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1914_11_29 Le lait de la Parole


mayakitanova
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Le lait spirituel

 

« Désirez ardemment, comme des enfants nouvellement nés,

du lait spirituel et pur afin que vous croissiez par lui ;

si toutefois vous avez goûté combien le Seigneur est bon,

approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes,

mais choisie et précieuse devant Dieu ; »

(Pierre 2 : 2-4)

 

           L’un des commandements de Moïse proclame : « Tu ne désireras pas », mais cet épître de Pierre exhorte : « Désire. » Qui des deux a raison ? De leur point de vue, tous les deux. Par contre Moïse aurait tort s’il était à la place de Pierre, et Pierre à la place de Moïse aurait tort également. Que demande Moïse ? De ne pas désirer le pouvoir, les richesses, les femmes. Et qu’est-ce que Pierre exhorte à désirer ? Le lait spirituel. Pourquoi ? Parce qu’il est nécessaire pour la croissance spirituelle. La première chose que recherche le nouveau-né, sorti du ventre de sa mère, c’est le lait de son sein car, en tétant, il croît et se développe. Pierre préconise la même chose : trouver le sein qui peut nous nourrir spirituellement car, sans cela, d’après la même loi, tel un enfant, nous ne pourrons pas vivre. Trois-quatre ans après, lorsque l’enfant grandit un peu et les dents poussent, ce qui indique que son organisme s’adapte pour la nourriture solide. Il en est de même dans la vie spirituelle : il ne faut pas, dès le début, assimiler des enseignements solides qui peuvent causer la mort.

 

           La question se pose de savoir si tous sur Terre se sont nourris de ce lait spirituel. La réponse est non et c’est pourquoi ils dépérissent. La mère doit non seulement enfanter et avoir du lait, mais ce lait ne doit pas être vicié. Combien de mères ont intoxiqué leurs enfants avec du lait impropre ! Si la mère a des crises de colère plusieurs fois par jour, elle finira par intoxiquer l’enfant avec son lait. Les prêtres aussi agissent comme les mères lorsqu’ils prêchent devant leurs ouailles ; les professeurs de même, lorsqu’ils enseignent, intoxiquent leurs élèves s’ils sont perturbés et anxieux. Les gens d’aujourd’hui souffrent d’une grande ignorance : ils connaissent beaucoup de choses : la géométrie, l’arithmétique, la grammaire, la botanique, la physique, les mouvements des corps célestes, la création de l’homme par Dieu, son évolution ensuite, mais le savoir essentiel, le lait spirituel indispensable, leur manque. Et savez-vous de quoi ils ont l’air ?

 

            Il y a une anecdote sur un vieux sage turc qui racontait partout qu’il savait tout ce qui se passait au Ciel : à quelle heure se levait le Seigneur, ce qu’il faisait, ce que faisaient les Anges. En racontant cela un jour au sultan, ce dernier a appelé un autre philosophe du même acabit dans le but de les démasquer et il leur a dit : « Je souhaite m’entretenir avec vous lors d’une balade en bateau. »

 

           Ils se sont mis en route. Des plats ont été servis accompagnés de pain et de lait. Alors le sultan a demandé à ses compagnons de route d’émietter du pain dans le lait. Ensuite il a mélangé les miettes en disant : « Que chacun à présent mange les miettes qu’il a lui-même mises. » « Comment savoir lesquelles sont à qui ? » ont protesté les philosophes. « Si vous ne savez pas départir les morceaux que vous avez vous-mêmes mis dans le lait, comment sauriez-vous alors ce qui se passe au Ciel ? »

 

           Dans le verset cité, Pierre renvoie ses auditeurs vers la pierre vivante. Nous connaissons l’existence des pierres mortes qui servent à construire les maisons, mais vous voyez qu’il y a aussi des pierres vivantes. Si vous pouvez interpréter le mot pierre en langage spirituel, vous verrez qu’il a une autre signification. Le mot pierre, dans un sens spirituel, s’entend d’un caractère achevé, où toutes les forces sont équilibrées, où le processus du développement se déroule harmonieusement, où le cerveau, les poumons, l’estomac, le système nerveux sont en ordre et fonctionnent correctement. C’est pour cela que le Christ nous exhorte : « Soyez une pierre qui peut croître et se développer » ; et à un autre endroit : « Il faut bâtir une maison de Dieu », sous-entendu, avec cette pierre.

