbre sauvage, quand il se brise, il reste dans la partie inférieure ce qui est bon. Soyez contents si votre greffon est sauvage parce qu'il ne dure pas longtemps. Il peut facilement se briser et il reste ce qui est éternel, c'est-à-dire ce qui est bon et que Dieu a mis en vous. Par nature, les hommes ne sont pas mauvais mais leur greffon est mauvais. Il faut que ce greffon se casse pour qu'il reste ce qui est bon en eux. Par exemple, la haine chez l'homme est un greffon. Brisez ce greffon en vous pour que vienne l'amour. Le mensonge est un greffon. Brisez ce greffon en vous pour que vienne la vérité. La grossièreté est un greffon. Brisez ce greffon pour que vienne la tendresse. Vous ne pouvez pas briser ces greffons d'un seul coup. Il faut des années pour pouvoir les briser ou les déraciner. Mieux vaut les briser plutôt que de les déraciner. Il faut que l'arbre croisse naturellement, que la sève qui vient d'en bas ne tarisse pas.1

     

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    Il existe deux sortes de gens, les uns sont mauvais mais ils ont été greffés à partir du bien; les autres sont bons mais greffés à partir du mal. Lorsque le greffon se brise, on voit alors la vraie nature de l'homme. L'homme bon par nature peut avoir un mauvais greffon; il n'en demeure pas moins bon. L'homme mauvais peut bien avoir un bon greffon, il n'en demeure pas moins mauvais. Ce fait est démontré par la loi de l'hérédité. La répartition des hommes en bons et en mauvais a créé les deux loges : la blanche et la noire. La loge noire est d'avis que la vérité et la lumière sont destinées à peu de gens et que le mensonge et les ténèbres, au contraire, sont pour tous. La loge blanche soutient l'opinion inverse : la vérité et la lumière sont destinées à tous, le mensonge et les ténèbres à peu de gens. Ceux qui ne recherchent la vérité, la lumière et la liberté que pour eux-mêmes sont des frères des ténèbres. Vous direz que l'amour est destiné à tous. Oui, c'est vrai, mais à l'heure actuelle les hommes ne peuvent pas tous être bons et aimants. Sur Terre, cela est impossible. Pourquoi est-ce ainsi ? Quand vous faites une maison, pouvez-vous tout vous procurer à la fois ? Si vous arrangez tout à l'extérieur, vous ne pouvez pas vous procurer tout ce qui est indispensable à l'intérieur. Vous prévoyez tout, mais pas la manière dont vous viendrez à bout des impuretés. Vous avez des toilettes, mais il faut de temps à autre les désinfecter. N'en va-t-il pas de même pour l'organisme humain ? Vous mangez plusieurs fois par jour. Une partie de la nourriture est digérée et transformée tandis qu'une autre partie demeure inutilisée et est rejetée à l'extérieur. Si ce rejet ne se fait pas régulièrement, il se produit alors une contamination. Par conséquent, de même que vous nettoyez votre maison aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur, de même il vous faut nettoyer aussi votre corps.

    Les gens religieux et spirituels désirent atteindre la pureté et la sainteté, devenir d'un seul coup des saints, mais ils font une erreur essentielle : ils négligent la vie physique. Quelles qu'aient été leurs tentatives, les résultats auxquels ils sont arrivés ont été infimes quand ils n'ont pas abouti à un accident. Tenez, considérons le sage Salomon, qui était doté de connaissance et de lumière; il croyait qu'il pouvait tout atteindre, et pourtant il commit un faux pas. Il faisait des essais à grande échelle. Dans son désir d'apprendre à connaître la femme, il se lia avec trois cents femmes et neuf cents concubines. Il voulait comprendre où se cache le mal, il recherchait la cause du péché originel. Il voulait savoir pourquoi Eve avait mangé du fruit défendu. Mais en quoi avait-il besoin de trois cents femmes et de neuf cents concubines ? Seul un roi peut entretenir autant de femmes autour de lui. Le nombre trois cents est le nombre de Jupiter, un nombre royal : celui de la noblesse. Le nombre neuf cents est le nombre de Mars. Ce qui signifie qu'il entretint ces femmes avec force et noblesse. Salomon voulait résoudre un mystère mais il n'y parvint pas. Les femmes le séduisirent, et, sans s'en rendre compte, il adopta leurs dieux. Il adopta tous les enseignements païens et s'adonna au boire et au manger. Un jour, il vit une jeune et jolie bergère dont il tomba amoureux. Il pensait pouvoir se conduire avec elle comme avec toutes les autres femmes mais elle lui résista. Par son refus, elle voulait lui montrer qu'elle n'accordait pas d'attention à un roi qui a autant de femmes, qui ne sert pas Dieu et qui, au contraire, s'adonne aux festins et à la boisson ainsi qu'aux plaisirs de la vie. Elle lui dit : « Un tel roi ne peut pas participer à l'élévation de sonpeuple. Et toi, tu ne peux élever le peuple hébreu. Un jour viendra où les gens se demanderont comment tu as fait pour entretenir autour de toi tant de femmes, mais il ne feront pas ton éloge. » Le Cantique des Cantiques est dédié à cette bergère. Malgré le nombre de femmes qu'il a connues, Salomon n'a pas réussi à résoudre le problème que lui posait la femme. Elle demeura une énigme pour lui. La bergère préféra faire paître ses moutons plutôt que d'être la femme de Salomon.

