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1914_11_02 L’esprit et la chair, flux et reflux dans la vie


Ani
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L’esprit et la chair, flux et reflux dans la vie

 

Car la chair convoite contre l'Esprit,

et l'Esprit contre la chair;

et ces choses sont opposées l'une à l'autre…

Mais le fruit de l'Esprit est l’amour, la joie,

la paix, la patience, la bonté, la charité,

la foi, la douceur, la tempérance.

Galates 5, 17 ; 22

 

            En règle générale, les gens ont des notions très confuses sur ces lois profondes qui régissent la Vie. Le monde où nous vivons est gouverné par des lois, des règles que Dieu a promulguées il y a longtemps, lorsqu’Il organisait l’Univers. Et lorsqu’Il y a introduit le premier homme – Les Ecritures laissent ce passage sous silence –, le Seigneur l’a instruit abondamment et lui a enseigné le savoir céleste. Il lui a montré toutes les lois fondatrices de cet édifice où Il l’a placé pour vivre, Il lui a montré les effets des plantes qui guérissent, les propriétés des éléments et, quand Il l’a laissé gouverner sur tout, Il lui a dit : « Si tu respectes les lois que J’ai énoncées, tu seras toujours bienheureux, joyeux, serein et tu réussiras tout ce que tu entreprendras ; mais le jour où tu enfreindras Mes commandements, tout se dressera contre toi. » Les deux arbres mentionnés par les Écritures : l’Arbre de la Vie et l’Arbre de la connaissance du bien et du mal, témoignent de ce fait. Si je m’arrêtais pour expliquer ce que sont ces arbres, ce serait une trop longue digression, je laisse cela de côté pour une autre conférence. Ces deux arbres au Paradis étaient vivants, intelligents et détenaient en eux une force, des qualités. Et le Seigneur a dit au premier homme : « Dans l’Arbre de la connaissance du bien et du mal se cache un grand danger, et le jour où tu étendras la main sur lui, tu perdras tout, car les éléments cachés dans cet arbre ne sont pas pour toi, tu n’es pas assez fort pour les maîtriser. À l’avenir, tu pourras les étudier, mais pour le moment, tu tireras profit de tous les autres arbres, de tout le reste dans la Vie, mais pas de l’Arbre de la connaissance du bien et du mal. Je ne vais pas m’attarder maintenant sur les raisons profondes qui ont incité Adam à enfreindre le commandement Divin.

 

            Certains prêchent qu’il faut avoir la foi. Bien entendu, la foi est utile ; qu’elle soit positive ou négative, elle est la base de la Vie ; sans elle la Vie ne peut exister. Les créatures, même les plus petites, des plus microscopiques aux plus élaborées, ont toutes la foi. Mais quelle est leur foi ? Un athée dit : « Je ne crois pas en Dieu », mais cette affirmation démontre précisément qu’il croit en quelque chose : il croit qu’il n’y a pas de Dieu, donc, finalement, il a une croyance. J’aimerais voir comment l’homme pourrait se retrouver sans aucune foi, même pas en lui-même. Puisqu’il croit en lui-même, il a donc la foi, mais l’objet de sa foi n’est que son propre raisonnement. Si on dit de quelqu’un qu’il est athée, ce n’est pas juste, ce n’est qu’une demi vérité ; il a abandonné sa foi en Dieu, mais cultive une foi en lui-même. Ainsi la foi peut-elle être positive ou négative. Adam et Eve ont fait preuve d’un manque de foi en Dieu lorsque Lucifer est rentré dans l’Eden, parce qu’ils ont cru en lui, en se détournant de Dieu, ce qui a causé le péché originel. Et l’apôtre Paul dit dans son épître aux romains : « Tu es donc esclave de celui à qui tu obéis. » (Rm 6, 16)

 

            Ce matin, ma conférence portera sur les deux grandes lois que je formule ainsi : «la loi des contraires et la loi de la ressemblance. Ces lois, nous pouvons les vérifier chaque jour. Ce n’est pas de la philosophie abstraite comme la réincarnation ou la transmigration des âmes, ce sont des choses que nous pouvons quotidiennement vérifier en nous. Et les choses, en apparence obscures, se clarifieront à travers le prisme de ces lois.

 

            Vous êtes par exemple au bord de la mer ; vous voyez une mer calme et immobile, mais vous remarquez soudain qu’elle s’agite et déborde sur la côte : un courant que les scientifiques nomment la marée montante, s’est formé. À certains endroits l’eau monte de vingt mètres[1] au-dessus de son niveau habituel ; alors vous devez reculer le plus vite possible ; c’est le seul moyen d’échapper, sinon les vagues vous engloutiront. Cette marée, cette montée de l’eau dure douze heures ; douze heures plus tard vous verrez les vagues se retirer vers le large. Ceci peut s’observer souvent, une fois par jour : en vingt-quatre heures, il y a une marée montante, puis une marée descendante. Ce flux et ce reflux se produisent aussi en vous. Où ? Bien sûr, non pas en haut, vers les cimes, vers les hauteurs de la Vie, mais dans les profondeurs. Il vous est peut-être arrivé souvent de descendre par temps calme au bord de la mer et d’entamer une belle chanson, puis, tout à coup, une vague se lève et vous emporte vous et votre belle chanson, ou du moins vous laisse entièrement trempés. Ou bien, vous montez dans une barque sur une mer calme, mais une tempête survient, la retourne et vous projette dans la mer déchaînée. Certains peuvent penser que c’est une exagération, mais, dans la vie, c’est une réalité. Combien de fois des êtres disparaissent sans laisser de trace dans l’océan de la vie, avec leurs chansons, leurs rêves et leurs idéaux, Vous dites : « Quelle malchance ! » Vous en cherchez la raison sans connaître les lois de la Nature.

