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1914_07_06 L'Amour


Ani
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  • 1 year later...

L’Amour

 

Si je parle les langues des hommes et des anges,

mais que je n'aie pas l'amour, je suis comme un airain

qui résonne ou comme une cymbale retentissante.

1 Corinthiens 13:1

 

L’Amour est un mot tellement galvaudé dans la bouche des gens qu’il a perdu tout son sens. Lorsqu’un mot perd son sens, il manque de sel et ce qui manque de sel, manque de forces vitales et tombe en déchéance. Dans le monde organique, si de la nourriture remplit l’estomac sans agir correctement sur lui, cela induit ce que les médecins appellent une « mauvaise digestion » qui cause un vrai inconfort pour le corps. Cette loi s’applique non seulement sur le plan physique, mais aussi sur le plan mental : si une pensée nous touche sans agir sur notre cerveau et que notre discernement ne peut l’appréhender, nous éprouvons le même inconfort. Et de même avec le cœur humain, si un désir le pénètre, mais sans pouvoir réagir sur lui et que, de ce fait, le cœur n’arrive pas à l’appréhender, alors le même inconfort s’installe.

 

La nature humaine a trois approches pour appréhender les choses. Prenez un fruit : une belle pomme rouge. C’est d’abord sa forme qui attire le regard ; vous la retournez d’un côté, puis de l’autre pour ainsi, visuellement, vous faire une idée précise de sa forme extérieure et de sa couleur. Lorsque vos yeux ont achevé ce processus, vous la rapprochez de votre nez pour deviner son arome et laisser votre odorat apprécier la qualité de cet arôme. Lorsque l’odorat achève son travail, c’est votre langue et vos dents qui se chargent d’en finir avec cette pauvre pomme en altérant sa jolie parure dont rien ne subsistera et la langue conclura : « Cette pomme est savoureuse ! »

 

De la même façon, l’Amour se manifeste auprès des humains sur trois dimensions, et la mauvaise compréhension des relations entre ces trois dimensions engendre une vision très déformée de cet Amour, une vision erronée qui perdure chez tous. Certains le qualifient de sentiment, d’autres de force, d’autres encore d’illusion, et ainsi de suite… L’existence de l’homme est dictée par sa conscience comme on dit ; c’est sa conscience qui dictera sa conception de l’Amour. Pour savoir comment quelqu’un comprend un sujet, intéressez-vous à ce qu’il dit et écrit dessus ; pour connaître une femme, visitez son foyer pour voir comment il est tenu ; pour reconnaître une cuisinière, entrez dans sa cuisine pour voir ce qu’elle prépare et comment elle le prépare ; pour connaître un soldat, envoyez-le sur le front ; pour connaître un professeur, allez le voir dans sa salle de classe ; un prêtre, à l’église, etc. Tout sujet doit être éprouvé sur son lieu de prédilection.

 

Par conséquent, si nous venions à parler de la signification de l’Amour, dans un sens large bien entendu, certains parmi vous ne seraient pas prêts à comprendre ce que je peux vous dire, et pour vous transmettre ma pensée, je dois l’habiller simplement. Je peux employer un langage incompréhensible pour vous, non parce que je souhaite rester incompris, mais parce qu’il y a des raisons qui peuvent rendre mon langage incompréhensible. Lorsqu’un enfant nait, sa mère le nourrit d’abord de lait, puis, dès qu’il grandit un peu, elle lui prépare de la nourriture en purée et lui à son tour, lorsqu’il ingurgite d’abord le lait, se montre très content ; par contre pour avoir des aliments solides, il lui faut avoir des dents, sinon son estomac sera douloureux. Mais la poussée dentaire s’accompagne d’autres processus : l’enfant tombe malade et la mère se dit : « Mon enfant a un accès de fièvre, n’est-il pas en train de mourir, j’appelle le médecin ». Mais lorsque les dents apparaissent, son état s’améliore. La vie humaine connaît le même processus : lorsqu’elle rencontre de la nourriture solide – l’Amour – elle traverse des souffrances. Par conséquent, lorsque nous disons « les souffrances sont nécessaires », nous sous-entendons qu’il faut passer par là pour que les dents poussent, pour nous permettre de nous nourrir de ces aliments solides. Qu’y a-t-il derrière l’image des dents ? Je l’interpréterai ensuite, mais pour le moment je vous dis juste que le début de vos souffrances dans ce monde annonce la poussée dentaire. Lorsque ce processus s’achèvera, vous serez formés, en possession de trente-deux dents et vous aurez l’âge du Christ : 32 ans.