 

           Mais je reviens à l’expression lait spirituel. Certains disent souvent : « Nous voulons être spirituels. » Qu’est-ce qu’ils entendent par-là ? S’enfermer en eux, être imperturbables, pensifs et contemplatifs ? Cela ne les rend pas spirituels. Être spirituel signifie communier avec les conditions environnantes, avec le milieu, avec le terreau où tu vis et savoir interagir de manière juste avec ce terreau, ce milieu, ces conditions, avec les éléments qui créent la vie. La plus haute position que l’homme peut occuper est celle où le discernement, le cœur, l’âme, toutes ces forces (car ce sont des forces) sont au zénith, à leur apogée. La pierre dans son état naturel ne peut contenir du liquide, mais si elle est cuite dans un four à chaux, elle sert ensuite pour blanchir à la chaux. Et le Seigneur, lorsqu’Il veut blanchir Sa demeure, cuit la pierre, met un peu d’eau pour l’hydrater et la badigeonne en blanc, ce blanc qui se nomme spirituellement pureté et bonté dans la vie. Si des souffrances surviennent, cela signifie que vous avez été mis dans le four à chaux pour vous transformer en cette chaux spirituelle. Il y a certaines pierres plus dures qui, une fois dans le four à chaux, ne cuisent pas. Elles sont considérées comme impropres et mises au rebut.

 

           Maintenant, lorsque Pierre dit « désire », il veut désigner ce processus intérieur de cuisson qui forme dans notre esprit ces entités supérieures qui, par le processus de la dilution, pourront passer d’un monde à l’autre. Si vous avez deux pensées dans votre esprit qui vous angoissent, prenez-en une sans la ménager et mettez-là dans le four à chaux, puis faites un feu et cuisez-là. Et quand vous cuirez chaque pensée parmi les milliers qui vous assaillent, cela reviendra à brûler des milliers de kilogrammes de chaux que vous revendrez. Non seulement vous vous débarrasserez d’un grand fardeau, mais vous obtiendrez un grand gain. Ce qui se passe dans le monde physique, se déroule également dans le monde spirituel par analogie ; chaque processus dans le plan physique est aussi un processus au ciel et vice versa. Si vous comprenez correctement cela, vous saurez que lorsque vous souffrez sur terre, cela réjouit le ciel. Pendant que l’on vous cuit dans le four à chaux, n’en comprenant pas les raisons profondes, vous vous dites : « Ma vie est partie en fumée ! » alors qu’au ciel on proclame : « Comme nous nous réjouissons que cette pierre se transforme en chaux ! » Lorsque vous pensez : « Les anges en haut n’ont aucune compassion envers nous », ils répondent : « Si, si, nous voyons que vous devenez blancs et purs comme nous. » Pour cela, nous devons désirer non pas ce qui nous durcit, mais ce qui élargit nos âmes, notre esprit, nos forces et nos capacités.

 

            Mais vous demanderez : « Comment mettre cela en pratique dans la vie ? J’ai des élèves turbulents, des enfants espiègles ; comment puis-je agir sur eux ? » Ou bien : « Je suis un prêtre, j’ai des ouailles incultes et incroyantes qui ne peuvent pas comprendre la philosophie de la vie », ou bien : « Je suis commerçant, mes associés et mes clients veulent me piller. » Vous vous plaignez tous ; pourquoi ? Parce que votre corde est mince et lâche alors que vous voulez lever un poids de cent kilos ; bien sûr dans ce cas la corde cassera et la charge tombera. Comment peut-on vivre selon l’Ancien Testament, mais appliquer l’enseignement de Pierre ? Vous êtes amis avec Moïse, mais vous voulez aussi être amis avec le Christ. Moïse dit : « Ne désire pas », mais ensuite il ne précise pas ce qu’il faut faire. Il dit à un autre endroit : « Adorons Dieu », mais comment L’adorer si je ne L’ai pas vu ? À un endroit il dit : « Aimez votre peuple », mais ne dit pas la même chose pour les autres peuples. J’aborde la loi de Moïse de façon globale. Bien sûr, il a promulgué sa loi dans des conditions différentes. Elle a servi à préparer l’humanité pour l’enseignement du Christ. La loi de Moïse est le premier hémisphère terrestre, l’enseignement du Christ, le second ; vous pouvez vivre en lui lorsqu’il est éclairé par les rayons du Soleil, mais s’il est hors d’atteinte des rayons solaires, vous ne pouvez pas subsister. Dans la vie moderne, en société, nos désirs sont le reflet de l’application de la loi de Moïse. Les gens veulent être riches, instruits, mais en agissant conformément à cette loi, ils ne peuvent pas tous devenir riches et instruits, d’où les conflits. Dans le champ physique, il n’y a pas de conditions pour que tous soient riches ou instruits, par contre tous peuvent être bons. Désirez la vertu qui n’appartient pas au monde physique. En Inde, les gens comprennent et appliquent cette loi, même sur les animaux. Si vous savez rentrer en contact avec un animal, même le plus féroce, vous serez adorés et aurez un compagnon dévoué qui ne sera plus prédisposé à vous faire du mal et qui obéira à tous vos souhaits. Lorsque le Christ a dit : « Aimez vos ennemis », Il comprenait cette loi.