 

            Lorsque les philosophes de l’antiquité ont dit : « Connais-toi toi-même », ils entendaient cette loi des mouvements rythmés : le flux et le reflux. Dans votre esprit, ces deux mots sont confus, mais je tenterai de vous les expliquer. Cette manifestation du flux et du reflux est appelée loi du mouvement rythmé dans la science moderne. Dans toute chose, il y a un courant du centre vers la périphérie et de la périphérie vers le centre ; dans toute chose, il y a un flux et un reflux, une élévation et une descente, une genèse et un déclin. Dans la chimie, il y a une action et une réaction. L’action, c’est le flux, suivi de la réaction qui est le reflux. Si vous observez votre montre, remarquez comment son tic-tac, d’abord fort, s’affaiblit progressivement jusqu’à finir par s’arrêter presque, puis se renforce de nouveau et baisse de nouveau. La même chose se produit pour votre cœur. Si vous posez la main sur votre cœur, vous remarquerez que, quelque fois, il bat plus fort et vous prenez peur ; le docteur dit : « Cet homme a une tension élevée. » C’est un flux dans votre organisme qui agit aussi sur le cœur. Cette loi s’applique partout et lorsque les médecins disent à quelqu’un qu’il a un bruit cardiaque, je réponds simplement qu’il a un flux qui agit sur son mental, sur son cœur, sur son âme et que, douze heures après, ce flux s’affaiblira et la tension artérielle tombera. Ces douze heures sont peut-être douze secondes, douze minutes, douze heures, douze jours, douze ans, douze siècles, douze millénaires, douze millions d’années etc., peu importe, le rapport entre les choses reste inchangé. Ainsi agit cette loi.

 

            Dans ce verset, l’apôtre Paul parle de la loi de la chair, c’est la loi du reflux, et la loi de l’Esprit, c’est la loi de l’afflux. La loi des opposés inclut la loi du reflux, alors que la loi de la ressemblance inclut la loi du flux. À certains endroits du corps se forment des miasmes ; ces relents peuvent répandre des microbes et, à ces endroits, apparaissent des maladies. Cette loi agit dans notre cerveau, dans notre cœur, dans notre âme. Il reste souvent des résidus dans l’organisme ; ils sont à l’origine de maladies que nous appelons rhumatisme, dans les articulations, les jambes, la tête : nous ressentons des douleurs et nous nous plaignons. Si nous sommes intelligents et comprenons la loi, là où se forme un flux, nous pouvons bâtir une barrière, un grand mûr. Si nous sommes bêtes, nous faisons les badauds au bord de la mer déchaînée. Les gens disent toujours : « Le monde est mauvais. – Pourquoi serait-il mauvais ? – Mais à cause de cette guerre généralisée ! » La guerre représente un flux de forces et dans ce flux il y a une collision, c’est pour cela que tout le monde fuit en criant que la mer afflue. Et cette fuite est appelée guerre. Vous vous demandez ce qu’il adviendra du monde. Je vous réponds : « Dans douze heures ou douze semaines ou douze ans tout s’apaisera ; le sol gorgé de sang séchera et les hommes se demanderont : « Qu’est-ce que c’était que cette tempête, pour quelle raison la mer s’est-elle acharnée contre nous ? » La mer ne s’acharne pas, elle respire, et lorsqu’elle remplit ses poumons, sa structure, sa poitrine monte de vingt mètres. Toutefois, lorsque la mer prend son inspiration, tu dois être soixante kilomètres à l’intérieur des terres, sur un sommet. Lorsqu’elle expire, tu peux aller sur la côte pour la contempler, mais si tu la vois reprendre son inspiration, cours de nouveau en arrière vers un endroit très haut.

 

            Si nous savons les appréhender, ces deux lois des contraires et de la ressemblance sont deux notions grandioses dans le monde. La première loi, celle de la ressemblance, est la loi du Ciel, l’autre, la loi des contraires, est la loi de la Terre, du monde organique, de la chair. Vous vous levez le matin mal disposé, tout vous contrarie, vous n’avez aucune envie de travailler, votre raisonnement est troublé et vous dites : « Le Seigneur n’a pas fait le monde comme il faut », tous les diables vous envahissent, et vous êtes prêts à vous battre avec le monde entier, vous attendez seulement que quelqu’un vous regarde de travers pour vous mettre en colère : voilà la loi des contraires. Ce jour-là, lorsque l’épouse voit son mari dans cet état, si elle comprend la loi, elle doit fuir deux kilomètres plus loin et se dire : « Mon mari aujourd’hui a un reflux de l’Esprit et un flux de chair ! » N’en riez pas, car demain c’est l’épouse qui va se mettre dans cet état. C’est une loi, tout le monde n’y succombe pas au même moment.

 

            Il y a dix ans, j’habitais dans une famille de sept personnes : le père, la mère, un fils et quatre filles. Je faisais alors certaines observations pour vérifier cette loi et elle fonctionnait comme une horloge. Tous les membres de la famille se suivaient à tour de rôle : lundi, le père est mal disposé, le regard sombre, et tous disent : « Papa est de mauvaise humeur, il est renfrogné, il crie, il gronde. » Ils se cachent tous, ils en cherchent la raison. Mardi, le père est de bonne humeur, mais ils voient que la mère a le regard hargneux ; le père sourit en disant : « Aujourd’hui c’est le tour de votre mère. » Il est curieux de voir que mercredi c’est le tour du fils ; tous en rient, car ils sont prévenus.