    Qu'obtient donc un homme qui a trois cents femmes ? Qu'obtient un homme qui a cent pensées à l'esprit, cent désirs au cœur et cent actions dans la volonté ? Quel résultat peut donc obtenir l'homme qui a trois cents concubines dans l'esprit, trois cents concubines dans le cœur et trois cents concubines dans l'âme ? Quand bien même vous auriez trois cents femmes et neuf cents

    concubines, vous ne pourriez pas pour autant résoudre l'un des problèmes parmi les plus importants. Salomon l'a montré. Pourquoi n'a t-il pas pu le résoudre ? Parce qu'il voulait tout réaliser à la fois. En fin de compte, il déclara : « Vanité des vanités, tout n'est que vanité. » Etudiez la loi de l'hérédité pour que cela vous aide en toute conscience. L'homme porte en lui le bien tout autant que le mal, de même que le riche héritier reçoit et les biens et les dettes de son

    père. Le père a laissé une dette s'élevant à des centaines de milliers de francs. Le fils n'est pour

    rien dans cette dette, mais comme il est l'héritier des biens de son père, il paiera aussi les dettes. Il est dit dans les Ecritures : « Né de Dieu et du diable. » Ce qui veut dire que l'homme a deux pères : l'un est Dieu, l'autre le diable. Si vous êtes nés du diable, vous ne pouvez pas faire le bien. Si vous êtes nés de Dieu, vous ferez ce que Dieu vous ordonne de faire. Certains disent : « Je

    suis né de Dieu. » Vous êtes nés de Dieu, mais ensuite vous justifiez vos actes en prétextant que

    vous n'aviez pas tout compris, que vous ne saviez pas ce que vous aviez à faire. Si vous prêchez l'Evangile, vous le prêcherez tel qu'il a été donné, dans son sens profond. Vous me direz que Dieu a fait le diable. Dieu a créé le diable, mais c'est le diable qui s'est façonné lui-même par la suite, il s'est détourné du droit chemin et aujourd'hui il fait tout ce que bon lui semble. Lorsque le diable commet un péché, c'est que sa pensée n'est pas juste; lorsque l'homme le commet, c'est que sa pensée n'est pas juste non plus. Quand l'instituteur donne un problème difficile à l'élève, il désire mettre son intelligence à l'épreuve et aussi ses capacités. Si l'élève résout correctement le problème, l'instituteur reconnaît qu'il est doué. Mais s'il ne parvient pas à résoudre le problème, à tout moment l'instituteur peut le recaler. Aucun instituteur ne désire recaler ses élèves mais il veut savoir si l'élève comprend ou non ce qu'il lui enseigne; il désire aussi donner à l'élève la possibilité de mesurer ses forces.

    L'homme est venu sur la Terre pour apprendre. Il veut recevoir un diplôme qui couronne ses études. La commission d'examen a le droit de lui donner l'exercice le plus difficile. Si vous êtes chrétien, vous direz que le sang du Christ vous sauvera. Il vous donnera de bonnes conditions pour apprendre, suivre les cours à l'université, mais il ne vous sauvera pas : vous devez apprendre tout seul. Si vous n'étudiez pas, vous serez renvoyé de l'université. C'est ainsi que vous déshonorez le sang du Christ. Celui qui n'étudie pas déshonore son nom. Celui qui n'a pas de pensées droites déshonore son intellect; celui qui n'a pas de sentiments justes déshonore son cœur; celui qui n'agit pas correctement déshonore son âme. La vérité est destinée à l'âme, la sagesse à l'intellect et l'amour au cœur. Si de notre âme ne s'écoule pas la vérité et la liberté, si de notre intellect ne s'écoule pas la sagesse et la connaissance et si de notre cœur ne s'écoule pas l'amour et la vie, qu'attendons-nous ? Nous rechercherons quelqu'un pour nous libérer, pour nous donner la vie et la connaissance. Personne ne peut nous libérer et nous donner la vie de l'extérieur; nul ne peut nous donner, de l'extérieur, la connaissance toute prête. La liberté est un processus divin qui se manifeste de l'intérieur vers l'extérieur. Elle est le résultat des efforts de l'esprit humain, de l'âme humaine, de l'intelligence humaine et du cœur humain. C'est lorsque l'intellect et le cœur, l'âme et l'esprit sont en harmonie que l'homme est libre.

