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Pages du journal intime de la soeur E.J.


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PAGES DU JOURNAL INTIME DE LA SOEUR E.J.

En ce monde, il se trouve toujours et partout des gens qui vivent dans une constante anxiété au sujet de la question, encore non résolue, de l’immortalité de l’âme. II y a des natures dont le développement spirituel est assez arriéré. Elles vivent leur existence biologique et, même si elles possèdent une certaine culture, elles n’ont pas encore accédé à la question toujours brulante de la mort et de l’immortalité. Pour ces humains, les jours se suivent calmes et paisibles, sans nul conflit. Bien entendu, la vie leur présente toutes sortes de problèmes ; mais ils leur trouvent des solutions selon les méthodes conventionnelles à leur disposition et suivant les exigences de leurs propres intérêts.

D’autres natures mènent une vie plus difficile, car, au fond de leur conscience s’est réveillé un feu inquiet, qui vacille, brule de temps en temps leur âme et garde leurs pensées en éveil et leur esprit tendu. II ne leur plait pas que tout semble une grande absurdité, puisqu’il arrive un jour où les richesses, aussi bien que la gloire et la vie tout entière s’effondrent devant la fosse de la mort. Quelques-unes de ces natures, dont les forces de résistance sont plus faibles, chutent plus rapidement, perdent tout espoir et terminent tristement leur vie.

La troisième catégorie d’êtres pensants, à la nature plus active, deviennent des âmes inquiètes, qui cherchent éternellement, mais avec persévérance, dans leur désir d’atteindre un point sur leur plan mental et émotionnel où leur hésitation prendra fin, et où elles parviendront à la paix relative face à la question posée par Hamlet: « Être ou ne pas être ? »

Les journaux intimes et les notes autobiographiques de certains frères et soeurs — disciples du Maitre — permettent de nettement distinguer ces gens appartenant à la troisième catégorie, et qui dans leur recherche inquiète n’ont trouvé la paix qu’au moment où ils ont rencontré le Maitre. Alors seulement, toutes les contradictions qui les tourmentaient ont pris fin. Bien entendu, leur karma reste toujours en

vigueur, car une fois que les lois de l’équilibre universel ont été violées, cet équilibre doit être rétabli; mais la question « être ou ne pas être » ne cesse de subsister.

Jetons un coup d’oeil dans le journal intime d’une soeur de Tarnovo et arrêtons-nous sur certaines choses qui y sont écrites.

Déjà à l’époque où elle commençait ses études secondaires, elle était poursuivie avec une force fatale par les questions de l’existence de Dieu et s’il y avait d’autres mondes que le nôtre. À cette époque, au Lycée il y avait des cours d’instruction religieuse et chaque dimanche on menait les élèves à l’église. Le rituel et la solennité religieuse du culte orthodoxe suscitaient en elle un sentiment de vénération, mais malgré tout la question fondamentale restait sans réponse. Elle trouvait qu’il n’était pas suffisant d’allumer un petit cierge qui quelques minutes plus tard allait s’éteindre. Quel sens pouvait avoir cet acte devant la face de cet Être suprême ? Elle ne pouvait trouver de réponse à cette question, d’autant plus que les prêtres n’étaient pas eux-mêmes en état de l’affermir dans une foi certaine.

Un jour, la soeur E.J., dont nous feuilletons le journal intime, demanda à son professeur de psychologie si l’âme humaine était immortelle. Son professeur lui tapota l’épaule et, avec un sourire d’étonnement, lui répondit : « Mon enfant, jusqu’à ce jour, aucun philosophe n’a réussi à déterminer ce que c’est que l’âme. »

À partir de ce jour-là, la jeune fille cessa de se poser des questions.

Vivant ainsi avec cette énigme non résolue, elle termina ses études secondaires en 1896 et fit ses adieux à ses amies, ainsi qu’aux belles et inoubliables journées d’écolière. Quelques années plus tard, elle devint institutrice dans la ville de Gabrovo. Deux années plus tard, elle se maria.

