XXIII. Aimer est servir

[Ani]

AIMER EST SERVIR

Lors d’un déjeuner fraternel, le Maître:

Dans l’amour, l’être humain doit avant tout être actif et prendre l’initiative. Parlons moins de l’amour et faisons davantage pour lui. Quand nous aimons quelqu’un, nous sommes prêts à nous sacrifier. L’amour contient la loi de l’abnégation. L’amour sous-entend le service des autres. C’est dans l’amour que le plus grand travail nous attend. Dans ce domaine, nous serons serviteur. L’amour est sacrifice.

L’amour doit être appliqué. Arrosez les petites fleurs comme les grandes. Pour connaître notre amour envers une personne, estimons quel est le sacrifice que nous pouvons faire pour elle. Notre amour doit être absolument désintéressé. Celui que nous aimons ne doit même pas le savoir. L’amour a un aspect caché: quand nous aimons quelqu’un, nous lui faisons déjà un don parce que la vie sort de nous et afflue en lui, et donc sa maladie se transformera en guérison, sa tristesse en gaîté, sa laideur en beauté, sa méchanceté en bonté, sa stupidité en intelligence, et s’il manque de talents, il deviendra talentueux. L’amour est dans les plus petits élans. Par exemple, une voix calme intérieure vous dit: „Marche avec cet homme quelques dizaines de mètres pour lui montrer le chemin.” Et ce petit service peut provoquer un grand changement dans notre vie au bout d’un certain temps. Je vois dans la nuit sombre quelqu’un en difficulté, j’allume une lampe pour lui, je le tire d’un marécage, je l’accueille et je lui dis: „Demain, tout ira bien.” Le plus grand service que nous puissions rendre est d’indiquer à certains le moyen de sortir de la servitude dans laquelle ils se trouvent. La vie actuelle est compliquée parce que nous ne pouvons pas appliquer notre savoir. Par exemple, nous voulons réconforter un homme et nous commençons à lui parler. Non, ne nous pressons pas. Asseyons- nous plutôt près de lui et taisons-nous un moment, et ensuite nous pouvons lui parler. Voilà la une méthode. Après une demi- heure d’attente, nous pouvons nous mettre à lui parler.

Un frère: De quelle façon peut-on prendre la souffrance d’autrui sur soi?

Nous ne pouvons pas accepter la souffrance de quelqu’un qui n’est pas lié à nous. Ce lien est l’amour.

Une sœur: Quelle est la qualité fondamentale de l’amour?

Vouloir le bien d’autrui autant que son propre bien.

Un frère: Pourquoi l’amour ne se manifeste-t-il pas de la même façon chez tous les humains?

Pouvons-nous verser du nectar dans un verre sale? Nous passerons tout d’abord par le feu pour que tout ce qui est impur en nous soit brûlé, et c’est alors que l’amour viendra. Servons extérieurement celui que nous aimons, mais en même temps prions pour lui à son insu. Le problème de l’amour est l’un des plus difficiles à résoudre. Quand, inspiré par l’amour, nous entrons dans une maison, par notre présence, sans même parler aux hôtes, nous y apporterons de l’harmonie. Alors, s’ils se querellent, ils s’arrêteront, s’ils ne s’aiment pas, ils commenceront à s’aimer. Afin de pouvoir atteindre un tel résultat, nous devons apprendre et prier. Quand nous allons quelque part, nous devrons y apporter une bénédiction. Tous les jours, nous avons d’innombrables conditions favorables pour être utiles.

Voici une règle: si nous n’aimons pas quelqu’un, donnons- lui du pain. Si nous ne donnons pas de pain à celui qui ne nous aime pas, nous nous assombrirons. Quand quelqu’un nous donne de l’amour, si peu que ce soit, même aussi petit qu’un grain de blé, recevons-le, parce que si nous le semons, dans quatre ou cinq ans, il pourra remplir toute la terre. Ne dévions pas les petits ruisseaux qui irriguent notre jardin.