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Ani

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  1. Et Pierre se chauffait «Les serviteurs et les huissiers, qui étaient là avaient allumé un brasier, car il faisait froid, et ils se chauffaient. Pierre se tenait avec eux, et se chauffait.» Jean 18:18 Les petites choses, les petites causes sont un élan pour de grandes œuvres ou de grands crimes : c’est l’un ou l’autre. Quand je dis : de grandes œuvres et de grands crimes, je traduis votre compréhension moderne car beaucoup de grandes œuvres sont de grands crimes alors que beaucoup de grands crimes sont de grandes œuvres. Vous pouvez me rétorquer : « Pourquoi cela doit-il être ainsi? » Parce que nos contemporains manquent d’intelligence ; leur manque d’intelligence est visible dans le fait que la terre entière est couverte d’os d’humains, à causes de leur bêtise ; cela suffit, c’est la preuve la plus éloquente, il n’y en a pas d’autres. Il y a aussi d’autres preuves, mais elles sont secondaires. Les domestiques avaient allumé un brasier car il faisait froid et ils se réchauffaient ; et Pierre se réchauffait également. Nous avons deux catégories de gens : les serviteurs de l’ancien monde, les serviteurs de l’administration d’Hérode, et Pierre, disciple du Christ qui était aussi parmi eux : les uns et les autres se réchauffaient. Je demande maintenant ce qui obligeait Pierre à rester parmi eux. Chaque chose dans la nature a sa cause. Vous aussi, vous tremblez dans ce monde ; qu’est-ce qui vous fait trembler ? Une idée. Maintenant, quoi que vous disiez, l’idée véritable est occultée. Chaque idée peut être dissimulée. On ne révèle jamais la véritable idée qui incite à écrire, on dira beaucoup de choses secondaires, mais on dissimulera le plus important ! Vous non plus, vous ne trouverez pas un saint, un grand homme, un homme vertueux qui dira toute la vérité. Il faisait froid. Pourquoi ? Je réponds : Parce qu’il ne faisait pas chaud. Eh, pourquoi alors il ne faisait pas chaud ? Parce qu’il faisait froid. Ce sont des arguments philosophiques ! En ce temps-là, la terre était dans une situation particulière, ses ventilateurs soufflaient très fort, elle voulait se rafraîchir, elle avait très chaud, et lorsque le vent soufflait, les gens avaient froid ; la terre ressentait une tiédeur, et les gens ressentaient du froid. Vous connaissez les jeux de certains avec les jets de pétards : un enfant rentre dans un café et jette le pétard qu’il porte, et tout le monde se précipite dehors avec effroi ; c’est simplement son père qui lui a acheté ce pétard, mais les gens, pris par surprise, surréagissent à cet évènement. Vous dites : « Il fait froid ». Comment prouveras-tu qu’il fait froid, est-ce réel, est-ce palpable ? « Mais je le ressens. » Ton ressenti n’est pas une preuve, le ressenti est une manière subjective d’éprouver que quelque chose est froid. Je traduis le mot froid par haine. Ces gens ont allumé un brasier, ils ont fait un effort pour atténuer ce froid par un peu de chaleur. Ce sont nos contemporains, comme il fait froid en ce moment, comme leurs églises sont froides, ils ont allumé de petits brasiers où leurs serviteurs : enseignants, prêtres, tout le monde se chauffe ; et Pierre aussi se chauffe, et lorsqu’on lui a dit : « Toi aussi, n’es-tu pas de ses disciples », il a répondu : « Non, je n’en suis point ». Vous pouvez maintenant rétorquer : « Quel manque de caractère de la part de Pierre ! » Non, c’était un homme de caractère, il fait preuve de caractère, il avait dit au Christ : « Si tout le monde te renie, moi je ne te renierai pas », il avait dissimulé sa peur, mais lorsque les serviteurs l’ont attrapé, il a dit la vérité : « Je ne le connais pas ». Au lieu de dire cette vérité au Christ, il l’a dissimulée, et le Christ qui l’a regardé lui a dit : « Pierre, Je t’ai éprouvé ». Je vais vous donner un argument massue maintenant, tellement fort qu’il vous terrassera. On amène la jeune mariée à l’église, le prêtre se lève, les témoins sont là comme tous les autres et on l’interroge : « Prends-tu cet homme pour mari ? – Oui, dit-elle, je le prends et je vais partager avec lui les joies et les peines, je vivrai pour lui uniquement et pour lui je mourrai. – Très bien. » On demande aussi à l’homme : « Prends-tu cette femme pour épouse ? – Je mourrai pour elle. » Et le prêtre de dire : « Allons, la messe est dite. » Dites-moi à présent, fournissez-moi des preuves, combien de ces promesses faites dans l’Église sont respectées ? Lorsqu’ils attrapent Pierre auprès du feu et lui disent : « Tu es de ses disciples. – Ah, non, je n’en suis point ! » Pourquoi ces malentendus naissent-ils ? Parce que nous ne disons pas toute la vérité. Je précise ma pensée : si tu sous-estimes ton adversaire, tu t’exposes au danger, et si tu trompes ton ami, tu déshonores ton for intérieur ; tu dois admettre la réalité en toi comme elle est : le brasier est allumé, tu dois reconnaître qu’il fait froid ; nous devons accepter la vie comme nous la percevons. Pourquoi Pierre est-il là ? Il veut savoir ce qu’il adviendra de Jésus, son Maître. Pourquoi est-il là ? Il dit : « Il a prêché trois ans durant, je m’attendais à le voir devenir roi d’Israël, et moi premier ministre, et Le voilà entravé par des cordes ». Sa pensée est très pertinente, il était malin, mais pas aussi sage que Salomon ; il fallait choisir un autre maître au lieu de courir après le vent. « Je ne le connais pas ! » Et nous appelons ceux qui renient : bien-pensants, savants, nobles, sobres, ce sont les gens les plus pieux ; il y a de nos jours tellement de « saint Pierre », il y en a quarante millions dans le monde chrétien, hommes et femmes dans le même panier ! Vingt millions d’hommes et vingt millions de femmes ; ils sont comme Pierre à se réchauffer, mais si tu les attrapes, ils renient. Il faisait froid. Je crois que cet argument est en vérité très fort, maintenant aussi il fait froid ; vous aussi, si on vous attrape et qu’on vous demande votre avis sur cette affaire, vous direz : « Que Dieu nous purifie de ce péché ». Personne ne vient dans ce monde pour apprendre, mais pour devenir soit ministre, soit savant, soit s’enrichir, soit être beau et présenter bien, ou ceci ou cela ; c’est très bien, mais personne n’est venu pour souffrir, non, pas une seule personne. Vous me rétorquerez : « Dis-nous quelque chose de plus positif, une idée, donne-nous une consolation pour que la vie prenne du sens ». Aujourd’hui le sens de la vie est ailleurs. La mère met au monde dix enfants, ils meurent et tous ses idéaux sont détruits, son mari meurt et elle meurt aussi. Je demande : quel est le sens de cette naissance ? Tu as fait des études supérieures, tu as obtenu trois diplômes : mathématiques, chimie, droit, et demain quelqu’un te frappe avec un bâton et tout ton savoir s’évanouit : qu’as-tu compris de ces études ? Ou bien ta mère t’a enfantée d’une grande beauté, tout le monde court après toi, puis la varicelle arrive et te défigure : quel est le sens de tout cela ? Telle dame se cachera derrière une voilette. Et pourquoi une voilette ? Parce que c’est à la mode ; tout ce qui est à la mode sert bien entendu à dissimuler. Et les Turcs disent : « Puisque nous sommes si laids, couvrons-nous pour ne pas dégoûter les autres », alors que les beautés lèvent le voile pour que quiconque passe puisse les voir, et elles ont raison ; Pierre aussi avait la bravoure de montrer qu’il était beau. Ce Pierre qui est le fondement de l’Église catholique, mais non de l’Église orthodoxe est décrit dans les Écritures comme « La pierre angulaire que même les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle[1] ». Mais de quel Pierre parle-t-on ? Allez, laissons cela de côté. Prenez Pierre, la pierre extraordinaire, et interprétez le sens profond que le Christ a mis en lui ; le Christ a dit à Pierre : « Pierre, Pierre, le Satan a voulu s’emparer de toi, mais je te ferai passer par sept feux et lorsque tu franchiras le septième feu alors je bâtirai une Église sur laquelle les portes de l’enfer ne prévaudront pas [2]». Nos contemporains ont bâti l’Église de l’ancien Pierre et je démontrerai qu’elle appartient à l’ancien Pierre. Une mère idiote met au monde des enfants idiots et une mère intelligente met au monde des enfants intelligents ; une mère criminelle met au monde des enfants criminels et une mère noble met au monde des enfants nobles. Bien. Si ce Pierre était comme le Pierre de l’amour, comment devraient être les chrétiens aujourd’hui ? Ils n’auraient pas déclenché cette guerre mondiale et le fait que cette guerre a eu lieu prouve que c’est l’ancien Pierre. Ce Pierre dont parle le Christ vient maintenant dans le monde, le Christ bâtira maintenant son Église sur lui ; il n’est pas encore là ; le Pierre de l’Église d’aujourd’hui est le Pierre de la négation. Pierre disait : « Seigneur, nous t’avons suivi, en laissant père et mère, que nous donneras-tu ? Nous ne te suivrons pas ainsi pour perdre du temps, dis-nous quelque chose de plus réel et de concret ». Et maintenant tous les Pierres dans les églises : évêques, prêtres, serviteurs de l’Église disent : « Seigneur, Tu dois nous donner quelque chose ». Mais vous direz : « Nos évêques en Bulgarie bénéficient de très gros salaires ! » Je demande alors : comment servent-ils le Christ ? Par le biais de l’ancienne loi. Pourquoi cette jeune fille-là épouse-t-elle un comte ? Parce qu’il a des domaines et lui offrira toutes les conditions de vivre dans la richesse ; mais si ce bienaimé perdait tous ses champs, toute sa richesse, savez-vous à quoi ressemblerait sa vie ? En Chine, un philosophe a épousé une très belle femme, mais par malheur il manquait de moyens alors qu’elle était très ambitieuse. Ce n’est pas vous que je vise maintenant, je vise les femmes d’avant, celles de l’ancienne culture. Elle a vécu un an, deux ans, dix ans avec lui et a fini par lui dire : « Je suis lasse de ta misère, tu es philosophe, mais ton esprit ne suffit pas, rends-moi donc la liberté pour que j’épouse quelqu’un de riche. – Volontiers, lui a-t-il répondu, tu es libre et je te donne ma bénédiction. » Elle a épousé un très riche marchand. Mais une grande crise est survenue en Chine, et on a appelé ce philosophe pour redresser la Chine ; il est devenu empereur pour régner et diriger. Lorsqu’elle a entendu cela, elle est allée lui dire : « Je me réjouis que tu ais atteint une situation aussi prestigieuse, je ne m’attendais pas que le destin puisse t’offrir ce bonheur ; ne pourrions-nous pas comme jadis vivre de nouveau ensemble dans l’amour ? » Il a réfléchi un moment, puis il a pris un verre rempli de nectar qu’il a versé par terre en disant : « Ramasse ce nectar dans le verre, et si tu peux le récupérer aussi pur qu’il était avant, nous pourrions de nouveau vivre ensemble ». Maintenant, lorsque le Christ viendra sur terre pour régner, tous les prêtres, comme cette chinoise, demanderont à vivre avec lui, mais le Christ versera le contenu du verre en disant : « Ramassez ce nectar ! » Je ne parle pas des prêtres actuels, mais des grands pécheurs qui ont trépassé ; je règle facilement mes comptes avec les morts, mais je n’ose pas chercher des noises aux vivants : ils sont comme une ruche et les abeilles ont un dard - si tu les titilles elles te piqueront et te feront enfler tout entier ; ne touchez pas aux abeilles. Les Écritures disent : « Il faisait froid, les serviteurs se chauffaient et Pierre se tenait avec eux ». Je vais vous relater encore une anecdote. Un philosophe vivait dans un riche château. Il avait un chat noble – oui, maintenant les chats aussi ont des titres de noblesse – sa noblesse résidait dans ce qu’il chassait les souris les yeux ouverts : lorsqu’il se tapissait devant le trou, il ne fermait pas les yeux. Le chat se tenait devant un trou, un souriceau est sorti et lui a dit : « Pourquoi es-tu assis face au trou, n’as-tu rien d’autre à faire pour te tenir ici avec ta noble allure, va-t’en ! – Tu ne le sais pas, mais je suis un chat noble. Connais-tu mes origines ? Nous pouvons devenir amis. J’ai fait connaître cette maison à de nombreux membres de ta famille. Mes yeux sont ouverts, mais n’aie crainte. – Que feras-tu ? – Pourquoi restes-tu dans ce trou ? Il y a une si belle lumière dans notre monde, je m’expose toute la journée au soleil, tu pourras aller avec moi dans mon jardin. – Me dis-tu la vérité ? Attends que je demande à ma mère. » Le souriceau s’en va et revient avec sa mère ; les yeux du chat sont en effet ouverts. « C’est vrai, dit la mère au souriceau, les chats aux yeux fermés sont dangereux, mais les yeux de celui-ci sont ouverts ; allez, tu peux aller avec lui ». Vous pouvez tirer la conclusion sur l’amitié qu’a pu lier le souriceau avec ce chat aux yeux ouverts. Le conteur de la fable s’arrête ici. Le criminel, qu’il ait les yeux ouverts ou fermés, s’en tient à la même règle – je ne la connais pas mais vous non plus – l’homme de bien, qu’il ait les yeux ouverts ou fermés, s’en tient à la même règle : les deux observent une seule règle, elle consiste à espérer acquérir une seule chose et rien de plus. Mais lorsque l’être intelligent acquiert certaines choses, elles sont jugées légitimes, quant aux autres, elles sont jugées illégitimes ; c’est un débat pour les juristes, il n’a pas sa place dans ma causerie. Donc, la nature de nos aspirations dépend de notre disposition intérieure. Si par exemple je prêchais en pensant à ce que les gens diraient de moi… Eh bien, que diraient-ils ? Deux choses tout au plus : ou bien que mes paroles sont pleines de bon sens ou bien qu’elles sont stupides, soit l’un, soit l’autre ; l’un comme l’autre sont vraies, quelquefois je dis des choses très intelligentes et quelquefois je dis des choses très idiotes ; dans certaines conditions je suis très ignorant, il n’y a pas plus ignorant que moi, mais dans d’autres conditions je suis si intelligent qu’il n’y a pas plus intelligent que moi. Comment pouvez-vous concilier ces deux affirmations ? Conciliez-les comme bon vous semble. J’aimerais que vous soyez ainsi : parfois très ignorants et parfois très intelligents : lorsque tu veux te fâcher avec quelqu’un, tu ne sais pas comment t’y prendre, sois très ignorant dans ce cas ; et lorsque tu voudras faire du bien, tu seras alors très intelligent. Il y a maintenant beaucoup de gens de ce type. Maintenant Pierre s’est retrouvé dans cette situation peu enviable, il s’est montré très bête ! Il me pardonnera, saint Pierre n’est plus comme ça à présent, il me pardonnera car je me réfère à son passé, mais ce Pierre d’aujourd’hui n’est en rien comparable au Pierre d’autrefois ; les deux sont si différents. Par conséquent, lorsque nous examinons les choses, nous devons les examiner les yeux ouverts pour qu’une dilatation permanente s’opère en nous ; et chacune de mes causeries si elle ne vous aide pas à acquérir quelque chose, à croître d’un cent millionième de millimètre par jour, alors elle n’a pas de sens ; toujours et en tout il faut progresser. L’acquisition de notre corps d’aujourd’hui s’est faite selon la même loi. Savez-vous quand sont apparus les yeux bleus dans le monde, les nez longs, les lèvres minces ou charnues, les petites oreilles, les mentons petits ou larges, le savez-vous ? C’est toute une culture du passé, elle a servi il y a des milliers d’années et nos yeux d’aujourd’hui montrent par quelles cultures nous sommes passés. Ne pensez pas que nos yeux sont parfaits : combien de changements ils subiront encore ! Vous dites : « Comme ses yeux sont beaux ! » Mais les yeux d’aujourd’hui sont à la fois beaux et nocifs, et nous devons arriver à un stade où les yeux seront toujours harmonieux ; les yeux doivent toujours exprimer la vérité et la seule chose qui ne ment pas chez nous sont les yeux. Les yeux doivent exprimer la vérité divine ; en leur jetant un simple regard tu peux y voir la vérité, tu es arrivé à la mesure ultime. On dit : « Ses yeux clignent ». Quand les yeux peuvent-ils cligner ? Savez-vous ce que signifie le jeu du clignement ? Le jeu a toujours pour but d’obtenir quelque chose, il y a toujours un but intéressé en lui, le jeu convoite toujours quelque chose à acquérir et rien d’autre. « Je veux jouer un peu ». Oui, tu en as envie. Quelqu’un dit : « Il joue avec les idées ». Oui, il y a des individus qui jouent avec les idées ; mais lorsque nos yeux commenceront à exprimer la vérité, alors il n’y aura pas de jeu, mais de l’harmonie. Les Russes disent jouer de la musique alors que les Bulgares plus pragmatiques disent faire de la musique ; et le Russe joue maintenant et c’est pourquoi il dit : « Le cerveau arrière du slave est robuste » ; celui qui joue est développé à l’arrière et non pas à l’avant. Et lorsqu’on a bu plus que de mesure – je l’ai remarqué – même si on est de tempérament mélancolique, on finit par dire : « Allons jouer ! » Et ils jouent, ils cassent même des vitres et puis ils doivent payer les dédommagements. Tous ont des réparations à payer dans le monde. Par conséquent, ces temps-ci les gens sont exposés aux plus grands crimes : si la crise de l’immobilier survient, tu joueras, tu contourneras un peu la loi ; le sucre est cher, tu contourneras la loi là aussi ; tu es fonctionnaire avec une femme et des enfants à charge, tu contourneras la loi ; il faut des vêtements, des chaussures, il fait froid, vous mentirez un petit peu. Tout le monde est exposé à de grandes tentations. « Mais n’as- tu pas un crédo, des convictions ? – Laisse les convictions de côté, j’ai des enfants, j’ai ceci, j’ai cela… » et on finit par dire : allons-y ! Je ne juge pas ces gens, c’est une faiblesse. C’est difficile de dire la vérité ; je ne parle pas pour vous, certains disent la vérité, et je ne parle pas d’eux, je parle de moi et de ceux qui sont mes frères : je vois à quel point il est difficile de dire la vérité. Parfois on s’interroge avant de dire la vérité en se disant : « Dois-je dire un mot au moins ? Passons ». Je vous dis aussi : si vous ne pouvez pas dire la vérité, dites : « Passons ». À notre époque jeunes et vieux sont exposés à l’une des plus grandes tentations et mille péchés auxquels succomber se tiennent devant vous, et chacun de vous pourrait pécher. Chaque péché a un caractère différent, une nature, un sens différent, mais chacun de vous peut pécher, vous êtes tous faibles à certains moments ; les prêtres aussi en tant qu’êtres humains ont des faiblesses ; les magistrats aussi ont leurs faiblesses et sont sujets à la tentation. À l’époque turque un inculpé se rend chez le juge, lui donne cent sous et lui dit : « Kadi Effendi[3], regarde-moi dans les yeux et sache que je t’ai donné cent sous pour que tu tranches l’affaire en ma faveur ». L’autre inculpé vient et lui donne deux pièces d’or en lui disant : « Kadi Effendi, regarde ces deux 2 pièces d’or ». Très bien. Le premier se présente, se lève et dit : « Monsieur le juge… » ; « Très bien, mais que faire de celui avec les deux pièces d’or, comment le traiter ? » Il a promis aux deux. Les choses se passent ainsi ; ce n’est pas un pot de vin, c’est … comment dit-on… ce n’est pas de la corruption, mais un cadeau pour Pâques, pour Noël : « Vous avez des enfants, je vous offre un cadeau ». Mais le juge a perdu sa probité. Il y a quelque temps, les journaux d’ici avaient rapporté un cas – je ne sais pas dans quelle mesure c’était vrai – un paysan de la région de Sofia allait vendre un tonneau de beurre au marché. Deux brigands viennent et se font passer pour des marchands : « Le beurre est très bon, combien le vends-tu, nous l’achèterons ». Le paysan a acquiescé. « Nous ne te paierons pas maintenant, mais nous avons un associé, un prêtre qui est fortuné et qui te paiera. » Ils prennent son beurre et lui donnent un bon pour aller se faire payer par le prêtre. Ils se rendent aussitôt chez le prêtre et lui laissent vingt levas en disant : « Si un paysan vient te réclamer de l’argent, dis-lui la prière ; il est un peu dérangé, tu mettras l’étole et tu lui liras juste la prière ». Le paysan se présente pendant que le prêtre était à l’église ; le prêtre met l’étole et se met à lire, à lire, à lire… « Mais, monsieur le curé, c’est très bien tout cela, mais pour le beurre… » Il lui lit de nouveau, trois, quatre fois. « Eh, monsieur le curé, tu ne m’auras pas avec tes lectures, tu dois payer pour le beurre ! » Voilà ce qui s’est passé. Si ce prêtre ne lisait pas des prières contre de l’argent, il ne se serait pas exposé à une telle réprimande. On ne sait pas jusqu’où cette histoire est vraie. Nous aussi, nous nous exposons à une tentation ; comme l’apôtre Pierre nos affaires aussi sont exposées aux outrages, nous sommes dans la situation de Pierre : nous ne sommes pas capables de passer cette épreuve morale. Lorsque nous disons la vérité les croyants disent : « Comment cela ? » Je vais vous relater encore un cas. Dans l’antiquité, l’un des pharaons égyptiens a eu une belle enfant et des astrologues ont prédit qu’elle serait l’une des filles les plus célèbres d’Égypte. Ce pharaon était Ramsès – il y a eu là-bas Ramsès I et Ramsès II. Je ne vais pas raconter toute l’histoire de cette jeune fille, mais elle était remarquable car elle pouvait connaître les gens d’une manière particulière qui était la suivante : si quelqu’un la prenait par la main, elle se lavait aussitôt et mettait cette eau en bouteille ; quiconque lui touchait la main – même si elle ne tendait pas sa main, certains la touchaient – elle agissait de la sorte. Et alors, elle faisait une expérience : elle allait voir un malade et lui donnait un peu de cette eau ; si le malade mourait, elle savait à qui elle avait eu affaire ; si le malade perdait la tête, elle savait aussi et décrivait dans un livre toutes les qualités de cette main, et ce grâce à l’eau. Elle avait des bouteilles d’eau de tous ses courtisans, mais elle ne disait rien à son père. Un jour elle a rencontré dans la rue un pauvre ouvrier en guenilles, le visage halé ; elle lui a donné une pièce d’or égyptienne et en signe de reconnaissance il lui a baisé la main ; elle est rentrée aussitôt au palais, elle s’est lavé la main et a mis l’eau en bouteille. C’est la première fois qu’elle croisait un homme sale – les égyptiens étaient des gens très soignés. Elle a fait une expérience avec cette eau et quiconque en prenait, guérissait et devenait plus intelligent ; elle l’a recherché de nouveau alors, mais elle n’a pas pu le retrouver. Je vais maintenant appliquer le procédé de cette égyptienne : lavons les mains des évêques, lavons les mains de tous les prêtres, les mains de tous les magistrats et mettons cette eau en bouteille ; nous ferons un essai, un essai sans parti pris. Je n’ai pas maintenant l’intention de mettre les autres en difficulté, je suis si équitable que vous pouvez faire un essai avec moi aussi, et que la vérité apparaisse pour vous éviter de dire : « Celui-ci nous fait continuellement des reproches ». Le Seigneur regarde d’en haut, Il ne se trompe pas, Il verse l’eau dans des bouteilles et lorsque vous irez dans l’autre monde, il dira : « Ivan Stoyanov de Sofia, disciple, croyant est venu ici, donnez-Moi sa bouteille ! Stoyan Draganov, venu dans ce monde, donnez-Moi aussi sa bouteille ! » Il y a de milliers de bouteilles là-bas : un tel enseignant, un tel évêque, c’est toujours le Seigneur qui s’est lavé les mains et a collecté l’eau de tous et connaît les qualités de cette eau. Comment nous justifier devant une vérité si éclatante ? Cette jeune femme était intelligente. Je vous recommande aussi : faites un laboratoire, achetez cent bouteilles ; celui qui vous embrasse la main… C’est une expérience, vous devrez observer, observer tout le monde ; c’est notre Enseignement, nous devons nous connaître nous-mêmes, et si notre Enseignement ne nous élève pas, si dans cette existence nous ne pouvons pas en premier lieu rétablir notre organisme, puis nos sentiments, puis nos pensées, cela signifie que nous avons vécu en vain. Notre âme est parfaite, je ne parle pas d’elle. « Et les domestiques ont allumé un brasier ». Où ? À l’intérieur du cœur, c’est là que le feu brûle. Et vous commencerez les essais : quelqu’un vient et dit : « Oh combien je t’aime, je me meurs pour toi ! – Embrasse-moi pour voir si tu m’aimes vraiment ! » Puis vous vous laverez et vous verserez l’eau dans un flacon avec l’étiquette : « Un tel ». On t’appelle pour soigner – c’est dangereux et ne vous avisez pas de soigner les gens – mais si quelqu’un de bien portant s’agite d’un coup, donnez-lui une goutte – vous le verrez prostré dans son lit au bout de deux jours, vous direz : « Quel homme remarquable. Le bien portant résiste encore, mais le malade s’en va tout de suite ». Les alchimistes ont fait des expériences autrefois – on peut aussi les refaire maintenant – pour reconnaître la nature des humains selon leur sueur, et c’est vrai. Je parle symboliquement, mais si vous me comprenez, je vous donnerai une méthode. Certains me demandent : « Pourquoi tu ne nous dis pas les choses clairement ? » Savez-vous ce qui est clair ? 2+2=4. Eh bien, que signifie 2 + 2 = 4 et 2 x 2 = 4 ? C’est un axiome : les choses peuvent être ainsi et pas autrement. Chaque chose avec laquelle on peut faire un essai réussi – pas une fois, pas deux fois, mais à chaque fois – exprime une vérité positive ; c’est le moyen par lequel vous pouvez trouver cet ouvrier aux mains sales. Ne pensez pas qu’un individu au visage tendre et aux beaux yeux est nécessairement quelqu’un de bien : il en est ainsi au Ciel, mais pas sur terre, je le conteste. Quel est le sol qui donne le meilleur fruit ? Le sol blanc ou le tchernoziom[4] ? Bien sûr, le tchernoziom. Quelqu’un dit : « Soyons blancs », mais si nous voulons cultiver du blé, nous devons être des sols noirs, donc la noirceur extérieure n’est pas mauvaise. Ce sont des symboles intrinsèques dans la nature : le noir comme le blanc ont leurs bonnes et mauvaises qualités. Si vous touchez ce fil électrique qui est si menu et si vous vous électrocutez, que penserez-vous, est-il à sa place ? Il n’est pas à sa place. Et ce torrent froid ? Lorsque vous y plongerez votre main endolorie, il prendra la chaleur, c’est un remède. Mettez un peu d’eau dans la terre noire, malaxez-là et si vous avez mal à la main, appliquez la dessus ; voici une compresse qui soulage bien mieux que la terre blanche ; donc administrez-vous ce type de compresse. L’éléphant aussi utilise le même procédé avec de la boue grâce à sa trompe : lorsqu’il a une blessure, il y dépose de la boue et patiente jusqu’à ce que la blessure soit guérie. Il faisait froid, et les serviteurs ont allumé un brasier, et Pierre se tenait avec eux. Ce froid est ici, tous les religieux sont des « Pierres » qui se tiennent là et se réchauffent, en attendant de voir ce qu’il adviendra de la religion. Aujourd’hui la chrétienté passe un examen, le monde la juge, que plaiderons-nous devant le monde extérieur ? Ces gens rétorqueront : « Si cet enseignement avait été appliqué dans la vie depuis deux mille ans, il aurait donné un résultat ; or il n’y a aucun résultat, c’est que cet enseignement est inapplicable ! » Ils ont raison, toutefois l’Enseignement du Christ passe désormais dans une nouvelle phase. Pensez-vous que si le Christ venait aujourd’hui, il prêcherait comme autrefois ? Non, le Christ prêcherait autrement, et comment ? S’il venait aujourd’hui, le Christ prônerait d’abord l’amour, la fraternité, l’égalité. Pourquoi ? Parce que l’évolution actuelle de l’humanité l’exige, c’est cette loi qui est désormais nécessaire. Il n’y a pas d’autre force comme l’amour, capable de relier les humains, non pas de les unir mais de les relier, de les concilier. Mais cet amour des sentiments n’est pas suffisant, cette humeur transitoire non plus : ce n’est pas l’amour. L’amour est une force consciente qui peut toujours te réchauffer et enlever le fardeau de ton cœur ; l’amour ne te laissera pas affamé, l’amour est cette force qui donne tous les bienfaits aux êtres, il est un élan intérieur. Vous aspirez tous maintenant à la fortune. Si l’amour venait aujourd’hui, il ne vous dirait pas : « Soyez misérables, dominés et asservis », non, il dirait : « Soyez frères et sœurs, et les asservis : dehors ! » Il chasserait maîtres et domestiques et dirait : « Je n’accueille que les frères ! » Cet amour prône la fraternité et l’égalité. Nos âmes proviennent de Dieu, quelle différence peut-il y avoir ? La différence est seulement dans nos habits : tes vêtements sont impurs, mais ton âme est pure ; enlève tes vêtements, je t’en donnerai d’autres et on va laver les tiens ; lave ton corps et nous pourrons alors nous promener. Donc, les conditions extérieures doivent s’améliorer aujourd’hui. On ne dira plus : « C’est ainsi que le Seigneur a parlé ». Non, le Seigneur n’a pas parlé ainsi, et ce qu’Il avait à dire je le tairai car Il le dira bientôt, le monde entier l’entendra, pas un seul ne restera dans l’ignorance et devant cette grande vérité nous nous tairons tous. Ce qu’Il doit nous dire sera assimilé par tous les esprits, car c’est aussi indispensable que la lumière du soleil, que la nourriture que nous recevrons, que la pensée qui nous est utile dans notre vie et les sentiments nécessaires pour réchauffer nos cœurs. Maintenant, votre pensée a retenu : « Est-ce que le Seigneur a un seul visage, ou deux, ou trois ? » Je ne sais pas combien de visages a le Seigneur, je ne me suis pas penché là-dessus, mais je sais une chose : celui qui connaît le Dieu de l’amour revit, et la vie prend sens pour lui, il devient citoyen du majestueux royaume dans le monde spirituel et dans le monde matériel. Jusqu’à maintenant on prônait : « Lorsqu’on devient chrétien, on doit quitter les affaires et devenir prêtre ». Je prône l’inverse : nous ne devons pas devenir prêtres, curés ou professeurs, mais nous devons tous êtres serviteurs, serviteurs du grand Seigneur de l’amour. Comprenez-vous ? Devenir tous des serviteurs : hommes, femmes et enfants. Hommes, femmes et enfants, nous devons tous servir, mais non avec un aiguillon et une mitraillette à nos trousses ; lorsque vous vous rencontrerez désormais, vous direz « monsieur le serviteur » au lieu de « monsieur le commandant » ; vous direz « madame la servante » au lieu de « madame la baronne », rien de plus. Maintenant, certains sont là et expliquent comment ils vont redresser les choses. Même si vous habillez la mariée avec dix tenues de mariage, elles ne changeront pas son caractère. Si la vie nouvelle ne naît pas dans notre âme, si la conscience ne s’éveille pas en nous pour utiliser cette matière, nous n’arriverons à rien, nous devons donc faire évoluer nos corps. Certains se disent en m’écoutant : « Qu’est-ce qu’il a en tête celui-là ? » Je vous dirai ce que j’ai en tête, je ne dissimule pas les choses : je pense que toi qui es malade, tu dois guérir ; celui qui est idiot doit devenir intelligent et celui qui ment doit cesser de mentir ; si tu ne travailles pas, tu dois apprendre à travailler ; si tu es une femme et que tu as fait des fausses couches, tu ne dois plus en faire ; je peux vous énumérer toute une liste encore, voilà ce que j’enseigne avec clarté et qui a une application pratique. Si l’humanité d’aujourd’hui n’en tire pas les leçons, elle ira… je tairai l’endroit où elle ira. Je vous dis de nouveau : vous croyez savoir ce que j’allais dire ? Non, vous ne le savez pas, vous êtes comme ce prêtre grec qui disait – je fais allusion aux prêtres grecs et non bulgares ; je ne vise pas les prêtres bulgares et si jamais il en est question, il s’agit de ceux d’antan, de l’époque turque – et ce prêtre disait donc : « Chrétiens pieux, savez-vous ce que j’ai à vous dire ? – Non, notre père. – Puisque vous ne le savez pas, il n’y a pas de raison de vous le dire. – Euh, nous le savons. – Puisque vous le savez, cela ne sert à rien de le redire. » Mais dans un cas comme dans l’autre, il n’y a ici aucun savoir, et il n’y a eu aucune idée chez le prêtre. Un autre prêtre grec – et c’était au Jour des Morts – lorsqu’il a été servi à table, s’est redressé devant de son assiette et a dit : « Me voyez-vous ? – On ne voit que ta tête, notre père. – Que l’année prochaine, on ne puisse pas me voir du tout ! » C’est un symbole, ce n’est pas une moquerie. Se servir trop dans son assiette signifie : « Lorsque j’aurai accumulé l’argent l’année prochaine, est-ce qu’on me verra encore ? » N’allons-nous pas nous retrouver dans la situation de ce prédicateur allemand, pauvre mais très éloquent que l’Empereur est allé entendre. Très content, il a dit à son ministre : « Ce prédicateur est talentueux, il doit être rémunéré ». Un décret a paru pour augmenter son salaire. Mais peu de temps après lorsque l’Empereur a demandé au ministre : « Qu’est-ce que devient notre prédicateur ? Pourquoi on n’entend plus sa voix ? » Le ministre a répondu : « Le coq qui s’est engraissé, ne chante plus ». Le Bulgare dit aussi : « Le coq qui s’est engraissé, cesse de chanter ». Si on nous met un fardeau insoutenable sur l’intelligence et le cœur, comment pouvons-nous penser et sentir ; s’il y a cent choses qui te tentent, comment pourrais-tu penser ? Tu seras incapable de penser. Par conséquent, Pierre se tenait là et réfléchissait, il voulait connaître la fin de l’histoire : est-ce que le Christ réussirait, serait-il libéré ou non ; il voulait savoir s’il serait libéré par Pilate ou condamné ; alors il a dit : « Je me couperai les cheveux et je me raserai la barbe et je disparaitrai dans la nature, je n’ai plus de lien avec cet homme, je travaillerai comme tous les autres. Les dévots diront maintenant : « Comme il manquait de caractère ce Pierre : suivre trois ans son Maître bienheureux et le renier ensuite ! » Alors qu’aujourd’hui, même ceux qui l’ont suivi deux mille ans le renient également. On renie au bout de trois ans comme on renie au bout de deux mille ans. J’ai rencontré des gens dans le monde qui n’ont pas suivi le Christ et qui ne se renient pas. Ainsi, on attrape une enseignante communiste : « Je suis communiste, c’est ma conviction. – Nous t’exclurons. – Vous pouvez m’exclure, je suis communiste, c’est ma conviction. » Elle ne croit pas en Dieu, mais défend ses convictions quelles qu’elles soient, alors que nous qui croyons en Christ nous disons : « Essayons de nous entendre ». Je ne parle pas du Christ historique ni du Christ cosmique. « De quel Christ parles-tu ? » Du seul Christ vivant de l’amour qui demeure dans nos âmes, dans chaque noble élan de notre âme, le voilà le Christ vivant. Qu’il soit dans le cœur d’un rustre, d’un magistrat, d’un misérable, d’un animal, c’est la même chose. J’ai déjà vu des chiens lécher des blessures et beaucoup de chiens ont soigné les blessures de leurs maîtres ; le chien a cette conscience, il dit : « Maître, je sais par mon propre vécu que lorsque j’ai une blessure et que je la lèche, elle guérit petit à petit ». Et ce remède, je vous le traduis : si quelqu’un a le cœur chagriné, dis-lui un mot doux, puis un deuxième : c’est un véritable bonbon, du meilleur sucre qui soit ; un bonbon, puis deux, et enfin rappelle-lui qu’il a un frère dans le monde qui lui donnera la moitié de ce qu’il a : ce sont les mots doux, c’est l’amour. Le Christ est auprès de tous et dit : « Je suis avec vous ». Je vous parlerais bien du Christ historique et du Christ cosmique, mais le sujet est maintenant ce Pierre, appelons-le saint Pierre. Connaissez-vous le nombre de disciples de saint Pierre dans le monde chrétien ? Il y a deux cent cinquante millions de catholiques, tous pour saint Pierre, alors que l’Église orthodoxe en revendique cent millions, ce qui fait trois cent cinquante millions de chrétiens au total. Maintenant, imaginez qu’ils vous prennent en grippe, savez-vous ce que ce serait ? Alors, ne vous attaquez pas à saint Pierre ; moi-aussi je reste en retrait. C’est bien, tu as trois cent cinquante millions de disciples, mais il y a dans le monde encore un milliard et demi de personnes et d’autres croyants et d’autres frères. Je parle maintenant à ce milliard et non pas aux trois cent cinquante millions ; et si je ne prenais pas mes précautions de la sorte avec saint Pierre, il m’arracherait les poils de la barbe ; bien qu’il soit entreprenant, il est sinon très noble. Et Pierre se chauffait et vous-aussi, vous vous réchauffez à présent n’est-ce pas ? Parfois c’est l’homme qui a allumé un brasier dans la femme et elle se réchauffe : « Eh, Marie, où es-tu allée aujourd’hui ? » Elle l’envoie aux fraises : encore un mensonge, une dissimulation. Le mari revient de dehors, la femme allume un brasier : « Où étais-tu jusqu’à présent ? » Et il lui raconte un mensonge en disant : « J’ai été à tel endroit ». Non, il ne faut pas se mentir. Portez l’attention sur le bon côté de la vie. En quoi réside cette philosophie ? Maintenant, je vais examiner un peu saint Pierre et son caractère ; il a bien agi en exprimant son caractère afin de l’améliorer : « J’ai fait preuve d’un manque de caractère, je ne me connaissais pas moi-même ». C’est du courage. Deux états contradictoires dans une philosophie sont nécessaires pour inciter les gens à penser. Pierre s’est mis à penser et il a pleuré, alors le Christ lui a dit : « Occupe-toi de mes ouailles ! » Il lui a dit aussi : « Pierre, est-ce que tu m’aimes plus que ceux-là ? – Seigneur, Tu sais comme je t’aime. – Occupe-toi de mes ouailles ! » Il lui demande une deuxième fois : « Est-ce que tu m’aimes ? » Certains disent que je parle sans apporter d’arguments. Quel est l’argument le plus décisif ? Il demande une troisième fois : « Est-ce que tu m’aimes ? » Et Pierre a été affligé, donc il y avait quelque chose d’autre : il aimait aussi l’argent, « je t’aime et ce défaut, ce péché en moi, je le corrigerai ». Si ton mari – mes paroles sont parfois sorties de leur contexte – vous avez un mari, il tourne autour d’une femme plus intelligente que toi, elle sait faire de la musique alors que toi tu ne sais pas, et ton mari dit à cette femme : « Tu as réhaussé l’image des femmes à mes yeux ». Remercie Dieu que cet homme soit avec cette femme ; tu la considères comme nocive, mais si tu l’empêches, il ira auprès d’une deuxième, une troisième, une quatrième ; dis : « Je remercie Dieu que ma sœur le guide », tandis que tu clames maintenant : « Je ne lui fais pas confiance ». Non, aie confiance en ta sœur et en ton mari, voilà le caractère ; insuffle leur tes bonnes pensées, alors elle comme lui s’élèveront. La femme va auprès d’un homme et lui dit : « Tu as réhaussé mon mari à mes yeux ». Si elle n’est pas avec cet homme, elle sera avec un autre, un troisième, il y a des milliers d’hommes dans ce monde. C’est ainsi qu’il faut considérer le nouvel enseignement, il faut octroyer une liberté absolue. Si je commets un crime, comment serai-je attrapé ? Nous sommes jaloux, nous sommes ceci, cela. Mais lorsqu’une chose est accomplie au nom de l’amour et de la sagesse, il n’y a pas de crime ; lorsque nous appliquons l’amour de Dieu, Dieu est aussi en nous ; lorsque je suis en Dieu et Dieu en moi, Il accomplit un certain travail, alors l’être humain s’élève. Des tentations surgiront, mais sans Dieu et sans amour le pire sera à craindre, alors qu’avec Dieu et avec l’amour nous accomplirons le meilleur. Dieu peut tout accomplir. Sans amour nous commettrons le pire et avec l’amour nous accomplirons le meilleur : tout le monde doit penser ainsi. Et lorsque cet amour entrera en vous, ne vous contentez pas de vous réchauffer. Le Christ, l’amour vivant, ne se réchauffait pas mais il était ligoté. L’amour n’est pas Pierre dans la vie. Tu es une femme ou un homme et vous vous soupçonnez mutuellement ; si toi, tu soupçonnes ton mari, est-ce que le Christ est dans ton cœur ? Le Christ est en-haut chez Pilate et Pierre est en bas avec les serviteurs. De quel côté es-tu ? Voici l’application sur laquelle je veux attirer votre attention à tous, jeunes et vieux : appliquons ce grand principe de l’amour. « C’est difficile, très difficile. » Je sais que c’est difficile, c’est l’un des examens les plus ardus : laisser entrer l’amour dans votre cœur. Ne pensez pas que nous devons laisser entrer le mal à la maison, mais nous pouvons remplacer ce mal. Je ne parle pas du Christ historique ni du Christ cosmique, mais du Christ de l’amour qui est vivant à présent en nous ; si nous le savions tous, nous créerions un monde nouveau. En voyant ces serviteurs, nous dirons : « Il se peut qu’il ait un karma ». Les dévots disent : « C’est un pécheur ». Mais le karma d’aujourd’hui, c’est-à-dire tes souffrances à venir, je peux l’alléger, je te dirai : « Viens mon frère, je vais le partager avec toi ». Par conséquent, que direz-vous maintenant, deux mille ans plus tard ? Je vous demanderai : de quel côté êtes-vous ? Ne vous hâtez pas de me répondre, répondez-vous à vous-mêmes. Je sais ce que vous direz, mais la réponse n’est pas la bonne, ne me dites rien. Demain j’enverrai ton mari auprès d’une femme et nous verrons comment tu passeras ton examen et quelle réponse tu donneras. L’âme humaine est noble et elle est capable de s’élever et de se transformer en un diamant ; le pécheur peut en un instant devenir un juste, mais il faut une décision absolue. Nous pouvons vivre pour Dieu, mais quel Dieu ? Le Dieu de l’amour. Donc nous pouvons transformer ce monde en un monde d’ordre et de discipline. Cherchez le Christ aux mains sales ; cherchez-le sur les chemins, partout, vous le rencontrerez. Mettez l’eau en bouteille ; lorsque l’on ne suit pas le droit chemin, une goutte de cette eau noire de cette main noire est capable de vous guérir. Et nous réprimandons ce Christ : « Seigneur, mon mari ne suit pas le bon chemin ». J’entends une femme prier : « Seigneur, pourquoi m’as-tu donné un tel mari ? » Cette femme prie et je réponds pendant la prière : « Tu l’as pris toi-même, je t’ai suggéré quatre ou cinq fois de ne pas le faire, mais tu l’as choisi, il est ton choix, pas le choix de Dieu ». Je vois de l’autre côté un homme prier aussi : « Oh, Seigneur, pourquoi m’as-tu donné cette femme ? » Quelqu’un a une sœur : « Seigneur, pourquoi m’as-tu donné une telle sœur ? » Le marchand, le magistrat, tous prient le Seigneur. Je dis : arrêtez-vous ! Et le Seigneur dit : « Fermez les églises, assez de prières idiotes, je suis rassasié des prières ». Et Il dit encore : « Que veux-tu ? – Un bon mari. – Tu l’auras. – Quand ? – Quand vous mourrez tous les deux. » Le frère dit : « Je ne veux pas de cette sœur. – Que veux-tu ? – Une nouvelle sœur. – Tu peux l’avoir. – Quand ? – Quand vous mourrez tous les deux. » Vous devez mourir pour l’ancien monde et accepter l’amour, non pas l’amour changeant du passé, mais l’amour fraternel. Moi aussi je crois en vous. Vous avez aiguisé vos lames, tous en avant dans le monde, il faut livrer bataille, vous pouvez tous livrer bataille. Il faut répandre ce Verbe dans le monde, non pas par l’ancienne loi, mais par la nouvelle loi, la loi de l’amour. Que ce Seigneur de l’amour qui est en nous demeure dans tous les cœurs. Il n’y a pas de gens incapables, il n’y a pas de justes et de fautifs, simplement le Seigneur les sépare : les uns à gauche et les autres à droite ; ceux de gauche, lorsqu’ils verseront des larmes comme Pierre, passeront à droite, le Seigneur les mettra à droite, alors que ceux de droite qui verseront des larmes, le Seigneur les mettra à gauche : gauche, droite, gauche, droite, cela est bénéfique dans le monde. Ainsi, insufflez cet amour dans votre vie, dans vos maisons, dans les cœurs, dans toute la société pour donner un élan partout, pour vous rasséréner et vous réjouir. Ce Seigneur est vivant ; Il n’est pas au ciel et dans les étoiles, Il est partout, Il est en nous et nous vivons en Lui et nous pouvons tout accomplir grâce à Lui. Je vous dis : tendez les mains et réchauffez-vous sur le brasier de la Nouvelle Vie ! Eh, vous qui êtes dans la cour[5], vous avez passé l’examen, vous n’avez pas renoncé ; maintenant je vous éprouve et si quelqu’un prend froid, quiconque parmi vous prend froid et doit payer le médecin, non seulement je paierai le médecin à sa place, mais j’ajouterai cinquante levas par jour de maladie : si vous êtes souffrants pendant dix jours, je vous donnerai cinq cents levas ; si quelqu’un tombe malade, qu’il me dise : « Tu as trop parlé, je suis tombé malade » il aura tout de suite un chèque de mille levas, je vous le dis sérieusement : celui qui tombe malade doit venir me voir. Appliquons maintenant le Nouvel Enseignement, appliquez-le ! J’aimerais que vous soyez des héros ; vous le serez, je le sais. Lorsque vous êtes sortis du Ciel jadis, comme vous étiez frais ! Je vous connais depuis longtemps, j’en connais beaucoup parmi vous, mais du temps est passé ; c’est pourquoi je dis : « Ainsi soit-il ! » Si quelqu’un dit : « Cela ne sera pas ainsi », répondez-lui « Ainsi soit-il ! » Et s’il fait du vacarme, dites-lui ceci : « Au nom de l’Amour Divin et de la Sagesse Divine et par la Puissance du Verbe Divin, déguerpis ! » Sofia, 18 décembre 1921 [1] Mattieu 16, 18 [2] Luc 22, 31-32 [3] Kadi effendi – Monsieur le juge en turc [4] Le tchernoziom ukrainien se caractérise par une forte épaisseur de terre enrichie en matière organique : 1 mètre en moyenne, mais parfois jusqu'à 6 m, alors qu'elle n'est communément que de 20 centimètres sur les autres types de terres agricoles. [5] Le Maître s’adresse aux personnes qui écoutent la causerie à l’extérieur, dans la cour.
  2. Lève-toi et ceins-toi «Et l'Ange lui dit : ceins-toi, et chausse tes souliers ; ce qu'il fit. Puis il lui dit : jette ta robe sur toi, et me suis.[1] » Actes 12:8 Il y a dans ma tête un problème épineux que je résous en ce moment : pourquoi jusqu’à maintenant les chrétiens n’ont-ils pas compris l’Enseignement du Christ ? Ne pas juste le constater, mais dire le pourquoi, les causes : c’est un problème épineux du domaine des mathématiques supérieures, des nombres irrationnels, c’est-à-dire insoluble par les règles mathématiques simples. Il y a des problèmes de cette sorte dans chaque vie. Je ne me demande pas seulement pourquoi les chrétiens n’ont pas compris l’Enseignement du Christ, mais je demande pourquoi vous non plus, vous n’avez pas encore compris le sens de votre vie ? Et une autre question essentielle : pourquoi les humains n’ont pas jusque-là accueilli l’amour pour l’appliquer dans sa plénitude. Voilà des questions qui occuperont la future culture, la future humanité ; ce sont des tâches d’une grande gravité, pour les êtres sérieux et intelligents, les êtres de caractère, doués de raison et de volonté. Ceux qui veulent résoudre ces problèmes doivent maîtriser leur pensée et gouverner leur cœur. Leur pensée doit être à sa place. Par les mots : « leur pensée doit être à sa place », j’entends un processus conscient et non pas mécanique, et c’est là que réside l’évolution humaine ; l’on doit avoir la maîtrise de sa pensée et de son cœur. Aujourd’hui, la seule aspiration de nos contemporains est d’être riches et puissants. Ces choses-là sont bien, mais ce sont seulement des résultats, des apparences, et ils sont la conséquence d’une cause intérieure, plus profonde que celle que nous pressentons. Donc celui qui veut gouverner le monde et qui veut s’enrichir doit avant tout gouverner sa pensée et son cœur ; et sa pensée et son cœur doivent être en accord absolu avec son âme. Maintenant, pourquoi nous écartons-nous du chemin ? Au lieu de gouverner sa pensée, l’être humain cherche à s’emparer de la pensée des autres ; au lieu de gouverner et maîtriser son cœur, il cherche à s’emparer des cœurs des autres. C’est un constat, je ne vais pas argumenter. Pourquoi ? Parce que c’est un problème du domaine des mathématiques supérieures et des nombres irrationnels. Mais maintenant, comme vous le voyez, la neige ne nous permet pas de détailler ces questions abstraites ; je ne veux pas parler beaucoup, je vais tâcher d’être concis aujourd’hui. Je ne veux pas commettre l’erreur suivante : en Amérique un prédicateur évangéliste priait beaucoup, sa prière continuait deux heures après le sermon. Un père a amené son fils à une réunion du soir, un enfant de douze ans qu’il voulait conduire à la piété. Selon la coutume de l’Église évangélique ils se sont agenouillés. Au bout d’une demi-heure, fatigué, l’enfant a demandé : « Papa, c’est bientôt fini ? » mais ce prédicateur aimait commencer par la Genèse, citer peu à peu tous les versets de la Bible et terminer par l’Apocalypse ; « Fiston, il est encore dans le désert, dans l’Exode », c’est-à-dire : c’est de là qu’il cite les versets. C’est pourquoi je serai moi aussi attentif maintenant pour ne pas citer tous ces faits. « Et l'Ange lui dit : ceins-toi, et chausse tes souliers. » C’est un art de savoir comment se ceindre, avec quoi se ceindre ; « Chausse tes souliers » : se chausser avec quoi ; « Jette ta robe sur toi » : quelle robe ? Vous direz tous aussitôt : « Nous savons comment nous habiller ! » Je l’admets, oui, extérieurement vous savez vous habiller, mais vous n’avez pas encore appris l’art de le faire intérieurement. « Et suis-moi ». Cet Ange est porteur et serviteur de qui ? Il ne sert pas les anciennes croyances et concepts que les anciens religieux avaient, tout comme les religions d’aujourd’hui. Vous aussi, je vous dis : j’appuie souvent ici et là pendant mes causeries pour vérifier si votre corps est sain ; si vous ne vous vexez pas, je dis : « Ces gens sont bien portants » ; si quelqu’un se sent offensé, je dis : « Cet homme a des blessures » et je fais un diagnostic pour voir la gravité de la blessure : peut-elle être soignée ou pas ? Prétendez-vous être exempts de telles blessures ? On a soit une ampoule aux doigts, une petite blessure dans le dos ou sous le menton, une inflammation dans le nez, une cataracte dans les yeux ; toutes ces infirmités se créent dans les prisons : nous nous trouvons maintenant dans une grande prison. Nos contemporains parlent de culture, de liberté, non, non, vous êtes tous dans la prison entre deux soldats et des gendarmes montent la garde à l’extérieur. Mais la force, la plus grande et la plus irrésistible est la prière, non la prière ordinaire pour son salut, mais la prière qui unit les humains pour délivrer un frère, le sortir de prison ; et la venue de cet Ange résulte de leur prière. Vous pouvez dire : « Ne sommes-nous pas capables de la même chose ? » Oui, à condition de comprendre les nombres irrationnels. « Et l'Ange lui dit : ceins-toi. » Cet Ange parle maintenant : « Ceins-toi, lève-toi ! » Tu dors, tu es spirituellement endormi et tu ne sais pas que le lendemain Hérode te conduira dehors et te coupera la tête comme une citrouille. Lève-toi, dit l’Ange, ne dors pas, alors qu’à présent on vous endort. Comment ? Comment vous endorment les médecins lorsqu’ils veulent faire une opération ? Ils mettent du chloroforme sous le nez n’est-ce pas ? Et lorsqu’il se relève, le malade ressent les douleurs ; il n’avait senti aucune douleur et sa seule question est maintenant : « Pourquoi ces souffrances ? – Parce que tu as subi une opération. » Vous me demandez aussi la raison de vos souffrances ? Quelqu’un vous a endormi et vous a fait subir une opération. Si je te mets du chloroforme sous le nez et que tu t’endors, et qu’ensuite j’opère dans ta caisse et dans ton portefeuille, tu te prendras la tête à deux mains à ton réveil : les souffrances sont arrivées ! N’est-ce pas une opération parfaitement menée ? Et si on vous met du chloroforme sous le nez pour vous endormir et vous prendre votre honneur ? Je prends le mot au sens large. Aujourd’hui on aura du mal à trouver des gens honnêtes dans le monde. Je ne dis pas que les gens sont sans probité, mais pouvons-nous en trouver avec de l’honneur, de l’honneur divin ? Je ne parle pas au sens de l’honneur ordinaire ; lorsque je dis homme honnête, j’entends trouver un violoniste virtuose qui nous incite à dire de sa musique : « Voilà un virtuose qui joue parfaitement, et avec son âme ! » C’est de l’art. Pour moi l’honneur est un grand art de la pensée humaine : être honnête au sens plein du terme, c’est savoir faire de la musique. « Lève-toi, dit l’Ange, ne dors pas ! » Que signifient les souffrances actuelles, ne s’agit-il pas de cet Ange qui te secoue : « Lève-toi ! » dit-il. Mais un journal sortira et il y sera écrit qu’une conférence de la Société Des Nations à Washington rétablirait la paix ; les Turcs disent : « Guial, kouzoum, guial ! » (Гял кузум Гял), et les Bulgares disent : « Patiente, petit cheval, pour avoir de l’herbe fraîche ». Nous ressemblons à ces bœufs attelés dans le champ à qui le paysan dit : « Allez, labourez et lorsque vous aurez fini, nous vous donnerons de la paille ; le blé sera mis dans la grange et vous mangerez de la paille pendant l’hiver ». Ils disent désormais : « La paix viendra, pour vous », et ce sera la paille ! L’Ange dit : « Lève-toi, ne dors pas ! » Il y a un endormissement dans le monde. « Et l'Ange lui dit : ceins-toi, chausse tes souliers ! » Ce qu'il fit. Puis il lui dit : jette ta robe sur toi, et suis-moi ! » Voilà ce que nous devons faire. Pour vous habiller de la sorte, il faut que la conscience supérieure s’éveille en vous, vous devez connaître ce que Dieu a mis en vous : les forces et les aptitudes ; quand est-ce que l’être humain est sorti du Ciel et quand est-ce qu’il doit y retourner ? Il doit trouver les horaires et respecter ces horaires divins ; c’est ainsi que doit agir tout être doué de raison qui s’est réveillé. Vous, les contemporains, vous avez très peur ; vous êtes peureux et vous avez peur des petites choses plutôt que des grandes. Par exemple, l’idée suivante vous effraie : « Et si je reste affamé, si je suis sans toit ? » Il y a dix ans quelque chose m’est arrivé ici à Sofia. Je vais vous relater l’exemple d’une petite fille : ce fait est véridique en contenu et en sens, mais non dans la forme. Je passe un jour près de l’église Saint Roi où on vend des journaux. Je me promène le soir et je vois une fillette de douze ans : « Monsieur, n’achèteras-tu pas « la Paix » ? » Je la regarde, elle est pieds nus. « Je l’achèterai volontiers. » Je mets la main à la poche, je n’avais pas de monnaie ; je regarde dans l’autre poche, je sors cinq levas et je les lui donne : « Je n’ai pas de monnaie, garde tout. – Non, pas tout ça, j’ai décidé de gagner ma vie honnêtement, je ne demande rien gracieusement. » Je lui ai dit : « Je suis quelqu’un de bon. – Je connais des gens « bons » comme toi ! » Je lui demande : « Que feras-tu ? Combien te manque-t-il ? – Un levas. » Je dis : « Marchons, il se peut que sur la route d’autres t’achètent des journaux. » Nous marchons et nous discutons. « Tu regardes mes pieds nus ? me dit-elle. – Je te regarde. – Sais-tu pourquoi je suis pieds nus ? Parce que je ne suis pas bonne, si je l’étais, je serais chaussée. Maintenant lorsqu’une dame riche, bien habillée passe, je me dis : « Tu pourrais aussi être comme elle, mais maintenant, apprends à rester pieds nus ! Un jour, je regarde une dame et un monsieur dans une brasserie, ils boivent et discutent amicalement tous les deux et je me dis : « Hum, un jour vous vendrez des journaux comme moi ». Et elle me dit : « Je me punis à présent, quelque chose me dit : « Ne demande rien gracieusement ! » Nous avons ainsi arpenté la rue en discutant avec cette fillette. Je lui ai demandé : « Ne veux-tu pas aller à l’école ? – Je veux si je suis capable de gagner mon propre argent ; sinon, je ne veux pas d’enseignement. Il y a dans le monde beaucoup de gens érudits. Si je peux avec mon travail… » Je dis : « Si c’est moi qui t’achetais une paire de chaussures ? – Non, non, tu m’obligeras à te considérer comme quelqu’un de méchant ; c’est ainsi que je vous considère : un homme de bien, mais qui achète des chaussures aux autres, j’ai un avis particulier sur lui. Fais attention car toi aussi tu peux aller un jour pieds nus comme-moi si tu donnes cet argent pour m’acheter des chaussures. – Tu es une très bonne enfant. – Ah, ne me complimente pas car tu finiras pieds nus ! » Et elle me regarde avec défi. Je dis : voici une noble enfant, avec du caractère. Je passe deux jours plus tard et je la vois entourée d’une dizaine de garçonnets, elle les tient en respect, ils l’écoutent. Je dis : voici une fleur qui croît dans la boue ; il y a en elle un esprit, cet Ange a parlé à cette fillette : « Lève-toi ! » et elle s’est levée, elle vend des journaux, mais elle s’est posé l’objectif de ne rien prendre gracieusement, elle préfère aller pieds nus, mais gagner sa vie avec labeur et probité. Je lui ai dit : « Me permettras-tu de te donner un jour comme exemple aux personnes à qui je m’adresse ? – Non, tu ne le feras pas. – Je parlerai uniquement du côté extérieur, je ne présenterai pas le côté intérieur de la question. – Tu peux leur dire le reste, mais ne dis pas mon nom car je penserai beaucoup de mal de toi. De plus les gens qui t’écoutent n’ont pas besoin de moi. » Lorsque j’ai quitté cette fillette, j’ai dit : voici un exemple à imiter, un caractère déjà forgé chez une fillette de douze ans. Maintenant l’Ange dit à Pierre : « Lève-toi ! ». « Qu’adviendra-t-il de nous ? » Vous ne devez pas avoir peur mais vous devez être autonomes : être pieds nus, mais savoir pourquoi vous êtes pieds nus ; être chaussés, mais savoir pourquoi vous êtes chaussés ; être riches, mais savoir pourquoi vous êtes riches ; être misérables, mais savoir pourquoi vous êtes misérables ; si vous êtes savants, vous devez comprendre tout ce qui est en vous ; seule cette science peut arranger votre vie. Vous pensez que le Seigneur déverse les dons au hasard ; non, non, les dons sont offerts seulement à ceux qui sont doués, le don, c’est un instrument, une puissance. À qui donnez-vous le meilleur violon pour jouer ? Le plus beau violon est dans la main de ce grand violoniste, il est digne de ce violon et le plus bel archet est aussi dans la main d’un tel violoniste. Donc, lorsque Dieu distribue les dons, Il sait faire parfaitement ses comptes, ne vous faites pas d’illusions, ne croyez pas qu’Il peut vous offrir un grand don : Il vous mettra dans la situation de cette fillette, et lorsqu’il verra votre force de caractère, alors Il déterminera le don à vous octroyer. Maintenant, vous direz encore : « N’est-ce pas le Seigneur sait ? » Savez-vous ce qu’est la connaissance ? La connaissance s’acquiert uniquement par la vie : si tu es sans vie dans le monde, il n’y a pas de connaissance. Et la connaissance que Dieu possède est le fruit de milliards d’années d’existence où Dieu a acquis une connaissance par Son expérience, Il a essayé toutes les choses, Il connait toutes les situations qui existent dans le monde. Et si parmi vous quelqu’un se demande : « Ne pouvons-nous savoir ? » Vous pouvez aussi savoir, mais seulement lorsque vous vivez. Donc le savoir est le fruit de la vie consciente, à tous les instants, dans toutes les situations, être capable de comprendre et de dire : « Voilà ce qu’il me faut ». À tout instant, en tant qu’enseignant, docteur, femme, quelle que soit la forme que tu prends, si tu as conscience de cette situation et si tu fais attention à ces lois fondamentales, inscrites en toi, tu acquerras cette connaissance. En quoi réside l’amour ? Vous rencontrez quelqu’un, vous l’aimez, il vous attire, pourquoi vous attire-t-il ? Je vous demanderai pourquoi ce pâturage vert, cette source cristalline, ce beau paysage, vous attirent ? Pourquoi ? Parce qu’ils répondent à toutes vos aspirations, à tous vos élans. Quelqu’un dira maintenant : « Il m’inspire », et un autre dira : « Je veux aimer ». Combien de degrés l’amour a-t-il, savez-vous quel nombre de permutations il a ? Trente-cinq millions ! Oui, autant. Aimer celui qui est rempli d’amour est une chose, mais aimer celui qui n’a pas d’amour, qui se trouve dans un désert, ce sont deux situations différentes ; chacun peut faire la première chose, peu sont capables de faire la seconde. Il y a des milliers et des millions d’hommes prêts à épouser la plus belle fille, la plus riche, tous se porteraient candidats pour elle, mais combien sont ceux qui épouseraient une femme en proie à la lèpre, combien seraient ceux qui lieraient leur destin au sien ? Ils se comptent sur les doigts d’une main ! Et l’apôtre Paul dit : « Pas même un juste mourrait pour un juste . Et le Christ est mort pour nous qui sommes pécheurs. [2] » Qu’est-ce que cela signifie ? C’est la grande philosophie de l’Ange qui dit : « Lève-toi, ne t’abuse pas, lève-toi, tu es libre, tu seras libre aujourd’hui », alors qu’on s’imagine qu’on est toujours en train de rêver ; Pierre se lève, marche, se croit dans un rêve, sort dans la rue, et lorsque l’Ange le quitte il dit : « En effet, je suis sauvé ». Vous les contemporains, vous voulez que cet Ange vous délivre de la prison et vous emmène jusqu’à la dernière rue avant de dire : « Vous êtes sauvés, partez ! » Mais les gens pieux disent : « Je veux revenir en prison pour devenir martyr ». Le Seigneur n’a plus besoin de martyrs : lorsque cet ivrogne sera tué, est-ce un martyr ; lorsque cet assassin mourra, la corde au cou, est-ce un martyr ; et lorsque le mari a tué sa femme ou bien que la femme a empoisonné son mari, sont-ils des martyrs ? Le monde est plein de tels martyrs, nous n’en avons pas besoin, nous avons besoin de gens qui vivent. « Lève-toi ! » Quelle était la première chose ? « Ceins-toi ! » Donc : « Mets de la volonté ! » Comment les gens se ceignent-ils ? Avec les mains. Les Bulgares mettent souvent une ceinture pour se ressaisir car ils peuvent avoir alors une meilleure allure. « Ceins-toi ! » comme cela est dit dans l’Évangile. Avec quoi se ceindre ? Je ne vous le dirai pas, c’est à vous de me le dire la prochaine fois. « Chausse-toi ! » Avec quoi ? Et enfin : « Habille-toi ! » Avec quoi ? Habillons-nous dans le Christ, habillons-nous dans l’amour. Lorsque dans votre vie l’amour sera un vêtement, vous vivrez une vie pure et juste ; ce n’est pas un vêtement ordinaire : lorsque cette force de l’amour qui est dans votre corps embrassera toutes vos pensées, tous vos sentiments, tous vos actes et que ce vêtement divin pénètrera en vous et dans vos cellules, alors l’Ange dira : « Suis-moi ! » C’est-à-dire, tu es quelqu’un digne de la liberté, tu n’as plus à croupir dans cette prison infâme et Hérode n’a pas le droit de te couper la tête. Vous dites : « On nous enseigne les raisons de cela comme si ce n’était pas écrit ? » Je dois vous préserver d’une illusion : vous entrez dans l’auberge, vous n’avez pas de dette, vous dites : « Ivan, donne un litre de vin ! – Voici un litre. – Donne encore un litre ! » et vous ne payez pas. Ivan écrit sur l’ardoise noire : « Stoyan a bu un litre de vin ». Le deuxième jour la même rengaine : Ivan écrit de nouveau. Ivan a écrit chaque jour et en dix ou quinze ans tous les avoirs de Stoyan ont disparu pendant qu’Ivan a rempli toute l’ardoise ; Stoyan est resté sans rien ! « Et alors ? C’est le destin ! » Non, Stoyan a provoqué tout seul son destin, il a obligé Ivan à écrire. Et maintenant, les religieux d’aujourd’hui disent : « C’est le Seigneur qui a écrit ainsi ». Le Seigneur a écrit ainsi parce que vous avez bu et Il l’a consigné, mais il fallait une réalité amère pour vous tirer de votre égarement. Un Bulgare, après avoir bu tout son argent dans une brasserie, y retourne de nouveau. Il n’avait pas un sou. Il y avait un panier rempli de cerises sur le comptoir ; il a tendu la main pour prendre une cerise. « Attends, comment oses-tu prendre des cerises sans permission ? » lui a demandé l’aubergiste. Ivan a eu peur et s’est dit : « J’ai laissé tout mon argent à cet homme, mais il ne me donne pas une seule cerise ! Adieu, j’ai compris maintenant ». Il est sorti en se disant : « À partir de maintenant je ne mettrai pas une seule goutte de vin dans ma bouche, je vais m’atteler au travail et je vais me refaire de tout ce que j’ai perdu ». Le lendemain il passe à côté de la brasserie et l’aubergiste lui dit : « Ivan, approche ! – J’ai compris, ces cerises j’en mangerai, tu ne seras pas le seul à en manger ». Ces cerises dans le panier sont pour nous tous. « Lève-toi, dit l’Ange, sors de cette prison ! » Vous direz : « C’est la faute des conditions, c’est la misère ». Tu n’es pas né pour être pauvre, tu n’es pas né pour être pécheur, sans caractère, évangéliste ou orthodoxe, tu es né pour être fils de Dieu, tu es né pour être libre et non pour qu’Hérode te coupe la tête. Vous dites à présent : « Attendez de voir si cela est conforme aux préceptes de la Bible ». Ceux qui ont écrit la Bible ne sont pas comme ceux d’aujourd’hui, ils ont écrit la Bible avec leur sang, ils ont tous été martyrs ; et le Christ qui a donné le Nouveau Testament a été martyr, il l’a écrit avec son sang ; cet Enseignement du Christ est juste car il a été écrit avec son sang ! Lorsque je disais il y a des années : « Est-ce que le clergé bulgare a le sang du Christ ? » je comprenais : « Est-ce que les évêques et les prêtres ont l’Enseignement du Christ dans leur sang ? Je dis : je ne suis pas chrétien, vous êtes chrétiens, et je vous interroge : avez-vous accompli l’Enseignement du Christ ? Je suis membre d’une commission ici dans le monde et je ferai un rapport que personne n’a encore fait ; et ensuite la terre sera retournée tête en bas, je ne vais pas hésiter ; même s’il faut que toutes les têtes sautent, je ferai ce rapport ; il ne faut pas de criminels sur terre, mais des individus libres. Quelqu’un dira : « Il n’y a pas de péché ». Si, il y a du péché, il y a des crimes dans le monde. « Oui, mais auprès de Dieu… » Auprès de Dieu la question se pose autrement, mais sur terre, la question est : « Suis-je né pour pécher ou pour mener une vie pure ? » Quelqu’un dira : « Mais les conditions sont ainsi, l’éducation est ainsi, ma mère m’a enfanté ainsi, c’est le destin ». Non, ce n’est pas le destin, mais une erreur : tu bois et Ivan l’inscrit là-bas sur l’ardoise et on clame ensuite : « Eeeh, c’est le destin ». Ce n’est pas le destin, je peux en expliquer les raisons, mais je plains les jambes de ceux qui restent dehors[3]. Non, non, j’ai décidé de parler brièvement, je me mets à la place de cette fillette qui était pieds nus, elle dira : « Ce prédicateur doit abréger sa causerie ». Ce sera bref et profitable. Ne soyez pas esclaves du péché, vous devez être libres. Certains se croient libres, mais ils ne le sont pas. Si tu vas d’une Église à l’autre, tu n’es pas libre ; si tu vas d’un pays à l’autre, tu n’es pas libre. Tu dois être libre dans ta pensée pour faire face aux difficultés quelles que soient les conditions de ta vie : c’est une grande science. Maintenant, la femme attend un homme qui soit un ange, mais est ce que cet homme idéal épousera une femme idiote ; et la fille idéale aussi épousera-t-elle un idiot ? Il faudrait qu’elle ait perdu la raison pour cela. L’idiot épouse l’idiot et l’intelligent épouse l’intelligent, c’est ainsi. On dit maintenant : « C’est selon ce que le Seigneur a ordonné ». Le Seigneur a ordonné que l’intelligent s’accorde avec l’intelligent, l’idiot avec l’idiot, le juste avec le juste et le pécheur avec le pécheur : c’est ainsi que se pose la question, un juste et un pécheur ne peuvent pas se marier. Quelqu’un dira : « Il y a des cas comme ça ». Ils peuvent être mis ensemble, il peut y avoir des loups et des moutons dans une même fosse, mais c’est une exception, ce n’est pas un fait de la nature, là les moutons sont séparés des loups, chaque chose dans le monde est séparé du reste. « Lève-toi ! » dit l’Ange. Et aujourd’hui il dit : « Levez-vous ! » Et je veux vous sortir de cette prison : vous êtes maintenant comme Pierre, vous vous frottez les yeux : « Est-ce vrai, est-ce que cet homme dit la vérité ou est-ce qu’il nous trompe ? » Ainsi, lorsque nous nous partirons et que je disparaîtrai, alors vous reconnaîtrez la véracité de mes paroles ; et lorsque je quitterai la Bulgarie, les Bulgares la reconnaîtront. Je ne viendrai pas une seconde fois, même si vous allumez dix millions de cierges pour moi, je ne viendrai pas, je ne viendrai pas, voyez-vous ? Je ne veux pas de cierges, je veux que les cœurs humains soient allumés, nous voulons de l’amour ; nous ne voulons pas d’églises, pas d’églises en pierre, nous voulons des cœurs aimants, des êtres nobles, de l’ordre et de la probité dans chaque foyer, dans chaque école, voilà ce qui est demandé aujourd’hui dans le monde, c’est la loi de l’évolution. Que tous les prêtres enlèvent leurs accoutrements et qu’ils aillent visiter les pauvres. Le monde invisible est repu de ces prières. Tandis qu’on dit maintenant : « Le Seigneur est miséricordieux et plein de grâce ». Qui l’ignore ? Toi, mon frère, es-tu juste comme le Seigneur ? On récite à présent les psaumes : « Bla, bla, bla ! » Depuis deux mille ans on lit toujours ces psaumes qui expliquent comment David se dissimulait ; il ne les a pas lus comme le clergé les lit aujourd’hui. Un jour les Bulgares reconnaîtront que j’ai été leur grand ami, mais lorsque je m’en irai, je ne veux pas de monuments, et si on en érige, je viendrai les détruire. Dieu exige l’amour, que tous s’aiment en frères et en sœurs ; voilà les monuments du futur ! Dans la tête de chaque prêtre, de chaque prédicateur, professeur, mère cela doit être inculqué : il faut la fraternité et la sororité dans le monde, et alors nous aborderons une nouvelle philosophie, nous irons dans les nombres irrationnels des mathématiques supérieures. Je peux vous en parler, mais vous devez être bien portants pour que je vous en parle. Il s’agit d’une grande science. « Lève-toi ! » dit cet Ange. Maintenant, bien entendu, et même sans que je le dise, il viendra de nouveau, mais je dis : mes paroles sont des paroles de Dieu, ce ne sont pas les miennes. Ils reconnaîtront les desseins du Seigneur pour le futur. « Lève-toi, dit l’Ange, accomplis la volonté divine ! » Ce Dieu de l’amour veut de nous tous l’accomplissement d’une seule loi, Il l’a déposée en nous. Quelle est cette loi ? Je vous donnerai une petite clarification à travers un exemple du XIX° siècle, dans la culture contemporaine, pour voir comment nous l’interpréterons. C’est arrivé en France, je le tire d’un roman non publié, un auteur l’a écrit sans le publier. Le comte Morelli avait une jeune fille qui s’appelait Élisabeth ; elle était âgée de vingt et un ou vingt-deux ans, très intelligente, femme de caractère, d’une grande volonté et d’une grande beauté. Une fois, un poète et musicien célèbre, un virtuose l’a croisée et il est tombé fou amoureux d’elle ; mais comme il était très timide, il a cherché un moyen pour rentrer en contact avec elle ; il passait des nuits entières à chercher comment s’approcher d’elle. Une idée lumineuse lui vient et il rédige le message suivant : « C’est difficile de vivre sans idéal », et l’a mis sous enveloppe. Il s’est familiarisé avec ses habitudes et ses déplacements et un jour il s’est approché et a mis l’enveloppe dans sa poche sans qu’elle s’en rende compte. Le soir, lorsqu’elle est rentrée, elle a sorti la lettre et a lu : « C’est difficile de vivre sans idéal ». « Que signifie ce c’est difficile de vivre sans idéal ? Très certainement, l’une de mes amies a dû écrire ceci. » Deux semaines plus tard, il a mis une autre petite lettre dans sa poche où il a écrit : « Mais si cette âme a aperçu de loin son idéal, que doit-elle faire ? » Le soir, elle a sorti la lettre, l’a lue et s’est dit : « Cette amie… si elle l’a aperçu, que doit-elle faire ? » Un mois plus tard, il a écrit une autre lettre qu’il a mise de nouveau dans sa poche : « Si cet idéal est aussi élevé que le soleil, alors quant au moyen de l’atteindre… ». La quatrième fois il a noté : « Il faut des ailes, mais cela demande du temps pour que ces ailes poussent ». « Qu’est-ce qu’elle écrit encore ? se dit-elle. Il faut des ailes ? Si tu n’as pas d’idéal, tu n’as qu’à le chercher. » Mais lorsqu’il a voulu mettre la cinquième lettre, elle avait dans sa poche un chèque de dix mille francs pour s’acheter un vêtement. Il a mis la cinquième lettre où il avait noté : « Il n’y a pas d’autre force semblable à l’amour ». Mais lorsqu’il a mis la main dans sa poche, il en a sorti son portefeuille avec la noble intention de le lui rendre lorsqu’elle déclarerait sa perte ; il pourrait ainsi faire sa connaissance ; mais un policier l’a attrapé à cet instant et la jeune fille s’est alors adressée à lui : « Monsieur, vous êtes né pour quelque chose de plus noble, vous êtes talentueux, vous ne devez pas faire des choses pareilles ! » Et lorsqu’elle l’a regardé, il a tout oublié et s’est troublé comprenant son énorme erreur sans savoir quoi dire. « Que dites-vous Mademoiselle ? – Laissez-le, ce monsieur n’a rien fait de mal ». Mais elle l’a regardé avec une telle gravité qu’elle a remarqué une larme dans ses yeux. Ces deux-là, se sont-ils compris ? Quelle impression il lui a faite ? Celle d’un simple voleur ? Maintenant, vous les chrétiens modernes, vous ressemblez à ce musicien, vous envoyez des lettres d’amour au Christ, et vous cherchez un moyen de faire Sa connaissance : les évangélistes d’une manière, l’église libre, les orthodoxes, les bouddhistes, les occultistes, les théosophes nous montrent tous des chemins, de très beaux chemins. Ce musicien avait écrit : « C’est difficile de vivre sans idéal », mais l’idéal est quelque chose d’intérieur. Alors il a décidé de s’infliger une punition : il a enlevé ses beaux habits, il a mis des vêtements raccommodés d’ouvrier, il a jeté ses chaussures et s’est présenté pieds nus devant l’immense domaine de ce comte Morelli ; il a enfin réussi à être embauché en tant que jardinier ayant fait une excellente impression au comte par sa modestie ; celui-ci se disait : « Je n’ai jamais eu de domestiques comme celui-ci ». Mais pourquoi s’était-il mis à son service ? À cause de sa fille. « C’est difficile de vivre sans idéal ! » C’est vrai ! Aspirez à cet idéal. Et il dit : « Que faire si on a aperçu son idéal ? » Mais il est loin – dans ce cas marche vers ton idéal. Comment ? Comme ce musicien : pieds nus ; comme cette fillette de Sofia : pieds nus. N’attends pas d’être professeur ou une éminence, ce sont des choses secondaires ; tâche d’être un homme aimé de Dieu et aimant Dieu, de connaître tous tes frères et sœurs, de les aimer et d’être prêt à te sacrifier pour eux. Vous direz : « Nous sommes de ce point de vue des héros ». Je me réjouis, je ne dis pas que vous ne l’êtes pas, vous êtes de véritables héros. Il reste l’autre point. Jusqu’à maintenant vous avez mis beaucoup de lettres dans la poche du Christ, il reste à jeter vos vêtements et vos chaussures pour travailler pieds nus dans le jardin du comte Morelli. Ce jardin représente le monde futur, la culture future où il faut travailler pour la nouvelle culture, pieds nus, c’est-à-dire avec une pureté absolue, pour bâtir le monde sur un socle nouveau. Ne pas clamer : « Fraternité et égalité » tout en ayant des prisons, « Aimons-nous ! » tout en s’entretuant. Je parle de tous, c’est sur cela que reposera le bonheur futur. Mais vous me fixez à présent en disant : « Oh, ce Maître ! » C’est une loi, je suis contraint de battre le lait pour sortir le beurre qu’il y a en vous. Quelqu’un dit : « Pourquoi bats-tu le lait ? » Je veux obtenir du beurre, tout le beurre qu’il y a en vous, je veux le sortir : vous vous êtes aigris et maintenant je vais extraire de vous le beurre ; je le vendrai , je mettrai l’argent à la banque et je vous dirai : « Vous avez obtenu tant d’argent pour votre beurre, prenez-le ». Vous êtes des gens mécontents, vous êtes comme du yaourt ; alors qu’on dit à Paris : « Le yaourt prolonge la vie » ; en effet, le yaourt prolonge la vie, mais s’il tourne, il l’altère ; tant que vous ressentez la faim comme un stimulus, elle est constructive, mais si elle se transforme en famine, alors elle détruit. Chaque chose est vraie jusqu’à un certain point, puis fausse au-delà. L’exemple de cette fillette à Sofia retient mon attention depuis toutes ces années. J’aimerais que tous les sofiotes soient comme elle, j’aimerais que tous les ministres, évêques, prêtres, professeurs, enseignants, toutes les mères, frères, sœurs, tous vos enfants soient comme cette fillette. Beaucoup de choses ont disparu et se sont effacées de ma mémoire, mais le souvenir de cette fillette y reste et y restera, je le porterai précieusement en moi, voyez-vous ? Chacune de ses paroles s’est gravée dans ma mémoire, il n’y a nulle ambiguïté : « Non, non, Monsieur ». C’est ainsi, il y a une seule morale dans le monde : on doit être honnête et autonome et gagner sa vie la sueur au front ; c’est ainsi que le Seigneur s’exprime aussi –« la sueur au front » - et c’est pourquoi Il a chassé Adam et Ève, pour qu’ils apprennent à travailler ; nous aussi, nous avons été chassés pour travailler, pour façonner une pensée magnifique, un cœur magnifique et revenir riches dans le monde spirituel. Et cet Ange dit à Pierre : « Lève-toi ! » Maintenant, vous restez dans une prison et vous rêvez : quelqu’un rêve qu’il est riche : il recompte son argent ; quelqu’un songe à l’intérieur de cette prison qu’il se marie ; quelqu’un songe dans cette prison qu’il est très érudit ; les gens pensent à beaucoup de choses, mais lorsqu’ils se réveilleront, ils se verront dans la prison. Où est la liberté ? L’amour n’asservit pas. Lorsque quelqu’un prétend que son cœur brûle, que l’amour le rend distrait, je dis : ce n’est pas de l’amour, l’amour ne rend pas distrait ; le cœur brûle, mais ce feu est si doux, si discret et agréable, les plus grandes pensées se développent dans ce feu, il révèle le sens de la nature, il révèle les cœurs des gens. Pour ouvrir ces cœurs, notre vie doit s’unir à leur vie, il faut une unité dans la vie. Je mets l’eau pure dans ma bouche, mais jamais la lie. Donc l’amour est un élixir, il entre et apporte la vie. Maintenant quand je vous parle, parfois vous vous enthousiasmez et vous dites : « Maintenant lorsque nous rentrerons, nous résoudrons cette question ». Je fais depuis tant d’années mes expériences : vous pensez encore et encore résoudre cette question et vous ne l’avez toujours pas résolue. Il faut avoir une compréhension. Vous dites : « Notre Maître sait ». Et vous, savez-vous ? On vous dira demain : « Votre Maître est idiot », mais vous aussi vous êtes idiots dans ce cas. Vous devez juger par vous-mêmes. L’idiot est idiot, le savant est savant, l’être intelligent ne peut pas être idiot, il ne peut pas jouer deux rôles ; et l’idiot ne peut pas non plus être intelligent car il n’y a pas en lui ces matériaux avec lesquels transformer ses pensées : l’idiot est celui qui n’a pas de matériel pour travailler. Pierre était un conservateur virulent, il a fallu le mettre en prison et même à sa sortie, il ne pouvait toujours pas se libérer de ses anciennes croyances, de cet esprit nationaliste. Nous avons une Patrie, un Père dans le monde, nous avons oublié Son Nom et passons maintenant pour des chrétiens. Il faut une autre philosophie pour les chrétiens. Pendant deux mille ans les chrétiens n’ont pas su appliquer l’enseignement du Christ, ils ne l’ont pas appliqué et c’est pourquoi les gens les plus simples viendront dans le monde et l’appliqueront. Voici une décision, qu’en pensez-vous ? Vous, les femmes, qui êtes simples, vous l’appliquerez ; les êtres les plus simples sont les femmes ; d’ailleurs on donne à la femme des sobriquets méprisants : la femme serait une vache ! Oui, je dis qu’avec ces vaches, avec leur lait, vous avez pu être nourris, et vous les remercierez, vous, les hommes, je vous le dis ! Vous, les femmes, je vous le dis : levez-vous et sortez des prisons ! Maintenant, si vous vous mariiez en prison, vous auriez des petits prisonniers. Je pourrais vous donner une multitude d’exemples sur les esclaves au temps de la guerre civile entre les États du Nord et les États du Sud en Amérique : les noirs ont eu des enfants, mais leurs enfants étaient vendus. Et toute l’Amérique s’était divisée en deux camps : les uns luttaient pour la liberté des noirs et les autres contre ; les uns démontraient que l’esclavage aurait été en accord avec la Bible et les autres démontraient que la liberté de l’être humain était aussi en accord avec la Bible. Maintenant ces savants sont toujours en train de démontrer que chaque nouvel enseignement vient du diable contrairement à l’ancien. Si le nouvel enseignement est du diable, alors l’ancien enseignement aussi ; si le nouvel enseignement est de Dieu alors l’ancien enseignement aussi, et si nous n’avons pas appliqué cet enseignement, ce n’est pas la faute de Dieu, mais la nôtre ! Un jour cette grande philosophie viendra, une unité est attendue dans les écoles, les facultés ; commençons la nouvelle vie, une vie de plénitude où tous seront libres de penser, qu’il y ait de l’ordre, de la discipline et du droit partout. Les Écritures disent : « Il n’y a en Jésus-Christ ni grec, ni juif, ni esclave, ni homme libre[4] », mais tous sont libres, tous sont pénétrés par un même Esprit. Nous vivons selon une grande loi de l’amour, donc nos pensées, nos sentiments, nos actes doivent être déterminés. Nous ne soutenons pas l’esclavage et la contrainte de la pensée, le Seigneur a fait les choses autrement, le Seigneur a dit : « Liberté pour tous mes enfants sur la terre, allez, dites à ces enfants de sortir de leurs prisons. Liberté ! Allez, dites à ces enfants de ne pas croire ceux qui disent que j’ai écrit en ce sens : ce sont eux qui l’ont inventé, tous leurs conciles, tous leurs livres leur appartiennent. Mon Enseignement est un Enseignement d’amour, de fraternité, de sororité, de liberté absolue où chacun respecte les droits des autres et où les plus grands sont prêts à servir les petits et les faibles ». Le voilà l’enseignement divin, c’est ce que le Christ a dit et c’est ce que le Christ qui vient d’en haut dira. Comment vient le Christ ? Allons, je ne vous dirai pas comment il vient ; il viendra et vous le verrez, ce sera bientôt. À présent, ce soir en rentrant, votre Ange frappera à la porte et vous dira : « Lève-toi ! » Vous verrez bien, il frappera, et dira : « Ceins-toi ! » Puis il dira : « Chausse-toi et habille-toi ! » Vous résoudrez cette question ce soir, ce soir ou jamais ! C’est la grande loi de la Fraternité Blanche dans le monde. Vous direz maintenant : « Attendez, on va voir ce qu’on va voir ! » Que verrez-vous ? Lorsque vous vous réveillerez et que l’Ange sera parti, vous direz : « En effet, nous sommes hors de la prison ! » Voilà ce que vous saurez, vous saurez que vous êtes libres. Si l’Ange vient ce soir et si vous sentez que les chaînes tombent, que la pensée est libre, que le cœur est libre, vous êtes hors de la prison. Assez de s’occuper de factions, les unes religieuses, les autres indépendantistes. Vous êtes libres, assez de croupir dans la prison, levez-vous ! Maintenant, quelqu’un dit que j’hypnotise les gens. Si je mets un peu d’appât dans le piège, qui hypnotise ? La souris tourne autour et se dit : « Comme il me regarde et m’attend » et elle se met à calculer avec des nombres irrationnels : « Quand je rentrerai là-dedans pour prendre ce savoureux morceau, j’assurerai mes arrières ». Oui, tu assureras parfaitement tes arrières dans le piège ! Ne croyez pas que quelqu’un puisse vous hypnotiser, personne ne peut vous priver de votre liberté ; l’être humain est fort, il est un Dieu en miniature. De quel point de vue ? Dieu peut faire tout ce qu’Il veut dans le monde alors que personne ne peut nous obliger à faire ce que nous ne voulons pas ; il n’y a aucune force, ni en haut au Ciel ni en bas sur terre qui puisse nous obliger à faire ce que nous ne voulons pas, donc de ce point de vue nous sommes forts. Alors que de nos jours recevoir deux coups de bâton suffit pour nous obliger à prendre le fusil et aller combattre pour la patrie : est-ce un signe de caractère ? Tu es un individu sans volonté, sans pensée, sans cœur. Et certains demandent : « Lorsque deux personnes se querellent, que faut-il faire avec elles ? » Sortez de la prison d’Hérode, ceignez-vous avec la vérité, chaussez-vous dans la vertu, habillez-vous dans l’amour : la question est résolue et vous êtes libres. Est-ce que j’ai tenu ma parole ? La première chose que je vous laisse maintenant, sachez-le bien, c’est : vous êtes libres ! J’ai ouvert la porte de la prison et celui qui ne sortira pas aura un péché sur le cœur. Vous ne direz pas alors que vous n’étiez pas prévenus, je vous préviens maintenant. Je vous rencontrerai encore une fois : je rencontrerai ceux qui sont en prison et qui ne sont pas sortis et je rencontrerai aussi ceux qui en sont sortis. Maintenant que je parle ainsi, lorsque vous sortirez dans la rue, ne perdez pas la tête. Non. La première chose à faire, sans que quelqu’un le sache est d’aller chez vos amis ; ne clamez pas dans le journal qu’un tel a été autorisé à sortir de prison, que personne ne sache que vous êtes sortis, mais que l’inquiétude qu’un tel s’est évadé de prison soit présente. Vous irez chez les vôtres. Qui ? Chez ceux qui vous aiment et qui ont prié pour vous. Votre première mission est d’aller les voir et de leur dire que leur prière a été entendue. « Vous êtes libres, dit le Christ, tous les peuples d’aujourd’hui en Europe sont libres. » Riches et pauvres, tous sont libres, et il vous exhorte tous à suivre la Nouvelle Culture : hommes et femmes, sans discrimination, selon leur situation. Le Christ arrive, et on dit : « Le premier évènement arrive » ; vous noterez qu’un évènement arrive dans le soleil, qu’un évènement vient sur la terre, on le verra. Un savant anglais dit maintenant : « Un évènement se produit sur la lune ». Je dis : puisqu’il est venu sur la lune, il viendra aussi sur terre ; il touche aussi notre vie et si les humains vivaient à l’avenir comme ils vivent maintenant, comme vous vivez maintenant, vous décideriez de votre destin. Comment ? De deux façons : ou bien vivre en liberté ou bien mourir en prison. Ainsi maintenant, vous devez tous aller chez les vôtres. Je dis aux femmes : aimez vos maris qui prient et travaillent pour vous ; je dis aux hommes : aimez vos femmes qui prient pour vous ; je dis aux frères : aimez vos sœurs qui prient pour vous. Par prier j’entends qu’ils travaillent pour vous. L’amour est un travail, un travail sérieux. Un travail sérieux est exigé de nous. Et lorsque tu croises une personne, ne fais pas de différence. Souvent, lorsque je passe, je constate comme il est difficile d’avoir la même attitude envers tout le monde ; lorsque tu croises un riche et un pauvre, les aimer et les respecter de la même façon, avec la même disposition d’esprit, sans aucune haine dans le cœur. Demain, si ce riche se retrouve dans le besoin, aide-le comme tu aiderais le pauvre ; avoir les mêmes égards envers tous, voilà ce que la nouvelle culture exige, c’est le seul moyen de créer une atmosphère saine. Libres, vous êtes tous libres. Ceignez-vous, chaussez-vous, habillez-vous ; que le comte Morelli et sa fille se rappellent à votre souvenir ainsi que ce musicien et cette pauvre fillette de Sofia ; sortez de prison, allez chez les vôtres, et alors une nouvelle vie commencera, de nouveaux horizons s’ouvriront dans votre esprit et vous serez des clairvoyants. Je commets parfois une erreur quand je raconte ce que je vois. Je ne vois pas comme les clairvoyants, il y a une grande différence ; si je regarde dans un miroir, je me vois moi-même, je ne vois rien d’autre dans les miroirs ; je vois très bien sans miroir, je ne vois pas d’ombres, je perçois partout un monde réel où les choses ne changent pas ; il y a des Êtres qui sont bien plus réels que moi, ils sont matériels, plus matériels que vous. Je l’ai dit d’autres fois : il n’y a pas de Bulgare qui n’ait pas rencontré le Christ ou d’Anglais qui n’ait pas rencontré le Christ, mais ils ne le reconnaissent pas. Pourquoi ? Vous direz que c’est miraculeux. Ce sont des nombres irrationnels. Deux de ses disciples qui allaient à Emmaüs dirent au Christ : « Serais-tu le seul à ignorer ce qui s’est passé à Jérusalem ? » Pour connaître quelqu’un, il faut l’aimer, comment pouvez-vous le connaître sans l’aimer ? Vous dites parfois : « Le Maître était particulièrement inspiré, son visage resplendissait ». Vous n’avez pas vu le visage de votre Maître, je suis déguisé aujourd’hui, vous me voyez avec une barbe presque blanche. Nos contemporains disent : « Soyons sérieux ! » Quand est-ce qu’on est le plus sérieux ? Lorsqu’on vole, on est sérieux comme celui qui dérobe un coffre est sérieux, là on ne rigole pas ! Je dis : je ne suis pas sérieux. Pourquoi ? Parce que je n’ai pas appris ce métier ; lorsque je commencerai à l’apprendre je serai moi aussi sérieux, mais à présent je ne le suis pas. Ainsi, soyez libres pour créer cette atmosphère d’amour. Commençons avec l’amour, avec la vérité qui insuffle la liberté, prions les uns pour les autres. « Priez les uns pour les autres pour vous guérir », n’attendez pas, priez. Non seulement nous prierons, mais nous accomplirons mille autres choses pour guérir. Et lorsque vous sortirez, ne harcelez pas les autres : « Est-ce que tu as fait ceci ? » Vous ne vous houspillerez pas, il ne faut pas d’aiguillon, tu te diras à toi-même : « Ivan, tu as fait ce travail ainsi, toi, Dragan, ainsi, et toi Stoyan, ainsi… » Cessez avec les péchés des autres, restez en vous-mêmes. Vos péchés sont une glace que le soleil qui vient fera fondre ; je vous le dis encore, le Seigneur l’écrit ainsi : « Je vais effacer vos péchés, je ne les mentionnerai plus[5] ». C’est pour cela que le Seigneur vient : pour juger, mais qui ? Ceux qui ont beaucoup pris ; et Il donnera à ceux qui manquent en disant : « Je vais effacer vos péchés, j’essuierai vos larmes et il n’y aura pas de pleurs ; les affamés seront rassasiés, vous aurez tout et vous danserez de joie ». Oui, il faut maintenant que vos entrailles, votre pensée et votre cœur se mettent à danser. « Lève-toi ! » dit l’Ange ; je vois cet Ange, non pas un seul mais plusieurs. Vous me regardez maintenant : « Est-ce que notre Maître dit la vérité ? » Je vois un Ange se tenir là-haut et vous appeler ; vous n’y croyez pas, vous dites : « Il a vu un ange, mais nous ne voyons rien ». Ne pas le voir n’est pas la preuve qu’il n’y a pas d’ange : vous êtes aveugles, vous ne voyez pas ; et si je vois, vous direz : « C’est une hallucination ». Chaque chose a ses causes. Il y a trois sortes de causes dans le monde qui produisent trois sortes de résultats : il y a des causes primaires, secondaires et tertiaires ; il y a aussi des conséquences primaires, secondaires et tertiaires. Ainsi, le Christ maintenant, l’amour du Christ est la cause primordiale qui vient mettre tout en ordre et en harmonie. Si vous entrez en harmonie avec Lui, votre conscience s’éveillera, vous Le verrez et votre pensée, votre cœur s’éveilleront et vous serez puissants. Ceignez-vous ce soir, habillez-vous et allez auprès des vôtres. Adressez à votre Père céleste une prière ardente de remerciement ! Sofia, 11 décembre 1921 [1] Mais tout à coup l’ange du Seigneur surgit, et le local fut inondé de lumière. L’ange réveilla Pierre en lui frappant le côté : " Lève-toi vite ! " lui dit-il. Les chaînes se détachèrent des mains de Pierre. Et l'ange de poursuivre : " Mets ta ceinture et lace tes sandales ! " Ce qu’il fit. L'ange ajouta : " Passe ton manteau et suis-moi. " (Actes 12, 7-8) [2] « C'est à peine si quelqu’un voudrait mourir pour un juste ; peut-être pour un homme de bien accepterait-on de mourir. Mais en ceci Dieu prouve son amour envers nous : Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs. » (Romains 5, 7-8) [3] Le Maître parle des frères et sœurs qui n’ont pas pu rentrer dans la salle de conférence à Izgrev faute de place. [4] « Il n'y a plus ni Juif, ni Grec ; il n'y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n'y a plus l’homme et la femme ; car tous, vous n'êtes qu'un en Jésus Christ. » (Galates 3, 28) [5] Épître aux Hébreux 8, 12
  3. Heureux plutôt ceux «Et il répondit : Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent!» Luc 11:28 Il y a souvent dans mes causeries deux extrémités ou deux pôles. Je n’aime pas rester au milieu : soit je me tiens au début, soit à la fin, afin d’obtenir deux choses qui, une fois assemblées se complètent. Et toutes les choses qui ont un sens dans la vie doivent avoir un début et une fin. La tête est le commencement et les pieds sont la fin. Donc nous regardons vers Dieu par le commencement et nous foulons la terre par la fin ; nous parlons par le commencement et nous mangeons par la fin, par conséquent manger indique la fin des choses. Tout se termine avec l’assiette, aussi pleine soit-elle, de soupe ou d’autre chose, tout ceci est fertig[1] : fin. À l’inverse, écouter la parole de Dieu est quelque chose qui remplit, cela remplit au lieu de vider. Donc toute chose qui te remplit est le commencement des choses et toute chose qui te vide est leur fin ; ou bien si je devais m’exprimer en langage moderne, savant ou cultivé, la fin des choses c’est le monde matériel, et le début des choses c’est le monde spirituel. Ce sont des vocables, utiles seulement pour faciliter notre conversation. Le Christ dit : « Encore plus heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ». Qu’est-ce que garder la parole de Dieu ? Après la causerie précédente où j’ai abordé le sujet de la résurrection, certains parmi vous se sont mis à penser : « Est-ce que j’ai ressuscité ou non ? » Te demander si tu as ressuscité n’est que le côté matériel des choses ; si tu songes à ressusciter de corps, c’est la fin des choses et la résurrection sous-entend toujours le côté physique des choses : tu ressusciteras pour le monde matériel là où les Écritures signifient quelque chose de plus profond : revivre. La vie est la seule chose que vous connaissez sur terre alors que vous ne savez pas ce qu’est la résurrection : vous ne faites qu’en parler et vous en enthousiasmer, alors que vous connaissez tous la vie, vous la percevez, vous la ressentez, elle est le réel, l’essentiel. Le Christ dit maintenant : « Encore plus heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ». Le Verbe est la seule chose qui soit, c’est la vie consciente pour laquelle vivre. Elle consiste en l’accomplissement conscient. Prenez un violoniste : n’est-ce pas l’exécution musicale qui doit se conformer aux lois de la musique de façon que celui qui se produit et ceux qui écoutent soient contents. Donc, l’archet qui est le côté extérieur du violon peut passer mille fois en haut et en bas ; ces passages ne comptent pas, ce qui compte ce sont les tonalités produites par l’archet pour se déverser dans votre âme. Ce que vous saisissez et comprenez c’est la musique, alors que l’archet et le violon ne sont que des conditions qui rendent possible la transmission du sublime à votre âme. Par conséquent, tous les êtres humains ressemblent à des violons avec quatre cordes tendues, ils attendent que quelqu’un vienne jouer sur elles. Maintenant ne me comprenez pas mal, je souhaiterai que vous vous produisiez comme Paganini avec son violon : émettre ces sons divins et que toute personne qui vous écoute puisse dire : « Ce violon est excellent ». Le violon, c’est votre corps ; donc ce grand artiste, votre esprit, doit s’incarner dans votre corps pour jouer de la musique ; un jour le corps-violon et l’esprit-violoniste se mettront ainsi à jouer. Et nous pouvons savoir précisément comment est le violon de chacun et comment est le violoniste ; on dit : « Regarde sa vie », c’est-à-dire regarde s’il sait jouer, s’il se sert de l’archet et quels sons cela produit , ou bien s’il ne sait pas jouer. Si son violon grince et si ses cordes sont désaccordées, alors il n’existe aucun lien entre eux ; il peut dire : « Mon violon est excellent, mais hier je n’étais pas moi-même, j’étais indisposé, mais si vous me donnez une deuxième chance vous verrez quel virtuose je suis ». En effet il y a dans chaque vie des instants de ce type, nous les appelons inspiration, et alors l’homme comme la femme jouent bien et ressemblent à des anges ; mais lorsqu’ils perdent leur inspiration, alors ils disent : « Cela ne vaut pas la peine de jouer ». « Encore plus heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l’accomplissent ». La parole de Dieu, c’est ce qui est grand dans le monde. Je le traduirais dans votre langage : cette expression, parole de Dieu, est incompréhensible ; vous l’avez lue, vous l’avez lue de nombreuses fois ; qu’est-ce que la parole de Dieu ? C’est cet instant originel, lorsque l’amour divin s’est manifesté consciemment dans le monde matériel. Lorsque vous entendez la première parole, une parole douée de raison de votre enfant, c’est la parole de Dieu ; et la mère ressent une joie, une gaîté, elle est inspirée ; ou bien une autre fois vous écrivez une lettre, vous griffonnez, vous griffonnez, mais sans résultat ; puis un jour vous écrivez quelques strophes et vous dites : « ça y est ! » C’est la raison, une nouvelle pensée vous a éclairés, votre pensée fonctionne et vous en prenez conscience. Parfois les gens ne savent pas s’ils sont doués de raison, ils disent : « En effet nous pouvons penser », mais par pensée j’entends ce domestique, ce bon domestique qui prend bien soin des affaires de son maître ; et si ce n’est pas le cas, je ne le considère pas comme bon. Notre pensée n’est bonne que lorsqu’elle arrange bien les affaires, lorsqu’elle les saisit et les transmet bien, sans tordre les faits, et en permettant aux autres de les voir avec clarté. Nous parlons à présent de l’individu, c’est-à-dire du développement individuel. « Que le monde prospère, que les peuples prospèrent » sont des phrases métaphysiques : qu’est-ce qu’un peuple ? Un peuple est une graine qui a germé, un être humain qui a germé jusqu’à sa forme aboutie, donc tu seras à la fin tel que tu es au début dans la graine ; un peuple est la finalité d’un être humain et donc ce peuple est créé pour l’être humain, pour qu’on voie ce qu’il est ; et si vous, les Bulgares, vous voulez savoir comment vous êtes, comment est votre peuple, scrutez-vous chacun individuellement ; tout un chacun représente l’individu originel ; regardez, dessinez et ne dites pas que je parle ainsi, c’est vous qui parlez par vous-mêmes. « Plus heureux encore… », dit le Christ. Maintenant, je ne vais pas plus loin : les peuples ne nous intéressent pas, même l’humanité ne nous intéresse pas, c’est la parole de Dieu qui nous intéresse, c’est le Divin qui nous intéresse. L’humanité toute entière, c’est toi ; un jour, si toi et ta femme vous restiez seuls et si toute l’humanité avait disparu, alors tu créerais une nouvelle humanité. D’où provient l’humanité d’aujourd’hui ? D’Adam et Ève : c’étaient deux indociles, chassés du Paradis par le Seigneur et ils ont engendré cette humanité ; et la culture d’aujourd’hui ressemble à celle d’Adam et Ève au paradis. Les Écritures disent qu’ils y étaient nus ; celui qui dans le Paradis divin peut rester nu est manifestement un grand oisif ! Lorsque le Seigneur a vu qu’ils ne travailleraient pas dans le Paradis, Il les a chassés pour qu’ils aillent se vêtir. Et à présent, Dieu merci, vous êtes tous habillés, et si quelqu’un vous voyait nus comme Adam et Ève, il vous jetterait aussitôt dans un asile de fous. On dit d’Adam et Ève : « Ils allaient nus car ils étaient très purs et saints et ce sont leurs enfants qui étaient pécheurs, à eux d’aller se vêtir » ; mais la question résidait dans ce que Adam était un grand oisif, un commerçant en gros. S’ils avaient été si recommandables, le Seigneur ne les aurait pas chassés du Paradis n’est-ce pas ? Mais Il les a chassés – je parle maintenant tel un avocat – ils n’étaient pas recommandables ! Que direz-vous ? Si le père et la mère étaient si fréquentables, le Seigneur les aurait gardés au Paradis ; donc vous ne descendez pas d’une famille si noble, ni vous ni nul autre. Le Christ dit maintenant – Lui, le Christ, comprend cela très bien – : « Encore plus heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu », c’est-à-dire, le Divin, le sublime, ce qui n’est pas sorti du Paradis. Il vaut mieux écouter le Divin qui est immuable plutôt que d’avoir été nourri par ce qui est fluctuant ; et le grand, c’est la parole de Dieu qui demeure en vous et non à l’extérieur. Vous voyez un enseignant de belle prestance et ses élèves disent : « Notre professeur est excellent, il est à nul autre pareil ! » Je sais, les élèves font cela en général, un jour ils se vantent : « Notre professeur est d’une intelligence, d’une clarté, en histoire, en sciences naturelles comme en chimie… », ils sont inspirés, mais après deux ou trois mois le mécontentement fait son apparition, quelqu’un a reçu une mauvaise note et dit : « Je croyais qu’il était quelqu’un et en fait il n’est rien du tout ! » Pourquoi ? Parce qu’il a reçu une mauvaise note. C’est une compréhension superficielle. Vous dites : « Il y a un Seigneur ». Pourquoi ? « J’ai une maison, de l’argent, nos enfants sont bien portants, il y a un Seigneur ». Mais lorsque le père meurt, vous dites : « Je ne sais pas s’il y a un Seigneur », et lorsque la mère meurt, tes doutes se renforcent ; tes enfants meurent et tu dis alors : « S’il y avait un Seigneur, Il ne nous les aurait pas pris, mais puisqu’Il les a pris, je doute de la sagesse de ce Seigneur ». Le Seigneur n’a pas pris la mère et le père, mais Il les a chassés du Paradis et désormais tu ne les vois plus. Je vous ferai une comparaison. Un jour, alors que le renard se séparait de ses renardeaux devant leur tanière, ces derniers ont demandé à leur mère : « Où allons-nous nous retrouver, maman ? – Chez le fourreur ». Vous aussi, vous sortez de vos tanières et vous demandez : « Où allons-nous nous retrouver ? » Quelqu’un est allé chercher de la nourriture par-ci, par-là, on lui a arraché la peau du dos et tu dis : « Il est chez le Seigneur. » Non, c’est le fourreur qui l’a pris ! Si le Seigneur a pris ta mère ou ton père ou même ton fils ou ta fille, c’est un grand privilège, c’est votre plus grand bienfait et vous ne devez pas pleurer mais vous réjouir chaque jour ; puisque vous pleurez, je doute qu’ils soient auprès du Seigneur – je conclus ainsi à cause de vos larmes. Maintenant, « Encore plus heureux, dit le Christ, ceux qui écoutent la parole de Dieu et l’accomplissent ». C’est la parole intelligente. Si le Seigneur se manifestait un jour comme un être humain, vous créeriez un attroupement pour Lui faire part de vos doléances, le Seigneur aurait tant de lettres qu’Il n’aurait pas le temps de les lire ! Prenez le monde chrétien : si chaque chrétien envoie deux lettres seulement, cela ferait un milliard de lettres ; si elles sont quatre : deux milliards ; et dix alors, cela ferait cinq milliards. Ne faisons pas tous ces comptes car on perd du temps et vous restez debout. En combien de temps le Seigneur lira-t-il cinq milliards de lettres ? Et s’il faut les ouvrir avant de les lire ? Certaines ne font que deux lignes, mais d’autres font dix ou quinze lignes, ceux qui les écrivent racontent leur vie : si le Seigneur devait les lire attentivement, combien d’années cela Lui prendrait-il ? Nous serions dans une situation très compliquée si nous avions cette compréhension des choses : penser que le Seigneur viendrait sur terre comme un être humain. En réalité, le Seigneur est en nous. Je vous parle sur le fond, pour vous éviter de vous bercer d’illusions. Ce Seigneur vit dans votre âme et non dans votre corps. Car si vous étiez venus sur Terre il y a deux cent cinquante milliards d’années, alors la Terre occupait un grand espace gazeux et avait un noyau tellurique gros comme une noix : il y a deux cent cinquante milliards d’années la partie tellurique n’était pas plus grosse qu’une noix, voilà la taille qu’avait notre Terre et tout le reste était rempli d’un brouillard gazeux qui se densifiait au fur et à mesure. C’est pour cette raison que vous ne savez pas et vous dites : « Suis-je ici ou dehors ? ». Après avoir ressuscité – la résurrection sera l’instant où la conscience du Sublime, du Divin se manifestera en vous – lorsque la vie divine fera surface, cet individu qui se nomme Moi Divin – c’est ainsi que l’appellent les occultistes et les théosophes – alors vous commencerez la nouvelle vie divine. Savez-vous en quoi elle consiste ? Dans la compréhension de ces grandes lois qui existent maintenant. Vous vous tenez là et vous dites : « Comment arranger ma vie ? » Si vous aviez ce savoir, vous pourriez mesurer votre sourcil. Combien mesure-t-il ? Six centimètres et l’autre aussi six, douze en tout. Vous pourriez mesurer vos oreilles, la hauteur de votre front, du menton. Vous feriez une permutation et à cet instant vous sauriez quoi faire. Pourquoi certains ont le nez court et large, d’autres un nez long, quelles en sont les raisons ? Vous dites : « C’est ainsi ». Non, il y a des raisons. Pourquoi les yeux sont-ils bleus ou noirs ou marrons, et les oreilles grandes ou petites ? « C’est le Seigneur qui le voulait ainsi ». Ce n’est pas une science. Si tu sais pourquoi tes yeux sont bleus, tu approcheras de la vérité alors que tu dis maintenant : « Ils sont noirs ». « Comment sont vos yeux ? – Je ne sais pas. – Tu t’es regardé dans une glace ? – Ils paraissent noirs et marrons. – Comment sont-ils, sont-ils noirs ? S’ils sont noirs, pourquoi ? Et s’ils sont bleus, pourquoi ? – C’est ainsi que ma mère m’a mis au monde », et vous concluez : « C’est ainsi que ma mère m’a enfanté ». Vous êtes comme une statue. Ce n’est pas ainsi, c’est dans le ventre de la mère que nous façonnons notre nez, nos yeux et les autres organes : la mère nous a donné uniquement le matériel et nous les avons créés à l’image de notre esprit ; c’est l’esprit qui travaille à l’intérieur qui nous a créés, et non notre mère. N’incriminez pas les autres pour avoir le nez court : vous l’avez façonné ainsi vous-mêmes, c’est vous le sculpteur, c’est vous qui avez accueilli cette idée, et vous ne devez vous fâcher contre personne ; alors que les gens racontent aujourd’hui : « Ma mère m’a créé ainsi, le Seigneur nous a créés ainsi ». Ne jetez pas l’opprobre sur le nom de Dieu. Je sais que Dieu a fabriqué seulement l’âme et c’est nous-mêmes les artisans de nos corps, et c’est pour cela qu’ils sont chétifs maintenant. Pourquoi ? Parce que nous ne comprenons pas le Verbe divin, intelligent. Si par exemple j’avais quatre ou cinq milliards de levas, j’aurais fait en sorte que tous les sofiotes soient mes disciples ; disposer de cinq milliards et dire aux journalistes : « Je te donnerai cinq cents levas par mois », tous écriront les meilleures choses et diront : « Nul ne peut se comparer à Monsieur Deunov ! – Pourquoi ? – « Cinq milliards de levas, il a un cœur grand comme ça, personne ne lui arrive à la cheville. » Malheureusement je n’ai pas autant d’argent et même si je l’avais, je ne vous en donnerai pas ; tout l’argent que j’ai, je l’ai prévu pour d’autres. Donc je ne donnerai pas un sou aux Bulgares ; le seul héritage que je leur léguerai sera : « Encore plus heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et l’accomplissent ». Donc, seul celui qui comprend pourra en tirer profit ; je vous révèle des choses très grandes, très importantes. Je suis de nouveau soumis à la tentation, mais je lui résisterai, je ne vous le dirai pas, voyez-vous, je ne vous dirai pas ; j’étais à deux doigts de vous dire quelque chose, mais je ne vous le dirai pas. Je vais vous relater un exemple maintenant, c’est-à-dire je cache, je ne vous dis pas, je me tais. Maintenant, je vous dirai : pouvez-vous deviner ce que je vous ai caché ? Un milliardaire américain connu a fait passer une annonce pour rechercher un trésorier. Jour après jour se présentent des candidats, tous avec des recommandations. Un tel entre et donne ses recommandations : « Très bien, je vous tiens au courant » lui a-t-il dit ; mais ceux qui entraient tenaient leur tête droite et regardaient vers le haut ; un deuxième s’est présenté, un troisième, un quatrième, dix personnes sont entrées et il a dit à chacun : « Je vous tiens au courant ». Un garçon est entré ; il a regardé d’abord vers le bas, a vu des papiers tombés sur le sol qu’il a ramassés, et il a dit en allant vers le milliardaire : « Monsieur, j’ai lu dans le journal que vous recherchez quelqu’un. Je n’ai aucune recommandation. – Tu portes la meilleure des recommandations ; sois le bienvenu et prends le poste. » Tous les autres, les dix personnes précédentes, ont été nourries au sein par leur mère, alors que ce dernier avait le Verbe divin, et le milliardaire lui a dit : « Tu es celui que j’attendais ». Donc, si vous ne vous penchez pas pour ramasser ces papiers jetés le long de votre chemin, vous n’irez pas auprès du Seigneur. Qu’est-ce que vos affaires embrouillées, ces épreuves extérieures ? Ce sont les papiers dispersés. Et vous dites : « N’y a-t-il personne pour les nettoyer ? » ou bien : « Seigneur, je te cherche depuis si longtemps ! » Et le Seigneur dira : « Je vous tiens au courant » ; un autre croyant viendra et lui aussi dira : « N’y a-t-il personne pour nettoyer ces papiers ? Seigneur, je Te cherche, je veux demeurer auprès de Toi ! – Je te tiens au courant ». Bien. Ne pensez pas que je plaisante, je suis très sérieux. Quand est-ce qu’on est sérieux ? Quand on parle avec sincérité. Lorsque je suis chez moi je suis très sérieux, et lorsque je suis ici, j’ai décidé d’abandonner les apparences. Certains se montrent très pieux en apparence ; non, non, c’est un jeu d’acteur, il faut être sincère envers soi-même, c’est bien. Je ne condamne pas celui qui agit de la sorte, mais je souhaiterais qu’il préserve cet état une journée entière, deux jours, toute une année ; cet état dans la vie est vertueux, mais il faut le faire durer. Je ne dis pas : « Cela ne se fera pas, mais c’est l’ancienne loi ». Nos yeux peuvent être nobles, notre visage peut être noble, tout dépend de nous ; mais en réalité est noble seulement celui qui comprend la parole de Dieu et l’accomplit. Vous direz maintenant : « C’est ce que me dicte ma pensée ». Que te dit ta pensée ? Éprouvez-la pour voir si elle est éclairée. Connaissez-vous ces lois avec lesquelles vous avez travaillé dans le ventre de votre mère ? Rappelez-vous en ! « C’est confus. » Tu te fâches, tu te mets en colère, où est passée ta pensée ? Dès que ta pensée se dérobe dans une situation, une catastrophe se produit ; à chaque fois que ces états apparaissent, c’est le signe que la pensée est absente. Dans toutes les situations où la pensée est présente, la pensée supérieure, il ne peut pas y avoir de catastrophe. Pour vous élever, la pensée doit participer ; si vous priez, mais que la pensée est ailleurs, la prière n’est pas acceptée, elle ne reste que dix centimètres au-dessus de votre tête. Si vous écrivez et que vous créez, votre pensée doit participer et vous ne devez penser à rien d’autre à ce moment-là ; vous vous concentrerez sur cette question et lorsque vous aurez terminé, vous penserez à autre chose. La plus grande loi dans le monde spirituel stipule qu’il faut atteler notre pensée au travail de toutes nos forces. Si tu es en colère, ta pensée n’est pas à sa place et ton cœur non plus : le cœur ne peut pas se mettre en colère, c’est le signe que d’autres forces l’ont investi ; la pensée comme je la connais ne s’irrite pas, ne désespère pas. Ce qui s’irrite et désespère est en dehors de la pensée, la pensée est le socle du monde divin : lorsque le Seigneur veut créer un monde, Il met la pensée comme fondement. Pour créer quelque chose de durable, cet élément divin, cette puissance divine est indispensable en vous dans toute sa plénitude. Et vous avez le pouvoir de contrôler votre pensée : si vous êtes malheureux, elle n’est pas attelée au travail et vous n’arriverez à rien ; il faut l’atteler pour voir quel travail formidable elle peut accomplir. L’occultisme moderne a déjà posé ce socle et insiste sur cette règle : la pensée et le cœur doivent s’atteler au travail. Comment ? Le cœur est créé pour aimer et la pensée pour méditer ; sans méditation, il n’y a pas de pensée, sans amour, il n’y a pas de cœur. Ce ne sont pas des mots. Mais vous direz que vous aimez quelqu’un. Qui aimez-vous ? Après avoir lu tant d’auteurs, je n’ai encore trouvé personne qui puisse décrire l’amour ; votre amour est un jeu, ce n’est pas de l’amour, l’amour est quelque chose de grandiose. L’amour ne peut pas entrer un instant dans ton cœur, dans ton for intérieur, et en sortir, c’est impensable ; il est comme la lumière du soleil : si nous ne lui barrons pas le chemin, il coulera toujours, mais si nous l’entravons, c’est autre chose ; si l’amour entre, il sera en nous pour toujours. Et si la pensée entre en nous, elle n’en sortira plus. Vous êtes donc celui qui a chassé l’amour et la pensée. Vous dites : « Le Seigneur a fait les choses ainsi » ; le Seigneur n’a pas fait les choses ainsi, Il a créé le monde de façon que nous soyons responsables. Et le Christ dit : « Encore plus heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ». Il a dit beaucoup plus de choses, mais elles n’ont pas été conservées ; Il a exposé des commandements et des règles de vie pour ses disciples. Et dans toutes mes causeries je cherche à vous faire réfléchir et à aimer. Qui ? Certains disent qu’il s’agit de m’aimer moi. As-tu vu mon âme, as-tu rêvé d’elle ? Ne crois pas ton rêve. Lorsque tu rencontreras mon âme, elle sera lumineuse comme le soleil et tu porteras ma lumière des années et des siècles durant. Alors qu’à présent tu croises quelqu’un avec des pantalons larges, une culotte blanche et un béret et tu dis que tu as rencontré le Maître ; et on appelle cela une philosophie : tu as rencontré le Maître ! Le Maître est comme le soleil, et lorsque vous verrez son âme, ce soleil que vous regardez sera assombri par elle ; vous entendrez de ce soleil la plus belle musique, les plus belles paroles et vous direz : « Je comprends maintenant ce qu’est la vie qui s’écoule de Dieu ! » Maintenant, je ne veux pas vous décourager, non, je porte un regard lucide sur les choses : ce Seigneur a créé la terre comme un centre éducatif, comme une crèche soigneusement équipée ; tout est préparé pour nous conduire vers un autre monde, un monde supérieur où la nature est organisée différemment. Ici c’est le minimum, alors que dans l’autre monde que vous foulerez sous peu, la nature est dix fois plus belle que celle d’ici, la lumière là-bas est plus douce. Maintenant vous me comprendrez encore de travers, vous direz : « Quand entrerons-nous dans ce monde ? » Dès aujourd’hui ! Mais imaginez que vous avez marché et que la pluie vous a surpris et que s’est abattu un tel froid que l’eau a gelé sur vous et vous êtes devenus si grand que vous ne pouvez pas passer par la porte, que devez-vous faire dans ce cas ? Vous briserez la glace, vous la ferez fondre. Comment ? Vous fondrez pour regagner votre taille normale. Je vous vois maintenant si grands, avec tant de glace autour de vous que vous ne pouvez pas entrer. Vous fondrez ! Comment ? La glace sur vous doit fondre. Ce sont des métaphores, des paraboles, comment vous l’expliquer ? L’amour n’est pas un objet que l’on peut exhiber et vous montrer comme on vous montrerait une pomme. Je vous donnerai maintenant l’exemple suivant : imaginez que vous êtes malade, alité, sous les couvertures depuis dix jours, avec un mal de ventre, un mal de dos. Une amie pense à vous et vous envoie par son enfant des fleurs et un message écrit ; vous prenez les fleurs, vous sentez leur parfum et de là vous songez à votre amie et puis ses paroles se déversent dans votre âme et son visage apparait. Donc ces fleurs doivent servir à rappeler ce qui est essentiel, rappeler celle qui les a envoyées. Donc, commençons à nous entendre d’âme à âme, de cœur à cœur, de pensée à pensée. Les poètes disent maintenant que le cœur serait un autel dans le temple de Dieu, non, c’est un symbole ; que la pensée serait un domestique, non, c’est aussi un symbole ; et que l’âme serait l’Univers tout entier : c’est encore un symbole ! Qu’est-ce que l’Univers tout entier, le sais-tu ? « Nous le savons. » Il y a des gens érudits ici. Les savants, lorsqu’ils déploient ces ailes dans l’air, les aéroplanes, et les super dreadnought[2] sur l’eau, ils peuvent en une heure anéantir une ville entière en lançant des projectiles de plus d’un mètre de longueur ; ces machines vrombissantes peuvent jeter leurs bombes d’en haut de façon virtuose. Ces savants ont des connaissances, mais nos contemporains ne savent que détruire, ils n’ont pas encore acquis le grand art de bâtir. Et la culture actuelle est depuis huit mille ans une culture de destruction. Si quelqu’un le réfute je dirai : montrez-moi une ville faite depuis plus de mille ans qui soit encore debout, ou un être humain qui n’est pas mort depuis mille ans. C’est une culture telle que la terre regorge d’os et son visage est couvert de villes rasées : vous avez une culture de destruction perpétuelle qui édifie et détruit. Pourquoi ? Non qu’elle soit mauvaise, elle prépare simplement le monde à quelque chose de plus grand. Ainsi, vous qui en faites partie et qui êtes venus ici, vous avez des connaissances, je m’incline devant vos connaissances, mais que savez-vous faire ? Vous pouvez me couper la tête, vous pouvez me salir dans la presse ; je m’étonne aussi de cela car c’est aussi une forme de génie en soi : savoir affabuler est aussi une forme de culture, mais celle-ci n’apporte pas le bonheur aux cœurs humains, elle ne porte pas de vie pour la pensée humaine. Pourquoi ? Si vous venez pour entendre de moi ce que le monde vous dira, ce n’est pas la peine de venir. Vous pouvez mourir, mais vous pouvez aussi dire : « Je suis de ceux qui ne meurent pas ». Vous mourrez tous sur le plan physique, vous vous effacerez, l’immortalité est une qualité réservée à l’âme humaine et non au corps humain. Lorsque l’âme acquiert l’immortalité, c’est une condition, un commandement, et alors le corps sera immortel. Paul dit : « Vous aurez un corps spirituel[3] » et les corps d’aujourd’hui évolueront. Moi aussi je jetterai cette barbe – je suis déguisé, elle était noire jadis – je changerai ma voix, mes mains, comment me reconnaîtrez-vous alors ? Je dis : il y a une seule façon de se reconnaître. « Encore plus heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ». Si cette parole de Dieu demeure dans nos cœurs, et si la pensée divine demeure dans nos pensées, nous nous reconnaîtrons dans le monde divin en tant qu’âmes intelligentes, alors la Nouvelle culture viendra, non celle des hommes et des femmes, non celle du vieil Adam fait de terre, mais celle des hommes conscients : et l’homme conscient est celui qui donne toutes les conditions à sa femme pour se développer et pour croître, qui ne prononce pas une seule mauvaise parole et n’adresse pas un seul mauvais regard ; et cette femme, elle apprécie aussi son mari et lui donne toutes les conditions pour manifester son amour et ses pensées nobles et sublimes. « Encore plus heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ». Le soleil aussi s’est montré, il s’est réjoui. Maintenant, évidemment, après avoir grelotté aussi longtemps, ce serait malvenu de ne pas vous faire entendre quelque chose d’essentiel[4]. Votre pensée et votre cœur doivent être toujours en vous. Je vous donnerai maintenant deux règles que vous devez toujours chérir : ne gagez pas votre cœur, ne vendez pas votre pensée ! Alors que la situation maintenant est inversée. L’enseignant vend sa pensée : « Publiez un article, nous vous paierons deux cents levas », et il l’écrit aussitôt ; et le cœur de cet acteur – il montre comme souffre un pauvre – à qui on dit : « Nous te paierons deux mille levas » et il s’efforce, il joue. Non, pas de ça ! Nos contemporains s’affichent avec des pensées vendues et des cœurs gagés. Vous reprendrez vos cœurs, vous rachèterez vos pensées et vous saurez à l’avenir : n’enrôlez d’aucune manière votre pensée au service de quiconque, cette pensée est tienne et ce cœur est uniquement tien, il n’est à personne d’autre. Mais tu diras : « J’ai un bienaimé ». Garde ta pensée et ton cœur pour toi ; lui aussi a une pensée et un cœur, à quoi bon lui céder ton cœur ? Ce serait un brigand s’il convoitait ton cœur ; s’il convoite ta pensée, c’est un malfaiteur. Ce mot brigand est un peu brutal, mais que faire ? Votre langage est ainsi, brigand désignait à l’origine dans les langues latines un soldat, un fantassin, un membre d’une brigade et évoquait quelqu’un qui guerroie, qui combat. Voilà ce que je devais dire pour me corriger : n’est pas noble celui qui ravit le cœur de l’autre ; n’est pas respectable celui qui ravit ta pensée. Ici, les mots respectable, noble sont une autre permutation. J’ai adouci les termes et la loi ne m’attrapera pas à présent, le cas échéant je paierai une amende. Maintenant, je serai franc et je vais vous relater un autre cas : un Anglais traitait un autre de menteur (liar). « Menteur ? » Ce dernier le traine au tribunal. En l’espèce, menteur (liar) et juriste (lawyer) sont proches dans la prononciation. Le premier a dit au juge : « J’ai dit qu’il était juriste, fin connaisseur des lois, mais ma langue a fourché et j’ai prononcé liar ». Et le juge de dire : « C’était un lapsus, donc la loi ne le punira pas ». Mais je serai franc, ce n’est pas un lapsus, je parle toujours sciemment, j’ai employé à dessein le mot brigand. « Dix ans de réclusion ! » Dix ans ? S’il faut dire la vérité, je la dirai même si j’encours dix ans de prison. J’utilise le mot brigand car il a aussi un bon côté. Si quelqu’un dit : « Je vous déteste », le mot détester est pour moi bénéfique. Pourquoi ? Parce que la détestation me rappelle l’amour. Donc s’il me déteste, je le remercie de m’avoir rappelé l’amour ; lorsqu’il me dit : « Tu mens ! », je songe à la vérité ; ou bien : « Tu es un idiot », je me réjouis et je songe à la sagesse, je fais des permutations des énergies, c’est cela l’intelligence. « Tu es un brigand[5] ! » Halte, je suis donc quelqu’un qui tient quelque chose à la main : c’est le R ; A : tu as un nez, une pensée, ce qui permet de réfléchir : « Puis-je l’appliquer dans la vie ? » Je peux avec Z faire une ancre et la descendre au fond de la mer, immobiliser mon bateau et le garder en équilibre ; B est la loi de la croissance. Si j’ai la pensée, je saurai parler intelligemment, le chemin sera toujours ouvert devant moi. Du point de vue occulte le mot brigand est un mot bénéfique, il a une prononciation rythmique, mais de la manière dont vous l’entendez, vous lui donnez un sens qu’il n’a pas. Si je faisais un couteau de papier et que je vous frappais avec, je ne vous ferais aucun mal ; je demande si vous pouvez me trainer au tribunal et dire : « Celui-ci m’a frappé avec un couteau », mais si j’apportais le couteau en papier, comment le juge pourrait-il me condamner ? Donc, nous nous jugeons selon les pensées et les désirs que nous avons profondément enfouis dans notre âme, c’est ce qui ne peut être dérobé ; nous bâtissons tout seuls notre vie. Avant tout vous devez atteler votre pensée au travail, vous devez étudier votre corps – et je rends hommage aux anatomistes, aux physiologues – et étudier tous les éléments qui constituent le corps humain et les rôles qu’ils jouent. Quel est par exemple le rôle du foie ? N’est-ce pas je situais les Bulgares autrefois dans le foie ? Le foie est un facteur central dans le corps humain, s’il disparaît, c’est que l’être a fait faillite ; dans l’organisation actuelle le foie décide de tout : s’il se dérègle, on est indisposé, sombre, pessimiste, on ne fait plus attention à ses paroles, on déteste, on se fâche, on peut commettre un meurtre, tout cela vient du foie. Si dans la société actuelle il y a autant de criminels, c’est parce que les foies des gens sont déréglés ; soignez leur foie, donnez-leur une certaine nourriture, des tonifiants. La femme de quelqu’un est frappée de neurasthénie, il dit : « Elle est devenue mauvaise » ; c’est son foie qui s’est déréglé, tu lui donneras de la nourriture pour lui redonner du tonus ; si elle est soignée, la maison se rétablit aussi. Le mari se met en colère : son foie est déréglé. Si vous êtes en colère, dites : « Mon foie n’est pas à sa place ». À chaque malheur qui survient, parlez au foie, dites-lui : « Je t’en prie, mon frère, lorsque tu t’irrites, notre vie ne va pas ; tu es noble, mais lorsque tu te mets dans ces états anormaux, tu ne fais que des sottises ». Parle lui tous les soirs et ta vie s’améliorera. Alors qu’à présent, si le foie te fait mal le médecin vient aussitôt te faire une injection ; non, pas d’injection mais un Verbe : parle au foie ; dans le monde divin il représente quelque chose de divin ; l’estomac est quelque chose de spirituel, le cœur, les poumons sont des choses spirituelles, le cerveau aussi ; nous nous adresserons à ces organes comme à des êtres intelligents, comprenez-vous ? Alors, avez-vous déjà étudié le cerveau, ses fonctions ? Vous dites : « Aimons le Seigneur », mais comment L’aimer si vous n’avez pas encore entrepris d’étudier votre pensée qui est le socle du monde spirituel ? Si j’ai un ami qui m’aime beaucoup, mais il ne sait pas comment sont mes yeux, mes sourcils et dit : « Je ne sais pas, je n’ai pas fait attention », alors je demande : quel est cet amour ? L’amour qui entre par la porte se penchera, ramassera les papiers et regardera ensuite l’aspect des yeux. Certains diront : « C’est une fixation, une hypnose, je veux t’hypnotiser, tu dois obéir ! » Il n’y a pas de telles choses chez nous. Pour constater un fait comme le Seigneur l’a créé initialement, tu dois connaître la pensée de ton ami et dire lorsque tu le rencontres : « C’est la pensée de mon ami ». Tout comme tu connais la monture de ton ami, de même tu dois connaître sa pensée et son cœur, et les connaissant, tu ne les toucheras pas, tu les entoureras, tu agiras en grande intelligence vis-à-vis de cette pensée, tu agiras avec grande délicatesse et grande tendresse vis-à-vis du cœur de ton ami. Je vais vous relater cet exemple : Votre amour doit s’élever comme celui de l’américaine qui s’est fiancée à quelqu’un durant la guerre de sécession. Il est envoyé au front et lui écrit deux semaines plus tard : « J’ai été blessé et on m’a coupé une jambe jusqu’au genou, pour cette raison je vous libère de votre engagement » ; elle lui répond : « Je t’accepte même avec une seule jambe ». Un mois plus tard on lui coupe aussi l’autre jambe et il lui écrit : « On m’a coupé l’autre jambe, vous êtes libre » ; « Je t’accepte même sans jambes ». Oui, on peut aussi accepter un bienaimé sans jambes, mais seul un être qui sait que « Encore plus heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent » peut raisonner ainsi, un être doté d’une âme ; ces jambes peuvent revenir de nouveau. Ainsi, le point essentiel de la causerie d’aujourd’hui est : contrôlons notre cœur et notre pensée et commençons une Nouvelle culture. Mais vous me direz : « Bien, mais comment vivrons-nous alors, hommes et femmes ? » Je vous répondrai tout de suite : vous pensez que cet Enseignement mettra à mal vos foyers ; je vous demande si vous avez été heureux jusqu’ici ? Ceux parmi vous qui sont heureux, ne l’appliquez pas, mais ceux dont les foyers ne sont pas heureux, appliquez mon Enseignement et votre vie s’améliorera, vous vous renouvellerez en une semaine. Un homme blâme sa femme en lui disant : « Tu t’extasies trop devant le Maître ! » Je ne prône pas un enseignement d’extase et je ne veux pas que vous vous extasiiez, je ne convoite pas vos cœurs, je ne convoite pas vos pensées, à quoi bon me condamner ? Je peux vous donner du matériel pour votre pensée et pour votre cœur. Gardez vos cœurs, ils sont à vous, et il y a Un seul devant qui vous devez ouvrir votre cœur et votre pensée, c’est le Seigneur, ne le faites devant nul autre et sous aucun prétexte. Si c’est un homme, qu’il n’ouvre pas son cœur à une femme et la femme non plus ne doit pas ouvrir son cœur à un homme. Vous direz : « Nous voici dans le pétrin ! » Comprenez bien : un homme ne doit pas ouvrir son cœur à une femme et une femme ne doit pas ouvrir son cœur à un homme. Pourquoi ? L’homme doit attendre que le Seigneur vienne et entre dans son cœur, et lorsque le Seigneur entre dans son cœur, qu’il dise : « Seigneur, quoi que Tu ordonnes, j’accomplirai Ta volonté ». Si le Seigneur dit : « Ouvre ton cœur à ta femme », alors ouvre-le sans attendre, mais si tu n’entends pas la voix de ton Seigneur, garde ton cœur fermé à tout prix. Ta femme peut verser toutes les larmes du monde, ne crois pas à ces larmes ! Je peux vous donner des milliers d’exemples : il y a des hommes qui ont pleuré – je ne vous vise pas, il y a la paix et l’harmonie dans vos foyers, je parle du vaste monde en dehors – l’homme se tient à genoux et prie sa femme, ses larmes coulent et elle lui pardonne, puis une semaine plus tard il la frappe et lui fend le crâne. Je dis : le foie est abîmé, l’affaire est entendue. Dans la Nouvelle culture nous devons comprendre les choses du point de vue spirituel. D’abord dans votre for intérieur : la pensée est créée uniquement pour raisonner et si vous laissez cette pensée dans votre cœur, elle fera tout péricliter ; et si vous laissez le cœur auprès de la pensée, elle périclitera tout comme le cœur périclitera : ils doivent travailler ensemble, mais sans se rapprocher, ils se parleront mais sans vivre l’un dans l’autre. Et il est dit : « Le Seigneur les a accordés[6] ». Il y a dans la musique des accords de notes. Qu’est-ce qu’un accord ? On écrit des lignes droites, il y a des montées et des descentes et les notes sont reliées et les tonalités en elles-mêmes fusionnent ; la fusion des tonalités donne du volume, de l’espace, mais chaque vibration est distincte, elles ne se phagocytent pas mais occupent leur place ; au contraire, si ces ondes fusionnent l’une avec l’autre, les tonalités disparaissent. C’est ainsi ! Ne permettez pas à la pensée de descendre dans le cœur, elle est capitaine du bateau et ne doit pas descendre ; même dans la tempête elle doit rester en haut, guider le bateau, le faire avancer. Et le cœur, c’est la machine qui doit travailler ; si le cœur monte qu’adviendra-t-il ? Il y aura un feu et un incendie ; et si la pensée descend, il y aura un naufrage ! Vous direz : « Cette philosophie est ardue, abstraite. Pensée, cœur, en haut, en bas ? Nous ne la comprenons pas, nous sommes embrouillés ! » Je vais être un peu plus clair. Lorsqu’un ami vient chez vous – je vous donne une loi – si en présence de votre ami, quel qu’il soit – il peut être érudit ou inculte – si alors votre pensée acquiert la lumière et vous vous sentez libres et si vous pouvez penser librement et que votre cœur se dilate et que vos deux cœurs fonctionnent normalement, je dis alors : quelle que soit l’affaire que vous entreprendrez ensemble, elle réussira ; mais s’il est timoré et se dissimule, et que toi aussi tu te dissimules comme lui, si vos pensées ne sont pas à leur place et vos cœurs non plus, alors vous n’êtes pas faits l’un pour l’autre et vous ne devez pas collaborer sur quelque sujet que ce soit. Beaucoup me disent : « Je veux toucher un peu le Maître ». Ah, dis- je, votre Maître ne doit pas être touché. Mon cœur est fermé avec neuf clés, comprenez-vous pourquoi ? Il renferme toutes les richesses que Dieu y a déposées, cette richesse n’est pas mienne, mais elle est divine. Et la pensée, cette pensée qui m’est donnée pour abattre du travail doit rester à sa place, sur le pont du bateau. Et maintenant le Christ dit : « Encore plus heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ». La pensée et le cœur doivent comprendre cette parole divine. Vous pouvez tous maintenant appliquer cette loi. Et je vois parfois qu’il y a un manque d’harmonie : vous désespérez, vous attendez qu’un ange descende pour vous donner des explications. L’Esprit Divin travaille de façon ordonnée ; combien même l’ignorant serait chrétien, il resterait ignorant ; l’Esprit ne gommera pas ces défauts d’un coup. Il faut quelque chose de sérieux, il faut une réflexion, il faut travailler sur soi, travailler en toute conscience. Comment raisonnez-vous ? Vos contemplations ne doivent pas être comme celles des hindous. Vous pouvez vous adonner à la contemplation chaque jour. La première chose à faire est d’atteler votre pensée au travail au lieu de critiquer les autres ; si vous voulez vous développer, votre pensée ne doit pas être comme un ver en vous, dans votre âme, vous devez vous montrer aussi compréhensifs envers les autres qu’envers vous-mêmes. Mais soyez ordonnés, considérez les autres de la même façon que vous vous considérez vous-mêmes, voilà ce qui est juste ; si je me mets en haut et vous en bas, c’est contre nature. Admettons par exemple que je sois une fleur complètement épanouie, et vous, encore un bouton floral : vous aussi, vous pouvez fleurir comme moi, vous aussi, vous aspirez à le faire, mais si vous transgressez la grande loi qui œuvre au-dessus, votre bouton floral peut s’abîmer. Il y a de grandes choses déposées en vous. Je remarque que certains parmi vous font souvent la même chose que moi maintenant, ils tournent autour du pot. Et savez-vous pourquoi ? Je veux mettre en évidence un défaut : quelqu’un vient et commence à tourner autour du pot. Dis-moi ce que tu veux en substance. « Je viens pour avoir une recette ou un procédé pour arranger ma vie et je suis prêt à le suivre ». Il parle et ne dit ce qu’il veut que deux heures plus tard, mais il est alors trop tard et je lui dis : « Il est midi, je n’ai pas le temps pour te répondre, reviens une autre fois ». Ainsi tu es perdant et moi aussi. Les Anglais disent : « Il faut parler de façon précise, concise et déterminée ». Nous devons servir Dieu. Est-ce que nous croyons ? Mais non avec cette foi ordinaire ! Le Seigneur demeure en nous, parfois Il se tait longtemps et parfois Il parle. Je sais, il n’y a personne à qui le Seigneur n’ait pas déjà parlé, à tous Il a déjà parlé, mais vous ne L’avez pas compris, tout comme le soleil vous a éclairés et réchauffés équitablement, mais vous ne l’avez pas tous ressenti de la même façon, vous avez accueilli différemment ses vibrations. Les yeux des uns sont devenus clairs, ceux des autres sont devenus plus troubles, et d’autres encore sont devenus noirs. Pourquoi ? Ceux qui ont dit : « Commençons la Nouvelle culture, pensons à Dieu et vivons » ont eu les yeux bleus ; ceux qui ont dit : « Enrichissons-nous » ont eu les yeux verts, etc. Si tu as pensé au Ciel, tes yeux sont devenus bleus et ta caisse est remplie de billets de banque. Tu as écrit : « Vis au nom de Dieu », mais tu te vautres dans la matière. Quelqu’un d’autre dit : « Que ma caisse soit remplie de napoléons », mais il dit ensuite : « Je vivrai pour Dieu ». Ouvre ta caisse et tes yeux deviendront bleus ! Beaucoup de ceux qui ont les yeux noirs, les auront bleus, ceux qui les ont bleus, les auront noirs : cela dépend des aspirations de votre pensée et de votre cœur. Il y a des instants comme ça qui valent des millions, savez-vous ce qu’est un instant précieux ? C’est lorsque ton cœur est accordé de telle façon que les Bulgares disent : « Je veux embrasser le monde entier ! » C’est une belle expression poétique : embrasser en tant qu’âme, exprimer l’élan qu’il y a en toi. Imaginez maintenant que le Christ est devant vous, revenez deux mille ans en arrière, et écoutez le Christ qui dit : « Encore plus heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l’accomplissent ». Vous direz : « Si nous étions deux mille ans en arrière, quel bonheur ce serait de voir le Christ doux, humble, aimant ; comme Ses paroles ont dû être douces… Jésus, Jésus, Mon Seigneur ! » Oh, donc vous seriez en état de dire cela il y a deux mille ans, mais de nos jours vous n’en êtes pas capables. Je vais écrire aujourd’hui au Christ, je lui dirai que ces gens L’auraient écouté il y a deux mille ans, mais qu’ils ne veulent pas L’écouter à présent, ils disent : « Tout être qui vient après le Christ est un faux prophète, il ne peut y avoir aucun prophète désormais ». Non, non, nous vivons dans la loi de l’évolution, le Christ viendra sur terre, Dieu se révélera maintenant comme Il ne s’est jamais révélé auparavant. Sa venue aujourd’hui, comparée à celle d’il y a deux mille ans, sera un évènement extraordinaire, un évènement si sublime et glorieux où Dieu se manifestera dans le monde, que les cœurs des humains s’ouvriront instantanément et s’accorderont, leurs pensées chemineront, et partout sur la terre règneront la paix et la joie, il y aura des chants partout, il y aura une grande joie. Il est grand comme le soleil. Alors cette conscience s’éveillera en vous et vous direz : « Je comprends maintenant le sens profond de cette grande sagesse divine ». Je veux que vos cœurs pleurent et que vos pensées travaillent. Ne parlez pas en vain, retenez les pensées et les sentiments pour vous. Pour ceux qui m’écoutent aujourd’hui, j’ai un marteau et je briserai les cœurs qui ne s’ouvrent pas au Seigneur sans réserve ; le Seigneur est venu et Il frappe à la porte et si je trouve quelqu’un qui ne Lui ouvre pas son cœur, je le frapperai avec le marteau et je dirai : « Celui-ci ne mérite pas de vivre ». Vous direz maintenant : « Regardez comme il est méchant ! » C’est un symbole. L’homme dit à sa femme : « Tu dois m’obéir, sinon je vais prendre ce bâton et te rouer de coups », puis il me dit : « Je lui fais peur ». Je dis : l’as-tu déjà frappée ? « Non, je lui fais peur pour être écouté ». Par le mot marteau, j’entends cette grande loi karmique : si vous n’ouvrez pas votre cœur pour le Seigneur, ce marteau, le karma, c’est-à-dire le destin vous frappera au point de pulvériser votre cœur. Ainsi, certaines souffrances vous frappent car le Seigneur a frappé à votre porte, mais vous ne Lui avez pas ouvert ; un sort funeste attend celui qui n’ouvre pas son cœur au Seigneur. Ainsi, attelez votre pensée au travail, lisez, méditez, aimez ; pas moi, mais vous et votre conjoint. Une femme doit aimer son mari, et le mari doit aimer sa femme, mais sans vous extasier, car l’extase n’est pas de l’amour ; aimez-vous dans l’harmonie, de foyer à foyer, de société à société, que cet amour se répande partout. Nous devons faire preuve d’intelligence n’est-ce pas, car si j’aime seulement quelqu’un, ce n’est pas de l’amour ; lorsque je parle de l’amour, j’entends Dieu, ce principe qui travaille à présent dans le monde ; nous devons laisser ce Seigneur se manifester ; je ne parle pas de moi, mais de ce grand Esprit qui œuvre maintenant dans le monde et qui fait preuve de la même délicatesse envers tous. Il vous considère tous délicats de cœur, même si certains parmi vous sont plus délicats et d’autres plus rustres. J’ai dit rustres, je vais adoucir mon propos, vous m’excuserez, je rendrai ma pensée plus claire : certains parmi vous sont habillés en tissu de laine plus piquante et d’autres ont des vêtements plus doux ; la matière du cœur de certains est plus fine, plus subtile, et celle des autres plus rugueuse. Et c’est une autre question de savoir si vous êtes capables de porter des habits plus doux. Vous avez des tenues différentes, c’est le côté extérieur, mais les cœurs de tous sont bons, ils ont été fabriqués ainsi par Dieu au début, la lumière primordiale de la pensée aussi a été engendrée par Dieu. Ne pensez pas que les cœurs soient abîmés, je laisse de côté ce que le prophète a dit, ses paroles sont vraies et les miennes aussi ; si ce cœur était abîmé, le Seigneur ne dirait pas : « Mon fils, donne-Moi ton cœur ! » Il y a donc quelque chose de bon dans le cœur et Dieu le réclame : « Mon fils, donne-Moi ton cœur ! » Ainsi, « Encore plus heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la comprennent ». Étudiez la nature, toutes les grandes lois, encouragez les autres à penser, à sentir, ne vous entravez pas : ton mari s’est mis à réfléchir, ne l’entrave pas ; ne vous freinez pas les uns les autres, encouragez-vous, enjoignez-vous à avoir de bonnes pensées et de bons sentiments. Je souhaiterais – je vous encourage maintenant – que vous ayez de la grandeur, du génie ; vos âmes sont toutes sublimes et vos esprits aussi, et vos pensées le sont aussi, mais vous ne les avez pas encore attelés au travail. Ce Seigneur vient maintenant, mais est-ce que votre pensée est prête pour la sagesse divine ? Le Seigneur vient, est-ce que votre cœur est prêt à s’ouvrir ? Lorsque ce cœur s’ouvrira, le Seigneur dira : « Venez travailler avec Moi dans le monde ! » Êtes-vous prêts à aller dans le monde, à Le servir ? Ce Seigneur ne vous mettra pas au premier rang, à la table tout devant, Il dira : « Toi, tu iras en Afrique, et toi tu iras en Australie » ; il disséminera hommes et femmes et une grande confusion s’ensuivra… Vous dites : « Le Seigneur, ne veut-Il pas que nous vivions heureux ? » Vous vivrez heureux, comprenez bien, mais pas selon l’ancienne culture : ton mari songera à toi, il viendra six ou sept minutes en Australie et dira : « Marie ! – Comment es-tu venu, avec quel bateau ? » Si elle éprouve du chagrin, elle ira le voir dix minutes : on voyage facilement. Et c’est bien de se trouver loin. Et lorsque cette culture viendra, il y aura une chambre individuelle pour chacun, il n’y aura plus deux personnes par chambre, les enfants auront leur chambre individuelle. Eh, quand cela se fera-t-il, me demanderez-vous maintenant. « Encore plus heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ». Lorsque vous accueillerez cette parole – Vous l’avez accueillie, ma formulation n’était pas juste, le Seigneur est en vous, mais gardez-vous d’autres erreurs. Vous dites : « Le Seigneur n’est pas tel que nous Le connaissons ». Le Seigneur est en moi comme Il est en vous à cette différence près que dans mon cœur Il commande alors que chez vous… La femme est à la maison, le Seigneur vient et frappe à la porte. « Qui est-ce ? – demande-t-elle. – C’est moi, le Christ. – Attends que je demande à mon mari, en cette époque on voit beaucoup de christs de ton genre. » Il toque de nouveau. « Attendez, je n’ai pas vérifié, je ne peux pas Vous laisser entrer, que dira mon mari à son retour ? » Et lorsque le Christ entrera, le mari dira à sa femme : « Tu as changé » ; et lorsqu’Il entrera en lui, la femme dira : « Tu as changé ! » Oui, nous changerons tous. Mais le Dieu d’amour doit entrer dans votre cœur. Je ne veux pas entrer dans votre cœur et je ne veux pas non plus vous laisser entrer dans le mien, mais j’aimerais que vous le donniez à Dieu, à ce Seigneur de l’amour ; ne vous laissez pas induire en erreur, aucune créature, ni Ange ni Archange ne pourra vous induire en erreur ; vous aimerez une fois que vous aurez cet amour, tout deviendra clair pour vous une fois que vous aurez accueilli cet amour. Mais je ne veux pas que vous vous condamniez ; vous direz : « Nous avons beaucoup de péchés », mais l’amour efface beaucoup de péchés. Ouvrez à présent vos cœurs pour le Seigneur ! Pour certains le Seigneur viendra ce soir. Vous penserez : « Il nous prendra ! » Beaucoup parmi ceux à qui j’ai dit : « Le Christ viendra ce soir », raisonnent de la sorte. « Bien, disent-ils, mais je ne suis pas prêt », ils pensent qu’ils mourront. Je dis : ce soir, aujourd’hui, le Christ frappera à votre cœur, hommes, femmes, partout ; et si une pensée divine, sublime pénètre en vous, dites : « J’écoute, Seigneur, je suis prêt à accomplir Ta volonté ». Et Il parlera avec une telle douceur, comme Il a parlé au prophète Élie qui a couvert sa tête dans sa pelisse[7]. Maintenant, si j’ai trop dit, vous m’excuserez, je vous demande pardon ; parfois mes paroles sont rustres, mais vous êtes de nobles disciples et si bons, vos cœurs sont éclairés. Vous direz : « Comme nous sommes la risée du Maître ! » Non, non, il est ardu pour moi de vous demander pardon, mais j’éprouve vos cœurs, c’est-à-dire j’essaie de voir si vous demanderez aussi pardon ; c’est la même loi, mais si je demande pardon et pas vous, alors ce sera le bâton. Je le fais à cause de l’amour, je dis au Seigneur qui est en vous : « Si dans mes mots, dans mes phrases je n’ai pas exprimé Ta vérité… » Quelqu’un peut dire : « Tu m’as griffé ! – Excuse-moi ! » Je parle ainsi au Seigneur, pas à vous, et vous ferez la même chose. Nous sommes sur terre : lorsque je prends le scalpel, je peux couper aussi un peu de chair saine qui sera perdue ; non, non, je veux découper seulement la chair gangrénée et si j’ai enfoncé quelque part le scalpel en profondeur, je dis : « Seigneur, Tu me montreras où c’est » ; je vais examiner ce que j’ai coupé et je suis prêt à aller le réparer : j’examine mes opérations, je regarde ce que j’ai opéré, je contrôle les effets sur la santé ; si j’ai coupé plus qu’il ne faut, j’irai réparer afin que personne ne se plaigne de mes opérations. « Encore plus heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent. » Je veux aussi que le Verbe divin règne dans les pensées, dans les cœurs et dans vos maisons. Que le mari ne dise pas : « Tu t’extasies devant le Maître », et la femme non plus, car il y a aussi des hommes en extase ; je les attraperai et je dirai : vous devez m’aimer tous les deux. Femme sans son mari et mari sans sa femme je n’en veux pas ; je ne veux pas d’enfant sans parents : je ne vous veux pas un à un, je veux les trois en même temps. Bon. Comment cela ? Je ne suis pas venu pour désunir vos foyers, mais pour faire régner l’amour. J’ai un cœur, il me suffit ; et la pensée que j’ai me suffit aussi, pourquoi convoiter les vôtres ? De votre côté agissez de même. Maintenant, ce Seigneur qui vient… Vous direz : « Depuis le temps qu’Il vient, Il n’est pas encore venu ! » Il vient de l’intérieur, pas de l’extérieur. « Encore plus heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l’accomplissent ». Accomplissez cette parole divine et elle sera pour vous une bénédiction ! Sofia, 4 décembre 1921 [1] En allemand dans le texte [2] Dreadnought (abréviation de which dreads nought, « qui ne craint rien ». Navire de guerre britannique lancé en 1906. [3] 1 Corinthiens 15, 44 « il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. S'il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel. » [4] Une partie des personnes qui écoutent la causerie restent à l’extérieur par manque de place dans la salle et le Maître fait ici allusion à la météo de ce jour. [5] Le mot brigand s’écrit en Bulgare разбойник (razboinik) [6] « L'homme désigna par leur nom tout bétail, tout oiseau du ciel et toute bête des champs, mais pour lui-même, l'homme ne trouva pas l’aide qui lui soit accordée. Le Seigneur Dieu fit tomber dans une torpeur l'homme qui s'endormit ; il prit une de ses côtes et referma les chairs à sa place. De la côte qu'il avait prise de l'homme, Yahweh Dieu forma une femme, et il l'amena à l'homme. » Genèse 2, 20-21 [7] « ... Et après le feu, une voix de fin silence. Alors en l'entendant, Elie se voila le visage avec son manteau ; » (1 Rois 19, 12-13)
