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Neuvième conversation


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NEUVIÈME CONVERSATION

 

LE MAITRE. — Dans la science spirituelle, on connait un signe sacré, appelé Pentagramme. Ce signe a été pris comme symbole par certaines nations et doctrines sans que les gens connaissent sa signification et sans soupçonner que la manière dont il est utilisé n’est pas sans signification, et qu’elle entraine toutes sortes de conséquences. Quand le sommet du Pentagramme se trouve en haut, cela montre que ceux qui l’ont placé ainsi doivent respecter le principe Divin dans l’homme et dans le monde et surtout en l’homme étant donné que le Pentagramme est le signe de l’Homme.

Vous est-il arrivé d’essayer de méditer sur la signification de ce signe et symbole sacré ?

Les états dans lesquels tombe un individu dépendent de sa nature. Dans votre travail, pour que vous arriviez à des déductions plus précises, il est utile que vous sachiez que chez les uns et les autres la manière de penser et de sentir les choses est différente. Si nous entreprenons d’examiner la façon de penser chez les gens, nous découvrirons plusieurs catégories de pensées. L’homme a la capacité du bon sens, de la raison innée, il possède de la raison, un sens individuel et un sens moral.

Le bon sens, c’est prendre conscience et s’occuper des faits les plus ordinaires et les plus simples de la vie qui entourent l’individu, mais sans être absorbé par eux.

La raison innée est sagace, créatrice. Elle cache en elle-même les dons avec lesquels l’homme vient au monde et qu’il manifestera dans certaines circonstances et conditions.

La raison chez l’homme est une manifestation supérieure des forces mentales. Elle est réfléchie, considérée, analysante et synthétisante, et elle peut tirer des faits et des phénomènes des conclusions finales.

Le sens moral est celui qui prend en considération chaque situation et choisit la voie qui va assurer la morale, dans le sens le plus large du terme.

Le sens individuel est une chose très spécifique pour chacun. C’est par ce sens qu’il se concentre dans tout ce qu’il pense et décide au sujet des questions de toute sa vie, et cela d’une manière qui est unique et ne se répète pas chez d’autres.

Le sens personnel est ce processus de pensée chez l’homme qui dirige sa vie personnelle. Ce sens conserve l’individu, prend soin de sa situation, de sa dignité et de tout ce qu’il faut faire pour sa position devant la société.

LE DISCIPLE. — Malgré tout, je voudrais vous prier de m’expliquer la différence entre le sens personnel et le sens individuel. Parfois j’ai tendance à les confondre, ce qui, de toute évidence, est une erreur.

LE MAITRE. — Quand quelqu’un vit avec le sens individuel, il a le regard tourné à l’intérieur de lui-même, tandis que quand il vit avant tout avec son sens personnel, il a un rapport avec les autres personnes. Ce dernier s’intéresse à ce que les autres pensent de lui. Quand il écrit un livre, il pense continuellement à ce que les autres diront de lui, et plus spécialement aux critiques. Pour une personne de ce genre, il n’y aurait pas de vie personnelle s’il n’y avait pas de société.

Le sens et la vie individuels sont plus approfondis que le sens personnel. Les personnes au sens personnel n’ont pas d’amis, mais

seulement des connaissances; tandis que ceux qui ont le sens individuel ont des amitiés et les gardent longtemps.

Le disciple ne doit pas être troublé par l’opinion des autres. II doit les écouter attentivement, mais il ne doit pas faire dévier de sa voie le flot de son énergie mentale.

Quand ces six sortes d’activités mentales travaillent en même temps chez l’homme, celui-ci est tout à fait normal et sa pensée fonctionne avec toute sa capacité.

(Le groupe, qui entourait le Maitre, resta plongé dans le silence pendant quelques minutes. Personne ne voulait quitter ce lieu où jaillissait sereinement la parole de la Sagesse comme d’une source cristalline. Tous attendaient que ce disciple, qui était si curieux de savoir, pose une nouvelle question.)