 

Maintenant, je vais vous livrer une analyse sur la façon dont l’apôtre Paul concevait l’Amour. Pour comprendre l’Amour, il faut le comparer à ses opposés. Lorsqu’on décrit un objet, on recherche ses signes distinctifs. Pour la description d’un cheval par exemple, ou d’une vache, d’un mouton, d’un loup, etc., il suffit de trouver les caractéristiques qui distinguent ces animaux les uns des autres. La description s’appuie en général sur les caractéristiques externes mais on peut aussi mentionner des particularités internes pour mettre en évidence les différences entre les objets comparés.

 

Dans le monde contemporain tous aspirent à être de bons orateurs car chacun sait qu’un orateur peut influencer une foule entière avec sa parole. Mais l’apôtre Paul dit : « J'aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n'ai pas la charité, s'il me manque l'amour, je ne suis qu'un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante ». Le résultat sera exactement le même si on se contente de scruter une pomme de l’extérieur !

 

Chez nous, maintenant, chacun se demande quel sera son destin et celui de la Bulgarie. Si vous pouviez prédire les choses, tous viendraient à vous pour vous questionner et vous honorer si vos prédictions se réalisent. Mais l’apôtre Paul dit aussi : « J'aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu'à transporter les montagnes, s'il me manque l'amour, je ne suis rien. ». Ces choses qui se déroulent aujourd’hui ne font pas la Vie. On peut déplacer des montagnes et des villes, reformer des royaumes entiers, mais cela ne touche que le côté extérieur de la Vie. Plus loin, l’apôtre Paul dit encore : « J'aurais beau distribuer tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, s'il me manque l'amour, cela ne me sert à rien ». Donc, même si nous possédons tous les dons que l’apôtre Paul énonce, mais que nous sommes privés d’Amour, alors nous sommes privés de l’essentiel. Non pas que toutes ces choses soient sans valeur, mais elles sont seulement le côté extérieur de l’homme et ne touchent pas son âme.

 

L’apôtre s’attache ensuite à décrire les côtés positifs de l’Amour. Sa qualité première est la patience. Connaissez-vous le sens de la patience ? C’est le mur porteur de la Vie. Si vous avez la patience, vous réussirez tout ; si vous ne l’avez pas, vous n’atteindrez rien dans la Vie. L’homme armé de patience est comme un bateau ancré ; l’homme dépourvu de patience est comme un bateau sans gouvernail. C’est cela le signe distinctif de l’Amour. « Dieu est Amour » signifie qu’Il est patient. Cette patience est la preuve du Grand Amour que Dieu nourrit envers nous. S’Il n’avait pas cet Amour, il ne nous aurait pas toléré jusqu’à maintenant, Il n’aurait toléré ni notre ignorance, ni nos lâchetés et aurait nettoyé le monde de notre présence depuis for-longtemps. Quel que soit le travail entrepris, quels que soient les bénéfices attendus de la Vie, la patience est absolument nécessaire. Beaucoup disent : « La patience, c’est inutile. » Non, la patience est une grande qualité, il n’y a pas de vertu plus noble dans le caractère humain. La patience n’est pas innée, mais elle s’acquiert ; l’Amour peut être un don inné, mais la patience est nécessairement une acquisition. Et la souffrance est le processus d’acquisition de la patience, la méthode de son obtention.

 

Pour être patient, il faut bénéficier des trois qualités suivantes : la Sagesse, la Vérité et la Vertu. Pourquoi la mère tolère-t-elle les maladresses de son enfant et tente-t-elle de l’éduquer ? Elle prévoit que malgré ses faiblesses du moment, il sera un grand homme dans l’avenir, un homme dévoué à son foyer, à sa patrie. Pour cela elle se dit : « Pour cet enfant, je m’exposerai à toutes les épreuves, j’encaisserai toutes ses déficiences » et elle agit avec sagesse. Celui qui est patient agit intelligemment et prévoit l’avenir. Prenez une jeune fille : lorsqu’elle n’est pas encore fiancée, elle entretient ses mains très propres et ne les expose même pas à l’eau, mais les soigne avec des pommades. Pourtant, une fois mariée, elle n’hésite plus à les salir avec les produits pour son bébé et même trouve cela agréable. Que trouve-t-elle dans cet enfant pour s’y attacher autant, lui qui, si on le pèse, ne fait guère que quelques kilos ! Il y a en lui une âme Divine qui attire l’amour de sa mère au point qu’elle est prête à satisfaire tous ses besoins, armée d’une patience infinie. Si l’homme devait s’occuper de cet enfant, il le délaisserait en disant : « Ce n’est pas un travail pour moi ». Par conséquent, tout travail s’accomplit en ce monde uniquement si nous avons de l’Amour ; c’est un facteur essentiel dans le cœur de ceux qui le possèdent.