  4. Je le ressusciterai «Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.» Jean 6:54 Je vous lirai un extrait du chapitre six de l’Évangile selon Jean, à partir du verset quarante et un.[1] Certains concluent que personne n’a vu Dieu ; il n’en est rien, nombreux sont ceux qui L’ont vu. Le Christ dit : « Personne n’a vu le Père sinon celui qui vient de Dieu, celui-là a vu le Père » ; tout être qui vient de Dieu, a vu Dieu. Je parlerai sur le verset cinquante-quatre. Certains disciples du Christ se sont laissé tenter lorsque le Christ leur a dit : « Si vous ne mangez pas ma Chair et ne buvez pas mon Sang, vous n’avez pas de vie en vous ». C’est un fait, la chair de tous les animaux et leur sang, oies, dindes, agneaux que les humains mangent, sont le corps du Christ : c’est vrai au sens littéral du terme, et depuis huit mille ans les gens se nourrissent avec la chair et le sang de ces agneaux. Le Christ veut dire : « Vous avez mangé ma chair et bu mon sang, mais vous n’avez pas acquis la vie éternelle ». C’est vrai sur la forme, au sens propre, mais il y a quelque chose de plus significatif du point de vue de son Enseignement : « Si vous ne mangez pas de cette Chair et ne buvez pas ce Sang, vous n’aurez pas la vie éternelle », c’est-à-dire si vous n’accueillez pas mon Enseignement et ne l’appliquez pas, vous ne pouvez pas acquérir la vie éternelle ; puis Il ajoute : « Je le ressusciterai au dernier jour ». La première phase consiste à boire et à manger ; c’est ce que font les humains, mais cela ne révèle pas le sens. Quand ce sens sera-t-il révélé ? Au dernier jour, c’est-à-dire : « Je les ressusciterai lorsque les gens bouleverseront cet ordre des choses ». Quel est ce dernier jour ? Celui que tout le monde craint, il est terrifiant, on dit : « C’est le jour dernier ! » Le commerçant qui doit payer cent mille levas, dit : « C’est le dernier jour, ils viendront demain », alors qu’il n’a pas le sou ! Quelqu’un est jugé, son cœur tremble : c’est le dernier jour, il peut être condamné à dix ans de prison ; la jeune fille sort du foyer paternel et va chez le jeune homme : c’est le dernier jour, un jour de bascule. Donc, le dernier jour est celui où commence la vie incommensurable ; l’incommensurable, l’illimité, ce qui a du sens en soi commence au dernier jour. Donc, chacun de vous qui ne commence pas par ce dernier jour ne peut pas atteindre cette grande science divine que Dieu a ordonnée et déposée dans les tréfonds de la nature, c’est-à-dire atteindre ces bienfaits, choisis pour Ses enfants élus qui vivent maintenant sur terre. Jusqu’à présent on vous a toujours fait des sermons au sujet du ciel, et vous vous tenez toujours prêts pour le ciel : vous vous imaginez le paradis, les anges, les saints de mille façons différentes, mais ces choses sont floues dans vos esprits. Avez-vous été au ciel ? Non. En disant que vous n’y êtes pas allés, je l’entends pour votre degré de conscience actuel, et non celui d’avant ; avec votre conscience actuelle vous n’êtes pas allés au paradis. Et lorsque quelqu’un prétend être allé au paradis, nous comprenons qu’il y a été, mais animé d’une autre conscience, la superconscience qui peut l’y conduire. Le Christ dit : « Je le ressusciterai au dernier jour ». Maintenant, il y a un débat perpétuel entre les religieux et les matérialistes : les religieux veulent vivre en permanence au ciel, et disent : « La vie sur terre nous lasse : au ciel, au ciel ! » Les autres disent : « Écouter les discours sur le ciel nous a lassés : sur terre, sur terre ! » Voilà le nœud, voilà toute la philosophie : le débat consiste à savoir si on doit vivre au ciel ou sur terre, et tous les cours à la faculté tendent à démontrer subjectivement ou objectivement, par le biais des concepts, des sentiments, de la volonté, tous veulent démontrer si notre place est au ciel ou sur terre. Et nous disons : « Vous serez au ciel et sur terre », car il est dit dans les Écritures : « Lorsque Dieu a créé le ciel et la terre », mais puisque le ciel a été parfaitement organisé alors que la terre devait se développer, les Écritures disent : « La terre était inorganisée », ce qui sous-entend que la terre devait passer par une période d’évolution, de perfectionnement. Et le perfectionnement est un processus naturel. Je dis : la jeune fille qui se prépare au mariage ne doit-elle pas suivre une certaine évolution : des tenues de mariage, des accessoires, des chaussures, des rubans, ceci, cela, toute une évolution ; puis une dizaine de belles sœurs l’habilleront, l’arrangeront, tout un cérémonial doit avoir lieu ; lorsqu’elle sera apprêtée, les invités à la noce, les témoins l’escorteront au son des cornemuses. Qu’est-ce qu’un mariage ? Tout un cycle évolutif : la mariée n’était pas encore préparée ni habillée en robe de mariée, il a fallu l’habiller. Cela signifie : « La terre était inorganisée », c’était une jeune fille ordinaire et il a fallu un long moment pour la préparer au mariage. Et lorsque ce mariage a lieu, alors tous partent avec les cornemuses, les clarinettes : c’est le côté agréable de la vie. Certains m’écoutent maintenant et disent : « Ce langage n’est pas religieux ». J’ai depuis longtemps cessé d’utiliser un langage religieux et j’élabore un nouveau glossaire dans lequel je dis ceci : chaque être doué de raison doit apprendre à parler de façon divine, chaque être doué de raison doit étudier la grammaire divine : les verbes, les adjectifs, les substantifs, les prépositions, les pronoms, les compléments d’objets directs, les compléments d’objets indirects – comme vous les nommez – toutes ces choses doivent être apprises ; savez-vous comme cela est grand et important ? Je vous occuperai maintenant un peu de mathématiques. Le Christ dit : « Je le ressusciterai au dernier jour ». Combien de permutations devez-vous faire du mot résurrection pour que cela fasse sens ? Si vous prenez ce mot, vous qui êtes des mathématiciens, combien de permutations ferez-vous ? Je prends pour exemple quatre lettres : a, b, c, d. Voyez le nombre de permutations que je fais à partir de a, b, c, d : abcd bacd cabd dabc - abdc badc cadb dacb - acbd bcad cbad dbac - acdb bcda cbad dbca adbc bdac cdab dcab - adcb bdca cdba dcba = 24. Ce sont toutes des permutations de ces chiffres, ce sont des rapports mathématiques de ces éléments, entrant dans cette suite. Nous avons fait vingt-quatre permutations à partir des quatre lettres a, b, c, d, combien de combinaisons pouvez-vous créer à partir du mot résurrection ? J’aimerais entendre la réponse, j’aimerais que vous me la donniez la prochaine fois. Les femmes qui savent – si elles n’ont pas d’autre chose à faire – et celles qui ne savent pas, qu’elles fassent appel à leurs maris pour calculer une seconde fois le nombre de permutations. Il faut comprendre la loi de base de la résurrection : la résurrection est une transition d’une vie inconsciente vers une vie consciente, puis vers une vie superconsciente. Donc lorsqu’un être inférieur passe d’une vie inconsciente à une vie consciente, la prise de conscience de soi qui en résulte est une résurrection, une vivification. Ainsi, dans votre vie actuelle la conscience de soi est nécessaire pour redresser vos péchés du passé et ceux d’aujourd’hui et les remplacer par quelque chose d’intelligent. Votre vie n’est pas celle que vous attendez ; lorsque vous prendrez conscience de toutes les erreurs, défauts et insuffisances de cette vie, et des souffrances qui découlent de la méconnaissance de ces lois, alors vous vous préparerez pour la résurrection, vous vous déciderez enfin à sortir comme une grenouille de cette marre desséchée. Tant qu’on considère qu’il n’y a aucun changement dans sa vie, on vit dans l’inconscience. La race blanche actuelle s’éveillera définitivement en pleine conscience et non en états successifs d’éveil et d’endormissement ; c’est un lien vers la superconscience, c’est une résurrection, c’est la nouvelle vie. Donc le Christ dit : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ». Le supérieur provient de l’inférieur. « Tous ceux qui ont bu et mangé, Je les ressusciterai ». Pourquoi ? Il y a des raisons profondes car le Christ ne voulait pas que son capital se perde, que son Verbe reste infécond. La question n’est pas maintenant de creuser s’il faut ou non manger la chair du Christ, c’est une autre question. Le Christ dit : « Je le ressusciterai au dernier jour ». Vous êtes au dernier jour, et si vous vous décidez aujourd’hui à éveiller cette conscience de soi, vous pouvez ressusciter. Les Écritures disent que lorsque le Christ a ressuscité, beaucoup de corps ont ressuscité avec lui : ils sont apparus à leurs proches et les ont convaincus qu’il y avait une autre vie, plus intelligente, plus résistante et plus heureuse que celle d’aujourd’hui. Les idées sur la vie des religieux et des gens ordinaires contemporains sont si déformées ! Ce n’est pas le fruit de mauvaises intentions, mais d’une erreur d’optique de l’esprit humain ; chez nos contemporains la pensée supérieure n’est pas encore développée ; les théosophes la nomment le manas supérieur ; la pensée inférieure, où est localisé l’égoïsme humain s’est développée au détriment de la pensée supérieure, et ses aspirations sont diamétralement opposées à celles du manas supérieur. Vous vous interrogez souvent sans pouvoir vous expliquer le pourquoi de cette lutte entre la chair et l’esprit ; ce n’est pas une lutte, beaucoup se trompent, c’est une loi nécessaire au développement de l’âme humaine, conditionnée par le fait suivant : si vous prenez deux ennemis qui se haïssent et que vous les mettiez sur une poutre ou une planche au-dessus d’un précipice, le premier à une extrémité, le second à l’autre extrémité, et tous les deux au-dessus d’un précipice, que feront-ils ? Ils oublieront toutes leurs querelles. Ils ne doivent pas s’approcher, mais garder l’équilibre. Si la chair s’insurge contre l’esprit, il y a des raisons à cela, et si l’esprit s’insurge contre la chair, il y a aussi des raisons ; mais s’ils perdent l’équilibre entre eux, ils sont perdants tous les deux. Nos contemporains citent le verset : « Nous devons anéantir la chair car elle résiste à l’esprit ». Non, vous ne devez pas anéantir la chair ou éliminer l’esprit car l’esprit et la chair sont deux éléments dans le monde divin, nécessaires au développement de l’âme et de la pensée humaines : il n’y a ici aucun antagonisme intérieur, aucun débat intérieur, le débat ne touche que les conditions dans lesquelles se trouvent l’esprit et la chair. Est-ce clair désormais ? Les choses doivent être très claires dans votre esprit pour éviter la contradiction. Je vous expliquerai maintenant une autre loi. Les anciens alchimistes ont pris la terre, l’eau, l’air et le feu comme quatre éléments principaux, alors que les chimistes modernes considèrent comme éléments principaux le carbone, l’hydrogène, l’azote et l’oxygène. Ces éléments sont jugés essentiels, dont le carbone comme l’un des plus légers. Maintenant ces quatre éléments jouent un rôle important dans la vie humaine : l’oxygène et l’azote sont mélangés et forment l’air – ils ne fusionnent pas mais sont seulement mélangés – tant qu’ils sont mélangés notre développement suit son cours normal, mais le jour où ils se combinent un poison se forme. Quelqu’un dit : « Nous ne sommes pas envoyés sur terre pour faire des fusions, mais uniquement pour rester mélangés ». Vous dites : « Nous formerons la fraternité par la fusion ». Je dis : vous ne pouvez pas fusionner pour former une fraternité, car si vous vous unissez comme l’oxygène et l’azote, vous formerez un poison et vous empoisonnerez toute l’humanité ; en revanche vous pouvez fraterniser. Donc il n’est pas permis à l’air de fusionner l’oxygène et l’azote qu’il contient car alors l’air disparaîtra. Et à quoi cela servirait alors ? Hommes et femmes veulent maintenant fusionner. Non, ils ne doivent pas fusionner ; dans les conditions actuelles, il n’est pas permis aux les hommes et aux femmes de fusionner : si on les compare avec l’air, l’un est semblable à l’oxygène, l’autre à l’azote, et si vous fusionnez, vous empoisonnerez votre vie, vous empoisonnerez les organismes de vos enfants. Je peux vous donner un exemple : beaucoup d’enfants meurent car leurs mères et leurs pères ont fusionné, ce qui empoisonne l’organisme des enfants. Les gens diront : « Cette affaire est compliquée, qui irait semer du millet au milieu de ces ronces ? » Si vous ne semez pas de millet, vos enfants ne vivront pas, vous sèmerez du millet et vous le préparerez pour le manger. Quelqu’un dit : « Je ne sèmerai pas de millet ». Tu sèmeras du millet, c’est utile, il doit être semé, ses racines sont nécessaires au développement de notre vie. Vous devez être mélangés pour comprendre vos devoirs les uns envers les autres, car si la mère et le père tombent amoureux, ils oublient les enfants, si le père et la mère passent la journée à s’étreindre, à se dire sans cesse : « Comme je t’aime, je me meurs pour toi », les enfants mourront de faim. Maintenant hommes et femmes se plaignent : « Il n’y a pas d’amour dans le monde ». Vous voulez fusionner ! Quelle que soit la personne avec laquelle fusionne cette femme, elle formera de l’acide nitrique qui sera un poison pour tout le monde ; par conséquent dans les conditions actuelles sur terre la femme ne doit pas fusionner. Le savez-vous ? Je n’en fais pas une loi absolue. Si vous n’avez pas d’enfants, je vous dirais de fusionner, mais pour le bien-être des enfants je vous dis : ne fusionnez pas car vous sacrifierez leur vie. Est-ce logique ? Oui, je réfléchis en toute logique, c’est une philosophie applicable dans la vie. Et vous demandez : « Pourquoi ces malheurs ? » Parce qu’il y a des fusions à la place des mélanges, toutes ces explosions résultent systématiquement d’une fusion. Dans la vie européenne moderne le fait est établi qu’à la suite de chaque union, c’est-à-dire après la constitution d’une coalition entre les peuples, les guerres les plus sanglantes ont eu lieu. Le tzar russe Nicolas II, le pacifiste, a mené l’initiative de la conférence de La Haye pour promouvoir l’union entre les peuples, mais qu’est-ce qui en a résulté ? C’est la guerre qui a éclaté, n’est-ce pas ? Vous direz : « Oui, c’est un fait, mais pas une preuve ». Admettons que ce soit vrai à 50% ; ces 50%, ne faut-il pas en tenir compte ? Donc, dans nos conditions d’aujourd’hui la fusion n’est pas admise. Il y a une seule loi, elle est la suivante : nous avons le droit de fusionner uniquement avec Dieu et avec personne d’autre dans le monde ; fusionner avec Dieu car Il est un Être immuable en Soi, nous pouvons fusionner avec Lui et cela donnera de bons résultats ; toute autre fusion, quelles que soient les conditions, causera plus de tort que de bénéfice. Il faut donc se mélanger, fraterniser et non pas fusionner. Est-ce que les notes sont fusionnées ou mélangées ? La musique est fondée sur la loi du mélange et quel serait le résultat d’une fusion des notes ? La plus grande bombe qui ferait voler tous les musiciens en éclats ; si un musicien osait procéder à une fusion, l’une des plus grandes explosions jamais vue dans le monde se produirait dans la musique. Le Christ dit : « Je le ressusciterai au dernier jour ». Quand ? Lorsqu’il apprendra à s’unir à Dieu et à se désunir du monde ; lorsqu’il sera mélangé au monde et uni à Dieu. Lorsqu’il apprendra cette grande loi – « Je le ressusciterai » ; il entrera dans la vie divine pour comprendre la grande loi : pourquoi les choses sont ainsi et pas autrement. Maintenant, dans ce monde Causal se trouvent toutes les conséquences de nombre d’existences précédentes que l’être humain a vécues ; ces conséquences sont les causes des conditions de votre vie présente, elles sont accumulées dans le monde divin, nous ne pouvons pas les éviter ; et le Grand Principe, Dieu, formera une vie à partir de ces causes, une vie conditionnée par vos existences passées. Admettons que vous vivez dans une société dans laquelle la morale a chuté à 0°C ou bien à -10°C ; vous êtes une mère, vous êtes mariée et vous voulez donner naissance à une belle petite fille. Je demande : désirez-vous avoir une très belle fille ? En présence d’une telle morale je dis que votre fille devrait être la plus laide possible si vous voulez préserver son honneur, alors que si vous vivez dans une société où la morale est à 100°C alors vous pouvez avoir la plus belle fille, elle sera une bénédiction pour elle-même et pour son entourage ; mais dans les conditions évoquées initialement elle sera une malédiction pour elle-même et pour ses proches : elle sera un élément qui fusionnera et qui détruira tout, cent personnes au moins se suicideront à cause d’elle et elle aussi finira par se suicider en fin de compte. Si vous me dites en vous mariant : « Je veux donner naissance à une belle fille », si je suis astrologue, je vous dirai quel sera le destin de votre fille. Quelqu’un demandera : « Comment le sauras-tu ? » Hum, vois-tu ces permutations abcd, dabc… ? Ce sont des grandeurs, des nombres rationnels, ce n’est pas une divination, ce n’est pas un leurre, c’est une science exacte qui ne souffre aucune exception, les exceptions ne sont que pour les sots. 39 916 800[2] permutations sont possibles à partir du mot résurrection, comprenez-vous ce que cela veut dire ? C’est une science, mon frère, ce sont des nombres, des données, des conditions dans lesquelles le nouvel organisme, la vie ressuscitée, peut se développer. Donc vous aurez toutes ces trente-neuf millions de possibilités. Ce n’est pas moi qui l’ai calculé, c’est un ami qui l’a fait et je me base sur son calcul. Il faut donc qu’il y ait un mélange. Vous voulez fusionner ? Non, il ne faut aucune fusion entre vous, vous vous unirez uniquement à Dieu, mais pas entre vous. Celui qui fusionne, nous le chasserons. Pourquoi ? Parce qu’il devient dangereux. Par chasser j’entends : nous le mettrons dans une bouteille et nous la scellerons comme si c’était un acide : c’est un poison, chaque goutte qui tombe provoque une brûlure. L’égoïsme humain est dangereux pour cette raison, car il se forme selon cette loi de la fusion ; il n’y a pas de poison plus grand dans le monde que l’égoïsme humain, c’est une fusion épouvantable ! Et lorsque quelqu’un dit que nous devons écarter l’égoïsme humain, j’entends qu’il faut le dissocier : isoler l’azote et l’oxygène pour qu’ils fonctionnent en tant qu’éléments mélangés. Si un malheur frappe votre maison, je dis : il y a de l’acide nitrique chez vous. Que faut-il faire dans ce cas ? Le décomposer, obtenir un mélange. Certains me demandent à présent : « Comment pouvons-nous comprendre les grandes lois qui gouvernent le monde et comment pouvons-nous être maîtres de la situation ? » Ils lisent des livres, ils écrivent, certains connaissent des choses et certains éprouvent les autres ; tout le monde veut quelque chose, mais personne ne s’attèle à travailler de façon divine. Nos contemporains sont dans la culture des fourmis, l’humanité traverse maintenant la culture des fourmis. Cette culture est plus dangereuse que celle des serpents, et il suffit pour s’en convaincre de voir que les serpents fuient les endroits peuplés de fourmis, car ces dernières les chassent avec leur acide formique. C’est un fait, il suffit de voir dans la vie que l’intelligence fuit les endroits où les humains sont devenus égoïstes, excessivement avides. Pourquoi ? Cette avidité est capable de dérégler toutes les cellules nobles : on peut acheter un individu cupide avec mille levas. Il ne réfléchit pas mais dit : « Donne-moi mille levas ! » et le fait qu’il peut être attrapé et jeté en prison pour cinq ans et subir des pertes de vingt ou trente mille levas par an ne lui traverse pas l’esprit ! Est-ce intelligent, est-ce civilisé ? Par conséquent, les peuples européens contemporains se trouvent dans cette phase, et ne peuvent pas se projeter à plus long terme ; ils ne songent pas que quelque chose de plus terrifiant arrive. L’acide nitrique vient et il détruira tout, et après cette destruction ils diront : « Quels sont les causes : les conditions économiques, le marché ? » Non, non, mes amis, c’est votre égoïsme qui est la cause, la base de la culture des fourmis ; par la loi de la fusion, l’azote et l’oxygène ont fusionné en vous et ont formé l’un des poisons les plus puissants ; vous devez donc les dissocier pour vous unir à Dieu, et alors des bienfaits perpétuels se produiront et vous vivrez entre vous en frères ; le Christ vous ressuscitera lorsqu’il viendra au dernier jour. Qu’est-ce que la résurrection ? C’est l’entrée de la vie dans de nouvelles conditions par lesquelles la Nouvelle vie peut se manifester. Pensez-vous que l’esclave qui a travaillé vingt ans pour son maître, et qui portait un couteau pour tenter de l’assassiner et se libérer, n’aurait pas pu se libérer d’une autre manière ? Je dis : il y a une autre manière par laquelle te libérer sans assassiner ton maître. « Quelle est cette force ? » Cette force c’est l’amour. L’amour est une force vivante qui découle du divin, de ce qui est supérieur ; lorsque nous parlons de l’amour, il ne s’agit pas de l’amour qui vient d’en bas, mais de celui qui descend d’en haut : si vous l’appelez, il vous libérera du joug et vous donnera la force de surmonter toutes les difficultés. Maintenant, en parlant d’amour, je demanderai encore à notre frère de calculer combien de permutations sont possibles avec le mot amour[3]. Vous prendrez le mot qui s’écrit en six lettres selon l’ancienne écriture, car c’est dans l’ordre des choses. L’amour doit s’étudier comme une force vivante qui œuvre et non pas comme une sensation agréable, un élan agréable ; non, lorsque cet amour viendra, vous percevrez dans votre conscience, dans les profondeurs de votre existence, une petite lumière ; elle commencera à grandir de plus en plus, son volume augmentera, enveloppera votre cerveau, votre cœur, puis vous commencerez à marcher dans la lumière ; il y aura en vous une dilatation comme si vous étiez les maîtres du monde, et quelles que soient les difficultés rencontrées, elles vous paraîtront négligeables. Ainsi le mot amour en bulgare permet d’obtenir sept cent vingt permutations[4] : ce n’est pas rien pour les Bulgares. S’ils comprenaient tous les modes de manifestation de l’amour, s’ils travaillaient pour exprimer tous ses éléments, ils seraient le peuple le plus grand. Si seulement ils comprenaient les permutations de cet amour ! Ainsi, la première fusion à faire est la fusion avec Dieu, avec l’amour ; notre âme doit s’unir avec l’amour divin et la Nouvelle vie surgira de cette fusion, la Nouvelle vie que le Christ nomme résurrection. Avez-vous essayé de vous unir à Dieu ? Mais soyez tranquilles, parfois vous êtes tendus et vous dites : « Cela ne pourra pas se faire ». Cela se fera, cela se fera, ne vous découragez pas, cela se fera, comprenez-vous ? « Cela ne pourra pas se faire. » Je vous dis : tout se peut dans l’amour, par son biais, il faut seulement apprendre toutes ses permutations. Je vous donnerai maintenant un exemple, une de mes expériences. Cet exemple est authentique seulement en contenu et en sens, ne le prenez pas à la lettre. C’était il y a quinze ans lorsque je faisais mes observations et mes recherches scientifiques. J’étais à Plovdiv. Après l’une de mes causeries, un Bulgare, père de deux enfants m’a sollicité : un des enfants avait un handicap de naissance, et l’autre était une fillette de dix ans. Je suis allé chez eux. Je vois sa femme : très intelligente, stricte, au caractère bien trempé ; la fillette, une belle enfant vient avec elle, et elle lui dit de me baiser la main, mais l’enfant répond : « Je ne veux pas lui baiser la main. – Fais-le ! – Je ne veux pas. » Je dis : « Laissez l’enfant ! » La fillette sort vite dehors. La mère s’étonne, c’est la première fois qu’elle fait de la résistance : « Je ne veux pas lui baiser la main ! » Je m’adresse à la dame en ces termes : « Il y a dans le caractère de votre fille un trait noble, elle veut dire : je ne baise pas la main sous la contrainte, j’ai mon propre discernement », et j’ajoute : « Soyez rassurée, votre enfant est très bien, elle me plaît beaucoup ». Je vais auprès de la fillette, je la vois en train de jouer. Et elle me dit : « Sais-tu pourquoi je ne t’ai pas baisé la main ? » Je dis : « Je l’ignore. – Sais-tu combien j’ai souffert avec ça ? Ni ma mère ni mon père n’en ont la moindre idée. Une tante est venue ici il y a un mois ; ma mère m’a forcée et je lui ai baisé la main, mais après ça j’ai vomi, j’ai vomi… Ensuite, j’ai un oncle ; j’ai aussi baisé sa main, mais j’ai aussi vomi ensuite. » Et elle m’a raconté comment elle a baisé la main d’un curé et s’est mise à vomir ensuite. « Toi-aussi, lorsque je t’ai vu, je n’ai pas voulu, car si je baise ta main, j’aurai mal au ventre. » Je dis : l’odorat de cette fillette est si développé que faire ce geste lui inflige des douleurs. Je lui dis : « Tu as bien fait de ne pas me baiser la main. » Elle me dit : « Car si je l’avais fait et que j’avais eu mal au ventre, j’aurai pensé la même chose pour toi que pour les autres. » Je dis : « Tu as très bien fait. » Vous direz : « C’est très exagéré ». Non ! Votre nez doit avoir cette perception. L’enfant comprend déjà le caractère des gens, elle dit : « Comme les gens sentent mauvais, que faire ? Même à l’école, cela me tourmente ». Cette enfant est sans cesse tourmentée : « Je n’ose pas en parler à maman, on me traitera de … un peu comme… mais je te le dis à toi. Qu’en penses-tu ? » Je dis : « Le Seigneur t’a béni de connaître les humains. Ils ne sont pas purs. – Ils ne sont pas purs, ils ne sont pas purs, je vois en eux quelque chose de très mauvais, mais que faire ? » Je demande à présent : si cette perception olfactive était si développée chez vous qui affectionnez de baiser ma main, pour ensuite vomir, continueriez-vous à le faire ? Vous seriez alors libres et moi aussi je serai libre. Vos pensées, vos sentiments et vos désirs sont maintenant un peu émoussés, vous avez perdu le sens des mots pour le noble, le sublime. Je vais vous relater un autre exemple. Certains pensent que je les réprimande ; vous m’excuserez, ce n’est pas un reproche. J’avais une disciple émérite qui se passionnait pour l’occultisme et insistait toujours pour que je lui révèle certaines choses. Je lui disais : « Tu n’es pas prête ». De la noblesse était requise, ce n’était pas la question de refuser de le faire. Je lui ai dit un jour : « Je ferai une expérience ». Elle vient, je la conduis dans ma chambre ; une fois entrés, j’ai fermé la porte à clé et elle a regardé tout autour ; j’ai alors ouvert la porte et je lui ai dit : « Vous m’excuserez, vous n’êtes pas prête : voilà ce qui prouve vos doutes. Je vous enseigne une autre leçon : votre cœur doit être fermé et ne s’ouvrir que pour Dieu et pour nul autre. Alors que votre cœur est ouvert, par conséquent aucun secret ne peut vous être révélé ». Quelqu’un dit : « Que penses-tu ? » Une seule pensée doit t’habiter : honneur ou déshonneur, justice ou injustice, vérité ou mensonge. Tu ne peux pas jouer comme un acteur : un peu de ci, un peu de ça, cela ne nous est pas permis. Une pensée bien déterminée doit t’animer : savoir qu’il y a toujours une Grande âme que nous appelons Dieu qui regarde, note et n’excuse pas ; par l’expression n’excuse pas j’entends qu’Elle documente tout et note ce qui est vrai : si un saint pèche, Elle note que ce saint a péché, Elle tient avec équité la chronique de tous vos actes et erreurs et bâtit sur eux votre vie future. Vous direz : « Qu’est-ce qui nous attend ? » Unissez-vous à l’amour et désunissez-vous du monde, unissez-vous à Dieu et désunissez-vous du monde et vous serez libres ; ne vous liez pas, ne donnez votre parole à quiconque, ne fusionnez avec personne. La jeune fille dit au jeune homme : « Je te jure fidélité », elle se lie ainsi à lui ; il fait la même chose, il lui promet aussi. Dites-moi, combien de personnes ont tenu cette promesse ? Je n’ai aucun disciple en Bulgarie qui ait réussi son examen ; il y a deux personnes maintenant qui ont passé à moitié leurs examens, et cinquante pourcent pas encore, seulement deux personnes ! Je comprends la loi face à laquelle les a mis Dieu ; ce n’est pas moi qui les ai mis là c’est Dieu qui dit : « Mets-les face à cette loi, éprouve-les ! » Vous direz : « Peut-on se passer d’examen ? » On ne peut pas, c’est l’examen qui forge le caractère et la volonté, et lorsque des souffrances vous frappent, vous devez vous réjouir et allumer cent cierges à votre Saint Nicolas, alors qu’à présent vous éteignez cent cierges lorsqu’un malheur surgit. Je demande alors : y a-t-il de l’amour dans l’âme de celui qui éteint les cierges ? Seul celui qui allume les cierges a de l’amour dans son âme. Alors je pose la morale suivante. Vous dites : « Je crois en toi, je t’aime » ; bien, est-ce que je peux passer un jour ou deux auprès de votre fille et qu’elle reste pure ; est-ce qu’un homme qui a une femme bien-aimée peut m’accueillir chez lui et ne pas céder à l’idée que je veux séduire sa femme si après mon séjour auprès d’elle son caractère change : il peut changer vers le haut et vers le bas. Lorsque quelqu’un vient dans votre maison, il doit apporter la bénédiction alors qu’on raconte maintenant : « Un tel a agi comme ci ou comme ça ». Et cette fillette-là dit : « Je ne veux pas baiser cette main ». Et alors savez-vous ce que j’ai fait avec elle ? J’ai dit : « Tu as bien fait de ne pas me baiser la main car beaucoup l’ont fait jusque-là : apporte-moi une bassine ! » J’ai sorti le savon et j’ai dit : « Verse-moi de l’eau ! » Je me suis lavé. Ainsi j’ai fait une expérience avec moi. J’ai senti mes mains et j’ai dit : « Encore une fois ! » Je me suis lavé dix fois et lorsque je me suis assuré que tous les éléments du monde extérieur étaient partis, j’ai dit : « Toi-aussi, lave toi dix fois les mains ! Elle s’est lavée et je lui ai dit : « Maintenant tu ne vas pas me baiser la main, mais tu me prendras la main et tu la sentiras de loin, et tu verras ce que tu ressens. – Et si j’ai mal au ventre ? – Si tu as mal au ventre, désormais tu ne baiseras la main de personne. Essaie, tu ne me baiseras pas la main, seulement tu la prendras pour que nous soyons des amis et que je ne m’en aille pas ainsi de chez vous. » Elle a senti ma main et s’est mise à rire en disant : « Rien, il n’y a plus rien. » Oui. Je dis : il n’y a rien, mais il a fallu nous laver dix fois les mains. Les mains sont le symbole de notre volonté ; votre volonté doit se purifier de tous les agissements impurs ; lorsque tu regarderas Dieu, tu diras : « Je me laverai dix fois et puis je Te prendrai la main » car Dieu a aussi des mains et nous Le touchons en disant : « Ah, les mains du Seigneur sentent ! » Voilà les philosophes modernes. Qu’est-ce que la résurrection ? Ce sont trente-neuf millions de permutations. Maintenant, celui qui veut me serrer la main une deuxième fois, me versera de l’eau dix fois : je me laverai et vous vous laverez aussi. Vous n’embrasserez pas ; cela demanderait encore bien plus de lavages ! Et je recommande de ne pas se précipiter pour s’embrasser ; lorsque vous embrassez, vous devez insuffler la nouvelle vie de l’amour, mais si vous devez ôter le bonheur de quelqu’un, ne l’embrassez pas, vous apporterez du malheur : voilà la véritable philosophie. C’est ainsi que parle le Christ : « Si vous mangez ma chair et si vous buvez mon sang, je vous ressusciterai au dernier jour ». Et ce dernier jour nous y sommes déjà. Cette conscience supérieure doit s’éveiller en vous et elle s’est éveillée, mais ne laissez pas de place au doute qui anéantira comme un ver psychique le Divin en vous. Croyez en ce Seigneur qui demeure en vous, en ce Sublime qui s’est éveillé à présent, en l’âme divine, ce qui est immortel dans l’être ; si vous ne croyez pas en votre âme, vous ne croyez en personne. Si je vous croise une deuxième fois, ayez l’amour envers l’âme divine, le noble qui vous rendra immortels, et alors, lorsque nous nous rencontrerons, nous nous regarderons doucement et notre regard ne sera pas équivoque. Il y a une science qu’on appelle le bovarysme. Les turcs disent pour certains regards : « C’est toi qu’il regarde, mais c’est moi qu’il voit » : son regard est équivoque. Quelqu’un se tient là et te dit : « Je suis très heureux d’être chez toi » ; il est heureux, mais il lorgne ta fille ; non, non, cet homme doit se laver dix fois les mains. Si moi j’ai dû me laver dix fois les mains à cause de cette fillette, alors ce monsieur aussi devrait se laver les mains ; c’est ce que le Christ prône. Cette pureté est nécessaire à notre développement, au bien de notre pensée, au bien de notre cœur, au bien de notre âme, ces choses sont nécessaires ; vous ne pouvez pas faire le moindre pas si vous ne vous conformez pas à cette loi, sinon une série de malheurs vous menacent. Cela ne se produit pas mécaniquement, ne pensez pas que cela arrive d’un coup, Dieu fera tout pour vous. J’ai donné cet exemple : l’un de mes amis me demande ce qu’est le monde invisible ; je dis : tu as passé vingt ans dans un cachot et un ami vient percer un petit trou pour faire entrer un rayon de lumière : quelle explosion de joie ! Il te dira : « Il y a mieux que cela. – Comment est-ce possible ? » Il élargit le trou et tu sautes de joie ! « Il y a mieux que cela », et ce trou s’élargit de plus en plus et tu sautes et tu te réjouis à cause de l’amour. « Il y a encore mieux que cela ». C’est ce bon Berger qui te conduira dehors dans la nature, dans les verts pâturages, vers les sources cristallines[5]. C’est pour cela que le Christ vient maintenant, pour vous sortir de la prison de votre égoïsme et vous conduire dans la grande nature où vous jouerez et où vous sauterez de joie auprès des sources ; c’est pour vous, c’est la Nouvelle vie qui vient maintenant. C’est la résurrection et ce sera sur terre, mais pas dans cette matière qui subira une transformation : vous obtiendrez des corps spirituels, vous entrerez dans le monde astral, dans une matière plus subtile ; là aussi on trouve de la terre ferme, de l’eau et de l’air, mais il y a une chose : cette terre ferme est très différente de notre terre. Vous direz : « Qu’est-ce que c’est ? » Je vous citerai les paroles de l’apôtre Paul : « Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu »[6]. Il y a aujourd’hui des milliers d’yeux qui ont vu cela ; en Angleterre, en Allemagne et en Amérique il y a des milliers de personnes qui sont allées au Paradis et en sont revenues, et elles racontent leurs expériences. Vous aussi, un jour vous vous unirez à Dieu, vous irez là-bas ; ce jour viendra et vous direz… que direz-vous ? Oui, ainsi sera-t-il ! Je souhaite maintenant qu’une plus grande fenêtre vous soit ouverte et que vous soyez prêts. Certains parmi vous ressusciteront aujourd’hui, d’autres demain, d’autres dans dix jours, quinze, vingt jours, certains dans un an, deux, trois ans, et certains peut-être dans mille, deux mille, dix mille ans. Je dis : celui dont le temps est venu ne doit pas retarder d’une cent millionième de seconde, vous devez être comme l’oisillon dans l’œuf dont la coquille est prête à céder et il dit : « Tchik-tchik-tchik ! » et sa mère dit : « Klok, klok, klok ! » Qu’est-ce qu’elle lui dit ? « Utilise ton petit bec pour sortir, pour venir dans la nouvelle vie où tu ressusciteras ». Et puis cet oisillon sortira d’abord son petit bec, puis sa tête en entier et puis il sortira tout entier, et la mère dira : « Bravo, voilà, mon poussin a ressuscité ». Vous dites : « Quand ressusciterons-nous ? » Je dis : klok, klok, klok. « Mais qu’est-ce que tu entends par là ? » Klok, klok, klok, c’est une grande philosophie. Les Bulgares disent « Klok », et les Anglais disent « clock », ce qui veut dire « montre », « mouvement ». Un mouvement en avant, en avant vers la conscience divine. « Je le ressusciterai au dernier jour », c’est-à-dire ceux qui boivent mon sang et qui mangent ma chair, ceux qui comprennent la loi pour s’unir à Dieu et se désunir du monde. Je vous salue maintenant avec la nouvelle union et la nouvelle désunion. Sofia, 27 novembre 1921 [1] Les Juifs murmuraient à son sujet, parce qu'il avait dit: "Je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel." Et ils disaient: "N'est-ce pas là Jésus, le fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère? Comment dit-il: Je suis descendu du ciel?" Jésus leur répondit: "Ne murmurez point entre vous. Nul ne peut venir à moi si le Père qui m'a envoyé ne l'attire; et moi je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les Prophètes: Ils seront tous enseignés par Dieu. Quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement, vient à moi. Ce n'est pas que personne ait vu le Père, sinon celui qui est de Dieu; celui-là a vu le Père. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle. (Jean 6, 41-47) [2] Le mot résurrection compte en bulgare 11 lettres. Or, la factorielle de 11 vaut 39 916 800. [3] Le mot amour en Bulgare s’écrit : любовъ (lioubov) jusqu’en 1945, date à laquelle la dernière lettre ъ (qui est muette) sera supprimée de la forme écrite. [4] Le mot amour s’écrivant en 6 lettres en bulgare, la factorielle de 6 vaut 720. [5] « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles. »(Psaume 23, 1-2) [6] « Mais ce sont, comme il est écrit, " des choses que l'oeil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont pas montées au cœur de l'homme, - des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment. » (1 Corinthiens 2, 9)
  5. Ananias et Saphira «Les jeunes gens, s'étant levés, l'enveloppèrent, l'emportèrent, et l'ensevelirent.» Actes 5:6 Ces jeunes gens ne peuvent pas faire autrement : lorsque quelqu’un meurt, ils l’enterrent. Les nouvelles idées remplacent les anciennes. Maintenant, puisque nous nous exprimons en accord avec les lois qui régissent la nature, je tâche toujours d’exprimer par des symboles ce qui se passe dans cette nature vivante, car la seule manière pour vous de comprendre est d’apprendre ces symboles. «Les jeunes gens s’étant levés… » On ne dit pas « les anciens ». Les plus jeunes donc les plus forts, les plus robustes, ceux dont les échines sont résistantes. Cette loi est juste de tout point de vue car les échines robustes indiquent une pensée et un cœur robustes, et la pensée et le cœur robustes indiquent à leur tour une âme saine. Je ne vais pas maintenant m’arrêter et vous expliquer ces choses-là, vous pouvez les lire dans les livres. Une âme saine est celle qui se manifeste et se développe correctement. Ne vous étonnez pas que ce ne soit pas encore le cas, car elle est dans la première étape de son développement, ce qui se manifeste est le cœur humain et la pensée humaine. La toile se tisse encore ; tant qu’elle est sur le métier à tisser, c’est que le tissage est encore en cours, et lorsque ce tissu sera fin prêt c’est alors que l’âme se manifestera. Non pas de nos jours et avec les idées actuelles, mais dans le futur, celui de la sixième race, lorsque les deux principes du cœur et de la pensée, ou bien les deux principes comme ils se manifestent actuellement chez l’homme et la femme s’accordent et comprennent pourquoi ils sont descendus sur terre ; car tant que l’homme considère qu’il est venu au monde comme un homme et tant que la femme considère qu’elle est venue comme une femme, il y aura toujours dans le monde des nez cassés, des jambes cassées, des côtes brisées, des cœurs brisés et toutes sortes d’autres choses. Maintenant les femmes diront : « Pourquoi naissons-nous femmes ? » Je vous l’expliquerai. Elles demandent : « Pourquoi ne pas naître hommes ? » Le Seigneur a fait le monde si bon, le Seigneur est si juste que la faiblesse est toujours compensée par des bienfaits plus grands : c’est une loi qui permet d’éviter les dissensions. Sur terre l’homme se distingue par la sagesse et la femme par l’amour ; l’homme, par la pensée et la femme, par le sentiment ; et tout le développement dans le monde dépend du petit et non du grand. Je vous l’expliquerai rapidement : l’élan du développement dépend de l’amour, puis c’est la sagesse qui vient aider ; donc vient d’abord ce qui est faible, la petite graine, et ensuite l’immense chêne ; mais si la petite graine n’avait pas germé d’abord, le chêne n’aurait rien fait. Maintenant que je vous ai fourni ces explications, vous les femmes vous direz : « Nous voulons être toujours des femmes ». Vous devez bâtir la nouvelle morale, pas celle dont il est question dans tel ou tel livre, mais la morale divine, éternelle, qui est absolue, immuable, qui ne souffre aucune exception ; si vous concédez l’écart le plus insignifiant, c’est que le diable a mis le pied dans la porte, aussi microscopique que soit cet écart. Car dans la morale divine se trouve la mesure absolue des choses. C’est ainsi. Maintenant, vous qui êtes une femme en bas sur terre, vous êtes un homme en haut, dans le monde spirituel ; et l’homme ici sur terre est une femme dans le monde spirituel. Je vous dirai à présent pourquoi l’homme ne doit pas rudoyer la femme : sur terre elle est faible et il est fort ; s’il la discrédite ici sur terre, elle le discréditera à son tour là-haut au Ciel et si elle le discrédite là-haut au Ciel toute la gloire de l’homme est perdue. Et lorsqu’il est dit : « Femmes, honorez vos maris », c’est ce grand principe qui est sous-entendu : vos maris sont là-haut au Ciel. Les honorer, cela signifie que vous vous savez fortes et que vous savez que votre force est là-haut et non sur terre. Quelqu’un dit que sa force se trouve dans sa femme. La force de l’homme est dans sa femme qui se trouve là-haut ; par conséquent, hommes et femmes sur terre, vous devez vous aimer et vous honorer mutuellement comme s’aiment ces hommes et ces femmes qui sont en haut. Il y a là de ce fait un croisement. J’ai employé ces paroles dans leur forme la plus pure, prenez-les au sens le plus littéral ; je les emploie comme j’entends l’accord divin et l’harmonie des âmes. La femme doit être d’une pureté absolue et l’homme aussi doit être d’une pureté absolue. Savez-vous, vous les femmes, pourquoi vous devez être pures ? Parce que, lorsque vous péchez sur terre, vous jetez l’opprobre sur votre mari en-haut, vous salissez le grand principe, et donc vous vous attirez vous-mêmes vos malheurs. Maintenant, certains considèrent qu’en étant des hommes, leur péché n’a pas d’effet alors que le péché de la femme sur terre a de l’effet ; oui mais le péché des hommes a de l’effet au Ciel car là, ils sont des femmes : ce qui n’a pas d’effet sur terre, en a au Ciel et ce qui a de l’effet sur terre, n’en a pas au Ciel. Donc hommes et femmes doivent mener une vie d’une pureté et d’une sainteté absolue, sans aucun soupçon de transgression. Les hommes disent : « On peut aussi faire autrement » ; on peut, mais un karma s’accumulera qui fera souffrir de nombreuses générations : leurs enfants, leurs petits-enfants s’interrogeront : « Pourquoi ces souffrances ? » Vous pouvez tirer vos conclusions tout seuls. Ainsi, vous êtes tous, hommes et femmes, égaux ; les uns, en haut, les autres, en bas : la femme qui est faible sur terre, est puissante au Ciel ; l’homme qui est fort sur terre, est faible au Ciel. Donc ces grandeurs s’équilibrent, et alors cet amour doit commencer d’en haut vers le bas, et s’imbriquer avec la sagesse. Vous devez tous vivre selon la même loi : la femme doit voir son mari dans chaque homme sur terre et l’homme doit voir sa femme dans toutes les femmes sur terre ; voyez-vous, c’est ainsi qu’il doit aimer chaque femme sur terre, est-ce que vous comprenez ? C’est une morale, et en dehors de cela tout le reste n’est que de la boue et aucune autre morale n’existe dans le monde, c’est ainsi qu’il faut comprendre ces choses. Maintenant, on dit dans ce verset : « Les jeunes gens, s'étant levés, l'enveloppèrent, l'emportèrent, et l'ensevelirent ». Je vois maintenant ce que vous pensez : « Cette histoire est dure » ; oui, elle est dure, c’est difficile d’entrer dans le Royaume de Dieu. Aujourd’hui, je parle aux jeunes, filles et garçons : vous expulserez les anciens dehors et je vous enverrai le faire ; ce qui est ancien et plongé dans la débauche nous l’enterrerons, nous l’enterrerons sans prières, sans curés et sans évêques, sans chants et sans musique, nous l’enterrerons sans croix, ni pierre tombale, ni plaque funéraire, nous le laisserons dans l’oubli car il est imprégné d’agissements dégoutants ; et ceux qui les défendent veulent encore tromper. Voilà ce que nous dit l’histoire d’Ananias et qui vient maintenant dans le monde. N’est-ce pas vous attendez après vos terres maintenant ? Je demande : combien avez-vous vendu cette parcelle de terrain ? C’est d’abord l’homme qui est venu et qui a dit : « Nous nous sommes prémunis, une partie de la somme est à la banque » ; la femme vient ensuite : « C’est pour cette somme que vous avez cédé la parcelle ? – Oui. » Les deux sont d’accord, mais les deux sont en train de s’enterrer, et qui les emporte ? Les jeunes. Qui est jeune ? C’est l’amour dans le monde, ce sont les jeunes qui viennent maintenant, animés par ces idées. Le jeune est toujours prêt à se sacrifier : l’enfant donne toujours et ne compte pas comme les anciens qui font des calculs : « Je suis vieux, sans femme ni enfants. Qui prendra soin de moi ? Je ne peux pas donner ». Voici comment raisonne l’ancien. Et sa culture peut se vérifier. Les anciens ont un âge vénérable, des poils blancs dans la barbe. « Ah, quelle noblesse dans cet homme ! » Oui, la barbe est blanche, il est noble, mais quelle culture peut-on bâtir sur ces têtes et ces barbes blanches ? Pour combien as-tu cédé la parcelle ? – « E-e-e… » Nous savons comment sont les choses et nous discuterons cartes sur table. Pour combien avez-vous cédé la parcelle ? « Pour mille levas, pas un centime de plus ni de moins ». L’affaire est conclue, pourquoi cacher un leva ? « Mille levas », que la femme et l’homme disent tous les deux : « Nous avons vendu la parcelle pour mille levas ». Vous direz : « Oui mais on met de côté dix levas pour le fiston ». Non, il ne faut pas, vous déclarerez tout l’argent. Maintenant, il fait un peu froid dehors[1], mais vous avez un avantage, l’air est froid mais pur, il vous rafraichit lorsqu’il remplit vos poumons. Et les autres ? Ils ont un privilège, mais pas le même que vous, du coup cela s’équilibre. Je parle aujourd’hui très sérieusement sans aucune arrière-pensée ; ne pensez pas qu’il y ait la moindre ironie, je parle très sérieusement, je dis la vérité comme elle est, rien de plus, pour qu’elle ne s’efface pas le moins du monde. « L’emportèrent… » Qui ? Celui qui a menti, qui a menti à lui-même et à Dieu. Par conséquent vous devez sortir de vous Ananias et Saphira et les enterrer. Lorsqu’Ananias viendra, vous lui poserez la question : « Pour quelle somme as-tu vendu la vie ? » ; et lorsque sa femme viendra, vous lui demanderez : « Pour quelle somme avez-vous vendu la vie ? » S’ils vous mentent, enterrez-les, appliquez la loi scrupuleusement, et que vos jeunes les emportent lui comme elle, et que ce drame dans la vie cesse une fois pour toutes. Dans la nature à présent ce sont toujours les jeunes qui chassent les anciens. Les jeunes feuilles de l’arbre chassent les anciennes et que leur arrive-t-il ? Elles tombent et les jeunes prennent leur place. Donc celui qui ment, tombera comme une feuille ; celui qui croit pouvoir contourner les lois dans la nature se trouvera dans la situation d’une feuille qui flétrira et une autre, plus méritante, prendra sa place. Maintenant, Dieu est amour, mais toi aussi tu dois être amour. L’amour s’entend avec l’amour, la sagesse s’entend avec la sagesse, la justice s’entend avec la justice, la vérité s’entend avec la vérité, la vertu s’entend avec la vertu. Voilà comment sont les choses : tu aimeras et tu seras aimé, tu penseras et on pensera à toi, tu éclaireras et tu seras éclairé, tu secourras et tu seras secouru ; tu seras un fondement dans la vie des autres et les autres seront un fondement pour toi ; voilà la grande loi dans la nature. Donc je vous appelle tous jeunes et anciens, mais je vous distingue : un ancien au sens employé par les Écritures signifie un pécheur, alors qu’un jeune désigne un homme du divin, de la vertu, prêt à servir Dieu. Ainsi, ayez en tête que dans la causerie d’aujourd’hui j’entends par le mot ancien quelqu’un qui pèche, et je n’entends pas le sens originel de l’ancien qui est l’incarnation de la Sagesse. Ici, l’ancien est le symbole de l’égoïsme, c’est-à-dire celui qui ne pense qu’à lui alors que le jeune est le symbole de l’amour. En conséquence, vous remarquerez que vous serez incapables d’insuffler une nouvelle idée chez les anciens, ils ne vivent qu’avec les anciennes idées et ne répètent que ce qui est ancien, ils ne font que lire des prières. Le vieux considère que le nombre de fois où il a fait tourner la roue permet de savoir combien il a prié, mais cette vieille roue n’apporte rien de neuf dans sa vie. Le vieux ne veut pas souffrir, il ne cherche que le confort : lorsqu’il appuie sur la sonnette, il dit : « Maro, Marie, Stoyanké, ne sais-tu pas que je suis vieux, mes jambes ne me portent plus, je ne suis pas tout jeune ». Le monde a maintenant vieilli, vous verrez dans tous les bureaux des sonnettes, des téléphones et des télégraphes. Et tout le monde clame qu’il y a aujourd’hui une grande culture, car on peut se parler par les fils, mais je connais une culture bien plus grande que celle des sonnettes, des téléphones et des télégraphes ; je peux installer mon télégraphe à chaque instant, très facilement et sans aucun frais. Vous êtes assis maintenant à table, vous voulez que quelqu’un vienne et vous dites à ce quelqu’un : « Rendez-vous ici » ; mais lorsque je veux que quelqu’un vienne, je vais vers lui, et en une ou deux minutes, je me déplace, je me promène ; je vais parfois jusqu’au Soleil en huit minutes. Vos téléphones sont ici, après avoir payé vous devez attendre quatre ou cinq heures pour que la ligne soit ouverte, alors que nous pouvons visiter cent endroits en quatre ou cinq heures ; et je demande alors : quelle est votre culture comparée à celle du monde spirituel ? Vous direz : « Sais-tu que nous utilisons des téléphones ? » Mais nous dirons : « Sais-tu que nous utilisons la lumière et la pensée ? » Vous êtes du bon côté et nous sommes du bon côté, mais nous voudrions remplacer votre culture par la nôtre. Maintenant, dans la phase suivante où vous entrerez, vous remplacerez tous vos fils. Par quoi ? Par d’autres fils, beaucoup plus élastiques, capables d’assimiler la nouvelle énergie ; mais les jeunes doivent remplacer les anciens, l’ancienne installation doit laisser place à la nouvelle. Mais vous dites : « Si nous appliquons le nouvel enseignement, comment vivrons-nous ? » Les gens avec leurs vieilles habitudes disent : « Comment appliquer le nouvel enseignement avec ces vieilles habitudes, il est inapplicable ». Tous doivent devenir jeunes, il n’y aura pas de malades, de chétifs, de psychiquement troublés dans la nouvelle culture, tous auront le cerveau sain, une construction robuste et ne penseront pas à la mort, car dans la nouvelle culture ces deux mondes seront unis ; et comme ils seront unis, l’âme descendra sur terre et remontera librement, je ne parle pas de cette terre, mais de la nouvelle terre qui se construit maintenant ; alors viendra la Nouvelle Jérusalem et commencera la culture de l’âme divine et de l’esprit divin. Alors que vous dites maintenant : « Mon cœur est déréglé, je suis indisposé », et parfois vous mélangez les choses et vous dites : « Mon âme me fait mal ». L’âme, ton âme ne peut pas te faire mal, elle n’est pas descendue, elle est là-haut et t’attend. « Les jeunes gens, s'étant levés, l'enveloppèrent… », pour emporter Ananias, l’homme du mensonge. Ainsi, si vous, les contemporains, vous n’arrachez pas ce mensonge de vous, quelle science pouvez-vous avoir ? Vous ne pouvez pas obtenir une science positive. Et la raison des croyances trompeuses d’aujourd’hui dans les sciences, c’est la pensée qui n’est pas assez élastique pour saisir les choses de l’intérieur avec acuité : elle les saisit de l’extérieur, de façon erronée. Prenez deux personnes qui s’interrogent : « Quelle est la distance ? – Deux kilomètres, je crois » alors qu’elle est de quatre kilomètres. « Je pense que c’est dix kilomètres », alors que c’est cinq ! On se trompe alors même qu’on dispose de tels outils ! Dieu lorsqu’il a créé l’être humain a mis en lui tous ces outils. Nous pouvons mesurer toutes les choses avec une précision au millionième de millimètre. Avec notre développement actuel, nous pouvons calculer les choses avec une très grande précision ; sur un million d’actes nous pouvons commettre une erreur, c’est peu. Ensuite, ne considérez pas la façon dont s’exprime le côté extérieur du monde visible. Vous pensez que ce monde est pécheur : oui du point de vue humain, mais non du point de vue divin. Lorsque vous apportez une belle toile blanche au peintre sans connaître ses intentions et qu’il prend les pinceaux et qu’il colorie en abondance la toile blanche, vous direz : « Dommage pour la toile, il s’amuse avec elle ». Non, ce peintre veut mettre une idée dans cette toile, mais cette idée ne peut pas s’exprimer instantanément. L’idée ne se manifeste pas toujours dans l’image, il faut du temps au peintre pour exprimer cette idée, et si vous patientez, elle ressortira dans un grand tableau et la toile sera précieuse. Dieu aussi, lorsqu’Il viendra travailler sur vous, Il va d’abord jeter des couleurs : vos pensées changeront, attendez un jour ou deux, un mois, deux mois, trois mois et si rien ne sort de cette toile, alors oui, vous pouvez parler. Nos contemporains ne peuvent pas le comprendre. Lorsque vous venez auprès de moi, moi-aussi je vous colorie et eux ils disent : « Il vous a retourné l’esprit ». Que j’ai retourné votre esprit, que je vous ai colorié de votre point de vue, je l’avoue, mais attendez un jour, deux, trois, un mois et si cela ne donne rien alors vous pouvez parler. Pensez-vous que je manque de sérieux ou que je suis partial ? Admettez que les humains sont la toile et que ce pinceau divin a commencé à les colorier. La jeune femme enceinte voit apparaître des tâches sur son visage : ce grand peintre dessine à l’intérieur son tableau et la toile blanche doit être salie, sinon rien n’en sortira. Je parle du peintre génial, divin, et non pas du peintre imbécile ! Que ce soit le premier qui te peigne et non pas le second. Qui est ce premier ? Passons. Maintenant, sachez faire la différence. Un autre en tirera une autre conclusion. Lorsque tu saliras quelqu’un, il faut obtenir quelque chose, c’est-à-dire il ne suffit pas de salir le bonhomme mais il faut aussi le nettoyer, peindre le tableau et dire : « Mon frère, es-tu content ? Vas-y, bonne route et réjouis-toi ». Lorsque certains viennent parmi nous, ils veulent nous voir tout propres ; ce sont des anciens qui fuient le monde extérieur et qui viennent ici comme dans un hospice ou dans un refuge, semblable aux refuges de montagne et disent : « Il n’y a pas ici de bonnes personnes, je les croyais nobles alors qu’ils m’ont passé une binette pour labourer ; je suis venu vivre comme un homme normal, manger des côtelettes, du poisson, assaisonnés de sel et de poivre, avec du vin de sept ans d’âge », et dans ce cas on entendrait : « Ah, la vie est géniale ! Qu’en dis-tu, Ivan, qui a nourri ce cochon ? C’est un excellent cochon, et ce vin est béni. Quelles choses extraordinaires a créées le Seigneur ». Il boit un verre, puis deux : « Oui, j’écrirais un grand poème et si je bois encore deux verres, je ferais quelque chose d’encore mieux ». Et la femme commence aussi : « À votre santé, quel bon cochon, n’est-ce pas ? – Très bon ». Et tous ces gens-là se tiennent maintenant avec leurs verres, leurs couteaux et édictent la morale : comment il faut vivre ! Comment vivre ? Les cochons couineront, les poules caquetteront, les agneaux bêleront, les vaches meugleront, les femmes pleureront. Pourquoi ? Le mariage se fera avec du vin, de la viande, des églises seront consacrées et ensuite on dira : « Allons, que cela nous porte chance ! » On se souhaite partout de la chance, et non seulement la chance n’est pas là, mais c’est au contraire la dissension qui règne. On a remarqué en Amérique que lorsqu’une église est construite, les bâtisseurs ne sont pas pour autant plus chanceux. Je vais vous relater maintenant deux anecdotes, je les ai entendues et je vous les raconterai. Un bon chrétien passe dans la rue. Il avait un voisin qui priait constamment devant sa cheminée, afin que l’esprit divin descende par là. Au moment où il passe, il voit un diable assis sur le faîtage et lui demande : « Pourquoi te tiens-tu là ? – Ici, en bas, il y a quelqu’un qui prie beaucoup et me dérange. – Pourquoi ne vas-tu pas à l’église, tout le monde prie là-bas ? – Ceux de l’église me sont déjà dévoués, mais celui-ci encense beaucoup trop, j’aimerais lui boucher la cheminée pour qu’il n’encense pas autant, je ne peux pas le supporter. » Le second exemple sur ce diable est le suivant. Le diable est venu d’en bas pour visiter les églises, pour examiner d’abord leur état. Il entre dans une église orthodoxe et voit que tout est poussiéreux ; les icônes, les cloches et les encensoirs ne sont pas nettoyés. « Ah, je ne veux pas d’une telle église ! » et il s’en va. Il a poursuivi son chemin. Il a fini par trouver une autre église et voit que les candélabres y sont bien nettoyés, qu’il n’y a aucune poussière, que les encensoirs sont propres. « Ah, voici une église pour moi, ici je peux travailler ! » Tant que nos encensoirs sont poussiéreux, le diable dit : « Je ne veux pas de telles églises », mais lorsque nos encensoirs sont propres, le diable vient travailler ici et se met à salir ; il porte aussi son pinceau et dit : « Attendez que je dessine aussi quelque chose ! » C’est un peintre. Ces jeunes doivent entrer et emporter cet Ananias au-dehors ; je dirai maintenant aux jeunes hommes d’emporter Ananias, et aux jeunes femmes d’emporter Saphira : les hommes enterreront des hommes et les femmes enterreront des femmes ; lorsque vous enterrerez l’ancien, le nouveau viendra à sa place. Par conséquent, lorsque des déceptions, des doutes, des suspicions poindront en vous, vous êtes sur le chemin de la vérité ; dans les plus grands doutes, les plus grandes souffrances, les plus grandes épreuves, vous êtes le plus près du Royaume de Dieu, vous êtes sur le point de résoudre le problème posé ; lorsque l’enseignement est le plus ardu pour le disciple, il est le plus près de la solution, même si à cet instant un désir naît en lui : « Je vais abandonner cet enseignement ». Attends un peu ! Si une difficulté prend corps en vous, vous devez comprendre quelle est la voie juste pour savoir si vous l’avez empruntée : la voie juste est celle de l’amour, celle de la sagesse ; vous ne devez pas entendre l’amour ordinaire, mais l’amour divin et la sagesse divine. La voie juste est dans la vérité, dans cette vérité divine qui examine toutes choses sans souffrir d’exception : il faut reconnaître les faits tels qu’ils sont. Maintenant ces jeunes doivent enterrer ce qui est ancien en eux. Lorsque le nouveau viendra, ce nouveau pinceau, le pinceau divin qui vient, il commencera à colorier cette toile et vous devez patienter autant qu’il le faut pour voir ce que l’Esprit divin produira en vous. Et vous ne considérerez pas l’Esprit comme quelque chose d’imaginaire, sans essence : l’Esprit est l’essence, Il est le plus réel, le plus substantiel, ce qui ne change jamais ; voilà l’Esprit : le socle de l’existence. Et lorsque cet Esprit viendra, il apportera ses bienfaits, cette vie dans laquelle vous vous sentirez comme l’aveugle à qui le Christ a ouvert les yeux, et vous direz : « J’étais autrefois aveugle et maintenant j’ai recouvré la vue[2] ! ». C’est pourquoi j’ai déjà dit une autre fois : lorsque vous vous immergez dans l’amour divin et ressentez toutes ses vibrations, lorsque vous comprenez cet amour, vous comprenez la symphonie de cette vie. À présent vous appréciez la vie seulement de votre point de vue ; la femme dit : « Il n’y a pas mieux que mes enfants, que mon mari », elle se réjouit ; et l’homme dit : « Il n’y a pas une autre comme ma femme ». Non, non, ta femme n’est pas ici, mais là-haut. Qu’est-ce qui est là-haut ? Sa part immaculée. Si tu as salis ce qui est saint en toi, tu attendras de redevenir pur. Pourquoi faut-il se purifier ? Cet homme là-haut, et cette femme là-haut, cette sagesse divine et cet amour divin, lorsqu’ils s’unissent, feront passer l’être humain d’aujourd’hui par sept feux vivants, et alors nous nous affinerons, nous transformerons la matière actuelle, nous acquerrons de nouveaux corps qui ne seront pas l’antre du péché. Alors il ne sera plus question qu’un tel a embrassé ou étreint une femme ou qu’un tel a été attrapé en flagrant délit. Comme la lumière embrasse et étreint, ne nous embrasse-t-elle pas tous ? Chaque rayon qui vient d’en haut est vivant, il nous embrasse sur le visage, sur le cerveau, il vous étreint et vous l’en remerciez ; s’il ne vous étreignait pas, vos affaires seraient cuites depuis belle lurette. Et cette femme qui dit à son mari : « Cet amant, quels baisers il m’a donnés ! », et l’homme dit : « Je sais, je sais, depuis cinq ou six ans ton amour envers moi n’est plus le même ». Ce n’est pas l’homme extérieur qui doit te donner un baiser, mais l’Esprit divin. Son mari croit qu’un autre homme la couvre de baisers. L’homme extérieur, quel qu’il soit, ne peut rien donner ; les gens peuvent donner uniquement lorsqu’ils possèdent cet amour divin. L’amour doit venir de l’intérieur : la source coule de l’intérieur comme la fontaine et cela nous permet de gouter à cette vie. Les jeunes se laissent leurrer comme les anciens : ils savent que dans le mariage tel qu’il se pratique de nos jours, tout est mensonge. Vous m’excuserez : le mariage comme il est compris et pratiqué maintenant est une infâmie vis-à-vis de la loi divine originelle, vis-à-vis de l’Esprit divin, vis-à-vis de l’amour divin, vis-à-vis de la sagesse divine, la vérité, la justice et la vertu ; les épousailles contemporaines sont une infâmie. Je parle au nom de ce grand amour divin qui ne souffre aucune exception : les épousailles sont une infâmie. C’est une infâmie, et c’est pour cela que le monde entier est couvert d’ossements. Les humains ne sont pas engendrés selon la loi divine, selon l’amour, mais selon leurs instincts libidineux et c’est pourquoi ils ne viennent pas d’en haut mais de la terre, ils naissent d’en bas, ce qui fait que le monde regorge à présent de criminels. Quelqu’un me racontait que le fils d’un de ses amis, âgé de douze ans, a forcé le coffre de son père avec l’aide de ses camarades, il a pris deux mille levas et s’est enfui ; le père est allé récupérer son fils au commissariat. Cet enfant de douze ans quitte la maison de son père pour faire du commerce, comment alors apporter une morale ? Le commerce est partout : à l’église, à l’école, et tous ces commerçants viennent et disent : « Il faut une morale ». En quoi consiste la morale ? En ce que : « on m’a beaucoup pris ». On lui a beaucoup pris, et alors ? Quelqu’un explique à un autre comment pratiquer les pots de vins : le commerçant se rend sur une place de marchés publics et dit : « J’ai besoin de cinq jours », et il montre les cinq doigts de la main pour dire : « Je vous donne cinq mille levas pour obtenir une faveur ». Et puis il attend. Un autre montre alors ses deux mains, « Ah bon ? », pour dire dix mille leva ; il signe vite : « Octroyez le marché à ce commerçant ! » « J’ai des enfants, une femme. – On est des humains, je vous comprends, je me mets à votre place, je suis quelqu’un de très sensible. – Oui, oui, monsieur le patron, c’est pour cela que je m’adresse à vous, car vous êtes compatissant à mon égard ! » Vu de l’extérieur, cela paraît comique, mais ces agissements sont si contagieux et provoquent un tel trouble dans la vie spirituelle qu’en mille ans un véritable bouleversement se produit dans notre développement organique. Tu feras un petit signe de la main, mais sais-tu ce que cette main peut produire dans le temps ? Ces petites causes produisent de très grandes conséquences. En 1875 toute la ville de Chicago a brûlé dans un immense incendie. Un vacher est allé traire sa vache à l’étable, elle a mis un coup de sabot dans la bougie, ce qui a enflammé la paille, et le vent étant favorable, tout a flambé à proximité. Le plus grand incendie en Amérique a été causé par une bougie ! Ce feu peut donner les pires incendies sous certaines conditions. Tu diras : « C’est ainsi monsieur le patron » et tu montreras tes cinq doigts, mais quelques générations plus tard tu comprendras ce que cela, « monsieur le patron » veut dire : il y aura des conséquences funestes. Lors de cet incendie un homme pauvre a donné un bel exemple. Un riche passe et crie à un pauvre ouvrier : « Je vous donne deux cents mille levas, transportez ce coffre jusqu’aux confins de la ville », et ce dernier lui a répondu : « Je ne veux pas de votre argent, je veux sauver ma vie ». Maintenant, vous aussi, pendant que le monde brûle, qu’un grand incendie approche, vous direz : « Où est-il ? » Vous le verrez. Vous vous amusez avec vos coffres et vous dites : « Comment ne pas le prendre ? » Et je regarde maintenant : des chrétiens ont pris leurs coffres sur leurs épaules. « Pourquoi en as-tu besoin, mon frère ? – Je veux nourrir mes enfants. – Bientôt, tu les auras trop nourris, le feu vient à tes trousses. » Voici un autre cas : un habitant de Varna a gagné cinquante mille leva et s’est dit : « Je dis adieux à la misère désormais, mes enfants et moi, nous avons assuré nos arrières ». Le soir même, après avoir récupéré son trésor, il est mort. Voilà des réflexions d’anciens, les jeunes gens n’ont pas besoin de coffre ni d’argent. Nous devons avoir des âmes pures et des pensées lumineuses et ne pas nous fier ni espérer dans les banques : c’est de la débauche ; c’est vous qui créez cet argent, c’est pour faciliter les affaires, pas pour accumuler de la confiance. Donc nous ne devons pas déposer l’argent dans les banques, mais nous devons devenir des banques vivantes de Dieu : hommes ou femmes, nous devons toujours employer cette énergie que Dieu a déposée en nous pour le bien. L’ancien doit se renouveler. C’est cet Enseignement qui va renouveler le monde. « Mais, dit quelqu’un, ils veulent renouveler l’ancien ? » L’ancien doit partir, rien d’autre, le Seigneur Lui-même le dit, ce ne sont pas mes paroles : l’ancienne terre et l’ancien ciel s’en vont comme un vieux vêtement[3]. Cet Enseignement n’est pas mon enseignement, c’est le Seigneur qui l’a insufflé, c’est un Enseignement de Dieu. Votre ancien ciel est balayé par le Seigneur, Ses serviteurs viennent, ils sont des millions, ils viennent les balais à la main pour tout balayer, les voyez-vous ? Le Seigneur résoudra toutes ces sortes de questions instantanément. À présent, riches et pauvres mènent des guerres domestiques. Un jour, je regardais deux petits enfants : leur mère leur avait donné deux pommes. Le frère dit à sa sœur : « Donne-moi ta pomme car elle est plus grosse que la mienne ! – Je ne la donne pas ! » Il s’avance et prend sa pomme de force. Je demande maintenant : c’est un petit frère, mais il prend sa sœur par les cheveux et la secoue pour prendre la pomme et la mère dit : « Voici mon petit ange ». Ce héros qui clame : « J’ai écrit un poème » ; oui, il en a écrit un : sur la tête de sa petite sœur. Non, de tels frères et autres petits génies, on n’en veut pas. Lorsque la sœur prend la pomme et la partage en deux, le Seigneur comprend de telles sœurs ; et que le petit frère dise : « Ma pomme est plus grosse, je vais la lui donner car la sienne est plus petite », au lieu de la tirer par les cheveux et de dire qu’il est plus grand. Sur qui les petits enfants prennent-t-ils exemple? Sur les anciens ! Ainsi Pierre a dit aux jeunes : « Levez-vous et emportez Ananias ! » Pourquoi ? Parce que celui-ci a voulu tromper le Saint Esprit. Et Pierre lui a dit : « N’est-ce pas à toi ? » Nous devons donc faire tout de notre plein gré selon l’enseignement divin ; nous ne contraignons personne, essaie et tu verras ! Ce que tu accomplis, tu dois l’accomplir en toute conscience, mu par ce grand amour ; Dieu approuve lorsque tu agis ainsi, mais n’approuve pas ce qui n’est pas fait par amour. De ce point de vue, nous devons nous montrer intelligents : celui qui est intelligent peut accomplir beaucoup dans le monde. Je vais vous relater un exemple pris dans la vie en Amérique pour vous faire voir en quoi consiste ce bon sens. Un riche américain a construit un chemin de fer de Chicago à Buffalo sur près de 400 km, et il a dépensé tant de millions et s’est tant endetté, qu’il ne pouvait plus rembourser ses crédit. Il a songé à mettre fin à sa vie, il s’est isolé et ne laissait plus personne entrer dans sa chambre. Sa femme était très intelligente. Un jour, elle vient le voir avec les mots suivants : « Je t’en prie, tu traverses une grande épreuve, confie-la moi, je t’aiderai ! » Il lui a dit : « Je suis endetté, je ne peux pas supporter ce déshonneur, je ne peux plus vivre. – Sois tranquille, lui a-t-elle dit, je vais arranger cela. » Elle se rend un jour chez un milliardaire américain : « Je veux le rencontrer seulement cinq minutes ». Il la reçoit en disant : « Madame, soyez brève, car mon temps est précieux. – J’aimerais seulement que vous preniez notre chemin de fer de bout en bout ; on vous paiera pour le temps que cela vous coûtera du moment que vous acceptez de faire le voyage d’un bout à l’autre. » Il a réfléchi un moment, un long moment. « Vous me rendrez ce service comme à une femme, je veux que vous soyez le premier à emprunter notre ligne ferroviaire. » Il a accepté. On passe une annonce le lendemain pour dire que tel milliardaire fera le trajet inaugural sur la nouvelle ligne ferroviaire. Comme celle-ci était en concurrence directe avec celle d’un autre milliardaire, ce dernier s’est aussitôt enquis : « Vendez-vous cette ligne ? Je vous donne vingt millions. – Bien ! » Et ils lui ont cédé le chemin de fer. Voilà comment la femme intelligente s’est simplement arrangée pour que ce milliardaire fasse le trajet d’un bout à l’autre. À vous aussi je dis : le chemin de fer est en faillite, laissez faire votre femme, elle ira auprès du Christ pour demander : « Je te prie, Seigneur, fais un voyage sur notre chemin de fer et nous serons sauvés ». C’est un symbole, et vous aurez quarante millions de dollars dans votre coffre. Maintenant vous direz : « Quelle philosophie ! Le Christ peut-il voyager en train ? » Le Christ comme ce milliardaire peut emprunter le chemin de fer : votre vie entière c’est un chemin de fer. À présent le Christ descend de temps en temps, mais il dit : « Mon temps est très précieux, si tu es du Nouvel enseignement et si tu peux devenir un être véritable, je suis prêt à passer, mais si tu fais partie de l’ancien enseignement, je ne bouge pas d’un centimètre ». Le monde dont nous parlons est un monde réel. Ne pensez pas qu’il n’y a personne pour prendre soin de vous, il y a quelqu’un pour vous aimer, il y en a au moins un qui vous aime, savez-vous qui il est ? Si tu es un homme, il y a une femme qui t’aime ; je l’ai vue telle qu’elle est, et sais-tu combien elle t’aime ? Vous direz maintenant : « Tu dis vrai ? » C’est vrai. Je dis à la femme : il y en a un qui t’aime, oui, il y en a un, il y en a un, il est fidèle, absolument fidèle, je l’accepte sans aucune hésitation. Il y en a Un qui vous aime, qui est prêt à tout sacrifier pour vous et lorsqu’Il passera sur le chemin de votre vie, toutes vos difficultés disparaîtront et vous ressemblerez à une rose qui vient d’éclore. Vous direz : « Tout cela est bien beau, mais pour le moment nous tremblons ». En effet, les belles choses ne s’acquièrent pas si facilement ; le présentateur lorsqu’il annonce quelqu’un qui doit réciter quelque chose tremble toujours ; mais ce tremblement est une inspiration pour vous. Si on vous laisse la tribune, que ferez-vous ? Vous pourrez réciter très bien. Je vous donnerai maintenant un exemple du temps de Néron. Vous direz : « Nous savons tout ça ! » Vous comme moi, nous en savons des choses, mais nous nous taisons. Au temps de Néron – ne le prenez pas comme un fait historique avéré, c’est un mythe – vivait un patricien romain, nommé Onorzi : il était jeune, âgé de trente-cinq ans, c’était l’un des romains les plus nobles de son époque, très érudit, philosophe qui s’était instruit lors de voyages en Inde et en Egypte où il avait étudié les secrets de l’occultisme. Un jour, de retour à Rome, il croise sur son chemin une fille de dix ans, laide et crasseuse, et un grand amour emplit son âme sans même qu’il s’en rende compte : il la prend par la main et la conduit chez lui. Cette fillette s’appelait Amriha, et il a décidé de lui donner la meilleure éducation dont les romains disposaient ; et en effet, elle a fréquenté l’école de Sénèque et a fait connaissance avec la culture grecque. Mais Onorzi a remarqué qu’après son arrivée à l’école le visage de cette fille a commencé à changer au point de devenir vers l’âge de seize ans l’une des plus belles romaines ; de surcroît il a remarqué que les mains de la fillette renfermaient une force immense : lorsqu’elle étendait la main pour attraper une pierre, celle-ci s’élevait dans les airs. Vous direz : « C’est exagéré ». Non, c’est très vraisemblable. Il y a plus de vingt-cinq ans en Amérique, il y avait une jeune fille que certains savants américains ont soumise à des expériences : huit personnes, de grands gaillards, ne pouvaient pas retenir un arbre épais qu’elle faisait tourner en mettant sa main dessus. Et lorsqu’elle a posé l’arbre sur un étau qu’ils ont serré fortement, il s’est transformé en une bouillie de chanvre écrasé une fois qu’elle a passé sa main dessus. Onorzi a entrepris de l’imprégner de l’idée d’utiliser cette force pour faire le bien. Mais il a remarqué que toutes les paroles de la fillette étaient mesurées, et qu’il n’avait jamais entendu dans sa bouche de propos inconséquents ; tout son parler, toutes les paroles prononcées étaient choisies comme de belles perles et jamais elle ne proférait de paroles grossières ; et elle se distinguait par sa grande pureté. À cause de sa beauté les patriciens romains, les fils de riches ont commencé à lui tourner autour. Un jour, comme dans le cas de Vincilia qui avait fui Néron, de la même manière celui-ci passait par là et en la voyant il lui a dit de venir dans son palais. Elle s’y est rendue. Néron pensait jouer un peu avec elle, disposer de sa beauté. Elle est restée le soir et lorsqu’il l’a attrapée, elle a mis sa main au-dessus de lui et il s’est retrouvé dans les airs. Il est resté bouche bée, c’était la première fois qu’il voyait une telle chose ; alors la peur s’est emparée de lui et il l’a regardée en disant : « Je t’en prie ! » Lorsqu’elle a retiré sa main, il est redescendu ; il a voulu l’attraper une seconde fois, elle a étendu sa main sur lui et il s’est retrouvé de nouveau en haut, dans les airs. Alors elle a ouvert les portes et elle est partie ; on a voulu l’arrêter, mais tous ceux vers qui elle tendait la main se sont retrouvés suspendus dans les airs ; elle a fait de même avec toute la garde prétorienne. Elle est devenue célèbre dans tout Rome : elle croise quelqu’un qu’on mène en prison, elle met la main sur les convoyeurs et ceux-ci restent suspendus dans les airs, tandis qu’elle s’adresse au prisonnier : « Allez, pars, tu es libre ! » et lorsqu’elle croisait des pauvres, elle les aidait ; le chemin s’ouvrait là où elle passait. Mais Néron a ordonné qu’on ne parle pas et qu’on n’écrive pas sur Amriha car elle était dangereuse ; il était si ambitieux qu’il voulait que personne ne soit au courant de cette grande vérité. Je dis : vous les contemporains, pouvez-vous jouer le rôle de cette Amriha ? Tous les courtisans et les nobles romains la vénéraient, partout son chemin était dégagé ; lorsqu’elle mettait la main sur quelqu’un, il s’élevait dans les airs, et chacun avouait que Amriha n’était pas une fille ordinaire avec qui on pouvait s’amuser. Avez-vous l’éloquence d’Amriha ? Sachez que la force de l’être humain réside dans sa parole, son verbe ; si vous pouvez purifier votre pensée de façon que toutes vos paroles soient mesurées, si vous pouvez balayer toute indisposition envers tous et chasser toutes les impuretés de votre cœur, c’est-à-dire que vous aimiez Dieu et que vous ayez les meilleures paroles et pensées à cause de Son amour, alors vous pourriez avoir la même force dans les mains. Voilà, je vous donne une méthode : passez dix ans à purifier votre pensée et votre cœur et alors, lorsque vous tendrez vos mains, vous aurez la force d’Amriha. Pourquoi alors, vous, les chrétiens contemporains, vous ne l’obtenez pas ? Parce que vous vous pavanez énormément : « Je vais faire quelque chose pour toi », mais ensuite on s’en vante et on se met en avant. C’est comme si par exemple quelqu’un venait me voir et que je le guérissais – j’ai soigné beaucoup de gens – pour en faire étalage et pour dire : « Vous savez, celui-ci n’allait pas guérir, mais simplement en posant la main sur lui, je l’ai soigné ». La question se pose en ces termes : j’ai guéri cet homme par la loi de l’amour, c’est ainsi, c’est la vérité ; et cet amour est divin ; j’ai donné à cet homme du savoir par la loi de la sagesse. Si je songe à embellir l’histoire et si je dis que je suis le seul capable de faire cela, alors la force s’en ira. Vous devez avoir en vous l’idée d’être un simple conducteur de l’Esprit Divin dans le monde, d’être une petite note sur la portée musicale, et des millions de notes de la sorte formeront une grande symphonie ; lorsqu’elle s’exprimera, cette musique divine inspirera le Grand dans votre vie. On ne doit pas se vanter de sa sainteté, de sa force et de ses connaissances : par cette vantardise on perd sa force ; la modestie, la modestie absolue est requise comme une force qui s’écoule de vous. Dieu qui demeure en vous vous élèvera. Les Écritures disent : « Dieu vous élèvera[4] », et non vous. Puisque tu auras la force, Dieu t’élèvera, mais uniquement lorsque ton âme et ton cœur seront absolument purs. Dieu, le Grand Esprit viendra, mais Il peut cohabiter uniquement avec notre âme et non avec notre pensée car celle-ci est fluctuante. Vous connaissez la pensée des gens ? Quelqu’un écrit un jour : « Ceci est ainsi », puis le lendemain : « Ce n’est pas ainsi » ; le cœur clame aujourd’hui : « Je t’aime », puis le lendemain : « Je ne t’aime pas ». Je demande : quel est mon amour, combien de fois l’ai-je mis à l’épreuve ? Quelqu’un vient, je suis aimable, je reste avec lui, je m’occupe de choses futiles ; ensuite vient quelqu’un d’intelligent et je dis : « Je n’ai plus le temps » ; il rétorque : « Tu as consacré du temps à cet imbécile, mais tu me le refuses à moi ! » Je réponds : « Je vous ai prévu du temps autrement ». Et vous savez, c’est alors que j’éprouve alors leur patience. Je vais relater maintenant un autre conte : de quoi s’agit-il ? D’autres me l’ont raconté mais je vais le retranscrire avec mes mots. Il est tiré de la vie des hindous. Un disciple tenace qui voulait connaître l’enseignement des yogi va voir un Maître connu et lui dit : « Je veux apprendre ce qui est grand dans le monde. Je veux être ton disciple, j’ai cherché beaucoup de maîtres, mais tu es le seul qui puisses me transmettre le véritable enseignement, que dois-je faire ? » Mais le Maître se taisait, et il s’est tu longtemps, « muet comme une souche » comme disent les Bulgares. Il s’est tu sans mot dire, un jour, deux, trois, quatre, toute une semaine, enfin le disciple a dit : « Maître, dis-moi quoi faire, tu es le seul, c’est toi que je suis venu voir ». Ce Maître l’a pris par la main et l’a conduit dans une pièce vide, il lui a donné un sac de gros sel et lui a dit : « Tu vas broyer ce sel jusqu’à ce qu’il soit très fin ; tu peux songer à tout sauf au mot rhinocéros, que ce mot ne te vienne pas à l’esprit une seule fois ! Et il est sorti. Le disciple s’est mis à piler le sel ; lorsqu’il a tout fini, il est revenu auprès du Maître qui lui a demandé : « Alors, à quoi as-tu pensé pendant ce temps ? – Je n’ai pu penser à rien d’autre qu’au mot rhinocéros ». Je vous donnerai maintenant une petite explication. Le Maître a donné la liberté à ce disciple de penser à tout sauf au mot rhinocéros qui était interdit. Cela signifie de faire tout, mais de ne jamais songer au péché. Et vous, les gens d’aujourd’hui, vous pensez uniquement au péché : c’est cela le rhinocéros. Et je dis : tant que vous ne cessez pas de penser au rhinocéros, cette force ne peut pas animer vos mains ; lorsque vous ferez abstraction de ce rhinocéros et ne penserez plus à lui, alors la force viendra. Le rhinocéros est un symbole pour les hindous. Cette force s’écoulera par votre cœur et vous serez forts et puissants. Mon but n’est pas de me moquer de vous, car me moquer de vous reviendrait à me moquer de moi-même ; mais la faiblesse ne peut pas ne pas se manifester car vous n’êtes pas à même de respecter ce que l’Esprit Divin exige, alors que nous sommes conducteurs de l’esprit humain. Cette Amriha vivait au temps de Néron jusqu’à l’apparition des chrétiens et elle était vénérée partout ; lorsqu’elle s’est éloignée de Rome, les persécutions ont commencé contre les chrétiens. Mais pourquoi est-elle partie de Rome ? Parce que les chrétiens d’alors – elle était familière avec cet enseignement – se sont mis à s’interroger : cette force venait-elle de Dieu ou du diable ; ainsi les chrétiens, par leur considération – à savoir si elle venait de Dieu ou du diable – l’ont contrainte à quitter Rome, et les plus grandes persécutions contre les chrétiens s’en sont suivies à cause du départ d’Amriha et d’Onorzi ; et si aujourd’hui une souffrance venait dans le monde, ce serait parce que Amriha est partie. Vérité et pureté sont exigées dans ce monde ; il faut une grande pureté. Certains croient que nous disons une chose, mais que nous en faisons une autre. La pureté est étalée devant Dieu, un jour tout sera découvert, notre vie s’ouvrira, il n’y a rien qui puisse rester caché dit le Christ. Nous n’avons peur de rien. Je vous recommande aussi : il y a un seul moyen, mentionné dans les Écritures : « La crainte de Dieu est le commencement de la Sagesse ». Donc n’ayez peur que de Dieu, ayez peur seulement de Dieu et de rien d’autre ; toutes les autres peurs vous inspireront le péché ; nous accepterons la peur dans un seul cas, si c’est la peur de Dieu, sinon aucune autre peur n’est permise ! Et que les jeunes ensevelissent les anciens à présent. Je dis aux jeunes qui n’ont pas vieilli : si vous vieillissez, d’autres jeunes vous enseveliront, je n’aimerais pas non plus que vous vieillissiez. Voulez-vous maintenant que je vous soulève tous dans les airs ? – Le Maître étend sa main. – Je vous soulèverai, je vous soulèverai. Non seulement moi, mais vous aussi vous devez étendre ainsi vos mains ; je vous transmettrai mon art et il ne se passera pas beaucoup de temps, vous verrez, avant que les autres ne soient suspendus dans les airs, et lorsqu’ils seront suspendus ainsi, alors les jeunes seront prêts à ensevelir les anciens : Ananias et Saphira. À présent, le mensonge doit s’effacer dans le monde, c’est la première chose à faire pour vous qui m’écoutez, qui voulez emplir votre vie de sens, qui voulez élever vos cœurs et vos pensées et être robustes et costauds : en finir avec le mensonge. Ne le combattez pas, je ne veux pas que vous combattiez ce qui est terrestre, non, n’imitez pas Don Quichotte ; à la place du mensonge nous insufflerons la vérité, à la place de ce qui est négatif, nous chercherons ce qui est positif dans les choses. Ne pensez pas au mensonge, pensez à la vérité. J’ai donné cette force à beaucoup de ceux qui sont venus me voir. Je dis : « Tu vivras une vie pure et sainte ! – Mais si je commettais un petit péché ? » Je dis : « Celui-ci me parle du rhinocéros ». Puisque je vous dis de vivre une vie pure et sainte, je l’entends sans aucune exception. Vous demanderez : « Ce sera ainsi ? » Ce sera ainsi, ce n’est pas moi qui vous parle, et si le Seigneur me parle ainsi je dis : « Ainsi soit-il, Seigneur, ainsi soit-il ! » Et vous direz : « Seigneur, que Ta volonté soit faite ! » Je dis : « De même que Tu me parles , de même Ton nom sera sanctifié dans mon cœur, il sera le plus précieux ». Je veux que vous ayez tous le nom de Dieu et que vous le gardiez dans vos âmes, qu’il soit pur et sanctifié, immaculé de l’intérieur ; alors viendra cette force et vous serez puissants et votre vie acquerra la lumière et vous commencerez à comprendre la nouvelle science de l’occultisme, vous comprendrez les choses autrement. Non que je sois incapable de vous parler, mais les nouveaux sentiments doivent se développer et de nouveaux organes sont requis. Maintenant nous employons le langage symbolique, car les symboles raccourcissent le temps et je n’ai pas beaucoup de temps ; si je veux vous faire un discours selon votre langage, il me faut une année pour m’expliquer en langage commun. Je vous dis : l’Univers, c’est une unité qui se manifeste dans la pluralité, dans la diversité. Prenez un grain de blé, il est unique, mais plantez-le : aussitôt pousseront des milliers de feuilles, des racines, une multitude qui est pourtant une en lui. Par conséquent, la multitude est sortie d’un seul principe, et le mouvement de ce principe découle d’un commencement divin. Ainsi, le mouvement est le procédé par lequel l’énergie divine peut se transmettre, c’est un principe en nous, alors que les nombres, les mathématiques sont le résultat de ce mouvement avec lesquels nous conditionnons les choses. Et lorsque nous disons qu’un travail a été achevé, ceci montre que nous revenons tous vers le Principe Unique, ce Dieu Unique dont nous provenons. Vous direz maintenant : « La fin est annoncée ». La fin indique que tout est terminé et que nous reviendrons au Dieu Unique : Il est Celui dont nous provenons et en qui nous reviendrons avec ce riche vécu, afin de demeurer en Lui et de comprendre le sens de tous les mondes qui existent à présent. Et si je commençais maintenant à vous expliquer ce qu’il y a sur Sirius, quelle civilisation se développe dans les Pléiades, la Grande et la Petite Ourse, Orion, les créatures qu’il y a dans la Voie Lactée, dans ces dix-huit millions de systèmes solaires, un monde si vaste à parcourir ? Mais vous vous tenez là à dire : « Quel est le sens de tout cela ? » Si je pouvais vous emmener sur mes ailes là-haut comme un ange, vous diriez : « La vie a du sens », mais il faut de l’espace, alors que maintenant vous êtes affligés. Chaque étoile dit : « Sœur, pourquoi pleures-tu, viens ici, essaie de venir ici » ; le Soleil, Mars te parlent en ces termes. Non seulement eux, mais un esprit ailé vous dit discrètement : « N’aie crainte, n’aie crainte ! » Et dans le silence, lorsque vous priez et rêvez, l’Esprit vous chuchote quelque chose, du vécu ; vous direz : « Quelque chose me murmure à l’oreille ». C’est réel, nous sommes entourés d’un monde de témoins, en haut et en bas, visibles et invisibles qui disent : « N’ayez crainte, ayez foi, amour, vérité, le tout est pour vous ; et toutes vos souffrances ne sont rien, vous pouvez être forts, et si vous êtes faibles sur terre, vous êtes forts en haut ». Nous serons forts ! Et nous sommes assis maintenant, quelqu’un dit : « Je ne suis bon à rien ». Avec la façon dont tu raisonnes, tu n’arriveras à rien, mais si tu deviens Amriha, que ton langage soit châtié, que ton cœur soit pur, alors tout Rome sera une porte ouverte et Néron sera suspendu dans les airs et ne proclamera plus : « Que celle-ci soit chassée ! ». Je dis aux jeunes : préparez-vous à enterrer l’ancien ! Je dis aux jeunes hommes : enterrez votre Ananias ; je parle aux jeunes gens, uniquement aux jeunes ; je dis partout aux jeunes filles : enterrez votre Saphira ! Et vous direz ainsi : « La vérité complète doit régner chez nous, sans nul mensonge, un amour total sans aucune haine, une sagesse totale, la justice totale, la bonté absolue ». Nous avons décidé de servir Dieu sans exception aucune, nous ne nous tordrons pas l’âme pour qui que ce soit ! Mais notre Seigneur que nous servons est fidèle, c’est ainsi qu’Il se nomme : Fidèle et Véridique, nous Le connaissons ainsi, c’est ce qui est dit dans la Bible ; j’aimerais que tous sachent qui est le Christ, il se nomme Fidèle et Véridique. Ce Fidèle et Véridique est-il dans l’Église, ce Fidèle et Véridique est-il dans leurs cœurs, ce Fidèle et Véridique est-il dans les tribunaux, dans vos maisons ? Cela aussi est exigé. Je parle de lui, je veux que vous mettiez ce Fidèle et Véridique sur son trône et clamiez partout : « Dieu qui demeure maintenant en nous est fidèle et véridique! » Et j’aimerais que vous vous appeliez tous Fidèles et Véridiques. On me fait parfois le reproche suivant : que j’ai été érigé en une sorte de divinité, que je suis entouré de femmes, et ceci et cela ; que je suis considéré comme un Dieu. Suis-je Dieu ? J’aimerais que tous soient des dieux. Que signifie Dieu, aimer comme Dieu ? « Il est doux » dit le Christ. Es-tu doux ? Tant que tu n’es pas Dieu, tu pécheras. Aime tous les êtres sans exception, aie l’âme remplie d’amour ! Non seulement moi, mais que tous soient des divinités. De quel point de vue ? Si j’ai l’amour, je suis une divinité, mais sans amour, je ne suis qu’une araignée dont la toile peut être balayée par le vent. Je ne le nie pas, Dieu est amour. L’amour qui est en moi est Dieu et je suis reconnaissant que Dieu se soit limité pour se manifester en moi ; le Dieu visible, contraint, s’est limité avec Son amour en moi et je veux assimiler Son amour, me sacrifier pour Lui : que peut-on m’objecter ? « Tu ne dois pas t’ériger en divinité. » Non, mes frères, je veux vous exhorter à être tous semblables au Christ ; les Écritures disent aussi : « Vous devez être semblables à Dieu, parfaits[5] ». Paul dit : « Soyez mes imitateurs comme je suis moi-même imitateur du Christ ». Soyez comme Dieu : soyons doux comme Il est doux ; soyons miséricordieux comme Lui, voilà ce que je prône, voilà l’Enseignement que je prône et je suis prêt à mourir encore une fois, je suis prêt à mourir des milliers et des millions de fois pour cet Enseignement, le savent-ils seulement ? S’il est question de mourir, je suis prêt, si c’est ce qui est demandé, mais le Seigneur ne veut pas maintenant la mort du juste ; le Christ est déjà mort une fois, Il ne peut pas mourir cent fois, d’autres vont mourir maintenant. Et lorsqu’Il est venu, les juifs n’ont pas cru cette loi, ne l’ont pas comprise. Lorsque Onorzi et Amriha sont partis, qu’est-il advenu ? Tout le chemin de Jérusalem à Rome a été marqué par des croix, soixante mille juifs y ont été crucifiés lorsque Titus s’est emparé de Jérusalem. Combien de personnes à chaque kilomètre : six personnes. Lorsque je m’en irai, vous verrez ce qu’est mon Enseignement. Combien de kilomètres y a-t-il entre Rome et Jérusalem ? Mettez dix mille kilomètres, six personnes par kilomètre. Pensez-vous que le Christ ne mettra pas en marche Son enseignement ? Je dis : si le monde d’aujourd’hui n’accueille pas l’enseignement du Christ, il y aura cent millions de chrétiens crucifiés, comprenez-vous ; il y en a eu jadis soixante mille, il y aura maintenant cent millions de chrétiens, la terre sera ceinte plusieurs fois uniquement par des croix. Alors les anges emporteront tous les Ananias, toutes les Saphira, et tous les Judas qui existent ; et rien ne restera de ce monde, de cette culture ; c’est le grand dessein du Ciel, de Dieu, des anges, des saints, c’est le dessein de tous les hommes et femmes de bien : balayer les résultats de cette culture. Rien ne subsistera de ce monde. Un Nouveau Ciel et une Nouvelle Terre viennent et les jeunes doivent ensevelir les anciens ! Je parle ouvertement, nous devons parler ouvertement : c’est la morale qu’il faut prôner, l’amour, et pas un amour de grand-mère, je n’ai pas besoin d’amour inerte ! Nous ne voulons pas être mortifères, être des vieux, nous voulons édifier quelque chose de bon, nous voulons que tous soient sauvés. De quel point de vue ? Que tous vivent en frères et en sœurs et s’entendent bien. Tous les bienfaits et richesses spirituelles sont communs à tous les frères, que tout le monde en tire profit comme le Seigneur l’a écrit, et nous sommes tous des frères et nous pouvons les utiliser, mais à quel moment ? Lorsque nous deviendrons comme Onorzi et comme cette jeune fille Amriha. Et nous ne nous interrogerons pas si sa force vient de Dieu ou du diable. Vous direz à présent : « Est-ce le Christ qui parle à travers cet homme ou le diable ? » Si je m’en vais un jour de Bulgarie, alors vous saurez qui parle : le Christ ou un autre. Chaque chose doit être éprouvée. Que leur dirai-je ? Peux-tu lire à la lumière de cette bougie-là ? Si oui, je suis une bougie ; si tu ne peux pas lire, je ne suis pas une bougie du tout. Et je souhaite que vous soyez tous comme moi, je me réjouirais de vous voir tous avec mon élan et ma pensée ; que vous parliez tous comme Amriha, lorsque vos paroles sortent qu’elles soient succulentes comme du miel et cristallines comme des gouttes de rosée ; lorsque je viendrai boire à votre fontaine, que je puisse dire : « Comme cette eau est bonne ! » Je considère cette fontaine comme le fruit des rayons solaires. Le monde périclitera. Non pas le monde physique, mais toutes les idées anciennes et mensongères des humains disparaîtront : une nouvelle culture naîtra ; et ces corps aussi évolueront : de nouveaux corps apparaîtront et le monde changera. Vous direz : « C’en est fini de nous ! » Mais vous n’avez pas encore vécu, la vie ne fait que commencer désormais ! Le Ciel doit venir sur Terre pour que nous vivions dans l’amour, qu’il y ait des mots doux, et lorsque le mari dit un mot à sa femme, que ce mot soit une goutte de miel sur son cœur. Avez-vous maintenant ces gouttes ? Tant que le rhinocéros est dans le monde, non. Puis d’autres me reprochent de manquer de sérieux, ils disent que je parle intelligemment, mais que le manque de sérieux ne me sied pas. Certains mots sont rugueux, mais mon langage est ainsi, que faire ? J’étudie la langue bulgare depuis vingt ans : il y a des mots si rugueux et je le vois aussi, mais que faire ? La langue est ainsi ; si seulement cette langue était plus souple et disposait de cent mille mots ? Oui, mais de combien de mots disposez-vous à présent ? Je ne suis pas très sérieux, mais si je le deviens, vous vous endormirez. Je n’aime pas rire, mais parfois je ris pour vous montrer que je suis un peu comme vous et que vous ne croyiez pas le contraire ; je suis très naturel, parfois je me fends d’un grand sourire comme vous. On dit que j’aime parfois bien manger ; je dis : je fais comme vous, mais je ne suis pas comme vous. Ne pensez pas que j’ai la moindre intention de vous vexer, dans mon âme je vous aime et je me réjouis pour vous. Et j’aimerais constater que vous avez des connaissances, savez-vous seulement la joie que j’éprouve lorsque je vois des connaissances chez quelqu’un ? J’aimerais que vous deveniez tous tels que Dieu vous a créés : votre croissance est aussi la mienne, vos pensées sont mes pensées, vos sentiments sont mes sentiments. C’est ainsi, nous ne pouvons pas agir séparément ; chacun vivra de son côté, mais vous participerez dans le développement divin que vous comprendrez le jour où vous irez là-haut, le jour où vous terminerez votre développement. Nous ne parlons pas un langage savant. Je peux utiliser le langage des savants, mais il ne serait pas profitable ; je parle avec vous comme avec certains enfants : je m’assois comme un enfant et je vois comment ils regardent et comment je regarde. C’est d’ailleurs très bien que vous soyez des enfants. « Les enfants, dit le Christ, hériteront le Royaume de Dieu et non pas les anciens. » Vous direz : « Le Maître nous traite encore d’enfants ». Tant que vous serez des enfants, vous aurez tout mon amour et je vous aimerai ; mais lorsque vous vieillirez, je vous ensevelirai en moi ; si vous êtes jeunes, vous avez mon amour, si vous êtes vieux, le corbillard. Ainsi, je vous souhaite à tous d’être jeunes, jeunes, jeunes, fidèles et véridiques, de servir ce grand enseignement divin ; et que ce Seigneur s’adresse à vous tous, à vos cœurs, à votre âme et que vous ne renonciez pas. Il parle à l’âme. Soyez tous semblables au Christ, aimez comme Dieu et aimez comme Dieu aime : c’est l’amour que la nouvelle culture apporte dans le monde et à laquelle nous nous préparons. Et je souhaite que ce jour vienne bientôt, il reste une heure avant que le Soleil ne se lève. Et lorsque le Soleil se lèvera, tous les morts seront ensevelis, et nous chanterons tous le chant nouveau. Je ne vous dirai pas ce qu’il est. Sofia, 20 novembre 1921 [1] Le Maître fait allusion à la météo du jour au moment de la causerie en tenant compte qu’une partie des auditeurs doivent rester dans la cour à l’extérieur de la salle car celle-ci ne peut pas accueillir tous ceux qui sont venus ce jour. [2] Jean 9, 25 [3] Apocalypse 21, 1 [4] « Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève au moment fixé » 1 Pierre 5, 6 [5] Matthieu 5, 48
  6. En Egypte « Lorsqu'ils furent partis, voici, un Ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, et dit : Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, fuis en Égypte, et restes-y jusqu'à ce que je te parle ; car Hérode cherchera le petit enfant pour le faire périr. » Matthieu 2:13 Il y a deux visions de la vie, mais uniquement parmi les humains, tandis que parmi les animaux : les poissons, les oiseaux, les mammifères et les plantes, il y a une seule vision. Lorsque nous en venons à l’être humain, nous nous trouvons face à deux visions de la vie et c’est pourquoi il est appelé humain, car ce mot signifiait aux débuts : être de contradiction. Car toute la philosophie des choses est là, dans les contradictions : pour qu’un être puisse penser, il doit se heurter à une contradiction. Du point de vue psychologique, c’est un fait : les enfants qui ne se heurtent pas à des contradictions ne peuvent pas penser, et les adultes qui sont dans l’aisance ne peuvent pas penser non plus ; l’aisance au sens propre du mot signifie que le cœur profite de tous les bienfaits et un tel individu ne peut pas penser, sa vision est unique : la même que celle des poissons, des oiseaux et des animaux. C’est seulement lorsque nous ressentons une contradiction dans la vie que nous nous mettons à penser. Les philosophes contemporains interprètent les contradictions d’une manière, les religieux les interprètent d’une autre, et ceux qui sont pragmatiques ont leurs propres interprétations sur lesquelles ils basent leurs explications. Les religieux mettent les contradictions sur le compte du péché, ils disent qu’une créature a chuté jadis quelque part – ils ne savent pas quand ; il y a des milliers d’années – cette créature enviait l’être humain et par conséquent cet esprit, appelé démon, a engendré toutes les contradictions. Et pour tout ce qui arrive dans la vie religieuse, le coupable est toujours ce vieux diable : un meurtre perpétré, une trahison, un vol d’argent ou de femme, une guerre qui éclate, on dit aussitôt : « D’où est apparu ce diable, c’est de sa faute ! » Donc nous examinons la vie de façon unilatérale, subjective, en voilà une philosophie ! C’est ce diable qui est fautif pour tout. Les philosophes quant à eux trouvent les contradictions dans la matière elle-même, dans les forces, dans la structure mécanique de l’Univers. Tandis que les gens pragmatiques disent : « Ce diable, ce sont les conditions économiques, sans elles rien n’est possible, ce sont elles qui créent tous les bienfaits ». Mais selon eux ce sont elles aussi qui créent toutes les contradictions et les plus grands maux ! Je pense qu’ils sont beaucoup plus près de la vérité que les religieux. Les conditions économiques et la pitance sont, selon leur philosophie, la cause du mal. Ils disent : « Le péché humain est enraciné en l’être humain avec la toute première bouchée de notre pitance ». Ils ont raison, car Ève était vierge et immaculée, mais dès lors qu’elle a pris la première bouchée de sa pitance, elle et tous les autres ont succombé au vice. Voici leurs arguments. Je ne soutiens ni les uns ni les autres ; mais je dis ce qui est. Donc notre existence terrestre est guidée soit par une vie intelligente, soit par une vie inintelligente : soit tout est déterminé en termes stricts et mathématiques, soit tout est une coïncidence, une probabilité, une possibilité : voilà les deux visions qui existent actuellement. Les uns disent : « Tout est coïncidence, les humains naissent, mangent, se marient, se battent et meurent au gré du hasard ; on perd de l’argent ou on en gagne toujours au hasard » ; alors que les autres disent : « Tout est strictement déterminé, rien n’est dû au hasard ». Tu dois manger car il y a des raisons pour cela et ces raisons ne sont pas aveugles, cela ne fait aucun doute. Tu te crées tout seul les problèmes qui t’assaillent : tu convoites plus d’argent et lorsque tu l’obtiens, un autre aussi se met à le convoiter et on te roue de coups à cause de cet argent ; c’est ainsi que tu te fabriques tes propres malheurs. Alors que les techniciens et les ingénieurs contemporains, tout comme les matérialistes disent : « À chaque fois qu’une force agissante se heurte à une résistance, il en résulte un frottement et un feu se déclare ». Donc l’argent dans ce cas, ou tous les bienfaits en général, ce sont tous des forces opposées ; et lorsque les énergies qui agissent en nous se heurtent à ces contradictions, il en résulte aussitôt une explosion. Maintenant, quelqu’un peut se demander si c’est vrai ; c’est vrai, il suffit que la femme touche au portefeuille de son mari : il a dix mille levas et elle les lui prend ; il s’écrie aussitôt : « Où est passé mon argent ? » L’équilibre est rompu ; l’argent était au fond du navire, c’était son ballast, il lui permettait de garder son équilibre, et la femme sans comprendre la loi du ballast en prend au fond du navire ; alors le mari se lève et dit : « Où est le ballast ? – J’en ai eu besoin. – Mais sais-tu que nous pouvons couler ? » Ainsi, ce ballast est la cause de disputes fréquentes, parfois agréables, parfois désagréables ; elles se règlent parfois à l’amiable et parfois à la façon de Don Quichotte ou de Sancho Pança. Ne pensez pas cependant que Sancho Pança était beaucoup plus intelligent que Don Quichotte, c’était simplement quelqu’un de pragmatique, il comprenait le côté pratique de la vie. Don Quichotte était idéaliste, il comprenait la vie en théorie et non en pratique, alors que nous nous amusons à le lire. Mais Sancho Pança avait autant raison que Don Quichotte, et le monde aujourd’hui est rempli de don Quichottes et de sancho Pança ; ce n’est pas une insulte, mais un constat. Si vous entrez dans les écoles, vous trouverez beaucoup de programmes élaborés selon l’idéal de Don Quichotte : il n’y a là rien de pratique ; d’autres écoles ont des programmes d’application pratique, mais sans partie théorique, et alors elles se disputent. Lorsque viendra Don Quichotte, il appliquera ses lois : il commencera en premier lieu par Dieu, il mettra un écriteau : « Il faut d’abord enseigner la religion, le catéchisme et ensuite tout le reste ». Et Sancho Pança arrivera et dira : « À bas cet écriteau, ce n’est pas moderne, c’est ce qui est pratique qui est nécessaire, les gens doivent vivre, manger, gagner leur pitance. Mangeons d’abord et ensuite nous songerons au Seigneur ». Sancho Pança raisonne de la sorte : « Pour que l’être humain puisse réfléchir, il faut d’abord qu’il ait mangé. Est-ce que quelqu’un d’affamé est capable de réfléchir ? » Et il dit : « Celui qui est affamé songera à voler, alors que celui qui est rassasié songera à une philosophie quelconque ». Nos contemporains diront à présent : « Nous ne sommes ni des don quichottes ni des sancho pança ». Je m’en réjouis, mais vous devez marier Don Quichotte avec Sancho Pança pour qu’un enfant naisse et celui-ci sera d’un troisième type : il aura et le point de vue de Sancho Pansa et celui de Don Quichotte ; de ces deux visions unifiées vous obtiendrez quelque chose de nouveau. Maintenant le monde demande comment se produira le salut ? En mariant Don Quichotte avec Sancho Pança. Ce sont des symboles : Sancho Pança peut être un homme comme il peut être une femme, il peut être tout, homme ou femme – J’entends par la forme. Celui qui a écrit le livre a fait Don Quichotte homme, pourquoi ? Sancho Pança est aussi un homme en apparence, mais Don Quichotte combat pour sa bien-aimée, pour sa Dulcinée : la femme est la raison de l’héroïsme dont il fait preuve ; il accomplit tous les exploits grâce à la belle femme qu’il a dans l’esprit, c’est pour elle qu’il est prêt à sacrifier sa vie. Sancho Pança aussi croit en son maître, mais il cultive une autre vision, il dit à Don Quichotte : « Lorsque tu conquerras ton royaume, tu me donneras un peu de terre pour la cultiver et nourrir mes enfants ». C’est pour cette raison que Don Quichotte est sec, de grande taille avec de longs bras, un nez long et mince, des yeux perçants, un haut front, alors que Sancho Pança est trapu, environ 1 mètre 45 avec des bras courts et des doigts épais à leur base, des lèvres épaisses, un nez charnu ; lorsqu’il se met à table pour manger, il rayonne comme la pleine lune et dit : « Voici le sens de la vie ! » Maintenant si nos contemporains qui décortiquent un roman, une pièce, ne voient que son côté drôle, ils passent à côté de son sens véritable ; nos contemporains ne sont pas idéalistes, ce sont des gens pratiques, mais non des savants : on a lu un livre, on s’imagine qu’on est un prince ou un comte, mais cela ne suffit pas, faut-il encore avoir le sang noble. Dans le monde, les idées sont donc quelque chose à acquérir. Ces idées s’obtiennent uniquement par les contradictions ; la loi de l’évolution élève les contradictions au rang de nécessité. Cette loi ne vaut que pour le royaume humain, il n’y a pas de péché dans les autres royaumes ; il y a un péché uniquement dans le royaume humain et toutes les créatures liées aux humains sont contaminées par le péché, directement ou indirectement. Seuls les humains sont pécheurs dans le monde, il n’y a pas d’autres créatures pécheresses ; toutes les autres créatures vivent en paix et en amour, elles comprennent Dieu, seuls les humais ne Le comprennent pas et pensent que le monde entier est pécheur : magistrats, philosophes et savants veulent démontrer que le péché infiltre tout l’Univers et appellent cela l’affliction universelle[1], et ils cherchent les raisons de ce péché. J’assimile ces écrivains aux voyageurs qui arpentent un désert célèbre en Amérique du Sud[2] et qui soulèvent une telle poussière qu’ils ne distinguent plus rien ; ils pensent ainsi que le monde entier n’est que brouillard, alors que ce brouillard ne s’étend qu’à deux cents mètres autour d’eux. De même, cette philosophie imagine que le péché existe dans les autres mondes, alors que là-bas on vit très bien comme je le sais. Ils diront : « Prouve-le par les faits ! » et je dirai : « Prouvez-le vous aussi par les faits ! » Je peux le prouver par des procédés mathématiques, je peux argumenter face à des mathématiciens ; je peux prouver que dans le corps humain, sous une certaine forme, le péché est limité dans l’espace de notre création , et ils verront que c’est ainsi. Mais c’est une question mathématique abstraite, et savez-vous à quoi cela ressemblerait si je me mettais à apporter ces preuves ? Un violoniste célèbre s’est rendu à Paris et, après quelques représentations, il s’est attiré les sympathies du public. Avant de repartir, il a voulu donner un concert mémorable en soirée, afin que tous les journaux témoignent de la qualité de son exécution. Mais par malheur il s’est mis à jouer un air extrêmement long, plusieurs heures, au point que les auditeurs ont commencé à quitter la salle les uns après les autres jusqu’à ce qu’à la fin il ne reste que le gardien avec les clés. Enthousiaste, le violoniste continuait de jouer ; le gardien est allé lui dire : « Monsieur, s’il vous plaît, je dois aller dormir, prenez cette clé et lorsque vous terminerez cet air, fermez le théâtre ». Je compare les philosophes contemporains à ce violoniste : certains se présentent pour discourir si longuement que nous finissons par leur dire : « Prenez cette clé et à la fin de votre discours, fermez votre théâtre car nous allons nous coucher ». Les Bulgares en particulier n’aiment pas les longues dissertations, le Bulgare est pragmatique : « Dis-moi en deux mots s’il y a un Seigneur ou non, s’il y a un au-delà ou non, sans fioritures ! Je n’ai pas de temps, je dois aller dans les champs : y a-t-il un Seigneur ou non ? S’il n’y en a pas, je vais au labour ; s’il y a un Seigneur, j’irai Le servir, sinon je travaillerai pour moi-même ». C’est de cette manière qu’il résout cette question : « Y a-t-il un au-delà ou non ? Je te pose la question ! » Et lorsque tu lui dis qu’il y en a un, le Bulgare interroge : « Es-tu allé là-bas, l’as-tu vu, l’as-tu vécu ? » Si tu lui dis que tu es allé dans l’autre monde, il dira : « Alors comme ça, il est possible d’y aller ? Moi aussi, j’ai envie de m’y rendre ! » Il est très pragmatique, il veut vérifier par lui-même et il est prêt à tout essayer, mais s’il se rend compte que tu lui as menti une fois, alors tout devient différent. Dieu existe car l’amour existe dans le monde, et il y a un autre monde parce qu’il y a ce monde : l’autre monde et celui-ci sont une seule et même chose. Lorsque tu parles de l’autre monde, tu parles de quelque chose que tu ne comprends pas, alors que lorsque tu parles de ce monde, tu parles de quelque chose que tu comprends. Donc j’appelle le monde que je ne comprends pas l’autre monde et le monde que je comprends ce monde ; il y a l’autre monde que nous ne connaissons pas et ce monde que nous connaissons ; donc nous appelons ce qui est connu physique, et ce qui est inconnu spirituel. Mais qu’est-ce que le côté physique et qu’est-ce que le côté spirituel ? Le monde physique est le monde manifesté, alors que le monde spirituel est le monde non manifesté. Lorsque je dis non manifesté, cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas en réalité, mais qu’il n’est pas encore formé pour nos perceptions, seulement pour notre compréhension, il est hors de nos sensations ; nous l’appelons monde spirituel et ce monde spirituel est la cause de tout ce qui se passe sur terre. Si vous le souhaitez, vous pouvez procéder à n’importe quelle expérience. Vous dites : « Je pense que je suis maître de moi-même, j’ai de la volonté, je peux faire ce que je veux » ; en fait tu ne peux pas faire ce que tu veux, mais seulement ce qu’on t’ordonne de faire comme un soldat au champ de bataille : tu feras feu car on te l’ordonne. Tu es prêtre, tu officies à l’église car on te paie pour cela : tu serviras, c’est ce que le peuple veut ; tu dis : « Je suis libre de servir ou non ». Non, tu n’es pas libre, celui qui est ordonné prêtre n’est pas libre, celui qui est prédicateur n’est pas libre. Et nous nous vantons de notre capacité de raisonner ! Seuls les gens libres peuvent raisonner alors que ceux qui ne sont pas libres répètent les choses, et par conséquent nos contemporains ne font que réciter, des récitations par ailleurs excellentes : « Tu es verte, ma forêt, tu exhales la jeunesse, mais tu plonges mon cœur dans la tristesse[3] ». Tel un poète remarquable, il récite par exemple : « Je crois en un Dieu, en une Trinité » : c’est une récitation ; « Il y a un Seigneur » : tu récites ; « Je suis Bulgare » : tu récites ; « Mais je suis savant » : tu ne fais rien de plus que réciter. Tu es Bulgare, ton père, ta mère sont Bulgares, tu es né parmi eux, c’est une récitation. Dites-moi alors ce qu’est le sang bulgare, ce en quoi il se distingue des autres ? Certains disent que je ne peux pas raisonner. Aujourd’hui je vais raisonner de façon philosophique et extrêmement objective. Ces savants, chimistes ou naturalistes, ont-ils analysé le sang bulgare pour voir ce qui le distingue du sang anglais et ainsi de suite ; où sont leurs tableaux et leurs calculs, quel est le sang bulgare ? Je veux le voir, je veux voir ces résultats pour comprendre ses traits distinctifs. Lorsqu’un naturaliste parle d’une graine, il doit non seulement décrire sa forme et ses traits extérieurs, mais aussi ses traits intérieurs et même dire ce que cette graine peut produire. As-tu du sang bulgare ? Quel est ce sang ? Les Bulgares ne sont pas les seuls à ne pas avoir défini en quoi leur sang est particulier, les Anglais aussi disent : « Je suis Anglais, j’ai du sang anglais dans les veines », mais leurs chimistes non plus n’ont pas défini en quoi leur sang serait particulier. Des Bulgares, des Anglais, des Français, des Russes, des Américains se rassemblent et chacun proclame : « Ici coule du sang bulgare – Ici du sang anglais coule ». Il s’agit de sang bulgare, russe ou américain, mais quel est ce sang ? Tout le monde manie des grandeurs inconnues, des suppositions. Et je les observe en disant : ces Bulgares récitent parfaitement bien ; Allemands, Anglais, Français, Américains, tous récitent parfaitement bien, mais ils ne raisonnent pas pour autant. Les théosophes disent que l’être humain est manas, un être pensant ; oui, les premiers humains qui sont venus sur Terre et qui l’ont créée, pensaient ; mais ceux qui sont restés pour la gouverner ont cessé de penser. Maintenant, je vois parfois que lorsque je fais une conférence, on prend un passage en disant : « Il pervertit le peuple bulgare ». Eh bien, citez les éléments de mon discours qui pervertissent, l’élément qui déforme la vie. Je n’ai rien contre les critiques à mon adresse, mais que ces critiques soient pertinentes et citent les éléments de cette perversion. Selon notre compréhension, pervertir signifie « mettre sens dessus dessous » ; si tu renverses un véhicule en desserrant les vis de ses roues, les gens qui sont dedans risquent de tomber. Je vous demande : quelle est votre voiture à laquelle j’ai desserré une vis, quels sont les témoins ? Je suis prêt à les entendre. Dis : « À tel endroit, sur la roue arrière, tu as desserré telle vis », et je vais avouer que je l’ai desserrée et que les gens ont risqué de tomber. J’emploie le mot desserrer dans un sens très subtil. Tout le monde doit penser, je veux que tous mes auditeurs pensent très profondément au lieu de réciter. « Je crois dans le Seigneur » : ce n’est pas une croyance, mais une récitation. Es-tu prêt à te sacrifier, à tout donner, à mourir pour ce Seigneur en qui tu crois ? Peux-tu mourir pour ta femme, pour tes enfants ? Voilà ce qu’est une conviction ! Même si c’est un leurre, c’est tout de même un idéal, les gens y trouvent un sens. Le héros est celui qui meurt pour une idée, alors que toi le croyant en un Dieu, en une Trinité, tu n’es pas prêt à sacrifier un seul poil de ta barbe, alors permets-moi de douter de ta piété ! Nous devons raisonner avec justesse : pensons-nous ou non ? Sache si dans tes veines coule ou non du sang bulgare et d’où il prend sa source : chaque rivière n’a-t-elle pas une source ? Quelle est la source du sang bulgare et quelle est la source du sang anglais ? Je me réjouirais si on me disait où est la source des choses, car il y a une différence significative dans le sang des différentes personnes. Je serai sincère. Quelle teinte donne au visage bulgare ce sang bulgare ? Une teinte basanée, donc c’est le carbone qui domine dans le sang bulgare, ou bien l’énergie carbonée, et elle le maintient près de la terre ; c’est pour cela que le Bulgare est laboureur, jardinier, berger. Alors que dans le sang de l’Anglais domine l’hydrogène, l’énergie hydrogénée : c’est pour cette raison qu’il est marchand et parcourt les océans, ses représentants sont partout dans le monde. Oui, je vous le dis, il y a dans le sang de l’Anglais plus d’eau, et si tu veux devenir son ami, désaltère-le d’une eau pure ; et si tu veux devenir ami avec le Bulgare, donne-lui un morceau de terre, il se rappellera de toi et dira : « Il m’a donné une très belle terre ». Ainsi les Bulgares sont devenus Bulgares lorsque le carbone a pris le dessus dans leur sang ; les Anglais sont devenus Anglais lorsque l’hydrogène a pris le dessus dans leur sang. Ce sont des énergies inhérentes à la nature, mais un jour elles évolueront, et le Bulgare d’aujourd’hui évoluera, il deviendra quelque chose de nouveau et ne s’appellera plus Bulgare ; viendra aussi un jour où les Anglais évolueront et ne s’appelleront plus Anglais, ils auront une autre appellation. Et les Bulgares et les Anglais d’aujourd’hui seront conservés dans les archives comme des antiquités à étudier pour connaître leurs manifestations passées. Ainsi, nous devons tous revenir à nous, commencer à penser et raisonner par nous-mêmes, et ne plus nous occuper d’autres philosophies. Nous devons d’abord nous occuper de la grande philosophie de notre corps, de ces grandes causes qui ont agi aux débuts : quelles causes ont créé la main ? La main n’est pas encore achevée ; quel était le dessein de la nature lorsqu’elle a créé l’œil, l’oreille, la bouche, la langue, le nez, quelle est la signification de tous ces organes, quelle est leur finalité ? Est-ce que la seule prédestination de la langue humaine serait de mâcher la nourriture ? Les gens considèrent que la langue des mammifères a une seule prédestination : mâcher la nourriture ; en réalité la langue a trois missions : non seulement faire passer la nourriture dans le gosier, mais aussi goûter, faire la distinction entre les aliments, et en troisième lieu, parler et chanter ; ce sont toutes des missions de la langue. Je demanderai maintenant : si la nature a prévu ces organes, quel était son dessein initial ? Vous n’en avez aucun souvenir ; vous constatez que vous avez une langue, des yeux, mais comment sont créés ces yeux, comment est créée cette langue, cette oreille, ce cerveau, vous n’en avez pas la moindre idée ! Et je demanderai à certains parmi vous : savez-vous de combien de nerfs se compose le corps humain, combien il faut de nerfs pour le faire fonctionner ? Il y a sept cents à huit cents millions de nerfs grâce auxquels ce grand pays existe : ce sont autant de câbles grâce auxquels fonctionnent les innombrables énergies dans la nature et qui rendent possibles les perceptions. Savez-vous combien de jours il faut pour suivre leur tracé ? Essayez déjà d’en suivre un million pour calculer ensuite le nombre d’années nécessaire pour suivre les huit cents millions. Et savez-vous le temps que cela a pris à la nature, savez-vous combien de millions de créatures ont travaillé sur ces câbles, savez-vous qui étaient ces électriciens du monde invisible qui ont mis cette installation à l’intérieur de notre corps ; quelqu’un se tient là et dit : « L’être humain est une création merveilleuse et terrifiante », mais comment tout cela a-t-il été fabriqué ? Le prophète a écrit : « C’est merveilleux et terrifiant ». Il raisonne, mais grâce à quoi ? Oui, « terrifiant » : huit cents millions de câbles, faits de longs fils, comprenez-vous ? Savez-vous que s’il vous fallait fabriquer ces fils dans une usine et s’il fallait les payer, même dix milliards ne suffiraient pas. Certains de ces fils sont si fins que le fabricant dira : « On ne peut pas fabriquer des fils aussi fins dans notre usine ». Et s’il vous faut monter une expédition spéciale jusqu’au Soleil, Mars, Saturne ou ailleurs pour fabriquer cette installation et revenir, imaginez-vous une telle escapade ? Lorsqu’un ingénieur vient du monde invisible pour faire une nouvelle création, il travaille sur la Terre ; vous attendrez un long moment et vous finirez par entendre : « De nouveaux câbles sont apparus à tel endroit ». Lorsque nous examinons le cerveau des créatures inférieures, dans la partie frontale il y a des nerfs blancs à l’état embryonnaire, alors que chez l’être humain ils sont longs, et la pensée humaine se manifeste et fonctionne grâce à eux ; savez-vous dans quelle usine ils sont produits ? Certains veulent nous convaincre qu’ils sont produits par le cerveau ; la nature a préparé ces particules depuis des lieux très lointains et elles sont acheminées sur terre grâce à quatre types d’énergies : des énergies carbonées, hydrogénées, azotées et oxygénées. Je prends le mot hydrogène. Il indique ces énergies qui sont liées à l’atome d’hydrogène. Pour qu’un atome soit de carbone ou d’hydrogène, il y a des raisons beaucoup plus profondes que celles que les chimistes modernes ont en tête, il y a à cela des raisons très différentes sur lesquelles nous ne nous arrêterons pas, ce sont des domaines sur lesquels nous penserons à l’avenir. C’est une grande science, très avancée : ces énergies ont été acheminées petit à petit, puis ce grand installateur est venu pour monter cette installation, et alors votre cerveau a commencé à fonctionner et vous vous êtes mis à penser. Certains de ces fils valent dix milliards de levas en or pour être produits dans les fabriques angéliques ; ce sont des fils guère plus épais que deux ou trois millièmes de millimètres et très minces, et lorsque vous êtes là à vous demander : « Pourquoi le Seigneur m’a donné une tête au lieu de me donner de l’argent ? », je réponds : mon ami, tu as un fil dans ta tête pour lequel dix milliards ont été dépensés, pas en billets, mais en or afin que tu puisses penser ; et toi, pendant ce temps, tu geins : « Pourquoi le Seigneur m’a-t-il donné ces aptitudes, ces talents puisque je ne peux pas me manifester ? » C’est risible que le fils accuse son père ainsi : « Pourquoi mon père m’a-t-il acheté un violon et un archet alors que je ne sais pas jouer ? Je préfère me divertir ». Ton père a embauché un excellent professeur, il t’a acheté une partition et tout le reste pour que tu te mettes à jouer ! Mais à présent nos contemporains rabâchent toujours la même chose : « Ces choses sont très profondes, si nous nous mettons à y penser nous perdrons la tête, et nous ne devrions pas y penser pour éviter que cela n’arrive. Et celui qui ose dire quelque chose est traité d’hérétique et de menteur – il trompe les gens ! » Eh bien, dites-moi dans quoi résident vos vérités. Je n’ai rien contre, mais le mot menteur est très fort. Quelle est l’origine du mot mentir en bulgare ? J’aimerais que ceux parmi vous qui étudient la philologie à la faculté soient bien aimables de demander à leurs enseignants quelle est la racine du mot mensonge et si cette racine est purement bulgare, slave ou bien si c’est un mot originaire d’une langue plus ancienne, issu d’une autre racine, vous me rendrez un fier service. Mentir, est-ce ne pas dire la vérité ? Dans ce cas, dites-moi ce qu’est la vérité. Si nous parlons de la vérité et du mensonge, nous devons les définir comme deux grandeurs. En quoi consistent-elles ? Lorsqu’elle pénètre dans l’être humain, la vérité apporte un élément de courage : lorsqu’il connaît la vérité sur une certaine idée, il est prêt à mourir pour elle. Tandis que le mensonge, lorsqu’il pénètre l’être humain, le rend peureux. Par conséquent, chaque chose qui rend les gens peureux est un mensonge. N’est-ce pas logique ? Chaque chose qui rend peureux contient du mensonge en soi, alors que chaque chose qui rend courageux et intrépide, apte à penser et raisonner, rapproche de la vérité. C’est également vrai du point de vue pratique : est-ce que ce que je vous dis vous rend peureux ? Si c’est le cas, alors je vous raconte des mensonges ; mais cela vous rend courageux, intrépides et heureux dans la vie, je vous dis donc la vérité. Alors, qui dit la vérité et qui dit des mensonges ? Il ne s’agit pas de vous encourager un court instant, non, non ! Je peux très bien vous donner un peu de vin, vous reprenez votre courage à deux mains et vous dites : « Savez-vous qui je suis ? », mais ensuite, revenu à votre état normal, vous dites : « Je ne sais pas moi-même qui je suis ». Il n’y a pas de telles fluctuations dans la vérité, tu te reconnaîtras en elle, tu seras toujours courageux, la vérité est donc immuable et porte de la lumière en elle. Et je peux juger de la vigueur et de la rusticité des plantes à leur exposition à la lumière du soleil ; alors que dans l’obscurité les plantes sont très frêles car elles ont manqué de lumière. Ainsi, la vérité rend les choses élastiques et souples alors que le mensonge les rend frêles et friables. Maintenant, vous me demanderez : « Qu’est devenu ton treizième verset dans tout ça ? » Le nombre treize est fatidique, et je parle précisément de ce nombre treize, cela signifie : maintenant, est-ce que cet être pense ? Joseph est l’homme qui pense et raisonne. « Et prends la mère… ». La mère est la contradiction qui nous oblige à penser. La lettre M en hébreu signifie mort. Donc la mort régit deux processus dans la nature : l’un qui détruit et l’autre qui bâtit ; tu ne peux pas bâtir si tu n’as pas détruit quelque chose : ces deux processus travaillent en parallèle dans la nature, c’est par eux que se crée la pensée et ce sont tous les changements qui engendrent la vie et la mort. Marie est la femme qui passe, qui détruit et qui nettoie tout : elle a donné naissance à un enfant et a fait péricliter les affaires de tant de personnes ! Cet enfant leur a fait du tort : savez-vous combien de personnes ont péri à cause de cet enfant ? L’Inquisition à elle seule en a fait périr cinquante millions ; et Néron, l’empereur romain, combien de personnes a-t-il tué ? Et aujourd’hui, combien de personnes sont parties sur les champs de bataille ? Donc, en donnant naissance à un enfant, Marie a fait du tort aux humains ; elle veut par conséquent nettoyer, déraciner tout et replanter à nouveau, et lorsque le Christ est venu, l’Ange lui a dit : « Va en Égypte ! » L’Égypte représente le monde physique ; pour comprendre le monde, cet enfant doit aller s’instruire en Égypte. À quoi sert la terre ? Le monde matériel, le monde physique est un monde d’étude, et lorsqu’on vous chasse de quelque part, c’est que le Seigneur vous dit : « Va en Égypte pour t’instruire ! » Et lorsque tu reviendras, tu sauras réfléchir sur les choses que la nature a créées. Et si vous me demandez : « Pourquoi sommes-nous sur terre ? », je vous dirai : pour vous instruire. Chaque instruction contient une part de souffrance, mais l’instruction en elle-même n’est pas souffrance, elle induit la souffrance et cette souffrance est un socle qui permet d’apprendre certaines choses ; nous sommes donc dans le monde physique pour apprendre. Eh bien, que devons-nous apprendre ? On dit : « Je suis Bulgare », ailleurs un autre dira : « Je suis Serbe », et ensuite les philologues serbes lui diront : « Vous devez considérer les Bulgares comme des ennemis car ils s’opposent à votre nation ». Les Bulgares diront à leur tour : « Vous devez haïr les Serbes, ils sapent votre culture bulgare », et les uns et les autres prient au nom de Dieu, ils implorent ce Seigneur comme s’Il ne connaissait pas son travail au point d’être instruit par eux. Les Serbes, les pères orthodoxes d’un peuple disent : « Toi, Seigneur, ne veux-Tu pas savoir ce que Tu fais de nous ? » Et le Seigneur en regardant d’en haut, dit : « Mes enfants sont devenus très érudits et d’excellents philosophes, ils se sont divisés en Bulgares, Serbes, ainsi de suite, et croient que leurs jeux sont si sérieux que Je dois aussi venir jouer avec eux. Mais vous pouvez encore jouer ainsi des milliers d’années jusqu’à ce qu’un jour vous retrouviez la raison et cessiez d’être Bulgares et Serbes, alors Je viendrai vous secourir ». Ces paroles ne sont pas miennes, le Christ a enseigné la même chose et l’apôtre Paul dit : « Il n’y a plus en Christ ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre [4]». Donc, toutes ces contradictions sont le fruit des récitations : nous ne pensons pas, mais nous répétons, nous récitons toujours et encore jusqu’à ce que cette récitation se perde ; mais il est temps pour la réflexion, pour une réflexion sérieuse ; la récitation est éculée et sans objet. Un jury d’examen se présente, il ne veut pas de récitations, il te pose un problème, il faut le résoudre ! On supprime les manches[5] et il n’y a pas de camarades pour te souffler ; je veux que tu réfléchisses, on sait tous répondre depuis sa place : on regarde dans sa manche et on dit : « Je sais », et on parle, on parle, mais si on venait au tableau ?! Seuls les bons élèves travaillent au tableau, alors que le mauvais élève reste muet ; le bon élève expose les formules, les développe et raisonne en termes mathématiques, alors que celui qui ne sait pas lorgne vers le professeur en disant : « Dites-nous quelque chose », mais celui-ci est loin car on est devant un jury. Ce jury est venu dans le monde et vous appellera tous au tableau noir : il n’y aura pas de récitation, il faudra résoudre le problème ; c’est pour cela que je vous dis que le temps des récitations est révolu bien que je veuille le prolonger encore un peu, mais le Seigneur vous appellera au tableau noir, vous donnera une enveloppe et il n’y aura personne à proximité. Vous allez transpirer un peu lors de votre passage au tableau et lorsque ce sera fini, le jury arbitrera si vous savez réfléchir ou seulement réciter ; il fera un rapport au monde invisible et dira : « Un tel est un excellent prédicateur, mais il ne sait pas réfléchir ; tel autre, Ivan Draganov est un agrégé de science remarquable, un astronome diplômé ; un autre, Ivan Stoyanov enseigne la biologie, mais ne sait pas penser ; Dragan Stoyanov enseigne la philosophie, mais ne sait pas penser » : tous récitent mais ne savent pas penser. C’est ainsi que le jury se prononce d’en haut : « Ils ne savent pas penser ». Car on ne fait que réciter, on est d’excellents apprentis à la récitation et on se fait passer pour des agrégés ! Ainsi, l’Ange dit : « Prends l’enfant et sa mère et allez en Égypte pour vous instruire ». Ce même Ange vient maintenant pour vous dire : « Allez en Égypte ! », alors que vous vous languissez de Jérusalem ; mais Jérusalem est un endroit de sacrifices, alors qu’en Égypte règnent la sagesse, l’ordre et la discipline. Pourquoi le Seigneur a-t-il frappé Jérusalem ? Les juifs s’étaient mis à accomplir tant de sacrifices que le temple s’était imprégné de sang, alors le Seigneur a dit : « Démolissez ce temple, Je ne veux pas de sang, je veux que les êtres humains raisonnent et servent avec leur pensée, leur cœur et leur âme ». Ce même Seigneur vient aujourd’hui, et si nos contemporains ne prennent pas de la graine, Il leur dira la même chose, et tous les temples seront anéantis comme le temple de Jérusalem, et Il enverra tout le monde en Égypte ; tout sera anéanti, partout dans le monde. « Eh, direz-vous, prouve-le ! » Je vous conduirai là-bas lorsque les temples seront démolis, je vous conduirai pour les voir et je dirai : « Voyez-les ! » « Est-ce vrai, pourquoi cela ? » Parce que vous ne pensiez pas, vous n’accomplissiez pas la volonté divine, mais vous faisiez votre propre volonté ; vous ne vous instruisiez pas, mais vous disiez : « Tu mens ! » Lorsque quelqu’un vient dire la vérité, vous voulez l’éliminer. Le mensonge démolit et la vérité bâtit, mais en admettant que je suis le premier à dire la vérité, je vous dis : « Vous êtes bénis, je vous respecte ». Alors, je demande à voir votre culture, vos prisons, vos églises, vos écoles, vos femmes, vos jeunes filles et vos jeunes garçons, comment vous vivez chez vous ; j’aimerais puiser dans votre morale supérieure, je suis prêt à vous rendre cette visite maintenant ; avez-vous cette morale ? Si vous êtes si intelligents, d’où vous viennent ces dettes ; vous avez plus de vingt milliards de dettes, vous avez plus de dix à quinze ministres abattus par balle dans les rues comme des chiens ! Pourquoi cela ? Et c’est loin d’être le seul grief. Je suis honnête, je vous dis la vérité et je ne vous souhaite pas de mal : vous ne devez pas vous leurrer, ce n’est pas l’essence de la nature bulgare, mais c’est au contraire de la barbarie, et lorsque les peuples occidentaux veulent qualifier les Bulgares, ils disent : « Vous êtes des barbares », et ils ont raison dans une certaine mesure : les Bulgares sont barbares et les autres s’élèvent contre la barbarie. Maintenant, élucidons la question pour nous-mêmes. Le pouvez-vous ? Car les Bulgares en tant qu’individus n’existent pas, c’est une unité collective, formée d’une multitude d’unités. Je vous dirai maintenant : pouvez-vous aimer ? « Bien, direz-vous, tu as touché à l’instant notre cœur, cela nous réchauffe ! » Je m’en réjouis, je m’en réjouis, c’est ce à quoi j’aspire, à l’amour, mais je dis : peut-on forger quelque chose sur votre amour, sur son feu, peut-on y forger quelque chose d’utile, tisser un fil ; est-ce que des fruits peuvent mûrir de votre amour : pommes, prunes, poires ? Vous direz : « Nous sommes dans le pétrin ! » Comment cela ? Oui, lorsque les fruits mûriront sous les rayons de notre cœur, le monde se redressera. C’est possible : les plus belles pommes mûrissent sur le cœur humain, les plus belles poires et cerises mûrissent sur l’amour. Lorsque je vous parle de la sorte, certains disent : « Ce langage est très énigmatique ». Il n’est pas énigmatique, puisque si vous commenciez à étudier le corps humain , vous y verriez toute la nature : l’être humain est un microcosme, ce qui se passe dans l’Univers se passe aussi dans l’être humain, tout mûrit en lui : pommes, poires, cerises, raisin ; donc tes poires et tes pommes ne mûrissent pas à la lumière du soleil, mais à la lumière de ton amour de façon que quiconque les goûte puisse dire : « Cet homme cultive d’excellents fruits ». « Lève-toi, dit l’Ange, prends l’enfant et sa mère et va en Égypte ! » L’Égypte c’est le corps. Ici les vers le mangeront ; le corps de celui qui ne sait pas réfléchir sera aussi visité par les vers qui lui apprendront à réfléchir. Si tu n’as pas étudié ton estomac, tu dis : « L’estomac est une panse que le Seigneur anéantira. Le cerveau aussi est inutile ». Ceci est inutile, cela est inutile, les religieux disent qu’on peut se passer de corps, les gens ordinaires quant à eux vont à une autre extrémité. Les religieux sont des donquichottes ; je ne veux pas vous vexer, veuillez m’en excuser, c’est votre raisonnement qui est ainsi : nous vivrons pour Dieu, nous ne nous salirons pas comme Don Quichotte : il vit dans son esprit uniquement pour sa Dulcinée. Alors que Sancho Pança ne pense qu’à manger, il tremble pour son corps ; lorsque quelque chose lui fait mal, il cherche aussitôt un docteur, puis il enchaîne les agneaux, les dindonneaux : « C’est le seul moyen de vivre ! » C’est quelqu’un de pragmatique, il prend son estomac pour un moulin : il doit moudre. Quand on propose de l’eau à celui qui n’est pas sobre, il dit : « Le vin est créé par Dieu pour nous et l’eau est pour les grenouilles ! » C’est ainsi que s’exprime Sancho Pança. Pouvez-vous me démontrer que Dieu a créé le vin ? Je sais que l’eau est créée par Dieu et le vin par les humains. Le Seigneur a créé le raisin alors que le vin est vôtre, par conséquent vous récitez au lieu de penser ! Ils prendront alors ce vin et le transformeront en sang du Christ ; mais le vin qui doit s’écouler de notre langue, c’est le Verbe intelligent : on ne doit pas mentir, comprenez-vous ? Lorsque je parle, j’ai mal pour vous en voyant comment vous vous créez vos propres malheurs ; et lorsque je parle, j’ai envie que vous ne souffriez pas. Le salut est à portée de main, il vous suffit de faire demi-tour ; c’est possible à chaque fois que l’être humain est affligé et qu’il se dit : « Un grand malheur me frappe » ; je dis : fais demi-tour et le bonheur se présentera. Vous dites : « Combien de tours avons-nous déjà fait ! » Vous vous dirigerez vers le Nord ou vers l’Est et alors vous intervertirez tout. Mais vous direz : « Ne sais-tu pas qu’il fait froid en direction du Nord ; et le Soleil se lève à l’Est, qu’est-ce que je fabriquerai là-bas ? J’irai au Sud et à l’Ouest ». Je dis : jusque-là, ces deux endroits ont été la source de tous tes malheurs, car le Sud produit la chaleur et l’Ouest crée la densité, la matière est devenue si dense et le feu qui pénètre cette matière est devenu si ardent, que tu te tourmentes toi-même. Dirige-toi vers la vérité, va à l’Est et au Nord, ce feu perdra en intensité et une chaleur propice au mûrissement de tes fruits se propagera. À présent vous me direz: « Peux-tu le prouver ? » Bien, tu viendras avec moi, main dans la main, tu raisonneras comme je raisonne, tu ressentiras comme je ressens, et si au bout d’un an tu ne constates pas les résultats de ma science, tu pourras alors contester, mais pas avant. Quelqu’un dit : « Je pense ». Mon ami, tu n’as pas pensé jusqu’à présent, c’est ta femme qui t’a donné des ordres, si tu es un homme, bien entendu. Lorsque tu marches dans la rue et que tu passes à gauche, le gendarme t’intime l’ordre de marcher à droite : « Circulez, ici c’est interdit ! », et tu dis : « Je raisonne, j’ai la volonté de circuler à droite ». Tu circuleras à droite, tu n’as pas le choix ! Comme il y a en ce moment des contrôles d’identités dans la rue, tu dis : « Je ne sortirai pas, je ne suis pas disposé à sortir ! » Non, non, tu n’es pas libre, tu as peur, tu songes aux contrôles des gendarmes et non aux contrôles divins ; il ne t’es pas venue l’idée de vivre près de Dieu une vie morale, pure et élevée. Vous dites : « Nous sommes jeunes maintenant, vivons à notre guise, puis une fois vieux, nous dirons des prières toute la journée ». Mais montrez-moi une seule personne âgée qui prie Dieu, il n’y en a pas une seule ; non, non, c’est la jeune génération qui doit être spirituelle, et pas seulement en apparence ! Nous devons révéler les grandes lois à ces jeunes, leur révéler pourquoi il faut vivre librement et spirituellement, et pas autrement, afin qu’ils fassent une expérience. Ce n’est pas un reproche. Faites que les jeunes générations réfléchissent, donnez-leur la liberté de réfléchir, alors que les anciens disent : « Fiston, ne te creuse pas la tête, mais tâche de te procurer une situation ! – Comment ? – Si tu es fonctionnaire, faufile-toi pendant que le Seigneur dort, tends la main, prends l’argent et puis fais quelque chose de bon : tu aideras les orphelins et le Seigneur te pardonnera. » Pensez-vous qu’alors le fils dira : « C’est une haute morale » ? Vous voulez que la jeune génération adhère à l’Église avec une telle religion ; non, la jeune génération a besoin d’une autre religion : la religion de la vérité, une religion qui rende ces jeunes courageux et intrépides. Alors que les jeunes gens d’aujourd’hui mettent fin à leur vie en clamant : « La vie n’a pas de sens ! » Pourquoi ? Parce que le mensonge a infiltré leur sang et les a fragilisés, ils ne trouvent aucun sens et disent : « Je ne veux pas vivre ! » Et alors, parmi les étudiants qui assistent aux cours à la faculté et ceux qui étudient dans les lycées, on ne trouve personne qui raisonne avec justesse : les fils du cerveau sont rompus, l’esprit vagabonde. La jeune génération a besoin d’une pensée fraiche et cristalline, une pensée divine qui ouvre de l’espace pour que leurs âmes puissent s’envoler, aller dans l’espace, avoir l’énergie et penser, penser avec sérieux. Voilà donc ce qu’il faut et ce qui t’es donné : ancre la vérité dans ton âme ; et lorsqu’elle sera ancrée dans la vie de la société, cette vérité aidera à la redresser plus vite grâce au savoir. Lorsqu’une voiture tombe en panne, on n’a pas besoin de philosophes, mais de réparateurs ; lorsqu’on bâtit un édifice, il faut des maçons ; lorsque quelqu’un est tué, il faut une mère pour le faire revenir à la vie. Savez-vous ce qu’est la mère maintenant ? Lorsque tu seras mère, tu dois donner naissance à un enfant, l’élever et l’éduquer alors que maintenant les mères induisent leurs filles en erreur : elles les entretiennent sur la mode, sur les tenues à avoir, mais ne disent rien de ce qui est substantiel. Deux jeunes s’unissent, la jeune fille pense et le jeune homme pense aussi, mais lorsqu’ils se frotteront aux péripéties de la vie, comment apprendront-ils ? On leur dit : « Vous apprendrez comme nous avons appris, seuls, par nous-mêmes ! » Ce n’est pas comme cela, les jeunes gens d’aujourd’hui doivent connaître le sens de la vie, comment se crée le corps humain, quelle est la mission de la mère, du père, du maître, non seulement dans la forme mais aussi dans le contenu ; tous doivent connaître leurs devoirs et les accomplir scrupuleusement pour le bien d’autrui. Et nul besoin de se juger soi-même. Cet Ange dit à Joseph : « Lève-toi, prends l’enfant et sa mère et fuis Jérusalem ! » C’est-à-dire fuis cette civilisation d’aujourd’hui qui a perverti toute pensée et qui est condamnée ; elle a dépersonnalisé les humains et les a nivelés par le bas. Il y a un conte occulte sur quelqu’un, parti étudier les sciences orientales et qui, on ne sait comment, est tombé parmi des adeptes frappés de cécité : leurs yeux à tous avaient les orbites enfoncées. Ils l’ont attrapé, l’ont palpé partout : « Tout chez lui est comme chez nous sauf les yeux : il faut l’aligner sur nous ». Et ils ont enfoncé ses yeux pour qu’ils deviennent comme les leurs, ils ont mis leurs doigts dans la seule chose par laquelle on peut trouver son chemin : « Pour être comme nous ! » Ils disent : « Nous voulons niveler ces gens et nous enfoncerons leurs yeux ». Le Seigneur a créé nos yeux comme il se doit. Lorsque le Bulgare dit « yeux enfoncés », il comprend très bien ce que cela signifie : lorsque les yeux des religieux s’enfoncent, on dit aussitôt : « Il est devenu pieux ». Celui qui perd tout : biens, femme, enfants, aura les yeux enfoncés, alors que si tout va bien, ses yeux seront saillants. Nos yeux doivent être tels que le Seigneur les a créés, ils ne doivent pas s’enfoncer ; je suis aussi contre les yeux enfoncés : si vos yeux commencent à s’enfoncer, cela signifie que vous n’êtes pas encore devenus saints, mais que vous êtes dans un état morbide et que vous partirez bientôt de ce monde sans avoir compris pourquoi vous y êtes venus. Vous devez maintenant connaître une grande loi : avoir des pensées perspicaces et comprendre pourquoi vos corps sont créés. Vous êtes-vous arrêtés parfois pour vous dire : « Pourquoi ces mains sont-elles parfois sèches ? » Le ventre vous fait mal, vous appelez le médecin et il vous pose un diagnostic ; personne n’a encore compris la raison, le médecin ne peut pas savoir la raison. Si tu as mal à la main, sais-tu ce qu’elle te dit ? « Maître, je regrette que tu m’aies employée pour beaucoup de choses sauf pour ce qui est essentiel, sauf pour ce à quoi je suis prédestinée. » Vous ressemblerez à ce garçon dont le père a acheté un violon et un archet, mais qui s’est mis à frapper sa sœur avec l’archet jusqu’à ce qu’il le casse ; il ne jouait pas, mais la rouait de coups. Vous dites aussi : « Frappe-le ! La main est faite pour flanquer des coups ». Non, la main n’est pas créée pour frapper ni pour aiguillonner, cette main est créée pour que tu joues de la musique : voilà sa prédestination. « As-tu joué avec elle ? – Non. » Tu n’as pas compris le sens de la vie : ta main est faite pour essuyer les larmes de celui qui pleure ; elle est faite pour que tu donnes de la nourriture à l’affamé ; elle est faite pour que tu délivres celui qui est mourant, que tu le sauves avec tes mains. M’avez-vous compris ? Réciterez-vous ou bien penserez-vous ? Dites-moi à présent, réciterez-vous ? S’il s’agit de réciter, j’ai moi-même récité ce matin. La première chose que j’ai commencé à réciter était : « Lorsque Jésus est né à Bethleem… ». Parfois je récite avec beaucoup de précision, mais parfois je m’interromps et il y a une anomalie ; quelqu’un peut dire : « La récitation à cet endroit n’est pas juste ». La récitation repose aussi sur un savoir-faire, mais la pensée y est absente. Joseph doit penser. Vous direz : « D’où as-tu trouvé tout cela dans ce verset 13 ? Tout était dans le verset 13 ? » C’est de lui que j’extrais cette idée : tu as un cerveau, voilà ce qui est réel dans la vie. Nos contemporains ont raison de dire qu’il faut commencer par le monde visible pour comprendre les vrais besoins de notre corps ; par la suite nous étudierons les manifestations physiques dans la vie des humains. Depuis la nuit des temps beaucoup de civilisations se sont succédé, mais le monde n’a pas encore atteint le niveau auquel il doit se trouver. Pourquoi ? Parce que les humains ne pensent pas encore. Mais le jury qui vient à présent les obligera à penser. Je ferai à présent une petite digression par rapport à mes réflexions philosophiques. Elles sont un peu dissimulées car je dois réfléchir d’une part, puis corriger et replanter d’autre part. Je vais vous décrire dans quelle situation se trouvent nos contemporains. C’est un mythe, je ne sais pas à quel point il est authentique, mais il remonte au temps de Néron. Il est question d’une romaine célèbre, fille du patricien Vérone, qui s’appelait Vincilia. Elle était l’une des plus belles jeunes filles de Rome, si belle et si gracieuse, d’un caractère si noble et courageux, qu’elle suscitait l’émerveillement de tout le monde. Un jour par hasard, pour le meilleur ou pour le pire, Néron passait à proximité, faisant attention à tout comme à son habitude – en tant qu’acteur, peintre et élève de Sénèque, mais qui aimait les femmes à sa manière – et elle a attiré son attention. Le soir, il dit à son père : « Je veux que ta fille vienne s’entretenir avec moi et passer une soirée dans mon palais ». Lorsque son père l’en a informée, elle a aussitôt répondu : « Non ! Je préfère la mort plutôt que le palais de Néron ! » Elle a éconduit les messagers de Néron qui lui rapportèrent l’information. Néron qui était très fier, a dit : « Très bien ! » Il envoie quelques soldats de la garde prétorienne : « Vous l’arrêterez et vous rabaisserez la fierté de cette romaine, vous l’embrasserez plusieurs fois ! » À Rome, tous sans exception étaient tenus de se conformer à la volonté de Néron. Je dis : cette jeune fille n’avait pas compris la vie, comprenez-vous cela ? Lorsqu’elle est entrée en prison, la garde prétorienne l’a accueillie avec des agissements très brutaux. Maintenant, vous les contemporains, vous direz, n’est-ce pas : « Qu’y avait-il de mal à aller dans le palais de Néron ? » Selon la morale contemporaine on peut se permettre un petit écart, mais voyez-vous, cette jeune fille raisonnait, elle avait un idéal, elle avait de la volonté : « Je ne veux pas y aller ! Pour rien au monde je n’irai au palais ! » Celui qui a été désigné par Néron est allé pour la violenter et ensuite Néron a ordonné de la relâcher. Elle sort, quitte Rome et s’en éloigne complètement : son âme est remplie de dégoût pour la civilisation romaine : « Il n’y a rien de noble dans Rome, c’est une infâmie, je ne veux plus désormais être romaine ». Elle va du côté du Sud, passe en Afrique dans une région montagneuse. Un ermite nommé Phénice, également romain, était devenu chrétien ; il vivait là-bas ; c’était un grand philosophe qui comprenait finement la vie. Encore jeune, âgé de trente-cinq ans, il s’y était installé depuis quinze ans. Il désirait que sa beauté qui séduisait les femmes disparaisse. Et plus le temps passait, plus sa beauté grandissait ; il prenait un miroir chaque jour pour se regarder et devenait de plus en plus beau. Il priait le Christ en disant : « Seigneur, ce diable, cette séduction magique, qu’elle disparaisse ! » Il voulait que sa beauté disparaisse pour plaire à Dieu : « Seigneur, montre-Toi pour me guider, je veux vivre une vie pure et sainte, élevée et immaculée ». Voici ce que fût sa prière pendant quinze ans. Un jour, vers midi, il voit cette Vincilia dans le désert ; elle avance vers lui et il se dit : « Voici que le diable m’a trouvé même ici, mon âme est damnée ! » Il lutte et elle lutte également : elle est écœurée de la débauche qui règne à Rome, à la cour de Néron, de son iniquité, et Phénice aussi se dit : « Un diable vient maintenant, je vois un diable en cette belle femme, je dois à présent combattre ; si j’échoue à présent, j’aurai échoué pour toujours, je serai perdu, c’est maintenant ou jamais ! » Elle s’approche de lui et lui dit : « Mon saint père, je t’en prie, sois compatissant… » Et elle se met à pleurer. « Ah, comme ce diable est malin ! » Il tombe à ses pieds et lui dit : « Je te prie, ma sœur, ne me tente pas, je suis un grand pécheur, éloigne-toi de moi, tu me perdras ». Vous les contemporains, vous êtes comme ce saint et cette romaine, nous ne nous comprenons pas. Vous êtes cette romaine, sortie de Rome, embrassée de force en prison, contre son gré ; et les orthodoxes, les catholiques, les évangélistes, les musulmans, les bouddhistes, ils sont tous tel Phénice, ils prient constamment dans leurs églises, et lorsque nous voulons leur montrer le chemin de la vérité, ils disent : « Disparaissez, vous démolirez l’Église ! » Je dis que ce Phénice n’avait pas de meilleure occasion d’aider cette jeune fille, son âme était brisée par l’absence de sens de la vie, incapable de comprendre la question centrale : « Pourquoi l’être humain doit-il vivre sur terre ? » Une fois que le destin l’avait trahi, elle avait cessé de raisonner, et c’est là qu’il devait l’aider, sur cette contradiction, mais il s’est écrié : « Disparais, je suis un grand pécheur ». Elle n’a pas pu le comprendre. « Tu me montreras le chemin – lui dit-elle, je veux connaître le chemin, le véritable chemin ». À présent, je pose la question à cette romaine comme à Phénice car tous les deux n’ont pas encore trouvé le sens de la vie, le Christ n’est pas encore apparu en eux, ils le cherchent ; elle, à Rome, lui, dans le désert quinze ans durant au nom du Christ ; ils se rencontrent et ne se comprennent pas, lui en tant que chrétien, elle en tant que païenne, avec les connaissances qu’elle portait en elle. La vérité leur montrera cet Ange vivant qui descendra … Je laisse l’histoire inachevée, faites vos propres conclusions pour vous-mêmes. Maintenant, beaucoup parmi vous ont été embrassés de force en prison. « Ah ! direz-vous, vous avez été embrassés dans la prison de Néron ? » Beaucoup parmi vous ont été embrassés là-bas sur ordre de Néron, beaucoup ont été invités dans son palais, comment avez-vous résolu la question ? Je m’arrête là, mais je vous dis : vous êtes à un croisement, celui de la rencontre de la romaine et du jeune saint ; vous êtes à un croisement : comment résoudrez-vous la question ? Je vous laisse, hommes et femmes, résoudre la question. La future culture dépend de cette résolution. « Prends l’enfant et sa mère, va en Égypte et restes-y jusqu’à ce que je te dise de revenir. » J’entends maintenant la voix de cet Ange et je dis : reviens ! Pourvu que mon Seigneur vous donne la lumière, vous donne Sa sagesse, vous donne Ses connaissances afin que vous resplendissiez ; ce Seigneur de l’amour que je sers, ce Seigneur de la sagesse, ce Seigneur de la vérité, qu’Il vous donne toute Sa bénédiction, que vous Le connaissiez, que vous compreniez le sens profond et intime de cette vie, car vous ne le connaissez pas encore ! Et que vous ne soyez pas Bulgares, mais filles et fils de ce Seigneur qui a créé tout l’Univers ; que vous ayez accès à Son royaume pour aller librement et être dignes de Son amour, et Le remercier, et Le glorifier. Voici ce que je vous souhaite à tous. Que le Seigneur vous bénisse tous avec la plus grande bénédiction, qu’Il vous donne courage et force à tous ! Je crois que vous serez des héros de la future culture de l’amour, de la future nouvelle humanité qui porte l’écriteau : « Amour pour tous ! » Sofia, 13 novembre 1921 [1] Affliction universelle – courant philosophique pessimiste de la fin du XIXème siècle qui pointe l’égoïsme et l’absence de spiritualité – un mouvement en guise de protestation contre une réalité prosaïque, hostile à l’individu et à sa liberté personnelle. [2] Il s’agit du désert d’Atacama [3] Chanson bulgare célèbre qui relate les états d’âmes révolutionnaires des Bulgares qui combattaient l’oppresseur ottoman, armes à la main durant le XIXème siècle. [4] « Il n'y a plus ni Juif ni Grec ; il n'y a plus ni esclave ni homme libre ; il n'y a plus l’homme et la femme ; car tous, vous n'êtes qu'un en Jésus Christ. » (Galates 3, 28) [5] Allusion aux méthodes des écoliers pour tricher aux examens