Le Maitre se rendit à Tarnovo en 1905. II y fit quelques conférences sur la phrénologie. Dans la salle bondée de la Maison de la Culture, le Maitre, à l’aide de schémas, prouvait la justesse des sciences occultes, en montrant d’une manière convaincante que non seulement la structure du corps humain, mais aussi celle du crâne n’est pas arbitrage, mais dépendent du passé des générations dont l’homme étudié est le descendant. II en est de même de sa structure psychique — de ses pensées et de ses penchants. Et réciproquement: la morphologie du corps physique — avant tout la tête et l’expression du visage — donne des indications sur les traits fondamentaux et les tendances de l’individu. Cette corrélation entre l’individu « extérieur » et l’individu « intérieur » fit une forte impression sur l’âme sensible et encore

insatisfaite de la soeur E.J. Elle vit dans cette conférence sur la phrénologie un début de réponse à la question qui la troublait tant.

Le Maitre entreprit à Tarnovo une série de ces mensurations phrénologiques qui constituent une période intéressante et active de son oeuvre concernant l’étude des traits spécifiques du peuple bulgare au sein duquel il était venu travailler.

Dès la première conférence, la soeur E.J. éprouva le désir de remercier le Maitre pour la lumière qui venait d’illuminer sa conscience, étant donné que si cette conférence ne lui avait pas ouvert la porte d’un monde extraordinaire où l’attendait sans doute la réponse à la question qui la troublait, du moins elle l’avait entrebâillée...

Quelques mois plus tard, le Maitre revint à Tarnovo. Alors, la soeur E.J., en compagnie de son époux, eut la possibilité de se rapprocher de lui, étant donné qu’il procéda à plusieurs examens phrénologiques dont, entre autres, le sien et celui de son mari. C’est alors qu’elle put se rendre compte de près à quel point le Maitre était un homme extraordinaire et combien son influence était puissante.

Cette soeur comprit plus tard les forces et les pouvoirs extraordinaires et surhumains que possédait le Maitre, lorsque son mari, muté dans une autre ville, tomba subitement malade. Restée seule, dans un milieu inconnu, elle se sentit au bord du désespoir. « Maintenant, Dieu seul peut nous venir en aide », se dit-elle. Pendant la nuit, elle entendit en rêve une voix lui chuchoter d’aller demander l’aide du Maitre. Mais son inquiétude ne l’abandonna pas, car elle ne connaissait ni son adresse ni sa « profession » pour pouvoir lui envoyer une lettre. Malgré tout, elle adressa une courte missive au nom du Maitre. II arriva, cependant, quelque chose d’inattendu : quelques jours plus tard, le Maitre arriva dans la même ville et leur rendit visite. « Dieu m’a ordonné de venir chez vous, dit le Maitre, car en couchant le malade dans son lit, vous avez dit: Dieu seul peut nous venir en aide ! »

Stupéfaits, ils lui demandèrent comment il était au courant de tout cela. Alors le Maitre leur répondit avec un calme parfait : « Pour ceux qui entendent et qui voient, il n’existe ni distance ni barrière. » Après ces paroles, le Maitre demanda qu’on lui apporte un verre d’eau fraiche. Le soldat qui était l’ordonnance de l’époux de la soeur E.J. apporta un verre d’eau. Alors, le Maitre prit une petite cuillère, la remplit d’eau et la donna à boire au malade. Il s’écoula à peine une demi-beure, et le malade se leva et se mit à se promener dans la chambre. Son estomac était très soulagé et, quoiqu’encore faible et épuisé, dans la soirée il se sentit complètement rétabli. Le Maitre lui dit qu’il pouvait reprendre son travail dès le lendemain.

Un moment après ces faits, le médecin de service, chargé de veiller sur l’état du malade, vint dans la maison. Sitôt entré dans la chambre et voyant le patient se promener tout ragaillardi et en bonne santé, il dit : « Seul un miracle peut expliquer cette amélioration si inattendue. Je m’attendais à ce que le traitement dure non pas des jours, mais des semaines entières. »

Le médecin fit la connaissance du Maitre et ils conversèrent longuement sur divers sujets. Entre autres, le Maitre lui expliqua qu’outre les moyens médicaux, il existait d’autres facteurs qui peuvent secourir l’homme. À la suite de cette conversation, le Maitre fut invité par le service où travaillait le mari guéri pour y faire une conférence. Ce qui eut lieu.