 

            Je savais de qui ce serait le tour et quand ; ce programme fonctionnait sans faille ! C’est bien et même agréable, si l’un est indisposé et renfrogné, mais pas l’autre. C’est facile. Mais lorsque les deux sont indisposés ou, dit de manière scientifique, lorsque les deux ont un reflux, alors ça va mal!

 

            Voilà ce que dit l’Apôtre Paul dans le chapitre que nous avons lu : la chair s’oppose à l’Esprit et vice versa. Nous ne pouvons pas concilier ces deux lois, c’est impensable du fait de leur dynamique diamétralement opposée : l’une avance et l’autre recule. Sous la loi des contraires, l’harmonie, le bonheur sont détruits, anéantis ; si elle s’installe en vous, elle vous dépouille. Si vous tombez sous l’influence de cette loi des contraires, elle peut s’emparer de votre raisonnement douze minutes, douze heures, douze ans.

 

            Certaines périodes de la vie influencent le caractère de l’homme, dès son origine. Si un enfant est conçu et nait dans la période des contraires, il sera nécessairement un criminel, le plus grand brigand, car il ne peut échapper aux conséquences que produisent ces éléments qui poussent le cours de sa vie dans une autre direction. Si le père et la mère sont sous l’influence de la loi de la ressemblance, il naîtra chez eux un fils ou une fille noble et raisonnable. Ainsi agissent ces grandes lois que les premiers hommes, avant le péché originel, comprenaient, mais qu’ils ont oubliées par la suite.

 

            Les gens veulent que le prêtre continue de prêcher après la messe, mais il est soumis à la loi des contraires : ses vibrations, son humeur, son prêche de ce jour-là ne peuvent pas apporter la grâce aux gens. Il se peut qu’il serve depuis longtemps, il y est tenu, mais s’il était libre, il prendrait son chapeau et partirait ailleurs, sauf que les gens veulent qu’il prêche ! Que peut-il prêcher ? Il va les sermonner : « Vous êtes ceci, vous êtes cela, vous êtes de mauvais bougres », et il les enverra au purgatoire. Ce jour-là, il a proféré un mensonge : c’est de lui-même qu’il a parlé et ce qu’il a dit s’est reflété en vous ; vous avez été un miroir dans lequel il s’est regardé ; il était sous l’influence de la loi des contraires.

 

            On raconte l’histoire d’un célèbre prédicateur américain de New York. Il avait longtemps travaillé sous l’influence de la loi des contraires et racontait de telles horreurs qu’il avait effrayé ses ouailles, comme si la fin du monde arrivait. Étant donné que la loi des contraires laisse souvent des résidus dans l’estomac qui ne peut plus digérer, ni secréter les sucs digestifs, et nuit ainsi à tout l’organisme, on a fini par le conduire à l’hôpital pour le nettoyer de ces résidus. Avec une sonde dans la bouche, ils lui administrent quatre à cinq litres d’eau chaude, nettoient une ou deux fois l’estomac et éliminent les résidus. Deux semaines après, il réapparaît à l’église, prêchant le Royaume de Dieu, l’avènement du Christ, l’Amour, et ainsi de suite… Les gens se disaient : « Tiens, notre prédicateur s’est transformé. » Je vous dis aussi : lorsqu’un prédicateur ou un orateur se présentent pour prêcher, dans une église ou au parlement, ils doivent d’abord éliminer les résidus de leur estomac, de leur cœur, de leur raisonnement, avant de s’adresser aux gens.  

 

            Vous vous levez le matin, disons un peu indisposé, mais vous ne vous en rendez pas compte ; cinq à dix minutes s’écoulent et votre esprit s’éclaircit, alors vous dites : « Dieu merci, j’y vois plus clair. » Il se passe un certain temps, et des pensées sombres reviennent ; vous vous dites : « D’où ce diable est-il sorti ? » Les gens ne comprennent pas qu’il s’agit d’une loi qui agit méthodiquement et périodiquement dans le monde : ce n’est pas un diable qui les a piégés, c’est une loi Divine. Le Seigneur dit : « Je t’ai doté jadis de discernement pour appréhender l’organisation du monde, mais tu l’as oublié et cette même loi te l’apprendra à présent. » Lorsque les sociétés modernes réussiront à comprendre le sens profond de ces deux lois, alors seulement le monde s’améliorera en commençant par la base ; les tribunaux seront plus justes, etc.

 

            Certains demandent comment le monde peut s’arranger. Il le peut. Lorsque nous agirons conformément à cette loi, le monde s’arrangera comme Dieu l’a initialement organisé. Les mêmes causes engendrent les mêmes effets, et les causes contraires engendrent des conséquences contraires. Les Hindous qui connaissent ces deux lois, les expliquent par le mot karma : la loi des causes et des conséquences. Mais le karma peut se manifester comme flux et reflux, c’est-à-dire être bon ou mauvais. Dans le langage du commerce, cela revient à donner et prendre : si tu donnes, c’est un reflux, si tu prends c’est un flux. Et celui à qui vous êtes redevable, viendra vous voir exactement à la date d’échéance pour vous inviter à payer votre dette. L’échéance est la loi qui régule les choses. Elle est conditionnée par le débiteur et le créancier. Donc, Dieu pose certaines conditions lorsqu’Il nous établit dans le monde. Nous nous sommes engagés envers Lui à faire ceci ou cela, mais ensuite nous Lui déclarons : « Nous ne te devons rien. – Ah bon ! Alors J’appliquerai la loi des contraires sur toi. Tu bats quelqu’un, il te battra en retour, tu l’aimes, il t’aimera aussi, donc ce que tu feras aux autres, te sera rendu en retour. » Ces deux lois gouvernent la Terre et agissent sur elle.

