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III Textes (2)


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(suite)

Une des manifestations essentielles et marquantes dans la vie de la Fraternité en Bulgarie sont les vacances, passées à Rila, près des sept lacs. On emploie le terme de vacances, bien que le temps qu’on y passe, surtout au mois d’aout, ne constitue pas des vacances ordinaires, mais un temps où, tout en se reposant du travail quotidien, les disciples entrant en contact avec la montagne continuent leur apprentissage et même, à certains moments, d’une manière plus intense que dans la ville.

Un des disciples de l’École donne une description sous le titre donné plus haut ; nous la reproduisons presque sans changement ci-dessous :

« Les sept lacs du Rila sont d’un vert d’émeraude. Ceux qui sont montés jusqu’à la dernière marche du long sentier pierreux et abrupt de la montagne, en font un récit exalté. De cette marche, où que le regard se porte, l’oeil jouit de la beauté indescriptible que seule peut offrir une haute montagne. On est transporté tout de suite par le charme silencieux du cirque creusé par le ciseau tenace et persistant des glaciers, alors qu’un froid terrible régnait sur notre hémisphère. En souvenir de ces époques révolues, sur les eaux limpides et douces des lacs flottent des amas de neige.

L’aura de ces lacs du Rila est saine, pure, harmonieuse et saturée d’une pensée pure et lumineuse. La santé s’y restaure, l’âme respire, tandis que l’esprit s’élance pour parvenir aux sources créatrices de la vie. Les architectes invisibles, poussés par un gout et une habileté esthétique inaccessibles, ont construit un temple qui n’est pas l’oeuvre de l’homme, avec des salons spacieux pour des leçons et avec des salles acoustiques pour des chants inspirés, avec des prairies pour la paneurythmie, ainsi qu’un géant en pierre, le sommet de la prière où tous les matins les disciples attendent avec vénération la naissance du jour en même temps que la caresse des premiers rayons de soleil. Le panorama qu’on découvre de ce trône de pierre est majestueux. Loin

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devant les yeux s’étend une vallée large et spacieuse, silencieusement protégée par des versants puissants, revêtus de la beauté tendre et élégante des forêts de pins. Plus loin, vers l’horizon, se succèdent des chaines de montagnes et de monts, qui occupent une place modeste autour du majestueux Rila.

Après toute une suite de jours au cours desquels la montagne accorde avec prodigalité la magnificence de ses coloris, il arrive des périodes où un rideau épais de brouillard cache le monde créé. On ne peut alors apercevoir que le sommet de la Prière, qui s’élance vers le ciel. On donne le nom de « Bibliques » à ces jours qui rappellent le premier jour de la Création.

Le Maitre a donné à certains des lacs d’anciens noms inconnus d’une langue ancienne et ignorée : Maharzi est le nom du premier lac ; Elbour, celui du deuxième lac, où se trouve le camp de la Fraternité. Au troisième lac il a donné le nom de Balder-darou. Le quatrième lac porte le nom connu de Jumeau ; le cinquième Mahabour ; le sixième, ayant la forme d’un coeur, porte le nom de Cceur, tandis que le septième est appelé Shemhaa.

Il suffit parfois de chuchoter ces noms pour qu’on se sente transporté dans un monde animé, habité par des êtres d’une évolution plus avancée qui aiment les lacs et participent en quelque sorte à la vie de l’École de la Fraternité de la Lumière. Ne se crée-t-il pas autour de ces lacs des liens entre un auditoire commun se donneraient rendez-vous les disciples du Maitre des mondes lointains ?

Ainsi, tous les matins, le mont de la Prière attend ceux qui désirent participer au prélude majestueux de la symphonie du jour. C’est avec des pas lents et mesurés que les disciples marchent vers le sommet en suivant le sentier étroit de la Cathédrale de pierre. Si les gouttes de pluie se changent en flocons de neige, ou si des nuages menaçants font pressentir l’orage, les disciples sont quand même à leur poste. Aucun changement atmosphérique ne leur ferait manquer le lever du soleil.

