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Onzième conversation


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ONZIÈME CONVERSATION

 

(Cette fois-là, ce fut de nouveau le même disciple qui engagea la conversation. II ne s’accordait pas toujours à l’avance avec ses condisciples sur les questions à poser, mais il arrivait ainsi que les questions qu’il posait étaient toujours intéressantes et d’une importance vitale pour le reste du groupe, et les paroles du Maitre étaient une véritable nourriture pour leur âme.)

LE DISCIPLE. — Pourquoi est-il nécessaire que l’homme, après avoir vécu un certain temps sur Terre, aille dans les autres mondes ? N’est-il pas possible qu’il y ait un processus ininterrompu de vie qui se déroule à une seule place, disons sur Terre, ou bien sur n’importe quelle planète sur laquelle il existe des conditions de vie ?

LE MAITRE. — Quand la vie sur un plan prend fin, en réalité elle ne disparait pas, mais se transforme d’un état en un autre. Ce que les hommes appellent mort sous un rapport est, sous un autre rapport, une condition pour une vie nouvelle. L’homme possède une conscience double : physique et spirituelle. Dans la conscience physique ou ordinaire, les conceptions de la vie sont une ; dans la spirituelle, elles sont autres. Les hommes sur la Terre pensent qu’ils ordonnent leur vie suivant sa conception physique. S’il en est ainsi, alors comment la vie est-elle apparue sur Terre ? Où se trouvait cette humanité, il y a 50 millions d’années ? Où se trouvaient le règne végétal et animal ? L’homme, tout comme les animaux et les végétaux, tous sont venus de quelque part. Dans la science occulte, il est dit que dans le monde il y a des courants qui proviennent de différents systèmes solaires. C’est ainsi que se peuplent les planètes ; c’est ainsi que se constituent également les formes de la vie. Nous sommes tous reliés à ces lois jusqu’au moment où nous serons libérés de tout attachement envers un système solaire donné, afin que nous puissions en sortir.

Les disciples doivent garder en leur pensée qu’il est indispensable qu’ils soient en accord avec les lois de la Création et que tout ce qui arrive est raisonnable. Même quand il trébuche et tombe, il doit savoir que c’est en accord avec quelque chose qui est nécessaire. Je sais qu’il y a des savants et des philosophes qui, des années durant, se sont creusés la tête au sujet d’un problème, et auxquels il arrivait de tomber par inadvertance. Et c’est au cours de cette secousse que naissaient les réponses aux questions irrésolues.

D’un même mal, l’homme spirituel, qui a acquis de la sagesse, tirera une leçon, tandis que l’ignorant dira : « Est-ce toujours à moi que de pareilles choses doivent arriver ? »

Tout dépend de la culture spirituelle de l’homme.

À ceux qui aiment passer rapidement et sans réfléchir au milieu des phénomènes de la nature, en disant que tout est dû au hasard et a été créé sans l’aide d’aucune Très Grande Sagesse, je poserai les questions suivantes :

1.    Comment expliqueront-ils que les cellules de la peau de la plupart des mammifères produisent des poils, tandis que les cellules des oiseaux, des plumes ?

2.    De quelle façon le plumage des oiseaux reçoit-il les couleurs les plus étranges, et cela à des endroits déterminés et les plus variés pour les diverses sortes d’oiseaux ? Quel artiste a exécuté les modèles ?

3.    Les papillons, qui ne vivent qu’un été, sont revêtus des atours les plus splendides. Leurs ailes sont décorées de différents ornements et saupoudrées d’une très fine poussière. Pourquoi en est-il ainsi ? À quoi peut servir cette beauté uniquement pour un seul été ?

Combien la nature est généreuse en distribuant ses charmes !

À toutes ces questions posées, comme à de nombreuses autres encore, les naturalistes n’ont pas de réponse. À ce propos, les savants ont davantage de réserve et d’humilité devant les énigmes irrésolues, alors que les demi-savants, qui ont appris quelque chose de-ci, de-là, sont plus hardis et plus surs d’eux. Mais l’Esprit de la Création, le Créateur de l’Unicité dans le Cosmos, a une patience sans fin et II est Bienveillant. II attend avec une patience infinie et indulgente que nous passions par toutes les erreurs et illusions, et que nous concevions la vérité tout seuls. C’est alors seulement que nous deviendrons des citoyens de Son Royaume.

LE DISCIPLE. — Y a-t-il une Providence Divine ?

LE MAITRE. — II arrive souvent que les élèves de la science spirituelle tombent dans des contradictions et des dangers dans lesquels même des gens de ce monde ne tombent pas. La différence entre les uns et les autres consiste en ceci que certains disciples ou croyants ne font rien pour corriger la situation favorable créée, mais disent : « Dieu va nous sauver », ou « II y a une Providence Divine ».

Que Dieu existe et qu’il y a une Providence, cela est vrai, mais on ne doit pas attendre dans l’inaction. Parfois les gens de ce monde, qui ne croient pas en la Providence Divine, agissent de leur propre initiative et, grâce à leur activité, découvrent des méthodes et remédient à la situation. Sous ce rapport, à cause de leur activité, ils méritent des éloges, à condition que cette activité soit dirigée vers le Bien.

Les disciples et les croyants doivent savoir que la Providence Divine repose sur des lois raisonnables et qu’ils ne seront protégés que s’ils se conforment à ces lois.

LE DISCIPLE. — N’est-il pas vrai que chaque homme a des habitudes et des traits de caractère négatifs innés ou bien acquis par la suite ? Que doit-on faire ? Les laisser sans faire attention à eux, ou bien lutter contre eux ?