 

            Les semblables se repoussent : un coq se dresse sur le tas de fumier, un autre, plus fort, va l’en déloger. Pourquoi les deux coqs ne peuvent-ils pas chanter ? La loi édicte ceci : « Sur un tas de fumier, un coq et un seul doit chanter. » Dans le monde, il peut y avoir le bien et le mal, mais deux maux ne peuvent cohabiter au même endroit et deux biens non plus. Un saint et un autre saint ne peuvent cohabiter, ni un scientifique avec un autre, ni deux médecins. Un proverbe turc dit à ce propos qu’un cotonnier n’obtient pas de couleur d’un chien blanc. C’est parce qu’ici sur Terre agissent justement ces deux lois : celle des contraires et celle de la ressemblance. Le Bien a une aspiration vers le mal et le mal, vers le Bien. C’est pourquoi l’habitant de la Terre doit impérativement avoir pour amis de mauvaises personnes, et les méchants aussi doivent avoir pour amis de bonnes personnes. La loi du Ciel est différente, mais sur Terre il en est ainsi. Celui qui ne veut se lier qu’avec de bonnes personnes, des personnes comme lui, aura des malheurs. Pourquoi ? Parce qu’il faut un échange.

 

            Prenons un commerçant qui a des tissus qui coûtent des millions de levas ainsi que son voisin; à qui les vendront-ils tous les deux ? Leurs intérêts ne coïncident pas. L’un dira à l’autre : « Éloigne-toi, va à l’autre bout du monde, ici, c’est moi qui commerce. » C’est la loi des contraires. C’est pourquoi, le Christ qui comprenait cette loi, disait : « Faisons preuve d’abnégation et laissons d’autres vivre à cet endroit. » Lorsque l’homme renonce à lui-même, il devient serviteur, et alors Dieu dit : « Je t’aime. » Mais si quelqu’un dit : « Je veux aussi être seigneur », Dieu répond : « Il ne peut pas y avoir deux seigneurs, l’un doit être seigneur, mais le second serviteur. » Le mal naît lorsque les deux veulent être seigneurs. S’ils insistent sur ce point, Dieu dit : « Chez Moi il ne peut y avoir deux seigneurs ; si vous insistez, allez à l’autre bout du monde ! » Et où se trouve l’autre bout du monde ? Sur Terre. C’est pourquoi le Seigneur a envoyé les hommes sur Terre. En vous tous, qui tentez de comprendre la loi de la ressemblance, c’est la loi des contraires qui règne, et qui vous rend malheureux. Vous devez sortir de la loi des contraires et entrer dans la loi de la ressemblance, et cette loi, c’est l’abnégation. Renoncer à soi-même ne signifie pas perdre sa vie, pas du tout. Cela signifie simplement changer un service par un autre. Supposons deux candidats qui veulent être directeurs dans un gymnase ; l’un, s’il agit selon la loi de la ressemblance, dira à l’autre : « Sois directeur, et je serai professeur. » Mais si les deux veulent coûte que coûte devenir directeurs, ils iront intriguer chez le ministre ; chacun dira : « Je suis le plus méritant. » Qu’est-ce qui les gouverne ? La loi des contraires !

 

            Et l’enseignement du Christ se rapporte à la loi de la ressemblance. Le Christ descend sur Terre pour faire régner la loi de la ressemblance. Il dit : « Je ne veux pas vous gouverner, mais je veux vous apprendre à être heureux. Si vous M’aimez et si vous appliquez Ma loi, vous serez bénis. » Tu es mal disposé, tu hais, tu médis, tu es malheureux : tu es dans la loi des contraires. Tu dois t’en affranchir ou, dit en termes scientifiques, tu dois sortir de la loi des contraires et entrer dans la loi de la ressemblance ; autrement dit, tu dois changer les conditions et le milieu. Commence à aimer ! « Comment aimerai-je ? » En effet, tu ne peux pas te mettre à aimer si tu ne te rends pas dans le domaine de l’Amour. C’est comme si on t’avait enfermé dans une pièce plongée dans le noir, en te disant : « Regarde ! » Comment regarder ? La pièce obscure n’est pas du domaine de la ressemblance, il faut la quitter. Si tu as une bougie, tu peux l’allumer avec un briquet. Et lorsque le Christ nous recommande de renoncer à nous-mêmes, il veut dire qu’il faut sortir de la pièce obscure de notre égoïsme et entrer dans la loi de la ressemblance, la loi de l’Amour. Voyez comme cela est sensé !