 

Je vous parle de l’Amour dans un sens très large, je n’aborde pas sa nature. Certains considèrent l’Amour comme une sensation, une agréable disposition du cœur. Ce n’est pas de l’Amour, car boire un demi-litre de vin, met aussi du baume sur le cœur ; pour certaines douleurs, il suffit d’appliquer quelques remèdes pour les apaiser, mais ce n’est pas cet apaisement-là qu’apporte l’Amour. Lorsque quelqu’un vous aime, il peut aussi parfois vous faire mal ; l’Amour engendre de la souffrance et de la joie en même temps, c’est l’une de ses caractéristiques. C’est une force à double tranchant : elle cajole autant qu’elle punit. Comment l’Amour vous punit-il ? S’il s’éloigne, cela vous plonge dans la tristesse et vous vous proclamez malheureux. « Pourquoi es-tu malheureux ? – À cause du manque de l’Amour. – Je suis heureux ! - Pourquoi ? – Car l’Amour est en moi. » Mais l’Amour enseigne aussi autre chose. La patience est le chemin qui le conduit vers le cœur de l’homme ; la patience crée les conditions de manifestation de l’Amour. Sans patience l’Amour ne peut venir en nous, c’est la première qualité de base, le prérequis de sa manifestation. Lorsque vous vous approprierez cette patience, vous verrez qu’il s’agit d’une grande force dans les mains d’un homme courageux et décidé ; un tel homme a un grand avenir devant lui.

 

Maintenant je prends le mot bienveillance qui représente le côté positif, actif de l’Amour alors que la patience est le côté passif, protecteur qui permet de résister à une certaine pression. La bienveillance, c’est l’Amour prêt à bâtir, à servir quelqu’un, quel qu’il soit. Si vous rencontrez un misérable qui vous demande un service, rendez-le-lui. L’un de vos amis d’allure noble, vous demande aussi un service, rendez-le-lui, même s’il ne partage pas vos croyances et vos convictions. Nous réclamons aux autres de l’amour et de l’amabilité mais souvent, nous-mêmes, nous ne respectons pas cette règle, et, au-delà du manque de patience, nous ne témoignons même pas la bienveillance la plus basique. Certains proclament qu’ils aiment quelqu’un mais ils disent du mal de lui devant d’autres ; l’écho de ces médisances sera audible un jour, car on récolte ce qu’on sème ; si on sème des pommiers, on récoltera des pommes ; si on sème des buissons épineux, on récoltera des épines. Je ne parle pas de mes relations envers vous, je me préoccupe toujours et uniquement de mon rapport à Dieu, à l’Amour, donc de ce que je dois faire envers mes frères. Comment je juge mes actes, c’est secondaire ; l’important pour moi, c’est de savoir si je suis prêt à réaliser cette loi fondamentale que l’Amour m’impose : est-ce que je suis patient comme il le veut, est-ce que je peux être bienveillant comme il l’entend. C’est nécessaire pour tous, tous ceux qui ont réellement un cœur. Ceux qui ne comprennent pas ce point, je les laisserai.

 

Certains s’interrogent sur ce qu’il adviendra des hommes mauvais et pêcheurs. Il leur arrivera la même chose qu’aux pierres, aux fourmis, aux petites bêtes. Pensez-vous que la situation des fourmis est moins enviable que la vôtre ? Elles sont mille fois plus heureuses que vous ! Elles ne ressentent pas les souffrances qui vous agitent. Ayons pitié uniquement de ceux en qui s’éveille la conscience Divine, qui comprennent l’Amour, le bien et le mal, qui en souffrent et se tourmentent. Certains disent : « Je n’ai pas de chance dans ma vie, je suis un pauvre malheureux. » Je lui réponds : « C’est parce que l’Amour n’est pas venu en toi que tu es malheureux. – Et pourquoi ne vient-il pas ? – Parce que tu es impatient. – Mais j’essaie d’être patient ! – C’est bien, tu as entamé ce qu’il faut. – Mais rien ne va. – Parce que tu n’es pas bienveillant. »

 