    Mais mon propos n'est pas de vous décourager. Chaque homme peut porter un petit fardeau. Pour en porter un plus lourd, il lui faut travailler sur lui-même pour qu'il se fortifie. L'élève qui a terminé les quatre classes peut entrer au collège. Lorsqu'il a achevé le collège, il peut entrer au lycée. La connaissance qu'il a acquise au lycée lui permet d'entrer à l'université. Avec cette connaissance, il peut entrer dans la société, c'est-à-dire dans la vie. Vous devez réfléchir à cela. La jeune fille qui veut se marier, devenir mère, doit terminer douze facultés. Depuis qu'il est venu sur la Terre, l'homme a terminé quatre cent cinquante facultés.

    Chaque faculté représente une période de plusieurs millions d'années. L'homme d'aujourd'hui abandonne la connaissance propre aux animaux; il s'ennoblit peu à peu et entre dans l'université

     

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    qui sépare les hommes des anges. Tout ce qu'il a acquis jusqu'à présent est utile, en tant qu'élément de l'enseignement nouveau. Ces éléments apparaîtront sous une nouvelle forme. Lorsque vous entendez quelle quantité de travail vous attend, vous dites que tout se mélange dans votre tête. Qui n'a pas éprouvé un tel sentiment de confusion quand il s'agit d'affronter des

    problèmes difficiles ? Malgré tout, chacun a manifesté le désir d'apprendre, de résoudre les

    problèmes les plus ardus. Si vous avez peur, n'allez pas parmi les serpents afin d'obserser la manière dont ils vivent. Si vous voulez acquérir de la hardiesse, attrapez un serpent en état d'hibernation, caressez-le sur tout le corps à partir de la tête et dites-vous : « Je n'ai pas peur des serpents. » Si vous êtes brave, il vous faut savoir jusqu'à quel point vous l'êtes et ce que vous pouvez faire avec votre bravoure. Si vous aimez et parlez gentiment, il vous faut savoir ce que vous pouvez atteindre avec cet amour. La jeune fille se fait des illusions si elle croit pouvoir tromper le jeune homme par ses douces paroles. Les douces paroles ne sont pas toujours sincères. Elles peuvent cacher un mensonge, quelque chose de faux. Par contre, les yeux ne mentent jamais. Il suffit d'observer le regard du jeune homme, son attention, la manière dont son nez bouge pour se faire une idée de lui. S'il lève le nez, cela veut dire quelque chose; s'il le baisse, cela veut dire autre chose. Si quelqu'un serre les lèvres et les garde fermées la plupart du temps, cela a une signification; s'il les garde ouvertes le plus souvent, cela a un autre sens. Certains gardent les mains derrière le dos : on comprend que ce sont des gens ligotés. Il n'est pas bon non plus de garder les mains en avant. Les avoir dans les poches, ce n'est pas bien non plus. Si vous voyez quelqu'un marcher, perdu dans ses réflexions, un doigt sur le front sur le centre des mathématiques, vous saurez qu'il est en train de chercher le solution d'un problème difficile. Ensuite, s'il se gratte la nuque, c'est que cela ne va pas. J'arrête cet homme et je lui dis : « Lorsque tu passes ton doigt sur ton front, ne te gratte pas la nuque ensuite mais élève ton regard vers Dieu et prie-Le afin qu'il te donne plus de lumière et que tu résolves ton problème. Si tu te grattes derrière la nuque, il est possible que le maître te recale. »

    Observez-vous, regardez comment vous vous apprêtez à prier et quels mouvements vous faites. Certains prient et se grattent de temps en temps en disant : « Grande est ma douleur. » Celui qui a une grande douleur n'a pas l'idée de se gratter. A partir du moment où vous vous grattez, votre douleur n'est pas si grande. La prière exige une pensée concentrée sur ce qu'elle fait. En priant, vous ne penserez qu'à Dieu. Tout le reste, vous le laisserez en dehors de vous. Il est dit dans les Ecritures : « Lorsque tu pries, entre dans ta chambre secrète. Et Dieu, qui voit dans ce qui est caché te récompensera au grand jour. » Lorsque vous résolvez des problèmes ardus, faites-le en secret afin que Dieu soit seul à le savoir. Seul Dieu comprend notre situation et peut nous aider. Les hommes n'y parviennent pas, aussi grand soit leur désir de nous aider.