  7. Les lois non écrites «Voici l'alliance que je ferai avec eux, après ces jours-là, dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leur cœur, et je les écrirai dans leur esprit.» Hébreux 10:16 C’est le passage le plus important de ce chapitre et il est pris d’ailleurs[1]. «Je mettrai Mes lois dans leur cœur et je les écrirai dans leur esprit». Dans la dernière causerie, j’ai parlé des trois introductions dans la vie consciente. Maintenant, chaque travail doit être mené selon certaines lois, certaines règles. Je parlerai à ceux qui sont disciples ; si parmi les autres certains ne me comprennent pas, c’est parce que je m’adresse seulement aux disciples ; tenez compte du fait que je parlerai uniquement de choses extraordinaires, nous mettons une croix sur ce qui est élémentaire, une croix pour signifier que nous nous réconcilions avec le passé, que nous prenons le passé comme fondement, le présent comme conditions, et le futur comme objectif. Vous direz : « Comment le passé peut-il être un fondement, le présent des conditions et le futur un objectif ? » C’est ainsi, d’ailleurs les peuples orientaux disent « c’est ainsi », tandis que les peuples occidentaux commencent à le prouver et après l’avoir prouvé, cela reste toujours à prouver ! Prenez toutes les brochures philosophiques qui prouvent l’existence du Seigneur : je demande combien de personnes sont convaincues par ces preuves ? Lorsque je regarde la lumière, faut-il qu’un scientifique me dise qu’il y a de la lumière ? Mais il y aurait tant de millions de vibrations de la couleur rouge ; je le perçois aussi ; sans connaître le nombre de vibrations de la couleur rouge, je m’en sers, alors que le teinturier qui me raconte comment sont ces choses-là, lui-même ne les connaît pas bien. Celui qui peut m’enseigner et me dire tout, je lui tends le pinceau et je lui dis : « Comment comprends-tu cela ? » Il comprend ce qui ne se voit pas. Et certains disent : « Les matérialistes contemporains sont devenus des mystiques car ils croient ce qu’ils ne voient pas, mais ne croient pas ce qu’ils voient ; ils savent ce qui ne se voit pas, mais ne savent pas ce qui se voit ». Maintenant, je prends le mot loi au second degré, c’est-à-dire non pas une loi en ligne droite, mais une loi au carré : toutes les énergies créatrices dans l’évolution actuelle sont au carré. Le carré, c’est la chose la plus terrible, elle exige des héros, il te faut avoir beaucoup de sang-froid : tu seras pilonné par l’ennemi ! C’est réservé aux plus grands héros. Le carré est surtout source de danger pour celui qui ne le comprend pas ; ceux qui ne comprennent pas les lois sont semblables à celui qui est assis derrière un panneau publicitaire : « On vend ici telle sorte de fromage, de thé, de pain, de fruits, etc. ». Il y a des américains qui portent ces panneaux sur eux, devant et derrière, ils font la publicité en ville, et lorsqu’ils les ont transporté toute la journée, ils disent le soir : « J’ai à peine gagné de quoi vivre ». Certains comprennent le carré vivant : il y a des carrés vivants, qui sont les carrés vivants ? Selon la géométrie vivante l’homme et la femme forment la ligne droite et la ligne droite est la distance la plus courte entre deux points ; donc il faut tracer la ligne droite entre l’homme et la femme, ils doivent s’unir : que la pensée et le cœur s’unissent, qu’ils communient entre eux. Le chemin que suit cette ligne droite est le chemin du carré, et c’est en cela que le carré est dangereux car c’est un lieu de mouvement, et celui qui ne comprend pas ce mouvement peut être balayé. Maintenant, n’est-ce pas, vous dites : « Qu’est-ce que j’apprends ! Jusqu’à maintenant nous tracions des lignes droites à la craie et disions que la distance la plus courte entre deux points était la ligne droite » ? Seuls les êtres vivants peuvent former un point et un centre. Les mathématiciens disent que le point est quelque chose d’imaginaire qui n’occupe pas d’espace ; il n’occupe pas l’espace, mais s’empare de l’espace : occuper c’est posséder, donc le point n’a pas de possession, mais il est maître de l’espace. L’apôtre Paul qui était occultiste, disciple de cette grande école, disciple du Christ, instruit selon toutes les règles de l’enseignement du Christ, comprenait le sens intérieur profond des choses, et c’est pourquoi il écrit dans l’épître : « Je mettrai Mes lois dans leurs cœurs », donc le Christ les mettra, « Et je les écrirai dans leur esprit », écrire a un sens figuré, on peut écrire ces lois uniquement au moyen de la pensée ; ces lois agissent actuellement dans votre cerveau, elles agissent dans vos poumons, dans l’estomac et dans le système nerveux sympathique, mais ces lois vivantes ont un rapport à cette grande énergie vivante dans le monde qui émane de son état primitif pour emprunter le chemin de l’évolution afin de modifier cette force originelle que les hindous appellent prakriti et que nous appelons Esprit. L’Esprit, c’est l’originel. Comme le dit l’apôtre Paul à un autre endroit : « Le fruit de l’Esprit est l’amour [2]», c’est-à-dire que l’expression première de l’Esprit est l’amour ; et l’émanation première de Dieu est l’Esprit. Maintenant, je ne vais pas m’attarder pour expliquer ce qu’est l’émanation. Donc, la première loi dans le monde est la loi de l’amour. Dans la philosophie hindoue elle s’appelle la loi de l’énergie tattvique dont la prana est une émanation, c’est un courant qui vient du soleil, un courant mécanique. Il y a deux courants opposés : l’écoulement vers la terre et l’écoulement depuis la terre. Ce courant est périodique et tantôt il forcit, tantôt il faiblit. Toutes les lois font état d’une périodicité et celle-ci dépend des lois internes de l’existence ; certaines choses se répètent à certaines époques, jours, mois, années, siècles et reviennent périodiquement. La science moderne commence à prendre conscience de la périodicité des éléments : certaines choses se produisent à des moments bien précis. Ainsi, si vous avez mal à la tête et si vous ne prenez pas de mesures, ce mal de tête reviendra à des moments bien déterminés. À quoi est dû le mal de tête ? À deux sortes de pensées opposées, mais de nature proches : tu veux par exemple rouer de coups quelqu’un et tu t’es bien préparé à le faire en disant : « Je vais le rosser pour qu’il se souvienne de moi et de la façon dont il m’a traité » ; mais peu de temps après une autre pensée surgit, la peur : « Il se peut qu’on me jette en prison pour cela, je vais remettre cette correction à plus tard ». Ces deux pensées : avoir envie de rosser quelqu’un et puis prendre peur sont semblables ; tu le remets à plus tard, mais toujours dans l’intention de te battre, ton mal de tête se déclare et tu dis : « Je regrette de ne pas l’avoir battu ». Je demande alors pourquoi il faut rouer de coups ce monsieur qui a parlé sur toi ? Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous avez à vous battre ? D’ailleurs si cet homme a dit quelque chose sur vous, il a raison à cinquante pour cent ; s’il a dit quelque chose de mal ou de bien, il a le droit de dire l’un comme l’autre, à cinquante pour cent. Je dis aux disciples : lorsqu’on dit du mal de vous, c’est que vous êtes déjà sur le chemin. Les mécaniciens d’aujourd’hui disent aussi : « Là où il n’y a pas de pression, de contre-poids, il ne peut pas y avoir de mouvement ». Si vous mettez un train sur une pente lisse, ses roues tourneront sur place, mais cela ne produira pas de mouvement, elles tourneront sur elles-mêmes ; et les mécaniciens pour arriver à leur but, jettent un peu de sable sous ses roues pour qu’elles puissent avancer. Quelqu’un dit : « À quoi bon ces difficultés ? » Je dis : il faut mettre un peu de sable devant vos roues pour vous faire avancer. Maintenant vous, les gens ordinaires, vous voulez vivre sans difficultés : je vous signe le laisser-passer ; vivez sans difficultés ! Autant je signe pour que les disciples aient de grandes difficultés, autant j’affranchis les autres de tout tourment. Vous direz : « Pourquoi ? » – C’est évident, quelle jeune fille est courtisée par les jeunes gens ? Celle qui est belle et élancée, alors que personne n’a d’yeux pour la fille disgracieuse ; on dit : « Je ne la vois même pas », on considère que c’est un malheur de la regarder, alors que la belle jeune fille a tous les jeunes hommes autour d’elle. C’est une bénédiction pour votre fille que les jeunes hommes lui courent après. Lorsque je marche sur le chemin et que les rayons du soleil tombent sur moi, c’est une bénédiction : ce sont mes bienaimées, je suis joyeux et bien disposé ; mais lorsqu’ils refusent de m’accompagner, l’affaire est compromise. Si quelqu’un t’aime, il t’enverra toujours une bonne pensée ; si quelqu’un t’aime et ne sait pas comment exprimer son amour, tu dis : « Comme il est emprunté ! Je veux exprimer mon amour ». Maintenant, ne comprenez pas que je parle de votre amour : nous avons laissé l’amour ordinaire aux gens ordinaires. Maintenant, lorsque je vous parle de l’amour, quelqu’un dit : « Nous savons ». Vous ne savez rien du tout, vous ne savez rien de l’amour dont je vous parle. Quelqu’un tend ses lèvres : il pense qu’on va l’embrasser ou le caresser : non, non, il n’y a ici ni embrassade ni caresse. Lorsque le professeur a parlé aux élèves pendant une heure, que ressentent-ils après son discours ? Ils sortent du cours, une certaine idée a pénétré leurs esprits et ils se réjouissent que le professeur leur ait insufflé de la lumière ; je dis : c’est l’amour, l’amour du professeur qui agit sous forme de lumière ; c’est une caresse, non sur le visage, mais une caresse intérieure sur l’esprit, c’est un éveil éducatif. Et les visages des élèves ont resplendi, ils sont rassénérés et toniques. Avec les malheurs d’aujourd’hui, les lois extérieures ne redresseront pas le monde. Ne pensez pas que celui qui se conforme aux lois est un grand saint ; je l’ai déjà dit auparavant : j’ai un avis particulier sur ceux qui se conforment aux lois par peur. Je vais vous relater le cas d’une dame à Varna, on l’appelait baba Yana, on la disait spirituelle et attentionnée. Lorsqu’un parent venait lui rendre visite, elle l’accueillait, lui faisait cuire un poulet et le restaurait, mais une fois qu’il était parti, elle disait derrière son dos : « Comment est-il venu pile aujourd’hui, comme si je n’avais rien d’autre à faire que de m’occuper de lui ! » Pourquoi cela – parce que baba Yana comprend la loi extérieure, elle doit s’y conformer et le fait, mais dit après coup : « Je lui ai donné du vin, du pain et il n’a rien laissé, il n’a pas rendu de bénédiction ; la grange s’est vidée, le vin s’est tari, les mots doux s’envolent, la vie n’a pas de sens et je vieillis ». La vie des chrétiens d’aujourd’hui ressemble à celle de baba Yana. « Es-tu évangéliste ? dit-il, crois-tu en le Seigneur Jésus-Christ ? – Je crois. – Crois-tu en Son sang ? – Je crois. – Crois-tu qu’Il t’ait sauvé ? – Je crois. – Veux-tu adhérer à notre Église ? – Je veux. – Tu es un bon croyant, viens avec nous. » J’en croise un autre qui ne croit pas en Christ, qui n’est pas membre de l’Église évangélique ; il est usurier et prête de l’argent à des taux d’intérêts de douze pour cent. Et un autre qui prête aussi de l’argent avec des intérêts, mais qui dit : « On tirera profit de mon argent car le Christ est avec moi, Il me bénit ; et toi lorsque tu donneras l’argent, tu seras béni ». Certains chrétiens se distinguent des autres d’un millimètre, car ils prêtent de l’argent avec un taux d’intérêt à dix pour cent au lieu de douze pour cent ; on dit aussitôt d’eux : « C’est quelqu’un de remarquable, il ne pratique pas de taux à douze pour cent ». Quelle grande avancée d’avoir prêté à dix pour cent ! Dans cet Enseignement aucun taux d’intérêt n’est toléré, comprenez-vous ? Je parle aux disciples, pas aux autres ; il y aura pour vous des coups de fouet et pas pour les autres ; je m’adresse aux disciples : il y aura des coups de fouet pour vous si je vous attrape à prêter de l’argent avec des intérêts : dix coups de fouet chacun. Si quelqu’un d’ordinaire prête avec des intérêts, la loi l’y autorise, mais si c’est le disciple qui le fait, il tombe sous le coup de la loi et subira le fouet ; ainsi ce n’est pas facile d’être disciple : tu prêteras de l’argent sans intérêts, tu travailleras sans être rémunéré. Tu diras : « Je ne veux rien d’autre du moment que tu me donnes le gite et le couvert ; mais comment faire pour élever les enfants ? » Les enfants des disciples seront extraordinaires, les filles seront extraordinaires, si c’est une femme, le mari sera extraordinaire, le fils sera extraordinaire, la sœur aussi, tous seront extraordinaires, et la loi est différente pour eux : ils ne seront jamais affamés. Mais tous ne peuvent pas être disciples, celui-ci doit avoir au moins un talent de grande qualité ; il doit être talentueux, mais avec un talent de grande qualité et maîtriser au moins un art, un métier, et le maîtriser parfaitement : s’il est médecin il doit comprendre la médecine si finement et appliquer tous les éléments dans chaque traitement sans aucune exception ; il ne dira jamais comme les médecins ordinaires : « Il y a une complication à cause du cœur, à cause de ceci et de cela », et en finir avec la question ; lorsqu’ils ne savent pas poser de diagnostic, ils disent aussitôt : « Il y a une complication ». Ils disent : « Cette complication a compromis la guérison ». Le marchand affirme aussi : « Il y a une complication, ce sont les conditions de la vie ». Si le disciple dit pour s’excuser : « Il y a des causes », il reçoit dix coups de fouets ; « Il y a une crise », dix coups de fouet ! J’expose maintenant les inconvénients d’être disciple. « J’écrirai la loi et je l’appliquerai au-dedans » : c’est subir des coups de bâton. Quand ? Lorsque tu pêches, tandis que lorsque tu accomplis la volonté divine tu auras toujours une grande bénédiction, et l’amour sera une symphonie en toi et tu parleras avec les étoiles : tu t’assoiras le soir et les messages fuseront de tous côtés : « Comment est votre monde ? – Très bon. – Quelles découvertes y ont été faites ? – Celles-ci et celles-là. – Qu’est-ce qui se passe sur le soleil, quelles transformations s’y produisent ? – Des changements s’y passent, une nouvelle sorte d’énergies vient. – Quelle est la civilisation là-bas, y a-t-il quelque chose de nouveau ? » Ils parleront ainsi. Et le lendemain, tu ne crieras pas cela sur les toits, tu le garderas en toi. Quelqu’un demandera : « Que regardes-tu dans le soleil ? – Je regarde la lumière du soleil, j’écoute cette lumière qui me parle. » Maintenant, les gens ordinaires diront : « Celui-ci nous amuse ». Je vous amuse ainsi comme des petits enfants avec des pantins, en sortant ils diront : « Eh – en agitant la main – il y avait ceci et cela, bref, nous n’avons fichtrement rien compris ! » Vous m’excuserez, je ne parle pas pour vous et quels que soient les péchés que vous commettiez, je ne vous reproche rien ; lorsque vous viendrez un jour, nous vous restaurerons comme baba Yana et vous serez ragaillardis, mais lorsque vous sortirez, nous dirons comme elle : « Ce ne sont pas des disciples », nous dirons la vérité : « Ce ne sont pas des disciples ». Et l’autre règle est : on n’accueille pas le disciple avec joie, mais avec sévérité et on lui flanque une raclée pour commencer. Savez-vous à quoi cela ressemble ? Aux aventures de Tarass Boulba[3], avez-vous lu Tarass Boulba ? Il a envoyé ses deux fils faire des études. À leur retour, le père a voulu vérifier s’ils avaient oublié l’art de la guerre et il a défié le premier ; lorsqu’il s’est battu avec le second, celui-ci a rossé son père qui lui a dit : « Bravo, fiston, je suis fier de toi ! » Le père accueillait ses fils. Que direz-vous, en tant que mères ? Un père qui se bat avec son fils ? Je dis : c’est précisément cela le nouvel enseignement. Et lorsque la bagarre est terminée, le père les appelle, content d’eux et les invite à festoyer. Il y a donc dans la nature deux méthodes. D’abord, s’il s’agit de quelqu’un avec une conscience, elle l’éprouve. Nous parlons avec des symboles, ceux qui ne comprennent pas diront : « Imaginez, il instruit les gens pour que père et fils se battent en disant que ce serait le nouvel enseignement, comme c’est barbare ! » Non, la barbarie c’est lorsque vous commencez par la douceur, les caresses, mais qu’après avoir mangé à votre faim, vous vous bagarrez et vous vous quittez avec des têtes fendues ; alors que nous faisons l’inverse : d’abord nous faisons connaissance pour voir qui est digne de s’asseoir à la table de fête. « Je mettrai Mes lois dans leur cœur et je les écrirai dans leur esprit ». Je dis : ce sont les grandes lois vivantes par lesquelles vous saurez comment agir. Vous devez comprendre ces forces qui agissent dans la nature au lieu de dire : « Je ressens quelque chose d’agréable, je veux embrasser ». Non, dix coups de fouet, aucune embrassade n’est tolérée ; si un sentiment agréable s’empare de toi, comprends-en la raison ; si tu manges la poule, tu dis : « Ah, comme c’est agréable ! », mais la poule dit : « Ce n’est guère agréable pour moi ». Et du coup, comment fait-on ? Une grandeur positive et une grandeur négative donnent quoi ? Que les matheux disent ce que donnent un plus et un moins. Dans l’enseignement positif il y a seulement deux grandeurs positives ou à l’extrême rigueur deux grandeurs négatives, il faut l’un ou l’autre ; alors que plus et moins, c’est pour vous, les gens ordinaires ; pour nous c’est soit plus et plus, soit moins et moins, rien d’autre. Alors, lorsque deux plus se rencontrent, ils s’entendent, ce sont deux roues : lorsqu’on les reliera par un axe, elles pourront avancer parfaitement, c’est bien. Si tu as un plus et un moins, tu ne peux pas faire une roue, comment peux-tu atteler ces deux forces ? Par conséquent, s’il y a dans votre vie des lacunes, certains malheurs, et si vous n’arrivez pas à faire grandir votre esprit, c’est que vous travaillez avec des plus et des moins, et vous ne comprenez pas les lois. Maintenant, vous avez un cerveau, mais vous ne savez pas comment il fonctionne. Vous parlez de la pensée, mais cette pensée, cette énergie qui donne les pensées, vous ne la connaissez pas. Qu’est-ce que le sentiment en vous, qu’est-ce que l’amour ? Nous pouvons exprimer l’amour dans ses manifestations physiques en langage mathématique : l’amour produit les vibrations, les tonalités musicales les plus parfaites et le musicien qui entre sur scène, s’il se conforme à cette loi, verra son âme sortir de son corps, passer dans sa main et de là entrer dans le violon, et vous entendrez sortir du violon des tonalités que vous n’avez jamais entendues auparavant : l’âme du violoniste doit sortir et elle doit jouer elle-même à travers sa main. Lorsque tu écris, tu dois faire passer ton âme dans la plume, et cette plume est la pensée ; l’âme doit donc être présente dans la pensée et guider ce mouvement. Lorsque tu parles, ton âme doit être sur ta langue et guider ton langage. On peut faire passer son âme partout, et savez-vous seulement quelle grande force représente le fait de faire passer son âme dans tous ses actes ? Tout cela apportera une grande bénédiction, d’abord à toi-même, car chaque tonalité produira d’abord une réaction qui te reviendra. On dit : « Le bien et le mal reviennent à leur source ». Tout ce que vous pensez reviendra d’abord à vous avant d’aller chez les autres, c’est pour cela que je dis : cette loi se vérifie périodiquement. Vous dites : « Ils ont emprunté le nouveau chemin, un malheur surgit, cela va mal pour eux ». Ce n’est pas vous qui empruntez le nouveau chemin : prêtez-vous avec des intérêts ? Si vous suivez le nouvel enseignement ce n’est pas toléré. Mais vous direz alors : « Comment cela ? Peut-on vivre autrement ? » Si la poule se sent à l’étroit dans le poulailler, elle doit choisir un autre art : changer de forme, devenir un rossignol et aller en forêt ; si elle reste là, son maître vient et lui jette un peu de blé et la remet dans le poulailler ; elle dit aux autres poules : « Mon maître est remarquable, c’est un philanthrope, il lit la Bible, c’est un excellent prédicateur ». La poule prêche aux autres poules : « Il n’est pas comme les autres ». Mais un jour ce prédicateur attrape la poule, elle s’égosille et les autres poules disent : « Là-bas on s’égosille aussi ». Je demande alors si les poules dans vos poulaillers s’égosillent ? Dans ce cas, vous êtes alors des gens ordinaires ; c’est seulement lorsque les poules cessent de s’égosiller, que les agneaux cessent de bêler et de pleurer, que je vous considèrerai comme des gens extraordinaires, tandis que s’ils pleurent et s’égosillent… « Oui, mais ceci, oui, mais cela. » Je comprends ! S’égosiller est interdit, chanter est autorisé ; que cette poule dise : « Dieu merci, j’ai tant vécu auprès de cet homme et je n’ai pas perdu une seule plume ; Dieu merci, nous vivons en frères, pas une plume n’est tombée de mon dos». Ces poules sont des symboles, étudiez-les. Ainsi : « Je mettrai Mes lois dans leur cœur et je les écrirai dans leur esprit ». Je vais vous illustrer tout cela par un exemple pour le clarifier. Je l’illustre pour les gens ordinaires car leur pensée est en surchauffe. La vie est incomprise : elle n’est qu’un simple divertissement pour eux, et pour les disciples ? Nous verrons si ces derniers regarderont dans leur manche[4] ; je veux leur donner du temps avant de les rosser et celui qui ne sait pas, lorgnera dans sa manche. Bien, car même si parfois nous ne voyons pas, en réalité nous voyons quand même, nous savons qui lorgne vers sa manche. À l’époque antique, au moment de l’Empire Romain, un saint vivait dans un royaume d’Asie mineure : il a vécu vingt ans tel un ermite. Il désirait avoir une vision, il désirait que le Christ se manifeste à lui ; des gens lui rendaient visite, mais le Christ n’apparaissait pas. Il priait : « Seigneur, montre-Toi d’une façon ou d’une autre, je veux Te voir ». Il priait, pleurait, priait, pleurait, et en pleurant il est revenu dans sa cabane en disant : « J’ai travaillé vingt ans et le Christ ne m’est pas apparu ». Mais le soir, au coucher du soleil, une jeune femme apparait. « Ha ! direz-vous, on voit où vous voulez en venir, toujours une jeune fille ! – C’est une jeune fille, mais vous ne savez pas comment le Christ se manifestera, n’est-ce pas ? » Elle vient de loin, le saint distingue une silhouette de femme, il voit approcher une femme : « Seigneur, est-ce cela que Tu as jugé bon à m’envoyer ? » Mais lorsque la silhouette s’approche, il voit que son visage est squelettique : elle souffrait de la lèpre. Une hésitation s’empare de lui : faut-il l’accueillir ou non ? Si elle était belle, svelte, élancée avec de beaux yeux, ce serait une tentation, une apparition du diable. Vous direz : « Un saint et une belle femme qui vivent au même endroit, dans la même pièce, cela s’annonce mal ! » Mais le Seigneur l’éprouve avec cette lépreuse : il peut être contaminé. Que diront les gens ? Mais il se dit : « Elle est ma sœur, je vais l’accueillir ». « Entre chez moi ma sœur ». Il l’étreint, l’embrasse, l’introduit dans sa cabane, chauffe de l’eau, lui lave les pieds, lui donne à manger, la restaure, lui cède son lit, la veille toute la nuit et pleure sur celle en se disant : « Quels tourments elle a traversés ». Au petit matin, lorsqu’il l’a regardée, il a vu le Christ en cette jeune fille, et aussitôt elle a disparu. Le Christ vous apparaîtra maintenant comme une fille au visage squelettique. Vous voulez voir le Christ avec une couronne et un sceptre, entouré d’anges, mais alors votre cœur battra de peur et vous ne penserez pas à l’amour ; certains penseront : « Cachons-nous dans un poulailler ». Lorsque le Christ viendra, il y aura des bouleversements : tout sera brûlé, les maisons seront dévastées. Comment accueillerez-vous le Christ ? Lorsqu’il viendra, le monde entier sera retourné tête en bas. Maintenant j’effraie les disciples, ce n’est pas pour vous, les gens ordinaires, c’est seulement à l’adresse des disciples, c’est eux que j’effraie. Alors que les gens ordinaires diront : « Pourvu que ce ne soit pas de notre temps, advienne que pourra lorsque nous serons partis, mais que rien de tout cela n’arrive de notre temps car tout notre labeur aura été vain ». Ce ne sera pas de votre temps, mais au temps des disciples : tout se passera comme je l’ai décrit ; et alors en ces temps de tribulations, lorsque le monde entier sera retourné tête en bas et se mettra en mouvement, lorsque tout le monde renoncera à ses désirs intéressés et cupides, lorsque toute plainte cessera et que chacun cherchera un lieu de salut, lorsque toutes les lois disparaîtront et toutes les iniquités cesseront, lorsque tous les liens se briseront et que tout se remettra en marche, alors la Grande loi apparaîtra, alors le Seigneur commencera à insuffler les lois dans les cœurs des savants et à les écrire dans vos esprits. Dans un moment aussi trouble que celui-là, vous vivrez uniquement dans la loi de l’amour. Quel est cet amour ? Cette jeune fille aux os saillants ! N’est-elle pas le Christ ? Si des épreuves vous frappent, n’est-ce pas cette fille aux os saillants ? Et si vous avez la patience d’endurer cela pendant une nuit, de lui laver les pieds, de lui céder votre lit, vous verrez le Christ le lendemain, et ce jour ne sera ni sombre, ni tempétueux, mais ce sera le jour le plus sublime de votre vie. Jour de quoi ? Jour de l’amour. Et Paul dit : « Je mettrai mes lois dans leurs cœurs ». Le monde s’est différencié jusqu’à présent dans l’énergie évolutive ou énergie vivante, alors que l’âme de l’Univers est passée par cinq étapes ; maintenant cette énergie qui s’écoule du Grand cosmos dans le monde s’est différenciée en trois axes ; il reste à se manifester encore deux puissances de cette âme Cosmique. C’est pourquoi nous avons cinq sens, c’est ce qui montre le chemin. Cette puissance primordiale qui agit à présent, ce que les hindous nomment akasha, est la manifestation première qui a créé le cerveau humain, la pensée humaine, le son. La deuxième manifestation est appelée vaù par les hindous, du verbe sanscrit va qui signifie mouvoir les choses ; c’est une transformation, le retournement de cette énergie en processus involutif, vers le bas. Cette énergie vaù, appelée l’énergie aérienne, azotée, forme la sensibilité et l’enveloppe de l’être humain en l’état actuel. Si en vous vos sentiments se développent outre mesure et deviennent puissants, c’est que cette énergie se renforce ; si cette énergie faiblit, alors vos sentiments s’amoindrissent. Ces choses arrivent. Si la pensée se renforce, akasha ou cette énergie primitive vient dans votre pensée qui s’éclaire ; si la pensée s’affaiblit, votre lien n’est pas fort, que faut-il faire alors ? Lorsque les pieds ou les mains refroidissent, on y appose des bouillottes pour rétablir leur chaleur naturelle. Lorsque votre pensée faiblit, vous allez la conduire vers ces grandes lois de la vie, vers le soleil, et vous assimilerez cette nourriture primordiale. Vous créerez une paix absolue dans votre esprit ; savez-vous ce que c’est d’être en paix ? Quoi qu’on vous dise, votre regard ou votre cœur ne trembleront pas. J’ai déjà vu comment le camarade de celui qui a succombé à une tentation lui fait la morale : « Que fais-tu ? Tu dois endurer cela », mais dès le lendemain lorsque des souffrances le frappent à son tour, tu le vois dans la même situation. Ne pleurez pas comme les autres ; si ton mari meurt, tu diras : « C’est la volonté divine ». Vous devez avoir le sang-froid de cet anglais : deux anglais déjeunaient dans un hôtel, ils avaient commandé six plats ; après avoir fini le deuxième plat, l’un d’eux est victime d’une crise d’apoplexie foudroyante et meurt sur le coup pendant que l’autre continue son repas ; le serveur vient à la fin et prépare l’addition : six plus six. « Ah, dit cet anglais, tu enlèveras quatre portions car mon ami n’en a mangé que deux », et ils ont enlevé de l’addition quatre portions. Ainsi, il ne s’est pas troublé le moins du monde. Mon ami est mort, je dois finir mon travail, c’est la situation du disciple ; ton mari est mort, tu dois continuer ton repas, tu ne diras même pas : « Que le Seigneur lui pardonne », tu finiras ton repas, tu demanderas l’addition, tu diras : « Mon mari n’a pas fini de manger », tu ôteras de l’addition cette part et ensuite tu feras le nécessaire. S’il est disciple, le mari fera de même si sa femme meurt. Que direz-vous maintenant ? « Sérieusement ? » Quelle conclusion tirerez-vous ? « Que le Seigneur me garde d’avoir un tel mari, il sera l’homme le plus cruel ! » Ceux qui vivent de cette façon ne mourront pas, ce ne sera qu’apparent. Les gens d’aujourd’hui disent : « Si nous vivons ainsi, qu’adviendra-t-il du monde ? » Nous mettrons l’ancien comme fondement sous nos pieds, et nous nous mettrons au travail sur ce socle ancien ; il faut avoir certaines connaissances en vous, nous transformerons l’ancien. Vous pensez maintenant que cette vie est la pire qui soit ? Ce n’est pas vrai. Vu comme la terre s’est développée jusqu’à présent, il ne peut pas y avoir une autre vie. Quelqu’un dira : « Il y a de meilleurs chemins ». Celui-ci est l’un des meilleurs chemins, ces choses sont donc prévues ainsi : il y aura des guerres, des vols, des mariages, des décès, etc. Il y aura de tout dans cette vie. Et vous me demandez : « Pourquoi ces choses se passent-elles ainsi ? » Parce que si ces choses n’arrivaient pas, ce serait dix fois pire ; ce qui advient maintenant est donc dix fois mieux que ce qui serait selon vous. Je vous expliquerai quelle est votre philosophie. Ce que je vous raconterai est un conte mythique. C’est arrivé dans la Grèce antique : un maître maçon est monté pour édifier un temple, mais il tombe par inadvertance et se brise les deux jambes ; lorsqu’il a été transporté chez lui, il s’est plaint à Zeus, le dieu grec d’alors, en lui disant : « Selon moi tu n’as pas bâti le monde intelligemment. Je pensais que tu étais un dieu intelligent tant que mes jambes étaient saines, mais maintenant je doute de ta sagesse puisque ta loi a permis que cela arrive. Comment vais-je prendre soin de mes enfants ? – Que veux-tu ? lui a demandé Zeus. – Je veux que tu supprimes cette loi. – Bien, ce sera fait selon ton désir. » Quelques jours après ses jambes ont guéri. Il est monté de nouveau sur l’édifice et s’est mis à donner des coups de marteau ; il a martelé, martelé, mais rien ne se passait ; dès qu’il soulevait une pierre, elle restait immobile dans les airs. Il a jeté son marteau, mais celui-ci est resté aussi suspendu dans les airs ; il a sauté lui-même mais il a eu le même sort : il est resté suspendu dans les airs sept jours durant. La deuxième situation était pire. « C’est ainsi que le monde doit tourner ? – La première loi sur la base de laquelle tu t’es brisé les jambes a été abrogée. Tu peux être tranquille maintenant sans risquer de te briser les jambes. » Alors ce maçon a dit : « Pardonne-moi, je vois que c’était mieux avant même s’il en résultait des souffrances. » Vous voulez aussi maintenant un monde suspendu dans les airs, c’est cela la philosophie : suspendu en haut dans les airs. Vous dites : « Pourquoi cela ? » Il vaut mieux avoir les jambes brisées et évoluer, plutôt que de rester indemne mais immobile ; ces lois te montreront le chemin sur lequel tu dois travailler et comprendre les forces avec lesquelles tu travailles. Tout le monde n’est pas aussi bon : quelqu’un s’acharnera à te confondre dans un délit et tu paieras alors des intérêts à 100% et non à 12%. Et maintenant nous sommes là et nous disons : « Que ce diable soit chassé de ce monde ». Quoi qu’il arrive, c’est toujours la faute au diable ! Mais n’est-ce pas le diable qui a créé toutes les conditions pour travailler dans le monde, s’il n’était pas là, qu’adviendrait-il d’abord des avocats, des prêtres, des médecins ; il n’y aurait pas de malades, pas de mariages, pas d’enfants, tout se passerait comme aux origines. Vous attaquez maintenant le diable ; le Seigneur peut le supprimer, mais vous resterez suspendus en haut dans les airs. Et lorsque Paul s’est plaint d’avoir une épine dans sa chair, le Seigneur lui a dit : « Tu as eu suffisamment de Ma grâce. Tu peux davantage travailler avec cette épine [5]». Et Paul dit : « Pour ne pas m’enorgueillir, cette épine m’a été laissée pour que je raisonne avec justesse ». Paul lui-même avait conscience de cette nécessité. Ainsi, le disciple n’a pas le droit de condamner le diable, le diable est un excellent ouvrier : c’est un homme savant et un esprit savant, il comprend les lois et les accomplit, c’est un maître très fin à la manœuvre qui ne se laisse jamais attraper : huit mille ans qu’il ment aux humains et son mensonge n’a pas encore été dénoncé ; les humains ne croient pas en Dieu, mais ils croient en lui et le vénèrent jour après jour ; et lorsque les humains disent qu’ils croient en Dieu, ce sont de vains mots, ils sont tous adeptes du diable. Dans une maison la jeune fille est indisposée. La mère dit : « Je ne sais pas ce qui lui arrive, elle est indisposée, son humeur est changeante, et elle ne veut rien manger ». Je ne parle pas contre les jeunes filles, c’est pour effrayer mes disciples. Je dis à cette jeune fille : « Écoute, j’ai vu hier un jeune homme si génial, en pensée, en cœur, en talent, en tout ! » Elle se retourne de façon inopinée et demande : « Où l’as-tu vu ? – Il est venu il y a peu. – Peux-tu me le présenter ? Je dis : « Tu es la première que je compte lui présenter. » Et la jeune fille va aussitôt dire à sa mère : « Maman, je suis inspirée aujourd’hui, un rayon divin a pénétré mon cœur » ; et la mère lui répond : « Dieu merci ! » Je demande maintenant : bien, elle attend ce jeune homme et se réjouit alors que je m’en vais. Ho, ho, ho ! Elle attend pleine d’inspiration ; je reviens le deuxième jour et je dis : « Ce jeune homme est parti, un télégramme est arrivé et il est parti : c’était un cas de force majeure », et la jeune fille s’attriste. Je demande maintenant : notre vie ne réside-t-elle pas dans des illusions de ce genre ? Le marchand dit à sa femme : « Nous avons cinq cent mille levas, nous sommes assurés », mais il revient le lendemain, non seulement il a perdu les cinq cent mille levas, mais il s’est en plus endetté et dit à sa femme : « Nous sommes dans le pétrin ! » Maintenant des savants ont découvert ceci et cela. Et nous nous tenons tous là : quelqu’un se sent mal dans sa peau, un autre s’en va dans une autre société où un nouvel enseignement est prôné, il admire ces gens, il entre, mais cinq ou six minutes plus tard il en ressort déçu et dit : « Je n’ai rien trouvé là ». La vérité est ailleurs, elle doit venir du soleil, d’en haut et de nulle part ailleurs. Le disciple doit comprendre ces lois périodiques qui agissent, et il comprendra la vérité uniquement par le soleil : il y a un seul centre et c’est le soleil ; si vous pensez que vous pouvez comprendre la vérité autrement, vous vous leurrez ; si quelqu’un ne me croit pas, je peux faire une expérience comme Tarass Boulba. La vérité doit venir du soleil, cette énergie intelligente primordiale qui descend périodiquement ; vous devez comprendre quel jour, quel mois et quelle année elle viendra, oui, c’est arrangé ainsi : si vous ciblez le bon moment, vous comprendrez cette vérité. Et les Écritures disent : « Cherchez-Moi tant que Je suis à vos côtés[6] ». Où est le Seigneur ? Tout près, c’est dans le soleil que se trouve cette vérité. La Lune comme le Soleil sont créés pour des âges et des âges, qui définissent les lois selon lesquelles nous devons nous élever ; et vous devez comprendre ces lois qui régissent notre évolution. Quand viendront les énergies ? Au moment propice. Ainsi, soyez de ceux qui profitent des conditions propices. Le Christ est venu il y a deux mille ans, mais il y avait alors un aspect karmique entre les planètes, un aspect d’affliction ; selon cette loi karmique, les juifs n’étaient pas capables de comprendre le Christ. Certaines personnes sont remontées contre les juifs parce qu’ils ne L’ont pas compris ; c’est beaucoup mieux qu’ils ne L’aient pas compris, car s’ils L’avaient compris, le monde serait cent fois pire à présent, pourtant, on pourchasse les juifs à présent, on les blâme : « Comment avez-vous pu ? » Il a fallu les disperser dans le monde entier, le Seigneur les a mis dans Son mortier et les a broyés pendant deux mille ans, puis Il les en a sortis, les a dépoussiérés un peu et a dit : « Es-tu hébreux ? – Hébreux. – Allez, dans le mortier ! » Le Seigneur broie et demande encore : « Qui es-tu ? – Je crois en Moïse. – Dans le mortier ! – Et je ne reconnais nul autre. – Dans le mortier ! » Ce sont des conservateurs qui croient uniquement en l’ancien et non dans le nouveau. Les gens de l’Église d’aujourd’hui rentreront aussi dans le mortier. « Qu’est-ce que tu es ? – Orthodoxe. – Dans le mortier. –Qu’est-ce que tu es ? – Évangéliste. – Dans le mortier. – Qu’est-ce que tu es ? – Baptiste. – Dans le mortier. – Communiste. – Dans le mortier ! » Lorsque le Seigneur t’en sortira, Il demandera : « Et Maintenant Qu’est-ce que tu es ? » C’est bien. Je dis ces choses, mais il y a quelque chose de plus substantiel à comprendre dans le monde lorsque Paul nous dit : « Nous n’allons pas tous mourir, mais nous évoluerons ». Nous ne passerons pas par cette loi, nous ne mourrons pas, mais nous évoluerons ; et le disciple doit prendre conscience que la situation actuelle du monde est la meilleure dans laquelle il puisse vivre. Je vais vous expliquer maintenant un autre aspect. Je vous ai relaté un conte de la vie des saints, maintenant je vais vous relater un autre conte, mythique. L’ancien, c’est ce que nous posons comme socle. Prenez ce conte comme un symbole qui vous permettra de comprendre cette idée : comment le Seigneur écrira Ses lois. Il y avait un peuple antique, les armanes ; ils étaient moyennement développés du point de vue culturel, ils se trouvaient dans l’époque médiane de l’humanité. Ils avaient l’habitude de chasser comme de nos jours, et une fois le roi de ce peuple est sorti chasser dans la forêt avec son arc. Il a aperçu une biche au loin, elle lui a plu comme mets pour sa table et il a levé l’arc pour la tuer. Au même moment est apparue une fillette très jolie qui a effrayé la biche et s’est mise à sa place en disant : « Je ne permets pas que tu tues cette biche. – Tu ne le permets pas ?! » Il a levé l’arc, l’a transpercée et elle est morte. Le prince des esprits de cette forêt a surgi alors et lui a dit : « Puisque tu as commis un crime, tu enfanteras un fils qui prendra pour épouse l’une des plus mauvaises femmes, et il aura un fils qui sera le plus mauvais possible. Si ton propre fils peut supporter ces souffrances pendant dix ans, alors il lui sera pardonné ». Et en effet, la prédiction s’est réalisée : le roi a eu un fils qui s’est tellement aveuglé du point de vue karmique, qu’il est tombé dans le piège d’une femme laide et brutale dans ses sentiments, mais il la voyait très belle ; elle avait des lèvres de l’épaisseur de deux doigts, une grande bouche, de gros yeux saillants, des mains d’ours, des doigts épais comme des défenses de sanglier. Il s’est marié avec elle, mais elle le maltraitait et ne le laissait pas parler, elle le battait deux fois par jour : chaque matin elle le rouait de coups : « Je veux que tu sois un homme, pas un enfant », et le soir, elle le battait de nouveau. Pendant dix ans il a baissé la tête et chaque jour deux larmes coulaient de ses yeux, mais il ne s’insurgeait pas. Après dix ans son karma a été liquidé, la fillette tuée est revenue à la vie et le fils du roi l’a épousée. Maintenant votre vie est difficile : vous vous êtes mariés car vous vivez dans la chair. Cette femme aux lèvres épaisses vous roue de coups chaque jour, elle vous roue tous de coups et vous dites : « Est-ce que cette femme n’est pas … », mais elle est bien à sa place, ton père a tué autrefois l’une des plus belles filles dans la forêt, comprenez-vous ? Nos contemporains sont drôles lorsqu’ils se disent très pieux. Je vous donnerai un exemple de la vie en Bulgarie. Il y a quinze ans, j’étais à Tarnovo[7]. Un jour, j’étais dans le jardin et je réfléchissais à la solution d’une question importante. Une femme approche, mais les autres qui l’accompagnaient, l’ont devancée et m’ont dit : « Rends-nous service, cette femme te dira beaucoup de choses, mais tu te tairas, tu ne lui diras rien, tu nous rendras ainsi un grand service ». Bien ! Vous direz maintenant : « Celui-ci communique avec les esprits ». Ce n’était pas une vision. Cette femme est venue, elle avait quarante-cinq ans environ, elle s’est assise à côté de moi et a dit : « Tu prêches, n’est-ce pas, qu’il y a un Seigneur ? Est-ce une vie ? Un tel est très riche alors que moi je suis la plus malheureuse… » ainsi de suite. Je me tais. « Dis-moi quelque chose ! » Je me tais toujours. Elle parle plus d’une heure et demie et s’arrête : « Dis-moi quelque chose maintenant ». Je lui dis : « Dis-moi, c’est toi la femme la plus pieuse de Tarnovo ? » Elle change alors de registre et commence à raconter ses péchés et ses crimes : comment elle a obligé certaines filles à se marier, comment elle en a fait avorter certaines, elle a parlé toute une heure, et m’a dit : « Et sais-tu ce qui s’est passé cette nuit ? Ma mère m’a envoyé ici auprès de toi ». Voici mot à mot[8] ce qu’elle m’a dit : « J’étais au lit, je dormais, et je vois ma mère qui rentre renfrognée chez moi, elle avait pris une cruche et elle m’en a frappé avec une telle force qu’elle m’a fendue la tête. Quelque chose de jaune a coulé de ma tête, et elle m’a menacée si fort que j’ai dit : « Cette satanée mère m’a fendu la tête ! », mais lorsque je me suis levée le matin, mon esprit allait mieux. C’est pour cela que je suis venue auprès de toi. » Maintenant, vous serez entravés par certains malheurs, c’est votre mère qui est arrivée avec la cruche : quelqu’un vous donnera à vous aussi un coup de cruche sur la tête. Il y avait en Allemagne un médecin qui soignait les mâchoires tordues : il les frappait fort d’un côté, puis de l’autre, et il les renvoyait ensuite sans les faire payer. Après cela, le patient se tâtait le menton, mais son regard s’éclairait et tout s’arrangeait ; d’autres personnes frappaient ainsi, mais rien ne s’arrangeait. Le destin aussi vous frappe parfois de la sorte : tu vas chez le Seigneur pour te plaindre, mais lorsqu’Il te frappe très fort d’un côté, puis de l’autre en disant : « Dehors ! » tu te prends la tête, et en sortant, tu dis : « Cela m’a mis du plomb dans la cervelle ». Seule la vie des épreuves et des souffrances – non seulement la vie individuelle mais aussi la vie des peuples – ou bien comme ils disent, la loi de l’histoire, parle ainsi ; cela se passe ainsi lorsqu’on nous pousse vers le droit chemin. Vous n’avez pas à vous plaindre : en ce temps le Seigneur mettra Ses lois dans vos cœurs et les écrira dans vos esprits. Donc tous doivent se lier à cette énergie qui vient du soleil. Si pères et mères ne sont pas reliés au soleil qu’ils ne se marient pas ! Cela ne vous concerne pas, vous, les gens ordinaires. Celui qui se marie doit se lier à cette énergie, alors les enfants seront aussi liés et il y aura dans un tel foyer un bonheur perpétuel, une félicité perpétuelle et tout ce qui viendra, se fera facilement, c’est ainsi. Les Écritures le disent aussi : « Crois en le Seigneur ! » En quel Seigneur croire ? En le Seigneur vivant. Et le disciple qui regarde le soleil verra quelque chose de plus, alors que le premier venu qui regardera, dira : « Le soleil, qui ne le connaît pas déjà ! » Mais il y a dans le soleil quelque chose que les humains n'ont pas vu. Ainsi, nous nous approcherons pour saisir cette énergie vivante qui nous parle toujours. Avez-vous écouté votre propre vie ? Il n’est pas permis au disciple de beaucoup parler ; on ne permet pas au disciple d’exagérer les choses ; on ne permet pas au disciple de dire quelles sont ses origines ; on ne permet pas au disciple d’être en tête, il sera toujours à l’arrière : c’est ainsi. Quelle que soit la maison où il se rend, il ne dira jamais : « Savez-vous qui je suis ? Faites-moi cuire des œufs avec du beurre frais, puis donnez-moi du yaourt, que le pain soit frais et bien pétri, qu’il soit spécialement préparé car je suis un envoyé du Seigneur ». Sinon savez-vous ce qui s’abattra sur vous ? Ce n’est pas un disciple, mais quelqu’un d’ordinaire, c’est ainsi que faisaient les gendarmes turcs : lorsqu’ils venaient le fouet à la main, on leur préparait aussitôt des œufs avec du beurre, du poulet grillé et on leur disait : « Aga, effendi ![9] ». Le disciple, lorsqu’il entrera, portera tout dans sa sacoche ; il sera si modeste qu’en entrant, les gens seront étonnés qu’il mange si peu alors qu’il est aussi bien portant. Le disciple qui entre dans la maison, dira : « Je vous prie, s’il vous reste une place, au plus bas de la maison, c’est là que vous me mettrez ». Maintenant, j’effraie les disciples de la sorte, mais ils doivent savoir cela puisqu’ils veulent être disciples. À l’avenir, lorsque quelqu’un viendra se plaindre, je lui demanderai s’il est disciple ; s’il dit qu’il est disciple, je lui demanderai : « Connais-tu la règle ? » S’il répond qu’il n’est pas disciple, je lui préparerai un porcelet et je lui dirai : « Je t’en prie, tu es excellent, plein de talent, ce porcelet est pour toi », et il dira : « Ah, comme c’est bien ! » C’est vrai, je lui préparerai un festin et je lui dirai : « Je t’en prie, mon frère, tu es quelqu’un de remarquable, personne n’est comme toi », mais je lui dirai aussi quelque chose d’autre : « Un jour, tu seras toi aussi une saucisse pour tes petits frères, toi aussi, tu seras cuit comme tu le fais maintenant ». Ainsi, les disciples doivent changer leur mode de vie : ils doivent penser qu’ils sont reliés à cette énergie solaire, penser que le Seigneur demeure en eux. Quel Seigneur ? Le Seigneur de l’amour. Et jamais ils ne sont autorisés à se plaindre même dans les pires conditions, ils doivent au contraire remercier pour tout. Tolstoï relate un exemple : deux frères ermites reviennent dans la cité et l’un des deux dit à l’autre : « Sais-tu quelle est la volonté du Christ ? Si, lorsque nous entrons dans une maison on nous en chasse, et si on nous chasse de chaque endroit où nous nous rendons, alors nous devons sortir et être reconnaissants et joyeux de n’avoir été accueilli nulle part ». C’est l’Enseignement du Christ : que vous soyez hommes, femmes, enfants, armés d’une telle intention vous serez porteurs de bénédictions. Par conséquent les gens modestes sont ceux qui ont tout, parce qu’ils n’attendent rien. Et l’apôtre Paul dit : « Je mettrai mes lois dans leur cœur et je les écrirai dans leur esprit ». Maintenant, combien parmi vous peuvent être des disciples ? Ceux qui sont des disciples sont prédestinés. L’amour exige donc un grand sacrifice dans la compréhension de ces lois, une compréhension de la vie à adopter ; la vie actuelle doit aussi être comprise, elle a un côté intérieur ; la vie actuelle doit être comprise dans sa profondeur avec toutes ses contradictions : la femme doit comprendre son mari et le mari doit comprendre sa femme ; le fils doit comprendre son père et le père, son fils ; le frère doit comprendre sa sœur et la sœur, son frère. Mais comment peuvent-ils se comprendre ? Uniquement par la loi de cet amour : lorsque le frère vit pour sa sœur et la sœur pour son frère, lorsque le mari vit pour sa femme, tous deux vivent pour Dieu. Paul dit de ne pas se marier et précise pourquoi : ils ne doivent pas se marier parce que les humains ne comprennent pas la loi de l’amour, l’homme aimera sa femme et oubliera le Seigneur. On ne permet pas au disciple d’oublier le Seigneur, jamais ! Et celui qui aime le Seigneur doit aimer tous les humains à cause de Lui, il doit tous les supporter, tout comme le fait le Seigneur : vous devez faire comme le Seigneur. Vous pouvez maintenant faire la première expérience si vous êtes héroïques. La deuxième fois je vais révéler aux disciples un grand secret. Un secret à propos de quoi ? C’est un petit piège pour que les autres aussi aient envie de devenir des disciples ; nous aussi nous voulons qu’ils le deviennent, oui. Voilà ce que ce sera : on te coince pour te frapper, alors tu deviens invisible ; on t’attrape, alors tu disparais ; on t’enferme, c’est impossible car tu es libre partout ; tu montes dans le train, le contrôleur arrive : « Le billet ? » Tu deviens invisible, tu pourras aller partout sans billet ; dès qu’on t’attrape, tu disparais ; tu manges à l’auberge sans le sou, le serveur vient, tu disparais. En ville, tout le monde commencera alors à parler d’un homme extraordinaire. C’est un privilège pour vous. Non seulement vous ne paierez rien, mais il y a quelque chose d’autre : lorsque vous achetez du tissu et que vous disparaissez, le commerçant trouvera quatre fois plus d’argent que le prix de son tissu, il trouvera cette somme sur le comptoir ; dans l’auberge, lorsque vous vous êtes restaurés et que vous avez disparu, ils trouveront quatre fois plus d’argent que ce que le repas leur a coûté ; vous paierez partout quatre fois le prix, et lorsque vous disparaitrez votre portefeuille sera plein. Vous direz maintenant : « Ça vaut la peine d’être disciple ! » À qui vais-je révéler ce secret ? Beaucoup de candidats se présenteront maintenant, c’est bien, c’est la rétribution du disciple lorsqu’il recevra les « dix » vérités, et lorsqu’il comprendra cette énergie qui sort du soleil, alors le secret lui sera révélé, alors je lui dirai : « Tu te libères ! » D’abord les souffrances, et ensuite une bénédiction, c’est pourquoi Paul dit aussi : « Nous tirerons plus de gloire de nos souffrances que de nos joies ». Et « Nous comprenons désormais le sens de la vie », dit l’apôtre Paul dans le chapitre huit de l’épitre aux Romains ; dans le chapitre sept il dit comment il a été battu : « On m’a infligé trois fois trente-neuf coups de fouet » ; il a été battu et lorsqu’il aborde le chapitre huit, il dit : « Gloire à Dieu pour cette grande bénédiction : lorsque nous devenons invisibles, nous rétribuons quatre fois plus, non en chair mais en esprit ; nous devenons visibles ou invisibles », et il est parti propager l’Enseignement. Paul faisait tout. « Je comprends maintenant, écrit Paul, je dis des choses qui ont été vérifiées. » Certains ne seront pas d’accord, ils ont raison ; les croyants ont raison et j’ai raison aussi : ils ont raison par rapport au passé, j’ai raison par rapport au présent, et nous aurons tous raison par rapport à l’avenir ; donc certains parmi vous auront aussi raison par rapport au passé. Il se dit noble : « Je suis quelqu’un de noble, dit-il, comme Socrate jadis, je n’étais pas noble au début, mais je le suis maintenant car j’ai reçu trente-neuf coups de fouet et j’ai appris le secret d’être visible ou invisible ; et lorsqu’on m’attrape en disant : « Ta bourse ! », je disparais ». C’est pourquoi il est dit dans les Écritures : « Au jour dernier les justes seront emportés dans les airs pour voir le Seigneur ». C’est le jour où vous serez invisibles. Soyez des héros, reconnaissants, soyez extraordinaires, talentueux au premier degré dans la sagesse, l’amour et la vérité, dans toutes vos manifestations, dans toute votre vie ; c’est ce que le Christ exige de ses disciples : devenez extraordinaires. Ne quittez pas le monde tant que nous ne vous donnons pas la capacité d’être visibles et invisibles ; personne n’est autorisé à quitter le monde, vous resterez ici. Lorsque nous vous révélerons ce secret, alors vous serez affranchis de la loi, vous aurez les aptitudes, et tandis que vous entrerez dans la nouvelle loi vous direz : « Je sais, j’aime, je m’instruis, la vérité est avec moi, je connais tous mes frères, je sais tout, rien ne peut me troubler à présent ». Dois-je vous parler davantage ? Je fâcherai le soleil si je parle davantage ! Sofia, 6 novembre 1921 [1] Jérémie 31, 33 « Car voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël, Après ces jours-là, dit Jéhovah: Je mettrai ma loi au dedans d'eux Et je l'écrirai sur leur cœur, Et je serai leur Dieu Et ils seront mon peuple. » [2] Galates 5, 22 [3] Tarass Boulba – roman historique de Nicolas Gogol, publié en 1843. [4] Expression déjà utilisée par le Maître Peter Deunov pour désigner les élèves qui trichent en ayant caché les réponses dans leurs manches. [5] 2 Corinthiens 12, 9 [6] Jean 12, 35-36 [7] Ville du centre du pays, ancienne capitale des rois bulgares entre le XI et le XIV siècle [8] En français dans le texte [9] Seigneur, Maître
  8. Le Fils de Dieu « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. » Jean 3 :16 Au sujet des livres contemporains, on peut dire que pour comprendre un auteur on doit lire l’introduction, elle est la plus intéressante, c’est-à-dire, vu le niveau général de notre époque, l’introduction à la vie est la plus importante. Ainsi, comment déterminer le début ou l’introduction de la vie, qu’est-ce qui représente l’introduction de l’existence actuelle ou de notre vie d’aujourd’hui ? Je vous le dirai, je ne vous laisserai pas dans l’inconnu ; il y a trois choses importantes dans la vie : il n’y a rien de plus indispensable que la nourriture, elle est l’introduction au monde physique ; donc quelle que soit ta philosophie, quel que soit le débat en cours, une fois que tu as mangé, c’est le repas qui laisse l’impression la plus agréable. Tu médites sur une philosophie : Kant a dit ceci ou un autre a dit cela, mais une fois que tu as mangé, tu dis : « C’est maintenant que je perçois que la vie a un sens ». Il se peut que tu ais été à l’église, que tel ou tel prêtre y ait officié, que tel ou tel prédicateur ait parlé, tout cela est fort bien, mais lorsque tu as fini de manger, tu dis : « Voici le plus agréable ! » Donc la nourriture est indispensable. Je l’appelle introduction à la vie inconsciente et consciente et cette introduction est si intéressante que depuis huit mille ans, depuis que vous êtes des humains, vous l’étudiez, vous la lisez, vous la relisez ; vous lisez, vous relisez, hommes et femmes, et vous ne l’avez pas encore apprise car si vous l’aviez apprise, vous l’auriez terminée, mais ce n’est pas encore terminé. Maintenant si cette introduction dans la vie est si importante, au point de devoir passer des milliers d’années à l’étudier et la comprendre, qu’en sera-t-il alors du premier chapitre de la vie ? Je vous donne seulement une métaphore pour méditer. La nourriture est la toute première introduction de la nature, l’œuvre la plus indispensable. Et la chose la plus agréable dans la vie consciente est la musique, le chant ; la musique est une introduction à la vie mentale et celui qui ne sait pas chanter est perdu. Vous m’excuserez, je fais cette comparaison que les Bulgares emploient dans une tournure positive : celui qui a cessé de manger, de chanter, de prier est orphelin, sans père, sans mère, sans racines. Et la chose la plus grande au monde est la prière. Donc la chose la plus indispensable est la nourriture, la plus agréable est la musique et la plus grandiose est la prière : elle nous lie à Dieu, à ce qui est immuable en nous et qui donne du sens à notre vie. La prière est donc l’introduction dans la vie divine. Il y a ainsi trois introductions dans la vie : introduction à la nourriture, introduction à la musique et introduction à la prière. Quelqu’un dira : « Pourquoi devons-nous prier ? » Tu liras cette introduction pour comprendre le sens intérieur de la vie supraconsciente. Jean continue en disant : « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. » Ce n’est pas seulement une intuition ou un ressenti, c’est l’affirmation divine la plus sublime. « Quiconque croit… » La foi est un principe de la pensée, un état ; pour l’éprouver vous devez avoir transité déjà par la première introduction de la nourriture, et être entré dans la deuxième introduction de la musique ; vous pouvez alors comprendre que Dieu aime le monde. Lorsque l’amour apparaît, on commence aussitôt à fredonner ; chaque être, aussi petit soit-il, s’efforce de montrer ce qu’est le chant : il se met à chanter pour comprendre le sens de la nouvelle vie. Ainsi, vous mangerez, vous chanterez et vous prierez, mais ne pensez pas que ce soit l’essence de la vie, ce n’est qu’une introduction, un avant-goût d’éternité. Ainsi, je parle de cette foi qui a créé l’intelligence humaine. Je ne parle pas de salut face à la peur, aux maladies, non ; par salut, je désigne l’acquisition des conditions permettant de vivre une vie raisonnable pour se libérer de toutes les souffrances, car vous avez des souffrances dont vous ne connaissez pas les causes. Quelles en sont les causes ? Pour moi la cause est claire : vous avez mal à la tête, mal à l’estomac, mal aux lombaires, mal au cœur ; pour moi la raison est évidente, elle n’est pas dans le cœur ou la tête mais à l’extérieur ; cette dysharmonie montre que votre vie n’est pas en accord avec ces grandes lois qui régulent l’existence, les lois qui régulent la vie consciente : puisque ta tête n’est pas en accord avec ces flux de la pensée, tu auras mal à la tête ; puisque ton estomac n’est pas en accord avec les flux de la digestion, tu auras des douleurs à l’estomac ; si tu as mal au cœur, cela montre que ton cœur n’est pas en accord avec ces désirs de la vie spirituelle consciente, etc. Donc il y a dans la nature une force vivante, douée d’intelligence qui agit de diverses manières. Les hindous appellent cette force tattva, c’est un mot sanscrit qui signifie énergie vivante : elle pénètre tout l’espace et elle est la source du mouvement de tous les corps célestes et la cause de toute la vie dans l’univers ; de ce tattva, de cette énergie tatvique découle le prana qui en représente une forme ; et la manière savante d’utiliser cette énergie vivante est nommée par les hindous pranayama. Jean dit maintenant : « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique ». Il a aimé le monde « afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle ». Le Fils, c’est l’intelligence supérieure, c’est la sagesse divine à laquelle l’être humain doit croire ; la vie consciente est celle à laquelle il faut croire, qu’il faut percevoir et appliquer. Car il y a une différence entre savoir et vie réelle : savoir est une chose, appliquer et vivre en est une autre. Lorsque vous avez le savoir, je dis que c’est le premier pas : tu as bien mangé, tu as lu la première introduction ; la deuxième chose, tu chanteras ; que faut-il faire en troisième lieu ? Prier. Si tu as compris le sens profond de la vie, tu iras En-Haut, sinon, tu reviendras à la nourriture, à la musique et à la prière : nourriture, musique, prière, et tu feras le tour ainsi, et c’est ce qui est le plus agréable à faire dans la vie. Maintenant, pour que Dieu aime le monde, c’est qu’il y avait quelque chose à aimer dans ce monde. Que peut-Il aimer dans le monde ? Il aime tous les esprits qui y sont, tous issus de Lui-même ; Il a envoyé Son amour pour qu’ils puissent croire, c’est-à-dire appliquer ce principe et avoir la vie éternelle. C’est le désir Divin : rendre tout le monde immortel comme Lui-même, mais l’immortalité ne se donne pas de l’extérieur. Pour devenir immortel, Jean dit que tu dois croire en Son fils, et Son fils est l’expression de toute la sagesse divine cachée en Lui. Vous ne pouvez pas le comprendre : lorsqu’une âme pénètre cette sagesse, elle acquiert la vie éternelle en récompense. Ainsi, quelqu’un dit : « Crois-tu en Christ ? – Oui. – Crois-tu au Fils de Dieu ? – Je crois. – As-tu du rhumatisme ? – Dieu merci, uniquement sur les deux épaules. – As-tu mal à la tête ? – De temps en temps. – As-tu une pression sanguine trop élevée ? – Oui, je ne m’en suis pas débarrassé encore, mais j’ai toujours la foi, je ne suis pas comme tout le monde. » C’est une croyance ordinaire, et je ne parle pas de cela : nous en avons fini avec cette foi ordinaire et nous avons commencé avec la foi extraordinaire, et la foi extraordinaire ne demande jamais : « Comment cela peut-il être ? » Nicodème était celui qui se demandait comment cela pouvait être. Et que lui a répondu le Christ – « Tu es un maître en Israël et tu ne le sais pas ? » Tu ne mérites pas que je te le dise. Nous devons donc acquérir une compréhension profonde et grandiose : comprendre pourquoi nous devons manger, chanter et prier. La nourriture, je l’ai déjà dit d’autres fois, est une science pour transformer les énergies d’un état dans un autre, la nourriture est la transformation de l’énergie brute en énergie mentale ; après avoir mangé, tu commenceras à chanter et de cette façon tu transformeras l’énergie mentale en énergie spirituelle. Et qu’est-ce que la prière ? Une loi pour transformer les énergies mentales : pourquoi faut-il prier ? Pour être fort. Pourquoi faut-il chanter ? Lorsque les soldats chantent, tous s’enthousiasment, jouent les héros ; s’ils prennent peur, ils cessent de chanter. Les turcs disent : « Mettez-vos jambes à votre cou, ils arrivent ! » Qui arrive ? La cavalerie ! Avec des chants, on avance la fleur au fusil, mais dès que vous cessez de chanter, c’est la débandade ; donc la musique en elle-même est un moyen d’annihiler cette mélancolie qui fait dire aux gens : « La vie n’a pas de sens ». Étudiez la première introduction dans la vie, la nourriture : dans cette nourriture est cachée une force divine grandiose. Si je pose un bel encrier sur ma table, une plume et une feuille – supposons que vous ne soyez pas familiers avec ce procédé - l’écriture ; je plonge la plume dans l’encrier et je commence à griffonner, l’encre vient à manquer, je replonge la plume et je griffonne, je replonge et je griffonne ; vous direz : « Cet homme plonge tantôt la plume dans l’encrier, tantôt il griffonne jusqu’à noircir un livre entier », mais dans ce griffonnage il y a un sens intérieur. Si vous commencez à analyser l’encrier, puis la plume et à croire que vous avez élucidé ce que cache l’écriture, vous n’apprendrez rien ; le secret n’est ni dans la plume ni dans l’encre, ce sont seulement des conditions pour exprimer par des symboles une pensée cachée. Donc la nourriture est un encrier : tu mangeras pour que l’intelligence lorsqu’elle se manifeste, puisse plonger dedans ; les sentiments, le cœur représentent l’encrier et lorsque la plume se présente, hop ! on écrit sur le Livre de la vie : et ainsi de suite. Quelqu’un dira : « À quoi me sert cet encrier ? » Il est utile. « À quoi me sert la plume ? » Il faut une pensée pour écrire le sens de la vie. Si ta plume est rouillée, tu ne peux rien écrire, il faut avoir une plume en or, inoxydable ; de la même manière la nourriture, la musique et la prière sont des conditions par lesquelles la vie d’aujourd’hui peut s’exprimer en votre for intérieur. Comment ? La nourriture vous donnera la santé, le chant vous donnera le bonheur et la prière la félicité. Un Bulgare de la région de Varna, prénommé Stoyan, était très pauvre mais bien portant ; comme il n’était pas content d’avoir uniquement sa bonne santé, il disait : « Pourquoi avoir cette bonne santé alors que je suis le plus pauvre, sans maison, sans argent, le Seigneur m’a donné la santé, mais je n’en veux pas ! » Alors il a gagné de l’argent, il a construit des maisons, et il avait à boire et à manger en abondance, mais il est tombé malade et il disait dans son lit : « Seigneur, prends toutes mes maisons, tout mon argent, je ne veux rien d’autre que la santé, il n’y a rien de mieux que la santé ! » Stoyan a dû rester alité trois ans pour comprendre le sens de la santé. Maintenant, nos contemporains diront : « À quoi bon avoir la santé sans rien d’autre ? » Mais le Seigneur te donnera des maisons et te privera de la santé, Il dira : « Ce que tu veux, je te l’ai donné ». Le bien portant est toujours riche. Lorsque je dis bien portant, j’exclus qu’il soit bête ou mauvais, lorsque quelqu’un dit bien portant, je sous-entends toutes les qualités de l’homme de bien ; lorsqu’on me dit qu’il aime chanter, j’entends la même chose ; lorsqu’on dit qu’il prie, c’est que cet homme ne peut pas être mauvais, il est bon, fiable et prometteur. Maintenant nos contemporains ont une notion particulière de la morale, une compréhension curieuse, et des milliers d’années s’écouleront avant qu’ils puissent comprendre le sens intérieur de la vie. Je vais vous relater deux exemples pour vous aider à clarifier le côté intérieur de cette vie. Voici ce que raconte un médecin anglais, le docteur Wilson. C’était un jeune médecin, très doué, talentueux, il avait obtenu son diplôme avec mention et il avait en Angleterre la réputation d’être un excellent praticien. Jeune, il s’est intéressé à l’occultisme dans une fraternité, et il devait y prêter le serment suivant : durant dix ans ne laisser personne, ni un homme ni une femme l’embrasser, même pas sur la main ; et dix ans plus tard il en serait libéré. Le docteur Wilson commença à accomplir son exploit : les cinq premières années se sont écoulées sans accroc. Un jour, on l’introduisit dans une famille noble. Il y avait deux fillettes de dix et douze ans ; l’aînée, celle de douze ans, avait le typhus. Ce médecin se présente et réussit à la guérir. Lorsque la fillette a été guérie, sa petite sœur vient auprès du médecin et veut l’embrasser pour avoir guérie sa grande soeur. « Ne m’embrasse pas, dit le médecin, mon visage n’est pas propre, ne l’embrasse pas ! – Alors au moins les mains ! – Non… ne le fais pas, ne les touche pas ! – Pourquoi ne pas t’embrasser, je te suis si reconnaissante d’avoir sauvé ma sœur ! – Mes mains sont impures ; lorsque je serai pur et que tu grandiras, je viendrai et alors tu pourras m’embrasser. – Mais dans cinq ans, je ne pourrai pas, que diront papa et maman, que diront les gens ? – Alors c’est moi qui t’embrasserai. – Embrasse-moi maintenant ! – Maintenant, c’est impossible. » La petite sœur ne comprend pas ce drôle de docteur et lui dit : « Je suis maintenant petite et il n’y a aucun danger. – Non, non, maintenant je ne suis pas pur, je serai pur dans cinq ans et ce sera alors possible », mais elle lui a dit : « Je serai à ce moment peut être mariée et si tu me trouves mariée, tu ne pourras pas m’embrasser ». Il a promis que personne ne l’embrasserait, alors que cinq ans plus tard c’est elle qui se retrouvera dans sa situation d’aujourd’hui, et il lui dira : « Maintenant, si tu veux, embrasse-moi ! » Je demande : la fillette trouve que c’est maintenant le bon moment, le médecin prétend le contraire ; mais pourquoi alors avoir fait cette promesse ? Il risque le déshonneur. Cinq ans plus tard la jeune fille dit : « C’est à présent moi qui commence mon initiation ». Lorsque le Christ vous rencontre en chemin, vous êtes tous dans cette situation : chacun a déjà prêté un serment, il est déjà engagé. Vous dites : « Nous sommes liés au monde ». Cette fillette veut le remercier, mais il a prêté serment et il en a pour dix ans. Elle dit : « Je serai alors grande et ce ne sera plus possible ». Ainsi, vous vous trouvez dans une incompréhension de la vie ; d’un côté comme de l’autre, hommes et femmes, il y a toujours des contradictions dans le monde car vous vous engagez souvent à faire des choses qui en soi ne représentent pas quelque chose d’essentiel. Et beaucoup veulent comprendre ce qu’est la vie éternelle, ce qu’est le Seigneur et connaître ensuite la vie ? Vous ne comprendrez jamais ce qu’est le Seigneur par le biais de la pensée ; toute l’œuvre cumulée de tous les philosophes qui ont écrit sur le Seigneur, ne représente même pas l’introduction à Dieu ; tous les philosophes qui ont écrit une introduction sur le Seigneur, sur ce qu’Il est, n’ont encore rien écrit sur Dieu, et lorsqu’ils essaient ceci ou cela, je dis : nous n’avons pas encore une introduction à la philosophie divine dans la vie. Celui qui chante, c’est de la musique, c’est une introduction ; si tu te mets à chanter, il y a une introduction ; les gens spirituels philosophent, mais ils n’ont pas d’introduction ; si tu commences à prier, il y a une introduction. Ainsi, les philosophes n’ont pas d’introduction sur la philosophie divine et les gens spirituels n’ont pas d’introduction sur la vie spirituelle ; l’introduction des philosophes sur la vie mentale est le chant, et l’introduction des gens spirituels sur la vie spirituelle est la prière ; c’est alors seulement que tu as une introduction à la vie spirituelle et c’est alors que tu la comprendras, et c’est une expérience intérieure grandiose de l’âme elle-même : l’âme doit expérimenter les choses et cela signifie d’expérimenter les choses ensemble avec Dieu. Dieu aime que tu sois seul lorsque tu vas auprès de Lui. Le Christ demande toujours : « Es-tu libre ? » La femme répond : « J’ai prêté serment, je ne serai libre que dans dix ans », mais le Seigneur répond : « Alors Je ne serai plus libre ». Pourquoi ne sera-t-Il plus libre ? L’amour ne peut être limité et nous ne pouvons pas le limiter ; lorsqu’il traverse la vie, tu dois être prêt comme pour le départ du train : il est si précis qu’il ne retardera pas d’un dix millionième de minute ; vous devez tous être pile à l’heure. Lorsque l’amour vient en vous, vous devez l’utiliser intelligemment ; quelqu’un peut dire : « Amusons-nous un peu ! Il y a de l’amusement dans la nourriture, mais non dans l’amour ; avant qu’il soit venu, tu mangeras, tu chanteras et tu prieras, mais lorsqu’il vient, il y a quelque chose de plus sublime qui ne peut pas être dit en langage humain, comprenez-vous ? Mais ce qui ne peut être dit en langage humain, peut être éprouvé. Regardez maintenant : si un tel moment d’amour vient, semblable à un rayon du soleil, et s’il tombe au hasard sur une fleur ou sur un cristal, en vingt minutes – vous le verrez – cette fleur prendra toutes les belles formes et se transformera en un être beau et intelligent ; toutes les choses se dotent d’une force magique et se transforment en une vie douée d’intelligence. Comment comprendrez-vous maintenant? Chacun de vous poursuit un but dans la vie : vous voulez gagner beaucoup d’argent, quelqu’un veut se marier, puis avoir des enfants, un autre veut devenir docteur, etc. mais personne ne souhaite ce qu’il faut ; je ne dis pas que vos choix sont mauvais, je vous dis : il vous faut faire un choix, celui de croire dans le Fils de Dieu, de comprendre la grande force divine. C’est le sublime, c’est la sagesse divine manifestée dans sa plénitude, et cette plénitude est ce que les hindous nomment tattva, c’est cette énergie qui découle de l’amour et qui meut tout l’Univers ; et tous nos désirs sont dus à cette force qui par ses courants pénètre tous nos corps. Et, dans la mesure où nous vivons dans le Divin, cette force nous pénètre et nous met dans une disposition agréable ; quelquefois vous avez des sensations si agréables comme si vous compreniez le sens de la vie. Cela vous est très agréable et vous rend joyeux, mais il arrive qu’à cet instant agréable un ami surgit et anéantit tout votre bonheur en une minute ; vous pensez avoir résolu le problème de la vie, mais il vient et vous dit : « Crois-tu en cette bêtise, qu’il y aurait une vie éternelle ? » Il sème alors le doute en toi ; si tu décides de discuter, tout est fini. Le second exemple que je veux vous donner est un peu différent. Je le trouve dans la vie en Bulgarie. Le premier exemple est psychologiquement juste, et le second que je vais vous relater maintenant l’est aussi. C’est arrivé en Bulgarie. Ne pensez pas que tous les détails dans la forme sont vrais, mais le principe que je décris est authentique. Un jeune homme du nord du pays, l’un des jeunes hommes les plus nobles que je connaisse, je ne dirai pas son nom de famille, mais son prénom est Cyril[1], il s’appelait ainsi – ce n’était pas le prince bulgare ! – il a été diplômé à l’étranger avec mention, c’était un jeune homme très noble. Lorsqu’il revint en Bulgarie, il s’arrêta chez un ami, un enseignant. On est à la belle saison dans une station balnéaire. Il y avait chez cet enseignant une fillette, une orpheline de dix ans, mais belle et intelligente ; ils ont sympathisé tous les deux, mais sans arrière-pensées. Il aimait aller en forêt, auprès d’une belle source rafraichissante. Un jour en allant à cet endroit, la fillette a pris sa petite cruche et l’a suivi ; là-bas, sans réfléchir, il s’est penché et l’a embrassée ; lorsqu’il s’est redressé, elle lui a demandé : « Comment m’as-tu embrassé ? Comme un frère, comme une sœur ou comme un ami ? Comment m’as-tu embrassé ? C’était le baiser d’un frère, d’une sœur ou d’un ami, comment ? Dis-le. Tu as fait quelque chose de mal, car lorsqu’elle se mourait ma mère m’a appelée auprès d’elle et m’a dit : « Ne permets jamais à un homme de t’embrasser avant ton mariage », et maintenant tu as souillé en moi ce serment ». Je lui demande maintenant où est le mal. Il me disait : « Jusqu’à maintenant je n’ai pas encore résolu cette question : de quelle manière l’ai-je embrassée ? » Quelqu’un dit : « Je t’embrasse ». Je demande : comme un frère, comme une sœur ou comme un ami ? Maintenant, le monde est rempli d’un bout à l’autre de ces baisers amicaux : hommes et femmes sont souillés par ces baisers amicaux, comprenez-vous ? Cela ne veut pas dire que le baiser est quelque chose de mal, il est noble, mais tout dépend comment il est donné. Lorsque nous nous approchons de cet acte d’embrasser, c’est le plus sublime, c’est sacré, et le baiser se donne en dernier lieu. La mère donne un baiser car la mère a le droit d’embrasser sa fille ; elle peut l’embrasser, elle s’est sacrifiée, elle a donné son honneur, elle a donné tout, mais toi qui as envie d’embrasser, as-tu donné des preuves ? Dans le monde divin, le baiser engage toujours la vie entière de l’être humain. De trois choses l’une : ce sera un baiser soit d’un frère, soit d’une sœur, soit d’un ami ; si tu ne comprends pas le sens de ce baiser, tu seras un traître et tu t’entraveras toi-même, rien d’autre ! Maintenant, je ne parle pas des baisers ordinaires, comprenez-moi bien, je ne veux pas semer le doute. Vous direz : « Nous nous sommes tant embrassés, qu’adviendra-t-il ? » Loin de moi cette pensée, je décris le moment où la conscience de l’être humain s’éveille, je ne parle pas des baisers ordinaires ; que le Seigneur bénisse vos milliers de baisers, mais pour ma part je parle de ces baisers au moment où l’âme divine s’éveille et entre dans le monde divin et doit décider comment sera ce baiser. Je parle donc pour ceux parmi vous qui se sont éveillés. J’ai embrassé ainsi jusque-là, mais il y a d’autres baisers, plus sublimes : tout comme les baisers de la grande énergie sortent du soleil, de la même façon découle de son rayon cet amour que les hindous nomment tattva et qui est porteur de toutes les grandes pensées. Lorsque nous ne pouvons pas contrôler ces lois selon les principes du Pranayama, alors la vie se déroule en rêve : si c’est une jeune fille, elle sera là à penser : « Je me marierai, je construirai une maison, ma belle-mère sera ainsi, mes tenues seront ainsi et ainsi, mon mari aura tel poste, nous voyagerons à l’étranger » ; et elle voit ensuite qu’elle est seule et que tout cela n’est que rêverie ; puis elle songe de nouveau qu’elle s’est mariée avec un prince, qu’elle est devenue comtesse, etc. Mais lorsque la conscience humaine s’éveille, ce prince vient – chacun reçoit la visite d’un prince, d’un fils de roi – et serez-vous prêts lorsqu’il sera là ? C’est le Moi supérieur, ce que les théosophes appellent la conscience Divine et ce que j’appelle l’âme consciente divine en l’homme. Lorsqu’il vient, peux-tu l’accueillir cet Esprit conscient et divin ? Esprit comme âme s’utilisent de deux façons, donc lorsque l’Esprit divin vient en vous, tous vos actes, tous vos agissements et baisers doivent être mesurés ; une grâce divine doit émaner de tout votre cœur, elle doit rayonner. Tu ne te presseras pas d’embrasser, tu ne diras pas : « Attends que je t’embrasse ». C’est le plus facile, c’est comme : « Attends que je signe la police d’assurance ». Oui, mais cette police doit être payée : vois d’abord dans ta caisse si tu disposes de l’argent nécessaire. Ne dit-on pas : « Aujourd’hui contre de l’argent, demain à crédit » ? Non, lorsque la véritable vie s’éveille en vous, cela ne se fera pas à crédit ; désormais cela sera : « aussitôt dit, aussitôt fait ! » C’est le déroulement de la vie consciente en nous, et si nous pouvions tous commencer à travailler avec ces pensées ! Vous direz : « La vie est dure ». Non, c’est la vie la plus facile qui soit, mais vous devez bien comprendre l’introduction de la nourriture, du chant et de la prière, et alors ce verset se clarifiera pour vous : « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle ». Dieu a aimé le monde, cet amour divin s’est éveillé en Lui et lorsqu’Il s’est éveillé, Il a donné tout ce qu’Il avait : le Fils unique qu’Il a sacrifié pour toutes les âmes qui étaient en bas, pour qu’elles obtiennent cette vie qui est en Lui. Alors, lorsque nous retournerons au Ciel, ce Seigneur de l’amour, ce Fils de Dieu nous donnera un baiser ; et lorsque nous entrerons dans cette vie, les anges chanteront car nous serons prêts à comprendre, et par ce chant nous comprendrons le sens de la vie. Au Ciel, le chant est une science que l’être humain doit expérimenter : on ne jouera pas uniquement comme certains le pensent avec sa guitare, mais cela sous-entend la vie pleine et entière de la sagesse, une vie reliée à la sagesse divine. Je souhaite que vous croyiez dans le Fils de Dieu. Je ne parle pas de la foi ordinaire ; le premier acte pour vous est la foi extraordinaire, c’est-à-dire cette foi qui concerne seulement à ceux chez qui la conscience divine s’est éveillée : « Je crois en Dieu, qui demeure en Son Fils. Je crois que ce Fils est envoyé par le Père » ; et ce Fils est l’Esprit divin qui vient dans le monde et veut créer, c’est l’Esprit qui cherche à se manifester, Il est devant la porte et Il frappe. Le Christ ne frappe qu’à la porte de ceux dont la conscience divine est proche de l’éveil ; et lorsque le Christ viendra, comment agirez-vous ? Comme le médecin anglais Wilson ou comme le Bulgare Cyril ? Comment ferez-vous ? Le premier a refusé car il ne serait libre que dix ans plus tard mais la fillette a dit : « Alors c’est moi qui ne pourrais plus ». Le Bulgare a résolu la question très aisément : sans trop y penser, il embrasse la fillette, mais lorsqu’il se redresse, elle lui a demandé : « Comment m’as-tu embrassé ? Comme frère, sœur ou ami qui me vend pour que je serve ? Dis-le moi maintenant ! » Ce sont des symboles avec lesquels on peut toucher l’un des domaines les plus sacrés de la vie humaine, de l’âme humaine. Vous ne vous connaissez pas encore. La première chose à savoir est : l’énergie qui descend et découle de l’amour ne peut être utilisée que par ceux qui ont une vie consciente ; après vous être reliés à cette loi divine, cette énergie coulera dans votre âme. Vous pouvez faire une excellente expérience dans une vie. Quelqu’un me demande : « Puis-je être un disciple ? » Je dis : « Peux-tu aimer ? – Jusqu’à maintenant je me suis toujours adonné à l’amour, si tu veux, je peux t’embrasser. » Je dis : « Non, maintenant cela ne se peut. – Pourquoi ? – Parce que ce sont des baisers ordinaires. » Combien de femmes ont été contaminées par les bouches d’hommes syphilitiques, était-ce un vrai baiser ? Non, non, il faut de la pureté, de la pureté et de la sainteté en notre for intérieur, selon toutes les règles. Et chacun peut acquérir cette pureté : c’est une qualité, une grâce qui attend d’être acquise. Vous direz : « Je suis mariée, j’ai un époux, que faire maintenant ? » Tu n’es pas mariée, qui t’a mariée ? Ta mère, ton père ? Je demande encore : ta mère, ton père, qui les a mariés, qui vous a mariés ? Vous pensez que c’est une loi : « Il fallait me marier ». Où est-il écrit qu’il fallait te marier, dis le moi ! Vous, les humains, vous vous mariez, mais si ton mariage devient une entrave pour trouver la vérité dans la vie, ne te marie pas ; s’il te permet en revanche de trouver la vérité, l’amour et la sagesse, alors marie-toi, je te le conseille ; hommes et femmes, je vous conseille à tous de vous marier, mais si ce mariage vous empêche de devenir libres, ne vous mariez pas ! « Mais qu’adviendra-t-il du monde ? » Il en adviendra ce qu’il pourra, nous en ferons un autre, un nouveau monde, avec d’autres lois ! Ici et là-bas ce n’est pas possible. Nous devons suivre une certaine philosophie. Tout ce qui nous empêche de trouver ce grand amour, ce qui empêche notre conscience de se relier au divin, d’acquérir la sagesse divine, toutes ces entraves de la vie, nous devons les supprimer dès maintenant. Peu importe comment. « Je ne me marierai pas. – Pourquoi ? – Je ne veux pas. – Ma fille, marie-toi ! – Non. – Pourquoi ? – Je ne veux pas. – Mon fils, marie-toi ! – Je ne veux pas ! » Cette fille et ce fils sont intelligents, ils disent : « Et vous qui vous êtes mariés, qu’avez-vous accompli ? » Ils ont raison. « Avez-vous trouvé Dieu ? – Non. – Pourquoi alors me marier et me montrer aussi naïfs que vous ? » La jeune fille et le jeune homme disent : « Je veux trouver Dieu sans me marier. – Mais ce ne serait pas fidèle aux Écritures. – Que disent les Écritures ? – Il est dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force » - ces quatre choses ; et après avoir assimilé cela, tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tant que tu n’aimes pas le Seigneur de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force, ne te marie pas : c’est ainsi que je proclame ma morale. Quelqu’un dira : « Comment vivrons-nous ? » Tous les humains qui sont hors de Dieu, sont déjà morts, la vie viendra uniquement par l’amour, donc vous ne vivez pas, vous êtes morts sans Dieu, vous vivez au cimetière, ne vous leurrez pas ; et vous êtes là avec vos écriteaux à vouloir vous prémunir en disant : « Prémunissons-nous ici ». Oui, tu te prémuniras à l’aide d’une grande croix ! – (rire du Maître) – Savez-vous pourquoi je ris ? Parce que le Seigneur dit : « Je vais rire un peu d’eux », et ce rire est contagieux, à cause de ces gens idiots qui veulent vivre, se prémunir dans les cimetières ! Ils cherchent le bonheur là où il n’est pas : ils le mettent au cimetière et écrivent des tracts, écrivent comment ils pourront se prémunir sur le plan économique. Avec quoi ? Avec une grande croix ! « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle ». Maintenant, j’ai dit que cette foi sort de l’ordinaire, aucun doute n’est toléré dans cette foi, absolument aucun doute, et si nous entrons à deux dans ce monde divin et examinons un objet divin, je te décrirai comment je perçois cet objet et tu le décriras également ; nous pouvons faire aussi un autre essai : je décris ce que je vois et tu décris ce que tu vois et si les deux descriptions sont justes, nous sommes sur le bon chemin. À présent, qu’est-ce que l’amour ? Hommes et femmes décrivent l’amour : la femme dit quelque chose, l’homme dit : « Non, ce n’est pas ça, ce n’est pas de l’amour. – Alors, qu’est-ce que l’amour ? » Il commence à dire quelque chose. « Ce n’est pas de l’amour non plus ». De nos jours la vision de la femme sur l’amour est enfantine, l’homme aussi se montre idiot, il ne sait pas ce qu’est l’amour ; ils n’ont pas le même point de vue. Et si vous écoutiez les jeunes : ils ne se parlent pas ainsi, ils se montrent très délicats : à la moindre incompréhension, ils se tiennent à distance comme des diplomates ; elle se dit : « Il ne me comprend pas, je croyais qu’il était quelque chose mais… » elle ne le lui dit pas, mais elle est triste et pensive ; lui-aussi tourne le dos et dit : « Je la croyais intelligente, mais ce n’est pas le cas, elle ne me comprend pas ». Puis ils reviennent de nouveau l’un vers l’autre : y a-t-il ici de l’entente ? Ils pourraient s’entendre si leurs parents les avaient éduqués, s’ils leur avaient inculqué l’idée qu’ils sont des âmes avec une vision commune sur les choses. La jeune fille doit évoluer tout comme le jeune homme le doit aussi ; autrement dit, ils doivent examiner une vérité du point de vue de leur pensée et de leur cœur : là où il y a une complémentarité, nous devons comprendre les rapports qui sont en jeu. Si quelqu’un nous demande ce qu’il y a dans notre vie future, nous ne pouvons pas énoncer de programme. Pour le moment le programme de notre vie est d’aspirer à la vie éternelle : nous voulons sortir de la vie transitoire et aller vers la vie éternelle, c’est le salut. « Pour que celui qui croie en moi, ne périsse point ». Il faut donc avoir un objectif : seule la vie éternelle permet d’étudier l’amour et la sagesse autrement ; seule la vie éternelle peut nous donner les conditions propices pour étudier l’amour et la sagesse. Je peux les changer en moi, je peux dès maintenant les changer, et dans cette vie je peux influer sur les conditions ou bien je peux reporter cette action ; c’est une période transitoire, brusque par ses définitions, aussi brusque que la lumière du soleil : lorsqu’elle apparaît, la clarté surgit aussitôt et lorsqu’elle disparaît, l’obscurité surgit aussitôt. Si tu le décides en toi, aussitôt ce rayon, cette énergie tattva pénétrera en toi et tu ressentiras une dilatation de ta pensée et de ton cœur, tu seras puissant ; mais si le doute t’assaille , si tu dis : « Est-ce moi ? », le courant sera interrompu tout de suite et tu te dégonfleras comme une cornemuse dans laquelle le musicien a cessé de souffler ; tu perdras le lien et tu diras : « Je ne suis bon à rien ». Pourquoi ? Parce que tu as douté du Fils de Dieu, c’est-à-dire de ces grandes lois qui œuvrent dans la conscience. Si tu accueilles à un moment donné cette énergie sans peur, alors elle produira en toi la clarté intérieure : tu es relié au Fils de Dieu et tu peux tout accomplir. Et lorsque je vous dis : « Ne doutez pas », cela signifie : n’interrompez pas les courants divins en vous. Ne doute pas ! Un monsieur est venu me voir un jour pour me questionner sur mon honnêteté. Je lui ai dit : mon ami, dis-moi plutôt si toi tu es honnête, voyons voir qui a le plus volé et trompé. Pour pouvoir m’interroger sur mes péchés, tu devrais être saint alors que tu as commis tant de péchés : un pécheur qui éprouve un autre pécheur ! On viendra nous éprouver, clame-t-on. Il n’y en a nul besoin, nous sommes les êtres de la vie éternelle, notre objectif ici sur terre est la vie éternelle : acquérir ces conditions dans lesquelles nous pouvons étudier l’amour et la sagesse, c’est cela notre objectif. « Mais n’es-tu pas un Bulgare ? – Ce n’est pas un but d’être Bulgare ou autre ; je peux vous donner beaucoup de comparaisons sur l’origine des Bulgares jusqu’à vous en écœurer. » Si, cent mille ans en arrière, vous étiez une bête à cornes dans un troupeau et que vous passiez pour une célébrité, en devenant un être humain par la suite, vous ne concéderiez pas avoir été une bête à cornes, mais vous diriez : « Je suis d’une autre lignée, d’une noble lignée ! » Mais moi c’est cette première lignée que je vois. « Mais dans des millions d’années nous deviendrons une forme noble ! » Cela se peut. Voyons maintenant la signification du mot bovin : govedo[2]. Nous avons go-vedi, ce qui signifie : sais-tu parler ? Vedi signifie : sais-tu réfléchir, parler intelligemment ? Le Bulgare l’a relié pour obtenir go-vedo, un mot qui porte ce sens : le bovin réfléchit même davantage que toi. Pourquoi ? Car go signifie - tu sais parler. Ne te crois pas bête si quelqu’un te traite de bovin ; dis : « Merci ! » Autrement dit, je sais parler ! Mais vous direz : « Il m’a insulté ! » « Go vedi ? – Peux-tu réfléchir ? » Nous avons ainsi déformé toute la nature, nous faisons des scandales pour un rien. Vous devez étudier toute la nature : chaque acte en elle a un sens intérieur et vous devez vous réjouir des biens qu’elle nous donne ; c’est pourquoi le Seigneur a aimé ce monde, beau et grandiose ; dans ce monde doué d’intelligence, Il a envoyé Son Fils pour que ces petites âmes puissent croire en Lui, recevoir et acquérir la vie éternelle pour accéder à la vie intelligente. Dois-je vous parler davantage ou m’arrêter ? Cette énergie solaire, j’en ai déjà parlé, vous pouvez faire beaucoup d’expériences avec elle : si la vie ordinaire se manifeste en vous et que vous marchez tête nue alors que le soleil brille, vous aurez à coup sûr une insolation aux alentours de midi, car cette énergie divine passera par la terre, modifiera certaines vibrations et provoquera un réchauffement du cerveau ; donc l’insolation est le signe que vous avez fait passer cette énergie par la terre. Mais si vous avez en vous la vie consciente et que vous avez un rapport affectueux avec tous les êtres vivants, vous transformerez cette énergie en akasha et vous percevrez autour de vous une musique divine délicieuse, une vibration grandiose parcourra votre corps, et vous aurez le désir de transmettre cette énergie à tous les humains. Tout cela sera en vous si vous avez la vie consciente, vous percevrez cette énergie, et les pensées de tous les Êtres intelligents se transmettront par elle. La vie de tous les Êtres qui vous entourent dans l’espace lointain vous sera transmise à une vitesse plus grande que celle du rayon solaire et vous sentirez que vous êtes citoyens de ce grand royaume ; et lorsque vous regarderez ce monde illimité vous serez joyeux, tout sera source de joie pour vous : c’est la nouvelle vie ! Vous pouvez recevoir cette vie jour et nuit ; accueillez cette énergie, et vous tous, lorsque votre conscience se modifiera et lorsque vous croirez, sans suspicion aucune, au Fils de Dieu qui a été envoyé, dès que vous vous relierez à Lui, vous serez sur le bon chemin de votre évolution. Vous avez donc besoin d’une foi extraordinaire. En qui ? Dans le Fils de Dieu. J’entends la foi de l’amour divin. Dieu a aimé ce monde et par cet amour nous arriverons à ces grandes lois qui régissent le monde et par lesquelles la vie peut exister. Ainsi, les hindous commencent d’en bas. Comment s’écoulent ces énergies ? Les peuples occidentaux commencent à présent à étudier cette énergie, ses vertus. Pour étudier le divin, quelque chose est nécessaire que les maîtres hindous cachent, ce qui a empêché sa découverte par les peuples occidentaux ; si les européens le savaient, ils le profaneraient. La nouvelle conscience doit naître en vous : vous devez servir Dieu par amour, chacun de vos actes doit être un acte d’amour dans lequel insuffler toute votre vie, vos pensées, votre volonté et votre cœur, et tout doit être mû par le seul désir de l’accomplir pour Dieu. Donc, en accomplissant un tel acte, vous vous réjouirez de le faire par amour ; et plus vous donnerez, plus il vous sera donné d’en haut. Comme on parle souvent de magnétiser et démagnétiser, vous dites : « Que cela ne me touche pas, pour ne pas me vider », et c’est vrai : si tu es un puits minuscule, chacun peut t’assécher, mais si tu es une grande source, qui pourrait t’assécher ? Lorsque la grande conscience sera là, vous serez une grande source et des millions et des millions de gens pourront s’y abreuver. Telle est cette grande énergie qui descend du soleil et des étoiles, qui s’écoule de Dieu, mais à travers le monde visible. Et vous vous demandez la raison de l’existence des étoiles. « As-tu appris l’introduction de la nourriture : qu’est-ce qui est le plus nécessaire à la vie ? – Je ne sais pas. – Qu’est-ce qui est le plus agréable ? – Je ne sais pas, je ne l’ai pas appris. – Qu’est-ce qui est le plus grand ? – Je ne sais pas, il y a beaucoup de grandes choses, mais je ne sais pas ce qui est le plus grand ». Le Seigneur est le plus grand, as-tu vu le Seigneur ? La prière est la plus grande, je parle d’une expérience vécue : la prière, je l’ai éprouvée et il n’y a rien de plus grand dans mon âme que la prière. Il n’y a rien de plus agréable que la musique et de plus nécessaire que la nourriture ; mon expérience me le dicte et je suis d’accord avec cela, ce sont des choses éprouvées et vérifiées. Si vous ne pouvez pas comprendre cela, comment comprendriez-vous des vérités plus abstraites ? J’entends par âme en éveil, l’âme dans laquelle la conscience divine s’est éveillée : une telle âme a passé l’examen de la vie, elle ne veut pas fuir la terre, elle dit : « Je vivrai maintenant sur terre quelles que soient les conditions ; je vivrai comme le Seigneur le veut, je comprends maintenant comment il faut vivre ». Dois-je vous parler davantage ? Allons, je laisse la suite pour une autre fois. « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle ». Ainsi, je vous laisse une pensée importante : méditez sur le docteur Wilson, méditez sur Cyril, résolvez la question des trois baisers : sont-ils des baisers de frère, de sœur ou d’ami ; et ensuite, êtes-vous dans la situation de la fillette qui veut embrasser le docteur à cause de sa sœur, êtes-vous dans la situation du docteur Wilson qui a prêté serment à cette fraternité et doit attendre dix ans ? Je veux que vous harmonisiez votre vie par ces questions, je parle de votre vie. Et la deuxième chose : sachez que la richesse vient du soleil, ce soleil qui vous réchauffe chaque jour contient cette richesse. Et si un jour la conscience divine s’éveille en vous comme je vous le dis, et que l’avènement de cette foi extraordinaire a lieu, vous regarderez le soleil, vous verrez cette énergie et vous direz : « J’étais aveugle autrefois, mais à présent je vois ! » Sofia, 30 octobre 1921 [1] Cyril était le frère du tzar Boris III, tête couronnée de la Bulgarie dans cette période (entre 1918 et 1944) [2] Govedo (говедо) – ce mot désigne en bulgare une bête de la famille des bovins
  9. Alors ils resplendiront « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. » Matthieu 13 :43 Le Christ dit : « Alors ». Quand ? À l’avenir ! L’avenir est le chemin qu’il reste à parcourir, le passé est le chemin déjà parcouru et le présent est une pause. Trois choses sont importantes : Les justes resplendiront dans le Royaume de leur Père. Il ne dit pas qu’ils resplendiront sur terre ou bien en haut au Ciel, mais il précise : ils resplendiront dans le Royaume de leur Père. Où est ce Royaume ? Ce n’est pas un royaume de la nature, car la demeure de la nature est un centre d’éducation des petits enfants : il y a là un bâton. Ce savoir bien entendu est inaccessible pour des gens ordinaires, ce que je vous dis n’est pas pour les esprits ordinaires. Mais vous rétorquerez : « Comment sont nos esprits ? » Si vous ne me comprenez pas, vos esprits sont ordinaires ; si vous me comprenez, vos esprits sont extraordinaires ; puisque vous comprenez les mathématiques, vos esprits sortent de l’ordinaire et puisque vous ne les comprenez pas, vos esprits sont ordinaires. Le mot juste n’est pas un vain mot comme vous l’entendez à présent. Le Christ y met un sens singulier : les justes resplendiront traduit une justice dans la laquelle il y a de la lumière. Certains me demandent : « Que penses-tu de moi, suis-je juste ou non ? » Si tu rayonnes la lumière, tu es juste, si tu ne rayonnes pas la lumière, il n’y a aucune justice en toi. C’est la même loi ici. Quelqu’un dit : « Suis-je intelligent ? » Si tu songes à ce qui est sublime et supérieur, et si tu peux l’élucider, tu es intelligent ; si tu ne songes à rien, tu es le dernier des sots. « Mais, direz-vous, nous pensons à tout ». |À quoi pensez-vous, à quoi pensent nos contemporains ? Prenez des prédicateurs fameux qui occupent les places les plus en vue et traitent les sujets les plus élevés : la pensée qui occupe ce prédicateur est de faire un beau prêche, de faire son effet, de plaire à ses auditeurs ; c’est lui qui veut plaire aux gens, leur prêcher ; c’est lui qui veut leur montrer le droit chemin : comment se sauver et comment aller auprès de Dieu. Je ne condamne pas cet homme, mais soit il s’est trompé de vocation, soit il ne comprend pas ce qu’est la vocation d’un prédicateur, soit il a voulu occuper cette place comme celui qui cherchait à agiter une baguette, car c’est facile d’agiter une baguette. On peut facilement être prédicateur aujourd’hui, chacun peut prêcher ; on en dénombre quatre-vingt mille en Amérique, ils étaient autant il y a vingt ans, je suppose qu’ils sont plus de cent mille maintenant ou peut-être même cent vingt mille. Si vous entrez dans la maison d’un prédicateur, vous y verrez une riche bibliothèque avec des prêches célèbres et d’autres ouvrages d’auteurs émérites ; s’il veut par exemple prêcher sur la justice, il fait le tour de la bibliothèque, il sort le livre qui traite de la justice, regarde ce qu’un tel a dit et il se montre le dimanche suivant pour prêcher sur la justice. Pourtant, même en Bulgarie on trouve de petits enfants capables de réciter parfaitement de beaux poèmes de poètes différents, quelle différence entre eux et le prédicateur ? Presqu’aucune. Si nous en venons aux chrétiens contemporains, ils liront un beau livre, s’enthousiasmeront, et après l’avoir lu ils partiront le raconter à gauche et à droite, puis ils reviendront quatre à cinq jours après, mais plus rien ne leur en est resté. N’est-ce pas la même chose que si on te nourrissait avec une poule ? Tu es fatigué, affamé, affaibli, et après avoir mangé du poulet grillé, tu dis : « Maintenant, je peux tout faire », mais vingt-quatre heures plus tard, il faut un autre poulet grillé : c’est le poulet en toi qui peut tout faire ; sans le poulet, tu ne peux rien faire. Je demande maintenant : avec tous ces livres écrits, s’il n’y avait pas de poulet grillé, comment manifesteriez-vous votre savoir, votre justice et votre sagesse ? Alors restera en vous ce désir. Je vais vous relater une anecdote des temps antiques. Un roi est parti à la chasse et ne trouvant pas de gibier, il a fini par apercevoir un ours avec ses petits. Il a levé son arc et l’a tué. Alors les esprits de la forêt lui sont apparus en disant : « Puisque tu as tué cet ours et puisque ses enfants aussi mourront, tu te marieras et tu auras un fils avec des oreilles d’ours ». Le roi l’a pris à la légère, mais cela s’est réellement produit : il s’est marié et son premier fils a eu des oreilles d’ours. Le fils qui a hérité du trône de son père était honteux et cachait ses oreilles ; chaque barbier qui lui coupait la barbe était ensuite condamné à mort, ainsi une place de barbier auprès de ce roi n’était pas enviable car ils finissaient tous la gorge tranchée. En fin de compte, un jeune barbier beau et attirant est apparu ; il a prié le roi en ces termes : « Je ne vais jamais parler de tes oreilles, je ne vais jamais divulguer ton secret, je viendrai chaque semaine pour te raser et tu n’auras rien à craindre, mais ne m’ôte pas la vie ». Et le roi de donner son accord. Mais le barbier se tourmentait : il voulait révéler que le roi avait des oreilles d’ours sans risquer sa vie et cela le rendait malade. Il a enfin rusé en allant au champ, en creusant un trou profond et en collant sa bouche dans le trou et s’écriant : « Le roi a des oreilles d’ours ! » puis il a fermé le trou et s’est senti de nouveau léger. Mais un arbuste a poussé à cet endroit et un berger qui passait par là s’est dit : « Je vais me fabriquer un pipeau » ; lorsqu’il s’est mis à jouer, le pipeau a proclamé : « Le roi a des oreilles d’ours » ; ainsi on a entendu dans toute la cité : « Le roi a des oreilles d’ours ! » Le roi a convoqué le barbier et l’a questionné : « Tu m’avais promis de ne rien dire, mais maintenant le monde entier sait que j’ai des oreilles d’ours ! – Je n’en ai parlé à personne, je l’ai seulement crié dans un trou » a avoué le jeune barbier. Alors le roi a dit : « C’était donc la volonté de Dieu. » Je demande maintenant : qu’est-ce qu’a gagné celui qui a dit que le roi a des oreilles d’ours ? Donc, la loi que décrète le Christ dans le monde est : Rien ne reste caché dans le monde, tout se révèle. Selon la même loi, la justice non plus ne restera pas cachée. Maintenant tout le monde veut être juste, mais comment ? Avec nos justes d’aujourd’hui qui sont sans lumière, chacun est juste, chacun est honnête ; mais chez ce juste tu ne peux lire ni une simple lettre, ni un chapitre de l’Évangile, ni un livre potable. Tous disent à propos des justes : « Nous n’avons pas besoin de justice, que les justes aillent en haut » ; mais le jour approche où la justice se révélera comme ce sont révélées les oreilles d’ours ; ainsi d’après la loi et grâce à la lumière, la justice des justes apparaîtra au vu et au su du monde entier. Quel monde ? Le Christ dit : « Dans le Royaume de mon Père, les justes resplendiront ». Vous pouvez alors rétorquer : « En quoi nous intéresse le fait que les justes resplendiront ? » C’est très important, il ne peut y avoir d’évolution dans le monde sans lumière. Il y a des milliards et des milliards d’années, ces Êtres dans l’Univers, les justes, sont passés auprès du Père, ont acquis cette lumière, et grâce à elle le monde voit à présent ; c’est la lumière des justes. Qui sont-ils ? Des anges lumineux, des serviteurs de Dieu qui ont resplendi. Par conséquent la lumière actuelle est un jaillissement de cette justice ; s’ils cessaient de briller, de vivre en justice, c’en serait fini de nous tous sur terre. Si vous me demandez : « Pourquoi a-t-on besoin de justice ? » Pour que les générations futures puissent vivre dans votre lumière, car la vie a besoin de lumière, de lumière qui se manifestera dans le Royaume de votre Père. Le Christ sous-entend ce monde divin, intelligent et grandiose où les justes comprennent le sens profond des choses. Vous demanderez : « Est-ce que la justice viendra ici sur terre ? » Aucune justice ne viendra sur terre. Depuis que le monde existe la terre est emplie d’injustice et d’os, et lorsque cette époque s’achèvera, elle sera pleine d’os, et tous nos contemporains y laisseront aussi leurs os. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de justice sur terre. Et nos contemporains souffrent de l’injustice, ils souffrent de l’absence de lumière. Lorsque nous parlons de la justice, vous dites : « Je suis quelqu’un d’honnête, mon père a été un exemple de probité ». Oui, votre père a la probité propre aux gens simples ; je parle seulement de ceux qui aspirent à être disciples. Quelqu’un dit : « Est-ce que je peux être disciple du Christ ? » Tu peux être disciple du Christ, mais ta justice doit émettre de la lumière, non la lumière ordinaire du gaz et de l’électricité, mais une lumière spéciale. S’il s’agit de lumière électrique, elle est facile à produire ; si c’est du gaz, c’est encore plus facile, de la cire aussi. La lumière qui découle de la justice, c’est une essence de la lumière, donatrice de la vie, c’est une lumière porteuse de la vie. Et je vous dirai de nouveau : vous ne pouvez pas percevoir cette lumière si vous n’avez pas d’amour. Maintenant, vous direz encore : « Tu nous as cassé les oreilles avec ton amour ! » Non, non, vous n’avez pas encore ressenti l’amour, même pas le préambule de l’amour. « Dieu est amour », c’est une science pour le futur, pour la sixième race : l’amour se manifestera à elle. Le Christ dit à un endroit : « Je me manifesterai à eux [1]». À qui ? À ceux qui sont justes et qui resplendiront dans le Royaume du Père, l’amour se manifestera à eux ; donc l’amour ne peut pas se manifester à celui qui est sans justice. Pensez-vous que votre bienaimé qui vient à vous et à qui vous tendez un piège manifestera son amour ? Jamais ! Pensez-vous que le Seigneur commettra une telle faiblesse, que le Christ commettra une telle faiblesse : se manifester à vous qui ne savez pas résister à la moindre épreuve dans le monde ? Jamais ! Les évangélistes disent : « Le Christ s’est manifesté à nous ». Pour qu’il se manifeste, le juste doit d’abord resplendir. Je sais, beaucoup parmi vous diront : « Et quand est-ce que nous resplendirons ? » À l’avenir, la loi est : lorsque vous serez justes, non pas justes au sens ordinaire du terme, la justice c’est une qualité de l’âme humaine. Chaque âme est née pour être juste et elle l’a été dès le début ; assimilez cette qualité, cet héritage qui vous est donné : être juste. Chaque âme doit être juste. Pourquoi ? Pour que la lumière divine puisse sortir d’elle ; et lorsque vous avez cette justice et cette lumière, l’amour se manifestera à vous. Je vous demande à vous qui m’écoutez : avez-vous enfin revêtu vos plus belles tenues, robes, plumes, gants ? Quand mettez-vous les plus beaux vêtements ? N’est-ce pas à Pâques lorsque la lumière est la plus généreuse ; lorsqu’il fait noir, vous dites : « On peut se vêtir d’oripeaux ». Lorsque quelqu’un parmi vous veut être beau, intelligent, cela sous-entend qu’il doit vivre dans cette lumière divine. Je vous donnerai maintenant deux règles sur la justice. Dans le passé lointain – c’est un conte occulte, exprimé en termes mystiques – le fils du roi des tamars, un peuple lointain dont il ne reste nulle trace aujourd’hui, est allé dans le royaume des venzes pour étudier ses sciences. En tant que fils du roi, il a réussi à intégrer l’une des écoles les plus célèbres de l’époque où l’on admettait peu de monde ; il y a fait la connaissance de la fille du roi des venzes – à cette époque filles et garçons étudiaient ensemble. Un jour, alors que tous deux discutaient – il était évident que la sympathie, l’affection, l’amour s’étaient noués entre eux d’une manière ou d’une autre – ce jeune homme s’est tourné vers cette jeune fille en lui disant : « Je vois que tu n’es pas bien disposée à mon égard, que tu ne m’aimes pas ». Vous direz : « C’est chose courante », vous dites à votre mari, à votre ami : « Tu ne m’aimes pas », c’est quelque chose de banal. Mais l’extraordinaire fut qu’à ces mots, tant de larmes coulèrent des yeux de la jeune fille qu’elle a fondu à vue d’œil jusqu’à se transformer toute entière en eau et disparaître ! Son chagrin a donc été si grand qu’elle est devenue de l’eau et a disparu dans la terre. Il a reconnu son erreur et s’est mis à pleurer ; alors un beau lys blanc a poussé à cet endroit, il s’est réjoui en disant : « Tu es une consolation pour moi, dis-moi où est allée ma bienaimée ? » Mais le lys resta muet. « Dis-moi, pourquoi restes-tu muet ? » Et le lys s’est mis à flétrir et à se dessécher jusqu’à ce qu’un feu se soit propagé et l’ait consumé. Vous direz maintenant : « Dieu merci, nous ne faisons pas partie de ces criminels dans le monde ». Combien de fois vous dites : « Ce lys est sans voix, sans intelligence, sans discernement » ? Vous vous octroyez le droit de l’arracher, de le porter partout et de dire : « C’est une fleur ». Mais ce lys est vivant, et je vois la justice en lui qui fait resplendir tous les lys : ce sont des êtres intelligents qui savent parler, mais le fils du roi ne connaissait pas encore le langage du lys, ne connaissait pas le langage des venzes. Savez-vous ce que venze signifie ? Union avec Dieu, ou communion avec Lui, ou comme le disent les peuples orientaux … que disent-ils ? Un mot dans lequel l’âme est absorbée, plongée dans le Divin : nirvana. Quelqu’un dira : « Comment être absorbé en Dieu ? » Ce n’est pas une absorption comme vous croyez : si vous pénétrez par une belle porte dans un palais sublime, c’est une absorption, vous vous perdrez à l’intérieur, mais vous vous perdez pour pouvoir comprendre les grands secrets cachés en lui. Et l’on doit entrer dans ce monde divin pour comprendre le sens profond de la vie ; c’est le seul moyen de comprendre pourquoi on est venu sur terre. Donc le juste ne dira jamais : « Tu ne m’aimes pas » ; le juste ne dira jamais : « Tu es fautif ». Mais vous rétorquerez : « N’est-il pas dit que le Seigneur jugera le monde ? » Aujourd’hui déjà le monde subit un jugement : si je sors le briquet pour allumer deux bougies et que l’une se met à brûler mais pas la seconde, la sentence est déjà prononcée ; je dirai : une bougie brûle, l’autre non. Pourquoi ? Il doit y avoir une raison, il se peut qu’il y ait quelque chose dans la mèche ou dans la cire elle-même, mais il y a toujours une raison. Lorsque je parle ainsi, je comprends : tous les autres peuvent être justes et resplendir, mais une âme qui ne veut pas resplendir est une âme qui lutte avec Dieu ; l’un des fils les plus célèbres d’Israël, Jacob, a mené un tel combat : en revenant chez son père, il a lutté toute la nuit avec Dieu ; enfin, celui-ci, l’inconnu, l’a frappé à la cuisse et l’a rendu infirme[2]. Maintenant, vous luttez tous avec le Seigneur, vous voulez L’obliger à vous donner tout dans ce monde, tout ce que vous voulez. Je dis : y a-t-il eu un temps où le Seigneur n’a pas donné aux humains ce qu’ils désiraient ? Non. Nous sommes les enfants les plus caractériels : depuis la nuit des temps, Dieu se sacrifie en permanence, nous vivons de Sa vie, nous sommes tous des sinécuristes, comprenez-vous, des sinécuristes ! Des milliers et des milliers de créatures donnent leur vie pour vous : les grains de blé donnent leur vie, les cerises, les noix, les poulets, les oies, les agneaux, les veaux et ainsi de suite, tout dans ce monde donne sa vie. Pour qui ? Pour ces sinécuristes qui ont un avis spécial : tout doit se sacrifier pour eux et eux ne doivent se sacrifier pour personne. Et lorsque nous faisons parfois un bien, c’est en raison d’un surplus : tu as une poule grillée, tu la conserves plusieurs jours et lorsqu’elle est faisandée, tu l’offres à quelqu’un en clamant : « Sache que je te fais un bien ! » Tu as cent ou deux cents ouvriers qui travaillent pour toi, tu sors cent ou deux cents levas en disant : « Sachez que je suis généreux ! » Tu écris une rédaction un jour, mais combien d’enseignants ont déjà essayé de mettre ce savoir dans ta tête. Vous dites : « Passons ! » Rien n’est sorti de toi, citez-moi un seul bien que vous avez fait ? Qu’un prêtre vienne dire : « J’ai fait un bien ». C’est une nouvelle philosophie, et donc celui qui veut être disciple du Christ doit se libérer de tous les égarements de cette ancienne culture qui a apporté toute cette débauche, qui a corrompu tous les rapports entre frères et sœurs, qui a débauché pères et mères ; le monde d’aujourd’hui est altéré, la débauche règne partout : dans l’Église, dans les écoles, dans les administrations. Et ces gens aspirent à vivre ! Non, un grand châtiment vient du monde invisible et tous reconnaîtront les justes qui resplendiront dans le Royaume de leur Père ; nous n’allons pas chasser ces gens, mais nous quitterons la terre, nous prendrons nos cliques et nos claques, et que les Égyptiens demeurent ici pour crépir leurs bâtisses ; nous quitterons cette terre d’iniquités ; c’est ainsi que nous l’avons décidé, et que ceux qui restent se débrouillent ! Vous êtes là maintenant et vous dites : « Attendez qu’on réfléchisse un peu, qu’on assure nos arrières et qu’on devienne un peu plus justes pour entrer dans le Royaume ». C’est l’enseignement du malin, comment deviendrais-tu juste, toi qui es déjà engendré par Dieu ! Tu dois sanctifier le nom de Dieu et prendre conscience que Dieu s’est sacrifié, sacrifié, sacrifié des milliards de fois à travers toutes les créatures ; tu dois t’immerger dans cette lumière et comprendre que tu ne vis pas comme il se doit : tu dois en prendre conscience. Et le Christ dit : « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende ». Qui a des oreilles ? Seul le génie, seul le musicien à l’oreille très subtile peut entendre, lui seul peut percevoir la tonalité la plus délicate dans la musique ; et celui qui n’a pas une telle oreille ne peut rien saisir. Quelqu’un peut dire : « Notre temps n’est pas encore venu ». Je ne parle pas pour celui dont le temps n’est pas venu, mais pour celui dont le temps est venu ; et vous dont le temps est venu, ne me demandez pas de vous expliquer comment cela se fait. Comme le Christ a dit à Nicodème : « Si vous ne naissez pas de nouveau, vous ne pouvez pas entrer dans le Royaume de Dieu », et il lui a demandé : « Comment peut-on de nouveau entrer dans le ventre de sa mère ? », et le Christ lui a répondu : « Tu es un maître en Israël et tu ne sais pas des choses aussi élémentaires ? » Et moi, je vous répondrai à présent comme le Christ : comment pouvez-vous resplendir, vous les chrétiens, depuis deux mille ans, enfantés tant de fois, vous qui passez pour des orthodoxes, mais qui ne savez pas une vérité aussi élémentaire ? Les justes resplendiront dans le Royaume du Père, c’est-à-dire dans le Royaume de l’amour. De quel Père s’agit-il ? Du Père de l’amour, et c’est cet amour qui unit tout l’Univers, toutes les créatures d’un bout à l’autre, dans cette harmonie grandiose de l’amour ; et c’est Lui, le Père de l’amour, qui sacrifie sa vie pour tous : ils demeurent en Lui et Lui demeure en eux. Je veux maintenant que ce mot justice : « Les justes resplendiront dans le Royaume de leur Père », soit pris comme maître mot en rentrant chez vous aujourd’hui. Vous me direz : J’ai déjà vu ceci et cela, la Sainte Vierge, le Christ, les saints, je sais beaucoup de choses ». Je me réjouis que vous les ayez vus, mais ce n’est pas encore l’essentiel : tu dois resplendir dans le Royaume de ton Père, tu dois toi-même voir ton Père de l’amour, et lorsque tu verras ton Père ce sera l’un des moments les plus glorieux de ta vie. Vous n’avez pas vu votre Père, vous L’avez entendu comme un écho. Ce Père que vous vous imaginez, avez-vous vu Son visage ? Lorsque vous entendrez Sa voix, un désir naîtra en vous, et vous direz : « Nous pouvons nous sacrifier aussi comme Lui » ; vous serez alors prêts à tout donner et vous ne le regretterez pas, mais vous direz : « Nous avons donné trop peu, nous aimerions vivre encore des millions d’années pour pouvoir donner plus ». C’est l’Enseignement que le Christ a prêché et qu’il prêche encore : « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende ». Que celui qui peut comprendre, comprenne cette grande vérité. Par conséquent, la question est déjà tranchée pour le disciple qui n’a pas de lumière ni de justice, il restera ici, dans la vie ordinaire sur terre. Et alors, savez-vous ce que donnera cette vie ordinaire ? Je vais vous décrire votre futur, voici ce que sera votre future vie si vous restez ici : un jour vous vous réincarnerez sous la forme d’une mouche, l’araignée vous attrapera et vous mangera ; puis vous serez de nouveau une mouche, l’araignée vous attrapera de nouveau et vous mangera ; puis vous naîtrez dans la forme d’une brebis, le loup vous attrapera et vous mangera ; vous vous réincarnerez en tant que poule, on vous attrapera et on vous mangera ; vous deviendrez une moule, on vous sortira de l’eau et on vous cuira dans la poêle avec du riz ; vous deviendrez un escargot, on vous cuira et on vous mangera ; vous serez un poisson, on vous sortira de la mer et on vous préparera avec de la mayonnaise ; vous deviendrez un cochon, vous serez dans une porcherie, puis on fera de la charcuterie et des rôtis avec vous ! Voilà la culture contemporaine. Ainsi, toute votre vie vous serez sur le grill, toujours en train de rôtir. Et ces poules, elles sont toutes des frères à vous qui n’ont pas resplendi, tandis que si elles avaient resplendi dans le Royaume de leur Père, il n’y aurait rien eu de tel là-bas, et vous seriez libres. Si le temps n’est pas venu, la Bulgarie sera ainsi ; mais si vous resplendissez comme je vous le dis, vous vous libérerez de toutes les souffrances du malin ; ce n’est pas une philosophie de la menace, mais une réalité grandiose ; celui qui n’y croit pas, la subira. « Alors les justes resplendiront dans le Royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. » Maintenant la mobilisation s’achève, et comprenez que je l’arrête aujourd’hui. Sur combien de jours avait-elle été prévue ? Dix jours. Combien de jours se sont écoulés ? Deux semaines, donc la mobilisation est terminée. Celui qui s’est enrôlé pourra entrer et les autres seront mobilisés au même titre que les poules, les araignées, les loups, les mouches, ils seront mobilisés des milliers d’années, alors que celui qui s’est mobilisé dans l’amour, marchera en avant. Les portes se sont fermées, celui qui n’est pas juste le restera et celui qui est juste, le sera. Je ne veux pas dire que votre destin se décide maintenant ; si après des milliers d’années vous n’avez pas été capable de connaître Dieu, la porte vous sera fermée et vous expérimenterez de nouveau cet Enseignement pour Le connaître. Car Dieu ne peut être outragé. Le monde actuel passera par un purgatoire, un purgatoire que l’humanité n’a encore jamais vu ; ce sera très bientôt, très bientôt ! Que tous les pécheurs le sachent et se corrigent : ce monde s’en va, tous les autres restent, les communistes ne les balaieront pas ; vient un grand balais divin qui va tout emporter, une nouvelle loi vient. Et l’apôtre Pierre dit : « Les cieux viennent dans le tonnerre alors que les éléments se fondront et la terre et ses œuvres brûleront »[3] Ainsi tout sera balayé. Cela vient d’en haut, la Russie subit déjà les conséquences de ce qui vient et tous les peuples dans le monde entier le subiront également. Dieu ne peut pas être outragé ! « Les justes resplendiront dans le Royaume de leur Père ». Il y aura un Nouveau Ciel et une Nouvelle Terre ; tout ce qui est maintenant s’en ira. Maintenant, en vous parlant, certains se demandent si je suis sérieux. Je ne cherche pas à parler sérieusement, mais je parle parce qu’il m’est agréable de parler ; et il m’est agréable de parler parce que les justes resplendiront et que je pense à eux ; et ce qu’il adviendra du monde, je ne veux pas m’en occuper. Et comme la mobilisation est à présent terminée et que la porte s’est refermée, celui qui y est entré ne peut plus revenir en arrière et celui qui est resté dehors, ne peut plus avancer. Vous me demanderez : « Qu’adviendra-t-il de ceux qui sont restés dehors ? » Nous voulons savoir ce qu’il adviendra des justes, mais ce qu’il adviendra des pécheurs ne fait pas partie de notre programme, nous ne nous occupons pas des dettes des gens, nous nous occupons des riches ; nous avons besoin des justes parce qu’ils ont des moyens, ils ont la lumière, utilisons-la, à quoi bon s’occuper des pauvres ? Vous entretiendrez la future culture, vous ouvrirez vos portefeuilles : nous parlons d’une culture positive des justes alors que nous ne dirons mot des pécheurs. « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ». Maintenant, vous poserez la question : « Quelle est la loi occulte que nous devons assimiler ici ? » La loi occulte est celle-ci : les justes doivent resplendir et quand ce sera le cas, tout sera entre leurs mains ; s’ils ne resplendissent pas, ils n’auront aucune puissance, voilà la loi occulte. Quelqu’un dit : « Comment l’acquérir ? » En resplendissant, tu acquerras la puissance. Ce sont les rapports que vous devez avoir avec votre Père de l’amour. N’entendez pas qu’Il soit veule, n’entendez pas l’amour comme une mollesse : l’amour est tendre sans être mou ; mou signifie instable, alors que l’amour est une puissance grandiose si inflexible qu’il ne change jamais ; l’amour est tendre. Les souffrances s’abattent donc sur ceux qui ne peuvent pas accueillir l’amour, c’est alors que naissent les plus grandes souffrances ; tous ceux qui résistent à l’amour voient naître le feu infernal le plus effroyable pour eux, et en résistant, ils se créent eux-mêmes ce feu de tourments. Ils se tourmentent car ils n’accueillent pas l’amour, et en résistant ils se rendent encore plus malheureux ; mais en l’acceptant ils seront les plus heureux. Pour accueillir l’amour, l’être doit être juste, non comme les gens d’aujourd’hui : il doit resplendir. Quant à vous, ne vous donnez pas pour objectif de voir comment est le monde extérieur, quelle est la morale d’aujourd’hui, cette morale est en dessous de toute critique, le monde d’aujourd’hui est en dessous de toute critique. Aujourd’hui tout le monde a peur de ce que la société actuelle dira de nous ; il ne faut pas nous exposer car on nourrirait des racontars. Que dirait-on ? Si on m’impute un crime, ce serait leur crime, le criminel voit des crimes partout, depuis vingt ans on parle contre moi en Bulgarie, on me soupçonne ; je dis : c’est vous-même qui voyez votre propre mal, pour ma part je vois le bien chez tous, j’y vois mon propre bien. Je ne veux tromper personne, et j’aimerais que vous non plus vous ne trompiez personne, qu’il y ait dans votre cœur cet amour avec lequel vous sacrifier : chacun de vos touchers, chacun de vos regards doit être une grande bénédiction, et celui qui le reçoit doit remercier Dieu d’avoir reçu quelque chose de bien de vous ; voici comment je comprends l’amour ! « Ainsi, dit-il, je veux te caresser un peu ». Pourquoi ? Parce qu’il est dévergondé, il a perdu son sel, il a côtoyé le vice, il veut entrer dans l’eau pour se laver. Lorsque tu aimes, tu ne dois pas mélanger ton eau sale avec l’autre, lorsque tu aimes, la pureté doit s’assembler avec la pureté, l’intelligence doit s’assembler avec l’intelligence : voici le Royaume de Dieu. Cela veut dire que les pécheurs et les justes ne peuvent pas vivre au même endroit, cela ne se peut pas. Celui qui aime et celui qui n’aime pas ne peuvent pas vivre au même endroit. Je vois qu’une telle personne n’a aucune affection dans son âme. Pourquoi ? Parce qu’elle ne pense qu’à elle. Tu dis : « Le Seigneur a donné ceci à ce foyer-là et rien à moi » ; tu commets un crime : le Seigneur t’a tout donné et remercie de ne pas avoir trop pour ne pas être comme un chameau surchargé ; tu n’as rien, tu n’es pas surchargé, au moins tu n’es pas surchargé ! Penses-tu que tu es quelque chose de plus que les autres lorsque tu es chargé ? Le riche est toujours chargé, chargé de beaucoup de maisons ; celui qui est chargé porte un bienfait dans ce monde uniquement s’il en est conscient. Ainsi, ces justes doivent resplendir. Vous devez tous maintenant resplendir, ne pas songer de façon triviale au Christ et à votre appartenance à telle église, pas de façon triviale ; la question maintenant est de resplendir et lorsque vous allez resplendir, alors la future culture tirera profit de vos lumières. J’aimerais connaître ceux qui depuis dix jours se sont enrôlés pendant la mobilisation. Avez-vous des couteaux ? Le couteau, c’est le Verbe, l’Esprit ; cet Esprit en vous sera pur : votre langue doit être en or ; j’entends une langue pétrie avec la sagesse divine qui s’exprime avec discernement, et aucun mot impur ne doit sortir de votre langue. Aucun mauvais regard de passion ou de luxure ou de cupidité ne doit sortir de vos yeux : que tout soit pur, pur ! Lorsque vous regardez quelqu’un, il doit ressentir la joie, il doit ressentir que son âme s’élève. Maintenant, la jeune fille qui regarde le jeune homme dit : « Ah, celui-ci avec ses yeux noirs me consume ! » Le jeune homme regarde la jeune fille et dit : « Ah, celle-là avec ses yeux bleus me consume ! » Tous se consument : ce n’est pas le feu des justes, c’est le feu du péché qui brûle et consume, ce sont des gens qui luttent avec Dieu. La seule puissance qui ne se soumet à aucune loi est l’amour, vous ne pouvez jamais le chasser ; vous pouvez tout faire, l’amour est une force qui ne se soumet à aucune loi, il peut toujours vous attacher, mais vous ne pouvez jamais l’attacher, quelles que soient les cordes que vous utilisiez, il est libre, il fait tout fondre : cet amour entre maintenant dans ces âmes justes pour qu’elles resplendissent. Nous ne délaisserons pas les pécheurs, mais ils doivent se préparer. Dans le monde d’après il faut leur donner le surplus de notre travail et de notre richesse pour que ces âmes déchues resplendissent un jour ; elles ne resplendiront pas maintenant, mais dans un futur lointain, c’est ainsi que la question se pose. Donc je donne de l’espoir aussi à ceux qui sont restés, ils vont aussi resplendir, mais après avoir franchi toutes les étapes de l’initiation et après être entrés le jour où la mobilisation sera de nouveau déclarée. Maintenant, ils verront dans le monde invisible le contingent dont ils disposent : combien sont les justes en Bulgarie pour cette mobilisation ; ils savent dans le monde invisible le contingent que peuvent fournir les Bulgares, le nombre de fils qu’ils peuvent donner pour aider dans ce qui se fait ; je ne sais pas encore combien ils sont, mais s’ils sont nombreux, ce sera mis à l’actif des Bulgares, mais je ne sais pas maintenant quel est leur nombre. Il y a dans cette mobilisation des hommes et des femmes, des jeunes gens et des enfants, toutes les catégories sont représentées ; ce n’est pas comme dans le monde où seuls les jeunes sont concernés par la mobilisation. Dans cette mobilisation il y a des personnes de toutes sortes, c’est ainsi. Certains parmi vous sourient : on voit que vous vous êtes déjà enrôlés. « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. » Maintenant, insufflez l’amour comme un feu qui brûle constamment, ou bien ouvrez vos cœurs pour cet amour, pour l’amour divin – je ne parle pas de l’amour humain – l’amour divin est comme un feu tendre qui en entrant apporte la paix dans votre esprit, la lumière dans votre pensée, la force dans vos bras et vos jambes, et qui supprimera toutes vos infirmités et afflictions. « J’ai mal au dos, j’ai mal ailleurs… » Celui qui s’enrôle ne peut pas dire qu’il a mal quelque part, mais il dira : « Sais-tu que je suis déjà mobilisé ! » Tu souffres de rhumatisme : si tu as mal, dis : « Je suis mobilisé » ; tu as mal au ventre : dis la même chose, et toutes les maladies disparaîtront ; celui qui est mobilisé ne connaît pas la maladie ! « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. » La justice, c’est le socle sur lequel l’amour se manifestera à l’avenir et éclairera les âmes humaines. Ainsi, dans cette justice dans laquelle vous entrez, unissez tous votre lumière tels les rayons de soleil ; ensuite, tout comme les soldats se regroupent et forment des escouades, des pelotons, des régiments, des divisions, etc. pour unir toutes leurs forces, de même, vous aussi, par la même loi, renvoyez vers ce monde la lumière mise en commun. Ce sera une bataille : quelle artillerie ! Ce sera un feu d’artillerie très dense : taka, taka, taka, rien n’en réchappera. Je souhaite que tous, hommes et femmes, vous soyez courageux et intrépides ; celui qui est juste et qui resplendit une fois devient immortel et invulnérable aux projectiles : même s’il en reçoit une centaine, il sera indemne. Je vous donnerai un exemple qui s’est passé à l’étranger. Deux amis, un avocat et un médecin émérite discutent, et ce dernier dit à son ami : « Je suis courageux, je n’ai peur de rien, j’ai deux révolvers ; celui qui veut avoir affaire à moi, je lui tire une balle ». Ils descendent à l’hôtel. Son ami, l’avocat, plus malin, vide les chargeurs des revolvers et les remet sous l’oreiller du médecin ; quant à lui, il revêt dans la nuit une cape blanche et apparaît devant son ami : le médecin sort le révolver et crie : « Ne bouge pas, qui est là ? » et il tire une balle, mais l’avocat met la main dans sa poche, sort une balle et la jette vers le lit, puis avance d’un pas ; le médecin crie : « Ne bouge pas ! » et tire une deuxième balle – et ainsi de suite jusqu’à ce que toutes les balles soient tirées ; son ami les a toutes renvoyées et le médecin est mort d’épouvanter ; lorsque l’avocat s’est approché il a vu que son ami avait trépassé de peur. C’est la situation du juste. On lui tire une balle, il l’attrape et la renvoie, alors que celui qui a tiré meurt d’épouvante. Les balles ne nous atteignent pas ! Nous n’avons pas peur de la cartouche du diable : ces cartouches visent ceux qui les tirent, pas nous. Ainsi, mémorisez le verset : « Alors les justes resplendiront dans le Royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. » C’est la Bonne Nouvelle du Christ qui vous parle à présent, c’est Son enseignement. Ce Christ n’est pas d’obédience orthodoxe ni évangélique, ce Christ est Un dans le monde. Qu’il n’y ait aucun équivoque : c’est le Christ de l’amour, de l’amour manifesté dans la justice qui resplendit dans ceux qui l’aiment. Sofia, 23 octobre 1921 [1] Jean 14, 21 [2] Genèse 32, 25-29 [3] « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur, jour où les cieux disparaitront à grand fracas, où les éléments embrasés se dissoudront et où la terre et ses œuvres seront mises en jugement. (2 Pierre 3, 10)
  10. Les pleurs « Qui dit : Retire-toi, Ne m'approche pas, car je suis saint !... De pareilles choses, c'est une fumée dans mes narines, c'est un feu qui brûle toujours. » Esaïe 65 :5 La vie consciente est une grande énigme dans la nature, non seulement pour nous, gens du XXème siècle, mais aussi pour ceux d’avant et ceux d’après, et cela restera une grande énigme jusqu’à la fin des siècles, car c’est précisément dans les énigmes que demeurent l’enseignement, le savoir et la sagesse ; là où il n’y a pas d’énigmes, la vie est prosaïque, sans poésie. Alors que c’est l’essentiel, certains disent : « Pourquoi avons-nous besoin de poésie ? » Donc, lorsque je dis que la vie est une énigme, j’entends qu’elle est une poésie sublime, une musique sublime, mais une musique que vous n’avez pas écoutée jusqu’au bout, une poésie que vous n’avez pas lue jusqu’à la fin. Ici, le prophète d’Israël s’arrête sur les savants de son époque, sur les gens pieux et religieux qui étaient initiés dans les mystères d’alors et qui disaient : « Retire-toi, ne me touche pas car je suis plus saint que toi », c’est-à-dire : « j’ai plus de savoir ». Le prophète ajoute : Dieu dit pour de telles personnes : « Ils sont de la fumée dans Mes narines ». Donc, le prophète dit que nous ne devons pas nous arrêter sur le côté négatif des humains, sur leur ignorance, car ce n’est pas important ; l’important est ce que nous devons savoir dans la vie, c’est-à-dire ce qu’il faut faire pour résoudre correctement cette énigme. L’enfant qui naît démarre en musique : « Va, va-a-a » ; c’est la première musique, la première tonalité. On dit : « Il vagit comme un enfant ». Il ne vagit pas, c’est simplement la vie qui démarre avec cette première tonalité ; si l’enfant ne dit pas : « Va, va-a-a », tout est fini pour lui, alors que par ce « Va, va-a-a » ses poumons commencent à inspirer, à se gonfler et la nouvelle vie démarre. Est-ce que cet enfant comprend cette grande énigme : pourquoi sa mère l’a mis au monde ? Il sait une chose, il parle ainsi : « Maman, toi qui es si intelligente, tu m’apprendras à moi aussi à comprendre cette vie, cette vie dans laquelle tu m’as mis, c’est-à-dire tu me prêteras main forte dans ma nouvelle situation où ton amour m’a placé », et la mère dira : « Ah, mon poussin ! » C’est la même loi dans le monde spirituel : tant que vous ne commencez pas par cette première tonalité - les pleurs, vous ne vous sauverez pas ; on se sauve grâce aux pleurs. Par cet effort - les pleurs de l’enfant, les organes les plus importants se mettent à fonctionner, les organes respiratoires liés au monde de l’intelligence. Le prophète s’adresse aux gens qui avaient une vision déformée de la vie et qui disaient aux plus insignifiants : « Retire-toi, je suis plus saint ! » Aujourd’hui c’est encore comme ça, de ce point de vue le monde n’a pas beaucoup progressé, c’est l’un des freins que nous rencontrons partout ; dans le monde chrétien on dit: « Mettez-vous un peu sur le côté, ne nous touchez pas nous les saints hommes, sortez ! Pour qui vous prenez-vous ? » Si j’exige du peuple bulgare une morale aussi élevée et inatteignable en disant ce que les Bulgares doivent être, combien de Bulgares pourront se montrer au niveau ? Réfléchissez seulement : si je commençais à les passer par mon tamis, combien de Bulgares resteront dans le tamis ? Je ne résoudrai pas la question, mais faisons l’expérience s’ils le veulent : je les mets dans le tamis, je secoue et à la fin je dirai : « Comptez-les maintenant ». Dans cette affaire je suis complètement neutre, je n’ai aucun à priori, ne vous fâchez pas. Je vous raconterai maintenant un mythe, c’est-à-dire un conte occulte. Dans le passé lointain de l’histoire du monde, non pas sur notre terre actuelle, mais sur cette terre promise, révélée dans les Écritures, où vivaient les fils de la sagesse, il y avait un roi qui s’appelait Ormuzd. Il avait dix filles, si belles, délicates et tendres qu’elles étaient une parure pour tout son royaume. Le père les a envoyées dans l’une des plus grandes écoles où on étudiait les mystères de l’existence, pour les préparer à travailler à l’avenir. Un jour, le fils du Soleil est venu étudier à son tour. Mais le règlement de l’école postulait qu’aucun baiser n’était autorisé et celui qui osait le transgresser, subissait la punition la plus sévère ; bien entendu tous les élèves connaissaient ce règlement. Mais un jour, l’aînée des filles d’Ormuzd qui vaquait dans le jardin, s’est assoupie dans une délicieuse sieste. Une mouche, en passant, s’est posée sur elle et a laissé un excrément sur sa lèvre inférieure. En passant, le fils du Soleil a été répugné par les agissements de la mouche et a réfléchi à ce qu’il pouvait faire ; il s’est dit : « Quelles que soient les conséquences, je vais approcher doucement ma langue pour enlever cet excrément sans qu’elle s’en aperçoive ». Mais un malheur est survenu : alors qu’il se redressait, elle s’est réveillée et est devenue blanche comme neige : elle avait perdu sa lumière. La deuxième fille, en voyant l’attitude du fils du Soleil, a rougi – les humains deviennent rouges lorsqu’ils ont honte de quelque chose n’est-ce pas ? La troisième fille a verdi, la quatrième a jauni, la cinquième a bleui, la sixième est devenue violette et la septième est devenue noire : elles ont toutes pris des teintes différentes. Et lui s’est rendu compte que l’excrément avait disparu, mais que les conséquences étaient désastreuses : le visage de l’une était devenu blanc, celui des autres était rouge, vert, jaune, bleu, violet et noir. Alors il s’est pris la tête à deux mains pendant que ces filles cherchaient à dissimuler en vain la couleur de leurs visages ; elles se sont fait saigner, elles ont blanchi leurs visages, les ont frictionné, les ont lavés et ainsi de suite, mais en vain. Alors le roi a appelé le fils du Soleil et l’y a renvoyé, et ses filles qui ont manqué de vigilance, la première parce qu’elle s’était assoupie et les autres parce qu’elles n’avaient pas maîtrisé leurs réactions, ont été envoyées sur terre, transformées en fleurs pour apprendre leur leçon. C’est pour cela qu’il y a des fleurs blanches, rouges, jaunes, etc., elles sont toutes filles du roi Ormuzd ; c’est ce que dit le mythe. Cependant, le fils qui était retourné au Soleil était extrêmement affligé d’avoir fait quelque chose de mal alors qu’il cherchait à faire du bien. Ainsi le mythe dit : c’est la raison pour laquelle notre terre a été créée : pour permettre à ces filles de retrouver leur beauté avec le temps ; lorsqu’elles ont présenté cette œuvre devant le Seigneur, Il a vu les causes profondes de ce qui était arrivé et a dit : « Je vais aplanir les erreurs commises et je réparerai tout ». Les teintes étaient au début très grossières, mais lorsque le fils du Soleil y est retourné, il a beaucoup pleuré : son amour est devenu si puissant qu’il a formé les gouttes de rosée et ces gouttes de rosée, cette pluie, provenaient du fils ; les gouttes lavaient les fleurs, mais les teintes ne s’effaçaient pas, alors il les réchauffait et les caressait avec les rayons du soleil sans parvenir à les effacer ; il a remarqué en revanche que les teintes étaient de plus en plus belles et éclatantes. Voyez-vous comment une petite cause entraîne de grandes conséquences ? Qu’avait fait cette mouche ? Quelqu’un dira : « D’où est-elle venue ? » Si cette mouche n’avait pas laissé d’excrément sur la bouche de la fille du roi, vous ne seriez pas sur terre et vous ne comprendriez pas cette vie. C’est un symbole, une allégorie que vous devez déchiffrer. Pourquoi rougissez-vous, que se cache-t-il dans la rougeur de la seconde sœur ? Lorsqu’elle a vu que le fils du roi embrassait la plus grande, a dit : « Pourquoi embrasser ma sœur et pas moi ? » Et elle a rougi ! Pourquoi la troisième a-t-elle verdi ? De rancœur ! La quatrième a jauni d’envie ; une autre a bleui de peur. Donc, dans toutes les teintes il y a des traits négatifs de la vie : lorsqu’on rougit on devient très actif. Certains disent : « Il est devenu très intelligent », donc il a jauni ? Non, non, les teintes avec lesquelles les occultistes modernes représentent les émotions humaines ont leurs bons et leurs mauvais côtés. Lorsque ces teintes sont claires, cristallines, elles symbolisent l’élan de corriger l’erreur de la mouche. Donc ne vous étonnez pas de voir nos contemporains parés de ces teintes : les êtres les plus intelligents d’alors ont condamné le fils du Soleil et ne l’ont pas laissé se justifier de quoi que ce soit ; c’est cette erreur que le Christ est descendu réparer. Maintenant, ce mythe est présenté dans une forme narrative. Il représente l’entrée du serpent dans le jardin d’Éden avec le plus beau fruit, c’est toujours le même mythe qui a subi beaucoup de transformations, mais c’est celui que je trouve le plus sensé ; celui sur l’Éden est pour des enfants, et celui-ci est pour des adultes. Mais ne pensez pas y trouver la vérité : il faut beaucoup vous fatiguer les méninges, il faut beaucoup réfléchir pour comprendre où est la vérité. Vous me demanderez comment il est possible que cette mouche soit passée par là ? C’était une mouche très avisée d’avoir fait cela, et toutes les mouches intelligentes d’aujourd’hui font ce même travail. Je n’ai jamais rencontré une seule dame aujourd’hui dont la lèvre inférieure ne soit pas salie par un tel excrément, mais je me garde bien de la nettoyer de cette manière. Comprenez-vous pourquoi ? La loi ne le permet pas ! Nous devons donc comprendre la vie dans ses manifestations profondes, savoir pourquoi une telle chose est ainsi et pas autrement ; et ce qui avait été vu alors comme un grand malheur est aujourd’hui un bienfait : les couleurs donnent une impulsion pour se développer ; lorsque les couleurs disparaissent, toute culture disparaît. La dernière des filles est devenue noire comme du charbon parce que les sentiments en elle étaient les plus puissants et les plus grossiers. Toutes ces teintes doivent se corriger et s’anoblir. Certains me demandent : « Pourquoi le visage de celui-ci est-il rouge ? » Je dis : il a regardé comment le fils du Soleil a embrassé la fille du roi. Vous pouvez vérifier que c’est juste : lorsque quelqu’un dans le monde se redresse ou lorsque vous voyez quelqu’un se redresser, vous prenez l’une de ces teintes. Si on ne vous donne pas ce baiser, si on ne fête pas votre jubilée, vous deviendrez rouge ou vert, ou jaune ou bleu ou noir, et en fin de compte vous direz : « Rien ne va sur terre ». Mais ce jubilée ou ce baiser est quelque chose de très rare : ce n’est pas un baiser, mais une façon d’anéantir le mal. Il peut y avoir un baiser uniquement entre des gens qui ont terminé leur développement, dont les âmes sont entourées d’amour, dont les pensées sont entourées de sagesse et dont les esprits sont pénétrés de la vérité : eux seuls peuvent échanger un baiser. Et c’est une grande loi. Laquelle ? Je vais t’embrasser, mais que deviendras-tu si je n’ai pas d’amour ? Tu deviendras rouge. Si je n’ai pas de sagesse, tu t’abêtiras. Si je n’ai pas la vérité, tu te corrompras. Maintenant, transposez ce conte dans votre vie personnelle, mais appréhendez-le dans sa totalité, dans ce que sa manifestation future doit être. Je vous ai dit dans la causerie précédente comment doit être l’élève. Je ne vous parle pas de salut, je laisse à d’autres le soin de parler de salut ; mais est-ce que ceux qui sont sauvés, sont délivrés des conditions défavorables de la terre ? Non. Vous voulez être disciples ? La volonté divine, l’amour divin doit pénétrer vos âmes pour que vous deveniez frères et sœurs, et mère du Christ ; seul celui qui est frère, sœur et mère du Christ selon la grande loi divine peut être un disciple : c’est ainsi que sont les choses dans ce monde. Vous pouvez aussi être des disciples dans d’autres conditions, mais celui qui veut être disciple en tant qu’occultiste ou mystique, ou frère de l’humanité, doit avoir l’amour dans son âme en tant que principe moteur et il doit faire tous les sacrifices. Vous me demanderez maintenant : « Est-ce possible ? » C’est possible, mais non contre son gré : l’amour donne et prend selon la loi de la liberté et non de force ; lorsque tu donnes, tu ne dois pas regretter, et lorsque tu prends, tu ne dois pas regretter non plus. Selon la grande loi divine tu donneras tout et tu prendras tout, alors que nos contemporains donnent peu et prennent tout : voilà la morale de l’humanité d’aujourd’hui. Maintenant, lorsque je dis tout, j’entends la vie à tous ses stades : l’enfant qui suit cette loi de développement la comprend, et il prend tout ; lorsqu’ils entrent dans la loi de l’amour, les adultes doivent tout prendre et tout donner. Nous ne comprenons pas la loi sous une seule forme, mais sous toutes les formes ; nous devons toujours appliquer la loi selon le degré de notre développement : du degré que nous occupons dépendra la façon dont nous appliquerons la loi. Nous devons donner tout et prendre tout. Tels que vous êtes actuellement, dans cette situation, à ce niveau de compréhension, à ce degré d’évolution, êtes-vous prêts à tout donner et à tout prendre ? Vous direz : « Nous réfléchirons un peu : les conditions de la vie sont difficiles, un peu plus hors norme au XXème siècle, nous devons lutter dans la vie, plus qu’autrefois ». Non, non, non ! Autrefois les gens étaient plus héroïques, nos contemporains sont plus peureux : ils sont assez bons pour produire du vinaigre, mais non du bon vin. On peut produire des millions de litres de vinaigre, mais si on veut produire du bon vin, il faut distiller plusieurs millions de litres de jus pour en sortir à peine cinq cents litres de bon vin. C’est une chose ardue. Pourquoi ? Parce qu’on se contente de dire : « Je dois réfléchir encore un peu ». Si je dis à présent : « Cessez de penser », vous direz : « Tiens donc ! » Mais lorsque le jeune homme vient demander sa main à une jeune fille et qu’elle dit : « Je dois réfléchir encore un peu », c’est déjà trop tard ; il aurait fallu qu’elle y réfléchisse avant. Lorsqu’on invite quelqu’un à devenir disciple, il ne doit pas dire : « Attends que je réfléchisse un peu ». Pourquoi réfléchir ? Je sais : il y a deux paroisses, l’une offre vingt milles leva et l’autre cinq milles leva et c’est pourquoi il dit: « Attends que je réfléchisse ». Tout est clair, il n’y a aucune autre motivation ici, le principe ne trompe pas. « Attends que je réfléchisse un peu », c’est uniquement pour esquiver, pour ne pas avouer la vérité. Non, il n’y a pas à réfléchir, ce n’est que louvoyer. Ainsi je dis : la vie est une énigme, une grande et fascinante énigme à résoudre. Je vous dirai encore : pour résoudre cette énigme de la vie, vous devez mettre l’amour comme fondement ; pour la résoudre avec succès, commencez par l’amour, alors la sagesse vous viendra en aide, et enfin la vérité. Et si ces trois grands principes viennent dans la vie, vous résoudrez cette grande énigme. Je ne veux pas que vous la résolviez aujourd’hui, mais dans mille ans en tant que disciples, en ayant mis en place les conditions nécessaires à cela. Il y a des astronomes qui doivent travailler des années pour déterminer la trajectoire d’une comète : ils doivent faire nombre de calculs mathématiques pour trouver les éléments qui donnent la bonne résolution du problème ; et lorsque cet astronome termine ses calculs, il est content d’avoir effectué un noble travail. Mais vous direz : « Attends que nous résolvions un peu nos problèmes : il y a une crise du logement, on n’a qu’une chambre, sans cuisine, le pain est très cher, le chou est cher, etc., comprends-tu cela ? Puis l’eau, on en manque aussi ; les loyers aussi sont trois fois plus élevés ; est-ce que tu le comprends ? Attends que ces questions soient résolues et on regardera ensuite les autres problèmes ». Si vous résolvez d’abord le véritable problème que je vous pose, le chou sera bon marché, la crise du logement disparaîtra et tout s’améliorera ; mais si vous ne vous décidez pas à résoudre cette question, la crise du logement vous gênera encore plus et vous serez comme les femmes chinoises que l’on chausse avec des chaussures très étroites pour qu’elles aient de jolis pieds. En réalité, c’est pour qu’elles n’aillent pas à gauche et à droite rapporter des ragots et perdre leur temps ! C’est pour cela que les Chinois serraient les pieds des femmes. Certains affirmeront que c’est leur culture ; la raison est ailleurs et la méthode des Chinois est hypocrite. On ne résout pas le problème en serrant les pieds, les Chinois veulent résoudre le problème par un moyen mécanique. Nos pieds doivent se poser, comme les vertus, uniquement sur du propre ; nous ne devons jamais poser nos pieds là où il y a des impuretés. « Est-ce possible sur terre où il y a chaque jour des impuretés ? » Je l’entends un peu autrement : lorsqu’on vous appelle à faire un faux témoignage, lorsqu’on veut vous acheter avec ceci ou cela, cet endroit-là est impur. On vous dira : « Tu es pauvre, tu as une femme, des enfants, le pain est cher, viens avec nous ; prends tes aises, sinon tu n’auras pas d’argent ; de toute façon le monde ne peut pas s’arranger ». Si tu écoutes cela, tu as sali ton pied ; c’était un endroit impur et tu auras les pieds de la femme chinoise. Par conséquent nous devons être durs et intrépides dans la vie, dans tous nos actes, si nous voulons être disciples du Christ. C’est quelque chose de grandiose d’être disciple du Christ : nous devons avoir une haute morale qui ne plie devant aucune difficulté, aucune condition défavorable, et qu’aucune force dans ce monde ne puisse briser : elle doit résister à tout. Vous direz : « Est-ce possible ? – Oui. – Mais nous avons péché ». Non, non, je ne mets pas une croix sur vos péchés : tu as péché, bien, mais je demande de mettre désormais son pied sur du propre afin d’effacer le passé. Tu demandes encore : « Est-ce que cela se peut ? » Tu as résolu la première question. Je vous demanderai alors : êtes-vous frère et sœur et mère du Christ ? « Je ne sais pas, nos prêtres n'ont rien écrit de tel. » L’élève qui va dans une école doit d’abord connaître le programme scolaire ; l’étudiant, le lycéen ou n’importe quel autre élève doivent savoir quelles matières ils étudieront. Tandis que les chrétiens aujourd’hui disent : « Nous étudions le salut ». Ce n'est pas une science ; j’appelle le salut la science des malades, des patients des hôpitaux : on t’y soignera, on te donnera à manger, mais si on te guérit, tu iras travailler ; si tu es malade, l’infirmière prend soin de toi, mais si tu guéris, elle arrête ses soins. Je ne parle pas d’hôpitaux, mais d’écoles, je parle pour des gens bien portants, tandis que le malade peut rester à l’hôpital. Celui qui veut entrer dans cette grande école doit comprendre le sens profond de la vie : il doit agir comme le fils du Soleil et envoyer constamment de la pluie et de la lumière à ses fleurs. Nous devons anoblir nos pensées, nos sentiments, nos désirs et nos actions ; mais pas d’un seul coup, je ne prétends pas que nous achevions ce travail d’un coup. Voilà comment procède le peintre : il dessine d’abord les traits de base des yeux et des sourcils ; et ces traits de base doivent être parfaitement dessinés. Si le peintre écrase trop le nez de quelqu’un, il avilira son visage ; de même s’il mettait les yeux trop près du nez ou s’il faisait les sourcils trop longs ou trop larges ; il doit suivre très précisément les grands modèles de la nature, comme ils sont en réalité, sans s’en écarter d’un iota. Alors nous, les contemporains qui avons une morale, nous disons : « Nos yeux sont un peu abîmés ». Pourquoi ? Le savez-vous ? « Nos oreilles nous font un peu mal. » Le docteur vient et dit : « C’est un refroidissement ». Or, ce n’est guère la cause, mais seulement la conséquence ; si votre cœur refroidit, si votre pensée s’assèche, quelles en sont les raisons ? Je ne vais pas maintenant résoudre ce problème, je ne dirai pas pourquoi vos cœurs refroidissent. Certains chrétiens disent : « J’ai perdu mon premier amour ». Un homme dit : « J’ai perdu aussi cet amour ». Enseignants, prêtres, tous ont perdu leur amour et disent : « Dans ces conditions, ces gens ne peuvent plus s’aimer, tout le monde a perdu son premier amour ». La raison en est que nous voulons corriger la nature dans ses manifestations, mais comme elle n’a pas achevé son œuvre, nous faisons de fausses interprétations. Dieu a tout bien créé, mais la nature dans ses manifestations n’a pas encore achevé son œuvre. Nous ne pouvons pas nous prononcer là-dessus. Pourquoi ? Parce que cette œuvre est encore inachevée. Que diriez-vous à cette belle jeune fille qui a de la morve au nez ? Tu devrais la remercier d’avoir de la morve au nez, sinon elle serait déjà morte dix fois ; c’est un moyen de protection, mais il doit rester à l’intérieur. C’est encore un symbole : le nez est l’emblème de l’intelligence humaine et elle est parfois morveuse, surtout si quelqu’un est enrhumé. Parfois un écrivain se tient là, il écrit et une goutte tombe de son nez, il l’efface et on dit ensuite : « Il a pleuré – Comment cela, il a pleuré ? – Ce poète a été si inspiré par ce qu’il écrivait, qu’il a pleuré dessus ». C’est ce qu’ils prétendent. Moi je dis : il avait un rhume, alors qu’ils érigent ce qui a été écrit en quelque chose de sacré. Que ressentait ce poète ? Il ressentait son rhume. Certains disent : « Tu ne pleures pas ? » Je dis : il faut me serrer de très près pour que je pleure, mais ne vous y trompez pas : je suis aussi sujet aux rhumes, mais dans ce cas je ne pleure pas, je suis simplement enrhumé ; ne vous faites pas d’illusions, je constate simplement avoir un rhume. Je connais un seul être au monde qui ait pleuré, savez-vous qui ? Le Christ. Oui, il a véritablement pleuré. Et il disait : « Combien de fois j’ai voulu vous rassembler comme des poussins, mais vous n’avez pas voulu et de grandes souffrances s’abattront sur vous à l’avenir à cause de votre incompréhension [1]» et il a pleuré pour les souffrances futures, pour la future déchéance de ces âmes ; et le Christ pleure encore, je le vois qui pleure toujours à présent. On se rassemble maintenant sans lui pour redresser le monde ; on ne se demande pas ce qu’il dit, mais ce que les saints pères ont écrit, alors que les saints pères ont pleuré à cause d’un rhume ! Oui, je vous le dis, à cause d’un rhume ! Ces gouttes sur leurs commandements ne résultent que de leur rhume. Moi aussi j’ai de tels rhumes de temps à autre, ne croyez pas que cela sorte de l’ordinaire, détrompez-vous. Celui qui pleure dit la vérité. L’enfant qui pleure montre qu’il y a de la vie en lui ; ceux qui ne pleurent pas sont morts. Et je demande : combien sont les prêtres qui ont pleuré ? Certains pleurent, mais c’est parce qu’ils sont enrhumés. J’ai déjà entendu un prédicateur raconter comment un paquebot faisait naufrage dans l’océan, et comment une mère abandonnait son enfant et ce qu’elle disait ; et le prédicateur s’attristait, pleurait, et les autres pleuraient avec lui, mais en sortant de l’église où un misérable pleurait devant lui, il ne le voyait pas. Et je dis : le monde chrétien moderne est enrhumé, et si certains pleurent, c’est à cause d’un rhume ; j’aimerais les voir pleurer, mais comme le Christ a pleuré, et je me réjouirais, et je chanterais les plus beaux chants, et je dirais : le salut du monde est arrivé. Et je veux maintenant que vous pleuriez aussi. Par conséquent, la deuxième chose pour un disciple lorsqu’il entre à l’école est de pleurer ; s’il ne pleure pas, le Maître ne lui enseignera rien ; il peut y être admis, mais une fois dans l’école, il doit pleurer. C’est un symbole que je traduirai. Alors, le grand maître de cette école divine lui enseignera la première leçon, la leçon de l’amour : lorsque le petit enfant sort du ventre de la mère et pleure, il dit : « Maman, sans toi je meurs », et la mère le prend dans ses bras et dit : « N’aie crainte, tu es dans les bras de mon amour, je te prodiguerai tous les soins ». C’est encore un symbole. Je prends tous les exemples dans la nature, je parle pour les adultes, non pour les enfants. Vous savez que ce que je dis est juste : l’enfant qui vagit, commence à vivre ; nous aussi, lorsque nous pleurons, c’est que la vie consciente naît en nous, nous serons nobles et personne ne pourra nous corrompre. J’ai parlé une fois avec une personne intelligente, un ingénieur bulgare ; nous avons discuté dans une librairie et il m’a dit : « Les gens ne peuvent pas m’acheter, je ne me laisse pas acheter pour dix mille leva », mais il s’interrompt un instant et dit : « Si on me donnait cent mille ou deux cent mille leva, je serais prêt à quitter la Bulgarie ». Donc il est prêt à quitter la Bulgarie pour deux cent mille levas. Alors j’ajoute : si je fais un baromètre de l’honnêteté des gens, il y a des gens honnêtes face à cent leva, d’autres face à mille leva, dix mille, cent mille, un million, mais au-dessus d’un million la chaleur devient si intense que lorsque le million se présente, je ne suis pas sûr de trouver des gens honnêtes dans ce monde. Un homme honnête était cet anglais, Stade, qui s’est noyé depuis dans l’océan Atlantique. Il était l’héritier d’un riche anglais, on lui a légué trois cent cinquante millions de shillings qu’il a refusés avec ces mots : « Cette richesse mal acquise, je n’en veux pas » ; mais il y avait un seul Stade qui ne s’est pas laissé acheter pour trois cent cinquante millions de shillings, et il s’est abimé en mer. Est-ce qu’on en trouvera un seul en Bulgarie ? Oui, je crois qu’il peut y en avoir un, et ce sera uniquement celui qui pleure non pas à cause de son rhume, mais comme le Christ devant Jérusalem, c’est lui que vous ne pouvez pas corrompre avec trois cent cinquante millions de shillings, il dira : « Je n’en veux pas ». Je veux esquisser une nouvelle sorte de pensées et de sentiments. Ne pensez pas que vous pouvez être des disciples comme ça, avec des guitares ; il y a des guitares au Ciel, mais tu dois savoir jouer ; peux-tu jouer avec cette guitare au Ciel ? « Oui car on m’apprendra là-bas. » Non, c’est ici qu’il faut apprendre les rudiments de la musique, devenir l’un des virtuoses les plus célèbres, et ensuite au Ciel tu joueras de la musique céleste. Les chrétiens d’aujourd’hui disent : « Nous jouerons de la guitare ». Malheur à vous, je ne vous ai pas vus verser une seule larme et vous voulez jouer ? Ne peut jouer que celui qui peut pleurer. Ainsi, le premier principe du disciple est : pour devenir frère et sœur, et mère du Christ, il faut que l’amour divin remplisse ton cœur, ton âme et ton esprit, alors tu deviendras frère, sœur et mère du Christ, et lorsque tu appliqueras ce principe, tu seras disciple. Alors le Christ s’adressera à ses disciples et dira : « Voici mes frères et mes sœurs, ceux qui accomplissent la volonté de mon Père. Et comme ils sont devenus mes frères et sœurs et ont accompli la volonté divine, ils sont admis comme disciples ». J’énonce aussi le deuxième principe, le Christ ne l’a pas abordé : dans leur vrai sens, les pleurs sont la deuxième condition pour le disciple d’une école occulte ; lorsque vous pleurerez, vous sentirez en vous une vie abondante remplie d’abord de tristesse et qui se transformera progressivement en lumière divine : vous n’avez jamais ressenti une telle vie, votre âme s’élargira de telle façon que vous voudrez aider le monde entier, la nouvelle vie commencera en vous. Et puisque vous pleurez et que vous êtes affligés, cette main divine s’étendra sur vous et dira : « Puisque tu pleures, tu seras Mon disciple, sous Mon autorité, Je t’enseignerai toutes les leçons ». C’est ainsi que parle le Seigneur maintenant. Il y a beaucoup de sauvés, ils sont des milliers et des millions, mais il y a peu de disciples. À l’époque où Jean a écrit son évangile, il y avait cent quarante-quatre mille disciples : ce sont tous les disciples qui se sont inscrits, et depuis lors combien se sont encore inscrits, posez la question aux prêtres et aux prédicateurs évangélistes ; ils vous diront : « Cent quarante-quatre mille » mais moi je dis : ils sont deux cent quatre-vingt-huit mille, c’est-à-dire deux fois plus. Un adventiste était venu me voir, me disant qu’il était dans le droit chemin. Je lui dis : es-tu disciple du Christ, où sont tes papiers ? Sais-tu si tu es inscrit et si tu fais partie de ces cent quarante-quatre mille ? Il commence à me dire qu’il a lu Moïse ; je lui demande : as-tu lu la Bible la plus grande ? « Il n’y en a pas de plus grande. – Arrêtons dans ce cas, tu es un adventiste de la petite Bible, et moi je suis disciple de l’école divine, du grand livre, j’accomplis la volonté divine, j’ai pleuré et j’ai été admis. Deux choses seulement sont exigées pour être admis, les deux exigences de cette école. – Eh, ces choses ne sont pas orthodoxes – Les tiennes le sont encore moins. » En partant, il me dit : « Adieu, je te pardonne. – Je ne veux pas que les sots me pardonnent car de mon côté je ne te considère pas coupable et tu n’as pas à te faire pardonner, mais je dis la vérité : nous devons accomplir la volonté du Père. As-tu entendu la voix de ce Seigneur ? As-tu parlé avec Lui au lieu de regarder ce qu’ont dit les prophètes ? Tu dois avoir ton vécu, non pas dans le futur, mais dans cette vie même le Seigneur doit t’avoir parlé au moins une fois ; puisqu’Il ne t’a pas parlé, je sais que tu n’as pas accompli la volonté divine, que tu n’as pas pleuré. Il se peut que tu ais pleuré, mais uniquement à cause d’un rhume ! » Voici les conditions qui nous permettent d’être disciples du Christ, c’est sur ces deux principes que repose l’Enseignement ; dans une autre causerie je parlerai d’un troisième élément. La première condition est de commencer à accomplir la volonté divine, devenir frère, sœur et mère du Christ, et la deuxième : connaître la sagesse, pleurer une fois comme le Christ : si tu commences à pleurer une fois, alors cela se maintiendra pendant mille siècles ; si tu commences à pleurer une fois, tu es dans la vie divine et la musique divine commence en toi. Est-ce un mal de pleurer ? Non, c’est une bénédiction, mais vous, vous pleurez à cause de votre rhume ! Je ne veux pas vous juger de ne pas être sauvés ; vous êtes chrétiens, vous êtes sauvés et vous rentrerez dans l’Église de Dieu, mais je vous dis : vous n’êtes pas frères et sœurs, et mère du Christ, vous n’êtes pas encore des disciples, cette grande sagesse ne vous est pas encore enseignée. Il peut y en avoir quelques-uns, mais ils sont peu, alors que c’est la condition pour ceux qui s’y préparent. Vous pouvez courir d’un bout de la terre à l’autre, aller dans les montagnes, vous faire moine, devenir des rois, cela ne vous sera d’aucun secours ; être homme ou femme n’aide en rien ; une seule condition est requise : accomplir la volonté de notre Père qui nous a envoyés sur terre ; si nous l’accomplissons une fois, il est considéré que Son sang coule dans nos veines, nous sommes frères et sœurs, et mère du Christ et nous avons le droit d’entrer dans cette grande école. Lorsque tu donnes tout et que tu pleures, cela sous-entend que la nouvelle vie viendra, tu passeras de la mort à la vie. L’usurier prend tout à celui à qui il rend visite, et celui-ci se met à pleurer mais il n’a pas encore tout donné ; et le Christ dit : « Lorsque nous donnerons tout et que nous pleurerons, alors nous passerons de la mort à la vie ». L’enfant dans le ventre de la mère ne pleure pas, il ne fait que donner des coups de pied : il y a là une autre vie. Et la première chose qu’il fait lorsqu’il vient au monde est de pleurer, et vous ressentez une joie. Un chrétien doit pleurer. » Quelqu’un dira : « Pourquoi es-tu si naïf de pleurer ? Il n’est pas naïf, c’est bien qu’il pleure, ne le condamnez pas ! S’il pleure, c’est la chose la plus sacrée, la véritable vie commence par les pleurs, il faut des pleurs, mais de vrais pleurs qui montreront que la nouvelle vie commence, qu’il y a une respiration nouvelle. Ceux qui ne pleurent pas sont conduits dans les cimetières ; l’adulte aussi, s’il ne pleure pas, finit au cimetière. Pourquoi ? Parce qu’il ne pleure pas et alors les autres pleurent pour lui, mais à cause de leur rhume. Maintenant, ne pensez pas que je cherche à me moquer de vos sentiments. Cet homme qui battait sa femme au point qu’elle en est morte, a versé des larmes en disant : « Marie, Marie, comme je suis coupable ! » Il pleure alors parce qu’il n’y a personne pour lui cuisiner ! Ce ne sont pas des pleurs, mais un rhume, il fallait qu’il pleure pendant qu’elle était en vie et non maintenant qu’elle est partie. Toutes ces manifestations en nous doivent être guidées par une compréhension profonde, c’est une philosophie profonde dans le monde, une grande morale ; ne soyons pas mesquins, ne nous corrompons pas pour dix mille leva, mais sachons qu’un grand avenir nous attend : soyons frères et sœurs, et mère du Christ, c’est le plus grandiose. Es-tu devenu frère, sœur et mère du Christ ? Non. Tu déploieras tous les efforts pour le devenir, et tu pleureras. Méditez sur ces principes et travaillez pour eux. Je parle seulement pour ceux qui seront disciples, je ne veux pas vous mettre tous dans le seau du peintre et vous teinter ; en vertu de la loi de la liberté, je ne veux rien vous imposer. Vous vous êtes adonnés à des choses encore plus bêtes ; vous n’êtes pas plus intelligents que moi. Il n’y a pas en Bulgarie quelqu’un de plus bête que moi, mais les autres sont dix fois plus bêtes que moi ; il n’y a pas de plus bête, il n’y a pas de plus intelligent non plus. C’est ainsi que je comprends la vie : la plus grande intelligence est d’accomplir la volonté divine, c’est-à-dire ne laisser rien nous corrompre, et savoir pleurer ; aimer et nettoyer avec son amour, non pas avec le rhume, mais avec les larmes, les vraies larmes : je les récolte, je porte en Bulgarie un petit flacon et je cherche de telles larmes comme souvenir ; ce ne sont pas des larmes de rhume, il y a dans le monde des larmes de rhume autant que vous voulez ! Je vous donnerai maintenant un exemple. En Bulgarie un avocat défendait son client qui avait volé vingt-cinq leva, en disant : « Mon protégé n’est pas fautif, car s’il avait volé les vingt-cinq leva, il aurait pris les dix mille levas qui s’y trouvaient aussi. C’est donc un hasard. » Le juge a remarqué que le prévenu pleurait sans discontinuer et il a pensé qu’il se repentait. Il lui a demandé : « Pourquoi pleures-tu ? – Je pleure car je n’ai pas vu les dix mille levas. » Ainsi les pleurs sont quelque chose de sacré qui montrent le début d’une nouvelle vie, alors nous ne dirons plus : « Retire-toi ! Ne m'approche pas, car je suis saint ! » Il est temps pour vous de devenir frères et sœurs, et mère du Christ et que ce sang divin coule dans nos veines, dans nos cœurs, dans nos pensées et nos esprits de haut en bas, son Verbe Vivant, il y aura alors en vous un élan irrésistible dans toute votre existence pour accomplir la volonté divine. Nous l’accomplirons tous alors, et nous résoudrons cette grandiose énigme : qu’est-ce que la vie ? Ainsi, « Bienheureux ceux qui pleurent »[2], dit le Christ. Avez-vous compris maintenant pourquoi le Christ dit : « Bienheureux ceux qui pleurent » ? C’est le sens occulte, intime de cette grande vérité, cachée dans ce profond enseignement du Christ. Sofia[3], 16 octobre 1921 [1] Luc 13, 34 et Matthieu 23, 37 [2] Matthieu 5, 4 [3] Dans la première édition (« Force et Vie », quatrième tirage, éditions « Edison », Sofia, 1922) la causerie est datée du 16 novembre 1921, mercredi.