Dans ces instants le jour se lève, la méditation a lieu d’ordinaire dans le plus profond silence. Puis, après que le premier rayon s’est montré, au-dessus du mont illuminé, s’élève le chuchotement d’une prière, suivi d’un chant assourdi.

L’Enseignement du Maitre est toujours précédé d’une lecture de versets ou d’un chapitre entier des saintes Écritures. Après quoi suit la causerie écoutée en un silence profond et intense. Les paroles au timbre magnétique que le Maitre prononce de sa voix calme, caressent et laissent une empreinte profonde et ineffaçable dans l’âme de ceux qui sont venus pour apprendre.

Le germe nouveau dépose dans l’âme de l’auditeur peut-être un petit élan vers le bien, tisse dans la trame de la banalité de la vie de tous les jours ; il peut être l’éclaircissement de problèmes non résolus, ou bien il se peut que ce soit une idée créatrice ou une impulsion héroïque. Quand la résonance de la dernière parole de la Conférence s’éteint, tous sont debout et chantent le chant qui termine la conférence, ensuite tous prononcent la formule de la prière habituelle. Puis les disciples descendent l’un derrière l’autre le sentier pierreux pour continuer le programme de la vie de camp.

Après avoir fait les six premiers exercices de gymnastique, suit un temps de repos, après quoi, s’il fait beau, on forme un double cercle et on attend que commence le début de la musique de la paneurythmie. On danse très souvent la paneurythmie sur les clairières herbeuses, près du lac Balder-Darou, ou le long du lac Mahabour. Parfois cette danse a lieu au-dessus du riant lac de la Pureté. Un petit orchestre à cordes joue la musique paneurythmique. S’il arrive que ce soit un dimanche ou bien quelque autre jour de fête, le Maitre entame une conversation qui est comme la continuation de la causerie du matin.

Les disciples qui sont de service ne participent pas à ces conversations parce qu’ils préparent le déjeuner commun. Puis suivent des heures occupées à des occupations individuelles, à des entretiens, à des visites dans les tentes ou bien à des promenades le long des lacs.

Souvent, autour des « mains adroites » ou des « muscles robustes », se fait un rassemblement d’amis pour participer à l’amélioration générale du camp : on consolide les marches en pierres, on nettoie les sentiers ou bien on réalise les constructions définies par le Maitre. C’est de cette façon qu’on a édifié un très grand refuge de montagne, recouvert d’ardoises, qu’on a dressé des ponts en blocs de granite, au-dessus de quelques ruisseaux s’écoulant des lacs, qu’on a capté les petites sources au-dessus des lacs Elbour et Mahabour pour en faire de belles et originales fontaines en quartz blanc apporté de très loin par les disciples. Ces fontaines font encore de nos jours la joie des touristes qui visitent ce bel endroit du Rila.

Ainsi l’aménagement du camp est un foyer d’efforts communs, tandis que le travail qu’on y accomplit est, selon le Maitre, une méthode pour la consolidation de l'unité et de l’harmonie.

Au déclin du jour, et alors que bien au-dessus des monts les astres du ciel se mettent à luire, ou que la lune jette son voile bleuâtre sur les roches et les prés pentus, la vie s’éteint. Et l’on dirait que les lacs apaisés, en réfléchissant l’astre de la nuit dans une beauté mystique, s’adonnent à la méditation. Pendant ce temps, les frères et les sœurs du camp parlent entre eux ou chantent le plus souvent autour d’un feu ardent, aux flammes jaillissantes d’un foyer spécialement préparé à cette intention. C’est autour de ce foyer que le Maitre fait parfois de petites conférences. Mais le plus souvent y ont lieu des concerts improvisés, des récitals ou des récits contenants des souvenirs ou des expériences. La fin des concerts se termine toujours par des chants en chœur, suivis par la prière commune qui s’élève vers les caravanes clignotantes des constellations tardives.

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