 

            La première chose que le christianisme recommande pour purifier l’homme est la souffrance. Les pierres dures doivent passer par le four à chaux pour pouvoir blanchir à la chaux ; le pain cru doit être cuit pour être consommé. De même, l’homme ne peut rentrer au Ciel qu’en tant que pain cuit, seulement alors vous serez servi à la table. Pourquoi le Seigneur vous a-t-il donné un discernement, un cœur, et des yeux, des oreilles, une langue ? Vous devez réfléchir à quoi ils vous servent. J’avance pêle-mêle ces questions et je vous laisse méditer là-dessus. Vous dites : « Je veux servir Dieu », mais vous ne savez pas comment servir. Je connais des gens qui comprennent soi-disant les lois occultes, mais qui ne peuvent pas servir Dieu. S’ils connaissent ces lois, qu’ils les appliquent au moins pour leur propre développement. Certains veulent que je leur révèle beaucoup de choses d’ordre philosophique et occulte ; je peux vous les dire, mais je veux poser des fondations saines et construire là-dessus, pour que chaque pierre que nous posons soit bien taillée et posée à sa place : à l’angle. Une mission grandiose nous attend : arranger ce monde. Je vois que l’édifice sur lequel se tient maintenant la vie se délabre et qu’un jour le Seigneur nous appellera pour bâtir le nouveau. Mais saurons-nous le construire lorsqu’il nous appellera, voici la question. Pour être prêts, nous devons dès maintenant nous nourrir de ce lait dont je vous parlais ; être prêts pour ne pas salir les nouveaux habits que Dieu nous donnera un jour.

 

            Les petits d’une corneille ont demandé à leur maman de les déplacer dans un nouveau nid ; elle les a interrogés : « Mais prendrez-vous aussi vos petits derrières mal nettoyés ? – Oui, nous les prendrons aussi. – Impossible alors, vous salirez aussi l’autre nid ! » Certaines femmes irréfléchies disent : « Pourquoi le Seigneur m’a-t-il faite femme ? » Voici pourquoi. En tant que femmes vous apprenez des choses qu’un homme n’apprend pas : l’art de préparer le lait avec lequel nourrir vos enfants. Vous êtes simplement des nourrices du Seigneur qui élèvent Ses enfants. Si vous n’assumez pas vos devoirs maternels, le Seigneur vous demandera « Pourquoi vous ai- je confié cette mission importante ? Il ne fallait pas donner ce lait vicié à vos enfants. – Oui, mais nous l’avons déjà fait. –  Encore une fois et je vous congédierai ! – Mais je veux être un homme. – Tu ne seras pas un homme ; si tu continues de réclamer ce que tu ne mérites pas, si tu es toujours aussi revêche, tu reviendras comme un veau la prochaine fois. »

 

            La philosophie des chrétiens modernes ne repose pas sur des fondations saines. Chaque personne sectaire proclame : « Ce que je prêche est le véritable enseignement chrétien, et le reste ne l’est pas », mais nul ne peut déterminer ce qu’est le véritable enseignement chrétien. Nous disons que nous sommes la couronne de la création. Ne nous mentons pas à nous-même et à Dieu ; nous ne sommes pas les meilleurs ; les meilleurs, ce sont ceux qui ont achevé leur développement. Nous qui croassons dans la marre ne sommes rien de plus que des grenouilles ; nous qui réclamons de l’argent et des maisons et sommes prêts à vendre le Seigneur pour eux, nous ne sommes pas le meilleur de la création, mais le pire de la chute, du purgatoire.