    Maintenant, je vous demande : désirez-vous acquérir l'amour ? Désirez-vous acquérir la connaissance ? Oui, nous le voulons. Pourquoi donc allez-vous les acquérir ? Tout d'abord, ayez bien présent à l'esprit la pensée que vous serez sincère avec vous-mêmes, honnête, que tout ce que vous promettez, vous le ferez. Si vous décidez d'aller en excursion au nom de Dieu, allez-y. Quel que puisse être le temps, pluvieux, chargé d'orages, ne vous arrêtez pas, allez-y. Vous allez vous mouiller, peu importe. Puisque vous avez promis, vous irez. La pluie est là pour vous mettre à l'épreuve. Si vous n'avez pas envie de vous mouiller, il ne fallait pas promettre. Il nous est arrivé une aventure de ce genre. Un jour, nous étions partis pour le mont Moussala; c'était un groupe de plus de trois cents personnes. A peine étions-nous arrivés au refuge que la pluie se mit à tomber; cela dura deux jours. Malgré la tempête et la pluie, nous décidâmes de monter au sommet. Quelques-uns de nos amis ne purent se décider à entreprendre la montée. Ils restèrent dans le refuge à nous attendre. Nous montions donc et la tempête nous accompagnait. Dès que nous atteignîmes le sommet, la pluie et le vent cessèrent, le soleil se mit à briller et nous pûmes

    nous sécher. Ceux qui étaient restés en bas pensaient à nous, ils avaient peur que nous attrapions froid. Ceux qui étaient à Tcham Koriya s'inquiétaient également et se demandaient ce que nous devenions sous cette pluie diluvienne et incessante. Nous étions à la belle étoile, sans tentes, autour d'un feu difficile à entretenir à cause de l'humidité. Ils se disaient : « Que vont-ils devenir tous ? Ils vont mourir de froid. » L'essentiel est qu'aucun de nous n'attrapa froid. Il arrive qu'on reste à la maison tranquillement, en se protégeant de l'humidité et de la pluie, et qu'on souffre malgré tout de rhumatismes. Ainsi, la pluie apporte une bénédiction. Il faut s'entendre avec elle, savoir comment recevoir ce bienfait. Ce n'est pas un grand exploit que de monter à Moussala avec la pluie et la tempête. Ce n'est sans doute pas un grand exploit, mais il faut du courage pour le faire. La femme bulgare est courageuse.

    Il y a de cela bien des années, nous sommes allés une nouvelle fois à la montagne, à Moussala, mais cette fois-là c'était par temps de neige : tout le chemin était recouvert par la neige et on avait du mal à marcher car il était facile de glisser. Lorsque nous commençâmes à nous élever, certains dirent que c'était trop glissant et qu'il était impossible d'avancer. « Eh bien, rentrons ! » Les sœurs, cependant, continuèrent à monter. Elles disaient: «Nous ne rentrerons pas, nous allons continuer. » Je leur conseillai d'être prudentes et de ne pas faire tomber des pierres car il y avait un risque qu'en roulant les pierres ne blessent quelqu'un. Les sœurs allèrent de l'avant et les frères les suivirent. Ils disaient qu'ils leur laissaient l'avantage. Quoi qu'il en soit, ce qui importe, c'est que les sœurs ne voulaient pas revenir sur leurs pas : elles prirent les premières le chemin qui menait au sommet élevé. C'est ainsi que doit être la nouvelle Eve. L'Eve des temps anciens était sur le sommet et elle est descendue dans la plaine. La nouvelle Eve l'élève de la plaine vers le sommet.

    Je dis : dans le futur, la jeune femme qui se marie et attend un enfant ne doit laisser entrer aucune inquiétude ni dans son esprit ni dans son cœur. Son enfant sera à l'image des pensées et des sentiments qu'elle aura nourris. De nos jours, quel peut bien être le genre d'enfants venant au monde alors que toutes les nations se font la guerre ? Ils sont nerveux, inquiets. Pourquoi ? Parce que leurs parents subissent de grands chocs. Pour bien vivre, il est nécessaire d'être paisible, serein. Pour que naisse une pensée claire, nous devons avoir l'appui de l'amour. De belles pensées, de beaux sentiments, de belles actions ne peuvent pas naître sans amour. De belles pensées, de beaux sentiments, de belles actions ne peuvent pas naître sans sagesse et sans vérité.