 

            Sortez et allez dans ces endroits où vous pouvez puiser des éléments nécessaires à votre bonheur, à votre cœur. Vous ne pouvez pas le faire si vous êtes soumis à la loi des contraires. Alors, pour un poste, pour une chaire professorale, vous serez nombreux à vous battre. Une fois, en France, quinze mille personnes se sont portées candidates à un poste pour occuper une chaire. Bon, combien de personnes peuvent l’occuper ? Un candidat pour un poste. Dans ce monde naissent souvent certains désirs. Pourquoi ? Vous êtes envieux : vous voulez ce poste dans cette chaire. Vous détestez quelqu’un et vous vous efforcez de vous en débarrasser. Je peux vous dire avec certitude : je sais pourquoi vous le détestez ; soit vous, soit lui, vous voulez cette chaire. Dans le monde, la loi des contraires est implacable ; cette loi agit dans nos pensées, dans nos cœurs et dans nos corps. Les cellules, les milliards de cellules qui nous composent, dans nos os, dans notre système nerveux, dans l’estomac, dans les poumons, le cœur, le cerveau, toutes les cellules de ces organes tombent sous l’influence de ces deux lois de la ressemblance et des contraires, pour un certain laps de temps où agissent en eux un flux et un reflux. L’homme est en colère, indisposé : c’est donc le reflux. Il faudra nécessairement manifester le flux en lui. Comment ? Il se concentrera en dirigeant sa raison en haut, vers Dieu, revient à montera pour s’entretenir avec Lui, et une fois le reflux passé, il reviendra sur Terre.

 

            Je ne limite pas le terme flux au phénomène marin, mais je l’applique aussi à la végétation, à la présence d’humidité dans l’air. Une fois mûre, toute chose se dessèche : c’est la loi des contraires qui prépare l’humus pour l’année suivante. L’autre loi a donc aussi sa place.

 

            La loi des contraires doit enlever les vieux habits. Vous vous déshabillez, c’est la loi des contraires, vous vous habillez, c’est la loi de la ressemblance. Votre corps se salit, c’est la loi des contraires, vous vous lavez, c’est la loi de la ressemblance. Tous les matins, nous nous levons et nous nous lavons le visage. Pourquoi ? Par habitude. Aujourd’hui, vous devez vous rendre devant le Seigneur parce qu’il y a un reflux en vous ; vous vous lavez le visage et vous dites : « J’enlèverai ce fardeau de mon cœur, j’éliminerai les résidus de mon mental et j’irai ainsi là-haut devant le Seigneur. » Se laver le visage en frottant avec les mains de haut en bas montre cela. Mais vous, comme vous ne pouvez pas l’interpréter, vous vous lavez, mais vous continuez à barboter toute la journée dans la boue, et vos affaires n’avancent pas. Comment avanceraient-elles avec cette boue en vous ? Vous devez être en quelque endroit haut perché dans la montagne.

 

            Nous devons appliquer cette loi dans les fruits de l’Esprit comme dit l’Apôtre Paul : « Le fruit de l’Esprit est l’Amour, la Joie, la Paix, la patience, la bonté, la charité, la foi, la douceur, la tempérance. » L’Amour c’est le Père, la Joie, la mère, la Paix, leur enfant ; ils forment donc un triangle qui se rapporte aux choses Divines. Celui qui veut être bienheureux, doit posséder ces choses, alors il est au Ciel. Ensuite, vient la seconde catégorie qui est du domaine des Anges : la patience c’est le père, la bonté, la mère, la charité, leur enfant. Dans la troisième catégorie : la foi c’est le père, la douceur, la mère, la tempérance, leur enfant.

 

            Ainsi, je vous dis : « D’après la loi de la ressemblance, vous devez d’abord avoir un père. Qui est votre père ? C’est la foi. – Mais je n’ai pas la foi. – Dans ce cas, j’ai une mauvaise opinion de toi, camarade ; si tu n’as pas de père, tu n’as pas de parents légitimes, ta mère ne t’a pas enfanté de manière Divine. » Voilà ce que j’entends lorsque quelqu’un dit : « Je n’ai pas la foi ». Mais si tu dis « J’ai la foi », alors je t’admire, car tu as un père très noble, de haute lignée, d’une famille royale. Si tu dis : « Je ne crois pas en ce père », alors tu es le dernier des vauriens.

 

            Revenons au mot douceur. Nous avons dit que la douceur est une mère, et d’ascendance princière. Tu crois en la douceur, tu as donc une mère. « Mais je ne veux pas être doux. » Alors tu es sans mère. Un chrétien doit avoir un père et une mère : la foi et la douceur, et lui-même incarne la tempérance. Lorsque nous disons tempérance, nous devons penser à nous-mêmes : l’enfant de notre père, la foi, et de notre mère, la douceur. Certains disent : « Je veux aller parmi les Anges. » Tu peux y aller, mais tu dois naître d’un père, la patience, et être enfanté par ta mère, la bonté, être porté dans son sein. Et toi, lorsque tu naîtras, que seras-tu ? La charité : un Ange, un saint. Si tu es charitable, tu es un Ange, tu as en haut, parmi les Anges, un père patience et une mère bonté.

 

            C’est la loi qui régule la vie de l’homme. Elle est le fondement d’une philosophie qui peut être vérifiée au quotidien ; ce n’est pas une théorie, elle peut être vérifiée par chacun. Je ne mens pas tout comme je n’aime pas qu’on me mente. Mentir, c’est se montrer bête comme être trompé, c’est aussi se montrer bête. Je supprime la loi des contraires en moi. Si je suis en reflux, je me rends auprès de Dieu ; si je suis en flux, je me mets au travail sur Terre. Et si je suis auprès de Dieu, qui me mentira ? C’est pourquoi j’ai dit dans une conférence précédente : « Là où le Seigneur se rend, le diable ne peut accéder. » Là où Dieu est absent, le diable est présent. Lorsque quelqu’un dit : « le diable s’est emparé de moi », je comprends ce qu’il veut dire. Si le Seigneur est dans ton cœur, le diable ne peut s’emparer de toi. Selon cette loi de la ressemblance, le mal ne peut se transformer en Bien, ni le Bien en mal.