Vous direz : « Ces choses-là sont très bien et faciles à accomplir, nous les ferons ». Mais vous ne les faites pas. Je vous parle comme un médecin : vous êtes tous malades, car je n’ai jamais encore rencontré quelqu’un en bonne santé dans le vrai sens du terme ; seuls les Saints et les Anges au ciel sont en pleine santé ; les humains sont malades, mais bien sûr pas tous au même degré. Un médecin, s’il rentre dans votre maison, vous dira : « Votre maison n’est pas saine car elle est exposée au nord ; sortez de cette chambre pour vous installer dans une autre qui donne sur le sud ; aérez souvent pour faire rentrer la lumière et l’air ; changez votre literie ; soyez attentifs à ce que vous mangez » et ainsi de suite… L’Amour dit la même chose : « Votre chambre donne sur le nord, elle n’est pas saine, allez dans une pièce qui donne sur le sud pour que le Soleil vous éclaire. » Ce qui signifie : « Soyez patients et bienveillants. » L’Amour dit : « La patience et la bienveillance sont mes deux mains, elles me servent pour tout travail : ce sont les mains de l’Amour. » Savez-vous la valeur de ces deux mains ? Elles valent des fortunes. Avec ces deux mains, vous pouvez tout réaliser.

 

Je répète : « Pour que vos mains spirituelles se développent, il vous faut de la patience et de la bienveillance. Si vous tournez le dos à ces deux qualités, ni vos organes externes, ni vos organes internes ne pourront se développer et cultiver des vertus. – Mais pourquoi faut-il tâcher d’être vertueux ? – Parce que les vertus vous apportent le matériel pour bâtir votre maison, elles vous donnent la sève nécessaire pour votre développement. La vertu n’est pas quelque chose d’abstrait mais elle est réelle, animée d’une dynamique de construction permanente. »

 

C’est pourquoi, ceux qui parmi vous peuvent comprendre doivent saisir le sens profond du mot patience. Non pas la patience pour tolérer les vexations ; ce n’est pas encore tout à fait de la patience. Le secret de la patience, c’est de considérer le côté positif de chaque offense et le mettre à profit. L’offense, c’est une noix très dure jetée sur vous par quelqu’un ; à vous de la briser, d’en extraire le fruit pour le manger. Si vous réussissez à vous nourrir de la sorte, vous vous forgerez une santé de fer. Ceux qui médisent de vous, lorsqu’ils disent du mal, vous donnent de la nourriture et si vous savez l’utiliser, vous en tirerez le plus grand bénéfice. Les gens vous jettent des pierres ? À vous de les réduire en miettes pour vous accaparer des trésors que vous trouverez à l’intérieur.

 

Lorsque vous serez de retour chez vous, commencez à méditer et à prier le Seigneur pour comprendre ce qu’est la patience. Pour le moment, beaucoup s’occupent de choses vaines, beaucoup de chrétiens veulent être célèbres, reconnus, accumuler des connaissances. Certes, les connaissances viendront par elles-mêmes, il suffit de rester humains et de savoir se les approprier et les utiliser. Elles peuvent être aussi une force capable de vous anoblir vous et vos proches si vous les utilisez correctement ; mais elles peuvent aussi être un fardeau sur vos épaules.

 

L’apôtre dit ensuite : « L’Amour n’est pas envieux. » Ainsi faut-il vous interroger pour savoir si vous enviez les autres, si vous éprouvez le vrai Amour. Si vous êtes envieux, vous n’avez pas d’Amour. L’Amour doit être toujours présent dans nos occupations ; il est indispensable dans cette vie et dans la suivante, et celle d’après ; et plus haut nous allons, plus nous saisissons son sens profond. Il faut suivre ce chemin sans tarder, c’est le seul qui nous rapproche du Ciel. Vous direz : « Ce chemin est difficile, ne peut-on pas s’en passer ? » Non, on ne le peut pas. En dehors de ce chemin, on peut atteindre toute autre destination, sauf le Royaume de Dieu.

 

L’Amour n’est pas envieux, il ne répond pas à l’injustice par l’injustice, au mal par le mal, mais il sait tout surmonter. Bien sûr, je ne dis pas que l’envie, l’orgueil ne visiteront jamais votre cœur. Parfois ils viendront comme convives, mais sans que cela soit condamnable ; l’important est de ne pas nouer d’amitié avec eux. Mais quelquefois, main dans la main avec l’envie, nous disons de quelqu’un : « Il est mauvais, méfiez-vous de lui », et nous rendons sa vie misérable. L’envie n’est pas un concept abstrait : vous voyez des êtres qui ont acquis de tels vices ; il y a même sur Terre des personnes qui sont l’incarnation vivante de l’envie.