    II est temps de conclure une alliance avec Dieu afin de ne pas renoncer à ce qu'il exige de nous. Dieu ne nous demande pas de nous faire moines. Fuir la vie, fuir les femmes, c'est cela se faire moine. Si vous fuyez les femmes, que cherchez-vous auprès de votre mère ? Que cherchez-vous auprès de votre sœur ? Vous êtes à l'origine du mariage entre votre mère et votre père et maintenant vous fuyez les femmes ? Il n'y a pas de raison de fuir la femme. L'homme représente la pensée et la femme la vie. Il n'y a pas de raison de fuir la vie, il faut l'accepter telle qu'elle est. Il n'y a pas de raison non plus pour fuir la pensée, il faut l'accepter telle qu'elle est. La vie est belle pour celui qui la comprend et qui sait comment agir. Il nous faut conclure une alliance avec Dieu au nom de l'amour. Sinon, nous ne verrons en Dieu qu'un être qui punit. C'est quelqu'un d'autre qui punit les hommes, pas Dieu. C'est quelqu'un d'autre qui les fait comparaître en jugement, ce n'est pas Dieu. Vous avez pris le champ de quelqu'un qui a un titre de propriété : c'est lui qui vous traduit en justice. Vous avez offensé quelqu'un : il vous traduit en justice. Dieu lui dit : « Pardonne-lui, ne le traduis pas en justice. —Je ne lui pardonnerai pas. Ça lui apprendra à ne pas offenser. » Le chapitre des offenses et des mensonges est sans fin. En ce qui concerne les promesses, les Bulgares en ont fait beaucoup. Si les promesses valaient de l'or, toute la Bulgarie serait recouverte d'or.

    Maintenant, le problème suivant se pose : quelle part de responsabilité l'homme porte-t-il ? Il en porte une part, c'est pourquoi on lui demande : Pourquoi ne corriges-tu pas tes erreurs? S'il te faut dire une parole, pourquoi ne serait-elle pas douce ? Si tu dois regarder un homme, pourquoi ton regard n'exprimerait-il pas la bienveillance ? Si tu formules un souhait à son égard, souhaite- lui tout le bien possible. Un jeune couple se marie : souhaite-lui une vie heureuse. Tu ne leur souhaites rien de bon, au contraire, et tu leur dis : « Seuls les imbéciles se marient. » II ne faut pas parler ainsi. Réjouissez-vous de tout et pour tous.

    Vos cheveux ont blanchi : réjouissez-vous. Vos cheveux sont devenus plus noirs; réjouissez- vous. «J'ai déjà les cheveux blancs. - Tu es au repos. -J'ai encore les cheveux noirs. — Tu vas travailler. » Pour ce qui est du travail, ne cherchez pas quelqu'un qui a déjà les cheveux blancs. L'homme dont les cheveux sont blancs se reposera, celui qui a les cheveux noirs travaillera. C'est seulement ainsi que la vie a un sens. Celui qui a les cheveux blancs dit : « Ma vie se termine. » Votre vie n'est pas finie. Vos cheveux blancs vont bientôt devenir noirs et vous recommencerez à travailler. Tant que l'homme travaille, ses cheveux restent noirs; dès qu'il cesse de travailler, ses cheveux blanchissent. A ce moment-là, il ne lui reste rien d'autre à faire que de se reposer. Les gens qui ont les cheveux noirs ont bien travaillé. Ceux qui ont les cheveux blancs se sont bien reposés.

    Beaucoup disent : « Nous voulons être aimés. » Les gens sont vraiment étonnants ! Ils veulent être aimés mais ils ne reconnaissent pas qu'ils le sont. Le fait qu'ils vivent prouve qu'ils sont aimés. L'amour engendre la vie. Vous ne pouvez pas vivre si l'on ne vous aime pas. Si personne ne vous aime, c'est que vous êtes dans le péché, or le péché conduit à la mort. Je n'aime pas les gens qui meurent. Un homme peut partir pour l'autre monde, c'est-à-dire qu'il peut volontairement quitter son corps. Cependant ce n'est pas cela, la mort. Si l'on me dit que quelqu'un est mort, je réponds : « Je lui souhaite un bon voyage ! » II ne peut y avoir d'amour entre les gens qui meurent.