  11. Frères et sœurs du Christ « Car, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère. » Matthieu 12 :50 Ce verset a été lu des milliers de fois, des centaines de volumes ont été écrits sur lui, des causeries, des prêches, tout a été dit. Et je pense que s’il avait été bien interprété, ou bien compris et bien appliqué, le monde se serait déjà redressé, mais comme ce n’est pas le cas, je conclus que le verset n’est pas interprété, ni compris, ni appliqué correctement ; c’est pour cela que je m’attèle également à l’expliquer. Le Christ pose un principe sur lequel il fonde son enseignement, c’est le côté matériel, visible, physique : lorsqu’il parle de frère, de sœur et de mère, il comprend le côté purement physique, puisque le monde est à présent manifesté. Je ne parle pas du Ciel, car dans le monde divin il n’y a pas en général de tels rapports. Le plus sublime sur terre est le frère et la sœur, et la mère. Vous pouvez me demander quels sont ces rapports dans le Ciel ? Les mêmes que sur terre, mais avec votre raisonnement vous direz : « Si au Ciel les choses sont comme sur terre, alors il n’y a pas de grande différence ». Les choses sur terre sont belles par elles-mêmes, mais vous devez les laver cent fois pour les voir dans leur pureté primordiale. Il ne faut pas être frère ou sœur en paroles seulement, frère et sœur sous-entend avant tout la pureté. Pureté en quoi ? Pureté des pensées, des désirs et des actions. Il faut un élargissement de la pensée et du cœur. « Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux… » La volonté, c’est la grande loi qui opère maintenant sur terre. Jusqu’à maintenant la volonté divine a été passive, les anges et les archanges ont gouverné le monde et beaucoup d’autres ont gouverné aussi, mais ils n’ont pas pu y instaurer l’ordre et la discipline exigés, et maintenant le Seigneur a mis en action Son Esprit, Il a mis Sa volonté en action, et malheur à celui qui n’écoute pas Sa volonté ; c’est pour cela que le Christ dit : « Celui qui accomplit la volonté, non pas la mienne, mais la volonté de mon Père qui est aux Cieux ». Le Christ donne une définition stricte et sans équivoque du Ciel selon la loi de la sagesse. Comment le Ciel est-il compris à présent ? On se lève, on regarde les étoiles et on dit que les astronomes explorent le ciel. Ils examinent avec leurs tubes astronomiques le mouvement des corps célestes dans l’espace, mais ils ne connaissent rien au Ciel ; les astronomes étudient les ombres dans l’espace ; on étudie une étoile microscopique : certaines étoiles sont trois cent millions de fois plus grandes que le soleil et l’astronome dit qu’il a exploré telle ou telle étoile ! Ensuite on rend un rapport sur ses études mathématiques : quelle est la lumière, quels sont les éléments, quel est l’état de la planète, dans quelle phase de développement se trouve-t-elle. Ils n’ont rien exploré ! Un rayon microscopique d’une étoile est détecté par leurs regards et elle se trouve à de milliards de kilomètres. Nos astronomes doivent se montrer plus modestes ; cet astronome qui regarde dans le tube du télescope pense qu’il a appris quelque chose ; il faut de l’intelligence et pas des tubes ! Aujourd’hui le monde est plein de tubes : il y a des tubes dans la voiture, dans les trains, les militaires aussi jouent avec des tubes ! Le monde est rempli de tubes, mais le savoir n’est pas encore venu sur terre. Maintenant le Christ dit : « Quiconque accomplit la volonté de mon Père est mon frère » ; c’est donc l’une des conditions requises, mais la condition d’être frère ou sœur, ou mère du Christ est difficile à remplir. Vous m’excuserez à présent, mais ce que l’Église dit sur la Mère de Dieu est tout autre chose. Le Christ utilise ce mot mère avec une autre signification. Tu reconnaîtras ton frère lorsque tu es blessé, frappé par un malheur : il t’embrassera, te prendra dans ses bras, il te conduira chez lui ; il en est de même pour la sœur. Et comment reconnaître la mère ? Le frère et la sœur sont mis au monde par la mère, la mère représente ce qui est le plus sublime sur terre, donc le Christ entend par là l’amour, la mère qui sacrifie tout. Le Christ entend l’amour réalisé sur terre : si tu aimes, tu es une mère, si tu n’aimes pas, tu n’es pas une mère. Chacun peut être mère. Mettre un enfant au monde ne veut pas dire que tu es mère, enfanter est le plus facile. Le poisson met au monde, c’est-à-dire il jette ses œufs qui contiennent trois cent mille embryons de petits poissons, mais peut-on parler de naissance ? Certains mammifères mettent bas cinq ou six petits d’un seul coup, mais peut-on là aussi parler de naissance ? La mère met au monde un seul enfant, deux dans des cas exceptionnels. La naissance est une introduction à la maternité ; si le cœur de cette mère n’est pas rempli d’amour, ce n’est pas une mère. Par conséquent, d’après la définition du Christ : « Quiconque accomplit la volonté de mon Père » est son frère et sa sœur, et sa mère. Est-ce que la mère reconnaît celui qui est venu en elle ? Un esprit de l’espace est venu, et ce petit esprit devient un grand homme. Je demande : ce petit homme et ce grand homme sont-ils le même être ? Les mères d’aujourd’hui connaissent leurs enfants seulement par la forme ; certaines ont commencé à peine à les connaître par le contenu, alors qu’il faudra des milliers d’années pour les connaître par le sens. Et l’Esprit qui est venu peut être reconnu seulement dans la nouvelle culture. Je ne veux pas maintenant vous décourager ; je n’ai rien contre l’ordre que vous avez établi. Mais le Christ entend les choses un peu différemment, il était quelqu’un de très étrange. Je peux vous faire une comparaison. Il y a dans le monde des choses possibles et des choses impossibles. La fille de ce tzigane peut-elle devenir l’épouse du fils du roi ? Jamais ! Elle peut se l’imaginer, mais ce n’est pas possible. C’est encore plus impossible de devenir dans ce monde un frère et une sœur du Christ. Pourquoi cette tzigane ne peut devenir l’épouse du fils du roi ? Pour le devenir du sang royal doit couler dans ses veines. Donc je dis à la fille qui s’imagine pouvoir attirer le fils du roi : « Tu te berces d’illusions irréalisables ». Pourquoi ? Parce qu’aucun sang royal ne coule dans tes veines ; même si c’était le cas, il y aurait toujours une impossibilité : le fils du roi a ses propres désidérata, il ne t’aime pas et du coup il ne peut pas se marier avec toi. Donc certains peuvent dire qu’il est facile d’être tous des frères, chacun peut se dire frère, mais que dit le Christ ? La fille du tzigane peut dire : « Je vais me marier avec le fils du roi », et elle peut s’imaginer qu’elle s’est mariée avec lui, qu’elle célèbre chaque soir son mariage avec un fils de roi, et savez-vous comment cela se termine ? Un Bulgare qui est revenu de l’étranger a retrouvé la mère et la fille en larmes. Il demande ce qui se passe, pourquoi elles pleurent et la mère raconte : « Hier soir notre fille a rêvé qu’elle s’était mariée avec le fils du roi et qu’elle avait donné naissance à un enfant, mais cet enfant est mort et nous le pleurons à présent ». Le père s’est étonné et a dit : « Je n’ai jamais vu des personnes aussi bêtes que vous, et si je n’en croise pas de plus bêtes, je ne reviendrai pas chez vous ». Et il est parti en voyage à travers la Bulgarie ; il n’a pas vu celle d’aujourd’hui, mais la Bulgarie d’il y a dix mille ans. Il a voyagé longtemps et trouvé un Bulgare qui voulait se faire faire un caleçon – les caleçons étaient à cette époque à la mode, mais il ne savait pas comment l’enfiler ; se demandant comment faire il a fini par monter sur le toit et par se jeter dans le caleçon en bas et rentrer ainsi dedans. Le père qui passait l’a vu et lui a dit : « Attends, que comptes-tu faire ? – Je me suis confectionné un caleçon, je veux le mettre. – Mon ami, ce n’est pas ainsi qu’on fait ; descends et je te dirai comment on met un caleçon. » Et vous-aussi, vous résolvez la question du christianisme comme ce Bulgare qui voulait mettre son caleçon en sautant du toit : vous la résolvez tous comme ça : depuis le toit, d’en haut. Donc cette volonté est nécessaire, c’est-à-dire l’amour comme principe fondamental qui doit pénétrer dans l’âme humaine, et c’est alors seulement que nous nous unirons avec le Christ et que nous deviendrons frère et sœur, et mère du Christ. Il est possible, d’après la loi de la réincarnation, que la fille de ce tzigane – par ordre de la providence, naisse dans une famille royale et qu’elle se marie avec le fils du roi, et ainsi ce qui est impossible dans cette vie devient possible dans une autre vie, mais il faut du temps. C’est ce que le Christ sous-entend maintenant pour nous, mais nous devons changer le temps. Vous dites maintenant : « Pourquoi ne sommes-nous pas à l’époque du Christ ? » N’est-ce pas ils étaient des millions à cette époque, il y avait tant de gens érudits, il leur a tant parlé, mais L’ont-ils accepté ? Ils ne L’ont pas accepté : à leurs yeux le Christ était quelqu’un d’ordinaire, un fils de charpentier. Et tous ceux qui croyaient en Lui se faisaient appeler « des fous », venus redresser le monde, y apporter quelque chose de nouveau. Et ils Lui faisaient des objections : « Moïse a conduit son peuple hors d’Égypte à travers le désert en le nourrissant de la manne, mais toi, que donnes-tu ? Voilà, nous sommes sous l’occupation romaine, peux-tu nous délivrer, peux-tu devenir notre roi ? Alors nous te reconnaîtrons ». Mais pensez-vous que si le Christ était devenu roi, Il aurait réussi ? La situation des rois contemporains n’est pas enviable car c’est en étant roi que tu auras le plus d’ennemis et que tu devras garder constamment l’œil ouvert où que tu ailles. Donc, le sang royal est nécessaire, la volonté divine et l’amour sont aussi nécessaires pour être frère et sœur, et mère du Christ. Mère sous-entend la loi de l’amour. Lorsque vous recevrez l’amour, vous comprendrez la maternité d’une autre manière ; chacun peut être mère en un sens, mais c’est seulement lorsque l’amour se manifeste dans ton âme que tu peux devenir serviteur de la nature vivante. Lorsqu’un grand maître vient dans le monde, il doit porter quelque chose d’essentiel, déposé dans la nature vivante. Je ne désigne pas par les mots la nature vivante ce que désignent les naturalistes contemporains ; pour nous la nature est quelque chose de grand non seulement dans sa constitution, mais aussi dans cette intelligence et ce discernement qu’elle manifeste. Nous tous, nous nous trouvons sous l’emprise immédiate non pas de Dieu, mais de la nature, et chaque jour elle tient sa baguette ; elle est très attentionnée quand elle la pose sur toi : quelquefois elle la posera sur ton bras et tu auras un rhumatisme, quelquefois sur ton cœur et tu auras une arythmie, si elle la pose sur tes poumons tu souffriras de phtisie, sur ta tête, de migraine, etc. ; elle te dit ainsi : « Ces organes que j’ai créés dans votre corps pour votre bien, ces forces que j’ai mises en vous, ces sentiments, vous ne les avez pas utilisés à bon escient ». Et par conséquent, elle nous punit équitablement. Maintenant, toute une science vient pour aider l’humanité. Contre qui ? Contre cette mère qui apprend aux enfants à se relever. Le médecin vient alors et dit : « Il a un diabète », mais sans expliquer la raison de la maladie. Qu’est-ce que le diabète ? La maladie du sucre. Qu’est-ce que la maladie du sucre ? L’accumulation de sucre dans l’organisme. Et en quoi est-ce mal, combien coûte maintenant un kilo de sucre ? Il faut en connaître la raison, savoir pourquoi ce sucre s’est accumulé dans l’organisme. Ce sucre aurait dû être donné à d’autres personnes, la nature ne tolère pas de surplus : il a stocké beaucoup de sucre, il veut en vendre, et la nature dit : « Tu as du diabète, tu dois expulser le sucre. – Je ne sais pas comment faire. » Le médecin vient, t’administre une injection, puis deux, trois, quatre, c’est le remède. Libérez-vous du diabète : les choses bonnes et sucrées, ne les désirez pas uniquement pour vous-même, mais aussi pour les autres. Je ne veux pas soigner, mais je veux vous montrer que si quelqu’un a la maladie du sucre je peux le soigner en dix minutes. Je ne lui prendrai pas beaucoup d’argent, mais un peu tout de même : s’il est riche, je lui dirai : « Tu donneras tes dix millions, tu changeras radicalement de vie et tu la consacreras à Dieu, tu ne mangeras pas beaucoup », et je lui imposerai une diète très stricte comme il n’en a jamais vu ; puis je lui dirai : « Tu as convoité les femmes des autres, tu as apporté le malheur sur les familles des autres, tu dois réparer tout cela et alors la maladie disparaîtra ». Lorsque le christianisme parle de l’être repenti, l’orthodoxie grecque entend que le pope le revête de l’épitrahil[1], lui récite quelques prières et ses péchés sont alors absous. La nature ne pardonne pas aussi facilement, vous pouvez revêtir dix fois l’épitrahil et vos péchés subsisteront ; la nature vous pardonne uniquement lorsque vous êtes à l’unisson avec la volonté divine : non seulement la considérer comme une simple loi, mais aussi l’appliquer dans la vie pour que cette loi pénètre tel un grand amour dans toutes vos pensées, tous vos désirs, pour devenir frères, sœurs et mère du Christ. Et lorsque vous serez frères, sœurs et mère, alors vous entrerez dans la nouvelle science que nous prêchons à présent. Certains viennent me voir maintenant en disant : « Comment devenir un disciple, comment connaître les secrets de la nature, comment ouvrir mes yeux ? » Mais je le regarde, je le regarde et je dis : « Il y a encore du temps pour toi, viens plus tard », car si je lui disais : « Donne-moi tout l’argent que tu possèdes », il lèverait la main pour se gratter la tête et dirait : « Attends que j’y réfléchisse un peu » : il n’est pas prêt, alors j’économise du temps et de l’espace et je dis : « Ce n’est pas pour toi ». Si je lui demande : « Peux-tu devenir un disciple ? », il me parlera deux heures pour dire qu’il le peut ; non, il se trompe. Je vous dirai à présent que pour devenir un disciple, pour se voir confier ces secrets de la nature, vous devez d’abord devenir frère et sœur, et mère du Christ : la règle est claire. Lorsque la volonté divine passera par toutes les cellules vivantes de votre organisme et transformera votre amour matériel et réel, vous vous retrouverez devant la porte du Temple, le Christ sortira alors et vous dira : « Bienvenu, frère, sœur et mère ! » Il ouvrira la porte avec la clé, la poussera, vous introduira dans le Temple, et commencera à vous révéler ces grands secrets dans la nature. Vous n’êtes pas encore dans la nature ; je parle par allégorie, la nature est encore impénétrable pour vous, vous ne faites que tourner autour d’elle ; c’est un vaste monde, mais encore impénétrable. Savez-vous la beauté qu’elle renferme, les créatures qui y vivent ? Ne sont restés dans ce monde-ci que ces éminences de rois, de princes, de lords, de professeurs : ce sont tous des disciples déchus depuis des siècles, des commerçants en faillite ; plus rien n’existe pour eux, c’est pourquoi ils sont infirmes, aveugles, boiteux et sourds. C’est notre monde contemporain, un monde en faillite ; je l’appelle le monde des disciples déchus qui n’ont pas réussi l’examen de fraternité et de sororité le plus élémentaire, ils sont en dehors de la nature. Maintenant, je ne le dis pas pour tous ; c’est en général la situation du monde et c’est de lui que je parle et c’est le point de vue le plus juste. Vous me direz : « Mais nous qui avons tout laissé, qu’est-ce qui nous attend ? » Le Christ dit : « Il n’y a personne qui n’ait sacrifié son père ou sa mère ou sa maison et qui ait accompli la volonté divine qui n’obtienne dès maintenant cent fois plus, et à l’avenir une vie éternelle »[2]. Vous avez à peine débuté, vous n’êtes qu’au préambule. Certains parmi vous ont écrit le premier chapitre, je vous félicite ; d’autres ont écrit le deuxième chapitre, certains le troisième, le quatrième, mais ne vous faites pas d’illusions : tant que vous n’aurez pas achevé tout votre livre, ne dites pas : « Il n’y a pas de travail comparable au mien » : tu ne sais pas quel est ton travail et comment il aboutira ; c’est seulement quand il sera abouti que tu sauras. Celui qui veut être frère, sœur et mère du Christ doit être un vrai héros dans le monde, un héros non seulement au sens propre, mais un héros en pensée, en âme et en esprit : il doit avoir un cœur pur comme le cristal, une pensée lumineuse comme le soleil, une âme noble et élevée, vaste comme l’univers et un esprit puissant comme Dieu. Voilà ce qui est exigé et nécessaire. Je ne vous dis pas cela pour vous décourager, mais pour vous montrer les grandes lois cachées dans la vie. La volonté divine est grande, elle restera immuable. C’est un problème mathématique qu’il faut résoudre : tant que tu n’accomplis pas la volonté du Père unique au Ciel, tu ne peux pas devenir frère, et sœur du grand Maître, le Christ. Savez-vous ce que veut dire Père ? Père, c’est celui qui meut le monde, celui qui met tout en ordre, celui qui inspire et conduit le progrès, les conditions pour toutes les créatures qu’il a créées : devant Ses yeux et Son intelligence tout cela est clairement posé et Il a tout prévu si bien qu’Il n’a rien omis. Et le Christ dit : « Celui qui accomplit la volonté de mon Père qui sait tout, qui meut la Terre, qui veille sur l’harmonie dans le monde, lui seul peut être mon frère, ma sœur, ma mère, et aussi mon disciple. Seul celui dont l’intelligence, l’amour, la vérité, la sagesse ont pénétré l’âme, seul celui-là peut être mon frère, ma sœur et ma mère ». Ne vous découragez pas, car dans ce cas vous ressemblerez à la fille du tzigane ; c’est une image, dans votre prochaine vie vous aurez tous du sang royal et vous pourrez attirer le fils du roi. Je vous indique l’unique chemin par lequel accomplir la volonté du Père. À présent, vous accomplissez strictement la volonté de Dieu, mais sous la menace du gendarme, sous le couperet de la loi. Tu es mobilisé dans l’armée et tu dis : « Je veux accomplir la volonté divine au nom de la patrie ». Tu es patriote parce qu’il y a un fouet qui menace, mais lorsque j’entends la volonté de ce Père, elle est diamétralement opposée à celle que tu professes. Accomplir la volonté divine est l’œuvre la plus sublime, la plus sainte que nous pouvons accomplir dans cette vie. Je vais vous relater un conte très court. Dans l’antiquité, au temps des armens, vivait un serviteur très vertueux qui un jour, par inattention, a commis une faute et le roi l’a condamné à mort. Après la sentence et l’exécution de ce serviteur, l’un des sages les plus éminents du royaume a dit au roi : « Comme tu as agi avec iniquité envers ce serviteur, tu te marieras et tu auras un fils, mais il sera sourd, aveugle et muet : c’est la plus petite punition que la Providence te donnera ». En effet, le roi a eu un fils comme le sage l’avait prédit, sourd, aveugle et muet ; et le roi clamait qu’il n’y avait pas de plus grand malheur que le sien dans le monde. Alors le sage s’est manifesté une deuxième fois et a dit : « Puisque vous n’avez pas accepté de bon gré cette punition, vous en subirez une autre, plus grande », et il s’en est allé sans préciser laquelle. L’enfant du roi est parti à travers le monde pour chercher un remède à son état. Il est arrivé au royaume des kelves. Le roi de ce pays avait une fille, elle était très belle, mais personne n’avait vu son visage ; elle ne s’intéressait à personne et ne voulait jamais apparaître devant quiconque, mais lorsqu’elle a su qu’un fils de roi sourd, aveugle et muet était venu dans son royaume, elle l’a convié chez elle et lui a dit : « Veux-tu que j’enlève un peu de tes souffrances ? – Oh, tu me ferais un présent inestimable », a-t-il répondu. » Elle lui a touché les yeux, les oreilles et la langue, et les sens du fils du roi se sont rétablis, puis elle s’est dérobée à sa vue. Il l’avait vue et en était tombé si amoureux, qu’en la perdant, en proie au chagrin, il a dit : « Mon chagrin d’avant n’était rien en comparaison à celui-ci ». Vous êtes aussi maintenant dans la situation de ce fils de roi qui était sourd, aveugle et muet, vous avez oublié le péché envers le bon serviteur mis à mort et vous dites : « N’y a-t-il personne pour nous ouvrir les yeux ? » Il y en a, mais s’ils vous ouvrent les yeux, vous serez dix fois plus malheureux. Il n’y a pas de plus grand malheur que celui-ci : voir l’amour et ne pas l’avoir. Par conséquent que ferez-vous? Chercher la fille du roi et réparer vos péchés ? Oui, vous devez rétablir la vie de ce domestique mis à mort. Votre père, votre mère et tous doivent rétablir cette vie injustement ôtée. Pour que ce principe soit instauré, chaque crime doit être réparé, aucune trace ne doit rester des crimes dans le monde ; tous les crimes doivent disparaître entièrement de notre monde et, lorsque vous aurez nettoyé votre monde de tous les agissements criminels, des mauvaises pensées et des mauvais sentiments pour projeter cet amour divin à travers votre âme et votre esprit, vous deviendrez sœurs et frères, et mère ; alors venez à moi, et je vous ouvrirai moi-même la porte du Temple et je vous y introduirai. Je vous parle clairement : dans le nouvel enseignement, vous devez être des héros, des héros et non des poltrons ! Il vous faut de nouvelles choses, pas des diplômes universitaires. Ils se disent docteurs ou prêtres ; ils se disent toujours gentilhommes, gens honnêtes : le monde est rempli de gens honnêtes et pourtant la malhonnêteté règne partout ; on a un diplôme, mais si on est soumis à la moindre épreuve, on échoue. Le Christ l’a vérifié et a dit : « Cet enseignement sur lequel repose le régime social actuel est mensonger, il a vécu »[3]. Quoi que vous fassiez et quoi que vous étudiiez, cela restera sans effet ; une punition pèse sur vous : vous avez enfanté un fils sourd, aveugle et muet ; c’est encore ainsi. Et si vous me demandez pourquoi vous ne pouvez pas bien vivre, je vous répondrai : est-ce que les sourds, aveugles et muets peuvent bien vivre ? Il ne suffit pas de dire : « Je t’aime », c’est comme une publicité à l’américaine, dans ce j’aime il n’y a aucun amour. Quelqu’un dit : « Je suis un saint », mais il n’a aucune sainteté ; « je suis savant », mais il n’a aucune science. Ainsi, vous comprendrez que l’essentiel c’est de vous appliquer à faire la volonté divine. Il faut vous arrêter alors et dire : « Suis-je prêt à accomplir la volonté divine ? » Lorsque vous êtes amenés à résoudre cette question, il ne faut pas dire : « J’ai un mari, j’ai des enfants ». Vous n’avez pas de mari ni d’enfants ; « Je suis une femme honnête ». Tu es loin de l’honnêteté, où sont les gens honnêtes aujourd’hui ? Je ne parle pas du point de vue de votre mesure des choses, mais du point de vue du frère, de la sœur, de la mère, je parle à ceux qui se préparent. Je vous donne des recommandations, et ce que je vous dis aujourd’hui, il aurait fallu dans le passé rester trente ans dans une pagode ou un temple païen et subir nombre d’examens pour l’entendre. Vous direz encore : « C’est curieux, ce régime social n’en est pas un, cet enseignement n’en est pas un, nos mères ne sont pas des mères, que sommes-nous alors ? » Vous direz encore : « Ne sommes-nous pas un peuple chrétien, ne servons-nous pas le Christ, ne connaissons-nous pas son enseignement ? » L’année 1914 a révélé ce que sont les peuples chrétiens : vingt-cinq millions de chrétiens sont tombés sur les champs de bataille et encore vingt-cinq millions sont restés infirmes, invalides, donc cinquante millions en tout. Alors que le Christ a dit : « Ne tue pas ! » Songez alors comment se justifieraient les peuples chrétiens contemporains de cette infâmie qui est inscrite au Ciel ; ce ne sont pas des chrétiens, mais des païens sous une étiquette chrétienne. Un ordre a été donné par la nature qui a levé sa baguette et qui va bien épousseter ces peuples, aucun peuple ne sera épargné tant que ces péchés ne seront pas nettoyés ; et si certains restent non nettoyés, ce seront des résidus de cette ancienne culture. C’est ce que le Christ dit à propos de ceux qui n’ont pas accompli la volonté divine. Il y a dans ces peuples à présent l’embryon d’une nouvelle humanité, un autre peuple de fraternité, sororité et maternité naîtra ; donc la race suivante qui engendrera les peuples nouveaux sera une race de fraternité, de sororité et de maternité, alors que les peuples actuels sont des peuples d’esclavage, de servitude, de labeur, de tourments et de souffrances, ce sont les peuples contemporains. Maintenant, pour aller de Bulgarie en Angleterre, pour avoir un passeport, tu dois te donner beaucoup de mal. Il ne faut se faire aucune illusion. La morale du Christ est singulière, le Christ a été singulier, c’était un être à part : il ne fait de compromis avec personne, mais il ne dit que la vérité et n’exige qu’elle. Maintenant vous voulez être des héros et vous dites : « Je travaille pour le Christ ». Tu n’as encore rien fait, c’est ainsi que parle le Christ ; quand je dis rien, il se peut que tu ais accompli beaucoup de bonnes choses, mais pas l’essentiel. Il serait risible qu’une jeune fille me rende mille services et veuille en retour m’épouser. Il se peut que le fils du roi se soit attardé dans la maison du tzigane par nécessité, mais que la fille du tzigane en conclue qu’il puisse devenir son mari est risible ; c’est votre façon de raisonner. Non, non, il vous laissera une bénédiction car il est noble, mais rien de plus. Pour devenir des frères et des sœurs, la volonté du Père doit nécessairement demeurer dans vos âmes, et vous ne parlerez jamais de votre noblesse. Les savants contemporains disent que le diamant se forme à partir du charbon, mais je le conteste en disant : le charbon se forme à partir du diamant. Ils disent : « Le charbon qui fond se purifie et devient un diamant », alors que je dis : le diamant qui n’a pas gardé son éclat devient du charbon. Lorsqu’on est pur et vertueux, on est un diamant et lorsqu’on pèche on devient du charbon ; si tu es un diamant cela montre que tu n’as pas péché. Un pécheur ne peut pas devenir juste, comment un pécheur pourrait-il devenir un diamant ? Le diamant reste toujours un diamant ; certains dépôts peuvent se former autour de lui et l’assombrir, mais ce ne sont que des dépôts de poussière superficiels. Je dis aussi : les diamants brûlés par le feu sont devenus du charbon. Quel est ce feu ? Ce sont les passions humaines indomptées qui ont formé tout ce charbon. Les scientifiques modernes disent : « Il faut une chaleur intense, une grande pression pour former un diamant ». Là-dessus nous sommes d’accord : les diamants se forment par le feu de l’amour divin, par la pression de la sagesse divine, et sous l’action de la volonté divine. Le diamant, ce minéral, est un être vivant, doué d’intelligence. J’ai rencontré beaucoup de diamants qui se plaignaient en disant : « On nous fait passer de main en main, on nous vend. Quelqu’un dit : « Quelle belle pierre ! », et il nous achète, mais dès qu’il se retrouve dans la gêne, il nous vend aussitôt. On nous vend constamment comme du bétail, c’est pourquoi nous n’allons pas leur révéler notre vie et les humains ne nous comprendront jamais, ils peuvent nous revendre autant qu’ils veulent, mais nous ne leur révélerons rien de notre vie ». Je parle au sens figuré. Quelqu’un de juste apparaît, mais les gens le vendent ; la vente n’arrangera rien. Celui qui veut devenir un disciple ne peut pas commencer la nouvel enseignement s’il n’accomplit pas la volonté du Père et s’il ne devient frère et sœur, et mère du Christ. Vous avez maintenant commencé votre introduction, vous avez peut-être achevé le premier chapitre, continuez. Car si votre mari est très méchant, il vous fournira l’encre pour terminer l’histoire ; et s’il est très sévère, il fera lever le vent et vous voyagerez très vite, il y aura des vents favorables. Alors l’amour transformera toutes les forces adverses en bien pour ce monde, et c’est là le sens profond que l’amour apporte à l’âme où la volonté divine s’est réalisée ; alors tout dans le monde se passera pour leur bien et ils comprendront les secrets que Dieu a décidé de leur révéler. Si maintenant tu te plains de ton mari, tu n’es pas frère, sœur et mère du Christ ; si tu ne peux pas supporter les plus petites difficultés, tu n’es pas encore frère, sœur et mère. Mais si tu peux résister à tout, tu es près du Temple, tu y entreras ; le Christ viendra bientôt, ouvrira et dira : « Entre dans le sanctuaire, tu es mon frère, ma sœur, ma mère, et tu peux être mon disciple ». Et le Christ dit à ses disciples : « Voici mes frères, mes sœurs et ma mère » ; ce sont les conditions pour tous ceux qui veulent être disciples ; je vous le dis au grand jour : il faut d’abord devenir frères, sœurs et mère afin d’accomplir la volonté divine. L’amour doit être un facteur dans l’âme, dans les cœurs et dans les esprits, se réaliser et se matérialiser ainsi - alors vous serez devant la porte du Temple pour accueillir la nouvelle vie de la Résurrection. Ceux qui sont prêts – car il y a déjà une mobilisation proclamée au Ciel, un manifeste a été publié - tous les volontaires peuvent s’inscrire. Il n’y a pas ici besoin de mitraillettes mais de héros volontaires. Ceux qui le désirent, peuvent s’enrôler : qu’ils lèvent leurs fusils mais sans tuer, qu’ils lèvent leurs couteaux mais sans transpercer, qu’ils mettent leurs sacs à dos, qu’ils soient équipés, bien chaussés avec des chaussures neuves et robustes, qu’ils prennent suffisamment de cartouches. Il n’y a pas de réserves de munition là-bas. Dans la bataille qui se prépare, les cartouches doivent être en quantité suffisante. C’est sérieux ! Il y aura une fusillade. Dans cette nouvelle mobilisation, vous qui le souhaitez, vous pouvez tous vous enrôler, mais comment ? Il y a une commission : un général, un colonel, un sous-colonel, un commandant, un capitaine, un lieutenant, un sous-lieutenant, un adjudant-chef, un sergent, un caporal et un simple soldat. C’est d’abord le général qui vous accueillera, et tout à la fin le caporal et le soldat. Celui-ci peut vous poser la question : « Es-tu frère et sœur, et mère du Christ ? » Si tu réponds « Oui », il t’inscrira aussitôt : c’est ainsi que se déroule notre mobilisation. Vous me demanderez : « Où est cette commission ? » Vous vous rappellerez, il n’y a pas de découragement à avoir. Je vous dis : le chemin est difficile, mais l’épreuve doit être surmontée. Je vous dis : pour l’âme humaine qui veut œuvrer sur ce chemin, il n’y a rien d’impossible. Donnez la liberté à votre âme et elle vous conduira sur le rivage espéré, votre âme sera la médiatrice qui vous rendra frères, sœurs et mère du Christ. Seule votre âme en est capable et aucune autre force, cette âme qui est jadis sortie de Dieu, qui est en vous mais que vous ne connaissez pas ; vous vous tournerez vers elle, elle est le simple soldat qui vous enrôlera. N’allez pas frapper aux autres portes, allez auprès d’elle et dites-lui : « Je t’en prie », et elle vous enrôlera. Je pense que vous tous qui m’écoutez, vous croyez que vous avez une âme. Je peux en cinq minutes prouver à quelqu’un qu’il a une âme, c’est très facile à prouver ; nous avons des preuves de l’existence de l’âme, et si vous saviez comme elles sont irréfutables ! Un homme érudit est venu il y a deux ou trois ans et m’a dit : « Je peux me frayer un chemin partout dans la société. J’ai deux révolvers et mes cartouches sont très efficaces. Si mes affaires sont entravées quelque part, je dégaine, je fais feu et le supérieur signe aussitôt l’ordre demandé. L’une de mes cartouches est de mille leva or, la deuxième aussi, et lorsque j’ai fait feu, l’affaire s’est réglée. Je suis allé voir le ministre le lendemain, il refusait de signer mon embauche. J’ai dégainé le révolver, j’ai tiré six cartouches de mille levas or chacune et il a dit : « Assez, ne m’achève-pas », et il a signé tout de suite ». Je lui ai répondu : « Vois-tu, j’ai une arme infaillible, elle tire en toute intelligence sans tuer les gens. » Je l’applaudis : au lieu de tirer une vraie cartouche et tuer le ministre, il vaut mieux utiliser des cartouches de six mille leva or : ainsi l’un et l’autre restent indemnes, c’est préférable au grand mal. Voici la philosophie de la vie moderne, elle ne résiste pas à la critique : cet homme est physiquement indemne, mais spirituellement mort ! Nous allons maintenant revenir à l’essentiel. Attelez en vous cette volonté, non pas la volonté divine, vous ne savez pas qui est Dieu, Il est inconnu. Mais ce Père dont parle le Christ, nous connaissons Sa volonté ; Il s’est éveillé et parle ainsi : « Tous Mes enfants doivent accomplir Ma volonté ». Il n’y a pas de retour en arrière, nous devons tous accomplir Sa volonté ; tout peut arriver, tout l’univers peut s’écrouler, mais cette volonté restera immuable, et ce Père allumera en fin de compte un feu très intense et nous obligera à accomplir Sa volonté. Nous devons savoir que Sa volonté est sacrée ; et le Christ dit que c’est mieux maintenant qu’à son époque. Je dis : la volonté de ce Père vient maintenant dans le monde. Vous avez à présent : d’un côté le fils du roi, aveugle, sourd et muet ; d’un autre côté, vous avez la belle fille du roi ; et en troisième lieu vous avez ce domestique qui a été mis à mort. Comment résoudrez-vous cette question ? Certains disent : « Qu’on ouvre nos yeux, nous voulons voir ». C’est dangereux de voir maintenant. Mais si vous avez peur, ce domestique vous attendra, il ne vous excusera pas. Vous vous trouvez entre deux choix : entre la fille du roi et le domestique tué, que faut-il faire maintenant ? Il y a une façon de résoudre la question : réaliser la volonté divine, accueillir l’amour divin ; c’est la porte étroite, le chemin étroit par lequel vous devez tous passer. Je parle seulement pour ceux qui veulent être disciples et dont la conscience est éveillée. Il n’y a pas de discussion possible, c’est un enseignement que vous allez vérifier. C’est ainsi. Je vous appelle à prendre part à la nouvelle mobilisation. L’invitation est publiée dans le monde entier, en Europe, en Amérique, parmi les peuples chrétiens et parmi les peuples païens, les inscriptions se font partout. Ceux qui s’enrôleront se nommeront peuple de Dieu, ils seront le peuple élu, ils seront rois et prêtres du Dieu Vivant, ils formeront les nouvelles générations et seront les citoyens de la nouvelle culture, du Royaume de Dieu. Ciel et terre salueront tous ceux parmi vous qui s’enrôleront. Certains sont déjà peut-être inscrits, mais ceux qui ne le sont pas doivent se presser car il ne reste pas beaucoup de temps, le moment vient où les registres seront fermés et où vous ne pourrez plus vous enrôler ; il y a un délai de dix jours : ce sont des jours de Dieu, des jours de bénédiction. Pour moi, je souhaite qu’à l’avenir vous soyez frères, sœurs et mères du Christ, que vous accomplissiez sa volonté et la volonté du Père, et alors nous pourrons dire que le Royaume de Dieu est déjà descendu sur terre. Sofia[4], 9 octobre 1921 [1] Epitrahil – vêtement sacerdotal du clergé orthodoxe revêtu pour confesser quelqu’un [2] Marc 10, 29-30 [3] Col 3, 9-10 a - N'usez point de mensonge les uns envers les autres, puisque vous avez dépouillé le vieil homme avec ses œuvres, 10 et revêtu l'homme nouveau. [4] Dans la première édition (« Force et Vie », quatrième tirage, éditions « Edison », Sofia, 1922) la causerie est datée du 19 octobre 1921, mercredi.
  12. Le salut de l’Amour « En entrant dans la maison, saluez-la ! » Matthieu 10 :12 Aujourd’hui, les religieux et les croyants courent le risque de croire qu’ils savent tout et qu’ils ont résolu toutes les questions. Chacun dit : « Je sais ». Vous savez, mais le monde n’est pas encore harmonisé. Si le disciple dit qu’il s’y connait en mathématiques alors qu’il ne sait pas résoudre le problème le plus élémentaire, quelle est sa connaissance dans ce cas ? Si quelqu’un dit qu’il connaît une langue alors qu’il ne peut pas écrire une simple lettre, quelle est sa connaissance alors ? Savoir quelque chose comme il faut signifie savoir appliquer ce qu’on sait : le véritable violoniste est celui qui sait jouer du violon ; celui qui l’entend jouer dit : « Ce violoniste joue bien ». Tu dis : « Je comprends la musique ». Tu comprends, mais tu ne peux pas jouer, peu de gens savent jouer. Combien y a-t-il de musiciens aujourd’hui dans le monde ? Une dizaine. Beaucoup jouent, beaucoup veulent être vus comme des musiciens, mais leur idéal à tous est le musicien d’exception. La même loi se rapporte à la vie spirituelle : beaucoup de gens passent pour spiritualistes, mais peu sont de vrais spiritualistes. La vie est une musique grandiose : vivre, c’est jouer selon toutes les règles de l’art divin. Si tu es impatient, l’archet tremble et les sons ne sortent pas convenablement ; si tu doutes, ta mémoire sera défaillante ; si tu es commerçant, tu feras faillite ; un élève qui doute de ce que le professeur enseigne perd le fil de ses pensées et ne peut pas répondre ; un tel élève finit par avoir zéro. Nous nous arrêtons maintenant sur le côté extérieur de la vie et nous nous demandons ce qu’est le malheur ? Il se définit par notre angle d’écartement de Dieu : plus grand est le malheur de quelqu’un, plus grand est son écart du droit chemin ; plus grande est sa joie, plus grande est sa proximité à Dieu. Si quelqu’un dit qu’il est malheureux, j’entends qu’il s’est écarté à gauche. Le malheur se mesure à l’amplitude de l’angle de cet écartement : elle peut varier de un degré jusqu’à une rotation complète de trois cent soixante degrés. Le malheureux pense à son malheur et moi, à l’angle de son écartement. À partir de cet angle, je peux déterminer au bout de combien de jours son malheur diminuera jusqu’à disparaître complètement ; il entrera ensuite dans la zone neutre, c’est-à-dire il marchera sur la ligne droite qui détermine la direction de sa vie. Si tu viens à l’angle droit, tu avanceras normalement et alors ta joie commenceras à grandir. « Je veux être joyeux ». Puisque tu veux être joyeux, marche à droite. « Je ne veux pas souffrir ». Fais un virage, va à droite. « Je veux être savant ». Instruis-toi, ne rumine pas ce que tu as assimilé, mais exploite-le. Le Christ dit à ses disciples : « En entrant dans la maison, saluez-la ». Combien de disciples avait le Christ ? Douze. Tu dis : « Si seulement j’étais moi aussi un disciple du Christ, je serai Matthieu ou Luc ou Marc ou Jean, le monde me connaîtrait, mon nom serait connu de tous ». Oui, mais tu pourrais aussi être Judas. Jadis il y avait un Judas alors qu’ils sont maintenant des millions ; puisque le nombre des autres disciples a augmenté, donc le nombre des Judas a augmenté aussi. Calculez le pourcentage d’augmentation du nombre des autres disciples pour trouver le nombre de Judas en proportion. Il y a aujourd’hui cinq cents millions de chrétiens ; divisez ce nombre en douze pour voir le nombre de chrétiens par apôtre. « Quarante millions de chrétiens par apôtre. » Il y a donc dans le monde actuel quarante millions de traîtres. Pourquoi est-ce ainsi ? Vous vous répondrez tous seuls à cette question. Quelqu’un a quitté sa femme et tu demandes pourquoi ? C’est ainsi, il l’a quittée, fin de l’histoire. « Pourquoi est-ce ainsi ? » C’est ainsi ! Celui qui a quitté sa femme est le seul à pouvoir répondre à la question. Ce n’est pas une question profonde, philosophique : le mari a chassé sa femme car une autre a pris sa place. « Pourquoi la femme a-t-elle répudié son mari ? » Parce qu’un autre a pris sa place, voici toute l’histoire. Par conséquent, si une femme quitte son mari, c’est qu’un autre s’y est introduit ; si un mari quitte sa femme, une autre femme s’est introduite dans leur foyer. Donc une femme peut briser le bonheur de deux hommes, un homme peut briser le bonheur de deux femmes, mais une femme ne peut pas briser le bonheur de deux femmes, ni un homme le bonheur de deux hommes. Le Christ dit : « Dans quelque ville ou village que vous entriez, informez-vous s'il s'y trouve quelque homme digne de vous recevoir, et demeurez chez lui jusqu'à ce que vous partiez. En entrant dans la maison, saluez-la ». Ainsi, si vous croisez quelqu’un et qu’il ne vous salue pas, c’est le signe qu’il n’est pas des vôtres ; si tu ne le salues pas non plus, tu n’es pas des siens ; la question est claire et précise. Je veux maintenant attirer votre attention sur le côté positif de votre vie. On ne demande pas à tous de faire la même chose et d’avoir les mêmes connaissances ou vertus ; chaque vertu a trente-cinq millions de formes et chaque forme accordée à une autre engendre de nouvelles formes ; étudier une vertu et l’appliquer est un grand art. Quelqu’un dit : « Je connais l’amour ». C’est exagéré, l’amour a trente-cinq millions de formes. En faisant simplement le décompte, combien de temps te faudra-t-il pour compter jusqu’à trente-cinq millions ? À un rythme modéré tu compteras jusqu’à soixante en une minute, et jusqu’à trois mille six cents en une heure. Combien de temps compteras-tu à raison de douze heures par jour ? Faites le calcul pour savoir le temps que ce décompte vous prendrait ; vous pouvez alors avoir une idée du temps qu’il vous faudra pour étudier la totalité des trente-cinq millions de formes de l’amour. C’est facile de dire que tu connais une certaine vertu, mais ne serait-ce que décompter ses formes demande déjà beaucoup de temps. Qu’obtiens-tu si tu étudies les formes d’une vertu ? Pour décompter les formes de l’amour il faut huit cent dix journées complètes, mais comme on ne décompte que douze heures par jour, ce nombre de huit cent dix doit être doublé, donc il faut cinq ans pour effectuer ce décompte ; si on décompte à raison de six heures par jour, il faut dix ans. Ainsi, il vous faut comprendre l’essence de la vie, cela s’obtient par des méthodes spéciales dans lesquelles réside la véritable vie. L’enfant ne peut pas court-circuiter son enfance et devenir adolescent d’un coup ; l’adolescent ne peut pas devenir adulte d’un coup et l’adulte ne peut pas vieillir d’un coup : il faut une continuité ; cette loi de la continuité existe dans toutes les régions de la vie. Voilà pourquoi pour comprendre une grande vérité, il faut avoir développé en soi des sentiments et des aptitudes appropriées ; il faut aussi avoir des organes adaptés pour émettre et recevoir ce que vous acquérez et ce que vous avez déjà acquis : ce sont les premiers pas vers l’école occulte. Pour développer ses sentiments et aptitudes, le disciple doit se tenir éloigné de toutes les pensées et de tous les sentiments qui l’entravent : la peur, la colère, la hargne, la haine, etc. Celui qui hait entrave tout seul son développement ; celui qui fait du mal aux autres se fait du mal à lui-même ; lorsque vous parlez de morale, il faut l’appliquer avant tout à vous-mêmes. « Pourquoi faut-il bien vivre ? » Pour développer correctement vos sentiments et vos pensées et les organes de votre âme ; celui qui ne vit pas bien se déforme. Sachant cela, ne vous étonnez pas des souffrances qui surgissent. Si tu demandes pourquoi tu souffres, je dis : tu souffres parce que tu t’es écarté à gauche, tu as donné place aux traits négatifs en toi. En subissant des souffrances incomprises, on s’avilit progressivement. Le Christ dit : « En entrant dans la maison, saluez-la ». Chaque être humain est une maison que vous devez saluer ; s’il accepte votre salut, laissez-lui votre paix ; s’il vous salue et que vous acceptez son salut, vous recevrez sa paix : c’est cela l’avènement de la paix divine sur vous et la visite du Fils de Dieu. Là où est la paix, se trouve le Christ ; là où il n’y a pas de paix, le Christ est loin. « En entrant dans la maison, saluez-la ». Saluer qui ? La Seigneur qui vit dans votre maison. Par conséquent, lorsque vous rencontrez quelqu’un en qui Dieu demeure, vous le saluerez. Lorsque le fils entrera dans la maison de son père, il devra impérativement le saluer. Si le fils ne salue pas son père, si la fille non plus ne le salue pas, ce fils n’est pas un vrai fils, cette fille n’est pas une vraie fille. Comment les gens se saluent-ils ? Les Bulgares se saluent par bon jour. Que représente le bien, c’est -à-dire la vertu ? Un fruit de l’amour. Il est dit : « En entrant dans la maison, saluez-la ». Comment ? Par le fruit de l’amour. C’est facile de saluer avec les mots bonne journée, et d’avoir la réponse que Dieu te rende bonne cette journée, sans que la journée soit bonne et sans que vous ayez quelque chose de bon en tête. Savez-vous à quoi cela ressemble ? Les étudiants américains célèbrent une fois par an la journée du remerciement, la fête de Thanksgiving. À cette date, comme chez nous pour Noël, on mange des dindes, des oies, des cochons et tous prennent part au festin, boivent et mangent. Ce jour-là tout le monde est très généreux et on distribue des bons de différentes valeurs : chaque étudiant à une multitude de bons à sa disposition et peut les signer et les envoyer à qui bon lui semble, mais la valeur de ces bons est comme celle des roubles russes actuellement, en les vendant tous, tu peux à peine obtenir un leva. L’enseignement du Christ interdit de manipuler ces bons. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont aucune valeur aujourd’hui, ce sont des faux. Ainsi, si tu dis bon jour à quelqu’un, tu dois bien vivre cette journée ; s’il te répond que Dieu te rende le bien, lui-aussi doit vivre le bien ; c’est ainsi que vous devez vous saluer. Nous sommes les seuls à nous saluer par la formule : « Il n’y a aucun autre amour semblable à l’amour divin » et on vous répond : « Seul l’amour divin est amour ». C’est la formule la plus simple que je vous ai donnée, mais vous l’avez déjà salie, certains se saluent négligemment et prononcent la formule à la va vite ; celui qui répond au salut, dit succinctement : « Seul… », sans terminer la formule. Si tu veux dire quelque chose ou si tu veux saluer, fais-le avec une bonne disposition et de l’amour : tu te recueilleras en toi-même, puis tu prononceras la formule qui sera alors bénéfique pour toi et pour celui que tu salues ; tu diras doucement : « Il n’y a aucun autre amour semblable à l’amour divin » ; c’est une grandeur mathématique qui doit devenir positive. Examinons à présent la lettre X avec laquelle nous écrivons le mot Христос – Christ : si nous enlevons le trait inférieur gauche, nous obtenons le signe Y ; si nous enlevons le trait supérieur droit, nous obtenons le signe h, une lettre qui fait partie de la première syllabe Ch avec laquelle s’écrit le mot Christ en anglais. La lettre C symbolise la Lune qui se remplit et se vide constamment ; la lettre h symbolise un être qui se tient debout, tête en haut ; la lettre X symbolise une roue qui tourne en haut et en bas – cette lettre est constituée de deux Y – l’un en haut, l’autre en bas : x = y + h. Donc la lettre X symbolise un être humain qui se tourne tête en bas et tête en haut : lorsqu’il pèche, il se tourne tête en bas, et lorsqu’il ne pèche pas il se tourne tête en haut. Lorsqu’il pèche, l’être humain salit le Christ ; lorsqu’il ne pèche pas, le Christ entre en lui pour le purifier, alors il prononce en pleine conscience la formule : Il n’y a aucun amour semblable à l’amour divin. Si nous effaçons la moitié inférieure gauche de la lettre H, nous obtiendrons la lettre Ч qui symbolise une fleur ouverte, épanouie ; beaucoup de mots commencent par cette lettre : tasse, heure, front[1]. C’est un art de savoir quelle partie des lettres supprimer pour transformer une énergie en une autre, c’est-à-dire un état en un autre. La nourriture est aussi un processus de transformation : transformer l’état inférieur de l’énergie vivante en un état supérieur. Autrement dit, la nourriture est un processus où l’énergie potentielle vivante dans la nature dit à l’être humain : « Tu me recevras en toi comme un conducteur et tu m’élèveras vers un monde supérieur. Jusque-là, tu travailleras longtemps sur moi et lorsque tu m’auras transformée, tu obtiendras la santé, ainsi tu tireras profit de moi et je tirerai profit de toi ». Je dis : lorsque tu transformeras cette énergie au premier degré, tu obtiendras le premier don : la santé ; lorsque tu la transformeras au deuxième degré, tu obtiendras le deuxième don : le bonheur ; lorsque tu la transformeras au troisième degré, tu obtiendras le troisième don : la félicité. Maintenant, en tant que disciples, commencez à transformer les énergies inférieures en énergies supérieures. Ne demandez pas qui a atteint quel degré, qui a dit quoi et qui sait quoi. Il ne suffit pas de manger, il faut aussi transformer l’énergie inférieure en énergie supérieure. Lorsque tu manges, tu transformeras l’énergie correctement : des sentiments profonds, des pensées lumineuses et un élan pour les appliquer apparaitront en toi ; c’est le résultat qui détermine le degré de ton amour. On juge ton travail selon l’expression de ton amour, c’est ainsi que Dieu éprouve vos cœurs, c’est ainsi qu’Il vérifie comment vous avez transformé l’énergie inférieure en énergie supérieure : Il entrera dans votre jardin, regardera les arbres et selon leurs fruits, Il se fera une idée sur vous ; lorsque Dieu vous rend visite, son premier travail est de voir ce que vous avez planté dans votre jardin, combien de fruits vous avez et quelle est leur qualité ; Il sait ce que vous avez travaillé et ce que vous obtiendrez. Souvent les élèves ont recours aux tricheries pour résoudre leurs problèmes : s’ils ne peuvent pas résoudre certains problèmes, ils les recopient tout faits, les mettent dans leur manche et en cas de besoin, y jettent un coup d’œil et recopient ; s’il ne s’aperçoit de rien, le professeur donne une bonne note, un six[2] : le six est obtenu grâce au petit feuillet dans la manche. Comment résoudrez-vous un problème que je vous pose ? Un tel cherchera un livre spécial dans sa bibliothèque pour voir ce que les auteurs en disent ; tel autre regardera dans sa manche s’il trouve un feuillet avec la solution du problème écrit dessus ; enfin, lorsque vous n’arrivez pas à le résoudre, vous direz : « Ce problème ne se rapporte pas à l’amour, il ne peut pas être résolu ». C’est pourtant simple : tu n’as encore rien essayé, rien fait. Lorsque le professeur a enseigné, il a expliqué des heures durant comment résoudre les problèmes ; toi-aussi maintenant tu t’assiéras à ta place, tu réfléchiras une heure ou deux ou trois, tu te donneras un peu de mal, mais tu résoudras le problème. Dieu bénit celui qui fournit des efforts et qui travaille ; celui qui attend que tout soit fait sans remuer le petit doigt, en recopiant sur les feuillets cachés dans sa manche, finit par les perdre aussi. Aujourd’hui les femmes portent des manches étroites pour ne pas y cacher des feuillets. Les manches larges symbolisent la générosité. Dieu dit : « Puisque tes manches sont larges, tu dois être généreux et donner ; si tu n’es pas généreux, tu porteras des manches étroites ». « En entrant dans la maison, saluez la ». Pourquoi faut-il se saluer ? Le salut est une nécessité pour tous les gens de bien. Si le soleil ne nous saluait pas tous les matins, la vie stagnerait ; lorsque les nuages cachent le soleil, nous sommes tristes, nous avons besoin de son salut, chaque âme a besoin du salut du soleil, de l’énergie de ses rayons. Le salut ne s’exprime pas seulement avec des mots, mais aussi avec des sentiments tendres et un regard doux. Celui qui ne comprend pas la signification du salut dit : « Je ne veux pas saluer cet homme, ma dignité me l’interdit ». Tu ne le salues pas, mais lui non plus ne te saluera pas. C’est pourquoi tous ceux qui sont dignes s’attèlent au travail. Les enseignants font de même avec les élèves paresseux, ils mettent de mauvaises notes à ceux qui ne veulent pas étudier et les poussent ainsi à étudier. Puisque tu es élève dans la l’École Divine, tu ne regarderas pas dans ta manche, mais tu t’astreindras à travailler, à résoudre seul tes problèmes ; tu auras de larges manches, c’est-à-dire tu seras généreux, mais tu travailleras. Tu ne tires profit que de tes problèmes ; le fait que les autres résolvent leurs problèmes ne t’apporte pas de bénéfice, l’élève conscient résout ses problèmes tout seul. Beaucoup entrent dans l’École, mais ils ne sont pas tous des disciples : les uns sont des novices, d’autres sont des auditeurs, d’autres encore sont des croyants, et quelques-uns des disciples. « Comment savoir si je suis un disciple ? » Par la bonne résolution des problèmes ; celui qui résout bien ses problèmes est un disciple ; s’il ne peut pas les résoudre, c’est un croyant, un auditeur ou un novice. Par les tâches que vous résoudrez, vous devinerez dans quelle classe vous êtes : si vous travaillez uniquement avec les opérations arithmétiques vous êtes tout au plus en classes élémentaires ; si vous résolvez des problèmes d’algèbre, vous êtes élève au lycée et par le matériel étudié on peut deviner dans quelle classe vous êtes. C’est la même chose dans le monde spirituel : selon les problèmes que vous résolvez on peut déterminer la classe que vous avez atteinte. Être vertueux est une grande science qui donne du sens à la vie. Lorsqu’un violoniste célèbre joue sur scène, le public l’admire et l’applaudit, mais combien d’années a-t-il étudié pour maîtriser cet art ; combien d’années sont nécessaires à l’élève pour développer son intelligence, pour connaître la forme des choses, leur contenu et leur sens ! Ainsi, vous vous saluerez avec la nouvelle formule. Lorsque tu rencontreras ton frère, tu lui diras : « Il n’y a pas d’amour semblable à l’amour divin », et il te répondra : « Seul l’amour divin est amour ». Quand prononcer cette formule ? Lorsque tu es déçu de l’amour humain, lorsque tu es frappé par de grandes souffrances et déçu de tout ce qui vient des humains, tu dis à ton ami : « Il n’y a pas un autre amour semblable à l’amour divin » et il répond : « C’est vrai, il n’y a pas un autre amour semblable à l’amour divin, seul l’amour divin est amour ». Si tu prononces cette formule en toute conscience, le malade guérira, le malheureux sera heureux. Si tu salues quelqu’un avec cette formule et s’il commence à philosopher, sache qu’il fait fausse route ; à celui qui philosophe, je dis : viens pour voir ! Si quelqu’un t’a rendu quatre-vingt-dix-neuf services, mais que tu ne l’as pas remercié d’un seul regard doux, tu n’es pas digne de t’appeler son ami ; si à la centième fois tu n’es pas prêt à le remercier, tu seras chassé de l’école de la vie : le dernier service décide en définitive de ton destin. La situation du disciple renvoyé de l’École Divine est terrible, et il ne doit pas s’étonner s’il nait dans sa prochaine vie physiquement infirme ou mentalement déficient. Et si tu demandes pourquoi tu es malheureux, je réponds : tu es malheureux parce que tu n’as pas salué ton frère et ton ami au nom de l’amour divin. Je dis : si l’amour divin frappe à ta porte et que tu feints de ne pas entendre, le monde invisible te punira équitablement ; si tu réponds à sa sollicitation, tu entreras en contact avec les créatures avancées des mondes supérieurs et tu diras : « Je vois à présent ce que je ne voyais pas auparavant ». Voir apportera la joie à ton âme. Je vous parle maintenant du salut de l’amour, car il vous ordonne d’accomplir tout avec amour. Si vous ne vous acquittez pas de vos devoirs avec amour, vous n’êtes pas amis, ni disciples : le disciple de l’amour doit se pénétrer du grand amour, étudier avec amour ; son cœur doit être illuminé par l’amour ; s’il n’a pas d’amour en son cœur, il n’est pas admis dans l’école ; où qu’il aille, quoi qu’il fasse, il doit savoir qu’il n’y a pas un autre amour semblable à l’amour divin ; s’il dit cela une fois, la question est réglée. Si vous demandez pourquoi je ne vous révèle pas les secrets de la nature, je dis : je ne vous les révèle pas car vous n’avez pas d’amour dans vos cœurs ; si vous aviez de l’amour, je vous révèlerais beaucoup de choses. Si je vous rends quatre-vingt-dix-neuf services, et que je vous nuise une seule fois, vous rejetterez tout ce que j’ai fait pour vous et vous renoncerez à Dieu. La plupart des gens sont ainsi aujourd’hui, que peut-on leur révéler ? Quoi qu’on leur révèle, ils n’en tireront aucun profit, ils deviendront pires et non meilleurs ; c’est pourquoi les Bulgares disent : « Dieu ne donne pas de cornes à la vache qui écorne ». Je parle en principe sans viser personne, il n’y a dans les principes aucune visée personnelle. Il est dit dans les Écritures : « Dieu regarde dans les cœurs et non sur les visages ». Dieu agit envers vous selon vos pensées et vos sentiments, selon ce qui occupe votre pensée et votre cœur. L’apôtre Paul dit : « J’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître ». Rappelez-vous : Dieu fait croître les choses, l’être humain ne peut pas faire pousser en vous ce que l’Esprit Divin peut faire pousser. Pour que l’Esprit vienne en vous, vous devez avoir planté quelque chose. Vous pensez que même sans Maître vous êtes à même d’entrer dans le Royaume de Dieu, mais vous vous trompez : personne ne peut entrer dans le Royaume de Dieu sans Maître ; autant un enfant peut venir au monde sans mère, autant vous pouvez vous initier sans Maître. Tu dis : « Je sais tout ». Tu es un orphelin qui vit loin du Royaume de Dieu. Tu dois d’abord trouver ta mère et ton père ; tant que tu ne les trouves pas et que tu ne les reconnais pas, je réserve mon avis sur toi : tu es un poisson et non un être humain ; c’est le poisson qui ne connait pas sa mère et son père. Les plus grandes souffrances qui existent sur Terre sont dans l’eau parmi les poissons : ils se mangent les uns les autres, il n’y a là aucune paix, tous se pourchassent et s’entredévorent. Le Christ se tourne maintenant vers vous et vous parle du salut de l’amour. Vous acquerrez peu cette année, mais avec amour. Si vous songez à vous excuser, à vous justifier de votre insuccès, sachez qu’aucune excuse n’est recevable ; nous n’exigeons aucun engagement et n’acceptons aucune excuse. Je demande si tu peux faire quelque chose avec amour ? « Je peux ! » Puisque tu peux, tiens parole : même si le monde entier s’insurge contre toi, fais ce que tu as promis ! Si tu as peur, ne promets pas, évalue d’abord ce que tu es capable de faire et promets ensuite. Nombreux sont ceux qui n’entreprennent rien, ne se demandent pas s’ils peuvent faire quelque chose par amour ou non : ils vont encore beaucoup se le demander. Celui qui entreprend quelque chose au nom de l’amour verra qu’il n’y a rien d’impossible à l’amour ; l’impossible est dans l’esprit humain qui ne se conforme pas à la loi divine. Si votre Maître vous a donné toutes les indications, et votre Père toutes les conditions, peut-il y avoir quelque chose d’impossible pour vous ? Pouvez-vous ne pas étudier dans ce cas ? Si vous êtes privés de bonnes conditions, vous êtes excusés ; dans le cas contraire comment vous justifierez vous ? Travaillez en amour et en liberté. Quelle est votre mission aujourd’hui ? Appliquer l’harmonie divine. En bulgare le mot harmonie s’écrit avec la lettre X[3], une croix, donc la croix signifie l’harmonie. Vous direz alors que l’harmonie est quelque chose d’inquiétant ; pour ceux qui ne la comprennent pas, la croix est lourde, mais pour ceux qui la comprennent, elle représente la loi de l’harmonie. La vie divine est absolument harmonieuse, elle exclut toute dysharmonie ; voilà pourquoi ; lorsqu’on parle du Ciel, on entend un endroit d’harmonie absolue. « En entrant dans la maison, saluez la ». Saluer qui ? Dieu. Il est dit dans les Écritures que Dieu ne vit pas seulement au Ciel mais aussi dans les cœurs des humbles, des simples en esprit ; donc lorsque tu rencontres un humble, un simple en esprit, salue-le, à travers lui tu salues le Seigneur qui demeure dans son âme. Un chrétien qui rencontre un simple en esprit dit : « Je ne veux pas le saluer, il ne m’intéresse pas ». Tu t’y intéresseras car l’Esprit Divin demeure dans son cœur ! Lorsque tu entreras dans sa maison, tu le salueras ; celui qui demeure dans son cœur te répondra et t’accueillera. Maintenant, je vous conseille aussi de vous saluer pour ne pas offenser le Seigneur qui demeure dans vos cœurs et dans vos âmes ; si vous offensez le Seigneur, aucune excuse ne peut vous sauver. Il est dit dans les Écritures : « Celui qui afflige l’Esprit, ne sera pardonné ni dans cette vie ni dans sa vie future » ; gardez-vous d’affliger l’Esprit qui demeure dans les cœurs des humbles et des débonnaires. Il est dit que l’Esprit est un feu dévorant : ne te détourne pas du misérable ! « C’est son karma. » Sais-tu vraiment quel est son karma ? Dans certains cas quelqu’un porte le karma d’un autre qui a déjà mûri : il n’est pas sur terre mais doit l’expier ; son ami qui vit sur terre prend son karma et se dit : « C’est la volonté divine, le Seigneur est bon, j’endosserai le karma de mon ami avec joie et amour ». Je dis : cet être est pauvre en apparence, mais riche en son for intérieur. Il vous est demandé aujourd’hui plus de respect. Les Bulgares en général sont rustres ; il y a parmi vous aussi des gens tendres et attentionnés, mais la plupart sont rustres : je vous dis une vérité. Chacun cherche son droit, mais s’il est question de devoir, il n’y a plus personne ; chacun aspire aux premières places, mais s’il se heurte aux devoirs que cela implique, il s’y soustrait. La première place est pour celui qui est prêt à se sacrifier par amour ; la deuxième place est pour celui qui a la foi en Dieu ; la troisième place est pour celui qui a l’espérance, il est toujours joyeux. Alors, s’il vient chez moi quelqu’un avec l’espérance et la joie, je le mettrai à la troisième place ; s’il vient quelqu’un avec la foi, je le mettrai à la deuxième place ; s’il vient quelqu’un prêt à se sacrifier, je le mettrai à la première place. Tu demandes : « Pourquoi tu ne m’as pas donné la première place ? » Tu n’es pas prêt à te sacrifier. « Pourquoi tu ne m’as pas donné la deuxième place ? » Tu n’as pas la foi. « Pourquoi tu ne m’as pas donné la troisième place ? » Tu n’as pas d’espérance, pas de joie. Je souhaite que vous aussi, vous agissiez comme moi et que vous mettiez tout un chacun à sa juste place. Soyez tendres, délicats les uns envers les autres car les pensées divines et les sentiments divins prospèrent uniquement dans le respect et l’entente mutuels. Si tu es constamment en colère et si tu affliges l’esprit en toi, quel disciple seras-tu ? « Je sais quoi faire ! » Tu ne sais rien ! Sais-tu pourquoi quelqu’un commet des crimes, sais-tu pourquoi il fait du bien ? Tu ne le sais pas. Le secret de la vie est bien caché. Je ne veux pas vous juger : si je vous juge, je me juge moi aussi ; je constate les faits comme ils sont, je juge de la nature des choses par les résultats obtenus dans le monde invisible. Parfois, en restant là à réfléchir, je sens que quelque chose me pique, une flèche m’atteint ; j’en cherche la cause et je la trouve : l’un de mes disciples a fait quelque chose qui cause du mal et je perçois cette douleur comme une flèche ; peu après une autre flèche vient, c’est maintenant une disciple qui a fait une bêtise ; je prends un peu de salive de ma bouche, je soigne la blessure et le mal passe. C’est ainsi qu’ils savent faire, c’est ainsi qu’ils font ! Ensuite ces disciples viennent auprès de moi et cherchent à occuper les premières places ; non, cela ne se fera plus, j’ai fait des expériences durant vingt-deux ans, mais à partir de cette année je ne ferai plus aucune exception pour personne, je ne bougerai pas de ma place d’une cent millionième de millimètre. Si vous n’êtes pas prêts à accomplir la loi de l’amour, sachez que je n’ai rien en commun avec vous, je ne m’occuperai plus de vous ; même si je voulais vous croiser, je ne le pourrais pas, d’autres s’occuperont de vous. La loi de l’amour est stricte et inflexible. Si vous la respectez, ce sera bien pour vous ; si vous ne la respectez pas, je continuerai mon chemin à droite, alors que vous resterez à gauche, et plus le temps passera, plus votre chemin s’écartera ; je prendrai le chemin en haut alors que vous resterez en bas, et nous nous rencontrerons dans des milliers d’années, mais dans d’autres conditions. Maintenant, en tant que disciples il vous est demandé un tout petit effort microscopique pour faire un petit bien, il peut vous coûter une minute ou une seconde, mais votre avenir en dépend ; si vous n’employez pas au moins une minute dans la journée pour faire un bien dicté par l’amour, c’est le signe que vous ne pouvez pas appliquer la loi de l’amour. Cela ne nécessite pas un effort surhumain. Je dis que la loi de l’amour est stricte : plus haute est la place que tu occupes, plus on exige de toi ; plus tu as de connaissances et plus grande est la responsabilité que tu endosses. Trois choses sont demandées à chacun : d’abord aimer le Seigneur de toute ta pensée, de tout ton cœur et de toute ta force ; deuxièmement aimer ton prochain comme toi-même ; troisièmement aimer ton ennemi. Le prochain c’est ta fille, l’ennemi, ton fils ; le fils et la fille symbolisent le côté matériel de la vie. Ainsi, commencez par l’amour : L’amour envers son âme, c’est-à-dire envers son prochain et ensuite envers son ennemi. « Comment puis-je aimer mon ennemi ? » En aimant d’abord le Seigneur, puis ton prochain, et en fin de compte ton ennemi ; celui qui s’est conformé aux deux premières lois se conformera facilement à la troisième. Tous, hommes et femmes, vous aspirerez à vous manifester du respect et de la considération mutuels ; même si vous n’aimez pas quelqu’un, vous tâcherez de trouver en lui au moins un trait positif et vous l’aimerez à cause de cela, c’est la seule manière de développer l’amour en vous, c’est la seule manière d’exprimer l’enseignement du Christ, c’est la seule manière pour le Christ d’entrer dans votre cœur et de vous révéler ce que votre âme désire ardemment, c’est ainsi que vos affaires s’arrangeront ; vous ne serez pas riches d’un seul coup, mais vous acquerrez des conditions pour une vie heureuse. Il faut pour cela une volonté puissante et inflexible, faire ce que tu as dit, c’est cela être prêt à tous les sacrifices pour le Christ ; quelque soient tes difficultés et tes épreuves, ne te laisse pas gagner par le doute. Un frère racontait son vécu. Il avait été mobilisé pendant la guerre et on lui avait demandé de porter un fusil. Il a dit : « Je ne peux pas porter de fusil. – Pourquoi ? – Je ne veux pas m’en servir. » Il a été battu tous les jours pour sa désobéissance, il a été puni ainsi trois ans durant, mais il a résisté. À un moment il s’est dit : « Si cela continue, je ne résisterai plus ». Peu après, la guerre s’est terminée, et il a été démobilisé. On lui a demandé : « Pourquoi ne veux-tu pas porter de fusil et te battre ? – Avant d’être mobilisé dans l’armée, Dieu m’a mobilisé pour être son soldat. Je sers déjà le Seigneur, je ne peux pas porter deux fusils. – Où est ton fusil ? – Vous le verrez lorsque vous jetterez le vôtre ; tant que vous portez un fusil à l’épaule, vous ne pouvez pas voir le mien. » À mon sens, ce frère a bien répondu aux questions posées. Je vous dis à vous aussi : tant que vous êtes mobilisés par le Seigneur, accomplissez la loi de la paix divine, c’est le seul moyen de voir que Dieu est fidèle dans tous ses desseins. Je veux que cette année les sofiotes donnent un exemple de respect et d’amour entre eux, je veux que Sofia donne naissance à quelque chose de bon. « Que pensez-vous, peut-on attendre quelque chose de bon des sofiotes ? – Oui, bien sûr. » Vous direz : « Que Dieu nous aide ! » Voilà, l’amour frappe à votre porte, accueillez-le, il arrangera toutes vos affaires. « Que Dieu nous éclaire ! » Voilà, la foi aussi frappe à la porte, laissez-la entrer. L’amour frappe pour le cœur, la foi frappe pour la pensée et l’espérance frappe pour la volonté : ouvrez ces trois portes pour accueillir ces convives, c’est la seule façon de résoudre toutes les questions par la magie, comme Moïse : il a étendu son bras et, au nom de la foi, de l’espérance et de l’amour, il a écarté les eaux de la mer Rouge. Tout est possible au nom de l’amour. Vous vous enthousiasmez, vous voulez lever le bras comme Moïse : ouvrez les portes de votre cœur, de votre pensée et de votre volonté pour obtenir tout ce que vous souhaitez ; sans ouvrir ces portes, vous ne pourrez rien obtenir. Je demande s’il faut se retrouver dans la situation de celui qui a dit qu’il pouvait guérir des infirmes et des aveugles au nom du Seigneur. Il a dit à un infirme : « Au nom de l’amour, lève-toi ! » Celui-ci a essayé, mais en vain. Ceux qui observaient cette démonstration ont compris qu’ils avaient affaire à un imposteur et l’ont rossé comme il faut ; lorsqu’on lui a demandé pourquoi il a été battu, il a répondu : « Ces ingrats ne reconnaissent pas l’homme instruit qui se tient devant eux ». Ce n’est pas ainsi : lorsque tu veux aider l’infirme, les portes de ton cœur, de ta pensée et de ton esprit doivent être ouvertes ; dis alors : « Frère, au nom du Seigneur, au nom de l’Esprit Divin, lève-toi, pour que le nom du Seigneur soit glorifié ». Chacun peut faire cet essai, mais il doit d’abord vérifier que les portes de son cœur, de sa pensée et de sa volonté sont ouvertes. Maintenant, ne pensez pas que je cherche à vous critiquer ; je ne vois pas vos erreurs, mais je vois le bilan de votre vie et je dis : soyez attentifs pour ne pas souffrir ! Si vous posez des bombes quelque part, vous serez les premiers à les éprouver : elles vont exploser un jour et vous causer d’énormes souffrances. Un paysan des environs de Kazanlak[4] a mis un piège dans la forêt pour attraper un ours, mais le lendemain matin il a vu qu’à la place de l’ours c’était son âne qui était tombé dans le piège. « En entrant dans la maison, saluez-la ». Comment ? Avec foi, espérance et amour. Dites : « Il n’y a aucun autre amour semblable à l’amour divin ». Seul l’amour divin s’est manifesté à travers tous les siècles, lui seul est infini, toutes les autres formes d’amour sont limitées : Dieu s’est limité en elles. Pourquoi ? Pour se manifester : chaque amour fini est une manifestation de l’amour infini ; si tu ne reconnais pas l’amour infini dans l’amour fini, tu as perdu toutes les occasions dans ta vie de connaître l’amour. Il n’y a aucun autre amour semblable à l’amour divin car il contient toutes les conditions et toutes les possibilités en lui. Celui qui accède à l’amour peut tout faire ; celui qui n’y accède pas, ne peut rien faire. Lorsque vous serez des fidèles serviteurs de l’amour, je vous interpréterai les paroles : « Il n’y a aucun autre amour semblable à l’amour divin », alors vous le garderez et le cultiverez comme l’agriculteur laboure la terre et s’occupe de ses plantations. Tout comme l’agriculteur et le vigneron savent quand labourer la terre et quand planter, l’être de l’amour aussi sait quand manifester son amour et selon quelles méthodes s’en servir. Les paroles Il n’y a aucun autre amour semblable à l’amour divin contiennent les grands secrets de la vie. L’un des secrets de la vie est la germination de la graine, puis la croissance, la floraison, la nouaison et le mûrissement du fruit. Il ne suffit donc pas de faire germer une idée, mais encore faut-il la nourrir, la faire croître, fleurir, nouer et que son fruit soit porté devant l’autel de Dieu, alors le Maître dira à son disciples : « Tu as bien résolu ton problème. Seul l’amour divin est amour ». Faites des expériences dans le domaine de l’amour en commençant par le plus petit bien microscopique, et essayez en outre de faire un petit bien d’abord à ceux que vous n’aimez pas. C’est facile de faire le bien à ceux que vous aimez ; nettoie les chaussures de celui que tu n’aimes pas, cela produira un bouleversement en lui. Le petit bien, fait avec amour, est préférable au grand bien fait sans amour. Est-ce qu’on peut arriver à quelque chose avec les sofiotes, avec Sofia ? Oui. Alors, faites ce que vous pouvez, mais avec amour ; moi aussi je ferai ce que je peux avec amour : c’est ainsi que les questions se résolvent correctement. Si je fais quelque chose et que vous ne faites rien, les affaires prendront du retard ; il en est de même si vous faites quelque chose et que je ne fais rien. Faut-il que je sème et que je ne reçoive rien ? Un jardinier a planté un potager, mais cela n’a rien donné. Il a dit : « L’année suivante, il finira par y avoir quelque chose ». Si je suis jardinier, je ferai un potager l’année suivante, dans l’espoir qu’il donne quelque chose ; si le potager ne donne rien, j’essaierai autre chose, je sèmerai jusqu’à ce que j’obtienne quelque chose ; si je n’obtiens rien, je perds, et la semence perd aussi. Ce sont des images sur lesquelles vous devez méditer. Est-ce que quelque chose de bon peut se faire à Sofia ? Oui. Est-ce que votre potager donnera quelque chose ? Oui. Je veux que vous obteniez de grosses pastèques sucrées comme les pastèques de Plovdiv[5]. Maintenant je vous parle avec naturel et spontanéité, et je veux que vous parliez de la même façon : votre parler doit être comme l’eau de source, qu’il coule naturellement, sans aucun effort. Que chacun se manifeste comme Dieu l’a créé. Je vous souhaite à tous de manifester vos sentiments nobles, vos pensées lumineuses et vos actions sublimes. Travaillez pour développer votre intuition, c’est indispensable à notre époque. Je demande de nouveau : est-ce que quelque chose de bon peut venir de Sofia ? – « Oui ! » Ainsi soit-il ! Sofia[6], 2 octobre 1921 [1] La lettre Ч se prononce « tch » et les mots чаша (« tchacha » - tasse), час (« tchas » - heure), чело (« tchelo – front) commencent par elle en bulgare [2] Le six est la note maximale dans le système de notation scolaire bulgare, allant de 2 (mauvais) à six (excellent) [3] Хармония (kharmoniya) [4] Kazanlak – ville du centre du pays, sur le versant sud de la chaîne des Balkans [5] Plovdiv – grande ville du sud du pays dans la plaine de la Thrace, connue pour la qualité de ses cultures maraîchères. [6] Dans la première édition (« L’homme nouveau », éditions « Le grain de blé », Sofia, 1947) la causerie est datée du 12 octobre 1921, mercredi.