 

C’est seulement après avoir acquis ces deux vertus : la patience et la bienveillance, que nous apprendrons l’histoire de notre Vie, la raison de notre venue sur Terre. Je vous renvoie de nouveau à l’exemple du grain de blé car, dans le monde, il n’y a pas de fruit plus exemplaire que le grain de blé. Si vous souhaitez étudier le processus de la patience, tournez-vous vers le grain de blé. Sans patience, la déception vous guette. Si beaucoup ne vous croient pas, vous direz : « Personne ne me suit. » Pourquoi les gens devraient-ils vous suivre ? Ce n’est pas pour vous suivre que les gens sont venus sur Terre. Ils écouteront votre enseignement, mais vous suivre, jamais. Vous demandez souvent : « De qui êtes-vous le disciple ? » Vous pouvez suivre une personne, c’est vrai, mais parfois vous pouvez être leurrés ; alors que si vous suivez uniquement Dieu, vous ne serez jamais trompés. Il y a un seul chemin et Jésus Christ le dit : « Je suis le Chemin ». Si les gens ne vous suivent pas, c’est que vous ne suivez pas le Chemin. Quelqu’un peut proclamer : « Je ne crois pas » et prendre un autre chemin ; mais un jour il se forgera la conviction que c’était cela le Chemin ; c’est la vie qui le lui apprendra car elle est un grand maître. Mais vous direz : « Convainc-moi d’abord pour que je te croie. – Je ne souhaite pas te convaincre, je te le dis, le pain que je te donne te nourrira. – Alors dis-moi ce qu’il y a dedans, de quoi est-il fait ? – Je n’ai pas de temps devant moi, veux-tu manger de ce pain ? – Non, je ne veux pas !» Je le range alors dans mon sac et je m’en vais. Vous demanderez aussi à propos de l’Amour, de quels éléments il est fait. Si tu questionnes trop, je le rangerai dans mon sac que je remettrai sur mon dos, pour continuer mon chemin et je te dirai : « Je n’ai pas le temps de répondre à ces questions. » La vie est quelque chose de positif : essayez, prenez, mangez ce pain et vous verrez.

 

L’Amour est de la nourriture pour la Vie ; sans lui on ne peut ni vivre, ni atteindre quelque but que ce soit dans le monde. Certains ont une notion très vague de l’Amour, que ce soit dans le commerce, dans les études ou en temps de guerre. Partout nous devons cultiver l’Amour ; c’est une grande force. Cette force avec laquelle je soulève ce morceau de verre aussi est de l’Amour. Cette force peut être mise dans un canon qui projette un boulet et tue beaucoup de gens ; elle peut se manifester dans un tremblement de terre, elle peut même détruire toute la Terre ou créer tout un monde. Cela dépend de son utilisation : on la manie comme n’importe quelle autre force. L’Amour est une force que l’on peut maîtriser grâce à une certaine régulation. Les gens sont narcissiques : si l’Amour se présente, ils veulent l’enfermer en eux. Mais si on l’enfermait en nous, il démolirait nos murs pour sortir dehors. Il ne peut demeurer dans l’espace où nous voulons le contenir, et cela déclenche la mort. La mort est un processus d’élimination de toute pensée et désir égoïstes ; Dieu s’en sert pour démolir toutes les clôtures habitées par de mauvais esprits. Notre cœur et notre discernement doivent disposer de toutes les conditions pour appréhender l’Amour. Il est doux, calme mais terrifiant par ce qu’il déclenche. Si nous sommes en harmonie avec lui, le monde est félicité ; si nous ne sommes pas en harmonie, il devient la force la plus dangereuse dans la Nature. C’est pour cela que dans la vie courante les gens disent : « Qui aime beaucoup, hait beaucoup », car il a une force positive comparable à sa force négative. Nous devons donc être très attentifs à lui : si nous l’avons, nous ne devons pas agir de façon négative car il devient une force destructrice et engendre des maladies, des afflictions, et le déclin de toute la civilisation.

 

Beaucoup prétendent que le Seigneur est Amour et qu’étant Amour, Il ne doit pas punir. Le Seigneur tellement doux est en même temps très exigeant. S’Il nous voit mécontents, Il dit : « Mettez-lui un poids d’un kilo sur le dos. » Nous demandons : « Pourquoi me charge-t-on de ce poids ? » Mais au lieu de répondre, Il dit : « Mettez-lui un kilo de plus. – Mais je n’arrive pas à le porter ! – Mettez-lui encore un kilo. » Une fois coincés de la sorte, nous ne pouvons plus bouger et nous nous mettons à répéter : « Seigneur, pardonne-moi ! » Plus nous prions, plus le poids s’allège sur notre dos. Et lorsque tout le poids est enlevé, le Seigneur nous questionne : « As-tu appris la leçon ? – Je l’ai bien apprise ! – Si tu ne veux plus porter de poids, sois bienveillant et patient envers tous ceux qui t’entourent comme ils doivent être bienveillants et patients envers toi ; tes plus petits frères peuvent se tromper, mais toi tu dois rester patient comme Moi, Je patiente ; le jour même où tu violeras la loi, je recommencerai à te charger. – Je ne peux plus porter. – Tu porteras ! »