    L'amour est une loi d'entraide. Lorsque vous voyez que quelqu'un est dans une situation difficile, aidez-le. La mère aide ses enfants. Les enfants aident leur mère. Le maître aide son serviteur, le serviteur aide son maître. Les forts aident les faibles. Ce sont là des manifestations de l'amour divin. Aujourd'hui les hommes se battent par amour pour leur patrie : c'est là un amour tout différent. Chacun veut gagner. En fait, qui va gagner ? Seul peut gagner celui qui a éprouvé la situation de père, mère, frère et sœur. Un frère qui n'aime pas sa sœur et une sœur qui n'aime pas son frère ne comprennent pas la vie. Un homme qui n'aime pas sa femme et une femme qui n'aime pas son mari ne comprennent pas la vie. Une femme qui n'a pas mis d'enfant au monde n'a rien compris à la vie. Chaque homme doit être un porte-parole divin. Vous voulez aller chez un avocat mais vous ne savez pas lequel consulter. Vous trouverez un médiateur qui vous introduira. Le médiateur ne peut pas être avocat. C'est seulement un intermédiaire qui vous mènera auprès de l'avocat. La femme aussi, lorsqu'elle met au monde, a besoin d'aide. Il viendra une sage-femme pour l'aider. Il est dit dans l'Ecriture : « La femme enfante dans la douleur, mais une fois qu'elle a enfanté elle oublie sa douleur et se réjouit d'avoir mis au monde un être humain. » Grande est le joie de la mère car tout le Ciel participe à la naissance, tous les anges, tous les hommes et même Dieu. Tous prennent part également au mariage. Ne croyez pas que personne n'est au courant de votre mariage. Tout ce que fait l'homme se sait d'abord en haut, ensuite sur la Terre. C'est pour cela qu'il est dit qu'il n'y a rien de caché dans le monde.

    Certains disent qu'ils ont vieilli, que personne ne s'interresse à eux. Seul celui qui ne veut pas s'acquitter de ses dettes vieillit. Celui qui est toujours prêt à payer ses dettes, celui-là rajeunit perpétuellement. Celui qui corrige ses erreurs rajeunit, celui qui ne les corrige pas vieillit. Vous ne serez pas immortel, mais vous prolongerez votre vie d'au moins dix ou quinze ans. Ne

    commettez pas de faux pas mais redressez vos mauvaises pensées, vos mauvais sentiments et vos mauvaises actions. Aussi peu que vous ayez redressé votre vie, vous en serez béni. Il est écrit dans l'Ancien Testament : « Si le pécheur renonce à la voie qu'il avait suivie et redresse sa vie, ses péchés seront oubliés. Et si le juste se détourne de la vie qu'il a menée et se met à pécher, sa droiture ne sera pas mentionnée. » Par conséquent, il ne faut pas compter sur votre passé, quel qu'il ait été : juste ou mauvais; ce qui compte, c'est la manière dont vous vivez à présent. Celui qui abandonne une vie faite de péché et se met à servir Dieu sera apprécié sur le bien qu'il a fait; celui qui abandonne une vie faite de bien et se met à pécher fait fausse route. Ne dénaturez pas l'amour. Si vous l'atteignez, vous devez tous avoir une seule et même opinion.

    Les hommes ont besoin de foi et non de superstition. Un malade vient me voir et il veut que je le guérisse. Je lui dis que je suis occupé par un travail de création. Mais il veut absolument que je le reçoive. Il pense que si je lui impose les mains sur la tête, il guérira instantanément. C'est possible, mais pour le moment je suis occupé. Même si je lui impose les mains, je ne pourrai pas l'aider. Je lui dis de venir me voir dans un mois et de rentrer chez lui; dans un mois, il sera guéri.

    « Comment cela va-t-il se faire ? — Ça ne te regarde pas. Le soir, pendant que tu dormiras, je

    viendrai te visiter et je te guérirai. - Comment ça, tu me visiteras ? — Ça ne te regarde pas. Moi je sors le soir; j'irai chez toi quand tu dormiras et je t'aiderai. Tu ne me verras pas mais le matin tu seras en bonne santé. »