LE DISCIPLE. —Je vous ai entendu dire qu’il y a en l’homme de nombreuses possibilités de s’élever spirituellement, mais qu’elles ne sont pas encore totalement utilisées par les gens de notre époque. J’aimerais savoir jusqu’à quel degré un homme peut s’élever sur notre Terre. Quel est le plus haut point que l’on puisse appeler le sommet de la perfection dans les conditions de la vie terrestre ?

LE MAITRE. — Le point de l’ascension spirituelle que peut atteindre un homme conscient dépend de son degré d’humilité. C’est une loi et elle ne peut être exprimée par les moyens de la science avec lesquels s’énoncent les lois.

Si nous figurons l’état ordinaire, neutre, ou appelons-le passif, d’un individu par une ligne horizontale, et si la région conditionnelle de l’humilité est la surface qui se trouve au-dessous de la ligne horizontale, et que l’ascension de l’esprit est au-dessus d’elle, alors selon la loi du sinus, l’amplitude de l’humilité (sous la ligne horizontale) sera égale à l’amplitude de l’ascension (au-dessus de la ligne horizontale). II s’ensuit que plus l’humilité est grande, plus l’ascension de l’esprit sera grande.

Pour que vous compreniez cela encore mieux, je vais vous donner une autre explication que vous pourrez transformer en un petit, mais utile, exercice. Essayez de vivre pendant un certain temps avec la conscience d’un petit être d’aspect insignifiant. Efforcez-vous de comprendre sa vie et ses besoins. Si cela vous semble mesquin, même indigne de votre condition humaine, alors répondez-moi comment il se fait qu’un ange — un être tellement supérieur du monde invisible qui a

achevé son évolution — vienne diriger l’évolution de l’homme ? Ne se rabaisse-t-il pas sciemment jusqu’aux besoins humains autant que vous vous rabaisseriez si vous descendiez au niveau d’une coccinelle ?

Je vous recommande de faire cette expérience quand vous aurez projeté d’accomplir, selon vos conceptions et vos mesures, quelque « grande oeuvre ».

LE DISCIPLE. — À quoi sert cette expérience ?

LE MAITRE. — À ceci que, si l’homme ne peut pas descendre jusqu’à la situation d’une coccinelle, il ne peut pas s’élever jusqu’à la position d’un ange.

Et autre chose aussi, ajouta le Maitre, après un court silence. Ce n’est pas seulement l’humilité qui est nécessaire avant tout, mais aussi l’amour du travail aussi bien que la persévérance qui doivent devenir les compagnons inséparables du disciple dans son travail sur Iui-même afin qu’il parvienne à quelque chose.

LE DISCIPLE. — Vous parlez souvent de l’intellect, des sentiments et de la volonté. Ces trois mots suggèrent la triple nature de la vie spirituelle de l’homme. Mais lequel des trois est le principe le plus dynamique ? À mon avis, ce sont les sentiments qui sont le moteur le plus puissant dans la vie. Du moins, pour moi, c’est ainsi.

LE MAITRE. — Quand le régulateur de la raison est absent, les sentiments asservissent l’homme. Cet esclavage est le plus dangereux quand les sentiments sont négatifs.

LE DISCIPLE. — N’est-il pas mieux que l’on devienne indifférent et que l’on laisse tout passer sans émotion ?

LE MAITRE. — Vous vous trompez si vous pensez que ceux qui sont indifférents sont forts et sages. L’indifférence n’est pas du tout une qualité. Non; l’indifférence n’est pas exigée des gens, et plus spécialement des disciples, mais quelque chose d’autre, qui est supérieur à l’indifférence. C’est la patience. Dans l’indifférence, il n’y a aucun exploit. Celui qui accomplit un exploit, ce n’est pas celui qui est différent, mais celui qui fait preuve de patience.

Il y a une évolution seulement quand on réussit à surmonter un obstacle quelconque, après certains exercices et des efforts. L’évolution tout entière de l’homme, allant même jusqu’à une perfection présumée, consiste en ceci qu’il faut sans arrêt surmonter des obstacles qui viennent tant de l’extérieur que de l’intérieur.

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