  13. En justice et sainteté de la vérité « Et d'avoir revêtu le nouvel homme, créé selon Dieu, en justice et sainteté de la vérité. »[1] Éphésiens 4 :24 « À l’image de Dieu ». Le mot image n’existe pas dans le texte original[2], il est inséré dans la traduction bulgare pour plus de clarté. Lorsque vous étudiez une langue étrangère, ancienne ou moderne, vous l’étudiez dans sa forme basique. En général trois éléments essentiels forment la structure du langage : le sujet, c’est-à-dire ce dont il est question, le verbe, ce qu’on dit sur le sujet, et la préposition qui relie la pensée dont il est question et l’action qui la concerne. L’apôtre Paul se prononce sur l’être doué de raison, au sens de l’être créé en justice, vérité et sainteté ; la justice est le sujet, la vérité le verbe, et la sainteté la préposition. Lorsque la vérité vient dans le monde, c’est alors seulement que la justice s’impose. Les chrétiens d’aujourd’hui étudient l’Évangile comme il a été donné il y a deux mille ans aux disciples du Christ. La plus grande partie de l’Évangile était à l’attention des disciples et non pas à celle de la grande majorité. Le large public, c’est-à-dire la majorité a écouté pour créer le langage ; le public représente les explications et les compléments du langage, mais une phrase peut se passer d’explication et de complément. « Et d’avoir revêtu le nouvel homme ». Le nouvel homme a un rapport à la vie intelligente. Souvent les gens, sans pénétrer le sens intérieur de la loi qui régule la vie intelligente s’imaginent des choses qui n’existent pas. Les jeunes gens par exemple vivent avec des illusions qu’ils considèrent comme des réalités. Vous direz qu’il est pardonné aux jeunes de vivre avec des illusions ; mais les anciens aussi vivent avec des illusions : qu’en direz-vous ? Ce n’est pas un reproche, je parle simplement des égarements des gens. Tu marches dans la rue et tu croises quelqu’un qui te regarde comme s’il attendait quelque chose de toi ; tu l’apostrophes aussitôt : « Que veux-tu, pourquoi me regardes-tu avec tant d’insistance ? – Désolé, je cherche une connaissance ; ton visage me l’a rappelée, je me suis trompé, désolé ! » Si cette personne ne veut te donner aucune explication et continue de te fixer du regard, tu diras : « Quel personnage grossier et indélicat ! » Si son regard est doux, agréable, et s’il s’explique, cela t’emplira d’aise. Dans ce cas, tu peux te forger deux avis contradictoires sur lui et ils peuvent être aussi bien proches de la vérité que totalement éloignés. Vous vous demandez souvent : « Pourquoi le christianisme n’a pas réussi jusqu’à maintenant ? Pourquoi les chrétiens d’aujourd’hui ne sont pas tels qu’ils devraient être ? » Tout simplement parce qu’ils n’ont pas de sujet, de verbe et de préposition dans leur vie ; ils ont en revanche pléthore de substantifs et de compléments. Les qualités du nouvel être sont justice, vérité et sainteté : la justice est pour l’âme, pour le cœur, pour les sentiments ; la vérité est pour l’esprit, la pensée, le discernement ; la sainteté est le lien intérieur entre l’esprit et l’âme, entre le discernement et le cœur, les pensées et les sentiments. Par conséquent, si la justice n’est pas un fondement dans votre cœur, si la vérité n’est pas un fondement dans votre pensée et si la sainteté ne relie pas votre pensée et votre cœur en un tout, je demande : comment comprendrez-vous l’enseignement du Christ ? Sans justice, sans vérité et sans sainteté l’enseignement du Christ ne peut être compris ; les humains tentent de l’appliquer et en fin de compte ils disent : « Cet Enseignement est inapplicable ». Des chrétiens se réunissent pour prier au chevet d’un malade mais au lieu de guérir il finit par mourir ; pour ne pas être la risée des autres, ils disent : « C’était écrit ainsi, c’était son karma, c’est un grand pécheur qu’on ne pouvait pas sauver ». Les médecins qui ne connaissent pas bien leur travail parlent aussi de la sorte. Lorsqu’il envoie le malade de l’autre côté, le médecin dit qu’il y avait eu une complication que l’organisme n’a pas pu surmonter : c’est une justification, en réalité le médecin n’a pas su donner un diagnostic précis à la maladie, ce qui a entraîné la complication ; ces complications n’ont pas de fin. Aujourd’hui les chrétiens disent aussi : « Il y a des complications dans l’Enseignement du Christ et c’est pour cela qu’il ne peut pas être compris ». Comment serait-il compris si la justice n’est pas un fondement de ton cœur, la vérité un fondement de ta pensée et la sainteté un lien entre la pensée et le cœur ? L’homme nouveau vient dans le monde en justice, en vérité, en sainteté, et le vieil homme s’efface. Salomon dit pour ce dernier dans son livre l’Ecclésiaste que Dieu lui a donné une grande richesse et tout ce que son âme a désiré, mais l’a privé de la possibilité de manger. Je demande : comment mangerez-vous si votre estomac est indisposé ? Vous avez tout à disposition pour manger, mais votre estomac ne peut rien ingurgiter ; chaque personne qui a l’estomac dérangé doit savoir que la justice n’est pas dans son cœur, que la vérité n’est pas dans sa pensée. Que doit-il faire pour réguler son estomac ? Insuffler la justice dans son cœur et la vérité dans sa pensée. Pourquoi la vérité ? Pour rétablir notre estomac, moudre la nourriture et assimiler les sucs nécessaires au maintien de notre organisme ; donc la vérité dans sa forme la plus simple est nécessaire pour rétablir l’équilibre dans l’organisme, elle maintient le système digestif en bon fonctionnement. C’est ma définition de la vérité. Nous écrivons le mot vérité encore avec ici : c’est faire entrer et sortir quelque chose de ton esprit, pour apprendre à penser ; la particule ci sous-entend les éléments qui enlèvent les dépôts de la pensée pour que ses forces fonctionnent correctement. Tout comme la pensée agit sur l’estomac, l’estomac aussi agit sur la nourriture. La justice, quant à elle doit être un fondement du cœur pour rendre l’être bien portant. Vous me demandez pourquoi la justice vous est nécessaire ? Je dis : la justice maintient en bon fonctionnement le cœur et les poumons ; celui qui se plaint d’une insuffisance cardiaque ou d’une respiration irrégulière, n’a pas de justice ; là où la justice est absente, il y a de la mélancolie ; si tu es mélancolique, tu sauras que la justice est absente de ton cœur. Je réfléchis sur le principe des questions qui se posent dans l’existence, ou bien selon votre langage, dans la nature vivante : elle ne s’occupe pas des points de vue humains déformés. Celui qui entre en communion avec la nature intelligente doit être humble et ne pas considérer qu’il sait beaucoup. Jusque-là les humains ont étudié uniquement les substantifs et les compléments : ils traitent de maisons, d’argent, de commerce, de nourriture et de boisson, de bains, de promenades et ainsi de suite : il n’y a rien de significatif là-dedans. Que gagnez-vous à acquérir tout ce que vous souhaitez : maisons, avoirs, argent ? Serez-vous plus intelligents, plus beaux, plus robustes, plus érudits ? Vous n’acquerrez rien d’autre que des soucis et des inquiétudes. Si votre maison est grande, vous louerez et vos locataires ne paieront pas leur loyer ; vous aurez ces locataires en tête et vous vous occuperez des tribunaux, vous ferez un procès à celui-ci et à celui-là. Le juge vous mettra une amende, comme le prêtre oint avec de l’huile ; il vous sanctionnera tous les mois jusqu’à ce que vous compreniez que les choses ne se résolvent pas par les amendes. Quelque chose de substantiel manque aux humains, quelque chose qui soit capable d’arranger leurs affaires. Quoi ? La vérité dans leurs pensées, la justice dans leurs cœurs, et la sainteté pour les unir. Lorsque jadis le Seigneur a créé le monde, les Séraphins et les Chérubins sont venus sur terre dans le but d’insuffler l’amour dans les cœurs des humains. Une fois leur tâche accomplie, ils sont retournés au Ciel. L’un des anges savants est arrivé, après de longs calculs, à la conclusion que la vie des humains n’évoluera pas bien du fait des Séraphins et des Chérubins et de leur façon d’implanter l’amour dans les cœurs des humains ; il a écrit ainsi un argumentaire détaillé sur l’erreur commise par les Séraphins et les Chérubins et l’a lu devant le conseil des anges pour démontrer que le monde avait besoin d’une petite correction. Pour corriger cette erreur, Dieu l’a dépêché sur terre dans la peau de la fille du roi au royaume d’Alguémara. Elle aussi s’appelait Alguémara et était si belle, svelte et intelligente que tous ne parlaient que d’elle ; où qu’elle se rende, tous parlaient de ses yeux, de ses oreilles, de ses mains, de ses jambes, de ses mouvements extraordinaires ; en un mot elle subjuguait tout le monde. Le temps de se marier étant venu pour elle, les prétendants ont commencé à se manifester, une foule de jeunes gens follement amoureux. Lorsque le premier parmi eux s’est présenté, elle l’a accueilli de façon très affable, l’a restauré et lui a dit quelques jours après : « Si tu m’aimes vraiment, donne-moi ton œil droit » : elle aimait manger des yeux, bien cuits ; pour témoigner son amour, il a répondu : « Je suis prêt à m’arracher les deux yeux ». Comme elle voulait son œil droit, il l’a arraché et le lui a donné avec amour. Elle l’a cuit et l’a mangé avec plaisir, puis elle a dit à son prétendant : « Si tu m’aimes, arrache aussi ton œil gauche », et il a arraché son deuxième œil. Une fois aveugle, il a été l’objet de ses plaisirs, mais elle a fini par être rassasiée de lui et l’a laissé à ses servantes pour qu’elles aussi s’amusent avec lui. Un autre prétendant s’est présenté quelque temps après, et elle l’a traité comme le premier : il a été accueilli de façon affable, elle l’a restauré puis lui a proposé d’arracher son œil droit s’il l’aimait vraiment ; il a arraché son œil droit et l’a proposé à sa bienaimée ; elle a ensuite exigé aussi son œil gauche, la cuit et la mangé ; et elle a agi ainsi avec tous ses prétendants en les rendant aveugles. Je demande ce que vous avez compris de cette légende ? Vous direz qu’avec ses agissements en tant que fille de roi, l’ange voulait dire au monde que le cœur doit être aveugle, et c’est pourquoi, aujourd’hui encore les gens disent qu’on se marie lorsque vient le samedi aveugle[3]. Je demande : est-ce que le samedi peut être aveugle ? Lorsqu’on demandait à la fille de roi pourquoi elle traitait ses candidats au mariage de la sorte, elle répondait : « Celui qui a vu une fois mon image doit être aveugle à toutes les autres images ». Donc, lorsque la justice, la vérité et la sainteté pénètrent l’âme humaine, elles rendent aveugle. Les paroles du Christ : se renier soi-même[4], signifient devenir aveugle pour le monde et retenir dans sa conscience une seule image : l’image de Dieu. Chacun sait ce que signifie de porter deux images en son esprit, chacun sait ce qui se passe lorsque dans le cœur de la femme habitent deux images, ce sont les hommes qui ont ici la parole ; et que les femmes disent ce qui se passe lorsque dans le cœur de l’homme entrent deux images. C’est une science que Alguémara connaissait et c’est pour cela qu’elle disait que le cœur doit être aveugle, autrement dit, l’âme humaine doit maintenir en elle seulement l’image de Dieu et être aveugle à toute autre image. Ainsi, tant que les yeux des gens ne seront pas arrachés, ils se querelleront sans cesse. Je reconnais celui qui a les yeux arrachés par la fille du roi et celui qui ne les a pas ; celui dont les yeux sont arrachés est content de tout, lorsque la servante s’approche de lui, il pense que c’est la fille du roi ; celui dont les deux yeux sont à leur place n’est content de rien, il est prêt à se quereller avec tout le monde. Celui qui est content de la vie est aveugle pour le mal. Si vous me demandez pourquoi le mal existe dans le monde, je dis : le mal existe seulement pour ceux qui ne sont pas tombés amoureux de la fille du roi, qui ne savent pas ce qu’elle leur demandera et qui ne sont pas encore prêts à se sacrifier pour elle ; un jour, lorsqu’ils tomberont amoureux d’elle, elle leur demandera ce qu’elle a demandé à ses prétendants ; pour montrer leur amour pour elle, ils sacrifieront leurs yeux et deviendront aveugles pour le mal. C’est un conte qui peut aider les gens à se guérir, c’est-à-dire à se libérer de leurs faiblesses. Si on fait une lecture au sens littéral, on sera assailli de contradictions : vous croiserez des gens avec les yeux arrachés sans que leur vie soit meilleure et sans qu’ils aient coupé tout lien avec le mal ; on peut arracher ses deux yeux et demeurer mauvais. Du point de vue occulte, la cécité s’entend comme une volonté si bien forgée que l’on voie uniquement les choses qui révèlent le bien, alors que celles qui révèlent le mal sont repoussées ; être aveugle c’est comprendre l’essence de la vie, discerner la véritable valeur des choses comme le banquier distingue les pièces d’or des fausses pièces. Ainsi, par son attitude envers ses prétendants, la fille du roi voulait signifier qu’il fallait, pour rétablir la vue des humains, arracher les yeux de ses amoureux afin qu’ils regardent avec leurs propres yeux. C’est un fait : tant qu’il est dans le ventre de sa mère, l’enfant regarde par ses yeux, alors les parents s’entendent ; lorsque l’enfant naît, des disputes éclatent entre la mère et le père. Pourquoi ? Parce que les enfants regardent à travers quatre yeux. Un proverbe bulgare dit : « Ouvrir ses yeux en quatre[5] ». Que signifie ce proverbe ? On peut avoir quatre yeux lorsqu’on vole et qu’on trompe, lorsqu’on commet des crimes. Pour que les intérêts de quelqu’un soient préservés, on lui dit : « Il faut regarder avec quatre yeux, que tu ouvres tes yeux en quatre ; c’est le seul moyen de ne pas se laisser leurrer ». « Et d’avoir revêtu le nouvel homme. » Tous, hommes et femmes, mères et pères, fils et filles, prêtres et magistrats connaissent l’homme ancien, comprennent bien son langage et son discours ; la culture actuelle est dans ses grandes lignes l’expression de l’homme ancien ; il n’est pas en état de comprendre l’enseignement du Christ ; pour le comprendre, il doit naître de nouveau, devenir un être neuf, avec une nouvelle compréhension. Selon Paul l’être nouveau doit posséder les qualités suivantes : avoir la justice dans son cœur, la vérité dans sa pensée et la sainteté comme trait d’union entre la pensée et le cœur ; c’est uniquement avec ces qualités qu’il peut comprendre le nouvel enseignement. Lorsqu’il se met en colère ou qu’il se vexe, vit-il en justice, en vérité et en sainteté ; lorsqu’il trompe et qu’il envie, vit-il en justice, en vérité et en sainteté ? Lorsqu’il aime et qu’il est miséricordieux, l’être humain vit en justice, en vérité et en sainteté : toutes les vertus se manifestent en justice, en vérité et en sainteté. « D’avoir revêtu le nouvel homme. » Qui est le nouvel homme ? Le Christ. Les chrétiens d’aujourd’hui parlent du Christ mais n’ont pas de lien avec lui, ils n’ont pas de lien avec le nouvel homme en eux. Pour revêtir le nouvel homme, ils doivent avoir un lien avec lui, c’est le seul moyen de créer des conditions pour que le Christ vienne en eux. Vous pouvez passer toute votre vie à l’église à allumer des cierges et à faire brûler de l’encens, à lire et interpréter la Bible, mais si vous n’avez pas de lien avec le nouvel homme vous n’atteindrez pas la grande vérité à laquelle votre âme aspire ardemment. Même le plus grand savant, même le philosophe le plus émérite a besoin de sentir une âme proche qui l’aime, avec laquelle partager son vécu, ses joies et ses peines. Comment se lient deux âmes ? Elles ne peuvent pas se lier en tant que pensées ni en tant que cœurs ; en général deux pensées ne peuvent pas se lier, deux cœurs ne peuvent pas se lier. En revanche une pensée et un cœur ou bien un cœur et une pensée peuvent se lier ; il y a des liens entre la pensée et le cœur. Pensée et pensée d’une part et cœur et cœur d’autre part ne se lient pas car ils représentent l’uniformité dans la vie et dans la nature. Rassemblez à un seul endroit deux ou trois femmes qui se laissent facilement affecter et qui vivent dans les sentiments, vous verrez à quelle vitesse elles vont se quereller. Si vous voulez engendrer un grand mal dans le monde, rassemblez plusieurs cœurs à un seul endroit ; pour l’éviter, rassemblez une pensée et un cœur ou un cœur et une pensée. Donc en unissant les cœurs avec les pensées, vous créez l’harmonie dans le monde ; si vous perdez le lien entre votre pensée et votre cœur, vous perdez aussi l’harmonie. Si vous ne comprenez pas la justice, la vérité et la sainteté, les grandes questions qui restent à résoudre dans votre vie demeureront non résolues ; si la justice et la vérité ne forment pas un fondement sur lequel vivre, tout est perdu pour vous. En m’écoutant parler de la sorte, beaucoup se demandent : « Qui est celui qui nous parle ? » Qui je suis et comment je suis importe peu. Je suis celui dont la justice demeure dans le cœur, la vérité dans la pensée et dont la sainteté est un trait d’union entre les deux. Pourquoi ? Parce que la loi divine est ainsi et j’obéis à cette loi, je vis et je me réjouis en accomplissant la volonté divine. Je vous dis aussi : vous me reconnaîtrez, mais quand ? Quand la justice entrera dans vos cœurs, la vérité dans vos pensées et quand la sainteté sera un trait d’union entre elles ; dans les conditions actuelles vous ne comprendrez pas qui je suis et comment je suis ; vous pourrez comprendre ce qui est en moi uniquement lorsque cela entrera aussi en vous. Ainsi, je résous la question en principe. Ne pensez pas que vous êtes orthodoxes ou évangélistes ou catholiques ou baptistes ou théosophes ou occultistes, ce sont seulement de jolis noms avec lesquels vous vous parez. Dans le cœur de tous doit régner la justice, dans leur pensée la vérité, et la sainteté doit les unir ; en tout il faut une préposition, un sujet et un verbe : je l’appelle un sujet divin, un verbe divin et une préposition divine dans la réalité de la vie. Si vos affaires vont mal, si vous vous sentez malheureux et troublés, vous saurez que c’est dû à l’absence de justice, de vérité et de sainteté en vous ; lorsque Dieu veut redresser les cœurs des humains, Il détruit tout ce qui les entrave dans la vie. Il est dit dans les Écritures : « Ne pas dire un mot vain devant l’ange qui te guide car Dieu détruira ton œuvre ». Donc si tu ne respectes pas l’ange qui te guide, tu perdras tout et tu te sentiras extrêmement malheureux ; tu as méprisé la justice qui est à la base de la véritable richesse et du véritable savoir. Sans justice, sans vérité et sans sainteté, on fait nécessairement faillite. Si vous doutez de la vérité et de la sainteté, vous vivrez d’effroyables souffrances, chacun l’expérimentera et lorsqu’il se heurtera à de grandes souffrances, il saura que la justice n’est pas dans son cœur, que la vérité n’est pas dans sa pensée. Pour vous libérer des souffrances, appliquez la justice et la vérité dans votre vie ; il ne suffit pas de dire que vous croyez dans le Seigneur, que vous L’aimez : vous ne pouvez pas aimer tant que la justice n’est pas dans votre cœur ; vous ne pouvez pas discerner tant que la vérité n’est pas dans votre pensée ; vous ne pouvez pas œuvrer dans la sainteté tant qu’elle n’est pas un trait d’union entre votre pensée et votre cœur. Le Christ dit : « Si votre foi est grande comme un grain de moutarde, vous direz à cette montagne de se déplacer et elle se déplacera ». Ceci se rapporte à celui en qui vit la justice, la vérité et la sainteté. Ne croyez pas pouvoir réussir sans ces vertus, on ne peut pas atteindre le but qu’on s’est fixé sans elles, l’occultisme n’existe pas en dehors d’elles. On me demande : « Pourquoi prêches-tu ? » Pour montrer aux humains que sans justice, sans vérité et sans sainteté on ne peut rien atteindre ; c’est un Enseignement strictement défini qui repose sur des fondements sains et non pas en l’air. « Pourquoi avoir la justice ? » Pour réguler les énergies de votre estomac ; puisque votre estomac est sain, vous effectuerez votre travail tranquillement : si tu es une mère, tu auras de bons enfants, si tu es enseignant, tu auras de bons élèves. « Pourquoi avoir la vérité ? » Pour avoir un esprit lumineux, raisonner avec justesse. » Pourquoi avoir la sainteté ? » Pour forger ta volonté, pour ne pas hésiter dans la vie, pour surmonter toutes les difficultés que tu devras affronter. Si vous ne croyez pas mes paroles, vous pouvez les vérifier dans les faits. Chaque religion, chaque enseignement que vous prêchez doit être clair et strictement défini, d’abord pour vous-mêmes. Le christianisme qui est prêché et appliqué aujourd’hui est une vraie bouillie : une bouillie orthodoxe, une bouillie évangéliste, une bouillie adventiste, une bouillie humaine et spirite ; où que vous tourniez la tête, vous voyez partout cette bouillie. Pour se libérer de cette bouillie, chaque individu, chaque peuple doit porter la justice dans son cœur, la vérité dans sa pensée et la sainteté dans sa volonté ; chaque maison, chaque société, chaque Église, chaque école doit porter la justice dans son cœur, la vérité dans sa pensée et la sainteté dans sa volonté, c’est le seul moyen pour faire venir la véritable culture dans le monde. Aujourd’hui la plupart des gens ne parlent pas, ils ne font que du bruit ; les uns disent que Dieu existe, les autres Le renient ; les uns Le cherchent sur terre et lorsqu’ils ne Le trouvent pas, ils Le renient. D’autres Le cherchent au Ciel. Vous parlez du Ciel sans savoir où il est ; vous parlez de la terre, mais vous ne la connaissez pas non plus ; vous dites que ce que vous voyez au-dessus de vous est le Ciel, et ce que vous foulez des pieds est la terre. Ce n’est pas le cas. Les gens d’aujourd’hui sont dans la même situation qu’un prêcheur auquel on a transmis, de la part du tzar russe, trois questions importantes à résoudre. Au lieu du prêcheur, un moine déguisé comme lui s’est présenté devant le tzar. Il a bien répondu à deux questions et lorsqu’on lui a posé la troisième question, il a dit : « Mon vénérable tzar, je sais ce que tu penses en ce moment ; tu penses que le prêcheur se tient devant toi et répond à tes questions ». Je vous dis maintenant : vous ne savez pas encore ce qu’est le Ciel et ce qu’est la terre ; ce ne sont pas seulement des concepts, ce sont des régions grandioses, ce que vous voyez de l’extérieur n’est ni Ciel ni terre. Si vous regardez le Ciel et la terre avec les yeux de la justice, de la vérité et de la sainteté, vous aurez une image, une nouvelle compréhension d’eux, différente de ce que vous voyez aujourd’hui ; avec la nouvelle compréhension du Ciel et de la terre vous résoudrez toutes les questions fondamentales, tous les malentendus qui apparaîtront parmi vous. Vous dites : « Nous avons écouté beaucoup de prêcheurs comme toi ». C’est vrai, vous avez écouté beaucoup de prêcheurs, beaucoup vous ont parlé de la justice, de la vérité et de la sainteté, mais personne ne vous a parlé comme moi ; montrez-moi un seul prédicateur d’Angleterre ou d’Amérique ou de n’importe où ailleurs qui ait parlé comme moi. Faites une comparaison entre les résultats de toutes les écoles et celle de l’école que vous suivez pour voir lesquels sont les meilleurs. Pourquoi je prêche de cette manière ? Parce que je ne veux pas avoir les yeux arrachés une deuxième fois ; celui dont les deux yeux sont arrachés dit : « Je ne me soumettrai pas à une telle opération une deuxième fois ». Je ne dirai pas quand et comment cela est arrivé, j’expose à présent une moitié de cette grande histoire, dans une autre causerie je vais peut-être exposer l’autre moitié ; c’est une histoire que traverse toute l’humanité. Ainsi, si votre pensée souffre, mettez en elle la vérité ; si votre cœur souffre, mettez en lui la justice ; si votre volonté n’est pas forgée, mettez en elle la sainteté. Que peut-on attendre de quelqu’un qui est sans justice, sans vérité et sans sainteté en lui ? L’amour ne peut pas entrer en lui. Telle jeune fille achète de l’huile de rose ou de l’essence de violettes, elle s’asperge de parfum pour attirer l’attention du jeune homme pour qu’il se dise lorsqu’il la croise : « Voici ma bienaimée ». Ce n’est pas elle, c’est le moine qui est apparu devant le tzar russe à la place du véritable prédicateur, celui qui résout les questions n’est pas celui à qui on a demandé de les résoudre. Si la justice pénètre dans votre cœur, la vérité dans votre pensée et la sainteté dans votre volonté, vous aurez un parfum intérieur, plus agréable que celui des fleurs : ce parfum est appelé le nux ; il n’y a pas de meilleur nectar que le nux, celui que la nature a créé. Par conséquent, lorsque la justice, la vérité et la sainteté s’unissent, l’être émane ce nectar ; si l’aveugle s’enduit avec lui ses yeux s’ouvriront, avec lui le sourd entendra, avec lui le malade guérira : ce nectar est l’élément que les alchimistes ont cherché pendant des siècles. Chacun peut faire ses propres expériences dans son laboratoire jusqu’à ce qu’il produise ce nux : soyez courageux dans vos expériences ! Vous pouvez casser nombre de béchers, mais n’ayez crainte et n’attendez pas que les autres découvrent ce nectar ; lorsque vous le fabriquerez, vous serez l’homme le plus heureux, votre joie sera indescriptible. L’élément principal de ce nectar est l’amour ; un trait distinctif de l’amour est qu’il porte en lui l’amour. « Et d'avoir revêtu le nouvel homme, créé selon Dieu, en justice et sainteté de la vérité. » Lorsque les gens revêtiront le nouvel homme, leur temple sera bâti et ils cesseront de se diviser. Beaucoup disent que l’esprit les a visités, qu’ils ont la bénédiction divine, et que la joie et l’amour emplissent leurs cœurs, mais je vois qu’ils se leurrent, qu’ils sont encore sectaires : l’esprit les a soi-disant visités alors qu’ils font encore une différence entre les êtres humains et les classent en religieux, en orthodoxes et en gens ordinaires. La joie n’est pas toujours le signe que l’esprit vous a visités ; la gaîté, la bonne disposition ne sont pas non plus toujours le signe que l’esprit vous a visités ; le repentir non plus n’est pas toujours le signe de la présence de l’esprit dans l’être humain. Rembourser sa dette ne veut pas encore dire que tu es quelqu’un d’honnête ; il se peut que tu ais l’intention de contracter une nouvelle dette. Lorsque la justice entre dans vos cœurs, la vérité dans votre pensée et la sainteté dans votre volonté, c’est alors que vous pouvez dire que vous êtes un avec le Christ et que l’Esprit vous a visités ; et ainsi, quoi que vous demandiez au nom de Dieu, cela vous sera donné. Les apôtres qui étaient les premiers disciples du Christ ont pu, par la prière, ôter les chaînes des pieds de Pierre et le libérer de prison. Vous dites : « Les apôtres ont prié jadis et leur prière a été entendue, un ange est venu ôter les chaînes des pieds de Pierre. Allons prier nous-aussi ! » Vous priez, mais votre prière n’est pas entendue. Vous direz que cela ne pouvait arriver qu’au temps des apôtres ; la même chose peut arriver maintenant aussi, mais à condition que la justice soit dans votre cœur, la vérité dans votre pensée et la sainteté dans votre volonté ; si vous n’avez pas ces vertus, rien ne peut arriver, et Dieu n’est pas avec vous. Vous dites : « Lorsque nous mourrons, alors nos yeux s’ouvriront et nous acquerrons la justice, la vérité et la sainteté ». Ne pensez pas que vous obtiendrez tout ce que vous voulez en vous agrippant à l’Église. Ce que je prêche est avant tout en accord avec Dieu, et peu importe si c’est en accord avec l’Église ; le nouvel enseignement doit être en accord absolu avec les lois divines et non avec l’Église et les conciles œcuméniques ; ce sont eux qui doivent être en accord avec Dieu et non Dieu avec eux. Tout enseignement en désaccord avec la loi de Dieu provient du malin. Ceux qui me jugent sont libres de le faire, mais je leur demanderai s’ils portent la justice dans leur cœur, la vérité dans leur pensée et la sainteté dans leur volonté ; si ces vertus ne sont pas en eux, ils ne peuvent pas me juger. Il semblerait qu’une Église s’apprêterait à me condamner : si la justice, la vérité et la sainteté sont en elle, qu’elle me condamne ; sinon elle ne peut pas me condamner. Il semblerait qu’un peuple s’apprêterait à me condamner : si la justice, la vérité et la sainteté vivent en lui, il peut me condamner ; si la justice n’est pas en son cœur, la vérité n’est pas en sa pensée et la sainteté n’est pas en sa volonté, il n’a pas le droit de me condamner. J’accepte le destin qui vient de gens justes, aimants la vérité et saints. Même si tu es roi, si tu n’as pas de justice, de vérité et de sainteté, je ne te permets pas de me prendre un seul cheveu sur la tête ; vous devez aussi voir les choses ainsi si vous voulez être des citoyens libres du Royaume de Dieu. Si vous ne vivez pas selon la loi de Dieu, vous rentrerez dans un autre royaume, mais là on vous tondra la laine sur le dos, on vous prendra le lait et on vous écorchera la peau, et les enfants des maîtres s’amuseront avec vos enfants. Beaucoup retardent les choses sous prétexte qu’il y a du temps pour tout. Si nous n’acquérons pas cette année la justice et la vérité, nous les acquerrons dans deux ou trois ans ou plus. En vous envoyant sur terre, Dieu a écrit sur la porte par laquelle vous passez : « Tout être qui descend s’instruire sur terre doit mettre la justice dans son cœur, la vérité dans sa pensée et la sainteté dans sa volonté. S’il ne le fait pas, il n’a pas le droit de passer par cette porte ». J’ai lu cet écriteau. Si vous ne le croyez pas, allez le lire vous-même ; si vous ne croyez pas, demandez aux saints, ils confirmeront mes propos. Mais il y a encore une autre porte par laquelle vous passez et il y est écrit : « Ne vous occupez pas de la justice, de la vérité et de la sainteté, cela ne sert à rien, on peut s’en passer ». Vous avez maintenant confondu les deux écriteaux et vous dites : « On ne peut pas vivre en justice, en vérité et en sainteté ; tout le monde ne peut pas être juste, véridique et vivre dans la sainteté ». Il n’en est pas ainsi : chacun peut être juste, aimant la vérité et saint. C’est un enseignement concret et son application est le pré requis de la résolution de toutes les questions importantes dans votre vie, ne retardez pas les choses ! Tu dis à quelqu’un : « À toi d’abord de devenir juste, aimant la vérité et saint, moi je le deviendrai après toi ». Chacun travaillera pour lui-même, personne ne peut sauver personne. Lorsque le Satan tentait le Christ, ce dernier lui a répondu : « En arrière, toi qui manques de justice, de vérité et de sainteté ! » Je vous observe maintenant et je remarque que vous êtes troublés ; vous dites : « C’est une chose singulière, nous sommes des chrétiens depuis déjà tant d’années et nous n’avons pas acquis la justice, la vérité et la sainteté, dans ce cas qu’avons-nous fait ? » Je vois que dans vos cœurs n’est entré qu’un pied de la justice, dans vos pensées un pied de la vérité et dans votre volonté un pied de la sainteté. Cela ne suffit pas, toute la justice doit entrer dans vos cœurs, toute la vérité doit entrer dans vos esprits et toute la sainteté dans votre volonté : la grande loi divine l’exige. Tous les religieux, orthodoxes et protestants, chantent et attendent que le Christ revienne sur terre. Les évangélistes disent : « Nous imprimons l’Évangile et nous le distribuons dans le monde entier ; nous l’avons envoyé jusqu’au Japon et en Chine ». Le Christ demande : « Comment l’avez-vous proclamé ? Avec la justice dans vos cœurs, la vérité dans vos pensées et la sainteté dans votre volonté ? Vous avez prêché pour de l’argent ? – pour de l’argent, bien entendu. – Alors, mettez-vous un peu sur le côté, je vais m’occuper de vous après. » Viendront ensuite les orthodoxes auprès du Christ et ils diront : « Seigneur, combien d’églises avons-nous bâties en Ton nom ! Combien de prières avons-nous lues pour Toi ! Combien de cierges avons-nous allumés ! Combien d’hérétiques avons-nous brûlés ! » Le Christ leur demandera : « Comment l’avez-vous fait ? Avec de l’argent ou bien avec la justice dans les cœurs, la vérité dans les pensées et la sainteté dans la volonté ? – Nous avons prêché pour de l’argent. » Le Christ leur dira : « Alors, mettez-vous un peu sur le côté, je vais m’occuper de vous plus tard. » Tous les humains s’aligneront à gauche du Christ et attendront leur tour : ce sont ceux qui ont compris la puissance de l’argent et qui s’inclinent devant les miracles qu’il accomplit. Petko R. Slaveikov[6] glorifie l’argent par ces paroles : « Piécette d’argent, piécette d’argent, reine toute puissante ; avec toi au paradis, et sans toi en enfer » ; mais le Christ parle et parlera autrement de l’argent. Quand viendra le Christ sur terre ? Lorsque la justice entrera dans vos cœurs, la vérité dans votre pensée et la sainteté dans votre volonté ; si cela ne se produit pas, le Christ ne viendra jamais sur terre. On écrit beaucoup de brochures, on fait beaucoup de conférences toujours en faveur de la justice et de la vérité ; tous défendent la vérité mais n’arrivent à rien. Vous dites : « Ils ont raison ! » Ils ont raison, mais ils n’ont pas de justice, ils aiment la vérité, mais ils n’ont pas de vérité, ils sont saints, mais sans sainteté. Orthodoxes et évangélistes parlent de la vérité, mais tous n’ont en tête que leurs propres intérêts. L’apôtre Paul dit : « Et d'avoir revêtu le nouvel homme, créé selon Dieu, en justice et sainteté de la vérité ». Sachant cela, les chrétiens ne doivent pas se faire d’illusions et penser qu’ils obtiendront facilement la justice, la vérité et la sainteté ; ils doivent d’abord se transformer, transformer radicalement leur vie selon les lois divines. La vie doit se vivre à la manière des humains sur terre et à la manière de Dieu dans le monde divin. Si vous voulez appliquer l’enseignement du Christ dans votre vie et devenir forts, cherchez d’abord les erreurs chez vous, dans votre cœur, votre pensée et votre volonté, c’est le seul moyen d’acquérir la justice, la vérité et la sainteté et d’entrer dans la nouvelle vie. Elle recrée, renouvelle tout ; la nouvelle vie renouvellera les peuples, les sociétés, les familles, les écoles, les mères, les pères, les prêtres, les gouverneurs. Quand viendra la nouvelle vie ? Lorsque la justice, la vérité et la sainteté seront mises comme fondement de cette vie. Ainsi, lorsqu’on vous demande en quoi consiste le nouvel enseignement, dites : « Le nouvel enseignement recommande de revêtir le nouvel homme, créé selon Dieu en justice et en vérité de la sainteté ». Si on vous demande où sont ces vertus, répondez : « La justice doit pénétrer vos cœurs, la vérité doit pénétrer vos pensées et la sainteté doit pénétrer votre corps, votre force, c’est-à-dire votre volonté ». Je peux vous dire maintenant trois choses qui, si elles sont suivies, permettront de connaître le Christ. Celui qui connaîtra le Christ sera aussi connu par le Christ. Je ne parle pas du Christ historique qui a souffert sur la croix, mais du Christ ressuscité : la résurrection sous-entend la manifestation du grand amour divin ; sans amour il n’y a aucune résurrection ; si l’amour ne t’éclaire pas, tu ne peux pas ressusciter. Aspirez à acquérir les trois éléments en vous : justice, vérité et sainteté ; lorsque vous les aurez acquis, le Christ viendra en vous et vous pourrez dire alors : « Moi et le Christ, nous sommes un ». Si le Christ ne vient pas en vous, vous pouvez l’aimer, parler de Lui sans obtenir le moindre résultat : vous L’aimez sans justice, vous pensez à Lui sans vérité, vous l’embrassez sans sainteté, votre rapport au Christ est uniquement extérieur. Nous avons besoin de cœurs remplis d’amour, de pensées éclairées par la vérité et de volonté qui embrasse avec sainteté. Là où est la sainteté, la caresse, le baiser, l’étreinte sont aussi saints ; si tu embrasses sans sainteté, tu causeras de la souffrance. En Amérique, un noir s’est permis d’embrasser une femme dans l’obscurité. Comme sa voix était agréable et douce elle a accepté son baiser ; mais lorsqu’ils sont arrivés sous un lampadaire, elle a vu qu’il était noir et l’a dénoncé aux autorités. Il s’est vu infliger une amende pour ce baiser. Je dis : ce baiser était donné sans justice, sans vérité et sans sainteté. Vous direz que je corromps les jeunes en parlant de baisers et de caresses ; je répète : chaque baiser sans justice, sans vérité et sans sainteté est un crime, alors qu’un baiser et une étreinte, emplis de justice, de vérité et de sainteté insufflent la vie et la force. Deux mille ans sont passés depuis l’époque du Christ et pourtant les humains ne L’ont pas encore trouvé aujourd’hui. Pourquoi ? Il leur manque la justice, la vérité et la sainteté. Tant que vous n’avez pas ces éléments en vous, chacun vous trompera, chacun prétendra être le Christ, mais opposez-vous aux les paroles de ce Christ autoproclamé pour voir comment il agira envers vous ; il porte un écriteau pour dire qu’il travaille au nom du Christ, mais il amasse les bienfaits pour lui-même ; il mange et il boit pour le Christ, il gagne pour le Christ, mais il amasse tout pour lui-même. Si vous cherchez de vrais prédicateurs pour le Christ, vous les trouverez hors de l’Église, hors de la société. Celui qui prêche la vérité et l’amour sera traité de déséquilibré, de cinglé, de timbré, de fou ; c’est vrai qu’il n’y a pas pire personne que celle qui a la justice dans le cœur, la vérité dans la pensée et la sainteté dans la volonté : quelque malheur qui survienne dans le monde, famine, épidémie, tremblement de terre, c’est toujours lui le coupable ! Où est alors la vérité ? Si vous demandez aux orthodoxes, ils diront que la vérité est dans l’Église orthodoxe ; les évangélistes diront que la vérité est dans l’Église évangélique. Je demande : si c’est le cas, pourquoi les orthodoxes et les évangélistes n’ont pas encore recouvré la vue ; si la mère et le père sont des saints, comment ont-ils enfanté des criminels, c’est incompatible : la louve enfante des louveteaux, la brebis enfante des agneaux, le semblable enfante des semblables ; c’est une loi naturelle qui ne souffre pas d’exception. Vous direz que les parents sont bons mais que l’enfant s’est avéré mauvais, qu’il tient de son grand-père. Non, femme, avoue la vérité : lorsque tu as conçu cet enfant, la justice n’était pas dans ton cœur, la vérité n’était pas dans ta pensée et la sainteté n’était pas dans ta volonté ; le père aussi doit avouer la vérité. Voilà pourquoi le jeune homme comme la jeune fille doivent, avant d’enfanter, avoir en eux la justice, la vérité et la sainteté, c’est le seul moyen de donner naissance à de bons enfants et d’avoir la joie et la gaîté dans leur foyer. Un jeune homme et une jeune fille avec la justice dans leurs cœurs, la vérité dans leurs pensées et la sainteté dans leur volonté peuvent se marier ; s’ils n’ont pas ces trois éléments en eux, ils ne peuvent pas se marier. Le foyer dans lequel règnent la justice, la vérité et la sainteté est rempli de chants et de musique, la joie et la gaîté y sont les maîtres. Ainsi, étant sur terre, l’être humain doit tisser trois sortes de liens : des liens terrestres c’est-à-dire des liens humains avec les gens, des liens spirituels avec les anges, et des liens divins avec les créatures du monde divin. Par conséquent, quoique l’être humain entreprenne, cela doit comporter ces trois liens. Celui qui vit uniquement pour la terre a un seul lien ; si ce lien se brise, sa vie se termine. Lorsque l’amour descend sur terre, il crée trois liens : sur le plan physique, sur le plan spirituel et sur le plan divin ; s’il ne crée pas ces trois liens, cet amour quitte la terre, il n’est pas durable. Lorsque l’amour entre deux personnes s’accorde avec la justice, la vérité et la sainteté, Dieu donne sa bénédiction. Là où les trois éléments sont présents, chaque entreprise est réussie ; là où les trois éléments sont présents, là se trouve la grande sagesse, la lumière illimitée à laquelle aspirent ardemment les âmes. Trois choses sont demandées aux humains : que la justice, la vérité et la sainteté vivent en eux, qu’ils disent en eux-mêmes : « Moi et le Christ nous sommes un », et qu’ils comprennent en fin de compte que le Christ est venu en eux, qu’il y a fait sa demeure et qu’il se manifestera à eux. Alors, si la justice demeure en toi, tu demeureras en elle, si la vérité demeure en toi, tu demeureras en elle, si la sainteté demeure en toi, tu demeureras en elle : c’est ainsi seulement que le Père viendra en vous, qu’Il y fera Sa demeure et se manifestera à vous. Revêtez le nouvel homme, créé selon Dieu en justice et en sainteté de la vérité ! Sofia, 26 juin 1921 [1] Traduction œcuménique de la Bible : « et revêtir l'homme nouveau, créé selon Dieu dans la justice et la sainteté qui viennent de la vérité. » [2] En effet la traduction bulgare mot à mot indique : « …le nouvel homme, créé à l’image de Dieu, en justice et sainteté de la vérité. » [3] L’expression bulgare « le samedi aveugle vient » désigne une prise de décision précipitée et irréfléchie – notamment pour désigner un choix précipité de se marier sans prendre de temps de réflexion. [4] Marc 8, 34 [5] Proverbe proche de l’expression française « Ecarquiller les yeux » car le verbe « écarquiller » est une altération par assimilation consonantique de «équartiller», dérivé de quart [6] Petko Rachov Slaveikov (1827 – 1895) – célèbre poète, journaliste et folkloriste bulgare
  14. Suis-moi « Il lui dit : Suis-moi ! » Matthieu 9 :9 « De là, étant allé plus loin, Jésus vit un homme assis au bureau des péages, et qui s'appelait Matthieu. Il lui dit : Suis-moi. Cet homme se leva et le suivit ». Il y a dans ce verset deux points importants : Jésus qui passait et Matthieu qui était assis à son péage. Je compare le monde à un péage où tout le monde est assis et prélève des taxes : tout le monde est fonctionnaire dans ce grand péage ; quels qu’ils soient, quelle que soit leur position, tous travaillent avec certains matériaux : on prend et on donne au péage. Que représente le péage ? Un établissement où entrent et sortent des marchandises, ce qui lui rapporte certains revenus ; c’est le côté extérieur du péage. L’être humain est aussi son propre douanier, des choses rentrent et sortent constamment de lui ; la porte de cette douane est la bouche humaine dont sortent parfois de très belles choses et parfois de très mauvaises. « Jésus passait par là ». Quelqu’un d’ordinaire, sans aucune position sociale, sans aucun titre dit au publicain : « Viens avec moi ! » Et Matthieu quitte le péage pour suivre Jésus. Du point de vue des gens d’aujourd’hui, seul l’individu assuré peut quitter son travail et suivre Jésus sans attendre de compensation. Jésus est celui qui prêche un enseignement. Pourquoi Matthieu quitte le péage n’est pas précisé. Vous dites : « Nos filles et nos fils aussi quittent ainsi leurs maisons ». C’est vrai, vos fils et vos filles quittent leurs foyers, mais pour prendre votre fille, des entremetteurs s’exécuteront dans les règles de l’art pour vous convier, discuter, marchander, passer des accords et en fin de compte vous accepterez de laisser partir votre « publicain » qui est resté des années dans votre foyer, comme un fonctionnaire sans utilité, et vous vous direz : « Des plus jeunes que lui le remplaceront. L’ancien fonctionnaire a déjà travaillé vingt ans, nous le remplacerons avec quelqu’un de plus jeune ». Lorsqu’une villageoise se marie, des noceurs viennent dans une voiture décorée de fleurs, avec des cornemuses et des tambours, et ils enlèvent la jeune fille, l’ancien publicain. Où va-t-elle ? À un autre péage. Sur le chemin, entre les deux péages, on entend la musique et les chants. Lorsque le publicain quitte le péage, c’est légitime ; lorsque la jeune fille quitte son foyer, c’est aussi légitime : l’une et l’autre situation témoignent de la compréhension extérieure de l’homme sur la vie. Lorsqu’on s’intéresse uniquement aux formes extérieures, on se laisse facilement entraîner à ses expériences et à ses émotions transitoires, c’est naturel, les choses extérieures exercent toujours une forte influence sur l’être, mais certaines choses exercent une influence intérieure. Je dis : vous croisez dans la vie des jeunes gens qui sont attirés les uns vers les autres. Pourquoi ? Parce que les yeux, le nez, le front, les cheveux sont beaux : c’est naturel de se laisser entraîner par la beauté. Que direz-vous des jeunes hommes qui sont attirés par des jeunes filles disgracieuses et vice versa ? Il y a des jeunes gens laids qui font peur à regarder, mais ils attirent aussi. Pour quelle raison ? La jeune fille dit : « Les gens trouvent mon bienaimé laid, mais je ne le vois pas ainsi, pour moi il est beau, ils ne voient pas en lui ce que j’y vois ». On dit aussi au jeune homme que sa bienaimée manque de discernement, mais il voit autre chose en elle. De quel discernement parle-t-on ? Du point de vue du discernement objectif, tous s’attirent, mais du point de vue du cerveau subjectif, sous-jacent, le jeune homme comme la jeune fille ont raison : cette intelligence traite des choses abstraites. Voilà pourquoi, lorsque vous examinez les choses par le cerveau objectif ou par le cerveau subjectif, vous les appréciez différemment. Imaginez que vous avez un livre avec un contenu précieux, avec des feuilles et des reliures dorées, orné de pierres précieuses ; si ce livre tombe entre les mains de quelqu’un qui regarde le côté matériel des choses, il dira : « Ce livre est beau ! » Il vendra ensuite l’or et les pierres précieuses et utilisera l’argent pour boire et manger ; mais celui qui regarde l’intérieur des choses, ouvrira le livre et se mettra à le lire ; ce qu’il y apprendra, il l’utilisera pour le bien de ses proches. Les gens considèrent donc la vie de deux points de vue : en tant que bienfait extérieur permettant de boire et de manger, ou comme bienfait intérieur permettant une croissance intérieure et le développement de l’être humain. Le publicain a compris le sens intérieur de la vie, et c’est pour cette raison qu’il a quitté le péage et a suivi le Christ. Qu’est-ce qu’il a appris ? Nous devons le faire venir pour qu’il nous raconte son vécu ; s’il ne nous raconte pas lui-même ce qu’il a appris auprès du Christ, nous ne ferions que des supputations. Si le publicain avait été le seul à accueillir l’enseignement du Christ, je l’aurais appelé devant vous pour qu’il dise ce qu’il a appris, mais comme vous aussi vous avez accueilli cet Enseignement, je vous appelle ici pour dire ce que le Christ a dit au publicain. Je demande ce qui a poussé le publicain à quitter son péage ? Si un fonctionnaire quitte le péage sans autorisation, on lui demandera aussitôt : « Qui t’a donné le droit de quitter ton travail sans en informer tes supérieurs ? » Un mois au moins avant de quitter son travail, il est tenu d’en informer son patron, sinon il aura des comptes à rendre. Sans aucune explication, le publicain quitte le péage et suit le Christ. Qu’est-ce qui l’a motivé ? Puisque vous vous taisez, j’appellerai une des jeunes filles d’aujourd’hui à répondre. Si vous lui demandez pourquoi elle quitte le péage pour suivre son bienaimé, elle dira : « Je l’aime ». Voici la solution du problème ; rejetez cette solution si vous voulez, mais à mon avis cet amour vaut plus que tous les péages du monde. La jeune fille dit : « Puisque j’ai l’amour dans mon âme, aucun péage ne peut me retenir ». Lorsque les gens tombent sur l’amour, ils commencent à se demander s’il doivent se sacrifier pour lui ? L’amour de nos contemporains ne peut réussir son examen, il échoue toujours, mais aujourd’hui, à la fin du siècle, tous les hommes et toutes les femmes passeront un examen sur leur amour. Si vous me demandez pourquoi existent autant de contradictions, je dirai : les contradictions sont dues à l’échec à l’examen de l’amour. Un jury est déjà nommé et il vous examinera. L’amour futur différera radicalement de l’amour actuel ; le nouvel amour se distinguera par deux aspects : le bienfait de l’un sera un bienfait pour tous, le bienfait de tous sera un bienfait pour chacun ; on le clame aujourd’hui aussi, mais seulement en paroles, s’il est question de l’appliquer, cela ne marche pas. Tu dis : « Aidez-moi à me relever, à arranger mes affaires et j’arrangerai les vôtres », mais cela ne se passe pas ainsi : tu arranges tes affaires, puis tu oublies celles des autres. Vous avez été dépendants des promesses des autres et vous voyez que lorsqu’il s’agit de les honorer, les choses ne se passent pas bien. Le mari dit à sa femme : « Donne-moi ton amour, tu verras ce qui se passera », et la femme dit à son mari : « Donne-moi ton amour, tu verras ce qui se passera ». Tous deux se confient mutuellement leur amour et voient ensuite ce qui advient. Ils n’ont appliqué que le préambule de l’amour, alors qu’il faut la foi pour appliquer l’amour dans sa plénitude ; le fondement de la foi est l’amour en tant que principe qui soutient tout dans le monde. Le mot Amour est constitué de cinq lettres[1]. La lettre Л (L) est faite de deux droites qui forment un angle aigu qui pointe vers le haut ; combien de degrés mesure cet angle ? Environ trente degrés. Cette lettre montre que deux forces viennent de la terre de directions différentes ; elles aspirent au ciel, mais il n’y a pas encore d’équilibre entre elles. Du point de vue de la géométrie, les lignes droites sont inertes, mais du point de vue psychique elles sont animées : ce sont deux êtres vivants doués d’intelligence qui, en partant de leurs intérêts personnels, aspirent à un point commun : l’idéal de leur âme. Elles aspirent à un point commun, mais en réalité elles ne se touchent pas à un point ; en effet lorsque deux personnes s’aiment, même si elles aspirent à un but commun, elles ne peuvent pas encore toucher le centre du véritable amour tant qu’une autre droite ne vient pas entre elles pour les unir. J’appelle cette droite une force d’équilibre : c’est une force vivante et douée d’intelligence qui concilie toutes les contradictions, c’est l’être parfait, ni homme ni femme, nommé dans les Écritures Fils de l’Homme ou bien Fils de Dieu. Maintenant, quand je vous parle ainsi, vous trouvez que ce n’est pas pour vous, que ce sont des questions profondément philosophiques, vous dites : « Dans la vie réelle, il n’y a aucune philosophie ! » Vous m’excuserez si je vous dis que vous n’avez pas encore atteint le début de la vie réelle ; lorsque vous entrerez dans la vie réelle et immuable, les souffrances disparaîtront : même si vous aviez des souffrances, elles vous causeraient des joies. Comme vous êtes encore dans la vie des illusions, même vos joies se transforment en souffrances. Lorsqu’une fille naît dans une famille ses parents se réjouissent, mais lorsqu’elle grandit, leur joie se mue en chagrin, ils se disent : « Pourquoi Dieu nous a-t-Il donné cette enfant, nous devons nous occuper de la marier et pour cela il faut de l’argent ; qu’est-ce qu’il adviendra si elle emprunte un mauvais chemin ? » Pourquoi les parents s’inquiètent-ils pour leurs enfants, et notamment pour leurs filles ? Parce qu’ils ne sont pas encore rentrés dans la vie réelle où agissent les lois divines. Rappelez-vous : le bien comme la vie sont régis par une loi. En général, tout ce qui est positif est régi par une loi, alors que ce qui est négatif comme la mort, la haine, la jalousie, ne l’est pas. Vous dites que les crimes sont punis par une loi. Ce n’est pas une loi. Vivre est régi par une loi, donc nous vivons par la volonté de Dieu, mais il n’y a pas de loi qui détermine la mort des êtres. Les souffrances ne sont donc pas sujettes à une loi, mais les joies le sont : se réjouir, être bienheureux, il y a une loi pour cela. « Et il le suivit ». Qui ? Le publicain. Il a quitté les formes transitoires, apparentes, et il a suivi le Christ. Vous demandez pourquoi existent la haine et les malentendus entre les humains ? Parce qu’ils vivent dans le monde de l’iniquité ; sachant cela, aspirez à établir les lois divines sur la terre ; vous aurez alors le droit de parler sur la vie et sur l’amour. Seul celui qui comprend les lois fondatrices de la vie peut en parler ; seul celui qui comprend les lois de l’amour peut en parler ; seul celui qui comprend les lois de la sagesse peut en parler ; seul celui qui comprend les lois de la vérité peut en parler. Lorsque je parle de lois, je ne vise pas celles qui ont été établies par les savants ; les lois que je vise sont vivantes et immuables, je parle du monde intelligent où tout est vivant et doué d’intelligence. « De là, étant allé plus loin, Jésus vit un homme assis au bureau des péages, et qui s'appelait Matthieu. » Ce qu’était ce publicain est visible à son nom : la lettre M[2] par laquelle il commence montre qu’après être passé par la philosophie du monde matériel, il a compris sa vacuité et il est arrivé à la conclusion que le monde matériel est un moulin qui moud constamment ; il n’a trouvé aucun sens à la mouture et a encore longtemps réfléchi comment se libérer de cette vie ; la lettre M représente encore une bouteille dont le goulot est tourné vers le bas pour se vider. La deuxième lettre I montre que l’esprit de cet homme était libéré de toute contradiction, de tout sophisme ; il était arrivé à une révélation, à un éveil de la pensée supérieure qui l’a poussé à manipuler les petites grandeurs mathématiques. Je regarde la lettre M comme un symbole des petites grandeurs, et c’est pourquoi la sagesse qui commence aussi par la lettre M[3] est une science des petites grandeurs ; être mathématicien revient à s’occuper des petites grandeurs. Dans les grandeurs élevées il y a des unités, là tout tend vers l’unité, c’est-à-dire vers le tout. Vous ne pouvez pas comprendre l’unité tant que vous n’étudiez pas ses parties ; l’être est en soi une unité, donc tant que tu n’étudies pas les parties qui composent tout l’être, tu ne peux pas le connaître et le comprendre. Le cerveau humain est constitué d’environ trois milliards et six cents millions de cellules, c’est-à-dire de petites âmes ; le système respiratoire est constitué de dix milliards de cellules et l’estomac de dix millions de cellules. Je m’arrête là, je ne vais pas dire de combien de millions de cellules sont constitués les autres organes, ce sont des nombres gigantesques ; l’important est de savoir que l’organisme humain est constitué d’une infinité de cellules vivantes : les unes forment le corps extérieur, physique, de l’être, d’autres forment son double éthérique, d’autres encore l’âme sensible, c’est-à-dire son corps astral, d’autres encore la pensée inférieure et la pensée supérieure, et ainsi toutes les cellules forment l’être complet. C’est pourquoi on exige de nos contemporains qu’ils soient fins connaisseurs des sciences occultes pour savoir comment ils sont créés et jusqu’où ils sont allés dans leur développement. Lorsqu’ils étudieront la construction extérieure de l’organisme humain, ils comprendront pourquoi certaines choses se font d’une manière, et d’autres choses d’une autre manière : c’est la seule façon de comprendre qu’il n’y a pas de hasard dans la vie, que toutes les choses sont définies par des rapports mathématiques stricts et que lorsqu’on est en harmonie avec le monde supérieur qui régule tous les mondes, la vie se déroule avec sérénité et naturel, alors que si on rentre en conflit avec ce monde, la vie devient disharmonieuse, remplie de contradictions et de souffrances. Par conséquent, les souffrances montrent que l’on est entré en conflit avec les lois de la nature vivante et intelligente. « Suis-moi ! » Il n’est pas question ici de l’être physique, cet appel ne s’adresse pas à lui. Avez-vous conjugué le verbe aller, venir ? « Et il le suivit ». Ce verset ne peut se rapporter qu’à quelqu’un qui pense. Seul celui qui a des pensées supérieures peut assimiler l’enseignement divin, son esprit est bien développé, capable de penser justement, alors que celui qui ne pense pas justement vit uniquement dans le monde astral, c’est-à-dire dans le monde des sentiments. Le sachant, travaillez sur votre pensée pour vous développer correctement. Ne vous occupez pas des petitesses de la vie, des mathématiques de l’oignon, de l’ail, de la viande, des chaussures et des vêtements ! L’homme d’aujourd’hui s’occupe surtout de cela et dit pour se justifier : « Si je ne pense pas à moi-même, personne d’autre n’y pensera ». Je demande : qui s’occupe des langes du bébé, la mère ou lui-même ? Tu dis : « Que ferai-je si j’emprunte le chemin divin ? » Demande à l’enfant qui prend soin de ses langes, de sa nourriture et de ses vêtements ; lorsqu’il naît, il trouve tout déjà préparé : nourriture, langes, vêtements ; sa mère s’en est occupée, elle lui dit : « Je veux une chose de toi : que tu t’instruises ; si tu ne t’instruis pas, je regretterai de t’avoir donné toutes les conditions pour croître et te développer : nourriture, langes, vêtements ». Le Seigneur nous a appelés dans ce monde pour nous instruire, et Il a pensé à tout le reste, mais comme nous n’en avons pas conscience, nous disons : « Dieu n’a pas pensé à nous ». Dès que nous disons cela, nous nous mettons à nous occuper tous seuls de nos langes, de notre nourriture, de notre logement et nous nous abrutissons progressivement dans ce labeur incessant. Notre mission est strictement déterminée : nous instruire ! Si nous nous instruisons, tout le reste nous sera donné. « Et il le suivit ». Où est-il allé ? S’instruire. Le publicain a compris que dans le monde tout est pensé, que la vie de l’être humain est assurée, et il a dit : « Je ne veux plus songer à me prémunir, j’ai passé tant d’années à errer dans ce péage, je suivrai le Christ pour m’instruire ». Il a quitté le péage et il est parti s’instruire. La troisième lettre T, dans le mot publicain montre pourquoi il a suivi le Christ ; c’est afin de comprendre les deux grandes lois de l’amour et de la sagesse. La ligne horizontale dans la lettre T montre l’élan de l’être humain vers Dieu : c’est le grand diamètre qui concentre toutes les lignes ; la ligne verticale qui forme un angle droit avec la première l’arrête de temps en temps en chemin et le questionne : « En allant auprès du Seigneur, que recherches-tu : argent, nourriture ou savoir ? » La sagesse aussi l’arrête en chemin et le questionne : « Pourquoi te maries-tu ? Est-ce pour t’instruire ? » La femme dit : « Jusqu’à maintenant j’étais l’esclave de ma mère ; je ne vais plus m’instruire mais vivre ma vie, je cherche l’aisance et le confort ». La sagesse répond : « Tu vas voir ce qu’est une vie de confort, tu t’en rappelleras des années durant ! » C’est vrai, dès que tu te maries, les souffrances et les tourments surviennent, tu commences à te repentir et tu dis : « Pourquoi fallait-il que je me marie ? » Alors la ligne horizontale de la sagesse répond : « Le mariage est une école ». Chaque école a un sens. Si tu considères le mariage comme un moyen de vivre aisément, tu fais fausse route ; tu dis : « Je me marierai et nous vivrons avec mon bienaimé comme des anges ». Oui, les deux sont des anges, mais des anges sans ailes, tous deux sont sans loi. Le mari dit à sa femme : « Vois-tu ce bâton ? Si tu n’as pas bien cuisiné et dans les temps, tu l’expérimenteras sur ton échine ». Est-ce possible, se demande la femme étonnée ! Avant de se marier l’homme appelle sa femme mon petit ange, mais lorsqu’il se marie il lui donne d’autres noms, il lui montre le bâton et elle demande : « D’où est sorti ce bâton ? – Du paradis ! » Selon le mari, rosser la femme est une loi pour l’obliger à écouter ce qu’on lui ordonne, c’est ainsi qu’agissaient autrefois les professeurs avec leurs élèves. Un professeur de Varna avait l’habitude de rosser les élèves qui n’aimaient pas étudier, il prenait un bâton pour les corriger. Un jour, il a pris son bâton pour corriger l’un des élèves paresseux. Le professeur tape son élève et lui demande : « Vas-tu étudier ? – Je vais étudier. » Le lendemain l’élève n’est pas allé à l’école. Sa mère lui a demandé : « Pourquoi ne vas-tu pas à l’école ? – Parce que mon dos ne veut plus étudier. » Les gens d’aujourd’hui comme ceux d’antan veulent présenter leurs bêtises comme quelque chose de sacré ; il est temps qu’ils renoncent à leurs bêtises sacrées : la bêtise est bêtise, elle ne peut pas être sacrée ! Tous ceux dont la conscience divine est éveillée servent une seule loi, ils représentent l’unité qui est vivante, consciente, douée d’intelligence ; utiliser cette grandeur pour rosser le dos de quelqu’un témoigne de l’incompréhension de la grande loi divine. Lorsque Dieu a créé le monde, deux anges ont visité le paradis et l’enfer, et en bons mathématiciens ils ont fait leurs calculs d’évaluation de l’œuvre du Seigneur ; l’un d’eux a trouvé que Dieu avait commis une seule erreur, tandis que l’autre a affirmé ne trouver aucune erreur chez Dieu, mais pour autant aucun d’eux ne s’est prononcé de vive voix. Lorsqu’Il a deviné leurs pensées, Dieu les a envoyés sur terre avec une mission spéciale : travailler jusqu’à ce qu’ils apprennent bien leurs leçons. Chaque année, Dieu leur envoyait depuis le jardin d’Éden trois cent soixante noix, c’était le budget octroyé. Tant qu’ils étaient au ciel, les anges raisonnaient bien, mais une fois sur terre, ils se sont embrouillés et leur pensée a été troublée. Celui qui pensait que Dieu avait commis une erreur à la création du monde, a été aussitôt attiré par la femme dès qu’elle l’a rencontré et il a dit : « Puisque Dieu a commis une erreur, moi aussi je peux faire une erreur : je me marierai et même si j’emprunte un mauvais chemin, je me relèverai bien un jour ». Puisque la nourriture venait toute prête du paradis, avec sa femme ils mangeaient tous les deux les noix, buvaient et menaient des discussions philosophiques. Le deuxième ange qui avait trouvé que le monde était parfaitement bien conçu, au lieu de manger les noix qu’il recevait, il les plantait dans le but de transformer la terre en jardin d’Éden. Les deux anges ont vécu cent vingt ans sur terre. L’ange marié avait deux fils et deux filles et lorsqu’il est parti dans l’autre monde, il a soupiré tranquillement en disant : « J’ai laissé une descendance sur terre, il y a quelqu’un pour manger les noix du jardin d’Éden ». Mais la vie des jeunes n’allait pas bien : ils ont commencé à se quereller et à se battre pour les noix ; dès que les noix arrivaient, la lutte entre eux reprenait. Le deuxième ange qui plantait les noix a transformé une grande région en jardin d’Éden. Lorsqu’ils se sont retrouvés de l’autre côté, tous deux ont commencé à observer leurs enfants pour voir qui avait agi le mieux. Le premier ange qui soutenait que le Seigneur avait commis une erreur a compris qu’il avait eu tort et qu’il n’avait pas résolu correctement sa tâche sur terre : ses héritiers étaient en lutte constante pour les noix, chacun d’eux voulait manger plus, ils se disaient : « Nous sommes les descendants d’une lignée noble, nous ne devons pas travailler, notre subsistance est assurée ; nous mangerons, nous boirons et nous nous adonnerons aux plaisirs ». Je dis : de ces deux anges du passé lointain proviennent les deux lignées dans le monde : l’une qui travaille, qui aime créer, et l’autre qui ne pense qu’à la nourriture et à la boisson, qui ne travaille pas et ne crée rien. « De là, étant allé plus loin, Jésus vit un homme assis au lieu des péages, il lui dit : Suis-moi. » Vous dites : « Si le Christ venait maintenant sur terre et nous appelait, nous Le suivrions » ; d’autres disent : « Pourquoi n’avons-nous pas vécu au temps du Christ pour Le suivre nous-aussi ? » Je pense que ce sont des regrets uniquement en mots, rien de plus, je peux aussi dire comme vous : « Pourquoi n’ai-je pas vécu au temps du Christ pour Le suivre ? ». C’est dommage de ne pas avoir vécu en ces temps pour suivre le Christ, nous sommes en retard. L’important est de savoir ce que nous, les gens en retard, ferons ? Deux mille ans se sont déjà écoulés depuis ce moment. Le Christ historique ne peut pas éclairer tous les humains. Combien de personnes pourraient voir le Christ s’il s’incarnait aujourd’hui sur terre, en chair et en os ? Aujourd’hui le Christ a plus de cinq cents millions de disciples. Combien de temps faut-il pour que tous Ses adeptes viennent Le saluer et Lui baiser la main ? S’il faut compter cinq minutes par personne, calculez le laps de temps nécessaire au Christ pour que tous Ses adeptes Le voient et Le saluent : chacun doit Le voir de près, Lui dire deux ou trois mots, entendre Sa voix pour avoir le droit de dire « Je L’ai entendu et je L’ai vu ». Les gens célèbres seront en première ligne : patriarches et évêques, puis viendront les gens simples et vous, où serez-vous ? À la fin ! Vous êtes-vous posé cette question ? Chacun a pensé qu’il verra le Christ en premier, que le Christ Lui rendra visite en premier : c’est fantaisiste ! Vous avez en partie raison, mais en réalité ce n’est pas ainsi ; vous pouvez être premiers en esprit, mais non en chair et en os. Le publicain avait le privilège d’être invité par le Christ à le suivre et il a répondu à cette invitation. C’est l’une des exceptions dans la Bible : le Christ a commencé par le publicain, celui qui avait passé une vie vide de sens et dont la bouteille était entièrement vide ; le Christ lui a dit : « Suis-moi » et le publicain a suivi le Christ : il était courageux et intrépide, exempt de doute et de suspicion. Il était intelligent. Il faut être intelligent si on est publicain : le publicain ne se laisse pas tromper, il a étudié les mathématiques antiques et il sait ce qu’il donne et ce qu’il prend. Le Christ a donc appelé quelqu’un d’intelligent avec un riche vécu qui comprenait aussi bien les faiblesses des humains que le bien dont ils étaient porteurs. Celui qui veut suivre le Christ doit porter l’expérience de la vie en lui : être intelligent, courageux et intrépide, et n’hésiter devant rien. Beaucoup de gens veulent voir le Christ aujourd’hui. Pourquoi ? Pour qu’il les rende heureux, pour être bienheureux. En disant cela je ne fais pas allusion à votre vie : votre aspiration à vous nourrir et à vous habiller est naturel, ce désir est honnête et noble ; il en est autrement si on est déjà assuré et qu’on cherche à se prémunir davantage : ce désir est contre nature et illégitime. Que gagne quelqu’un dont l’esprit est occupé à longueur de journée à penser à l’argent, aux maisons, à la nourriture, à traîner quelqu’un d’autre au tribunal ? Une telle vie est vide de sens. La vie humaine est arrangée d’une façon humaine, à sa propre maille ; la vie des gens d’aujourd’hui n’est pas absolument divine ; elle est divine par sa forme et son contenu mais humaine dans sa manifestation. Il est dit dans les Écritures : « L’image de ce monde passe »[4]. Pourquoi ? Parce que le Père ne l’a pas enracinée. Il est dit : « Chaque arbre que mon Père n’a pas planté, sera déraciné », donc le monde humain sera déraciné alors que le monde divin perdurera. « Et il le suivit ». Le publicain a compris que le monde humain est transitoire et il a quitté le péage plus tôt pour comprendre et apprendre le sens intérieur de la vie ; c’est cela comprendre qu’on est déjà assuré. On vous demande une seule chose, d’aimer vos frères et vos sœurs. Si vous aimez comme il faut, il n’y aura pas un frère, pas une sœur qui ne vous ouvrira son cœur pour vous aider, alors que si vous frappez à la porte d’un cœur et qu’on ne vous ouvre pas, c’est que vous n’avez pas d’amour en vous. Où que vous alliez, puisque vous avez le désir d’aider, chacun vous ouvrira. Si vous voulez que le monde s’arrange, appliquez l’amour. Appliquer la loi de l’amour, c’est servir gratuitement : mères et pères, élèves et enseignants, prêtres et ouailles, gouverneurs et gouvernés, servez gratuitement ! Comme il existe une loi de l’amour, de la même manière il existe une loi des dons et des vertus ; ce sont des méthodes qui s’étudient dans l’école divine et leurs résultats se voient sur terre. « Suis-moi. » Je parle maintenant du publicain comme symbole de la vie individuelle et de la vie collective : ce publicain a vécu il y a deux mille ans, mais il vit encore aujourd’hui. Beaucoup parmi vous sont en proie à une grande contradiction, ils craignent la vie et ne savent pas comment elle se déroulera ? Elle se déroulera bien. « Alors pourquoi souffrons-nous ? » Parce que vous n’appliquez pas les lois vivantes de l’amour, de la sagesse et de la vérité ; les humains souffrent parce qu’ils ne connaissent pas le Seigneur. Je croise quelqu’un et je lui demande : « Connais-tu le Seigneur ? – Je ne Le connais pas ! » Je dis : si quelqu’un ne connaît pas le Seigneur dont il reçoit tous les bienfaits, que peut-il attendre de son prochain ? Dans un verset du Livre d’Ezéchiel il est demandé : « Ces os pourront-ils revivre ? » Les os représentent le monde physique, seul Dieu sait si ces os peuvent revivre. Lorsque la chair s’est manifestée, elle a habillé les os, les a articulés, ensuite la vie s’est manifestée et enfin l’esprit est venu. Certains humains sont des os morts, d’autres, des enveloppes de chair, et d’autres encore attendent la venue de l’esprit ; les gens d’aujourd’hui sont des os habillés de chair et de sang , ils pensent que lorsque l’esprit viendra ils ressusciteront. Tout comme les os, les muscles et l’esprit s’unissent en un tout, de même les mondes physique, spirituel et mental doivent s’unir aussi. Le monde physique est la base du monde astral ou spirituel ; le monde astral est le monde des sentiments alors que le monde divin détermine ce que doivent être les sentiments et les actions des humains. Pour être en harmonie avec le monde spirituel vos sentiments doivent être justes, sinon les pensées se déforment. Par exemple, lorsque tu rends visite et que l’hôte est indisposé, tu conclus qu’il a une dent contre toi ; si ta jambe est cassée et qu’un médecin vient la remettre, tu conclus qu’il n’est pas un bon médecin parce qu’il t’a fait mal. Ce sont des conclusions erronées : l’hôte n’a rien contre toi et le médecin n’est pas mauvais. La jeune fille aussi pour garder une bonne impression de son bienaimé ferme les yeux, mais cela ne veut pas dire qu’elle est mécontente de lui ; si elle a les yeux ouverts pour le monde, dès le lendemain elle vendra son bienaimé. Je dis : aie les yeux fermés le jour, et les yeux ouverts la nuit ; aie les yeux fermés à la lumière, et les yeux ouverts dans l’obscurité. Ainsi, chaque froncement de sourcils montre qu’on réfléchit ; lorsqu’on fronce les sourcils on fait abstraction de la lumière extérieure et on se recueille en soi, on commence ainsi à manifester le bien. Si on ne pense pas, on est semblable à la lune qui se remplit et se vide constamment, on est une bouteille vide sans contenu. Donc les sourcils, posés au-dessus des yeux ont pour mission de réguler la pensée humaine ; lorsqu’on fronce ou lorsqu’on soulève ses sourcils, on a une idée en tête, le faire sinon n’a pas de sens. Revenons au publicain : la quatrième lettre du mot mitar, publicain, est le A. Cette lettre illustre l’élan de l’homme qui aide son prochain : l’être humain descend d’en haut dans le but d’aider. La lettre R montre qu’en vivant sur terre on a appris à distinguer le bien du mal, on connaît les raisons de l’existence du mal et du bien. Le publicain est quelqu’un qui s’occupe des mathématiques de la sagesse et de l’amour, qui a mis à profit ses connaissances pour lui et pour ses proches ; une fois décidé à accomplir la volonté divine, il était prêt à suivre le Christ. Je demande si le Christ trouvera votre publicain lorsqu’il passera à côté de votre péage : s’il ne le trouve pas, c’en est fini du péage. Le publicain dit : « Je ne veux pas servir sur un péage sans loi, je suivrai le Christ ». Je dis : tant que vous restez au péage pour prélever plus de taxes qu’il ne faut, votre affaire périclitera ; vous aussi, comme le publicain dites : « Je ne veux plus servir ce péage, je ne veux plus me conformer aux lois des loups, je vais servir la loi du Christ où les rapports entre prendre et donner sont harmonieux ». Alors le Christ lui a dit : « Suis-moi » et il l’a suivi. Aujourd’hui, tout le monde veut voir le Christ physique. Ceux qui sont mariés ont le Jésus physique, mais ne le reconnaissent pas : votre bienaimé est votre Jésus, pourquoi ne le reconnaissez-vous pas ? Vous êtes semblables aux pharisiens et aux saducéens qui ont vu le Christ mais qui l’ont renié. Comment l’homme et la femme prouveront-ils qu’ils sont vos élus ? L’homme dit à la femme : « Je suis ton élu ». La femme ne le reconnaît pas et cherche un autre homme ; la femme dit à l’homme : « Je suis ton élue ». L’homme ne la reconnaît pas et cherche une autre femme. Je dis : Jésus est déjà venu pour vous, mais vous ne l’avez pas reconnu, vous le cherchez ailleurs, tantôt en la personne d’un prêtre, tantôt en la personne d’un homme ou d’une femme, et comme vous ne le trouvez pas, vous dites : « Il n’est pas ici ». Un clairvoyant vient et vous dit : « Il est ici », mais vous vous rendez compte ensuite qu’il n’est pas ici non plus ; vous le cherchez dans une église, puis dans une deuxième, une troisième, mais il n’est pas là ; vous dites : « Il viendra du Ciel », mais il ne vient pas de là non plus. Enfin, comme il ne vient de nulle part, vous dites : « C’est peine perdue, cela ne donne rien, au moins mangeons et buvons ». Si vous attendez que les gens vous montrent où est le Christ, vous êtes mal embarqués : le Christ viendra de l’intérieur, il est déjà en vous ; votre âme et votre esprit doivent le reconnaître, votre âme et votre esprit doivent vous révéler qui est le Christ. Quelqu’un dit : « Je pense qu’un tel est le Christ », un autre dit : « Et moi je pense que c’est plutôt celui-là qui est le Christ ». Cette question ne se résout pas par des supputations, chacun doit savoir précisément qui est le Christ, où il vit et comment il faut le servir. Le Christ dit à ses disciples : « Ce n’est pas la chair et le sang qui vous ont révélé ceci, mais Mon Père qui demeure en vous. Personne ne peut venir auprès de moi si mon Père ne l’attire pas ». Tu dis : « Un tel m’a attiré à lui ». Tu as tort, seul le Père peut attirer l’être humain à Lui. Pourquoi seul le Père peut-il attirer les humains ? Parce qu’Il est amour, seul l’amour apporte la vie. Le Christ dit : « Je suis venu leur donner la vie, et leur donner en abondance ». Quelle vie ? Celle qui apporte l’amour ! Qui ne cherche pas cette vie ? Celui qui accueille cette vie et comprend le Christ, vivra une transformation radicale. La plupart des gens sont loin de cette vie et à cause de cela ils sont mécontents les uns des autres et ne voient que leurs erreurs. Souvent des gens viennent me voir pour m’éprouver, pour vérifier si je suis tel qu’ils se l’imaginent : ils me mettent à l’épreuve, mais moi-aussi je les soumets à l’épreuve. Ils disent : « Nous pensions que tu étais un saint, alors que tu es quelqu’un de normal ». Mieux vaut penser que je suis quelqu’un de normal plutôt que me glorifier aujourd’hui et me blâmer demain. On n’agit pas de la sorte : celui qui peut blâmer quelqu’un, peut aussi le frapper ; il ressemble alors à ce paysan qui est allé en ville chez le médecin pour demander des médicaments pour sa femme malade. Sans trop réfléchir, il est entré directement dans le cabinet du médecin qui était occupé à quelque chose et lui a dit : « Docteur, donne-moi des médicaments pour ma femme ! » Le médecin s’est mis en colère pour avoir été dérangé, et emporté par sa colère, il a giflé le paysan : « Voici un médicament pour ta femme », puis il l’a giflé encore une fois : « En voici encore un autre ! » Le paysan est resté sidéré de l’attitude du médecin et s’est dit : « Les médecins modernes sont incroyables, ils administrent de drôles de médicaments aux malades ». Il est rentré au village et sa femme l’a questionné aussitôt : « Apportes-tu un médicament ? – Oui. – Donne-le moi vite ! » Le paysan s’est approché d’elle et l’a giflée. « Ça suffit ! a dit la femme. – J’ai encore un autre médicament. – Garde-le pour toi ! » Quelle femme intelligente, s’est dit le paysan. Sa femme est rentrée dans sa chambre et s’est mise à pleurer, mais deux jours après elle était complètement guéri. Contente de la voir sur pied, le paysan a pris deux oies et est allé remercier le médecin. « Que veux-tu ? a demandé le médecin. – Je suis venu il y a quelques jours pour prendre des médicaments pour ma femme, tu m’en as administré deux, mais elle a guéri avec un seul, je te rends le deuxième. » Le médecin a commencé à le questionner sur sa famille, mais sans répondre le paysan l’a giflé une fois et s’en est allé. C’est la loi que le Christ a exprimée dans le verset : « Tu seras mesuré selon la mesure que tu utilises toi-même ». Par conséquent, lorsque nous cherchons le divin, nous devons le faire en toute sincérité : une sincérité absolue, une pureté absolue et un savoir absolu vous sont demandés. Si vous croyez en une loi qui régule les rapports dans le monde, elle vous conduira à la grande source de la vie. Trouver le divin en vous, c’est trouver le Christ ; lorsque vous le trouverez, votre vie sera remplie de sens. Quel que soit le foyer qu’il visite, le Christ apportera la paix entre l’homme et la femme, entre les enfants et les parents, ce foyer sera un exemple pour tous ; là où il y a la paix et l’harmonie, là est l’amour ; Dieu attire tous les humains vers Son Fils qui est la manifestation de Son amour. Ainsi, libérez-vous des égarements et ne demandez pas où est le Christ et comment vous pouvez le trouver ; la femme peut trouver le Christ dans son mari et le mari dans sa femme ; le frère peut trouver le Christ dans sa sœur et la sœur dans son frère. Mais celui qui perd son amour perdra aussi le Christ. « Je cherche l’amour ! » Bien sûr que tu le cherches, l’amour est Dieu qui donne sens à la vie ; lorsque tu trouveras le Seigneur, c’est-à-dire l’amour, ta super-conscience s’éveillera et tu passeras du monde physique au monde spirituel, et du monde spirituel au monde divin. Le passage d’un monde à l’autre ne peut pas se décrire, seule la vue révélera ce que sont ces mondes ; la vue a un rapport à l’assimilation de l’amour, mais vous êtes encore aux balbutiements de l’amour ; ce que vous appelez amour est selon les Bulgares « le samedi aveugle[5] ». Aujourd’hui, c’est l’amour aveugle qui se manifeste parmi les humains ; à l’avenir c’est le grand amour qui viendra et qui travaillera pour unir toutes les âmes en une seule, en tant que servantes de Dieu. Hommes, femmes, enfants, ce sont des objets par lesquels se manifeste la loi de l’amour ; des milliers de créatures ont travaillé sur terre et dans le monde invisible pour créer des conditions à la manifestation du Seigneur en tant qu’Amour. Ce qui vient maintenant sur terre est si grandiose que tous les anges regardent depuis le Ciel pour voir ce qui vient et ce qui se passe sur terre : tout le Ciel, toutes les Existences s’y intéressent ; un moment grandiose vient : la manifestation du Seigneur est attendue avec intérêt par toutes les créatures intelligentes, vertueuses et sublimes. Celles dont la conscience est éveillée assimileront le rayon divin et ressusciteront ; les autres dont la conscience n’est pas éveillée, dorment encore. Il est dit dans les Écritures : « Soyez éveillés car vous ne savez pas l’heure et le jour où Dieu viendra ». C’est cette heure solennelle où le Christ passera à côté de ton péage et dira : « Suis-moi ! ». Est-ce que ta conscience sera éveillée ou bien diras-tu : « Seigneur, attends un peu, je dois régler quelques affaires au péage » ? Si le Seigneur t’appelle, suis-Le immédiatement, n’attends pas, ne règle pas les affaires courantes : liquide tout, tranche la question immédiatement, pas de tergiversations philosophiques sur ce qui est écrit ou pas écrit ; ce qui est écrit sera interprété par notre âme éveillée, elle seule connait la vérité. C’est ce que signifie le verset : « Nous serons tous enseignés par le Seigneur ». Ne vous enseignez pas des humains mais du Seigneur. Moi non plus, je ne vous enseignerai pas, mais je veux vous libérer de tous les leurres nichés dans vos esprits : pas une trace ne restera de l’injustice, pas une trace ne restera des anciennes croyances. Quelles sont les croyances des religieux contemporains ? Les uns croient qu’ils ressusciteront dans leurs anciens corps, et d’autres autrement. Je dis : dans le futur vous aurez d’autres visages, pas ceux d’aujourd’hui ; dans le futur vous aurez d’autres corps, alors dans quels corps ressusciterez-vous ? Les corps physiques resteront sur terre, donc vous ressusciterez avec d’autres corps. Il est dit : « Nous ne mourrons pas mais nous évoluerons ». Lorsque vous vous libérerez de l’enveloppe temporaire du corps, vous pénétrerez la beauté de l’esprit et de l’âme, de la pensée et du cœur et vous comprendrez ce que représente l’être humain. Savez-vous quelle lumière et quelle chaleur émanent du cœur et de la pensée de celui qui a l’amour en lui ? Tu dis à quelqu’un : « Je t’aime ». Lorsque je mesure la chaleur de ton cœur et la lumière de ta pensée, je sais combien tu peux aimer. « Je suis sage ». Lorsque je mesure l’intensité de la lumière qui sort de ta pensée, je sais à quel point tu es sage, au sens littéral et non figuré. La flamme la plus agréable et la plus belle que l’œil humain puisse voir est la flamme de l’amour : la vie prend sens seulement en présence de cette flamme. Pour qui se sacrifie le jeune homme ? Pour la jeune fille ou pour la flamme qui brûle en elle ? Pour la flamme. Tant que cette flamme brûle en elle, elle est sa bienaimée, mais dès qu’elle s’éteint, son amour s’éteint aussi. Tant que la flamme brûle, c’est le Christ qui est en toi, quand elle s’éteint, le Christ aussi s’évanouit. La flamme doit brûler : n’éteins pas l’esprit, l’esprit est le divin qui brûle en l’être humain ; n’éteignez pas cette flamme, tant qu’elle brûle vous aurez une aura qui vous protégera de toutes les conditions néfastes. Celui qui a l’esprit en lui a aussi la flamme ; s’il n’a pas l’esprit en lui, il n’a pas la flamme non plus et se met à philosopher en disant que les choses peuvent s’obtenir de plusieurs façons. Non, il y a une seule façon de bien vivre : chaque mot doit avoir un seul sens, toutes vos pensées, vos sentiments et vos actions doivent avoir un seul sens, l’homme ne doit pas se dédoubler, ni laisser ses actions mal interprétées, toutes vos manifestations doivent être mesurées et absolument pures pour ne pas vous juger les uns les autres. Ainsi, il faut une pureté absolue du cœur et une lumière de la pensée pour bien comprendre et appliquer l’enseignement du Christ. L’enseignement du Christ réformera le monde, il est le seul capable de redresser la vie humaine. Tout comme la lumière, l’air, l’eau et la nourriture en tant que forces extérieures redressent la vie humaine, de même l’enseignement du Christ en tant que puissance divine la redresse de l’intérieur ; cet enseignement libère l’être de tous les mensonges, de toutes les erreurs. D’où que vienne la liberté, c’est une puissance divine, quiconque vient à vous avec le désir de vous libérer est envoyé de Dieu. Et le Christ lui a dit : « Suis-moi ». Le publicain a quitté le péage et a suivi le Christ. Vous aussi, vous pouvez quitter le péage, mais c’est insuffisant ; il faut aussi appliquer intérieurement l’enseignement du Christ et non seulement extérieurement comme on le fait aujourd’hui. Vous dites : « Le temps d’appliquer l’enseignement du Christ n’est pas encore venu ». Que celui qui considère que ce temps est venu puisse l’appliquer et que celui qui considère que ce temps n’est pas venu puisse attendre encore. Si une femme est enceinte de trois mois, elle doit attendre, il reste du temps avant l’accouchement ; si elle est enceinte de neuf mois, elle ne doit pas attendre ; si l’enfant ne se présente pas, c’est qu’il est mort ; si elle attend plus de neuf mois, elle est perdue et l’enfant est perdu aussi. C’est pourquoi je vous dis : pour certains parmi vous le temps est venu d’accueillir et d’appliquer l’enseignement du Christ, de donner du sens à votre vie. « Suis-moi. » Par son empressement à suivre le Christ, le publicain a donné un excellent exemple à l’humanité. Quel exemple avez-vous donné jusqu’à maintenant ? Vous vous rassemblez, vous chantez un peu, vous vous enthousiasmez et puis vous rentrez chez vous en vous disant : « L’enseignement du Christ est inapplicable ». Quand la semaine s’écoule, vous attendez une autre causerie pour entendre quelque chose de nouveau et avoir droit à un repas savoureux ; mais un jour je fermerai mon auberge et je dirai : « Je n’accueille plus personne ». Pourquoi ? Parce qu’il est écrit qu’il y a de la nourriture seulement pour ceux qui s’instruisent, il y a du crédit uniquement pour eux. Pour chaque enfant, prêt à écouter sa mère, il y a des langes, il y a de la nourriture : si l’enfant n’est pas prêt à écouter sa mère, il n’a pas droit aux langes ni à la nourriture. Tant que les choses se font par la violence, on ne peut rien espérer ; c’est la raison pour laquelle la vie des humains ne s’arrange pas et ils s’étonnent de payer des amendes pour chaque chose ; lorsque vous payez des amendes, vos affaires s’arrangent et vous dites : « Tout est en ordre ». Oui, car vous payez des amendes. Les religieux disent souvent : « Nous sommes des gens pieux ». Oui, vous êtes pieux car on vous oblige à être orthodoxes, catholiques, évangélistes ou musulmans : c’est vivre en dehors de la loi de la liberté. Pourquoi certains sont libres et d’autres non ? C’est très simple : libre est celui à travers lequel coule l’amour divin large et sublime ; c’est une source sans barrage qui coule constamment. Tu dis : « Je veux être libre ». Tant que tu as une vanne de fermeture et que tu l’ouvre de temps à autre, tu ne peux pas être libre. « Quand serai-je libre ? » Lorsque tu t’uniras avec la grande loi divine et lorsque le Christ ordonnera d’en haut que la vanne soit supprimée et que l’eau s’écoule toujours en toi. Lorsqu’il descendra sur terre, le Christ ouvrira toutes les vannes et on entendra partout un grand tumulte : Bou-ou-ou ; alors tout le monde dira : « Qu’est-ce qui se passe, quel est ce tumulte ? » Le tumulte est préférable au silence ; celui qui veut garder le silence peut aller au cimetière, là règne le silence, mais tant que vous êtes dans la vie, il ne peut y avoir de silence. Lorsque votre ouïe se développera et que vous entrerez dans l’élan de la vie, dans ce grand tumulte, vous toucherez la grande harmonie de la vie et vous comprendrez la signification de ce Bou-ou-ou. Ce que vous percevez comme une dysharmonie, est perçu par le Ciel comme une harmonie ; tant que vous considérez la vie comme une dysharmonie, vous souffrirez toujours et vous transgresserez les lois divines. Revenons maintenant à la grande loi de la vie : la foi, et appliquons-la. Il est dit dans les Écritures : « Aie la foi et tu seras sauvé ». La foi se base sur les deux grandes lois : l’amour et la sagesse, et ces lois doivent pénétrer vos pensées, vos cœurs et vos âmes pour y travailler. Dans ce cas, on ne vous prêchera plus l’existence de Dieu, mais vous saurez et vous communiquerez entre vous dans un autre langage. Si vous étiez croyants, je vous ferais une autre conférence, différente de celle-ci, je vous parlerais des changements qui s’opèrent au Ciel, des lettres que vous envoient vos mères et pères, frères et sœurs. Vous vous occupez maintenant de choses ordinaires et vous dites : « Soit Dieu existe, soit Il n’existe pas, c’est ainsi ou autrement, mieux vaut s’en tenir à l’ancien pour ne pas le perdre ». L’ancien représente la bêtise humaine sacrée, et le nouveau c’est l’amour qui vient transformer les humains, réorganiser leur vie, les libérer ; lorsqu’il libérera les humains, il libérera tous les animaux et toutes les plantes : l’amour instaurera l’ordre et la discipline sur terre comme dans toute l’existence. L’amour, c’est l’enseignement de Dieu : il n’est applicable que si vous accueillez la loi de l’amour en vous. L’amour ne viendra pas sans victimes, et je respecte tous ceux qui ont été des victimes au nom de la vérité et de l’amour, c’est-à-dire au nom de leur idéal. Tous ceux qui ont souffert et souffrent pour élever l’humanité forcent le respect et la considération des personnes bonnes et pieuses. Le Christ passe aujourd’hui à côté de votre péage et s’écrie : « Matthieu ! » Qui est Matthieu ? Le premier élu. Lorsque vous entendrez le mot Matthieu, dites : « Je viens, Seigneur ». Lorsque l’homme entend que le Seigneur l’appelle, qu’il dise : « Je viens, Seigneur » ; si la femme entend qu’on l’appelle, qu’elle dise : « Je viens, Seigneur ». Que dira le Christ ? Il leur dira à tous deux : « Rentrez chez vous pour appliquer mon enseignement ». Lorsque vous appliquerez cet enseignement, parlez-en tout autour de vous : dans la société, dans la famille, il améliorera la vie de tous. Matthieu, Matthieu, es-tu en vie ? On n’entend pas encore ta voix. Je vois que chez certains, ce Matthieu est réveillé et se frotte les yeux, chez d’autres il est déjà debout et il s’est mis au travail. Matthieu doit ressusciter dès aujourd’hui, c’est le grand enseignement du Christ. De même que la journée est radieuse aujourd’hui, de même ce qui vous attend est radieux. Si vous acceptez l’amour et la sagesse et si vous les appliquez, votre vie sera désormais comme cette journée, tout sera aussi frais et limpide. N’effacez pas votre ancienne vie, mais effacez vos compréhensions et vos points de vue anciens et erronés, effacez vos anciens troubles et anxiétés et écrivez : « Matthieu, quitte le péage et suis-Moi ! – Je viens, Seigneur. » C’est le nouvel écriteau que vous devez poser. Lorsque quelqu’un viendra et lira l’écriteau, il dira : « Matthieu n’est plus ici, il a fini son travail au péage ». Ainsi, suivez le Christ et appliquez le nouvel enseignement, alors le Christ parlera par des milliers et des millions de bouches et tout sera gloire et remerciements partout. Les humains se connaîtront en tant que frères et sœurs : c’est l’enseignement futur. Matthieu ! Sofia, 19 juin 1921 [1] Amour s’écrit Любов (Lubov) en bulgare [2] Le mot publicain s’écrit митар (mitar) en bulgare [3] En bulgare Sagesse se dit Мъдрост (Madrost) [4] 1 Jean 2, 17 [5] L’expression bulgare « le samedi aveugle vient » désigne le moment d’une décision malheureuse et irréfléchie – notamment pour désigner un choix précipité de se marier sans prendre de temps de réflexion.
  15. Les deux femmes « De deux femmes qui moudront ensemble, l'une sera prise et l'autre laissée. » Luc 17 :35 « De deux femmes qui moudront ensemble ». Les deux seront donc au moulin : « L’une sera prise et l’autre laissée ». Ce sont des métaphores, des phrases symboliques qui parlent d’un monde supérieur, divin. Cette vie ne peut pas être retranscrite par les mots. La seule réalité dans le monde est la vie consciente qui se manifeste par des pensées lumineuses, des sentiments sublimes et des actes nobles. La vie de tous les êtres vivants est une expression de cette vie, celle des mammifères, des poissons, des oiseaux, des plantes ; en outre chaque être vivant aspire à conserver sa vie. C’est intéressant de voir que nos contemporains disent à propos de la vie divine qu’elle n’a ni contenu ni sens, et c’est pourquoi beaucoup clament : « Je ne veux pas mener une vie de moine ». Ils pensent que la vie du moine est divine ! Ce n’est pas vrai : la vie du moine est ordinaire et si les moines croient qu’ils donnent l’exemple d’une vie divine, ils se leurrent, leur vie n’est qu’une caricature de la vie divine. On dit souvent : « Je ne deviendrai pas moine, je vivrai comme tout le monde ». Comment vivent les gens ? Vous le savez car c’est votre propre façon de vivre ; je ne vais pas décrire la vie des gens ni la vôtre, mais je vais vous relater ce qu’un curé grec disait à ses auditeurs. Avant de commencer son prêche, il s’est tourné vers eux avec les mots : « Savez-vous ce que je vous dirai ? – Nous le savons. – Puisque vous le savez, je ne dirai rien. – Non, non, nous ne savons pas. – Puisque vous ne savez pas, je ne vous dirai rien non plus. » D’un certain point de vue le curé a raison : lorsque quelqu’un ne peut pas comprendre la vérité, ce n’est pas la peine de lui parler ; lorsqu’il la comprend, cela ne sert à rien non plus de parler et de débattre. Le Christ dit : « De deux femmes qui moudront ensemble, l’une sera prise et l’autre laissée ». Quand cela arrivera-t-il ? Ce jour-là, c’est le jour où viendra le Fils de l’Homme. Si vous avez deux filles et que le beau jeune homme vous rend visite, laquelle prendra-t-il ? La plus belle, la plus élancée, la plus robuste. Les deux moulent avec leur mère à longueur de journée ; comment et avec quoi ? Avec leurs bouches : la bouche mastique et l’estomac moud. Le Christ dit : « Deux femmes bien portantes moudront ensemble avec leurs estomacs, l’une sera prise et l’autre laissée ». Pourquoi l’une sera prise ? Parce qu’elle est prête pour le travail, elle plaît au jeune homme. Les religieux aussi demandent pourquoi l’une est prise et l’autre laissée ? Parce que l’une est développée et l’autre non ; la jeune fille développée se fiance, puis elle se marie, et enfin elle quitte la maison paternelle. Les deux femmes représentent les deux vies de l’être humain. En général la femme est le symbole du principe matériel et du principe spirituel. Lequel de ces deux principes le Christ choisit-il ? Le principe spirituel. Donc la vie spirituelle, autrement dit la vie divine de l’être est choisie car elle a des conditions pour se développer, alors que la vie matérielle est laissée sur terre. En mathématiques, lorsque vous multipliez un nombre par un, il n’augmente pas et ne diminue pas, mais reste le même. L’unité représente le principe divin qui ne diminue pas les choses et ne les augmente pas, elles restent telles qu’elles sont. Donc 1 x 1 = 1, 2 x 1 = 2, 3 x 1 = 3 ; en revanche lorsque vous multipliez 2 x 2, vous obtenez 4, c’est-à-dire lorsque vous multipliez deux femmes par deux, vous obtenez quatre femmes ; le deux est le seul nombre qui multiplié par lui-même ou additionné avec lui-même donne le même résultat : 2 + 2 = 4 et 2 x 2 = 4. Voilà pourquoi lorsque le Bulgare veut dire qu’un fait est incontestable, il dit : « C’est comme deux fois deux ou deux plus deux ». Tous ceux qui vivent sur terre ont leurs missions : individuelles, familiales, sociétales, nationales et universelles, j’ai aussi mes missions ; chacun mènera ses missions selon ses convictions intérieures et selon le degré de son développement. Les plus âgés qui s’intéressent à la religion et à la vie spirituelle disent aux jeunes : « Cette vie n’est pas pour vous, lorsque vous serez plus âgés, alors vous pourrez devenir religieux ». C’est curieux de recommander la vie religieuse et divine au vieillard chétif : Dieu n’a pas besoin de personnes âgées et chétives ! Jeune, tu gaspilleras ta vie pour des futilités et une fois vieux, lorsque tu n’auras plus rien, tu te rendras auprès du Seigneur et tu Lui diras : « Seigneur, je Te consacre ma vie ». Mais le Seigneur demande : « Qu’as-tu à me consacrer, que reste-t-il de ta vie ? » Non, il n’y a aucune philosophie en cela, la religion est pour les gens intelligents, bons et bien portants et non pour les vieux et les chétifs : les vieux n’ont pas besoin de religion, c’est le cimetière qui les attend. Les jeunes ont besoin de religion, mais non de celle dont on dit qu’elle abrutit les gens. Cette opinion de la religion montre la mauvaise compréhension des gens : la vie spirituelle et la vie religieuse, comprises correctement, enrichissent et développent la pensée humaine et le cœur humain. Certains rétorquent : « Nous n’avons pas besoin de religion, nous nous passerons d’elle pour être heureux ». Selon eux, les animaux seraient les plus heureux puisqu’ils n’ont ni religion, ni prêtres, ni églises, ni rituels, donc ce sont les plus heureux ! Est-ce le cas en réalité ? Les faits disent le contraire : si les animaux étaient heureux et libres, ils seraient les maîtres et nous, leurs serviteurs ; en réalité ce sont eux nos serviteurs et nous leurs maîtres. « L’une sera prise et l’autre laissée ». L’une sera prise car elle accomplit sa mission ; ce qui est en vous en surplus et sans utilité dans les conditions actuelles, est la seule base qui vous permettra de comprendre à l’avenir le sens intérieur de la vie, et le seul moyen de percevoir la profondeur des sentiments qui vous agitent. Les sentiments agréables ne sont pas encore représentatifs de la vie ; et les sentiments désagréables ne sont pas le signe d’une confiscation de la vie. Il y a beaucoup d’illusions dans la vie dont vous devez vous libérer ; les illusions sont les rêves de la vie : combien de fois faites-vous des cauchemars ? On vous persécute, on vous tue, on vous pend, mais lorsque vous vous réveillez, vous respirez avec soulagement et vous dites : « Dieu merci, je suis en vie, ce n’était qu’un rêve ! » Les choses qui vous troublent dans votre sommeil n’ont aucune réalité. Combien de sentiments de troubles sont réels dans une journée ? Seuls les états qui ne fluctuent pas sont réels. Quelles souffrances sont réelles ? Celles qui laissent une trace profonde en vous et ne s’effacent jamais de votre conscience. Si vous souffrez aujourd’hui, mais que le lendemain il ne reste pas une trace de cette souffrance, celle-ci est imaginaire, irréelle. Vous devez maintenant comprendre la vie spirituelle du point de vue de votre vie d’aujourd’hui, et non du point de vue de vos vies passées ou futures ; en ce sens la religion a tort également lorsqu’elle parle de vie spirituelle future : le futur comme le passé sous-entendent les conditions qui ont été données et qui seront données, mais la vie véritable s’exprime dans le présent, voilà pourquoi c’est dans le présent que l’on doit se déterminer pour connaître ses convictions et ses croyances. Aujourd’hui encore beaucoup de personnes vivent avec les idées de leur passé sans pouvoir s’en débarrasser. Tu dis : « Je suis croyant ». Tu crois en quelque chose, mais cette croyance ne t’appartient pas, tu en as hérité de tes aïeux. Un clairvoyant dit qu’il est allé au ciel, qu’il a vu beaucoup de choses et tu le crois ; il se peut qu’il ait vu beaucoup de choses, mais toi, tu n’as encore rien vu ! Donc tu enlèveras cinquante pour cent de ce qu’il a vu, vingt-cinq pour cent de sa foi et tu ne garderas pour toi que les vingt-cinq pour cent restants. Ne mettez pas cent pour cent de foi dans les affaires humaines, un clairvoyant peut être allé dans le monde inférieur et vous raconter ce qu’il y a vu autrefois, mais est-ce que aujourd’hui il verrait la même chose ? Qu’est-ce que le monde inférieur ? Le monde qui est sous terre. Un mythe relate qu’à deux mille kilomètres sous la terre vivent des gens avec une culture comparable à la nôtre. Si un clairvoyant du monde inférieur scrute la terre en hiver, au moment des neiges, des glaces et des tempêtes, il dira aux habitants souterrains que la terre est couverte de neiges et de glaces éternelles et qu’on ne distingue pas les humains à cause de la neige. Est-ce vrai ? Un autre clairvoyant peut venir sur terre en été, lorsque les fleurs s’épanouissent, que les oiseaux chantent, que les fruits mûrissent, et il dira que la vie sur terre est paradisiaque. Est-ce vrai ? Les deux clairvoyants se disputent : l’un affirme que la terre est couverte de neige et de glace, l’autre affirme que la terre est un jardin d’Éden : ils ont observé la terre à des moments différents et c’est pourquoi leurs affirmations divergent. Si vous jetez un coup d’œil sur le monde angélique, vous verrez qu’il est aussi l’objet de changements, là aussi il y a de la neige, des fleurs, des fruits et des oiseaux. Vous direz : « Nous fuyons la neige, mais nous la retrouvons ici aussi ! » La neige est ici un symbole. Ne vous faites pas d’illusions en pensant que vous serez heureux en entrant dans le monde angélique : à votre niveau de développement actuel, même dans le monde divin vous ne serez pas heureux. Certains poissons vivent au fond des océans, soumis à une très forte pression ; si vous en sortez un à la surface de l’eau, il ne résistera pas à la faible pression et éclatera : l’avez-vous rendu heureux, a-t-il tiré profit de ce monde sublime ? Beaucoup de gens se préparent pour le monde spirituel en pensant qu’ils y seront heureux ; ils se trompent : ils seront aussi heureux que le poisson sorti des profondeurs. Pour profiter des conditions de la vie spirituelle, il faut s’y préparer, étudier ses lois ; si tu y entres mal préparé, tu seras malheureux ; celui qui se prépare pour le monde spirituel doit étudier ses lois. Le monde spirituel a un rapport avec les sentiments : si une jeune fille pieuse aime un jeune homme du monde, ses souffrances seront grandes ; si les souffrances sont grandes, les joies aussi seront grandes et vice versa ; lorsque les joies sont grandes, les souffrances aussi seront grandes. Cette loi a un rapport avec les sentiments et les sentiments ont un rapport avec la pensée : plus vos sentiments sont nobles, plus votre pensée se développe ; plus votre pensée se développe, plus vos sentiments sont nobles ; de la même façon, plus les sentiments inférieurs s’expriment, plus la pensée s’affaiblit. Tant que le cœur ne subit pas une certaine évolution, l’esprit non plus ne peut évoluer. Parfois le cœur est en gamme mineure et la pensée en gamme majeure ; parfois la pensée est en gamme mineure et le cœur en gamme majeure. Certains religieux disent que la vie est mauvaise ; c’est leur point de vue subjectif, la vie est mauvaise parce qu’ils ont perdu un proche : une mère, un père ou une épouse, d’autres ont perdu leur fortune, leurs propriétés ; si leur point de vue devient la règle, vous retomberez dans une autre extrémité. Selon certains la vie est très bonne ; c’est aussi une extrémité : la vie n’est ni très bonne ni très mauvaise. Que direz-vous si un jeune homme vient de l’extérieur et prend votre meilleure fille ? Vous la regretterez en vous disant : « Pourquoi n’a-t-il pas pris l’une des paresseuses ? » Vous vous le direz à vous-mêmes, et pas devant lui. Il y a des mères qui réprimandent leurs filles devant le jeune homme, alors que d’autres les complimentent ; lorsque la mère réprimande sa fille, celle-ci gagne en considération aux yeux du jeune homme, il dit : « Je veux la jeune fille comme elle est ». C’est une tactique entre deux partis qui négocient : chaque parti a quelque chose à gagner ; on veut toujours obtenir quelque chose ; même auprès de Dieu, on réclame toujours quelque chose. Si tu étudies, tu y trouves toujours ton intérêt, et lorsque tu agis honnêtement, tu y trouves toujours un intérêt. « Je suis pieux ». Le monde souffre précisément à cause des gens pieux ; à mon avis le véritable religieux est celui qui a une pensée, un cœur et une âme comme Dieu. Si vous pensez que celui qui est fort physiquement est religieux, vous vous leurrez. Le Christ dit à ses auditeurs : « Souvenez-vous de la femme de Lot ». Pourquoi s’est -elle transformée en statue de sel ? Parce qu’elle s’est retournée pour voir Sodome et Gomorrhe, elle voulait voir ce qui s’y passerait. À un autre endroit le Christ dit : « Celui qui a empoigné la charrue et regarde en arrière n’est pas digne de moi ». Les jeunes disent souvent : « La vie spirituelle n’est pas pour nous ». Je dis : celui qui pense ainsi est comme la fille chétive, il n’est pas pour la nouvelle culture. Lorsque vient la nouvelle culture, elle entraîne seulement ceux qui sont prêts pour elle, alors que les chétifs s’en remettent à l’avenir. La semence plantée dans les champs a des conditions pour se multiplier, alors que celle qui reste dans la grange est vendue et ensuite moulue ; celle qui est prise est semée dans le champ pour croître et se développer, et celle qui est laissée est jetée entre les pierres de la meule, elle ne peut ni croitre ni se développer. Quelqu’un dit : « Pourvu que je ne sois pas parmi ceux qui sont choisis ! » Si tu n’es pas choisi, tu resteras entre les pierres de la meule. Ne vous faites pas d’illusions, la nature ne fait d’exception pour personne : tu seras ou bien planté dans le champ ou bien mis entre les pierres de la meule, tu serviras Dieu ou Mammon. Par Dieu, je désigne le Sublime, le Grand, le Noble dans le monde – ce n’est pas l’appellation qui détermine les choses. Si tu sers Dieu, tu vivras en harmonie avec tous les êtres vivants, chacun peut le tester : la vie spirituelle est une science empirique, chacun peut soumettre le monde spirituel à une expérience stricte et fiable, mais cela demande un grand sang-froid. Un lord anglais et un prince russe ont dû se croiser dans une petite ruelle à Londres. Comme tous deux étaient dans leur cabriolet, l’un devait reculer, mais ils ne savaient pas comment faire. En attendant qu’une solution soit trouvée, le prince russe a sorti le journal Times et s’est mis à lire tranquillement ; le lord a dépêché son domestique pour qu’il demande au prince de lui prêter le journal lorsque le prince aurait fini de le lire : les deux seigneurs étaient tranquillement assis dans leurs cabriolets en attendant une résolution du problème. Si vous croisez un lord et un prince sans réussir à manœuvrer, vous vous mettrez à soupirer et à geindre ; c’est un privilège de croiser un lord qui veut ton journal pour le lire, c’est aussi un privilège de rencontrer un prince russe qui a le sang-froid du lord anglais. Il ne faut pas être chétif si on étudie les sciences occultes, ces sciences ne sont pas pour les malades, les chétifs, les anémiques et les excentriques. Elles sont accessibles à des gens qui ont une pensée et un cœur robuste, qui ont la patience de lire le journal Times d’un bout à l’autre, et de résoudre ensuite les questions sérieuses. Savez-vous comme ce journal est volumineux : seize pages entières ! Si vous voulez lire tout ce qu’il contient, il vous faudra une demi-journée au moins. Vous qui êtes venus sur terre, vous vous trouvez aussi dans une ruelle étroite et encombrée : où aller et comment se croiser ? Vous tous, hommes et femmes, vous êtes assemblés au même endroit dans cette ruelle étroite et vous vous demandez quoi faire. Les gens se marient, discutent, se battent, lisent le Times chaque jour et puis se querellent pour savoir qui l’a mieux compris : le mari lit le journal, la femme attend son tour, elle veut le lire aussi ; la discorde, les malentendus entre eux sont dus à leur mauvaise compréhension de la vie. Si, comme il est dit dans le verset cité, c’est la vie de la femme qui est prise qui prédomine dans l’esprit de l’être humain, alors celui-ci est candidat pour la nouvelle culture ou le Royaume de Dieu. C’est pourquoi le Christ dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie ». « De deux femmes qui moudront ensemble. » Le mot femme provient du mot grec zoï qui signifie vie en sanscrit ; la femme, c’est-à-dire la vie est un sujet d’étude pour l’homme et pour la femme. Il est dit de la femme qu’elle est os de l’os de l’homme et chair de sa chair[1] : voilà pourquoi la femme en tant que vie doit être étudiée par tous et être utilisée à l’avenir. Ne pensez pas que la vie de la femme est une chose, et que celle de l’homme en est une autre ; si vous mettiez l’homme dans les conditions de la femme, il manifesterait la même vie qu’elle : lorsqu’elle est en proie aux difficultés, la femme pleure, s’afflige et l’homme la regarde avec condescendance en disant : « c’est un cœur féminin », mais lorsqu’il tombe blessé sur le champ de bataille, il pleure lui-aussi. On a le droit de se prononcer sur les choses lorsqu’on a éprouvé toutes les conditions de la vie et qu’on les comprend. Il ne suffit pas de comprendre le bien, le bien que vous avez n’est pas le vôtre ; la vie que votre père vous a donnée n’est pas encore la vôtre et la vie que votre mère vous a donnée n’est pas encore la vôtre ; n’est à vous que ce que vous avez acquis et appris par vous-mêmes. Qu’avez-vous acquis et appris après quarante-cinquante ans de vie sur terre ? La jeune fille dit : « Je suis en âge de me marier, je dois me trouver un jeune homme ». Le mariage est quelque chose d’important, mais il ne peut se faire sur terre : un mariage, c’est-à-dire un accord intelligent entre les âmes advient uniquement dans le monde spirituel, et ce que les humains nomment mariage n’est que le préambule au mariage. Vous dites : « Nous savons ce qu’est le mariage : mettre des enfants au monde au prix de grandes souffrances ». Il en est ainsi sur terre, mais dans le monde spirituel on enfante sans souffrances ; dans le monde spirituel les hommes tout comme les femmes enfantent, et ceci sans peine ni souffrance. L’enfantement et la multiplication chez les animaux et les plantes se passent de façons diverses, par exemple les plantes inférieures se multiplient par division cellulaire et par spores asexuées. Si vous entrez dans le monde spirituel et que vous envisagez d’y enfanter comme sur terre, on vous chassera aussitôt : aucune pensée impure ou erronée n’y est tolérée. La vie humaine est une farce : l’homme ne manifeste pas d’attitude noble et supérieure envers la femme et ne se met pas à sa place, il la considère comme un animal, comme une génisse ou une brebis et dit : « Lorsque naîtront nos veaux et nos agneaux, nous saurons comment nous en occuper ». C’est la culture du loup. Dans les temps anciens les moutons et les loups étaient civilisés, ils paissaient l’herbe et se parlaient en frères. Un grand maître est venu un jour parmi les loups pour leur dire : « On peut vivre non seulement grâce à l’herbe, mais aussi grâce à la viande, goûtez la chair des moutons pour devenir immortels ». À partir de ce jour, l’enseignement de ce grand maître a été appliqué et les loups ont commencé à se nourrir de mouton ; le loup a cessé de manger de l’herbe, et les jambes du mouton se sont allongées pour s’enfuir à la vue de son compère du passé. Aujourd’hui encore de tels maîtres viennent parmi vous et disent : « On peut aussi vivre grâce à la viande ». Lorsque ce maître se manifeste, la fraternité et l’amitié entre le loup et le mouton disparaissent. Depuis que le loup est adepte de l’enseignement qui préconise de manger de la viande et non seulement de l’herbe, la culture du loup est entrée dans le monde ; le loup se nourrit aujourd’hui de viande, mais s’il ne peut pas en trouver, il se contente d’herbe. Les esprits d’un grand nombre de personnes sont déformés comme l’est celui du loup. Demandez à un croyant en quoi réside l’enseignement du Christ ? Il vous dira que le Christ est venu sauver le monde, ou bien qu’il est venu pour apprendre aux humains à s’aimer. Cela ne suffit pas, l’important est de voir où est appliqué l’enseignement du Christ dans sa plénitude. Entrez en inconnu dans la maison d’un chrétien pour voir l’accueil qu’il vous réservera : il pourra vous restaurer comme un voyageur, mais il fermera aussitôt son portefeuille et son cœur pour ne pas vous donner plus qu’il ne faut. Si vous lui demandez une somme de deux ou trois mille leva, il dira : « Tu abuses, va quémander ailleurs ! » C’est l’enseignement du monde : selon cet enseignement, le faible doit travailler pour le fort et le fort a le droit de goûter à la chair du plus faible ; selon l’enseignement du monde, la femme étant plus faible doit être la servante de l’homme ; et on appelle cela un enseignement chrétien et civilisé ! Pour moi, c’est un enseignement pathologique, mis en avant à cause de l’incompréhension de cette grande loi divine qui travaille dans l’être humain, en dehors de lui, et dans le monde entier. Je vous donnerai un exemple tiré de la fin de la période d’argent de l’humanité, du temps des Elmars. Le dernier roi de cette période était Amar qui avait promulgué une loi selon laquelle le surplus de fortune de chaque individu riche devait être récupéré et distribué aux pauvres qui souffraient de faim et de misère. Lorsque deux personnes étaient jugées au tribunal, le roi prononçait la sentence suivante : d’enfermer le criminel, mais avant cela il le convoquait chez lui pour lui donner un festin, puis il l’envoyait en prison, une prison couverte de tapis épais et bien chauffée ; envers le juste, accusé à tort d’un méfait, le roi agissait avec plus de sévérité : il ordonnait d’abord que celui-ci reçoive quelques coups de bâton, et ensuite il lui donnait des champs et des jardins à cultiver. Le roi donnait aux criminels la possibilité de satisfaire leur cupidité, c’est pour cela que les prisons étaient un lieu de confort et de plaisir, en revanche chaque prisonnier faisait seul son ménage. Ce roi était intelligent, il savait comment satisfaire les désirs des humains. Je demande quelle vie vous préférez ? Celle du prisonnier qui vit dans l’opulence mais enfermé, ou bien la vie libre du juste qui cultive des champs et des jardins, et en récolte les fruits ? Il est préférable de recevoir dix coups de bâton, mais être libre plutôt que d’avoir du confort, de la bonne nourriture, mais être entravé. Le monde actuel est comme celui du passé : aujourd’hui encore c’est le roi Amar qui gouverne le monde, il a mis tous les criminels dans des prisons bien rangées, avec de beaux tapis et des canapés confortables, avec de la nourriture en abondance, mais ils sont emprisonnés ; de surcroît chaque prisonnier est obligé de faire seul son ménage. Le roi laisse les justes cultiver les champs et les jardins et vivre librement, mais à la moindre faute ils reçoivent dix coups de bâton. Vous dites : « C’est cela faire le bien ? » Aujourd’hui, c’est le roi Amar qui règne, mais les humains ne s’en sont pas rendu compte. Il est dit dans les Écritures : « Dieu châtie celui qu’Il aime »[2]. En quoi consiste le châtiment ? En ces coups de bâton, c’est-à-dire avec l’unité qui montre que les choses n’augmentent pas et ne diminuent pas : celui qui mesure les choses du point de vue de cette unité a une compréhension juste de la vie. Si la femme considère la vie comme une manifestation divine, elle ne se considérera pas contrainte, et elle résoudra correctement ses problèmes : aucun homme ne peut contraindre une telle femme ; il en est de même pour l’homme. Si l’homme et la femme considèrent la vie comme quelque chose d’arbitraire et ne la mesurent pas avec l’unité, mais avec le nombre 2, alors les malheurs s’abattront sur leurs têtes. Vous dites : « Nous savons ces choses ! » Vous ne les savez pas car vous ne les avez pas vécues ; certains ont du vécu, mais beaucoup piétinent sur place en disant : « Nous avons tout perdu, nous nous sommes appauvris, nous n’avons pas d’argent, de maison, de meubles, vivre bien n’amène à rien ». Si vous êtes pauvres, réjouissez-vous, vous êtes justes : le roi vous donnera des champs et des jardins à cultiver ; si vous êtes riches, vous êtes pécheurs : le roi vous a enfermés dans de riches prisons confortables. Le roi Amar avait deux livres dans lesquels il écrivait ce qu’il prenait aux riches et ce qu’il donnait aux pauvres. Les riches se plaignaient du roi, se disant lésés, alors que les pauvres disaient que nul n’était meilleur que leur roi. En tenant compte de tout ce qu’il donnait et prenait, le roi convoquait ses citoyens tous les cinquante ans et disait à tous ceux qui s’étaient nouvellement enrichis : « Tu me dois telle et telle somme » ; à chaque riche qui s’était appauvri, il disait : « Tu as gagné telle et telle somme ». Alors le point de vue de son peuple évoluait ; les riches disaient : « Le roi gagne bien pour nous, alors que les pauvres disaient : « Le roi nous a trompés ». Vous aussi à présent, débarrassez-vous des illusions de la vie : sachez que si le roi vous donne, il reprendra de nouveau ; s’il vous prend quelque chose, il vous le rendra ; c’est une grande loi qui œuvre dans la nature intelligente : aucun être sur terre ne peut vous prendre ce bienfait, ainsi n’ayez crainte, peu importe le moment, mais il vous reviendra de nouveau. Je n’ai pas le temps maintenant de vous dévoiler les secrets intérieurs de la vie, lorsque vous étudierez les sciences occultes, vous accéderez par vous-mêmes à ces secrets. Quand je vous parle, certains me comprennent d’une certaine manière, d’autres d’une manière différente, c’est pourquoi quelques-uns disent : « Pourquoi ne nous parles-tu pas plus clairement pour que nous comprenions ? » Je parle de sorte que tous me comprennent au moins à vingt-cinq pour cent, c’est la loi, les autres soixante-quinze pour cent vous les découvrirez par vous-mêmes. Vous devez éprouver les choses, ne pas attendre, car les conditions, les aptitudes, les capacités sont en vous : tout vous a été donné, vous devez seulement travailler ; la vie, le plus grand bienfait, vous est donnée gracieusement, le reste vous incombe. La vie du plus grand pécheur a de meilleures conditions de développement que celle des anges ; que direz-vous de cela ? Pour s’élever d’un degré, un ange doit descendre sur terre et traverser de grandes souffrances et de grandes épreuves. Dans le monde spirituel l’ange est comparable à un arbre qui peut gagner en volume mais non en hauteur ; dans le monde spirituel il peut avoir atteint le sommet de son développement, mais sur terre des conditions de croissance et de développement se découvrent à lui. Vous dites : « Soyons des anges ». De leur côté les anges aspirent aux conditions de la vie humaine, ils changeraient volontiers leur vie avec la vôtre pour éprouver les plus grandes souffrances, mais la loi divine ne le leur permet pas. C’est un privilège pour un ange de descendre sur terre en chair et en os, c’est ouvrir devant lui un monde nouveau. La vie sur terre reste incomprise si on ne l’éprouve pas ; la vie des anges non plus ne peut être comprise si on ne la connaît pas. La vie angélique la plus rudimentaire est plus élevée que la vie la plus sublime des humains, et cela est dû à l’intensité avec laquelle les anges vivent : comparée à celle des anges, la vie humaine est comme celle des végétaux. Pour que vous rentriez en contact avec un ange, il doit descendre sur terre et vous secouer longtemps jusqu’à ce qu’il vous réveille et qu’il stimule votre cerveau ; vous vous demandez pourquoi on vous réveille ? L’ange veut vous dire qu’il y a devant vous un Être d’une grande culture avec lequel entrer en contact pour apprendre quelque chose. « De deux femmes qui moudront ensemble l’une sera prise et l’autre laissée ». La femme qui sera prise symbolise l’ange, c’est-à-dire la vie angélique ; la femme qui est laissée est l’être terrestre, la vie humaine. Les semblables s’attirent ; si nous disons qu’il faut nous tourner vers Dieu, cette idée traverse toute l’humanité, mais les deux vies, la vie humaine et la vie divine existent simultanément dans l’être humain : les racines symbolisent la vie humaine, et les branches la vie divine ; les branches sont taillées, alors que les racines perdurent, donc ce qui est supérieur est pris, ce qui est inférieur est laissé. Lorsqu’on atteint un haut degré de développement, les deux vies en soi se concilient et fusionnent en une seule, alors toute la plante est déterrée et replantée ailleurs. En sachant cela, vous parviendrez à une compréhension juste de la vie et vous saurez que la vie spirituelle est pour les jeunes et non pour les vieux : les vieux doivent prendre leurs affaires et partir, pas la peine de rester m’écouter ! On enverra les vieux dans la prison confortable avec les beaux canapés et les beaux tapis où il y a à boire et à manger à volonté, et nous enverrons les jeunes dans les champs et les jardins pour semer et labourer. Nous leur donnerons dix coups de bâton ; si vous recevez dix coups de bâton, sachez que vous faites partie des élus. Ainsi, la première chose à faire est de vérifier si vous avez des marques de coups de bâtons sur votre postérieur : si c’est le cas vous êtes de la nouvelle culture, sinon vous êtes de l’ancienne culture et rien ne restera de vous. J’envie ceux de la nouvelle culture ou, dit autrement, ceux qui ont héroïquement supporté les grandes souffrances. Cela peut être vérifié pour vous en convaincre. Si vous pensez que votre vie ne vaut rien, vous vous trompez, votre vie est une grande richesse. C’est un leurre lorsque le maître vient voir les loups pour leur dire : « On ne vit pas qu’avec de l’herbe, mais aussi avec de la chair » ; il dit aussi aux humains : « On ne vit pas qu’avec le travail, mais aussi avec l’argent ». Que représente l’argent ? Il est cette chair qui cause les plus grandes souffrances aux humains ; beaucoup de gens ont perdu la tête à cause du désir de s’enrichir ; si on enlève son argent à quelqu’un, il devient fou. Les gens d’aujourd’hui, croyants ou incroyants, veulent se faire passer pour des héros. À mon avis, le héros est celui qui peut vivre avec de l’herbe et sans argent. Est-ce qu’il est possible de vivre sans argent ? Oui, mais non sous le régime et les conditions actuelles. Puisqu’il est venu sur terre, l’être humain dispose de certaines forces, aptitudes et capacités dont les riches tireront profit : si tes muscles sont solides et que tu peux travailler, le riche qui a besoin de canapés te demandera d’en fabriquer ; si tu n’es ni fort, ni capable, ni doué, personne ne t’embauchera. Les riches sont incapables de travailler, ils vivent dans des limitations, entourés de canapés et de tapis ; les pauvres sont capables, ils travaillent dans les champs et les jardins. Je ne vous réprimande pas, je ne dis pas que de retour chez vous vous devez vous débarrasser de vos tapis et de vos canapés, avant tout il vous manque le courage pour le faire ! Gardez vos canapés et vos tapis jusqu’à ce que le roi Amar vous administre dix coups de bâton, et vous pourrez ensuite quitter la prison ; lorsque vous serez en liberté, signez-vous et allez dans les champs. Si vous êtes justes, on vous donnera dix coups de bâton et on vous enverra dans les champs ; si vous êtes fautifs on vous mettra dans des prisons agréablement meublées avec nourriture et boissons à volonté. Pourquoi Amar punissait-il les justes mais récompensait les pécheurs ? Il récompensait les pécheurs pour leur courage et leur hardiesse, et il punissait les justes car ils étaient peureux : il leur infligeait dix coups de bâtons afin de les rendre courageux et intrépides. Quelqu’un dit : « Je suis un homme honnête ». Tu es honnête car tu crains les coups de bâton. Faites le bien et évitez le mal non par peur, mais par votre connaissance des lois. Ce sont deux vies incompatibles : la vie inférieure, c’est-à-dire le mal sera utilisé pour les racines de votre vie, alors que la vie supérieure c’est-à-dire le bien le sera pour les fleurs et les fruits de votre vie ; ces deux vies en vous doivent se concilier. Vous dites : « La société doit évoluer, les gens doivent devenir meilleurs ». Tant que la compréhension des humains n’évolue pas, ni eux ni la société ne seront meilleurs. Avec la compréhension humaine d’aujourd’hui le Royaume de Dieu ne peut pas venir sur terre, même parmi les religieux on ne peut pas s’attendre à l’avènement du Royaume de Dieu : ils se heurtent aussi à de grandes contradictions, ils ne sont pas encore parvenus à une compréhension commune sur le salut de l’être humain, sur l’avènement du Christ sur terre, sur l’avènement du Royaume de Dieu parmi les humains ; il y a autant d’opinions et d’interprétations que de religieux. Le Christ doit venir de nouveau sur terre pour dire à ses élèves et disciples en quoi réside son enseignement. Vous direz que son Enseignement est écrit, mais ce qui est écrit représente une part microscopique de ce qui a été dit par le Christ. Où trouverons-nous ce que le Christ a dit ? Dans la grande nature intelligente : entrons en contact avec cette nature pour étudier ses écrits. Il y a quelques jours, j’étais dans un parc en ville avec des amis, à l’ombre des arbres. J’ai regardé un arbre et j’ai dit qu’en 1911 le temps a été aussi humide que cette année. « Comment l’as-tu deviné ? – Grâce à l’arbre, c’est écrit sur lui. » À l’avenir, lorsque les humains apprendront le langage de la nature, ils liront dans son livre et acquerront les connaissances directement, sans les chercher toutes prêtes dans les bibliothèques comme aujourd’hui. Il vous est demandé un travail conscient et intense sur la pensée, le cœur et la volonté ; travaillez jour et nuit sur vous, sans anxiété ni inquiétude : si une pensée insidieuse traverse votre esprit, si un sentiment insidieux entre dans votre cœur et si une action insidieuse s’empare de votre volonté, rejetez-les selon toutes les règles de la science occulte. Quand cette pensée est-elle apparue dans votre esprit ? De même qu’on lit le temps qu’il a fait chaque année sur un arbre, de même en fonction de certaines de ses manifestations, l’être humain peut déterminer à quel instant une pensée a traversé son esprit : elle se manifeste maintenant, mais elle a été engendrée dans le passé. Le Christ dit : « L’une est prise, et l’autre est laissée ». Donc la vie qui est en harmonie avec Dieu est prise, alors que la vie qui n’est pas en harmonie avec Dieu est laissée : si votre pensée et votre cœur sont en harmonie avec Dieu, ils sont pris et sinon ils sont laissés. « Prouve que c’est ainsi ! » Dans le monde divin les choses ne se prouvent pas, là tout s’expérimente, et lorsqu’on fait cent expérimentations, elles doivent toutes se vérifier ; là, si tu veux apprendre quelque chose, tu entreras tout seul, tu l’examineras et tu l’expérimenteras. Lorsqu’il parlait à ses disciples, le Christ leur disait : « Méfiez-vous de la vie de la femme de Loth ». Quelle est cette vie ? L’ancienne vie ! Certains parmi vous disent : « Revenons à l’ancien, nous ne sommes pas prêts encore pour une nouvelle vie ». En quoi réside l’ancien ? L’histoire l’a décrit, mais j’aimerais que vous le décriviez aussi : visitez les abattoirs, les champs de bataille, les laboratoires chimiques et vous verrez à quoi se préparent les humains, vous verrez partout destructions, exterminations et violences, c’est l’ancienne vie : des religieux exterminent des religieux, des savants exterminent des savants, des femmes exterminent des femmes, des hommes exterminent des hommes. Pourquoi ? Les hommes se battent pour des femmes, les femmes pour des hommes, des riches se battent avec des riches, des pauvres avec des pauvres ; le monde entier est en état de guerre. On dit ensuite : « C’est écrit ainsi, c’est Dieu qui l’a ordonné ainsi », et ce serait l’enseignement du Christ, et ce seraient des chrétiens ? Non ! Ce sont des résidus de l’ancienne culture qui touche à sa fin. Ce que nous vivons aujourd’hui et ce que nous sentons peser au-dessus de nos têtes est le karma de toute l’humanité, c’est une dette que nous devons rembourser ; nous serons tous touchés par le karma collectif de l’humanité, chacun en prendra une part. La femme qui est prise est en train de liquider son karma, elle est libre de tout fardeau ; l’autre femme qui reste n’a pas encore liquidé son karma. Ainsi, la vie actuelle exige de nous courage et hardiesse pour tirer profit intelligemment des conditions qui nous sont données ; ne dis pas que tu n’es pas capable, mais utilise tes dons et tes aptitudes : tu n’as pas encore utilisé un centième de ce que le Seigneur t’a donné. Tu rencontres quelqu’un, tu ne l’apprécies pas pour ses qualités intérieures, mais tu regardes s’il est beau, bien habillé, riche, avec une bonne situation. Même si c’est un saint, puisqu’il est pauvre et en haillons, tu te dis : « Il vaut mieux ne pas avoir affaire à ce misérable ». C’est ainsi que l’homme juge sa femme et la femme son mari, c’est ainsi que les enfants jugent leurs parents et les parents leurs enfants : lorsque le père est riche et savant, ses fils et ses filles le considèrent ; lorsqu’il est simple et misérable, ils ne veulent pas entendre parler de lui. Et ce sont des chrétiens ! Après tout cela, ils veulent nous convaincre que la puissance est dans les apparences. Non, la vie divine n’est pas dans l’éclat extérieur des choses, la vie divine est cachée en nous, c’est en nous qu’est cachée cette force qui crée les sentiments nobles et qui projette la lumière sur notre chemin, c’est en cette force qu’est la réalité des choses. Il est temps que tous vous empruntiez les chemins de la lumière, non pas extérieurement, mais intérieurement. Quelqu’un dit : « Donne-moi ta main ». D’accord ! Tu donnes ta main comme le soldat qui part combattre sur le front ; ensuite tu en reviens : l’un revient sans un œil, un autre avec la jambe brisée, les uns reçoivent une médaille, les autres ne reçoivent rien. Tu dis : « Nous nous sommes battus pour la patrie ! » Ce n’est pas cela donner la main : donner la main signifie que deux esprits s’unissent pour travailler ensemble et anoblir les humains dans tous les domaines de la science, pour que deux cœurs ressentent de façon identique, et pour que deux volontés s’unissent pour faire le bien, sans dire que la science enseigne ainsi et que la religion enseigne autrement. Lorsqu’on parle de science, nous entendons la science divine. Donc, si vous entrez dans le monde divin, vous y verrez une seule science, il n’existe pas là deux sciences comme sur terre où l’on parle de science matérialiste et de science spirituelle. On parle également de religion sur terre, alors qu’il n’existe aucune religion dans le monde divin, il n’y a ni temples, ni prêtres, ni costumes, ni services, mais il y a des choses auxquelles vous n’avez pas songées ; si je vous disais ce qu’il y a là-bas, je devrais utiliser le langage de Paul qui dit : « Ce que Dieu a préparé pour ceux qui L’aiment, l’œil ne l’a pas vu et l’oreille ne l’a pas entendu »[3]. Quand la religion est-elle apparue? Après la chute du premier homme, c’est alors qu’on a commencé à bâtir des églises dans lesquelles officient des prêtres et des évêques. Tu dis : « Je marche sur les pas des prêtres ». C’est curieux, pourquoi ne marches-tu pas dans les pas de Dieu, mais dans ceux des prêtres ? Vous les avez créés vous-mêmes et vous dites que Dieu s’exprime à travers eux, vous vous trompez : Dieu ne s’exprime pas à travers ceux qui, comme les prêtres et les évêques, reçoivent un salaire ; Dieu ne gouverne pas non plus par le biais de magistrats, de ministres et de gouverneurs ; on ne rémunère aucun service dans le monde divin, tous y travaillent bénévolement, par amour. Ne sachant pas à quoi ressemble le monde divin, certains me questionnent pour savoir comment ils y seront habillés, quelles maisons ils habiteront, etc., d’autres me demandent si ce que relatent les clairvoyants sur ce monde est exact ? Les clairvoyants le décrivent tel qu’ils le voient. En réalité, chacun doit établir seul le contact avec le monde divin pour le comprendre et alors, lorsqu’on vous donnera une formule, vous l’interpréterez correctement. Je vous demande maintenant : pourquoi les animaux se déplacent-ils parallèlement au sol, pourquoi la tête des plantes est-elle enfouie dans le sol, alors que les humains marchent la tête en haut, pourquoi leur tête qui est si lourde est-elle en position érigée ? Si vous regardez la tête humaine avec l’œil du clairvoyant, vous verrez que dans le monde spirituel, elle est en constant mouvement, semblable au mouvement d’une pendule ; tant que la tête tourne, l’être humain vit, et lorsqu’elle cesse de tourner, l’être humain tombe à terre. Par conséquent, il représente une roue en perpétuel mouvement dans le monde spirituel, et du mouvement de cette roue dépend le bon déroulement de sa vie ; si la roue cesse de tourner, on cesse de vivre, donc l’être humain n’est rien d’autre qu’une roue qui tourne. Vous dites : « L’être humain est divin ». L’avez-vous vu ? S’ils raisonnent comme vous, les animaux aussi peuvent conclure que le divin est en eux. Ne vous leurrez pas, l’être humain d’aujourd’hui ne peut se comparer à celui qui est divin. Vous dites : « N’est-il pas fait à l’image et à la ressemblance de Dieu ? » Il a traversé trois formes : le premier humain était fait à l’image et à la ressemblance de Dieu, le deuxième était fait de terre, et le troisième, Ève, était fait de la côte d’Adam. Lorsqu’ils ont fauté, Dieu les a chassés du paradis, et comme ils se sont retrouvés dans des conditions hostiles, on les a habillés de vêtements de peaux. L’humain d’aujourd’hui, habillé dans une peau de bête, dit qu’il est fait à l’image et à la ressemblance de Dieu : c’est une illusion ! Pour revenir à l’humain primordial, l’humain actuel doit se transformer deux fois. Je vais expliquer cette question d’un point de vue mathématique : vous avez le nombre 2, 22, 23, 24 ; à quelle puissance ce nombre est-il le mieux compris par vous ? Si 2 est au premier degré, vous entendez un homme et une femme qui marchent en ligne droite comme des soldats ; si nous prenons 22, nous entendons un mouvement de l’être humain en deux dimensions, sur un plan ; 23 indique un mouvement en trois dimensions et enfin 24 indique un mouvement en quatre dimensions. Quelle est la quatrième dimension ? Dans cette dimension la vie se dilate encore davantage ; pour le comprendre, où irez-vous dans la quatrième dimension ? Vous devez fermer les yeux, car tant que vous avez les yeux ouverts, vous vous déplacerez seulement dans trois dimensions. Fermer ses yeux, c’est se concentrer profondément en soi, se recueillir, c’est entrer dans un monde vaste où la matière et les êtres vivants, plantes, animaux, ont une forme particulière ; dans ce monde très vaste la lumière aussi a des vibrations particulières. Quand je dis que vos yeux doivent se fermer pour la quatrième dimension, vous avez peur et vous pensez que c’est quelque chose de dangereux ; à celui qui est passé par la première, la deuxième et la troisième dimension, je dis : tu es venu jusqu’à la quatrième dimension, ferme les yeux pour t’élever. Ne pensez donc pas que le monde spirituel est un monde d’humeurs et de ressentis agréables ; les causes des choses se trouvent dans le monde spirituel, il explique pourquoi votre vie est telle que vous la voyez, la science spirituelle explique pourquoi vous vivez ainsi et non autrement. Le monde est créé de sorte que vous ne pouvez pas emprunter un autre chemin que celui que vous suivez à présent, personne ne peut vous faire dévier de votre chemin, personne ne peut vous en écarter. La terre en elle-même évoluera et entrera dans une nouvelle phase, elle s’élèvera vers une région supérieure et les êtres qui la peuplent s’élèveront avec elle. Ceux qui s’élèveront en premier ressusciteront et entreront dans la nouvelle culture ; ceux qui ne s’élèveront pas resteront dans leurs tombes, c’est-à-dire dans l’ancienne culture : ils seront les démons pour les animaux et les plantes, et ils les tourmenteront. Lorsqu’ils étaient à la place des humains autrefois, les anges passaient par différentes épreuves, les uns réussissaient, d’autres échouaient, ils chutaient - ils tourmentent aujourd’hui encore les humains. Pourquoi cela s’est passé ainsi n’est pas votre problème ; si vous voulez résoudre cette question, vous devez renoncer à la nourriture ! Pouvez-vous y renoncer ? Non. Pouvez-vous renoncer à penser ? Non. Pouvez-vous renoncer à sentir ? Non. Vous demanderez maintenant pourquoi le mal existe dans le monde ? Je réponds : le mal existe en tant que nécessité pour le développement de l’existence, mais non en tant que bienfait ; sans cette nécessité, vous seriez comme les anges déchus : des démons. Soyez reconnaissants qu’il y ait quelqu’un pour vous tourmenter, sinon vous tourmenteriez ceux qui vous sont inférieurs ; s’il n’y avait personne pour vous tourmenter, vous tourmenteriez les autres et chuteriez dans l’abîme. Si tu es riche et irraisonnable, le monde invisible t’envoie un mauvais esprit pour te dévaliser, sinon tu causerais du mal à tes proches ; si tu es bien portant, un mauvais esprit viendra te causer un malheur pour te rendre malade, il t’empêchera ainsi de te montrer malfaisant à l’égard de tes proches. Indirectement, et sans en être conscients, les mauvais esprits vous rendent service ; s’ils étaient conscients de cela, ils cesseraient de vous tourmenter, mais dans ce cas vous souffririez plus que maintenant. Le moment vient pour vous de vous élever, d’en finir avec les perpétuelles préoccupations sur les moyens de subsistance. Tout changera comme change la vie de la jeune femme : elle rêve dans un premier temps de son bienaimé, elle songe à sa robe et à sa couronne de mariée, mais lorsqu’elle se marie, cela ne se passe pas comme elle le pensait et elle dit : « Je ne vais pas chercher à me remarier, le mariage est quelque chose d’idiot ». C’est vrai, une fois vieux, on ne trouve plus personne pour se marier. La grand-mère dit : « Mon fils, j’ai assez vécu, je ne veux plus vivre. – Si tu étais jeune, voudrais-tu vivre ? – Oui ! Je le voudrais, et je me marierais de nouveau ! » Donc, lorsqu’elle vieillit, elle passe pour quelqu’un de vertueux et elle sermonne les jeunes : c’est de la jalousie. La grand-mère ne doit pas interdire aux jeunes d’aimer, la jeune femme doit faire des expériences. Aimer est un acte noble ; l’expérience peut ne pas aboutir, mais nous devons en examiner les causes et corriger les expériences erronées. « L’une est prise et l’autre est laissée ». La femme qui est prise se met à vaincre les difficultés et passe d’un état de vie à un autre : elle a d’abord moulu dans l’estomac et ensuite elle est passée aux poumons, c’est-à-dire dans le monde spirituel, à un palier supérieur où elle commence à travailler consciemment. Les gens spirituels doivent être intelligents et ne pas s’appuyer sur des fantaisies, mais sur des réalités, sur ce qui est visible, perceptible ; ils doivent discerner ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. Ils parlent d’esprits, d’anges, mais j’en ai une autre représentation ; la description des anges et du monde spirituel de la part des gens spirituels est risible : ils présentent le monde spirituel presque identique au monde physique ; certes il y a une similitude mais seulement en apparence. Les gens de leur côté parlent d’amour et ont en tête la relation entre hommes et femmes ; à mon avis cet amour n’est que le travail pour perpétuer l’espèce, mais ce n’est pas de l’amour. La mère travaille à la maison non par amour mais par égoïsme, pour se prémunir lorsqu’elle sera plus âgée. L’amour est quelque chose de sublime que peu ont éprouvé, ce n’est pas un sentiment d’homme ni de femme, même l’instinct maternel ne peut s’appeler amour ; on éprouve tous les sentiments jusqu’à ce qu’on arrive au véritable amour, et alors on se retrouve dans un autre monde et on dit : « Autrefois j’étais aveugle, mais maintenant je vois, maintenant je comprends ce qu’est l’amour ». Paul dit : « Je connaissais en partie auparavant ; je connais désormais comme j’ai été connu »[4]. Vous aussi, vous connaîtrez l’amour comme Dieu le manifeste en vous, cet amour donnera un élan à la nouvelle science pour se manifester dans tous ses domaines et elle est nécessaire aux jeunes et aux vieux. Ne pensez pas que les gens spirituels n’ont pas besoin de science, il n’y a pas de personne plus dangereuse que celle qui est spirituelle et qui ne porte pas le savoir en elle ; l’être spirituel véritable est celui qui dispose du savoir que l’humanité a acquis. Vous dites : « Lorsque nous irons dans l’autre monde, nous étudierons ». C’est une autre question : vous étudierez une chose au ciel et une autre sur terre ; par conséquent tant que vous êtes sur terre vous étudierez la science terrestre. Chacun doit avoir du savoir ; il ne s’agit pas d’être une encyclopédie, tel un chameau surchargé ; je parle de ce savoir qui explique comment est créé le monde, sur quelles lois il est fondé, etc. Il faut développer tous ses sentiments et aptitudes : par sa pensée objective on crée ses sourcils, par sa raison son front. Chacun doit se développer de façon polyvalente pour façonner sa tête harmonieusement, sinon elle sera déformée : elle sera gonflée d’un côté et écrasée d’un autre. L’harmonie divine sous-entend la variété, c’est uniquement grâce à cette harmonie que le corps humain se développe de façon juste et équilibrée. Aspirez à la variété pour que votre vie devienne meilleure. « De deux femmes qui moudront ensemble l’une sera prise et l’autre laissée ». Pourquoi l’une est prise ? Parce qu’il ne faut qu’une seule femme au moulin. Les gens qui vous demandent en quoi réside votre enseignement sont curieux : il y a un seul enseignement dans le monde, et non pas deux ou plusieurs ; lorsqu’on vous questionne sur notre enseignement, dites : « Nous voulons être des disciples de l’École Divine, honnêtes, bons et assidus pour mériter la confiance de nos pères et mères, de nos frères et sœurs ; nous ne voulons pas entrer dans des prisons avec de beaux tapis et de beaux canapés, mais nous voulons étudier toute la nature vivante, chaque pierre, chaque source, chaque végétal et chaque animal : nous nous intéressons à tout ce que Dieu a créé ». Si vos yeux sont noirs ou bleus vous devez savoir pourquoi : les conditions dans lesquelles vous avez vécu il y a des milliers d’années sont la cause de la couleur noire ou bleue de vos yeux. Tu dis : « Ma bienaimée a des yeux bleus ». Cela ne suffit pas, tu dois savoir pourquoi ses yeux sont bleus et comment elle agira avec toi : les yeux bleus sont froids, ils témoignent d’une faible imagination et d’une foi passive ; on dit de quelqu’un aux yeux bleus : « C’est un homme froid ». Que signifient les yeux noirs ? La couleur noire est contraire à la blanche : le noir engloutit tout et c’est pourquoi il est le symbole du mal, alors que le blanc reflète, donne, et c’est pourquoi il est le symbole du bien ; la couleur noire est en lutte constante avec la couleur blanche : elle veut engloutir toute son énergie pour la dominer. La couleur blanche, dans sa lutte avec la couleur noire veut pénétrer en elle pour la dominer ; elle agit avec la couleur noire comme certaines espèces de petits batraciens avec le crocodile : ils rentrent dans sa bouche, de là dans son abdomen, et ils grignotent tout son intérieur ; ils font ainsi un trou dans son abdomen, de l’eau s’infiltre et une demi-heure plus tard le crocodile se retourne ventre en l’air : il est déjà mort. La couleur noire en engloutissant les rayons de la couleur blanche se neutralise toute seule et sert de fondement de la nouvelle culture. Les noirs avec leurs sentiments très forts sont le fondement de la culture ; les blancs n’aiment pas les noirs, mais sans ces derniers aucune culture n’est possible : sans terre noire aucun blé ne pousse, la terre blanche ne donne pas de blé ; les blancs, les femmes blanches ne donnent pas de blé ; les noirs, les femmes noires donnent du très bon blé. Tu dis : « Cet homme est noir, il est mauvais. – Il est noir, mais il donne du blé ! – Cet homme est blanc. – Il est blanc mais ne donne pas de blé. – Que faut-il faire ? – Vous mettrez la femme blanche dans la noire et ensemble elles vont donner beaucoup de fruit : c’est une loi de la nature qu’il faut utiliser avec discernement. « De deux femmes qui moudront ensemble », l’une est blanche, l’autre est noire ; la blanche doit entrer dans la noire, c’est-à-dire le monde spirituel supérieur doit pénétrer le monde inférieur. Lorsqu’on meurt, on dit : « J’ai terminé avec les trois dimensions, je commence maintenant avec la quatrième dimension ». Cela signifie de fermer ses yeux pour ce monde, mais de les ouvrir pour l’autre. Certains, même lorsqu’ils ferment leurs yeux pensent toujours à ce monde. Non, tu te libéreras de toutes les tracasseries, tu oublieras ce monde et tu diras : « Je commence une nouvelle vie, sans troubles, sans tracasseries ». Qu’est-ce que tu donneras ? Tu donneras du blé. Celui qui entre dans la quatrième dimension se transforme en blé. Tous doivent se transformer en blé pour pénétrer partout ; aspirez à devenir des sauveurs du monde, transportez partout du blé pour nourrir le monde entier. En ce sens les grains de blé sont des anges, des créatures avancées qui sauvent et élèvent toute l’humanité. Lorsque je prends un grain de blé, je l’examine un long moment et je lui dis : « Les humains te comprendront uniquement lorsqu’ils t’assimileront en eux avec amour et en pleine conscience ». Soyez courageux et intrépides dans la vie et sachez que le monde est créé pour vous, pour vous instruire. Ne nourrissez pas de mauvaises pensées, ni de mauvais sentiments, marchez courageusement sur le chemin divin sans vous en écarter, sans l’altérer. Sofia, 12 juin 1921 [1] Genèse 2, 23 [2]Apocalypse 3, 19 [3] 1 Corinthiens 2, 9 [4] 1 Corinthiens 13, 12