    Vous me direz que cela vous attire. L'eau ne tente personne. Si vous ne savez pas nager, n'entrez pas dedans. Si vous voulez entrez dans l'eau, n'allez que dans les endroits peu profonds, lavez vos pieds sans entrer dans l'eau. Si vous savez nager, vous pouvez aller même dans les endroits les plus profonds. L'eau n'est dangereuse que pour ceux qui ne savent pas nager. Vous dites : « II faut faire le bien ! » Certes, c'est vrai, il faut faire le bien, mais il faut aussi savoir comment faire le bien. Un homme éprouve une soif indicible, il descend dans un puits mais il s'avère qu'il n'y a pas d'eau au fond. Maintenant, sa situation empire : la soif le torture et il ne peut plus ressortir du puits. Vous voulez l'aider mais vous ne savez pas comment. Si vous lui jetez un seau d'eau, cela n'étan-chera pas sa soif et ça ne le fera pas sortir. L'eau se répandra et il ne lui restera rien. Et si vous lui versez un tonneau d'eau, vous pouvez le noyer. Comment l'aider ?

    On exige des hommes un raisonnement sensé. Vous direz que personne ne vous aime. Vous ne dites pas la vérité. Votre grand-mère et votre grand-père vous ont aimé; votre mère et votre père vous ont aimé. Combien de fruits, combien de poulets avez-vous mangé s! S'ils ne vous avaient pas aimé, vous n'auriez pas pu manger tout cela. L'eau, l'air, la lumière entrent en vous : il vous aiment. L'homme souffre d'un excès d'amour et non d'un manque d'amour. Nul n'a le droit de se plaindre qu'on ne l'aime pas. Tous les hommes sont aimés; ils se font des illusions lorsqu'ils prennent ce qui est doré pour de l'or pur. Ne comptez pas sur ce qui est doré. Si quelqu'un dit qu'il ne veut pas prier, il tient dans ses mains un objet doré. « Moi, je ne crois pas en Dieu », dit quelqu'un. C'est un objet doré. Vous n'avez pas encore essayé de savoir si vous croyez ou si vous ne croyez pas. « Je dois me manifester », dites-vous. Manifestez d'abord votre amour à l'égard d'un arbre. Plantez un pépin de pomme, entourez-le de soins pour qu'il pousse, fleurisse, donne des fruits et, à ce moment-là, vous pourrez dire si vous êtes capable d'amour et de quelle sorte d'amour. Choisissez une source dans la montagne et, chaque mois, nettoyez-la, afin de voir si le volume d'eau augmente ou pas. Cela vous permettra de comprendre quelle est la quantité d'amour que vous possédez. Si vous vivez dans le bien, le volume d'eau augmentera; si vous ne vivez pas dans le bien, l'eau va tarir. L'homme dispose de moyens variés lui permettant de savoir combien il est bon et de quel amour il est capable. Il vous suffit d'appuyer plusieurs fois votre dos contre un arbre pour voir si vous êtes bon ou mauvais. Si les feuilles de l'arbre se dessèchent

    peu à peu, c'est que vous n'êtes pas bon; si elles deviennent vertes et fraîches, c'est que vous êtes bon.

    Je dis : La nature extérieure est en relation avec la vie de l'homme. Elle est un écho de nos pensées, de nos sentiments et de nos désirs, de nos actions. Sans en avoir conscience, l'homme lui-même s'oppose à l'amour de Dieu, ce qui empêche les bienfaits que Dieu lui a attribués de parvenir jusqu'à lui. On vous accorde des bienfaits mais votre estomac est dérangé, vous ne pouvez pas les recevoir. Il faut d'abord que vous preniez un médicament amer pour régler les défaillances de votre estomac. Cependant, les médicaments amers ne guérissent pas. Le remède le plus efficace est la lumière. Le remède le plus efficace est l'air : c'est le souffle de Dieu. Le remède le plus efficace est le pain : c'est la Parole divine. Les plantes aussi se servent de ces remèdes. Les vertus médicinales des plantes résident dans la lumière, l'air, l'eau et la nourriture qu'elles absorbent. Si les médecins de demain adoptent mes méthodes pour guérir les malades, ils obtiendront de bons résultats. Un médecin sera le médiateur de la lumière, un second de l'air, un troisième de l'eau et un quatrième de la nourriture. Si l'homme n'est pas aussi sucré que les fruits, aussi doux que l'eau, aussi mobile que l'air et la lumière, il ne peut rien acquérir. Dieu est entré dans le pain, dans les fruits, dans l'eau, dans l'air et dans la lumière : il s'est sacrifié. Celui qui aime Dieu Le reçoit comme une partie de lui-même. C'est ainsi que l'homme guérit. C'est pourquoi je vous dis : mangez avec amour, buvez avec amour, respirez avec amour, recevez la lumière avec amour.

