II. Comment aimer Dieu

[Ani]

COMMENT AIMER DIEU

Nous sommes partis en excursion au Vitocha vers 20 h 30 et sommes arrivés au bivouac vers minuit. Notre objectif était d’entrer en communion avec les êtres lumineux. Vers une heure du matin, nous nous sommes alignés sur la pelouse à un mètre de distance l’un de l’autre. Ainsi, nous avons passé 15 minutes en silence à méditer et à prier.

Au lever du soleil, après le programme de prières, le Maître a commencé à parler:

Aujourd’hui, le monde est plein de contradictions et de difficultés. La terre entière est un hôpital. Les plus humbles créatures souffrent. En marchant, nous pouvons heurter une pierre. Cependant il existe un monde réel libre de telles contradictions. Soyons constamment plongés dans cette réalité, vivons consciemment en Dieu. À chaque instant, tâchons de voir la manifestation et la présence de Dieu dans les détails qui nous entourent. Seul l’amour résout tous les problèmes. Par la violence, on n’aboutit à rien. Notre amour pour chaque créature doit être aussi grand que celui de Radamès pour Aïda, c’est-à- dire qu’il faut voir Aïda dans tous les êtres. L’amour pour Aïda représente en effet l’amour de Dieu. C’est la quête de Dieu dans toutes les créatures, mais pour réussir à voir Aïda en chacune d’elles, vous devez entrer dans la vie véritable.

Un frère: Avant de commencer une réunion, je me lie à Dieu, je ressens de l’amour pour Lui, et ensuite j’envoie au public ce que j’ai capté, ainsi mes discours produisent de merveilleux résultats.

Aimer Dieu plus que tout, c’est ressembler à un moine. Quand un être humain, par son amour, se lie à Dieu, il rompt ses liens avec ses semblables pour se consacrer uniquement à Lui. Ce n’est pas facile. On doit aimer les autres sans pourtant créer des liens avec eux. C’est ce que signifie se consacrer à Dieu seul et aimer les humains sans s’attacher.

Un frère: Au cours de l’une de vos récentes conférences, vous avez expliqué ce que signifie être un moine. Cela signifie aimer tous les êtres sans pourtant s’attacher, mais se lier uniquement avec Dieu.

Être moine ne signifie pas fuir le monde. L’homme doit servir Dieu dans le monde. S’il ignore qui et comment aimer, il n’est pas un véritable moine. Il aurait dû l’apprendre depuis très longtemps! S’il ne l’a pas appris, il ne mérite pas d’être considéré comme un moine. L’évolution dans le monde commence avec l’amour de Dieu et elle est précédée par l’involution. Commettre un péché, c’est tomber, involuer, mais ensuite on remontera et on deviendra un réceptacle de la divinité. Si nous faisons évoluer notre amour, un grand avenir nous attend. Appelons Dieu dans les moments difficiles, quand personne ne peut nous aider, et nous verrons. Aimons le Seigneur, et dans l’avenir tout nous sera donné. Nous ne pouvons pas vivre consciemment sans aimer Dieu. L’amour pour un seul être humain est dangereux, tandis que l’amour envers Dieu est sûr. Notre amour de Dieu est le reflet de l’amour divin à notre égard. Il faut interpréter la pensée de l’apôtre Jacques que j’ai expliquée une fois („Comment aimeras-tu Dieu que tu ne peux pas voir, si tu n’aimes pas ton frère que tu vois?”) dans son sens mystique, à savoir: celui qui n’aime pas Dieu en son frère, comment va-t-il aimer Dieu qu’il n’a pas vu? Le point faible d’une personne qui ne respecte pas les autres est qu’elle n’a aucun amour pour Dieu. Si nous avons une idée juste de Dieu et que vous tombions malade, nous guérirons à Sa seule pensée, et si nous ne comprenons pas une question, elle s’éclaircira immédiatement. Nous devons utiliser ce que nous recevons de Dieu selon Sa volonté. Le salut de l’être humain dépend de sa capacité à saisir l’amour divin, à utiliser en lui ce qu’il peut utiliser et à le diriger vers ses semblables. Il doit donner autant que ce qu’il a reçu.

Avant d’entrer en communion avec Dieu, l’être humain vit sous la loi du karma. Maintenant, la naissance, le mariage, etc. représentent des manifestations de la loi du karma. Une fois entrés dans la loi de l’amour, nous sortons de la loi du karma. Alors seulement nous sommes libres. Le plus important est d’éprouver un sentiment sacré envers Dieu pour que les peines et les souffrances disparaissent instantanément. Dans cet état, nous nous sentons fort, courageux et capable de tout. Si nous nous éloignons de Dieu, nous nous affaiblissons. Pour changer notre destin, nous devons changer notre attitude envers Dieu. Toute personne qui s’éloigne du centre s’asservit, tandis que celle qui s’en rapproche se libère. L’amour de Dieu donnera un sens à notre vie et nous libérera de toutes les limitations. L’amour est une nourriture. Il contient l’immortalité. Nous devons établir une relation avec Dieu pour trouver l’élément qui nous manque, l’immortalité. C’est la clé perdue, la Parole perdue. Lorsque vous utilisez l’eau d’une bouteille, il s’agit d’un processus temporaire parce que la bouteille sera bientôt vidée. Le processus doit être ininterrompu. Quand l’être humain entre dans l’infini, il ne meurt plus.

Nous devrions savoir qu’il existe un être unique sur qui nous pouvons compter. Peu importe que nous soyons papillon, insecte ou ver de terre. Sachons qu’il existe un être que nous aimons et qui nous aime. Nous devons être sincère, pur, éprouver toujours de l’amour et avoir une attitude correcte envers Dieu pour que Lui-même et la Fraternité Blanche puissent nous aider. Si l’homme travaille seul, il ne peut rien réussir d’essentiel. L’amour de Dieu peut améliorer le monde, et c’est alors qu’apparaîtra la vraie vie. Nous n’avons qu’un seul père et tous sont nos frères et nos sœurs. Si cette idée nous habite, nos affaires s’arrangeront. Si l’idée de l’amour de Dieu entre dans le monde, elle résoudra d’une façon absolue tous les problèmes. Dès que nous nous mettons à aimer l’être sublime dans le monde et que nous le voyons dans la lumière, dans le vent, dans l’eau, dans tous les humains et dans les éléments les plus infimes, le monde se corrigera et deviendra meilleur. Quand nous affectionnons, aimons et servons les autres, nous sommes un être nouveau et notre cœur se remplit de joie!

Après avoir bu du thé, nous avons dansé la Paneurythmie dans la clairière. Nous nous sommes réunis ensuite autour de notre Maître bien-aimé et nous avons chanté longtemps. À 10 h, le Maître nous a demandé de nous disperser dans les haies de noisetiers pour méditer. Puis, vers midi, nous avons formé un grand cercle dans la clairière, avec le Maître au centre, et nous avons pris le déjeuner en commun. Cette journée reste parmi les plus inoubliables. À 16 h, après une prière collective, nous avons commencé à descendre.