 

Je vous ai dit comment se libérer de son poids. Chacun doit dire du fond du cœur au Seigneur : « Je suis reconnaissant de tout mon cœur pour ce que Tu m’as donné. » Car Dieu a légué à chacun de nous des milliers de biens mais nous ne savons pas les utiliser. C’est comme « être les pieds dans l’eau mais rester assoiffé ! »

 

Beaucoup de commerçants vivent insatisfaits ; pourquoi ? Ils ont dix mille levas mais ne trouvent pas cette somme suffisante. Si on leur en donne vingt mille, cela ne suffit pas non plus ; même si on leur donne cinquante mille ou cent mille levas, ils sont toujours mécontents. Savez-vous à quoi ressemble l’humanité actuelle ? Vous avez certainement lu l’histoire de ce pêcheur qui a trouvé un joli œil ; on lui a demandé : « Combien veux-tu pour cet œil ? – Autant qu’il pèse. – Bon, pesons-le. » On a mis dix grammes et l’œil est resté insatisfait ; on a mis vingt grammes et l’œil n’était toujours pas content ; même cent grammes ne l’ont pas infléchi ; on a mis un kilo, cent kilos, mille kilos, dix mille kilos, tout l’or ! L’œil est resté toujours aussi mécontent. Que faire ? Se sont demandés les acheteurs ; nous ne pouvons pas nous le payer ! Enfin, ils ont trouvé un vieux sage pour lui demander comment faire. C’est très facile, leur a répondu le sage, saupoudrez l’œil avec un peu de poussière. Dès que cela a été fait, la balance qui portait l’œil s’est soulevée. De même, s’il nous voit insatisfaits, le Seigneur dit : « Mettez un peu de poussière sur leurs yeux » et Il nous remplit de contentement. Tout comme nous aimons saler et poivrer nos plats, le Seigneur aussi nous ajoute du sel et du poivre pour nous rendre plus contents. Parce que la Vie ne réside pas dans la quantité que nous avons, mais dans ce que nous pouvons utiliser à un moment donné et dans notre capacité de nous montrer reconnaissants de ce que Dieu nous donne. A cette condition Dieu nous donnera encore plus.

 

Ainsi, ce chapitre apostolique est à appliquer dans la vie de tous les jours : il faut nous rendre utiles à nos frères autour de nous. Nous sommes dans une école où nous nous instruisons, mais pas comme dans une pépinière. L’église est une vaste pépinière : on peut y semer toutes sortes de choses ; l’école par contre est un jardin où il faut semer uniquement ce qui est bénéfique et profitable. Dans les écoles nous devons apprendre à semer et cultiver uniquement les choses qui sont belles et utiles. L’école incarne aussi un principe qui lie le cœur au discernement et nous devons non seulement semer des graines, mais aussi cultiver et travailler sur ces lois essentielles qui régissent le développement de la Vie.

 

Vous dites : « Pourquoi Dieu ne m’a-t-Il pas donné plus de talents, plus de force, plus d’argent ? » Je vois plusieurs raisons à cela. À chaque fois qu’il vous a envoyé travailler dans les champs, vous, vos parents et vos ancêtres, au lieu de cultiver votre cœur, votre intellect, vous vous êtes occupés uniquement à tester le goût de l’arbre interdit et à faire toujours de nouvelles expériences qui ont fini par épuiser tout votre capital. À chaque fois que vous êtes venus dans les champs, vous vous êtes échappés, et au lieu de travailler, vous êtes revenus vers Lui en l’implorant de vous donner les choses sans contrepartie. Vous ressemblez aux élèves que les parents veulent rendre érudits, mais qui s’échappent de l’école au lieu de s’instruire. Beaucoup parmi vous ont fui cette Ecole Divine. Vous vous dites : « On ne peut pas en venir à bout, il vaut mieux n’en faire qu’à notre tête !» Plusieurs fois vous avez proclamé cela et vous pouvez persister dans cette attitude encore aujourd’hui, mais ce ne serait pas très intelligent. Celui qui veut apprendre la Loi Divine, recevoir un diplôme, s’élever vers la sphère des saints pour contempler la Vie avec clarté, et que le Seigneur le considère avec bienveillance, celui-là doit impérativement réussir son examen pour obtenir le diplôme de l’Ecole Divine sur Terre. C’est dans le passage de cet examen que réside le bien pour chacun. Non préparés, vous allez dans ce monde vous occuper du bétail, labourer, casser des pierres, faire des routes jusqu’à apprendre ce que le bétail, la charrue, les rochers, les routes vous enseignent : à vous préparer pour le Royaume du Christ ! Le Seigneur charge les enfants non sages des tâches ingrates alors qu’il laisse les activités nobles à ceux qui sont studieux. Vous direz : « Cet enseignement est pénible ! » Oui, c’est vrai, pour les paresseux je suis d’accord qu’il est pénible, mais pour ceux qui sont travailleurs, humbles et appliqués, il recèle des trésors.