  16. L’Ange prit la parole « Mais l'ange prit la parole, et dit aux femmes : Pour vous, ne craignez pas, car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié. » Matthieu 28 :5 Dans la vie consciente ou intelligente chaque forme crée une association d’idées : lorsque nous parlons d’ange, cela génère dans notre esprit une idée associée à cette forme ; lorsqu’on parle de l’être humain en tant que forme, cela crée aussi une certaine idée, donc toutes les formes dans le monde physique génèrent dans le monde mental des idées qui correspondent à ces formes. Mais ce n’est pas le cas dans le monde physique : on peut verser du poison dans une forme attrayante, on peut aussi y verser du nectar, autrement dit, la forme ne correspond pas toujours au contenu ; dans le monde divin, c’est l’inverse : le contenu, mis dans la forme correspond toujours à son sens. Ainsi, il y a toujours dans le monde divin une corrélation étroite entre la forme, le contenu et le sens, elle est insufflée par la loi de l’association ; par conséquent lorsque l’on parle de vie intelligente, on sous-entend l’application des lois ; elles sont respectées uniquement en cas de pureté absolue. Qu’est-ce que la pureté ? Un environnement dans lequel les formes se déplacent sans rencontrer la moindre résistance, plus la résistance est importante, plus l’écart est important ; cela détermine également le rapport entre l’action et la réaction, c’est pour cela que nos idées et notre compréhension sur la vie sont différentes. C’est une grande loi sur laquelle reposera l’éducation de la génération future. Aucune religion, aucune science, aucun régime sociétal, aucune éducation, aucune civilisation ne peuvent avoir une assise solide sans une compréhension profonde des lois de la vie. Ainsi, les faits correspondent à la forme, les lois au contenu, et les principes au sens ; il y a donc un lien entre les faits, les lois et les principes. En revanche, il n’y a pas de lien entre les faits et les lois sur terre : par exemple, le juge peut condamner un individu pieux malgré toutes les preuves de son innocence, conformément à la lettre de la loi, c’est-à-dire du point de vue formel. C’est pour cela qu’il existe sur terre des faits et des formes, mais pas de justice. Beaucoup se conforment à la loi uniquement si elle est à leur profit ; lorsque la loi n’est pas à leur profit, ils ne la respectent plus. Quand est-ce que la loi est profitable au riche ? Lorsqu’il s’agit de préserver son argent ; mais cette même loi n’est guère profitable au misérable. Ce sont deux compréhensions différentes. Le sens de la vie pour le riche est dans la richesse, alors qu’en réalité la richesse n’est que le résultat des actions humaines passées. La richesse d’un peuple témoigne de sa culture. La plus grande richesse de l’être se cache dans son cerveau, c’est-à-dire dans sa pensée ; lorsqu’il perd cette richesse, il dit : « Je peux m’en passer ». Il ne peut pas s’en passer, la richesse de la pensée est nécessaire, elle ne se résume pas aux espèces sonnantes et trébuchantes, mais à l’accumulation des forces qui créent les formes et les lois. La forme humaine est préférée sur terre à toutes les autres, car elle comporte le plus de forces et de possibilités pour mener une bonne vie fondée sur la raison, mais si l’argent cause la destruction et le dérèglement du cerveau, à quoi bon cette richesse ? À quoi bon la richesse si elle ressemble à un seau fendu ou à un tonneau troué ? Tout ce que vous verserez dans la cruche fendue ou dans le tonneau troué s’écoulera fatalement au dehors. Nous n’avons pas besoin de cruches fendues ou de tonneaux troués, aussi précieux soient-ils : je préfère le pot étanche en argile à la belle cruche fendue. Revenons maintenant à la question des formes. Dans le monde divin chaque forme est l’emblème d’un certain contenu, d’un certain sens, chaque forme sous-entend une certaine vie ; voilà pourquoi quelle que soit la forme que vous créez sur terre, vous entrerez aussi dans l’autre monde avec elle : on lira dans cette forme comment vous avez vécu sur terre dans cette vie et dans toutes les vies passées ; selon la forme que vous avez construite sur terre, on pénètrera dans les plis les plus secrets de votre âme et on décrira en détail l’histoire de votre longue vie à travers l’éternité ; toute votre vie sera exposée au grand jour. C’est pour cela qu’il est dit dans les Écritures qu’il n’y a rien de caché sous le ciel.[1] L’ange dit aux femmes : « Ne craignez pas ! » Les femmes sont les êtres les plus craintifs sur terre ; leur délicatesse et leur intelligence sont dues aussi à la peur – c’est ma compréhension subjective – c’est la situation actuelle de la femme, mais je ne vise pas l’âme de la femme. Le prisonnier aussi, tant qu’il est en prison, vit dans la plus grande peur : à tout instant le gardien peut entrer pour le châtier ; la femme a des raisons d’avoir peur, fondées sur le même principe. Par conséquent, lorsque vous dites que les conditions de la vie sont difficiles, j’entends qu’il y a beaucoup de prisons sur terre, que beaucoup de gardiens vous persécutent, que la nourriture n’est pas bonne, que des parasites vous attaquent, etc. ; c’est vrai que la vie en prison est pénible. Souvent, dans cette prison, on met de riches parures à la femme : des bagues, des bracelets, des habits en soie, un voile, un bouquet de fleurs ; tout cela est nécessaire pour la mettre en prison : des noceurs, des témoins, des demoiselles d’honneur lui tournent autour, mais dès qu’elle entre en prison, ils disparaissent tous, ses parures sont ôtées et la lourde porte de la prison est fermée à double tour, seuls les deux prisonniers restent à l’intérieur et un garde fait la ronde pour les surveiller. Si cette description ne vous plaît pas, veuillez m’en excuser, j’examine les formes de la vie comme elles se manifestent actuellement et non les formes idéales du futur ; je fais abstraction de vos aspirations, de votre élan de sortir en liberté hors de la prison. « Je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié ». Comme vous le voyez, le Christ aussi a passé trois jours en prison ; il a fallu qu’un ange descende du Ciel pour ouvrir la porte de la prison et libérer le Christ, et lorsque les femmes sont venues au tombeau, l’ange leur a dit : « Je sais qui vous cherchez, mais il est sorti, il n’est plus en prison ». Savez-vous combien de participants à ces noces sont allés au ciel pour prier le Christ de descendre sur terre ? Ils lui ont dit : « Sais-tu combien nous t’aimons, viens auprès de nous sur terre, nous accueillerons ton enseignement, nous vivrons fraternellement et avec amour entre nous ». Le Christ a cru en leurs paroles et il est descendu sur terre, mais alors, on l’a mis en prison ; des savants ont commencé à tourner autour de lui, à contester son enseignement ; des rabbins juifs et des pharisiens ont commencé à lui demander d’où il venait, quel était son but dans la vie ; il a fallu en fin de compte qu’un ange descende du Ciel – le bienaimé du Christ – pour le libérer. Le même ange descend aujourd’hui encore du Ciel, il veut aider ceux parmi vous qui sont en prison ; il n’a rien à voir avec ceux qui sont en dehors de la prison ; un jour lorsqu’ils y rentreront, l’ange les aidera aussi. Le mot prison est abstrait. L’ange, cette belle forme, désigne l’intelligence qui vient aider l’humanité ; l’ange n’est pas seulement une forme physique, il sous-entend le contenu d’une certaine idée qui concerne tous les humains ; cet ange frappe aux portes et dit : « Il n’est pas ici », ce qui signifie : « Le sens de la vie n’est pas sur terre ». Le fait de créer des États, des villes, des maisons est quelque chose de vain : la vie n’est pas sur terre, c’est-à-dire en prison. La prison est profitable tant que le prisonnier n’a pas purgé sa peine ; l’école est profitable tant que l’élève n’a pas fini son instruction ; l’église est profitable tant qu’il y a des moines qui prient. Pensez-vous qu’il n’y aura pas à l’avenir d’autres formes, d’autres systèmes, d’autres méthodes d’éducation ? Il y aura de nouvelles formes, de nouveaux systèmes ; de nouvelles méthodes d’éducation seront assimilées. J’ai parlé lors de la causerie précédente des deux opérations arithmétiques, l’addition et la multiplication, je parlerai maintenant des deux autres, la soustraction et la division. La soustraction est l’opération inverse de l’addition ; selon les mathématiciens, la soustraction est une opération où, en partant de deux nombres, le diminuende et le diminuteur, on cherche le résultat, appelé différence ou retenue. Chaque nouvelle civilisation, chaque chose nouvelle débute par la soustraction. Ceux qui appliquent les lois de la soustraction doivent connaître non seulement l’opération élémentaire de soustraction, mais aussi ces grandes lois intérieures qui transforment l’énergie, c’est-à-dire qui l’amènent de l’état d’addition vers l’état de soustraction. Vous vous êtes forgé l’idée que la soustraction est une opération simple et vous dites : « Qui ne serait pas capable de prendre quelques levas de son portefeuille, qui ne pourrait pas sortir quelque chose de sa grange ? » C’est vrai, la soustraction est simple, mais lorsque nous en venons à la soustraction intérieure, la question devient plus complexe. Il faut savoir comment soustraire. Une mère expulse l’enfant prématurément, on dit d’elle qu’elle a fait une fausse couche ; le médecin ausculte la femme et dit : « Elle est trop faible et ne peut pas résister, il faut sortir l’enfant ». Par quel moyen ? Il y a des méthodes spéciales. S’ils ne peuvent pas appeler de médecin, vient une grand-mère qui a elle aussi ses méthodes. Mais toutes ces méthodes sont contre nature, seule la nature sait comment accoucher un enfant. Chaque femme qui a expulsé l’enfant par la méthode des grands-mères portera les conséquences de cette expulsion durant quatre générations ; combien même cela vous semble terrifiant, c’est un fait : la nature ne permet pas que ses lois soient transgressées, elle dit sévèrement à la mère : « L’expulsion ne se fera qu’au neuvième mois, à la neuvième heure, à la neuvième minute et la neuvième seconde ». La neuvième heure peut être le matin, à midi, le soir, cela dépend de la rotation de la terre ; si cette heure coïncide avec le lever du soleil, le résultat de l’expulsion est un ; si elle coïncide avec le coucher du soleil le résultat est autre. Je ne parle pas ici du calendrier ordinaire que nous utilisons, la nature a son propre calendrier. Ainsi, dans la nature, chaque soustraction se fait à un moment précis, par une méthode précise ; celui qui ne respecte pas ce temps et cette méthode porte la responsabilité de cette transgression. Toutes les souffrances humaines sont dues au non-respect des lois dont la nature se sert lors de la soustraction : si un ver rentre dans la pomme ou la poire, ce fruit tombera avant l’heure, donc puisque la chute du fruit a été prématurée, nous disons qu’une cause, déréglant l’ordre divin, est survenue. Lorsque j’expose ce fait, je ne cherche pas à vous obliger à fouiller dans votre passé et à chercher vos erreurs, mais à penser comment vivre à l’avenir. Les chroniques du passé sont déjà archivées, et même si vous remplissez un tonneau entier de vos larmes, Dieu n’y prêtera pas attention : il est rassasié des larmes et des cris. Vous dites qu’il y a quelque chose dans les larmes qui expie le péché ; il y a quelque chose de vrai en cela, mais à condition que les larmes viennent des profondeurs du cœur, sinon elles n’expient rien du tout. Un jeune homme a été accusé de vol et envoyé au tribunal ; ce n’était qu’un vol de vingt-cinq levas. L’avocat qui défendait l’accusé disait : « Monsieur le juge, mon client est un honnête homme, il n’avait pas l’intention de voler, car à côté de ces vingt-cinq levas il y avait une autre somme de vingt-cinq mille levas ; si c’était un voleur, il aurait pris cette grosse somme et pas seulement les vingt-cinq levas ». En écoutant son avocat, l’accusé s’est mis à pleurer. Le juge, croyant qu’il était pris de remords lui a demandé : « Pourquoi pleures-tu ? – Je pleure de ne pas avoir vu les vingt-cinq mille levas, si je les avais vus, je les aurais pris ; quitte à être jugé, autant démontrer que je peux voler une somme plus importante, mon avocat ne dit pas la vérité. » Je dis : si j’avais été à la place du juge, j’aurais acquitté l’accusé : voici quelqu’un, disposé à dire la vérité. Les gens d’aujourd’hui ressemblent à cet avocat, et chacun dit : « Je ne fais pas de grands crimes, mes crimes et mes fautes sont petits ». Tu ne dis pas la vérité : celui qui commet de petits crimes peut en commettre de plus grands. Dis-toi la vérité : « Je commets de petits crimes car je n’ai pas la possibilité d’en commettre de plus grands ». L’accusé a dit : « Je regrette de ne pas avoir vu la plus grande somme de vingt-cinq mille levas et de ne pas l’avoir prise ; puisque de toute façon je finirai en prison, autant avoir vingt-cinq mille levas à ma disposition ; la punition pour vingt-cinq et pour vingt-cinq mille est la même ». On doit être sincère. Certains religieux disent : « Nous ne sommes pas comme les autres ». Comment êtes-vous ? Je ne vois sur le fond aucune différence entre les religieux et les gens ordinaires. Le religieux dit : « Je ne prends pas de grands taux d’intérêt comme les gens ordinaires. – Quel taux d’intérêt prends-tu ? – Seulement dix pour cent. » À mon avis, un taux de dix pour cent est un crime ; dans quel code divin est-il autorisé de prendre des intérêts ? Être usurier est une loi terrestre alors que vous vous appelez serviteur de Dieu ! Quand ? Lorsque cela vous est profitable ; si cela ne vous est pas profitable, vous abolissez la loi divine sur terre et vous dites : « C’est Dieu qui l’a ordonné ainsi ». Je demande si c’est une science, si c’est une religion ? La loi divine ne tolère aucun changement, elle ne permet pas de réclamer des intérêts à son frère. Par taux d’intérêt je désigne l’abondance qui dépasse ce qui est réglementé, prévu, déterminé ; lorsque la source coule et sort au-delà de ses limites, l’abondance, le surplus qui sort en dehors représente son intérêt. Le surplus n’est pas nécessaire aux humains. La nature aussi travaille avec des intérêts, mais très différents de ceux qu’utilisent les humains. Un Bulgare de la région de Provadia[2] a prêté huit boisseaux de blé à un Turc ; en remboursant les intérêts de l’emprunt, et dix ans plus tard, il restait encore au Turc quatre-vingt boisseaux à rembourser. Pour ne pas vous retrouver à la place du Turc et du Bulgare, vous devez rebrousser chemin dans vos pensées, vos sentiments et vos actions, et parvenir à une bonne compréhension de la vie. La vie future de vos enfants, des mères, des pères, des enseignants et des prêtres sera fondée sur la bonne compréhension de la soustraction. Le clergé bulgare non plus ne veut pas soustraire correctement : on a réuni un concile en ce moment, mais on ne soustrait pas très bien et on dénature ainsi la loi divine ; je sais quel sera le résultat de leur concile, s’ils veulent je peux le prédire. Ils doivent apprendre à soustraire correctement et ceci au neuvième mois, au neuvième jour, à la neuvième heure, à la neuvième minute et à la neuvième seconde : c’est le seul moyen de comprendre ce que sera la différence ou la retenue lors de la soustraction. Chacun de vous doit faire une soustraction pour mesurer sa force. Tu dis : « Je suis intelligent ». Est-ce que tu te demandes ce que tu sais ? Sais-tu pourquoi ton visage est ovale, pourquoi ton nez est large, pourquoi ton menton est large, pourquoi tes lèvres sont épaisses ou minces, pourquoi ton oreille est petite ou grande, pourquoi tes bras sont osseux, etc. ? Savez-vous les raisons de cela ? Elles remontent loin dans votre passé : là se cache l’histoire de votre développement. On peut lire sur les traits de votre visage, on peut y résoudre les problèmes de votre vie par la voie de la géométrie, des mathématiques. Si vous tracez une ligne droite au-dessus de vos yeux, il se formera un triangle, le sommet tourné vers le bas, c’est-à-dire vers le menton ; par la mesure des angles vous établirez si ce triangle est aigu ou non et vous pourrez calculer le nombre de degrés de chacun des angles du triangle. Quelle est l’importance de la mesure des angles ? Plus un angle est aigu, plus la chute est grande ; si l’angle est obtus, la chute est moindre. Si vous glissez sur un plan incliné de quarante-cinq degrés, ou sur un autre, incliné de soixante-dix degrés, sur quel plan la chute est-elle la plus forte ? L’inclinaison du plan détermine la vitesse du mouvement : plus un angle est aigu, plus les forces qui agissent sont rapides. Si quelqu’un va à cette vitesse, on dit de lui qu’il apparait là où personne ne l’attend, un individu comme ça se libère même si on l’attache à neuf piquets. Ces forces agissent de sorte que rien ne peut les endiguer, n’importe quel obstacle est aussitôt renversé ; malheur à celui qui se met en travers du chemin de forces agissant en angle aigu ; pour éviter la contradiction à laquelle il se heurtera, il doit déplacer ces forces du monde physique vers le monde mental. La vitesse du mouvement des forces dans le monde physique doit être peu élevée, c’est pourquoi il est dit dans les Écritures : « Soyez éveillés dans votre colère »[3]. Si le menton de l’homme est pointu, il battra constamment sa femme ; qu’adviendra d’elle ? Lorsque vous voyez quelqu’un au menton pointu, ne concluez pas trop vite qu’il ressemble à celui que je viens de mentionner : il faut connaître précisément la mesure de l’angle. Mesurez d’abord, prononcez-vous ensuite. La science positive travaille avec des nombres exacts et non approximatifs. « L’ange prit la parole et dit aux femmes ». Qu’est-ce qu’il leur a dit ? Que désormais on ne peut pas vivre avec des suppositions. Tu dis : « À l’avenir, si nous améliorons notre situation et si nous assurons nos arrières, nous vivrons selon les lois de Dieu ». C’est une supposition. L’ange répond : « On ne vit pas dans le monde divin avec des si et des peut-être». Au Ciel, on parle avec précision: « Je suis bon » ou « Je suis mauvais », alors que le fait que tu « puisses » être bon ne veut rien dire. Être bon ou mauvais, cela dépend de toi et non des conditions extérieures. Chaque individu, chaque esprit qui souhaite être l’égal de Dieu en puissance, en intelligence, en grandeur se heurte au mal. Dieu en tant que grandeur absolue est Un, il ne peut pas y avoir d’égal à Lui. Ainsi le mal est engendré à cause du désir de l’esprit humain d’être l’égal de Dieu en grandeur et en puissance. De ce point de vue, l’être humain ressemble à cette reine qui a demandé à son mari le droit de régner pendant trois jours. « Pourquoi veux-tu cela ? – Je veux vivre cette expérience pour savoir ce que c’est que d’être roi et de gouverner tout un pays. » Le roi a fini par céder à sa demande. Lorsqu’elle a obtenu les prérogatives et le pouvoir, sa première action a été d’ordonner que son mari soit pendu. Si quelqu’un de non préparé prend le royaume et le pouvoir entre ses mains, il démolira en trois jours ses idées les plus sublimes. Il n’y a pas de cas dans l’histoire où un homme de pouvoir n’ait pas sali ou trahi ses idéaux. Pourquoi ? Parce qu’il a souhaité la grandeur, ce qui est incompatible avec Dieu. Dans le monde divin les choses sont appréciées selon l’idée qui est mise en elles, selon le contenu et le sens de l’idée et non selon sa grandeur. Chaque idée en elle-même, aussi grande soit-elle, n’occupe pas de place ni d’espace, et c’est pourquoi il est dit: « Dieu s’oppose aux orgueilleux et donne sa grâce aux humbles »[4] ; dit autrement, Dieu est bienveillant envers les petites formes, mais Il détruit celles qui veulent englober le monde : c’est une loi que vous pouvez vérifier au quotidien. Si on tente de rendre son corps plus grand que ce qui est prévu par le dessein divin, de grands malheurs le frapperont et vice versa ; si on tente de devenir plus petit que ce qui est prévu, des malheurs l’attendent aussi. Sois satisfait de ce qui t’est donné : tu ne seras ni plus grand ni plus petit. Si vos désirs s’amplifient outre mesure, vos pensées et sentiments s’amplifieront aussi démesurément : cette dilatation prématurée vous rendra infirmes et malheureux. Que devons-nous faire ? Vous trouverez ce désir, vous le raboterez et vous lui direz : « Je t’ai raboté car tu t’es amplifié et tu as pris de telles proportions que tu tourmentes tes plus petits frères ». Aujourd’hui, tous les hommes et toutes les femmes souffrent de désirs trop atrophiés. Quelle forme, quelle taille et quelle mesure donnerez-vous à votre bon ami ? L’homme de bien n’est rien d’autre qu’un nombre rationnel : ses mesures sont strictement déterminées du point de vue mathématique, elles ne s’écartent même pas d’un cent millionième de millimètre des mesures que Dieu a déterminées ; sa taille, la longueur du visage, le nombre de cheveux sur la tête et dans les sourcils, tout est mathématiquement déterminé. Si une seule de ces mesures est altérée, c’est le signe que les désirs de cet homme sont déformés. Maintenant, en parlant de la vie intelligente, j’entends les proportions entre ses formes et ses organes ; ces proportions se rapportent au contenu de cette vie, et le contenu à son sens. Ne pensez pas que les belles formes se créent facilement, des milliards d’années sont nécessaires pour cela ; la matière des belles formes est puisée dans les étoiles et dans les planètes et il faut pour cela des millions d’années. Lorsque je dis que les étoiles ont une grande importance pour la création des belles formes sur la terre, beaucoup considèrent cela comme très simple, ils disent : « Cela ne sert à rien ! » Oui, pour eux, mais pas pour nous ; pour nous, les soupirs des êtres humains sont des choses réelles, nous les entendons à des milliers de kilomètres, alors que pour les sourds ce sont des choses irréelles et lointaines. Cette différence est due à l’ouïe : certains ont une ouïe très fine et d’autres une ouïe grossière ou bien ils n’entendent rien du tout. L’ange qui est descendu sur terre pour aider le Christ et toute l’humanité a déplacé la pierre tombale et a dit aux femmes : « Je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié ». Par ange, j’entends l’esprit humain supérieur. Vous devez être intelligents et rationnels, mais non comme le monde l’entend : soyez sages comme ce roi qui a vécu il y a douze mille ans au voisinage d’un autre roi qui ordonnait à ses sujets d’arracher leur œil droit pour obtenir une audience. Je vous ai parlé de ce dernier dans la précédente causerie, et maintenant je vous parlerai de l’autre roi qui était un grand sage, adepte des sciences occultes. Son palais était fait de telle sorte que toutes les salles se déplaçaient de façon magique : en avant et en arrière, à gauche et à droite. Il avait une montre particulière avec laquelle il déterminait la direction suivie par le mouvement des salles. Cela se passait lorsqu’il recevait : il invitait le convive dans une salle et observait l’évolution de l’aiguille de la montre ; le mouvement de l’aiguille déterminait la direction du mouvement de la salle et le mouvement lui-même déterminait la direction et la nature des pensées qui agitaient le convive ; s’il songeait à faire quelque chose de bien et de noble, la salle se déplaçait dans une direction appropriée. C’est une loi : allez dans la nature pour vérifier cette loi ; dans la nature les salles se déplacent selon les pensées des gens ; par exemple, s’ils pensent du mal de quelqu’un, les pièces de la maison se déplacent à gauche ; ainsi selon la montre de la nature, Dieu détermine les pensées des humains. L’ange, posé sur la montre du temps, classe selon le mouvement de l’aiguille des heures les pensées humaines en bonnes ou mauvaises. La nature des pensées dont on nourrit son esprit n’est pas sans importance ; vous aussi aujourd’hui vous êtes dans ce palais et la salle où vous vous trouvez se déplace et la montre extérieure détermine la direction de vos pensées et votre future destinée ; celle-ci dépend de l’être lui-même, chacun détermine seul son destin selon la montre du temps. Vous dites : « C’est terrifiant ! » Les Écritures disent : « La crainte de Dieu est le début de la sagesse ». L’ange dit aux femmes : « Celui que vous cherchez n’est pas ici », ce qui signifie : l’intelligence dans la vie que vous recherchez n’est pas ici, elle n’est pas dans ce que vous croyez, elle ne peut pas vous sauver. L’ange doit vous croiser en chemin et vous dire : « Jésus que vous cherchez n’est pas ici », c’est à cet instant que commence pour vous la véritable vie spirituelle. Sans cette rencontre vous n’arriverez à rien, que vous lisiez ou non la Bible et l’Évangile. Combien parmi vous sont prêts à se sacrifier pour cet ange, combien de vous savent pourquoi le Christ est venu sur terre ? Vous direz que le Christ est venu pour sauver l’humanité. Connaissez-vous le sens intérieur du salut ? Quelqu’un est tombé à l’eau et a été sauvé : c’est un sauvetage extérieur, dans la forme. Le salut est triple : le salut dans la forme, dans le contenu et dans le sens ; lorsqu’on se sauve de ces trois façons-là, c’est alors qu’on peut comprendre la vie et qu’on peut croitre et se développer normalement. Qu’attend-on de nous ? D’être en harmonie avec la nature vivante, de nous accorder avec ses lois. Je parle de la nature vivante en tant que forme qui accorde les choses ; je ne sais pas qui en dehors d’elle pourrait les accorder. Lorsque vous comprendrez la nature en tant que forme divine, vous trouverez en elle le contenu divin, et du contenu vous pénétrerez dans le sens divin ; il n’y a pas de contradictions dans la forme divine comme il y en a dans les formes physiques. Je vous poserai la question suivante : pourquoi les fleurs que vous cultivez dans vos jardins ont-elles des teintes différentes ? Les unes sont rouges, les autres sont bleues, d’autres encore sont jaunes, blanches, roses. À mon avis, chaque teinte est une étiquette qui cache le contenu de la fleur. Lorsque vous achetez quelque chose, l’article porte une étiquette qui détaille son contenu ; la nature fait de même : la teinte de la fleur est une étiquette qui indique sa qualité, son origine, l’histoire de son développement, pourquoi elle est descendue sur terre, ce qu’elle doit faire et comment elle finira sa vie. Chaque teinte florale a un contenu différent : la couleur rouge dit une chose, la couleur bleue, une autre ; elles ont une signification opposée. Les fleurs cachent en elle une force curative : c’est bien si l’individu qui a une basse tension sanguine cultive des fleurs rouges car la couleur rouge contient une force magnétique qui tonifie le système nerveux de l’homme ; si quelqu’un est découragé et sans foi, qu’il se mette à cultiver des fleurs bleues car la couleur bleue lui transmettra son surplus d’énergie et sa foi augmentera imperceptiblement. Les disciples du Christ se sont tournés vers lui avec ces mots : « Maître, donne-nous la foi ! » Il leur a répondu : « Si vous aviez autant de foi qu’une graine de moutarde, vous déplaceriez des montagnes ». Beaucoup citent ce verset, mais combien se demandent ce que représente ce grain de moutarde ? Il doit être mis dans des conditions bénéfiques pour germer, c’est le seul moyen de nous montrer quoi faire : le grain de moutarde donnera son surplus d’énergie pour tonifier la force intellectuelle de l’homme. Non seulement la moutarde, mais encore toutes les autres plantes sont capables de tonifier la vie mentale de l’homme. Les plantes ne sont utilisées que par les gens intelligents, donc les belles fleurs et les beaux papillons ne sont créés que pour les gens hautement intelligents car ils sont les seuls à pouvoir les utiliser. Comment se comportent les humains avec les fleurs ? Dès qu’ils voient une fleur, ils s’arrêtent et se mettent à arracher les feuilles, les fleurs, puis ils les jettent ; la mère qui voit son enfant arracher les fleurs et les feuilles des arbres s’en réjouit et dit : « Mon enfant a déjà appris à cueillir les fleurs et à les étudier ». Elle ne sait pas que cet enfant qui arrache une fleur maintenant, arrachera dans quelque temps les têtes des gens. La mère doit dire à son enfant : « Non, mon chéri, cette fleur est ton petit frère, un ange venu sur terre pour te rendre service ; tu dois apprendre son langage, communiquer avec lui ». Comment communiquer avec lui ? En l’arrosant et en aérant le sol alentour. En agissant de la sorte, vos enfants se redresseront, deviendront bons : cultiver des fleurs s’utilise comme une méthode pour la nouvelle éducation. Il y a un grand nombre de méthodes d’éducation des petits, mais je ne vous les donnerai pas maintenant, je laisserai Dieu vous molester ; un jour lorsque vous chercherez le Seigneur, Il vous dira : « Venez à Moi et je vous donnerai de nouvelles méthodes de travail ». Je sais beaucoup de choses, mais pour le moment je les garde dans mon sac, je ne prête pas d’argent et je ne réclame pas d’intérêts ; même si vous pleurez, je ne veux rien savoir ; si vous pleurez par élan d’accomplir la volonté divine je vous comprendrais, mais si vous pleurez par désir de me dévaliser, je vous dirais que je ne peux pas ouvrir devant vous la banque divine. « L’ange du Seigneur est descendu, a fait rouler la pierre et a ouvert la tombe ». Le même ange descend chaque matin auprès des fleurs lorsqu’elles fleurissent pour ouvrir leurs boutons. Une femme dit : « Comme j’aurais été heureuse si j’avais vécu au temps du Christ pour voir l’ange du Seigneur qui descend, qui ouvre la tombe et le Christ qui ressuscite ! – Eh, femme, depuis tant d’années l’ange s’arrête devant les fleurs et ouvre leurs boutons, comment ne l’as-tu pas vu ? – Je sais ce qu’est la floraison ! – Tu ne le sais pas ! La floraison est un processus qui a lieu dans notre pensée et notre cœur : c’est un symbole qui doit prendre vie dans votre conscience. » Je veux que vous recouvriez la vue au lieu de vous orienter au toucher. Tu dis : « Je veux mettre ma main dans la blessure du Christ pour toucher, comprendre si c’est lui ». C’est plus facile pour moi d’ouvrir tes yeux, plutôt que de te laisser t’orienter par le toucher. Au temps du Christ les choses se faisaient par le toucher, alors que maintenant elles se font par la vue. Si je vous oblige à sortir le soir dans les ténèbres pour scruter les choses, j’ai tort ; mais lorsque l’aube pointe, ce serait criminel de vous empêcher de sortir à la lumière pour voir ce que vous n’avez pas vu jusqu’à maintenant. Que verrez-vous ? Le grand monde divin qui se révèle devant vos yeux ; ce monde ne peut être décrit, il doit être vu. Comment décriras-tu la belle jeune fille ? Il faut la voir. Le beau, l’élégant dans la vie se distingue par des vibrations fines, douces ; la beauté est l’image de Dieu. Qui a apporté la beauté sur la terre ? L’ange qui est descendu du ciel. C’est pour cette raison que les anges sont dessinés beaux. Je demande : avez-vous rencontré cet ange ? Certains l’ont rencontré. Vous êtes-vous rendus sur la tombe, est-ce que l’ange vous a dit que Jésus n’est pas là ? Si c’est le cas, je me réjouis : vous avez donc vu l’ange. Vous devez maintenant faire le second pas. Où irez-vous ? Allez et dites à ses frères que Jésus n’est pas dans la tombe : avez-vous dit cela aux frères ? Si vous ne l’avez pas dit, allez et dites à vos frères qu’un ange est descendu du Ciel, qu’il a fait rouler la pierre, mais que Jésus n’est pas là. « Est-ce le moment d’aller le dire ? » Lorsque le Seigneur vous dit d’aller, allez, et ne réfléchissez plus. Le soleil se lève déjà, à bas toutes les illusions ! Ne pensez pas que ce qui est arrivé au Christ a seulement une forme extérieure ; dans chaque forme extérieure se cache une certaine idée ; il suffit d’apercevoir le beau pour percevoir ses vibrations qui créeront en toi de bons sentiments et de bonnes pensées ; c’est le seul moyen de se faire une idée de Dieu, de Sa nature. C’est cela être prêt à pardonner à tous les humains, dire adieu à ce monde, quitter la dysharmonie, dire ensuite : « Je n’ai pas peur de ce que les gens et la société pensent à mon sujet, je suis prêt à tout faire pour ce monde ». De qui dépend ce monde ? De l’autre monde. Cette pensée doit pénétrer dans vos esprits et vos cœurs, et modeler de belles formes. Vous dites de quelqu’un qu’il est vertueux : quelle est sa forme, quels sont ses traits distinctifs ? « Il est bon ». C’est insuffisant, c’est une définition approximative ; nous travaillons de façon positive et précise : tu diras qu’il est bon car il a tels traits, telle attitude, telles pensées et tels sentiments. Les choses ne se décrivent pas et ne se déterminent pas simplement. Vous dites qu’un grand maître dans le passé a prêché un enseignement. Comment ? Les uns l’ont transmis oralement, d’autres l’ont écrit, d’autres encore l’ont traduit dans d’autres langues. C’est bien de lire les livres de ce Maître, mais pour les comprendre il faut revenir en arrière au temps où il a vécu pour comprendre son état lorsqu’il a transmis ses pensées. Ainsi, c’est bien de lire ce que le Maître a dit, mais c’est mieux de l’écouter ; c’est bien de lire le livre de la nature, mais c’est mieux de l’écouter, et si vous ne pouvez pas écouter, c’est mieux de comprendre le sens de ce qu’elle a dit. Ainsi, si tu décris l’homme de bien, tu le décriras avec précision, en détaillant sa forme et ses traits. Un pauvre homme est allé chez un banquier pour demander un emprunt et il lui a dit : « Monsieur, regarde-moi dans les yeux et dis-moi combien tu peux me prêter ». Le banquier l’a regardé avec attention et a dit : « Je te donne mille leva ». Donc le pauvre homme lui a inspiré confiance à hauteur de mille leva. À un tel tu donnes dix leva, à un autre seulement un lev : à la mesure de la confiance qu’ils t’inspirent. Est-ce que la confiance intérieure est réelle ? Le réel repose sur certaines lois : on pressent par son intuition si le débiteur le trompera ou non ; tu dis : « Je savais que cet homme ne me rendrait pas l’argent, mais passons ». Il est dit dans les Écritures : « Rien ne reste caché ». Chaque promesse non tenue, chaque mauvaise pensée et chaque mauvais sentiment s’inscrit sur le visage de l’être : son visage s’endurcit, il devient informe jusqu’à perdre complètement sa ressemblance humaine ; cela n’arrive pas uniquement à un individu isolé, mais à des peuples et des sociétés entières. N’essayez pas de détruire une belle pensée divine même si cela vous coûte la vie, restez du côté de la pensée divine, des idées divines. Les pensées divines élèvent et ressuscitent l’être. Celui qui perd ou détruit une forme ou une idée divine dégénère lentement jusqu’à perdre toute forme humaine ; les Égyptiens appellent cet état transmigration et les hindous, incarnation, c’est-à-dire le passage d’une forme supérieure à une forme inférieure. Celui qui ne préserve pas les formes divines entrave lui-même son propre développement, c’est pour cette raison que l’ange est descendu sur terre : pour apprendre aux humains comment vivre, comment comprendre les formes des choses. Il ne suffit pas de se marier et de faire des enfants, il est important saisir le sens du mariage et de l’enfantement : le mariage est l’accord juste entre la pensée et le cœur dans le but de créer de belles formes, c’est pour cette raison qu’il est dit dans les Écritures : « Ce que Dieu a réuni, l’homme ne peut le désunir »[5], ce qui signifie : donnez des conditions au divin de se manifester et de se développer. Réjouis-toi des belles formes sans vouloir les posséder ; si tu tentes de posséder ou de t’emparer d’une belle forme, tu transgresses la loi divine ; en t’emparant des belles formes, tu en prives les humains ; il n’est pas permis de posséder un bien qui est donné à tous. N’entrave pas celui qui s’élève dans l’effort, ce n’est pas moral ; si tu vois que quelqu’un s’élève, laisse le libre, ne jette pas de boue sur lui ; lorsque tu mets de la boue sur ton prochain, tu t’endurcis, tu effaces ces traits fins et subtils que la nature a mis sur ton visage. Le Bulgare a coutume d’aiguiser sa hache sur le bassin de la fontaine. Celui qui passe à côté de la fontaine se penche pour boire de l’eau, aiguise sa hache sur la pierre, puis continue son chemin ; on s’étonne ensuite que la vasque se dégrade aussi vite. Les gens font de même entre eux : lorsqu’ils voient que quelqu’un s’élève, ils disent aussitôt : « Donnez la hache pour le tester » ; l’un aiguise sa hache sur lui, un deuxième, un troisième jusqu’à ce qu’ils se disent : « Nous ne savons pas ce qui se passe, mais la vasque de cet homme s’est dégradée ! » Ce n’est pas une façon d’agir. N’aiguise jamais ta hache sur la pierre d’une fontaine, au pire tu peux abreuver ton bétail dans la vasque, mais n’aiguise pas ta hache. Tout le monde se demande aujourd’hui pourquoi les gens se nuisent ? Parce qu’ils aiguisent leurs haches sur le dos des autres : les hommes aiguisent les haches sur le dos des femmes et les femmes, sur le dos des hommes ; peu de temps après tu constates que la femme s’est abîmée et l’homme aussi. Il n’est pas autorisé d’aiguiser sa hache sur le dos de l’homme, il n’est pas autorisé d’aiguiser sa hache sur le dos de la femme : c’est leur échine, c’est l’endroit le plus sensible où ont lieu tous les bouleversements, c’est le long de l’échine que coule une énergie vitale, magnétique. L’ange dit : « N’ayez pas peur ! » Cet ange veut vous apprendre à garder tout ce que Dieu vous a donné : gardez le cerveau, les poumons et l’estomac ; vous n’avez pas le droit de laisser passer des pensées et des sentiments intéressés à travers vos yeux ; il suffit d’une seule pensée intéressée ou d’un seul sentiment intéressé, pour qu’ils s’abîment et que votre nez se torde. Vous dites : « Que le Christ vienne nous sauver !» Il est venu sur terre et a dit aux humains qu’ils doivent s’aimer, mais ils Lui ont répondu : « Nous avons de l’amour, nous avons essayé l’amour, nous le connaissons ». Les hommes et les femmes disent : « Nous avons déjà essayé l’amour, et voici que le Christ est venu nous prêcher l’amour ». Je vous dis : ne détruisez pas les belles formes que Dieu a créées ; utilisez le contenu précieux qui est en elles, utilisez leur force également pour votre bien et pour le bien de vos proches. Savez-vous ce que représentent l’homme et la femme qui vous sont donnés ? Vous dites : « ça, c’est un homme ». Je vais donner une prime à celui qui peut définir précisément ce qu’est l’homme et ce qu’est la femme, en forme, en contenu et en sens. Il n’y a pas de chose plus belle que la forme de l’homme et de la femme, il n’y a pas de chose plus belle que la forme des fleurs, des papillons et des autres êtres vivants. Si vous privez un être vivant de sa forme, il ne reste rien de lui ; il suffit d’apercevoir une petite forme de fleur ou de papillon pour se réjouir : chaque forme cache en soi un contenu grandiose. Lorsque deux femmes se croisent, que chacune se dise : « En ma sœur est déposé quelque chose de divin en contenu et en sens ». Que disent-elles en réalité l’une sur l’autre ? Elles se regardent de travers et l’une dit de l’autre : « Je sais ce qu’elle vaut ». Ne regardez pas la forme extérieure : la forme extérieure est une affiche qu’il faut ignorer, arrêtez-vous sur le contenu de la forme, c’est lui qui est précieux ; le précieux est dans la pensée et le cœur de l’être ; vous ne pouvez pas vous connaître tant que vos pensées, vos cœurs et vos âmes ne communient pas entre eux. Connaître un être, c’est se lier avec sa pensée, son cœur, son âme et son esprit. La mère doit enfanter dans plusieurs plans pour connaître son fils et sa fille. Elle dit : « J’ai mis un enfant au monde », mais c’est insuffisant, tu dois connaître ton enfant, entrer en communion avec sa pensée, son cœur, son âme et son esprit : c’est cela enfanter, c’est alors que l’ange te rencontrera et te dira : « Femme, ton enfant n’est pas dans la tombe, tu as rencontré le Christ et tu as connu le monde divin ». Vous aussi vous rencontrez cet ange. Vous dites : « Nous connaissons cet ange, il est bon ». Ce sont vos anges : tant qu’ils sont jeunes et qu’ils s’aiment, les gens s’appellent des anges entre eux ; tant qu’ils ne sont pas mariés, le jeune homme et la jeune femme disent l’un de l’autre qu’ils sont nobles, bons, mais dès qu’ils se marient toute trace de noblesse disparaît, il n’y a plus d’anges parmi les gens mariés. Vous dites de quelqu’un : « Cet homme est grand » ; il est grand jusqu’à ce que tu apprennes à le connaître, ensuite sa grandeur diminue. Il est dit dans les Écritures : « C’est la vie éternelle de Te connaître, Toi, le véritable Dieu ». Donc le sens de la vie réside dans la connaissance de l’âme. « L’ange prit la parole ». Où est cet ange ? Il est debout, au seuil de notre porte et dit : « Étudiez toutes les formes, étudiez leur contenu et leur sens ». Je ne parle pas des formes extérieures qui fluctuent, elles sont transitoires ; si vous êtes clairvoyants vous verrez que chaque forme extérieure recèle la genèse d’une autre forme, neuve et belle ; à partir de vos visages actuels, je vois l’avenir : maintenant, vos visages sont provisoires comme est provisoire l’état du cocon, mais les visages futurs y sont perceptibles : soyez attentifs pour ne pas les abîmer. À l’avenir, les poils de la barbe et des moustaches ainsi que les cheveux sur la tête seront remplacés par de nouveaux plus neufs, plus fins, comme la soie la plus subtile. Que représentent les cheveux ? Les lois. Lorsque le mari veut frapper sa femme, qu’il attrape sa moustache : il se reliera ainsi à ses lois et renoncera au désir de frapper. Les hommes maintenant rasent leurs moustaches pour ne pas répondre devant la loi ; avec ou sans moustaches ils ne peuvent pas se soustraire aux lois, le rasage n’aide pas. Chaque chose dans la nature a une prédestination et un sens, chaque cheveu contient de l’énergie en lui, électrique ou magnétique ; lorsqu’on coupe ses cheveux on se prive de cette énergie. Je n’approuve pas le fait de se couper des cheveux : c’est bien que la longueur des cheveux atteigne au moins la partie inférieure de l’oreille ; si elle est au-dessus, on subira les conséquences néfastes des cheveux courts. Pour les gens civilisés la nature a énoncé la règle suivante : que les hommes aient les cheveux courts, pas moins que la partie inférieure de l’oreille ; que les femmes aient les cheveux longs, ou plus courts, mais pas très courts. Les cheveux ont un rapport à la santé et en même temps ils tiennent chaud à la tête et à la nuque. Comme la femme a devancé l’homme car elle est arrivée plus tôt au printemps, elle s’est débarrassée de sa barbe : lorsqu’elle a senti la douceur du printemps, elle a trouvé utile de s’en débarrasser. Dans les conditions actuelles l’homme ne peut pas se passer de barbe ni de moustaches, comme la femme ne peut se passer de cheveux ; à l’avenir les deux auront uniquement des cheveux, donc le mari se débarrassera de la barbe et des moustaches ; aujourd’hui en revanche il est impensable pour l’homme d’être sans barbe ni moustaches, comme pour la femme d’être sans cheveux. Maintenant, cherchez par votre vie à anoblir vos pensées et vos sentiments, à recueillir les pensées et les sentiments les plus subtils des êtres supérieurs : c’est un travail qui est demandé pour anoblir sa nature rustre, pour accueillir les vibrations fines et délicates de la nature. Les humais doivent s’entendre, c’est cela le sens de la vie, c’est pour cela que le Christ est venu sur terre et qu’Il a ressuscité : la résurrection sous-entend une immersion dans le monde divin, c’est-à-dire un lien avec Dieu ; tant qu’il est sur terre, l’être humain passe par trois phases : se lever, c’est l’entrée dans le monde physique, être vivifié, c’est l’entrée dans le monde angélique, et ressusciter, c’est l’entrée dans le monde divin. « L’ange prit la parole ». Qu’a-t-il dit ? On a besoin de savoir, non pas un savoir livresque, mais un savoir qui repose sur un vécu profond, sur une foi vivante, sur une communion avec Dieu. Seul Dieu enseigne l’être humain. Je souhaite que chaque jour Dieu puisse vous dire un mot. Je vous dirai maintenant un secret – ce que je vous ai dit pour le moment n’est qu’un préambule à ce que je vous dirai aujourd’hui – et il est le suivant : en vingt-quatre heures Dieu parle une seule fois à l’âme humaine. Quel est ce moment ? Je ne vous le dirai pas, vous le trouverez tout seuls. En l’espace de vingt-quatre heures, non seulement Dieu mais tous les anges, tous les êtres supérieurs parlent à l’être humain ; dans ces vingt-quatre heures, une seconde est octroyée à chacun pour dire son mot. Lorsque Dieu parle aux humains, la majorité parmi eux dorment ; lorsque les anges leur parlent, ils dorment aussi, et lorsque les esprits inférieurs leur parlent, ils sont éveillés, c’est alors que les crimes et les forfaits ont lieu. C’est important d’être éveillé au moment où le Seigneur vous parle : Il vous dira un seul mot qui sera le plus grand bienfait pour vous, et si vous ne saisissez pas ce mot, vous perdrez tout ; si vous n’êtes pas prêts à l’assimiler et à l’appliquer, on vous endormira et Dieu vous parlera une fois tous les cent ans ; alors, de gré ou de force vous L’entendrez. Voilà pourquoi le jour a du sens pour vous, car le Seigneur vous parlera : lorsque le soleil se lève, vous devez vous préparer à ce grand moment ; et lorsque vous vous acquittez de votre travail, vous devez encore attendre ce grand moment. Quel plus grand bienfait que d’entendre la voix du Seigneur : toutes les souffrances, toutes les maladies et les difficultés disparaîtront ; il n’y a pas d’instant plus solennel pour l’être que celui où il entend la voix du Seigneur, la voix de cette essence grandiose qui ne fluctue pas et n’évolue pas ; Dieu soutient tout ce qui est vivant dans le monde. La voix de Dieu est douce et subtile, c’est ainsi que L’entendaient les prophètes antiques, c’est ainsi que vous pourriez L’entendre vous aussi. Je dis : sur trois cent soixante-cinq jours dans l’année vous avez trois cent soixante-cinq occasions d’entendre la voix du Seigneur qui vous parle, mais peu nombreux sont ceux qui ont eu la possibilité de les exploiter. Il vous arrive que les anges vous parlent, mais pas le Seigneur ; le Seigneur a parlé à certains, mais ils sont peu nombreux. La vie divine ne se résume pas à jeûner, à tourmenter le corps, à tordre la pensée et le cœur humain, mais à être dans une harmonie absolue : tu mangeras sans excès, tu dormiras sans excès, tu te vêtiras sans excès. Souvenez-vous : on est venu sur terre pour écouter la voix du Seigneur, personne ne peut entendre la voix divine au Ciel ! Si on pouvait y entendre la voix de Dieu, personne ne viendrait sur terre ; même les êtres supérieurs aspirent à venir sur terre avec l’unique désir d’entendre cette voix : ils sont prêts à souffrir, à se tourmenter pour peu qu’ils entendent la voix divine. Les souffrances développent l’ouïe de l’être pour lui faire percevoir les vibrations les plus subtiles de la voix divine. Vous avez aussi évolué autrefois au Ciel, vous saviez beaucoup de choses, mais vous avez tout oublié ; vous êtes de nouveau venus sur terre, dans l’école terrestre pour apprendre l’art d’écouter la voix de Dieu. La vie commence maintenant pour vous, mais ne le sachant pas vous dites : « Allons au Ciel ! » Tirez profit d’aujourd’hui, Dieu vous parlera aujourd’hui, l’important est de savoir combien parmi vous entendront Sa voix et combien dormiront. Ainsi, de retour chez vous, demandez-vous si le Seigneur vous a parlé, et comment vous reconnaîtrez Sa voix. Quelqu’un dit : « Le Seigneur m’a parlé ». Ne te berce pas d’illusions ! Si Dieu t’a parlé, peux-tu dire comment Il parle ? L’amour ne peut pas se décrire, ses manifestations sont multiples ; sitôt que tu clames aimer quelqu’un, l’amour se cache, il ne permet pas d’être sali ; si tu aimes, ne dis rien de ton amour. Savez-vous quelle belle forme crée l’amour pur et désintéressé ? Le monde divin est empli de telles formes. Je souhaite à tous d’entendre aujourd’hui encore ce mot que Dieu vous dira. L’ange vous croisera en chemin et dira : « Femmes, n’ayez crainte, il n’est pas dans la tombe, allez dire à vos frères ce que vous avez vu : il est ressuscité des morts, et voici qu'il vous précède en Galilée; c'est là que vous le verrez. »[6] La Galilée est le lieu de la pensée ; si vous n’allez pas en Galilée mais que vous vivez à Jérusalem, vous êtes dans l’estomac, en pèlerinage : tous les humains sont aujourd’hui pèlerins ; la Samarie est dans la poitrine, dans le système respiratoire de l’être humain. Le Christ est allé tantôt à Jérusalem, tantôt en Samarie, tantôt en Galilée ; à Jérusalem les gens sont agités et demandent qui est le Christ, alors qu’en Samarie ils se demandent : « Devant qui s’incliner ? Devant cette montagne ? [7] » Mais lorsqu’ils iront en Galilée, dans la pensée, là-bas tous verront le Christ. Beaucoup disent : « Gagnons un peu d’argent pour aller à Jérusalem ». Je dis : Frère, tu y es déjà. Celui qui est allé à Jérusalem dit : « J’y suis allé avec un diable, j’en suis revenu avec dix ! » Ce sera le cas tant que tu vis dans l’estomac. L’endroit le plus important dans la vie humaine est la Galilée, puis la Samarie, et enfin Jérusalem. Maintenant, moi aussi je vous dis d’aller dire à vos frères qu’il y a une seconde très importante dans la journée, celle où le Seigneur parle à l’âme humaine : soyez éveillés pour entendre ce mot ; vous irez ensuite en Galilée et vous L’y trouverez. Sofia, 5 juin 1921 [1] Luc 12, 2-3 [2] Provadia – petite ville du Nord-Est de la Bulgarie, proche de Varna. [3] Éphésiens 6, 4 [4] 1 Pierre 5, 5 [5] Matthieu 19, 6 [6] Matthieu 28, 6 [7] Jean 4, 20-21
  17. Pour l’éprouver « Il disait cela pour l'éprouver, car il savait ce qu'il allait faire » Jean 6 :6 Je commencerai la causerie par une opération arithmétique simple : l’addition. Les mathématiciens disent que si les termes à additionner sont identiques nous faisons une multiplication ; si lors de la multiplication les facteurs sont identiques, leur nombre se nomme l’exposant de la puissance. Donc pour que deux personnes se réunissent à un endroit, elles doivent être différentes, sinon elles ne peuvent pas s’additionner. L’addition et la multiplication sont deux opérations contraires : la multiplication découle de l’addition et l’élévation à une puissance découle de la multiplication. Lorsque vous voulez résoudre une question suivant la loi de l’addition, les termes de cette opération doivent être différents ; dit autrement, vous ne pouvez jamais réunir deux hommes ou deux femmes au même endroit, en revanche vous réunirez toujours un homme et une femme ensemble. Le Seigneur aussi commence par l’addition. Comme il est reconnu que la multiplication découle de l’addition, nous disons que les enfants qui naissent mènent à la multiplication, ils se multiplient petit à petit. Les enfants dans la famille doivent être égaux, c’est vrai, des multiplicateurs égaux sont possibles uniquement dans la multiplication, alors elle se transforme en élévation à une puissance : 5x5x5 = 53 ; dans la vie nous nommons cette opération élévation de l’être humain à une puissance supérieure. Abordons à présent le sujet. La vie en elle-même est une grande tâche qui peut se résoudre par l’addition, la soustraction, la multiplication et la division. On commence par l’addition et la multiplication, ensuite nous abordons les deux autres opérations, soustraction et division. Vous avez tous étudié ces opérations sans les avoir pénétrées pour voir les grands secrets qu’elles recèlent ; lorsque vous apprendrez à additionner, soustraire, multiplier, diviser et élever à une puissance correctement, vous comprendrez alors les grands secrets cachés en elles : vous ne pouvez pas multiplier avant d’avoir additionné et vous ne pouvez pas élever à une puissance avant d’avoir additionné et multiplié. « Il les éprouvait ». Dans quoi ? Dans leur façon de vivre. Comme tous aspirent à la vie, ils cherchent un moyen de l’améliorer. Comment ? Par la nourriture. Aujourd’hui, tous soutiennent l’idée qu’on ne vit pas sans pain ; c’est risible de penser qu’on ne peut pas vivre sans pain : puisque tu vis, tu peux te passer de pain ; si tu ne vis pas, tu ne peux pas t’en passer. Que démontre l’affirmation ou l’infirmation d’un fait ? Affirmer quelque chose, c’est montrer qu’elle est dans le monde physique ; infirmer quelque chose, c’est montrer qu’elle est dans le monde spirituel. Donc, c’est impossible pour une chose de se manifester en même temps dans deux mondes ou deux directions, on ne peut pas être en même temps bon et mauvais. J’examine le mot mauvais ou méchant comme une manifestation et non dans le sens que vous lui donnez : il y a un mal relatif, il y a aussi un mal primordial ; ce qui entrave quelqu’un est un mal pour lui, mais la même chose peut être un bien pour un autre : tu manges un agneau, une poule, et tu dis que cela te fait du bien, mais demande à l’agneau si cela lui fait du bien d’être mangé. Comment te justifieras-tu ? Tu diras que puisque tu vis, tu dois manger ; un jour, lorsque tu t’élèveras à un niveau supérieur, tu comprendras ton erreur. « Il les a éprouvés. » Aujourd’hui, tous veulent s’additionner, se multiplier ou s’élever à une puissance et c’est un élan naturel pour eux, mais lorsque les épreuves surviennent, plus personne ne veut être éprouvé, ils disent : « Tout est bien, mais je ne veux pas d’épreuves ». Pour que le verset soit plus clair, je vous relaterai un conte occulte sous forme de fable symbolique. Pourquoi je ne le raconte pas directement ? Parce que la vérité avec sa lumière est insupportable pour les yeux humains, elle doit passer par un milieu intermédiaire pour être adoucie – peu importe le milieu : eau ou air – et lorsqu’elle s’adoucit un peu, elle devient supportable pour les yeux. Dans l’antiquité, il y a douze mille ans – c’est ce que dit la fable, je m’en tiens à la symbolique et non aux faits – vivait quelque part en Asie un roi très pieux. Il a eu un fils qui depuis sa tendre enfance suscitait beaucoup d’espoirs ; tous les sages et astrologues du royaume prédisaient qu’avec ses dons et ses aptitudes il apporterait un grand bienfait à l’humanité, mais cela serait assombri par un évènement dans sa vie : s’il se réalisait, la vie et le destin du jeune roi seraient radicalement bouleversés. Un jour, après la mort de son père bien aimé, le jeune prince est parti à la chasse. En pourchassant une biche pour la tuer, il est tombé et une branche sèche lui a transpercé l’œil ; dès cet instant, il est resté avec un seul œil. Pour ne pas se compromettre devant ses sujets à cause de son inattention, il a proclamé que le ciel lui avait fait une grâce : on lui a crevé l’œil droit et on lui a laissé seulement l’œil gauche, et c’était une grande initiation à laquelle étaient soumis les élus ; toute personne vertueuse ne devait avoir qu’un œil valide, le gauche. Le prince a ordonné que quiconque voulait lui rendre visite et obtenir sa grâce devait arracher son œil droit ; c’est devenu une marque de privilège. Donc chaque personne qui n’avait plus son œil droit à cette époque avait rendu visite au roi. Le jour est venu pour le prince d’hériter du royaume de son père ; on lui a choisi une belle princesse pour épouse et ils se sont mariés. Un jour, pendant qu’ils se promenaient dans la nature, une grosse pierre s’est détachée d’un rocher et a heurté le nez de la jeune reine ; en voyant son nez écrasé et devant l’impossibilité de se montrer devant ses sujets ainsi, elle a décidé de recevoir uniquement les femmes qui avaient un nez écrasé. Ainsi, lorsqu’on croisait des hommes avec un seul œil et des femmes avec un nez écrasé, on savait qu’il s’agissait de personnes ayant rendu visite au roi et à la reine. Aujourd’hui encore nous remarquons chez les gens le désir de se vanter de leurs défauts ; au lieu de chercher la cause de ces défauts, ils déclarent que c’est un privilège octroyé par le ciel. Pourquoi certains hommes aiment-ils avoir des cheveux courts ? C’est à mon avis un résidu du passé : un ancien roi de France avait la coutume de se couper les cheveux courts car il avait une blessure à la tête et voulait ainsi montrer aux autres qu’il était un héros et que rien ne le troublait ; certains hommes nobles se sont mis à l’imiter en coupant leurs cheveux, mais leurs qualités n’étaient pas plus visibles pour autant. Si aujourd’hui vous croisez des femmes aux nez écrasés et des hommes borgnes, sachez qu’ils ont rendu visite au roi et à la reine, affectivement ou mentalement ; quand leur ont-ils rendu visite ? Il y a douze mille ans. On ne résout pas ainsi les problèmes, tu ne peux pas résoudre les problèmes de ta vie ni avec un nez écrasé ni avec un œil droit arraché. Je parle maintenant de la vie consciente déposée en vous depuis l’origine ; par origine de la vie j’entends cette forme par laquelle elle s’est manifestée. Vous demandez d’où est issue la forme de la vie ? De l’informe. Donc la forme est issue de l’informe, le nommé de l’innommé, le fini de l’infini ; donc la forme est apparue d’abord, et ensuite son nom. Lorsque l’éternel ou l’illimité s’est déterminé, les choses finies sont apparues. Qu’est-ce que le limité ? C’est la forme qui est liée à l’informe, à l’infini ; le nommé est de son côté lié à l’innommé. Y a-t-il une contradiction là-dedans ? D’après moi il n’y a aucune contradiction : chaque chose devient compréhensible lorsqu’elle se forme, se nomme et se délimite ; de ce point de vue la vie terrestre est formée, nommée et délimitée, c’est-à-dire finie ; par finie je n’entends pas que la vie sur terre a une fin. Ce sont des pensées philosophiques sur lesquelles il faut méditer longtemps. Beaucoup veulent entrer dans le monde informel : c’est une incompréhension de la vie. Si le désir de créer une forme, un nom et une limite des choses est apparue chez le Seigneur, serions-nous plus intelligents que Lui pour aspirer à devenir informes, innommés et illimités ? C’est une folie qui cause des souffrances aux gens ! Le désir des gens qui commettent un crime est que ce crime perde sa forme, qu’il reste innommé et que cela dure perpétuellement : ce n’est pas une vie, ce sont des anomalies, des déviations de la vraie vie, ce sont des gouttelettes d’eau qui s’écartent du courant général de la vie. Je n’ai rien contre ces écarts, mais c’est important de savoir que votre vie est issue de la vie illimitée. Qu’est-ce que le fini et qu’est-ce que l’infini ? Le fini est ce que l’humain fait ; l’infini est ce que Dieu fait. Les choses finies sont issues des choses infinies. Imaginez qu’un bienfaiteur mette à la banque, à votre nom, une grosse somme dont vous pouvez retirer autant que vous le souhaitez ; tant que vous retirez certaines sommes vos affaires vont bien, mais un jour vous commettez un crime et votre bienfaiteur dit au caissier : « Ne donne plus d’argent à cet individu ». Ainsi, l’aide cesse, dit autrement, elle est finie. Pourquoi ? Parce que vous avez commis un crime. Lorsqu’on commet un crime, le bienfait cesse, et lorsque le bienfait cesse, la souffrance survient aussitôt : c’est cela le passage des choses infinies aux choses finies ; chaque chose que l’être humain perd devient finie. Voilà pourquoi lorsqu’on meurt on dit : « Tout est fini ». Qu’est-ce qui se finit ? Sa vie, d’infinie elle devient finie. Pourquoi meurt-on ? Pour rendre compte à la banque divine de la manière dont on a usé de sa vie. Vous direz que vous avez le droit de vivre, de manger et de boire comme vous l’entendez. Non, vous n’avez pas le droit de vivre comme vous le voulez. Pourquoi ? Vous n’êtes pas libres, n’est libre que celui qui sait additionner, multiplier et élever à la puissance correctement ; la mère aussi est libre lorsqu’elle accouche d’enfants bons et sages. L’homme et la femme symbolisent l’addition, les enfants, la multiplication et leur développement symbolise l’élévation à une puissance ; donc le développement de l’être commence par l’addition, puis passe par la multiplication et continue avec l’élévation à une puissance. « Il disait cela pour l'éprouver, car il savait ce qu'il allait faire ». Le Christ a demandé à ses disciples d’où ils prendraient du pain pour nourrir cette foule. Si vous demandez aux agriculteurs d’aujourd’hui d’où ils prendront du pain, ils diront : « Nous prendrons du blé pour le semer dans les champs, et lorsqu’il poussera, nous le récolterons et le mettrons dans la grange ». Que diront les citadins sur cette question ? Ils iront auprès des agriculteurs pour prendre une certaine quantité de blé et leurs affaires tourneront bien. Je demande s’il y a une autre façon de se nourrir que celle pratiquée maintenant ? Il en existe une autre : à l’avenir les gens recevront la nourriture directement de la nature comme ils inspirent l’air aujourd’hui. La respiration est aussi un processus d’alimentation : en une minute l’être humain fait vingt inspirations, c’est-à-dire il ingurgite vingt repas. La nourriture alors ne sera pas moulue, ni gardée dans les granges, ni pétrie comme le blé maintenant. Quand est-ce que cela arrivera ? Lorsque les gens apprendront à additionner, à multiplier et à élever à une puissance correctement, lorsqu’ils cesseront de se vanter de leurs défauts. Souvent les gens fanfaronnent avec leurs défauts et leurs crimes afin de se faire passer pour des héros, et ensuite ils cherchent un moyen de se justifier, de s’innocenter. Pourquoi le font-ils ? Pour se dégager de toute responsabilité. Ils diront que la société est mauvaise, que les conditions sont mauvaises, que la génération est mauvaise, etc., tous sont coupables sauf eux-mêmes. La fille et le fils sont mécontents de la vie et demandent à leur mère : « Pourquoi nous as-tu mis au monde ? – Écoute, mon fils, écoute, ma fille répond la mère, je ne vous ai pas mis au monde de plein gré, mais c’est vous qui m’avez obligée à vous enfanter, c’est vous qui m’avez obligée à aller dans la ronde, à rencontrer des jeunes hommes, à plaire à quelqu’un et à l’épouser ; c’est vous la raison de votre venue dans ce monde. » Maintenant, vous-aussi vous demandez pourquoi le Seigneur a créé le monde ? Je vous répondrai : vous avez obligé le Seigneur à créer le monde et aujourd’hui vous Lui demandez pourquoi Il a créé ce monde ? Le Seigneur répond : « Ce monde est le vôtre, Je l’ai créé selon votre plan, Je l’ai créé comme vous l’avez souhaité ». Qui que tu croises maintenant, il te dira que le monde n’est pas bien créé. Que veux-tu de plus ? Tu veux ceci, tu veux cela, et lorsqu’on te donne tout ce que tu désires, tu es toujours mécontent. Lorsque je parle de ce monde, je parle du monde des humains. Faites la différence entre le monde divin et le monde des humains : dans le monde des humains il y a les contradictions et la dysharmonie, le bien et le mal. Aujourd’hui encore vous vous demandez pourquoi le bien et le mal existent, pourquoi certaines personnes sont bonnes et d’autres mauvaises ? Nul ne peut obliger quelqu’un à vivre bien ou mal, chacun a accepté de son plein gré la bonne ou la mauvaise vie : tu vis mal car tu y trouves un certain plaisir. Est-ce que le loup est mal après avoir avalé une brebis ? Lorsque le berger l’attrape pour l’écorcher, il se dit : « Si j’avais su que pour une brebis j’allais être écorché vif, j’aurais mangé de l’herbe ». Donc, lorsqu’un jour vous devrez rendre compte de vos crimes et de vos fautes, vous direz aussi comme le loup : « Si j’avais su que j’allais devoir rendre compte de tout, j’aurai vécu autrement ». L’être humain n’est pas le seul acteur qui agisse à sa guise. Donc, les êtres finis qui ont produit les formes finies et les noms finis sont la cause de tout ce qui est fini. Le monde d’aujourd’hui n’est fait que de fils et de bobines, on entend partout le tac-tac des machines. Beaucoup de choses sont cousues de fils, puis décousues ; c’est normal puisqu’elles sont faites de fils. La femme dit : « Je vis honnêtement et avec décence, j’ai une morale ». Pourquoi vit-elle ainsi ? Parce qu’elle a un maître qui fait jouer le bâton : la femme craint son mari, le mari craint sa femme, les familles craignent la société, la société craint l’état, etc. Tout le monde mène une vie honorable et décente car il y a un bâton. Ce bâton n’est pas vert, mais sec. Je prends ce bâton au sens large, comme symbole de ces limitations qui vous causent des souffrances. Ne sachant pas comment affronter vos malheurs, vous vous heurtez à une série de contradictions. À présent le Christ éprouve ses disciples. Comment ? Il leur pose la question : « Est-ce que le monde peut être créé autrement ? » Le monde matériel peut être créé de diverses façons ; quelle est alors la différence entre les mondes physique, astral et mental ? Du point de vue occulte, chaque monde est formé selon les lois qui agissent en lui, il y a cependant un lien entre eux. L’une des qualités du monde physique est la fermeté ; dans le monde astral, cette qualité est remplacée par l’intensité des désirs : plus un désir est puissant et ardent, plus il est ferme ; comme l’objet dur peut vous blesser, de même le désir ferme, c’est-à-dire intense peut blesser votre cœur. Si vous entrez dans le monde mental, la fermeté correspond ici à l’intensité, à la puissance de la pensée : plus une pensée est forte, plus elle est ferme ; par conséquent si une pensée puissante se dirige vers vous, elle produira le même effet que l’objet dur sur le plan physique. Voilà pourquoi lorsqu’on passe d’un monde à un autre, on doit connaître les lois de transformation de la matière d’un état dans un autre : entre un objet dur, un désir ardent et une pensée puissante, il y a une similitude, mais aussi une différence énorme. Ainsi, sur terre la dureté s’obtient par l’intensité des désirs et de la pensée ; de ce point de vue les gens les plus durs sont ceux qui ne vivent que pour eux-mêmes : les égoïstes. Donc, la force la plus intransigeante est la force centripète, elle a concentré tous les flux cosmiques sur l’être humain. Lorsque quelqu’un de dur gouverne le monde, il crée les plus grands malheurs et bouleversements pour l’humanité ; tous les malheurs découlent de la loi de la concentration cosmique des forces vers un centre, mais dans une direction inverse à celle du centre divin : cette loi n’est pas en accord avec la loi de l’amour divin. « Car il savait ce qu’il allait faire ». Le Christ a pris les cinq pains et selon la loi qu’il connaissait, il les a multipliés et a nourri avec eux ces cinq mille personnes, et douze paniers ont été remplis avec les restes ; je pense que vous aussi qui m’écoutez, vous vous seriez nourris avec ces cinq pains, et il resterait encore douze paniers de restes. Revenons maintenant à l’essentiel : la vie. C’est uniquement par la vie que vous trouverez votre âme, votre esprit et votre cœur. Pourquoi ? La vie donnera une forme à votre âme. Pour connaître les choses, il faut une forme et la forme dépend de la loi du développement : lorsque votre âme se sera développée, elle sera alors visible ; lorsque votre pensée se développera, alors elle sera visible. La beauté des choses s’exprime lorsqu’elles deviennent visibles. Selon les philosophes certaines choses sont visibles, d’autres sont invisibles ; ils affirment que ne sont visibles que les corps qu’on peut toucher et percevoir par les cinq sens. Ce n’est pas ainsi, les choses qu’on perçoit en dehors des cinq sens sont aussi visibles. Selon la science occulte, l’être humain a sept corps et chaque corps a sept sens, donc quarante-neuf sens en tout. Si vous multipliez 49 par 49, combien obtiendrez-vous ? Et si vous multipliez encore le produit ainsi obtenu, combien obtiendrez-vous ? Cela montre que les sens et les organes sensoriels chez l’être humain sont innombrables. Nous voulons les ramener à un nombre rationnel avec lequel travailler pour les comprendre ; il est dit dans les écritures que l’être humain peut connaître Dieu comme Dieu le connaît uniquement lorsqu’il développera en lui ces quarante-neuf sens. Vous demandez : « Lorsque nous aurons développé tous les sens, serons-nous heureux ? » C’est exactement ce que je ne souhaite pas. Pourquoi ? Puisqu’il est impossible pour l’être humain d’être très heureux, pourquoi aspirer à l’impossible ? Si quelqu’un dit qu’il souhaite ton bonheur, il te trompe ; c’est autre chose s’il te souhaite d’avoir un cœur ardent, une âme fraîche, une pensée lumineuse et un esprit ferme, c’est-à-dire des conditions pour te développer ; ton ami peut te souhaiter de croître, d’avancer dans ton développement et non te rendre heureux. La mère aussi doit aspirer à ce que son enfant grandisse et se développe correctement et non qu’il soit heureux. Les enfants attendent aujourd’hui le bonheur de leurs parents, les parents attendent le bonheur de leurs enfants ; les domestiques attendent le bonheur de leurs maîtres, les maîtres de leurs domestiques. C’est une philosophie fausse et mensongère : tous promettent de donner ce qu’ils ne peuvent pas. Aucune forme d’organisation ou de société ne peut vous rendre heureux, elle ne peut être qu’une condition pour croître et se renforcer. Vous dites : « Nous serons heureux à l’avenir ». C’est vrai, mais dans quel monde ? Si c’est sur le plan physique, j’en doute ! Par conséquent, sur terre le bonheur peut être une cible lointaine, mais non pas un objectif à atteindre ; dans le monde divin on peut parler de bonheur, mais dans le monde physique vous parlerez plutôt d’acquisitions de la pensée, du cœur et de l’âme, c’est ainsi que vous userez de la vie qui vous est donnée. Lorsque la jeune fille veut épouser un jeune homme et être heureuse, il s’agit de sa visite au roi qui arrachera son œil droit : c’est un privilège de rendre visite au roi, mais ce privilège te coutera un œil. « Comment puis-je ne pas me marier ? » Puisque tu veux épouser ton roi, tu dois être prête à arracher ton œil droit. Le Christ dit : « Si tu veux épouser ta reine, tu dois accepter que ton nez soit écrasé ». Toutes les jeunes filles mariées sont borgnes, tous les jeunes hommes mariés ont le nez écrasé ; par conséquent selon la loi de l’hérédité toutes les filles qui ressemblent à leur mère n’ont pas d’œil droit et tous les garçons qui ressemblent à leur père ont le nez écrasé. Vous demandez : « Pourquoi sommes-nous malheureux ? » Parce qu’ il y a douze mille ans un fils de roi qui était à la chasse, et qui essayait de tuer une biche, a crevé son œil droit par inadvertance ; pour s’éviter l’humiliation devant ses sujets, il a décrété l’ordre suivant : « Tous les hommes de bien devront être borgnes », c’est-à-dire, ceux qui souhaitent le voir devront arracher leur œil droit. La nature a assimilé cette idée et c’est pourquoi jusqu’à maintenant les humains naissent borgnes. Le Christ vient auprès de la femme et lui demande : « Femme, pourquoi es-tu borgne ? – Seigneur, mon mari m’a arraché un œil ». C’était un grand privilège pour toi de rendre visite à ce roi, de t’incliner devant lui – mais qu’est-ce que cette visite t’a rapporté ? Le Christ dit : « Si l’œil droit te tente, arrache-le » ; la femme devait arracher son œil avant d’aller vers son mari, et si elle l’arrache, elle perd l’envie d’aller vers lui. Le mari est une tentation pour la femme, la déchéance des femmes est causée par les hommes, ils pervertissent les femmes et vice versa : les femmes pervertissent les hommes ; une femme ne peut avilir une autre femme. Donc ceux qui ont arraché leur œil droit ont corrompu les femmes ; celles qui ont écrasé leur nez ont corrompu les hommes. Pensez-vous qu’un homme qui n’a pris soin d’une femme que pour l’habiller et bien la présenter agit intelligemment : il veut se faire valoir avec elle, comme on se vante avec son cheval bien nourri pour augmenter son prix de vente ; et malgré cela toutes les femmes persistent à être bien habillées pour plaire aux autres. C’est bien d’être bien apprêté à l’extérieur comme à l’intérieur, mais je demande : est-ce que ton bienaimé a revêtu ton âme avec l’amour ? Il peut t’habiller extérieurement, mais à l’intérieur tu restes nue. Je pose la même question aux femmes : qu’avez-vous fait pour vos maris, comment les avez-vous habillés ? Si vous ne prenez soin que de leur apparence, vous les exposez à la tentation. Ainsi, à l’avenir les hommes et les femmes s’habilleront dans de nouvelles formes que l’univers crée en ce moment : des tenues y sont confectionnées pour des hommes et des femmes qui sont candidats au mariage. Savez-vous quelle est la nouvelle forme ? Celui qui a décidé de se marier doit aller là-bas pour s’acheter une nouvelle tenue, un nouveau chapeau et des chaussures à la dernière mode ; lorsque vous les récupérerez, vous y mettrez un écriteau. Lequel ? Le nouveau nom de ces formes ne peut pas être dévoilé ; celui qui veut connaître le nom de la nouvelle forme et de la nouvelle firme doit aller auprès des prêtres, des hommes d’état, des enseignants, des philosophes, des savants, des théosophes, des occultistes, et lorsqu’il aura fait le tour de tout le monde, il comprendra quelle est la nouvelle firme qui est fondée à présent dans l’univers ; s’ils le savent, ils vous diront comment la trouver. Ils savent la chose suivante : celui qui fait du mal peut aussi faire le bien ; celui qui connaît ce monde, connaîtra aussi l’autre monde : c’est aussi ma façon de raisonner. Le Christ a demandé à ses disciples : « Où pouvons-nous acheter du pain pour nourrir cette foule de cinq mille personnes ? » Moi aussi, je demande comment nous nourrirons les gens qui sont affamés aujourd’hui ; il faut maintenant une tenue de mariage de la nouvelle firme. Lorsque les mères conçoivent et enfantent avec amour, elles résolvent alors la grande tâche d’addition, de multiplication et d’élévation à une puissance, c’est alors seulement que viendront les serviteurs de la nouvelle culture, c’est alors seulement que les gens comprendront ce que c’est que d’être bon, intelligent, juste et aimant. Vous dites : « Aimer est une chose sublime ». Je demande à ceux qui ont aimé s’ils ne s’en repentent pas ? Combien de fois on s’est repenti de son amour ! Pourquoi ? Parce que son amour n’est pas comme il aurait dû être. Là où il y a du repentir, l’amour n’est pas authentique ; un amour qui ne peut pas résister à toutes les épreuves dans la vie n’est pas un amour authentique, c’est une humeur, un ressenti ou une disposition transitoire, cet amour-là n’apporte pas la vie. Je ne dis pas que vous n’avez pas d’amour, mais vous vous arrêtez uniquement sur le côté accessoire de l’amour et non pas sur l’amour lui-même ; vous vous arrêtez sur ce qui est secondaire dans la vie et non sur ce qui est essentiel : l’amour. « Car il savait ce qu’il allait faire. » Si un grand malheur ou une grande épreuve vous frappe, c’est important de savoir par quel moyen vous le résoudrez ; chacun sait comment affronter les épreuves. Salomon dit : « Une réponse douce apporte l’apaisement, une parole douce apporte la consolation, et l’amour manifesté à temps donne la vie »[1]. Peux-tu toujours parler d’amour ? Durant toute la vie terrestre de l’être humain il est prévu une seule année, un mois, une semaine, une heure, une minute, une seconde où on peut parler de l’amour ou prononcer le mot amour. Si tu mets à profit ce temps, tu auras toutes les acquisitions, si tu ne le mets pas à profit, toute ta vie est vaine. C’est un seul instant, tout le reste n’est que les préparatifs de cet instant, de cette seconde ; si vous l’attrapez, vous aurez du pain pour cinq mille personnes, si vous la laissez tomber, vous aurez des déceptions, des doutes et des contradictions dans votre vie. Je dis : amis, vous avez perdu le grand instant de l’amour dans votre vie ; ce n’est pas une allégorie mais une grande vérité que chacun peut vérifier lui-même. Quelle est cette année de votre vie ? Je ne le dévoile pas : ce n’est pas avant la vingt-et-unième année, mais pas plus tard que la cent vingtième, donc de vingt à cent vingt ans vous calculerez comme les astronomes pour avoir le jour, l’heure, la minute ou la seconde à laquelle la comète de l’amour passera devant vous et sera visible. Tous les grands hommes ont le désir d’attraper cet instant d’amour, toutes les mères et tous les pères ont le même désir : attraper le grand instant de l’amour. Il n’y a rien de plus beau que d’entrer dans une maison et d’échanger deux mots intelligents avec les hôtes, deux mots sur l’amour. Que font les gens d’aujourd’hui ? Ils se rassemblent quelque part et se mettent à parloter ; lorsqu’ils s’en vont, chacun d’eux se dit : « J’ai mal à la tête de ce flot de paroles, j’ai le vertige de tant de bavardage ». Les uns et les autres n’avaient pourtant qu’un seul mot à se dire : de toi à eux, et d’eux à toi. Beaucoup parmi vous passent pour de grands philosophes et se disent : « Donnez-nous les moyens, donnez-nous de bonnes mères et de bons pères pour voir ce que nous pouvons faire ». Je demande : si vous passez pour des génies et si vous dites que vous avez créé beaucoup de choses, ne pouvez-vous pas trouver des moyens et de bonnes mères et de bons pères ? Si vous avez pu obliger Dieu à créer le monde selon votre compréhension, vous devriez être capables de vous procurer tout ce dont vous avez besoin. Vous semble-t-il curieux d’être capables d’obliger Dieu à faire ce que vous souhaitez ? C’est une pensée philosophique : tu peux obliger seulement celui qui t’aime ; puisque Dieu est un amour infini, vous pouvez L’obliger à faire quelque chose pour les humains, c’est donc nous qui avons obligé le Seigneur à créer ce monde, et Il dit : « C’est ce que veulent mes enfants ». Pourquoi Dieu a -t-il créé ce monde ainsi ? Parce qu’Il aime les humains et parce qu’ils ont désiré ce monde. Vous demandez comment prouver que Dieu aime les humains ? Par le fait que le mal existe dans le monde : puisqu’Il vous aime, Il vous a donné des droits illimités de vous manifester librement ; c’est la raison de l’existence du bien et du mal dont vous endosserez tout seuls les conséquences. Donc l’amour se reconnaît par ce qu’il a admis le mal. Pourquoi les humains sont-ils mécontents ? Parce qu’ils ont mis l’amour à l’extérieur et non à l’intérieur d’eux ; lorsque l’amour se manifeste dans le plan physique, extérieur, aussitôt survient le mal. Les enfants aiment les fruits. Lorsqu’ils regardent les pommes dans l’arbre, ils commencent à se bagarrer pour elles, à qui en aura le plus. Si les frères ont de bons rapports avisés entre eux, ils se partageront les pommes en parts égales et ne se battront pas pour elles : quatre frères partageront la pomme en quatre. Par conséquent, lorsque l’amour se manifeste seulement à l’extérieur, le mal nait ; lorsqu’il se manifeste à l’intérieur le bien nait. C’est pourquoi certaines personnes résolvent les questions par le biais extérieur et d’autres, par le biais intérieur ; dans le premier cas, il y a un résultat, et dans le deuxième cas le résultat est autre, mais les uns et les autres accomplissent la volonté divine. Si vous n’aviez pas d’amour envers la pomme, il n’y aurait pas de discorde entre vous. Vous dites : « Si la pomme qu’Ève a mangée n’avait pas existé, nous serions heureux aujourd’hui et nos cheveux n’auraient pas blanchi ». Qui est la première pomme ? C’est Ève, le premier fruit de la vie : la femme est la pomme de la discorde. Il n’y a pas d’hommes dans le monde d’aujourd’hui, mais seulement des femmes. Lorsque la femme a vu qu’elle était seule, elle a souhaité qu’il y ait des hommes pour se projeter ; voilà pourquoi aujourd’hui une partie des êtres sont des femmes et l’autre, des hommes. Le monde d’aujourd’hui ne va pas bien car seule la femme gouverne, alors que l’homme n’est pas encore venu sur terre ; ce que nous appelons homme n’est que le reflet du véritable homme ; la femme aujourd’hui joue aussi le rôle d’homme. Lorsque le véritable homme viendra à l’avenir, le monde se redressera. Vous dites : « Que les hommes disparaissent ! » Vous n’avez pas encore vu l’homme véritable ! L’homme aussi est mécontent de la femme et dit : « Sacrée bonne femme ! », mais lui aussi est une femme comme elle. Sa forme est différente, mais quelle que soit la forme, l’homme et la femme se ressemblent : c’est la loi de la multiplication, alors qu’il faut une addition ; dans l’addition les termes dont des nombres différents. L’homme se fâche et la femme se fâche, l’homme lève la main et la femme lève la main, l’homme arrache les cheveux de la femme et la femme lui arrache les cheveux : en quoi êtes-vous différents ? C’est une multiplication, mais où est l’addition, où sont le premier homme et la première femme ? Ayez une approche philosophique de la vie ; je vous donne l’occasion de penser et non de vous aligner sur une philosophie stupide qui stipule que le monde serait créé ainsi. Ce monde est créé par les humains et c’est pour cela qu’on l’appelle le monde des illusions ; je connais le monde divin, j’y vis, là il n’y a pas d’illusions. Vous dites que le monde est transitoire. N’est transitoire que le monde créé par les pensées, les sentiments et les actes humains. Malgré cela les humains appellent ce monde « divin » et font des efforts pour l’étudier. Je dis : ce monde créé par les humains est pathologique. Selon Lombroso[2] ce monde est peuplé de types criminels, ce n’est pas un monde raisonnable. Certains disent : « Examinons les types criminels ». Vous n’avez pas à les étudier, si vous voulez apprendre quelque chose, étudiez les gens bien portants. Quelle est votre morale ? Pourquoi l’homme et la femme s’unissent-ils, quel fondement posent-ils dans leur vie ? L’homme dit : « Je l’aime », la femme dit : « Je l’aime » ; c’est bien qu’ils s’aiment, mais une fois unis, ils deviennent des ennemis ; dès qu’ils se voient, ils sortent les fusils et les revolvers et on entend boum-boum toute la journée ; si ce n’est pas chaque jour, au moins une fois dans l’année, dans le mois ou dans la semaine tu entends de-ci de-là une fusillade. Et on affirme ensuite que c’est Dieu qui a créé ainsi l’homme et la femme ; c’est un point de vue pathologique et non divin. Dieu a dit que l’homme doit avoir une seule femme et la femme un seul mari ; mais les hommes d’aujourd’hui ont plusieurs femmes et les femmes d’aujourd’hui ont plusieurs maris. Autrefois, c’était dans l’ordre des choses, mais aujourd’hui ce n’est plus toléré. Il est écrit dans la loi divine : « Un homme a une seule femme et une femme, un seul mari », mais l’homme dit : « Ma femme n’est pas très belle, je veux une belle femme », et elle aussi dit : « Mon mari est érudit, mais un peu disgracieux, il n’a pas assez d’argent, je veux un homme riche ». Qu’est-ce que c’est que cette philosophie ? Après tout ceci les enseignants disent : « Éduquons la nouvelle génération ». C’est risible d’éduquer le loup ! Tu peux en faire un chien de berger pour garder le troupeau, mais un jour ou l’autre il finira par enlever une brebis. Les enseignants et les parents d’aujourd’hui éduquent des enfants qui sont imperméables à l’éducation ; l’Église éduque ses ouailles, mais elles aussi sont imperméables à l’éducation. Tant qu’on n’applique pas dans la vie le principe que l’homme doit avoir une seule femme, et la femme un seul mari, nul cœur et nulle pensée ne peuvent évoluer. Si elle aime son mari, la femme est prête à se sacrifier pour l’humanité ; s’il aime sa femme, le mari aussi est prêt à se sacrifier pour l’humanité : c’est une femme, c’est un homme, c’est un couple capable d’améliorer le monde. Comprenez-moi bien : chaque femme qui fait une différence entre l’amour de son mari et celui des autres hommes, crée une condition pour le mal. Les maléfices créent des fissures dans la vie et les fissures sont le résultat du dédoublement : lorsque les pensées et les sentiments se dédoublent, on se heurte à des contradictions et des difficultés ; chaque dédoublement dans l’amour produit des fissures dans la vie humaine. Je ne vous condamne pas, même je vous innocente : vous êtes dans l’introduction de la vie, donc votre mariage aussi est une introduction à la vie future. Le Christ dit à la débauchée : « Va et ne pèche plus ! » Je vous dis à vous-aussi : allez et ne péchez plus ; ne vous mariez plus comme vous vous êtes mariés jusqu’à maintenant ; je le dis aux anciens, mais aussi aux jeunes. Vous devez comprendre la vie comme elle est en réalité ; lorsque vous la saisirez, vous résoudrez correctement l’importante question sociale sur le mariage : c’est le seul moyen de travailler avec Dieu, d’être en harmonie avec Lui, et vous Le connaîtrez comme Il vous connaît. Je parle d’aujourd’hui, pas de l’avenir, c’est maintenant le moment propice pour semer cette petite graine dans votre âme ; ne gaspillez pas les bonnes conditions : désherbez, semez la petite graine et arrosez-la ; lorsqu’elle germera, elle vous donnera la bonne direction dans la vie. « Il disait cela pour l’éprouver ». Maintenant aussi le Christ vous éprouve. Que devons-nous faire ? Je résous cette question fondamentale ainsi : la femme doit avoir un seul homme et l’homme une seule femme, et dans le cœur de l’homme et de la femme il ne faut pas que subsiste le moindre soupçon de jalousie. Vous dites que Dieu est jaloux. C’est votre interprétation ! Le Christ dit : « Seul Dieu est doux », Il ne s’indigne de rien. Les esprits aussi peuvent se montrer jaloux, mais l’idéal, le sublime, le divin exclut toute jalousie ; l’idéal, le sublime, le divin excluent toute suspicion, soupçon, brutalité et violence. Tout le monde est dans la même situation et se demande quoi faire ; tout le monde est conscient du déclin de la morale actuelle, du déclin du régime actuel. Tous doivent vivre d’une façon divine : selon cette idée l’homme ne doit pas être borgne et la femme ne doit pas avoir le nez écrasé. Vous direz que le Christ aussi a dit d’arracher son œil droit. Oui, mais le Christ a posé une condition à cela : « Si l’œil droit te tente, arrache-le ; mais s’il ne te tente pas, mieux vaut entrer dans le Royaume de Dieu avec ses deux yeux ». Ainsi les hommes d’aujourd’hui entreront dans le Royaume de Dieu avec un seul œil et les femmes avec le nez écrasé ; vous y serez admis, mais on devinera l’histoire de votre vie. Il vaut mieux entrer dans le Royaume de Dieu avec deux yeux et un nez sain car le divin exige que tout soit en bon état ; par nez je désigne la pensée humaine et par œil droit, le cœur humain : ne pas arracher son œil droit signifie ne pas entraver le développement de ton cœur. Quand est-ce que la femme reste borgne ? Lorsqu’elle aime pour la première fois ; ensuite elle craint d’aimer de nouveau. Pourquoi ? Elle ne cède plus son œil. Celui qu’elle aimera une deuxième fois voudra qu’elle arrache son deuxième œil : je ne comprends pas ce qu’est un tel amour. « Car il savait ce qu’il allait faire. » Non seulement le Christ doit savoir ce qu’Il a à faire, mais nous-aussi, nous devons savoir ce que nous avons à faire ; je ne conteste pas que le Seigneur connaisse Son travail, mais nous-aussi nous devons le connaître. N’attendez pas après le Seigneur pour arranger le monde tout seul, vous aussi vous devez savoir ce que vous avez à faire aujourd’hui, chacun doit connaître sa mission, les pensées qu’il doit accepter dans son esprit, les désirs qu’il doit accepter dans son cœur, les actions à entreprendre : savoir à chaque instant quoi faire. « Nous sommes ignorants et nous ne savons rien ». Comment êtes-vous devenus ignorants ? Je peux en un instant vous rendre ignorants, et en un instant vous rendre érudits : lorsque vous entrerez dans ma chambre, j’éteindrai aussitôt ma lampe ; vous avancerez dans la chambre, mais vous ne pourrez rien trouver ; non seulement vous ne trouverez rien, mais vous casserez et vous ferez tomber tout ce qui se trouvera sur votre passage : c’est la preuve que vous êtes ignorants. Lorsque j’allumerai la lampe, vous saurez aussitôt discerner les choses et vous saurez où marcher : vous deviendrez érudits. Donc, lorsque vous fermez à clé vos esprits et vos cœurs, vous devenez ignorants ; lorsque vous allumez la lampe, vous devenez érudits. Vous devez savoir comment croire et comment aimer ; ne vous laissez pas leurrer par des considérations philosophiques, mais tenez-vous en à la foi et à l’amour. Tu dis à quelqu’un que tu l’aimes, mais cela est insuffisant, c’est le contenu que tu mets dans le mot amour qui est important. Si tu dis à quelqu’un que tu l’aimes, cela doit exprimer la vérité ; lorsque tu dis que tu crois, cela doit aussi exprimer la vérité. Si tu dis quelque chose, tu dois t’y tenir ; le Christ vous éprouve en cela, et il m’éprouve moi aussi. Beaucoup doutent de mes paroles, je lis dans vos regards et je vois que vous doutez. Je dis : frères, j’ai traversé ce que vous traversez ; l’art n’est pas de tromper les autres, mais de bien vivre ; je vous enseigne à bien vivre ; je ne vous dis pas de croire, mais de vérifier ce que je vous dis : si c’est vrai, appliquez-le. Ce que je vous dis est essentiel, car cela est ainsi depuis l’éternité, c’est sur cela que la vie entière repose, ce sont des vérités énoncées non seulement par moi, mais par un grand nombre ; la vérité et l’amour ne sont pas le monopole de quelqu’un, mais ils appartiennent à tous, tous peuvent en bénéficier. Je lis maintenant vos pensées et je vois que certains me prennent pour un hypnotiseur. Je ne peux pas pratiquer l’hypnose, car je n’ai pas de masque, mon visage est à découvert. Si je veux hypnotiser quelqu’un, je sortirai le révolver et je dirai : « Donne-moi ton portefeuille ! » Ensuite j’ôterai mon masque pour ne pas être reconnu – celui qui hypnotise porte toujours un masque sur le visage. Mon désir est que vous ayez des cœurs purs, que vous vous développiez sur le plan spirituel, que vos esprits soient éclairés et que vous vous renforciez en avançant de connaissance en connaissance et de force en force ; quant au bonheur, je ne vous souhaite pas d’être heureux : sur terre, le bonheur rend l’être humain malheureux. Si j’entre chez vous et que je vois que vous avez érigé le bonheur en idéal, je dirai : « Otez cette icône, mettez-en une autre à sa place ». « Je veux gagner beaucoup d’argent pour assurer mon bonheur ». C’est avec de l’argent que tu comptes être heureux ? Si tu tombes malade et que tu meurs, à quoi bon ce bonheur ? C’est courir après l’inatteignable. Le bonheur se trouve en celui qui t’aime. Si tu as un ami qui t’aime, il ne te causera jamais de mal : l’amitié apporte le bonheur. Voilà pourquoi, fais tout ton possible pour avoir un ami qui t’aime, qui soit prêt à t’aider en toute circonstance. C’est une mission pour chacun : être ami et avoir un ami. Ainsi, ôtez l’icône du bonheur et remplacez la par l’écriteau suivant : « L’amour exige l’abnégation, le courage et la détermination dans la vie, afin de relever tous les frères et sœurs dans le monde ». Appliquez ce qui est écrit et voyez le résultat obtenu : vous entendrez alors des anges vous glorifier, descendre et monter, chanter et vous bénir. Ce ne sont pas des affirmations philosophiques ou des ratiocinations, ce n’est pas de l’hypnose ou de la magie, c’est la grande philosophie de la vie, la grande vérité qui peut vous rendre heureux, renforcer votre esprit, éclairer votre pensée, purifier votre cœur et vous rendre citoyen du Royaume de Dieu qui emplit tout le cosmos ; lorsque vous mettrez cet écriteau, la peur vous quittera : la femme n’aura plus peur de son mari et le mari n’aura plus peur de sa femme : ils se connaîtront et s’aimeront. C’est ainsi qu’agit le principe de l’amour qui commence par l’individu, entre dans le foyer, dans la société, dans le peuple, et enfin dans l’humanité toute entière. Ce principe pénètre tout, englobe tout, comme sont pénétrants la lumière, l’air et l’eau. Il ne subsistera nulle matière aussi épaisse et dure soit-elle que ce principe n’aura pas pénétré, il ramollira même les cerveaux des savants les plus endurcis, il ramollira tous les os et les muscles ; ce ne sera pas du rachitisme, mais ce principe transformera ce qui est dur en quelque chose de doux et de tendre, ce qui est irrationnel en quelque chose de raisonnable, ce qui est disharmonieux en quelque chose d’harmonieux. L’harmonie divine viendra parmi les humains pour qu’ils s’entendent dans la pensée et dans le cœur. Je demande : avez-vous tous le nouvel écriteau, êtes-vous prêts à tout sacrifier pour le Seigneur, êtes-vous prêts à vous montrer héroïques au nom de l’amour, pas pour un seul, mais pour tout le monde ? Si vous êtes prêts à tout sacrifier pour le Seigneur, Lui-aussi sacrifiera tout pour vous, alors la nouvelle vie viendra, des êtres nouveaux avec une nouvelle compréhension. Je ne prêche pas la morale, mais une vie pure et sainte ; je ne parle pas d’une sainteté cléricale, d’une sainteté d’enseignants, d’une sainteté maternelle, mais d’une sainteté que rien ne salit et dont Jean dit : « La lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie »[3]. Une morale qui devient ténèbres n’est pas authentique ; il y a une morale qui luit perpétuellement dans les ténèbres et les ténèbres ne la saisissent pas. Debout, vous qui êtes morts ! Vivez, vous qui êtes debout ! Ressuscitez, vous qui êtes vivants ! Le Seigneur sera avec vous. Sofia, 29 mai 1921 [1] Proverbes 15, 4 [2]Cesare Lombroso (1835 – 1909) – professeur italien de médecine légale considéré comme le fondateur de l’Ecole de criminologie italienne [3] Jean 1, 5
  18. L’énergie vivante « Et s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre. » Jean 8 :8 « Et s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre. » Toutes les grandes choses se font dans le silence et dans le secret : les grandes questions, les grandes pensées et les grands sentiments naissent dans le silence. Le Christ est venu sur terre pour accomplir une grande œuvre. « Et s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre ». « Alors, ils amenèrent une femme surprise en adultère, et la plaçant au milieu du peuple, ils dirent à Jésus : Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère. Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes, toi donc, que dis-tu ? Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. » Il résolvait une grande loi : fallait-il tuer la femme, et s’il fallait la tuer ou la condamner, de quelle façon procéder ? Lorsqu’il a résolu la question, il s’est levé et a dit : « Que celui parmi vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle ». La conclusion que nous pourrions tirer de cet échange est que les juges doivent être des gens sans péché. Si vous me demandez pourquoi les gens souffrent, pourquoi leur vie ne va pas bien, je réponds : parce que les juges sont des pécheurs. Quel bienfait apportera à son peuple le juge qui se vend pour de l’argent ou pour flatter l’opinion public ? Est-ce qu’un peuple dont les juges sont corrompus peut vivre bien ? Jamais ! Donc, celui qui occupe le poste de juge doit juger selon l’enseignement du Christ, il doit être sans péché ; si un tel juge te frappe avec des pierres, non seulement il ne te tuera pas, mais de surcroît tu ressusciteras : les pierres tomberont sur toi sans te blesser. Maintenant, des gens couverts de péchés prennent le pouvoir et lorsqu’ils te frappent avec des pierres cela te blesse. Le jugement du juste est empli de vie, le jugement de l’inique n’a pas de vie ; s’il en est ainsi, il est préférable d’être jugé par un juste. « Et s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre. » Maintenant, quand je vous parle je vois que certains prennent des notes, les uns dans le but d’apprendre, et d’autres pour trouver quelque chose de répréhensible et me coincer : ils dénaturent sciemment les faits. À mon avis, celui qui prétend que je ne dis pas des choses vraies est sans péché et j’accepte qu’il me frappe avec des pierres. Celui qui a péché doit fermer sa bouche et se taire ; si les bouches des pécheurs ne se taisaient pas, le Seigneur les fermerait ; si vous ne croyez pas que le Seigneur ferme les bouches des gens, allez dans les cimetières et vous verrez que toutes les bouches y sont fermées. Depuis huit mille ans le Seigneur ferme la bouche de tout le monde ; de ce point de vue ceux qui meurent sont fautifs et ceux qui naissent sont justes, c’est ma conclusion. Lorsqu’il s’est levé le Christ a dit à la femme : « Assure-toi à l’avenir d’enfanter des âmes pures et pieuses. Si tu continues à vivre comme maintenant tu ne finiras pas bien : tâche, femme, d’enfanter des âmes pures car les croyants comme les incroyants ont emprunté un mauvais chemin. Fais l’effort d’engendrer quelque chose de meilleur ». Le bien, le sublime, le noble ne naissent pas dans des conditions créées un verre à la main ; le bien ne naît pas non plus dans les tribunaux qui prononcent des sentences de mort ; il ne naît pas sur le champ de bataille armes à la main ; il ne naît pas au milieu des jeux diplomatiques, ni dans les intrigues ; ce sont les enfants du crime qui naissent dans ces conditions : les pensées, les désirs et les actions criminels. Le Christ leur dit : « Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle ». Ils connaissaient la loi et se sont tous retirés un à un ; s’ils n’étaient pas sortis, ils seraient tombés en enfer. Comment sont-ils sortis ? De l’intérieur vers l’extérieur. Vous-aussi, par la même loi, lorsque vos pharisiens et vos saducéens s’insurgent contre la femme adultère, dites-leur : « Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle ». « Alors, ne voyant plus que la femme Jésus lui dit : Femme, où sont ceux qui t'accusaient ? Personne ne t'a-t-il condamnée ? Elle répondit : Non, Seigneur. Et Jésus lui dit : Je ne te condamne pas non plus : va, et ne pèche plus. » Maintenant, vous allez conclure : « Cette femme est fautive, ce sont toujours les femmes qui causent des tracas, elles ne sont bonnes à rien de plus, lorsque le Seigneur a créé l’homme il n’y avait pas de tracas dans le monde, ils sont apparus en même temps que la femme. » C’est ce que disent les détracteurs des femmes, mais cela reste à démontrer. Si le monde était resté plus longtemps sans femmes, il y aurait peut-être plus de tracas que maintenant, c’est pour cette raison que le Seigneur a dit : « Pour éviter de plus grands ennuis, la femme doit venir dans le monde ». C’est ma conclusion. « Comment le démontreras-tu ? » Comment démontrerez-vous votre affirmation ? Les choses peuvent être prouvées uniquement lorsque les principes et les grandeurs qui les conditionnent sont identiques : si nous avons l’inconnue x à des puissances différentes : x, x2, x3, x4, comment nous entendrons-nous si je manipule par exemple x2 et vous x ? Ces grandeurs ne sont pas identiques ; si je travaille avec x3, la différence sera encore plus grande qu’avec x ; si je travaille avec la grandeur x4, la différence sera encore plus grande. Tous aujourd’hui, hommes et femmes, parlent de morale ; qu’est-ce que la morale ? Une grandeur inconnue, créée uniquement pour le faible. Pourquoi ? Parce que si le faible vole il est puni aussitôt ; si le fort vole, personne ne peut le punir. Si un lion entre dans une bergerie et emporte un mouton, tu dis : « Heureusement qu’il ne m’a pas attrapé ». Si un animal plus petit rentre dans la bergerie et affole les moutons, tu prendras aussitôt un bâton pour le frapper et dire : « Ose entrer encore dans la bergerie ! » Le monde d’aujourd’hui est empli de petites bêtes qui sont constamment punies ; les grands fauves sont au-dessus des lois, le peuple le sait et dit : « La loi est pour les faibles, pas pour les forts ». Je dis : la loi doit s’appliquer pour tous, des plus petits aux plus grands, la loi doit être absolue et respectée en conscience et non à cause du gendarme. Si tu as besoin du gendarme et que tu passes pour quelqu’un d’honnête, je doute de ton honnêteté ; si tu te sers de prisons et que tu passes pour quelqu’un d’honnête, je doute de ton honnêteté ; si dans un pays on ne voit ni prisons, ni potences, ni gendarmes et que c’est ouvert partout, alors je peux dire qu’il y a des gens honnêtes dans ce pays. Partout aujourd’hui vous rencontrez des militaires, des gendarmes et vous prétendez ensuite être civilisés. Dans cette profusion de pensées et de sentiments, de points de vue et de morales, quelle direction pouvez-vous donner à la vie, quel sens intérieur donner à sa vie ? Quel est le sens de la famille ? Éduquer de bons citoyens ; quel est le sens de l’Église ? Faire des ouailles honnêtes et aimantes ; quel est le but de l’État ? Éduquer de bons et honnêtes citoyens. L’une des lois fondamentales du christianisme énonce : seul le juste doit être puni. Lorsque cette loi sera comprise, la vie sociale sera grandement transformée. Qui peut enseigner ? Celui qui est capable, érudit ; l’ignorant ne peut pas enseigner, tout le monde s’accorde là-dessus. Comment doit être le prêtre ? Non seulement érudit et capable, mais aussi absolument pur et sans péché. On dit : « Ne regarde pas les œuvres du prêtre, mais écoute ce qu’il dit et regarde comment il est habillé ». La soutane du prêtre est une invention humaine, il n’y a rien à y voir, c’est la noblesse et la sainteté qu’il faut regarder. Tu dis : « Prête attention au couvre-chef de l’homme ». Qu’est-ce que tu peux y voir de particulier ? C’est une autre chose de voir une pensée humaine lumineuse engendrée par l’être humain. Pourquoi ne peut-il pas créer une telle pensée ? Parce qu’il ne vit que pour lui-même. La morale humaine est fondée sur l’égoïsme. Tu dis : « Lorsque je vais bien, le monde aussi va bien ». Où que vous alliez, dans les églises, les maisons, cette morale règne partout : tant que le mari apporte tout le nécessaire à la maison, il est le bienvenu, il n’est comparable à nul autre ; lorsqu’il cesse de subvenir à leurs besoins, la femme et les enfants le houspillent, le traitent d’imbécile et de rustaud. Lorsqu’il perd son argent, il perd aussi son intelligence ! Est-ce que l’intelligence peut être tributaire de l’argent ? L’argent est le produit de la pensée humaine, c’est donc impossible qu’elle dépende de lui, c’est grotesque de penser que tu vas t’abrutir si tu perds ton argent, c’est plutôt l’inverse qui se vérifie : lorsqu’on perd son argent, on commence à réfléchir. Tant qu’on est pauvre, on ne dévalise personne ; lorsqu’on s’enrichit, on ne pense qu’à gagner encore plus ; les riches se réunissent pour s’adonner à des jeux de hasard et se dévaliser les uns les autres. Le sachant, Dieu prend l’argent d’un individu pour redresser sa pensée. La femme dit : « On ne peut pas vivre sans argent ». Est-ce que votre première mère avait de l’argent lorsqu’elle vous a enfantée ? Elle vous a enfantée sans argent, il n’y avait aucun argent au paradis. Un pauvre fonctionnaire de Sofia a eu un petit enfant et s’est dit : « Comment ferai-je avec ce petit salaire, comment ferai-je face aux dépenses supplémentaires, où vais-je prendre l’argent pour le baptême de l’enfant ? » Mais il a été augmenté ce même jour, on lui a donné un poste plus élevé, et deux ou trois jours plus tard, en allant au travail, il a trouvé un billet de cent levas ; il a pris cet argent et s’est réjoui d’avoir de quoi baptiser l’enfant. L’enfant a vécu huit ans pendant lesquels les affaires du fonctionnaire allaient de mieux en mieux. Il est arrivé que l’enfant tombe malade et meure : à partir de ce jour la situation du fonctionnaire s’est progressivement détériorée jusqu’à revenir à ce qu’elle était avant la naissance de l’enfant. Je demande : est-ce l’enfant la cause de l’amélioration de la situation matérielle du père ou est-ce cette situation matérielle qui a créé l’enfant ? Les gens d’aujourd’hui ont besoin d’enfants qui puissent insuffler de la lumière dans leurs pensées et leurs cœurs, c’est le seul moyen pour eux de comprendre la grande loi de l’amour qui crée les bons génies de l’humanité ; le monde a besoin de bons génies qui créent, et non de génies maléfiques qui détruisent. Et le Christ s’est penché vers la terre et a murmuré : « Femme, de ce que je vois, tu ne donnes pas une bonne direction à tes enfants ». C’est la terre qui est ici fautive et le Seigneur la punit pour cela. Je n’entends pas la terre comme vous l’entendez, mais je m’arrête sur sa portée philosophique. Si vous voulez savoir ce qui est contenu dans le grain de blé ou le gland, vous devez les planter dans la terre et les faire pousser ; la terre aussi se développe de la sorte et créera de meilleures conditions pour les végétaux. Si vous pouviez vous élever au-dessus des conditions terrestres, vous verriez que la terre n’est pas comme vous la connaissez ; ceux qui disent qu’ils voient la terre sont encore dans ses tréfonds – les poissons aussi ne voient que l’eau mais point la terre – pour voir la terre dans son état véritable, vous devez quitter les conditions dans lesquelles vous vivez. Celui qui vit uniquement sur terre dit : « Tout est sur terre » ; et le poisson dit : « Tout est dans l’eau » ; quelle civilisation est plus avancée ? celle de la terre ou celle de l’eau ? Que penserez-vous de moi si je vous dis qu’il y a une autre terre que celle que vous connaissez ? Vous direz qu’il me manque une case ! Le poisson non plus ne croit pas qu’il existe hors de l’eau une terre d’une culture supérieure à celle de l’eau. Lorsqu’il manque une case à quelqu’un on dit qu’il est un peu toqué. Il faut toujours que quelque chose toque : lorsque la cloche sonne, les religieux vont prier. Il est préférable que les eaux de l’océan soient agitées et qu’elles se fassent entendre. Pourquoi ? Pour nous prévenir : les eaux calmes sont dangereuses, et je préférerais que les rochers fassent du bruit pour nous prévenir des obstacles sur la route. Se taire et être silencieux est préférable lorsqu’on fait le bien. Selon la science occulte se taire est nécessaire tant qu’une idée n’est pas née, ensuite, il faut du bruit pour que l’idée soit plantée et qu’elle pousse. La société moderne a besoin d’une philosophie positive, d’une compréhension juste de la vie : cela donnera les éléments requis pour notre croissance. Vous êtes venus sur terre non pas en tant qu’invités, mais en tant qu’élèves d’une grande école, avec le désir d’apprendre, cependant chacun doit savoir quoi étudier. La mère dit : « Dieu soit loué, j’ai eu quatre enfants, je peux partir tranquille, mais je me demande avec anxiété qui prendra soin d’eux après ma mort ». Le marchand pense qu’il a réalisé un travail, mais lui-aussi s’inquiète de savoir à qui léguer sa richesse. Le ministre et le prêtre aussi s’inquiètent de savoir qui leur succédera. Je demande s’il est important, du point de vue du monde divin, d’être roi, ministre ou évêque, s’il est important d’être homme ou femme ? Ce sont des choses secondaires. Tu dis : « Comment naître homme ou femme ? » Peu importe ! Seras-tu moustachu ou avec des cheveux longs ? C’est secondaire ! Les parents débattent de ce que l’enfant doit être : fille ou garçon ? Dans les conditions d’aujourd’hui ce n’est pas facile de mettre au monde une fille et de l’éduquer : non seulement tu vendras ta fille, mais en plus tu devras payer, et on appelle cela civilisation ! Autrefois, lorsqu’une jeune fille se mariait, le jeune homme donnait de l’argent à son beau-père et des vêtements à ses belles sœurs ; les gens d’aujourd’hui ont tout retourné tête en bas. Aujourd’hui, tout le monde dit : « Il faut travailler ». Pourquoi ? « Nous avons des filles, il faut de l’argent pour les marier ». Le mariage aussi est quelque chose de secondaire ; pensez à ce qui est substantiel dans la vie : l’amour. Vous direz que le substantiel est vide de sens. Ce n’est pas vrai, lorsque vous trouvez le substantiel dans la vie, vous résolvez certaines questions individuelles, à savoir : d’où vous venez, ce que vous ferez, où vous irez, quelles forces vous possédez, comment vous pouvez vous développer normalement, etc. Vous dites : « La mère procrée l’enfant, elle doit s’en occuper ». Si je vous dis que c’est l’inverse qui est vrai, que répondrez-vous à cela ? Selon moi, c’est l’enfant qui procrée la mère : il l’oblige à travailler. Observez les manifestations de la nature : vous voyez une poule qui a peur de son ombre, mais dès qu’elle a des poussins elle devient intrépide et gonfle ses plumes, dès que quelqu’un s’approche, elle se jette sur lui, même le buffle la fuit. D’où lui vient ce courage ? Un autre idée toute faite : « Seuls les anciens peuvent gouverner ». Pourquoi ? Parce qu’ils seraient intelligents ? Ce sont les anciens qui ont gouverné jusqu’à présent, ont-ils redressé le monde ? Puisqu’ils y ont échoué, ce sont maintenant les jeunes qui viennent prendre les rênes, mais les anciens disent : « Depuis que les jeunes sont au pouvoir, ils ont perturbé le monde ». Ils veulent rejeter leurs propres fautes sur les jeunes ; non, ce sont les anciens qui l’ont perturbé et ils doivent corriger leurs torts. Ne vous vexez pas, je qualifie d’ancien celui qui vit pour lui-même ; il dit : « Je faisais beaucoup de choses jadis, maintenant je ne peux plus rien faire ». C’est vrai que ses jambes ne le soutiennent plus ; il passe pour quelqu’un de noble et de saint, mais retournez dans sa jeunesse pour voir comme il a été noble et saint. Nous ne nous laissons pas tromper par les changements qui s’opèrent chez les humains. De nouveau, je demande ce qui est le substantiel dans la vie ? Peu nombreux sont ceux qui peuvent répondre à cette question ; si vous dites que la pensée est ce qui est substantiel, vous voyez bien qu’elle peut se dérégler : quelqu’un vous frappe à la tête et le cerveau cesse de fonctionner, vous ne pouvez plus raisonner ni réfléchir. Où est votre pensée ? Les savants disent que dans ce cas les cellules cérébrales se désorganisent et que l’on ne peut pas penser ni parler correctement : donc la pensée n’est pas l’être humain. Où est l’être humain alors ? La pensée est une condition de manifestation de l’être humain, mais l’être humain existe en dehors de sa pensée. Vous direz que l’être humain est dans son cœur et ses sentiments, mais le cœur tout comme les sentiments fluctuent : le mari aime sa femme, mais lorsqu’elle vieillit il dit : « J’en ai marre de cette vieille » ; la femme aime son mari, mais lorsqu’il vieillit, elle dit : « Dégagez ce vieux d’ici ». Il regarde vers une jeune fille, se lisse les moustaches et dit : « Eh, cette jeunesse ! », et puis il prétend avoir plaisanté. Non, il dit la vérité, ce n’est pas une plaisanterie ! Lorsqu’on ne peut pas dire la vérité directement, on l’exprime sous forme de plaisanterie. Pendant la guerre russo-turque deux soldats russes se sont arrêtés devant une poissonnerie pour regarder les poissons. Ils ont repéré tous les deux un grand brochet, mais n’ayant pas d’argent ils ne pouvaient pas l’acheter ; ils ont décidé de feindre une querelle pour s’en emparer. Le poissonnier les regardait en riant, cela s’est fini en bagarre : l’un a pris le brochet et l’a jeté sur son camarade. Qu’est-ce qui s’est passé ensuite ? Les soldats tout comme le brochet se sont évanouis. Vous direz que c’est une ruse humaine et pas une blague ; on fait parfois des blagues lorsqu’on ne peut pas agir ouvertement ; parfois la blague se termine par une ruse. Je ne reconnais aucune blague. Dans ce cas, où est le substantiel ? Si je dis que l’âme est le substantiel, vous ne le croirez pas, vous n’avez pas le recul pour vous entretenir avec vous-mêmes, c’est-à-dire avec votre âme. Je parle de la science positive où chaque chose doit être expérimentée. Comment s’entretenir avec son âme ? C’est la plus grande science ; si tu peux discuter avec ton âme, tu comprendras de grandes choses, sinon tu resteras ignorant. L’âme est la mère de l’être ; la mère signifie maya, ce qui a habillé l’être de matière. En réalité on a deux mères : l’une est d’origine spirituelle, l’autre d’origine matérielle ; la première mère se nomme âme divine, et la seconde, matière ; la seconde crée pour l’homme toutes les contradictions et les illusions. Par âme divine nous entendons l’état de nirvana : lorsque tu parviendras au nirvana, tu oublieras toutes les difficultés et contradictions, tu seras prêt à endurer tes péchés ainsi que les péchés des autres. Les paroles du Christ si tu ne renies pas ta mère signifient renier maya qui dit être ta mère de façon insistante et avoir des droits sur toi ; elle dit : « Tu as une moralité, mais tu m’écouteras, tu songeras à te prémunir et lorsqu’il sera question de ton bien-être, tu pourras aller jusqu’au crime ». La mère maya n’éduque pas bien les enfants mais les pousse dans la mauvaise direction. Comment les mères d’aujourd’hui éduquent-elles leurs enfants ? La mère dit à sa fille : « Tu dois bien te nourrir, être bien portante, avec une peau bien rose pour qu’un jeune homme fortuné soit attiré et te demande en mariage ; quand tu le croiseras, tu lui souriras pour bien le disposer à ton égard ». Cette mère ne connaît pas l’âme de sa fille, elle la considère comme du bétail à vendre. Vous m’excuserez d’utiliser le mot bétail,[1] dans mon esprit il a une toute autre signification : la lettre G est le signe de l’éternité, elle est une grandeur divine. Avec sa fille, la mère possède un trésor qu’elle utilise à mauvais escient. Est-ce juste que le paysan éperonne le bœuf avec son aiguillon ? Ne peut-il pas le faire travailler par un autre moyen ? Le bœuf baisse la tête et tire la charrue. Le même bœuf, s’il entend le bourdonnement d’un frelon, il baisse la queue et s’enfuit. Pourquoi ? Parce qu’il entend un bourdonnement dans les oreilles. Les journaux bourdonnent aussi en ce moment : ils écrivent que le prix du pain a augmenté, qu’un kilo de pain coûte six levas ; ils écrivent ensuite que le prix du pain est descendu à quatre levas ; un jour ou deux après il augmente à huit levas. Faut-il vendre le pain ? Lorsqu’Il a créé le pain, Dieu a interdit aux humains de le vendre. Une grande malédiction pèse sur l’humanité. Pourquoi ? Parce qu’elle vend le pain, le grand bienfait dans la vie. Il est strictement interdit de vendre le pain et la farine. Faut-il se demander ensuite pourquoi le monde est mauvais, pourquoi les gens sont méchants ? La première condition à respecter est de donner le pain gracieusement, il n’y a pas de plus grand déshonneur que celui d’acheter et de vendre du pain. À l’avenir les gens s’étonneront que nos contemporains aient été de tels ignorants pour vendre et acheter le pain : ce sont les ignorants du XXème siècle. Les premiers qui ont abusé du blé en l’achetant et en le vendant ont souffert jusqu’à la quatrième génération ; souvenez-vous, la loi karmique ne pardonne pas. Je ne dis pas que la nouvelle idée de distribuer le pain gracieusement sera accueillie immédiatement ; c’est important qu’elle imprègne l’esprit humain et progresse ; aucune trace de l’idée d’un pain payant ne doit subsister. La Bulgarie doit être le premier pays à appliquer la loi divine sur terre : que le pain soit donné gracieusement. Seul l’être totalement pur et sans péché peut appliquer cette loi ; le pécheur, non seulement n’appliquera pas cette loi, mais il en promulguera une nouvelle plus néfaste ; donc c’est uniquement le sage, le pieux et le noble qui peuvent appliquer cette loi. Savez-vous le nombre de femmes et de jeunes filles qui ont vendu leur honneur pour du pain ? Savez-vous le nombre de personnes qui ont vendu le sublime, le noble en elles seulement pour du pain ? Et ensuite vous dites : « Seigneur, que Ta volonté soit faite. » Que Ta volonté soit faite, mais que la nôtre s’accomplisse ! Vous vous habillez bien, avec de beaux chapeaux et de beaux hauts de forme, alors que vos sœurs se vautrent dans le vice et vendent leur honneur pour une bouchée de pain ; comment le justifierez-vous, pères, mères, enseignants, prêtres, professeurs, rois ? Vous direz que le Seigneur a arrangé les choses de la sorte ; c’est un mensonge, c’est l’œuvre des générations passées. Par conséquent, ce que les humains ont fait, c’est à eux de le redresser, c’est nous qui devons l’arranger : si quelqu’un a délabré la maison de son prochain, les gens intelligents doivent la réparer. Voilà pourquoi le grand élan de l’amour doit entrer en tous, au lieu de se contenter de dire que Dieu est ceci ou cela et de se prétendre adhérents de tel enseignement ou de tel autre. Je demande : est-ce que le pain est payant dans votre ville ? « Il est payant, le pain noir est moins cher, le pain blanc est un peu plus cher, nous sommes des gens civilisés ». S’il en est ainsi, j’ai un avis particulier sur vous et votre culture ; si cette compréhension n’évolue pas, la vie à l’avenir sera cent fois plus mauvaise que maintenant : en à peine cent ans les gens se pervertiront, l’altération du pain, les ajouts de haricots, de sable, de chaux va faire dégénérer l’humanité. Pourquoi altère-t-on le pain ? Pour le gain, chacun est attiré par l’appât du gain. Les religieux disent : « Ce n’est pas notre affaire, il y a des hommes d’état qui vont imposer la nouvelle loi sur le pain ». Je demande si le nuage est formé d’une seule goutte d’eau ? Chaque goutte d’eau a le désir de laver quelque chose, d’arroser la terre et d’abreuver les fleurs, en un mot, d’apporter un bienfait ; grâce aux milliers de gouttes d’eau, tout dans la nature croît et se développe. Chaque être est une goutte d’eau, donc si tu n’attèles pas ta pensée, ton cœur, ta volonté et ton désir au travail, qu’adviendra-t-il du monde ? Il est dit dans les Écritures : « Lorsque vous me chercherez avec tout votre cœur, je me manifesterai devant vous. »[2] Que signifie de trouver le Seigneur ? Cela signifie que la grande loi de l’amour se mette à travailler dans vos âmes. Comment cela se fera-t-il ? Commencez à vous nourrir avec la nourriture la plus simple, accessible à tous pour qu’une vague se crée et submerge tout le monde, c’est le seul moyen de redresser le monde. Que se passe-t-il aujourd’hui ? Certaines familles dépensent près de mille levas voire plus pour un déjeuner ou un dîner, d’autres trouvent à peine de quoi dîner avec cinquante ou soixante levas, et d’autres encore se couchent le soir affamés. Certains mettent à leur table deux à trois plats, et d’autres, pas un seul. Et après tout cela, on va traîner devant le tribunal une débauchée qui s’est vendue pour un pain, puis on demande au Christ ce qu’il faut en faire, et le Christ répond : « Que celui parmi vous qui est sans péché lui jette la première pierre ». Vous demandez qui est fautif de la déchéance de cette femme ? Vous tous collectivement vous avez été la cause de sa déchéance, par conséquent c’est vous qui devez la relever. De la pureté est nécessaire pour cela : être absolument purs ; l’enseignement qui vient du monde invisible exige de tous non pas une pureté relative, mais une pureté absolue. Lorsqu’on acquiert la pureté on devient puissant, intrépide, et rien ne peut nous décourager ; la pureté apporte la santé pour la pensée, le cœur et l’âme des êtres humains, voilà pourquoi la première mesure d’hygiène qui s’impose à lui est la pureté de la pensée, du cœur et de l’âme. Le nouvel enseignement recommande une médecine pour les gens bien portants et non pour les malades. Le monde actuel dispose de prisons pour les criminels, d’hôpitaux pour les malades, d’hospices pour les orphelins et les vieillards, mais vous ne verrez nulle part d’établissements pour les personnes bien portantes, bonnes et intelligentes. À peine commence-t-on maintenant certaines expérimentations dans les écoles ; si ces expérimentations donnent de bons résultats jusqu’à pouvoir fermer toutes les prisons, les hôpitaux et les hospices, on dira que l’avancée a été précieuse. Que fait maintenant le malade ? Il appelle tout de suite le médecin ; celui-ci vérifie le pouls, il est anormal, le cœur fonctionne mal, le foie est déréglé. Quelle est la raison du dérèglement général de l’organisme ? Le pain. Il faut à l’avenir choisir les boulangers : quelqu’un de malade, de criminel, de malhonnête ne peut pas être boulanger ; seul le bon, l’honnête, le bien portant peut être boulanger. Lorsqu’il pétrit le pain, il doit chanter et envoyer de bonnes pensées à tout le monde. Si la ménagère n’est pas bien disposée, elle ne doit pas pétrir le pain ; l’indisposition est comme la lèpre, n’infectez pas le pain ; si tu n’es pas bien disposée, demande à ta voisine de venir pétrir le pain à ta place. Tu dis : « Aujourd’hui le pain n’est pas bien pétri ni bien cuit ». Pourquoi ? Parce que tu es parti pourchasser la débauchée et la punir, alors que la marchandisation du pain et de la farine te laisse de marbre ; tu dis juste : « C’est dans l’ordre des choses, c’est établi par la loi ». Chacun doit résoudre cette question pour lui-même ; si vous ne la résolvez pas, d’autres forces en dehors de vous la résoudront. Il existe dans le monde des forces intelligentes d’une grande intensité et d’une activité redoutable ; si vous ne leur obéissez pas de plein gré, elles vous asserviront. Comment ? Comme on nettoie la poussière sur le tambour : lorsqu’il voit que le tambour a accumulé de la poussière, le musicien prend la baguette et tape dessus avec force ; tant que la poussière ne s’enlève pas, il ne cesse pas de taper. Vous êtes maintenant sur le tambour : si vous ne vous pliez pas à ces lois, le musicien se mettra à taper ; après quelques coups vous rebondirez plus loin. Lorsque la loi de l’amour viendra, elle ne te demandera pas qui tu es et à quelle faction tu appartiens, mais elle te demandera : « Est-ce que tu achètes le pain avec de l’argent et est-ce que tu le vends ? – Je le vends et je l’achète. – Alors ouste ! Loin du tambour ! » Quelqu’un occupe un poste élevé, on lui demande : « Est-ce que tu vends et tu achètes le pain ? – Oui. – Alors ouste ! Loin du tambour ! » Rois, ministres et évêques, tous voleront dans les airs ; le Seigneur dira : « Vous n’avez pas le droit de vendre et d’acheter le bien que Je vous ai donné, vous n’avez pas le droit de pervertir vos frères et sœurs ». Tu dis : « J’ai des croyances qui me sont propres ». À bas vos croyances, une seule loi existe dans le monde, la loi de l’amour. Ne faut-il pas que tous accueillent le grand amour divin et la pensée divine ? Pourquoi ne pas souhaiter le bien pour tous ? D’ailleurs même si le bien était souhaité, il ne viendrait pas d’un coup, mais nous serions au moins préparés pour sa venue. La sincérité est nécessaire pour tous. La femme doit témoigner la même disposition envers son mari qu’il apporte ou non quelque chose à la maison ; si elle l’appelle mon chéri uniquement lorsqu’il apporte de la viande, du pain et du beurre, je dis : « Boum, loin du tambour ! » Je dis : vous les femmes, prônez à tout le monde que le pain doit être gratuit ; c’est ce que le Seigneur a dit au commencement. Je calculerai la quantité de pain nécessaire à la Bulgarie et le nombre d’hectares à semer. Je serai le premier à travailler sans recevoir d’argent, nous labourerons les champs, nous les sèmerons et nous les récolterons gracieusement pour que le pain soit gratuit. Y a-t-il un mal à cela ? Que la terre nécessaire pour le pain soit mise à profit ; pour tout le reste, le Seigneur est bon. Dans la prière Divine, il n’est question que de pain : « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ». Maintenant les journaux écrivent que le pain a renchéri, qu’il a atteint six ou huit levas, tous se demandent comment faire à l’avenir. Je dis : au lieu de promulguer l’Article quatre[3], il faut créer un Article dix qui stipulerait que le pain serait gratuit : que chaque citoyen prenne une certaine quantité de terre et qu’il travaille un peu pour que le pain soit distribué gratuitement ; alors, on n’exposera pas la débauchée devant nous et on ne demandera pas : « Maître, comment agir avec elle ? » La réponse est simple et limpide : « Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre ». Je vais vous relater un conte pour clarifier cette pensée. Un roi avait trois filles avec des aptitudes et des talents différents, mais la plus jeune était assurément la plus belle et la plus vertueuse. Pour la protéger des regards extérieurs le roi la gardait enfermée. Les fils des rois voisins ont eu vent de son existence et ont dépêché des marieurs pour lui demander sa main. Conseillé par les sages de son royaume, le père a décidé d’éprouver les héritiers royaux pour trouver lequel d’entre était le plus digne de sa fille : ainsi il a choisi quelques belles filles du royaume et les a mêlées à ses propres filles ; toutes les jeunes filles, dix au total, étaient habillées comme des servantes et la plus jeune s’est vu noircir le visage pour paraître la plus laide de toutes. Les fils des rois sont venus voir les jeunes filles : l’un a été attiré par l’une d’elles, un deuxième par une autre, mais personne n’est tombé sur les filles du roi, personne n’a fait attention à elles, chacun voulait une belle femme. Ils se sont mariés avec leurs élues, mais les affaires dans leurs royaumes ne tournaient pas rond. Avant ce choix, un malheur était arrivé à l’un d’eux qui était le plus sage et le plus vertueux de tous : par respect des jeunes filles, il s’était poliment incliné devant toutes, mais il a glissé par inadvertance et s’est cassé la jambe ; les jeunes filles qui n’étaient pas de lignée royale ne voulaient pas s’embarrasser du malade et se sont éloignées, mais la plus jeune fille du roi, en apparence noire et disgracieuse, a aussitôt volé à son secours : elle a pansé la jambe du fils de roi et a dit : « Ce n’est rien, c’est un petit désagrément ». Alors il s’est dit: « C’est la vraie fille du roi, je l’ai reconnue ». De même, les gens d’aujourd’hui ne reconnaissent pas la véritable fille du roi car elle est habillée simplement et a le visage noirci, mais c’est elle qui viendra panser votre jambe. Par conséquent, les trois filles de roi doivent venir parmi vous : tous parlent de l’amour mais n’ont pas d’amour ; tous parlent de la vérité et de la sagesse mais n’ont pas de vérité et de sagesse. J’ai demandé à beaucoup : « Connaissez-vous l’amour ? – Bien entendu, nos cœurs ont brûlé d’amour ! » Je dis : l’amour brûle mais ne consume pas. Tu dis : « Je sais ce que j’ai vécu avec ma bienaimée, je sais comment mon cœur a brûlé ». Est-ce qu’il brûle maintenant ? Non. Ton feu était factice, tu n’as pas expérimenté le feu divin : on ne cuit pas de poules et d’agneaux à ce feu, mais il fait mûrir les fruits, il fait tout pousser. La première expérience que nous avons menée au temps de la guerre était de sensibiliser les gens à l’énergie solaire vivante : qu’ils accueillent le soleil et qu’ils profitent de ses rayons matinaux. Le clergé a fait beaucoup de bruit autour de cela, mais je considère l’énergie solaire comme une énergie vivante qui fait tout pousser, fleurir et mûrir, cette énergie vivante ne vient que le matin lorsque le soleil se lève. Elle ne vient pas du soleil lui-même, je ne dévoilerai pas son origine. Elle vient de Dieu. Où est Dieu ? Partout : en haut, devant, derrière, mais non en bas. Vous dites que l’ennemi se tapit partout. C’est vrai dans un flux de mouvement ordinaire, mais l’énergie vivante ne vient pas de n’importe où ; aucun autre être vivant ne suit le même chemin que l’énergie vivante, même les anges ne suivent pas son chemin : c’est une énergie particulière. Le clergé dit : « Ne cherchez pas cette énergie le matin dans la nature, cherchez la dans l’Église ». Dans quelle Église ? Si l’énergie vivante est dans l’Église, où est la vie ? Montrez-moi une Église dans laquelle le malade guérit et le mort ressuscite. Si vous portez l’amour dans votre cœur, la sagesse dans votre pensée et la vérité dans votre âme, la Nature vivante se manifestera à vous d’une façon singulière ; chacun peut le vérifier. Quand les enfants bons et doués naissent-ils ? Lorsque la mère est sortie à ce moment précis où l’énergie vivante venait d’en haut ; si cette énergie vivante vient sur l’être humain, de grandes idées naissent dans son esprit. Le bien ne vient pas toujours, la vie non plus, à part dans des moments bien déterminés lorsque Dieu, la Grande Force descend sur terre. Il suffit d’emmagasiner cette énergie une seule fois pour en tirer profit toute une vie, il suffit d’apercevoir une seule fois le visage de la véritable fille du roi pour dire : « J’ai compris le sens de la vie, je suis prêt, Seigneur, à accomplir Ta volonté ». Vous lisez maintenant des livres divers : un tel a écrit ainsi, un autre a écrit autrement, on décrit les différents champs, l’enfer et le paradis ; où est le paradis, y êtes-vous allés ? Le paradis dont je vous parle est inaccessible pour vous en l’état. Celui qui a acheté et vendu le pain ne peut pas accéder au Royaume de Dieu, c’est-à-dire au vrai paradis, son pied ne peut le fouler. Lorsque vous irez dans l’autre monde, vous allez le constater par vous-mêmes ; il y est écrit : « Celui qui a acheté et vendu du pain, ne peut pas accéder au paradis ». C’est une vérité amère, mais essentielle. Cette vérité : manger du pain gracieusement doit déjà s’appliquer sur terre ; il n’est pas permis de vendre du pain à son frère, il n’est pas permis d’acheter du pain de ton frère, mangez du pain sans argent, gracieusement, c’est le nouvel enseignement. Si vous l’appliquez, vous recevrez la bénédiction de toutes les forces lumineuses qui œuvrent dans le monde, de tous les êtres vertueux sur la face de la terre. Il y a des êtres vertueux sur terre, mais la liste de leurs noms est en haut. Si vous pensez que votre nom de personne vertueuse est inscrit dans une église et que vous serez reçu là-haut, vous vous trompez : là-haut ces listes sont vides, quelle que soit la société ou l’Église à laquelle vous appartenez, cela n’importe pas, l’important est d’être inscrit dans le livre du Ciel. Ceux qui sont inscrits là sont appelés enfants de Dieu, fils et filles de Dieu, ils sont prêts à se sacrifier pour le bien-être de l’humanité. Dans le livre divin il y a encore des pages vides dans lesquelles on peut aussi inscrire vos noms. Maintenant, en m’écoutant parler de la sorte vous dites : « Cet homme veut allumer nos cœurs ». C’est le plus sublime que vous puissiez entendre ; écrivez les mots amour, unité, entente : amour envers Dieu, unité avec Dieu qui est amour et qui aime toutes les âmes, entente avec Dieu qui veut instaurer l’ordre dans le monde. Il a fait de certains de ses enfants des cristaux, il en a placé d’autres tête en bas : les plantes, Il en a créé d’autres encore comme moucherons, insectes, poissons, oiseaux, mammifères, et enfin il a créé l’être humain qui marche sur deux jambes et peut penser. L’homme se croit au sommet de la création et se dit : « Je ne suis pas comme les autres créatures ». Attends, ta tête non plus n’a pas encore émergé de la matière dense, toi aussi tu dois devenir un arbre vivant avec des feuilles, des fleurs et des branches, et ton fruit doit se former et mûrir. « Et s’étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre ». Qu’écrivait-il ? Vous êtes loin de pénétrer les voies divines, vous êtes loin encore de pouvoir juger vos frères. Aujourd’hui, le Christ écrit toujours. La femme houspille son mari et rabâche : « Seigneur, pourquoi avoir pris un tel époux ? » Le Christ écrit : « Femme, si tu es sans péché, sois la première à lui jeter la pierre » ; le mari, comme sa femme, rabâche aussi : « Seigneur, pourquoi m’as-tu donné ce laideron, pourquoi ne m’as-tu pas donné une belle femme, ma femme me martyrise, me ruine ». Le Christ écrit : « Si tu es sans péché, sois le premier à lui jeter la pierre » ; l’enseignant dit : « Seigneur, pourquoi m’as-tu donné ces enfants méchants et mal élevés, quel destin Tu m’as octroyé : m’occuper de ces veaux ! » Le Christ écrit « Si tu es sans péché, sois le premier à leur jeter la pierre » ; le prêtre dit : « Seigneur, d’où viennent ces ouailles, ces hypocrites sur mon dos ». Le Christ dit : « Si tu es sans péché, sois le premier à leur jeter la pierre ». Le Christ écrit pour tous, et ceux qui entendent ce qu’Il écrit se lèvent un à un et sortent, un à un ils quittent l’Église, et il ne reste que la débauchée et le Christ. L’âme la plus intègre, la plus sincère, la plus noble, amenée auprès du Christ était celle de la débauchée. Le Christ lui a demandé : « Femme, personne ne t’a-t-il condamnée ? – Personne, Seigneur. – Je ne te condamne pas non plus ; va, et ne pèche plus ! » Quelque chose de noble et de sublime se cachait dans cette âme. Savez-vous comment cette femme est sortie de là ? Je ne finirai pas la causerie, je vous laisse le soin d’apporter la conclusion ; à l’intelligent le peu est suffisant. Rappelez-vous : l’amour ne s’achète pas avec de l’argent et ne se vend pas pour de l’argent, la sagesse ne s’achète pas et ne se vend pas, la vérité ne s’achète pas et ne se vend pas, la justice ne s’achète pas et ne se vend pas, la vertu ne s’achète pas et ne se vend pas. Sofia, 22 mai 1921 [1] Le mot bétail s’écrit говедо (govedo) commençant par la lettre G [2] Jérémie 29, 13 [3] Il s’agit d’un décret de 1920 – l’une des premières lois anticorruption du pays qui vise à identifier et punir les fonctionnaires qui se sont indûment enrichis durant leur service
  19. Explique-nous cette parabole « Pierre, prenant la parole, lui dit : Explique-nous cette parabole. » Матей 15:15 „Explique-nous cette parabole“. Je prends un verset dont le contenu est inconnu. Le Christ a abordé beaucoup de questions, mais ce qu'il fallait expliquer ici n'est pas exposé dans l'Évangile. La parabole dont il est question ici manque. Quelle est-elle ? Ce sont les mathématiciens qui ont ici la parole, ils manipulent les grandeurs inconnues, c'est-à-dire ils révèlent les secrets. Donne au mathématicien les questions les plus énigmatiques, au bout de quatre à cinq mois de travail, il trouvera quelque chose ; quels que soient les nombres que tu lui donnes, il les accordera d'une façon ou d'une autre. « Pierre, prenant la parole, lui dit : Explique-nous cette parabole. » Je requiree : quelle est la parabole la plus importante pour vous selon le moment ? Si je pose cette question à une jeune fille, elle dira : «La parabole la plus importante est de savoir qui m'aimera» ; si vous demandez au jeune homme quelle est la parabole la plus importante pour lui, il répondra aussi comme la jeune fille ; si vous posez la question à la mère, elle dira : « La parabole la plus importante pour moi est comment sera l'enfant que je mettrai au monde : garçon ou fille » ; celui qui prépare l'agrégation dira: «La parabole la plus importante pour moi est de savoir si je réussirai à devenir agrégé»;le médecin dira: «La parabole la plus importante pour moi est de savoir si je deviendrai un médecin émérite»; le religieux dira: «La parabole la plus importante pour moi est de savoir si j'atteindrai une position élevée»; chacun a une parabole dans sa vie qu'il résout tout seul. Vous aussi qui m'écoutez, vous avez chacun une parabole. Je vais aborder une seule parabole, la plus fondamentale : à mon sens la parabole la plus importante est la vie elle-même, comment elle a été engendrée, quel était son commencement, quelle est sa mèreve son' et pèe .н. Vous direz que le Seigneur est père de la vie et c'est vrai, mais le Seigneur est une idée abstraite, alors que vous vous arrêtez sur quelque chose de plus concret que votre position vie : всеки ден. Si tu es militaire, tu songes à ce que tu deviendras si une guerre éclate : d'abord tu examines ton fusil, ton sabre, pour savoir dans quel état ils sont ; l'issue de la guerre dépend de l'état des armes et des canons. Ce sont des grandeurs mathématiques avec lesquelles travaille l'individu. Que déduiez-vous des nombres 502, 516, 869, 634, 739 и 604 ? Vous direz que c'est une boutade, un jeu d'enfants qui s'amusent à écrire des nombres. Savez-vous de combien d'os est constitué le corps humain ? Определени претенденти qu'ils sont au nombre de deux cent quatre-vingt. Les os ne constituent pas tout le corps mais n'en sont qu'une partie; les Muss aussi représentent une partie du corps, mais les os et les Muses ne représentent pas les fonctions de l'organisme humain. Par le crâne vous pouvez deviner ce qu'est l'être : homme ou femme, érudit ou inculte, honnête ou malhonnête, търпелив или нетърпелив. Lorsque vous mettrez une bougie allumée dans un crâne, vous lirez en lui comme dans un livre, vous reconstituerez d'après son crâne toute la vie de celui qui a vécu mille ans en arrière, c'est à partir du crâne de quelle mort il a été frappé. À l'avenir, lorsque les humains apprendront à lire dans les crânes, ils sauront tous les secrets, et alors ils garderont davantage le silence. Que vous soyez glorifiés ou blâmés, vous garderez toujours le silence ; peu importe ce que les gens pensent de vous, l'important est ce qu'ils penseront de vous à l'avenir lorsqu'ils pourront lire sur la tête, sur le visage et sur la main. Lorsque vous étudierez ces sciences, vous parviendrez à la zaključak que les cellules de l'organisme humain sont vivantes, et à sa mort, elles ne pourrissent pas mais passent d'un endroit à un autre : certaines entrent dans la compose, d miné 'autres dans celle des plantes, d'autres encore dans celle des animaux, et certaines dans celle du corps humain. Quelqu'un cueille dans un cimetière le fruit d'un pommier, le lave et le mange, puis s'étonne de perdre sa bonne disposition : c'est normal, il a assimilé des éléments du corps d'un défunt, son indisposition reflète celle qu'éprouvait le défunt. Par votre disposition ou indisposition vous pouvez deviner comment était cet homme. Ainsi, si vous demandez pourquoi vous souffrez, je dis : les gens d'aujourd'hui souffrent des pensées de leurs prédécesseurs ; leurs pensées ne sont pas dispersées dans l'espace, mais elles sont matérialisées et composent les organismes des minéraux, des plantes et des animaux; beaucoup des pensées de l'humanité passée sont une composante des parasites, des microbes et d'autres plantes et animaux inférieurs. Il existe environ seize mille microbes dont sures ne sont pas encore bien étudiés, ces microbes sont la причини за различни заболявания: туберкулоза, коремен тиф, песте, холера и др. chemin de la fraternité noire ; sachant cela, ne pensez pas que le mal peut disparaître de lui-même : le mal et le bien sont interdépendants. Vous dites : « Anéantissons le mal ! » Това е невъзможно. Pour comprendre le mal en tant que puissance et non en tant que manifestation, vous devez connaître les lois de la nature intelligente, comme celles de la psychologie. Avez-vous étudié le mal en tant que puissance, sentiment, principe ? Beaucoup nomment le mal par le motdiableи се изисква : « D'où est venu ce diable parmi nous ? » Pourquoi les gens sont-ils mécontents du diable ? Parce que ce dernier les oblige à travailler alors que tout seul l'être humain ne travaille pas; lorsque le diable s'immisce parmi les humains, il perturbe leurs affaires : c'est un créancier, il donne de l'argent avec de gros intérêts et ne veut pas savoir comment ils feront pour le rembourser. Le diable est capable de tancer même l'enfant, on l'appelle pour cela le premier maître de l'humanité, c'est le gouverneur de toutes les banques. Y at-il quelque chose de mauvais en cela ? Les banques rendent service aux humains, elles leur prêtent de l'argent; les gens paient des intérêts pour ces emprunts, mais au moins la roue tourne; la banquier parfois prend tout à son client – mais cela ne veut rien dire – et parfois il l'aide. Celui qui a emprunté le chemin doit cesser de s'occuper du diable et de se croire mauvais. Ах, donc le diable serait mauvais et toi tu serais bon? Non, vous devez étudier les forces du mal pour les harmoniser; utilisez seulement celles qui sont en harmonie avec vous; ne craignez pas les forces du mal, mais travaillez avec elles pour les rendre pozitivni. On dit qu'on peut tomber malade de trop penser ou trop étudier. Ce n'est pas vrai. Durant mes Invests е n'ai jamais vu quelqu'un tomber malade pour avoir trop réfléchi ou trop étudié. S'il n'est question que de pensées erronées ou de péripéties particulières, oui, on peut se rendre malade, mais la pensée juste élève l'esprit humain. Si tu es comme Don Quichotte, tu peux perdre la raison, mais si tu es Sancho Pança, tu guériras. Don Quichotte est quelqu'un qui nourrit des sentiments personnels très développés; il considère qu'il sait et qu'il comprend tout : la science, l'art, la politique. Le monde est plein de don Quichottes et de Sancho Pança ; si ce n'était pas le cas, le monde serait parfaitement réglé ; où que vous regardiez, vous verrez toujours un Don Quichotte, noble et croyant, mais sans une compréhension profonde de la vie; J'ai décidé aujourd'hui de répondre à tous ceux qui followent d'être sauvés par l'être humain : c'est une mauvaise compréhension, le salut ne peut venir que de l'amour, c'est une to force ; celui qui s'en empare, entre dans le domaine de l'intelligence : là où se trouve l'amour, se trouve aussi l'intelligence. L'amour se manifeste par des pensées et des sentiments justes, par des actions nobles. Voilà pourquoi c'est bien de mesurer son nez, son cou et sa main lorsque l'amour vous rend visite : si votre pensée devient droite, votre nez s'allonge et se rétrécit progressivement ; si vos sentiments se renforcent votre nez s'élargit et se raccourcit; et enfin si vos actes s'anoblissent, votre volonté se renforce, ceci agit sur le menton qui prend une forme plus gracieuse. Vous dites : «Que notre nez rallonge ou qu'il raccourcisse nous est complètement égal». Vous devez vous y intéresser tout comme le conducteur de train examine si la pression de la vapeur dans la chaudière augmente ou baisse : si la pression est plus grande qu'il ne faut, la chaudière va exploser. L'intérêt du savoir est grand: si vous savez ces choses vous redresserez facilement les sinuosités de votre vie; en sachant que vous ne pouvez pas élargir votre nez, vous essaierez de le rallonger, la pensée vous viendra en aide ; si vous n'avez pas la possibilité d'allonger votre nez, vous appellerez vos sentiments à l'aide, vous essaierez ainsi d'élargir votre nez. Cela signifie faire un changement psychique dans votre vie; de cette façon on peut éviter un grand nombre de malheurs. Vous devez vous y intéresser tout comme le conducteur de train examine si la pression de la vapeur dans la chaudière augmente ou baisse : si la pression est plus grande qu'il ne faut, la chaudière va exploser. L'intérêt du savoir est grand: si vous savez ces choses vous redresserez facilement les sinuosités de votre vie; en sachant que vous ne pouvez pas élargir votre nez, vous essaierez de le rallonger, la pensée vous viendra en aide ; si vous n'avez pas la possibilité d'allonger votre nez, vous appellerez vos sentiments à l'aide, vous essaierez ainsi d'élargir votre nez. Cela signifie faire un changement psychique dans votre vie; de cette façon on peut éviter un grand nombre de malheurs. Vous devez vous y intéresser tout comme le conducteur de train examine si la pression de la vapeur dans la chaudière augmente ou baisse : si la pression est plus grande qu'il ne faut, la chaudière va exploser. L'intérêt du savoir est grand: si vous savez ces choses vous redresserez facilement les sinuosités de votre vie; en sachant que vous ne pouvez pas élargir votre nez, vous essaierez de le rallonger, la pensée vous viendra en aide ; si vous n'avez pas la possibilité d'allonger votre nez, vous appellerez vos sentiments à l'aide, vous essaierez ainsi d'élargir votre nez. Cela signifie faire un changement psychique dans votre vie; de cette façon on peut éviter un grand nombre de malheurs. L'intérêt du savoir est grand: si vous savez ces choses vous redresserez facilement les sinuosités de votre vie; en sachant que vous ne pouvez pas élargir votre nez, vous essaierez de le rallonger, la pensée vous viendra en aide ; si vous n'avez pas la possibilité d'allonger votre nez, vous appellerez vos sentiments à l'aide, vous essaierez ainsi d'élargir votre nez. Cela signifie faire un changement psychique dans votre vie; de cette façon on peut éviter un grand nombre de malheurs. L'intérêt du savoir est grand: si vous savez ces choses vous redresserez facilement les sinuosités de votre vie; en sachant que vous ne pouvez pas élargir votre nez, vous essaierez de le rallonger, la pensée vous viendra en aide ; si vous n'avez pas la possibilité d'allonger votre nez, vous appellerez vos sentiments à l'aide, vous essaierez ainsi d'élargir votre nez. Cela signifie faire un changement psychique dans votre vie; de cette façon on peut éviter un grand nombre de malheurs. vous essaierez ainsi d'élargir votre nez. Cela signifie faire un changement psychique dans votre vie; de cette façon on peut éviter un grand nombre de malheurs. vous essaierez ainsi d'élargir votre nez. Cela signifie faire un changement psychique dans votre vie; de cette façon on peut éviter un grand nombre de malheurs. Lorsque la mère se fâche et se met en colère contre ses enfants, son nez s'élargit. Au lieu de transformer sa conscience, elle élargit son nez, elle prend le bâton et frappe l'enfant: ce n'est pas la bonne solution au problème. Avez-vous observé comment pleurent vos enfants ? Si vous ne les avez pas observés, pourquoi vous êtes-vous mariés, pourquoi êtes-vous devenus pères et mères, uniquement pour enfant ? Les poissons aussi savent enfant. Et après tout cela vous passez pour érudits et philosophes, vous croyez que vous irez au ciel. Savez-vous que la première question qu'on vous posera au ciel sera : «Коментар pleurent vos enfants et comment essuient-ils leurs yeux? » Si tu dis que tu ne sais pas, tu seras aussitôt renvoyé sur terre pour apprendre ce que tu ne sais pas. C'est cela redresser son esprit et son cœur, « Pierre, prenant la parole, lui dit : Explique-nous cette parabole. » Laquelle ? La parabole de la vie qui résout toutes les contradictions et tous les malentendus. Cette parabole explique pourquoi lorsqu'on prône le Verbe, les gens ne l'acceptent pas. Le Christ отговаря на Pierre: «Les contradictions subsistent parce que les nez des humains s'élargissent plus qu'il ne faut». Ils s'élargissent au détriment de leur allongement. Lorsque le peintre dessine le nez de l'être humain, il peut le rallonger et l'élargir – ce qui ne veut rien dire car on peut tout faire en dessin – l'important est le nez vivant qui évolue constamment. Pourquoi le nez de quelqu'un se courbe vers la gauche ou vers la droite? Il ya une raison à cela. Pourquoi le groin de la truie pointe vers le haut? Parce qu'elle fouille. Ceux qui fouillent ou creusent lèvent leurs bras, donc la truie aime aussi creuser, mais avec son слабините. Les oiseaux qui sont des rapaces ont un bec crochu vers le bas. Maintenant, en vous parlant ainsi, je ne veux pas que vous en tiriez de mauvaises заключения ; je dis simplement que chaque trait de caractère fortement négatif laisse une empreinte sur votre nez, sur sa longueur ou sa largeur, cela laisse une empreinte non seulement sur la forme extérieure du nez, mais aussi sur vos senti penments; celui qui lit les pensées et les sentiments devine quelle intelligence et quel cœur les a fait naître. Chaque pensée produit un certain effet sur l'intelligence de l'être, et chaque sentiment sur son cœur ; c'est ce que signifient les paroles du Christ: «Il ne reste rien de caché dans le monde» Les oiseaux qui sont des rapaces ont un bec crochu vers le bas. Maintenant, en vous parlant ainsi, je ne veux pas que vous en tiriez de mauvaises заключения ; je dis simplement que chaque trait de caractère fortement négatif laisse une empreinte sur votre nez, sur sa longueur ou sa largeur, cela laisse une empreinte non seulement sur la forme extérieure du nez, mais aussi sur vos senti penments; celui qui lit les pensées et les sentiments devine quelle intelligence et quel cœur les a fait naître. Chaque pensée produit un certain effet sur l'intelligence de l'être, et chaque sentiment sur son cœur ; c'est ce que signifient les paroles du Christ: «Il ne reste rien de caché dans le monde» Les oiseaux qui sont des rapaces ont un bec crochu vers le bas. Maintenant, en vous parlant ainsi, je ne veux pas que vous en tiriez de mauvaises заключения ; je dis simplement que chaque trait de caractère fortement négatif laisse une empreinte sur votre nez, sur sa longueur ou sa largeur, cela laisse une empreinte non seulement sur la forme extérieure du nez, mais aussi sur vos senti penments; celui qui lit les pensées et les sentiments devine quelle intelligence et quel cœur les a fait naître. Chaque pensée produit un certain effet sur l'intelligence de l'être, et chaque sentiment sur son cœur ; c'est ce que signifient les paroles du Christ: «Il ne reste rien de caché dans le monde» je dis simplement que chaque trait de caractère fortement négatif laisse une empreinte sur votre nez, sur sa longueur ou sa largeur, cela laisse une empreinte non seulement sur la forme extérieure du nez, mais aussi sur vos senti penments; celui qui lit les pensées et les sentiments devine quelle intelligence et quel cœur les a fait naître. Chaque pensée produit un certain effet sur l'intelligence de l'être, et chaque sentiment sur son cœur ; c'est ce que signifient les paroles du Christ: «Il ne reste rien de caché dans le monde» je dis simplement que chaque trait de caractère fortement négatif laisse une empreinte sur votre nez, sur sa longueur ou sa largeur, cela laisse une empreinte non seulement sur la forme extérieure du nez, mais aussi sur vos senti penments; celui qui lit les pensées et les sentiments devine quelle intelligence et quel cœur les a fait naître. Chaque pensée produit un certain effet sur l'intelligence de l'être, et chaque sentiment sur son cœur ; c'est ce que signifient les paroles du Christ: «Il ne reste rien de caché dans le monde» Chaque pensée produit un certain effet sur l'intelligence de l'être, et chaque sentiment sur son cœur ; c'est ce que signifient les paroles du Christ: «Il ne reste rien de caché dans le monde» Chaque pensée produit un certain effet sur l'intelligence de l'être, et chaque sentiment sur son cœur ; c'est ce que signifient les paroles du Christ: «Il ne reste rien de caché dans le monde»[1] . Вие казвате: «Que ferons-nous lorsque nous rentrerons dans le monde spirituel? » Vous étudierez vos pensées et vos sentiments depuis tant de milliers d'années, et lorsque vous aurez fini, vous verrez leur bon et leur mauvais côté et vous en examinerez les reasons; ensuite on vous enverra de nouveau sur terre pour apprendre d'autres choses. Certains préconisent une façon simple de se sauver: que le Christ vienne et liquide tous les péchés des humains; ceux-là ressemblent à ces jeunes filles qui cherchent un mari riche qui les habille bien, les amène en promenade, en un mot elles veulent une vie de confort. Ce sont les idées de beaucoup, mais la vie aisée ne résout pas les problèmes, elle assure un avenir morose. Chaque vie porte en elle de bonnes et de mauvaises условия, et celui qui ne le comprend pas altère lui-même sa vie. Celui qui ne pense qu'à lui, altère fatalement sa vie ; il dit : «Aujourd'hui je suis obligé de penser à moi-même, demain je penserai aux autres». Non, il faut chaque jour penser à soi, mais faire aussi quelque bonne action. Il ya un program qui détermine combien de bonnes actions par jour il faut accomplir et à combien de personnes porter secours; si vous n'executez pas ce programme, des vides apparaîtront dans votre vie. Si vous aidez les gens, ils vous aideront aussi ; si vous ne les aidez pas, eux non plus ne vous aideront pas; cette loi s'applique à l'individu isolé comme à la société ou au peuple entier. Il ya un program qui détermine combien de bonnes actions par jour il faut accomplir et à combien de personnes porter secours; si vous n'executez pas ce programme, des vides apparaîtront dans votre vie. Si vous aidez les gens, ils vous aideront aussi ; si vous ne les aidez pas, eux non plus ne vous aideront pas; cette loi s'applique à l'individu isolé comme à la société ou au peuple entier. Il ya un program qui détermine combien de bonnes actions par jour il faut accomplir et à combien de personnes porter secours; si vous n'executez pas ce programme, des vides apparaîtront dans votre vie. Si vous aidez les gens, ils vous aideront aussi ; si vous ne les aidez pas, eux non plus ne vous aideront pas; cette loi s'applique à l'individu isolé comme à la société ou au peuple entier. Dans chaque foyer, dans chaque société, dans chaque peuple, dans chaque race et dans toute l'humanité existe une âme collective qui englobe toutes les unités; les âmes collectives fusionnent en un seul ансамбъл. Si vous dites cela aux gens de l'extérieur, ils considéreront que vous perdez votre temps ; pour celui qui ne sait pas compter, le calcul est une perte de temps, mais ce n'est pas le cas de celui qui sait compter. J'aimerais maintenant qu'un individu avec les mêmes pensées et sentiments que les miens vienne à moi et que nous essayions de dessiner en même temps un même objet pris dans la nature; s'il ya un alignement absolu et non relatif de nos compréhensions, no actions aussi seront identiques. Donc si les pensées et les sentiments de l'être sont justes, ses actions aussi seront justes ; c'est une loi qui ne souffre aucune изключение. Tu dis: «Toutes mes actions sont justes». Elles sont justes en ce moment ; si tu es juste à présent, tu seras juste toujours et vice versa : si tu n'es pas juste maintenant, tu ne le seras pas à l'avenir non plus. Un hindou a donné un pépin de pomme à son fils ainé en lui disant : «Mon fils, vois ce qui est contenu dans ce pépin». Son fils a pris le pépin, l'a cuit au feu et lui a dit : «Père, j'ai cuit le pépin, mais il n'en est rien sorti». Le père a donné un autre pépin à son deuxième fils pour qu'il l'examine également; le fils a mangé le pépin et lui a dit : «Père, j'ai mangé le pépin, il est un peu amer, je n'ai rien appris de plus». Enfin le troisième fils a aussi reçu un pépin de pomme, il l'a semé et a dit à son père : «Père, j'ai semé le pépin, nous verrons dans quelque temps ce qu'il donnera». Ainsi, donnez un pépin à quelqu'un pour voir comment il réagira : l'un cuira le pépin, un autre le mangera, un troisième le sèmera. Peu nombreux sont ceux qui le sement. Le fils qui a semé le pépin est le seul qui a compris sa force cachée: le pépin est un arbre non manifesté. Selon le même principe, je dis : chaque pensée doit être plantée pour germer et donner du fruit. À quoi reconnaît-on la force d'une pensée ? À sa lumière et à sa noblesse. Celui qui a des pensées nobles et lumineuses est capable d'aimer son ennemi; tu peux avoir prémédité un meurtre, mais si l'amour divin te rend visite, tu te polariseras aussitôt. Les choses ne se gagnent pas par le meurtre, le meurtre ne résout pas les problèmes ; qu'est-ce que tu gagneras à ouvrir un bocal contenant un gaz asphyxiant ? Le gaz asphyxiant doit se densifier, se transformer en liquide et être traité ensuite; le mal doit se densifier, il ne doit pas se dilater, c'est une loi. Aujourd’hui les peuples européens sont dans la phase de la destruction, ils n’appliquent pas l’enseignement du Christ, mais les vieux enseignements du passé lointain. La guerre est le résidu d’une ancienne croyance, les idoles sont des résidus d’anciennes croyances, c’est l’ancienne civilisation qui se manifeste dans de nouvelles formes. Vous dites : « Nous nous battons par des moyens nouveaux et modernes, nous sommes des gens cultivés ». Aux États-Unis on utilise l’électricité pour exécuter des gens alors qu’en France on les guillotine. « Explique-nous cette parabole. » Ceux parmi vous qui se posent aussi cette question aujourd’hui doivent d’abord se demander quelle est cette parabole ? Quel est le sujet principal de cette parabole ? La parabole est la vie elle-même. D’où provient la vie ? Vous direz que la vie provient de l’amour ; êtes-vous liés à cet amour ? Il a engendré la vie depuis des millions et des milliards d’années, la vie ne naît pas aujourd’hui. Si les grains de blé sont anéantis, ils n’existeront plus ; si les cellules de l’organisme humain sont anéanties, elles ne seront pas recréées une seconde fois : elles sont nées il y a des millions d’années. Chaque chose est créée dans des conditions particulières qui ne se répètent pas, et de surcroît nous ne pouvons pas créer ces conditions : chaque pensée, chaque sentiment est créé à un instant précis, par un concours de circonstances très spécial. Il y a un temps particulier aussi pour l’amour. La femme dit : « On peut aimer à tout moment ». Non, on ne le peut pas ; le sentir, s’y préparer est possible à tout moment, mais aimer de façon à se transformer, à se libérer de tous les instincts, éduquer le loup, le tigre en soi, cela n’est pas possible n’importe quand. Ce qui excite l’être et éveille le côté inférieur en lui, n’est pas de l’amour, c’est la vie humaine trompeuse qui se manifeste alors. Lorsque je vous parle, beaucoup veulent que je leur révèle quelque secret ; je peux vous montrer seulement la porte du secret, mais vous trouverez tous seuls le chemin ; le Bulgare dit : « Montre lui la porte, il trouvera tout seul le fenil ». Celui qui ne peut pas trouver le fenil n’est pas prêt à travailler. Ainsi, méditez sur les deux dimensions du nez : sa longueur et sa largeur – je n’ai pas encore abordé sa profondeur. La longueur du nez dépend de la pensée juste, sa largeur, des sentiments justes. Si vous vous reliez correctement à la grande loi de l’amour qui œuvre dans tout l’univers, votre nez aura la longueur et la largeur suffisantes ; c’est cela être en accord avec la grande harmonie de la vie, avec toutes les étoiles et toutes les planètes ; si votre nez s’élargit correctement, vous êtes reliés à toutes les créatures de l’amour. Celui qui est relié à l’amour ne fait jamais de mal. Vous dites : « Nous sommes complètement embrouillés, nous ne comprenons plus ce qui nous est demandé ! » C’est bien aussi : tant qu’on ne s’est pas embrouillé, on ne peut pas se redresser. Voyez comment s’enchevêtrent les arbres : il y a des arbres dont les racines, leur tête, sont enfouies dix mètres dans le sol. Parfois l’on s’enfouit profondément dans ses difficultés et on ne peut pas recouvrer la vue tant qu’on ne les traverse pas. Lorsque quelqu’un traverse de grandes souffrances je dis que sa tête est enfouie dans le sol ; lorsqu’il se libère des souffrances, il sort sa tête au dehors. Pour que les forces se manifestent dans votre organisme, vous devez vous enfoncer profondément dans la matière ; donc la véritable vie spirituelle se manifeste uniquement lorsqu’on a été enterré dans la matière pour pouvoir ressusciter ensuite. Peu nombreux sont ceux qui comprennent la vie spirituelle. On dit : « La vie spirituelle est semblable à l’air et au vent ». Ce n’est pas vrai, il y a du vent sur la terre seulement, non dans le monde spirituel. Qu’est-ce que montrent les vents ? Qu’il y a des imbéciles sur terre : des vides se forment entre eux qui produisent les vents ; par conséquent, lorsque les vents soufflent et que les arbres plient, je dis : les imbéciles règnent. On peut tout attendre d’eux, leur voiture verse de tous les côtés comme la voiture de Nastradine Hodja. Ils n’ont aucune morale, selon eux le droit appartient au plus fort, la morale de la vie est dans la nourriture et la boisson, lorsque tu vis, tu dois être riche et puissant, si quelqu’un te frappe une fois, tu le frappes deux fois ! Voici la philosophie des gens dont la tête est vide, il y a des gens comme cela partout et ils causent des souffrances à tous. La seule chose qui puisse redresser la vie des gens est l’intelligence. Lorsque l’accalmie revient et que les vents cessent, nous disons que les gens intelligents règnent. Ainsi, si vous pensez que j’ai envie aujourd’hui de vous convertir en adeptes et disciples de mon enseignement, vous faites fausse route. J’ai envie que dans des milliers et des millions d’années vous puissiez dire que l’enseignement que je prône est juste. Seul le crédo divin est juste alors que toutes les croyances humaines ont certains défauts. Mais le langage humain n’est pas assez souple et plastique pour exprimer le Divin, souvent les substantifs et les verbes ne sont pas mis au bon endroit, selon les bonnes règles grammaticales, et on tire de mes propos des idées contraires à ce que j’ai dit. On dit que je parle contre les prêtres : je ne parle pas contre eux, mais contre toutes les croyances erronées qui rendent malheureux ; je parle contre toutes les croyances erronées qui causent les guerres ; je parle contre toutes les croyances erronées qui causent les atrocités dans la vie. « Pierre, prenant la parole, lui dit : Explique-nous cette parabole. » Savez-vous à quoi ressemblent nos contemporains ? Un mage noir vivait dans l’Antiquité, il s’était donné pour but d’attraper l’âme humaine lorsqu’elle sort du corps et de l’enfermer dans une forme nouvelle ; il choisissait des Égyptiens de noble ascendance pour ses expérimentations ; pour cela il avait construit des statues d’une substance particulière, et lorsqu’approchait la mort d’une femme, il mettait son âme dans la nouvelle forme et écrivait : « Ici demeure l’âme de telle princesse ». Il a ainsi enfermé les âmes de beaucoup d’hommes et de femmes ; il les tenait prisonnières des milliers d’années, mais sans réussir à les faire travailler. Aujourd’hui encore les gens essaient d’attraper les âmes de leurs proches pour les obliger à travailler pour eux ; ils peuvent tout faire avec eux, mais ils ne peuvent pas les obliger à travailler ; tu peux travailler, mais de ton plein gré, par la loi de l’amour, personne ne peut t’obliger à travailler par la force ; c’est un leurre de penser qu’on peut faire travailler quelqu’un contre son gré. Pas seulement ça, mais certains pensent qu’ils peuvent imposer à l’amour de travailler à leur place : c’est impossible, le travail est le résultat de l’amour ; celui qui veut apprendre à travailler doit accueillir l’amour. Lorsque vous acquerrez la vie intelligente, vous entrez dans l’amour, mais si vous tombez dans la vie sans intelligence, vous serez en proie aux tourments. Je demande : comment vous êtes-vous incarnés dans vos corps, de gré ou de force ? Si vous changez votre nez, votre visage, vous êtes entrés dans ces corps de votre plein gré ; si vous ne pouvez pas les changer, c’est le mage noir qui vous a mis de force dans des formes artificielles. Ainsi, si vous demandez à quoi est dû le mal, je réponds : le mal découle du fait que les humains sont esclaves de leurs passions et les passions ne sont rien d’autre que ce mage noir qui enferme les âmes dans des formes artificiellement créées ; c’est pour cela que l’homme est parfois revêche, hargneux, en colère, vociférant, et parfois c’est la femme qui est revêche. Aujourd’hui encore les gens servent ce mage noir égyptien ; lorsque vous êtes entrés dans les formes artificielles, faites par lui, avez-vous demandé au Seigneur s’il fallait ou non y entrer ? Vous ne L’avez pas interrogé ! Ayez l’honnêteté de le reconnaître. Un riche marchand a croisé un jeune homme qui se plaignait de sa femme : « Je me suis marié, mais je ne suis pas heureux, ma femme me tourmente constamment ». Le marchand a eu pitié de lui et l’a invité un temps chez lui, mais le jeune homme a abusé de son hospitalité, il a déshonoré la fille du marchand et s’est enfui après cette infâmie. Le monde ne se redressera jamais de la sorte. Le mal amplifie le mal, le bien amplifie le bien, l’amour amplifie l’amour : ce sont des lois qui agissent dans la nature comme dans la vie ; dans l’amour vous vous dilaterez et vous vous élèverez, dans la détestation vous rapetisserez et vous descendrez. La seule chose qui puisse vous délivrer du mal est l’amour ; vous vivrez en toute intelligence et vous saurez que l’amour règne partout dans le monde. Je ne parle pas de votre amour, je ne parle pas de l’amour entre hommes et femmes, ni de l’amour entre amis ; je ne parle même pas de l’amour entre frère et sœur. L’amour dont je parle est particulier, il agit aussi en vous, mais vous n’y faites pas attention : lorsqu’une pensée lumineuse vous rend visite, c’est l’amour, mais il disparaît rapidement. Lorsque des pensées lumineuses vous traversent, vous vous leurrez, vous commencez à vous considérer comme des divinités ; ne vous leurrez pas, le Divin est fort, puissant, où est votre force ? Tu dis : « Je suis érudit ». Où est ton savoir ? L’être divin a l’amour dans son âme ; celui qui n’a pas d’amour est un mage noir capable à tout moment d’enfermer l’âme humaine dans une forme artificielle. N’ayez pas peur, les anciennes formes doivent être détruites, c’est le sens de l’avènement de la mort : elle détruira tous les corps transformés en automates ; par conséquent la mort libère toutes les âmes enfermées. « Ne tue pas ! » Ce qui signifie : ne tue pas l’âme, entrée dans un corps qui œuvre d’après la loi de l’amour ; mais si une âme est entrée dans une bouteille et est devenue esclave de quelqu’un, je dis : brise cette forme. Le principe est le suivant : ne détruis jamais la demeure d’une âme qui travaille selon la loi de l’amour et qui accueille Dieu ; si tu tues une telle âme, Dieu ne te pardonnera ni dans ce monde ni dans l’autre. Si tu brises une bouteille qui renferme une âme, tu as accompli un bien ; si une âme qui travaille selon la loi de l’amour meurt, nous devons la pleurer, mais si une âme, enfermée dans une bouteille meurt, nous devons nous réjouir. Il n’est pas prévu qu’une âme libre meure, mais elle se sacrifie parfois pour élever l’humanité. Ne tue pas une âme qui t’aime et qui travaille pour ton bien ! C’est un crime de tuer le bœuf qui travaille jour après jour dans ton champ ; dans le futur Etat on punira de la même façon pour la mort d’un bœuf et pour celle d’un être humain, c’est ce qu’exige la nouvelle morale, la nouvelle compréhension de la vie. Les âmes bonnes qui viendront sur terre pour travailler au nom de l’amour n’aspireront pas aux positions élevées de rois, d’évêques, de patriarches, de ministres, mais seront de bonnes mères et de bons pères, de bons enseignants et des prêtres qui travailleront de façon désintéressée. Lorsque ces âmes prédomineront, le monde se redressera. Appliquez le Nouvel Enseignement et n’attendez pas que le Christ vienne uniquement pour que vous soyez dans la félicité. S’il venait, il détruirait toutes les bouteilles, tous les automates ; les tombes dont on parle sont ces âmes enfermées qui attendent depuis des années le moment de leur résurrection. Aujourd’hui encore les orthodoxes débattent s’ils ressusciteront avec leurs anciens corps ou les nouveaux ? Il n’y a d’autre corps que celui dans lequel vous vivez maintenant. L’âme marchera dans le chemin du Divin, le chemin de l’amour. La femme ne demandera pas d’argent à son mari comme elle le fait aujourd’hui, et le mari ne demandera pas d’argent à sa femme ; présentement ils ne pensent qu’à l’argent, ils se disent « chéri » tant qu’ils ont de quoi disposer : ce sont deux âmes enfermées dans des bouteilles ; tant qu’ils sont l’un en face de l’autre, ils sont mécontents et veulent se séparer ; lorsqu’ils se séparent, ils souffrent alors l’un pour l’autre. Non, vous devez avoir les mêmes égards pour quelqu’un qu’il soit proche ou lointain, voici l’exigence du véritable christianisme. Tous aujourd’hui débattent de leur foi et de leurs croyances ; il y a une chose à savoir : l’être humain crée les croyances, mais celles-ci ne peuvent pas créer l’être humain. On a créé beaucoup de choses dont on souffre aujourd’hui, par conséquent ne pleure pas à cause de ce que tu as créé, mais change-le, n’implore pas tes œuvres, mais change-les. L’esprit humain est capable de changer toutes les croyances et les systèmes qu’il a créés lui-même, on peut donc changer tout seul sa vie - ressusciter et apprendre la vérité. Vous dites : « Est-ce que tu dis vrai ? » Vous vous répondrez tout seuls à propos de la véracité de mes paroles. « Tu nous a beaucoup chauffés ! » Que faire lorsque le soleil chauffe fortement ? Se rendre au travail ! Je parle à tous aujourd’hui et je vous demande : êtes-vous des âmes libres ou non ? Êtes-vous des citoyens libres du Royaume de Dieu ou êtes-vous les esclaves de quelqu’un ? Avez-vous une religion libre ou la religion des siècles passés qui assujettit les âmes. Décidez-vous quel Seigneur servir : le Seigneur de la vérité ou bien le Seigneur de la croix : si je viens chez toi et que tu me dévalises, je sais qui tu sers ; si je viens à toi fatigué, éprouvé et si je te prie de m’accueillir chez toi, je saurai qui tu sers : si tu dis que tu n’es pas disposé et que tu n’as pas de place chez toi, je sais déjà quel dieu tu sers. Tu peux avoir des convictions justes, mais ton attitude envers le misérable éreinté indique qui tu sers. C’est important comment tu agis à un instant donné. Le prophète Isaïe dit : « Une bonne action efface toutes les mauvaises actions », mais l’inverse est vrai aussi : une mauvaise action efface toutes les bonnes actions. Il est dit : « Celui qui est tombé doit se relever ». Faut-il se lamenter d’être tombé ? Lève-toi et reprends ton chemin. Ainsi, si vous voulez vous consoler, appliquez la grande loi de l'amour, utilisez-la : vous ne pouvez jamais toucher le soleil, ni lui serrer la main, mais vous pouvez à tout instant bénéficier de sa lumière ; vous ne pouvez jamais aller auprès de Dieu et parler directement avec Lui, mais vous pouvez toujours vous adresser à Son Esprit. Aller auprès de Dieu, c'est s'unir avec Lui, oublier tout ce qui est terrestre, perdre tout et vous éveiller dans le monde divin : êtes-vous prêts à cela ? «Je ne suis pas prêt. » Va alors vers le soleil et lorsque tu seras épuisé, viens auprès de moi. Dieu vous a envoyés sur terre à présent, savez-vous où vous serez la prochaine fois ? La terre a parcouru la moitié de son chemin, il lui reste l'autre moitié ; lorsqu'elle y sera, la sonnerie retentira et vous passerez alors d'un train à un autre, en transvasant vos bagages. Où irez-vous ? Aussi loin que vous le pourrez. Това е: „Le Seigneur est bon“. Je me réjouis que vous raisonniez ainsi. Entendez-vous la voix du Christ, conversez-vous avec lui ou pensez-vous simplement l'entendre ? Votre pensée est peut-être comme celle des noceurs qui vont chez la jeune fille et louent la bonté, la beauté, la noblesse du jeune homme. On a contraint un jeune turc à épouser une jeune fille qui lui a été recommandée comme très belle et vertueuse. Après la célébration elle lui a demandé : « À qui pourrais-je montrer mon visage ? – À qui tu veux mais pas à moi », tellement il l'a trouvée disgracieuse. À vous-aussi aujourd'hui on parle du Christ : qu'il est bon, qu'il sauve les gens, mais en fin de compte vous épouserez non pas le Christ que votre âme присъства, mais celui que les autres vous recommandant. Il existe beaucoup de Jésus Christ et beaucoup de saintes Marie, le monde en regorge, mais la véritable Notre-Dame е уникален, je la connais, elle est sublime. Il ya un Dieu dans le monde, un Christ, ne vous leurrez pas, tout le reste n'est qu'un reflet. L'âme qui est déposée en vous, c'est Dieu, c'est le Christ, c'est Notre-Dame; aujourd'hui cette âme est prisonnière, pouvez-vous la délivrer ? Elle soupire et gémit souvent, mais ne la comprenant pas, vous dites : «C'est de l'argent qu'il nous faut» ; elle dit : « Il y en a assez, il ne t'en faut pas plus – Non, il en faut на бис, на бис ! » Je ne dis pas que la richesse est innutile, mais la véritable richesse est dans l'instant présent : sois riche dans le moment présent. Sache que lorsque tu dors, lorsque tu manges et lorsque tu travailles, tu es riche, ne te préoccupe pas du lendemain. Je m'étonne des gens d'aujourd'hui : un ami que tu n'as plus vu depuis des années te rend visite, mais au lieu de le régaler, tu t'inquiètes pour le lendemain de peur de manquer ; régale ton ami et ne pense pas à demain, Dieu ne te délaissera pas. Nous nous causons tous seuls des souffrances avec notre vie déraisonnable. Vous avez tout : femme, enfants, maisons, argent, et vous êtes toujours mécontents; que voulez-vous de plus ? Vous voulez être plus riches que vous ne pouvez supporter. Celui qui est véritablement riche aujourd'hui le sera toujours, donc soyez riches aujourd'hui, soyez contents aujourd'hui, accueillez la vérité aujourd'hui. Vous dites: «On a du mal à appréhender ce que tu nous racontes». C'est ce que dit celui à qui tu requires un emprunt, il se gratte la tête et dit : «Je vais y réfléchir un peu». Tu as beau réfléchir, tu ne trouveras rien. En vous observant, je vois votre mécontentement et votre méfiance, vous dites : «Cet homme veut que nous investisions notre capital dans sa banque contre des intérêts exorbitants». Je ne veux rien de vous ; simplement expérimentez tout cela. Vous pouvez douter autant que vous voulez, le doute est permis sur terre, mais vous pouvez expérimenter, essayer l'Enseignement et ce que vous accueillerez par la pensée et le cœur sera authentique pour vous. Ce qui est vrai de l'intérieur est aussi vrai de l'extérieur; si tu ne crois pas en toi-même, tu ne crois pas non plus dans les autres ; si tu aimes l'Esprit, tu aimeras aussi les autres. Qu'est-ce que représente l'Esprit ? Lorsque tu te noies et que quelqu'un te sauve, c'est l'Esprit. Qu'est-ce que l'amour ? Si tu es affamé et qu'on te donne à manger et à boire, c'est l'amour, c'est une manifestation de l'âme. Crois en l'Esprit qui t'a sorti de l'eau, crois en l'âme qui t'a nourri. „Explique-nous cette parabole“. Quelle est cette parabole ? C'est la vie qui résout toutes les contradictions et tous les mécontentements. Nous transformerons le mécontentement en vertu : l'élève est mécontent de ne pas savoir sa leçon, il l'apprendra ; la jeune fille est mécontente de ne pas être assez belle, cela dépend d'elle d'embellir. Si tu es content, va travailler avec te proches pour leur montrer comment tu as trouvé le contentement. Ainsi, fais évoluer ton nez. Si tu peux l'allonger d'au moins un cent millionième de millimètre, tu as fait beaucoup : c'est du génie. La même chose peut se passer dans la pensée et dans le cœur. Il vous faut un allongement et un élargissement raisonnable du nez, c'est le seul moyen de vous libérer de vos contradictions dans la vie ; ainsi si vous allongez et élargissez votre nez d'un cent millionième de millimètre, vous obtiendrez un résultat. Quel travail peut être accompli par un nez qui s'allonge d'un cent millionième du millimètre? Imaginez que vous verez l'eau d'un tonneau par terre, est-ce que cela servira à quelque chose ? Cela ne servira à rien, l'eau s'écoulera et bivši une rigole, rien de plus. C'est une autre question si cette eau s'écoulait dans un lac : aussi petite qu'elle soit, cette quantité d'eau contribuera à ce lac, c'est-à-dire elle y déversera une certaine énergie. Sur le même principe je dis : l'énergie transmise vers le nez du fait de son allongement, aussi faible qu'elle soit, irriguera tout l'organisme, elle le pénètrera au lieu de se déverser à l'extérieur. Le doute est une infirmité de la pensée, la jalousie et la rancune une infirmité du cœur ; ces défauts doivent être rejetés hors de l'être humain comme on vide l'eau du tonneau par terre. Ceux qui ne peuvent pas libérer leur cœur de la haine sont des esclaves du mage noir, ils sont un jouet aux mains de la vie; de même pour la pensée : elle doit aussi se libérer de ses infirmités. elle le pénètrera au lieu de se déverser à l'extérieur. Le doute est une infirmité de la pensée, la jalousie et la rancune une infirmité du cœur ; ces défauts doivent être rejetés hors de l'être humain comme on vide l'eau du tonneau par terre. Ceux qui ne peuvent pas libérer leur cœur de la haine sont des esclaves du mage noir, ils sont un jouet aux mains de la vie; de même pour la pensée : elle doit aussi se libérer de ses infirmités. elle le pénètrera au lieu de se déverser à l'extérieur. Le doute est une infirmité de la pensée, la jalousie et la rancune une infirmité du cœur ; ces défauts doivent être rejetés hors de l'être humain comme on vide l'eau du tonneau par terre. Ceux qui ne peuvent pas libérer leur cœur de la haine sont des esclaves du mage noir, ils sont un jouet aux mains de la vie; de même pour la pensée : elle doit aussi se libérer de ses infirmités. Ainsi, au center de votre vie, dans votre pensée, l'eau doit être pure, cristalline, nul mélange n'est toléré ; il faut en plus connaître la profondeur et la largeur de votre lac, votre cœur, alors l'énergie divine qui pénètre en vous allongera votre nez d'un cent millionième de millimètre. Du point de vue des mathématiques supérieures, on peut calculer non seulement la longueur et la largeur du nez, mais aussi le volume de toute la vie humaine. Ne dites pas que ces въпроси ne sont pas pour vous : pourquoi ne sont-elles pas pour vous ? „Nous sommes déjà vieux. » C'est le diable qui est vieux car il ne veut pas servir les autres ; tout être qui dit qu'il ne veut pas travailler fait partie des frères noirs; celui qui veut travailler au nom du Grand Amour, au nom du Très Haut fait partie des frères blancs. „Nous sommes bêtes, nous ne pouvons pas travailler”. Il n'y a personne qui soit bête parmi vous, chassez cette idée qui vous limite. « Коментар vivrons-nous dans ces conditions difficiles ? » Quelles условия, celles dans la bouteille ? Ne craignez rien, l'amour est une force qui fait fondre toutes les barrières;mettez cette idée dans votre tête naur vous aider non seulement individuellement mais aussi collectivement, et pour vous dire : Notez la formula suivante: Cœur ardent, âme fraîche, pensée lumineuse et esprit puissant . Lorsque la pensée est lumineuse, on se libère des limitations; l'esprit puissant crée et incarne les choses. Dites-vous: «Mon cœur est ardent, mon âme est fraîche, ma pensée est lumineuse, mon esprit est puissant car je demeure dans la loi de l'amour qui est immuable». C'est la nouvelle règle dans la vie: lorsque vous direz cela, vous réaliserez aussitôt votre mission. Savez-vous combien vaut cette règle ? Pas moins de vingt-cinq milliards de levas ; il ya des gens qui ont travaillé vingt ou vingt-cinq vies pour apprendre cette formula. Vous dites: «C'est simple, nous savons déjà ces choses».L'ordre dans lequel sont exposés les mots ardent, fraîche, lumineux et puissant , vous ne le connaissiez pas jusque-là. Поддържане, и възвръщаемост chez vous appliquez la nouvelle règle. Lorsque les femmes l'appliqueront, cela allégera les hommes ; lorsque les hommes l'appliqueront, cela allégera les femmes; lorsque les mères l'appliqueront, cela allégera les enfants; lorsque les enfants l'appliqueront, cela allégera les mères ; lorsque les enseignants l'appliqueront, cela allégera les élèves; lorsque les élèves l'appliqueront, cela allégera les enseignants. Apportez de la douceur dans la vie de tous, on reconnaîtra ainsi que vous avez appliqué la nouvelle règle. Si vous dites que vous l'avez appliquée, je vous demanderai si cela vous rend plus légers. „Не”. Donc vous ne l'avez pas appliquée.Celui qui n'applique pas la nouvelle règle paiera des intérêts de un pour cent sur vingt-cinq milliards de levas! Allons, je baisse un peu: sur un milliard! Je peux baisser на бис : sur un million ! Aussi petite que soit l'amende, vous paierez toujours quelque chose. Ainsi, vous avez appris une nouvelle règle, mais si vous ne l'appliquez pas vous serez verbalisés. София, 15 май 1921 г [1] Лук 12, 2