 

            Nous sommes à la croisée des chemins, et il faut se questionner pour savoir si on peut marcher encore longtemps dans cette direction. Nous ne pouvons plus faire un pas de plus : l’humanité d’aujourd’hui a atteint cette limite qui lui fera tout perdre si elle fait un seul pas de plus. Mais un pas en arrière, un pas en avant, un pas vers le haut, et son avenir sera grandiose. Nous devons donc réfléchir vers où nous nous dirigeons et renoncer à ce qui est éphémère et qui nous entraîne vers la déchéance. Le Christ dit : « Celui qui aime sa mère et son père doit les renier et Me suivre. » Et l’homme doit dire : « Je ne veux plus le lait d’aujourd’hui, mieux vaut mourir sans lait que de boire celui-ci, car la mort sans lait est préférable à la vie avec du lait vicié. » Nous devons renoncer à toutes ces choses attrayantes qui corrompent nos pensées et nos désirs et nous empoisonnent la vie, pour chercher et trouver la vérité divine. Mon intention n’est pas de vous effrayer mais de vous tourner vers vous-mêmes. Regardez-vous, examinez votre visage : son teint rouge indique un état d’excitation, un corps en mauvaise santé ; son teint trop pâle indique une apathie face à la vie. Ni l’un, ni l’autre ne sont très chrétiens. Si vous utilisez la nourriture du Christ dont parle l’apôtre Pierre, vous allez avoir de bonnes dispositions : la joie, la gaîté, un élan de l’esprit, le courage et la persévérance dans la lutte. Si vous êtes nourris de ce lait vivant, aucun microbe ne peut venir faire son nid en vous.

 

            Si j’avais plus de temps, je vous aurais expliqué comment doit être un chrétien dans le vrai sens du terme. Vous avez certaines aspirations, vous désirez être bons, aimer, mais ne le pouvez pas. Pourquoi ? Parce que vous ne savez pas comment vous y prendre !

 

            Un médecin a été appelé par une riche demoiselle, malade d’ennui ; la première chose qu’il lui a prescrite a été l’exercice.

 

           « Comment ça m’exercer ? – Si tu ne t’exerces pas, tu périras. – Alors je le ferai. Donnez-moi vos instructions, s’il vous plaît. »

 

           C’est ce qu’il a fait et elle s’est mise à s’exercer, et l’ennui l’a quittée.

 

           Vous restez souvent les bras croisés ou bien vous vous tournez les pouces dans un sens, puis dans l’autre. Il faut arrêter de se tourner les pouces et s’exercer, travailler. Alors, le Seigneur vous bénira.

 

           Ce sont les femmes qui doivent travailler de ce point de vue, car le Seigneur leur a transmis la clé du Paradis ; elles détiennent la clé du Royaume de Dieu. Pierre est un mot féminin. Mais les femmes ont un caractère un peu moins forgé et abandonnent leur mission. Une femme aime un homme, mais en voit un autre et se dit : « Je me marierai avec lui, sinon ma vie est ratée. » Mais deux ou trois ans plus tard, elle l’oublie et se montre prête à convoler avec un autre. Le Seigneur dit désormais aux femmes : « Vous qui détenez la clé du Royaume de Dieu, si vous ne respectez pas Mes commandements, je vous chasserai pour que, dehors, vous vous repentiez et vous purifiiez de vos péchés. » Lorsque nous ne suivons pas les commandements du Christ, nous nous détournons de Lui, nous Le renions, nous projetons du mal sur Lui, et nous Le livrons perpétuellement à Pilate, c’est-à-dire à des souffrances, à une crucifixion quotidienne. Et vous vous demandez pourquoi le monde ne s’arrange pas. Comment peut-il s’arranger alors que nous tourmentons chaque jour notre Seigneur ? Arrêtons déjà d’enfoncer des clous dans Sa chair : les clous que nous enfonçons en Lui nous atteignent nous-mêmes.

 

           Connaissez-vous l’histoire de ce pêcheur qui a voulu apporter à son roi comme offrande un poisson très rare ? Le gardien n’a pas voulu le laisser passer et, pour l’amadouer, le pêcheur lui a promis la moitié de sa récompense.

 

           Il est entré, mais lorsque le roi lui a demandé quelle récompense il souhaitait, il a répondu : « Cinquante coups de bâton. – Comment ça ? dit le roi. – Oui, c’est la récompense que je vous demande. »

 

           Après avoir reçu vingt-cinq coups de bâton, il a dit : « J’ai un associé, votre gardien. S’il vous plaît, payez-lui les vingt-cinq coups de bâton restants. »

 

           Le Christ aussi, lorsque vous enfoncez des clous dans Sa chair, dit : « Appelez mon associé et administrez lui les coups restants. » Ce qui nous arrive tous les jours n’est rien d’autre que les coups de bâton restants, la moitié de la récompense que nous avons exigée.

