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Parmi les souvenirs de soeur M.P.


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PARMI LES SOUVENIRS DE SOEUR M.P.

Dans le recueil de souvenirs de notre soeur M.P., ont été décrits des cas qui font ressortir clairement la faculté qu’avait le Maitre de voir les évènements dans le monde causal — chose inaccessible à l’homme ordinaire — et d’utiliser, sur le plan physique, ce qu’il avait vu, avec une sureté absolue, en attendant sereinement les évènements prévus par lui.

Nous ne citerons que quelques extraits des notes prises par cette soeur, car elles sont fort volumineuses. Ainsi, à la page 14, nous lisons :

« Cela eut lieu le 12 septembre 1933. Le ministère de l’Instruction publique avait affiché les dernières listes des nominations d’institutrices à Sofia. Mon nom n’y figurait pas. Il me fallait de nouveau retourner à Varna pour y reprendre mon poste d’institutrice.

Tout abattue, je me mis en route pour l’lzgrev, afin d’y faire mes adieux au Maitre et voir certains de mes amis. Je fis le tour de la prairie et bus de l’eau de la belle fontaine de l’lzgrev. Les teintes merveilleuses de l’automne embellissaient le déclin du jour. Autour de la fontaine, l’allée était jonchée de feuilles. Sans y penser, je pris le balai de la cuisine de nos frères et je me mis à les balayer.

— Ah, tu balayes ! Tu fais bien, Milca ! C’était la voix du Maitre qui s’était approché de moi sans que je le remarque.

Je sursautai et me relevai.

—    Où еn es-tu avec ta nomination ? me demanda-t-il.

—    Rien, Maitre, c’était aujourd’hui le dernier jour et je n’ai pas été nommée à Sofia. Je repars demain pour Varna, afin de ne pas perdre non plus mon poste là-bas.

—    Va immédiatement à l’lnspection, reprit le Maitre, et essaye de nouveau.

Le Maitre parlait d’une voix calme, mais convaincante.

—    Mais, maintenant, l’heure de réception est terminée !

—    Malgré cela, je te dis d’y aller, insista-t-il.

D’une voix douce, basse, résonnèrent ces mots auxquels je ne pus résister.

—    Je finirai de balayer, puis j’irai, répondis-je. Puis, je me remis à ma tache. Le Maitre me regardait attentivement. Après avoir terminé, je remis le balai à sa place, baisai la main du Maitre et me mis en route pour la ville. Qui sait comment et pourquoi, mais je me sentis très légère. J’étais joyeuse de ce que le Maitre avait fait preuve d’une telle attention à mon égard.

J’entrai dans le couloir sombre de l’lnspection, sans savoir ce que j’y faisais. On ne recevait que de 10 heures à midi... et il était maintenant près de 13 heures ! J’errai quelques minutes de porte en porte, sans savoir оù frapper.

—    Oh ! Salut, Milca ! Qu’est-ce que tu fais ici ? C’était la voix d’une de mes connaissances, le journaliste A.G. qui sortait du cabinet du président.

—    Cela fait un mois que je viens ici tous les jours au sujet de ma nomination, lui répondis-je toute surprise.

Cet homme savait que ma famille vivait à Sofia, que c’est moi qui pourvoyais à ses frais et que j’étais obligée de travailler à Varna. Sans mot dire, il me fit signe d’attendre et rentra dans le bureau du président. Quelques minutes plus tard, l’inspecteur entra à son tour dans le même bureau. J’entendis que l’on y parlait avec une grande animation. Il ne se passa pas plus de 15 à 20 minutes, et le journaliste apparut à la porte en m’invitant à entrer dans le bureau.

—    Signez l’acte d’entrée en fonctions, me dit-il.

Je signai le document comme dans un rêve. Le journaliste me présenta ses félicitations pour ma nomination et nous sortîmes tous les deux très contents.

—    Monsieur G., dis-je émue, je vous remercie pour le si grand service que vous m’avez rendu. Comment se fait-il que je ne vous aie pas rencontré jusqu’à présent ?