  20. Résurrection de l’Amour « Alors Jésus leur dit : Ne craignez pas ; allez dire à mes frères de se rendre en Galilée : c'est là qu'ils me verront. » Matthieu 28 :10 Le monde chrétien contemporain, civilisé, célèbre Pâques. Par coïncidence, cette année il y a deux Pâques : le premier est appelée Pâques des riches et le second, Pâques des pauvres. Je ne sais pas pourquoi les riches se doivent d’avoir Pâques ; si on me demande pourquoi ils ont Pâques, je dis : pour que Dieu les délivre de leur richesse. Le plus grand mal pour les riches est l’argent, donc le riche célèbre Pâques pour se libérer de la richesse en trop : s’il est engraissé, que son embonpoint diminue un peu ; si son cœur s’est engraissé, qu'il perde de la graisse : les médecins attestent de la nocivité des graisses sur l’organisme. Pourquoi les pauvres célèbrent Pâques ? Pour bien manger. Tout peut être bon à manger. Pâques a un rapport à la Résurrection : chacun veut se libérer de quelque chose, ressusciter. Les pauvres veulent se libérer du joug matériel. Maintenant, pour comprendre les deux Pâques, vous devez vivre avec des riches et des pauvres ; c’est tout un art de vivre avec des riches et des pauvres. Nous ne voulons pas savoir comment le Christ est ressuscité, nous ne nous intéressons pas aux tombes, c’est l’idée primordiale exprimée dans la résurrection qui est importante pour nous. Que le Christ soit crucifié ou qu’il soit enseveli, cela ne nous importe pas. Lorsqu’il veut se marier, le jeune homme ne veut pas savoir où est née la jeune fille ni dans quelle maison elle habite, il s’intéresse à elle et à son amour envers lui, tandis que la maison reste au second plan. Mais le monde civilisé contemporain donne une plus grande importance à la maison et aux cimetières plutôt qu’aux êtres vivants ; pour les pauvres, c’est le côté économique qui est le plus important. Pourquoi les gens servent-ils le Christ ? Parce qu’il leur donne de l’argent, du blé, du pain. Si le Christ ne prévoyait aucun budget pour les prêtres, vous verriez que personne ne le servirait ; si le pain venait à être rationné, les gens cesseraient de fréquenter les églises. Les pauvres aussi, même s’ils ont quelques idéaux, ne pensent qu’à manger. Ce qui unit tous les humains est l’idée universelle du pain ; que le Christ soit descendu du Ciel, qu’il ait vécu sur terre et qu’il ait été crucifié, qu’il ait ressuscité ensuite, ce sont des questions secondaires. La différence entre les gens est que certains cherchent le Christ et d’autres non, c’est cela la question. Vous direz que mes paroles sont exagérées : « Si c’est vrai, c’est un grand mensonge », disent les turcs. Allez partout dans le monde, et partout vous vous heurterez à cette vérité basique ; je ne critique pas mais je constate : lorsque je vois une blessure, je dis qu’elle est profonde de deux centimètres et large de dix centimètres, si vous ne le croyez pas, vérifiez. Pourquoi le Christ est-il venu sur terre, quelle était sa tâche ? Appliquer la loi de l’amour vivant qui résout toutes les questions : mentales, affectives et sociales. Lorsque tu appliqueras l’amour vivant, tu verras que tout le monde a les mêmes sentiments que toi : tous se réjouissent et souffrent comme toi, tout le monde a les mêmes besoins que toi ; lorsque tu le comprendras, tu pourras te mettre à la place de chacun et tu pourras l’aider comme tu t’aides toi-même. C’est une science qui sera appliquée à l’avenir, c’est ce que l’humanité demande. Qu’est-ce qui arrive maintenant ? Deux individus se croisent et se disent : « Le Christ est ressuscité ! » Que signifie ce type d’accueil ? C’est comme dire à un invité qui est venu te rendre visite : « Bienvenu, je suis content que tu sois là ». S’il est venu pour deux ou trois jours, il est bienvenu ; si c’est pour plus longtemps, les choses se gâtent, tu commences à le questionner : combien de temps il compte rester, comment il partira, etc. Notre amitié résiste deux ou trois jours, si cela se prolonge, l’amitié s’altère. « Jésus leur dit ». Le mot Jésus est symbolique, il comporte trois principes fondateurs. Le premier principe est une force qui crée, transforme la vie et lui donne une nouvelle direction ; Jésus est quelqu’un qui ne s’occupe pas de choses ordinaires, il a en vue les grandes vérités divines qui instaurent un ordre universel. Le deuxième principe est l’énergie vivante qui met toute chose en parfait état de fonctionnement ; elle ne transperce pas les choses avec des aiguilles comme font les entomologistes ; elle n’est pas mortifère, mais elle donne vie à toutes les créatures ; c’est une force qui préserve tout, ou comme on l’appelle aussi, c’est la loi de l’amour. Le troisième principe est la loi de l’équilibre qui résout, qui règle toutes les querelles et les malentendus entre les humains. Pourquoi naissent les querelles ? Vous le savez mieux que moi : elles sont une conséquence logique de la vie humaine. On a construit des bains dans une petite ville bulgare. Lorsqu’il a fallu choisir le revêtement du sol, les habitants se sont divisés en deux factions : les uns affirmaient que les planches devaient être très lisses ; les autres soutenaient le point de vue inverse. – Cela fait huit mille ans que les humains se querellent à propos des planches pour le revêtement du sol des bains : doivent-elles être lisses ou rugueuses ? – Ils ont fini par dépêcher un inspecteur pour trancher cette question ; il a dit que chaque planche lisse devait être suivie d’une planche rugueuse pour satisfaire ainsi les deux points de vue : celui qui maintient l’idée d’un revêtement avec des planches lisses marchera uniquement sur les planches lisses ; celui qui maintient l’idée opposée, marchera sur les planches rugueuses ; l’important est d’avoir la paix ! « Jésus leur dit ». Jésus est l’être qui contient les trois principes en lui. Que leur a-t-il dit ? « Allez, prévenez mes frères d’aller en Galilée, ils me verront là-bas, n’ayez crainte ». Qu’est-ce qui inspire la crainte ? La trahison. Nos mères, pères, frères et sœurs ont trahi depuis des milliers d’années, ils continuent de trahir et ne croient plus personne aujourd’hui. Tu dis à quelqu’un : « Est-ce vrai ce que tu dis, rendras-tu l’argent que tu as pris ? » Puisque la peur résulte de la trahison, le remède contre la peur est l’amour. La peur est la maladie la plus dangereuse pour l’être humain, c’est un piège, une faiblesse du caractère humain ; la majorité des crimes sont dus à la peur. Celui qui veut se montrer héroïque doit chasser la peur de son cœur, son cœur doit être rempli d’amour. Quel amour ? Un amour vivant, conscient, et non un amour de bric et de broc comme l’amour humain ordinaire. Autrefois, le blé, l’orge, le seigle, l’avoine et le maïs sont partis guerroyer pour libérer le monde de l’esclavage. Comme il fallait laisser quelqu’un pour nourrir l’humanité, ils ont décidé de charger le millet de cette mission : « Tu nourriras les humains en notre absence et à notre retour, chacun de nous reprendra sa place pour s’acquitter de son devoir. » Le millet leur a demandé : « Est-ce que je peux permettre aux humains de préparer des plats avec moi ? »Ils lui ont répondu : « Contente-toi de faire du bon pain, ne pense pas à servir de plat. » Quelqu’un parle de culture, de nourriture : il n’est pas apte à servir de pain et il veut déjà servir de plat ; il n’a pas encore redressé sa vie sur terre, mais il songe déjà au ciel : quels plats y seront préparés ? Je dis : redresse d’abord ta vie sur terre, et pense au ciel après. Le Christ dit : « N’ayez pas peur ». Pourquoi ne pas avoir peur ? Parce que le Christ apporte le nouvel élément de l’amour. Pour qui ? Pour ses frères et non pas pour les gens de l’extérieur. Aujourd’hui, moi-aussi je parle de mes frères et non pas des gens extérieurs. Ceux qui reconnaissent la Fraternité sont les gens de la nouvelle culture ; ceux qui ne la reconnaissent pas sont les gens de l’ancienne culture. Si vous voulez trouver quelque part votre nom écrit en lettres majuscules, vous le trouverez dans l’annuaire de l’ancienne culture : le nom des comtes, des princes, des évêques, des ministres et des prédicateurs y est écrit, mais vous ne pouvez pas trouver celui de l’homme. Tu dis : « Je suis enseignant. – Qu’est-ce que tu enseignes ? – Les mathématiques. – Comment enseignes-tu ? – Nous avons dix chiffres de 0 à 9, je fais des combinaisons diverses comme les marchands : j’additionne, je soustrais, je multiplie, je divise, je calcule des racines carrées. » Mais il y a une différence entre soustraire et soustraire : ce n’est pas la même chose d’arracher une dent de la bouche de quelqu’un ou de dépoter une plante avec les racines avant de la rempoter ailleurs ; de plus, on peut arracher avec une tenaille et on peut arracher avec une binette. Voilà pourquoi j’appelle les mathématiques que les humains étudient maintenant : introduction aux mathématiques. Je dis : il y a une différence entre la science actuelle et celle qui viendra à l’avenir. Selon certains astronomes, la matière à l’origine était en dormance ; lorsqu’elle s’est éveillée, elle a commencé à tournoyer et a formé des cercles et des sphères vivants. On étudie aujourd’hui ces cercles et ces sphères sans mentionner la cause intelligente qui les a formés, alors que le mouvement observé dans l’univers résulte de cet esprit intelligent qui régule et régit toutes les forces : seul ce mouvement est réel, seul cet esprit rend le monde réel. D’après les philosophes, il n’existe que deux choses réelles dans le monde : la substance, c’est-à-dire la forme perceptible des corps, et l’essence, c’est-à-dire l’imperceptible, l’impalpable qui se cache dans ces formes. Les humains se penchent principalement sur la forme des choses, mais ne sont pas encore arrivés à l’essence. Ainsi, lorsqu’on parle de fraternité et de sororité, on entend la substance des choses manifestée sous deux formes sublimes ; il n’existe pas dans le monde physique de formes plus belles qu’elles. Celui qui veut être beau comme un ange doit développer en lui ce sentiment de fraternité et de sororité, c’est une loi. Je ne vois pas encore sur vos visages la fraternité et la sororité ; savez-vous comment est le visage du frère et celui de la sœur ? Dans la région où habitent le frère et la sœur, il n’y a pas d’épines ; dans la région où habitent le frère et la sœur il n’y a pas de vide ; dans les paroles qu’utilisent le frère et la sœur il y a une seule forme, un seul contenu : l’idée, un sens unique, un contenu unique ; dans la fraternité et la sororité les paroles ne se démontrent pas, elles sont des grandeurs mathématiques strictement définies. Que font les gens dans le monde ? Ils se disputent. S’ils sont religieux, ils se disputent pour savoir qui est un véritable chrétien, et lorsqu’un nouveau les rejoint, ils le mettent à l’épreuve pour voir s’il tiendra bon. À quoi reconnaissent-ils s’il peut résister ? Selon les évangélistes, s’il pleure d’abord, puis se repent de ses péchés, puis déclare qu’il est prêt à se sacrifier pour le bien de l’humanité, s’il passe par ces phases, il est admis comme membre de leur Église. L’orthodoxe dit qu’il est né orthodoxe : tel père, tel fils – c’est déjà plus proche de la vérité : le canard donne naissance à des cannetons – L’orthodoxe doit croire en l’Église, en les évêques, en l’Évangile, en les conciles œcuméniques, etc. Les orthodoxes ne sont pas chanceux. Je ne les blâme pas et je ne les raille pas. Dans la Fraternité il n’y a pas les nôtres et les vôtres, tous sont les nôtres. Il n’y a pas de veuves dans la Fraternité ; un peuple qui a des veuves n’est pas compatible avec la Fraternité, et si une Église parle de veuves, c’est qu’il n’y a pas de fraternité en elle. De quoi résulte le veuvage ? Des meurtres : les hommes vont à la guerre où ils sont tués. Autrefois, c’étaient les hommes qui étaient veufs. Pourquoi ? Parce que les femmes allaient à la guerre. Donc, lorsque les hommes guerroient, il y a des veuves ; lorsque les femmes guerroient, il y a des veufs : il n’y a pas de frères et de sœurs dans ces sociétés. C’est le point de vue de la civilisation chrétienne : là, il n’y a pas d’offices funèbres, tous sont des saints, saints par rapport à la terre, et frères et sœurs par rapport au ciel. Les gens ont mis le monde la tête à l’envers et s’étonnent que leurs affaires aillent mal : ils ont mis les saints au Ciel où on n’en a pas besoin, et les frères et sœurs sur terre. Les frères et sœurs doivent être en haut pour sortir les humains du puits ; les saints doivent être sur terre pour éclairer les humains et les guider. Où sont les saints bulgares ? Je ne veux pas de saints morts, ils doivent être vivants pour porter leurs lampes torches allumées. On veut maintenant me convaincre qu’il y a des saints sur terre. À quoi les reconnaître ? À ce qu’ils vivent selon la loi de l’amour divin. Le Christ dit : « Venez, allez dire à mes frères de se rendre en Galilée, et c’est là qu’ils me verront ». La Galilée est la demeure de la pensée où les choses sont comprises correctement ; pour se rendre en Galilée, on doit être très noble et intelligent, contrairement à la louve qui attaque les moutons et les porte à ses petits. Il se peut que vous soyez vexés par cette comparaison, mais je ne peux pas ne pas faire attention aux doléances des animaux à votre encontre. Lorsque je croise une poule, je sonde son avis sur les humains et elle dit : « Ce ne sont pas de vrais chrétiens car ils nous égorgent à tout va. – Est-ce vrai ? – Viens regarder ce qui se passe dans les poulaillers et tu te rendras compte toi-même. » Je croise un bœuf et je lui demande aussi : « Que diras-tu des humains ? – Ne m’en parle pas, il n’y a aucun sens chrétien en eux, ils nous attèlent du matin au soir et nous donnent un peu de foin de temps à autre, puis lorsqu’on meurt, ils nous arrachent la peau du dos. » C’est un joug terrible. Dans le livre d’Isaïe, chapitre 77, il est dit que celui qui tue un bœuf commet le même meurtre que s’il tuait un homme. Le prophète Isaïe qui a vécu il y a plus de trois mille ans avait une morale plus élevée que celle d’aujourd’hui. Après tout ceci les gens disent : « Le Christ est ressuscité ». Le Christ est ressuscité, mais non pour vos bœufs, moutons et poules ; tant que le Christ ne ressuscite pas pour tous les êtres vivants, pour vos bœufs, moutons et poules, vous ne pouvez pas entrer dans le Royaume de Dieu. Je prends les mots bœuf, mouton et poule au sens figuré. Il y a deux mille ans, le Christ a dit: « Aime ton prochain comme toi-même. » Il y a une omission dans ce verset, il n’est pas complètement cité, et c’est pour cela que j’ajoute : « Aime tous les êtres vivants, des plus petits aux plus grands, comme moi-même ». Il y a des êtres vivants créés par l’homme, je ne parle pas d’eux : par exemple les parasites, poux et punaises, sont le résultat de la vie humaine. Un groupe d’étudiants américains ont voulu faire une blague à l’un de leurs enseignants ; ils ont collecté des morceaux de différents coléoptères : une tête d’ici, des pattes de là, des ailes d’ailleurs, puis ils les ont collées et ont formé un nouvel exemplaire de coléoptère ; ils l’ont porté à leur enseignant en lui disant : « Monsieur le professeur, nous avons trouvé une sorte particulière de coléoptère que nous n’arrivons pas à classer ». Le professeur l’a pris et a dit après l’avoir examiné : « Jeunes hommes, c’est l’espèce Humbug, c’est-à-dire human bug, un coléoptère inventé par l’homme ». Il ne s’est pas laissé berner. Les gens d’aujourd’hui ont produit un grand nombre de « humbug » et les présentent comme l’œuvre de Dieu : ce sont des inventions humaines ! Êtes-vous capables de vous mettre à la place de chaque insecte pour comprendre comment il vit ? Quelle est la différence entre l’être humain et les petits êtres ? Vous dites : « Plus un être vivant accomplit de travail, plus il est intelligent et plus haut il est placé ». De ce point de vue les gens considèrent les animaux comme des êtres inconscients et simplets. Qui apprend à l’araignée à tisser sa toile ? Est-ce que l’être humain peut tisser une toile aussi fine que l’araignée soi-disant stupide ? La toile de l’araignée est l’héritage d’une précédente civilisation très avancée : encore aujourd’hui, elle tisse sa toile très fine à moindre coût ; c’est cela la culture de l’araignée. Je demande où sont nos filaments très fins ? L’araignée a envoyé son produit à l’exposition, mais qu’enverrons-nous à l’exposition universelle, qu’enverront les Bulgares à cette exposition, qu’enverront les chrétiens ? Ils n’ont rien à envoyer. Je vous serai très reconnaissant de me montrer l’œuvre que vous avez prévue pour l’exposition au ciel. Avec quoi les Bulgares, les chrétiens pourront-ils attirer l’attention de ces êtres cultivés et sublimes qui vivent au Ciel ? Les gens d’aujourd’hui se querellent pour être celui qui est le plus en vue, celui qui a accompli le plus de choses sur terre. Dans les temps immémoriaux, quelque part dans ce qu’on appelle maintenant l’Asie, vivait un pauvre homme qui se distinguait par sa bonté, nul n’avait plus de bonté que lui. Comme Dieu était très content de lui, il a envoyé un jour deux anges lui mettre une couronne de fleurs sur la tête. Cet homme avait passé toute sa vie auprès des racines d’un arbre en se lamentant et en pleurant ; pourquoi devait-il rester à côté de cet arbre ? Cet arbre était extraordinaire, avec une histoire singulière. Dans un passé lointain, lorsque se développait la civilisation des anges et des archanges, Dieu a envoyé l’un d’eux sur terre pour aider les humains. Lorsqu’il est descendu sur terre, l’ange a rencontré une belle jeune fille qu’il a épousée : il a oublié ainsi sa mission. Pour le punir, Dieu l’a transformé en un hêtre, la tête ensevelie dans le sol pour y passer des milliers d’années et apprendre ainsi sa leçon. Le pauvre homme qui connaissait l’histoire de cet ange a passé sa vie auprès des racines de cet hêtre en prières et lamentations afin d’expier sa faute. Lorsqu’il regardait les efforts de ce faible homme, Dieu a décidé de le récompenser et pour cette raison Il a envoyé les anges poser une couronne de fleurs sur sa tête. Sur le chemin ils ont rencontré une belle jeune femme et ont commencé à se disputer pour décider à qui donner la couronne : au pauvre homme ou à la belle jeune fille, et finalement ils ont décidé de séparer la couronne en deux : une moitié pour la jeune fille, une autre pour le pauvre et saint homme. Que représente cette couronne ? La couronne de l’amour. Aujourd’hui encore, la couronne est en deux morceaux et c’est pourquoi les affaires des humains ne vont pas bien. Qui en réalité mérite la couronne ? La jeune fille ou le pauvre qui pleure et prie toute sa vie auprès des racines de l’arbre pour relever celui qui a chuté ? Tous doivent travailler comme le pauvre qui s’est lamenté et a prié toute sa vie pour que Dieu amène vers Lui les esprits et les cœurs des gens. Lorsqu’ils descendent sur terre, les êtres sublimes et intelligents, les anges feront toujours quelque erreur : il faut ensuite qu’il y ait un pauvre homme qui pleure et prie pour eux pour les relever. Aujourd’hui encore l’Église lit les prières de saint Basile pour chasser les mauvais esprits de la terre, mais les prières ne les aident pas. Aujourd’hui aussi deux anges descendent sur terre et apportent une couronne ; puisque l’Église est considérée comme l’épouse du Christ, ils veulent séparer la couronne pour que toutes les Églises en prennent une partie. Cela ne marchera pas : s’ils séparent la couronne, ils créeront de nouvelles controverses, de nouveaux malentendus. Vous demandez à quelle Église revient la couronne ? À aucune ! Le seul qui mérite toute la couronne est le Christ. Il est vivant et vit maintenant sur terre, mais vous ne pouvez pas le reconnaître. Voir et connaître le Christ, c’est être imprégné de Son amour ; celui qui porte l’amour en lui donne la possibilité à chacun de ses plus petits frères de se développer normalement ; quiconque le croise, il lui demande : « Est-ce que tu bâtis ? » Rappelez-vous : il y a une loi dans le monde, la loi de l’amour. Elle renferme une seule règle : ne jamais mentir, c’est ce qu’exige la loi de la vérité ; dans l’amour il y a un seul chemin, le chemin de la sagesse ; l’amour apporte un seul bienfait, la vertu ; l’amour use d’un seul droit, la justice divine. Vous êtes assis maintenant à mes côtés et vous vous interrogez : vous voulez savoir si je dis la vérité, qui je suis, d’où je suis, etc. Vous n’avez pas à chercher : si vous creusez autour de moi, vous finirez par vous creuser vous-mêmes, vous ne trouverez rien, je ne suis pas dans ce corps, je ne suis là qu’en apparence. Je vais me déguiser un jour et je partirai d’ici, et même si vous me croisez, vous ne me reconnaîtrez pas ; vous demanderez après moi, mais vous ne me trouverez pas ; c’était la même chose avec le Christ. Vous demandez : « Toi aussi, tu sais ce qui s’est passé à Jérusalem ? » Vous pouvez rétorquer : « Nous aussi, nous pouvons nous débarrasser de ces cheveux blancs, de cette forme, de toutes les apparences ». Nous ne pensons pas le monde comme vous. À mon avis toutes les formes que Dieu a créées sont sacrées : le bœuf est pour moi aussi précieux que l’être humain, l’oiseau est aussi précieux que le professeur. « C’est exagéré ! » En chaque individu, en chaque forme aussi petite soit-elle, demeure l’Esprit Divin ; celui qui empêche cette forme de se développer, entrave le travail de l’Esprit. Par conséquent, en t’arrêtant devant un arbre, tu le regarderas avec vénération, sans cueillir ses rameaux ou ses feuilles. Tant que les humains égorgent le bétail et tant qu’ils guerroient entre eux, ils ne pourront jamais s’aimer, et là où il n’y a pas d’amour, il n’y a pas de paix. Qui va gouverner est indifférent pour le nouvel enseignement : que les riches gouvernent, mais qu’ils ne tuent pas, qu’ils n’emprisonnent pas les gens, qu’ils n’égorgent pas le bétail ; que les pauvres gouvernent, mais qu’ils ne tuent pas, qu’ils n’emprisonnent pas. Tous ceux qui gouvernent doivent appliquer la loi de l’amour ; c’est nécessaire, non seulement pour le régime social, mais aussi pour les âmes humaines ; c’est nécessaire pour les familles, mais aussi pour les individus isolés. La femme est mécontente de son mari et va s’en plaindre à ses voisines : elle ne le connaissait pas ; le mari se plaint de sa femme : il ne la connait pas, il n’a pas ouvert les plis de son cœur pour voir la source qui y est cachée ; il a fermé son cœur alors qu’il lui réclame de l’amour ; l’amour ne s’exige pas, c’est une loi : celui qui s’impose, n’a pas d’amour en lui. Tu dis : « Je t’aime beaucoup, prête-moi de l’argent ». Combien veux-tu ? Quelle que soit la somme que tu réclames, je suis prêt à te la donner. Le Christ dit : « Allez dire à mes frères qui sont prêts à appliquer mon enseignement sur terre de se rendre en Galilée ». Il n’est donc pas dit au Ciel, mais sur la terre. C’est vrai, si nous ne pouvons pas vivre avec amour sur terre, comment vivrons-nous au Ciel ? Pensez-vous qu’on laissera des gens imparfaits se rendre au Ciel ? Si quelqu’un d’imparfait allait au Ciel, il y serait comme un étranger et ferait vite demi-tour. Le plus grand art pour tous est l’art d’aimer. Hier un ami est venu me voir et m’a demandé comment traiter sa sœur malade, comment la soigner. Je lui ai dit : « Si ta sœur applique l’amour, elle guérira. – Comment saura-t-elle si elle a de l’amour – Si sa main se dilate légèrement, elle a de l’amour. » Cela s’applique à tout le monde : si dans votre organisme a lieu une dilatation quelconque ne serait-ce que microscopique, vous avez de l’amour ; s’il n’y a eu aucune dilatation, vous n’avez pas d’amour. Le Christ ne s’adresse qu’à ceux qui ont de l’amour. Pourquoi ? Parce qu’ils sont éveillés. Vous devez tous être frères et sœurs entre vous, et exprimer uniquement ce qui est dans vos cœurs, c’est-à-dire être sincères les uns envers les autres. Le Président des États-Unis a invité à déjeuner deux amérindiens connus. À table, il y avait entre autres choses de la moutarde ; le plus jeune invité en a mis un peu sur son pain et lorsqu’il l’a goûtée, des larmes ont coulé de ses yeux et son camarade lui a demandé : « Pourquoi pleures-tu ? – Je me suis rappelé que mon père s’est noyé dans le lac l’année dernière. » Peu après, le second amérindien a aussi goûté de la moutarde, et ses yeux aussi se sont remplis de larmes. « Pourquoi pleures-tu à ton tour ? – a demandé le jeune. – Je pleure car je regrette que tu n’aies pas pu toi-aussi te noyer en même temps que ton père. » Cela s’appelle manquer de sincérité. Les chrétiens d’aujourd’hui parlent plus de leurs difficultés que des raisons qui ont engendré ces difficultés ; la faute n’est pas dans la moutarde : si ton père s’est vraiment noyé, la raison est ailleurs et non pas dans la moutarde. Le Christ dit : « Rendez-vous en Galilée, c’est là que vous me verrez ». Que représente la Galilée ? La demeure de l’amour, c’est là que vous le verrez ; donc l’amour peut être vu, réalisé. Lorsque vous verrez l’amour, c’est-à-dire le Christ, vous porterez d’autres noms. Vient le temps de la Résurrection : il y a deux mille ans le Christ a ressuscité tandis que maintenant ce sont ses disciples qui ressusciteront. La question qui se pose est : qui va ressusciter et qui ne va pas ressusciter ? La résurrection doit être commune. Certains veulent me convaincre qu’ils ont déjà ressuscité. Je demande : « Avez-vous vu l’amour, êtes-vous prêts à vous sacrifier pour tout le monde ? » La femme dit : « J’ai quitté mon mari ». C’est simple, tu n’as donc pas encore ressuscité ; l’homme dit : « J’ai quitté ma femme ». Tu n’as pas encore ressuscité. Le ressuscité ne quitte jamais sa bien-aimée, il se rend auprès de l’âme de sa bien-aimée et partage la vérité avec elle : il suffit d’un seul mot pour qu’ils se comprennent. Seules les âmes qui se servent de la vérité s’aiment ; parler dans une langue divine, se dire la vérité, c’est cela vivre dans la loi de l’amour. Aujourd’hui la femme discute avec son mari, l’appelle « chéri », mais dans son for intérieur elle veut qu’il sorte au plus vite et la laisse toute seule à la maison ; sa sincérité est comme celle du mari : ce sont deux héros indiens qui pleurent sans dévoiler la raison de leurs pleurs. La femme dit : « Mon mariage s’est avéré malheureux » et le mari dit la même chose. Ton malheur n’est pas dans ton mariage, mais dans les péchés que tu commets. La femme se plaint d’avoir trop enfanté ; ce n’est pas là le malheur, le malheur est dans ce que vous ne reconnaissez pas le Seigneur. Il frappe tous les matins à la porte pour vous réveiller, mais vous ne voulez pas vous lever. Quelqu’un a perdu sa fortune, il souffre, il se lamente et cherche un coupable. C’est Dieu qui a pris sa fortune et qui dit : « Voyons s’il Me reconnaîtra ». Un évêque est devenu trop âgé, on le démet de ses fonctions et il souffre : lui non plus ne reconnaît pas le Seigneur. Et avec tout cela les gens passent pour croyants et se prononcent pour dire qui est saint et qui ne l’est pas, qui est pieux et qui a de l’amour ; ils n’en ont pas le droit, seul le Seigneur sait qui est croyant, qui est saint et qui a de l’amour. C’est une loi, l’être humain ne peut pas engendrer l’être humain. Et lorsque vous multipliez deux par deux vous obtenez quatre : le nombre quatre ne peut pas être engendré par lui-même, un autre nombre l’engendre. Tu dis : « Je veux aimer ». Non, tu ne peux pas aimer. Il est dit dans les Écritures : « Aime le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, toute ta pensée, toute ta force et aime ton prochain comme toi-même », donc, tu vas d’abord aimer le Seigneur et ensuite ton prochain. D’où prendras-tu l’amour si tu n’aimes pas le Seigneur de toute ta pensée, ton cœur, ton âme et ta force ? L’amour ne s’achète pas au marché. À l’avenir, lorsque tu te marieras, tu demanderas à ton bienaimé : « Chéri, est-ce que tu aimes le Seigneur de tout ton cœur, ton âme, ta pensée et ta force ? Si tu L’aimes et s’Il demeure en toi, alors je m’unirai à toi ». Lorsque deux jeunes s’unissent, ils forment un nouveau nombre avec l’enfant. Faut-il ensuite se demander : « Est-ce que je m’aime ? », faut-il se demander si le poêle réchauffe : puisque tu as allumé le feu, le poêle réchauffe forcément. Tu dis : « Tu dois savoir que je suis quelqu’un de singulier ». Comment se manifeste ta singularité ? Tu es singulier parce que ton portefeuille est plus grand et peut contenir plus. Dans la cour voisine on entend des cornemuses et des clarinettes. Puisque nous parlons de l’amour, c’est bien qu’ils jouent un peu, nous patienterons jusqu’à ce qu’ils terminent ; ils n’ont pas appris l’art de jouer, leurs clarinettes bourdonnent trop, ceci montre que ces musiciens n’ont pas d’amour. Jeunes et vieux, mettez l’amour en vous pour que le Christ demeure non seulement au Ciel mais aussi dans vos âmes, vos cœurs, vos esprits et votre volonté ; c’est le seul moyen d’appliquer concrètement le nouvel enseignement. Assez de verbiage, que personne ne critique l’autre, ne critique pas ton frère, ni ta sœur. Je ne vous dirai pas maintenant le Christ est ressuscité, mais je vous demanderai si l’amour est entré dans vos pensées, vos cœurs, vos âmes et votre volonté. À ceux en qui l’amour est entré dans leurs pensées, leurs cœurs, leurs âmes et leur volonté, je dis : le Christ est ressuscité et l’amour a ressuscité. N’attendez pas de moment propice, ne comptez pas sur l’évolution, n’attendez pas que l’amour vienne de l’extérieur : que l’amour vienne en vous, c’est là seulement que vous serez forts et beaux. Lorsque vous apprendrez à aimer, vous ne vieillirez pas, vous serez jeunes à trente-trois ans ! Lorsque vous vieillirez, vous enlèverez vos anciennes peaux, vous rajeunirez ainsi continuellement et vous vivrez autant que vous voudrez. Soyons jeunes dans l’amour : voici le nouvel enseignement, on est jeune tant qu’on aime, dès qu’on cesse d’aimer on vieillit ; tant qu’on aime on est érudit, dès qu’on cesse d’aimer, le savoir se perd. Chacun peut essayer d’aimer. Le Christ dit : « Allez dire à mes frères et sœurs de se rendre en Galilée, c’est là qu’ils me verront ». Ne demandez pas où est la Galilée, vous n’êtes pas encore prêts pour cet endroit, vous apprendrez un jour où est la Galilée. La résurrection de l’amour vient. Maintenant, vous ne direz pas le Christ est ressuscité, mais vous direz : « Que l’amour ressuscite, que les ennemis qui nous haïssent soient dispersés ». Votre crédo actuel, votre enseignement actuel se résume à ceci : « Seigneur, que Ta volonté demeure, mais que la nôtre soit faite ; Seigneur, que Ton amour demeure, mais que le nôtre s’accomplisse ». Je dirais pour ma part : Seigneur, que notre volonté demeure, mais que Ta volonté soit faite ; Seigneur, que notre amour demeure, mais que Ton amour s’accomplisse ; ce sont les maximes que l’on peut appliquer. Aucune puissance ne peut résister à celui qui a l’amour, c’est quelqu’un qui a une nouvelle compréhension, il vit dans la paix et la lumière. Si vous avez l’amour, vous marierez vos filles à temps et les beaux-fils viendront de leur plein gré et en temps utile ; là où est l’amour se trouve aussi le gain et le savoir. L’amour vient dans le monde, un fort courant se lève, et celui qui n’est pas un héros ne doit pas aller sur les berges car l’onde l’emportera ; il est dit dans les Écritures : « La colère divine vient ». Pour qui ? Pour ceux qui n’ont pas d’amour. Cet Enseignement est pour aujourd’hui, pour la civilisation actuelle. Les souffrances des gens maintenant sont plus éprouvantes que celles du temps du Christ, mais la clé de toutes les questions difficiles est l’amour ; il viendra dans une forme réelle, vivante, et balaiera tout ce qui est ancien. Je parle maintenant votre langage : celui qui est prêt ressuscitera, et celui qui n’est pas prêt deviendra de l’eau, c’est-à-dire qu’il mourra. Mais celui qui connaît l’amour ne mourra pas. Je vous souhaite à tous de rencontrer le Christ dès aujourd’hui. Vous l’attendez dans le futur, mais je désire que vous le rencontriez dès aujourd’hui : rencontrer le Christ est une grande vérité que vous pouvez difficilement appréhender, car il y a rencontre et rencontre. Parfois l’amoureux rencontre sa bienaimée et dit : « Ce n’est pas elle ». Pourquoi ? Elle n’est pas bien disposée, elle n’est pas reconnaissable. Voilà pourquoi, soyez bien disposés lorsque vous rencontrerez le Christ ; soyez des héros, portez vos souffrances avec légèreté, c’est la seule façon pour le Christ de vous reconnaître, et vous de Le reconnaître. Accueillez et appliquez l’amour. Mesurez votre bras pour voir s’il s’est dilaté, c’est le seul moyen de faire face au mal ; c’est cela faire pénétrer l’amour dans tous les foyers : entre hommes, femmes et enfants, et dans chaque Église. Sans l’amour, le grand tout comme le petit pleureront le père qui s’est noyé dans le lac. « Allez dire à mes frères de se rendre en Galilée, c’est là qu’ils me verront ». Ce sont les dernières paroles que le Christ vous adresse : vous rendre en Galilée pour le voir, pour connaître l’amour qu’il porte. Il vient maintenant pour vous ressusciter, c’est le dernier jour aujourd’hui. Je vous souhaite à tous de ressusciter. Je vois sur certaines tombes que les stèles commencent à bouger : le Christ vient pousser les stèles, beaucoup viennent avec lui, et il dira alors : « Lazare, sors ! » Je vous salue avec la résurrection du Christ ! Je vous souhaite de vous rendre en Galilée, de rencontrer le Christ et qu’il vous donne l’important pour la vie nouvelle : la résurrection de l’amour. Sofia, Pâques, 1 mai 1921
  21. Dans la fosse aux lions « Alors le roi donna l'ordre qu'on amenât Daniel, et qu'on le jetât dans la fosse aux lions. » Daniel 6 :16 « La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue. » Jean 1 :5 Ce roi était un ami de Daniel. Lisez tout le chapitre pour savoir comment cela s’est passé. En lien avec le verset cité du Livre de Daniel je lirai le cinquième verset du premier chapitre de l’Évangile de Jean : « La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue ». Les gens civilisés d’aujourd’hui, quelle que soit leur situation, ont besoin d’une compréhension juste de la vie. Il ne suffit pas d’une compréhension superficielle, il ne suffit pas de dire que tu comprends : entre comprendre et comprendre il y a une différence ; je parle de cette compréhension capable de créer et de bâtir, je parle de ce savoir qui insuffle l’ordre et la discipline dans le monde, qui apporte l’harmonie entre les humains. Beaucoup s’arrêtent sur le mot savoir et disent que selon l’apôtre Paul le savoir rend orgueilleux. C’est vrai que l’apôtre Paul dit que le savoir rend orgueilleux, mais que l’amour enseigne[1] ; j’ajoute : un savoir, mêlé d’amour anoblit. Celui qui ne possède pas la sagesse divine n’est capable que de désunir : il porte un marteau avec lui pour caillasser les rochers. J’assimile tous les érudits à ceux qui sont chargés des travaux d’intérêt général : ils portent des marteaux pour casser des pierres, ils font du gravier à partir des grosses pierres pour paver la chaussée. Nulle part aujourd’hui, vous ne trouvez deux personnes qui partagent le même avis, l’un dit : « Attends que je te livre mon idée sur ce sujet », et l’autre dit : « Moi aussi, je veux donner mon idée » ; ensuite, ils commencent à se disputer sur qui a raison. Si deux individus ivres se roulent dans la boue et se disputent ensuite pour savoir qui s’est le moins sali, y a-t-il une quelconque logique dans leur dispute ? L’un affirme : « J’ai moins bu », et alors ! Les deux sont ivres, les deux se roulent sur le sol. La société contemporaine ne résout pas les questions de principe, mais énonce que les humains se doivent d’être moraux. J’ai ma propre idée de la morale. Certains disent : « Il faut moins mentir, moins voler ». La question n’est pas de moins mentir ou de moins voler, mais vous faites preuve d’une telle étroitesse d’esprit que cela impacte douloureusement votre organisme : vous avez un amour propre exacerbé et ressemblez à un interrupteur électrique ou une bombe, il suffit que quelqu’un touche l’interrupteur pour que cela s’allume ou s’éteigne, ou que vous explosiez immédiatement et si vous êtes une bombe. Ainsi, si vous lisez la littérature moderne, vous verrez qu’il y a une certaine analogie entre la société d’aujourd’hui et celle de l’Empire romain : il y a un déclin incontestable dans la chrétienté contemporaine et au lieu de chercher un chemin de salut, les gens d’aujourd’hui cherchent à maintenir ce qui est en train de s’écrouler ; ils ressemblent au commerçant qui fait faillite : il cherche de l’argent de-ci, de-là, pourvu que sa situation se stabilise. Idem dans la science. Nous avons atteint la dernière limite au-delà de laquelle nous ne pouvons plus avancer. Pourquoi ? Les organes de l’être humain, c’est-à-dire sa force de travail ne peut dépasser cette limite, mais il ne peut pas non plus cesser d’avancer, c’est pourquoi la nature l’obligera à éveiller en lui ces forces nobles et sublimes grâce auxquelles continuer son développement. Peu importe si vous me comprenez ou non, la nature vivante vous obligera à me comprendre comme elle oblige l’eau à faire fonctionner des machines : on met de l’eau dans la chaudière et on la chauffe, et lorsqu’elle se transforme en vapeur, elle fait avancer la machine : pouf-pouf. Un jour, vous aussi vous rentrerez dans la chaudière et vous soufflerez. L’homme n’est pas content de quelque chose, alors il soupire ; la femme n’est pas contente, alors elle soupire ; l’homme d’un côté, pouf, la femme d’un autre côté, pouf, jusqu’à ce que les roues de la machine se mettent en marche et la fassent avancer. Les enseignants d’un côté diront pouf, les élèves de l’autre diront pouf ; les prêtres d’un côté diront pouf, les ouailles de l’autre diront pouf, jusqu’à ce que la roue de la vie se mette en branle pour avancer. « On a jeté Daniel dans la fosse aux lions. » Daniel a un caractère opposé à celui des trois jeunes gens Chadrac, Méchak et Abed-Négo : leur examen avait un fondement politique. Les épreuves que traversent les gens sont de nature différente : individuelle, sociale, populaire ou universelle. Les Bulgares traversent à présent des épreuves. Quelles que soient les épreuves et leur nature, elles ont quelque chose en commun. Les Bulgares sont dans la fournaise ardente comme les trois jeunes gens : les Forces de l’Entente les ont mis dans la fournaise en disant : « De l’argent, vous devez donner de l’argent ! – Attendez que nous reprenions nos esprits. – Non, donnez-nous de l’argent ! » Les Bulgares sont dans la même situation qu’un avocat de Tarnovo qui avait été brutalement battu parce qu’il n’avait pas d’argent en poche : il voyageait de Tarnovo à Sevlievo,[2] et pour ne pas être volé il avait vidé ses poches avant de prendre la route. Mais sur le chemin il a été attaqué par des brigands qui l’ont fouillé et ne trouvant rien sur lui, furieux de leur malchance, lui ont demandé : « Puisque tu es avocat et que tu gagnes bien ta vie, pourquoi n’as-tu pas d’argent sur toi ? » Pour le punir, ils l’ont roué de coups et l’ont laissé repartir. Il s’est dit : « Dorénavant je porterai toujours un peu d’argent sur moi pour contenter les brigands et ne pas être battu ». On rosse maintenant les Bulgares et ils disent : « Nous souffrons à cause de l’Entente ». Pourquoi sont-ils battus ? Parce qu’ils ne portent pas d’argent sur eux. On leur dit : « Où est votre argent ? » Les journaux donnent des raisons différentes pour cela, mais il y a en réalité une seule raison : les Bulgares souffrent car ils n’ont pas d’argent pour rembourser leurs dettes ; si la Bulgarie avait deux milliards et demi en bon or pour payer sa dette, tout cela cesserait aussitôt. « On a jeté Daniel ». Dans ce verset on met un seul individu à l’épreuve, Daniel, alors que dans la causerie précédente j’ai parlé de l’épreuve de trois individus qu’on obligeait à vénérer l’image d’or. Quant à Daniel, on lui interdisait de prier son Dieu, on lui disait : « Tu n’as pas le droit de suivre tes convictions, tu agiras selon nos exigences ». Ses ennemis l’ont dénoncé au roi qui a décrété ceci : « Si trente jours durant quelqu’un adresse une requête à quelque dieu ou homme que ce soit en dehors du roi, il sera jeté dans la fosse aux lions ». Comme Daniel ne s’est pas conformé à cet ordre, mais qu’il a prié son Dieu trois fois par jour, le roi a ordonné qu’il soit jeté dans la fosse aux lions. J’appelle l’épreuve subie par les trois jeunes gens, épreuve de la misère : lorsqu’on essaie de joindre les deux bouts, on est dans la fournaise ardente où on combat les difficultés ; la deuxième épreuve, celle de Daniel est une épreuve de la richesse : lorsqu’il s’enrichit, l’être humain vainc les difficultés extérieures, il acquiert du savoir, ce qui induit les tentations intérieures. Le monde d’aujourd’hui traverse la première épreuve, celle des trois jeunes gens ; les chrétiens et vous aussi, vous traversez la deuxième épreuve. Si on vous jette aux lions, vous accrocherez-vous à vos convictions ? Les lions représentent les griffes, c’est-à-dire la force brutale dans le monde : vous soumettrez-vous à cette force ? Lorsqu’on a jeté Daniel dans la fosse aux lions, il a réussi à les dompter. Votre âme est déjà jetée dans la fosse aux lions ; pouvez-vous les dompter ou est-ce qu’ils vont planter leurs griffes et leurs crocs dans votre peau pour l’écorcher ? Faut-il ressortir de la fosse aux lions et avouer que vous n’avez pas de convictions ? Comprenez le sens de la prière et vous comprendrez pourquoi Daniel priait Dieu trois fois par jour : il puisait de la force auprès de Dieu. Il faut toujours un endroit d’où puiser de la force : on peut puiser de la force de sa famille, de la société, du peuple ou de toute l’humanité. Ne pensez pas que l’être est fort par lui-même ; penser qu’on est fort du fait de ses convictions, c’est se mentir : tu es fort car tu puises la force vivante quelque part. La force vivante est celle qui bâtit, elle est consciente, indivisible, si vous tentez de la scinder, elle se perd d’elle-même et ne peut plus se manifester, c’est pour cela qu’il est dit dans les Écritures : « Ce que Dieu a uni, les humains ne peuvent pas le séparer ». « On l’a jeté dans la fosse aux lions. » Comme Daniel sentait le danger qui le guettait, il priait trois fois par jour. Tout comme les humains qui mangent trois fois par jour, lui priait trois fois par jour. Donc la loi de l’alimentation est la même que celle de la prière. Lorsqu’il est privé de nourriture, l’être humain ressent un manque ; lorsque l’âme est privée de prière, elle ressent aussi un manque. La prière n’est pas un processus mécanique, mais un besoin intérieur de l’âme, c’est une communion de l’âme avec Dieu ; la prière est une réalité et non une illusion ; ce qui donne en un instant de la force à la pensée, au cœur, à l’âme et à l’esprit est réel, il n’existe pas de réalité en dehors de l’être humain. Celui qui comprend la loi intérieure de la réalité a un point de vue cohérent sur toutes choses ; s’il ne comprend pas cette loi, il voit les choses différemment : les unes dans une forme, d’autres dans une forme différente ; tantôt plus ardues, tantôt plus faciles à appliquer. Le rapport de l’être à la cause primordiale des choses dépend de son regard sur la réalité. La vie du puissant est légère et agréable et celle du faible est emplie de souffrances. Le faible ou le poltron tombe souvent dans des endroits dangereux ; il n’accomplit pas son devoir et ne tient pas ses promesses et c’est pour cela qu’il est contraint de mentir ; le faible ne pense, ni ne ressent correctement, il n’aime pas travailler, ce qui le rend semblable aux bourdons, il ne cherche que ce qui est facile. Un agriculteur bulgare, fatigué des travaux des champs, a décidé de se trouver un travail plus simple. « J’en ai marre de manier la charrue, je vais chercher un autre travail » s’est-il dit, et il s’est rendu en ville, espérant trouver rapidement. Il a visité plusieurs ateliers, mais tout lui paraissait trop fastidieux. Un jour, en passant dans le parc, il a vu le chef d’orchestre agiter sa baguette et les musiciens en face de lui jouer. « Ce travail est exactement pour moi, s’est-il dit, je vais agiter la baguette et les musiciens joueront », et il a demandé aussitôt à être nommé chef d’orchestre. Aujourd’hui, tout le monde a adressé une requête à Dieu pour être nommé chef d’orchestre, pour agiter la baguette : on trouve le sens de la vie dans le fait d’agiter la baguette. Tout le monde fuit les épreuves et les souffrances et parle de boire, manger et se divertir ; tout le monde parle des dernières pièces présentées au Théâtre moderne et au Renaissance[3]. Quelles plus belles pièces je vois se jouer dans les rues de Sofia et les acteurs qui y jouent sont naturels, ils jouent sans rémunération, de façon naturelle : combien d’hommes et de femmes jouent sur la scène de leur maison sans attendre de récompense, combien d’enfants prennent part à cette pièce et tous jouent gratuitement. En observant ce jeu, je dis : « Bravo, vous êtes des acteurs désintéressés, personne ne vous paie, personne ne vous applaudit, mais vous continuez néanmoins à jouer ». « Il a été jeté dans la fosse aux lions. » Lorsque vous lisez la vie de Daniel, vous voyez qu’il a disposé de savoir et de sagesse : des prophéties qu’il a accomplies depuis des milliers d’années, nous voyons sa sagesse et nous voyons qu’il connaissait non seulement la science d’alors, mais aussi la science d’aujourd’hui ; il était kabbaliste. Lorsqu’il a surmonté cette épreuve, il a occupé l’une des places les plus hautes dans le royaume de Babylone. Vous aussi, vous serez soumis à l’épreuve de Daniel : vous serez jetés dans la fosse aux lions – parmi les forces brutales – et si vous réussissez cet examen, c’est-à-dire si vous arrivez à dominer la force brute de votre nature, vous sortirez de la fosse et vous entrerez dans la nouvelle culture ; c’est cela être maître de soi-même. Qui sont les lions ? Ce sont les passions humaines, il n’y a pas de force plus brutale que les passions, il n’y a pas de fauves plus terrifiants que les passions humaines : elles détruisent des rois et des évêques, des savants et des philosophes, aucun être ordinaire ne peut résister aux passions. Un saint se distinguait par sa grande pureté et sainteté, et un grand nombre de personnes affluaient vers lui pour être baptisées. Une jeune fille, très belle et grande pécheresse est venue le voir ; elle s’était repentie et désirait se faire baptiser pour entrer dans la vie nouvelle. En la voyant, le saint s’est enfui ; il courait, mais elle aussi courait derrière lui, et elle lui demandait : « Pourquoi fuis-tu, je me suis repentie, je vais me redresser ». Jean Baptiste a rencontré le saint en chemin et lui a demandé : « Pourquoi cours-tu ? – J’ai rencontré une femme dangereuse, je ne veux pas la baptiser ! » Jean-Baptiste l’a arrêté, l’a baptisé et lui a dit : « Tu peux à présent continuer ton travail. » Le saint est revenu sur ses pas, il a baptisé la femme et s’est dit ensuite : « Enfin, j’ai également réussi à baptiser cette femme ! » Ce n’est pas toi qui l’as baptisée, mais Jean-Baptiste ! La même chose vous arrive à vous : lorsque vous vous trouvez devant un danger, vous fuyez aussitôt ; le Christ vous rencontre sur la route, vous baptise, vous revenez en arrière et lorsque vous faites face au danger, vous dites : « J’ai vaincu », mais le Christ dit : « Ce n’est pas toi qui as vaincu, c’est moi ». Le malheur des gens d’aujourd’hui réside dans l’illusion qu’ils feraient tout, tout seuls ! En réalité personne ne fait seul son travail. Je demande combien parmi les jeunes gens d’aujourd’hui peuvent baptiser une telle femme, combien de femmes d’aujourd’hui peuvent baptiser un tel homme ? Ce n’est pas un reproche, je dis simplement que vous êtes encore loin de comprendre l’âme humaine, vous ne savez pas ce qu’elle représente, et pour cette raison n’importe quelle forme extérieure est capable de vous tenter. « On a jeté Daniel dans la fosse aux lions. » Dans la figure de Daniel nous voyons quelqu’un avec un caractère trempé, avec un amour inconditionnel envers Dieu. Seul celui qui a de l’amour envers Dieu peut prier ; celui qui n’aime pas ne peut pas prier, et il n’existe pas d’amour sans prière. On parle bien et on prie intensément lorsqu’on éprouve de forts sentiments de souffrance ou de joie ; lorsqu’on aime quelqu’un, on le reçoit bien et on lui parle avec amabilité et amour. Je ne parle pas de la prière provoquée par la peur : ce n’est pas une prière. Par prière, j’entends un lien, une communion avec Dieu. Tu prieras comme l’enfant, tu diras : « Seigneur lorsque je descendais du Ciel, je n’imaginais pas ce qui m’attendais sur terre ; je suis sorti pur de Ton sein, mais je me suis sali, j’ai péché sans le vouloir, je n’ai pas accompli mon devoir envers Toi, pardonne-moi et remets-moi dans le droit chemin ! » Lorsque tu diras la vérité, Dieu te guidera immédiatement ; si tu dis que tu es un pécheur sans dire où et comment tu pèches, tu n’es pas prêt à dire la vérité. L’homme peut être pécheur vis-à-vis de sa femme, la femme aussi vis-à-vis de son mari, le père et la mère vis-à-vis de leurs enfants, un ami vis-à-vis de son ami. Lorsque tu n’accomplis pas ton devoir envers tes enfants, ta femme ou ton mari, tu es un pécheur. Tu demandes : « Quel est mon devoir envers ma femme ? » Tu le sais mieux que tous : lorsque tu es descendu du ciel, tu as pris l’engagement d’aider et d’élever ta femme. « Devant qui ai-je pris cet engagement ? » Devant le Seigneur. Tu as promis de te marier avec cette femme, de lui rester fidèle ; Dieu dit : « Si tu tiens ta promesse, Moi aussi, Je suis prêt à t’aider ». Lorsque tu descends sur terre, tu oublies ton engagement et tu dis : « Pourquoi me marier à cette femme ? Il y a tellement de femmes sur terre ! » Il y a beaucoup de femmes, mais il y a une seule épreuve pour chacun, il y a une femme pour chaque homme ; si tu as beaucoup de femmes, la luxure frappe à ta porte. Il est dit dans les Écritures : « L’être de duplicité est inconstant dans ses voies »[4] ; une seule morale, une seule loi est nécessaire à l’être humain. La vie d’aujourd’hui prépare la vie future. C’est très logique : vous sortirez de ce monde et vous entrerez dans l’autre monde, vous sortirez de l’école et vous entrerez dans la société parmi des personnes hautement cultivées et intelligentes qui ne tolèrent ni faux-semblants, ni mensonge. Puisque vous ne pouvez pas baptiser une jolie femme, votre ange est faible. « Dans la fosse aux lions ». Votre âme aussi est dans la fosse aux lions. Aujourd’hui l’être se manifeste comme il est en réalité. La vie le soumet à des épreuves et des contradictions multiples pour qu’il perçoive son incroyance intérieure ; les gens aujourd’hui ne croient pas les uns dans les autres : tu parles avec quelqu’un qui te fait confiance, mais il se rétracte le lendemain car il ne te fait plus confiance ; qui est le perdant là-dedans ? Celui qui ne croit pas est le premier perdant, il s’éloigne de la source primordiale de la vie, il perd sa force intérieure et handicape ainsi sa pensée. Homme ou femme, chacun doit fréquenter des gens nobles, pas brillants : quelqu’un de brillant et de réputé n’est pas nécessairement noble. Comme les intérêts des gens s’enchevêtrent, ils considèrent que fréquenter des ministres, des érudits et des docteurs leur sera d’un grand profit ; l’important est que l’homme soit noble, indépendamment de la situation qu’il occupe. La force n’est pas un signe de noblesse ; être fort physiquement est une chose, être fort spirituellement est une autre chose ; le premier porte des grenades et des fusils et peut à tout moment tuer des personnes, alors que le second ne porte aucune arme, mais aide et relève les gens là où il va. La force spirituelle, intérieure, détermine la dignité de l’être. « Dans la fosse aux lions » - qu’avez-vous gagné vous qui avez jeté votre âme dans cette fosse ? Il est dit que le roi Darius qui a ordonné de jeter Daniel dans la fosse aux lions n’a pas pu fermer l’œil de la nuit. Il est revenu à la fosse très tôt le lendemain et a crié d’une voix éplorée : « Daniel, ton Dieu que tu sers constamment, a-t-Il pu te délivrer de la gueule des lions ? – Il a pu, mon roi. – Vis éternellement ! » Alors Darius a ordonné : « Sortez Daniel de la fosse et jetez-y tous ses ennemis avec leurs femmes et leurs enfants ! » Lorsque votre âme sera jetée aux lions, elle ne doit pas sommeiller, mais rester éveillée, elle doit prier toute la nuit pour réussir son épreuve. Le Christ dit : « Soyez éveillés pour résister à l’épreuve que votre âme traverse »[5]. Maintenant, tous les êtres, hommes et femmes passent une épreuve pénible et la génération future, vos enfants, diront si vous avez réussi cet examen ou non : si vous le passez avec succès, vous sortirez de la fosse avec un visage lumineux, sinon votre visage s’assombrira. « La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue ». Les ténèbres montrent les conditions dans lesquelles on sacrifie le sublime, le divin, pour se procurer certains plaisirs ; la lumière montre les conditions dans lesquelles on croît et se développe normalement. Dans la société contemporaine, la vie a besoin de caractères comme Daniel, sinon, comment peut-on bâtir la future société et les futurs partis ? comment s’organiserait l’humanité ? Que voyons-nous aujourd’hui ? Toutes les factions, toutes les sociétés et les peuples vont dans la même direction ; si cela perdure ainsi, tout périclitera. Tous les peuples et toutes les sociétés sont parvenus au stade où la noblesse et l’humanité doivent prendre le dessus ; les chrétiens d’aujourd’hui disent : « Un jour, lorsque toute l’humanité s’anoblira, nous prendrons notre part ». N’attendez pas ce moment. L’humanité est constituée d’individus qui passeront chacun leur examen, mais cela ne se fera pas d’un seul coup, chacun en son temps. Personne ne peut entrer dans le monde spirituel tant qu’il n’a pas passé avec succès son examen ; le monde spirituel est parfait, donc vous passerez votre examen sur terre, et vous entrerez ensuite dans le monde spirituel. Aucune femme ne peut recevoir l’amour de son mari tant qu’elle ne passe pas son examen dans la fosse aux lions ; aucun homme ne peut recevoir l’amour de sa femme tant qu’il ne passe pas son examen dans la fosse aux lions ; il en est de même pour les sociétés et pour les peuples : aucune société, aucun peuple ne peut avancer tant qu’il ne passe pas son examen. À quoi peut s’attendre une femme capable de sacrifier la vie de son mari et la vie de dizaines d’autres hommes ; à quoi peut s’attendre un homme qui a sacrifié la vie de nombreuses femmes ? Il y a une statistique qui démontre la propension des femmes et des hommes aux crimes les plus odieux, ils se violentent les uns les autres, ils s’assassinent : cela se passe aujourd’hui dans la société ! Comment expliquerez-vous ce phénomène ? Nous disons qu’ici agit la loi de la dégénérescence, c’est le fait d’individus qui se disent chrétiens et qui prient plusieurs fois par jour. Si vous voyiez la vie des religieux et des laïcs contemporains dans toute leur nudité, vous seriez terrifiés : leur débauche et leur impureté intérieure sont effroyables. Maintenant, je ne veux pas dénoncer vos péchés ni parler de l’épreuve qui vous attend, mais je dis que chacun sera soumis à l’épreuve ; pour la surmonter, il ne faut tolérer aucune hésitation : lorsque la femme croise un bel homme, son regard ne doit pas trembler, elle doit rester vierge, rien ne doit la tenter. L’homme lui dit : « Je ne peux pas vivre sans toi », mais demain il va en rencontrer une autre et lui dira la même chose : à bas ce loup, ce démon ! Les démons doivent descendre au centre de la terre et y passer des milliers d’années pour racheter leurs péchés. Pensez-vous que Dieu, c’est-à-dire l’amour les sauvera ? À l’avenir les gens seront privés de la possibilité de pécher, ce sera leur châtiment. On dit de quelqu’un qu’il occupe un haut rang, et alors ? L’important est quel caractère il a. Montrez-moi un Bulgare honnête qui est resté pur toute sa vie, montrez-moi aussi une telle Bulgare ! Je ne dis pas qu’il n’y en a aucun, mais combien sont-ils ? Combien de Bulgares peuvent réussir cet examen ? Lorsqu’on leur fait subir l’examen pour le Christ, pour le peuple, ils échouent, ils faillissent et ensuite rien ne va plus ! « Battons-nous pour la patrie ! » Battez-vous, mais sur le plan des idées, avec une compréhension intérieure, profonde : si tu vas te battre sans l’intime conviction d’accomplir ton devoir, mieux vaut ne pas t’engager ; si tu crois que tu accomplis ton devoir, combats pour ta patrie. Chaque chose doit se faire avec envie, en étant fidèle à soi-même ; lorsque quelqu’un croit une chose mais en fait une autre, il commet un crime. Comment s’élever quand on est dans une telle situation ? Vous dites : « Soyons des Bulgares honnêtes, des chrétiens véritables ». Ce sont des méthodes par lesquelles on peut s’élever, mais on doit pour cela être mis à l’épreuve ; son honnêteté sera soumise à l’examen et si on ne trompe ni ne vole, on est honnête. Pouvez-vous trouver maintenant en Bulgarie quelqu’un qui n’a jamais menti ? Si vous en trouvez un, la Bulgarie sera le plus grand pays, il sera une pierre précieuse très rare ; si on n’en trouve pas, alors où est la civilisation ? Vous débattez souvent sur le Ciel et sur le Seigneur et vous dites : « Que Dieu nous pardonne nos péchés ! » Il n’y a plus de pardon, Dieu en a fini avec les voleurs, les menteurs et les brigands. Il dit : « Je ne pardonne pas à ceux qui M’ont trompé neuf cent quatre-vingt-dix-neuf fois ». Cela ne montre pas qu’Il a de la rancœur, mais Il soumettra tout le monde à l’épreuve afin qu’ils expient leurs mensonges. En combien de temps cela peut-il se faire ? À raison d’un mensonge par an, donc neuf cent quatre-vingt-dix-neuf ans pour neuf cent quatre-vingt-dix-neuf mensonges. Lorsque vous additionnez neuf cent quatre-vingt-dix-neuf avec neuf cent quatre-vingt-dix-neuf, vous obtenez mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit ans ; si vous perpétrez neuf cent quatre-vingt-dix-neuf meurtres, vous les expierez en neuf cent quatre-vingt-dix-neuf ans : combien de milliers d’années faut-il pour expier tout cela ? Ne pensez pas que la loi divine, que l’amour divin soient des choses vaines ; l’époque des choses triviales est révolue, vient le nouvel amour réputé pour être un feu qui dévore tout ; cet amour élèvera les bons alors que les méchants brûleront et passeront par de grandes souffrances ; il les passera sept cent soixante-dix fois par le feu, en les y mettant et en les en retirant jusqu’à les purifier totalement, et ensuite il leur demandera : « Allez-vous pécher encore ? – Non, plus jamais ! » Et quelle sera votre situation dans le nouvel amour ? Une oie marchait avec ses oisons alors que le jars marchait devant eux. Un rat a surgi et a attrapé un oison. Le jars a saisi le rat et l’a plongé dans l’eau, puis il l’a ressorti, a vu que le rat était encore en vie et l’a replongé de nouveau, puis il l’a ressorti encore jusqu’à ce qu’il cesse de bouger. Alors le jars lui a demandé : « Prendras-tu encore mes oisons ? – Penses-tu que je sois aussi bête ? » Je le dis à vous aussi : pensez-vous pouvoir vous jouer de Dieu ? Il vous saisira comme le jars a saisi le rat et Il vous plongera et ressortira de l’eau jusqu’à ce que votre envie de faire des vilénies disparaisse. Je prononce une sentence et vous verrez si elle est juste ou non ; ceux d’entre vous qui sont pieux m’écouteront. Chaque vice doit être attelé au travail, utilisez la force de Daniel comme un couteau. La femme ne peut-elle pas résister à la tentation d’un homme, l’homme ne peut-il pas résister à la tentation d’une femme ? Est-ce que la caisse doit te tenter, est-ce que l’agneau doit te tenter ? Tout peut te tenter, mais tu peux aussi résister à tout. Tu marches, tu vois une belle poule, mais tu n’as pas d’argent ; le soir, tu passes à côté du poulailler, tu entres et tu attrapes la poule ! Pourquoi la poule t’a-t-elle tenté ? Et si tu te fais attraper dans le poulailler ? Dans un village près de Varna un renard a entrepris de tuer les poules d’un riche paysan. Pour les protéger du renard, le paysan a construit un poulailler avec de hauts murs. Un soir le renard est entré dans le poulailler et a tué plusieurs poules, mais sans réussir à ressortir. Le matin le paysan l’a vu et s’est écrié : « Ha, maintenant je t’ai attrapé, c’est à mon tour de mettre ta peau sur mon dos ». Nous aussi, nous agissons comme le renard : aujourd’hui nous tuons une poule, demain encore une, jusqu’à ce que Dieu nous attrape et nous dise : « C’est toi qui entre dans mon poulailler pour tuer mes poules, Je t’apprendrai ! » Tu peux être ministre, magistrat, enseignant, prêtre, peu importe, je parle en général des péchés de tous. Par conséquent vous devez être sans pitié envers vos faiblesses. Une pureté absolue est demandée à tous. Les gens des différentes partis doivent être purs comme le diamant, au point de rendre superflu le principe de la caution. Aujourd’hui pour emprunter de l’argent, il faut que deux personnes se portent caution ; si je ne couvre pas mes obligations, un gendarme doit venir m’arrêter. Si je dois demander que deux personnes se portent caution pour moi, c’est un déshonneur. Personne n’honore ses dettes de nos jours : on ne rend pas ce qu’on a pris, celui qui a, tout comme celui qui n’a pas ne remboursent pas et puis disent : « Dieu merci, je ne suis pas un si grand pécheur ». S’il est question de meurtre, il n’y a pas de péché plus grand, c’est le péché ultime. Celui qui essaie de tuer avec préméditation est fils du démon, on dit de lui qu’il est fils du diable, on dit d’un tel individu qu’il a été meurtrier dès l’origine et même Dieu ne lui pardonne pas. Pourquoi ne pardonne-t-on pas au diable ? Parce qu’il est meurtrier d’êtres humains. Savez-vous comme c’est difficile de pardonner au meurtrier ? Il peut remplir un tonneau entier de larmes, il ne sera toujours pas pardonné ; si quelqu’un pense qu’il est pardonné il se trompe, non, on ne lui pardonne pas. Pourquoi tant de malheurs ont frappé la maison de David ? À cause des meurtres ; pourquoi le peuple juif souffre-t-il tant ? À cause des meurtres de David, ce chantre des psaumes. Des milliers d’années s’écouleront encore avant que les péchés de David soient expiés. Les prêtres disent maintenant : « Lisons une prière, jeunons quarante jours pour que ses péchés soient pardonnés ». Ne vous trompez pas, c’est une vérité absolue, il n’y a pas de pardon pour les meurtres, c’est ce qui est écrit dans le livre divin : le châtiment est la seule issue pour les meurtriers. Je parle aujourd’hui aux religieux et aux incroyants car les uns et les autres tuent. Certains affirment que le diable se venge. L’être ordinaire se défend alors que l’être spirituel, puisqu’il a une force intérieure s’élève au-dessus de tout et ne tue pas. Moi, je suis invulnérable aux balles : un homme a tenté de me tirer dessus, il a tiré deux fois, mais la balle ne m’a pas atteint. Je lui demande : « Que veux-tu, ami ? Si tu veux de l’argent, je t’en donnerai ; si tu veux un attelage, je te le donnerai aussi, je viendrai travailler avec toi dans ton champ, mais il ne t’est pas permis de tirer, tu fais fausse route ». Le Christ dit : « Aucune vengeance n’est tolérée, aucun meurtre ; celui qui tue son frère, ne recevra de pardon ni dans ce monde ni dans l’autre ». Un homme qui tue sa femme ou une femme qui tue son mari sont des dégénérés ; une sœur qui tue son frère ou un frère qui tue sa sœur sont aussi des dégénérés. Ce n’est pas la morale chrétienne, c’est un péché contre le Saint Esprit. Même la pensée de meurtre n’est pas tolérée ; celui qui commet quelque meurtre que ce soit supportera le mépris de toute l’humanité, des saints et des anges ; chacun considérera comme criminel celui qui a transgressé le commandement divin : « Ne tue pas ! » Je parle maintenant des religieux, des peuples chrétiens qui, depuis deux mille ans portent des fusils, des canons, des grenades, alors que les prêtres lisent des prières pour bénir les armes. Tous les prêtres qui soutiennent l’idée de la guerre sont déjà condamnés par Dieu. Avez-vous vu des tableaux qui représentent une condamnation du clergé ? C’est vrai, même si les prêtres m’en veulent, je le dis : j’ai intenté le premier procès contre eux et je témoignerai à ce procès car ils ont appris et continuent d’apprendre aux gens à tuer ; puisqu’on m’appelle à témoigner, j’irai, je ne renoncerai pas à ce témoignage. Aucune pensée de meurtre ne doit traverser votre esprit ! Lorsqu’ils sont en colère l’homme et le femme se disent : « Crève ! Meurs ! » Ne tenez pas de pareils propos : paix et entente, amour et harmonie doivent régner entre vous, c’est ce qu’exige la nouvelle morale. Vous direz que vous ne vous occupez pas de choses pareilles, c’est-à-dire que vous n’avez pas tué. Je parle de ceux qui tuent, il n’y a pas de pardon pour eux ; et ceux qui s’apprêtent à tuer, gare à eux ! Vous dites : « C’est une révolution, là tout est pardonné ». Ce n’est pas ainsi, une transformation radicale doit s’opérer chez les gens et pas une révolution ; tous doivent s’imprégner de l’idée de ne jamais tuer personne. L’essentiel est de ne causer de souffrance à personne, de ne pas créer de tourments, mais d’arriver à une entente complète entre nous. Je n’approuve pas les prisons, je n’approuve pas les potences où qu’elles soient ; il faut dire franchement à tous qu’ils ne marchent pas sur un chemin divin. Les peuples chrétiens n’ont pas réussi l’examen de Daniel, ils n’ont pas l’intime conviction de Chadrac, Méchak et Abed-Négo, ils n’ont pas réussi cet examen-là non plus ; les peuples de l’Entente n’ont pas réussi leur examen, ils se sont inclinés devant le Veau d’or, et vient pour eux le second examen, l’examen moral pour éprouver leurs convictions. Connaissant les grandes lois naturelles nous savons quelles punitions Dieu infligera à tous les peuples d’aujourd’hui : il ne restera pas en Europe un peuple qui ne soit puni, tous seront broyés, réduits en charpie. Pour l’éviter, les peuples doivent se tendre la main, aucun meurtre n’est toléré. Les peuples d’aujourd’hui sont suffisamment civilisés pour comprendre ce qu’on leur dit, à bas la duperie ! Faut-il que les chrétiens se croient encore sauvés ? Comment le sauvé peut-il souhaiter que son prochain crève ? Il prie trois fois par jour, se repent, s’avoue fautif, mais dit à son prochain qu’il vaut mieux qu’il crève : quelle folie furieuse ! Et après tout cela, les prêtres et les évêques se sont mis à parler contre nous, ils disent : « Seigneur, que crèvent les disciples du nouvel enseignement, ils sapent les fondations de l’état ». Nous leur répondrons d’une autre manière : nous n’avons pas à crever, pas plus qu’eux, mais nous devons tous nous tendre la main pour accomplir la volonté divine. Un prêtre et un évêque ne doivent ni mentir, ni tuer. Un évêque a frappé un prêtre qui est tombé par terre raide mort ; ce n’était pas prémédité, mais il l’a fait sous l’empire de la colère : ceci n’est pas toléré non plus. Je connais beaucoup de cas comme ça ; si je délie ma langue, j’ai beaucoup à dire contre les prêtres, mais si je me tais, le Ciel ne se taira pas. Je suis peut-être l’homme le plus dangereux au monde ; tant que je suis parmi vous, ce n’est pas encore très dangereux, mais lorsque je partirai, tout sera réduit en poussière : de l’ordre actuel, des mensonges humains et de la terre d’aujourd’hui, il ne restera rien : c’est ainsi qu’en a décidé le Seigneur et cela se réalisera bientôt. Je ne cherche pas à vous effrayer, ce sont des lois qui agissent ; je dis : si vous persistez dans cette voie, vous changerez les lois naturelles, vous créerez une famine artificielle, il y aura partout dans le monde des malentendus, des discordes, des épidémies, des maladies. Tout ce qui est ancien sera balayé. Est-ce un mal ? Vous direz que je vous menace. Si je parle de moi-même je ne suis rien, mais tout le Ciel parle à travers moi, mon Verbe est vivant, comprenez-vous ? Le Verbe divin est aussi mien : lorsque je le projette, plus il pénètre à l’intérieur, plus il est ardent. Dieu est déjà entré parmi les peuples européens, cette effervescence dans les sociétés et les peuples, cette agitation parmi ceux qui souffrent, tout comme la guerre, c’est le signe que Dieu a pénétré partout. Dieu se manifeste comme Samson. La force extraordinaire de Samson est relatée dans la Bible. Sa femme a réussi à percer le secret de sa force et l’a divulgué à ses ennemis ; ayant appris que sa force se cachait dans ses cheveux, ils les ont coupés, lui ont crevé les yeux et l’ont attaché à un grand poteau entre les deux colonnes du temple. Attaché de la sorte, il a imploré le Seigneur de lui rendre sa force, sa prière a été entendue et peu de temps après ses cheveux ont repoussé ; lorsqu’il a senti la force revenir, il a demandé qu’on lui délie les mains et il a secoué les colonnes avec une telle force que tout l’édifice s’est écroulé et a enseveli des centaines de ses ennemis. Dieu est le géant qui s’éveille dans l’âme humaine et démolit tout ce qui est ancien. Celui qui dans l’être humain s’indigne et lutte contre toutes les injustices, c’est Dieu ; Il a embrasé le monde et souffle dessus. Le monde ne peut pas être mis en ordre par les fusils et les canons. Alors que faire ? Appliquez la règle suivante dans la vie : nul meurtre, chaque meurtre est péché contre le Saint Esprit. Puisqu’il est dit que l’être humain est fait à l’image et à la ressemblance divine, donc chaque meurtre sous-entend la destruction de l’image divine : tuer l’être humain, tuer en lui le Divin et le sublime, c’est commettre le plus grand crime. Contiens ta colère et ne dis pas que tu veux te débarrasser de ta femme, de ton frère ou de ta sœur ; si tu te débarrasses d’eux, Dieu aussi se débarrassera de toi, et il ne restera rien de toi. C’est ainsi qu’il faut prêcher. Vous dites : « Où est passée notre combativité ? » Est combatif celui qui peut instaurer l’ordre et la discipline dans le monde, respecter l’harmonie divine. Les militaires sont préposés pour instaurer l’ordre et la discipline, et maintenir l’harmonie divine ; mais détournés de leur mission originelle, ils ont mis en action les canons et les mitrailleuses, et ils disent : « Fauchons le monde ». Oui, mais toi aussi tu seras fauché. Lorsqu’ils attèlent les canons et les mitrailleuses, les militaires sont les premiers à éprouver sur eux leur propre force destructrice : on leur ôte les mains, les jambes, les yeux, et on dit ensuite : « Ils sont tombés pour la patrie ». Vous, vous vous tuez et vous vous châtiez les uns les autres, et ensuite vous passez pour des héros ; le héros est pour moi celui qui peut sacrifier sa jambe pour la jambe de son frère blessé ; si tu fais cela en conscience, je te louerai. Par conséquent, ne sacrifie pas ta jambe pour le peuple, mais pour les veuves et les orphelins ; il y a des héros comme ça dans le monde. L’un des traits les plus caractéristiques des peuples slaves est leur abnégation. Il y a des années en Russie, une pauvre veuve, mère de quatre enfants, a été accusée d’avoir incendié le domaine d’un riche aristocrate. Le tribunal l’a condamnée à la déportation en Sibérie pendant quinze ans. Un jeune paysan de son village a entendu parler du malheur qui l’avait frappée et s’est dit : « Cette veuve a quatre enfants, à qui les laissera-t-elle ? J’irai au tribunal pour me dénoncer pour ce crime ». Le juge a pensé qu’il avait fait erreur avec son premier jugement sur la veuve, et il a envoyé le jeune paysan en Sibérie à la place de la veuve. Dix ans après un prêtre a été dépêché auprès d’un mourant qui s’est confessé ainsi : « Il y a quelques années j’ai commis un crime, j’ai mis le feu au domaine d’un riche aristocrate ; je me suis évadé et les autorités n’ont pas pu m’attraper, un autre a été puni à ma place ». On a informé aussitôt le tribunal que le véritable coupable a été trouvé ; le juge a ordonné que le jeune paysan soit libéré, mais il s’est avéré qu’il était déjà mort. Voici un noble caractère. Je dis : si nous fondons tous les chrétiens, pas sûr qu’un seul vrai chrétien en ressorte ; si nous fondons tous les Bulgares, nous aurons à peine une jambe pour la chrétienté ; si nous fondons tous les Grecs, nous aurons à peine une oreille pour la chrétienté ; si nous fondons tous les Anglais, nous aurons à peine un nez pour la chrétienté ; si nous fondons tous les Allemands, nous aurons à peine un sourcil pour la chrétienté. Donc la chrétienté des Anglais mesure un nez, celle des Allemands, un sourcil. C’est ainsi que je vois les choses, que cela vous fâche ou non. Moi aussi je suis fâché contre vous. Certains me regardent de haut, ils se pavanent et me crachent dessus : qu’ils me crachent dessus ! Ils me traitent de criminel, eux-aussi sont des criminels. C’est vrai, je transgresse votre loi, mais vous, vous transgressez la loi divine ; si on ne me juge pas selon la loi divine, on ne peut pas non plus me juger selon la loi humaine. Ainsi, plus jamais de meurtre ! Lorsqu’il commet un meurtre, l’être se met à mentir et le mensonge entraîne progressivement tous les autres vices ; c’est une loi : on va des grandes erreurs vers les petites et non pas des petites vers les grandes, c’est-à-dire on commence par le grand péché, le meurtre, et on va vers les petits péchés. Le meurtre a engendré tous les péchés : un frère a tué son frère, le premier meurtre ; depuis huit mille ans l’humanité ne peut se libérer de ce péché qui pèse sur la conscience de tous. Savez-vous ce que sont huit-mille ans ? Et ils veulent ensuite nous convaincre que le meurtre est toléré ! Le meurtre ne peut s’expier facilement, même le Christ n’a pas pu expier les conséquences du meurtre perpétré par Caïn. Soyez éveillés, ne vous laissez pas abuser par la philosophie de vos anciens maîtres : elle sera balayée ! Aussi, chaque professeur doit-il apposer un nouvel écriteau : « Nul meurtre n’est toléré ». Comme nous sommes karmiquement liés les uns aux autres, chacun de nous répond pour le meurtre perpétré par quelqu’un. Certains me questionnent : « Pourquoi tes cheveux ont-ils blanchi ? » À cause de vos meurtres : par la force de la loi karmique, j’y suis également impliqué ; vos cheveux ont blanchi pour la même raison. À chaque instant où des crimes sont commis, je les ressens, je prends part à la souffrance des gens, je vois le poignard transpercer la poitrine de quelqu’un, j’entends la victime crier, implorer, sangloter avant de mourir, quelque part on assassine une femme ou un enfant, pendant que ceux qui portent des soutanes passent à côté des gens qui souffrent et disent : « Que ceux du nouvel enseignement crèvent car ils détruisent l’État ». Malheureusement, je ne vais pas mourir. Pourquoi ? Parce que je vais chasser tous les diables des Bulgares, des prêtres et des évêques ; je ne laisserai aucun diable en Bulgarie. Lorsque les diables s’en iront, qui me persécutera ? Ce sont les diables qui me persécutent, mais je leur réglerai facilement leur compte. Maintenant, nous prônons à l’humanité une philosophie positive, un nouvel enseignement. Peu importe qui l’accueillera, il s’adresse à tous. Je dis : vous faites tous fausse route, les gouverneurs comme les gouvernés. Nous n’avons pas de parti pris : de gauche ou de droite vous faites tous fausse route, ce n’est pas une civilisation. Nous ne voulons rien dissimuler, nous dénonçons toute injustice. Au-delà de mon enseignement, les Bulgares doivent être guidés par la devise suivante : Nul meurtre n’est toléré en Bulgarie ; que chaque prêtre, chaque soldat ou gendarme se dise : « J’ai écrit dans mon âme que je n’admets aucun meurtre ». Pensez-vous que dans ce cas Dieu puisse ne pas être du côté des Bulgares ? Et ensuite certains me reprochent de les vexer ! Je continuerai à les vexer, ce n’est que le début. Ma tête a blanchi, mais les vôtres blanchiront aussi ; mes cheveux sont tombés, mais ceux des autres tomberont aussi. Pour réussir l’épreuve comme Daniel, vous devez dompter les lions en vous ; s’ils vous dévorent, c’est le signe que vous avez commis un crime. La femme dit : « C’est curieux ce qui est arrivé à mon mari, je ne comprends pas, il est mort subitement ». Je connais cette pensée maligne qui se niche dans la femme et l’incite à commettre un meurtre. Il n’y a pas de pardon pour celui qui tue ; que chaque chrétien mette un écriteau sur sa porte : « Pas de meurtre », c’est un péché contre le Saint Esprit pour lequel Dieu ne pardonne jamais. Dieu dit à Caïn : « Je mettrai un signe sur ton front pour que celui qui te croise ne te tue pas, et celui qui te tuera aura un châtiment encore plus grand que le tien ». Nos contemporains veulent réformer la société avec leur morale ordinaire, c’est impossible. Pourquoi les hommes et les femmes ne peuvent-ils pas vivre en harmonie ? L’homme dit : « Je ne peux pas supporter ma femme », et la femme ne peut pas supporter son mari. Pourquoi ne peux-tu pas le supporter ? « Je ne peux pas le supporter en tant que mari ». Alors supporte-le comme frère, et si ce n’est pas possible non plus, supporte-le comme professeur ou comme père. Pourquoi ne pas monter d’une marche et dire : « Il est mon frère, je le supporterai » ; tourne-toi vers ton frère et dis : « amour et entente ». Ton mari est en colère, il fait du bruit, il se querelle, dis-toi : « amour et entente », quelques temps après il s’adoucira. Si la femme se met à crier et se quereller, cela ne mènera à rien ; alors le mari doit dire : « amour et entente » et à ces mots la femme cédera. Maintenant hommes et femmes sont là, soupirent, jouent un certain rôle et disent : « On ne peut vivre sans amour ». Je n’ai pas encore vu le visage de l’amour parmi les humains ; savez-vous quels sont les yeux de l’amour, savez-vous quel est son image ? Aujourd’hui encore les humains parlent de l’amour qui consume : ce n’est pas chrétien. La femme doit considérer son mari comme un frère et lui envoyer des pensées pures et sublimes ; le jeune homme doit considérer la jeune fille comme une sœur, la protéger et l’épargner ; voilà ce qui est nécessaire à l’humanité actuelle. Savez-vous combien vous serez beaux alors ? Pourquoi les gens s’enlaidissent-ils ? Un jeune homme, à peine sorti de l’école, se présente et on le prend aussitôt par le bras, on vérifie s’il est en bonne santé, s’il peut labourer ; c’est ainsi qu’on teste si le bétail est apte à travailler ! Le professeur n’est pas professeur, mais mercenaire ; le prêtre n’est pas tuteur, mais mercenaire ; la mère, le père sont aussi des mercenaires. Pour plaire, la jeune fille s’habille bien, se fait belle pour se marier et avoir plusieurs enfants ; pour piéger le jeune homme, on lui promet cinquante ou soixante mille levas et lorsqu’il se marie, il dit : « Je suis devenu père à présent ». Tu n’es pas père, mais mercenaire. Je vous parle en toute amitié : vous ne pouvez plus vivre ainsi à l’avenir ; tu aimeras la jeune fille, tu ne demanderas pas d’argent pour l’obtenir, mais tu lui diras : « Je te veux telle que tu es » ; et la jeune fille doit dire la même chose au jeune homme : elle ne doit pas chercher quelqu’un de riche, mais quelqu’un avec qui s’aimer et vivre en accord. Aujourd’hui l’homme comme la femme cherchent à être bien apprêtés, à se montrer devant les autres et peu importe ce qu’ils sont intérieurement ; c’est un jeu d’acteur, et c’est même plus un crime qu’un jeu d’acteur. Il arrive que la femme tombe enceinte et que le mari dise : « Je ne veux pas de cet enfant, trouve un moyen de t’en débarrasser ». Quelques années plus tard, elle s’étiole et dit : « Je ne sais pas pourquoi je suis aussi maigre ?» Tu as fait une fausse couche ; mais les affaires du mari ne vont pas bien non plus. Pas de fausse couche, pas de meurtre, pas de rancune : voilà les nouvelles idées. Nous devons mettre l’amour à la première place, non seulement parler de lui, mais être prêt à tout instant à accomplir la volonté divine. Dieu dit : « Je ne tue personne, mais je punis les meurtriers ; Je ne me venge de personne sauf des meurtriers ; J’aime tous les êtres, mais à ceux qui transgressent l’amour, je révèle la haine ». Nul meurtre, nulle fausse couche, nulle haine, voilà les fondations à ériger pour la nouvelle société. Aujourd’hui les chrétiens combattent les chrétiens ; souvent les évangélistes, les orthodoxes et les différents courants sectaires disent : « Qu’ils crèvent, ceux du nouvel enseignement », et ensuite, tous lisent l’Évangile, citent des versets mais, lorsqu’ils doivent se manifester ils sont prêts à tuer les autres. « On a jeté Daniel dans la fosse aux lions. » Soyez courageux et intègres comme Daniel, priez trois fois par jour. Je préférerais mettre la binette à l’épaule et labourer toute la journée avec amour plutôt que devenir premier ministre de la Bulgarie ; je préférerais être affamé, être le dernier des misérables plutôt que de devenir évêque ; quelle chose plus grandiose que de rester pur intérieurement, un héros. Lorsque vous rentrerez chez vous, écrivez : « Pas de meurtre sur son frère » ; que le mari dise de sa femme : « Elle est ma sœur » ; que la femme dise de son mari : « Il est mon frère ». Frères et sœurs, aimez-vous et entraidez-vous, voilà ce que l’enseignement divin exige de tous dans le monde. Le Seigneur vient dans le monde, je Le vois arriver, renfrogné, un bâton à la main ; Il abat le bâton sur le dos de tout le monde : toutes les soutanes, les bonnets et les sabres seront dispersés dans les airs, tous les prêtres, tous les militaires et tous les magistrats seront rossés comme il se doit. Dieu vous demandera ensuite pour quelle raison vous êtes venus sur terre : pour apprendre ou pour troubler le Ciel. Il vient ! Il y a un seul moyen d’éviter la catastrophe : pas de meurtre ; c’est le seul moyen de soumettre les forces qui se déchaînent en soi ; c’est le seul moyen de dompter les lions dans la fosse, et alors le roi Darius dira : « Il n’y a pas un autre dieu comme le Dieu de Daniel qui l’a délivré de la fosse aux lions ». Je dis aussi à présent : il n’y a pas de Seigneur comme le Seigneur du grand amour, il peut nous délivrer et nous élever ; Dieu est relié à tous les êtres vivants, Il est le Christ vivant de l’amour. Lorsqu’Il vient, qu’il n’y ait plus de potences ni de prisons, que tous les disciples du nouvel enseignement se donnent la main ; qu’il y ait la vie et la joie parmi eux, des chants et de la musique, que tous ressuscitent et disent : « À bas l’ordre ancien, à bas la violence, à bas les prisons et les potences, qu’un nouvel ordre soit instauré ! » Vous allez dire maintenant : « Amen, ainsi soit-il » ! Pas d’amen, mais mettez votre volonté en action. Les gens d’aujourd’hui ressemblent à ce derviche qui est allé aux bains turcs. Après avoir pris son bain, il a dit au préposé : « Je te remercie, ça a été très bien », mais ce dernier a répondu : « Il ne suffit pas de remercier, faut-il encore donner un sou pour le bain ». Comme il n’avait pas d’argent, le derviche s’est tourné vers le Seigneur avec la prière : « Seigneur, donne-moi un sou pour payer ou bien démolis ces bains ! » Ainsi, lorsque vous reviendrez dimanche prochain, je veux que vous arboriez une nouvelle morale positive. Je souhaite que vous tous, hommes et femmes, vous ayez grandis d’ici Pâques, d’au moins quatre centimètres. Vous avez peur maintenant de ce qu’il adviendra de vous, et comment vous finirez votre vie. Je promets de soutenir tous ceux qui ne tuent pas ; si les affaires de certains ne vont pas bien, je suis prêt à les servir à condition qu’ils ne commettent pas de meurtre, je suis prêt à tout faire pour celui qui a inscrit en premier dans son âme la loi : Ne tue pas. Clamons maintenant la loi de l’amour. Appliquez la morale positive dans la vie et ne dites pas comme les évêques ou les prêtres : « Qu’ils crèvent ceux du nouvel enseignement ». Je dis : que mon Seigneur leur donne sagesse et savoir pour accueillir le grand amour divin ; qu’Il rétrécisse leurs estomacs pour qu’ils mangent et qu’ils boivent moins. Un érudit bulgare qui a étudié l’histoire de l’Église bulgare a souligné la proximité du clergé bulgare de son peuple, de ses joies et ses chagrins lors des luttes pour l’indépendance religieuse ; lorsqu’ils ont pris la place des évêques grecs, ils se sont liés au pouvoir et à l’État et se sont éloignés de Dieu et du peuple. Si le clergé bulgare aime son peuple, qu’il témoigne de l’abnégation, qu’il ne se contente plus de prôner l’enseignement du Christ, mais qu’il s’attache à vivre selon cet enseignement. Pourquoi maintiennent-ils cet enseignement fermé ? Ils se présentent devant le peuple pour parler de la vie d’un saint, des conciles grecs ou d’autre chose : cela ne nous intéresse pas ; ce qui nous intéresse, c’est comment appliquer l’enseignement du Christ et comment réorganiser la vie. Pourquoi ne disent-ils pas ce que le Christ a prôné, n’est-il pas leur Maître ? Je suis du côté de leur Maître. Le Christ dit : « Nul crime, nul meurtre n’est toléré, chacun aimera son frère » ; il faut même aller plus loin : aimer aussi son ennemi ; le Christ appliquait cette loi : alors qu’il était sur la croix, nous l’avons vu dire : « Seigneur, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». « Ne tue pas », c’est la seule philosophie réelle, la seule science réelle ; chaque enseignement qui justifie le meurtre est trompeur et en désaccord avec l’amour divin, c’est un enseignement de la Loge noire. Donc, tous ceux qui soutiennent le meurtre, je les mets à gauche, je ne prends pas part à leurs crimes. C’est le Christ qui a parlé ainsi, pas moi. Celui qui porte l’appellation être humain au sens plein du terme doit en finir avec cette question du meurtre, il ne doit pas être peureux, mais prêt à sacrifier sa vie ; chacun doit se prononcer contre la violence et dire que ce qui se passe dans le monde n’est pas en accord avec l’enseignement du Christ ni en accord avec l’amour divin. Je vous souhaite maintenant de sortir de la fosse aux lions indemnes et de dire : « Il n’y a pas un autre Seigneur que le Seigneur de l’amour, il n’y a pas un autre Père que le Père du Christ ». Le Christ dit : « Je me rends auprès de mon Père, de mon Dieu ». Dieu est à présent dans les cœurs des humains et veut les délivrer du plus grand mal. Je veux que vous soyez des héros. Ne vous demandez pas si mon discours est cohérent ou non, mais je veux que vous vous rappeliez ceci : le meurtre est le plus grand péché qui puisse être commis ; celui qui renonce au meurtre, je l’enverrai au Ciel parmi les saints qui lui donneront un baiser fraternel ; c’est cela accomplir la loi de l’amour divin. Je répète : soyez des héros, cessez les malentendus, finissez-en avec le meurtre une fois pour toutes. Le roi a dit : « Il n’y a pas d’autre dieu que le Dieu de Daniel qui a pu le délivrer de la fosse aux lions ». Je dis aussi : Le Seigneur que vous servez peut vous délivrer des lions. Sofia, 24 avril 1921 [1] « La connaissance enfle, mais l’amour édifie. » 1 Corinthiens 8, 1 [2] Villes bulgares du centre du pays [3] Des théâtres dramatiques populaires à Sofia au début du XXème siècle [4] Jacques 1, 7-8 : « Que ce personnage ne s’imagine pas que le Seigneur donnera quoique ce soit à un homme partagé, fluctuant dans toutes ses démarches. » [5] Matthieu 26, 41 : « Veillez et priez, afin de ne pas tomber au pouvoir de la tentation. L'esprit est plein d’ardeur, mais la chair est faible. »
  22. La fournaise « Et ces trois hommes, Chadrak, Méshak et Abed-Négo, tombèrent liés au milieu de la fournaise ardente. » Daniel 3 :23 De nos jours, lorsqu’on donne un banquet ou une réception, tous les convives sont attentifs, mais le plus important est le menu, chacun veut voir le menu qui est prévu. Toutes les discussions portent sur le banquet, sur la politique, le régime social, les finances publiques, mais l’objectif non avoué de la discussion vise le menu : comment c’est préparé, quel effet cela aura sur les estomacs des personnes présentes. Les menus sont de qualité diverse : parfois le menu est bon, bien cuisiné et riche ; parfois le menu est mal préparé. Dans le verset que nous avons lu, une histoire est relatée, à première vue au sens figuré : trois jeunes gens avec des convictions spirituelles particulières, en désaccord avec les convictions et les croyances des gens d’alors, ont été jetés dans la fournaise ardente en guise de châtiment. Vous direz que c’était aux temps des barbares. On observe la même chose aujourd’hui, le monde n’a pas beaucoup changé : si quelqu’un ose transgresser la loi en vigueur de nos jours, il sera jeté aussitôt en détention, en prison, voire dans la fournaise ardente. On agit ainsi non seulement envers ceux qui se sont écartés de la pensée politique dominante, mais aussi envers ceux qui se distinguent par leurs convictions et croyances religieuses : ils se retrouvent aussi dans la fournaise ardente. N’importe qui peut y être jeté : l’homme peut y jeter sa femme et ses enfants, la femme peut y jeter son mari, tous les humains cuisent dans cette fournaise. Je considère le mot fournaise au sens large : celui qui a des convictions en sortira, mais celui qui n’en a pas y restera. La jeune fille peut être jetée dans la fournaise par le jeune homme, mais lui aussi peut être jeté dans la fournaise par elle ; je vois partout des gens jetés dans la fournaise, c’est une épreuve ou comme nous l’appelons, une évolution, c’est-à-dire un passage d’un niveau inférieur à un niveau supérieur. Maintenant je pose la question philosophique suivante : le régime social actuel ne pouvait-il pas, comme les précédents aussi d’ailleurs, être créé d’une autre manière ? Je dis : oui et non, l’un est vrai autant que l’autre ; ceci est dû en partie à nous-mêmes et en partie à des facteurs externes, autrement dit, tout ce qui se passe dans la nature, comme dans la société, n’est pas dû uniquement à la nature, ni uniquement à nous ; la nature n’est pas le seul facteur qui puisse solutionner cette question très vaste, et l’être humain ne peut pas non plus la résoudre tout seul. Je vous poserai la question philosophique suivante : pourquoi la nature a-t-elle rendu l’être humain bipède ? Vous direz qu’il est très bien conçu ; il semble bien conçu, mais il est encore loin d’être parfait, à la moindre perte d’équilibre la machine humaine perd soit une roue, soit un rayon de roue. Je regarde quelqu’un tendu vers l’avant, mouliner des bras et marcher fièrement ; je dis : « Patiente un peu, ton véhicule n’est pas encore parfait, il nécessite quelques finitions ». Aujourd’hui encore les gens sont plongés dans un sommeil hypnotique : ils croient en quelque chose, mais sans savoir ce que sont leurs croyances ; ils parlent de l’autre monde sans en avoir le souvenir ; ils parlent de Dieu sans L’avoir vu ; ils parlent de l’amour, mais il n’emplit pas leurs cœurs ; ils parlent de mets qu’ils n’ont jamais goûtés ; ils sont dans un état de torpeur comme les héros des contes des « Mille et une nuits ». Tu dis : « Je suis malheureux ». Ce serait étonnant de ne pas te sentir malheureux si tu te rêves fils de roi, entouré de serviteurs, habitué au faste et à la magnificence et que tu te réveilles banal et ordinaire, sans palais, ni suite. « J’étais donc en train de rêver ? » Oui, tu as rêvé, bien sûr. On qualifie d’éveillé celui qui s’est extirpé de son sommeil profond et qui a vu la réalité : il s’est réveillé dans la vie de l’évolution. Celui qui se réveille brusquement se sent malheureux ; si la femme se réveille, elle devient malheureuse ; si l’homme se réveille, il devient malheureux ; si les enfants se réveillent, ils deviennent malheureux ; une fois réveillés tous sont malheureux : ils voient que leurs affaires ne vont pas bien, pas comme ils se l’imaginaient. Comment faut-il agir dans ce cas ? Affranchissez-vous ne serait-ce qu’un moment de votre vécu personnel et réfléchissons ensemble. Vous avez souvent en tête l’idée que vous devez cent mille levas à quelqu’un ; ce ne sont pas des levas vivants, c’est-à-dire des lions vivants[1]. S’ils étaient vivants, ce serait logique d’en avoir peur, mais je ne comprends pas la peur d’un lion mort : ce sont des lions en papier ! Donc la fournaise dont il est question dans le verset lu n’est pas autre chose que la vie elle-même dans laquelle sont mis l’individu comme toute l’humanité. Cette fournaise était autrefois chauffée à blanc comme le four dans lequel on cuit le pain ; le four est parfois faiblement chauffé et il est agréable d’y rester. Certaines créatures ne peuvent pas vivre dans la chaleur à laquelle vous êtes habitués, ils meurent dès qu’ils y sont exposés ; certaines créatures vivent à des températures plus élevées, si vous entrez chez elles, vous mourrez. Voilà pourquoi vous devez vous libérer des cent mille levas en papier que vous devez pour comprendre cette idée : ayez en tête que vous êtes des enfants, libres de toute dette. Tu dis : « Je suis marié, je ne suis pas un enfant ! » Tu es marié, mais en rêve : lorsque tu mourras, seras-tu marié ; lorsque tu mourras, auras-tu des dettes, des polices d’assurance ; un jour, lorsque tous mourront, qui devra quelque chose à qui, de qui serons-nous les débiteurs alors, qui est notre véritable créancier ? Vous dites : « C’est ce qui est écrit dans la loi, c’est ce qui est déterminé par Dieu ». Où le Seigneur a-t-Il écrit que cela doit être ainsi ? N’usurpez pas la signature de Dieu, n’abusez pas de Son nom. Peu nombreux sont ceux qui connaissent la vérité. Lorsqu’on doit prendre, on dit la vérité ; lorsqu’on doit rendre, on ne dit pas la vérité. De ce point de vue, il existe deux types de personnes : les uns se servent de la vérité lorsqu’ils doivent prendre, les autres lorsqu’ils veulent démontrer qu’ils n’ont pas à rendre ; dans les deux cas ils utilisent la vérité à leur profit. Vous dites que vous vous servez de la vérité absolue. La vérité absolue ne prend pas et ne rend pas. Qu’est-ce que la vérité ? Un état singulier de l’âme humaine lorsqu’elle se trouve en paix totale, en harmonie avec la source de la vie ; la vérité détermine les rapports des humains avec le principe éternel de la vie. Lorsque nous descendons la vérité d’en haut pour la poser au niveau de la vie sociale, cela devient notre vérité et non plus la vérité absolue et éternelle. Je désigne la vérité humaine par le mot refroidissement[2] ; celui qui cultive une telle vérité prend froid, il devient fiévreux. Tu dis : « Il ne faut pas dire la vérité ». Oui, tu ne dois pas prendre froid. Donc, lorsque tu changes l’accent tonique du mot vérité, tu parviens à la vérité humaine : le refroidissement. « Ces trois jeunes hommes sont tombés liés dans la fournaise ardente. » Ils avaient du caractère. Pourquoi l’auteur de ce drame considère-t-il trois personnages et non pas un seul demeure son secret. Un auteur écrit un drame dans lequel le héros meurt, mais l’héroïne reste en vie ; pourquoi certains personnages sont-t-ils jetés en prison et d’autres restent-ils libres ? Les choses sur la scène se passent comme l’auteur le souhaite. Le premier auteur, le père de l’humanité, a écrit le drame terrestre comme il est joué actuellement par ses enfants. Si vous me demandez pourquoi aujourd’hui tout se passe ainsi je répondrai : votre père terrestre l’a écrit ainsi et ce qui est écrit ne peut pas être changé par lui. Vous direz : « Le Seigneur a écrit ce drame ». Le Seigneur ne l’a pas écrit, Il ne s’occupe pas de tels drames. Ce père qui a écrit ce drame, pensez-vous qu’il était très noble ; pensez-vous que votre mère aussi était très noble ? Dieu avait une grande confiance en votre mère et en votre père et les a mis au Paradis ; votre mère a transgressé les lois et c’est pourquoi Dieu les a chassés tous les deux du Paradis. En le quittant votre père a écrit ce drame en disant : « Que la génération future ait connaissance de ce qu’étaient ses parents, qu’elle sache quels héros ils étaient ! » Oui, des héros capables de se rebeller contre le Seigneur ! Dans la vie des trois jeunes gens prenaient part d’un côté la pensée, le cœur et la volonté, et d’un autre côté l’esprit, l’âme et le corps. Lorsque nous parlons du premier groupe : la pensée, le cœur et la volonté, tous l’acceptent ; lorsqu’on parle du deuxième groupe : l’esprit, l’âme et le corps, on n’accepte que le corps et on rejette les deux autres éléments. L’humanité entière ne voue de culte qu’au corps, alors que l’esprit et l’âme restent des éléments du ciel. On dit : « Il n’existe sur terre ni esprit, ni âme », mais néanmoins beaucoup continuent de s’interroger sur l’existence de l’esprit et de l’âme. Je ne débats pas sur cette question, que chacun y trouve une réponse. Voyez ce que votre père a écrit à ce sujet. Avez-vous vu votre esprit, avez-vous vu votre âme ? On ne peut pas parler de choses que l’on n’a pas vues. Nous devons parler des choses que nous avons vues, que nous connaissons. Les notions que vous manipulez ne doivent pas être désordonnées dans votre pensée, mais elles doivent représenter une vérité grandiose et sublime. Tout être qui cherche son bonheur en dehors de lui est comme Don Quichotte. Les gens d’aujourd’hui lui ressemblent : parfois le mari est Don Quichotte et la femme, Sancho Pansa ; parfois la femme est Don Quichotte et le mari, Sancho Pansa. Ne soyez pas vexés : je ne vous considère pas comme des personnes, mais comme des archétypes : j’examine la vie sur la scène et non dans la vie réelle, j’examine le drame de votre père, c’est pourquoi, n’allez pas penser que la vie sur la scène est votre vie. Il faut penser avec justesse, comprendre avec justesse. Maintenant, je ne veux pas critiquer les choses à tout va, je dis simplement que parfois les choses peuvent être véridiques et parfois non. Dans l’antiquité vivait un jeune homme qui se distinguait par sa beauté. Tous parlaient de lui : les poètes et les écrivains le célébraient, des courtisans et des hommes d’état lui tournaient autour pour l’apercevoir et contempler sa beauté ; cela a duré dix ans. À un moment, on a commencé à dire du mal de lui, à laisser entendre que sa vie n’était pas aussi pure qu’elle en avait l’air et que quelque chose de secret se tramait autour de lui. Ceux qui disaient du mal de lui se tenaient à distance. Il a fini par être envoyé au tribunal où quarante jeunes filles disaient avoir été abusées par lui. Le roi a ordonné qu’il soit décapité. Avant l’exécution de la sentence, le jeune homme a dit : « Ne vous empressez pas de me couper la tête, mais déshabillez-moi d’abord ». Il s’est avéré que ce jeune homme était en réalité une jeune fille. Je demande : comment pourrait-elle déshonorer ces jeunes filles et leur causer du mal ? L’accusation a battu en retraite d’elle-même. La même chose se passe dans votre drame : vous avez tous assigné le beau jeune homme au tribunal pour vous avoir déshonoré, mais il suffirait de le déshabiller pour vous convaincre qu’il n’a fait de mal à personne. « Trois hommes sont tombés liés dans la fournaise ardente. » C’était un examen qu’ils ont réussi. L’examen peut être parfois de nature politique, parfois religieuse, parfois familiale, et parfois personnelle ; mais quel qu’il soit, il doit être réussi. Les trois jeunes gens ont dit au roi : « Sache, mon roi, que nous ne vénérons pas tes dieux ni l’image d’or que tu as brandie ; c’est ta volonté, tu peux nous brûler, peu nous importe, nous resterons inflexibles dans nos convictions ». Qu’en pensez-vous ? Est-ce que ces trois-là étaient des hommes ou des femmes ? Ils étaient en apparence des hommes, mais en caractère, on ne le sait pas. Maintenant je ne vais pas analyser ce drame en détail, mais j’affirme que tous les crimes et péchés dont parlent les humains sont des illusions dans leurs esprits. C’est une loi : aucun être, aucune force en dehors de vous n’est capable de vous corrompre ; le seul qui peut corrompre quelqu’un c’est lui-même ; lorsqu’il se sera corrompu lui-même, n’importe qui peut alors facilement le corrompre aussi de l’extérieur. Tu dis : « J’ai été tenté ». Non, tu t’es tenté toi-même. On lit un grand courage dans le caractère des trois jeunes gens, et on fait preuve de courage lorsque l’âme et le cœur sont remplis d’amour. Seul celui qui a vu le visage de Dieu et la lumière qui rayonne de Son visage comprend la grande vérité de la vie ; tant que vous ne connaîtrez pas cette vérité, n’en parlez pas. Il est dit dans les Écritures : « Cherchez, frappez, demandez ». Quoi ? La grande vérité. Ne soyez pas des acteurs qui se croient des rois ; sur la scène vous êtes temporairement un roi, mais non dans la vie ; vous avez trouvé la vérité sur scène, mais non dans la vie. Celui qui a trouvé la grande vérité est dans la situation des trois jeunes gens, il est prêt à entrer dans la fournaise ardente pour brûler les attaches qui le relient à la vie et partir libre de tout lien terrestre. Par conséquent, les attaches de celui qui a trouvé la grande vérité tomberont dans le feu et brûleront ; dans le cas contraire, il n’a pas trouvé la vérité. Si votre esprit reste fort, invulnérable au feu, vous aussi vous avez trouvé la vérité. Faut-il se comporter comme les chercheurs de trésor ? Un été, je me trouvais dans un village aux environs de Provadia[3]. Je suis parti en promenade dans les champs et un paysan m’a interpelé : « Où vas-tu, Monsieur ? – Me promener, contempler la nature. – J’ai l’impression que tu es un chercheur d’or. Moi-aussi je suis là-dedans, je suis sur le point de découvrir un grand trésor ; j’ai trouvé neuf signes, il me manque le dernier, peux-tu m’aider à le trouver, le dixième signe est difficile à trouver. – C’est vrai, ami, tu as raison, mais tu dois chercher seul ton trésor, j’ai trouvé le mien il y a déjà longtemps. Si tu veux la richesse, viens avec moi. – L’as-tu trouvé vraiment ? – Je l’ai trouvé. – Alors tu n’es pas un vaurien comme moi en train de t’épuiser de la sorte. » J’interprète maintenant le mot vaurien. Vaurien est celui qui reste debout à réfléchir quoi faire, il dit : « Je dois encore réfléchir un moment pour trouver le dernier signe ». Ce signe est utile à votre âme, à votre esprit et à votre pensée, c’est le seul moyen de résoudre cette question importante qui vous est posée : se coucher et dormir, ou bien entrer dans la vie nouvelle ? Quelle vie est préférable : celle de l’ivrogne ou celle de l’abstinent, celle du dormeur ou celle de l’éveillé ? L’ivrogne lève constamment son verre plein de vin et dit : « Vive la Bulgarie ! Les nôtres gagnent, sers m’en un autre ! » Lorsque les Bulgares perdent, ils se demandent comment ils en sont arrivés là. C’est tout à fait logique : si les gens boivent ils perdent toujours, alors que ceux qui travaillent dans les champs et qui brûlent dans la fournaise ardente sont ceux qui vivent dans la réalité, ce sont eux qui élèvent l’humanité. Avoir des ampoules à la pensée, au cœur et à la volonté est le signe qu’on a travaillé dans les champs. Selon les normes actuelles on doit avoir des mains blanches et propres, sans aucune ampoule, le corps doit aussi être blanc, propre, sans aucune cicatrice. Les anciens romains prêtaient beaucoup d’attention à leur corps. Aujourd’hui encore les gens protègent leurs mains et leurs visages : les visages sont voilés et les doigts sont bagués. L’envie d’être beau n’est pas mauvaise en soi, mais la beauté doit être intérieure ; je parle de la beauté de l’âme, du caractère : il doit résister aux épreuves les plus dures. Les anges en haut observent qui a la noblesse et la force d’entrer dans le feu et de résister ; la fournaise ardente est créée dans le but d’éprouver le caractère humain. Je demande comment réagiraient les femmes et les hommes si un roi inflexible ordonnait à chaque femme de quitter son mari et à chaque homme de quitter sa femme et de se marier à un autre, et s’il jetait les récalcitrants dans la fournaise ardente. Combien de femmes resteraient fidèles à leurs maris, combien d’hommes resteraient fidèles à leurs épouses ? Les uns et les autres diront : « C’est exactement ce que nous voulions ». En guise de reconnaissance les femmes donneront un festin royal et diront : « Que Dieu donne la santé à ce roi pour nous avoir délivrées de nos maris » ; et les hommes donneront un festin royal et diront : « Que Dieu donne la santé à ce roi pour nous avoir délivrés de nos épouses ». Je dis : cette loi ne peut pas résoudre les problèmes de la société. La vie a un sens intérieur profond : peu importe si vous allez quitter vos époux et vos épouses, ce qui importe c’est où vous serez dans cent ans par exemple, et quelle situation vous occuperez. Vous pouvez être une feuille, une fleur, une branche ou un fruit sur l’Arbre de la vie, ou bien vous pouvez être une feuille ou une fleur tombée au sol. Souvent les théologiens prêchent aux humains que les uns seront en enfer et les autres au paradis : ceux qui se sont adonnés aux plaisirs seront en enfer, et ceux qui ont été pieux seront au paradis. C’est vrai en effet, mais l’enfer tel qu’ils le décrivent n’existe pas. Les humains ont créé l’enfer tout seuls : là vivent des âmes qui n’ont pas réussi leurs examens ; l’enfer désigne les pensées négatives et mauvaises qui cherchent des conditions pour se manifester. « Trois hommes sont tombés dans la fournaise ardente. » Ils occupaient une position sociale élevée, mais ils ont subi une épreuve à cause de leurs convictions. Le roi leur a dit : « Si vous ne vénérez pas l’image d’or vous serez déchus de votre situation et je vous jetterai dans la fournaise ardente dont personne ne pourra vous délivrer ». Aujourd’hui de nouveau, l’époque de Chadrak, Méshak et Abed-Négo se répète, tous les humains sont jetés dans la fournaise ardente ; si tu ne t’inclines pas devant certaines opinions, systèmes ou croyances, tu entreras dans la fournaise ardente ; il n’y a pas de liberté aujourd’hui, on maltraite aujourd’hui tout le monde, et ceci en violation des lois. On met la loi comme prétexte d’une justice rendue, mais cette loi repose sur la violence. Qui violente-on ? Les gens nobles et bons. Revenons à la vie personnelle, individuelle de l’être humain. En réalité, l’être humain vit sur terre et si cette vie lui crée une souffrance pour les siècles à venir, quel est l’intérêt de vivre ? Si renier la vie apporte le bonheur pour les siècles à venir, alors pourquoi ne pas la renier ? Où demeure le bonheur ? En soi-même ! Ton bonheur est dans tes bonnes dispositions. En ce sens, le réel est ce que tu éprouves sur le moment, le bonheur est dans la lumière de ta conscience. Cet état peut être interrompu et peut aussi réapparaître, il peut également subsister durant des milliers d’années. Lorsqu’on veut résoudre une question, on doit se recueillir et dire : « Je veux savoir ce qui est écrit dans mon âme pour comprendre ce que je pense à ce sujet ». Pour résoudre correctement la question, on doit renoncer à ses faiblesses, à sa vie personnelle et s’imaginer fouler la terre pour la première fois, n’avoir de liens avec personne, rien à donner ni à prendre, n’avoir fait aucun bien ni mal : c’est le seul moyen de résoudre les questions importantes de la société. Alors que maintenant tu croises quelqu’un et il te sourit, puis tu en croises un autre et il te regarde de travers ; pourquoi l’un est-il souriant et l’autre renfrogné ? Deux jeunes marchent dans la rue et croisent une belle demoiselle. Tous deux la connaissent et la saluent, elle sourit et poursuit sa route. Par la suite, deux autres rencontrent une autre jeune demoiselle et la regardent, mais ne la saluent pas ; elle se renfrogne et continue son chemin. Je connais la raison du sourire et de la grimace : les deux jeunes filles sont endormies et rêvent : l’une fait un beau rêve, elle s’en réjouit et sourit pour cela ; l’autre fait un mauvais rêve, c’est pourquoi elle est mécontente et renfrognée. La jeune fille qui sourit aux jeunes garçons dit : « Ce sont des jeunes gens formidables, de noble ascendance » ; la jeune fille qui grimace dit : « Ce sont des vauriens, des canailles qui n’ont rien dans la tête et qui ne font que se pavaner ». C’est un monologue intérieur. À mon avis, tous ces jeunes garçons-là sont à mettre sous le même dénominateur, alors que les deux jeunes filles sont nobles : l’une est libre d’exprimer sa joie et l’autre, son indignation. Les deux jeunes filles se font des illusions en pensant que les jeunes garçons peuvent les rendre heureuses. Je dis : ne cherchez pas le bonheur à l’extérieur, celui qui est éveillé doit chercher son bonheur en lui-même. Si tu es bien portant, si tu as un esprit lumineux, un cœur pur et une volonté puissante, tu es heureux. Tant que la pensée, le cœur et la volonté sont dans le cadre de ta vie, tu es heureux ; dès qu’ils en sortent, tu es malheureux. Tout le monde s’incline devant le riche, et il est heureux ; tout le monde bouscule le pauvre, et il est malheureux ; c’est très logique : il n’y a rien à prendre au pauvre ! « Trois hommes sont tombés dans la fournaise ardente. » Vous aussi, vous devez faire preuve d’un tel courage. Comment se manifeste-il ? Par l’intelligence et les pensées, par le cœur et les sentiments, par la volonté et les actes : des pensées justes, des sentiments justes et des actes justes sont exigés de tous. Vous qui m’écoutez maintenant, faites une expérience pour tester votre courage et votre éveil : essayez de vous débarrasser de la dysharmonie de votre pensée ; si vous ne pouvez pas vous en débarrasser complètement, diminuez au moins de cinquante pour cent la dysharmonie dans vos foyers, les obstacles que vous affrontez dans la vie. Faites des essais pour renforcer votre volonté sans le dire aux autres : les expériences sont une condition pour trouver la vérité qui se base sur des principes mathématiques. Je vais maintenant vous dicter quelques nombres, reliés entre eux : 35, 57, 9, 365, 295, 37, 325, 13, 194, 16, 154, 145, 80 : ce sont des nombres vivants, c’est l’être humain. D’autres nombres : 163, 47, 71, 36, 17, 16, 10, 7, 6, 9, 8. Qu’avez-vous compris de ces nombres ? L’ordre dans lequel je vous ai donnés ces nombres est en apparence incompréhensible. Le nombre 35 montre que l’être humain a fait trente-cinq fois le tour du soleil. Vous dites : « Peut-on faire trente-cinq fois le tour du soleil ? » Lorsque la terre fait un tour autour du soleil, vous tournez avec elle, donc c’est vrai que l’être humain a fait trente-cinq fois le tour du soleil. Lorsqu’il fait trente-cinq fois le tour du soleil, sa tête fait cinquante-sept fois le tour de son centre. Trouvez le rapport de la vitesse entre ces deux nombres, 35/57. Quelle vitesse est la plus grande ? Je peux transposer tous les nombres à ce rapport pour mettre en évidence le mouvement de chaque organe dans la tête de l’homme. Selon la forme des yeux, des sourcils, des oreilles, on peut calculer depuis combien de millions d’années a commencé leur création ; on peut procéder à ces calculs pour tous les organes du corps. On peut aussi calculer la quantité d’énergie dépensée lors du déplacement de chaque organe. Ce sont des vérités abstraites. À l’avenir, lorsque vous serez à même de comprendre ces vérités, vous saurez comment organiser votre vie. Qu’est-ce qui se passe aujourd’hui ? La femme compte sur son mari : qu’il travaille, qu’il lui laisse une rente. Qu’est-ce qui adviendra si l’Etat fait faillite un jour ou si le mari ne peut pas lui assurer de rente ? Tout peut changer, les choses sur terre ne sont pas absolues, sur quoi peut-on alors compter ? Il existe une grande loi divine qui ne souffre aucune exception, elle régule les rapports entre tous les êtres humains ; c’est une grande loi mathématique, la vie de tous les peuples et sociétés y obéit et je vois que tous les peuples atteindront en fin de compte le but que cette loi a déterminé. Vous aussi, avec tous vos malentendus, vous vous éveillerez et atteindrez ce but ; vous ne serez pas alors dans ces corps, vous ne marcherez pas sur deux jambes ni sur quatre, et vous ne volerez pas comme les oiseaux. Comment vous déplacerez-vous alors ? Dites-moi comment se déplace la lumière : sur deux jambes, sur quatre jambes ou avec des ailes ? Tous les êtres proviennent néanmoins de la lumière et voyagent dans tout l’espace, chaque rayon lumineux est un être vivant qui s’étend du soleil jusqu’aux confins de la terre ; lorsqu’il atteint la dernière limite, il se contracte, se replie, et un deuxième rayon sort après lui. « Est-ce possible ? » C’est possible si on comprend la vie ; la seule question sur laquelle il n’y a pas de débat, c’est la vie. Les philosophes débattent sur toutes les questions, mais lorsqu’ils en viennent à la vie, tous la conçoivent de la même façon : la vie sous-entend toutes les conditions propices dans lesquelles se manifestent la pensée humaine, le cœur humain, la volonté humaine. Pour comprendre la vie, une foi vivante est nécessaire vis-à-vis de la réalité elle-même, on ne peut pas la considérer comme quelque chose d’abstrait. Dieu est la grande réalité, Il est invisible car vous L’avez rendu tel : vous vous déplacez en direction opposée, c’est pourquoi il est dit : « Personne n’a vu Dieu ». C’est vrai que sans lumière Dieu n’est pas visible ; Dieu est la véritable lumière, nous n’avons rien à voir de plus, ce qui rend visible ne peut pas être vu ; la lumière n’est pas visible, elle révèle les choses, les rend visibles, mais elle-même ne peut pas être vue. La Réalité elle-même n’est pas mesurable avec vos mesures ; Dieu est invisible, Il est une unité non mesurable ; si vous tentez de Le mesurer, vous perdrez toutes corrélations entre les choses. Votre idée d’un Dieu invisible est confirmée par la pensée du péché. Vous dites : « Nous sommes fautifs, et c’est pour cela que nous ne pouvons pas apercevoir Dieu ». Non ! Vous ne voyez pas le Seigneur car Il est réel en Soi-même, et ne se mesure pas. Tu dis : « Lorsque j’aime, est-ce que mon amour est réel ? » Tu aimes l’un, tu aimes l’autre et tu te demandes si c’est de l’amour. Qu’est-ce que l’amour ? On observe une légère augmentation de la température en présence de l’amour : il dilate les choses. Mesurez le cou de la jeune fille avant qu’elle tombe amoureuse, puis remesurez-le. Dans ce deuxième cas, vous remarquerez une dilatation du cou d’au moins un millimètre ; ses bras se dilatent également. Ainsi nous appelons amour toute dilatation, agrandissement ou élargissement dans l’organisme ; l’amour est absent là où il n’y a aucune dilatation dans l’organisme. Tu dis : « Je suis religieux ». Mesure ton cou et tes mains pour voir s’il y a une quelconque dilatation ; si oui, tu es religieux. « Je suis un militant politique ». Mesure ton cou et tes mains pour voir s’il y a une petite dilatation : ces choses au moins sont facilement vérifiables. C’est facile de dire qu’un tel est activiste politique ou homme d’état, qu’il a œuvré pour le bien de la Bulgarie ! Il a œuvré pour le bien ? Il a donné cinq et il a pris cent, et on appelle cela des gens vertueux ! « Il a œuvré autrefois ! » Non, la question est ce qu’il fait de bien à présent ! Il faut que des changements s’opèrent constamment dans votre cœur pour former un nombre rationnel. Tu entames un travail aujourd’hui, puis demain tu l’ajournes ; tu dis : « J’ai décidé de vivre une vie pure et pieuse », mais tu te heurtes aux obstacles dès le lendemain ; on te met dans la fournaise ardente et tu renonces à tes intentions, tu dis : « Ce n’est pas le moment aujourd’hui ». Tu fais partie des gens pressés : ceux qui ne sont pas nés en temps utile et qui sont pressés meurent rapidement, néanmoins ceux qui ne se pressent pas meurent aussi ! Seuls ceux qui naissent en temps utile ne meurent pas, voilà pourquoi un changement radical doit s’opérer dans vos cœurs. Votre amour ne doit pas être changeant comme le vent, il doit être durable, constant. Lorsque je parle ainsi, certains caricaturent mes propos mais cela ne fait rien ; je connais la loi inverse : lorsque la vérité positive se transforme en grandeur négative, je prends encore une grandeur négative et de deux grandeurs négatives, je forme une grandeur positive comme dans la multiplication algébrique. Quelqu’un par exemple vous offense : il transforme la grandeur positive en négative ; vous dites : « Je mérite cette offense », vous répondez donc à la grandeur négative par une grandeur négative et vous obtenez ainsi une grandeur positive, et celui qui vous a offensé commencera à s’excuser ; vous vous rapprochez ainsi de cette grande vérité qui fait que les gens cesseront de vous vexer. Quand offense-t-on une femme ? Lorsqu’elle n’a pas de mari. Si elle a un époux, personne ne l’offense. Par mari, j’entends l’intellect ; donc, lorsque tu as l’intelligence, personne ne t’offense, lorsque la vérité est avec toi, personne ne t’offense ; autrement dit, lorsque Dieu vit en nous, personne ne nous offense, c’est pour cela que vous devez aspirer à trouver ce Seigneur qui demeure en vous. Vous dites : « Nous avons éprouvé ce Seigneur, Il nous a toujours aidés ». Êtes-vous certains qu’Il vous a aidés ? Vous pouvez demain douter de cette croyance. Certains parmi vous croient plus en moi qu’en le Seigneur, ils disent : « C’est ainsi que parle Monsieur Deunov », mais si quelqu’un dit du mal de moi, ils acquiescent. On a agi de même envers le Christ : il a été accueilli avec des palmes, il a été porté aux nues, mais trois jours après on a dit : « Crucifiez-le ! » Ce n’est pas une conviction, ce n’est pas une religion. Tant que les religieux et les hommes d’état changeront de convictions tous les jours, il y aura toujours des acteurs sur scène, il y aura toujours des gens qui se déshonoreront ; c’est ce que votre père a écrit. Quel trait de caractère des trois jeunes gens mérite attention ? Leur courage d’entrer dans la fournaise ardente. Vous aussi, vous êtes maintenant sur le point d’entrer dans la fournaise, de vous purifier pour que le quatrième vienne : ce quatrième est le millimètre d’élargissement que vous avez gagné. Entrez dans la fournaise sans crainte, sans action extérieure : vous pouvez vous déplacer à l’intérieur de votre âme, mais non à l’extérieur. Lorsque vous croisez une belle jeune fille, vous souriez ; lorsque vous croisez une fille disgracieuse, vous grimacez. La femme symbolise l’âme ; tant que vous la considérez comme une forme extérieure, vous serez toujours en tort. Vous traitez quelqu’un de laid ou de mauvais, ni l’un ni l’autre n’est vrai, ce sont des manifestations transitoires qui ne déterminent pas le caractère de l’être humain. L’être véritable se reconnait lorsque son âme s’éveille et se met à méditer sur le Seigneur, alors il résout facilement ses problèmes et aide ses proches et lui-même. Je demande ce que vous avez appris après m’avoir écouté tant d’années ? Vous avez beaucoup appris, mais vous êtes comme ce chercheur d’or qui a trouvé les neuf signes et cherche le dernier signe, le dixième. Vous dites : « Lisons des livres, quelque part on a dû traiter de ce dixième signe » ; il n’est rien écrit nulle part sur ce dixième signe, ni dans les livres sacrés ni dans les livres du monde. J’ai trouvé ce signe ; si vous entrez dans ma chambre, je vous dirai où vous pouvez le trouver, et lorsque vous entrerez dans ma chambre, je le dirai seulement à celui qui a renoncé à tout, qui a renoncé à sa vie. Cessez de penser aux offenses, considérez que vous êtes sur terre pour la première fois, soyez bien disposés envers tout le monde (Le Maître écrit une formule dans les airs et dit : « Voilà, je vous ai donné le secret de cette question »). Savez-vous à quoi cela fait penser ? En Inde vivait un grand philosophe capable de communiquer par les signes. Il a croisé un simple quidam qui s’est dit également capable de communiquer de la sorte, et le philosophe s’est dit : « Voilà quelqu’un avec qui je peux discuter ». Il a levé un doigt en haut, l’autre a levé deux doigts ; le philosophe a étendu une main les doigts tournés vers le bas ; l’autre aussi, mais avec les doigts tournés vers le haut. Lorsqu’on a interrogé le philosophe sur le sujet de la discussion, il a dit : « Je lui ai tendu un doigt pour lui signifier qu’il existe un seul roi dans le monde : Dieu, et il m’a répondu : Il en existe deux : Dieu et notre roi ; je lui ai dit ensuite qu’il y aurait une forte pluie et il m’a répondu qu’après cette pluie pousseront toutes les plantes, fleuriront toutes les fleurs. » Ensuite, on a interrogé l’autre pour savoir ce qu’il a retenu de sa discussion avec le philosophe et il a dit : « Le philosophe m’a menacé de me crever un œil et je lui ai répondu que je lui en crèverai deux ; il m’a dit ensuite qu’il viendrait m’affronter avec cinq soldats et je lui ai dit que je riposterai avec cinq autres soldats ». Je dis : l’interprétation des nombres supposés est dangereux. La formule que j’ai écrite sera comprise par vous lorsque vous vous libérerez de la propriété privée, de la jalousie et de la haine, et que vous commencerez à considérer que vous êtes venus sur terre pour la première fois. Ainsi, la grandeur réelle et véritable est l’amour supérieur qui n’a rien à voir avec les simples sentiments ou dispositions humaines. On reconnait cet amour à ceci : lorsqu’il touche l’idiot, il le rend sage et raisonnable ; lorsqu’il touche le mort, il le vivifie et le ressuscite ; lorsqu’il touche le lépreux, la lèpre disparait aussitôt ; lorsqu’il touche celui qui est découragé, il reprend courage. L’amour supérieur fait des miracles : là où il passe, il crée ; cet amour doit être étudié. Toutes les connaissances de l’humanité, amassées depuis huit mille ans, ne peuvent pas se comparer à la plus petite manifestation du grand amour divin ; vous devez donc encore beaucoup l’étudier. Vous êtes déjà éveillés. Soyez courageux, ne vous laissez pas guider par les doutes et les suspicions ; quoi qu’on vous dise, restez fidèles à votre pensée, à votre cœur et à votre volonté, soyez fidèles à votre esprit et à votre âme, c’est le premier principe. Puisque vous êtes fidèles à vous-mêmes, vous serez fidèles à tout le monde ; si vous n’êtes pas fidèles à vous-mêmes, vous ne pourrez pas être fidèles aux autres. Quelqu’un dit : « Tu dois me prêter allégeance ». Je pose la question autrement : « Es-tu fidèle à ta pensée, à ton cœur et à ta volonté, es-tu fidèle et à ton esprit et à ton âme ? – Je suis fidèle. – Alors, tu me seras fidèle aussi. » Si tu commences à tourner autour de cette question sans répondre, c’est qu’on ne peut pas compter sur ta fidélité. Un jeune homme écrit à une jeune fille, il écrit quelques lignes et laisse des points de suspension, il écrit encore quelques lignes et laisse encore des points de suspension. Les points de suspension sont une grandeur irrationnelle : ce jeune homme manipule plusieurs inconnues. Je dis : ami, tu dois convertir ces nombres, il faut établir entre vous des rapports authentiques. La jeune fille aussi écrit une lettre au jeune homme et laisse des points de suspension toutes les deux à trois lignes ; je traduis sa lettre : « C’est vrai, tu es bon et érudit, mais tu restes un petit fonctionnaire avec un petit salaire… » Les points de suspension signifient : « Je suis une dame de la haute société, tu ne peux pas satisfaire mes exigences ». Lorsqu’il lit la lettre, il s’arrête et réfléchit à ce qu’elle veut signifier avec les points de suspension ; c’est très simple : les points sont de l’argent, des ronds d’or, anglais ou américains. Au sujet de deux jeunes, tu dis: « Ces jeunes s’aiment beaucoup ». Regardez leurs lettres pour voir le nombre d’endroits marqués par des points de suspension. Celui qui se marie avec des points de suspension, finit aussi par les points de suspension. Mariez-vous de façon qu’aucun point de suspension n’effleure les lettres. Les paroles si et alors, rejetez-les, votre discours doit être affirmatif, dites : « Je te serai fidèle comme je suis fidèle à ma pensée, à mon cœur et à ma volonté, comme je suis fidèle à mon esprit et à mon âme » ; donnez alors votre main, c’est une preuve de caractère. Même si notre Dieu ne nous délivre pas, nous devons être prêts à nous sacrifier pour Lui. « Trois jeunes gens sont tombés liés dans la fournaise ardente ». Ils connaissaient la vérité, c’est pour cela que le quatrième est descendu parmi eux, pour voir ce qui se passait. C’étaient des âmes vierges, trois anges incarnés sur terre, ni hommes ni femmes. Je demande si votre ange est descendu auprès de vous ? C’est une question à laquelle vous ne pouvez pas répondre. Vous dites : « Attendons ce qu’il a encore à dire ». Je vous ai dit l’une des grandes vérités de la vie. Vous dites : « Attendez ! » Il ne faut pas attendre ; est-ce que celui qui se met en route dit au train : attends ? Lorsque le professeur enseigne, les élèves ont déjà sorti leurs cahiers ; doivent-ils lui dire d’attendre un peu, le temps de les sortir ? Ils doivent être à leurs places au moins cinq minutes avant ; le soleil n’attend pas ! Ainsi, libérez-vous de tout ce qui vous freine. Je vois dans vos esprits et dans vos cœurs tant de pensées et de sentiments tortueux que je me demande moi-même comment les nettoyer. Que vous finissiez purifiés, que vous passiez par le feu, que vos chaînes tombent, cela ne fait aucun doute ; c’est important de ne pas traverser de souffrances inutiles. Demandez-vous si vous réussiriez l’examen des trois jeunes gens et ne soyez pas pressés de répondre. Ne vous empressez pas de dire à quelqu’un que vous l’aimez ; l’amour n’est pas pressé ; il ne parle pas non plus : il dit et agit. Si tu dis à quelqu’un que tu l’aimes, je te demanderai si tu es prêt à tout donner pour lui. « A-a-a… », alors ne dis pas que tu l’aimes. Soit tu donneras tout, soit rien, celui qui cherche l’amour doit donner absolument tout. Je dis : entrez en harmonie avec l’existence toute entière, donnez un coup de couteau pour couper les anciens liens et dites : « Tout est à refaire ». Ne dites pas que votre passé vous dégoute, retournez-y et remerciez pour toutes les souffrances endurées ; baisez la main de celui qui vous a poignardé, baisez la main de celui qui a pris votre argent ; celui qui vous a poignardé a voulu verser votre sang pour éviter que vous commettiez quelque crime atroce ; celui qui vous a pris votre argent vous a évité de sombrer dans la luxure. Je vais relater le conte suivant : un riche commerçant avait deux enfants, une fille et un garçon qu’il a laissés aux soins d’un domestique en qui il avait une entière confiance. Quelque temps après il est mort et le domestique a voulu priver les petits de l’héritage : il les a vendus comme esclaves. Après de grandes souffrances, de longs errements, le bonheur leur a souri : la fille a grandi, elle est devenue une belle femme qui s’est mariée avec l’héritier du royaume voisin, elle est ainsi devenue reine ; après de longues péripéties le garçon aussi a réussi à s’élever à un haut grade dans cet état. Le roi de ce pays a déclaré la guerre à son voisin où vivait le domestique. Le fils du commerçant a décidé de régler ses comptes pour avoir été spolié de l’héritage et il s’est mis à le rechercher dans tout le royaume jusqu’à ce qu’il le trouve : il vivait dans l’opulence avec ses fils et ses filles. La sœur qui a appris par son frère la situation de leur ancien domestique a tout raconté à son mari, et ils ont décidé de l’arrêter et de le punir. Peu de temps après, le domestique a perdu ses filles l’une après l’autre et a perdu aussi ses quatre fils qui avaient été enlevés très loin ; puis ses maisons, ses champs et ses propriétés ont été perdus, son bétail a commencé à périr jusqu’à ce qu’un jour il se retrouve complétement seul, misérable et en haillons. Il s’est demandé : « Pourquoi Dieu m’a-t-il envoyé autant de châtiments ? » Enfin, il a compris que c’était un châtiment pour le crime commis : la vente des enfants de son maître. Vous direz que c’est un conte. Oui, un conte vécu chaque jour dans la vie. Je demande : ne pensez-vous pas avoir vendu le fils et la fille de votre maître, où est votre esprit, où est votre âme, ne les avez-vous pas vendus ? Il est dit dans les Écritures : « À quoi bon si je gagne le monde entier, mais je vends mon âme ? »[4] Les souffrances changent l’être, elles éveillent sa conscience supérieure jusqu’à ce qu’il décide de mener une vie pure et sainte. Ce qui se passe actuellement dans le monde est causé par vos enfants qui vous envoient un châtiment d’en haut. Dites-moi, qui est le domestique ou le maître, qui est la femme ou l’homme qui n’ont pas trompé Dieu ? Il n’y a pas une seule personne qui n’ait pas trompé Dieu, et non seulement un court instant, mais sa vie durant. Qui a été honnête et sincère envers Dieu ? Voilà pourquoi je dis à tous de mettre leurs vêtements de repentir et de vivre de façon nouvelle, spirituelle. Vous dites : « Nous les Bulgares, nous sommes d’une noble ascendance, mais ce sont les peuples voisins qui nous tourmentent ». Laissez cela de côté. Tous les hommes, tous les peuples avec leurs prêtres et leurs prédicateurs, tous les hommes et toutes les femmes ont commis de grands crimes. Vous devez tous vous tourner vers Dieu et dire : « Seigneur, nous avons commis beaucoup d’actes répréhensibles, nous nous sommes éloignés de Toi, nous voulons commencer une vie pure et nouvelle ». Repentir pour tout le monde et point de violence ! Cessez d’égorger les uns, de pendre les autres, tous doivent se repentir, pas un seul. Renoncez à tous les dieux et vivez avec la nouvelle compréhension du grand amour. Que faites-vous maintenant ? Vous vous divisez en orthodoxes, en nouveaux croyants ; finissez-en avec l’ancien et dites : « Tout ou rien ! » Vous dites : « Tu parles bien, mais nous attendons des conditions propices ». Quelles seraient ces conditions ? Demain les vers viendront grignoter tout ce que vous avez. Si les Grecs vous traitent de têtes dures, ne peuvent-elles pas s’affiner ? En m’écoutant, certains parmi vous s’affligent, se vexent et disent : « Il exagère vraiment ! » Et vous, n’avez-vous pas exagéré ? Si vous avez un ami qui vous dit la vérité c’est bien moi : je vous montre le chemin que vous devez suivre. Oublions le passé, embrassons ces mains qui nous ont causé les plus grandes souffrances, mettons un trait sur les erreurs et vivons avec nos vertus. Je vous demande maintenant : y a-t-il de l’harmonie parmi vous, où est l’harmonie ? Il n’y en a pas dans l’Église orthodoxe, ni dans l’Église évangélique, ni dans l’Église bouddhiste ; dans le nouvel enseignement non plus ! Beaucoup de gens viennent ici, mais avec leurs anciens bagages ; nous ne les recevons pas : si l’ancien entre ici, il exigera d’être servi. Nous voulons vivre au nom du grand amour et si quelqu’un dit qu’il vous aime, sachez qu’il vous aime ; et si quelqu’un dit qu’il fera quelque chose, sachez qu’il le fera comme il le promet. Vous dites : « Les conditions pour cela ne sont pas réunies ». Les conditions sont toujours réunies pour le bien. Ne pensez pas que Dieu l’attende de vous, Il regarde tranquillement tout cela et dit : « Mes enfants dorment encore et font un mauvais rêve ». L’enfant dort en s’agitant et en criant dans son sommeil. « Qu’est-ce qu’il y a mon chéri ? – J’ai fait un mauvaise rêve. – Quel mauvais rêve, mon chéri ? – On me pourchassait. – Ce n’est rien, ce n’est qu’en rêve. » Le matin la mère dit : « Cette nuit mon enfant a fait un mauvais rêve, il a été saisi de terreur et j’ai dit : ce n’est rien, mon chéri, c’est un rêve » ; mais le Seigneur dit : « Mes enfants dorment et font de mauvais rêves ». Il est dit dans les Écritures que dans les derniers jours les gens prophétiseront. Je souhaite à chacun de prophétiser et d’avoir des visions, c’est ainsi que l’amour parlera en vous. Cet amour n’est pas encore venu parmi vous. Je ne veux pas vous décourager, mais je vous dis de mettre une croix une fois pour toutes sur votre passé. N’oubliez pas le passé, mais dites : « Je commence au nom de l’amour, j’ouvre une nouvelle page dans ma vie et je serai aussi bon que j’ai été mauvais auparavant, je bâtirai au nom de l’amour et je tendrai la main à tous, que le Verbe vivant se répande dans le monde entier ». Dieu que je vous prône est unique, vous n’avez jamais écouté Sa voix, vous n’avez jamais vu Son visage, Il ne vit pas dans des églises ni à Jérusalem, Il descend de Sa demeure et vient parmi vous. Tournez-vous vers Lui et non vers moi, c’est une imposture de vénérer un être humain ; voici la vérité. Certains disent qu’il faudrait croire en moi. Ne croyez en personne. Que cela ne vous vexe pas : ne croyez ni en moi, ni en vous-mêmes. Cela ne veut pas dire de ne pas avoir de foi, je tourne simplement votre regard vers Dieu : croyez en l’amour divin qui arrange toutes choses, c’est lui qui est grand et puissant dans le monde. Je vous souhaite à tous de devenir des incroyants, vous liquiderez alors tout ce qui est ancien. « En quoi croire ? » En l’amour, en cette unité qui change toutes les grandeurs, qui donne du sens à la vie et pose les fondements de la nouvelle vie. Débarrassez votre esprit de tous les philosophes qui ont parlé sur Dieu et dites : « Nous voulons voir ce Dieu qui vient pour la première fois et d’une nouvelle façon dans le monde, nous voulons Le voir seuls avec nos propres yeux, sans aucun médiateur ». Ceci concerne ceux qui renoncent à la propriété privée, à leur passé, et non pas à ceux qui disent : « Réfléchissons encore un peu ». Revenez chez vous maintenant et portez l’idée de Chadrak, Méshak et Abed-Négo. Leurs initiales sont « C », « M » et « A ». Quelle expression française formeriez-vous avec ces lettres ? C’est moi[5]. En bulgare je formerais le mot semence[6]. Quel Seigneur voulez-vous servir à présent ? Vous direz que vous voulez servir le Seigneur Jésus-Christ qui a vécu il y a deux mille ans et qui a été crucifié. Je me réjouis que vous croyiez dans le Christ, mais où sont les fruits de votre foi ? N’est-ce pas le Christ qui a dit sur la croix : « Seigneur, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! » Pourquoi avez-vous encore péché après ces paroles ? Qu’ont fait les peuples européens, disciples du Christ ? Ont-ils prononcé les mêmes paroles que le Christ lorsqu’ils ont été crucifiés ? Les prêtres ont-ils parlé comme le Christ ? Ils se rassemblent maintenant en conciles pour arranger leurs affaires. Non, le monde ne s’arrange pas avec le mensonge. Je ferai un jour une conférence pour prouver mathématiquement pourquoi le monde ne peut se redresser par le mensonge ; je démontrerai comment le mensonge a été créé en tant que grandeur. Tournez-vous vers votre âme pour trouver cette vie que vous n’avez pas encore effleurée et dont vous ne savez rien, tournez-vous vers vous-mêmes et commencez la vie nouvelle. Rentrez chez vous et mettez-vous au travail sans parler ; la vie nouvelle produira un effet fabuleux sur vous et vous transformera. Vous ne serez pas perturbés, mais vous deviendrez des héros, une nouvelle force affluera en vous et transformera les conditions dans lesquelles vous vivez. Votre monde intérieur changera, et de ce fait le monde extérieur changera aussi ; le Seigneur dira alors : « Puisque vous avez changé, Moi aussi Je changerai Mes rapports avec vous ». C’est cela la venue de la paix sur la terre. Rentrez chez vous et trouvez où sont vos Chadrak, Méshak et Abed-Négo. L’un demeure dans la pensée, vous le chercherez au ciel ; l’autre demeure dans le cœur, vous le chercherez dans le monde astral ; le troisième demeure sur la terre, et le quatrième vient maintenant d’en haut. Comme vos souffrances sont grandes, Dieu envoie son rayon de lumière et dit : « Un grand cri retentit sur terre, va voir ce qui s’y passe pour mettre un terme à ces souffrances ».[7] Maintenant, en m’écoutant certains se disent : « Est-ce que cet homme nous dit la vérité ou bien nous embrouille-t-il ? » Ce que je vous dis peut être vérifié ; je vous ai donné différentes méthodes, je vous ai recommandé divers exercices, mais personne ne les a mis en pratique pour vérifier leur puissance. Vous avez mené beaucoup d’expériences, mais pas celle-ci, l’expérience sérieuse, décisive. Puisque je vous ai dit de ne croire en personne, vous ne croirez pas non plus en vous-mêmes ; ne vous découragez pas, je vous dis de ne pas croire en ce que vous êtes maintenant, mais croyez en ce principe qui a jadis demeuré en vous : le principe divin. Ne croyez pas en ce que vous êtes maintenant, mais tels que vous étiez à l’origine, à la création du monde ; revenez à cette époque et dites : « Voilà ce que nous sommes ». Lorsque vous reviendrez dans cet état, vous avancerez. Accueillez l’amour qui vient déjà dans le monde, il vous rendra heureux, il vous révélera où sont vos bienaimés. N’est-ce pas que vos cœurs brûlent d’amour à présent ? Vous dites : « Nos cœurs battent ». Vos cœurs battent, mais vos bienaimés ne sont pas encore là, c’est maintenant qu’ils descendent sur terre. Vous ne percevez que leurs reflets et vous dites, déçus : « Mon bienaimé a aussi des faiblesses ». Oui, la vérité n’est pas encore en eux ; lorsque vos bienaimés d’en haut viendront, vous comprendrez alors la vérité. Je vous demande si vous vous vexez de ce que je vous dis ? Me tiendrez-vous responsable pour mes paroles ? Je n’aime pas être redevable de ce que je dis, je veux dès à présent payer ma dette. Je ne veux pas exprimer mon avis particulier, mais je veux payer dès à présent. Je dis : c’est le véritable chemin, mais uniquement pour les cœurs purs qui veulent se développer et vivre dans les nouvelles conditions. Vous ne pouvez pas vous envoler en haut d’un coup car la vie nouvelle exige une nouvelle compréhension ; la nature ne tolère rien d’ancien ; à l’avenir il ne sera pas possible de vivre comme des chenilles et des cocons. Ceux qui viennent après vous peuvent vivre comme vous, mais vous ne pouvez pas vivre à l’ancienne ; si vous entrez dans la fournaise, vos chaînes tomberont. Vous êtes tous maintenant dans la fournaise et je souhaite que les chaînes de tous tombent et que le quatrième vienne parmi vous et que vous disiez : « Il n’y a pas d’autre Dieu comme celui de Chadrak, Méshak et Abed-Négo, il n’y a pas d’autre Dieu comme Celui qui met de l’ordre et de l’harmonie entre tous les frères, sœurs et amis, il n’y a pas de force comparable à l’amour ». Puisque c’est ainsi, accueillez l’amour en conscience, selon les lois du renoncement absolu. Lorsque tu renonces au diable, l’Église te demande : « Renonces-tu au diable ? – J’y renonce ». Cela signifie que tu ne crois pas que le diable a tout arrangé dans le monde, qu’il a englobé les affaires divines et les tiens dans ses mains, qu’il y a laissé sa signature ! Dites : « Nous renonçons à tout ce qui est ancien, diabolique ». Ainsi, il n’y a pas de Dieu comme le Dieu de Chadrak, Méshak et Abed-Négo. Je souhaite que vous reveniez vers votre Dieu, Il est aussi mon Dieu, mon Dieu est aussi le vôtre, Il est un. Pour la première fois depuis que le monde existe Il envoie un rayon de lumière vers les fils de l’humanité et dit à travers le prophète : « Tournez-vous vers Moi, recevez Mon amour, appliquez Ma loi : instaurez la fraternité partout, laissez la violence de côté, faites disparaître le mensonge ; réveillez-vous Mes enfants pour ne pas faire de rêves terrifiants, pour que le ciel ne soit pas honteux de vos paroles et de vos actes ! » Je vous souhaite à tous de rentrer chez vous, de renoncer à votre passé pour que dimanche prochain, un dixième au moins parmi vous soit sorti de la fournaise. En avant, camarades, en avant, c’est votre bataille, n’hésitez pas ! Vous restez plantés maintenant en vous demandant comment tout cela se fera : en avant, rien de plus. C’est ainsi que cette guerre a commencé aussi : « En avant ! » et la guerre s’est déclarée. Pour chaque chose on dit : en avant ! Les socialistes disent : « En avant, camarades ! » Je dis : « En avant, frères ! En avant, Bulgares, nous allons livrer la grande bataille selon toutes les règles, nous allons ouvrir le feu selon toutes les règles. » En avant, vive la Fraternité ! Amen. La seule chose qui demeurera désormais c’est la Fraternité, elle sera au-dessus de tout. Celui ou celle qui ne peut pas vivre comme un frère ou comme une sœur, ne pourra pas être citoyen du nouveau royaume de la terre. Sofia, 17 avril 1921 [1] Le leva, la monnaie bulgare s’écrit en bulgare de la même façon que le mot lion. [2] En bulgare le même mot « истина » (istina) signifie « vérité » lorsque l’accent tonique est sur la première syllabe ou bien désigne la 3ème personne au singulier du verbe « prendre froid » si l’accent tonique est sur la deuxième syllabe [3] Provadia – une petite ville du Nord-Est de la Bulgarie, proche de Varna. [4] Matthieu 16, 26 [5] En français dans le texte. [6] Le mot semence en bulgare est très proche du mot français : семена (séména). [7] Psaumes 107, 1