 

Savez-vous pourquoi le ver est sous la terre, la grenouille dans l’eau, l’oiseau dans les airs et l’homme au milieu d’eux ? Ce sont les quatre grands états de la Vie. Mais vous me rétorquerez : « Ce sont des choses trop abstraites. » Elles ne le sont pas ! Ce sont quatre vérités grandioses qui vous montrent le chemin étroit de la pensée Divine. Il est étroit, c’est vrai, mais je ne peux pas vous en dévoiler maintenant les raisons profondes. Elles résident en dehors des limites de ce monde.

 

Je reviens maintenant sur le mot amour que les hommes ont perverti, dont ils ont perdu le sel ; dont ils ont piétiné la douceur, la beauté et abîmé l’harmonie mélodieuse jusqu’à laisser uniquement des bruits rauques qui gênent l’oreille. Nous nous disons : « L’Amour, ce sont des illusions sur la vie, des rêves vains de jeunes hommes et femmes inexpérimentés qui poursuivent l’ombre insaisissable de la vie. » Oui, une ombre, mais qui cache une Réalité d’où s’écoule la sève de la Vie, qui étanche la soif de l’âme comme un voyageur harassé s’abreuve auprès d’une source de montagne. Quel trésor inestimable, quels savoirs sont dissimulés dans ce simple mot ! Si les hommes savaient le prononcer correctement, comme il a été prononcé à l’origine par la bouche Divine, tout leur sourirait en écoutant avec émotion cette invocation céleste. Ils posséderaient le sceptre magique des anciens sages, dont la force était vénérée par tous. Beaucoup diront : « Quelle bénédiction serait la possession de ce sceptre ! » C’est vrai ! C’est le plus grand bonheur qui peut s’accomplir sur Terre. Et il peut être atteint du moment que notre ardeur est inébranlable.

 

Pour le moment je peux vous dire ceci : si vous êtes résolu à apprendre d’abord la patience dans la Vie, à accepter toujours tout avec humilité et joie, alors vous trouverez la Vérité. Avec votre impatience et vos mauvaises pensées vous créez une ambiance lourde à la maison. L’épouse est mécontente car son mari gagne 150 levas ; elle veut ceci, cela, et l’assaille sans cesse de nouvelles demandes. Mais qui doit travailler à votre place, qui doit vous donner ces choses sinon vous-mêmes ? Par exemple, si tous veulent avoir des silos remplis de blé sans travailler, comment y arriver ? Les biens s’obtiennent par l’effort, par le labeur. Pour cela, nous devons être contents de ce que Dieu a accepté de nous donner dans Sa Grande Sagesse.

 

Je ne vous conseille pas d’écouter les recommandations du monde. Vous pouvez en tirer un certain profit mais chacun doit écouter surtout les recommandations que Dieu a insufflées dans sa conscience. Voyez ce que les gens disent et, si c’est bien en accord avec ce que Dieu vous dicte dans votre for intérieur, écoutez-les ; sinon, ne suivez pas les conseils des autres. Si vous voulez rester libres de péchés, écoutez impérativement le Seigneur. Tous ceux qui n’écoutent pas le Seigneur ne sont pas intelligents, mais esclaves des influences extérieures, des humains, du monde entier.

 

 

 