 

            Un vieux barbu est allé voir un saint qui, depuis vingt ans, vivait dans le désert : « Je suis un grand pécheur. S’il te plaît, adresse des prières au Seigneur pour qu’il absolve mes péchés. » Après son départ, le saint a commencé à prier Dieu pour lui. Un Ange est apparu alors en lui disant : « Ta prière n’est pas audible pour Dieu parce que ce vieux, c’est le diable ! Pour savoir s’il te dit la vérité, ordonne-lui ceci : « Je vais prier pour toi, mais tu dois confesser tes péchés, puis aller en haut d’un rocher et proclamer : Seigneur, sois miséricordieux envers moi qui suis un grand pécheur ! Et répète ces paroles une année entière. » Quelque temps après, le vieux est revenu vers l’ermite, et ce dernier lui a répété les paroles de l’Ange. « Comment donc, s’est écrié le diable, je ne peux pas faire ça ! Moi qui gouverne et commande le monde, je ne veux pas prier ! Toi, prie à ma place ! » Alors l’ermite lui a dit : « La vieille hypocrisie ne peut pas être une nouvelle vertu. »

 

            Ceux qui prêchent l’Évangile doivent savoir que nous ne pouvons pas transformer la loi des contraires en loi de la ressemblance, c’est-à-dire, nous ne pouvons pas tourner vers Dieu un homme qui vit en permanence selon la loi des contraires. Nous ne pouvons pas le rendre heureux, comme nous ne pouvons transformer une femme en homme. Une femme veut que son mari la rende heureuse ; comment la rendrait-il heureuse alors qu’elle ne l’aime pas ? Il lui achète des habits, elle se plaint ; il apporte de la viande, elle le critique ; la maison n’est pas construite comme il faut, et ceci et cela… rien ne va ! Comment la satisfaire alors que dans son raisonnement, elle est dans la région des contraires et qu’aucun effort de son mari ne peut nuancer son caractère ? Et la femme non plus ne peut satisfaire son mari s’il a ce caractère : elle peut lui faire de bons petits plats, ranger la maison, il sera toujours mécontent, car il vit selon la loi des contraires. Et alors, certains viennent me voir et me disent : « Je ne sais pas quoi faire, mon mari est devenu irascible comme une guêpe. » Je raisonne avec sang-froid et je dis : « Il se trouve par malheur sous la loi des contraires, il est dans un moment de reflux. Faites-le monter dans votre charrette, attelez le cheval et dites-lui : allons nous promener, mon cher. » Et lorsqu’une femme veut emmener son mari à l’église, elle prend la calèche et dit : « Allons auprès du Seigneur, tel prêtre célèbre la messe ; nous apprendrons quelque chose. »

 

            Maintenant nous disons : « Le monde doit s’arranger. » Comment peut-il s’arranger ? Un cochon a grogné des millions d’années sous un arbre ; après avoir mangé toutes les poires, il se met à creuser autour des racines et à se demander : « Où sont passées les poires ? » Comment l’arbre donnerait-il d’autres fruits ? Le cochon va l’abimer. Vous aussi, n’ayant pas trouvé de poires en haut, vous vous mettez à creuser en bas en vous disant : « L’argent que nous cherchons est enterré ici » Vous devenez ainsi des chercheurs de trésors. Je vous dis : vous vous trouvez dans cette région de la loi des contraires. Il n’y a pas de poires, ni de trésor, il faut arrêter de creuser à cet endroit, mais prendre vos affaires, votre bâton de pèlerin et partir ailleurs. En effet, si le Maître vous voit creuser à un seul endroit, il vous donnera une bonne correction. Voilà ce que le Seigneur fait maintenant sur Terre : nous creusons pour chercher des poires et Il dit : « Donnez-leur à chacun vingt-cinq coups de bâton pour les corriger ! »

 

            C’est pourquoi je vous dis : appliquez cette loi. La femme ne doit pas creuser autour des racines de son mari : qu’elle patiente en l’absence de poires ; le mari non plus ne doit pas creuser autour des racines de son épouse, ni les curés autour des racines de la papauté, ni les élèves autour des racines de leurs professeurs. Appliquez tous cette loi et vous arriverez à comprendre la Vie comme le Seigneur l’a créée. C’est une philosophie à appliquer dans ce monde, si simple que chacun peut la mettre en œuvre. Si vous dites : « Je ne peux pas faire cela », je vous dirai que vous êtes dans la mare, dans la boue des contraires. Si vous dites « je peux », vous êtes dans la loi de la ressemblance, vous ferez un pas en avant pour entrer sur le chemin du Salut. Certains disent : « Je ne peux pas aimer ! – Je regrette, je ne peux pas vous aider, car vous êtes dans le domaine des contraires et vous vous chargez de résidus et de boue. – Je peux aimer ! – Vous êtes sous la loi de la ressemblance et le Seigneur sera avec vous. » Vous vous levez le matin, mal disposé ; vous vous dites : « J’ai un reflux, je vais atteler le fiacre, attraper la bride du cheval et voyager. » Ne restez pas sur place, autour de cet arbre, pour ramasser des poires si ce n’est pas le moment ; vous les trouverez ailleurs, plus loin. Levez-vous, partez et priez si vous savez comment prier. Vous deviendrez plus robustes par la force de la prière.