  23. L’amour, porteur de la vie « Et il répondit : Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent ! » Luc 11 :28 Dans le verset 27 du même chapitre il est dit : « Tandis qu’il parlait ainsi, une femme, élevant la voix du milieu de la foule, lui dit : Heureux le sein qui t'a porté ! Heureuses les mamelles qui t'ont allaité ! » Le Christ a répondu : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent ». Gardent signifie accomplissent. La force de chaque être humain, qu’il soit compositeur, acteur, violoniste, peintre, sculpteur ou autre ne consiste pas en l’idée qui a germé en lui, mais en sa réalisation et son accomplissement. Vous êtes tous riches en idées, il n’y a personne parmi vous qui ne soit pas riche en idées ! Quelqu’un pense que pour présenter ses idées il aura besoin de nombreuses années, alors que tout son matériel s’épuise au bout de deux ou trois causeries : les idées ne s’épuisent pas, mais les formes par lesquelles elles se manifestent s’épuisent ; tout le monde peut faire naître six cents poussins, mais tout le monde n’est pas capable de les élever et de les nourrir. Avoir des idées est simple en soi, mais l’important est de savoir comment on nourrit et élève ces idées. Il ne suffit donc pas de faire germer des pensées, des sentiments, des désirs, faut-il encore les réaliser et les appliquer ; la réalisation ou l’accomplissement d’une idée tout comme son report produisent deux résultats différents : le caractère humain se renforce lorsqu’une idée quelle qu’elle soit s’accomplit, et il s’affaiblit lorsqu’elle est reportée : la non-réalisation des idées produit des effets contraires sur le caractère humain. Comment seras-tu dans une vie future ? Cela dépend de ta vie d’aujourd’hui. Quelqu’un dit : « Comme j’aimerais être un génie ou un grand homme ». Oui, mais les génies, les grands hommes ne sont pas nés de la dernière pluie : naître génie nécessite d’avoir travaillé dans le passé sur ses pensées et ses sentiments sublimes, de les avoir réalisés et accomplis. « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent ». La parole sous-entend les pensées divines ; il a fallu des millions d’années pour créer le Verbe d’aujourd’hui. Certains clairvoyants comme beaucoup de ceux qui sont partis et ont pénétré les plans supérieurs du monde spirituel disent que ce monde est silencieux ; ils considèrent que c’est un monde d’absolu silence, un monde exclusivement voué aux idées ; celui qui est allé de l’autre côté et qui est revenu sur terre dit : « Je n’irai pas là une deuxième fois ». Pourquoi ? « Parce qu’un silence absolu y règne, chacun y vit pour lui-même seulement ». Je dis : c’est la plus grande erreur qui soit, le monde divin n’est pas un monde de silence mais un monde d’harmonie complète, de parole belle et musicale ; la plus belle parole est celle du monde divin ; pour comprendre le Verbe divin, il faut posséder les organes capables de percevoir les vibrations supérieures. Dans la littérature occulte, on mentionne les différents champs des mondes supérieurs, nommés diversement : champ physique, champ astral, champ mental supérieur, champ causal, etc. Peu importe qu’il en existe plusieurs, l’important est de savoir pourquoi l’un est nommé physique et l’autre astral, mental, etc. ; l’important réside aussi dans le rapport entre les pensées et les sentiments, entre les sentiments et les actions, entre les pensées et les actions ou entre les pensées et les causes : c’est une philosophie subtile que ni les chrétiens, ni vous ne pouvez résoudre. Chaque monde est déterminé selon le degré de développement des créatures intelligentes qui y vivent. Chaque forme du monde physique résulte de l’action d’une force intelligente qui l’a créée dans le passé ; chaque limitation du monde physique montre que derrière elle agissent des êtres intelligents qui se protègent et se mettent tout seuls des limites : si votre jardin est clôturé, cela montre qu’il y a derrière cette clôture un être vivant doué de raison. Si je viens chez vous et que je trouve tout fermé à clé, c’est une indication ; si je rentre dans une cité et que je vois que les fenêtres et les portes de toutes les maisons sont fermées, je fais une déduction sur la culture de cette cité : c’est le signe que les habitants ne se font pas confiance ou bien qu’ils aiment s’approprier des choses. Si les femmes de cette cité ont un châle sur la tête, c’est une indication sur la moralité de ses habitants ; si je vois que les hommes portent de longues barbes, j’en tire une certaine conclusion. Les hommes n’aiment pas les femmes à barbe, l’homme dit : « J’en ai assez de ma propre barbe, je ne veux pas regarder une femme à barbe ». La femme dit : « Je n’aime pas les hommes sans barbe, ni moustaches ». Pourquoi la femme aime les hommes barbus et moustachus alors que l’homme aime les femmes sans barbe ? Vous dites : « La nature a arrangé les choses ainsi ». Mais si quelqu’un te rase la tête est-ce le fait de la nature ? Combien de péchés et de crimes sont perpétrés par les humains ! Est-ce la faute de la nature ? Les chimistes et les médecins ont découvert différents liquides qui, s’ils sont injectés dans l’organisme donnent une teinte noire au visage, est-ce le fait de la nature ? Ne mettez pas vos péchés sur le dos de la nature, elle ne fait pas d’erreurs, elle ne fait pas de bêtises ; les erreurs, les bêtises sont le fait des humains et dans une certaine mesure aussi celui des anges. Est-ce qu’un ange peut fauter ? Même s’ils sont des créatures érudites, les anges aussi peuvent fauter ; lorsque les anges fautent, la situation des humains se complique. Pourquoi l’homme veut-il que la femme soit sans barbe, ni moustaches ? C’est naturel : lorsque l’agriculteur s’apprête à labourer, il cherche un champ, une pelouse, et pas une forêt ; il dit : « Je n’ai pas besoin de forêts, d’endroits recouverts de barbe et de moustaches, je cherche des étendues sans aspérités ». Lorsqu’il construit une maison, l’homme a besoin de pierres, de briques et de poutres et non de barbe et de moustaches. L’homme laboure et la femme bâtit ; l’homme aime les champs, et la femme la forêt. Le champ et la forêt sont des symboles à transposer dans votre langage. « Qui écoutent la parole de Dieu ». Le Verbe représente un homme sans barbe, ni moustaches. Dans le monde invisible, il n’y a pas de trace des barbes et des moustaches, il n’y a pas là-bas des gens barbus, ni moustachus. Lorsqu’ils descendent sur terre les gens se déguisent, donc la barbe et les moustaches sont une nécessité uniquement pour le monde physique. Si quelqu’un veut se faire passer pour plus noble qu’il ne l’est, il se laisse pousser une barbe et des moustaches et quiconque le voit, dit : « Cet homme est très noble », mais lorsqu’il monte au ciel, personne là-bas ne remarque sa barbe. Il n’y a pas de chose plus drôle qu’un homme barbu et moustachu. Lorsque l’homme veut attirer l’attention des autres, et notamment celle des femmes, il commence à se lisser la barbe et les moustaches : il veut se donner de la consistance et, en le faisant, l’homme veut dire à sa femme : « N’est-ce pas tu veux bâtir, voilà, prends de moi des arbres, des poutres, j’ai toute une forêt, je suis riche, abats autant d’arbres que tu veux ». Barbu, moustachu et riche, c’est la même chose. Ceux parmi vous qui veulent vivre intelligemment doivent avoir une compréhension profonde de la vie. Lorsque je dis qu’il faut vivre intelligemment, les anciens disent : « Nous avons vécu notre compte, c’est maintenant au tour des jeunes ». Viendra le moment où eux aussi vivront intelligemment, il y a un temps pour approfondir la vie. C’est vrai que les anciens ont vécu, mais si les jeunes vivent aussi comme eux, sur qui compter ? Avoir vécu et être emporté par le temps, ou bien être emporté par le vent est la même chose : lorsque le blé est emporté par le vent, c’est qu’il a vécu. Je dis que les choses ne doivent pas être vécues simplement, mais intelligemment et en conscience : une vie d’harmonie divine. Vous dites : « Nous aussi, nous voulons vivre ainsi, mais comment s’y prendre dans ce monde terrestre si impur ? » Votre situation n’est pas pire que celles des mammifères ; on peut surmonter toutes les difficultés dans sa vie à force de persévérance, de travail et d’endurance ; il y a beaucoup de façons de surmonter les difficultés. Dans les Proverbes de Salomon il est dit : « Une bonne parole adoucit, une parole acerbe endurcit ».[1] Je dis : le feu adoucit, le froid réfrigère, c’est-à-dire rigidifie. Le Christ dit : « Heureux plutôt celui qui écoute la parole de Dieu, et qui la garde » : mes conditions de naissance importent peu, comme les origines de ma mère et de mon père – fussent-ils nobles ou érudits – l’important est que j’écoute la parole de Dieu et que je la garde ; si je ne la garde pas, je ne tire aucun profit de la noblesse de mes parents. J’examine deux opposés dans la vie : richesse et pauvreté. Tout le monde veut être riche, personne ne veut être pauvre, pourquoi alors la richesse et la pauvreté existent-elles ? On ne peut pas se passer d’elles : observez la vie de la nature et vous verrez qu’elles y sont également présentes, ce sont des états de la vie intelligente. Dieu donne la richesse à l’être humain pour qu’il puisse reconnaître ses adversaires et ses ennemis, pour qu’il comprenne ce qui l’entrave dans la vie ; Dieu donne la pauvreté à l’être humain pour qu’il reconnaisse ses amis et toutes les forces positives et ascendantes qui travaillent pour son bien. Tu dis : « Je suis miséreux ! – As-tu compris qui sont tes amis ? – Je n’ai pas compris – Alors, tu n’as pas compris la pauvreté non plus ». Tu dis : « Je suis riche ! – As-tu compris tes ennemis ? – Je n’ai rien compris ». Tu devais reconnaître tes ennemis, sortir ton couteau et lutter contre eux ; par lutte je n’entends pas ce que les gens d’aujourd’hui font : ils se sont enrichis, puis ont sorti leurs couteaux et ont commencé à se battre avec leurs ennemis. Du point de vue des humains la richesse et la pauvreté sont deux états qu’il faut combattre pour surmonter les difficultés. Que l’on soit riche ou pauvre, puissant ou misérable, savant ou ignorant, on devra affronter des difficultés et des tentations. Qui crée les difficultés et les tentations pour les humains ? Eux-mêmes et leur entourage ! Donc les gens ne souffrent pas de la bêtise ou de la trop grande intelligence : tous souffrent, mais les intelligents souffrent plus que les imbéciles. Le Bulgare dit souvent : « Il est soûl comme un âne ». D’où vient ce proverbe ? À mon avis, l’âne est sobre, je n’ai pas vu d’âne soûl ; dire de quelqu’un qu’il a bu de l’eau fraîche et pure comme un âne est compréhensible, mais dire qu’il a bu du vin comme un âne, je ne le comprends pas. C’est une autre question si vous voulez pointer le fait que quelqu’un ne sait pas où trouver d’eau pure comme l’âne. Les sagesses et les proverbes populaires sont tellement dénaturés qu’on ne peut pas y trouver de vérité ! Il faut semer partout pour transmettre cette vérité, sinon elle restera longtemps dénaturée de la sorte. Ainsi, s’il est question des erreurs des humains, sachez qu’un grand nombre d’erreurs sont engendrées par la vie irraisonnée et sotte ; beaucoup d’erreurs sont également engendrées par la vie raisonnée et intelligente, mais la vie raisonnée et intelligente a créé aussi beaucoup de bien, beaucoup de vertus. Le sot et l’intelligent sont radicalement différents : le sot qui fait le bien ne demande pas de récompense ; lorsqu’il commet le mal, il ne pense pas qu’il sera puni. Pourquoi ? Parce que dans les deux cas il n’est pas pleinement conscient de ce qu’il fait. L’intelligent en revanche a conscience de ce qu’il fait. Voilà pourquoi si l’on passe d’un état à un autre, c’est pour corriger ses erreurs dans la vie consciente et malgré cela, au lieu de tirer des conclusions de ses erreurs, on en commet de nouvelles ! À quoi sont dues ces erreurs ? À son envie de changer sa vie, d’imposer ses convictions. De ce point de vue, on se retrouve dans la situation de cet héritier royal qui a dû être puni dès le jour de son mariage : il est tombé amoureux d’une jeune fille, également d’ascendance royale. Tous deux s’aimaient et s’entendaient bien, sauf sur un point : il aimait manger de l’ail alors qu’elle avait une aversion pour l’ail. Le jour du mariage, les plats savoureux préparés étaient pour la plupart à l’ail, et le fils du roi, emporté dans son appétit en a goûté plus que de raison. Le soir, dans leur chambre, elle a senti l’odeur de l’ail et a sursauté comme piquée par une guêpe, furieuse contre son bienaimé. Elle a aussitôt appelé les domestiques en leur disant : « Je vous prie de donner quelques coups de bâton à cet homme pour lui faire perdre dorénavant l’habitude de manger de l’ail ». Il a dit : « Je ne mangerai plus d’ail, je vais longuement réfléchir avant de me décider à en manger ou à y renoncer ». Que représente la fille du roi ? La vérité. Elle ne tolère pas l’odeur de l’ail, mais le Bulgare aime l’ail. Lorsque vous traduirez le mot ail, vous verrez l’influence qu’il exerce sur votre caractère et sur le caractère de ceux qui vous entourent : vous comme votre entourage, vous êtes viciés par des éléments, c’est-à-dire des pensées qui diffusent une odeur désagréable comme l’ail. Pourquoi certaines personnes vous sont-elles désagréables ? Parce que leur sang, leurs pensées et leurs sentiments ont quelque chose qui n’est pas à votre goût. Si votre odorat est très développé et que votre ami vous embrasse après avoir mangé de l’ail, vous aurez du mal à vous débarrasser de cette odeur même après un an ; si quelqu’un qui a commis un meurtre vous embrasse, même dix ans après vous serez encore hanté par ce baiser. Je vais vous illustrer à l’aide d’un conte la force de la pensée impure ou du péché en général. Un moine, un saint homme vivait dans un monastère. Il a voulu revoir l’un de ses proches, déjà décédé et connu pour être en enfer. Le saint voulait le revoir pour lui faire certaines recommandations pour son salut. Un ange a entendu la prière du saint et lui a dit : « Sais-tu que si ton parent venait ici, le monastère serait en perdition si grande est l’impureté qu’il porte en lui. – Je veux qu’il soit là un court instant. » L’ange a exaucé le désir du saint, il a laissé sortir son parent de l’enfer, mais le monastère est ensuite tombée en déshérence : il a amené une telle impureté avec lui que rien n’a pu purifier le monastère. Le péché est quelque chose d’effroyable, c’est le poison le plus fort, l’odeur la plus nauséabonde que les humains connaissent ; pour neutraliser la puissance du péché, les gens sont contraints de manger de l’ail : on extirpe le mal par le mal. Je vous parle maintenant en langage symbolique, je prends l’ail comme symbole. C’est un bon médicament : lorsqu’on veut désinfecter sa bouche ou améliorer l’état de son estomac et de sa poitrine, il faut manger de l’ail. Je prescris de l’ail au malade, mais non au bien portant. Je recommande du navet au malade, mais non au bien portant ; si ton estomac est déréglé, cuis du navet et bois le jus, mais lorsque tu guériras, n’en prends plus. Si ton estomac est faible, bois un petit verre de vin ; dès que tu seras guéri, plus aucun vin n’est toléré : on interdit le vin fermenté, mais non le jus de raisin. Le Christ dit : « Heureux plutôt celui qui écoute la parole de Dieu, et qui la garde ». Le Verbe apporte les grandes idées dans le monde. Elles viennent de partout, on peut percevoir ces idées uniquement lorsqu’on se met en harmonie avec le principe divin en soi. Vous vous trompez si vous pensez que vous pouvez recevoir ces idées du monde actuel : c’est un monde sans idées ! Montrez-moi dans la littérature contemporaine une grande idée nouvelle. Toutes les idées qui préoccupent l’humanité maintenant sont vieilles, elles ont vécu et sont plutôt des souvenirs du passé : j’ai assisté à de grands concerts, j’ai écouté des musiciens virtuoses émérites, tous répètent ce qui est ancien. Les américains chantent encore leurs chants d’antan, ils sont médiocres du point de vue musical et répètent les mêmes choses. Il y a quelques années, ils ont invité un compositeur tchèque à répertorier leurs chants populaires, à unifier la musique populaire. Pourquoi les américains manquent-ils d’oreille musicale ? Parce qu’ils sont très pragmatiques et examinent chaque chose plus avec leur intelligence qu’avec le cœur. Un jeune américain était invité chez son père. À son départ, son père lui a présenté une note avec le montant de ce que son fils lui devait pour son séjour. Le père disait : « Mon fils, tu as passé trente-trois jours à la maison, à raison de deux dollars par jours, tu me dois pour tout le séjour soixante-six dollars ». Le fils a pris la note, mais il a ajouté : « Papa, j’ai passé trois jours chez un ami ; si je soustrais six dollars de la somme totale, je te dois en tout soixante dollars ». Il a payé cette somme à son père et ils se sont séparés en toute amitié. Vous dites : « Les américains sont des gens cultivés ». Oui, ils sont cultivés, honnêtes et justes, mais ce n’est pas une vraie culture : lorsque le père cherche à se jouer de son fils, et le fils à se jouer de son père, ce n’est pas une culture ; lorsque le père attend des enfants qu’ils l’entretiennent et que les enfants attendent l’héritage de leur père pour vivre, ce n’est pas une culture. Les peuples chrétiens d’aujourd’hui ont déformé l’enseignement du Christ, ils ne servent pas Dieu. Aujourd’hui on sert l’Église et non Dieu, aujourd’hui on fait des églises, on redore les icônes, on ouvre des banques, mais ce n’est pas substantiel, les vertus sont ce qui est substantiel dans la vie, elles doivent être ressemées et cultivées. Aujourd’hui le mensonge se propage partout, et pourtant les gens vont à l’église, le prêtre les oint. Vous dites : « Cet homme n’est pas un vrai orthodoxe ! » C’est risible de parler d’orthodoxie ; qui est orthodoxe ? Qui est mathématicien ? Le véritable mathématicien est celui qui résout bien les problèmes de la vie. Qui peut s’appeler astronome, physicien, chimiste, astrologue, sociologue ? Tout être qui comprend sa matière et résout correctement ses problèmes porte dignement son titre. Celui qui veut réorganiser la société doit comprendre les lois qui la gouvernent et les moyens par lesquels elle pourrait être réorganisée. Vous dites : « Nous avons décidé de réformer et nous n’avons pas à réfléchir ». Il faut réfléchir et beaucoup réfléchir. Que font les oiseaux ? Avant de pondre, ils réfléchissent où et comment faire leur nid, et c’est ensuite qu’ils pondent leurs œufs et les couvent. Voilà pourquoi, lorsque vous vous mettrez à réorganiser la société, vous réfléchirez d’abord et vous agirez ensuite. Il faut poser une limite nette entre l’ancien et le nouveau : l’ancien ne peut pas être rafistolé, la nouvelle vision et l’ancienne vision ne peuvent pas se concilier, les nouvelles et les anciennes vérités ne peuvent pas s’accorder. La vérité est une, on ne peut donc pas parler de nouvelle vérité et d’ancienne vérité ; celui qui parle de l’ancienne vérité ne comprend pas la loi divine : la vérité est une, immuable, elle est nécessaire à toute vie humaine. « Heureux plutôt celui qui écoute la parole de Dieu, et qui la garde ». Par parole nous entendons la vie intelligente qui se manifeste dans des formes et des tonalités justes : dans cette vie, chaque tonalité, chaque mot ont leur sens bien déterminé. Selon la science occulte chaque mot a sa tonalité bien déterminée. Avez-vous fait l’expérience de prononcer un mot avec justesse pour voir le résultat ? Prononcez le mot santé et observez le résultat obtenu : si vous trouvez la tonalité du mot santé et que vous le prononcez trois fois devant un malade, il guérira nécessairement. Lorsque vous prononcez correctement les mots, vous vérifierez la force qu’ils contiennent ; comme l’eau du robinet qui passe par les intestins nettoie les impuretés sur une grande distance, de mêmes les mots correctement prononcés nettoient toutes les impuretés qu’ils croisent sur leur chemin. Tu dis : « Je veux être bien portant, pourvu que Dieu soit généreux ». Tu as fermé toi-même le robinet, mais tu attends que le Seigneur vienne Lui-même l’ouvrir ; puisque tu réclames la santé, le Seigneur te dit : « Apprends à prononcer correctement le mot santé ». Tu es malheureux : apprends à bien prononcer le mot heureux ; tu es bête : apprends à bien prononcer le mot sagesse. Tu veux être heureux, bien portant, intelligent, mais tu ne songes pas que ton bonheur, ta santé et ton intelligence dépendent de la bonne prononciation de ces mots. Le mari dit à sa femme : « Je t’en prie, égorge une poule aujourd’hui et cuisine-la ; sais-tu comment la préparer ? – Je ne sais pas, chéri, montre-moi ». Il commence : « Tu vas égorger la poule, tu vas l’ébouillanter, tu vas la plumer, puis tu vas la vider, tu la rempliras de riz et de raisin sec, tu la cuiras avec du beurre et des oignons, et tu la laisseras refroidir ; tu feras attention à ne pas trop cuire la viande ». La femme suit les recommandations de son mari et s’y conforme. En revenant du travail, l’homme s’assoit à table et dit : « Dieu merci, ma femme a bien cuisiné ». Je dis : si le mari a eu la patience de tout expliquer, si la femme a eu la patience d’écouter son mari jusqu’au bout, pourquoi tous deux n’ont-ils pas la patience d’écouter comment s’acquiert le bonheur ? C’est une méthode, une loi qui se loge profondément quelque part dans l’âme humaine. Comment organiser votre vie si vous n’avez pas de bonheur, sans le bonheur la vie est une succession de déceptions, de difficultés et de souffrances, sans bonheur la vie n’a pas de sens. Ceci est valable pour vous et non pour les gens ordinaires ; combien de fois avez-vous trébuché sur les moindres épreuves ? Le Christ dit : « Heureux plutôt celui qui écoute la parole de Dieu, et qui la garde ». La parole de Dieu inclut tout en elle, elle porte l’amour qui se manifeste dans la vie consciente uniquement, entre personnes conscientes ; dans la vie privée d’intelligence, il n’existe aucun amour. « Nous devons nous aimer ! » Si vous acquérez la vie consciente, vous vous aimerez : elle redresse d’un seul coup tout ce qui est tordu ; donc la venue de l’amour est précédée par la vie intelligente. Aujourd’hui, la plupart des gens se mentent. Pourquoi ? Parce qu’ils ne connaissent pas la vérité et l’amour ; celui qui prône, comme celui qui crée et celui qui écrit ne connaissent pas la vérité, mais tous en parlent : ils s’imaginent qu’ils la connaissent ! Je vous relaterai un conte sur les gens qui se mentent à qui mieux mieux. Trois camarades sont partis ensemble à un moulin en portant dans leur sac du pain et un poulet grillé. Ils se sont mis à diner et ont jeté un coup d’œil au poulet, mais comme il leur semblait petit, ils ne savaient pas comment le partager. Ils ont finalement décidé d’aller dormir, et de laisser le poulet à celui qui aurait fait le plus beau rêve. Ils ont dormi une heure, puis ils se sont réveillés et se sont raconté leurs rêves. Le premier a dit : « J’ai rêvé que je me suis transporté au ciel parmi les anges. J’y ai vu des choses merveilleuses : des anges aux tenues blanches avec des couronnes de fleurs sur leurs têtes qui chantaient et jouaient de la musique ; quels chants, quelle mélodie ! » Le deuxième a dit : « Je me suis transporté sur la lune. Je peine à décrire ce que j’y ai vu : même si je vous le raconte des jours et des nuits entières, je n’y arriverai pas ». Le troisième a dit : « En voyant que le premier est parti au ciel et le deuxième sur la lune, j’ai pensé que vous ne reviendriez pas et j’ai décidé de manger seul le poulet. Je me suis levé, j’ai tout mangé et j’ai remercié pour le bon repas ». Aujourd’hui encore, certains nous racontent qu’ils sont allés au ciel, d’autres sur la lune et d’autres encore profitent des occasions pour bien boire et bien manger, mais aucune des trois catégories ne comprend le sens de la vie : les questions sociales doivent être traitées, la vie doit prendre sens. Il y a un seul moyen d’appliquer l’intelligence et ce moyen s’imposera : les gens vont s’épuiser et fondre jusqu’à devenir de l’eau et Dieu les passera par des filtres très fins pour les purifier ; c’est ainsi seulement qu’ils acquerront une pureté absolue, il ne restera d’eux aucune matière solide, aucune barbe, aucune moustache. Qu’est-ce qu’on entend par le mot eau ? Quelqu’un qui est pur dans sa pensée, ses sentiments et ses actes ; il est courageux et intrépide dans toute entreprise. Il n’y a pas de force plus grande que l’eau : elle est agile, plastique et mobile, où qu’elle passe elle fait un travail. Et pourtant les gens n’aspirent pas à devenir comme l’eau, ils disent : « Sois coriace, dur comme le fer », ils ne comprennent pas encore les qualités de l’eau. On devient coriace et dur comme le fer et la pierre, mais cela ne donne rien : lorsqu’on se dessèche, on devient dur, on perd sa plasticité et on dit : « Cela ne peut pas me rentrer dans la tête ». C’est parce que tu as commencé à te dessécher. « Je ne peux plus aimer » ; tu es déjà desséché. Deviens de l’eau et dis : « Je peux tout faire, je peux monter, je peux aussi descendre », c’est cela se montrer héroïque. Lorsque je dis que vous devez vivre selon les exigences de la vie intelligente, vous répondez : « Vivre ainsi, c’est mourir de faim ». Quelle que soit votre façon de vivre, vous mourrez affamés ; le jour viendra où votre gorge se desséchera et n’absorbera plus rien, et vos yeux se refermeront. C’est vrai que vous mourrez affamés, mais parce que vous marchez sur le mauvais chemin ; sur ce chemin vous tomberez sur des potences, des geôles. Et ensuite, on ose parler d’ordre et de discipline ! Là où il y a des souffrances et des maladies, des potences et des geôles, il n’existe ni ordre ni discipline : c’est un monde d’anarchie. Il est dit dans la prière divine : « Que Ton règne vienne, que Ta volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel ». Aspirez au Royaume de Dieu, au monde divin, le monde des humains ne vous donnera rien : ni gloire ni reconnaissance. Le Christ dit : « Ne cherchez pas de gloire auprès des humains, mais auprès de Dieu ». Cela fait sens de chercher la gloire auprès des gens doués de raison qui se nourrissent de pensées et de sentiments purs et sublimes ; cela ne fait pas sens de chercher la gloire auprès de ceux qui ne vivent que pour eux. Le Christ dit : « Heureux plutôt celui qui écoute la parole de Dieu, et qui la garde ». La vie intelligente est dans la pureté et la santé ; donc l’être intelligent doit être pur et bien portant. Dans le passé lointain, un roi avait une fille considérée comme très intelligente, mais en revanche excentrique et caractérielle. Elle connaissait bien les lois occultes et pouvait se transformer jusqu’à prendre sept visages différents. Lorsque le premier candidat à sa main, également fils de roi s’est présenté, elle lui est apparue comme une peau-rouge. Il l’a regardée longuement jusqu’à se dire : « Cette jeune fille n’est pas pour moi ; elle s’est dit : « Il n’est pas pour moi non plus, il ne m’a pas reconnue ». Le deuxième prétendant s’est présenté et elle lui est apparue comme une très belle noire, aux traits arabes et avec des lèvres pulpeuses. Il l’a regardée, mais il s’est dit : « Cette jeune fille n’est pas pour moi ». C’est ainsi que six candidats sont passé à la suite, mais personne ne l’a trouvée à son goût. Lorsque le septième, le bon candidat s’est présenté, elle lui est apparu avec ce visage avec lequel elle se présentait à Dieu : il a reconnu sa bienaimée. Maintenant, vous aussi vous cherchez la vérité, mais elle ne vous plaît pas. Pourquoi ? Parce qu’elle vous apparaît dans des couleurs différentes : rouge, noire, jaune, verte, bleue, mais ce n’est pas la vérité que votre âme cherche. Lorsque vous verrez la vraie fille royale au visage blanc, vous connaîtrez la vérité ; vous vous transformerez au point d’être le premier surpris : une telle transformation s’opérera en vous que personne n’osera prendre votre place, le monde vous paraîtra comme une décharge et tout ce qui vous a troublé vous semblera simple comme bonjour et votre vie se transformera. J’observe souvent les fourmis et d’autres insectes, et je tire des conclusions. Certains insectes trouvent des excréments sur leur chemin et commencent à les rouler jusqu’à ce qu’ils deviennent de petites boules avec lesquels ils jouent : ils les poussent tantôt des pattes avant, tantôt des pattes arrière. Celui qui me voit en train d’observer ce jeu se dira : « Observer le jeu de ces insectes, n’est-ce pas une perte de temps ? » Parfois les humains, hommes et femmes font de telles petites boules avec les impuretés sur la route et ils jouent avec : le monde invisible trouve ces occupations bizarres ! Quelqu’un fait des études et devient riche et célèbre. Pourquoi ? Pour grimper sur l’échelle sociale, devenir évêque, patriarche ou tzar. Le sens de la vie ne se trouve pas dans la haute position sociale, mais dans la santé, l’intelligence, la bonté, la reconnaissance de ce que nous avons : tu manges, sache pourquoi tu manges ; tu joues, tu danses, sache pourquoi tu joues et tu danses ; chaque action doit être pensée. Que disent les médecins sur le repas, quelle nourriture manger ? Combien d’heures par nuit faut-il dormir ? Autant de médecins, autant d’avis différents sur la question de l’alimentation et du sommeil, aucune expérience n’a donné de résultat absolu. Lorsque nous abordons la question de l’Église, nous nous heurtons de nouveau à des avis particuliers : « L’Église orthodoxe considère qu’elle est la plus docte et dit : « Crois en Christ pour être sauvé, toi comme ton foyer ». L’Église évangélique dit : « Crois en l’Évangile ». Les musulmans disent : « Crois dans le Coran ». Je demande : où est la vérité, de combien de manières peut-on être sauvé ? Par un seul moyen, par le chemin de l’amour, nous sauvons les gens par le biais de l’amour. Je dis : aime le Seigneur avec tout ton cœur, toute ton âme, toute ta pensée et toute ta force et tu seras sauvé, toi ainsi que ton foyer, ton peuple et toute l’humanité. Aime le Seigneur et fais passer l’amour par tout ton être, tu seras alors non seulement sauvé mais tu deviendras héritier du Royaume de Dieu. Tu demandes : « Suis-je sauvé ? » Mon diagnostic est facile à établir ; je te demande : « Est-ce que ton amour entre dans ton cœur, ton âme, ta pensée et ta force ? » Tu dis : « E-e-e » ; tu sais utiliser seulement la troisième personne du singulier du verbe être[2] – ce e est un lien, trouve deux autres mots, relie-les avec le verbe e pour former une phrase. Chacun peut se servir de cette formule. « Est-ce que je veux entrer dans le Royaume de Dieu ? » Vois si l’amour est entré dans ton cœur, ton âme, ta pensée et ta force ; si c’est le cas, tu entreras dans le Royaume de Dieu. « Est-ce que je ressusciterai ? » Vois si l’Amour est entré dans ton cœur, ton âme, ta pensée et ta force ; si c’est le cas, tu ressusciteras, sinon quoi qu’on te prêche, tu ne ressusciteras pas. Du point de vue divin c’est la grande vérité, et de ce point de vue, quel que soit votre amour, il doit pénétrer tout votre être. Notre parti vient d’en-haut et nous allons tous nous transformer en eau. Lorsque viendront les communistes, ils prendront les maisons, vos propriétés, tout ce que vous avez ; lorsque nous viendrons, nous transformerons le monde en eau, nous purifierons les curés et les évêques, et les communistes, nous mettrons tout sous le même dénominateur ; ensuite nous créerons de nouvelles espèces de poissons, d’oiseaux, de mammifères et enfin nous créerons le Nouvel homme que nous mettrons de nouveau au Paradis. Nous avons un programme prodigieux. Les barbes, les moustaches, les os, les muscles, les estomacs, les poumons d’aujourd’hui, tout se transformera en eau. Nous sommes des gens dangereux, les plus dangereux dans le monde. Nous avons déjà reçu le dernier télégramme du soleil : ils ont pointé de là-bas leur artillerie vers la Terre, ce qui va radicalement transformer les esprits, il ne restera aucune tête non mûre sur terre. En Inde, on croise un certain type d’éléphants connus pour leur extrême entêtement ; les hindous ont trouvé le moyen de les faire céder : ils les font se retourner sur le dos et rouler plusieurs fois par terre ; ils deviennent si doux qu’ils sont méconnaissables. Dieu agira de même avec tout le monde : Il les attrapera tous un par un : hommes, femmes, prêtres, prédicateurs, enseignants, magistrats, et Il les fera rouler par terre, les retournera plusieurs fois et les plongera dans l’eau. Tous diront : « Seigneur, nous T’avons reconnu ! » Il n’y a pas de propriété privée dans l’eau. « Serons-nous témoins de cette époque, vivrons-nous jusque-là ? » N’attendez pas ce moment, ne commettez pas l’erreur qu’a faite la femme de Tolstoï : il y a des dizaines d’années, Tolstoï a prédit ce qui adviendra en Russie, il disait à sa femme : « Distribuons notre fortune et isolons-nous quelque part pour vivre une vie pure et discrète, et accomplir la volonté de Dieu » ; elle répondait : « Distribue ta fortune, moi je m’y refuse ». Mais trente ans plus tard, la prédiction de Tolstoï s’est réalisée. Vous aussi, je vous dis maintenant : ne restez pas inactifs, mais préparez-vous. Vous dites : « Nous sommes prêts, lorsque le temps sera venu, nous accomplirons la volonté divine ». Ce n’est pas cela être prêt. Lorsque je prêche de la sorte, je ne veux pas que vous quittiez le monde, mais je prêche un Enseignement par lequel comprendre le sens profond de la vie divine et échapper aux souffrances inutiles : la vie terrestre est une partie microscopique de la grandiose vie divine, et c’est pour cette raison que nous devons nous préparer pour le monde divin grandiose et devenir des citoyens en son sein. Le Christ dit : « Heureux plutôt celui qui écoute la parole de Dieu, et qui la garde ». Celui qui a une expérience et un vécu de l’autre monde, même s’il est malade, il pourra faire face à sa maladie : les anges du monde invisible le visiteront et lui enlèveront toute douleur, tout chagrin et découragement. Aujourd’hui, les humains craignent tout et n’importe quoi : le mari craint d’être quitté par sa femme, la femme craint d’être quittée par son mari. Pourquoi ont-ils peur, qui les a unis ? Le lien mercantile n’a pas d’existence, seul le lien de l’amour est éternel et indestructible : si vous êtes unis à l’amour divin aucune force au monde n’est capable de détruire ce lien ; si vous n’avez pas ce lien, tout se réduira en cendres et en poussières. Allez au cimetière pour voir comme tout y est en cendres et en poussières, voulez-vous vous-aussi expérimenter cela ? C’est ainsi qu’a parlé le Christ à ceux qui l’ont compris et qui aspiraient à la vie future, il leur conseillait d’accueillir l’amour par le Verbe ; si vous accueillez l’amour de cette façon, vous résoudrez correctement les questions de la vie et vous fixerez ainsi vos rapports envers les autres. L’amour se manifeste par des milliers de formes, mais vous devez être sincères envers lui : si j’attrape une poule avec l’intention sincère de la caresser, je dois exprimer mes sentiments de façon qu’elle s’avance librement vers moi, sans aucune crainte ; si je l’attrape et je la caresse alors qu’il y a en moi un désir de lui couper le cou, cela n’est pas digne de moi en tant qu’homme. Si je croise une jeune fille belle, mais misérable, et si je lui rends service, mais qu’apparait en moi le désir d’en profiter, c’est un comportement indigne et malhonnête : le service rendu est annihilé. L’amour ne tolère pas deux manifestations, deux compréhensions ou deux désirs opposés : toutes nos pensées, tous nos sentiments et tous nos actes doivent respirer la pureté et la sincérité ; l’amour tolère seulement l’accomplissement de la volonté divine. Vous m’écoutez maintenant, mais lorsque vous rentrerez chez vous, vous vivrez à l’ancienne. Je vous donnerai une nouvelle méthode de travail : prenez le substantif amour et déclinez-le dans toutes ses formes ; puis prenez le verbe aimer et conjuguez-le à tous les temps : présent, passé, futur ; faites cet exercice chaque jour. Vous dites : « Nous aimons le Seigneur ». Oui, mais si le Seigneur vient sur terre, la première chose que vous ferez est de vous plaindre que les autres ne vous aiment pas et ne vous comprennent pas. Qu’en pensez-vous, est-ce que le Seigneur sera content de vous ? Lorsque le Seigneur viendra, dites-Lui : « Seigneur, je suis content que tu m’aies donné de bonnes et de mauvaises conditions de vie pour apprendre la loi de l’amour ». Mais que faites-vous ? Vous ouvrez chaque jour les vieux calepins et vous dites : « Ivan m’a coûté mille levas en nourriture ; lorsqu’il était au pouvoir, Dragan m’a offensé ; Stoyan m’a trompé ». Vous réexaminez chaque jour vos vieux comptes et vous vous croyez cultivés. Allez à Sofia ou dans n’importe quelle autre grande ville européenne pour voir que tout se résume à une seule chose : comment se jouer de l’autre ; ce n’est pas une attitude de gens cultivés et spirituels. Peu sont ceux qui pensent du bien des autres. Le savant cherche à trouver des gaz asphyxiants pour faire périr le plus de monde possible, ou à inventer des armes qui ont la plus grande portée possible : toutes les nouvelles inventions ont pour objectif d’anéantir l’humanité. Nous devons dire : « Assez, mon frère, nous sommes rassasiés de ces inventions ! » Toutes les inventions redoutables doivent se transformer en bien. Vous dites : « Est-ce à nous d’arranger le monde ? » N’est-ce pas vous qui l’avez abîmé ? Vous allez réparer ce que vous avez abîmé. Est-ce que les Bulgares ont une idée de tout ce qu’ils ont déréglé ? « Comment, est-ce possible ? » Les malheurs des Bulgares dans le passé et le présent sont le fruit de la haine qu’ils nourrissent envers les grecs ; cette haine a corrompu beaucoup de bonnes choses. Le Bulgare a du caractère et de la force, et le grec a de l’intelligence ; avec ces qualités ils maintiennent leur haine mutuelle l’un envers l’autre. Lisez l’histoire et vous verrez que la même chose se répète aujourd’hui, mais la haine ne peut pas résoudre les questions sociales importantes. Certains disent : « Soyons nationalistes ». Le nationalisme ne résout pas non plus les questions. Chacun a ses propres intérêts personnels ; ces intérêts se doivent d’être communs à tous, la société est un organisme qui a besoin de l’appui de toutes les forces : individuelles et collectives. De même pour l’organisme humain : si on renforce une qualité ou un organe au détriment d’un autre, on crée une dysharmonie dans son organisme. Voilà pourquoi le monde invisible ne peut pas regarder avec indifférence l’élévation d’un peuple au détriment d’un autre ; et maintenant les grecs aussi rachètent leurs péchés. Ainsi, l’ancien avec lequel vous cohabitez maintenant se transformera en eau. Je vous le dis en arrondissant les angles, mais l’apôtre Pierre dans son message dit que tout sera passé par le feu[3], c’est-à-dire que tout sera fondu ; je parle d’Eau et Pierre parle de Feu. Ceux parmi vous dont la conscience supérieure est éveillée et qui veulent vivre comme des êtres rationnels, qu’ils travaillent avec l’amour, qu’ils déclinent le substantif amour et qu’ils conjuguent le verbe aimer. En faisant cet exercice, observez si les gens autour de vous deviennent meilleurs ou pires ; en travaillant avec l’amour, vous allez d’abord constater une certaine amélioration, suivie d’un rechute, suivie d’une plus grande amélioration, suivie d’une plus grande rechute ; ainsi apparaitront des crises : tantôt de grandes améliorations, tantôt des rechutes jusqu’à atteindre un état final de santé robuste. Ceux parmi nous qui ont emprunté le droit chemin disent : « Nous étions autrefois tranquilles alors qu’à présent nous sommes nerveux et angoissés ». Cela est dû à l’amour qui réorganise vos cœurs et vous rend plus sensibles, et au Verbe intelligent qui travaille en vous. « Nous pouvons plonger dans la misère ! » Ne craignez pas la misère, il n’y a pas de misère dans le monde, Dieu met les humains dans cet état de façon transitoire pour qu’ils reconnaissent leurs amis. Étant riche, tu reconnaitras tes ennemis ; c’est en cela que réside la résolution des problèmes sociétaux contemporains. Aujourd’hui tous les européens règlent leurs comptes avec leurs ennemis, c’est la première phase de la vie : à l’Église, dans les sociétés religieuses et laïques, partout les gens luttent car ils ont des ennemis ; un peuple combat un autre car ils sont riches et ont des ennemis ; jusqu’à quand se battront-ils ? Jusqu’à replonger dans la misère. Une fois pauvres, ils diront : « Frères, assez de combats, nous pouvons vivre autrement ». On peut vivre différemment, mais il faut avoir la foi. Les gens cultivés d’aujourd’hui, croyants comme incroyants finissent par perdre leur vie : ceux qui croyaient en Dieu, mais n’ont pas accompli Sa volonté n’ont rien fait ; ceux qui ne croyaient pas en Dieu et n’ont pas accompli Sa volonté n’ont rien fait non plus. Pourquoi ? Parce que les uns comme les autres accomplissaient leur propre volonté. À mon avis, les uns comme les autres sont croyants, mais ils croient en eux-mêmes : il n’y a pas de plus grands incroyants que les religieux, il n’y a pas de plus grands incroyants que les prêtres, les évêques, les prédicateurs, les brahmines, les mères et les pères. Toutes les maladies qui rongent l’humanité d’aujourd’hui sont le résultat d’une pensée humaine erronée. Vous croyez en Dieu, mais votre foi ne détermine pas précisément où est Dieu : les uns disent que Dieu est au Ciel, d’autres qu’il est en vous. Qu’il soit en haut au Ciel, je le sais ! Qu’il soit en vous, je le sais aussi, mais Il y est enfermé, Il dort et attend que vous Lui ouvriez la porte. Dieu frappe à la porte, mais vous dites : « Seigneur, attends un peu que je m’apprête, que je m’habille ! » La femme dit : « Seigneur, attends un peu, je me suis disputée hier soir avec mon mari ! » Le mari dit : « Seigneur, attends un peu, je me suis disputé avec ma femme ! » Le marchand dit : « Seigneur, attends un peu que je vérifie mes vieux calepins ! » Le Seigneur répond à tous en même temps : « Il ne reste pas de temps, démolissez tout ce qui est ancien : hommes, femmes, prêtres, marchands, vous vous transformerez tous en eau, c’est le seul moyen de redresser le monde ». Mon désir est que vous deveniez tous de l’eau, que vous soyez purs et cristallins comme l’eau, que lorsqu’on en boit, on dise : « Voici en quoi réside la vie ». Je souhaite que cette eau passe par toutes les âmes, qu’elle les lave et qu’elle les élève. Qu’est-ce qui se passe aujourd’hui ? Les gens se rencontrent et se craignent les uns les autres : l’homme craint la femme, la femme craint l’homme, le marchand craint son associé. Tu dis de quelqu’un : « Il est menteur, voleur et truand ! » Il vaut mieux dire : « Mon ami, tous les deux, nous volons et nous mentons, redressons-nous ! » Tu dis : « Je suis plus noble que lui ! » Comment se manifeste ta noblesse ? Si tu vas de l’autre côté et que Dieu déroule le film de tes existences précédentes, sais-tu ce que tu y verras ? Tu verras les images les plus affreuses jamais vues ; voilà ce qu’est la vie humaine. Certains disent : « Nous sommes très bons, nous allons d’une manière ou d’une autre arranger nos affaires ». Les affaires ne s’arrangent pas si facilement ; il faut une fois pour toutes mettre l’amour dans les cœurs, les âmes, la pensée et la force, emplir tout son être d’amour. Le Feu vient. Celui qui n’a pas d’amour sera consumé, rien n’en restera, et rien ne restera des pays européens dans quelque temps ; vous vérifierez ce que je vous dis, seul l’amour vous sauvera. Les paroles du prophète seront entendues : rien ne subsistera des plans de la politique européenne, les diplomates européens doivent le savoir ; rien ne subsistera des religions et des églises d’aujourd’hui, « il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée. »[4] L’amour détruira tout ce qui est ancien, ensuite nous commencerons à bâtir. Les gens d’aujourd’hui disent : « Prions pour les armes, prions pour la bonne issue de la guerre et pour améliorer notre situation matérielle ». Une telle prière n’est plus recevable. Quiconque se dit Bulgare, doit avoir quelque chose de divin en lui ; s’il n’a rien de divin, c’est une forte tête comme disent les grecs. Celui qui n’a pas d’amour dans son cœur, dans son âme, dans sa pensée et son esprit, n’est pas un véritable homme : il a une forte tête qui ne lui permet pas raisonner. Écoutez mes amis, je ne vais plus vous parler de la sorte à l’avenir. Si vous m’écoutez, vous gagnerez et vos affaires iront bien ; si vous ne m’écoutez pas, dès demain vous vous transformerez en eau. Vous dites : « Nous sommes encore jeunes ! » Vous tous : pères, mères, vous devez devenir jeunes, purs, beaux comme des anges et ne pas tuer les gens lorsque vous les rencontrez ; lorsque vous rencontrez l’ennemi, vous le frappez avec un obus dans la poitrine, avec un boulet de canon dans la tête, et de gré ou non il dira : « Je suis des vôtres ». Nous aussi maintenant nous agirons avec un boulet de canon et nous n’épargnerons personne, et vous verrez comme vous voterez pour nous ; il y aura maintenant un boulet de canon pour tous les hommes et toutes les femmes, frères et sœurs, pour toutes les sociétés et tous les peuples, c’est ce qu’a décidé le monde invisible. La sécheresse que vous avez en ce moment est un début, un prélude à ce qui vous attend : les humains comprendront que le monde invisible détermine la vie et les évènements dans le monde visible. On dit depuis le monde invisible : « Les rations que les gens ont en ce moment sont grandes, il faut leur donner moins ». Je prévois que les gens auront moins de pain que maintenant, et dans dix ans ils en auront encore moins. Je ne veux pas vous faire peur, mais je dis ce qu’apportera la loi qui œuvre en ce moment sur la terre. Il est temps que la loi de l’amour commence à travailler pour que tout le monde puisse ensemble tirer profit des biens dans le monde. Les biens que la terre donne : le blé, les pommes, les poires sont des biens divins, et le labeur est humain : voilà pourquoi le labeur doit être partagé entre tous comme un bien commun. L’amour résoudra ce problème. Comment ? En écoutant le Verbe divin et en le gardant ; je veux que vous vous atteliez tous au travail. Vous dites : « Nous avons un avis particulier ». Laissez l’avis particulier de côté, prêtez-vous à l’expérience. Maintenant, en rentrant chez vous, vous vous direz : « Pourquoi sommes-nous allés voir cet homme, il dit des choses si effroyables, nos cœurs sont troublés, nous avons perdu notre paix ». Je ne veux pas vous effrayer ni vous envoyer à la potence, et je ne suis pas non plus un clown pour vous amuser, mais je dis : rebroussez chemin car il vous mènera vers une issue fatale ; Dieu et la Nature ne changeront pas leurs lois pour vous, c’est à vous de vous soumettre à ces lois. Si vous travaillez intelligemment, vous entrerez dans la vie intelligente. Désormais, que celui qui vient auprès de moi lise l’écriteau à ma porte, il y est écrit : « Si tu viens à moi avec deux visages, je ne t’accueille pas ; si tu ne portes pas l’amour dans ton cœur, ton âme, ta pensée et ton esprit, je ne t’accueille pas ». Tu dis : « Veux-tu me soigner ? » Est-ce que l’amour a pénétré tout ton être ? – E-e-e… » Ne dis pas « e-e-e », mais dis plutôt : « Dieu est amour, l’amour a pénétré mon cœur, mon âme, ma pensée et mon esprit ». Si tu dis cela, viens auprès de moi pour être soigné, et si tu as faim, je te nourrirai en vertu de la même loi. D’où viendra la nourriture n’est pas ton problème, n’aie crainte ! Il y a parmi vous beaucoup de peureux, mais j’ai préparé un boulet de canon pour les hommes et les femmes, et je vais sévir avec lui sans ménagement, vous n’en reviendrez pas ! N’avez-vous pas vu comment je frappe tel Krali Marko[5] ? Il suffit que je frappe une seule fois pour vous entendre dire : « Je T’ai reconnu Seigneur, l’amour demeure en mon cœur, mon âme, ma pensée et mon esprit ». Pour exprimer son amour envers son mari, la femme dit : « Viens chéri, que je te donne un baiser » ; le baiser n’est pas une expression d’amour : tu deviendras de l’eau, toi et ton mari. Le nouvel enseignement dit : « Les Bulgares doivent comprendre que le chemin du salut est dans l’absolue pureté de la vie ; s’ils comprennent l’enseignement ainsi, c’est bien ; sinon, c’est bien aussi ». Comprenez-moi au moins vous qui m’écoutez, expérimentez ce que je vous dis, voilà ce que veut le Christ Vivant que je vois. « Comment le vois-tu ? » Sur un cheval blanc, accompagné de serviteurs armés ; celui qui sera frappé par eux retrouvera aussitôt la raison. Vous dites : « Dieu n’est-il pas amour, pourquoi nous frappe-t-Il avec une arme ? » L’arme n’est-elle pas de l’amour ? Maintenant, quand je vous parle, je ne me fais pas d’illusions, mais je suis convaincu que vous y arriverez, chacun de vous a travaillé, sinon maintenant, du moins par le passé. Rappelez-vous l’écriteau à ma porte : « Je n’accueille pas quelqu’un avec deux visages, je n’accueille pas quelqu’un sans amour dans son cœur, son âme, sa pensée et son esprit ». Si une personne qui à deux visages se présente à moi, je le frapperai et il n’osera pas entrer une seconde fois. Appliquez la même loi, mettez le même écriteau à votre porte, écrivez : « Je n’accueille personne s’il a deux visages, je n’accueille personne sans amour » ; si une telle personne se présente, frappez-la : sévissez selon toutes les règles de l’amour. Deux individus d’une région de Turquie sont venus vendre du tabac. En passant à côté d’une vigne, l’un d’eux a dit : « Faisons un détour, ramassons un peu de raisin, je sais parler bulgare, j’entendrai et je comprendrai de loin si quelqu’un nous repère – Si tu entends quelqu’un dire « Frappe-le ! », enfuyons-nous ». Ils se sont mis à ramasser du raisin. À un moment le gardien les a aperçus, il a pris un grand bâton et a dit : « Attends que j’aille les foudroyer ces voleurs. – Eh ! s’est dit celui qui croyait bien parler le bulgare, je n’ai pas compris le mot foudroyer, je ne connaissais que le mot frapper. » Il y a dans l’amour d’autres mots comme « foudroyer ». Vous connaissez tous le mot frapper, mais il y a un autre mot : foudroyer. Lorsque tu viendras jusqu’à la dernière phase de l’amour qui peut se définir par le mot foudroyer, tes yeux s’ouvriront. Si vous entrez dans le monde divin et que vous faites ce qui vous chante, le gardien viendra et dira : « Je vais le foudroyer ! » Vous dites : « Ici aussi il y a la foudre ». Oui, on va foudroyer les uns et les autres, jusqu’à ce que le monde entier se transforme en eau pure, et se redresse. Le Christ dit : « Heureux plutôt celui qui écoute la parole de Dieu, et qui la garde ». Je souhaite aussi que vous gardiez le Verbe et que vous soyez utiles à vos frères. Soyez courageux et déterminés et ne dites que la vérité. Si vous parlez seulement de l’amour qui emplit votre cœur, parlez de l’amour du cœur ; si l’amour emplit seulement votre âme, parlez de l’amour de l’âme ; si l’amour emplit seulement votre pensée, parlez de l’amour de la pensée ; si l’amour emplit seulement votre esprit, parlez de l’amour de l’esprit. En général, ne parlez que de ce que vous avez expérimenté ; ne parlez pas de choses que vous n’avez pas éprouvées, ni vécues. « Écoutez la parole et gardez-la ». C’est le Verbe vivant, c’est l’Esprit, c’est le Christ vivant qui exige de tous l’amour, porteur de la vie éternelle. Sofia, 10 avril 1921 [1] Proverbes 15, 1 [2] e en bulgare désigne « est » en français (le verbe être à la 3ème personne du singulier) [3] 1° épitre de Pierre, 1, 6-7 [4] Marc 13, 2 [5] Krali Marko – personnage légendaire bulgare du temps du joug ottoman, doué d’une force physique fabuleuse, lui permettant de venger les populations bulgares opprimées, face à l’occupant turc.
  24. L’alimentation, condition pour la vie éternelle « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez son sang, vous n'avez point la vie en vous-mêmes ». Jean 6 :53 S’il avait été dit : « Si vous ne mangez pas, vous n’aurez pas de vie en vous », tous auraient très bien compris cette pensée, mais les paroles : « Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang » entravent la compréhension de ce verset. La vie d’aujourd’hui, du point de vue des humains, est un tissu de contradictions : ainsi la vie débute par des contradictions et se termine avec des contradictions, et pourtant les humains ne s’y arrêtent pas, ils n’y prêtent pas attention, et ne cherchent que ce qui est positif dans la vie ; c’est pour cette raison qu’ils se heurtent à de grandes difficultés. Les jeunes aussi, malgré l’expérience des anciens, ne prêtent pas attention aux contradictions et cherchent la voie facile dans la vie ; de ce point de vue, les enfants – le fils et la fille – représentent une grandeur positive, alors que les parents – la mère et le père – représentent une grandeur négative dans la vie. Pour comprendre la vie, il faut d’abord surmonter les contradictions, ce sont elles seulement qui obligent à réfléchir : les souffrances, quelle que soit leur nature obligent à réfléchir ; elles ont créé la civilisation actuelle, la philosophie, la poésie, la science et, ces derniers temps, l’obligation du travail d’intérêt général[1]. Sans les souffrances et les difficultés cette obligation n’existerait pas : lorsqu’ils se sont retrouvés dans une situation financière compliquée, les Bulgares ont mis en place le travail d’intérêt général. Riches et pauvres, se trouvant en difficulté, ont été sous l’emprise des contradictions et cela les a obligés à travailler. Le pauvre dit : « Le travail d’intérêt général est quelque chose de bien » et le riche dit : « Sommes-nous des esclaves pour devoir nous soumettre au travail d’intérêt général, qu’est-ce que c’est que cette loi ? » Donc les pauvres sont plus, grandeur positive et les riches moins, grandeur négative. Je vais m’arrêter maintenant sur la question de l’alimentation : se nourrir est le plus important dans la vie ; il n’y a pas de musique plus grandiose que l’alimentation : on met d’abord la table, les assiettes, les fourchettes, des cuillères, des couteaux, et enfin les plats ; on entend aussitôt se déployer les sons des cordes des violons, des mandolines et des guitares, tout un orchestre ! Les assiettes, les fourchettes, les cuillères, les couteaux sont ce grand orchestre. C’est un art de savoir comment jouer, c’est-à-dire comment mettre la cuillère dans la bouche pour goûter ; c’est un art également de savoir comment glisser l’archet sur les cordes du violon pour que quelque chose de beau en sorte. Une femme est fâchée contre son mari et ne lui adresse plus la parole, n’ouvre pas la bouche pour proférer le moindre mot et il dit : « Ma femme ne veut pas ouvrir la bouche ». Ce n’est pas vrai, il suffit de la convier à table pour voir comment elle va prendre de la soupe dans la cuillère et la porter très vite à sa bouche : il est toujours temps d’ouvrir la bouche quand il s’agit de manger. Et la femme de dire : « Mon mari est silencieux depuis longtemps et n’ouvre pas la bouche ! » Mets le repas sur la table pour voir comment il ouvrira la bouche aussitôt. Pourquoi ouvre-t-il la bouche ? Parce que la nourriture comporte quelque chose de précieux en elle, une vérité positive s’exprime à travers elle. Voilà pourquoi la vie doit être appréhendée avec toutes ses contradictions : derrière chaque cause il y a une autre cause, derrière chaque conséquence, une autre conséquence et derrière chaque résultat, un autre résultat. Le Christ dit : « Si vous ne mangez ma chair, vous n’avez point la vie en vous-mêmes ». Dans ce verset, les paroles importantes sont : « Si vous ne mangez. » J’ajoute : si vous ne mangez pas, si vous ne ressentez pas, si vous ne pensez pas, si vous n’œuvrez pas, si vous ne travaillez pas, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes : je mets tout cela sous le même dénominateur. C’est un travail supérieur que de prendre la cuillère et d’ouvrir la bouche. On dit de quelqu’un : « Cet homme est un excellent philosophe ». À mon avis toute personne qui ouvre la bouche et y met la cuillère peut devenir un excellent philosophe, alors que celui qui ne le fait pas ne peut être philosophe. Une mère dit : « Je veux que ma fille soit spirituelle ». Si elle ouvre la bouche pour ingurgiter le contenu de la cuillère, elle peut devenir spirituelle. « Je veux que ma fille soit intelligente ». Si elle ouvre la bouche pour ingurgiter le contenu de la cuillère, elle peut devenir intelligente. Les religieux soutiennent que l’être humain doit manger peu ; ces gens sont moins, c’est-à-dire une grandeur négative, mais il y a une différence entre religieux et spirituels : les religieux n’ont pas compris la vie dans sa plénitude à la différence des spirituels. Les riches soutiennent l’idée que l’on peut manger beaucoup : ils sont plus, c’est-à-dire une grandeur positive. Le religieux a compris la vie sous un angle, et les spirituels sous un autre angle. Les mathématiciens se servent dans leurs calcul de plus et de moins comme de deux prérequis : pour remplir la bouteille avec un nouveau contenu, il faut jeter l’ancien contenu : le moins illustre une action avec un contenu de l’intérieur vers l’extérieur, alors que le plus illustre une action avec un contenu de l’extérieur vers l’intérieur ; tu accueilles quelque chose à l’intérieur, c’est un plus, tu rejettes quelque chose à l’extérieur, c’est un moins ; ouvrir la bouche et ingurgiter le contenu de la cuillère est un plus. Je dis : « Vous, comme tous les êtres pensants, vous devez comprendre ces lois de la nature sur lesquelles repose la vie en général, vous devez savoir pourquoi vous mangez. Certains prétendent qu’il n’est pas nécessaire de savoir pourquoi on mange. Si, c’est nécessaire ! Tu t’es nourri et tu dis : « Je n’ai plus besoin de cuillère ni d’assiette » ; tu n’en as pas besoin parce que tu es rassasié, mais lorsque tu seras affamé, tu les chercheras. « Je n’ai pas besoin de science, ni de foi » ; tu n’en as pas besoin car tu es rassasié ; lorsque tu seras affamé, tu les chercheras. Si vous pouvez résoudre toutes les questions et contradictions qui apparaissent à propos de l’alimentation, vous les résoudrez aussi à propos des autres questions. Vous êtes-vous posé la question : « Pourquoi la faim se manifeste-t-elle, pourquoi êtes-vous bien disposés envers certains aliments et non envers d’autres ? Vous direz que la nature l’a ordonné ainsi : ce n’est pas vrai. Si tu es mathématicien, tu dois savoir précisément pourquoi une grandeur est positive et une autre négative, pourquoi une grandeur est importante et une autre l’est moins. Lorsque les élèves te posent une question, tu dois leur répondre correctement ; l’élève peut dire à son maître que c’est écrit ainsi dans le manuel, mais le maître doit se tenir prêt à expliquer à l’élève ce qui y est écrit. Si notre enfant nous demande pourquoi nous mangeons, faut-il lui répondre que Dieu l’a ordonné ainsi ? Les gens souffrent du fait de tout expliquer par les mots : « C’est écrit ainsi, c’est demandé ainsi, c’est arrangé ainsi, c’est prophétisé ainsi ». Sais-tu ce que le prophète a dit ? Il y a des lois écrites. Sais-tu pourquoi sont écrites ces lois ? Lorsque le citoyen se conforme aux lois, il doit savoir pourquoi elles sont écrites. Ce serait grotesque si un avocat prenait une affaire, mais sans savoir dans quel cadre légal la plaider. Tu vas à l’église et tu pries, sais-tu pourquoi tu pries ? Tu dis : « Comme je mange et je bois, je dois aussi prier ». C’est vite dit ! C’est ainsi qu’ont raisonné beaucoup de philosophes, et c’est ainsi qu’ils ont résolu les questions. La question de l’alimentation se résout aussi rapidement : « Alors, pourquoi manger ? – Parce que c’est ordonné ainsi par la nature. » Les religieux disent qu’il faut vivre bien pour hériter de la vie éternelle. La vie sur terre n’est-elle pas éternelle ? Vous ne comprenez même pas la vie passagère, mais vous débattez de la vie éternelle ! Vous ne vous comprenez pas vous-mêmes, mais vous parlez sur Dieu ! Il faut d’abord comprendre sa propre vie, sa pensée, son cœur, et ensuite parler de la vie des autres et de la vie éternelle. Si vous ne comprenez pas les choses qui sont à proximité, vous comprendrez encore moins les choses lointaines ; si vous passez par-dessus les choses proches, vos mathématiques seront privées de logique, de contenu et de sens. Maintenant, lorsque je parle, certains auditeurs trouvent que mon discours est incohérent. Je ne sais pas quel discours est incohérent, le mien ou le vôtre ? Le mien semble incohérent parce que je me sers de deux grandeurs en même temps : du plus et du moins, alors que vous vous servez de l’une uniquement, parfois du plus, parfois du moins. Par conséquent, je suis illogique à vos yeux, mais je trouve que c’est vous qui êtes illogiques. Je vais poser maintenant la question : Pourquoi devons-nous manger ? Posez cette question à vos professeurs, prêtres et prédicateurs pour voir ce qu’ils répondront. Méditez tous sur le sens de l’alimentation. Je ne désapprouve pas l’alimentation, au contraire : mangez, mais selon toutes les règles, mangez comme des gaillards. Tu dis : « Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas envie de manger », parce que tu es malade. L’enfant dit : « Maman, je n’ai pas faim aujourd’hui ; pourquoi ? parce qu’il est moins, demain, au réveil, il dira : « Maman, aujourd’hui j’ai faim », car il est plus. La mère se demande pourquoi sa fille ne veut pas manger ? C’est très simple, elle a arrangé un rendez-vous et dit : « Maman, j’ai aujourd’hui une affaire pressante, je n’ai pas le temps de manger ». Elle attend une visite, et c’est pour cela qu’elle ne peut pas manger ; lorsque sa visite s’en ira, elle aura envie de manger. Lorsque la jeune fille veut s’embellir, elle mange beaucoup : elle mange plus de beurre pour s’arrondir, plus de viande pour développer ses muscles, plus de féculents pour avoir un regard clair ; plus elle mange, plus elle ajoute quelque chose à son visage : elle le teint de rouge et l’arrondit. C’est bien ce qu’elle fait, elle sait comment maquiller son visage, elle utilise l’alimentation pour avoir bonne mine, pour plaire à ses camarades. Ainsi, si vous demandez ce que représente la vie, je réponds : la vie est une somme de processus et l’alimentation est l’un de ces processus, le résultat d’une cause première. L’un des stimuli les plus importants dans la civilisation actuelle est la question de l’alimentation : la guerre, les conflits et les malentendus entre les humains sont dus principalement à la question de la subsistance, de la nourriture. Un philosophe écrit des livres, il philosophe pour assurer sa pitance ; un avocat défend ses clients, un enseignant instruit, tous assurent leur pitance ; les matérialistes disent : « Du pain, du pain », c’est le sens de la vie pour eux. Je vais prolonger ma pensée par une précision sur la vision matérialiste ; peut-être ne comprendrez-vous pas, mais ce ne sera qu’une chose de plus dans tout le tas de ce qui est resté incompris ! Lorsqu’un enfant nait dans une famille, les parents s’empressent de mettre de l’argent à la poste ou à la banque à son nom ; lorsque le délai légal est écoulé, ils retirent cet argent avec les intérêts. Un célèbre mathématicien a calculé les intérêts générés par un investissement de cinq centimes fait au nom du Christ depuis le jour de sa naissance jusqu’en 1880 ; il a calculé que l’on obtiendrait un chiffre gigantesque formé de trente-neuf chiffres. Le mathématicien a poursuivi plus loin ses calculs ; si elle était faite en or, la terre pèserait trois fois et demie plus que son poids actuel, c’est-à-dire 20562 sextillions[2] de kilogrammes. Son poids en or, exprimé en devises, est égal à deux milliards fois deux milliards de livres sterling. La valeur de la terre entière ne peut pourtant pas se comparer à celle générée par les cinq centimes donnés au nom du Christ, donc le prix de la terre entière ne pourrait rembourser qu’une partie du capital constitué par les cinq centimes. Si à chaque minute tombait du ciel un globe de la taille de la terre, il faudrait quatre milliards et neuf cents millions de globes pendant neuf mille trois cents ans pour rembourser la somme qu’a atteint le capital des cinq centimes. Comment est-ce possible ? C’est possible ! Les mathématiciens, lorsqu’ils n’ont pas de travail font des calculs de ce type, mais l’important est qu’ils arrivent à cette conclusion : les petites causes produisent de grands effets. Si les cinq centimes ont atteint une telle somme en un délai donné, combien plus grand serait l’effet des grandes causes ! Sachant cela, appliquez également cette loi dans l’alimentation : si vous mangez ne serait-ce qu’une seule fois selon toutes les règles de la nature, vous en éprouverez dans quelques années les effets bénéfiques, c’est-à-dire vous acquerrez une grande richesse. Aujourd’hui, beaucoup de gens ne savent pas comment manger : lorsque tu manges, aucune mauvaise pensée ne doit traverser ton esprit, aucun mauvais sentiment ne doit traverser ton cœur, et tu ne dois avoir aucune faiblesse dans ton esprit ; lorsque tu manges, il ne faut voir nulle part la moindre faute : si tu voyais la moindre faute, elle donnerait de mauvais résultats des années après. Souvent, pendant les repas les gens commettent de petites erreurs qui les font souffrir, ils paient pour les conséquences de leurs fautes des années durant et finalement ils trépassent. Vous dites : « Nous sommes libres de manger ce qui nous plait », mais la nature aussi est libre de vous infliger le châtiment que bon lui semble. Le gouvernement bulgare a promulgué la loi sur le travail d’intérêt général et tous les Bulgares vont travailler et se conformer à la loi, ainsi tous les citoyens obéissent aux décrets de leur gouvernement ; la nature aussi exige que ses lois soient respectées, alors que les humains protestent contre elles. Demandez-vous pourquoi le travail d’intérêt général a fait l’objet d’une loi. Le Christ dit : « Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes ». C’est un grand problème mathématique dans lequel il y a des grandeurs inconnues, mais aussi des plus et des moins. Une partie des disciples du Christ ont été tentés par le moins, d’autres par le plus, et ils ont quitté l’école ; le Christ a révélé aux autres disciples : Je ne parle pas en mots, mais en esprit, je ne parle pas de ma chair et de mon sang, mais de l’Esprit qui travaille et qui porte la vie en lui. Vous dites : « Nous avons compris une vérité ». Ne vous trompez pas, vous ne l’avez pas encore comprise. Avez-vous vu ce que fait le pauvre nécessiteux criblé de dettes ? Comme il ne peut pas les honorer, il va parmi les riches, s’incline devant eux, discute avec eux, mais ne pense qu’à ses dettes ; il dit que les pauvres l’importunent, il veut faire connaissance avec des riches pour trouver un moyen de rembourser ses dettes. Il frappe à la porte d’un banquier, mais personne n’ouvre ; le banquier l’interpelle de l’intérieur : « Monsieur, je ne peux pas vous octroyer de prêt puisque vous frappez à la porte de derrière ; je vous prie de rebrousser chemin, on ne donne de l’argent qu’à celui qui frappe à la porte de devant ». Tous les disciples du Christ qui sont entrés par la porte de derrière sont repartis ; à l’époque, ils étaient peu nombreux, alors qu’ils se sont multipliés, le monde regorge aujourd’hui de disciples entrés par la porte de derrière ; ils parlent sur le ciel pour que leurs pêchés leur soient pardonnés, mais comment cela se fera-t-il ? C’est une grande science de savoir se faire pardonner les péchés. Le riche qui prête de l’argent veut des garanties, il veut savoir si tu es honnête, si tu es intelligent ; s’il ne peut pas compter sur toi, il te demande de présenter des gens pour servir de caution. Le Seigneur aussi veut obtenir des garanties de tous : elles sont déterminées par l’âme humaine. Lorsque tu donnes ta parole, tu dois la tenir. Il faut avoir une vision large sur le monde. « Si vous ne mangez, vous n’avez point la vie en vous-mêmes ». Je ne désapprouve pas le processus de l’alimentation, mais il faut savoir comment transformer l’énergie : lorsque tu as mangé, tu dois transformer l’énergie que tu as absorbée. Si tu ne sais pas comment le faire, cela va générer nombre de dépôts dans ton organisme, jusqu’à ce qu’un jour ta bouteille soit bouchée et que tu dises : « Je ne sais pas ce que j’ai, j’ai perdu l’appétit, je ne me sens pas bien, je n’ai pas envie de travailler ». Tu appelles le médecin, tu prends des laxatifs, mais l’appétit ne revient pas. Cette loi ne se vérifie pas seulement sur le plan physique, mais aussi sur les plans astral et mental ; la loi est toujours la même, mais les méthodes sont différentes. Tu veux aimer, mais un sentiment oppressant s’empare de ton cœur et tu dis : « Je ne peux pas aimer, mon cœur est endurci » ; tu veux manger mais tu ne peux pas et tu dis : « Un diable est entré en moi ». Aucun diable n’est entré en toi ! Je vous demande comment vous imaginez le diable ? A-t-il une forme, un contenu et un sens, est-il un nombre rationnel ou irrationnel ? Le diable incarné, c’est l’être humain lui-même ! Si tu dis que le diable est entré dans ton ventre, cela veut dire que toi, le diable, tu as transgressé les lois et tu es entré dans ton ventre. Le diable s’agite beaucoup, ce qui le fatigue ; lorsque tu te rends compte qu’il est très fatigué, tu lui dis : « Mon ami, maintenant repose-toi ». Par repos j’entends le jeûne ; donc puisque tu ne peux pas manger, tu jeuneras. Jeûne, repos, faim sont des synonymes. Le religieux pense que le jeûne peut le sauver, mais ce n’est pas vrai, l’énergie doit se transformer ; comment cela est-il possible ? Par le jeûne ! La nature afflige l’être humain d’une maladie qui l’oblige à s’aliter et à ne pas manger ; pendant qu’il jeûne, l’état de son estomac s’améliore progressivement, son appétit revient et il guérit. La mère se réjouit que son enfant ait repris des couleurs, mais je vois que plus tard il tombera malade et sera sec comme un hareng ; l’embonpoint est comme une cornemuse gonflée : tant qu’on y joue, elle se gonfle jusqu’à éclater et dès qu’on arrête de jouer, elle se vide aux sons de « piou-piou » ; ensuite elle se gonfle de nouveau et la musique recommence. Le joueur de cornemuse connait bien les lois : lorsqu’il ne veut plus jouer, il plie la cornemuse et la met sous le bras, puis s’en va. Où ? Vers un lieu où on célèbre un mariage ; là il soufflera de nouveau dans la cornemuse pour rassembler tout le monde autour de lui ; il jouera et ils danseront : un échange se fera ainsi. Les scientifiques demandent : « Comment cela ? Nous devrions danser ? » Vous danserez bien sûr, lorsque l’un joue, l’autre danse ; puis le second jouera et le premier dansera. Si l’un ne joue pas, et l’autre ne danse pas, alors les deux jeûneront et se tiendront les mains sur la panse, ou bien ils se tiendront la tête dans les mains et passeront pour des religieux. Danser et jouer correctement, c’est apprendre à manger correctement et à penser, c’est cela plier sa cornemuse et aller jouer ailleurs. Ce que je vous dis aujourd’hui est crucial pour vous : si vous n’apprenez pas à manger correctement, vous ne deviendrez ni savants ni religieux. Un proverbe turc dit : « Il est né veau, il est parti bœuf ». Si tu dis à quelqu’un qu’il ne sait pas, il se vexe, alors que nous savons que nous ne savons pas. Il existe une philosophie de l’ignorance nommée agnosticisme ; elle affirme que les humains ne savent rien. Qu’est-ce que cela implique de considérer que tu ne sais rien ? À mon sens, l’agnosticisme est la science qui apprend à vider sa bouteille. La vidange est une grandeur négative, c’est-à-dire un moins ; lorsque tu vides la bouteille, cela crée la gnose, et tu te mettras à verser quelque chose dedans. Donc, deux philosophies existent : l’agnosticisme avec moins et le gnosticisme avec plus, et les deux discutent sur la question de savoir s’il faut ou non boire du sang. Lorsque vous mangez, vous devez comprendre le sens profond de l’alimentation et comprendre pourquoi la nature vous y oblige. Cela vous semble grotesque, mais j’use souvent de choses grotesques pour vous empêcher de vous assoupir. Un prêtre évangéliste célèbre tenait un beau discours, très consistant. La salle où se tenait le prêche était grande et aérée par un grand nombre de ventilateurs, mais ce jour-là ils avaient oublié de les brancher, ce qui a vicié l’air, et à cause du dioxyde de carbone accumulé et de l’air impur, les gens ont commencé à s’assoupir les uns après les autres. À moitié endormis, ils comprenaient à peine ce qu’il leur disait, mais ils affirmaient : « C’est juste, tu parles vrai ! » S’en rendant compte, le prédicateur a crié : « Au Feu ! – Où ? – En enfer ! » Donc, lorsqu’on entretient les humains d’affaires supérieures, ils s’endorment ; dès qu’ils entendent le mot feu, ils sursautent aussitôt et demandent où est le feu. Je vous demande de nouveau : pourquoi la nature a imposé l’alimentation ? Le Christ dit : « Je suis le pain vivant, descendu du ciel ». Donc il y a un pain qui n’est pas vivant. C’est un art de se nourrir de pain vivant, d’aliments vivants, alors que les humains se nourrissent d’aliments morts, contaminés, ce qui les fait souffrir. « Est-ce vrai que nous mangeons des aliments impurs et contaminés ? » Prenez un peu de viande et mettez-la sous un microscope pour voir les bacilles qu’elle contient ; certains médecins disent que les bacilles les plus résistantes meurent à cent degrés. Non, il y a des bacilles qui résistent à deux mille degrés. Donc il n’est pas sans danger de manger de la viande qui est restée deux-trois jours sur un croc de boucher, des bacilles se sont déjà développés en elle et celles-ci introduisent du poison dans l’organisme et répandent des maladies. La médecine moderne est incapable de soigner toutes les maladies d’aujourd’hui, notamment les maladies nerveuses. Les médecins ne savent plus comment les nommer, et pour cela donnent l’appellation générique americanici à chaque maladie nerveuse nouvellement découverte. Un médecin américain émérite a étudié les maladies nerveuses en Amérique et il en est arrivé à ne plus pouvoir les nommer : il trouvait chaque jour des variantes de maladies nerveuses nouvelles et a fini par les appeler par le nom générique americanici. Le mathématicien qui divise des nombres irrationnels est dans la même situation, il divise, mais il y a toujours un reste et il finit par dire : « On obtient tel nombre avec un reste ». Quel que soit le nombre de divisions effectuées sur ce nombre, cela n’a pas de fin. Pourquoi ? Parce que ce nombre n’est pas mesurable. Je vais exposer un fait scientifique qui est incompris autant que celui des cinq centimes investis avec des intérêts complexes pour une durée de 1880 ans. Imaginez que vous mettez une petite infusoire sous un microscope qui agrandit des milliers de fois ; avec cet agrandissement elle paraît immense : elle a un estomac, un système nerveux, etc. ; certains types d’infusoires comptent jusqu’à vingt estomacs. Le scientifique qui fait l’observation dit : « Si nous admettons que l’infusoire ne représente pas un millième du champ du microscope, mais un mètre, alors chaque molécule sera d’une taille d’un millimètre et chaque atome, le millionième d’un mètre ». Le même savant calcule le nombre d’atomes dans le chas d’une aiguille d’un diamètre de deux millimètres : en combien de temps peut-on décompter ces atomes ? Si chaque seconde nous dénombrons un milliard d’atomes du chas de l’aiguille, il nous faudra deux cent cinquante mille ans pour décompter tous les atomes dont le nombre s’écrit par un 8 au début, suivi de vingt et un zéros. Que gagnons-nous à décompter tous les atomes qui constituent le chas de l’aiguille ? Ainsi, la vie des gens d’aujourd’hui n’est rien d’autre qu’une vérification de ce qu’ils ont déjà fait par le passé : vos pensées et vos sentiments sont une vérification de votre vie passé, mais chez vous tout ceci est si désorganisé que vous ne savez pas ce qui vient, d’où et pourquoi. Un jour tu es inspiré, un autre tu te tapis et ne sais pas quoi faire ; un jour tu es affamé, un autre rassasié ; un jour tu es malade, un autre bien portant ; quand vous ne savez pas pourquoi il en est ainsi, vous dites : « C’est americanici », et vous passez pour quelqu’un d’érudit. Vous dites : « La science moderne a tout résolu ». Si elle a vraiment tout résolu, elle doit nous montrer comment organiser notre vie ; si la sociologie a résolu les questions importantes, elle doit montrer comment s’arrangent les rapports entre tous les peuples, toutes les sociétés, comment s’évitent les guerres. Qu’une ménagère vienne nous expliquer comment obtenir le beurre à partir du lait autrement qu’en le battant ? Y a-t-il vraiment un autre moyen pour l’obtenir ! Pourquoi fait-on du beurre à partir du lait, pourquoi fait-on cailler le lait ? Vous direz que selon le professeur Metchnikov[3] le yaourt contient des bacilles qui prolongent la vie. L’avez-vous vérifié ? Vous vous servez de vérités non prouvées. Lorsque le Christ dit « Si vous ne mangez ma chair et si vous ne buvez mon sang », il veut parler des grandes lois de l’existence : celui qui comprend la sagesse divine et mange selon toutes les règles de la science divine, porte la vie en lui. J’aborde maintenant la question de l’alimentation d’un point de vue pratique. Tous les pères et toutes les mères, tous les scientifiques et toute la société cherchent un moyen d’améliorer leur vie ; cette question dépend d’une bonne alimentation ; la solution de toutes les questions économiques et sociales dépend d’une bonne alimentation. Est-ce possible ? C’est possible bien sûr : si tu sais comment prendre ta cuillère et comment ouvrir ta bouche, tu as résolu beaucoup de choses. Vous devez maîtriser votre nervosité, les tendances à l’ivrognerie. Pourquoi les mains de l’ivrogne tremblent-elles ? Pour le déshabituer de la boisson, la nature dérègle ses mains sciemment : il prend le verre de vin et le temps de le porter à sa bouche, il se renverse ; il prend un deuxième verre et le renverse aussi ; il se dit : « Quel est ce diable qui me tourmente ? » Il attache le verre avec une ficelle, mais le renverse toujours et commence à réfléchir à la façon de vaincre le diable. Vous dites : « Attachons les mains et les pieds du diable ». La question ne se résout pas comme ça, elle n’en devient que plus ardue. Donc, lorsque le repas est renversé, sachez qu’un diable vous entrave. Que faut-il faire ? N’attachez pas le diable, vos mains doivent être libres, qu’une belle mélodie retentisse lorsque vous mettez la cuillère à la bouche, mangez votre nourriture selon toutes les règles, mastiquez-la longtemps pour assimiler toute l’énergie qu’elle contient. Vous dites : « C’est important de manger même si ce n’est pas selon toutes les règles de l’alimentation ». Je n’ai rien contre cela, mais il faudra en assumer les conséquences. Le Christ dit que celui qui mange selon les règles de la science divine a la vie en lui ; celui qui ne mange pas selon ces règles, n’a pas de vie en lui. Nourrissons-nous d’une nouvelle manière : avec un peu de pain, avec le pain vivant descendu du Ciel. Les gens d’aujourd’hui mangent beaucoup et souffrent néanmoins d’un manque d’énergie ; c’est la cause de diverses maladies. Lorsque les poutres de votre maison commencent à plier, c’est le signe que votre maison a besoin de nouvelles poutres ; si vous voyez quelqu’un qui est voûté vous dites qu’il a vieilli : il n’a pas vieilli, mais il a fait des erreurs d’alimentation ; tu as mal à la tête : tu as fait des erreurs d’alimentation ; tu as mal à l’estomac : tu as fait des erreurs d’alimentation. Si je soigne un malade, quelle que soit sa maladie, je dirai : « Mon ami, tu as commis des erreurs d’alimentation, tu dois apprendre à te nourrir correctement. – Nous savons comment nous nourrir. – Vous ne le savez pas, faites des essais pour voir que mon Enseignement repose sur de grandes lois : donnez-vous pour objectif d’être bons et attentifs envers tous, de manger et de boire selon toutes les règles de l’alimentation, et voyez ensuite l’énergie que vous allez acquérir, la joie que vous allez répandre autour de vous. » Vous dites : « Dieu arrange les affaires, nous ne pouvons rien faire, que Dieu redresse le monde ». Dieu est venu sur terre pour arranger les choses, mais par le biais des moins : Il a décidé de vider toutes les bouteilles pleines, Il a décidé de vider toutes les caisses remplies des années durant avec des richesses, Il a décidé de vider toutes les granges pour mettre en terre la nouvelle semence partout dans le monde. Je ne traduirai pas dans votre langage la façon dont Dieu a décidé d’accomplir cela ; si je le traduisais, vous trembleriez, je ne vais pas exposer toute la vérité car c’est dangereux de dire la vérité aux gens. Si tu fais passer le peureux au bord d’un précipice, bande-lui les yeux pour qu’il ne voie pas où il passe : s’il ne voit pas par où il passe, tout ira bien. À vous-aussi, je dis : si je détachais les liens avec lesquels vous êtes temporairement attachés, vos cheveux blanchiraient : vous devez garder vos bandeaux. « Enlève-les ! » Non, vos bandeaux doivent rester tant que vous longez le précipice ; lorsque vous atteindrez sans mal le côté opposé, vous direz : « C’était un bon voyage ». Vous penserez maintenant à l’alimentation. Les paroles du Christ : « Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes » signifient : « Si vous n’accueillez pas en vous l’Esprit et le Verbe, vous ne comprendrez pas le sens intérieur de la vie ». Des choses effroyables s’annoncent, mais vous devez être héroïques : le soldat sur le champ de bataille est aussi en proie à la peur, mais son devoir envers la patrie le pousse à être héroïque. Un colonel me racontait son héroïsme à l’occasion de la bataille de Thessalonique[4]. Il disait : « Nous sommes tous les deux avec le général et observons la bataille ; c’était un combat effroyable, je tremble comme une feuille. Le général me demande : « Comment vous sentez-vous ? – Très bien. Et vous mon général ? – Très bien aussi. » Nous tremblons de peur tous les deux, mais passons pour des héros. Lorsque le combat s’est achevé, le général s’est tourné vers moi avec les paroles : « Vous voyez quels héros nous sommes, chaque soldat doit être ainsi ». Lorsqu’on s’engage dans la vie avec des idéaux, on ne doit pas trembler de peur. La vie des humains doit être tournée vers le grandiose, le sublime, le beau. On doit savoir pourquoi on se sacrifie. Ainsi, faites l’expérience de vous nourrir une semaine durant selon les règles de la science divine : mangez avec une bonne disposition d’esprit, sans aucun trouble intérieur, soyez gais et toniques tout le temps. En mangeant, ayez le sang-froid de Socrate. Un jour qu’il avait invité du monde, sa femme s’est mise à trépigner et à faire du bruit, elle exprimait ainsi son mécontentement envers les convives. Ils ont demandé à Socrate : « Comment peux-tu endurer cela ? – Ce n’est rien, je suis souvent à l’écoute de l’éloquence de ma femme : elle est très éloquente et produit foudres et tonnerres qui sont suivis de pluie. » Pendant que Socrate discutait avec ses disciples, voici que sa femme n’a pas tardé à déclencher la pluie : elle a pris une bassine d’eau et l’a renversée sur Socrate et ses disciples. Il a dit imperturbable : « Ce n’est rien, sans pluie rien ne peut pousser. » Moi aussi, je reçois souvent des gens qui me disent : « Nous sommes devenus mauvais, nous ne faisons que nous critiquer les uns les autres ». Ceux qui aiment critiquer et médire sont des facteurs : ils portent les lettres aux gens pour les informer qu’un tel est mort, que tel autre a gagné ou a perdu, etc. ; le coupable des mauvaises nouvelles n’est pas le facteur : il est employé par le bureau des travaux d’intérêt général à porter des lettres et je le salue pour cela ; lorsqu’il aura terminé son travail, il sera libre. La nature aussi a imposé aux humains le travail d’intérêt général : ils doivent manger, et elle punit celui qui ne mange pas selon ses règles et ses lois. Comment la nature châtie-t-elle ? Par les différentes maladies : rhumatisme, mal de poitrine, neurasthénie, etc. ; elle dit : « Tant que vous n’apprenez pas à vous nourrir selon mes règles, vous souffrirez toujours ». L’homme a apporté seulement du blé à la maison et sa femme se fâche. Non, elle doit dire : « Ce n’est rien, nous nous contenterons du blé, je vais le préparer, je mettrai un peu de sucre et nous nous régalerons ». Que peut-il faire ? Il est pauvre et n’a pas les moyens d’acheter de la viande, du beurre, du fromage. Le déjeuner peut se faire avec un kilo de blé, et le lendemain on peut encore servir du blé. Lorsque les gens s’entendent et s’entraident, ils peuvent vivre bien. Aujourd’hui les gens souffrent et se tourmentent car ils ne veulent pas manger la chair du Fils de l’Homme, ni boire son sang ; c’est parce qu’ils se sont fourvoyés et ne savent plus à quelle loi se conformer. Il existe maintenant une grande lutte entre les créatures supérieures et inférieures. Mais un jour les humains se lieront à nouveau à la nature intelligente, comprendront sa mission et les grandes contradictions dans le monde, mais d’ici là, il y aura des maladies, des souffrances, des guerres, des contradictions : on ne peut se passer d’elles. Les gens d’aujourd’hui veulent accorder présent et futur : c’est impossible, ils peuvent s’accorder uniquement sur le résultat final ; pour cela chacun doit accueillir l’esprit, la volonté intelligente, le Verbe, c’est cela comprendre la loi de l’alimentation : pourquoi se nourrir et comment. J’étudie cette question, j’observe quand et comment se nourrissent les animaux, quand et comment se nourrissent les humains ; je déduis de mes observations certains calculs mathématiques, et je juge les futurs humains sur la base de ces calculs ; je ne reproche rien aux humains, j’étudie simplement les lois de la nature intelligente. Lorsque le pauvre visite le riche, je sais pourquoi : il cherche un moyen de rembourser ses dettes ; c’est sur cette base que l’ignorant cherche le savant, le pécheur, le saint, le malade, le médecin : ces manifestations ont des raisons en elles-mêmes. Vous pouvez aussi vérifier vos pensées et vos sentiments de la même façon : les pensées et les sentiments sont vivants et non morts comme certains le prétendent, c’est pourquoi, en se mettant à table, il faut inviter ses pensées et ses sentiments, et dire : « Allons mes serviteurs, mes amis, mangeons tous ensemble ». Le maître doit s’attabler avec ses serviteurs. Faites cette expérience pour voir le résultat : c’est le seul moyen de devenir plus forts, plus résistants, mieux portants, et vous saurez comment transformer une souffrance en joie. Maintenant, si quelqu’un tombe malade, il fait tout de suite venir le médecin; mais s’il est malade et ne peut pas payer de médecin, il est fâché que ce dernier ne lui fait pas un rabais. Ce n’est pas la faute du médecin, les médecins sont les enseignants de l’humanité d’aujourd’hui. Pour se passer des médecins, il faut apprendre à manger correctement ; quel que soit le montant demandé par le médecin, ce n’est jamais payé assez cher, car il veut vous apprendre à vous nourrir correctement. De ce point de vue, les religieux comme les profanes sont logés à la même enseigne. À l’avenir, les gens doivent apprendre à manger correctement pour ne pas être souffrants ni affamés : la nature ne tolère pas les gens affamés car ils détériorent la disposition et l’humeur de ceux qui sont rassasiés ; le remplissage doit concerner tout le monde, tout comme la vidange. Les révolutions aujourd’hui ne sont rien d’autre que la conséquence d’une alimentation incorrecte très ancienne. Maintenant, Dieu dit aux pauvres : « Allez évincer les riches et prendre leurs places ; dans deux mille ans à mon retour, lorsque je reviendrai sur terre, j’équilibrerai les comptes entre riches et pauvres ». C’est une loi : si vous ne pouvez pas vous nourrir correctement, la révolution éclatera inexorablement : elle aura lieu dans la tête, les poumons, l’estomac, partout. Le Christ dit : « Si vous ne mangez la chair du Fils de l’Homme et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes ». Si vos pensées, vos sentiments et vos actions ne sont pas raisonnables, il y aura de mauvaises conséquences dans la vie ; voici la philosophie de vie qui peut être appliquée. Faites-en l’expérience sur une semaine ; celui qui ne la fait pas sera condamné par la nature, elle le condamnera à deux mille ans de joug et à des travaux d’intérêt général. Que représente le travail d’intérêt général dans la vie psychique de l’être humain ? Rien d’autre que des maladies, des tourments et des souffrances. Ainsi, la compréhension ou l’incompréhension des humains est due à leur façon de s’alimenter ; l’alimentation résout toutes les questions. Si un ennemi vient chez vous, ne le chassez pas, mais restaurez-le, c’est ce que l’Évangile recommande ; il est dit : « Lorsque l’ennemi vient chez toi, s’il a faim, restaure-le ; s’il est assoiffé, abreuve-le »[5]. Puisque tu es riche, donne à tous les nécessiteux ; si tout le monde agit de la sorte, il y aura partout joie et gaîté ; c’est pour cela que le Christ dit : « Si vous ne mangez ma chair et ne buvez mon sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes ». Le Christ donne sa chair et son sang, c’est-à-dire tout ce qu’il a. Les gens disent : « Le Christ donne tout mais nous non ! » Puisque vous ne donnez pas, votre vie sera pleine de grandeurs positives et négatives : vous serez malades, souffrants, tourmentés ; ce sera le cas pour ceux qui ne donnent pas ; ceux qui donnent comme le Christ auront la vie en eux-mêmes et tireront profit des fruits du grand enseignement. En m’écoutant parler, beaucoup disent : « Dis ce que tu veux, nous ferons ce que nous voulons ». Faites ce que vous voulez, mais vous paierez. L’enseignement le plus simple que vous pouvez appliquer dès à présent est l’enseignement de l’alimentation correcte. Je vous conseille à tous de descendre jusqu’à l’enseignement de l’alimentation et de ne pas penser que vous êtes déjà entrés au ciel : personne ne peut encore vivre au ciel, il n’y a pas encore de gens pieux. « Lui, c’est quelqu’un de religieux ». De l’extérieur, sa forme est celle d’un religieux, mais dans son for-intérieur il n’y a rien de religieux ni de pieux. « Il croit en Dieu ». C’est sa forme extérieure qui est ainsi, mais il n’y a aucune foi à l’intérieur. Tu dis : « J’ai une grande foi ». Alors prête-moi mille levas. « Je ne peux pas t’en prêter, je n’en ai pas à ma disposition, je ne donne pas d’argent sans caution ». Ta foi n’a pas encore atteint la limite des mille levas. On demande cent levas d’emprunt à un autre. « Oh, je n’en ai pas en ce moment ». S’il dit « oh », sache que cet homme n’a pas de foi. Assez de mensonges, cessez de vous mentir, ne dites pas ce qui n’est pas, ne dites que ce qui est : hommes à hommes, femmes à femmes, frères à frères, sœurs à sœurs, dites uniquement la vérité, à vous-aussi, dites-vous seulement la vérité. Vous ne dites pas la vérité car vous ne vous nourrissez pas correctement. Tu as mal au ventre, tu gémis, un ami vient te voir à ce moment-là et tu lui dis : « Va-t’en, j’ai mal au ventre ! » Il a à grand peine trouvé une heure de temps libre pour te rendre visite par amour, et toi tu le chasses ! Je dis : camarade, ton ventre te fait mal car tu as mangé de la nourriture impure ; garde-toi de dérégler ton estomac et d’altérer tes bons rapports avec ton frère et ami ; la mauvaise alimentation altère les bons rapports entre les humains. Je ne reconnais aucune philosophie en dehors de celle de la bonne alimentation ; mangez selon les règles de la nature, c’est le seul moyen de résoudre les questions dans la vie. Méditez sur l’alimentation comme je médite et comme j’applique les règles de la nature pour observer les résultats : vous aussi, faites des expériences. Lorsque vous sortirez d’ici, rappelez-vous les paroles que je vous ai dites : nourrissez-vous correctement. Lorsque tu prendras une pomme de terre cuite dans ta main, dis : « Mon frère, tu me pardonneras d’enlever ton habit, je t’enverrai te promener dans mon estomac, mes poumons et mon cœur ; tu ne t’y sentiras pas bien, mais lorsque tu passeras par moi, tu entreras dans le côté lumineux de ma vie et tu comprendras ce qu’est ma pensée et mon cœur, et là, nous nous donnerons un baiser fraternel ». Vous agirez de même avec la pomme et la poire : lorsqu’elles passeront par vous, vous vous donnerez un baiser. Lorsque vous aurez mangé, vous les remercierez de leur visite à l’heure du déjeuner. Si quelqu’un vous entend parler avec les pommes de terre et les fruits, il dira que vous parlez aux esprits. Tu diras : « Je parle avec la nourriture qui entre en moi, je la remercie et je lui donne un baiser ; ensuite je prie ces convives de ne dévoiler à personne ce que nous nous sommes dit ». Lorsque cette nourriture – vos frères et sœurs – iront de l’autre côté, elle dira : « Les humains ont appris à vivre et à se nourrir correctement, ils méritent qu’on leur rende visite ». Faites cette petite expérience que je vous ai donnée aujourd’hui. Lorsque vous réussirez, elle renforcera votre foi lors d’expériences futures. Sofia, 3 avril 1921 [1] Le Maître Peter Deunov fait référence ici à une loi promulguée en Bulgarie en 1921 qui inclut dans les sanctions pénales prévues, l’obligation dans le cas de certains délits d’effectuer des travaux d’intérêt général pour éviter la prison. [2] Sextillion – un entier naturel qui vaut 1036 [3] Ilya Metchnikov (1845 – 1916) – savant franco-russe célèbre, fondateur de l‘embryologie et de l’immunologie. [4] Les batailles de Thessalonique – l’un des théâtres militaires de la Première Guerre Mondiale sur les Balkans. Avec la percée des forces armées de l’Entente le 15 septembre 1918 à Dobro pole (près de Thessalonique), la Bulgarie perd de fait la guerre. [5] « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien. » Romains 12, 21
  25. Le semeur « Il leur parla en paraboles sur beaucoup de choses, et il dit : Un semeur sortit pour semer ». Matthieu 13 :3 Dans la paraboles lue il y a deux éléments significatifs : le semeur et la semence ; le Christ a partiellement clarifié cette parabole sans révéler son sens profond. Nos contemporains remplacent le mot semeur par civilisation. Semer est une activité sublime de l’esprit humain. Certains processus précèdent le semis : la terre doit d’abord être labourée, puis ensemencée ; on ne peut pas semer et cultiver tant que la terre n’est pas labourée. Par Terre, au sens large, nous comprenons quelque chose qui est doué de raison ; ici, cela désigne l’être humain. Donc, avant l’arrivée du semeur, la charrue retournera la terre, fera évoluer son aspect initial, et elle perdra sa beauté, ce qui signifie en langage actuel que l’anarchie adviendra. Selon moi le déclin de la société moderne n’est que le résultat d’une anarchie momentanée ; les moralistes expliquent ce déclin par le recul du sens moral, par les coutumes et les comportements dans la société. Est-ce que la société était jadis plus morale ? Pas le moins du monde ! Ne vous fiez pas aux apparences : pouvez-vous affirmer qu’une jeune fille de vingt-et-un ans, belle et intelligente sera moins intelligente à l’âge de quarante ou cinquante ans ? Adulte elle perd de sa beauté, mais son intelligence ne peut diminuer. On croise souvent parmi les gens âgés et disgracieux, des individus plus civilisés que parmi les gens jeunes et beaux. Ainsi, penser qu’une société qui vit en apparence en paix et en bonne entente est plus civilisée qu’une autre est un leurre, cela ne peut être vrai qu’à cinquante pourcent. La beauté de la jeune fille est l’expression d’une civilisation qui s’annonce ; lorsqu’elle atteint l’apogée de sa beauté, la jeune fille se considère mûre et songe au mariage ; une fois mariée, elle commence à perdre sa beauté ; la même chose se produit avec le champ. La beauté est le symbole du mûrissement, le signe d’une civilisation qui a mûri et donné son fruit. Les anciens doivent subir le labour de nouveau, la charrue divine doit passer sur eux de nouveau pour les rendre plus beaux à l’avenir. Ainsi, la jeunesse représente une culture ayant atteint l’apogée de son développement et de sa maturité, alors que la vieillesse est une civilisation qui se prépare à atteindre ce point. Si vous êtes âgés, priez pour que la charrue divine passe profondément en vous pour labourer de façon que le Semeur trouve un terreau prêt à être ensemencé. Chacun attend le Semeur, il est l’idéal de nos âmes, il est un élément divin qui réveille l’âme humaine et la relève ; si le Semeur ne jette pas sa semence, l’âme reste stérile, c’est la même chose avec la terre : si le semeur ne jette pas la semence sur le sol labouré, il reste infertile et le sol infertile se transforme en désert. Le Semeur est souvent venu sur terre : qui est-il ? Le Christ. Certains prétendent que le Christ n’est descendu qu’une seule fois sur terre. Le Christ est venu plusieurs dois sur terre, mais sa dernière venue a été marquée par sa crucifixion et sa résurrection et c’est pour cette raison qu’elle est si fameuse à travers le monde ; les théologiens aussi affirment que le Christ n’est venu qu’une seule fois sur terre, c’est comme penser que le soleil ne se lève qu’une seule fois, alors qu’il s’est levé d’innombrables fois et continue de se lever chaque jour ; ainsi le Christ redescendra-t-il encore plusieurs fois sur terre. Chacun interprète les choses librement, mais ces interprétations doivent être vérifiées. Comment ? De deux façons : gardez en tête pendant une année complète l’idée que le Christ est venu une seule fois sur terre, et observez dans quel état cela vous mettra ; l’année suivante ayez en tête l’idée que le Christ est déjà venu un grand nombre de fois sur terre et qu’il continuera de venir, et observez de nouveau votre état ; la pensée qui donne les meilleurs résultats est la plus juste. Les pensées et les interprétations trompeuses ont sclérosé la société et c’est pourquoi peu de gens pensent comme il faut. Comme dans le passé, aujourd’hui aussi les gens pensent à tout sauf à la vérité, et à ce qui est substantiel dans la vie. Qu’est-ce qui est substantiel dans la vie ? La liberté de l’esprit humain. Pour acquérir cette liberté, il faut étudier les lois de la vie, c’est le seul moyen d’éliminer les limitations qui freinent l’esprit, c’est le seul moyen de restaurer son harmonie intérieure. Vous mettez l’idée de la liberté de l’esprit près du cœur et vous la mélangez avec l’idée de votre salut, puis vous dites : « Le Christ est venu sur terre pour sauver l’humanité du péché ». Maintenant je ne parle pas de votre salut, mais du Semeur ; je crois que vous êtes parmi les sauvés et c’est pour cela que je vous prêche ; on ne prêche pas à celui qui se noie : il a besoin d’être immédiatement secouru. On me demande pourquoi je ne prêche pas sur le salut ? C’est risible de prôner le salut à celui qui est sauvé, c’est risible de parler du Semeur à celui qui se noie. Si vous pouviez saisir l’idée du Semeur, vous connaitriez vos origines ; le plus important pour l’être humain est de connaître ses origines : savoir d’où il vient et quelle est sa prédestination dans la vie et dans la nature. Le chemin emprunté à présent est passager, le monde dans lequel nous vivons est une grande école pour éduquer l’esprit des hommes : tous les objets, tous les corps qui nous entourent sont des outils pour cette école ; ces outils doivent être étudiés car des idées divines s’y cachent. A la naissance on est un petit enfant impuissant. La mère lui donne le bain, le nourrit, le lave, le veille, mais il pleure, il s’insurge, il est mécontent des conditions de la vie. Tant qu’il est enfant, l’être humain est immoral : sa mère le lave plusieurs fois par jour, lorsqu’il grandit, sa mère l’habille, lui donne des livres et l’envoie à l’école où il étudie, acquiert des connaissances et commence à penser qu’il est érudit, moral et cultivé ! Remercie ta mère qui te nettoie sans relâche ; si elle ne te nettoyait pas, une puanteur se dégagerait de toi ; le Semeur est cette mère divine qui descend sur terre pour nettoyer et planter une semence noble et supérieure dans l’âme humaine. Je ne désavoue pas la vie actuelle et ses manifestations quotidiennes : d’une manière ou d’une autre, sous une forme ou une autre, elle doit être vécue jusqu’au bout ; l’important au bout du compte, ce sont les acquis de cette vie. Beaucoup raisonnent avec légèreté comme le Turc et disent « E acht, e bacht ! », ce qui signifie : « Advienne que pourra ! » Non ! Ce n’est pas ainsi, seul l’imbécile raisonne de la sorte ; si tu agis avec intelligence, tu ne diras jamais « e acht, e bacht ». « Un semeur sortit pour semer ». Le Semeur est venu parmi les humains pour semer le Verbe intelligent et bonifier ainsi leur caractère. La contradiction qui apparaît dans cette parabole est intéressante : pourquoi le Semeur qui est si intelligent a-t-il laissé une partie de la semence tomber sur la route, une autre sur le sol pierreux, une autre parmi les épines et une autre encore sur la bonne terre ? C’est inévitable : le chemin représente la vie physique, donc lorsque le Semeur viendra, certaines graines vont nécessairement tomber dans des conditions défavorables et pourriront, elles maintiendront le corps physique de l’être, la vie physique transitoire. Les oiseaux ont picoré les graines tombées le long du chemin ; donc ce sont les oiseaux qui en ont profité, pas l’homme. Dit en langage contemporain : l’énergie des grains de blé a été utilisée à des travaux d’intérêt général pour édifier des maisons, faire des rues, des chaussées, des voies ferrées ; la semence tombée le long du chemin a incité les oiseaux à travailler. Pour les autres graines, tombées sur le sol pierreux et parmi les épines, le Christ ne mentionne rien, on ne sait pas à qui elles ont profité. Je fais un parallèle entre les épines et la vie mentale des humains, car le mental est occupé uniquement à la résolution de questions matérielles : cette semence peut germer, lever, mais sans donner le résultat escompté. Voyez par exemple le nombre de définitions que les savants donnent de la notion de Dieu. Les uns Le déterminent comme une grandeur absolue, d’autres comme la source primordiale des choses ; à la fin on se perd dans ces concepts et on dit : « Cette question sera traitée dans le futur, les philosophes ne savent pas la dénouer, comment moi, le simple quidam, le pourrais-je ? » N’espérez pas en les philosophes, ne comptez pas sur eux pour la résolution de cette tâche grandiose, résolvez-la avec votre propre intelligence. Ainsi, travaillez pour le développement de votre intelligence, car si elle reste en friches n’importe quelle idée qui y passera s’éteindra nécessairement. Les idées supérieures doivent tomber dans la bonne terre, dans des esprits bien préparés, sinon elles vont donner des résultats inverses ; ainsi, les idées tombées sur des intelligences non développées créent une civilisation comparable à la civilisation actuelle : les humains s’habilleront correctement, égorgeront poules, agneaux et cochons, sauront cuisiner, faire des conserves, couperont les forêts et feront des poutres et des planches avec le bois, ils édifieront des écoles et des églises, étudieront et partiront à l’étranger pour finir leurs études et se spécialiser, mais ils n’accéderont pas à l’essentiel. Cette civilisation tire ses origines de la semence tombée parmi les épines, le monde entier est saturé de poutres et de planches, de viande et de poisson en conserves : tu vois un monsieur bien habillé entrant dans une boucherie ou une charcuterie, regardant avec envie le jambon accroché au plafond en se disant : « Si j’avais ce jambon, je résoudrai l’une des tâches les plus importantes dans la vie, et je dégusterai ensuite un peu de vin ! » Il mange puis boit, et si c’est un Bulgare, il s’écrira : « Vive la Bulgarie ! » Si c’est un Anglais, ce sera : « Vive l’Angleterre ! » Mais le jambon et le verre de vin ne résolvent pas les questions. De ce point de vue, les êtres humains ressemblent à un prédicateur noir qui parlait devant une assemblée de savants pour dire comment Dieu avait créé le monde et l’homme : « Dieu a fait l’homme d’une bonne terre, à Son image et Sa ressemblance, Il l’a mis sur une palissade pour le sécher, Il a insufflé dans ses narines la vie, et trois jours après ce dernier est devenu une âme vivante ». On lui a demandé : « Qui a fait cette palissade ? – Ce n’est pas votre problème ! » Quelqu’un parmi les savants d’aujourd’hui résout la même question ; il dit que l’homme tire son origine d’une cellule qui s’est progressivement développée jusqu’à se transformer en homme, à l’image et à la ressemblance de Dieu, il a séché ensuite trois jours sur la palissade en devenant en fin de compte une âme vivante et douée de raison. Si on lui demande quelles sont les lois qui régissent ces phénomènes, il répondra : « Ce n’est pas votre affaire, vous n’avez pas à vous préoccuper de cette question ! » Le savant s’arrête ici et ne s’y intéresse pas davantage. La semence qui est tombée parmi les épines a créé cette culture qui correspond au développement mental actuel des humains. « Une partie de la semence tomba sur un sol pierreux ». Je compare ce sol au cœur humain, dit en langage occulte, au monde astral. La semence a levé rapidement, mais elle a séché rapidement aussi, ce que nous constatons dans la vie des gens aujourd’hui. Voici un exemple : quelques personnes se rassemblent et fondent l’association « Éveil spirituel ». Aussitôt les journaux commentent cet évènement et écrivent sur l’association, sur son programme et son activité et invitent tous les citoyens à y adhérer, car de l’activité de cette association dépend l’avenir de la Bulgarie ! Chaque jour ses membres sont de plus en plus nombreux, ils paient leur cotisation, une activité intense se déploie, mais à peine deux ou trois ans plus tard, la vie de l’association « Éveil spirituel » s’assoupit, ses membres se dispersent et sa voix ne porte plus. Autre exemple : un jeune homme s’éprend d’une jeune fille, fait la connaissance de sa famille, de ses proches et de ses parents ; tout le monde l’invite, le régale, il apporte des bouquets, des cadeaux à la jeune fille, les affaires se présentent bien. À un moment, il ne vient plus la voir et plus personne ne l’invite à manger. Que s’est-il passé ? L’affaire a capoté, la semence est tombée sur un sol pierreux : les jeunes gens ont essayé de fonder une association pour l’éveil du peuple bulgare, mais ils n’ont pas réussi à l’éveiller. « Une partie de la semence tomba dans la bonne terre et donna du fruit : cent, soixante, trente ». Ce processus est l’inverse des trois premiers : le nombre 100 signifie le développement de la semence dans le cœur humain, le nombre 60, le développement de la semence dans le monde mental de l’être humain et le nombre 30, le développement de la semence dans le monde causal, c’est-à-dire dans le corps spirituel de l’être humain. Il est dit dans l’Ancien Testament que Dieu ôtera le cœur de pierre de l’être humain pour le remplacer par un cœur nouveau, fait de chair, et Il écrira sur ce cœur nouveau Son commandement et tous les humains, grands et petits connaîtront alors le Seigneur.[1] Tous les humains passeront par ce processus. Le cœur nouveau ne sera pas fait d’une chair ordinaire, mais d’une matière empruntée aux mondes angéliques, une matière des plus subtiles. Le cœur actuel est passé par les mains des savants, des médecins ; combien de fois il a été disséqué afin d’apprendre son mécanisme ; ses ventricules se dérèglent souvent, beaucoup se plaignent d’arythmie, d’insuffisance cardiaque, etc. Le cœur nouveau sera toujours bien portant, la vie jaillira de lui, il sera un autel sur lequel brûlera perpétuellement le feu divin, les idéaux les plus sublimes de l’humanité seront offerts sur cet autel ; lorsque la semence tombera sur ce cœur, elle croîtra rapidement et donnera du fruit. Ainsi, la semence tombée dans la bonne terre a donné du fruit : cent, soixante et trente. Lorsque vous additionnez les nombres 100 + 60 + 30, vous obtenez 190 ; lorsqu’on divise ce nombre en 19, on obtient le nombre 10, ce qui signifie que lorsque la semence passera par les mondes physique et spirituel, elle entrera dans le monde divin. De la même manière chaque idée doit passer par ces mondes. Pourquoi ? Pour y puiser son énergie. Lorsqu’elle passe par l’âme humaine, elle se transforme en sentiment ; elle doit ensuite se transformer en force, c’est-à-dire elle doit rentrer dans la pensée pour revêtir une certaine forme ; enfin l’idée doit entrer dans le monde causal pour devenir principe. Tout comme deux éléments au moins sont nécessaires pour développer chaque idée, de même deux éléments sont nécessaires pour la semence mise en terre : un sol pour la nourrir et de la lumière pour la faire croître. Les poissons ont besoin d’eau, les oiseaux, d’air et la pensée humaine a aussi besoin de conditions pour se développer. Pour la manifestation de l’être humain il faut en général beaucoup plus de conditions. Je dis : l’être humain peut se manifester dans toute sa plénitude uniquement lorsqu’il est conscient que Dieu demeure en lui et en son prochain. Tu en prendras conscience uniquement dans la difficulté et la souffrance car, si tu cherches Dieu dans l’opulence, tu ne Le trouveras jamais. Je ne parle pas de ce Seigneur que les gens d’aujourd’hui connaissent, je parle de ce Seigneur qui vous est révélé lorsque vous êtes abandonnés de tous, lorsque vous êtes dans la contradiction, lorsque vous êtes sur votre lit de mort ! Seul le mourant peut connaître Dieu, seul celui qui passe de la mort à la vie peut connaître Dieu ; passer de la mort à la vie signifie se purifier de toutes les tromperies, de tous les anciens postulats. La mort dit : « À bas la propriété privée ! » Elle prive de la santé, des avoirs, de toutes les possessions sur terre, elle dit : « Seul celui qui se conforme à mes lois, peut connaître le véritable Dieu ». Celui qui ne pense qu’à son ventre ne peut connaître Dieu : se remplir la panse d’oies, de poules, d’agneaux et de cochons et penser à Dieu, c’est impossible, c’est comme charger sa voiture d’impuretés. Libérez-vous de toutes les impuretés, libérez-vous du mensonge, rien de lui ne doit subsister en vous. Votre pensée doit être entièrement pénétrée par l’idée de Dieu ; lorsque vous trouverez Dieu, vous reviendrez de nouveau vers le monde, mais alors comme maîtres de vous-mêmes, comme personnes capables d’aider les faibles et les souffrants. Beaucoup viennent me dire : « Nous doutons de ce que tu nous dis ». Comment ne pas douter ? Je suis un beau jeune homme qui entre chez vous et commence à parler avec votre femme et votre fille ; vous commencez à avoir des doutes, vous voulez vous débarrasser de moi, et vous finissez par me dire que vous avez promis de vous rendre à tel endroit en me proposant d’y aller ensemble. Lorsque le riche veut compter son argent, il aime être seul et n’être dérangé par personne. Quelle est cette culture qui encourage le doute et le soupçon ? Le Semeur vient pour éliminer toutes les illusions, toutes les anciennes attitudes hypocrites. Les oiseaux mangeront la semence tombée sur la route, autrement dit, les volatiles célestes mangeront la richesse que les humains ont amassé des siècles durant, tout ce qui est ancien sera mangé ; la semence tombée parmi les épines s’étiolera, et celle tombée dans le sol pierreux se desséchera. Tout ce qui est ancien, incertain, mensonger doit disparaître, la mort viendra et l’emportera ; une nouvelle époque vient déjà dans la vie, l’époque de cette semence tombée dans la bonne terre. L’humanité a besoin d’un nouveau régime, de nouvelles réformes ; les anciennes croyances ne permettent aucun développement, aucun progrès, l’humanité est arrivée au bout de ses croyances, un nouvel élan est nécessaire. Quelle que soit la manière de faire tourner la roue de l’ancien monde, rien ne peut la bouger ; quelle que soit la manière de rafistoler l’ancien, de plus en plus de trous apparaîtront ; le monde actuel est un commerçant en faillite qui rafistole constamment sa maison, mais elle continue de présenter des fuites : il répare à un endroit, mais une fuite se déclare à un autre endroit ; jour après jour, année après année il la rafistole jusqu’à ce qu’un jour toute la maison s’écroule. Je veux que vous soyez libres : ne mettez pas de barrière à vos pensées, à vos sentiments et à vos actions ; pensez, ressentez librement. Sachez que chaque action déclenche une réaction, et si vos actions ne sont pas en harmonie avec la nature, vous subirez une réaction. Pourquoi y a-t-il des contradictions ? Elles sont un préalable au développement : sans contradictions, sans bien et mal, la pensée humaine ne peut pas se développer. Si vous étiez clairvoyants vous verriez le bien et le mal comme des forces opposées agissant dans toute la nature, vous verriez comment les créatures vivent en enfer et au paradis ; c’est le seul moyen de comprendre les deux mondes, l’enfer et le paradis ; c’est le seul moyen de comprendre pourquoi le mal et le bien existent ; tant qu’il ne comprendra pas ces choses, l’être humain se heurtera constamment à des contradictions ; tant que tu ne comprendras pas les lois de la vie entière, tu te heurteras sans cesse aux contradictions. Tu dis : « J’aime le Seigneur, je suis prêt à tous les sacrifices pour Lui ». Tu aimes le Seigneur, mais lorsqu’Il prend ton mari auprès de Lui, tu pleures et tu t’insurges ; tu aimes le Seigneur, mais lorsqu’Il prend ta fille ou ton fils, tu t’insurges de nouveau ! Puisque tu crois en Lui, puisque tu L’aimes, pourquoi te lamentes-tu, pourquoi t’insurges-tu ? Voici une contradiction que tu dois résoudre par toi-même. Puisque tu pleures, Dieu dit à ton proche : « Allons, retournes sur terre parmi tes proches, tu n’es pas pour ce monde ». Lorsqu’il revient sur terre, tous se réjouissent qu’il soit de nouveau parmi eux, ils disent : « Nous avons eu un petit enfant », mais ce n’est pas une solution au problème ; le représentant de la nouvelle culture doit se réjouir aussi bien face à la mort que face à la vie, il doit se réjouir lorsqu’un enfant naît ou lorsqu’il meurt : c’est cela l’héroïsme ! « Et le semeur sortit pour semer. » Tout comme le Semeur, chacun a des tâches à accomplir : la tâche de l’esprit humain est d’atteindre la liberté, le savoir et la richesse. Le savoir est une force et la richesse une condition pour se développer ; la richesse est le terreau et le savoir, la somme des forces de la nature qui interagissent pour la croissance de la semence. Je me tourne à présent vers les mères avec la question : que faites-vous lorsque vous mettez un enfant au monde ? J’ai observé comment la mère entoure son enfant d’affection joyeuse : elle le baigne, elle le caresse, elle le tapote sur les joues, elle l’embrasse et le berce en lui chantant : « Dan-douri, doun-diri, grandis riche et fort, sois un riche commerçant, un grand homme ». La mère formule toutes sortes de souhaits pour son enfant, mais elle oublie l’essentiel. L’enfant grandit et devient un grand commerçant, mais il se met à mentir pour s’enrichir davantage ; il devient érudit et se met à fabriquer des poisons pour éliminer des humains ; il devient puissant et se met à violenter les faibles. La mère ne sait que chanter « dan-douri, doun-diri », mais s’étonne ensuite de ce qu’il devient. « Est-ce que je voulais cela ? » Il est pourtant devenu tel qu’elle le chantait : tant que l’enfant est petit, sa mère lui chante ce qu’elle attend de lui et lui tapote les fesses. Ne lui tapote pas les fesses, mais touche lui la tête et dis : « Que les pensées divines et lumineuses pénètrent ta tête, que tu apportes la lumière à l’humanité et que tu aides tes frères plus faibles ». Mets ta main sur la tête de ton enfant et dis : « Que les sentiments nobles et sublimes entrent en toi ». Une mère serre son enfant dans ses bras, mais elle encourage ainsi l’égoïsme en lui, elle dit : « Lorsque tu attraperas quelqu’un, serres-le très fort pour lui prendre toutes ses forces ». Elle fait cela inconsciemment, mais un jour le résultat de son amour devient visible. Le serpent aussi lorsqu’il attrape sa proie la serre jusqu’à lui briser les côtes : est-ce de l’amour ? Ce n’est pas un reproche : examinez vos motivations. La mère se réjouit que son enfant soit bien portant, mais elle doit pénétrer profondément dans son âme et y semer les vraies graines ; si elle ne sème pas dans l’âme de l’enfant, chaque graine semée par elle tombera sur le sol pierreux et se dessèchera. « Et le semeur sortit pour semer. » Ce Semeur, doué de raison, comprenait les lois de la nature et savait d’avance que trois de ces graines ne tomberaient pas dans la bonne terre et il n’en attendait pas grand-chose ; seule une graine est tombée dans la bonne terre et a donné du fruit en abondance : cette graine est tombée dans l’âme humaine. Par conséquent, ouvrez grand vos âmes pour ce Semeur afin qu’il sème en vous ses pensées et sentiments supérieurs. Qui est le Semeur ? Le principe divin en l’homme : lorsqu’il sème ses graines en vous, vous devenez puissants et vous commencez la nouvelle vie. Vous vous sentez maintenant faibles, impuissants, pourquoi ? La semence qui est tombée dans la bonne terre n’a pas encore levé ; vous avez la foi, mais vous n’avez pas vu ses résultats, vous avez l’amour, mais il ne s’est pas encore manifesté. Le Christ dit : « Il y a des lois strictes qui régissent la construction de l’être humain ». Lorsque l’enfant apprend à lire, il doit connaître toutes les règles ; lorsqu’on étudie la musique, on doit connaître ses règles ; lorsqu’on aura appris les règles et les lois de la musique pour devenir un musicien émérite, on aura le droit de se manifester librement et de donner libre cours à son idée ; le grand musicien est maître de soi, il a une liberté et un espace dans la musique. Tant qu’il étudie les choses, l’être humain est soumis aux lois et aux règles ; dès qu’il devient expert, il a le droit de les faire évoluer ; c’est alors l’idée qui détermine leur positionnement. Il y a une seule loi qui puisse changer toutes les lois : celle du grand amour divin. Ainsi, lorsque je dis que vous devez aimer, je vise celui qui a achevé son apprentissage car il est libre, avec un grand champ d’action et capable de changer les lois humaines et d’exposer son idée dans une forme nouvelle, parfaite et aboutie. Que représente la vie de l’individu d’aujourd’hui ? Une pièce de musique ; la manière de jouer cette pièce ne tient qu’à lui tout comme l’exécution et le sentiment qu’il y mettra. Celui qui s’est élevé au-dessus des conditions ordinaires surmonte facilement les difficultés ; chaque difficulté est un examen à passer : l’homme, la femme, les enfants, vos amis, la famille, la société, ce sont des épreuves qu’il faut traverser ; si on ne les surmonte pas, on sera limité, incapable de se manifester selon ses aspirations : ce sont les lois auxquelles il faut se conformer. « Jusqu’à quand dois-je m’y conformer ? » Tant que tu ne comprends pas la loi du véritable amour et tant que tu ne commences pas à le servir. Lorsque la mère se soumet à cette loi et ajuste ses rapports à elle, elle devient maitresse des lois humaines transitoires et se libère des limitations de la vie. Je dis : la société actuelle ne peut pas se redresser tant que les gens n’apprennent pas à obéir aux lois intérieures de la vie. Si quelqu’un n’obéit pas à ces lois, il peut entraver la volonté de cent autres qui leur obéissent. Par exemple, une association est formée ; quelque temps après une personne ambitieuse, centrée sur elle-même, crée une intrigue parmi les membres et peu de temps après l’association se défait : cette personne est un indésirable ! Il faut savoir agir face aux indésirables. Le diable est un indésirable, méfiez-vous de lui. Par diable, je désigne la philosophie tordue et trompeuse des gens ; soyez éveillés pour ne pas vous mentir à vous-mêmes. Tu dis : « Cet homme est mon bienfaiteur. – Pourquoi ? – Il m’a prêté de l’argent, il m’a construit une maison ». Tu ne sais pas encore jusqu’à quel point cet homme est ton bienfaiteur ; il y a deux types de bienfaiteurs : le premier prend ton portefeuille et le vide, l’autre le prend et le remplit ; ce que le premier te prend, le second te le rend ; qui des deux est un véritable bienfaiteur ? Le second. Imagine qu’un autre prend ton portefeuille vide et le remplit de petites bombes qui explosent facilement ; un autre te croise, prend ton portefeuille et le vide : qui des deux est un véritable bienfaiteur ? Le second. Il y a donc des bienfaiteurs qui prennent, il y a des bienfaiteurs qui donnent, l’important est de rendre ton prochain heureux que ce soit en lui donnant ou en lui prenant. Je ne voudrais jamais hériter d’une fortune mal acquise. En Afrique, un milliardaire anglais a appelé son beau-fils Steven, pour lui annoncer qu’il le ferait héritier d’une fortune estimée, une fois convertie en notre monnaie, à trois cent soixante milliards de levas. Steven lui a répondu : « Je ne veux pas hériter d’une telle fortune. » Lorsqu’ils ont eu vent de son refus, ses proches l’ont traité d’imbécile ; les Bulgares aussi le traiteraient d’imbécile. Non, Steven n’est pas un imbécile, il est porteur d’une haute idée en lui et il la sert. Ainsi, tant que les gens ne se décident pas à gagner leur vie honnêtement, la bénédiction divine restera loin d’eux ; je préfèrerais être dans une maison pauvre où tout a été gagné honnêtement, plutôt que dans une riche demeure où tout a été acquis sur le dos des autres. Le monde s’arrangera lorsque les gens renonceront aux héritages mal acquis. Vous dites : « Distribuons cet argent au nom du Seigneur, peu importe comment il a été gagné ». Ce n’est pas ainsi, Dieu n’a pas besoin de l’argent volé des humains ni de leurs maisons acquises injustement ; la seule chose qu’Il veut est de trouver des êtres humains avec des esprits lumineux et des cœurs purs, prêts à tous les sacrifices. En parlant maintenant de sacrifice, je ne parle pas du sacrifice ordinaire, mais de cet empressement à renoncer à tout ce qui est ancien et impur pour s’unir à Celui qui t’a créé : servir le Très-Haut de tout ton cœur, de toute ta pensée et de toute ton âme. Les paroles du Christ : « Si vous ne mangez pas ma chair et ne buvez pas mon sang, vous n’aurez pas de vie en vous » signifient : « Si tu n’entres pas en communion avec les esprits purs, tu n’auras pas de vie en toi ; si tu communies de la sorte, tu entreras en contact avec toutes les âmes pures et justes », voici ce qu’est le sacrifice de soi. Comment nous sauver ? Par le sacrifice. Comment est-ce possible si on quitte le monde ? Je ne dis pas que vous devez quitter le monde car vous croiserez dans le monde des manifestations nobles et ignobles, des choses essentielles et secondaires ; lorsque vous trierez le noble de ce qui ne l’est pas, l’essentiel de ce qui ne l’est pas, vous apprendrez beaucoup de choses ; je ne dis pas que la société est corrompue, mais il y a des us et des coutumes inutiles, une bienséance superflue qui n’ont aucun rapport avec la haute moralité. « Et le semeur sortit pour semer ». Semer quoi ? La nouvelle semence qui apporte joie et gaîté pour tous. Peux-tu te réjouir si on te dévalise et si tu restes sans le sou ? Si tu le peux, tu es héroïque. Peux-tu manifester le même héroïsme que ce saint d’Alexandrie ? Après avoir œuvré vingt ans sur le chemin de la spiritualité pour être apte un jour à secourir les humains, il a dû affronter une dernière tentation qui a décidé de son sort. Un jour, en se promenant dans la forêt, songeur sur la vie, il s’est retrouvé soudainement en face d’un pot rempli d’or : un trou est apparu devant lui dans lequel brillait l’or éclairé par les rayons du soleil. Il a recouvert ses yeux pour ne pas regarder l’éclat de l’or, a sursauté et s’est enfui loin. Son camarade a vu son sursaut et, intrigué, il a voulu savoir pourquoi. En s’approchant du trou, il a regardé et a vu un pot rempli d’or. « C’est bizarre, s’est-il dit, pourquoi s’enfuir à la vue de l’or ? » Il s’est penché pour récupérer le pot d’or et s’est aussitôt rendu à Alexandrie pour décider quoi en faire ; après une longue réflexion il a décidé de bâtir des églises, des écoles, des hôpitaux, il s’est dit : « Voilà, j’ai mis à profit cet or et beaucoup de gens vont en bénéficier ». Lorsqu’il a achevé son œuvre, il s’est tourné vers le Seigneur, Le priant de lui dire s’Il approuvait ses actions. Dieu a envoyé un ange répondre à sa prière, et l’ange lui a dit : « Si sur l’un des plateaux de la balance tu mets tout ce que tu as accompli avec cet or, cela pèsera quand même moins que le sursaut de ton camarade ». Qu’est-ce qu’illustre cet exemple ? Sois riche en pensée et en cœur, ne te lie pas à la richesse extérieure, la véritable richesse est dans les vertus. N’est riche que celui qui mène une vie pure et sainte. C’est valable pour chaque individu comme pour tout un peuple. La prospérité d’un peuple se mesure à sa vie morale et spirituelle, c’est une vérité qu’il faut prôner en silence, sans mots. Seule la vie peut être prônée. Quand prône le blé ? Lorsqu’il est moulu en farine et qu’il entre dans l’estomac sous forme de pain ; les fruits aussi prônent silencieusement ; chaque prêche silencieux donne de bons résultats. Si tu veux prôner, fais-le avec ta vie ; l’enseignement juste est celui qui est prôné en silence : pureté et sainteté, voilà le véritable prêche. Est-ce que la pureté et la sainteté peuvent prôner ? Elles le peuvent, c’est la seule force qui ne ternit ni le cœur ni la pensée humaine ; s’il altère la pureté et la sainteté de son âme, l’être humain se pervertit lui-même, aucune force extérieure n’en est capable. « C’est très sévèrement dit, c’est une morale très stricte ». C’est une loi, pas une morale ; le fruit que donnera la semence dépend du terreau : vos vertus seront à la mesure des conditions qui font mûrir les fruits en vous. « Une graine est tombée dans la bonne terre et a donné du fruit en abondance. » Si votre vie est égoïste, ses fruits seront aussi comme elle, cette vie est semblable à la semence tombée sur le chemin. La vie cupide est semblable à la semence tombée sur le sol pierreux et parmi les épines. Tu dis : « Je crois en Dieu, je suis prêt à tout faire pour Lui. –Veux-tu être mis à l’épreuve ? – Oui, je suis prêt à tout ! » Je lui écris alors une lettre qui le prend au dépourvu, dans laquelle je jette des mots d’insulte ; il lit la lettre puis la met de côté et dit : « Je ne crois ni en Dieu ni en l’enseignement de cet homme ». Je lui dis : « Tu n’es pas un héros, mon ami, tu es trop prompt à réagir ». Avec ma lettre, je voulais lui dire : « Tends ton portefeuille ! » Il le tend sans savoir ce que j’en ferai ; je veux le remplir, mais il doute et renonce immédiatement à Dieu et à l’Enseignement. J’ai beaucoup d’exemples de ce type. Tu dis : « Je me méfie des gens car j’en ai beaucoup pâti ». Oui, tu en as pâti, mais tu n’as pas souffert ; celui qui a beaucoup souffert est doux et noble : on n’acquiert la douceur et la noblesse que par la souffrance. On qualifie quelqu’un d’érudit ; il est érudit car il a beaucoup étudié ; s’il n’avait pas étudié, il serait resté inculte et ignorant : sans travail on n’obtient rien. Beaucoup citent le verset : « Lorsque l’Esprit viendra, il nous enseignera tout »[2]. Comment l’Esprit viendra-t-il ? Tu crois qu’en agitant une baguette de haut en bas, tout s’arrangera, tu diras : « Allez hop [3] ! » En prenant le bâton, en le remuant dans l’air, tu déplaceras des montagnes, tu remueras la baguette et tu redresseras la Bulgarie ? Comment redresseras-tu la Bulgarie ? Avec des prisons et des potences ? Celui-ci est fautif, celui-là est fautif, vite on dresse la potence : qu’est-ce qu’il y a de génial là-dedans ? À Varna, avant Midhat Pacha[4], il y avait un administrateur qui avait ordonné de planter des vergers dans la région de Varna et de Silistra[5] ; l’ordre a été exécuté et les arbres ont grandi et ont commencé à donner du fruit. On a remarqué que beaucoup de fruits disparaissaient : quelqu’un les dérobait ; on a mis un gardien pour surveiller, mais les fruits ont continué de disparaître en plus grande quantité encore ; on a mis deux gardiens et les fruits disparaissaient toujours, donc les deux volaient. On a informé le gouverneur des vols de fruits et il a édicté une nouvelle loi : que soit pendu celui qu’on attrape en train de voler. Un Turc qui longeait les vergers pendant une chaude journée d’été a arrêté sa voiture à l’ombre d’un arbre pour se protéger de la chaleur et s’est assoupi. Les bœufs qui agitaient leurs têtes et leurs queues pour se défendre des mouches, ont accroché un poirier, un fruit est tombé à terre et l’un des bœufs l’a aussitôt mangé. Le gouverneur a été immédiatement informé du forfait et il a ordonné d’emprisonner le turc et de pendre les bêtes. Est-ce que l’état turc a prospéré de cette manière ? Non. Il est temps que votre conscience s’éveille et qu’un changement radical s’opère en vous afin d’ouvrir vos âmes à la semence du Semeur lorsqu’Il viendra. « Examinez toutes choses, retenez ce qui est bon. » Il n’est pas permis au disciple de douter ; il doit vérifier les choses : le nouvel enseignement est un enseignement de l’expérience. Il ne s’occupe pas de savoir si l’âme existe ou non, si Dieu existe ou non ; il ne se demande pas si le monde se redressera ; nous savons que Dieu existe, que les humains sont dotés d’une âme, que le monde est redressé. Seuls les humains ont du mal à se redresser à cause de leurs limitations. Vous direz que ce sont des affirmations à démontrer ; c’est vrai, car pour vous ce sont des choses incomprises. Il existe un monde où la vie est illimitée : là n’existe pas la mort, là l’âme humaine se manifeste infinie et immortelle ; les êtres qui peuplent ce monde sont doués de raison, leur vie se répand en tonalités musicales. Celui qui le souhaite peut aller dans l’autre monde. Comment ? En jeûnant neuf fois quarante jours d’affilée sur vingt ans, et lorsqu’il en reviendra, il racontera ce qu’il a vu ; celui qui est un héros, peut jeûner, il ira dans l’autre monde et le verra ; et celui qui n’est pas un héros, qu’il ne jeûne pas : il vivra sur terre, enfantera, mangera, boira et s’habillera chaudement. Si tu jeûnes, il faut te conformer aux règles du jeûne : jeûner ne signifie pas être affamé et tourmenté ; si tu es affamé, ne jeûne pas ; seul celui qui est rassasié peut jeûner : lorsqu’il a mangé une fois, cette nourriture lui tient chaud quarante jours durant. Tu iras au Ciel rassasié et sans aucun bagage. Vous entrerez tous un jour dans l’autre monde, mais vous devez pour cela vous alléger : vous laisserez la propriété privée sur terre, vous la donnerez à celui qui vous remplacera. Puisque vous serez prêts à aller au Ciel, vous devrez montrer l’exemple à l’humanité, porter avec vous uniquement les graines divines du Semeur et les planter là où vous allez ; lorsqu’elles lèveront, les graines insuffleront dans les êtres humains l’énergie nécessaire pour la nouvelle vie. « Et le semeur sortit pour semer. » Pour comprendre le Semeur, il faut avoir une pensée éclairée, un cœur éclairé, une volonté éclairée ; c’est pour cette raison que le nouvel enseignement est difficile à appréhender. Beaucoup parmi vous sont comme le malade dont le sang est vicié : quoi qu’on lui dise, il se raisonne difficilement, son corps lui fait mal et rien ne peut l’apaiser ; sortez les impuretés de son sang et voyez comment il commencera à mieux comprendre. Je vous dis aussi : « Purifiez votre sang, il doit être pur, ce qui signifie : changez de mode de vie. » Je ne dis pas que vous devez quitter le monde et aller dans les bois, nous n’avons pas besoin de moines et d’ascètes ; ils avaient leur importance dans le passé, ils vivaient alors dans les forêts, ils tournaient autour des arbres, ils pleuraient, priaient, mais les arbres ne leur répondaient pas ; les animaux, ours, loups, tigres leur tournaient autour et ils vivaient comme eux ; aujourd’hui, il n’y a plus de place dans les forêts pour des ascètes et des saints, ils doivent se rendre parmi les humains, parmi les ours, les loups et les tigres. Vous dites que vous ne voulez pas vous occuper des humains, alors comment vous occuperez-vous à apprivoiser des bêtes sauvages ? Vous êtes maintenant dans la seconde phase de la vie, celles des grandes déceptions. Quelqu’un dit : « Je veux aller en forêt pour me cacher des humains et que personne ne me voie ; j’irai aussi loin que mes jambes pourront me porter », mais l’héroïsme est de vivre dans la grande cité au sein des épreuves et des contradictions. Il est venu hier un « illuminé », un paysan qui se plaignait d’avoir parlé aux prêtres, mais que personne n’avait prêté attention à lui ; il est venu chez nous et ici non plus personne ne l’écoutait. Je demande : comment peut-on l’écouter ? Il dit être Jean Baptiste ; il dit avoir un corps, mais pas de tête ! Nous l’avons invité à manger avec nous, mais il a refusé : puisqu’il a un ventre, mais pas de tête. Il est revenu le lendemain et a déclaré : « Vous devez tous vous repentir ». Comment se repentir puisqu’il n’a pas de tête ? Comme vous le voyez, la raison pour laquelle personne ne veut écouter ses prêches est claire : il est vaniteux, et sa vanité se voit même à travers ses habits déchirés ; nous n’avons pas besoin d’excentriques, nous ne tolérons ni le mensonge ni l’exagération, tout doit être soumis à l’examen. Certains religieux disent qu’ils sont élus. Comment savez-vous qui est un élu ? A-t-il une tête avec des pensées droites ? La tête a un rapport à la sagesse. Dire que tu as un corps, mais pas de tête montre que tu vis physiquement, mais que tu n’as pas de sagesse. Ce prédicateur me demande pourquoi il souffre ? Puisqu’il commet des fautes, il souffre nécessairement. Il s’est tourné à l’est, puis au sud, puis à l’ouest, il s’est incliné, a embrassé le sol et s’en est allé. Vous direz que l’esprit demeure en lui. Rien du tout ne vit en lui, il a donné place en lui à un esprit imbécile sans tête, c’est-à-dire sans aucune pensée, sans aucune conviction ; en entrant en lui, cet esprit s’est enorgueilli et a dit : « Écoutez ce que je dis ! » Comment l’écouter puisqu’il n’a pas de tête ? Il existe un seul Semeur, Dieu. Un seul principe intelligent pénètre l’univers entier et toutes les âmes humaines. Le Christ dit : « Je ne suis pas venu accomplir ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a conduit ici », Il est le Ciel invisible et grandiose tout entier ; par Ciel nous entendons l’Infini, l’Illimité. Lorsque l’Esprit vient, ne dites pas que vous êtes sans tête et sans âme. J’ai rencontré dans le passé une femme croyante qui disait ne pas avoir de cœur ; je demande comment considérer les croyants qui pour l’un prétendent ne pas avoir de tête, pour l’autre, ne pas avoir de cœur, pour le troisième, ne pas avoir de ventre. On dira qu’ils sont dérangés. D’eux-mêmes ils disent : « Nous avons des têtes, des cœurs et des ventres », ils disent : « Nous reconnaissons avoir un cœur par le pouls qui bat ; nous reconnaissons avoir un estomac par la nourriture qui y entre ; nous reconnaissons avoir une tête par les comptes que nous faisons, ouvre ta caisse devant moi pour voir comment je procède ». Le religieux dit : « Je n’ai pas étudié l’art de vider les caisses des autres, mais je sais en revanche comment remplir les caisses vides ». Les manifestations du religieux sont à l’inverse de celles des gens ordinaires. Je dis : les religieux doivent prendre garde aux mensonges. « Comment sais-tu qu’ils mentent ? » Je les vois, je les perçois, je perçois des choses que les autres ne peuvent pas percevoir, je suis sensible. Par exemple, quelqu’un vient chez moi en pensant être seul, alors que j’en vois une dizaine qui l’accompagnent ; il s’assoit, eux aussi, et ils se mettent à me parler, à me flatter : « Tu es érudit, savant, l’esprit divin est en toi, tu peux faire beaucoup de choses ». Je me tais, sans rien dire, mais je pense : « En voici un mensonge ! » Je me dis : « Il y a tant de gens comme moi de par le monde ». Lorsqu’ils se sont tous succédé pour me parler, je leur demande : « Est-ce que je peux vous être utile, est-ce que votre « portefeuille » est vide ? S’il est vide, sortez-le pour que je le remplisse, sinon je sais comment vous me traiterez ». Quelles que soient leurs flatteries, je ne me laisse pas berner. Pourquoi ? Parce que si aujourd’hui ils me hissent en haut, demain ils me rabaisseront, si aujourd’hui ils m’embrassent, demain ils me cracheront dessus ; je préfère aller en guenilles et pieds nus, mais dire la vérité plutôt que de flatter les autres ; je ne flatte personne, mais je ne me laisse pas non plus berner par les flatteries des autres. Un jour, une demoiselle est venue me voir, accablée par un chagrin d’amour. Elle m’a demandé : « As-tu souffert ? – J’ai souffert. – Tu as aussi souffert, alors nous nous entendrons. – Oui mais il y a une grande différence entre tes souffrances et les miennes. La manière dont nous souffrons tous les deux diffère aussi : lorsque la souffrance s’invite chez moi, je l’accueille poliment, je la restaure, je discute avec elle et je l’invite à revenir une autre fois, alors que tu fuis la souffrance, tu la chasses. – Tu es un grand philosophe dans ce cas. » Cela ne demande pas de philosophie particulière, c’est du simple bon sens : accueille la souffrance poliment et restaure la, considère la comme quelque chose de vivant et sois reconnaissant qu’elle t’ait rendu visite. C’est vrai, chaque souffrance est due à une créature vivante. Qui peut te causer de la souffrance ? La femme, l’homme, les enfants, tes amis, ne sont-ils pas des créatures vivantes ? Donc, derrière chaque souffrance se cache une créature vivante et douée de raison ; les morts ne peuvent causer de douleurs et de souffrances à personne. Lorsque la souffrance vient à moi, je lui demande : « Qu’y a-t-il mon amie, veux-tu quelque chose ? Voilà, je te cède la moitié de ma fortune – es-tu satisfaite ? – Je ne suis pas encore satisfaite. – Je te donne toute ma fortune, es-tu satisfaite ? – Je suis satisfaite. – Adieu, je te fais mon héritière. » Vous dites : « Quel sot ! » Mais vous-aussi vous êtes bien sots ! En léguant vos avoirs à votre fils ou votre fille, n’agissez-vous pas sottement ? « C’est dans l’ordre des choses, c’est un acte de noblesse ». Vous avez raison, mais lorsque vous commencerez à agir en pères et en mères aussi vis-à-vis des souffrances, vous serez alors dans le droit chemin. Le nouvel enseignement veut des héros ; même pieds nus, soyez honnêtes et justes ! Je préfère marcher pieds nus plutôt que d’écorcher la peau d’un bœuf ; je préfère être affamé plutôt que d’ôter la vie d’une poule qui ne veut pas se sacrifier : c’est cela avoir la liberté d’action, c’est cela accueillir le Semeur de la nouvelle semence en vous. Que se passe-t-il dans le monde maintenant – quelqu’un crée une chose, un autre la démolit ; on agit de même envers moi - je construis alors que d’autres essaient de démolir sans y arriver. Cette œuvre est fondée sur une grande loi, quiconque tente de l’abroger se cassera la tête ; même si le monde entier s’insurgeait contre elle, elle ne serait pas brisée, c’est le monde lui-même qui serait anéanti plutôt que cette grande œuvre divine qui est essaimée partout, parmi tous les peuples et toutes les sociétés. Vous verrez ce qui se prépare d’ici une dizaine d’années ; je n’annonce pas ce qui se passera ni ce que vous verrez, mais je dis comme les Turcs : celui qui y entrera se repentira, tout comme celui qui n’y entrera pas. Libérez-vous des illusions, de tous les liens qui vous entravent et servez Dieu ; acceptez en vous la semence vivante du Christ : elle a été plantée il y a deux mille ans. Certaines graines sont tombées dans l’Église, mais n’ont pas levé ; l’Église n’a pas compris l’enseignement du Christ. Je m’étonne que l’Église prétende comprendre le Christ : les profanes qui appliquent le travail d’intérêt général comprennent mieux l’enseignement du Christ que ceux qui se prétendent chrétiens. En Angleterre, nombreux sont ceux qui ont compris qu’il ne faut pas avoir de propriété privée ; cette vision doit être adoptée par l’Église, mais elle l’a été par des individus éloignés du Christ, ce qui L’a incité à dire que les Fils de Dieu seront chassés dans les ténèbres extérieurs alors que ceux du dehors entreront dans la lumière[6]. Aujourd’hui Dieu enjoint à ces individus d’appliquer ce grand enseignement : il apporte la liberté pour tous les humains, pour tous les foyers et toutes les sociétés. Nous voulons aussi la liberté pour tous les êtres vivants, ce joug suffit, il ne nous faut plus d’évêques ni de curés, il nous faut des frères et des sœurs, des mères et des pères, et des enseignants pour nous instruire. Je vous souhaite à tous d’être mères et pères, frères et sœurs, enseignants et tuteurs pour libérer votre esprit du joug : c’est ce que prône le grand enseignement. « Qu’est-ce qui nous est demandé ? » Nous élever, être prêts à tous les sacrifices pour Dieu, c’est l’Enseignement que le Christ apporte à toute l’humanité ; il dit qu’il supprimera les prisons et les potences, c’est un point de non-retour : dans la Nouvelle Vie régnera la justice divine, la grande harmonie et la joie pour toutes les âmes. Ceux qui disent que tout reviendra comme avant font fausse route : l’ancien est passé et ne peut pas revenir. Ainsi, si les gens accueillent l’enseignement du Christ de plein gré, le Christ viendra parmi eux dans la paix et dans l’amour ; s’ils ne l’accueillent pas de plein gré, toute la civilisation passera sept fois par le feu, mais se purifiera et se renouvellera ; une onde de feu traversera les esprits de tous, mais les redressera, plus personne ne raisonnera de travers. Les humains ne se demanderont pas alors qui est qui, mais ils se questionneront : « Peux-tu manifester l’amour dans ton cœur comme un élan, comme un sentiment, comme une force et comme un principe ? » C’est le seul moyen de se tendre la main et de s’entendre ; alors les jeunes seront jeunes et les vieux seront vieux ; les jeunes se manifesteront et les vieux se sacrifieront ; les vieux prépareront les conditions de la nouvelle civilisation et les jeunes seront porteurs du Nouveau. Lorsque je dis que l’avenir appartient aux jeunes, j’entends qu’ils portent les germes des nouvelles graines, alors que les vieux sont le terreau de ces graines. Dans la nouvelle civilisation, jeunes et vieux se rencontreront, dans la nouvelle civilisation il n’y aura pas de vieux aux cheveux blancs et aux visages creusés : tous seront jeunes, trentenaires. Les cheveux blanchissent à cause les contradictions ; lorsque la couleur blanche ou noire sont naturelles, elles sont à leur place. Les gens d’aujourd’hui mènent une vie contre nature : ils s’angoissent pour des futilités, ils pensent avoir beaucoup accompli alors que ce n’est pas le cas ; beaucoup croient être arrivés jusqu’au Christ, mais peuvent-ils porter leur croix comme le Christ ? Il dit : « Prends ta croix et viens après moi »[7] ; tu dis : « Je suivrai le Christ, mais je ne peux pas porter la croix sur mes épaules, j’ai besoin d’une carriole ». Si tu suis le Christ, tu marcheras à pied. Jeunes et vieux, portant leur croix et suivant le Christ, doivent chanter et se réjouir, alors que les gens d’aujourd’hui accrochent leur croix sur une chaîne en or autour de leur cou, mettent leurs mains sur leur ventre, lèvent la tête et s’avancent courageusement dans la vie. La croix est un enseignement pour la pensée, le cœur et la volonté, alors que le péché est le plus terrible asservissement. Pourquoi le Christ est-il venu sur terre ? Pour se sacrifier pour les humains et les libérer du péché ; portez cette idée dans vos esprits et ne demandez pas si le Christ reviendra une seconde fois sur terre, le Christ est déjà venu, mettez la croix sur vos épaules, renoncez au monde et dites : « Nous sommes prêts à travailler pour le Christ ». Beaucoup disent qu’ils sont prêts, mais si on les appelle aujourd’hui même pour travailler pour lui, je ne sais pas combien parmi eux accepteront cette invitation. Même si vous la déclinez tous, cela m’est égal, je ferai le travail pour tout le monde, je suis aussi fort que tous pris ensemble ; je labourerai, je retournerai le sol, je planterai les graines et puis je vous convierai en disant : « Vous, nobles disciples du Christ, venez goûter les fruits ». Si vous décidez de travailler avec moi, c’est encore mieux : Dieu est capable de transformer ces pierres en fils d’Abraham. Ainsi, chacun de vous est un facteur, chacun est fort et peut accomplir la volonté divine, ne vous sous-estimez pas ; lorsque Dieu est en vous, vous pouvez tout faire, mais sans Lui rien n’est possible. Lorsque Dieu demeure en vous, vos pensées sont pleines de nobles élans et rien ne vous découragera ; celui en qui Dieu demeure, accueille la souffrance avec joie : il discute avec elle, la restaure et puis la convie à lui rendre visite de nouveau ; c’est l’idéal auquel nous devons tous aspirer. Lorsqu’on travaille selon les règles divines, une société sera créée qui ne sera jamais détruite. Il est temps d’en finir avec l’ancienne vie, avec vos anciennes compréhensions et vos anciennes morales, renoncez à tout mensonge et tromperie, à toute suspicion et violence. « Et le semeur sortit pour semer. » Aujourd’hui encore ce Semeur marche et sème ; l’une de ses graines est tombée dans la bonne terre et en a donné cent, une autre, soixante et une autre, trente. Si vos esprits et vos cœurs sont ouverts, vous entendrez la voix des anges qui chantent : « Aujourd’hui le Seigneur monte sur Son trône dans le monde : venez, bénis de mon Père, et héritez de Son Royaume, instauré pour vous aux débuts de la Création ! »[8] Sofia, 27 mars 1921 [1] Ezéchiel 36,26-27 [2] Jean 14, 26 [3] En français dans le texte [4] Midhat Pacha (1822 – 1883) – Homme d’état turc éminent, fondateur de la première constitution de l’empire ottoman – gouverneur des régions de la Bulgarie du Nord-Est de 1864 à 1868. [5] Varna – grande ville portuaire au Nord-Est du pays ; Silistra – ville du Nord-Est du pays au bord du Danube. [6] Matthieu 8, 11-12 « Or je vous le dis: beaucoup viendront de l'Orient et de l'Occident, et prendront place au festin avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux, 12 tandis que les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres extérieures : là seront les pleurs et le grincement de dents. " [7] Matthieu 16, 24 & Luc 14, 27 [8] Matthieu 25,34
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