    Ce que je vous dis ressemble aux mathématiques. Ce sont des problèmes que résolvent les mathématiciens. En géométrie, on parle de perpendiculaires. Qu'est-ce qu'une perpendiculaire ? Une relation entretenue entre l'âme humaine et Dieu. Celui qui possède une perpendiculaire, c'est-à-dire qui est en relation avec Dieu, celui-là est du bon côté. Celui qui n'en a pas est du mauvais côté. A quoi peut-on identifier une ligne courbe ? A un homme qui fait un bon parcours. Il ne se heurte à personne. Si vous suivez seulement une ligne droite, vous vous heurterez toujours à quelqu'un. La ligne droite est insécable, cela signifie que nul ne peut couper le lien entre les forces du monde mental. Celui qui essaye de rompre ce lien se détruira lui-même. C'est là qu'est justement la cause de la chute des anges qui avaient tenté de rompre ce lien.

    A l'heure actuelle, les savants essaient d'obtenir la désintégration de l'atome. C'est possible. Cependant, tant qu'ils n'ont pas réussi à le faire, on a peine à le croire. L'homme ne croit que ce qu'il a expérimenté lui-même. Les êtres spirituels parlent de la radio intérieure de l'homme, de sa relation avec Dieu. S'il sait comment régler sa radio, il communiquera avec le monde invisible. S'il ne sait pas la régler, il voudra la radio de quelqu'un d'autre. De l'autre monde on lui dit : « Répare ta radio et utilise-la. »

    Un grand nombre parmi les hommes d'aujourd'hui meurent du fait de l'abondance des biens qu'ils reçoivent, tout comme les abeilles lorsqu'elles tombent dans leur propre miel. Elles deviennent les victimes de leur gourmandise. Elles ne viennent pas se poser sur le bord du pot de miel pour ensuite en prendre mais elles entrent directement là où le miel est en abondance. Beaucoup de gens, semblables en cela aux abeilles, vont vers les biens les plus importants, et meurent pour rien.

    N'entre pas au milieu de la source, là où se trouve le bien le plus important. Arrête-toi au bord de la source et puise de l'eau avec un verre. Prends le bien le moins important et sois reconnaissant. N'entre pas au fond. Ne désire pas tous les biens à la fois. L'eau n'est pas que pour toi.

    Vous voulez être beau, intelligent, fort, en bonne santé. Vous voulez avoir une maison, une voiture ou un avion. Vous désirez beaucoup de choses au même moment. Dieu a donné l'avion tout d'abord aux mouches, aux oiseaux et ensuite seulement à l'homme. Ce sont d'abord les

    poissons qui ont nagé dans l'eau et ensuite les hommes, jusqu'à ce qu'ils créent les bateaux et les cargos. Etudiez les papillons, les oiseaux, les animaux afin de voir quel est leur environnement. De ce point de vue, il faut imiter les papillons. Le papillon se pose sur ta tête, sur une épaule, sur l'autre, sur ton dos, et il te dit sans cesse : « Que Dieu te bénisse ! » Qui peut ne pas aimer le papillon qui bénit ? Aussi, lorsqu'un papillon se pose sur vous, ne le chassez pas : il porte bonheur.

    Travaillez sur vous-même afin de vous éduquer. Ecoutez bien tout ce qui vous entoure. Vous passez devant un arbre, une brise paisible agite les feuilles et vous entendez une musique légère : c'est l'arbre qui vous dit : « La bénédiction de Dieu est avec vous. » Un autre jour, vous passez devant un arbre fruitier. Vous avez faim, vous n'avez pas de pain. A ce moment-là, un fruit tombe de l'arbre. Vous le regardez : c'est un beau fruit, un fruit sain; vous le mangez et vous remerciez.

    Mettez l'espoir dans votre âme, la foi dans votre esprit et l'amour dans votre cœur, et vous verrez la beauté et la lumière de la vie. Cela veut dire que tout le Ciel vous parlera. Cela veut dire se trouver en communication avec le monde invisible, remettre en marche votre radio. Même si vous ne vous trouvez pas au Ciel, il est bon que vous receviez la symphonie des habitants du Ciel.

    Souvenez-vous : Dans la vie, il ne reste que ce qui se manifeste au nom de l'amour, de la sagesse, de la vérité, au nom du Grand Esprit de Dieu.

    (3e causerie, dimanche 24 octobre 1943, 10 heures, à Sofia-lzgrev.)

    1 Lire aussi le chapitre « La racine, le tronc et la greffe», page 181 de l'ouvrage intitulé L'enseignement du Maître Deunov.

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