 

            La prière est l’activité la plus noble et la plus élevée qui puisse être pratiquée dans ce monde. C’est uniquement grâce à elle que le cœur de l’homme s’élève et s’ennoblit. Je ne parle pas ici du côté apparent de la prière, des lèvres qui remuent, mais de cette prière qui exprime l’élan conscient de l’âme vers Dieu, l’Amour supérieur. Mais tous ne sont pas de cet avis. Certains disent : « Je ne peux pas prier. » D’autres rient et disent : « La prière est une élucubration ; moi, un homme érudit, qui ai fait des études, moi, prier le Seigneur ! » Mais nos érudits sont incohérents, et cela pour la raison suivante : s’ils veulent obtenir un poste, ils font une demande disant : « Parce que mon père est un tel et ma mère une telle, parce que j’en ai besoin, je vous prie d’agréer ma demande et de daigner me nommer à ce poste, ce sur quoi je m’engage à accomplir ma mission le plus scrupuleusement et de la meilleure façon. » N’est-ce pas une prière ? Oui, c’en est une, et bien caractérisée. Mais prier le Seigneur par contre serait une honte. Tant qu’il y a des hommes qui ne prient pas le Seigneur, le bien suprême, mais qui prient les autres, ceux qui les entourent, le monde restera tel qu’il est. Ils vivent dans la loi des contraires.        

 

            Comment être bons alors qu’à chaque pas le mensonge nous accompagne ? Nous trompons nos proches, le Seigneur et nous-mêmes. Inconsciemment nous avons donné droit de cité au mensonge. Nous agissons sous la contrainte de la peur. Libérons-nous de la peur et promettons de dire la vérité, ne serait-ce que devant le Seigneur. Disons : « Aujourd’hui, je ne dirai pas de mensonge devant le Seigneur. » Si nous nous trompons, disons : « J’ai commis une faute », et non pas comme le pharisien : « Un autre est fautif, je suis mieux placé que lui, aie une bonne opinion de moi. » Alors, nous sommes dans le domaine de la loi des contraires, dans les ténèbres. Disons-nous la vérité : « J’ai fait cela. » Parce que la confession nous aide à corriger nos erreurs. Si vous lisez la confession de Tolstoï, vous en trouverez un bon exemple : il est devenu grand lorsqu’il a confessé ses péchés. Il y a un ou deux exemples comme ça dans l’histoire. Etes-vous capables d’une telle confession ?

 

            Si vous désirez être noble, un Ange, un saint, c’est très facile. Dix fois par jour vous pouvez être ange ou diable. Certains ne croient pas en la réincarnation, mais vous pouvez vous réincarner dix fois dans une journée : vous êtes un diable incarné lorsque vous préméditez de tuer quelqu’un ; vous êtes alors dans le domaine des contraires et vous êtes capable de commettre le plus grand mal. Si vous êtes sous la loi de la ressemblance, vous êtes un Ange ; si vous êtes prêt à vous sacrifier ou à agir noblement, vous êtes un saint. Mais vous ne pouvez pas garder le même état d’esprit durablement. On dit que l’homme est fait à l’image et selon la ressemblance de Dieu ; je vais vous préciser comment je comprends cela. Quelqu’un est promu général ou ministre. N’avait-il pas existé avant cela ? Il a existé en tant que citoyen ordinaire. Lorsque le Seigneur dit : « Faisons l’homme à l’image et selon la ressemblance de Dieu », Il veut alors promouvoir l’homme au grade de général, l’habiller avec l’uniforme du général, le parer des épaulettes du général. Mais l’homme qui n’a pas accompli la Volonté et les commandements Divins a été dégradé par le Seigneur et a perdu son uniforme et ses épaulettes. Dieu a dit : « Privez-le de son uniforme, car il n’accomplit pas la fonction de général convenablement. » Si vous retournez vers Dieu, Il dit : « Aujourd’hui, tu es à l’image et à la ressemblance d’un général, mettez-le au Paradis ! » Dix à quinze minutes plus tard, si vous enfreignez la loi, Il dit : « Dégradez-le ! » Si vous êtes en colère, indisposé, vous êtes chassés du Paradis. Un an ou deux après, vous vous repentez et le Seigneur dit : « Amenez-le, il sera de nouveau promu général. » Le Seigneur peut plusieurs fois, chaque jour, chaque heure, vous promouvoir général ou vous dégrader de nouveau. Aujourd’hui, vous agissez bien, vous êtes un Ange au Ciel ; demain vous agissez mal, Il vous renvoie sur Terre. Si vous ne priez pas et ne respectez pas la loi, vous serez un diable. Ces deux lois des contraires et de la ressemblance régulent le monde.