Une fois, pendant un séjour du Maitre dans la maison de la soeur E.J., l’ordonnance de son mari vit par la fenêtre le Maitre prier. Toute la chambre était illuminée par une extraordinaire lumière douce. Le matin, il demanda à sa patronne : « Quelle sorte de monsieur est votre hôte ? Ce n’est pas un homme ordinaire. Ses vêtements brillaient et toute la chambre était éclairée par cette lumière. » La dame essaya de le convaincre que c’était un effet de son imagination, mais il persistait à soutenir le contraire. Il ne restait donc plus à la soeur E.J. que de lui raconter tout ce qu’elle savait au sujet du Maitre.

De même, plus tard, durant le mois de février de la même année 1905, la famille de la soeur E.J. devint le témoin de choses et de faits prodigieux qui prouvaient de toute évidence que leur hôte était un homme extraordinaire. Au cours d’une excursion avec l’époux de E.J., le Maitre fit passer ses compagnons de route au-dessus d’un précipice, les amenant sains et saufs à la cime vers laquelle ils se dirigeaient. Au cours de la même excursion, le Maitre manifesta une joie évidente au moment où, à l’improviste, il se mit a neiger, tout comme si cela apportait une diversité au voyage en changeant la monotonie des jours qui passaient. Une fois, arrives à un torrent profond et impétueux, impossible de traverser à gué, il s’adressa à ses compagnons découragés, leur disant : « Ne vous inquiétez pas ! Bientôt arrivera un homme en voiture et il nous fera traverser le torrent. » Quelques minutes plus tard arriva un charriot et le charretier invita aimablement les voyageurs, rencontres par hasard, à monter dans son charriot pour traverser le torrent.

Un jour qu’ils escaladaient une montagne, une meute de chiens de

berger délaissèrent les troupeaux qui paissaient aux alentours et se précipitèrent vers eux. Ils étaient tellement féroces que J. crut qu’ils allaient être dépecés. Alors le Maitre se plaça devant, tranquillement, et lorsque les chiens s’approchèrent à un mètre environ, ils s’arrêtèrent, jetèrent un coup d’oeil, s’en retournèrent en poussant des gémissements, tout comme si là, autour du Maitre, se dressait une barrière insolite.

Une autre chose fit une grande impression sur la soeur E.J., après leur retour de l’excursion. Entretemps, ils avaient changé de résidence et habitaient de nouveau à Tarnovo ; l’attitude du Maitre se transforma lorsqu’il vit son époux scier un abricotier chargé de fruits. Alors le Maitre s’enferma dans sa chambre et refusa de prendre de la nourriture pendant trois jours. Les trois jours écoulés, il dit à la soeur: « Savez-vous qu’abattre un arbre peut vous attirer un malheur ? II faut respecter tout ce qui est vivant et que Dieu a créé. » C’est alors que les hôtes comprirent le motif de ce jeune de trois jours.

La soeur E.J. a noté également un autre fait curieux : « Lorsque Stambolov* fut assassiné, le Maitre était chez nous à Tarnovo. Au cours du diner, il s’adressa à nous et dit : « On a assassiné Stambolov ! » Nous avons demandé si cette affreuse nouvelle avait été déjà annoncée par les journaux et il répondit: « Le crime vient d’être commis et les journaux n’ont pas encore réussi à communiquer cette nouvelle. Autant que je m’en souvienne, la même chose se réitéra lors de l’assassinat du ministre Petkov. »

La soeur E.J. écrit aussi: « Le Maitre nous a prédit que mon frère, qui se trouvait au front durant la guerre balkanique, reviendrait blessé. “Vous l’accueillerez à Tarnovo, quand Andrinople sera tombé !” nous dit-il. Et c’est ce qu’il advint en effet. »

La soeur E.J. a noté encore beaucoup d’autres faits que nous n’allons pas insérer ici, car elle n’est pas la seule. Un très grand nombre de frères et de soeurs ont écrit des choses intéressantes. Cependant, il est impossible de tout insérer dans un seul volume.

Pour terminer, nous citerons ces paroles du Maitre : « Si les Bulgares suivent les voies de Dieu, nous possèderons le territoire s’étendant jusqu’à la ligne Enos-Midia ; mais s’ils se laissent entrainer par leur esprit, ils subiront beaucoup d’épreuves. Un jour, les pays balkaniques et les Slaves devront s’unir. C’est selon le plan de Dieu. S’ils ne le font pas, ils seront battus séparément ; quoique, bien plus tard, ils rechercheront des voies d’entente. »

* Ministre-Président et grand homme d’État bulgare, à cette époque.

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