LE MAITRE. — Quand quelqu’un prend conscience qu’il possède de telles particularités négatives en lui-même, qu’il ne s’occupe pas de redresser les gens et le monde, mais qu’il tourne ses regards vers lui-même. Un jour, dans un passé lointain, un physiognomoniste notable dévoila à Socrate tous ses défauts, Socrate ne les a pas niés et a ajouté: « J’étais véritablement tel que vous m’avez décrit, mais maintenant, par la force de mon esprit, de mon coeur et de ma volonté, j’ai corrigé tous les travers en moi et je suis devenu un autre homme. »

C’est un des plus beaux traits du caractère de Socrate.

LE DISCIPLE. — Est-ce que l’homme a la possibilité et les forces de faire tout ce qu’il faut pour son évolution ou bien certaines choses lui sont-elles inaccessibles ?

LE MAITRE. — Les possibilités des êtres placés sur la longue échelle de l’évolution sont différentes. En commençant par le microbe pour en arriver à l’homme dans la vie terrestre, puis en passant au monde des anges et des archanges, ce sont tous des êtres évolués aux possibilités les plus diverses. Comme est vraie l’affirmation qu’un être inférieur à l’homme ne peut pas faire ce que l’homme fait, Г affirmation que ce qui est hors des possibilités de l’homme est possible pour des êtres qui lui sont supérieurs, est tout aussi vraie. C’est pourquoi quand vous éprouvez une grande difficulté à faire ce qu’il faut, même quand vous avez fait tous les efforts possibles, demandez l’aide à ceux qui peuvent le faire.

LE DISCIPLE. — Sur quelle chose en nous pouvons-nous compter ?

LE MAITRE. — Sur l’immuable. Chacun doit le trouver en lui-même. C’est son essence qui reste comme base de sa vie. Même si tout en l’homme se laisse influencer et change, ce grain, cette petite lumière qui ne s’éteint jamais reste immuable. Ce point lumineux dans la conscience ne se laisse influencer ni par la souffrance, ni par la gloire, ni même par le courroux ou bien le scintillement de l’or. Ce principe immuable n’est pas acquis. II a été place par Dieu dans l’âme de l’homme.

LE DISCIPLE. — Les connaissances que nous donnent les sciences contemporaines, quoique très intéressantes et assez vastes, ne sont pas en état de nous aider dans certains moments difficiles. Pourquoi n’y a-t-il pas dans ces sciences ce qui pourrait éliminer le pessimisme, le désespoir et l’incrédulité ?

LE MAITRE. — Les sciences que l’on étudie actuellement dans les universités sont la préparation à une autre, la grande science de l’avenir.

Les sciences actuelles représentent les briques qui entreront dans la construction de cet édifice que représente la future science. Les connaissances que l’humanité reçoit durant une vie humaine, même si elle durait un siècle, seront placées dans un chaudron pour y bouillir et se synthétiser. La quantité d’essence obtenue, en tant que synthèse de ces connaissances, pourra être contenue dans un minuscule flacon, pas plus grand que celui dans lequel on met l’huile essentielle de rose.

La phase dans laquelle se développe la vie contemporaine est une phase dans laquelle est assuré le ravitaillement en nourriture et en boisson. Bien entendu, il n’est pas possible de vivre sans manger ; mais ce qui est mal, c’est que hormis cela on ne prend soin de rien d’autre. L’agriculteur dit : « Nous allons labourer les champs, les ensemencer, nous ferons la moisson, nous remplirons les granges et nous serons assurés. » Mais pour la nourriture de l’âme, on ne prend pas encore autant de soins que ceux que l’on prend pour remplir l’estomac.

« Vivons notre vie », disent les gens. Mais ce « vivons notre vie » est seulement la loi de l’alimentation. Et ce qu’il advient après ce « vivre sa vie », personne ne se le demande et personne ne répond à cette question.

LE DISCIPLE. — Est-ce que dans les autres mondes la vie s’écoule aussi rapidement que sur la Terre ?

LE MAITRE. — Dans la science spirituelle, on affirme que ce que l’âme vit sur la Terre pendant des millions d’années peut être vécu en une année, mais que toute la vie terrestre d’un homme peut être vécue en un instant dans le monde spirituel.

Ce monde-là, où de telles choses sont possibles, est un monde hors du temps et de l’espace. Dans le monde spirituel, les unités de mesure sont tout à fait différentes.

Tout ce dont nous parlons paraitra invraisemblable pour une personne ignorant les questions spirituelles. II est impossible aux gens de notre époque de penser en dehors du temps et de l’espace.

LE DISCIPLE. — Pour quelle raison une très importante partie des gens de notre époque se comportent-ils avec méfiance envers les vérités qui sont établies par la science spirituelle ?

LE MAITRE. — Si vous avez un flacon dans lequel vous devez verser un liquide précieux, ce flacon ne doit avoir aucune fêlure. Les gens qui mettent en doute les Vérités de la Science Divine sont des flacons qui ont des fêlures. C’est ainsi que leur conscience est structurée. Tout s’écoule de tels flacons. L’homme qui possède la foi représente quelque chose d’autre. II va à la source abondante avec une bouteille en bon état, la remplit et rien ne s’écoule de cette bouteille.

La source abondante de la Foi est nécessaire pour la réalisation d’une idée. Le doute est comme un nuage qui cache la lumière qui vient d’en haut.

Dans la science, l’analyse a donné naissance à une certaine dose de doute ; mais après cette analyse, il est indispensable de faire une synthèse. Si quelqu’un parvient à démonter les rouages d’une horloge, et qu’ensuite il ne parvient pas à les remonter, quel intérêt cela représente-t-il ?

La science s’édifie à l’aide de l’une comme de l’autre ; mais ce qui reste dans la conscience est comme une vérité immuable, c’est le résultat de la synthèse des différentes parties d’un phénomène.

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