Où cherchez-vous le Seigneur ? Il est en vous, dans votre discernement, dans votre cœur, Il se manifeste par ces deux voies. Ecoutez bien votre raison et votre cœur, le Seigneur vous parle à travers eux. « Oui, mais certains prêchent que la raison et le cœur sont corrompus. – Ils ont tort ! Si notre raison et notre cœur étaient corrompus, comment reconnaîtrions-nous le Seigneur ? Certaines choses en nous sont corrompus mais pas toutes. » Et je vous demande : « Si vous ne croyez pas votre raison et votre cœur, qui croirez-vous ? – Si votre raison, votre cœur sont abîmés comme les miens, alors, pourquoi vous croirai-je vous ? – En quoi devons-nous croire ? Dans le Seigneur qui réside en nous. » Et lorsque nous croyons en nous-mêmes, nous croyons aussi en notre frère. Qui ne croit pas en Dieu, Celui qui réside en nous, ne peut pas croire en les autres ; et celui qui n’est pas bienveillant envers ses proches ne plait pas à Dieu. C’est pour cela que le Seigneur nous demande d’aimer nos proches alors que notre camarade est blessé, crucifié. Votre Seigneur n’est pas au Ciel, vous L’avez crucifié. Lisez les Evangiles pour vous en convaincre. Votre délivrance se fera seulement ainsi : par cette crucifixion, par la voie de la patience et de la bienveillance. Alors vous serez libérés. Vous direz : « Quelle affaire difficile et pénible. – Elle n’est pas pénible, n’ayez crainte, la crucifixion est agréable, le Seigneur endure la crucifixion depuis des milliers d’années ! – N’aurons-nous pas mal ? – Vous ne souffrirez pas. Ceux qui craignent les souffrances sont indésirables dans notre Ecole. Vous devez remercier Dieu pour ces souffrances, elles sont envoyées par Lui. »

 

Et vos souffrances actuelles, vous les méritez, vous êtes dignes d’elles. Si le Christ n’avait pas porté la couronne d’épines, s’il n’avait pas été crucifié, comment aurait-il manifesté cet Amour ? L’aimeriez-vous aujourd’hui s’il avait vécu comme un roi ? Vous L’aimez parce qu’il a été crucifié pour notre délivrance. C’est pourquoi, à partir de maintenant, soyez des héros, ne craignez pas les souffrances, mais proclamez au monde que vous êtes des hommes prêts à porter non pas une, mais dix croix.

 

Quelqu’un s’est plaint un jour de porter une croix trop lourde. Le Seigneur a dit : « Prenez-la-lui. » Puis Il l’a fait rentrer dans une grande salle en disant : « Dans cette salle il y a des croix de toutes sortes, grandes et petites, en or et en argent, en fer, en pierre, choisis-en une. » L’homme après quelques allers et retours a fini par choisir une petite croix en disant : « C’est celle-ci que je veux. » « Mais c’est déjà celle que tu portais jusqu’à maintenant, c’est elle que je t’avais donnée » a répondu le Seigneur.

 

Nous aussi, nous exagérons nos souffrances. Elles sont le chemin de notre élévation vers Dieu. C’est pourquoi, si quelqu’un souffre, disons-nous : « C’est un pécheur en train de se sauver. » Je l’envie et je lui dis : « Mon frère, tu es plus près du Ciel, j’aimerais être à ta place. » Si quelqu’un dit : « Je n’ai pas encore éprouvé de souffrance », je lui réponds : « Tu es encore inexpérimenté. » Le vert est agréable mais les souffrances surviennent quand il murit.

 

Maintenant prenez cette pensée en vous, je vous la donne à méditer : si vous souffrez, soyez joyeux et remerciez le Seigneur de vous aimer pour vous avoir envoyé cette souffrance. Les souffrances sont la preuve de l’Amour Divin et nous devons tous porter cette croix. C’est pour cela que Dieu a donné ces souffrances à tout le peuple bulgare, afin qu’il s’approprie les deux vertus : la patience et la bienveillance. Vous direz : « Mais les grecs et les serbes sont tels et tels. » Ce n’est pas grave, ne faites pas attention à cela, concentrez-vous sur la leçon pour votre délivrance et laissez de côté comment ils sont ; ils n’ont rien gagné. Le temps viendra pour eux aussi d’apprendre ces leçons pour lesquelles vous devez être reconnaissants et non pas révoltés. « Nous avons été crucifiés. » Le Seigneur répond : « Ce n’est rien, vous êtes plus près de Moi, les autres non ; ils sont encore loin mais leur tour viendra aussi. » Lorsque vous serez crucifiés, alors vous rentrerez dans le Royaume de Dieu.

 

Soyons donc heureux d’avoir quelque chose de plus en ce monde. Soyons tous disciples du Christ et portons dignement sur Terre ce nom de chrétiens. Laissons de côté ce qu’en diront les autres. Soyons patients et bienveillants et accomplissons notre devoir envers Dieu comme nous l’entendons dans nos pensées et nos désirs. Marchons droit sur ce chemin grandiose, combattons avec courage et fermeté en encourageant tous ceux qui luttent à nos côtés. C’est cela la force grâce à laquelle nous surmonterons les épreuves actuelles.

 

19 juillet 1914, Sofia

 

Traduit par Bojidar Borissov

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