 

           « Comme je souffre, mon âme va éclater ! » Elle va éclater, car vous n’arrêtez pas d’enfoncer des clous dans la chair du Seigneur ! Vous êtes malades ? Faites venir le médecin, mais le vrai médecin, celui qui vous guérira, ne rentrera pas dans la maison tant que vous continuez d’enfoncer les clous.

 

            Ce que je prêche, comme vous le voyez, est un enseignement très pratique que chacun peut appliquer. Lorsqu’une mauvaise pensée vous assaille et que vous désirez quelque chose de mauvais, mettez cette pierre très dure dans le four à chaux pour la réduire en chaux avec laquelle vous blanchirez votre âme et la rendrez lumineuse. Si vous vous exercez ainsi, vous verrez comment votre âme s’éclairera. C’est l’enseignement que prêche l’apôtre Pierre. Vous le considérez comme un simple pécheur, mais c’est un pécheur qui cuit le poisson au lieu de le manger cru. Dans quoi devez-vous le cuire ? Dans le feu divin de l’amour. Si vous le cuisez ainsi, vous direz : « Regardez-moi ce magnifique poisson ! »

 

            Si nous ne devenons pas les associés des habitants du ciel, quelle place pouvons-nous espérer dans ce monde-là ? Lorsque le Seigneur dit de renoncer à nous-mêmes, de perdre notre vie, Il entend ce renoncement, non pas au profit des cochons, mais au profit de ceux qui sont placés plus haut que nous, alors seulement nous gagnerons. Vous direz que cette loi est incompatible avec les lois de la nature. Elle est compatible : ceux qui se nourriront de cette sève vont semer de nouvelles graines et un nouvel arbre poussera et donnera des fruits. Donc, pour croître, nous devons nous mettre sur le chemin du développement. Alors les anges prendront part à notre travail. Et pour les faire participer, il faut leur payer quelque chose. Pour être semés un jour dans des conditions plus propices, nous devons dès maintenant, pendant notre séjour sur terre, leur préparer une gratification. Si nous nous nourrissons de lait spirituel, nous nous approcherons d’eux et, en fin de compte, du Christ.

 

            Dans ce combat épique je veux voir disparaître la peur en vous. Celui qui veut combattre avec le Christ, ne doit craindre aucun traitement. Cuisez vos for intérieurs dans le feu divin comme le poisson que vous pêchez. Il y a deux possibilités : ou bien le poisson doit être cuit ou bien il doit être salé, il n’y a pas de moyen terme. Lorsque le Christ dit : « le sel ne doit pas perdre son goût.[1] » Il entend que si vous n’êtes pas salés, vous serez jetés dehors, sinon vous serez mis dans le tonneau. Je préfèrerais personnellement être cuit plutôt que salé : le sel est pour le monde et le feu est pour nous. Le traitement par le feu est meilleur, car il est synonyme de croissance, de vie ; la salaison est un traitement de conservation : conserver la graine pour ne pas l’abîmer. Ce qui signifie que vous pouvez être dans deux états : ou bien en croissance dans le jardin de Dieu ou bien une graine dans la grange de Dieu.

 

            Faites un essai sur vous-mêmes, mais en lien avec le verset que je vous ai lu ; il a un sens très profond. Il pourrait y avoir des volumes entiers sur la façon de bâtir la vie, d’éduquer les enfants, les hommes, les femmes, les élèves, la société et ainsi de suite. Tout est dans ce verset. Mais il doit être semé correctement. Où ? Dans notre esprit. Faites bouillir ce verset dans l’eau divine, cuisez-le dans le feu divin et ce verset épineux se transformera en nourriture dont vous pourrez assimiler le jus. Si vous vous nourrissez de ce lait spirituel dont parle Pierre, votre visage et votre position sociale changeront. Je veux que vous adoptiez cette méthode divine et vous prépariez pour une autre vie, pour le ciel.

 

            C’est ce que je veux de vous ce matin : désirez ! Jusque-là, vous n’avez pas désiré. Je veux à présent que vous désiriez le lait spirituel pour entrer dans le côté positif de la vie. Et alors le Seigneur vous donnera ce que vous demanderez.

 

Sofia, 29 novembre 1914

 

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[1] « C’est une bonne chose que le sel. Mais si le sel perd son goût, avec quoi le lui rendrez-vous ? Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres. » (Mc 9, 50)

 

Traduit par Bojidar Borissov

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