—    Et cependant, tu m’as rencontré au moment opportun, expliqua-t-il. Ils ont nommé aujourd’hui une Sofiote, la fille unique d’un architecte d’une famille très aisée. Mais quand j’ai expliqué quelle était ta situation matérielle, ils ont consenti à te nommer toi. Au revoir ! Car je suis pressé d’aller au journal, me dit-il, et il partit.

Comme dans un songe, je volai vers l’lzgrev, l’acte de nomination à la main, tout en me chuchotant en moi-même : « Maitre, je suis nommée à Sofia ! Comment saviez-vous à quel moment je devais me trouver à l’Inspection ? Ah ! Maitre, combien peu nous vous connaissons ! Je vous en remercie de tout mon coeur ! »

En proie à ces pensées joyeuses, je ne me rendis pas compte comment j’étais arrivée à l’lzgrev.

Devant la salle, entouré de frères et de soeurs, le Maitre parlait. Lorsque je me fus approchée du groupe, il eut un léger sourire en me regardant et dit d’une voix douce :

—    Et maintenant, travaille et apprends !

Parmi les autres, personne ne comprit ce qui était arrivé.

« Travaille et apprends ! » Ces mots restèrent profondément gravés dans ma conscience. Je baisai la main du Maitre et je rentrai à la maison pour apporter la bonne nouvelle aux miens.

Dans un autre passage, la soeur M.P. raconte ce qui suit :

Pendant les grandes vacances, je travaillais sur un terrain de sports pour enfants. Mon seul délassement était d’aller, après le travail, à l’lzgrev. Je décidai d’y passer la nuit pendant tout un mois. Je me trouvai une tente et cherchai à quel endroit la monter. Je résolus de demander conseil au Maitre.

—    Fais-la monter sur l’emplacement qui appartient au frère Stéphane, me dit-il.

—    C’est tout près de la forêt... n’est-ce pas effrayant ? répliquai-je d’une voix incertaine, quoique je ne fusse pas des plus peureuses.

—    Je t’enverrai un gardien, dit en plaisantant le Maitre.

N’ayant pas d’autre choix, je consentis. Je pensais que le Maitre

allait me garder, même en pensée.

Le même jour, qui était un dimanche de nouveau, deux frères montèrent ma tente à l’emplacement indiqué par le Maitre. Ils construisirent devant elle une petite table et un petit banc en bois.

Je n’avais jamais dormi dans un tel environnement. La tente était blanche et il me semblait qu’elle était une barque dans laquelle je naviguais, je ne sais sur quelle mer. Le zéphyr soufflait en tourbillons, tandis que, de temps en temps, les arbres balançaient doucement les

voiles de ma barque blanche. C’était merveilleux ! Le silence de la nuit et de la forêt toute proche calmait mon âme, la déchargeant de toute sa fatigue.

La première nuit, avant de me coucher, pendant que je liais les cordons de l’entrée de la tente, je tressaillis, car je vis que juste devant était couché un grand chien-loup. Un instant plus tard, cela commença à m’amuser. « Comment a-t-il trouvé juste cette place devant ma tente, comme s’il voulait me garder ? » pensai-je. Je me couchai tranquille. À l’aube, le chien n’était plus la.

Pleine d’entrain et délassée, je me rendis à mon travail

Le soir, je me dépêchais de rentrer dans ma « petite barque ». Je passais de longs moments sur le banc à contempler les étoiles. Il me semblait que mon âme s’était enivrée du silence de la nuit, où l’on percevait à peine un chuchotement mystérieux.

Lorsque l’étoile du Berger s’inclinait plus bas, vers l’Ouest, je rentrais dans la tente pour me coucher. Chaque fois que je liais les cordonnets de l’entrée, je voyais toujours le grand chien couché devant. Quelle étrange coïncidence ! Et cela pendant toute la nuit ! Était-ce vraiment dû au hasard ?

Pendant tout le mois où je passais mes nuits dans la tente, le chien venait toujours se coucher devant et, le matin, quand je sortais, il n’était plus là.

Qui m’envoyait ce gardien silencieux ?

Ah ! Quel merveilleux Maitre nous avions !

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