 

            Les esprits qui vivent sous la loi des contraires n’ont pas la capacité de revenir dans la loi de la ressemblance et le Seigneur ne peut pas les transporter d’une région dans l’autre. La chose primordiale pour le chrétien, c’est la frontière qui existe entre ces deux lois. Lorsque nous arrivons à la frontière, nous devons laisser tout notre bagage : les pensées et les sentiments qui sont sous l’influence de la loi des contraires, pour entrer, purifiés, dans la loi de la ressemblance. Alors, le Seigneur nous revêtira de Ses habits, et nous serons promus au grade de général. Pour avoir enfreint le commandement Divin de ne pas toucher le fruit interdit, l’homme s’est retrouvé nu. Le Seigneur lui a enlevé l’uniforme de général et l’homme a été contraint de se faire des habits de feuilles. Le Seigneur a dit : « Faites-lui vite des habits en peau » C’est pourquoi vous êtes dans cette peau. Quand pourrez-vous vous débarrasser de cette peau ? Lorsque vous entrerez dans la loi de la ressemblance, cette peau tombera, le Seigneur vous donnera l’uniforme et les épaulettes de général qui seront de toutes les couleurs. C’est cela la philosophie chrétienne, et vous pouvez l’appliquer dans la Vie. Ce n’est pas une philosophie du passé, c’est une philosophie qui s’applique et se met en pratique. Tous les jours vous vous réincarnez d’Anges en diables et inversement : voilà la réincarnation. On débat aujourd’hui et on dit : « Celui qui croit en la réincarnation, sera rejeté par l’Eglise. » Comment me rejeter alors que je crois à la loi des contraires et de la ressemblance et que je vis en conformité avec elle ? Lorsque je vis conformément à la loi, peu m’importe si vous me rejetez de l’Eglise ou non. Lorsque je vis auprès de Dieu, que je ne déteste personne sur Terre et que je m’efforce d’aimer tout sincèrement, est-ce que quelqu’un peut me rejeter ? Seul Dieu peut le faire. Voilà l’enseignement que je prêche. Et je vous dis que c’est seulement le jour où vous commettez une faute, que vous êtes rejeté de l’Eglise de Dieu, du Paradis.

 

            Que sont les Églises aujourd’hui ? Un simple reflet lointain de la grandeur du passé. Savez-vous quels secrets se cachent dans ces Églises ? Si seulement je me mettais à vous interpréter la signification de l’Église, des pierres de ses fondations, à vous parler des habits des prêtres, des bougies qui sont allumées, tout cela recèle une philosophie très profonde. Sur les vêtements des prêtres sont écrites toutes les lois Divines. Ils s’en revêtent tous les jours, mais oublient de lire ce qui est écrit dessus. Connaissez-vous le sens des vêtements portés par l’évêque, de la couronne, de la crosse à volute dont l’extrémité se termine par ce qui ressemble à deux têtes de serpents, etc. ? Et l’encensoir et l’encens ? Ils ont fermé le Livre en disant : « Ah, c’est un Livre saint qu’il ne faut pas toucher ! » Alors que le Seigneur dit : « Faites attention de ne pas l’abîmer ou le salir, mais ouvrez-le avec précaution, lisez-en chaque jour un peu, et notez ces choses précieuses qu’il contient. » Ces choses : l’église, les vêtements de cérémonie, les icônes, les bougies, l’encensoir, les livres, sont tous à une place bien précise.

 

            Nous devons conserver attentivement le contenu du Livre Sacré ; il nous enseigne les lois des contraires et de la ressemblance. Et, lorsque vous les comprendrez et porterez sur vos épaules la croix du Christ, prêts à être crucifiés, alors Dieu dira : « Celui-ci sera avec Moi au Paradis. » Vous serez alors sauvés. Ce sera instantané. En un instant je peux être en enfer : à l’instant même où je doute de Dieu et pense mal de Lui, je me trouve en enfer. L’instant d’après, lorsque j’aime Dieu dans mon âme et que je dis : « Pardonne-moi, Seigneur ! », je suis auprès de Lui et il tend Sa main droite pour m’accueillir.

 

            Je vous raconterai maintenant une anecdote en guise de conclusion : dans le passé quelqu’un est mort et s’est retrouvé en enfer. Il y est resté longtemps, a souffert des siècles durant, et dans ses tourments il a longtemps prié le Seigneur de l’absoudre. Le Seigneur a fini par dire : « Ouvrez le livre de la Vie et voyez s’il a fait au moins une bonne action dans toute sa vie. » En ouvrant le livre, on a découvert qu’il avait donné une fois une carotte à un pauvre homme. Alors le Seigneur a dit : « Cet homme peut être relâché. » Il a ordonné à un Ange : « Tu lui tendras cette carotte pour qu’il l’attrape et se sorte ainsi de l’enfer. » Mais les autres pécheurs aussi se sont rués sur lui et, tous accrochés aux jambes les uns des autres, sont partis ainsi, portés par l’Ange vers le Paradis. L’homme à la carotte a dit alors : « Cette carotte est à moi ! » Dès qu’il a prononcé ces mots, la chaîne humaine s’est rompue et tous sont retombés en enfer.

 

            Que la carotte qui vous appartient serve au salut d’autres hommes ! Qu’ils puissent ainsi s’élever vers le Ciel ! Sinon, si vous dites : « Cette carotte est à moi », vous tomberez tout en bas. Que l’on s’accroche à vos vêtements, à vos pieds, taisez-vous, ne dites rien. Le jour où vous dites : « Cette carotte est à moi », vous êtes loin du Seigneur. Le désintéressement vit toujours sous la loi de la ressemblance. L’abnégation et le sacrifice pour les autres, c’est cela être chrétien.

 

Sofia, 15 novembre 1914.

 

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[1] 60 pieds dans le texte original, ce qui équivaut à 20 mètres (1 pied = 0,3248 mètres)

 

Traduit par Bojidar Borissov

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